| (craker #28) i'll be home for christmas |
| | (#)Mer 7 Déc 2022 - 6:51 | |
| i'll be home for christmas « T’es sûr que tu veux pas que j’aille te chercher un costume de Père-Noël? » Ta voix n’est qu’un murmure plein de malice, un large sourire déjà collé sur tes lèvres malgré tes yeux encore collés. Non, il n’y a pas de costume dans la garde-robe, tu ne t’attends pas à ce que Wyatt se déguise pour le deuxième Noël de votre fils qui est encore bien trop jeune pour se formaliser de l’importance que vous accordez à chaque détail pour rendre cette journée magique. Elle l’est déjà pourtant, magique, bien plus que l’année dernière quand tu peines aujourd’hui à te souvenir des détails du premier Noël de ton fils tant tout est flou dans ton esprit. Les premiers mois de son existence ne riment pas à grand-chose pour toi, de vagues souvenirs rythmés par ta dépression post-partum qui prenait toute la place à cette époque, et tu es bien décidée à ne pas te laisser engouffrer une fois de plus. L’appartement est décoré, sans que tu ne sois tombée dans des extrêmes qui t’ont pourtant défini par le passé. Le sapin, plus gros que Wyatt ne l’aurait voulu mais bien moins imposant que celui qui doit trôner au milieu du salon de la résidence Craine, est décoré avec goût de boules argent et dorés. Le bas a toutefois été dégarni par les mains curieuses d’un Gabriel qui s’est émerveillé à de nombreuses reprises devant les lumières bleutées que tu as attentivement installées. Sous le sapin trône une pile de cadeaux bien trop importantes pour Gabriel, des jouets en tout genre qui ne manqueront pas de vous rendre complètement fous d’ici trois jours. Il y a certainement eu un léger abus, mais ce n’est qu’une chose de plus que tu as eu envie de faire. À côté de tous les paquets identifiés pour ton fils se trouve un cadeau sur lequel est inscrit le prénom de Wyatt. Sous le papier rouge et vert se trouve une copie d’une première édition d’un livre que tu sais qu’il affectionne particulièrement, une trouvaille faite dans une vieille librairie dans la basse-ville lors d’une de tes sorties avec Gabriel. Ce n’est rien de bien original en soit, mais tu le connais assez pour savoir que tu ne peux jamais rater ton coup avec ce genre de cadeau.
Dans le moniteur résonne les babillements de votre fils qui est réveillé depuis quelques minutes, mais qui ne s’est pas encore impatienté alors que Wyatt grogne sous les baisers que tu déposes dans son cou pour le réveiller. Il est encore trop tôt, le soleil n’est pas encore complètement levé dans le ciel malgré la belle journée d’été qui s’annonce, mais les babillements du petit garçon se font de plus en plus forts et tu sais qu’il ne s’agit que d’une question de secondes désormais avant que les bruits mignons ne se transforment en pleurs, et après les pleurs viennent inévitablement les cris, que tu préférerais éviter. Tu quittes finalement la chaleur de votre lit pour aller chercher Gabriel dans sa couchette, dont les pleurs s’estompent aussitôt que son regard trouve le tien. Il tend les bras aussitôt et tu l’amènes aussitôt contre toi. « Joyeux Noël mon cœur. » Il te regarde avec ses grands yeux foncés, se demandant sûrement ce que tu attends pour poursuivre votre routine matinale habituelle. De ses petites mains potelées, il te fait comprendre qu’il veut boire du lait, et c’est sans attendre que tu te rends à la cuisine. Le café coule, Gabriel boit son biberon et quelques minutes s’écoulent avant que Wyatt n’émerge à son tour. « Il était trop impatient de recevoir ses cadeaux je pense. » que tu justifies, comme si Gabriel n’avait pas l’habitude de se lever bien trop tôt, qu’importe les jours ou les festivités. « Il y a du café de prêt. » Un essentiel pour survivre à ces matinées éternelles, un besoin surtout pour survivre aux jouets musicaux qui seront bientôt déballés par votre fils. « Tu veux ouvrir les cadeaux tout de suite ou attendre que le monstre réalise que les paquets sont là par lui-même? » Dans un cas comme dans l’autre, ça ne risque pas d’attendre bien longtemps, connaissant la curiosité légendaire de votre fils dont le biberon se vide à vue d’œil. |
| | | | (#)Sam 17 Déc 2022 - 8:45 | |
| « T’es sûr que tu veux pas que j’aille te chercher un costume de Père-Noël? » « Sûr. »
Je marmonne, le son de ma voix à moitié étouffer par l’oreiller, tandis que les lèvres de Rosalie se frayent un chemin le long de ma nuque. D’un mouvement, à peine maîtriser, ralentit par le sommeil qui engourdit encore mes muscles, je viens passer un bras autour de sa taille afin de rapprocher son corps du mien. C’est encore ce que je préfère dans cette nouvelle complicité retrouver. Pouvoir me réveiller à ses côtés, sentir ses courbes sous mes doigts et profiter des quelques minutes avant que Gabriel nous tire du lit pour garder son corps chaud collé au mien sans avoir peur qu’elle ne doive partir pour en retrouver un autre, sans me dire que les minutes sont comptées. Parfois encore le concept m’échappe, l’esprit encore sommeillé, je me demande pourquoi elle est encore là, puis la réalité me rattraper et je me souviens qu’il n’y a personne d’autre. Il ne reste que nous. Certains matins, notre fils nous laisse assez de répit pour que l’on profite de cet instant, mais ce matin, il paraît aussi impatient que sa mère qui gigote pour se dégager de mon étreinte. « Reste. » Il ne pleure pas encore, ce n’est pas loin, mais je voulais encore grappiller une minute ou deux. C’est peine perdue quand elle finit par s’échapper et que je me retrouve tout seul dans notre lit, un œil à peine ouvert et l’autre toujours enfoui dans mon oreiller, pas vraiment déterminé à me lever. Jusqu’à ce que la voix de Rosalie résonne dans le babyphone poser sur ma table de nuit. « Joyeux Noël mon cœur. » Gabriel lui répond par un ‘mama’ prononcer dans un éclat de rire et de les entendre ainsi me provoque un léger frisson qui réveille un véritable tourbillon d’émotions en tout genre. Un instant, je reste allonger sur le matelas, regard fixer au plafond, à réaliser que tout cela n’est pas un maigre rêve d’une vie alternative, mais bien la réalité qui me paraît si clémente ces derniers temps. Auparavant, j’aurais probablement paniqué à l’idée d’être autant impliqué auprès de Rosalie, j’aurais cherché toutes les raisons possibles pour m’éclipser et ne pas montrer a quel point j’avais envie de tout cela. Ce matin, je m’empresse de me lever afin de rejoindre ma famille.
« Il était trop impatient de recevoir ses cadeaux je pense. » Je lève les yeux au ciel avant de m’approcher de Gabriel pour embrasser son front. Ravi de me voir, le petit garçon me tend son biberon et lorsque je fais mine de le prendre, il le ramène vers lui avant de se coller la tétine dans la bouche. Tu as raison mon fils, ne partages pas. Je laisse mes doigts glisser le long de sa joue avant de relever les yeux vers Rosalie. « Hmmm… Dis plutôt que c’est toi qui étais impatiente. » Mes bras viennent entourer ses hanches avant que mes lèvres ne trouvent les siennes dans un doux baiser. « Il y a du café de prêt. » Il n’en fallait pas plus pour que je me décolle de sa personne pour me diriger vers le comptoir de la cuisine. Elle sait à quel point je suis incapable de fonctionner sans mon café, matin de Noël ou non. Je fais couler le liquide brûlant dans deux tasses et tends la première à la jeune femme qui est venue s’installer à côté de moi. « Tu veux ouvrir les cadeaux tout de suite ou attendre que le monstre réalise que les paquets sont là par lui-même? » - « Laisse moi juste boire mon café. » que je marmonne tandis qu’elle paraît sautiller sur place. Cela fait déjà près d’un mois qu’elle a décoré tout l’appartement, en ajoutant un peu plus chaque jour même lorsque Gabriel s’entêtait à déplacer chacune de ses décorations. J’ai conscience que cette année est particulière pour Rosalie, pour la toute première fois, elle n’a pas prévu de rejoindre sa famille. On ira voir Rory et Swann en fin de journée, et hier soir, on dînait avec ma mère, mais il n’a jamais été évoqué la moindre visite au manoir des Craine. Elle n’en parle pas et je ne l’obligerais pas à me dire quoi que ce soit sur le sujet, mais je vois bien qu’elle cherche à compenser avec Gabriel rien que part la pile immense de cadeaux qui l’attende sous le sapin. Je n’ai jamais été un grand fan des fêtes de fin d’année même si ma mère a toujours insisté pour respecter les traditions de son enfance, mais je dois avouer que voir Gabriel s’émerveiller devant le sapin fut un moment assez spécial.
Installer au milieu des coussins du canapé, je garde un œil sur le petit bonhomme qui se rapproche toujours un peu plus des présents, tout en gardant encore une certaine distance. Rosalie est partie chercher son appareil photo et je sais d’avance que je ne vais pas échapper à me faire tirer le portrait qu’importe si mes cheveux doivent pointer dans toutes les directions et que je porte l’un de mes plus vieux tee-shirt. J’allais envoyer un message à Leo lorsque mon regard est immédiatement attiré vers Gabriel qui se met fébrilement debout sur ses deux jambes. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait ces derniers jours, mais à cet instant précis, il semble avoir un air déterminé sur son petit visage. « Rosalie. » J’essaye de ne pas crier afin de ne pas effrayer le petit garçon, mais j’aimerais beaucoup que sa mère se ramène. « Rosalie Craine ! » J’entends ses pieds nus sur le carrelage au même moment où Gabriel se décide à lancer un premier pas vers l’avant. Lorsque la brunette arrive dans la pièce, je lui indique notre fils d’un geste fébrile. Il hésite un peu, avant de faire un nouveau pas, puis un deuxième et avant que l’on n’est pleinement le temps de comprendre ce qui se passe, il a avancé de plusieurs pas pour finir par retomber sur les fesses devant l’un des cadeaux. J’éclate de rire lorsque je croise à nouveau le regard de Rosie et finis par me lever pour aller attraper Gabriel dans mes bras. « Good job my boy. » Je viens embrasser son petit cou à plusieurs reprises pour l’entendre éclater de rire avant de me tourner vers Rosalie qui n’a toujours pas bougé. « On est dans la merde maintenant. » Il a trouvé le truc et il va falloir que l’on commence à lui courir après, mais tout ce que je vois, c’est le pur bonheur qui se dessine sur les traits de la jeune maman. « Bien jouer Gab, tu vas faire pleurer ta mère le matin de Noël. » que je ricane tout en me rapprochant d’elle alors que le petit garçon aimerait bien s’échapper d’entre mes bras. |
| | | | (#)Jeu 22 Déc 2022 - 8:21 | |
| i'll be home for christmas Il n’y a rien qui ne pourrait te rendre plus heureuse que de te réveiller le matin de Noël auprès de Wyatt, qu’importe le nombre de grognements qui s’échappe de ses lèvres alors que tu t’extirpes des draps, direction la chambre de votre fils qui demande ton attention. Rien ne pourrait te fait sentir plus sereine avec tes choix des dernières années que de voir le sourire s’étirer sur le visage de Gabriel quand il remarque ta présence et qu’il s’empresse de demander les bras. Noël n’est qu’une journée comme les autres, mais il y a ce goût plus doux derrière, cette impatience aussi de voir le petit garçon découvrir le tas de cadeaux qui gît sous l’arbre, n’attendant que d’être manié brusquement par le petit brun qui s’impatiente toujours un peu quand les choses ne vont pas assez vite à son goût. Ça te frappe comme ça, par moments, cette réalisation que dans les dernières semaines, sa personnalité se forme de plus en plus, parfait mélange de son père et de toi, et pas toujours pour les meilleures raisons. Qu’importe quand vraiment, tu apprends finalement à savourer chaque petit détail, chaque moment pour ce qu’il vaut vraiment, sans constamment remettre en question ta légitimité en tant que mère. Gabriel contre toi, sa petite voix qui babille des mots inintelligibles mais que tu sais deviner, tu prends le chemin de la cuisine où les habitudes prennent inévitablement le dessus : le café qui coule, le biberon qui chauffe, le petit garçon qui demande à être libéré de ton étreinte pour pouvoir se promener selon ses envies. L’odeur du café plane dans la cuisine et Gabriel vient se nicher dans tes bras, biberon dans la bouche et Wyatt apparaît enfin, les yeux encore collés, passablement endormi alors que toi, tu es pire qu’une gamine tant l’excitation se fait ressentir. « Hmmm… Dis plutôt que c’est toi qui étais impatiente. » Rien ne sert de nier, tu te contentes plutôt de profiter de son baiser avant qu’il ne disparaisse dès que tu mentionnes le café, la seule et unique raison pour laquelle le Parker semble être en mesure d’encore tenir debout, ce qu’il ne manque pas de te rappeler quand toi, tu es déjà prête à passer l’étape suivante.
Gabriel retourne au sol, tu disparais rapidement dans la chambre, à la recherche de ton bon appareil photo, celui que tu ne sais pas vraiment manier aussi bien que tu le voudrais, mais que tu sors toujours pour les grandes occasions et aujourd’hui, c’est clairement une journée parfaite pour le sortir. « Rosalie. » Tu ignores l’appel de Wyatt, cherchant encore à te remémorer l’endroit où tu l’as mis. « Rosalie Craine! » qu’il renchérit, et tu échappes un « Quoi?! » exaspéré avant de finalement mettre la main sur l’appareil et sortir de la chambre à toute vitesse, avant que la vue de ton garçon debout sur ses deux jambes, à faire de petits pas vers le sapin de Noël ne te fige complètement sur place. Une main vient se poser contre tes lèvres, tu n'arrives pas à y croire. Les tentatives se faisaient de plus en plus nombreuses dans les derniers jours, mais de le voir se lancer ainsi, d’enchainer trois quatre petits pas sans la moindre hésitation avant d’atterrir sur ses fesses juste à côté des cadeaux, ça te rend bien plus émotive que tu n’aurais pu te l’imaginer. C’est l’éclat de rire de Wyatt qui te ramène les deux pieds sur terre, et tu le suis du regard alors qu’il vient prendre Gabriel dans ses bras et poser de nombreux bisous contre ses joues potelés. « On est dans la merde maintenant. » Il s’adresse à toi désormais, mais tu ne défiges pas, les yeux soudainement mouillés. Une seule seconde a filé, tu as l’impression, un simple clignement des yeux et voilà que le petit bébé prématuré que tu tenais encore contre toi quelques jours après sa naissance était soudainement devenu ce petit garçon qui a grandi à toute vitesse. Le bébé qui laisse place à l’enfant, celui qui babille, celui qui découvre, celui qui sait marcher désormais. « Bien jouer Gab, tu vas faire pleurer ta mère le matin de Noël. » « Même pas vrai. » Ton orgueil te pousse à répondre alors que tu tends finalement les bras vers ton fils, qui quitte les bras de son père pour venir se blottir dans les tiens quelques secondes à peine avant de vouloir une fois de plus retourner au sol. Sous vos regards toujours épatés, il se remet debout sans attendre, s’accrochant à un cadeau au passage avant de se remettre à faire quelques pas de plus, comme s’il avait toujours été en mesure de le faire. « Un vrai pro déjà, regarde-le aller. » Ta voix trahit ta réelle émotion, alors que tu viens t’asseoir non loin de Gabriel, attrapant un premier cadeau. « Tu veux voir ce que le père Noël t’a apporté Gab? » que tu lui demandes, peinant toutefois à réellement attraper son attention, lui déjà trop occupé à jouer avec les boules de Noël dans le bas du sapin. « Notre bébé est plus si bébé que ça. » que tu remarques, le cœur serré, ébahie et dépassée par la réalité du temps qui file trop vite. Gabriel est encore petit oui, il a encore immensément besoin de vous, mais il y a ces étapes qui se franchissent, ces premières fois qui s’accumulent et ça te fait peur autant que ça te fascine, tout ça. « C’est qui le grand garçon? » que tu chantonnes de cette voix gamine que tu n’utilises qu’avec ton fils, celle qui le fait sourire alors qu’il s’amuse à grimper sur toi et que tu l’aides à venir tirer sur le papier emballage d’un premier paquet indiqué à son nom. « Tu viens nous aider? » Ton regard se tourne vers Wyatt et tu tends ta main libre vers lui, ressentant le besoin qu’il vienne fermer ce cocon dans lequel tu as envie de te blottir plus que jamais. |
| | | | (#)Sam 31 Déc 2022 - 7:53 | |
| Lorsque vous devenez parents, tout votre entourage y va de sa petite remarque, le conseil qui s’avère inutile et les vieilles paroles sages de plus anciens. Plus d’une fois ma mère m’a dit de profiter de chaque instant avec Gabriel, de cataloguer toutes les petites choses qu’il finira par apprendre et de ne pas passer mon temps à fuir vers un ailleurs comme j’avais si bien su le faire toute ma vie avant son arrivée. Je pensais qu’elle projetait ses regrets sur ma paternité, qu’elle tentait vainement de se rattraper avec son petit-fils. Aujourd’hui, je comprends enfin ce qu’elle cherchait à me dire. Je pourrais jurer qu’il était né hier, mais voilà que le petit bébé qui tenait tout entier dans le creux de mon bras, est en train de prendre ses premiers pas qui feront de lui un petit garçon qui n’a plus rien du petit bébé qui avait fait une entrée fracassante dans ce monde. Les traits de son visage se froncent dans une légère grimace déterminée avant qu’il ne se décide à prendre son tout premier pas, bientôt suivi d’un second et qui le font avancer considérablement vers son objectif. Sous mes yeux, Gabriel s’extasie d’avoir enfin trouvé la clé pour avancer de son propre chef. Ses petites joues potelées s’étirent dans un sourire excité tandis qu’il expérimente un pas supplémentaire qui finira par lui faire perdre son équilibre et je peux déjà lire dans son expression qu’il n’a qu’une seule envie : recommencer. En père fier de sa progéniture, je viens perturber ses plans de domination du monde pour venir le prendre dans mes bras. J’ai toujours entendu dire qu’avoir un enfant cela vous changeait la vie et je n’ai jamais voulu y croire, parce que la vie de mon paternel n’a jamais semblé être profondément chamboulée par mon existence, mais la naissance de Gabriel a eu l’effet d’un véritable tsunami sur ma vie. Rien n’a été simple, je doute encore à chaque jour qui passe de ma capacité à être le meilleur père pour ce petit bonhomme, mais les doutes me paraissent bien loin lorsque je l’entends éclater de rire et que je remarque le regard brillant de larmes de sa mère. « Même pas vrai. » - « On dira rien, promis. » que je murmure alors qu’elle récupère le petit garçon dans le creux de ses bras. Le pari était fou, de créer une famille ensemble, de se donner cette ultime chance quand tout n’était que chaos et douleur entre nous. Aujourd’hui, je serais prêt à admettre que l’on a réussi. Personne ne pariait sur notre couple, pas même nous, et pourtant. On en est là aujourd’hui, deux idiots à l’air ahuri face aux nouveaux exploits de leur fils. « Un vrai pro déjà, regarde-le aller. » A l’entente de l’émotion dans le creux de sa voix, je décolle mon regard de notre garçon pour mieux observer Rosalie qui s’en va le rejoindre. « Tu veux voir ce que le père Noël t’a apporté Gab? » - « Il est un peu occupé là. » que je plaisante tandis que le petit garçon s’entête à vouloir redécorer notre sapin de Noël pour la centième fois en quelques jours. Finalement, tout de même, son attention est attirée par les paquets et il a bien envie de mettre les mains dessus. « Notre bébé est plus si bébé que ça. » Plus vraiment, mais j’ai déjà hâte de voir ce que l’avenir nous réserve. Gabriel a déjà su nous prouver qu’il possède un bon petit caractère, digne de son nom de famille, et j’ai réellement hâte de voir sa personnalité se dessiner un peu plus à chaque jour. « C’est qui le grand garçon? » Un sourire s’étire sur mes lèvres alors que je me retiens une énième fois de me moquer du ton que Rosalie emploie lorsqu’elle passe en mode maman fière. Ce rôle qui a su la transformer sous mes yeux, de celle qui ne savait pas comment faire pour s’en sortir à celle qui n’hésite plus une seule seconde pour agir auprès de son petit. Je me surprends encore à être émerveillé par le regard qu’elle pose sur Gabriel, cette douceur et cette bienveillance qui s’en dégage et la manière qu’il a de lui rendre en venant se blottir contre elle pour mieux découvrir le monde. « Tu viens nous aider ? » Et c’est sans aucune hésitation que je viens m’asseoir auprès de ma famille pour profiter de cette matinée de Noël.
Déterminé à déchirer tous les paquets qui passeront sous ses mains, Gabriel a mis en place un petit processus qui comprend le fait de me tendre tout les restes de paquet cadeau avant d’aller s’installer confortablement sur les genoux de sa mère pour observer ses présents. Il ne faudra que trois minutes pour que je déteste officiellement ma cousine de lui avoir offert le jouet le plus bruyant du pays, celui-ci étant, bien entendu, le favori de Gabriel jusqu’à présent. Les vêtements offerts par une amie de Rosalie, se retrouvent jetés dans un coin par le petit garçon qui est bien plus intéressé par l’énorme peluche que son parrain à choisir pour lui. Et petit à petit, il ne reste plus qu’une enveloppe poser contre le pied du sapin. « Gabriel ? » Il relève la tête vers moi. « Tu donnes à maman ? » Je lui tends l’enveloppe et il s’empresse de s’en emparer avant de commencer à tirer sur le papier. « Non bonhomme à mama. » Il s’arrête un instant et finis par se tourner vers sa mère pour lui tendre l’enveloppe désormais un peu garni de bave. « Joyeux Noël Rosie. » A l’intérieur, se trouvent des billets d’avion en direction de la France, pour nous trois. Je n’avais pas envie d’offrir un cadeau sans âme, un objet qui irait prendre la poussière sur une étagère ou un énième bouquin à ajouter à notre collection déjà bien trop grande. Un jour, il y a des années de cela, je lui avais promis de lui faire découvrir mon pays de naissance. Il est grand temps que l’on fasse cela : en famille.
*** Puisque personne ne nous attend avant des heures et parce que l’on n’a pas besoin de se presser, on laisse Gabriel profiter de ces nouveaux jouets. Toujours installer sur le sol, mon dos appuyer contre le canapé, Rosalie est venue s’installer entre mes jambes. Un bras passé autour de ses hanches, mon menton posé contre son épaule, j’observe notre garçon qui semble incapable de se décider sur un seul jouet et tente de toucher à tout en même temps. Un instant, je me perds dans mes pensées, rassurer par la présence de Rosalie contre moi, apaiser par cette matinée qui se déroule en douceur, je me prends à imaginer la suite. Tout ce que l’avenir pourrait nous réserver, tout ce que l’on pourrait envisager après avoir découvert que lorsque l’on s’efforce d'être honnête les choses semblent fonctionner entre nous. Et avant que mon esprit n’analyse tous ces sentiments, avant que je ne prenne pleinement conscience de ce qui se trame dans un coin de ma tête en observant notre fils ainsi, je viens murmurer contre l’oreille de la brune. « On pourrait lui donner un petit frère ou une petite sœur. » |
| | | | (#)Lun 2 Jan 2023 - 7:33 | |
| i'll be home for christmas Il t’impressionne ton fils, a enchainé les pas comme s’il avait toujours su marcher. Comme si ce n’était pas une aptitude complètement nouvelle, une réussite datant d’il y a seulement quelques minutes. Ton regard est sans aucun biaisé, alors qu’il hésite encore et qu’il tombe sur les fesses une fois sur deux, mais tu ne vois rien de tout ça. Tu ne vois que le sourire rempli de fierté qui égaye son visage de bambin, et puis son envie nouvelle de découvrir tout ce qu’il peut faire maintenant que c’est une possibilité. Ton regard passe de Gabriel et les cadeaux que vous vous apprêtez à ouvrir ensemble et se pose sur Wyatt qui se retrouve toujours un peu en retrait. Dans la magie du moment, tu ne peux t’empêcher de te dire qu’il t’impressionne, lui aussi. Par la facilité avec laquelle il semble s’être glissé dans son rôle de père, même quand tu avais l’impression de lui rendre la tâche extrêmement compliquée entre tes doutes, tes angoisses et toutes ces peurs que tu n’avais pas su gérer, encore moins camoufler pendant les premiers mois de la vie de votre fils. Il t’impressionne pour ce calme, complètement à l’opposé de qui il est normalement, avec lequel il a su t’accompagner au travers des épreuves, il t’impressionne pour cette force de caractère qui te fait bien trop souvent chier, mais qui est aussi l’une des premières raisons pour laquelle tu es tombée amoureuse de lui, il y a de ça si longtemps.
L’image qui se dessine devant vous n’a plus rien à voir avec ce que vous étiez autrefois, et tu réalises que l’image parfaite que tu essayais de créer pendant de nombreuses années n’avait absolument rien à voir avec ce qui te faisait sentir si bien, si en paix avec toi-même. C’était ça finalement, ton parfait : Gabriel qui tire sur le papier de tous les cadeaux, Wyatt qui essaye de l’aider au possible et toi qui prend tout d’un coup tout en essayant de ralentir le moment, pour ne pas en perdre une miette. « Gabriel? Tu donnes à maman? » Le petit garçon s’empare de l’enveloppe que lui tend son père, mais plutôt que de te la donner, il essaye de l’ouvrir lui-même, ses petites mains incapables de déchirer le papier toutefois. « Non bonhomme à mama. » Il lui faut un peu de temps pour comprendre l’instruction, mais il finit par tendre l’enveloppe dans ta direction. Tu ne sais pas à quoi t’attendre lorsque tu l’ouvres, mais une chose est certaine, tu ne t’attendais pas à des billets d’avion, direction la France. « Joyeux Noël Rosie. » « Wow. » est le seul mot qui parvient à franchir la barrière de tes lèvres. Ce voyage ne sera pas ton premier dans le pays européen, mais tu sais que rien ne sera pareil au fait d’avoir Wyatt et Gabriel cette fois-ci. Une promesse faite dans une autre vie, une chance que tu ne pensais jamais avoir. Tu te penches en direction du Parker, tes lèvres venant trouver les siennes en guise de merci. « J’ai déjà hâte d’y être. » Et vu la date affichée sur les billets, tu n’auras pas besoin d’attendre bien longtemps. « Ton premier vol Gaby, tu vas bien faire ça hein? » que tu demandes, comme si tu tentais de camoufler le trop plein d’émotions face à ce cadeau à la valeur incroyablement sentimentale.
La matinée se déroule dans une tranquillité qui fait incroyablement du bien. Gabriel s’amuse avec son nombre bien trop élevé de cadeaux reçus et toi, tu profites d’un autre café, ton dos pressé contre le torse de Wyatt, ses mains t’entourant et son visage reposant au creux de ton épaule. Tu détestes déjà le piano que Leo a offert à Gab, les notes musicales qui se répètent alors que le petit garçon se prend pour un maestro qui a un peu perdu les pédales, mais ça l’amuse tellement que tu finis tout de même par être attendrie par la scène. Tu sens à peine le changement de position de Wyatt, jusqu’à ce que sa voix se fasse entendre dans le creux de ton oreille. « On pourrait lui donner un petit frère ou une petite sœur. » Tu mets quelques secondes avant d’assimiler pleinement ce qu’il vient de te dire, quelques secondes supplémentaires avant qu’un « Quoi? » plein de surprises ne finissent par se faire entendre dans le salon. Tu te défais légèrement de son étreinte pour mieux pouvoir tourner la tête et croiser son regard. Il semble aussi sous le choc que toi et tu n’es pas certaine de ce que tu es censée faire de cette réaction, ni de la tienne, ni de la sienne. « T’es sérieux? » Tout de ta première grossesse ne s’était pas passé comme tu te l’étais imaginée (probablement parce que tu ne te l’étais même pas imaginée elle-même, la dite grossesse) et si une partie de toi est terrifiée à l’idée que tout puisse mal se passer une deuxième fois, il y a cette petite voix qui te rappelle que tu as toujours voulu une grande famille, ou que du moins, tu as toujours voulu plus qu’un enfant. Que tu ne t’imagines pas vraiment Gabriel grandir en tant qu’enfant unique. Jamais la possibilité d’agrandir votre famille n’avait été évoqué avant ce moment précis, et tu t’étonnes presque de réaliser que c’est quelque chose à quoi Wyatt, que c’est vraisemblablement quelque chose que Wyatt veut. Un sourire naît à la commissure de tes lèvres, le genre de sourire qui répond pour toi, qui évoque ce que tu ne saurais pas encore dire avec justesse. Oui, oui. Tu penses que ce serait merveilleux, d’offrir à Gabriel un petit frère ou une petite sœur. De rajouter à votre famille, à ce portrait inattendu mais qui fait tellement de sens. Tu hoches doucement la tête alors que l’une de tes mains vient caresser sa joue. « C’est ce que tu veux? T’as l’air terrifié. » que tu murmures avec un léger rire nerveux, réalisant que c’est une grosse décision qui se retrouve peut-être légèrement altérée par la magie de Noël et ce bonheur se fait ressentir de partout. |
| | | | (#)Dim 15 Jan 2023 - 16:14 | |
| La tranquillité qui s’est installée dans le salon est régulièrement interrompue par la musique un peu folle interprétée par Gabriel sur son piano miniature avant qu’il n’éclate de rire et que son attention se dépose sur un autre jeu pour toujours en revenir à l’instrument. Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je l’observe évoluer dans sa bulle, complètement insouciant quant au monde qui l’entoure. Comme souvent ces derniers temps, je suis frappé par une pensée : si un jour, on m’avait dit que j’en serais là, à observer mon fils tout en tenant sa mère entre mes bras, j’aurais eu tant de mal à le croire. Pourtant, il s’agit de cette réalité qui forme mon quotidien depuis plus d’un an. Malgré tout ce que l’univers était venu jeter sur notre chemin, on en était là avec Rosalie, le regard fixer sur notre petit garçon à profiter d’un matin de Noël pas comme les autres. D’une légère pression, je resserre l’étreinte de mon bras autour des hanches de la jeune femme, pour mieux sentir son corps contre le mien. Ce n’est pas un moment futile qui finira par être ruiné par son besoin d’en rejoindre un autre ou mon envie de fuir, personne ne nous attend ailleurs, plus rien ne nous retient désormais. Il n’existe plus que nous deux et cette notion de famille que Gabriel a sue nous apporter dès le jour de sa naissance. La sérénité du moment m’amène à réfléchir à l’avenir, dans mon esprit s’infiltre alors des pensées que j’avais relégué au fond d’un tiroir depuis des années. Ce désir de conserver ce que l’on avait su bâtir avec Rosalie, l’envie de rester à ses côtés et de me libérer encore un peu afin de lui faire savoir tout ce que je pouvais bien ressentir à son sujet. Puis l’envie de voir Gabriel s’entourer d’une fratrie, lui offrir ce qui avait toujours été si important à mes yeux. Je l’imagine, juste le temps d’un court instant fragile, nos enfants. Soudainement, la présence de Rosalie entre mes bras se fait encore plus signifiante, je voudrais la garder là, ne jamais laisser le monde extérieur venir s’insinuer entre nous, pour que l’on continue à vivre aussi calmement, juste comme on a fini par le décider. Et avant que je n’aie le temps de me faire rattraper par mes propres peurs, avant que mes angoisses ne prennent le dessus, mon cerveau laisse échapper le flot verbal qui se cachait entre mes pensées depuis quelques minutes.
Une phrase qui vint changer l’atmosphère en un claquement de doigts.
Entre mes bras, je sens le corps de Rosalie qui vient se raidir et soudainement, je prends pleinement conscience de ce que je viens de dire. « Quoi ? » Son regard incrédule croise le mien et soudainement, je dois me battre contre tous mes instincts qui me hurlent de me lever et d’aller faire semblant de rien dans une autre pièce de l’appartement. Même Gabriel semble s’être arrêté dans sa mélodie folle pour nous observer avec attention. À sentir leur regard sur moi, je me sens comme pris au piège, mon cœur vient battre dans mes oreilles m’empêchant réellement d’entendre complètement la seconde question de Rosalie. « T’es sérieux ? » C’est par pur instinct que je réponds, pratiquement à côté de la plaque. « Je crois ? » En réalité, je ne suis plus sûr de rien du tout et j’ai réellement envie de partir, de m’éloigner de son regard à elle qui semble empli de questions auxquelles je ne suis pas prêt à répondre. Bien joué Wyatt, c’est exactement ce qu’il fallait faire pour gâcher Noël. Je sens mon rythme cardiaque qui ne cesse d’augmenter alors que sous mes yeux le visage de Rosalie finis par s’apaiser au fil des secondes. Toujours dans une volonté de fuir, parce que je voudrais disparaître quelques secondes, j’hésite à éclater de rire pour déclamer la pire blague de toute notre histoire, mais le son rester coincé dans le fond de ma gorge alors que Rosie est en train de me sourire. C’est elle qui va annoncer la blague ? Je vais me réveiller et réaliser que ce n’était rien de grave et que je n’ai rien dit ? Pourquoi je panique comme ça ? Je n’en sais rien, mais je peux la ressentir dans chaque fibre de mon corps, cette panique d’avoir laissé échapper un véritable désir. Ceux que je n’ai jamais su formuler, ceux qui sont rester enfoui tellement de temps que je me retrouve incapable de parler à cœur ouvert à celle qui partage ma vie depuis si longtemps désormais. On a dû atteindre une sorte de record dans notre relation à ce jour et pourtant, je n’ai toujours pas les mots qu’elle attend avec impatience, mais je suis capable, dans un moment de folie, il faut croire, de lui proposer de faire un autre enfant. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
Je panique tellement que j’en viens à sursauter lorsque la main fraîche de Rosalie vient lentement se poser sur ma joue. C’est vrai qu’elle est toujours en face de moi et qu’elle attend à ce que je forme des paroles cohérentes, ou quelque chose dans le genre. « C’est ce que tu veux? T’as l’air terrifié. » Cette fois, je ne sais retenir le rire nerveux qui m’échappe. « Parce que je le suis ? » Et je ricane encore, parce qu’il serait complètement inutile de lui mentir quand elle a toujours su lire au travers des lignes et des masques que j’avais pour habitude de lui présenter. « Je… » Comme toujours, les mots finissent par me manquer, pire paradoxe lorsque l’on se prétend écrivain, mais il s’agit de Rosalie, de notre relation et de tout ce que je ne veux plus voir se détruire entre nous. Conscient que mon rythme cardiaque s’emballe bien trop, je finis par soupirer longuement avant de venir coller mon front à celui de la brune. J’ai besoin de la sentir près de moi, de dire cela dans un souffle, comme si l’on venait à partager un énième secret. « J’ai envie qu’on agrandisse notre famille. » Et je le dis enfin sans trembler, sans avoir envie de me lever et de fuir pour toujours. « C’est pas forcé d’être maintenant. » Parce que Gabriel est encore petit, parce qu’elle ne se sent peut-être pas encore prête pour vivre une autre grossesse, parce qu’il y a tout un tas de choses à prendre en compte. « Mais j’aimerais vraiment ça, Rosalie. » que je souffle avant de venir glisser mes lèvres contre les siennes, juste pour me rassurer avec le contact, juste pour lui rappeler que je suis pleinement investi dans notre relation désormais. « Enfin, si tu veux ? » Je balance des vérités sans même lui demander son avis et l’angoisse revient au galop. Est-ce qu’elle a envie de cela avec moi ? Gabriel était un accident, on en a parfaitement conscience tous les deux, il ne sera jamais traité comme tel, mais il n’était clairement pas prévu au programme. Alors est-ce qu’elle a envie de planifier ce genre d’avenir avec moi ? Et pourquoi, c’est toujours aussi compliqué de lancer ce genre de discussion ? « Sinon fait comme si j’avais rien dit. » Je suis prêt à enterrer l’idée plutôt que la voir s’enfuir, plutôt que cela vienne altérer notre relation encore si fragile. « Vraiment, c’était idiot. » Comme toujours, je préfère dénigrer mes sentiments, jouer la carte de la plaisanterie plutôt que donner de l’importance à mes envies et mes attentes. Mon instinct me hurle de me lever, d’arrêter de jouer à l’idiot et de ravaler mes idées stupides et déjà, je commence à reculer de l’étreinte dont j’ai été l’instigateur. |
| | | | (#)Lun 16 Jan 2023 - 5:05 | |
| i'll be home for christmas La sérénité de ce matin de Noël laisse place à une tension palpable dès l’instant où Wyatt échappe des mots qu’il ne semblait pas particulièrement prêt à partager. Un petit frère ou une petite sœur. L’idée est soudaine, mais familière à la fois. Ce genre de quelque chose qui flotte constamment à l’arrière de tes pensées, jamais évoqué, mais toujours présent. Tu ne t’attendais pas à ce que le sujet soit évoqué ce matin et à voir la réaction de Wyatt dès que les mots lui échappent, tu ne penses pas qu’il avait longuement prévu de le faire non plus. « Je crois? » L’assurance est absente et tu ne sais pas comment tu es censée réagir à ça. Tu te contentes de le regarder, attendant une certaine confirmation de sa part, quelque chose de plus tangible qu’un je crois qui laisse place à bien trop d’interprétations. Pourtant, la première phrase était claire, elle ne laissait pas réellement de place au doute ou à la chance. On pourrait lui faire un petit frère ou une petite sœur. On. Lui. Toi. Comme une évidence que vous aviez trop longtemps reniée. Gabriel le grand frère. Gabriel le premier d’une fratrie. Gabriel votre point d’union dans tout ça, celui qui a su rétablir une connexion et une communication trop longtemps brisées, trop longtemps délaissées. Ça tourne vite dans ta tête alors que tu cherches toujours une réponse quelconque sur le visage du Parker. Tu n’es pas certaine de comprendre ce que tu y vois, ou du moins de vouloir comprendre. Comme si tu craignais soudainement que cette vague de panique qui s’empare de lui soit plus grande que cette envie qu’il venait tout juste de lâcher. L’expression sur ton visage s’adoucit plus l’idée prend forme dans ta tête, et il y a ton cœur qui s’emballe, comme une confirmation que oui, vous pourriez. Oui, tu as envie. Oui, tu as envie de croire que votre famille est rendue là, que vous êtes rendus à un point où un avenir ensemble n’est pas conditionnel à quoique ce soit, qu’il n’y a plus de raison et d’excuse derrière lesquelles se cacher pour amoindrir vos véritables désirs.
Tu ne t’attendais pas à le surprendre en venant caresser sa joue et tes doigts viennent s’accrocher à sa nuque alors qu’un rire nerveux s’échappe finalement de ses lèvres. « Parce que je le suis? » Ton rire se mélange au sien et tu retrouves un peu de confort dans la réalisation que vous ressentez probablement sensiblement la même chose en ce moment. Une envie concrète qui se mélange sans fin à une peur qui est tout ce qu’il y a de plus naturel, quand on considère le début peu orthodoxe de votre famille. « Je… » Tes yeux ne lâchent jamais les siens, c’est à peine si tu réalises que Gabriel a cessé sa session de musicien en herbe et qu’il est désormais curieux de savoir ce qui se passe entre son papa et sa maman. Pour quelques secondes encore, il n’y a que Wyatt et toi et cette vérité qui plane dans l’air. « J’ai envie qu’on agrandisse notre famille. » Son front est contre le tien, tu sais qu’il peut sentir ton souffle qui frappe ses lèvres dès qu’il confirme ce que tu avais pourtant déjà compris. « C’est pas forcé d’être maintenant. Mais j’aimerais vraiment ça, Rosalie. » Tu n’as même pas le temps de répondre qu’il vient déposer un baiser sur tes lèvres, te donnant quelques secondes supplémentaires pour pleinement réalisé ce qui est en train de se passer. Et peut-être que c’est ton manque de réaction qui vient instiller un doute dans l’esprit du Parker, alors que tu le sens déjà tenter de se défaire de votre étreinte. « Enfin, si tu veux? » Tu secoues et hoches la tête à la fois, offrant à ton tour une réponse des moins précises à Wyatt. « Sinon fait comme si j’avais rien dit. Vraiment, c’était idiot. » « Hey, hey, non, reste là. » que tu réagis enfin, passant tes bras autour de son cou pour l’empêcher de filer en douce, comme il a si souvent eu l’habitude le faire pour s’épargner une conversation qu’il redoutait ou qu’il n’avait pas envie de tenir. « Tu m’as prise par surprise, c’est tout. » que tu tentes de justifier pour expliquer l’absence de mots partagés dans les dernières minutes. Tu prends quelques secondes de plus pour l’observer, à continuellement tenter de déchiffrer les multiples expressions qui apparaissent sur son visage.
Il n’y a que sincérité et peur qui transparaissent, qui te laissent comprendre que c’est ton tour de parler, ton tour de dire ce que tu penses de ça. « Je pense que c’est une bonne idée. D’avoir un autre enfant. » que tu finis par lâcher, sans la moindre trace d’hésitation dans ta voix. C’est ce que tu crois, c’est ce que tu veux après tout. Même si ça te terrifie, même si tu n’es pas certaine d’un jour te sentir prête à cent pour cent à prendre le risque que tout ne se déroule pas come prévu, comme ça a été le cas avec Gabriel. Mais il y a ton horloge biologique qui cri, celle qui te rappelle que tu approches la quarantaine et que si vous prenez la décision d’attendre, c’est aussi prendre le risque que ça ne se produise pas. « Mais je sais pas si c’est une bonne idée d’attendre. Enfin, je dis pas qu’on doit décider là tout de suite, mais… tu comprends. » Tu es certaine qu’il n’a pas besoin de toi pour lui rappeler son âge, ton âge et toutes les complications qui s’y rattachent. Pour ta part, tu n’as certainement pas oublié les nombreux discours offerts par ton médecin sur tout ce qui entoure une grossesse à ton âge. Gabriel vous offre une soudaine distraction quand il tente de se faufiler entre Wyatt et toi, simplement pour mieux venir se blottir contre son père. « Un vrai fils à papa celui-là. » que tu murmures alors que tu viens déposer un baiser contre la tête de ton garçon alors que ses bras à lui s’enroulent autour du cou de Wyatt, comme s’il voulait te rappeler que c’est son papa à lui et qu’il ne partage pas. « T’en penses quoi toi Gaby? Tu voudrais un petit frère ou une petite sœur? » que tu lui demandes avec cette intonation que tu n’utilises qu’avec lui, et il t’offre un regard perplexe, fronçant les sourcils exactement comme son père. « Il a pas l’air convaincu. » que tu commentes avec un rire alors qu’il vient blottir sa tête dans le creux du cou de son père. « Mais moi je le suis. » Et ça te fait étrange de le dire, d’en arriver à un accord si rapidement, si facilement, comme si vous n’aviez pas passé les dix dernières années à vous disputer pour un oui ou pour un non. |
| | | | (#)Dim 5 Fév 2023 - 6:57 | |
| « Hey, hey, non, reste là. » Ses bras se verrouillent autour de ma nuque m’empêchant de me lever et de prétendre à la moindre distraction comme j’en ai si souvent l’habitude dès lors qu’un sujet de conversation devient un peu trop sérieux. Si l’idée d’évoquer le futur de notre famille me trotte de la tête depuis un temps, je ne m’étais jamais imaginé le formuler ainsi, aussi brutalement et sans détour. « Tu m’as prise par surprise, c’est tout. » Je ricane légèrement conscient que la surprise était aussi importante pour elle. « Pardon. » que je murmure alors qu’elle sait parfaitement que je ne me suis toujours pas amélioré quand il s’agit de devoir parler de ce que je ressens et surtout de ce que je souhaite pour notre avenir. S’imaginer un futur commun est une chose vague et personnelle. Une idée qui ne pourrait rester que cela, mais l’exprimer ainsi rends tout bien plus concret et donc bien plus susceptible de partir en vrille dans la seconde qui suit. Les doigts de Rosalie qui glissent sur ma joue me permettent de ne pas laisser mon esprit divaguer auprès des pires scénarios possibles et lorsque mon regard plonge dans le sien, je comprends que malgré la surprise, elle avait envie d’entendre tout cela. « Je pense que c’est une bonne idée. D’avoir un autre enfant. » Entendre ces mots sortir de sa bouche, provoque une nouvelle vague de questions. Est-ce que l’on ne devrait tout de même pas attendre encore un peu pour stabiliser notre couple ? Est-ce que l’on devrait se marier avant tout ? Toutes les options y passent, tout ce que la société voudrait que l’on fasse pour entrer dans les normes et cette simple pensée me tord l’estomac. On n’a jamais su faire dans la normale, ce n’est pas réellement ce qui nous représente et la plupart du temps, ce sont les conventions sociales qui m’angoissent. Comme souvent, je ne suis persuadé de rien, si ce n’est que mon envie d’agrandir notre famille n’est pas qu’une simple idée fugace, mais un véritable désir que j’aimerais voir devenir réalité. Engagées, mes pensées plus loin sur le chemin de l’engagement n’amèneront rien de bon, je le sais pertinemment et je crois que Rosalie l’avait déjà compris bien avant moi. « Mais je sais pas si c’est une bonne idée d’attendre. Enfin, je dis pas qu’on doit décider là tout de suite, mais… tu comprends. » - « Voyons Rosalie il y a un enfant dans cette pièce ! » Je n’ai pas pu m’empêcher, alors que ses joues se teinte de rouge, je viens embrasser son front. Bien sûr que je comprenais où elle voulait en venir, je n’oublie en rien les problèmes qu’elle a pu rencontrer lors de sa première grossesse et très honnêtement le désir d’un second enfant pourrait finir à la poubelle si son médecin lui déconseillait de tenter une autre grossesse. « On devrait en parler à ton médecin. » que je marmonne doucement sachant pertinemment que l’idée risque de lui déplaire. « Juste pour être sûr. » Je crois que l’un comme l’autre, nous ne sommes pas prêts à revivre l’enfer de la naissance de Gabriel.
C’est d’ailleurs notre premier héritier qui vient interrompre la conversation, poussant sa mère de ses deux mains afin de mieux pouvoir s’installer sur mes jambes. « Un vrai fils à papa celui-là. » Comme s’il avait compris la remarque, le petit garçon se redresse légèrement afin de venir passer ses petits bras autour de mon cou. Je n’hésite pas une seconde à rapprocher son corps du mien pour un câlin improvisé. « T’en penses quoi toi Gaby? Tu voudrais un petit frère ou une petite sœur? » Je pourrais regarder Rosalie interagir avec notre fils pendant des heures. Elle a cette manière si douce de s’adresser à lui et la plupart du temps, il le lui rend bien, mais pas à cet instant. Gabriel fronce des sourcils ce qui vient accentuer chacun de ses traits rappelant qu’il est bien le fils Parker et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire tandis que son petit corps se presse encore plus contre le mien. « Il a pas l’air convaincu. » Ma main se pose sur le dos du petit garçon tandis que je viens embrasser son crâne. « Tu seras toujours mon premier bébé. » A jamais il sera celui qui a fait de moi un père et qui est venu chambouler ma vie de la manière la plus intense qui soit. Je ne saurais expliquer toutes les émotions qui me traversent lorsqu’il se colle à moi de cette manière me laissant comprendre à quel point il me fait confiance et que je suis la personne vers qui il souhaite se tourner. Il n’a pas conscience de tout cela à son âge, mais j’ose espérer que cela ne changera jamais. « J’échangerais tout ça pour rien au monde, tu sais. »
Bon… Peut-être que j’avais légèrement menti.
Après avoir passé la soirée chez ma mère pour un petit repas de Noël, on lui a laissé Gabriel pour la nuit vu qu’elle ne cessait de nous le réclamer depuis des mois et des mois. C’est la toute première fois que Gabriel va dormir ailleurs sans nous et je vois bien que Rosalie est nerveuse à cette idée. Alors que je rangeais les quelques cadeaux que l’on avait ramenés, je réalise que l’appartement n’avait pas été aussi calme depuis des mois. Juste du calme que l’on ne savait plus comment apprécier, un silence qui assaille mes sens, car quand Gabriel est trop silencieux, c’est qu’il est en train de faire une bêtise. Mais ce soir, on a échangé notre fils contre un peu de calme et j’ai bien l’intention d’en profiter. Lentement, je me faufile dans la cuisine pour rejoindre Rosalie qui est en train d’ouvrir une bouteille de vin. Mes bras se glissent autour de ses hanches tandis que mon menton se dépose sur son épaule. « Écoute ça… » Je fais une longue pause avant de soupirer lentement. « Le silence ! » Pas de jouets qui hurlent leur musique affreuse, pas de Gabriel qui chouine alors que l’on a dans l’idée de se poser en amoureux. « On va retirer toutes les piles de ces jouets. » Il faut savoir apprécier la pause lorsqu’elle se présente et je me fais la réflexion de remercier ma mère pour avoir autant insisté. Cela fait des mois que l’on ne s’est pas simplement retrouvé tous les deux, parce qu’il y avait le travail et qu’après l’accident aucun de nous deux n’était véritablement prêt à laisser Gabriel à un tiers. Mais j’ai bien l’intention de profiter de cette soirée sans interruption et déjà, mes lèvres viennent sensuellement glisser sur la nuque de Rosalie. |
| | | | (#)Dim 5 Fév 2023 - 9:22 | |
| i'll be home for christmas Tout s’est fait dans le désordre et pourtant, alors que les secondes filent peu à peu, tout semble faire enfin du sens. La proposition t’a surprise sur le coup, mais ce n’est pas bien long avant que l’évidence ne t’apparaisse : bien sûr que tu veux un autre enfant avec Wyatt. Bien sûr que tu souhaites agrandir votre famille. Tu n’as pas l’intention de te sauver, pas l’intention de faire passer qui que ce soit avant tes hommes, alors un petit être de plus à aimer? Toi qui as toujours rêver d’une grande famille? Tes doigts qui pressent contre la joue de Wyatt, ta respiration qui reprend un rythme normal, tu as l’impression que tout prend place comme ça devrait être, comme ça aurait toujours dû être, comme ça devrait l’être éternellement. Tu ne veux pas entendre, ton horloge biologique se fait bel et bien sentir et qui sait si ce sera facile, de retomber enceinte, vous qui n’étiez même pas en train d’essayer la première fois. « Voyons Rosalie il y a un enfant dans la pièce! » Tu ouvres la bouche, sentant le rouge qui te monte aux joues, ce qui ne manque pas de faire rire Wyatt alors que tu lui donnes un léger coup sur l’épaule. Tu secoues la tête, trop heureuse toutefois pour faire le moindre commentaire alors que tes lèvres viennent trouver les siennes à nouveau. Tu n'aurais jamais cru que cette discussion aurait lieu aujourd’hui, ni qu’elle serait si simple, naturelle. Mais peut-être bien que c’est là la preuve que vous avez réellement cheminé, dans la dernière année. Que si tout n’est pas encore parfait entre vous – que ce ne le sera probablement jamais – et que tu dois toujours reconstruire la confiance que Wyatt te porte, vous savez au moins que vous avez envie d’y mettre tous les efforts possibles. Que la possibilité de demain et de tous les jours après est belle et bien vrai, et que c’est l’essentiel. « On devrait en parler à ton médecin. » « Hm. » Tu réponds vaguement, l’idée ne t’enchantant pas particulièrement, bien que probablement essentielle, pour s’assurer ne serait-ce que c’est possible, cette idée d’agrandir votre famille après ce qui s’est passé lors de la naissance de votre fils. « Juste pour sûr. » « Je vais prendre rendez-vous cette semaine. » que tu réponds, ta voix un murmure contre ses lèvres. Est-ce que tu es trop pressée en voulant prendre un rendez-vous tout de suite? Tes yeux s’agrandissent alors qu’une vague de doutes s’empare de toi. « Ou plus tard, si tu veux attendre. » Mais dès que les mots s’échappent de tes lèvres, tu veux les reprendre. Tu secoues la tête, avec un sourire, un léger rire t’échappe. « J’ai pas envie d’attendre en fait. » que tu lui avoues, la peur d’être trop pressée toujours présente, mais tu ne te laisses pas dicter par cette dernière. Non, Wyatt ne prendra pas ses jambes à son cou à t’entendre. C’est son idée, sa proposition après tout. « Ça pourrait prendre du temps, même si on commence à essayer maintenant. » que tu ajoutes, comme si tu avais besoin de lui expliquer ce qui est pourtant une connaissance générale.
Tu es en trop d’y penser un peu trop. Alors pour te calmer, tu embrasses une énième fois Wyatt et puis tu laisses Gabriel s’imposer dans votre bulle, attirer toute l’attention sur sa petite personne quand il n’hésite pas à te faire comprendre qu’il te trouve trop proche de son papa à lui. Comme d’habitude, Wyatt adore toute l’attention que votre fils lui accorde, leur lien si spécial et précieux, et toi tu te délectes de les voir ensemble, t’imaginant déjà ce que pourrait être votre nouvelle dynamique avec un petit membre de plus parmi vous. Tu ne peux t’empêcher de rire devant la réaction de Gabriel, son regard désapprobateur lorsque tu mentionnes un petit frère ou une petite sœur, comme s’il pouvait réellement comprendre qu’il allait devoir partager la précieuse attention qu’il reçoit en permanence depuis le moment où il est entré dans vos vies. Wyatt le cajole, le serre un peu plus fort contre lui alors que les bras du petit garçon s’enroulent autour du cou de son père et la vision te fait fondre, comme tu sais qu’elle continuera de le faire pour les années à venir. « Tu seras toujours mon premier bébé. » Tu hoches la tête. Notre bébé que tu as envie de corriger, mais tu ne le fais pas, sachant pertinemment que bien que différente, ta propre relation avec le petit bonhomme était tout aussi précieuse et spéciale, malgré ses débuts plus tourmentés. « J’échangerais ça pour rien au monde. » Et ça ne te prend rien de plus pour savoir que Wyatt sera le meilleur des pères, que ce soit seulement pour Gabriel, ou pour tout autre éventuel enfant que vous pourriez avoir, dans un futur lointain ou rapproché.
. . . « Écoute ça… » Les mains de Wyatt se glissent sur tes hanches et tu sens son menton qui vient se poser contre ton épaule, sa respiration contre ta joue te fait sourire alors que tu remplis deux coupes de vin. « Le silence! » qu’il t’annonce comme si c’était la chose la plus merveilleuse qui soit, et tu dois admettre qu’il y a quelque chose d’incroyablement serein au fait qu’il n’y ait aucun jouet en marche présentement, aucun bruit venant de la chambre de votre fils qui ne manquerait pas de vous rappeler sa présence dès le moment que vous décidez d’enfin vous retrouver que Wyatt et toi. Sara avait longuement insisté pour garder Gabriel pour la nuit, et puis au bout d’un moment, tu avais fini par être à court d’arguments, réalisant que tu ne pourrais pas garder ton garçon près de toi éternellement et que vous pourriez réellement bénéficier d’une soirée et d’une nuit en amoureux. « Ça fait bizarre. » que tu ne peux tout de même pas t’empêcher de commenter, même si c’est un bon bizarre, le genre que vous devriez essayer de vous programmer un peu plus souvent, surtout que la mère de Wyatt semble désespérée pour un peu plus de temps avec son petit-fils. « Tu penses que ta mère a réussi à l’endormir? » Tu n’as pas pu t’empêcher de lui laisser une liste d’instructions et de trucs en tout genre sans doute bien trop longue puisque tu comptais aller chercher le petit à la première heure demain matin, mais personne n’avait semblé surpris par ton initiative, même si tu étais persuadée d’avoir vu Wyatt rouler des yeux à quelques reprises. « Elle avait l’air vraiment contente de le garder pour la nuit. » que tu commentes sur une note que tu espères un peu moins mère-poule. « Peut-être qu’on devrait faire ça plus souvent. » que tu avoues en prenant une gorgée de ton vin, prête à tendre la deuxième coupe à Wyatt. « On va retirer toutes les piles de ces jouets. » « Oublie les jouets. » que tu lui dis alors que tu sens ses lèvres dans ton cou, te faisant frissonner. Tu te retournes et viens t’asseoir sur le comptoir froid sous tes cuisses dénudées, le tissu de ta robe remontant légèrement alors que tu viens enrouler tes jambes autour de la taille de Wyatt, l’obligeant à se rapprocher. Tes lèvres se posent contre les siennes avec force et passion, le genre de baiser qui se perd trop souvent dans les responsabilités du quotidien, mais qui a toute sa place dans un moment comme celui-ci, quand ce n’est que vous deux et que plus rien d’autre ne compte, ne serait-ce que temporairement. « Pas question de perdre une minute à se faire chier avec les jouets. » que tu murmures contre ses lèvres avant de l’embrasser à nouveau avidement, tes doigts pressés contre les boutons de sa chemise que tu t’empresses déjà à défaire. |
| | | | (#)Dim 12 Mar 2023 - 17:02 | |
| « Tu penses que ta mère a réussi à l’endormir? » Je retiens un rire, pas le moins du monde surpris par le fait que son côté mère poule ressorte en moins de quelques minutes. Il fallait s’y attendre quand c’est la toute première fois que Gabriel passe une nuit sans nous. « On l’aurait déjà eu au téléphone si c’était pas le cas. » Ou alors notre fils est en train de vivre sa meilleure vie de délinquant à rester éveiller au-delà de son heure habituelle de coucher. Ma mère n’a jamais été du genre à respecter une routine habituelle et la plupart du temps, on faisait tout ce que l’on voulait à la maison, mais je sais aussi qu’elle tient à avoir Gabriel de manière régulière et que pour cela, elle va s’efforcer d’au moins respecter quelques points de la liste infinie que Rosalie lui a laisser. « Elle avait l’air vraiment contente de le garder pour la nuit. » - « Elle a jamais pu le faire avant, je crois qu’elle a envie d’être la mamie gâteau. » Elle n’avait pas été la meilleure mère du monde parfois, mais je sais à quel point elle souhaiterait se rattraper avec ses petits-enfants et ce n’est pas comme si Ariane lui en avait réellement laissé l’occasion. « Peut-être qu’on devrait faire ça plus souvent. » Autant dire que la proposition n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et que je compte bien lui rappeler très prochainement. « Je vais pas te laisser le choix. » J’aime mon fils de tout mon cœur, mais je ne serais pas contre d’avoir un peu de temps libre avec sa mère de temps en temps. Surtout lorsqu’elle m’attire de cette façon entre ses bras pour partager un baiser passionné. Même si on trouve toujours un moment pour n’être que tous les deux, j’ai l’impression que cela fait des mois que l’on n’avait pas osé s’enflammer ainsi le tout initié par un simple baiser. J’ai déjà le cœur qui bat la chamade et le souffle court, mais je suis bien incapable de me rassasier d’un seul baiser. Il m’en faut plus, de ses mains qui s’attardent sous ma chemise, à la sensation de son souffle contre ma joue alors que je dévore sa peau lentement.
Le chemin jusqu’à notre chambre s’avère être une affaire chaotique, stopper à chaque mètre par des baisers brûlants, des mains qui explorent chaque centimètre carré de peau dénudée et des vêtements qui s’éparpillent sur notre chemin. On se retrouve comme les deux amants d’un temps révolu, ceux qui ne pouvaient se voir qu’en de rares occasions et qui profitait de chaque seconde comme si tout pouvait disparaître en un claquement de doigts. Chaque geste est autant précipité que lentement savourer, mais c’est la précipitation d’en vouloir plus qui m’amène à la porte jusqu’à notre lit, qui m’amène à m’emmêler les pieds contre le tapis pour nous faire s’étaler sur le matelas de la manière la moins gracieuse qui soit. On éclate de rire l’un contre l’autre, c’est pire encore quand Rosalie se plaint de quelque chose dans son dos et que j’en extirpe l’un des jouets de Gabriel. Elle rit à gorge déployée, libérer de tous ces soucis, insouciants au reste du monde et je me perds à observer chaque trait de son visage, de son sourire éclatant aux légères rides qui viennent creuser son regard. Le temps paraît suspendre, mon regard plongé dans le sien et son éclat de rire qui meurt lentement dans le silence de la chambre. Il n’existe plus que nous, son souffle contre le mien et nos corps qui se cherchent. Je ne sais pas si ce sont les émotions cumulées de la journée, le fait de pouvoir se retrouver ainsi avec elle, mais subitement, je me retrouve submergé par une vague d’émotions, de celle qui vient à te faire frissonner de la tête aux pieds et qui cherche à venir briser les barrières que je me suis toujours imposés dès qu’il est question d’intimité et de sentiments.
« Je t’aime Rosalie. » Il sonne comme une évidence, la chose la plus simple à dire quand cela n’a jamais été le cas, en réalité. Il résonne dans le silence qui est venu s’abattre dans la pièce et si tous mes instincts me rappelle de fuir, je reste à ma place, blottie contre le corps de celle qui a toujours été la seule à me provoquer ce genre de tourbillon émotionnel qui vient tout ravager sur son passage. Le regard toujours rivé dans le sien, malgré cette appréhension qui m’envahit. Elle est la seule que je n’ai jamais aimée, il était temps de le lui rappeler. Les battements de mon cœur résonnent contre mes tempes, j’ai la sensation d’être à bout de souffle comme après un orgasme ravageur, alors que tant de tissus séparent encore nos deux corps. Fébrilement, mes lèvres viennent encore chercher les siennes, à la recherche de ce contact électrisant, celui qui justifie les mots, qui leur donne encore plus de forces. Mes mains cherchent à dessiner la moindre courbe de ses formes dans un empressement chaotique qui veut l’amener plus près encore, voulant fusionner ma peau avec la sienne, n’importe quoi qui permettrait de ne jamais rompre ce contact grisant. Tout ce qui pourrait ressembler à une excuse de ne pas laisser mon regard plonger trop longtemps dans le sien après cet aveu inattendu. |
| | | | (#)Lun 3 Avr 2023 - 1:40 | |
| i'll be home for christmas Ça te fait chaud au cœur, d’entendre Wyatt te rappeler le rôle que sa mère espère pouvoir jouer dans la vie de votre fils. Tu le sais que tu dois l’apprécier, d’autant plus puisque tes propres parents demeurent absents dans la vie de Gabriel. Si tes pensées vagabondent intuitivement vers le petit garçon, tu sais qu’il est entre de bonnes mains avec Sara et qu’il est présentement dorloté. Tout s’évapore toutefois dès l’instant où tes lèvres entrent en contact avec celles de Wyatt, où les besoins et les envies se font plus grandes que tout le reste et que tu comptes bien profiter de cette maison vide sans les rappels du petit humain qui prend tout votre temps ou qui menace normalement de vous interrompre à la moindre occasion. Les baisers se multiplient à une vitesse fulgurante, vos mains se perdent dans des caresses trop longtemps reniées et le chemin jusqu’à votre chambre est parsemé de fous rires, de vêtements qui se perdent en route et il y a cette bulle qui se referme autour de vous. Celle-là même qui existait il y a plus de dix ans de cela, celle qui a persisté même lorsqu’elle n’aurait jamais dû le faire mais qui éventuellement vous a mené jusqu’ici. Le bon temps. Le bon moment. La bonne personne, ta bonne personne. Tes bras se lient autour de son cou, tes jambes autour de ses hanches alors qu’il te porte jusqu’à votre lit dans une maladresse qui vous y fait tombé sans la moindre grâce, mais qui provoque de nouveaux fous rires entre vous. Le genre de fous rires qui font mal au ventre, qui se mélange à des regards qui en disent long et des baisers qui en disent encore plus dans une familiarité que tu ne souhaites jamais perdre tant tout cela t’est précieux.
Vos corps s’entremêlent, bien incapable de faire autrement. Une jambe ici, une main là, tes lèvres qui se posent dans son cou, son torse qui presse contre ta poitrine. Ton souffle qui se coupe entre les fous rires et la fièvre qui monte, son regard qui s’attarde longuement sur ton visage, ton regard qui en fait de même alors que l’une de tes mains vient naturellement caresser sa joue, avant de se perdre dans ses cheveux et finalement venir tracer des sillons dans son cou. « Je t’aime Rosalie. » Les mots sortent sans que tu ne t’y attendes, et tu figes légèrement. Autant parce que tu peines à croire qu’il les a vraiment dits, ces mots qu’il te démontre un peu plus à chaque jour depuis plusieurs mois maintenant sans jamais pourtant les avoir prononcés, mais surtout parce que tu as envie de figer le moment, de le conserver en mémoire. Tes lèvres s’étirent, tes yeux sont humides sans que tu ne puisses l’empêcher, mais tu ne dis rien. Tu laisses ton regard dire ce qu’il sait déjà, ces mots précieux et tous les sentiments qui se cachent derrière, ceux que vous n’avez jamais su dire en abondance mais qui débordent dans la manière que vous avez de vous regarder, de vous toucher, qui rappelle pourquoi cette dernière chance est la plus importante de toute et pourquoi vous savez qu’il y a de l’espoir pour vous deux, pour votre famille, celle que vous rêvez ensemble d’agrandir prochainement. Ses lèvres s’emparent des tiennes avec force et tu le ramènes contre toi, dans cette danse fiévreuse de lèvres affamées et de mains qui ne peuvent pas s’accrocher assez tant le besoin est brûlant. « Je t’aime tellement. » que tu murmures à son oreille alors que les derniers bouts de tissus qui vous séparent finissent à même le sol, que vos corps prennent le dessus sur cette chorégraphie que vous connaissez si bien. Il n’y a rien d’autre qui compte ce soir. Lui, toi, vous, cette promesse inédite que tout va bien, que tout peut bien aller encore un peu. Que la magie de Noël est bel et bien passé par ici. |
| | | | | | | | (craker #28) i'll be home for christmas |
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