| | | (#)Jeu 1 Déc 2022 - 13:32 | |
| tw: violences physiques et verbales (dont homophobie) La nuit est tranquille, son épais manteau obscur parsemé de milliers d’étoiles ricochant la lueur du premier croissant de lune. Mes talons claquent le bitume du trottoir, mélodie régulière ponctuée de rares passages de véhicules vu l’heure avancée de la nuit. Mon esprit divague, ressasse la soirée qui vient de se dérouler, un sourire flottant sur mes lippes généreusement teintées de carmin et de paillettes. Je trace ma route machinalement, toujours transporté par la chaleur des autres drag queens avec qui je me suis produit sur scène, envoûté par la réaction du public quant à mes gestes, mes mouvements, mes danses, mes malices réalisées plus tôt. Le parfum de quelques artistes avec qui je me lie peu à peu d’amitié et qui m’ont salué d’une étreinte sincère avant que nos chemins ne se séparent, le quartier où je résidais différents de mes consœurs, m’accompagne à mesure que je réduis la distance me séparant du logement où j’ai élu domicile. Je ne remarque pas être suivi, j’ignore prodigieusement la présence d’autres individus dans la ruelle que j’emprunte et que j’estime être un raccourci pour rejoindre Dani à Bayside. Je ne me méfie absolument pas lorsque je m’arrête, les pieds et chevilles douloureuses, pour capituler et retirer mes talons aiguilles, quitte à ruiner mon collant contre l’asphalte. Un bruit de fracas de verre à quelques mètres de ma personne invoque un sursaut dans mon organisme, mes doigts s’immobilisant contre l’attache de ma chaussure. Dans la pénombre faiblement tranchée des lumières rejeté par un réverbère clignotant, je peine à constater qu’il s’agit d’une bouteille de bière qui a été lancée en ma direction, le reste de son contenu déversé sur le sol. Je me retourne, curieux de déterminer la source de ce son intrusif à la scène nocturne et me redresse en vue de reprendre ma route lorsque je remarque la présence d’un groupuscule à l’entrée de la ruelle. Leurs rires à gorge aussi déployée qu’ivre me bercent dans l’idée que l’événement est égaré, innocent ; qu’il s’agit probablement de quelques jeunes en sortie de boîte que l’état d’ébriété rend hilare. “Eh ! Attends, beauté !” une voix masculine hurle et je n’émets aucun geste vers sa destination, accélérant plutôt mon pas pour quitter la ruelle où nous nous situons. Je perçois de lourds pas de course et mon cœur emprunte un rythme cardiaque trahissant une pernicieuse et exponentielle angoisse me glaçant le sang, provoquant un frisson courant détestablement le long de mon échine. Je me répète intérieurement que je n’ai attiré l’attention du groupe, qu’ils ne m’adressent pas la parole personnellement, que je ne les intéresse pas - quelles sont les chances, réellement ? Ils sont entre amis, ils s’en fichent de moi, n’est-ce pas ? - ; il s’agit là d’une simple peur que je me bâtis seul, résultat des récits sordides que j’ai ouïs dans le passé et des séries américaines dramatiques que je binge watch en concoctant mes tenues de drag. Mon souffle se coupe toutefois lorsqu’une main brutale empoigne sans préavis mon bras. Mon corps se raidit de concert, mon cœur cogne avec véhémence mon torse, mes muscles se décontractent de manière si brusque qu’ils me semblent se froisser, le rugueux des doigts inconnus jurent odieusement avec la douceur de la nuit ainsi que l’étoffe soyeuse et voluptueuse de ma tenue. Mes yeux se posent sur la silhouette, la surprise me happe en constant que le garçon doit être âgé à peine de vingt ans, et d’un geste vif, je libère mon bras, cœur tonitruant. “Mais non, attends !” il ordonne, d’une voix autoritaire et narquoise, me laissant sentir comme un enfant qu’on gronderait. “Fais pas ta connasse, on veut juste te parler. On peut apprendre à s’connaître !” Il s’exclame avec miel et je me pince les lèvres pour ne pas lui rétorquer que je n’ai aucun intérêt à faire sa connaissance. Je décris ses autres acolytes qui se positionnent de part et d’autres de ma personne, fourchette alarmante. Contrairement à moi, ils ont manifestement consommé, mais en rapport de force, malgré ma grandeur et ma lucidité, je ne ferai pas le poids contre ces quatre jeunes hommes désinhibés s’ils venaient à être agités par l’agressivité. L’un des garçons se rapprochent avant de se stopper net. Une expression de dégoût et de colère étire ses traits, comme s’il était profondément vexé et courroucé de m’avoir cru être femme : “C’est quoi ce clown ! ‘Tain, dégueulasse !” Il crache et je leur tourne le dos pour reprendre ma route, vexé, heurté, effaré. A chaque orientation que j’envisage, les fêtards se repositionnent, dans un jeu mesquin, et me font sombrement barrage. Je calcule que la ruelle s’étend sur plus de cinq cents mètres avant de déboucher sur une rue plus éclairée mais mon espoir s’effrite sournoisement d’y dénicher de l’aide face au comportement de ces hommes, exponentiellement incertain d’être en capacité m’y rendre sans heurts. Je pense à la rue commerçante, dont toutes les enseignes sont closes à cette heure avancée. Mes méninges tournent à plein régime, je réfléchis vivement à comment je pourrais me mettre en sécurité, de quelle manière je pourrais me défendre, mais je suis lamentablement démuni, un roi de l’impudence qui le regrette amèrement. J’aurais dû écouter les mises en garde des autres drag queens, j’aurais peut-être même dû accepter leur invitation à me déposer chez moi, bien que je refusais ardemment que l’on sache où j’habite, terrifié à la possibilité de connecter Bea à Kai. “On t’a pas dit que tu pouvais partir. Tu restes. Tu veux courir où comme ça ? Sur ton trottoir ?!” Une troisième voix prend la parole, nasale et haineuse. Ses acolytes s’esclaffent, désopilés. “Laisse tomber mec, c’est un pédé. Bon à rien.” Il me pousse de ses bras, j’émets un pas en arrière pour stabiliser mon équilibre. “C’est bon, je vous ai rien demandé, je rentre juste chez moi,” je fais sur un ton qui se veut sans appel. “Ca y est, voilà qu’il veut nous dire quoi faire maintenant ! On aura tout vu ! T’as cru que t’étais mieux que nous ?! Que tu pouvais nous commander ?!” On m’offre un agressif doigt d’honneur et je repousse l’un des garçons qui ambitionne de me plaquer au mur de briques humides. “Je veux juste rentrer chez moi. Je cherche pas d’ennuis,” j’argumente et sans pouvoir la prédire, une douleur vive sévit au niveau de ma tempe. Mon oreille siffle puissamment, je tangue sur une jambe, ma vue se brouille, les rires sont odieux de satisfaction. Des sillons chauds arpentent ma joue, mon oreille, se logent dans mon cou, que je devine être constitués de mon sang. La danse s’embrase cruellement, je suis bousculé furieusement, je me heurte avec force plusieurs fois aux éléments du décor, vulgaire joujou en infériorité numérique, à la merci de ses agresseurs. Mon équilibre se fait de plus en plus précaire, je m’accroche péniblement à une barre de métal. La poupée se désarticule, l’artifice la composant tombe peu à peu sous les secousses. Le goût du sang s’invite dans ma bouche alors que l’adrénaline brûle mes veines. “C’est bon, stop,” je tranche avec colère et je ne sais plus quelle attaque contrecarrer, de quelle poigne tenter de me défaire. Finalement, je fonce dans le tas dans l’objectif de prendre la fuite mais je rencontre durement au sol, sonné à son contact, sous les vociférations triomphantes des hommes. Je porte une main fébrile à mon visage, quelques bouts de verre s’y sont implantés et je réalise que l’un d’eux vient de fracasser sa bouteille de bière vide contre ma tête. Je réalise avec terreur à quel point ils sont violents, à quel point ils pourraient me causer des dégâts sérieux, à quel point leurs limites sont abstraites. “Tu te fais mal toute seule. On veut juste s’amuser. T’es un clown, après tout ?” les trois hommes surplombent ma silhouette. “Tout seul,” il est corrigé et je suis gratifié d’un puissant coup de pied au niveau de ma hanche. Je me retourne, l’un me chevauche comme pour m’immobiliser. “Non ! Stop !” Je le rejette de toute mes forces, il vacille, et le pied d’un de ses amis écrase ma gorge pour me neutraliser. “T’as toujours pas compris ? C’est nous qui commandons. C’est pas toi qui va faire ta loi, tapette. T’es pas chez toi, ici.” Ses mains accrochent le haut de ma robe pour me repousser violemment en arrière puis me cracher dessus, tel un répugnant déchet. Les attaques verbales et physiques se succèdent, plus rien ne fait sens entre leurs attitudes et les coups qui pleuvent. Effroyable spectacle de haine, de frustration, de déchéance. Alors que je tente de protéger au mieux mon visage, je ne peux m’empêcher, étrangement, de me faire la réflexion de ce qui justifie leur telle agressivité, leur fureur démentielle contre moi. Qu’ont vécu ces hommes pour être si sauvages ? Leurs jubilations de rage et de victoire étouffent mes râles de douleur, les rires narquois assassinent les lambeaux restants de ma dignité. Les complaintes de mon corps se font de plus en plus voraces, à en friser l’inadmissible. Je déteste les sons qu’il fait sous les coups, j’abomine les crachats de sang que j’expie en quête d’oxygène. J’essaie de me concentrer sur les mots que ces agresseurs peuvent formuler, comme pour me raccrocher à leur humanité ou leurs justifications et mon corps se raidit tout entier lorsqu’ils entreprennent de me déshabiller. La confusion est ultime ; naïvement, je m’interroge sur l’intérêt de voler des vêtements de ce qu’ils ont qualifié à multiples reprises de clown, de folle dingue, de monstre, de pute et j’en passe. Le dernier mot retentit dans mon esprit, je considère l’humiliation incommensurable, le besoin de me dominer de A à Z et de ne faire de moi plus rien de sensé. Ils démolissent physiquement et psychologiquement, ils agressent sur tous les volets possibles. Mon épiderme est arraché, fissuré, déformé, bientôt violacé. Mon énergie se dérobe, l’air me manque, la souffrance se fait reine. Je perds mes repères, étourdi par les plaies, par les coups, par les informations qui se multiplient, toutes aussi horribles que les autres. A certains moments, je considère l’option d’arrêter de me débattre, de capituler pour que le moment se termine peut-être plus vite et moins douloureusement, mais je n’en suis pas capable, surtout lorsque je deviens la pute d’un d’entre eux. Les sirènes les chassent, des alarmes qui ne sont même pas vouées à la ruelle où je repose mais qui les effraient assez pour qu’il me laisse ainsi, poupée ensanglantée et dépouillée. Je me recroqueville contre moi-même, ferme les yeux, frissonne, gémissant. Je sursaute avec misère lorsqu’une main se pose de nouveau sur mon épaule, ce qui me semble être une éternité plus tard, un homme d’une cinquantaine d’années apparaissant péniblement dans mon champ de vision flou. “Désolé. Ca va aller. Les secours arrivent.” Il dépose son manteau sur moi, un collègue le rejoint, je comprends aux bribes de leurs paroles que j’enregistre qu’ils sont veilleurs de nuit et ont été témoins de la scène ; je suis à la fois reconnaissant et honteux. L’homme n’ose pas me toucher davantage, sans doute parce qu’il craint me faire du mal, mais au fond de moi, je me dénigre désormais d’intouchable, de bafoué, de sale et je lui donne raison de garder ses distances. Je glisse lentement ma main vers mon crâne, effleurant les quelques bouts de verre toujours plantés dans la chair, évitant mon nez saignant abondamment lui aussi. “Rappelle-les peut-être. Ils en mettent du temps,” le gardien plaint et finalement, j’entends son collègue prévenir que l’ambulance est là. Il leur hurle où je me trouve d’un : “C’est ici !” qu’il répète plusieurs fois et j’ai envie de me boucher les oreilles, j’ai envie de perdre connaissance. Je m’en veux incommensurablement d’avoir été si imprudent, de n’avoir su me dégager de l’emprise de ces délinquants, d’avoir su réagir plus intelligemment pour m’éviter une telle catastrophe. Mes tremblements sont de plus en plus frénétiques alors que je me refais le film de l’attaque, alors que les zones de mon corps s’éveillent pour expier leurs lamentations. Finalement, un médecin ainsi qu’un infirmier se penchent sur moi, me posent des questions qui me sont incompréhensibles, auxquelles je ne sais même pas répondre autrement que par des gémissements, comme si mes agresseurs étaient partis avec ma langue en plus de mon amour propre. *** Je tremble dans l’ambulance, je tremble à l’hôpital. Je me retiens de repousser les soignants lorsqu’ils approchent des parties de mon corps qui beuglent leur douleur à saccader ma respiration. Mes mouvements de recul et mes muscles trépignant les guident, parfois les invitent à s’excuser alors qu’ils s’appliquent à prodiguer ce mal qui fait ultimement du bien. Je considère saugrenu qu’on me parle si vite de porter plainte alors que je n’arrive même pas à aligner deux mots. Une infirmière d’une quarantaine d’années se veut réconfortante en me relatant que j’étais en état de choc et que ça allait passer, que j’étais en sécurité désormais et que c’était terminé. J’en poufferais presque d’incrédulité même si je m’agrippe désespérément à son regard, comme si elle pouvait occulter tout ce qui fait mal en moi, présentement, intérieurement et extérieurement, ou trouver les mots pour expliquer cette violence gratuite. On sollicite mon avis, mon accord, et je suis inapte à indiquer quoi que ce soit, le cœur tambourinant en alerte. Je remarque mon téléphone et mon portefeuilles dans les mains d’un soignant et le palpitant manque un battement, je réalise l’étendue de cette sinistre nuit, ses conséquences, le futur imminent qui m’attend et que je devrais affronter. Je tente de me redresser, des étoiles apparaissent devant mes yeux face à la douleur vive que je m’impose. L’infirmière glisse des mains autoritaires sur mes épaules et je rêve de la rejeter, en réaction à la similitude que son geste a avec celui d’un des agresseurs. J’étouffe, j’angoisse, ses paroles réconfortantes ne me parviennent pas, je vois ses lèvres bouger mais je n’entends rien. Les forces me manquent, je capitule enfin. *** Mes paupières sont d’une lourdeur impressionnante, j’ai l’impression de réaliser un effort surhumain pour les relever afin de prendre connaissance du monde qui m’entoure. Je me concentre sur ma respiration, sur laquelle je jouis de tout mon pouvoir. Je déglutis, j’ai mal au cœur et mon corps me semble décomposé contre le matelas, tant que je me fais la réflexion que j’aurais meilleur compte à faire l’inventaire des parties de moi qui ne sont pas douloureuses. Je capte finalement le regard d’une blouse blanche qui m’indique “Ah ! Vous aviez de la visite. Attendez, je la rappelle !” Elle s’exclame avec enthousiasme et je n’ai même pas le temps de réagir qu’elle est déjà hors de ma portée. Je fronce les sourcils, porte faiblement une main à mon visage.
Dernière édition par Kai Luz le Dim 11 Déc 2022 - 10:47, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 3 Déc 2022 - 17:18 | |
| Dandelion wineNoor dormait profondément, quand son téléphone se mit à sonner bruyamment. Elle se dépêcha de répondre à l'appel, à moitié soulagée que Hugo ne soit pas encore rentrée - sinon elle l'aurait réveillé et il n'aurait sans doute pas apprécié, vu combien il rentrait tard du bar. L'esprit à moitié somnolent et plus vraiment branché sur l'anglais, elle mit un certain temps à comprendre ce qu'on lui voulait. L'hôpital. Pour Kai. Parce que malgré le fait qu'ils aient emménagé à des milliers de kilomètres de la Californie, elle devait toujours être sa personne à prévenir en cas d'urgences. (Il devait toujours être la sienne d'ailleurs, elle n'avait jamais pris le temps de remplir un nouveau formulaire.) Parce que Kai avait été agressé. Retrouvé dans un sale état, apparemment, de ce qu'elle parvenait à comprendre des explications du médecin, dites trop rapidement et avec des mots spécifiques qu'elle ne comprenait pas. Elle avait des papiers à signer pour sa prise en charge, puisqu'il n'était apparemment pas en état de les remplir lui-même. Elle s'habilla rapidement, laissant un mot sur l'oreiller pour Hugo, avant de marcher vers l'hôpital. Le plus rapidement possible, la tête enfoncée dans les épaules et les bras croisés, espérant ne croiser personne. Ça lui rappelait un peu ces nuits où elle devait aller chercher Seth au bar, et le parallèle était encore trop douloureux pour qu'elle s'y attarde réellement. Elle finit par enfin attendre les urgences, ses jambes douloureuses d'avoir autant marché, mais elle n'avait pas le temps de s'asseoir pour se reposer. Elle se précipita vers l'infirmière d'accueil, essayant de rassembler ses meilleurs mots d'anglais, qui semblaient se faire la mal sous la panique. « Je viens voir Kai Luz. Je suis Noor Guerrero ! » Elle sortit son passeport pour attester de ses dires, et l'infirmière lui ouvrit la porte, l'emmenant directement vers le médecin. Un homme qui semblait gentil mais épuisé, et qui semblait aussi extrêmement désolé. Et elle comprit pourquoi quand il lui expliqua l'état de Kai. Il avait été battu, violé et était inconscient. Il n'avait pas été volé par contre, vu que les soignants avaient trouvé son porte-feuille et son téléphone intact - c'était comme ça qu'ils avaient réussi à savoir son nom à lui et à la contacter elle. Elle signa tous les papiers de soins et de prélèvements qu'on lui tendit après ça, avant de lui dire que Kai était encore inconscient et donc pas visible. Elle prit le temps d'aller se chercher un café, espérant que celui pas très bon de l'hôpital aiderait quand même à lui remettre les idées en place. Elle s'installa ensuite en face du box où il était installé, prête à débarquer dès que le médecin lui donnerait le feu vert. « Non mais t'as vu la tenue qu'il portait ? Cette petite robe et ces talons hauts... Il a pas peur de sortir comme ça de chez lui ? » Noor releva la tête en voyant les deux infirmières sortir du box de Kai. L'une d'elle tenait dans ses mains la robe déchirée et pleine de sang, et elle pouvait voir les fameuses chaussures à talons dans l'entrebâillement de la porte. Elle ouvrit la bouche, repensant à son feed instagram quand elle vivait en Californie, et aux comptes de drag qui apparaissait parfois alors qu'elle ne regardait pas Ru Paul et ne connaissait rien à ce monde coloré mais qui lui paraissait bien étrange. (Elle se souvenait en avoir ri avec Kai, que c'était bizarre qu'elle ait ça dans ses propositions, mais que ça avait l'air grave cool ce qu'ils faisaient.) Les morceaux du puzzle s'emboîtaient lentement dans sa tête. Kai faisait du drag. Et suivait des comptes instagram, assez pour que le fait qu'ils partagent une connexion wifi fasse que Noor en ait parfois quelques uns sur son propre compte. Donc ça faisait des années que Kai approchait de ce milieu, sans avoir rien dit à personne. Kai faisait du drag, et il était rentré tard cette nuit-là, après un spectacle ou une représentation, ou peu importe comment il appelait ça. Et il n'avait pas pris le temps de se changer avant de rentrer chez Dani - elle grimaça en s'imaginant rentrer à pied avec des talons si haut. Il s'était fait agresser sur le chemin, sans doute parce qu'un homme habillé en femme aux petites heures de la nuit, quand il n'y avait que les voyous et les bourrés dans les rues, c'était une recette pour la catastrophe. Y en avait quand même un qui l'avait violé. Assez ironique, parce qu'elle était sûre que c'était un mec capable de crier sur tous les toits qu'il aimait les femmes, tout en insultant les homosexuels ou les drag ou tous les hommes sortant un peu de son schéma bien établi de mec cisgenre. Et pourtant, au cœur de la nuit, sans doute parce qu'il se sentait protégé par la pénombre, il avait décidé de violer Kai. Heureusement, elle avait accepté qu'ils fassent tous les prélèvements possibles, même si à ce moment-là, elle n'avait pas compris tout ce qu'il s'était passé. Quand Kai serait en état, il pourrait porter plainte - et elle pourrait voir la tête de ce gars, et le réduire au silence du mieux qu'elle pourrait. Avec l'aide de Hugo, peut-être. Elle se redressa, se décidant enfin à appeler le reste de la bande pour les mettre au courant de ce que Kai venait de traverser. En enrobant bien les choses. Il avait été agressé en rentrant tard le soir, il était bien amoché, et encore inconscient, mais les médecins semblaient optimistes. Dani sembla soulagée de savoir où était son colocataire, Hugo semblait encore dans le gaz - heureusement, lui, il avait droit à une Noor sachant comment lui parler malgré les vapeurs d'alcool, quand la Mexicaine avait juste eu droit à un médecin parlant trop vite et trop anglais. « Mademoiselle ? Il est réveillé ? » Elle raccrocha bien vite d'avec Jiyeon, ne laissant pas de message sur sa boîte vocale, avant de se précipiter à l'intérieur des urgences, reprenant le chemin jusqu'au box. Quelqu'un réussirait bien à la contacter, mais pour le moment elle avait plus urgent à gérer. Elle aurait pu s'arrêter balancer ses quatre vérités à l'infirmière qui s'était moquée de la tenue de Kai - mais elle voulait juste voir son ami. Elle laissa tomber son sac par terre, avec juste assez de conscience pour qu'il arrive direct sur les chaussures et les cache. Parce que Noor pouvait être maladroite ou trop curieuse, mais elle savait garder les secrets des autres. Aussi bien que les siens. « Hey carinho... » souffla-t-elle, caressant doucement son front. « Je suis là, je te laisse pas. » Elle s'assit avec précaution sur le bord du lit, essayant de ne pas trop toucher Kai pour ne pas appuyer sur une de ses blessures par inadvertance. « Pourquoi t'es toujours le plus beau, même tout amoché ? » glissa-t-elle, essayant de le faire sourire. « Les autres arrivent. J'ai juste dit que tu t'étais fait taper dessus. Le reste, c'est entre toi et moi, pour le jour où tu voudras leur dire ? » Même si elle, maintenant qu'elle avait le début de l'information, elle n'en resterait pas là. Mais l'hôpital n'était clairement pas le bon endroit pour le harceler de questions. « Ça change rien à mes yeux, carinho. Je t'aime comme tu es. Et t'es toujours coincé avec moi comme fiancée, désolée. » Elle avait plongé ses yeux dans les siens, pour qu'il voit combien elle était sincère. Parce qu'elle refusait que Kai ait honte de quoi que ce soit. Elle le connaissait trop bien, s'il avait caché tout ça, c'était parce qu'il avait peur de leurs réactions... code par drake. |
| | | | (#)Lun 5 Déc 2022 - 11:29 | |
| J'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Mon téléphone est en rade de batterie, et Ji n'a pas les yeux suffisamment en face des trous pour réussir à trouver son téléphone dans son sac (s'il y est toujours). Le Uber conduit trop vite, trop brusquement. Je vais finir par gerber dedans s'il continue à prendre ces putains de virage à 70km/h, et à piler comme un bâtard devant chaque dos d'âne. Ma main tient celle de Ji, comme pour me réancrer sur Terre. Y'a tout qui tourne autour de moi, tout qui tourne dans moi. Je bossais pas ce soir, ni demain, et qui dit repos, dit grosse beuverie.
Y'avait une soirée échangiste en ville, et j'étais bien tenté d'aller voir ce qui s'y passe là-bas. J'en avais entendu que du bien ! Sauf que ça coûte cher, quand on est un gars. Mais ça coûte bien moins cher quand on y va en couple. Donc qui de mieux que Ji-Ji pour m'accompagner ? Mon acolyte de conneries préférées en soirée avait pas réfléchi bien longtemps, elle avait accepté quasi instantanément, et on s'était retrouvés dans cette boîte en un rien de temps. On n'est pas restés bien longtemps ensemble ceci dit, et après avoir exploré les différentes salles, j'avais perdu ma Phoebs en moins de quinze minutes. T'inquiète, je serais sage, qu'elle m'avait sorti. Ouais, ouais. C'aurait pu être une soirée génialissime, mémorable, mais j'ai eu le malheur de sortir mon téléphone au moment où Lyb avait décidé de m'appeler. Kai était à l'hosto, carrément bien amoché. Quand c'est pas l'un, c'est l'autre, p'tain. Sauf que moi, j'avais pas fini à l'hosto. Moi, j'avais pu rentrer chez moi et me faire soigner par mes deux petites femmes préférées. Si Luz avait atterri dans un lit d'hôpital, c'est que son état était bien plus grave. C'était qu'il avait besoin de nous. Alors j'avais lâché le couple avec qui je devais repartir en ce début de matinée, et je m'étais mis à chercher Ji, en panique. Impossible de la trouver, pendant plus de trente minutes. J'avais fait toutes les salles, mais rien, aucune trace d'elle. On s'était promis qu'on s'enverrait un message si l'un ou l'autre quittait la boîte, donc je supposais qu'elle était toujours là. Et j'avais raison puisqu'elle c'est dans les chiottes qu'elle s'était cachée, la p'tite. Je lui avais pas laissé le temps de s'expliquer : notre Uber attendait depuis 10 minutes et fallait qu'on se dépêche. C'est peut-être pour ça qu'il conduisait comme un fou d'ailleurs, c'batard.
"Ça va ?" que je lui demande alors que je la vois aussi pâle que moi. "On y est bientôt", je souffle, voyant le gps indiquer 6 minutes sur l'écran. 6 minutes à ravaler ces remontées acides, ça devrait le faire, hm. J'ai surtout pas envie qu'on paie une amende parce qu'on a sali sa voiture, à ce con. Je suis sûr qu'il le fait exprès, parce que ça lui ferait quand même 200$ gratos s'il arrive à nous faire gerber.
À peine la voiture arrêtée que j'ouvre la portière pour vider mes tripes. Quel gâchis, tout ça d'alcool de ressorti, merde. Au moins, c'est pas dans la bagnole. Je chope la main de Park et on se met à courir tous les deux en direction de l'unité où se trouve Kai. Pas tout compris à ce qu'elle m'a raconté, Noor, et j'y connais rien à tous ces services en plus. Je sais pas comment, mais on arrive à m'indiquer le bon endroit, et je trouve une soignante pour lui demander la chambre de Kai. "Les visites sont autorisées à partir de 11h monsieur", qu'elle m'avait sorti en nous jugeant de la tête au pied, la coréenne et moi. Là encore, je sais pas comment j'ai réussi à négocier, mais elle finit par nous autoriser à aller voir notre ami, exceptionnellement. Je crois que je l'ai prise dans mes bras ? J'sais pas trop, je comprends pas trop ce qui se passe actuellement, mais j'ai vomi qu'une fois et je trouve ça très bien de tenir à peu près la route.
Il est là, le visage boursouflé et abîmé, des pansements de partout, et des trucs style perfusion autour de lui. Il a l'air ultra douloureux, j'ose pas rentrer mais Noor relève la tête et nous accueille. "Putain", je souffle, en voyant mon meilleur ami dans cet état. "Il s'est passé quoi, bordel ? C'est qui ces connards ?" Je me souviens ce qu'elle m'avait dit un peu plus tôt au téléphone, comme quoi il s'était fait agresser dans la rue, mais je m'attendais pas à le voir aussi mal en point. L'alcool me donne des ailes, j'ai envie d'aller défoncer la gueule de ces salopards alors qu'ils sont déjà bien loin. La mâchoire serrée, j'ai du mal à détendre mes muscles. "Si je les retrouve, je les bute", je grommèle à voix basse. Faut croire que d'avoir mis un coup de boule à Seth, ça m'a déclenché des pulsions de meurtre.
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| | | ÂGE : 28 ans (27/05/1996) Gemini sun, Leo moon and Virgo rising. (duality, narcissism and perfectionism) SURNOM : Gigi, Gi (pour les plus fainéant), Ari, Barbie (don't use that, she hates it), Blondie, Bitch, Cooper, Coop. STATUT : Célibataire avec une réputation de fille qui papillonne un peu trop. She's a big flirt. MÉTIER : Personnalité du petit écran (parfois du grand aussi). Elle s'est faite connaitre par une télé-réalité avant de dominer les audiences avec son talk show : The Gina Cooper Show. LOGEMENT : Une maison trop grande pour elle, avec une déco blanche épurée qui rend sa femme de ménage folle et quasiment un hectare de jardin pour garder tout le monde bien loin, au 33 hardgrave road à West End. POSTS : 2445 POINTS : 1920 TW IN RP : Homophobie - Sexe - Eating disorder - Manipulation - Usage de drogue GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : ESTP-A ≈ mesure 1,52m ≈ New Yorkaise élevée par une famille de républicains conservateurs catholiques. ≈ A fait ses études à Science Po Paris pour faire plaisir à ses parents. Mais ils ne lui parlent plus depuis son coming out. ≈ Très secrète sur sa vie privée, elle raconte pas mal de petit mensonge à la télévision. ≈ Présentatrice télé préférée des 18 - 30 ans. ≈ Mauvaise cuisinière. ≈ Addict à Starbucks. ≈ Control freak sur beaucoup trop de chose. ≈ Selfish bitch qui s'assume. ≈ Chronically online. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : Est chiante en #6633cc, en anglais ou en français. RPs EN COURS :
WINX CLUB ♡ It feels like a perfect night to dress up like hipsters and make fun of our exes. - Winx #1 - Winx #2 - Winx #3 - Olive #1 - Olive #2 - Olive #3
ISABEL ♡ I could eat that girl for lunch. Yeah, she dances on my tongue. Tastes like she might be the one And I could never get enough. I could buy her so much stuff, It's a craving, not a crush, huh - #1 - #2 - #3 - #4
EVA#1 - AARON#1 - SPENCER #1
RPs TERMINÉS : AVATAR : Our short queen : Sabrina Carpenter CRÉDITS : polaroid papers (avatar) tumblr (gif) DC : nope PSEUDO : smmg (Marie) INSCRIT LE : 20/08/2022 | (#)Lun 5 Déc 2022 - 12:28 | |
| Cette soirée n’avait aucun sens. Jiyeon avait quitté un bar en centre ville pour rejoindre Hugo dans ce club. Soirée échangiste, c’était bien le dernier endroit où elle devait et voulait être vue, mais bon, elle avait un peu bu et Hugo voulait payer l’entrée moins cher donc elle avait tout naturellement acceptée, sans y réfléchir d’avantage. Anything for Joey. « T’inquiète je serais sage. » Qu’elle lui avait lâché une fois arrivée. Est ce que c’était pour le rassurer lui ou pour se rassurer elle-même ? Aucune idée, en tout cas elle perdait bien vite Hugo de vue pour se prendre un énième verre et se balader ici et là. Flirter : ok, embrasser une ou deux personnes : ok, mais il n’était pas question qu’elle aille plus loin, bien décidée à rester fidèle à Marceline (oui parce que y’a que le sexe qui rentre dans la catégorie ‘infidélité’ c’est bien connu !). Plus la soirée avançait et plus Jiyeon psychotait dans sons coin. Dès qu’elle voyait qu’on la regardait avec un peu trop d’insistance : elle changeait de pièce, de peur qu’on l’ai reconnu ; dès que quelqu’un osait sortir un téléphone portable : elle sa cachait. Loin d’avoir la conscience tranquille elle finit par se réfugier dans les wc, elle même déçue d’en arriver là par amour. Assise dans un coin, sirotant son verre, observant les gens qui allaient et venaient, elle finit par sortir son smartphone de son sac pour enfin voir des messages de Hugo et quelques appels manqués de ce dernier. En voyant ça, premièrement elle était plus agacée qu’autre chose, le trouvant un peu lourd et étant clairement jalouse qu’il passe une bonne soirée et pas elle. Elle l’imaginait déjà se vanter, lui racontant ces aventures du soir… Mais rapidement le ton changeait quand elle le retrouvait à l’extérieur et qu’elle croisait son regard sérieux. Il lui expliquait la situation, tout du moins le peu qu’il savait concernant l’état de Kai, alors qu’ils attendaient déjà un Uber.
« Ça va ? » Jiyeon restait silencieuse, inexpressive, le regard dans le vide. Tout allait beaucoup trop vite pour son petit cerveau embrumé et elle s’inquiétait pour Kai, comme jamais elle ne s’était inquiétée pour quelqu’un au paravant. «On y est bientôt » Assurait Hugo alors que le chauffeur prenait des virages qui les baladaient tout les deux violemment à l’arrière du véhicule. La voiture s’arrêtait enfin. Jiyeon galérait à défaire sa ceinture alors qu’elle pouvait entendre Hugo vomir ses tripes sur le parking de l’hôpital. Bien vite, il l’entrainait avec elle, et elle se laissait faire, dans un état second, comme spectatrice de la situation. « Les visites sont autorisées à partir de 11h monsieur » Les yeux plissés face à la lumière blanche de l’hôpital, Jiyeon grimaçait de plus belle en entendant la voix nasillarde de la jeune femme. Elle sortie ses lunettes de soleil, ayant bien trop mal aux yeux, avant de dissocier de nouveau. Son regard se perdait sur les portes qui menaient certainement à Kai, et elle était à deux doigts de courir dans leur direction, sans autorisation. Mais déjà Hugo la reprenait par la main, l’entrainant jusqu’à la chambre de leur ami. Jiyeon s’arrêtait net à l’entrée de la pièce, alors que Noor les invitait déjà à rentrer. Cette dernière était assise au bord du lit, sur lequel Kai, enfin ce qui ressemblait vaguement à Kai, était allongé. « Putain » Jiyeon restait immobile, toujours sur le pas de la porte, le regard posé sur Kai, alors que sa vision se brouillait progressivement par les larmes qui, bien vite, venaient rouler sur ses joues. Elle n’était pas équipée pour ressentir ce genre de chose. Elle qui aimait vivre au jour le jour, toujours dans la légèreté, se retrouvait frappée par le sérieux et la graviter de cette situation. Elle entendait la voix de Hugo, comme un brouhaha lointain, sans pouvoir lâcher des yeux Kai et sans pouvoir bouger.
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| | | | (#)Sam 10 Déc 2022 - 15:12 | |
| Fallait que t’arrives la dernière, alors que t’es la plus ponctuelle du groupe. A croire que les planètes se sont alignées contre toi. Bayside ce n’est pas la porte à côté et ta voiture a décidé de t’emmerder quand t’as voulu démarer. Résultat des courses, tu te retrouves à appeler un taxi, à l'attendre pendant vingt minutes car il est tard, très tard dans la soirée, tu n’as même pas regardé l’heure. T’as bondi de ton lit après que Lyb t’ait contacté, force de constater que Kai ne dormait pas à côté de toi ce soir. Stressée, tu ordonnes au chauffeur d’appuyer sur le champignon. Arrivée à l’hôpital, t’ignores royalement la remarque de l’infirmière qui s’occupe de l’accueil, visiblement agacée par une vague de visite à cette heure de la nuit. Après avoir obtenu les informations, tes pas s’accélèrent dans les couloirs de l’hôpital menant à la chambre de ton meilleur ami.
Ce n’est pas Kai que tu découvres en premier mais Jiyeon immobile et en larmes dans l’encadrement de la porte. ”Hey p’tite soeur” murmures-tu en coréen en la prenant doucement dans tes bras. La serrant fort dans tes bras, tu passes une main dans sa longue chevelure avant de te détacher doucement de Ji. Délicatement, t’essuies les larmes sur les joues rosies de ta meilleure amie et lui tends un mouchoir. ”On doit être forts pour Oppa.” continues-tu dans votre langue natale accompagné d’un mince sourire.
Cette fois-ci, c’est à ton tour de découvrir la scène effroyable. Ton cœur se brise dans ta poitrine, constatant l’ampleur des blessures physiques -et psychologiques- de ton meilleur ami. T’as seulement eu des brefs détails de Lyb, Kai s’était fait agressé dans la nuit, avait été retrouvé inconscient et emmené ici en urgence. La colère s’empare d’abord de ton être, on a touché à un membre de ta famille, et cette simple idée t’est inadmissible, inconcevable, inacceptable.
Pourtant, tu te raisonnes ce n’est pas le moment de piquer une colère devant votre Kai, vous devez être là pour lui, vous réglerez l’autre problème plus tard. Le pas hésitant, tu avances vers le lit d’hôpital, ton regard alternant entre Kai, Noor et Hugo. Lyb est assise à son chevet, plus tu t’approches, plus t’as envie de pleurer. Pourtant tu luttes contre toi-même, tu dois être forte Dani, même si ton regard dit tout le contraire.
”Mon dieu.” C’est devant tes yeux, il est couvert d'ecchymoses, de cicatrices, de sang, de perfusions. Il y l’air si faible, entre la vie et la mort. Où est Kai ? Ton Kai ? Votre Kai si joyeux, solaire et généreux ? Tu ne vois que tristesse et douleur sur les traits de son visage. Tu ne veux pas perdre une autre personne chère à ton cœur dans ta vie. C’est impossible. A cette simple pensée, tu ne peux t’empêcher de prendre la main d’Hugo dans la tienne sinon tu vas tourner de l'œil. Même si ton deuil a provoqué votre rupture, il est l’une des rares personnes à connaître toutes les facettes de ta personnalité. Difficilement, tu demandes à Lyb la voix tremblante. ”Tu as pu lui parler depuis que tu es arrivée mama?”
@Kai Luz @Noor Guerrero @Hugo Blanchard @Jiyeon Park |
| | | | (#)Dim 11 Déc 2022 - 10:46 | |
| Je me sens sévèrement cloué à ce matelas que mon corps surplombe et à mesure des secondes de conscience qui se succèdent, cette sensation développe un caractère anxiogène. Je porte délicatement une de mes mains à ma tête abominablement lourde et douloureuse, qui me paraît si pesante que je me demande si mon cou serait en mesure de la soutenir s’il n’était pas aidé de l’oreiller. Précautionneusement, je m’apprête à effleurer la plaie qui m’avait le plus ébranlé et effaré : celle qui m’avait fait comprendre, en même temps que la bouteille de bière se fracassait contre mon crâne, que ces hommes qui avaient stoppé ma route étaient horriblement déterminés à me faire du mal et ne se retiendraient pas sur les moyens. Mes doigts demeurent néanmoins en suspens sur le pansement qui couvre la zone et je soupire doucement, prudemment, étudiant la salle à travers mes paupières mi-closes. Peu à peu, j’assimile les éléments qui m’entourent, je déduis où je me trouve mais surtout, je commence à rejouer la scène qui m’a conduit jusqu’ici. A chaque coup que je remémore, la partie de mon corps atteinte me hurle sa douleur et mon rythme cardiaque s’accélère au tempo de ce sombre inventaire. Je n’ose plus toucher la moindre partie de mon corps, je n’ose plus émettre le moindre mouvement, priant avec ardeur pour que mon esprit et ma mémoire s’arrêtent temporairement de fonctionner.
Je n’entends pas le sac de Lyb qui tombe à proximité du lit, noyé dans mon brouhaha cérébral. Je réalise qu’elle est la visite qu’évoquait la professionnelle de santé seulement lorsque sa main vient doucement caresser mon front. « Hey carinho... » Si je sursaute légèrement au premier contact, le geste de mon amie représente rapidement un salut inestimable, distrayant mon esprit qui me rendait fou à recoller les morceaux des dernières scènes que j’avais vécues. « Je suis là, je te laisse pas. » Je m’applique à expirer doucement pour reprendre le contrôle sur ma panique et la véhémence de mes maux, cherchant la main libre de Noor alors que la trentenaire s’installe précautionneusement sur le bord du lit que j’occupe. Je répète incessamment les termes prononcés par mon amie dans ma tête, dans une invocation à l’apaisement, à chasser les dernières lignes de ma vie que je ne me sens pas encore en mesure de confronter entièrement. Je veux que la voix de ma meilleure amie devienne la bande omniprésente de mon esprit, qu’elle étouffe le cauchemar qui règne et rugit dans ma boîte crânienne. Je suis infiniment reconnaissant envers Lyb d’être présente, tout comme chaque geste et parole qu’elle articule à mon égard et auxquelles je m’accroche ardemment, et quand bien même je lui voue une confiance aveugle et que je la crois lorsqu’elle m’explique qu’elle ne me laisse pas, mes doigts se mêlent discrètement aux mailles du bas de son haut qu’ils sont parvenus à atteindre, comme à une accroche vitale.
« Pourquoi t'es toujours le plus beau, même tout amoché ? » Je souris faiblement et lève les yeux plus franchement vers mon interlocutrice, mon éveil de plus en plus solide. Et si je me concentre exclusivement sur elle, je peux davantage faire abstraction du reste, n’est-ce pas ? « Les autres arrivent. J'ai juste dit que tu t'étais fait taper dessus. Le reste, c'est entre toi et moi, pour le jour où tu voudras leur dire ? » C’est le juste rappel à la réalité, la douche froide qui fait frémir douloureusement mon corps, les conséquences et responsabilités à assumer que j’aurais aimées encore fuir. Mais Noor me rappelle, avec raison, que les difficultés se surmontent et la vérité ne peut pas éternellement être cachée. J’en payais présentement un prix acerbe. D’une part, je ne trouve pas les mots ni ne recueille la force nécessaires à lui affirmer à quel point je lui suis reconnaissant pour son silence et sa sélection spontanée des événements pour prévenir le reste de notre bande de meilleurs potes ; à défaut, je m’évertue à le lui communiquer par mon regard. D’autre part, et cette émotion doit également être criante au creux de mes pupilles, je suis terrorisé. Je suis terrifié que ce que je considère telle ma double-vie soit révélée de manière si brutale et indésirée - tant qu’une partie de mon esprit tente rapidement de chercher des excuses fantasques pour laisser croire à Noor que les médecins se sont trompés sur mon viol, ou qu’elle n’a pas justement deviné que je faisais du drag, mais cette stratégie meurt rapidement dans l’oeuf, mon coeur n’ayant pas la décence ni la volonté de lui mentir de la sorte. J’ai peur de la réaction de ceux que j’aime et considère telle ma véritable famille, je redoute leur rejet, je crains que leur regard change vis-à-vis de moi. L’idée de devenir ce mec qu’on efface de son répertoire ou duquel on se distance pour ses drôles d'activités auprès de Noor, Dani, Hugo et Jiyeon me brise le cœur effroyablement. Une colère féroce naît en moi, brûle mes entrailles. Je m’en veux sans vergogne d’avoir laissé cette agression se passer, je me maudis d’avoir exprimé ma passion avec tant d’entêtement, je me hais profondément et amèrement d’être qui je suis. « Ça change rien à mes yeux, carinho. Je t'aime comme tu es. Et t'es toujours coincé avec moi comme fiancée, désolée. » J’ai l’impression que ma tête et mon cœur vont imploser d’émotions, mes doigts se nouent avec davantage de détermination aux mailles du haut de Lyb. « Je t’aime, » je formule enfin faiblement, en portugais, la langue anglaise bien trop vague pour son emploi. Mon regard s’accroche au sien. « Merci, » j’adresse sur un terme qui est bien faible en comparaison à la gratitude que je dédie à la Guerrero. Je ferme les yeux quelques instants, fronce les sourcils. « Mais fais attention, » je la mets en garde. Je n’ai pas peur qu’elle me fasse mal d’une manière ou d’une autre mais plutôt, je me convaincs de plus en plus que moi, je pourrais lui nuire. « J’suis sale, » je lui explique, plaçant tellement de sémantique dans ce qualificatif. Je me sentais épouvantablement malsain psychologiquement par mes orientations, mes secrets, mes décisions ; une sensation avec laquelle j’avais vécue et que j’avais repoussée aussi bien que possible dans les dernières années. Néanmoins, désormais, ce sentiment s’étendait au physique : même ma peau me répugnait, mon corps brûlait de dédain. « C’est ma faute, » j’excuse l’indéfendable tout en m’excusant de la situation auprès de Noor, comme si m’incriminer pour cette agression me donnait le contrôle sur elle.
*** Il aura fallu quelques dizaines de minutes supplémentaires à Hugo pour être le deuxième à entrer dans mon champ de vision. Son authentique « putain » m’aurait arraché un sourire en temps normal mais ici, je me contente de suivre la silhouette de Lyb qui l’accueille, puis Jiyeon, que je devine restée sur le seuil de la porte. Mes doigts, emmêlés à son haut, l’auront retenue un peu sur le lit. J’inspire profondément, un sentiment de culpabilité s’accroissant en moi. « Il s'est passé quoi, bordel ? C'est qui ces connards ? » Si j’avais pas les bras si lourds, je soupçonne que j’aurais posé mes paumes contre mon visage. Le seul moyen auquel je pense pour apaiser mon ami est de faire disparaître ce qui le contrarie si fort, sauf qu’en l’occurrence, il s’agit de moi-même et je me sens soudain odieusement à découvert et à la merci des regards. « Si je les retrouve, je les bute, » « Hugo… » Je souffle sans être certain d’être audible. La dernière chose que je veux est que mon meilleur pote se retrouve dans le pétrin et je sais de quoi le français est capable pour les gens qu’il aime : je l’ai vu à l'œuvre à quelques reprises et je ne veux assurément pas qu’il ait mal pour moi, ou par ma faute. C’est assez ironique sachant que je suis spontanément épris du désir de refaire le portrait à la moindre personne qui touche à l’un des five, mais il faut croire qu’être la victime met les choses en perspective. Je tente de lorgner vers Jiyeon qui n’est qu’une vague ombre à distance. Je n’ose même pas lui adresser la parole, respectant son choix de rester à l’entrée de la chambre, m’en voulant de leur faire vivre un tel spectacle et de telles émotions. Je fronce un peu plus les sourcils et ferme les yeux, étourdi par la douleur. « Mon dieu. » Etrangement, c’est en percevant les mots sous une intonation blanche de Dani que je réalise que je dois vraiment avoir très piètre allure. J’avais conscience que j’étais amoché, comme me l’avait signifié Lyb sur un ton qui se voulait léger, je me doutais que je n’étais pas en forme olympique suite au courroux déclaré par Hugo, mais je ne pensais pas être si impressionnant, si mal en point à susciter de telles réactions instantanées de la part de mes proches. Étais-je si affreux que Ji était choquée à l’entrée ? Naïvement, j’avais pensé que les soins des soignants auraient rendu le tout facilement acceptable. La colère de Hugo, la distance de Jiyeon, la surprise de Dani ; ma gorge se serre, mon cœur s’accélère. « Tu as pu lui parler depuis que tu es arrivée mama? » Je lutte tellement pour ouvrir les yeux. Je sais depuis la scène que mon nez et un de mes yeux ont pris directement mais je ne sais déterminer si mes paupières sont si lourdes parce qu’elles sont enflées ou à cause de ce qu’il y a dans ma perfusion - ou encore un mélange des deux. « Ça va aller, » je finis par annoncer, en français, à l’attention de mes meilleurs amis. « Je vais bien, » je mens éhontément, pour les rassurer, et le pire, c’est que je le crois moi-même dur comme fer, que je vais bien, pour eux. « Ça va passer, » j’assure. « C’est juste impressionnant comme ça mais ça va vite passer, » je promets, sur un débit de parole assez lent, jugeant sans vraiment réfléchir, parlant uniquement avec le cœur et ma volonté de rassurer mes amis. Je louche vers Jiyeon, comme si j’espérais que je la rassurais assez pour qu’elle s’approche un peu plus. « C’est l’hôpital aussi. » Voilà que j’accuse le lieu. « Ça peut être intimidant. » Sauf que vous avez tous la trentaine - ou à deux ans près - et n’êtes pas non plus des enfants. Déterminé dans mon objectif de rassurer mes quatre interlocuteurs, je bouge laborieusement mes bras de manière à les rapprocher de mes flancs et de surtout m’appuyer sur ce qui a la sensation d’être deux blocs de béton pour me redresser. Bien vite, je comprends que la sensation d’être cloué à ce matelas s’étend à celle de vouloir s’en distancer, j’ai littéralement l’impression de me retirer de nombreux pieux, de réveiller mes plaies, de déranger les hématomes, sans compter les muscles. Je me mords ma lèvre déjà boursouflée pour mieux gérer la douleur et j’ai réellement l’impression d’être une poupée de chiffon tant je peine à rester en position semi-assise, mon corps tremblotant comme une vulgaire feuille.
« Non non, vous ne pouvez pas vous lever, » une infirmière apparaît et d’une main ferme, elle me repousse en position horizontale. Le geste est si ferme et rapide qu’un gémissement franchit la barrière de mes lippes malgré moi, témoin de mes maux. Le goût du fer habite ma bouche, des nausées me happent. « J’ai ramené vos affaires, » je la considère quelques instants et je ne sais pas si c’est le rappel au matelas ou à la réalité qui me fait blanchir le plus. « Jetez-les, » je demande sur un ton qui laisserait croire que je l’aurais chassée de la pièce si j’avais pu. Je m’évertue à me redresser de nouveau, en état d’alerte. « Jetez tout, » j’anticipe ses questions. Je refuse avec force qu’elle démontre le contenu du sac qui est, de surcroît, atrocement transparent. C’est pour un de mes secrets que je me bats désormais, et surtout, contre cette peur de décevoir, de choquer, de mettre en colère trois de mes amis qui pourraient découvrir également ce jour que je suis drag queen à mes heures perdues. Ironiquement, je leur fais confiance, je les aime de tout mon cœur, mais je rejette l’idée qu’ils apprennent cette partie de moi. Je refuse de leur donner une raison de m’en vouloir. « Vous êtes sûr ? Vous ne voulez pas regarder ? Je pense que vous pouvez récupérer certaines affaires. » « J’veux rien, » j’implore, louchant vers la masse de sang et de strasse enfermé dans le plastique. L’infirmière est une vraie tête de cochon, elle regarde Noor et Dani comme si elles attendaient leur validation à elles en plus de la mienne. « J’veux rien, » je lui répète d’une voix qui se casse par la même occasion et à ce stade-là, je plonge dans le déni car à mon acharnement, forcément, Dani, Hugo et Jiyeon me trouveront bizarre. Je ne suis même pas sûr que les coups sur la tête l’excuseraient. « D’accord, je vous mets juste votre téléphone, vos clefs et votre portefeuille ici alors. » Ici étant la tablette au pied de mon lit, dramatiquement inaccessible. Je la regarde procéder avec horreur, sachant pertinemment que mon téléphone me vendra. Si mon portefeuille et mon trousseau de clefs a tout de banal, mon smartphone n’est pas celui dont a l’habitude mes meilleurs amis. Ma volonté de rester anonyme en drag queen va jusqu’à ma coque de téléphone que je modifie et celle lorsque je suis sous les traits de Bea en l’occurrence est un vieux collage des amis drag queens avec qui j’ai pu performer et avec qui je me suis lié d’amitié.
@Noor Guerrero @Hugo Blanchard @Jiyeon Park @Dani Hwang |
| | | | (#)Jeu 15 Déc 2022 - 19:11 | |
| Dandelion wineElle laissa Kai bouger sa main vers elle, restant immobile pour ne pas risquer de frôler un endroit blessé. Elle ne voyait que des bleus et des plaies, des zones qui devaient être douloureuses, et elle ne voulait pas lui faire plus mal en le touchant au mauvais endroit. Elle voyait sa panique, et ça lui déchirait le cœur. Kai était son frère, son jumeau, celui des Five dont la culture était la plus proche de la sienne, et ils mélangeaient leurs langues depuis si longtemps que le portugais lui était devenu aussi familier que l'espagnol. Il avait été son roc quand ils vivaient aux Etats-Unis, celui qui avait soigné ses peines de cœur et l'avait fait rire aux éclats même quand elle avait le mal du pays. Elle détestait voir la peur dans son regard, et détestait encore plus devoir remuer le couteau dans la plaie en évoquant la raison de son hospitalisation. Mais en même temps, elle sentait qu'il fallait qu'elle glisse ses mots avant que les autres ne débarquent. Sinon, il aurait paniqué à l'idée que l'un des Five soient au courant. Vu comme aucun d'eux n'avait jamais su pour son amour du drag... Noor doutait qu'il veuille les en informer de cette façon, sur un lit d'hôpital, au milieu des soignants débordés. Alors elle fit ce qu'elle savait faire de mieux : le couvrir de mots d'amour, pour lui affirmer, une nouvelle fois, qu'elle l'aimait plus que tout. C'était le bon choix, si elle en jugeait par son regard à la fois soulagé et plein d'amour. Comme si elle pouvait le laisser tomber pour ça... Elle ne s'y attendait pas, et elle était un peu chagrinée que Kai n'ait rien osé lui dire, mais ça ne changeait rien au fait qu'il était son meilleur ami pour toujours. Elle baissa doucement la tête, embrassant son front sur une zone qui avait l'air saine et non blessée. Juste pour insister sur le fait qu'elle était là pour lui, même si elle n'osait pas le serrer contre elle. Pourtant elle en avait envie, ayant besoin de se rassurer sur le fait qu'il allait bien... La voix du médecin, exposant l'état des blessures du jeune homme, résonnait encore dans sa tête, glaçante malgré le fait qu'elle dorme à moitié et qu'il lui parle dans un anglais trop technique. « Oh carinho... » souffla-t-elle doucement, plongeant son regard dans celui de son ami. « Tu n'es pas sale » reprit-elle, dans un mélange d'espagnol et de portugais. « C'est eux qui le sont. Ils t'ont fait du mal, Kai, mais tu n'y es pour rien. » Doucement, délicatement, elle posa sa main sur la joue de Kai, essayant de ne pas effleurer une partie douloureuse. Elle glissa ses doigts sur son visage, une caresse légère comme sa propre mère le lui faisait quand elle était petite et malade. « Ceux qui t'ont fait ça, c'est eux qui sont sales et malades » répéta-t-elle, essayant de lui faire entendre raison. « Toi, tu es parfait et magnifique, et je t'aime. » Une nouvelle fois, Noor embrassa son front. Elle avait envie de se glisser sous le drap trop fin, pour serrer Kai contre elle et éponger sa tristesse et ses angoisses. Elle avait envie de pleurer, mais cachait sa tristesse, sachant combien Kai serait angoissé de la voir avoir mal. Alors que là, c'était lui l'important... Elle se redressa juste quand Hugo et Jiyeon apparurent dans l'encadrement, dans des effluves d'alcool qui lui donnaient la nausée. Au petit matin, après une traversée de la ville dans la pénombre... Tout semblait vouloir la pousser à se rappeler de Seth, de leur relation chaotique et de sa relation maladive à l'alcool. « Hugo, lui saute pas dessus, il a besoin de repos » sermonna-t-elle doucement, glissant ses doigts dans ceux du Français. Espérant que ça suffirait à le calmer, même si elle doutait qu'il réussisse à retrouver de la sérénité devant le portrait défait de Kai... Il fallait juste qu'il ne crie pas, que les infirmières ne débarquent pas pour tous les virer de là à cause du bruit qu'ils faisaient en pleine nuit. Postée entre Hugo et Kai, elle voyait à peine la fine silhouette de Jiyeon, plongée dans un silence inquiétant. Dani les rejoignit à ce moment-là, prenant sur elle de s'occuper du petit bébé de la bande, laissant Noor faire tampon entre les garçons. « Il est sonné par son agression, et les médecins veulent le surveiller quelques heures pour vérifier qu'il n'a pas un traumatisme crânien. Et puis pour faire des prélèvements, histoire de savoir s'ils peuvent pas retrouver ses agresseurs. » Elle ne savait pas si Kai avait été conscient des prélèvements qu'on avait pu lui faire. Le médecin lui avait demandé à elle son consentement, ça devait donc dire qu'il n'était pas conscient à ce moment-là, ou en état de choc et incapable de donner son avis sur la question. L'infirmière débarqua dans la chambre au moment où Kai essayait de se redresser. Noor eut peur un instant qu'elle vienne pour qu'ils sortent tous et laissent leur blessé se reposer, mais finalement, c'était encore pire. Elle avait le sac trop transparent contenant les affaires que Kai portait avant son agression, plutôt que cette chemise d'hôpital qui lui donnait le teint encore plus pâle que ce qu'il était. « On lui ramènera des affaires propres, je doute qu'il puisse remettre celles-là de toute façon » trancha Noor, essayant de rassembler ses esprits pour que son anglais paraisse assuré et tranchant. Elle avait promis à Kai de protéger son secret, et elle était prête à tout pour se montrer digne de sa mission. Même si le faire devant Hugo, qui la connaissait par cœur, n'était pas forcément la meilleure idée possible. Il saurait voir si elle flanchait ou s'emmêlait dans ses explications... Elle tendit la main pour récupérer rapidement le téléphone de Kai, à la coque plus rose et brillante que celle qu'elle lui voyait depuis des années, mettant sa main de manière à la cacher aux Five tout en essayant de pianoter dessus. D'un geste rapide, elle le glissa ensuite dans son sac, avant d'afficher un air désolé en direction de son ami. « Carinho, je suis désolée, t'as plus de batterie. Je le brancherai à la maison et je te le ramènerai quand ce sera bon, ok ? Et je préviendrai tes parents que tu es blessé et que tu les appelleras dès que tu seras un peu mieux. » Objet caché, et diversion commencée, histoire que Dani, Jiyeon ou Hugo, encore choqués de l'état de Kai, ne remarque pas la bizarrerie de la scène. Noor devenait peut-être un peu trop douée à faire comme si tout allait bien quand son monde éclatait autour d'elle. « Il faut que j'aille gronder les infirmières pour que tu aies des antidouleurs, ou ça va vraiment ? » reprit-elle. Elle revint contre Kai, posant son front contre celui de son ami. Elle avait toujours peur de le toucher et de lui faire mal, mais elle se forçait à le faire, regardant attentivement l'étendue de ses blessures avant de faire quoi que ce soit, refusant qu'il croit qu'elle l'évitait parce qu'elle le pensait "sale". « Me mens pas, carinho, je te connais trop bien pour ça. Et on est là pour t'entourer d'amour et de confort. Je rajouterai bien un peu de tequila, mais je crois que Hugo et Jiji ont vidé les stocks de la ville ! » Si elle les connaissait bien, l'un et l'autre viendrait se défendre, refusant de se faire traiter d'alcoolique. De quoi remettre un peu d'animation et de déplacer l'attention sur quelqu'un d'autre que le pauvre Kai, le plus discret d'entre eux, celui qui détestait être sous le feu des projecteurs. Doucement, elle glissa ses doigts dans les boucles brunes, dans un geste maternel, ses yeux se promenant sur les Five. Sur Dani et sa main refermée autour de celle d'Hugo, sur Jiyeon qui était toujours toute pâle et impressionnée, sur Hugo, enfin, dont la colère couvait et qui faisait peur à Noor. Elle n'avait pas envie de se partager entre les garçons, entre celui qui avait mal et besoin de leur soutient, et celui qui était énervé et devait être arrêté avant de faire une bêtise. (Il n'y a pas si longtemps, c'était pour un Hugo blessé qu'on l'avait appelé, après qu'il ait perdu à la bagarre. Elle ne voulait pas réitérer l'expérience.) code par drake. |
| | | | (#)Mer 21 Déc 2022 - 6:30 | |
| Au moins, il est pas seul. Lyb a l'air de prendre soin de lui et c'est tant mieux parce que ni Ji ni moi n'en sommes capables. Park est figée sur le pas de la porte tandis que je me conforte dans ma colère pour éviter de flancher. Je profite que Dani apparaisse à son tour et s'occupe de Ji pour m'approcher doucement de mes amis au coeur de la chambre, veillant à ne rien bousculer, surtout pas le lit. C'est dur parce que tout tourne autour de moi et que j'ai l'impression de voir flou, mais j'y parviens. J'ose même pas m'asseoir, je suis sûr que je risque de faire une connerie sinon. J'entends bien la voix faiblarde de Luz qui tente de me calmer, sans succès. Noor essaie à son tour, ça me fait un peu redescendre, un tout petit peu. Ouais, c'est vrai qu'il a besoin de repos et pas d'un gars qui sait pas gérer sa colère parce qu'il a trop bu, mais c'est dur. C'est la main de Dani dans la mienne qui finit par m'apaiser, ce contact qui me rappelle que la violence ne résoud rien, qu'elle fait plus de dégâts qu'autre chose. Puis, je lui ai promis. Je lui ai promis que je recommencerai pas. Alors j'essaie de relâcher mes épaules et je serre sa main pour lui montrer que c'est ok, je vais me détendre. L'hôpital, c'est intimidant, ouais. Mais ce qui me fait le plus flipper, ça reste quand même son état. Puis, des prélèvements pour quoi ? On peut trouver leur ADN sur les blessures de Kai ? Genre des morceaux de peau dans ses plaies ? Mais faudrait qu'ils aient leur ADN dans le registre de la police ou un truc comme ça, non ? Je hoche simplement la tête face à la remarque de Noor. Je sais pas bien ce qu'ils vont y faire, mais tant qu'ils trouvent ces connards et que leur geste est puni, ça me va.
Luz cherche à changer de position, mais l'infirmière qui rentre le plaque son lit. "Wow, eh ! Doucement, oh !" La douceur, elle connait pas ou quoi celle-là ? P'tain, mais c'est celle qui nous a jugé de la tête au pied tout à l'heure. Elle s'en fout royalement de nous, elle s'adresse à Kai, uniquement à Kai. Quelle conne, on lui a pas appris le respect ? Je sens la main de Dani se resserrer sur la mienne. Ok Hug', on se calme, on se calme. Je me contente de contracter ma mâchoire en cherchant à respirer calmement alors que la soignante rapporte les affaires de mon ami. Ça risque d'être compliqué de me contenir encore longtemps quand je vois que Luz ne veut pas de ses trucs, et que l'autre insiste quand même. Mais elle a décidément un petit pois à la place du cerveau non ? Évidemment qu'il veut pas revoir ces fringues ensanglantées, ça le trigger et ça se comprend, pourquoi elle réfléchit pas deux secondes la nana ? Même moi qui ai six grammes d'alcool dans le sang, j'ai capté. "Oh, il a dit qu'il voulait pas ces fringues, c'est pas compliqué à comprendre bordel ?" Noor reprend la parole, elle tranche et l'infirmière comprend enfin. P'tain, il était temps, merde à la fin. Elle finit par déposer uniquement le téléphone et le portefeuille de mon ami, les seuls trucs indispensables et utiles. Waw, il lui en aura fallu du temps à la p'tite pour réfléchir correctement, hein.
A part alimenter la colère, je suis pas bien utile ici. Lyb, le arrive à tout garder en elle et elle gère tout comme il faut. Je sais pas comment elle fait pour garder son sang-froid quand elle voit Kai dans cet état, sérieux, mais pour moi, c'est beaucoup. Je sais que je dois être là pour lui, que je suis censé être el papa du groupe, mais avec l'alcool, je tiens absolument pas mon rôle. "Je reviens", j'annonce, avant de courir vers l'extérieur de la chambre pour vomir dans les chiottes les plus proches. J'en ai foutu de partout en plus, merde. Je nettoie comme je peux, me lave les mains, me rince la bouche et me mouille le visage. Allez Hugo, on se reprend là ! Eh merde, j'ai la bile qui remonte à nouveau. Je crois que je vais passer le reste de ma soirée sur les chiottes à ce rythme, hm.
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| | | ÂGE : 28 ans (27/05/1996) Gemini sun, Leo moon and Virgo rising. (duality, narcissism and perfectionism) SURNOM : Gigi, Gi (pour les plus fainéant), Ari, Barbie (don't use that, she hates it), Blondie, Bitch, Cooper, Coop. STATUT : Célibataire avec une réputation de fille qui papillonne un peu trop. She's a big flirt. MÉTIER : Personnalité du petit écran (parfois du grand aussi). Elle s'est faite connaitre par une télé-réalité avant de dominer les audiences avec son talk show : The Gina Cooper Show. LOGEMENT : Une maison trop grande pour elle, avec une déco blanche épurée qui rend sa femme de ménage folle et quasiment un hectare de jardin pour garder tout le monde bien loin, au 33 hardgrave road à West End. POSTS : 2445 POINTS : 1920 TW IN RP : Homophobie - Sexe - Eating disorder - Manipulation - Usage de drogue GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : ESTP-A ≈ mesure 1,52m ≈ New Yorkaise élevée par une famille de républicains conservateurs catholiques. ≈ A fait ses études à Science Po Paris pour faire plaisir à ses parents. Mais ils ne lui parlent plus depuis son coming out. ≈ Très secrète sur sa vie privée, elle raconte pas mal de petit mensonge à la télévision. ≈ Présentatrice télé préférée des 18 - 30 ans. ≈ Mauvaise cuisinière. ≈ Addict à Starbucks. ≈ Control freak sur beaucoup trop de chose. ≈ Selfish bitch qui s'assume. ≈ Chronically online. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : Est chiante en #6633cc, en anglais ou en français. RPs EN COURS :
WINX CLUB ♡ It feels like a perfect night to dress up like hipsters and make fun of our exes. - Winx #1 - Winx #2 - Winx #3 - Olive #1 - Olive #2 - Olive #3
ISABEL ♡ I could eat that girl for lunch. Yeah, she dances on my tongue. Tastes like she might be the one And I could never get enough. I could buy her so much stuff, It's a craving, not a crush, huh - #1 - #2 - #3 - #4
EVA#1 - AARON#1 - SPENCER #1
RPs TERMINÉS : AVATAR : Our short queen : Sabrina Carpenter CRÉDITS : polaroid papers (avatar) tumblr (gif) DC : nope PSEUDO : smmg (Marie) INSCRIT LE : 20/08/2022 | (#)Mer 21 Déc 2022 - 7:49 | |
| « Hey p’tite soeur » les quelques mots en coréen de Dani, ramenaient un peu Jiyeon sur terre, elle attrapait machinalement le mouchoir que lui tendait son amie pour venir se moucher doucement, alors que déjà Dani partait vers le lit d’hôpital de Kai. Le regard de Jiyeon se perdait de nouveau par terre, la pièce tournait à cause de l’alcool, et elle reniflait bruyamment, son mouchoir collé sous le nez, alors qu’elle entendait Noor parler de prélèvements. « Ça va aller, » Elle reportait son attention sur Kai, ses lunettes de soleil l’empêchaient de bien voir tout en détail, mais elle notait à sa voix qu’il avait l’air d’aller bien… ou en tout cas c’est ce qu’il affirmait, même si Jiyeon avait bien du mal à le croire vu sa son état physique... Mais bon, elle avait envie de lui faire confiance. « C’est juste impressionnant comme ça mais ça va vite passer, » Jiyeon se mouchait de plus belle avant d’être poussée du chemin par une infirmière qui forçait bien vite Kai a rester couché, puis elle tendait un sac transparent dans lequel Jiyeon notait la présence d’une tenue pailletée et colorée qui attirait son regard. « J’ai ramené vos affaires, » Jiyeon fronçait légèrement les sourcils derrière ses lunettes, son cerveau imbibé d’alcool tentant de faire le lien entre leur discussion sur le drag et la situation actuelle, les paillettes au bord des yeux de Kai ce jour là mais aussi cette étincelle dans ses yeux lorsque le sujet avait été abordé. « Jetez-les, » La coréenne reportait son regard sur Kai, a deux doigts de récupérer le sac en question pour sauver ses affaires. Jeter des vêtements lui semblait être un sacrilège encore plus s'il s'agissait d'une tenue de drag comme elle le soupçonnais. « On lui ramènera des affaires propres, je doute qu'il puisse remettre celles-là de toute façon. » Mais l’infirmière insistait encore un peu et Hugo s’énervait de nouveau : « Oh, il a dit qu'il voulait pas ces fringues, c'est pas compliqué à comprendre bordel ?» L’infirmière donnait tout de même un smartphone et le porte-monnaie de Kai à ce dernier, et Noor s’en emparait rapidement. « Cute phone case. » notait Jiyeon dans un murmure que presque seule elle pouvait entendre, notant que le rose de la protection du téléphone de Kai n'était pas la même que t'habitude. Elle se reculait tout contre la porte, appuyant son dos contre cette dernière par manque d’équilibre, pour laisser l’infirmière repartir avec le précieux sac. Noor prenait son rôle de maman très à coeur tentant même de détendre l’atmosphère avec un peu d’humour, faisant presque oublier à Jiyeon le sérieux de la situation et les vêtements qui venaient de lui passer sous le nez pour partir à la poubelle. « Me mens pas, carinho, je te connais trop bien pour ça. Et on est là pour t'entourer d'amour et de confort. Je rajouterai bien un peu de tequila, mais je crois que Hugo et Jiji ont vidé les stocks de la ville ! » Alors qu’au même moment Hugo quittait la pièce à la hâte, le teint pâle. Jiyeon se penchait dans le couloir, le regardant partir, avant de reporter son attention dans la chambre, s’approchant enfin du lit, un peu titubante, se prenant les pieds dans le sac de Noor que celle ci avait laissé par terre, lâchant un jurons en coréen avant de venir s’appuyer sur le bord du lit. « J’ai pas bu de tequila. » notait-elle, très sérieusement, glissant son mouchoir dans la poche de sa veste en jean avant de repousser ses lunettes de soleil sur le haut de son crâne, tirant ses longues mèche sombres au passage. Elle étudiait de plus près le visage de Kai, les yeux plissés par la lumière ambiante, une petite moue triste sur le visage qu’elle n’arrivait pas à effacer. « ça va, t’es toujours beau. » concluait-elle tout de même. Elle aurait voulu s'allonger à côté de lui, le prendre dans ses bras, mais elle avait bien trop peur de lui faire mal.
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| | | | (#)Lun 26 Déc 2022 - 11:09 | |
| Tu n’arrives toujours pas à assimiler l’information. Ton palpitant se serre dans ta poitrine en voyant l’état de ton meilleur ami, ton frère de cœur, l’un des piliers de votre groupe de meilleurs potes. Inévitablement, tu penses au pire des scénarios, comme si ton cerveau avait été programmé depuis la mort de ton papy. T’as jamais véritablement fait ton deuil, tu as la fâcheuse habitude d'enfouir tes tourments, provoquant des ravages sur leur passage. Pourtant c’est vers Hugo que tu t’accroches pour ne pas vaciller. T’as donné toute ton énergie pour essayer de consoler Jiyeon.
Muette, tu observes la scène qui se déroule sous tes yeux impuissants. L’infirmière qui rentre dans la chambre, Kai essayant de se redresser. Ce dernier refuse catégoriquement ses habits en s’agitant, Hug qui en rajoute une couche, Noor qui tient tête à la soignante et récupère le téléphone de votre meilleur ami pour le ranger dans son sac, sans oublier le commentaire mode de Jiyeon. Heureusement que mama est là, Lyb a toujours un mot réconfortant et des petites attentions pour détendre l’atmosphère. Tu souris légèrement lorsqu’elle mentionne son alcool préféré : la tequila. Maintenant tu es comme une statue devant la scène.
”Oppa.. je pourrais aller chercher des affaires à la maison.” Votre maison, car tu t’étais habituée à sa présence durant ces derniers mois de colocation.
A peine as-tu que le temps de formuler ta proposition qu’Hugo s’éclipse. Tu fais les yeux ronds alors qu’il lâche ta main, qui va calmer les palpitants de ton cœur maintenant ? Jiyeon ose enfin s’approcher du lit. La jolie brune manque de trébucher sur quelque chose. Par réflexe, tu attrappes la main de Ji pour qu’elle reste sur ses deux pieds, on ne veut pas de nouvel accident, ce n’est pas une excuse pour prolonger votre séjour aux urgences de Brisbane. Tes opales glissent doucement sur le sol mais tu n’arrives pas à voir de quoi il s’agit, alors que Jiyeon reprend la parole. Tu redresses la tête à ses mots. La coréenne vous affirme ne pas avoir bu, tu as un doute là-dessus étant donné qu’Hugo a déguerpi de la chambre comme si sa vie en dépendait. Dans ce genre de situation, deux options sont possibles : vomito ou poopy business.
Redressant ses lunettes de soleil sur la tête, Jiyeon s’approche de Kai. Malgré la scène dramatique, il reste toujours aussi beau à vos yeux (il n’est pas le visuel de la bande pour rien). En silence tu le confirmes les propos de ta meilleure amie d’un discret hochement de tête. Au même instant, tes opales croisant celui-ci de Kai, tu ressens toute la douleur qu’il est en train de vivre. Impuissante et dévastée, tu en perds les mots sentant des larmes couler sur tes joues alors que tu ne pleures jamais. Si c’était le cas, la situation était grave. |
| | | | (#)Jeu 12 Jan 2023 - 22:59 | |
| J’autorise mes paupières lourdes à s’abattre sur mes pupilles brouillées de ces émotions qui s’étendent sur un spectre allant de l’épouvante à la culpabilité en passant par la honte, la peur et le chagrin, lorsque Noor entreprend de poser délicatement ses lèvres contre mon front. Mes sourcils se froncent, non pas parce que je redoute qu’elle me fasse mal, mais bien parce que ce geste en lui-même ne m’apparaît pas sain pour mon amie, intimement convaincu de n’être qu’un tas d’ignominies empilées sur le matelas hospitalier que j’occupe. Mon cœur se serre douloureusement lorsque Lyb prend la parole. « Oh carinho... Tu n'es pas sale. C'est eux qui le sont. Ils t'ont fait du mal, Kai, mais tu n'y es pour rien. » Mon regard sombre sur un point invisible au pied de mon lit, la honte et le regret me rangeant avec ardeur. Me dispenser de toute culpabilité s’avère une tâche difficile lorsque mon esprit recherche plutôt à expliquer mon agression en la justifiant de motifs aussi terribles les uns que les autres ; comme si de la sorte, je pouvais en prendre le contrôle, je pouvais mieux l’accepter, je perdais le titre assez réducteur pour l’ego de pure victime. Le regret m’étripe quand, tel un esprit de contrariété, je pense à tout ce que j’aurais pu faire pour justement, “n’y être pour rien”. Si je n’étais pas drag queen, si je n’étais pas rentré seul, si je ne me terrerais pas dans les mensonges et les non-dits, si j’avais peut-être agi différemment dès le début de la confrontation, si j’avais su mieux gérer ce volet de ma vie et cette nuit, les choses seraient bien différentes aujourd’hui. J’ai conscience que le conditionnel est un pays peuplé de périlleuses illusions mais la vérité repose sur le fait que je m’en veux terriblement de m’être mis dans cette situation. Pour autant, les propos de Noor me sont salutaires car je me sens prodigieusement fissuré, ébranlé, brisé, bafoué et je me promets de les graver dans ma mémoire, comme tous ces mots qu’elle m’a adressés depuis qu’elle a pénétrée la chambre que j’occupe et qui feront office de baume sur les plaies psychologiques qui me tiraillent depuis ces dernières heures. « Ceux qui t'ont fait ça, c'est eux qui sont sales et malades. Toi, tu es parfait et magnifique, et je t'aime. » Un fin sourire se voulant davantage poli et conciliant étire ma lèvre boursouflée, ma gorge trop serrée pour que le “je t’aime” que mon regard brillant lui clame puisse s’en extirper. Mes doigts effleurent le dos de la main de la Guerrero, cherchent fébrilement à s’entremêler aux siens. Mon cœur tambourine d’une incommensurable reconnaissance envers ma meilleure amie et de tout ce qu’elle assume spontanément en mon nom depuis son arrivée à l’hôpital. Il tonne cependant également de terreur à l’idée d’être seul dans ce centre hospitalier, face à l’inconnue qui m’attend dans le prolongement de cette bifurcation brutale de mon histoire. Peu à peu, ma conscience gravite de nouveau entre plusieurs états, l’exténuation remise au premier plan, la présence de Noor m’autorisant à baisser temporairement ma garde.
L’arrivée du reste de la bande me fait réaliser l’étendue et la potentielle gravité de mes blessures. Au-delà de la douleur qu’elles occasionnent et qui me clouent au lit, faisant fi de la fatigue qui me fait combattre chaque seconde contre des paupières d’une lourdeur impressionnante, fuyant les images récalcitrantes de mon agression qui repassent bien malgré moi en boucle dans mon esprit agité et malmené en faisant jaillir ici et là des détails violents à faire trembler l’entier de mon corps, j’avais sous-estimé la probabilité que mon allure réponde aux sentiments et aux sensations qui me terrassaient. La volonté de rassurer et de réconforter mes meilleurs amis devient promptement souveraine, érigée par la culpabilité de leur faire vivre une partie de mon cauchemar alors qu’ils étaient en soirée ou dans les bras de Morphée, quand bien même leur présence vaut tout l’or du monde. Malgré les parties de mon corps qui hurlent de souffrances lorsque je les sollicite, je parviens très laborieusement à me redresser sur le lit, articulant des paroles visant à rassurer aussi bien mes interlocuteurs que moi-même. Mes efforts sont toutefois dramatiquement réduits à néant lors de l’arrivée pressée d’une infirmière qui me ramène sans cérémonie à ma position initiale, son geste m’arrachant naturellement un râle de douleur. « Wow, eh ! Doucement, oh ! » prévient spontanément Hugo et si je ne m’appliquais pas à grimacer, profondément étourdi, j’aurais assurément souri à sa réaction. Ma vision se brouille, la chambre tourne, les nausées m’envahissent et ma tête me donne la sensation qu’elle va imploser. Je n’ose plus émettre le moindre geste avant que la voix de la soignante reprend et que l’horreur s’installe avec virulence contre mes traits.
Avec toute la force qu’il me reste, je lutte pour la protection de ma passion inavouable. Je rejette avec force puis implorations désespérées les effets personnels révélateurs que le personnel de santé insiste à me rendre, l’âme transie d’être ainsi exhibée. Les larmes me montent aux yeux, propulsées par un mélange amer de douleurs, de peur et de vulnérabilité et Lyb vient merveilleusement à ma rescousse, œuvrant à protéger mon secret qu’elle n’a appris que cette nuit-même. La culpabilité m’étreint de nouveau avec férocité ; je m’en veux ardemment de m’ajouter à ses épaules déjà bien chargées, et je la suis du regard encore une fois avec un profond sentiment de reconnaissance. « On lui ramènera des affaires propres, je doute qu'il puisse remettre celles-là de toute façon. » Noor tranche pour la disparition du sac maudit et mes pupilles se posent sur Hugo lorsque celui-ci intervient, manifestement sans s’attarder sur le contenu indésirable, à mon grand soulagement : « Oh, il a dit qu'il voulait pas ces fringues, c'est pas compliqué à comprendre bordel ? » Leurs réactions m’émeuvent, puis l’alarme s’invite violemment dans mon regard quand l’infirmière dépose porte-monnaie, clefs et téléphone sur la tablette au pied de mon lit. Derechef, Lyb réagit de nouveau pour subtiliser la coque rose et pailletée et je reste figé en position, mes muscles si tendus par la scène ayant manqué de peu de conduire à l’éclat de mes activités interdites que je n’ose plus émettre le moindre geste.
C’est Noor qui m’invite à reprendre mon souffle, occupant mon champ de vision pour me ramener au présent, chasser l’angoisse qui s’impose en mon organisme. « Il faut que j'aille gronder les infirmières pour que tu aies des antidouleurs, ou ça va vraiment ? » Mes pupilles se logent dans celle de Lyb, pétrifié. Au-delà d’avoir eu cette double-vie protégée par la réactivité de Noor, je considère les conséquences et responsabilités qui m’attendent incessamment sous peu et mon souffle se saccade à cette idée, mon palpitant martèle violemment ma poitrine déjà assez ecchymosée. « Ça va, » je mens d’une voix à peine audible, tout en restant parfaitement crispé et immobile, les douleurs me tétanisant bien que ces dernières soient toujours dérisoires face à ma volonté de démontrer aux five que je me portais mieux que ce que je paraissais. « Me mens pas, carinho, je te connais trop bien pour ça. Et on est là pour t'entourer d'amour et de confort. Je rajouterai bien un peu de tequila, mais je crois que Hugo et Jiji ont vidé les stocks de la ville ! » reprend l’architecte et je soupçonne qu’elle œuvre autant à faire diversion qu’à me recentrer sur le moment présent en me réconfortant. Hugo quitte la pièce précipitamment peu après l’évocation de la tequila en lançant un « Je reviens » et je m’efforce de calmer mon rythme cardiaque pendant cette nouvelle diversion, bien qu’inquiet pour le français que je devine se rend vomir dans les toilettes les plus proches. « Peut-être juste un peu quand elle reviendra, » je consens en haché, prenant sur mon égo pour accepter l’offre bienfaisante de Noor. « Oppa.. je pourrais aller chercher des affaires à la maison. » Mon regard s’illumine instantanément. « Je veux bien, si ça te dérange pas, quand tu pourras, » j’accepte volontiers, l’optique de quitter l’hôpital et tout ce qu’il représente vis-à-vis de cette nuit me séduisant. Naïvement, mon esprit se complait dans l’idée que la distance sera remède, que loin de cet épisode cauchemardesque, les traumatismes et ce qu’ils invoquent s’effaceront. De plus, il y a cette partie irrationnelle de mon cerveau qui redoute que mes agresseurs me cherchent ici pour s’assurer que je ne leur causerais pas de tort. « J’ai un rechange aussi au labo. Il y a personne à cette heure-là mais j’ai mes clefs, je pourrais le récupérer, » j’explique faiblement. « Je pourrais rentrer en même temps que vous juste après, comme ça, » je fais, dédiant un regard gorgé d’espoir aux trois filles. Assurément, le médecin ne me laissera pas sortir si tôt sur le plan médical. Par ailleurs, sur le plan légal, il me reste des démarches pour engager des poursuites vis-à-vis de mes agresseurs, si je m’y résous. Néanmoins, le déni et la fuite sont envoûtantes, je ne pense plus qu’à tirer un trait sur cette nuit et je repose toutes mes espérances sur le fait que quitter le centre hospitalier aidera à mieux tolérer ce que j’ai subi. J’appréhende le futur, je ne sais pas comment gérer cette situation, comment calmer les tumultes dans ma tête, comment continuer de fonctionner normalement avec tous ces secrets, cette culpabilité, ce désamour que je m’alloue, cette peau qui est la mienne et qui me répugne. Je ne sais pas comment annoncer à Hugo, Dani et Jiyeon pourquoi je suis dans cet état, j’ignore même comment moi-même assumer cette réalité, mais j’en fais mon devoir, ne serait-ce vis-à-vis de Noor que je refuse d’accabler de mes secrets très longtemps. Je ne sais pas comment supporter le fait d’avoir été agressé gratuitement mentalement, physiquement, sexuellement ; et plus le temps passe, moins je souhaite porter plainte, alors que ce point paraissait évident et crucial par l’équipe m’ayant pris en charge dès mon arrivée à l’établissement de santé. En somme, j’ai le sentiment d’en savoir trop de ce qui s’est passé, et pas assez de ce que je dois en faire pour m’en sortir, pour tenir le choc.
« J’ai pas bu de tequila. » Ji prend enfin la parole et entendre le son de sa voix me fait instantanément du bien, le bébé du groupe m’ayant sincèrement inquiété dans son mutisme. « Ça va, t’es toujours beau. » annonce-t-elle après s’être rapprochée et avoir relevé ses lunettes de soleil. Je me risque à expirer doucement, mes épaules se décontractent progressivement et je m’enfonce de nouveau précautionneusement sur le matelas. « Ça va alors, si j’ai pas perdu un de mes atouts principaux, » je fais d’une voix lente et cassée, jouant sur les dernières remarques des filles sur ma beauté, un rictus amusé aux lippes. Je baisse doucement les yeux, les quelques secondes de silence suivant suffisant à ce que ma mémoire me renvoie brutalement des scènes de l’attaque, des zones de mon corps semblant faire écho aux souvenirs surgissant par des élancements aigus. Un tremblement me parcourt, le supplice s’accroît, je lève les yeux vers mes meilleures amies pour chasser le passé, me déconcentrer de mon corps endoloris, puis je croise le regard de Dani duquel une larme perle. « Hey, choupine, » je tente de la réconforter malgré le fait que je ne me risque pas à réduire la distance entre nous deux. « Ça va aller, » je leur promets vaillamment. « C’est Hugo qui est en train de sans doute vomir tripes et boyaux à côté, je vous rappelle, » j’utilise le bro pour la bonne cause. |
| | | | (#)Mar 17 Jan 2023 - 11:54 | |
| Dandelion wineL'infirmière qui avait Kai en charge avait l'air d'avoir raté quelques cours sur la douceur et la bienveillance. Ce qui n'avait pas échappé à Hugo, le premier d'entre eux à réagir, plus spontané et teigneux que d'habitude, sans doute parce qu'il était inquiet pour leur ami. Le voir s'énerver aidait étrangement Noor à rester calme. Les Five avaient besoin qu'elle garde la tête froide le temps que la crise soit gérée, et elle pouvait faire ça. Même si elle avait surtout envie de trouver les hommes qui avaient agressé Kai pour les enterrer au fond d'un terrain vague. Avec l'infirmière pas très futée, tant qu'à faire. Au lieu de ça, elle restait collée au brancard sur lequel Kai était couché, une main caressant toujours doucement ses cheveux. Il avait besoin de leur soutien à tous, même si elle était la seule à savoir ce qui s'était réellement passé durant l'agression. Elle voyait les yeux plein d'amour qu'il leur adressait quand ils tentaient de le rassurer, même si elle le connaissait assez bien pour deviner la honte et le dégoût pour lui-même qu'il tentait de cacher. Elle allait peut-être partir et laisser Kai entre les douces mains de Jiyeon et Dani - et celles de Hugo quand il aurait fini de redécorer les toilettes des urgences. Parce qu'il fallait qu'elle retrouve les agresseurs de Kai avant la police, pour leur faire payer ce qu'ils venaient de faire subir à sa soulmate. Peut-être les taillader et verser de la tequila sur leurs blessures, histoire de leur rappeler la torture que son meilleur ami vivait depuis qu'il avait été retrouvé dans cette petite ruelle d'un quartier pourtant pas si mal famé. Mais la main de Kai était dans la sienne, Noor serrant à peine ses doigts de peur de lui faire mal. Il la retenait et la faisait tenir. Elle avait toujours sa façade calme et son cerveau tournant à plein régime, préoccupé par le fait de garder secret le fait que Kai avait été habillé en drag, et qu'il avait été sexuellement agressé, tout en s'assurant que Hugo, Jiyeon ou Dani allaient bien et n'étaient pas trop sur le point de lâcher. « Danette, tu veux bien aller chercher une infirmière pour voir si Monsieur-je-suis-un-homme-et-je-vais-bien a droit à un médoc pour la douleur ? » Elle espérait que donner une mission à Dani, si petite soit-elle, aide la jeune femme à ne pas perdre pied. Noor l'avait vue pâlir quand Hugo avait lâché sa main pour aller aux toilettes, alors elle se disait que la faire sortir un peu de la chambre tout en la faisant faire quelque chose plutôt que de rester immobile pourrait peut-être l'aider à se ressaisir. « Essaye juste d'éviter le dragon ? C'est fou d'être méchant à ce point quand on fait un métier comme ça ! » Surtout que Kai n'avait pas été violent ou agressif à son réveil. Il venait après une agression, il n'était pas un patient alcoolique en plein syndrome de manque ! « Et toi, carinho, arrête d'espérer qu'on te fasse rentrer tout de suite. T'as besoin qu'on vérifie que tout va bien. Et que ta tête a pas tapé trop fort. On a besoin de toi en un seul morceau. » Noor inspira un peu rapidement, sentant que sa voix commençait à se briser un peu. Maintenant que la situation était à peu près stable, l'idée que Kai ait pu mourir seul dans cette ruelle la rattrapait enfin. Elle aurait pu être appelée pour venir identifier son corps à la morgue, et pas juste pour accepter qu'il fasse des prélèvements sur lui alors qu'il était en état de choc. La voix de Jiyeon la sortit de sa torpeur. Bien sûr, la plus jeune blaguait sur le fait que Kai n'avait pas été amoché, et Noor ne put s'empêcher de sourire gentiment. Rien ne rendrait Kai moins beau à ses yeux, parce qu'il était une belle personne, généreuse et toujours prête à aider ses amis. « Peut-être qu'on devrait vous laisser dans une chambre double Hugo et toi. Comme ça, au moins, vous vous attirerez pas d'ennuis. On vous glissera des burgers en douce quand on viendra vous voir. » Et puis avec Hugo à l'hôpital, elle aurait tout le lit pour elle toute seule, et pourrait s'étaler en étoile de mer dessus sans que personne ne râle. Sauf si Dani venait vivre avec elle parce qu'elle se retrouverait elle aussi seule dans son appartement. code par drake. |
| | | | (#)Mer 25 Jan 2023 - 12:01 | |
| Je sais pas si c’est l’émotion, l’alcool ou la colère qui me fait vomir autant. Tout ce que je sais, c’est que cette image était trop dure à voir pour que je reste à côté de Luz sans broncher. Le voir aussi mal, aussi amoché, ça fait pas plaisir. Mais de voir que l’autre conne d’infirmière ne prenait aucune pincette avec lui, c’était trop. J’avoue, j’ai eu un moment de faiblesse, où je me suis dit que j’aurais bien aimer tabasser l’infirmière pour qu’elle finisse aussi mal que Kai. Qu’elle atterrisse dans ce lit d’hôpital, que je la plaque dedans aussi fortement que ce qu’elle avait fait pour mon meilleur pote. Elle aurait moins fait la maligne, la gamine. C’est pas parce qu’elle est en uniforme et qu’elle s’y connaît mieux dans le monde médical qu’elle a le droit de traiter les patients comme ça, à ce que je sache. Mais j’avoue, je suis allé trop loin dans mes pensées. J’avoue, ça aurait été injuste. C’est pas à l’infirmière de prendre pour ces salauds. Ces putains de connard qui n’ont pas de race et qui s’y sont mis à plusieurs pour frapper le plus adorable des hommes sur Terre. Comment on peut faire ça à Luz, sérieux ?
Mon estomac me rappelle à l’ordre, je me vide pour la troisième fois en dix minutes. J’ai plus rien à sortir, mais ça sort, encore et encore.
Au bout de quinze minutes, tête plongée dans la cuvette des chiottes sans que rien ne sorte, je me dis que c’est le moment de sortir. Je passe mon visage sous l’eau pour la énième fois, et décide finalement de mouiller l’intégralité de ma tête, cheveux compris. Mais quel con, j’ai foutu de l’eau de partout, et je suis en train d’essayer de me sécher avec ce pauvre essuie main qui s'effrite. Il doit même m’en rester des morceaux dans les cheveux, mais je finis quand même par sortir des chiottes et me dirige vers les machines de bouffe, dans l’espoir de trouver quelque chose qui épongera un peu l’alcool. Je peux pas retourner dans la chambre dans cet état en tous cas.
Sur le chemin chiotte - distributeurdemalbouffe, je croise Dani. Elle a l’air toute retournée, elle aussi, bichette. Je crois comprendre qu’elle veut demander un truc à l’infirmière pour Kai. “Moi, je vais me chercher un truc à bouffer”, je me contente de dire, en cachant ma bouche de ma main parce que ça doit sentir fort le vomi et que je veux pas l’enfumer de cette douce odeur. “Tu veux un truc ? Tu sais si les autres veulent un truc ?” Je lui demande, alors que je compte déjà prendre un paquet de chips pour Jiji qui doit elle aussi être un peu dans le mal. Du gras et du salé, ça ne peut lui faire que du bien. Je pars donc en direction du saint graal après avoir obtenu mes réponses, laissant Dani solo avec ses émotions. Je peux pas la rassurer alors que je peux moi-même pas me gérer tout seul.
Sauf que la machine est en panne, et que comme c’est la nuit, la cafet de l’hôpital est fermée. A cette heure-ci, il doit pas y avoir grand chose d’ouvert non plus de toute façon. P’tain. C’est la mort. Je vais pas tenir. Je peux pas tenir. Je peux pas rester ici. Pas ce soir. Et je peux pas non plus le dire comme ça à Kai. Je suis vraiment un pote en carton. Je sors mon téléphone, appelle Lyb. Ca passe pas dans ce putain d’hôpital de merde. Pourquoi y’a jamais de réseau, sérieux. J’ai pas le choix, je peux pas partir comme un voleur. Alors je retourne devant la chambre, essayant de me faire le plus petit possible. Kai ne m’a pas vu, mais Noor, si. Je lui fais signe pour qu’elle me rejoigne dans le couloir. “Je suis désolé, je sais qu’il a besoin de nous mais je peux vraiment pas rester ce soir.” La nausée revient à la simple idée de retourner auprès de lui en me sentant aussi impuissant. “Je peux vraiment, vraiment, vraiment pas.” Et allez, après le vomi, voilà les larmes qui sortent. L’alcool fait des ravages les amis, surtout, ne cédez jamais à cette molécule diabolique. D’un revers de manche, j’essuie ridiculement ces gouttes salées sur mon visage, et sniffe bruyamment. “C’est trop dur, je peux pas…”, je me répète, avant de lever les yeux vers la mamma. “Tu peux dire à Luz que je suis vraiment désolé et que je repasserai demain ? S’il te plait”, je supplie, dans l’espoir que demain, tout ira mieux. Moi j’irais mieux, et lui aussi, hein ?
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| | | ÂGE : 28 ans (27/05/1996) Gemini sun, Leo moon and Virgo rising. (duality, narcissism and perfectionism) SURNOM : Gigi, Gi (pour les plus fainéant), Ari, Barbie (don't use that, she hates it), Blondie, Bitch, Cooper, Coop. STATUT : Célibataire avec une réputation de fille qui papillonne un peu trop. She's a big flirt. MÉTIER : Personnalité du petit écran (parfois du grand aussi). Elle s'est faite connaitre par une télé-réalité avant de dominer les audiences avec son talk show : The Gina Cooper Show. LOGEMENT : Une maison trop grande pour elle, avec une déco blanche épurée qui rend sa femme de ménage folle et quasiment un hectare de jardin pour garder tout le monde bien loin, au 33 hardgrave road à West End. POSTS : 2445 POINTS : 1920 TW IN RP : Homophobie - Sexe - Eating disorder - Manipulation - Usage de drogue GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : ESTP-A ≈ mesure 1,52m ≈ New Yorkaise élevée par une famille de républicains conservateurs catholiques. ≈ A fait ses études à Science Po Paris pour faire plaisir à ses parents. Mais ils ne lui parlent plus depuis son coming out. ≈ Très secrète sur sa vie privée, elle raconte pas mal de petit mensonge à la télévision. ≈ Présentatrice télé préférée des 18 - 30 ans. ≈ Mauvaise cuisinière. ≈ Addict à Starbucks. ≈ Control freak sur beaucoup trop de chose. ≈ Selfish bitch qui s'assume. ≈ Chronically online. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : Est chiante en #6633cc, en anglais ou en français. RPs EN COURS :
WINX CLUB ♡ It feels like a perfect night to dress up like hipsters and make fun of our exes. - Winx #1 - Winx #2 - Winx #3 - Olive #1 - Olive #2 - Olive #3
ISABEL ♡ I could eat that girl for lunch. Yeah, she dances on my tongue. Tastes like she might be the one And I could never get enough. I could buy her so much stuff, It's a craving, not a crush, huh - #1 - #2 - #3 - #4
EVA#1 - AARON#1 - SPENCER #1
RPs TERMINÉS : AVATAR : Our short queen : Sabrina Carpenter CRÉDITS : polaroid papers (avatar) tumblr (gif) DC : nope PSEUDO : smmg (Marie) INSCRIT LE : 20/08/2022 | (#)Jeu 26 Jan 2023 - 9:04 | |
| L’ambiance était vraiment pas terrible. La soirée avait pourtant bien commencé, Jiyeon avait bien rigolé, bien bu, puis voilà que la nuit se terminait à l’hopital. Dani était toute triste, Noor tenait bon mais Jiyeon voyait bien que derrière ses paroles rassurantes se cachait une inquiétude palpable et Hugo lui avait tout simplement quitté le navire pour aller vomir. Jiyeon elle restait là, un peu plus près de lit qu’à son arrivé, ne sachant pas vraiment quoi faire de sa peau. Noor proposait à Dani d’aller chercher une infirmière pour que Kai ai le droit à un antidouleur et bien vite il ne restait plus que Nono et Jiyeon dans la chambre de Kai. Jiyeon finit par s’asseoir sur le bord du lit, bien trop bourrée pour tenir debout plus longtemps, attrapant tout doucement la main de Kai, comme pour lui signifier qu’elle était là pour lui, même si au fond elle était loin d’être aussi forte que Noor et n’était pas d’une grande aide en cet instant. Elle remettait ses lunettes de soleil, la mine toujours triste, ne quittant plus Kai du regard alors que Noor se faufilait à l’extérieur de la chambre. « Tu sais que tu peux nous parler hein, tu peux tout nous dire, nous on t’aime quoi qu’il arrive. » lâchait-elle alors à mi-voix. Elle avait beau avoir bu plus que de raison, elle savait très bien que Kai ne disait pas tout, qu’il cachait des choses, qu’il avait peur d’être lui même et ça lui brisait encore plus le coeur de le voir rester sur la défensive en cet instant, alors qu’il était pourtant entouré de ses amis les plus proche, des personnes de confiance. « ... Même si tu me dis que t’as tué quelqu’un, par exemple, je serais là, je t’aiderais à cacher le corps, tu sais .… » Elle dérivait un peu, mais dans le fond elle était certaine qu’elle arrivait à faire passer le message, même si son anglais était approximatif à cette heure là et que son cerveau galérait à mettre des mots sur ses sentiments. Elle venait toucher tour à tour les doigts de la main de Kai. Main pleine d'égratignures que Jiyeon prenait soin d'éviter. « Moi je tuerais pour toi... » ajoutait-elle, perdu dans ses pensés, imaginant les salauds qui avaient fait ça à son beau Kailloux.
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| | | | (#)Lun 10 Avr 2023 - 11:34 | |
| Ton cœur a mal, terriblement mal. Les larmes brouillent ta vision alors que le visage de ton meilleur ami est défiguré. Dans la pièce, il n’y a que Lyb qui arrive à garder la tête haute, d’être la force du groupe, la mama comme elle l’a toujours été.
Malgré toute la douleur que Kai éprouve en ce moment, il assure qu’il va bien aller. Son regard est réconfortant et il t’arrache un mini sourire quand il mentionne le pauvre Hugo qui est en train de vider ses tripes dans les toilettes. La vision est dégueulasse mais elle a le don de te faire penser à autre chose l’espace de quelques secondes.
”T’as toujours été un piètre menteur oppa.. mais tu es en sécurité maintenant. On va prendre soin de toi ici.” Avec précaution, tu poses ta main sur celle du brun pour lui apporter ton soutien, même si des larmes coulent toujours en silence sur tes joues.
La voix de Lyb te ramène à la réalité et tu hoches la tête à sa demande. Difficilement, tu quittes du regard ton meilleur ami pour aller chercher une infirmière. Sur le chemin, tu croises Hugo qui te prend au dépourvu avec sa question. ”Euh.. je sais pas.” T’as pas très faim à vrai dire… Tu regardes tes pieds, Hugo, tes pieds à nouveau et le couloir à la recherche de la fameuse infirmière. ”T’as pas vu une infirmière ?” Trop tard, Hugo te file entre les doigts et tu te retrouves comme une con seule. Merci Hugo de ta précieuse aide.
Tu reprends tes esprits et pars à la recherche d’une infirmière. Après quelques minutes et quelques négociations, tu arrives à revenir victorieuse à la porte de la chambre de Kai. Sauf que tu tombes sur Hugo qui parle à Lyb avant de filer de nouveau de la pièce, s’excusant à plusieurs reprises. Tu reconnais la démarche masculine, il va de nouveau dégueuler. Tu ne fais aucun commentaire, et tu t’approches des filles en annonçant doucement ”Une infirmière va venir avec des anti-douleurs.” Affirmes-tu à Jiyeon et Noor avant de les serrer fort dans tes bras. ”Veillez bien sur Kai, promis ?” murmures-tu avant de te détacher des filles. ”Je vais chercher des affaires à l’appart oppa. Lances-tu le cœur serré avant de tourner les talons pour quitter ces lieux.
@Kai Luz @Noor Guerrero @Hugo Blanchard @Jiyeon Park
The end. |
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