Trouver des informations sur lesquelles le citoyen normal ne peut pas mettre la main, c’est la spécialité d’un Joseph qui connait toutes les têtes dans le réseau. Il n’a besoin que de demander pour décrocher des noms et des coordonnées GPS. En échange d’un petit service, d’un peu de poudre ou d’argent, il obtient tout ce dont il a besoin… – Bon. Le garage d’Ezra possède un site internet et il aura suffi à Joseph de comparer les photos du garagiste à celles qu’il a trouvées sur le profil Instagram de sa sœur pour s’assurer d’avoir mis la main sur le bon homme. MAIS, si la facilité ne s’était pas présentée à lui, il aurait opté pour les grands moyens, cela va sans dire.
Il avait pensé se rendre au garage dès l’ouverture mais avait vite abandonné l’idée, préférant éviter l’endroit truffé de clients. Il n’a pas l’intention de passer pour régler quelques problèmes sur sa voiture imaginaire, plutôt pour interroger le père de l’enfant de sa sœur afin d’en faire un meilleur portrait. Après tout, connaissant les goûts en matière d’homme de Lily, il a l’impression qu’il peut s’attendre au pire. Qu’est-ce que ce sera, cette fois ? Un autre passionné d’os cassés ? Le membre d’une secte classée dangereuse ? Un amateur de sports de combat illégaux ? L’imagination de Joseph n’a aucune limite quand il s’agit de visualiser un homme au bras de sa cadette. Il imagine le pire, parce que les Keegan sont maudits, tous, sans exception. Même ceux qui n’ont pas encore vu la lumière du jour ou croisé le regard de celle qu’ils appelleront bientôt « maman ».
Il arrive dix minutes avant l’heure de fermeture. Coup de chien, oui, mais il n’a pas le choix pour mener son enquête à bout sans se faire interrompre par un type enragé qui a absolument besoin de récupérer avant le mariage de sa tante à Melbourne. Quand il pose un premier pied sur le terrain, il sent soudain un poids sur sa poitrine, un mélange d’embarras, de nervosité, de culpabilité. Lily lui tirerait une balle réelle entre les deux yeux si elle le voyait ici. Mais il ravale ces sentiments nuisibles, redresse son dos, lisse son t-shirt ainsi que ses jeans, replace d’un coup ample le sac sur son dos, se recoiffe, parce qu’il vaut mieux pour lui de faire une première bonne impression afin de ne pas semer le doute.
Qu’est-ce qu’il serait mal pris si Ezra connaissait déjà le visage du frère Keegan. Si Lily est fidèle à ses convictions, alors il ne devrait même pas connaître son existence. C’est sur cette pensée que le garçon s’accroche afin de faire le dernier pas vers la bâtisse, dont les deux portes de garage sont grandes ouvertes. Il s’y glisse comme un chat errant cherchant à s’enfoncer la truffe dans une gamelle, capte quelques silhouettes, dont une qui disparait bien rapidement par la sortie arrière. Il ne lui suffit que de trente secondes pour trouver l’homme qu’il est venu voir et, quand ce dernier se tourne en sa direction en ayant perçu un mouvement dans son angle mort, Joseph pose la main sur la bagnole la plus proche, une… euh… Une… Voiture bleue… (il n’y connait absolument rien en la matière, alors ce pourrait autant être une Porsche qu’une Toyota, il ne pourrait pas faire la différence.) Il se souvient vaguement les discussions qui tournaient souvent autour des moteurs et leur grognement quand il était entouré d’hommes toute la journée, mais il n’a noté aucun détail parce que son intérêt n’a jamais été capté. Celui qui n’a même pas le permis ressemble à un touriste dans le garage, mais il tente de se convaincre que le mouvement de sa main sur la carrosserie de la voiture relève d’un certain professionnalisme – ou, alors, qu’il joue convenablement le rôle d’un amateur de voitures.
Qu’importe, quand Ezra le rejoint avec la posture de celui qui cherche à se faire un salaire, il pose ses yeux sur lui, lui adresse un sourire à la dérobée, se racle la gorge, et regrette de ne pas avoir songé à une meilleure stratégie d’approche. Ça lui apprendra sa spontanéité, ou, plutôt, son impulsivité. « Bonsoir, bonsoir… » Il bredouille dans sa barbe, se déteste d’avoir adopté ce ton bien trop formel, sachant pertinemment qu’il retrouvera ses vieilles habitudes de diction d’un moment à l’autre. Il frotte ses mains ensemble, comme un imbécile qui ne sait pas quoi dire (parce que c’est ce qu’il est) et lâche, trébuchant déjà dans ses mots : « J’ai vu la porte ouverte alors je me suis dit que je pourrais pousser – passer, pardon, parce que j’aurais besoin de quelques renseignements à propos de… » Hum. « Voitures. » Et le sourire qui étire ses lèvres et à la fois jovial et crispé mais, la bonne nouvelle, c’est que le regard du garagiste ne semble pas avoir changé : il ne le reconnait pas. Il ne l’a jamais vu. Il ne connait pas l’existence d’un certain autre Keegan. « Je n’arrive pas trop tard, j’espère ? »
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Il fallait bien qu’il fasse quelques journées complètes au garage. Cela n’avait rien d’étonnant ou ‘anormal pour la plupart de la population, tout en sachant qu’il était le propriétaire des lieux, mais pour Ezra ce n’était dernièrement plus dan ses habitudes de passer autant de temps sur place. Après son accident, il avait passé de trop longues journées à rester chez lui; et ces dernières s’étaient quelque peu améliorées lorsqu’il avait pu passer quelques heures de nouveau coincé sous une tonne de paperasse, même à distance. Ces dernières semaines cependant, c’était avec les mains dans le cambouis qu’il était possible de l’apercevoir de nouveau, et peu de gens pouvaient comprendre à quel point cela faisait un bien fou que de retrouver l’environnement qui vous me le plus à l’aise, qui vous apaise bien plus que votre propre maison finalement. Car c’était dans l’agitation des longues journées chez Mecanor, c’était dans l’excès de travail à rendre et fournir qu’il se sentait le plus à l’aise, dans la chaleur étouffante des moteurs, sous les tôles, qu’il naviguait avec aisance et habilité.
Ezra se trouvait donc toujours sur place alors que la pendule allait bientôt marquer le moment de fermer les portes de l’endroit pour la journée. Avec l’un de ses collègues, ils étaient debout autour d’un moteur qui leur posait des soucis depuis plusieurs jours - il y avait de fortes chances qu’ils ne puissent rien faire pour le sauver, mais ils aimaient le challenge que ce type de situation proposait et s’enfonçaient pendant des heures dans des essais qui menaient fatalement à l’échec. Cependant, le regard d’Ezra était toujours à chercher les mouvements à droite, à gauche, et ce n’était pas parce-que son attention semblait entièrement concentrée sur quelque-chose ici qu’elle ne s’apercevait pas en réalité que quelqu’un entrait dans le garage de l’autre côté de l’endroit. Il connaissait les lieux par coeur, avait passé presque la moitié de sa vie en ces lieux, connaissait le moindre bruit que les pas pouvaient provoquer sur le béton. Relevant son regard vers le nouvel arrivant, jetant par la même occasion un coup d’œil à la pendule, il s’excusa auprès de son collègue pour se diriger de sa démarche tout juste assurée vers l’inconnu. Il aurait préféré qu’il arrive ici à un autre moment de la journée, mais il ne se plaindrait jamais du moindre client cherchant à faire tourner l’entreprise.
Ce fut avec un petit sourire qu’il arriva à hauteur de l’homme semblant s’intéresser à la voiture la plus proche de la prote du garage - qui n’était pas la sienne, Ezra connaissait les visages et les noms des propriétaires de ce véhicule. « Bonsoir, bonsoir… » - « Bonsoir ! Je peux vous aider pour quelque-chose ? » La moindre des politesses, car de toutes façons si la personne face à lui était entrée dans le garage ce n’était pas en cherchant une boulangerie et il deviendrait donc rapidement l’homme de la situation. Il se devait en toutes circonstances tout de même de garder une attitude accueillante, même si les poils de ses bras s’étaient hérissés à l’instant où l’inconnu avait remonté son regard vers lui. Comme s’il aurait du partir en courant plutôt que de tendre une main vers cet homme. Il ne savait trop d’où venait cette sensation, mais il n’aimait pas spécialement ça. « J’ai vu la porte ouverte alors je me suis dit que je pourrais pousser – passer, pardon, parce que j’aurais besoin de quelques renseignements à propos de… Voitures. » Un sourcil un brin amusé se haussa sur le visage d’Ezra. Des renseignements à propos de voitures ? Sans blague ? « Je n’arrive pas trop tard, j’espère ? » Un peu perturbé par ce début d’interaction malgré tout, Beauregard secoua son visage pour marquer directement les propos de l’inconnu par la négation. « Pas du tout. On est pas du genre à faire vraiment attention aux horaires ici de toutes façons. » Même s’il avait d’autres choses de prévues pour la soirée et qu’il aurait préféré être déjà ne chemin pour retrouver Lily et son ventre arrondi, Ezra ne refuserait jamais un client si les portes étaient encore ouvertes. « Et si vous cherchez des renseignements auto, ouais, vous êtes au bon endroit de toutes façons. » Finalement, surtout parce-qu’il n’aimait pas montrer qu’il ne tenait plus aussi bien debout qu’avant que pour ne pas risquer de chute, Ezra indiqua une paire de chaise autour d’un petit bureau à deux pas d’où ils se trouvaient pour qu’ils puissent s’y asseoir. « Vous avez besoin de renseignements sur une voiture que vous avez déjà, ou parce que vous souhaitez acheter un nouveau bolide ? On a pas une large sélection, mais les nôtres sont tous en super état. » Il fallait vendre comme il pouvait, hein - Mecanor ne faisait pas partie de ces grosses concessions avec les derniers modèles en date, mais ils apportaient un soin bien plus spécialisé et de qualité aux véhicules qu’ils possédaient.
« Pas du tout. On est pas du genre à faire vraiment attention aux horaires ici de toutes façons. » En vérité, Joseph aurait peut-être préféré que le garagiste le guide jusqu’à la sortie parce que, et il ne s’en rend compte que maintenant, il s’agit bien d’une grosse idée de merde qu’il a eue. Il ne s’était pas préparé, est entré dans les plates-bandes d’un inconnu qui ne le sera plus avec un peu de chance, n’a pas révisé son texte (quel texte ?) et le voilà à gruger ses mots avant qu’ils ne sortent de sa bouche, la langue qui tourne trois fois, s’étampe contre son palet, caresse la courbe de ses palettes, yeux fuyants et embarrassés – surtout honteux. « Et si vous cherchez des renseignements auto, ouais, vous êtes au bon endroit de toutes façons. » Super. Ce n’est exactement pas ce qu’il recherche. L’homme désigne un bureau encerclé de chaises et c’est à ce moment que Joseph réalise qu’il ne fait effectivement pas du tout attention aux horaires. La plupart des commerçants détestent voir entrer un client à peine cinq minutes avant la sortie. Qu’est-ce que trait de personnalité renferme exactement ? Sera-t-il trop occupé à vendre des services qu’il en oubliera de prendre soin de Lily et de son enfant ? HUMMMM. C’est louche, tout ça. « Vous avez besoin de renseignements sur une voiture que vous avez déjà, ou parce que vous souhaitez acheter un nouveau bolide ? On a pas une large sélection, mais les nôtres sont tous en super état. » Excellente question ! Pour retarder le moment, Joseph prend place sur la chaise, en teste la solidité des pattes en se basculant en avant et en arrière, pose son sac à ses pieds, en sort un mouchoir qu’il utilise aussitôt alors que son nez n’en a pas besoin, tend la main vers la petite bouteille de gel hydro-alcoolique, s’en sert une petite dose, frotte religieusement ses mains tout en observant les éléments qui s’empilent sur le bureau. Il remarque une figurine de voiture miniature qui lui fait penser au pickup qui appartenait à son père, l’attrape, la fait rouler au creux de sa paume comme un enfant découvrant de nouvelles textures. Il regarde enfin Ezra, les yeux grands comme des soucoupes, et il lance : « Elle est mignonne, la petite voiture. » Quelle galère. « Enfin. Oui, pardon, je vous fais perdre votre temps ! » Il marque une pause, hésite, puis n’hésite plus : « J’espère que j’vous empêche pas de rejoindre votre p’tite famille et que personne vous engueulera si vous arrivez un peu en r’tard chez vous ! » Une remarque qu’il accompagne d’un rire se voulant joueur mais qui s’apparente davantage à un couinement incertain tombant en décrescendo. « J’ai toujours admiré les hommes qui ont un bon coeu – qui ont l’cœur à l’ouvrage, j’veux dire. » Il se reprend, jetant un nouveau regard vers les bagnoles entassées dans le garage, tentant de chercher un moyen de les joindre à la conversation alors qu’il se fiche bien d’elles et leur moteur en bon état. Il n’y a pas meilleur moyen locomotif que des pieds. « Donc je… Eum… Je cherche un modèle pour ma femme et… ma fille de deux ans. Une voiture sécuritaire, familiale, en laquelle j’pourrais avoir confiance, v’voyez l’genre ? Ma femme déteste le modèle qu’nous avons en c’moment, ahah ! Elle dit qu’il va tous nous tuer un jour. » Il se pince les lèvres, repose ses yeux asymétriques sur celui qu’il est venu interroger. « Elle est la personne la plus importante à mes yeux alors j’veux qu’elle se sente à l’aise. »Allez, Ezra. Confis-toi un peu sur les personnes importantes dans ta vie.
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
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Sans s’opposer un seul instant à l’idée, l’homme face à lui le suivit jusqu’au petit bureau qu’Ezra avait désigné l’instant d’avant. Au moins, maintenant qu’il était assis et qu’il pouvait se mettre à l’aise, il n’avait plus à imaginer une chute embarrassante alors que l’un de ses pieds ne savait se mettre correctement devant l’autre. Il tenait debout désormais, mais à faire de longues journées pour rattraper celles qu’il n’avait pas fait pendant de longs mois - et celles qu’il allait rapidement manquer en prévision, lorsque Lily aurait accouché -, il sentait une certaine fatigue le prendre de court lorsqu’il quittait le garage. Il ne voulait pas se rendre ridicule, là où s’asseoir suffisait largement pour éviter toute catastrophe. Et puis, apparemment, il ne fut pas le seul à apprécier l’idée de s’installer autour du petit bureau, puisque le client qu’il accueillait se mit à être pris d’une affection certaine pour les objets posés sur le dessus du meuble. « Elle est mignonne, la petite voiture. » Un sourire franc fendit le visage d’Ezra; d’ordinaire, le bolide était plutôt là pour amuser les enfants que les adultes, mais il n’était pas regardant sur la question. « C’est l’un de nos clients qui l’a fabriqué et nous l’a offert. » Oui, il était du genre à adorer recevoir des petites attentions de la part des clients avec qui les affaires s’étaient bien passées, et à les exposer par la suite sans aucune honte. Comme s’il s’agissait d’un salon et où les membres de la famille avaient tous leur chance d’avoir une place sur la cheminée - ou quelque-chose dans ce genre là.
« Enfin. Oui, pardon, je vous fais perdre votre temps ! » Il balaya d’un revers de la main les excuses. « J’espère que j’vous empêche pas de rejoindre votre p’tite famille et que personne vous engueulera si vous arrivez un peu en r’tard chez vous ! » Beauregard se permit un petit rire en cet instant - si seulement il savait ou pouvait se douter ! « Vous en faites pas pour moi, madame à l’habitude ! » C’était à la fois une vérité et un mensonge. Lily savait parfaitement qu’il avait du boulot et qu’il ne pouvait pas toujours ajuster ses horaires comme il le désirait. De plus, il était vrai qu’il avait un paquet d’heures à rattraper et mettre de côté, si bien qu’il n’était pas rare qu’il reste un brin plus tard au garage certains jours ou qu’il ramène une ou deux choses à faire chez eux. Mais des deux, il n’était pas le seul à travailler d’arrache pied et à faire des horaires à rallonge - même en s’approchant dangereusement du terme de sa grossesse, la brune ne levait pas le pied et continuait de gérer d’une main de maitre l’Association. Ils étaient tous deux entreprenant dans leur métier respectif, et pas du genre à compter leurs heures - alors, effectivement Lily ferait surement un commentaire sur le fait qu’il soit rentré plus tard que prévu, mais cela ne pourrait être un vrai reproche. « J’ai toujours admiré les hommes qui ont un bon coeu – qui ont l’cœur à l’ouvrage, j’veux dire. » Ezra esquissa un petit sourire. « C’est gentil. » Un peu personnel pour une première rencontre dans un garage, en tant que client, mais gentil tout de même.
« Donc je… Eum… Je cherche un modèle pour ma femme et… ma fille de deux ans. Une voiture sécuritaire, familiale, en laquelle j’pourrais avoir confiance, v’voyez l’genre ? Ma femme déteste le modèle qu’nous avons en c’moment, ahah ! Elle dit qu’il va tous nous tuer un jour. » Accompagné d’une petite grimace, il écarquilla légèrement les yeux. « Elle est la personne la plus importante à mes yeux alors j’veux qu’elle se sente à l’aise. » - « Je peux la comprendre oui. » S’il avait entre les mains une voiture qui pouvait lâcher à tout moment et blesser - ou pire, mais il ne souhaitait pas se mettre cette idée là en tête - les personnes se trouvant à bord, il y aurait longtemps qu’Ezra l’aurait faite réparer ou changer. « Si le modèle actuel n’est plus fiable, c’est irresponsable de pas changer effectivement. » Se reculant dans son fauteuil, il croisa les bras sur son torse. « On fait des reprises pour les anciennes voitures, si vous voulez, ça peut amortir une partie du prix d’achat de la nouvelle. » Les yeux de Beauregard se posaient ici et là, alors qu’il réfléchissait en même temps; cependant ceux de l’homme face à lui ne savaient le lâcher et c’était quelque-peu… dérangeant, pour être poli. « J’ai moi-même utilisé un deal comme ça, comme on va agrandir la famille et que je voulais que tout le monde soit à l’aise. » Il fit un mouvement de la main pour balayer cette partie là de la conversation - il n’avait pas à rajouter des éléments personnels de la sorte alors que personne n’avait rien demandé. Mais il adorait dire qu’il allait être papa, il l’avouait. « Je sais que j’ai un modèle plutôt sympa qui doit arriver d’ici une dizaine de jours. Tout équipé, avec un grand coffre surtout - bien pratique pour une famille. » Il alluma l’écran de l’ordinateur. « Vous voulez le voir ? »
« C’est l’un de nos clients qui l’a fabriqué et nous l’a offert. » Oh, il pourrait en parler longtemps, de cette voiture, pour faire passer le temps et retarder le moment où Joseph devra poser les questions qui l’intéressent vraiment. Dans un autre univers, il examine de plus près la figurine, cherche à comprendre comment s’était pris ce client pour sculpter une carrosserie aussi détaillée dans le bois, et il s’épaterait de constater la brillance du vernis qui avait été appliqué sur la peinture rouge. Mais, dans cet univers-là, il n’est pas le frère de Lily, et Lily ne porte pas en son ventre l’enfant de l’homme qui se dresse devant lui sans savoir qu’il est sur le point de subir une sorte d’interrogatoire camouflé.
Et ça commence bien mal puisque, rapidement, le mécanicien admet avoir pour habitude de rentrer tard à la maison. Il prétend d’ailleurs que « madame » est au courant, qu’elle est même d’accord, mais les dents de Joseph se crispent derrière ses lèvres jointes en un sourire forcé. Un bon père se doit d’être présent, c’est la base – mais qu’est-ce qu’il peut bien savoir de toute ça, Joseph est sa solitude, Joseph et ses amours impossibles, Joseph et son incapacité à planter une graine fertile dans un utérus. Joseph qui mourra sous les traits du tout dernier Keegan et qui mettra fin à la lignée. « C’est gentil. » Ezra ne semble pas capter la source de la maladresse de son client du soir (comment pourrait-il le deviner, de toute façon ?). Le frère n’existe pas dans les récits de la sœur et la recette n’a certainement pas été modifiée puisqu’elle semble plaire aux consommateurs. Lily préfère prétendre avoir une vie merveilleuse et cette vie merveilleuse n’inclue pas celui qu’elle blâme pour tous ses maux – et vice-versa.
Il doit mentir. C’est quelque chose qu’il ne fait que rarement parce qu’il ne manie pas le mensonge aussi bien qu’il roule des bâtonnets de cannabis. Il bégaye, trébuche dans ses excuses, prononce les trois petits points à voix haute quand il réfléchit trop longtemps, passe du blanc au gris, détourne le regard. Et il ne s’est pas présenté au garage avec tous les outils nécessaires dans ses mains. Il ne sait pas de quoi il parle, connait que les termes basiques tels que « voiture » et « moteur », preuve qu’il n’a fait aucune recherche et qu’il ne peut donc pas être un véritable père de famille qui souhaite conduire sa fille de deux ans de manière sécuritaire à travers Brisbane. Mais il insiste sur sa sois-disante femme, la décrit comme la personne la plus importante à ses yeux, et cherche la réaction d’Ezra comme un pêcheur tâtant le terrain à la recherche du meilleur endroit où lancer sa ligne. « Je peux la comprendre oui. » Léger hochement de la tête. « Si le modèle actuel n’est plus fiable, c’est irresponsable de pas changer effectivement. » Pouah, ce n’est pas intéressant. « On fait des reprises pour les anciennes voitures, si vous voulez, ça peut amortir une partie du prix d’achat de la nouvelle. » Ça non plus. Il reste pantois, ne sachant pas quoi répondre puisque… Il n’a tout simplement pas de voiture à offrir en échange d’un rabais sur la nouvelle. Sa tête se bascule de droite à gauche, il prétend réfléchir mais ses yeux ne lâchent pas ceux du garagiste. « J’ai moi-même utilisé un deal comme ça, comme on va agrandir la famille et que je voulais que tout le monde soit à l’aise. » AH !« Ah bon ? » Il s’exclame aussitôt, attrapant à mains fermes cette opportunité qui se présente à lui. Qu’importe si l’autre n’a pas envie d’en parler. Il en parlera. « Je sais que j’ai un modèle plutôt sympa qui doit arriver d’ici une dizaine de jours. Tout équipé, avec un grand coffre surtout - bien pratique pour une famille. » Putain de merde. « Vous voulez le voir ? » Non.« Oui, pourquoi pas ! » Il se penche vers l’avant, se racle la gorge, coudes posés sur le comptoir, le cou tendu vers l’écran de l’ordinateur. Ses méninges tournent à mille à l’heure, sa langue aussi, dans sa bouche fermée, tentant de chercher l’inspiration. « C’est une voiture que vous prendriez pour votre propre famille ? » Il demande du bout des lèvres, captant à nouveau son regard pour mieux ignorer le modèle de bagnole qu’il lui présente. « J’peux vous poser une question personnelle ? » Probablement pas, alors il enchaîne sans lui laisser le temps de poser son verdict : « J’ai regretté de ne pas prendre de congé paternel quand ma p’tite est v’nue au monde. Ma femme aurait certainement aimé avoir un coup d’main, elle se sentait un peu seule au départ, et j’regrette énormément. Et puis, on avait les moyens de s’le permettre. On roule pas sur l’or mais, vous comprenez, je préfère couper un peu d’mon salaire pour m’assurer qu’elle va bien, pour m’occuper d’elle, et tout. » Une hésitation suit, mais il la balaie. « Surtout que son ancien copain n’était pas bon pour elle. Sans vouloir entrer dans les détails, hé bien, ça lui a pris du temps pour m’faire confiance après cette expérience-là. » Heureusement, il n’a pas l’intention de parler du prochain copain, fouetté du jour au lendemain par la fâcheuse. « Vous… Vous êtes bon pour elle ? » Pour Lily. « Pour votre copine, j’veux dire. » Au diable les voitures. Joseph n’a absolument rien à perdre. Il n’existe pas.
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
L’homme qu’il avait devant lui était, sans hésitation, le client le plus étrange qu’il n’ait jamais reçu au garage - et pourtant, cela faisait quelques années maintenant qu’il bossait là et qu’il en voyait à longueur de journée, des clients passer les portes du sanctuaire. Pourtant, un client était un client et qu’importe la façon dont ces derniers présentaient, Ezra se devait de les accueillir tous de la même façon. Surtout que les requêtes de l’homme lui parlaient plus facilement: le patron du garage connaissaient bien le fait de vouloir (devoir) changer de véhicule pour les biens de sa famille. Il en avait fait de même quelques mois plus tôt, lorsque Lily avait appris qu’elle était enceinte, puisque le modèle qu’il avait jusque maintenant n’était pas vraiment compatible avec un siège enfant. « Ah bon ? » La surprise n’avait pas nécessairement à être de mise, étant donné que les deux hommes ne se connaissaient pas avant aujourd’hui et qu’une telle nouvelle n’impactait pas l’autre face à lui. Ezra réussit à tout de même étirer un petit sourire poli, préférant rediriger la conversation vers une potentielle voiture pour le brun plutôt que de s’éterniser sur sa propre vie personnelle - il n’était pas là pour ça, sa propre expérience n’étant là qu’en guise d’appui pour une potentielle vente. « Oui, pourquoi pas ! » Bien sur qu’à cette réponse, le sourire de Beauregard s’agrandit quelque peu sur son visage. Il avait bien senti que cette arrivée de dernière minute, bien qu’elle ne soit pas forcément au bon moment et que oui, il aurait préféré rentrer chez lui, allait bien se solder. « Chouette ! Je vais prendre votre numéro de téléphone, comme ça je pourrais vous appeler pour vous prévenir quand elle sera là. Ca devrait être l’affaire de quelques jours, vraiment rien. » Déjà, Ezra attrapait une carte de visite posée sur le coin du petit bureau, tentait de trouver un stylo pour que l’homme puisse y inscrire son numéro au dos. « C’est une voiture que vous prendriez pour votre propre famille ? » Haussant quelque peu un sourcil, un brin surpris par la question là où il pensait l’avoir scellée, il mit un instant ou deux à répondre. « Oui. Oui bien sur. Je recommande que des voitures que je pourrais prendre pour ma famille et moi-même, de toutes façons. » Et ce n’était même pas une technique commerciale ici: c’était réellement ce qu’il faisait.
« J’peux vous poser une question personnelle ? » De toutes façons, il n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit que cette dernière se fit entendre dans tous les cas, alors. « J’ai regretté de ne pas prendre de congé paternel quand ma p’tite est v’nue au monde. Ma femme aurait certainement aimé avoir un coup d’main, elle se sentait un peu seule au départ, et j’regrette énormément. Et puis, on avait les moyens de s’le permettre. On roule pas sur l’or mais, vous comprenez, je préfère couper un peu d’mon salaire pour m’assurer qu’elle va bien, pour m’occuper d’elle, et tout. » Bien sur qu’au fil des mots, Ezra se mit à plisser de plus en plus les sourcils, ne comprenant pas vraiment là où le brun voulait en venir - ni pourquoi ils en étaient à discuter de sujets personnels de la sorte d’un coup alors qu’ils ne s’étaient encore jamais croisé quelques instant auparavant. Mais soit. « Surtout que son ancien copain n’était pas bon pour elle. Sans vouloir entrer dans les détails, hé bien, ça lui a pris du temps pour m’faire confiance après cette expérience-là. » Il ne sut faire autrement que de détourner quelque peu le regard à ses mots là. Bien sur que cela lui remontait quelques souvenirs de son côté, de sa propre expérience. C’était idiot, parfois, comment certaines vies pouvaient se ressembler là où rien ne prédisait que deux chemins se croisant pouvaient être autant similaires. « Je connais, ouais. » Le commentaire était sorti tout bas, plus pour lui-même qu’autre chose. Il connaissait, pas exactement dans ces conditions là, mais il saisissait l’idée générale de ce que l’homme lui expliquait. Forcément que cela allait lui faire penser à la situation, à une époque, que Lily et lui avaient pu affronter; il n’en était pas résulter un résultat aussi complexe, apparemment, mais des parallèles pouvaient être faits. « Vous… Vous êtes bon pour elle ? Pour votre copine, j’veux dire. » Et si jusque maintenant, les paroles de l’homme face à lui l’avaient fait tiquer un brin mais ne l’avaient pas non plus totalement déstabilisé, ces derniers dépassaient un brin trop les bornes pour que même lui se rende compte que quelque-chose était étrange.
Ezra inspira alors longuement, croisant les bras sur son torse. « Ecoutez. » Il n’était plus autant à l’aise qu’il avait pu l’être jusque maintenant dans cette conversation, mais Ezra étant fidèle à lui-même en toutes circonstances, il ne laisserait pas non plus les questions posées sans réponses; ce n’était pas poli selon lui, et il n’était pas du genre à tourner le dos aux gens sans raisons réellement valables. Que le type face à lui soit étrange n’en était pas réellement une. « Pour moi, y'a pas plus beau cadeau qu’un enfant. Et à mes yeux, il est pas question que je m’absente si je peux être chez moi pour profiter de mon enfant et de ma femme. » La nuance du femme utilisée, puisqu’ici en guise de petite-amie et non suite à un mariage, n’importait pas pour cette conversation. « Pas que ça vous regarde réellement, mais oui, je pense être bon pour elle, dans la limite de mes capacités. » Parce-qu’il savait qu’il n’était pas parfait, que son parcours ne l’était pas non plus; mais cela ne l’empêchait pas de faire de son mieux pour que les choses entre Lily et lui soient optimales. Et jamais, ô grand jamais bien sur, il se laisserait à avoir des actions qui pourraient nuire au bien être de la brune; ce n’était même pas envisageable pour lui. « Si un jour vous avez un autre enfant, prenez ce congé paternité: le temps passe trop vite, faut en profiter. » Là, c’était plus le Ezra père de Noah qui parlait; celui qui avait failli perdre son fils alors qu’il n’avait pas pu rencontrer ce dernier en bonne et due forme. « Je sais pas ce que vous attendiez avec votre question personnelle, qui est pas très adaptée à l’endroit… » Il plissa le bout du nez, mettait les pieds dans le plat sans s’en vouloir ou y voir le moindre problème à agir de la sorte. « Mais si vous avez pas d’autres questions mécaniques ou concernant le véhicule que vous voulez voir quand il arrivera ici, je sais pas trop si je peux vous aider plus longtemps. » Il haussa les épaules, presque désolé que les choses tournent de la sorte. Il était amical et ouvert, Ezra; mais il était également très professionnel et la façon dont cette discussion était en train de glisser ne correspondait plus à ces critères là. Il faisait de son mieux, mais ce dernier allait devoir suffire à hauteur de ce qu’il avait déjà donné pour le moment.
Il n’avait pas prévu de perdre sa couverture si facile. Il aurait pensé que la discussion se serait laissé porter d’elle-même vers les sujets qui intéressent vraiment Joseph. Mais il s’en rend bien compte, même s’il le savait déjà, qu’il n’est pas le maître des situations sociales. La pluie et le beau temps, il ne sait pas en parler. Le travail, les rêves, il ne peut pas en parler. La famille, la sienne, il ne pourra jamais en parler. C’est ainsi, c’est comme ça, il ne défiera pas les règles telles qu’elles sont. Le temps s’écoule, le garage aurait dû fermer ses portes il y a de ça quinze minutes maintenant, et Ezra agit comme si cette intrusion ne le dérangeait pas, bien que la suspicion commence à distorde le professionnalisme dont il faisait preuve. « Chouette ! Je vais prendre votre numéro de téléphone, comme ça je pourrais vous appeler pour vous prévenir quand elle sera là. Ca devrait être l’affaire de quelques jours, vraiment rien. » Il s’accroche à ce qu’il connait et ce qui le rend confortable : Joseph ne peut pas lui en vouloir de lui mener la tâche difficile. Il ne s’attendait pas à ce que toutes les réponses lui soient présentées dans une assiette en argent. Il a l’habitude de creuser à mains nues. Mais il n’arrive plus à trouver l’inspiration dans les moteurs, les carrosseries ou les jantes. Il n’y a qu’une seule chose qu’il veut savoir, une seule petite question qui le fera sortir d’ici avec rogne ou rassurance, dépendamment du profil qu’il dressera de ce garagiste qui semble aimer un peu trop son travail. « Oui. Oui bien sur. Je recommande que des voitures que je pourrais prendre pour ma famille et moi-même, de toutes façons. » Il ne se contente pas de ces informations générales. C’est quelque chose qu’il pourrait dire à n’importe quel client cherchant à acheter l’un des modèles qui trainent dans le garage ou à l’écran de l’ordinateur. Après tout, c’est son travail de changer les voitures en billets verts.
Inutile de tourner autour du pot plus longtemps. Joseph réalise enfin qu’il n’a rien à perdre et que, surtout, il n’est absolument rien aux yeux du père de sa nièce. Il ne sera peut-être rien de plus dans le futur non plus, ce sera à Lily de prendre ces décision. Pour l’instant, il ne pense pas avoir marqué assez de points pour prendre la petite dans ses bras. Il ne taboue pas certains détails, se voit dérailler, admettre qu’il est question d’un homme qui aurait été violent envers sa soi-disant copine, qui, en fait, trouve son inspiration dans l’expérience de sa sœur. « Je connais, ouais. » Joseph l’entend bredouiller derrière sa barbe. Il fronce les sourcils. Ne sait pas comment analyser son ton et ses yeux devenus fuyants. Il n’est plus un vendeur de voitures, plutôt un interrogé. « Ecoutez. » La longue inspiration qu’il prend laisse présager un monologue. « Pour moi, y'a pas plus beau cadeau qu’un enfant. Et à mes yeux, il est pas question que je m’absente si je peux être chez moi pour profiter de mon enfant et de ma femme. » Il ne le lâche pas des yeux parce qu’il y cherche ses intentions. Il ne sait pas encore à quoi ressemble la vérité ou le mensonge dans son visage à lui. Il ne le saura peut-être jamais ; il devra apprendre à lui faire confiance. Pour l'instant, il doit mettre ses sentiments de côté et ignorer à quel point son discours lui rappelle qu'il ne vivra jamais une telle expérience. « Pas que ça vous regarde réellement, mais oui, je pense être bon pour elle, dans la limite de mes capacités. » Ça le regarde bien plus qu’il ne pourrait le penser. Joseph a la fâcheuse habitude de s’immiscer là où il ne doit pas foutre son nez. Une petite taupe qui creuse, et creuse son chemin, jusqu’à ce qu’il se retrouve sur le terrain des voisins qui, par hasard, se révèlent être les personnes qu’il souhaite espionner. « Si un jour vous avez un autre enfant, prenez ce congé paternité: le temps passe trop vite, faut en profiter. » Il entend le léger décalage dans cette voix différente. Son ton n’est plus le même. Le conseil qu’il lui donne, même s’il ne sera jamais entendu par les bonnes oreilles, vient du fond de son cœur. « Je sais pas ce que vous attendiez avec votre question personnelle, qui est pas très adaptée à l’endroit… » Il se rappelle les quatre murs qui les entourent, l’odeur d’essence, les outils étalés ici et là. Il se redresse sur son siège et se frotte les genoux avec les mains avec de les débarrasser de la sueur. « Mais si vous avez pas d’autres questions mécaniques ou concernant le véhicule que vous voulez voir quand il arrivera ici, je sais pas trop si je peux vous aider plus longtemps. » Il s’agit d’une requête ; il veut le voir partir. Joseph pourrait-il simplement s’en surprendre ou lui en vouloir de mettre le pied dans son intimité alors qu’il s’était présenté comme un simple client parmi une dizaine d’autres ? Non, au contraire, il comprend l’intention, se relève de son siège en faisant s’érafler contre le sol les quatre pattes, serre les dents et plisse le nez lorsque le son percute ses tympans. « Désolé. » Il fredonne pour excuser sa maladresse et le bruit – ou son interrogatoire imprévu. « Félicitations pour le dernier ajout à la famille. » Quelques pas en arrière, mais il s’arrête, se retourne vers Ezra, ses derniers mots résonnant enfin dans sa tête et lui rappellent ce semblant de contrait imaginaire qu’il avait signé : « J’crois pas que la voiture sera dans mon budget alors perdez pas votre temps en la faisant v’nir pour moi, j’vais pas la prendre. » Et il quitte le garage aussi rapidement qu’il est entré, doté des réponses dont il avait besoin pour se sentir plus serein.
Lily ira bien. Elle n’aura pas besoin de son frère.
@Ezra Beauregard j'ai pas gâché ta maj car c'est une conclusion, ne me tapez pas mademoiselle !