the sky's on fire tonight

PENNY STRINGER & @ITZIAR CORTÉS DE AGUILAR

« Meunier, tu dors, ton moulin bat trop vite. Meunier, tu dors, ton moulin bat trop fort. » Ta voix résonne doucement dans la chambre où tu tentes – sans grand succès – d’endormir ta fille sans être obligée de la mettre au sein. Il se trouve qu’elle est dans une période où tu sembles être son seul confort, et si tu apprécies de manière générale ce rôle privilégié, cela rend les choses un peu compliquées pour la laisser en compagnie de qui que ce soit d’autre, même de son père qui fait pourtant de son mieux pour être une présence bienveillante et reposante dans l’univers de la gamine âgée à peine de six mois. Ça n’aide pas particulièrement qu’Isaac semble si occupé entre toutes ces différentes obligations et responsabilités, que ce soit à l’hôpital ou à l’extérieur, et si tu fais toujours de ton mieux pour lui apporter tout le support dont tu es capable, tu te demandes parfois s’il vous arrivera de trouver un meilleur équilibre. Jude s’adapte toujours à sa présence chez vous à temps plein, et si cela se passe bien la majorité du temps, il reste que le petit garçon vit une période compliquée, où il tente de faire sens de beaucoup de sentiments différents qui l’habite alors qu’il essaye de comprendre la disparition soudaine de sa mère. Il se sent responsable, le petit blondinet, et ça te brise le cœur chaque fois qu’il te le dit et toutes les réassurances du monde ne semblent pas suffire pour apaiser son esprit. Tu fais comme tu peux, pour gérer tout ça en plus des besoins nombreux de Maia qui est encore si petite et nouvelle dans ce grand monde en constant changement, mais tu dois admettre que depuis quelques semaines, tu te sens à bout de souffle, mais aussi à bout de patience.

Alors évidemment, quand la sonnette résonne bruyamment dans l’entièreté de la demeure, s’assurant au passage de bien réveillée une Maia qui somnolait enfin, tu ne peux t’empêcher de soupirer. Tu n’attends personne et ce n’est certainement pas Isaac qui sonnerait pour annoncer sa présence, bien trop conscient que votre fille dort à des heures tout ce qu’il y a de plus improbable et que vous en êtes venus au consensus d’être toujours silencieux lors de vos arrivés, juste au cas. Tu abandonnes l’idée d’endormir Maia qui réclame déjà les bras et c’est avec presse que tu rejoins l’entrée. Lorsque tu ouvres la porte, tu découvres la silhouette d’Itziar, avec qui tu avais l’habitude de courir il y a si longtemps de cela il te semble, mais qui est aussi l’une des bonnes amies d’Isaac, une coïncidence qui n’a pas manqué de te faire rire lorsque tu as réalisé. Ça t’amuse toujours autant de réaliser qu’Isaac et toi aviez tous ces gens en commun dans vos entourages respectifs, mais qu’il vous ait fallut l’utilisation d’une application de rencontre comme Tinder pour finalement vous trouver. « Hey Iz! » que tu l’accueilles avec un sourire malgré tes traits tirés par la fatigue et Maia gazouille, curieuse de découvrir un nouveau visage. « Qu’est-ce que tu fais là? Tu viens voir Isy? » C’est ce qui te semble être l’explication la plus logique, même si l’absence du principal intéressé rend le truc un peu moins plausible. « Il est pas encore rentré, je crois qu’il a eu un empêchement. » Comme c’est souvent le cas, malheureusement. « Viens entre. Tu as eu la chance de rencontrer Maia et Jude? » que tu lui demandes alors que vous arrivez au salon, là où Jude s’occupe avec des legos dont les constructions s’étendent à la grandeur de la pièce. « Fais attention où tu mets les pieds, les legos ça pardonne pas. » que tu lâches avec une sorte de faux rire dans la voix, ne pouvant t’empêcher de te demander à quel moment précisément est-ce que ce genre de scène était devenu part intégrante de ton quotidien.

Isaac lui avait proposé de venir prendre un café chez Penny et lui, en début d'après-midi, l'occasion parfaite de profiter de la chaleur de l'été et du beau temps dans le jardin du couple. Aucun programme réellement défini, juste un bon café, de bonnes conversations et du bon temps passé ensemble. Elle devait travailler ce soir, comme la plupart des soirs, cependant, elle avait la journée de libre. Il n'y avait pas d'inventaire à faire, pas de problème particulier à gérer en urgence ou pas de planning à modifier parce qu'une des serveuses leur avait fait faux bon. Ce genre de journées étaient rares. Elle avait découvert, en ouvrant son propre club avec Lara que le travail ne se limitait pas aux heures d'ouvertures. Elle s'en doutait. Déjà, quand elle travaillait au pub à Fortitude Valley, elle arrivait un peu avant l'ouverture, histoire de s'assurer que tout était prêt pour accueillir les clients, puis il lui arrivait également de partir après la fermeture, une fois qu'elle avait fini de compter la caisse et faire un brin de ménage. Cependant, elle n'avait pas pensé qu'avec un peu plus de responsabilités, elle se retrouverait également un peu plus occupée. Ça ne la dérangeait pas pour autant, cela dit. Après tout, elle aimait ce qu'elle faisait. Le Paradise City était son bébé, autant que celui de Lara et compter ses heures ne lui viendrait jamais à l'idée. Bien au contraire. Elle était prête à faire beaucoup de sacrifice pour le voir prospérer et elle était également persuadée que c'était grâce à tous leurs efforts qu'elles arrivaient à joindre les deux bouts. Petit à petit, à grands coups d'efforts, elles se faisaient une place dans le monde de la nuit et ça, pour l'espagnole, ça n'avait pas de prix. Alors, même si elle ne se ménageait pas forcément, elle chérissait les moments plus calmes, ceux où elle avait réellement du temps pour faire une place dans son planning à ses amis.

C'était le cas d'Isaac. C'était pour cela qu'elle sonnait à la porte de chez lui à cette heure-ci. Elle ne s'attendait cependant pas à ce que Penny lui ouvre la porte, bien qu'en soit, cela ne devrait pas être si étonnant. Sa question l'était cependant. Elle n'avait pas l'air au courant de sa venue. “Hey ! Ca va et toi ? On avait prévu de prendre un café, il m'a invitée. Il ne te l'a pas dit ?” demande-t-elle en souriant, posant ses yeux sur le bébé que la jeune femme tenait dans les bras. Cela devait être Maia, dont elle avait beaucoup entendu parlé et vu beaucoup de photos, mais qu'elle n'avait jusqu'à présent pas eu la chance de rencontrer. Son attention se reporte cependant bien vite sur la jeune femme quand celle-ci lui dit qu'Isy n'est pas encore rentré. Un empêchement. Elle sort son téléphone de sa poche, y jette un rapide coup d'oeil et remarque qu'elle a effectivement un message de l'australien. Elle devait déjà être en route quand il le lui a envoyé et sur son scooter, elle n'avait ni vu la notification, si eu le temps de la regarder. “Ah … Tu veux que je repasse à un autre moment sinon ? On pourra sans doute s'arranger pour se voir un autre jour.” Propose-t-elle. Elle ne veut pas s'imposer. Penny a sans doute beaucoup à faire, mais ne semble cependant pas gênée par sa présence puisqu'elle l'invite tout de même à l'intérieur. Itziar lui emboite le pas, sans rechigner. “Non je les ai jamais rencontrés. J'en ai beaucoup entendu parler, j'ai vu des dizaines de photos, mais c'est tout.” Déclare-t-elle avant d'ajouter. “En tout cas, Maia est encore plus mignonne en vrai qu'en photos, j'aurai pas cru ça possible.” Elle est sincère. Le bambin semble être le mélange parfait de ses deux parents et l'espagnole n'a aucun mal à distinguer autant Isaac que Penny sur les traits de son visage. “J'ai l'impression que tu parles d'expérience.” plaisante-t-elle quand l'actrice lui dit de faire attention où elle mettait les pieds. “T'es sûre que je te dérange pas ?” Elle ne voulait vraiment pas s'imposer.

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L’idée de la sieste s’évapore aussitôt que l’on frappe à la porte, non pas que Maia semblait avoir l’intention de céder à un moment ou un autre. Elle continue de gazouiller, même si ses yeux sont lourds et fatigués et que sa bonne humeur est sans aucun doute temporaire. Tu continues de la bercer dans tes bras, les gestes machinaux alors que tu te rends à l’entrée et fait rapidement face à une Itziar qui semble elle aussi légèrement surprise de se retrouver face à toi. De toute évidence, tu n’es pas celle à qui elle venait rendre visite aujourd’hui. « Hey! Ça va et toi? On avait prévu de prendre un café, il m’a invitée. Il ne te l’a pas dit? » Un léger souffle s’échappe de tes lèvres. Ce n’est pas impossible qu’il te l’ait mentionné au passage, mais que l’information se soit perdue entre deux tétées, deux siestes ou deux brassées de lavage qui doivent encore traîner dans la laveuse, d’ailleurs. « Eh, je sais plus honnêtement. » que tu lui avoues avec un rire, gênée. Tu as toujours eu une bonne mémoire, mais en ce moment, on ne peut pas dire que tu sois au top de tes capacités, bien au contraire. Itziar sort son téléphone de sa poche toutefois et l’expression sur son visage te laisse savoir qu’elle a dû manqué un message ou deux de sa part, qui lui fait comprendre qu’il sera en retard ou absent, le même genre de messages auxquels tu as droit régulièrement, malheureusement. « Ah… Tu veux que je repasse à un autre moment sinon? On pourra sans doute s’arranger pour se voir un autre jour? » « Ah non, reste. T’es la bienvenue, il devrait pas tarder. » Même si en vérité, tu n’en as pas la moindre idée. Tu as laissé ton téléphone dans la chambre de Maia à l’étage, tu ne sais pas si tu as toi aussi reçu un message de sa part t’annonçant à quel moment il rentrerait. Mais comme il devait déjà être là il y a une heure, ça ne devrait plus tarder, non?

Tu l’invites à rentrer et te joindre dans le salon, là où tu t’empresses de lui demander si elle a eu l’occasion de rencontrer les enfants de son ami. « Non je les ai jamais rencontrés. J’en ai beaucoup entendu parler, j’ai vu des dizaines de photos, mais c’est tout. » Tu n’as aucune difficulté à imaginer Isaac montrer les dizaines de photos dans son téléphone, le moindre petit changement chez Maia, les mille et une prouesses de Jude. « En tout cas, Maia est encore plus mignonne en vrai qu’en photos, j’aurai pas cru ça possible. » « Elle tient de son père. » que tu ne peux t’empêcher de commenter, parce que toi aussi, tu es tout aussi gaga de ta fille et de son minois adorable dans lequel tu vois plein de ressemblances avec son père, même si personne ne semble d’accord à savoir si elle ressemble plus à Isaac ou à toi. « J’ai l’impression que tu parles d’expérience. » Tu hoches vivement la tête. Oh oui, les Legos sous tes pieds en pleine nuit quand tu cherches seulement à te servir un verre d’eau ou bien quand tu essayes d’endormir Maia en faisant les cent pas dans la maison, tu connais un peu trop bien même. « T’es sûre que je te dérange pas? » Cette fois-ci, tu secoues la tête. « Non, non, vraiment pas. Je suis même un peu trop heureuse d’avoir de la compagnie dont le sujet de conversation préféré n’est pas la Pat Patrouille. Et ça fait longtemps qu’on s’est pas vus, faut que tu me dises tout ce que j’ai manqué. » Tu ris doucement, l’invitant à s’asseoir alors que tu installes Maia sur son tapis d’éveil, et Jude vient dire bonjour, offrant un sourire gêné à Itziar.

Tu n’as toutefois pas le temps de les présenter que tu entends la sonnerie de ton téléphone à l’étage, surprise mais reconnaissante que tu as mis le son, toi qui gardes généralement ton portable sur silencieux. « Excuse-moi deux minutes, je vais juste aller chercher mon téléphone. » que tu lui dis en courant vers l’escalier, espérant peut-être avoir reçu un message ou un appel d’Isaac. Quand tu ouvres ton téléphone toutefois, tu remarques plusieurs appels manqués et quelques messages de ton agent immobilier, qui t’annonce qu’il y a eu un problème à ton loft et que tu dois t’y rendre aussi vite que possible. Tu écoutes un message vocal rapidement, et quand tu attends la mention d’un feu, une vague de panique s’empare de toi. Tu redescends en toute vitesse, essayant déjà de penser à comment tu vas gérer d’emmener les enfants là-bas sur une scène potentiellement dangereuse. Ce n’est pas l’idéal, pas du tout, mais un autre appel pour Isaac te confirme qu’il est toujours occupé, l’appel tombant sur la boîte vocale. Tu en oublies presque Itziar qui est assise sur le canapé, Jude à ses côtés qui lui montre un de ses livres. Tu ne sais pas si c’est une bonne idée, mais tu es désespérée : il n’y a pas de solution parfaite, mais Itziar est clairement ta solution rapide. « Je suis vraiment désolée Iz, j’ai une urgence, je… » Tu passes tes mains sur ton visage, un long soupir qui t’échappe. « Est-ce que ça te dérangerait beaucoup de rester avec les enfants, le temps que j’aille voir ce qui se passe? » Ce n’est pas clair, il manque des informations, informations que tu n’es même pas certaine de posséder. « J’arrive pas à joindre Isy, et je peux pas emmener Maia et Jude, je… » La panique se fait entendre dans ta voix. Itziar n’a aucune raison d’accepter, mais tu es prête à te mettre à genoux et la supplier, si c’est nécessaire.

Elle est surprise, Itziar. Elle ne s'attendait pas à ce qu'Isaac ne soit pas là. Elle n'a pas entendu son téléphone, n'a pas vu le message qu'il lui avait envoyé pour la prévenir de cet imprévu. Elle se sent presque de trop, finalement, quand elle débarque sur le pas de la porte et qu'elle se retrouve face à Penny, bien occupée avec les deux enfants. Cependant, la jeune femme ne lui fait pas ressentir cela. Bien au contraire. Elle l'invite à entrer. Elle lui présente les enfants et Itziar découvre Maia en vrai, pour la première fois. Encore plus mignonne qu'en photos. Elle se doit de le préciser. Même si les enfants, ce n'est pas son fort et qu'elle ne sait absolument pas y faire avec eux, elle les trouve généralement très mignons. Maya n'échappe pas à la règle. Ce qui n'est pas si étonnant que cela quand on voit ses parents. Il était probablement très compliqué de faire un bébé qui n'aurait pas été beau. “Elle tient de toi aussi.” Ajoute-t-elle quand Penny déclare que le bambin tient de son père. Alors, oui, elle peut tout à fait retrouver les traits d'Isy, mais elle peut aussi parfaitement deviner les traits de Penny. Comme un parfait mélange. Elle comprend cependant que Penny voit Isaac, il est sans doute plus compliqué de se reconnaitre que de reconnaître son partenaire. Pour Itziar, cependant, c'est flagrant. Elle suit donc l'actrice à travers la maison, prenant bien garde à ne pas marcher sur un lego, comme lui indique la jeune femme. Un conseil bien avisé, qui sent le vécu. Comme le lui confirme le hochement de tête qui arrive en guise de réponse. Elle préfère ensuite confirmer qu'elle ne dérange pas. Elle n'a pas d'enfant, mais elle a bien compris que c'était un travail à plein temps qui demandait beaucoup et ne laissait que peu de temps libre. Elle ne voulait donc vraiment pas empiéter sur la journée de Penny si elle avait des choses de prévues. Ça ne lui coutait absolument rien de remonter sur son scooter pour repartir chez elle. Elle en profiterait sans doute pour passer au Club et commencer à préparer la soirée de ce soir. Penny se veut rassurante. Elle ne la dérange vraiment pas, bien au contraire et Itziar ne peut s'empêcher de sourire. “Oulah, par où commencer ? Déjà par dire que j'y connais rien à la Pat Patrouille peut-être donc t'as pas à t'en faire. Ensuite, faudrait que je sache à peu près sur quoi Isy t'as updatée comme ça, j'évite de radoter.” déclare-t-elle en souriant. Itziar était une pipelette. Elle avait toujours des choses à raconter, des remarques à faire. Elle s'installe, suivant l'invitation de Penny, faisant un coucou de la main à Jude qui s'approche timidement.

C'est peut-être à ce moment-là que son après-midi prend une toute nouvelle tournure. A l'instant ou Penny s'excuse pour aller récupérer son téléphone dans l'une des pièces à côté. Jude en profite pour s'asseoir à côté d'elle sur le canapé et Itziar ne serait dire qui est le moins à l'aise des deux. Elle, probablement. A en juger l'aisance avec laquelle le garçon vient lui mettre l'un de ses livres dans les mains, la sommant presque de l'ouvrir pour en découvrir le contenu. Elle se laisse guider. Tourne les pages lentement, laissant le temps à Jude de regarder les images. Elle ne pense même pas à lui lire les quelques lignes qui composent chaque page. C'est qu'elle ne sait vraiment pas y faire. Elle est soulagée quand elle voit Penny réapparaître dans la pièce. Le soulagement ne dure pas longtemps. Les excuses de l'australienne ne valent rien de bon et la sentence tombe. Elle a une urgence. Elle ne peut pas emmener les enfants avec elle et elle demande donc à Itziar si ça la dérange de les surveiller le temps qu'elle aille régler le problème qui lui tombe dessus. Elle ne sait pas quoi dire Itziar. “Je …” Elle n'a pas vraiment de réponse qui lui vient. Elle ne veut pas dire non, mais en même temps, elle ne se sent pas capable de dire oui. A la limite, elle pourrait rester avec Jude, assise sur le canapé à regarder des livres, mais Maia ? C'est un bébé et elle n'a aucune idée de la manière dont on s'occupe d'un enfant de cet âge là. “Tu peux vraiment pas les emmener ?” Ajoute-t-elle, de la manière la plus maladroite qui soit. Elle se rattrape aussitôt. “Je voulais pas dire ça comme ça, désolée. T'es sûre que tu veux que je m'occupe de tes enfants ? Ca me gêne pas, mais j'ai aucune idée de ce que je dois faire en fait.” Elle n'a jamais fait de babysitting de sa vie, Itziar. Elle n'a pas de bébé ou d'enfant dans son entourage proche. Elle est dans un monde qui lui est inconnu et elle a l'impression qu'on vient de lui confier la mission la plus sensible qui soit. “Fais-moi au moins un topo de deux ou trois minutes pour m'expliquer les bases, sinon je vais stresser jusqu'à ce que tu reviennes. A commencer par : je fais quoi si Maia se met à pleurer ? Et Jude ? Tu crois qu'il va se mettre à pleurer Jude ?” Ce serait sans doute le pire qui pourrait se passer, quoi que devoir changer une couche serait tout autant un problème, mais pour l'heure, ça ne lui venait pas en tête.

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« Elle tient de toi aussi. » Ça te fait toujours sourire de l’entendre, même si tu restes persuadée que Maia tient bien plus de son père que de toi, si ce n’est pour les cheveux clairs qui ornent son crâne. Dans tous les cas, il est bien évident que tu trouves que ta fille est la plus belle merveille qui soit, un sentiment que tu imagines est le même pour toutes les mères. Tu sais que ce n’est pas toi qu’Itziar est venue voir aujourd’hui, mais comme Isaac manque à l’appel et que ça fait longtemps que tu n’as pas eu l’occasion de te retrouver en tête-à-tête avec la blonde, tu en profites pour l’inviter à rester. Un peu de compagnie ne pourra pas te faire de tort, et tu espères encore que ton amoureux rentre bientôt à la maison et si ça se trouve, ils pourront reprendre leur plan d’origine ensuite. Ça t’a bien fait rire, quand tu as réalisé que Itziar et Isaac étaient proches, la preuve une fois encore que ton monde et celui de ton amoureux avaient bien failli se croiser à de nombreuses occasions par le passé. Tu es sincèrement curieuse lorsque tu demandes des nouvelles à la jeune espagnole. La dernière fois, tu as su qu’elle allait son propre club et tu espères que tout se passe bien pour elle. Et puis honnêtement, toute conversation ne tournant pas autour d’émissions pour enfants ou des nouvelles petites voitures dans la collection de Jude était une distraction que tu accueillais les bras grands ouverts. « Oulah, par où commencer? Déjà par dire que j’y connais rien à la Pat Patrouille peut-être donc t’as pas à t’en faire. Ensuite, faudrait que je sache à peu près sur quoi Isy t’as updatée comme ça, j’évite de radoter. » « Oh tu sais, j’oublie comment je m’appelle une journée sur deux en ce moment, donc ma mémoire est pas ce qu’il y a de plus fiable en ce moment. » Et puis ça ne te dérange pas qu’elle radote sur ce qui se passe dans sa vie. Tu as envie de savoir, d’écouter, de penser à autre chose qu’à toutes tes tâches de mère et toutes ces autres choses que tu devrais être en train de faire pour maintenir la maison, mais tu n’as qu’une seule envie : t’asseoir sur le canapé et discuter un moment.

Mais ça ne semble pas être dans les plans pour toi lorsqu’un appel vient changer la fin de ta journée. Ton loft, que tu n’habites plus depuis plus d’un an maintenant, est passé au feu. Tu penses instinctivement à ton amie qui y habite depuis quelques mois, tu espères qu’elle va bien et qu’elle n’était pas là au moment des évènements. Le message mentionnait que tu devais aller voir l’étendu des dégâts, potentiellement parler aux pompiers en charge de la scène, si tu savais quoique ce soit puisque le domicile est encore techniquement à ton nom. Emmener Jude et Maia là-bas n'est pas l’idéal, tu ne veux pas les mettre à risque avec la fumée potentiellement encore présente et puis tenter de répondre à des questions tout en gérant deux petits humains ne te semblent pas être une façon efficace de faire les choses. Et si Itziar t’apparaît comme étant la solution parfaite, mais il te suffit de voir son visage changer du tout au tout lorsque tu lui fais la demande entre deux soupirs de panique pour savoir que peut-être, ce n’est pas tout à fait l’idéal. « Tu peux vraiment pas les emmener? » Tu secoues légèrement la tête. Ce serait plus simple si tu le pouvais, tu en es bien consciente, mais tu ne veux pas le risquer. « Je voulais pas dire ça comme ça, désolée. T’es sûre que tu veux que je m’occupe de tes enfants? Ça me gêne pas, mais j’ai aucune idée de ce que je dois faire en fait. » « Je te jure Iz, je te demanderais pas si j’étais pas vraiment coincée. » que tu lui avoues, avant de réaliser que ça ne sonne pas exactement comme un compliment ce que tu viens de lui dire. « Pas que je te fais pas confiance hein! Je suis certaine que tu peux gérer, c’est juste que mon urgence est pas exactement kid friendly. » Tu soupires une nouvelle fois, téléphone toujours entre les mains. Tu essayes une nouvelle fois d’appeler Isaac, sans réponse. Tu tentes ton amie habitant au loft, même résultat, ce qui n’aide en rien à calmer tes nerfs. Jude et Maia semblent complètement insouciants face à la tempête qui s’est emparée de toi, et c’est tant mieux dans le fond. « Fais-moi au moins un topo de deux ou trois minutes pour m’expliquer les bases, sinon je vais stresser jusqu’à ce que tu reviennes. À commencer par : je fais quoi si Maia se met à pleurer? Et Jude? Tu crois qu’il va se mettre à pleurer Jude? » Tu retiens un rire devant les questions pourtant tout à fait légitime de ton amie. Ça paraît toutefois qu’elle n’a jamais fait ça et dans le haut de tes émotions, tu peines un peu à ne pas être impolie alors qu’elle te rend le plus grand service qu’il existe. « Non, Jude ne devrait pas se mettre à pleurer. Je vais lui expliquer que je dois m’absenter un moment, mais il semble déjà bien t’apprécier. » Comme en témoignait la proximité entre Itziar et lui. « Si Maia se met à pleurer, tu la prends dans tes bras. Elle aime bien qu’on la berce et qu’on lui chante des chansons. Sur le frigo, il y a son horaire détaillé, incluant les boires, les changements de couches et les siestes. Il y a déjà des biberons de prêts dans le frigo, tu n’as qu’à les réchauffer dans une tasse d’eau bouillante et vérifier la température sur ton poignet avant de l’offrir à Maia. » Tu parles à toute vitesse, remerciant l’univers que la liste super détaillée que tu avais écrite pour ta mère il y a quelques semaines de cela soit encore à jour avec les besoins de ta fille et bien en vue sur le frigidaire. Tu t’approches de Jude, à qui tu expliques la situation en quelques mots à peine et il hoche la tête pour te confirmer qu’il a compris qu’il reste avec Itziar et qu’il doit être gentil. Tu prends ta fille dans tes bras et lui déposes un bisou sur la joue, avant de lui promettre de revenir très vite. « Je te revaudrais ça! » que tu lances à l’espagnole, lui plaçant ta fille dans les bras et quittant le domicile à toute vitesse.

Quelques heures se sont écoulées entre le moment où tu as quitté ta demeure et le moment où tu y reviens. Tu sens la fumée et tu as le cœur en miettes d’avoir vu ton ancien logement en si piètre état. Tu as tenté de garder Itziar au courant de tes déplacements, lui rassurant que tu rentrerais aussi tôt que possible, mais la journée a désormais laissé place à la soirée et tu ne sais pas trop à quoi t’attendre une fois rentrée chez toi. La seule chose que tu sais, c’est qu’Isaac n’est pas là lui non plus, puisqu’il faisait partie de l’équipe de pompiers volontaires sur place pour gérer l’incendie. « Je suis rentrée. » que tu annonces de l’entrée, faisant des pas silencieux jusqu’au salon au cas où tes enfants seraient miraculeusement endormis. « Je suis tellement tellement désolée Iz, mon loft a passé aux feux et ça a pris une éternité juste pouvoir régler toute la paperasse sur place et faire le compte rendu des lieux, j’espère qu’ils ne t’ont pas fait trop de misères. »

Elle s’apprête à répondre, Itziar. A lui dire qu’elle ne peut pas croire que sa mémoire soit si mauvaise que cela, mais que malgré tout, elle peut bien évidemment lui faire un résumé de ce qui a bien pu se passer dans sa vie ces derniers temps. D’ailleurs, ce n’est pas comme s’il y avait énormément de choses qui avaient changées. Elle avait du travail. Beaucoup de travail avec le Club et ça la ravie. Le Paradise City se porte bien. C’est tout ce qu’elle espérait quand elle s’est lancée dans se projet avec Lara. Tout se passe à merveille également avec Rose. Elle est heureuse. Très heureuse. Elle a prévu de rentrer un peu en Espagne aussi, à la fin du mois de février pour aller voir sa mère qu’elle n’a pas vu depuis son arrivée à Brisbane. Les billets d’avion ont été réservés. Ça va lui faire tout drôle, mais elle a hâte. A ce stade, elle compte les semaines. Pour le reste, elle se trouve dans une plaisante routine et ce n’est pas pour la gêner. Tout cela cependant, elle n’a pas le temps de le dire à Penny puisque cette dernière s'éclipse alors qu’elle allait reprendre la parole. Son téléphone sonne, elle doit aller répondre. Elle s’excuse. La laisse seule avec les enfants. Les prémices de ce que sera la suite de l’après-midi pour elle. Elle l’apprend bien vite. Penny doit partir. Elle ne peut pas prendre les petits avec elle. Elle n’a pas besoin d’entendre la réponse de l’australienne, Itziar. Elle s’en doutait. Elle savait bien que Penny ne lui demanderait pas ce genre de service si elle pouvait faire autrement ou si elle avait une solution. Cependant, Itziar et les enfants, ça fait trois, voire plus. Elle n’est pas des plus à l’aise. Alors, elle a quand même tenté. “D’accord …” Déclare-t-elle dans un premier temps. Elle n’aurait pas imaginé que son après-midi et sa visite chez Isaac et Penny allait prendre cette tournure. Elle n’était pas à l’aise. Elle ne savait pas y faire, mais elle ne pouvait pas non plus dire non. Ca lui paraissait logique. “Je vais faire de mon mieux.” Elle va faire en sorte que l’absence de Penny ne soit pénible pour personne ou le moins possible tout en s’assurant que la maison ne s'effondre pas. Pour ça, elle a besoin que l’australienne lui fasse un petit topo, qu’elle réponde à quelques unes de ses questions, pour se rassurer un peu. Les explications sont rapides. A écouter Penny ça lui semble à la fois simple et compliqué. Elle imagine que le plus compliqué sera de gérer Maia. Pour Jude, si besoin, elle lui calera son téléphone portable dans les mains avec n’importe quel dessin animé trouvé sur Youtube et elle se dit que ça devrait bien faire l’affaire. Il faudra que ça le fasse de toute façon et elle priera pour que la jeune maman revienne le plus vite possible. “Ok, ça devrait aller … J’espère.” Ajoute-t-elle quand Penny lui dépose Maia dans les bras. Elle arrête presque de respirer pendant quelques secondes attendant que le bébé se mette à pleurer, ce qu’elle ne fait pas et ça la rassure un petit peu. Juste avant que l’australienne ne quitte la maison, la laissant seule avec les enfants.

Quand elle entend Penny rentrer, elle est assise sur le canapé dans une position qui n'est pas des plus confortable, mais Maia s’est endormie dans ses bras après avoir pleuré un bon quart d’heure, alors, Itziar n’ose pas bouger, c’est pour ça qu’elle ne l’a pas mise dans son lit. Jude est assis à côté d’elle, les yeux rivés sur l’écran de télévision. Elle a réussi à trouvé la chaîne enfants et même si ce n’est peut-être pas très orthodoxe, c’est la solution qu’elle a choisi pour maintenir le calme. Une babysitter aurait fait mieux, il n’y a pas de doute, mais elle n’était pas babysitter et n’avait réellement aucune idée de la manière dont elle était supposée s’occuper d’enfants qu’elle n’avait jamais rencontré avant aujourd’hui. Le challenge avait donc été de taille, mais elle avait l’impression de l’avoir relevé, tant bien que mal. Quand Penny arrive dans le salon, elle lui fait signe de ne pas parler trop fort. “Non ça va, ça s’est mieux passé que je l’aurai imaginé.” Lui répond-elle d’abord. “Bon j’avoue que je les ai probablement abruti avec la télé, mais je manquais clairement d’idée et c’était le choix facile.” Elle espère que Jude avait quand même le droit de regarder les dessins animés et qu’elle ne vient pas d’enfreindre une quelconque règle qu’Isaac et Penny avaient pris soin de suivre. “Qu’est-ce qui s’est passé à ton appartement ? Comment a démarré le feu ? Il y a beaucoup de dégâts ?” Demande-t-elle ensuite. Parce que Penny est partie rapidement et elle ne découvre que maintenant les raisons de ce départ soudain, comprenant d’autant plus l’urgence ainsi que l’impossibilité d’emmener les petits avec elle.

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« Je vais faire de mon mieux. » C’est bien la seule chose que tu peux demander à ton amie, alors que tu la surprends avec cette requête qui sort de nulle part et pour laquelle elle n’était clairement pas préparée. Tu n’aurais jamais osé le lui demander de garder les enfants si tu n’étais pas au milieu d’une situation complètement impossible. Mais les circonstances sont ce qu’elles sont et tu ne peux rien faire de plus que de donner autant d’informations que possible à l’italienne et espérer que les enfants ne lui fassent pas la vie dure pour les prochaines heures. Tu te sentirais plus en confiance si Maia avait fait une sieste et si Jude n’avait pas passé la journée avec une humeur ronchon, mais tout est hors de ton contrôle présentement. Tu ne peux qu’espérer que le petit garçon continue d’être aussi curieux avec Itziar et que Maia s’endorme rapidement et sans chigner. Ce serait le meilleur des mondes et clairement que la réalité n’est généralement pas si simple, mais rien ne t’empêche de rêver un peu au beau milieu du bordel. « Ok, ça devrait aller… J’espère. » « Tu vas être parfaite, j’en doute pas! » Tu n’as pas le temps de douter de toute façon, tu as littéralement un feu à étendre dans un autre quartier de la ville!

L’image qui t’accueille dans le salon est douce et rassurante contrairement à la scène que tu viens de quitter à ton ancien loft. Jude est tranquille devant la télévision et Maia est paisiblement endormie dans les bras d’Itziar, une vision qui ne manque jamais de te faire fondre. Tu parles rapidement, mais doucement de manière à ne pas réveiller ta fille, tentant de t’excuser et de t’expliquer en un souffle à peine, te sentant mal d’avoir changé si subitement les plans de la blonde ainsi. « Non ça va, ça s’est mieux passé que je l’aurai imaginé. » Tu es soulagée de l’entendre. Tu te doutes qu’elle n’aurait pas hésité à t’appeler si jamais les choses avaient réellement pris un mauvais tournant avec les enfants, mais de l’entendre dire que ça s’était bien passé était la seule chose que tu pouvais demander après tout ce qui s’était passé ce soir. « Bon j’avoue que je les ai probablement abruti avec la télé, mais je manquais clairement d’idée et c’était le choix facile. » « T’en fais pas. On réalise pas avant d’avoir des enfants à quel point la télévision est un outil pratique. » que tu lui avoues avec un léger rire alors que tu viens t’agenouiller devant Jude qui t’offre un sourire et passe ses bras autour de ton cou pour te dire bonsoir. « Papa devrait rentrer bientôt, tu veux l’attendre? » que tu lui proposes et c’est un vif oui que le petit blond t’offre avant que son attention ne se repose sur la télévision. « Qu’est-ce qui s’est passé à ton appartement? Comment a démarré le feu? Il y a beaucoup de dégâts? » Tu viens t’asseoir à côté de Jude qui se blottit instinctivement contre toi, et tu viens flatter ses cheveux, ressentant le besoin de te recharger auprès du petit bonhomme. « Le loft est en piètre état. Ils avaient l’air de dire que c’était perte totale. » Tu te frottes les yeux, la fumée les ayant grandement irrité dans les dernières heures. « Ils savent pas encore la cause de l’incendie, mais je crois que c’était électrique. Un truc bête et imprévisible. » Tu échappes un long soupir, ce n’était qu’une malchance. Un truc de plus à gérer, un inconvénient sans aucun doute, mais il n’y avait apparemment rien ni personne à blâmer, et c’était sans aucun doute mieux ainsi. « Je suis seulement soulagée de savoir que personne n’était là lorsque c’est arrivé. Une amie à moi habite au loft depuis quelques mois et j’aurais détesté que quelque chose lui arrive. » Elle avait toutefois perdu une grande majorité de ses affaires, et tu avais toi aussi perdue beaucoup de souvenirs et de meubles que tu avais laissé au loft, mais remplacer du matériel ce n’était pas grand chose quand tu considérais à quel point ça aurait pu être pire. « Isaac a été appelé sur l’incendie pour faire partie de l’équipe de pompiers volontaires, mais il m’a assuré qu’il devait rentrer dès qu’ils avaient terminé au loft. Ça ne devrait plus être très long. » que tu la rassures, même si tu ne lui en voudrais pas si elle ne souhaitait pas rester avec vous plus longtemps.

Elle a clairement l’impression qu’il y a plusieurs écoles concernant la télévision. Elle n’a pas d’enfant, n’en a pas forcément dans son entourage proche, mais elle a bien remarqué qu’il y avait plusieurs tendances. Il y avait ceux qui n’y voyaient aucun problème, n’y prêtaient pas réellement attention, puis à l’autre extrémité il y avaient ceux qui ne voulaient pas en entendre parler. Qui faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour garder leurs têtes blondes loin des écrans. Penny était partie vite. Itziar n’avait donc pas eu le temps de lui demander ce qu’était la politique de la maison dans ce domaine. Elle ne savait pas si Jude avait le droit de regarder la télévision, ni même s’il fallait limiter le temps qu’il passait devant celle-ci. Elle imaginait bien qu’il était sans doute préférable qu’il ne fasse pas que cela de sa journée, mais elle ne savait pas ce qu’il en était. Bien évidemment, elle n’aurait pas pu compter sur le petit pour lui dire si oui ou non il était censé passer son après-midi comme cela. Elle avait donc hésité. Elle ne voulait pas donner de mauvaises habitudes, ni même aller complètement à l’encontre de ce que Penny et Isaac voulaient pour leurs enfants, puis elle avait fini par se dire qu’aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres et avait donc pris les devants pour s’assurer une après-midi se déroulant dans une atmosphère des plus calmes. “Bah écoute, là j’ai déjà eu un petit aperçu des miracles que peut faire la télévision, même si, il n’était pas du tout en train de me faire une crise ou quoi, mais clairement, la télé, on dirait que ça l’a hypnotisé.” Répond-elle. A l’instant où elle avait allumé la télévision, Jude avait abandonné ce qu’il était en train de faire pour aller s’asseoir sur le canapé et ses yeux n’avaient plus quitté l’écran en face de lui. Occasionnellement, Itziar s’était amusée à passer sa main devant ses yeux, comme pour s’assurer qu’il n’était pas bloqué, aveuglé, endormi ? Elle ne savait pas trop. Le garçon s’était cependant attelé à repousser sa main à chaque fois, comme si elle venait inévitablement gâcher son visionnage. Il offre cependant un meilleur accueil à Penny, alors qu’elle vient s’agenouiller devant lui pour lui dire qu’Isaac sera bientôt de retour. Il lui accorde suffisamment d’attention pour adresser un hochement de tête avant de rediriger ses yeux vers l’épisode de Pat Patrouille qu’il a probablement déjà vu.

Itziar, elle, n’a que très peu d’intérêt pour Pat Patrouille et n’a pas de doute quant au fait que la musique du générique retentira encore dans sa tête ce soir quand elle ira se coucher, mais il y avait sans doute pire dans la vie. Elle s’enquiert donc des raisons qui ont poussées Penny à partir si soudainement. Elle a eu plusieurs heures pour se faire tout un tas de scénarios différents qui pourraient expliquer que la situation ne pouvait attendre et qu’elle était dans l’incapacité d’emmener ses enfants avec elle, les laissant entre les mains d’une personne totalement novice en matière de babysitting. Elle n’avait pas pensé à un incendie et elle comprenait donc que l’urgence avait été bien réelle. “Ça craint.” Répond-elle, parce que sur le coup, c’est la seule chose qu’elle trouve à dire. Il n’y a pas d’autre mot. Un incendie n’est jamais quelque chose qu’on souhaite. “C’est parti de ton appart ou c’est juste un dommage collatéral ?” Si le feu ne partait pas de son loft et que les pompiers sont arrivés à temps, alors, peut-être qu’elle a un peu de chance de sauver deux ou trois trucs, bien que finalement, dans ce genre de situation, les dommages matériels n’ont que peu d’importance. Itziar est contente d’apprendre qu’il n’y avait personne à l’intérieur du loft au moment de l’incendie, les dégâts auraient pu être bien pires. “Heureusement pour elle. J’imagine que perdre une bonne partie de ses affaires ne doit pas être drôle, mais au moins, elle n’a pas à affronter l’incendie. L’assurance devrait pouvoir couvrir pas mal de choses non ?” Elle n’y connaissait rien, mais si personne n’était à l’intérieur et si les causes de l’incendie s'avéraient être accidentelles, il y avait sans doute quelque chose que l’assurance pouvait faire. Ce ne serait peut-être pas immédiat cela dit. Penny lui apprend ensuite que Isaac avait été appelé en tant que pompier volontaire pour éteindre l’incendie et ne devrait pas tarder à rentrer. “T’en fais pas. Je ne vais pas vous embêter longtemps. J’imagine que vous avez sans doute envie d’être tranquilles après tout ça. Je voudrai pas m’imposer.” Déclare-t-elle. Elle pouvait repasser à un autre moment. “Je pourrai voir Isy une autre fois. Ou on pourra se voir tous ensemble autour d'un repas ou quelque chose comme ça. On trouvera bien un moment, malgré nos emplois du temps de ministres.” Plaisante-t-elle, même si c’était un peu l’état des choses. Entre le travail d’Isaac et le sien, ils n’avaient pas énormément de temps libre en commun.

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« Bah écoute, là j’ai déjà eu un petit aperçu des miracles que peut faire la télévision, même s’il n’était pas du tout en train de me faire une crise ou quoi, mais clairement, la télé, on dirait que ça l’a hypnotisé. » Ça te fait du bien de rire à la remarque de l’espagnole, de te défaire tranquillement du stress qui a comblé les dernières heures depuis que tu as laissé la blonde en charge de Jude et Maia. Ce n’est pas un stress quant à sa capacité à s’occuper d’eux dont tu te défais, mais plutôt de l’incendie auquel tu viens d’assister, l’étendu des dégâts dans un endroit que tu as longtemps considéré comme étant ta maison, ton chez-toi. Il y a un an et demi maintenant que ce n’est plus vraiment le cas, que tes choses essentielles ont pris refuge sous le toit de la maison d’Isaac, mais il n’en reste pas moins que beaucoup de tes affaires étaient restées là-bas plutôt que d’avoir recours à unité pour entreposer certains de tes meubles et de tes vieux souvenirs. Voilà que maintenant, tout était parti sous des flammes enragées et tu cherchais encore à composer avec cette nouvelle réalité. Tu te réconfortais fortement sur l’absence de blesser et d’avoir pu poser ton regard sur ton amie avait été rassurant avant de rentrer. De voir Isy sur scène avait aussi été une sorte de soulagement, même si évidemment, tu ne pouvais que t’inquiéter chaque fois qu’il était emmené à agir comme pompier volontaire. La présence d’Itziar te permet de décompresser sans l’urgence de retomber immédiatement en ‘mum mode’, Jude toujours aussi calme devant la télévision et Maia paisiblement endormie dans les bras de ton amie. « Ça craint. » Tu approuves d’un simple hochement de la tête, laissant ton corps se fondre contre le canapé, la présence du petit blond t’apaisant plus que tu n’aurais pu te l’imaginer. « C’est parti de ton appart ou c’est juste un dommage collatéral? » « C’est parti de l’appart, malheureusement. Ils pensent que c’est un truc électrique, mais personne avait l’air trop certain quand je suis partie. » Il faut dire que tu ne comprenais pas grand-chose de tous les mots qui avaient été utiliser pour décrire l’incendie, seulement que ce dernier ne semblait pas intentionnel ou criminel, ce qui était légèrement rassurant à bien y penser. « Heureusement pour elle. J’imagine que perdre une bonne partie de ses affaires ne doit pas être drôle, mais au moins, elle n’a pas affronté l’incendie. L’assurance pouvoir couvrir pas mal de choses, non? » Tu hausses les épaules. Tu l’espères, mais vu la situation, tu n’es pas certaine de comment tout cela allait se passer. « Le loft était encore à mon nom, donc pour mes choses je pense pas que ce sera un trop gros casse-tête, c’est plutôt pour ses choses à elle que je suis pas certaine. » Tu te mordilles légèrement la lèvre, regrettant soudainement de ne pas avoir pris des arrangements plus formels avec ton amie. « On avait une entente verbale, comme quoi elle pouvait rester chez moi pendant qu’elle tente de se trouver un boulot à Brisbane, du coup je sais pas trop. » Ce sera une affaire à démêler prochainement, mais certainement pas ce soir. « T’en fais pas. Je ne vais pas vous embêter longtemps. J’imagine que vous avez sans doute envie d’être tranquilles après tout ça. Je voudrai pas m’imposer. Je pourrai voir Isy une autre fois. Ou on pourra se voir tous ensemble autour d’un repas ou quelque chose comme ça. On trouvera bien un moment, malgré nos emplois du temps de ministre. » « Ah oui, on fait difficilement plus occupé qu’Isy, même si j’imagine qu’avec ton club tu dois lui faire compétition. » que tu commentes, pas prête à ce qu’elle s’échappe tout de suite, appréciant la compagnie. « Te sens pas obligée de partir toute suite. Il semblerait que tu sois coincée, de toute façon. » que tu commentes, en faisant référence à ta fille toujours profondément dans ses bras. « Et puis tu n’as pas eu le temps de me dire ce qu’il y a de nouveau pour toi avant que je parte. » que tu plaides, l’air légèrement désespérée, l’envie de te retrouver seule avec les enfants présentement complètement absente.

Elle questionne Penny sur les causes de l’incendie ainsi que sur les dégâts qu’elle a pu constater sur les lieux. Elle espère que ces derniers ne soient pas trop importants, mais à mesure que l’australienne lui donne des détails, elle réalise qu’il ne s’agit pas d’un départ de feu dans un appartement voisin qui a pu être maîtrisé rapidement et n’aurait causé que peu de dommages collatéraux. Il s’agit bel et bien d’un incendie qui aurait débuté dans son appartement, visiblement à cause d’un problème électrique, ou tout du moins, d’après les informations que l’actrice avait pu obtenir. C’était malheureux. Il s’agissait du genre d’incident qui faisait beaucoup de dégâts en très peu de temps. “Ils vont faire une enquête ou quelque chose comme ça ou il y a vraiment pas de doute quant au fait que c’était accidentel ?” Elle ne souhaite pas que ce soit criminel, mais elle se dit que s’il y a une enquête, la jeune femme aura peut-être un peu plus de détails concernant les circonstances de l’incendie. Ou peut-être qu’elle n’avait pas réellement envie de savoir. Voire qu’elle n’avait pas besoin de le savoir. Il y avait eu l’incendie, les pompiers avaient éteint le feu et maintenant, il fallait reconstruire ce qui avait été détruit. Il fallait aussi remplacer toutes les affaires qui avaient brulées. C’était peut-être ça le plus urgent maintenant. C’était ce qui la perturberait le plus si elle se trouvait dans cette situation. Peut-être que c’était son côté matérialiste, mais elle accordait une importance particulière à ses affaires qui pour elle avaient une valeur autant financière que sentimentale. “Ah c’est embêtant. Elle avait beaucoup de trucs ? Il y a vraiment rien de récupérable ?” Parce qu’en plus il fallait que la situation soit un peu compliqué, c’était toujours le cas, rien ne pouvait être simple quand une galère arrivait, elle n’arrivait jamais seule. Penny n’avait donc pas fini de se torturait l’esprit avec cet incident, autant pour la paperasse que cela allait engendrer, pour les réparations qui allaient être à prévoir et pour les solutions qu’il allait falloir trouver pour son amie. Mais il s’agissait de soucis pour demain et les jours qui allaient suivre, bien plus que pour ce soir où elle n’aurait de toute façon pas vraiment la possibilité de résoudre quoi que ce soit.

Itziar se disait cependant que pour l’heure, Penny avait peut-être envie d’être seule avec ses enfants en attendant qu’Isaac rentre et quand bien même elle ne serait pas contre une présence jusqu’à son retour, elle imaginait qu’une fois rentré, ils auraient sans doute besoin de calme pour se remettre de cette journée qui avait pris une tournure catastrophique. Alors, même si finalement, elle n’avait pas pu passer l’après midi avec son ami, comme prévu, elle ne voulait pas s’imposer plus longtemps. Elle pouvait repasser ou ils pourraient trouver une occasion de se voir ailleurs. Il faudrait jongler avec leurs emplois du temps, mais ce n’était pas impossible. “C’est vrai qu’à nous deux, si on met nos deux plannings bout à bout, ça laisse pas des masses de temps libre. Mais on s’y fait et finalement, je crois que si j’avais pas le club, je finirai par tourner en rond.” Parce que c’était une pile électrique, Itziar. Elle avait besoin d’être occupée, elle avait besoin de faire quelque chose. Rester chez elle, assise dans le canapé à regarder la télévision, ce n’était pas vraiment son truc. Elle avait vite la bougeotte et l’appel de l’extérieur se faisait ressentir. Cependant, il semblait effectivement que pour l’heure, elle était coincée, à en juger par son bras qui s’était endormi en même temps que Maia. “C’est pas faux.” Répond-elle en riant. “Je sais pas combien de temps elle va dormir, mais elle a l’air plutôt à l’aise depuis tout à l’heure, aussi étonnant que ça puisse paraître.” Ce n’était peut-être pas étonnant pour Penny qui devait avoir l’habitude de voir le bambin dormir dans des positions des plus étranges, mais ça l’était pour elle en tout. Elle n’avait en revanche, pas eu le cœur de la bouger, de peur qu’elle se réveille. Alors, elle se débrouillait avec son bras engourdi. “On a été coupées court, en effet.” Déclare-t-elle ensuite pour répondre à Penny, marquant une courte pause avant de reprendre. “Alors, déjà, le club va bientôt fêter ses un an, le quatorze février, on va faire une soirée spéciale pour fêter ça. Je t’avoue que j’ai toujours un peu de mal à croire qu’on a réussi à monter un truc comme ça sans expérience, mais je suis vraiment fière de nous.” Elles revenaient de loin, elles étaient parties de rien et avaient réussi à surmonter toutes les épreuves jusqu’à présent. “J’ai prévu de rentrer à Madrid pour quelques semaines aussi. Pour voir ma mère notamment. J’ai pas mis les pieds là-bas depuis 2017 et je l’ai pas vue depuis autant de temps.” Ajoute-t-elle ensuite. Un voyage dont elle avait hâte et pour lequel elle en était presque à compter les jours.

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« Ils vont faire une enquête ou quelque chose comme ça ou il y a vraiment pas de doute quant au fait que c’était accidentel? » Tu hausses les épaules légèrement, parce que tu n’en as pas la moindre idée. Tu essayes de te souvenir précisément de ce qui a été dit lorsque tu étais encore sur les lieux de l’incendie, mais aucune confirmation n’avait été partagé avec toi, quant à savoir si oui ou non il y aurait une investigation plus poussée pour connaître la cause exacte de ce qui avait commencé le feu. « Je suis pas certaine. J’espère qu’Isaac pourra m’en dire plus quand il va rentrer, je t’avoue. » Tu étais tellement prise de court sur place que tu n’avais pas réellement été en mesure d’assimiler quoique ce soit, chose que tu regrettais déjà. Mais tu te concentrais sur l’essentiel : ton amie allait bien et malgré le fait que la grande majorité de ses possessions n'étaient désormais que des cendres au sol, il n’y avait rien d’irremplaçable. Que bien de la paperasse qui ne manquerait pas à venir s’empiler sans doute, un processus compliqué, mais tu l’avais rassuré à de nombreuses reprises que tu serais là pour elle, pour tout ce dont elle pouvait avoir besoin jusqu’à ce qu’elle se remette sur pieds. « Ah c’est embêtant. Elle avait beaucoup de trucs? Il y a vraiment rien d’irrécupérable. » Tu secoues malheureusement la tête de gauche à droite. « Tu aurais dû voir l’état des lieux Iz, c’était vraiment triste à voir. » Des images que tu n’oublierais pas de sitôt malheureusement, un mélange de tes possessions et de celles de ton amie détruites par la rage de flammes incontrôlables et d’avoir vu ton amoureux se jeter tête la première dans un tel bordel n'avait certainement pas aider à t’apaiser face à une telle catastrophe. « C’était la première fois que je voyais Isaac dans ses fonctions de pompier, c’était étrange de le voir se jeter dans un feu tête première comme ça. » Étrange et effrayant, et une part de toi ne pouvait qu’être reconnaissante pour le fait qu’être pompier n’était pas son principal métier. Tu te ferais aussi supportrice que possible si c’était le cas, mais tu sens que ton niveau d’anxiété serait bien plus élevé de manière générale.

« C’est vrai qu’à nous deux, si on met nos deux plannings bout à bout, ça laisse pas des masses de temps libre. Mais on s’y fait et finalement, je crois que si j’avais pas le club, je finirai par tourner en rond. » Tu pouvais facilement comprendre. Des années durant, tu avais gardé ton horaire de travail excessif, a enchaîné les projets et les longues journées devant la caméra pour ne pas te retrouver à tourner en rond, justement. Ton rythme de vie était bien différent maintenant que tu avais des enfants, bien plus lent mais tout autant exigeant, et ce que tu trouvais le plus difficile était souvent le manque de conversation et d’interaction avec d’autres adultes, ce qui expliquait en partie pourquoi tu n’étais pas pressée de voir Itziar partir. « C’est pas faux. Je sais pas combien de temps elle va dormir, mais elle a l’air plutôt à l’aise depuis tout à l’heure, aussi étonnant que ça puisse paraître. » « Ça m’a tout l’air que tu n’es pas aussi inexpérimentée avec les enfants que tu ne veux le croire. » que tu l’encourages, en espérant que la prochaine fois qu’elle se retrouve près des petits de ses amis, elle se sentira un peu plus en confiance. De ce que tu vois, Maia semble complètement à l’aise et confortable dans les bras de l’espagnole, ce qui veut dire que d’une façon ou d’une autre, elle a su la mettre en confiance. « On a été coupées court, en effet. Alors, déjà, le club va bientôt célébrer ses un an, le quatorze février, on va faire une soirée spéciale pour célébrer ça. Je t’avoue que j’ai toujours un peu de mal à croire qu’on a réussi à monter un truc comme ça sans expérience, mais je suis vraiment fière de nous. » « Un an, déjà? Wow. C’est super Izzie! » que tu commentes avec enthousiasme. « J’ai pas encore eu l’occasion d’aller y faire un tour, mais Isy m’a dit que l’ambiance était super quand il est allé pour l’ouverture. » Tu peinais encore à réaliser que cela faisait presque un an déjà, le temps filait à toute allure et tu avais parfois peur de passer à côté de certaines expériences, tellement tu te sentais toujours trop occupée par ta famille, ta fille et Jude qui demandaient encore beaucoup d’attention. « J’ai prévu de rentrer à Madrid pour quelques semaines aussi. Pour voir ma mère notamment. J’ai pas mis les pieds là-bas depuis 2017 et je l’ai pas vue depuis autant de temps. » « Oh wow, ce sera de belles retrouvailles. » que tu commentes, n’imaginant pas pouvoir passer autant d’années sans voir tes parents. Tu peinais parfois à gérer une distance d’un vol d’une heure entre tes parents et toi, tu ne pouvais certainement pas imaginer ce que la vie serait si tu devais vivre à l’autre bout du monde. « Tu comptes y aller toute seule ou accompagnée? Je pense me souvenir que tu m’avais mentionné la dernière fois que tu avais quelqu’un dans ta vie, c’est toujours le cas? » que tu lui demandes avec un sourire curieux au coin des lèvres.

Itziar est vraiment désolée pour Penny. Elle n'aurait jamais à qui que ce soit de se retrouver dans ce genre de situation. Qui plus est quelqu'un qu'elle appréciait. Elle n'avait jamais vécu d'incendie et elle s'en considérait chanceuse. Cependant, elle arrivait tout de même à imaginer, à une échelle moindre, sans doute, ce que l'australienne avait pu vivre et voir cet après-midi. Elle n'imaginait pas voir sa moitié se jeter tête baissée dans un appartement en feu, même si l'appartement était le sien. “J'ose même pas imaginer.” Lui répond-elle quand la jeune femme mentionne Isaac. C'était extrêmement noble de sa part de s'engager dans une telle activité. Tout le monde n'avait pas le courage, ni même l'envie de le faire. Cela demandait beaucoup, sur tous les plans. “Ça devait être la double dose de stress quand tu l'as vu non ?” Demande-t-elle. Stress de voir son appartement partir en fumée et le stress de voir son compagnon risquer sa vie. Ou peut-être n'avait-elle pas pensé à ça ? Peut-être que son esprit s'était mis en mode automatique et avait occulté les hypothèses les moins plaisantes pour qu'elle puisse rester rationnelle. “Tu penses quoi d'ailleurs, du fait qu'il soit pompier volontaire ?” s'enquiert-elle ensuite. Elle était curieuse d'avoir l'avis de Penny à ce sujet. Pour Itziar, ça avait tout d'une situation paradoxale et compliquée. Elle pensait à Rose à la place de Isaac. Elle-même à la place de Penny. Elle n'aurait pas le cœur d'empêcher la styliste de poursuivre ses projets, pour autant, ça la boufferait de l'intérieur de savoir que chaque intervention comportait un risque. Elle était donc très intéressée de savoir comment l'actrice gérait tout cela. D'ailleurs, peu importait comment elle arrivait à gérer et à ne pas se faire d'ulcères, l'espagnole l'admirait dans tous les cas.

La conversation devient un peu moins sérieuse, l'attention est à présent portée sur leurs emplois du temps chargés et indirectement sur les enfants. La remarque de Penny fait sourire Itziar. “Oh non, je t'assure que mon expérience est quasi inexistante.” Lui répond-elle en souriant. Elle n'essaye pas de minimiser ses capacités. Elle est réaliste. Elle sait qu'elle ne côtoie quasiment pas d'enfant et qu'elle ne sait pas non plus y faire. Elle a eu un coup de chance aujourd'hui, principalement parce que Jude et Maia ont été adorables et que Penny ne s'était pas absentée si longtemps que ça. “Quoi que là, j'ai gagné quelques heures d'expérience donc on va dire que je progresse un peu. Faudra que je persévère.” Ajoute-t-elle en plaisantant. Car elle ne pouvait pas rester novice toute sa vie. Elle arrivait à un âge où il y avait de plus en plus d'enfants dans son entourage, ses amis commençaient à fonder leur famille. Elle savait aussi que Rose adorait les enfants et qu'elle en voulait un jour. Il fallait donc qu'elle se prépare, qu'elle se familiarise avec ces mini humains qui, contre toute attente, n'avaient rien de diabolique. Ou peut-être qu'elle avait eu de la chance avec les petits de Penny, dans tous les cas, c'était tout à son avantage. “Eh oui ! Un an déjà. Ça passe extrêmement vite. D'autant plus quand je pense à l'époque où ce n'était qu'un projet. Ça me paraissait long avant l'ouverture, mais finalement, pas tant que ça.” Il fallait dire qu'elles avaient fait face à quelques péripéties et contretemps avec Lara avant de pouvoir ouvrir. Même si elles ne s'étaient pas donné de délais, elles avaient vu une potentielle ouverture repoussée à plusieurs reprises. Avant de finalement concrétiser ce projet, il y a bientôt un an. L'occasion pour Itziar de faire une petite pause et de s'accorder un voyage bien mérité à Madrid pour revoir sa famille. Sa mère, principalement, de qui elle est très proche et dont l'absence est sans doute la plus difficile pour elle depuis qu'elle est à Brisbane. “J'ai très hâte je dois bien l'avouer. Ça fait longtemps que j'avais envie de rentrer, mais soit c'était pas le bon moment, soit j'avais pas les moyens.” Là, les astres semblaient s'être alignés et c'était donc le moment le plus opportun pour s'accorder un tel voyage. “J'y vais seule, cette fois-ci. Je suis toujours avec Rose et ça se passe extrêmement bien, mais elle a beaucoup de travail ces temps-ci. Elle pouvait pas se permettre de s'absenter trois semaines, puis elle tenait aussi à ce que je profite seule cette fois-ci comme c'est la première fois que je rentre.” Répond-elle simplement avant d'ajouter. “Ça fait partie de mes projets de la faire venir avec moi la prochaine fois. J'aimerai vraiment lui montrer où j'ai grandi et lui présenter ma famille aussi.” Parce que même si Itziar avait eu l'occasion de présenter Rose à sa mère via Facetime, ce n'était pas pareil qu'en vrai.

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PENNY STRINGER & @ITZIAR CORTÉS DE AGUILAR

« J’ose même pas imaginer. Ça devait être la double dose de stress quand tu l’as vu non? » Tu fais signe que oui de la tête. Évidemment que ça avait été doublement stressant de voir ton loft passé au feu en plus de voir l’homme que tu aimes être en charge de l’éteindre. C’était complètement différent de savoir que c’était le travail de ton amoureux d’agir en tant que pompier volontaire que ce n’était de le voir dans le feu de l’action, littéralement. Tu avais eu les nerfs en boule jusqu’à ce que le feu soit maitrisé et que tu puisses voir de tes yeux qu’il était sain et sauf, et même maintenant, une bonne heure plus tard, tu n’étais pas certaine d’être complètement sereine. « Tu penses quoi d’ailleurs, du fait qu’il soit pompier volontaire? » Un léger soupir s’échappa de tes lèvres alors que tu te concentras momentanément sur les doux traits de ta fille paisiblement endormie dans les bras de ton amie, ressentant le besoin de t’ancrer à quelque chose de doux et serein avant de répondre à cette question. « Je me souviens encore quand il m’a annoncé qu’il avait reçu ses qualifications pour devenir pompier volontaire. On venait à peine de commencer à se voir et je pouvais voir à quel point il était fier de ça et combien ça lui tenait à cœur de faire ça. » Un léger sourire habite tes lèvres alors que tu gardes ton attention sur ta fille. « Et c’est tout ce que je veux pour lui tu sais, qu’il soit heureux et épanoui dans son métier. Mais je te mentirais si je te disais que je suis pas rassurée de savoir qu’il passe plus de temps à l’hôpital dans son rôle d’infirmier qu’à éteindre des incendies. » Tu te sentais mal de simplement le dire, parce que tu savais que ce n’était pas tous les proches du Jensen qui l’avaient soutenu au travers de ces nouveaux acquis, mais tu ne pouvais pas réprimer éternellement comment tu te sentais.

« Oh non, je t’assure que mon expérience est quasi-inexistante. Quoi que là, j’ai gagné quelques heures d’expérience donc on va dire que je progresse un peu. Faudra que je persévère. » Tu étais rassurée d’entendre que Jude et Maia n’avaient pas complètement traumatisée ton amie qui t’avait rendu une immense faveur en acceptant de s’occuper d’eux comme ça à la dernière minute. « Si jamais tu veux continuer de te pratiquer, Maia et Jude sont d’excellents cobayes et on a jamais trop de babysitters. » que tu offres avec un léger rire dans la voix. Honnêtement, vous n’étiez pas à plaindre Isaac et toi. Vous étiez bien entourés et vous aviez plusieurs amis qui se faisaient plaisir de vous prêter mains fortes, à défaut d’avoir de la famille à Brisbane. Les parents d’Isaac n’étaient pas très loin, mais il était plutôt rare qu’ils fassent le déplacement jusqu’à vous, ce que tu trouvais dommage mais que tu ne commentais pas, connaissant les relations toujours légèrement tendues entres Isaac et eux. « Eh oui! Un an déjà! Ça passe extrêmement vite. D’autant plus quand je pense à l’époque où ça n’était qu’un projet. Ça me paraissait long avant l’ouverture, mais finalement pas tant que ça. » Tu pouvais comprendre parfaitement où voulait en venir la jeune femme, le temps ayant souvent l’habitude de remettre les choses en perspective. « Tu as de quoi être très fière Iz, c’est super. » que tu ne peux t’empêcher de répéter. Tu n’as pas la moindre idée du travail qui doit exister derrière un tel business, mais tu sais que pour rester populaire et connaître un bon succès en ville, il faut qu’elle et sa partenaire d’affaire y aient mis du leur et tu ne doutes pas que leurs efforts payent en retour. Tu es heureuse d’entendre toutefois qu’elle ne se noie pas sous le travail et qu’elle compte se permettre un voyage pour retourner à sa terre natale prochainement, quelque chose qu’elle n’a pas fait depuis plusieurs années selon ce qu’elle te dit. « J’ai très hâte je dois bien l’avouer. Ça fait longtemps que j’avais envie de rentrer, mais soit c’était pas le bon moment, soit j’avais pas les moyens. » Des années, c’est long sans voir sa famille donc tu comprends parfaitement son impatience. « J’y vais seule, cette fois-ci. Je suis toujours avec Rose et ça se passe extrêmement bien, mais elle a beaucoup de travail ces temps-ci. Elle pouvait pas se permettre de s’absenter trois semaines, puis elle tenait aussi à ce que je profite seule cette fois-ci comme c’est la première fois que je rentre. Ça fait partie de mes projets de la faire venir avec moi la prochaine fois. J’aimerai vraiment lui montrer où j’ai grandi et lui présenter ma famille aussi. » « Ça me semble pas mal sérieux. Je suis contente pour vous deux. » Tu ne connaissais de la compagne d’Itziar que son prénom, mais il suffit de voir la jeune femme pour savoir qu’elle semblait vraiment heureuse et c’était le plus important à tes yeux. « Qu’est-ce qui te manque le plus de l’Espagne, en dehors de ta famille? » que tu lui demandes curieuse, ne connaissant pas grand-chose sur la culture et les différentes choses à voir ou à faire dans le pays, mais surtout curieuse d’en connaître un peu plus sur ce pays où elle avait grandi et quels souvenirs elle gardait précieusement.

Elle ne serait pas forcément contre le fait de pratiquer un peu avec les enfants. Ca ne pouvait être que bénéfique pour elle et si en plus de cela, elle pouvait donner un coup de main à Penny et Isaac, alors, c’était sans doute une bonne chose. Cependant, elle n’était pas forcément prête à remettre ça tout de suite. Elle avait eu sa dose d’enfants pour un petit moment, en particulier d’enfants à gérer toute seule. C’était beaucoup pour une seule fois. Pour elle en particulier. Elle savait que pour certain, ce n’était rien du tout et aurait même pu être un plaisir. Malgré tout, certains savaient parfaitement y faire avec les petites têtes blondes, ils avaient cette fibre parentale qui leur permettaient de savoir exactement quoi faire avec eux. Ce n’était pas le cas d’Itziar qui avait cherché la facilité pour éviter les pleurs et avait donc déclaré cela une réussite quand elle avait réussi à calmer tout le monde grâce à un écran de télévision. Elle était donc loin d’avoir ça dans la peau. “Je crois que je vais me remettre de mes émotions avant.” Répond-elle en plaisantant avant d’ajouter. “Bien que si je suis préparée la prochaine fois, ça sera sans doute plus facile à appréhender.” Si elle avait le temps de se préparer mentalement, elle aurait également le temps de potasser un peu et de lire deux ou trois trucs pour savoir quoi faire dans les situations les plus courantes. Ce qui lui éviterait peut-être ainsi de devoir recourir à la télévision qui, elle le savait, n’était pas forcément des plus conseillées pour les bambins. Si elle ne savait pas vraiment y faire avec les enfants, ce n’était pas le cas quand il s’agissait de son métier et même si elle avait tout appris sur le tas, elle maîtrisait parfaitement ce qu’elle faisait. Elle était donc fière de parler de son Club, fière de voir où elle en était arrivée. Elle qui était arrivée à Brisbane avec à peine de quoi payer un mois de loyer. Il n’y avait pas de secret. Le travail, le travail et encore le travail, c’était pour elle la clé de la réussite. C’était pour cela qu’elle ne comptait pas ses heures et négligeait parfois ses heures de sommeil. Elle ne savait pas s’arrêter, sauf quand son corps la rappelait à l’ordre et la forçait à le faire. Si elle pouvait, elle vivrait toujours sur quelques heures de sommeil, ayant toujours l’impression de ne pas pouvoir faire tout ce qu’elle voudrait dans une journée. “C’est gentil, merci. J’avoue que j’ai parfois un peu de mal à réaliser qu’on a monté ça de toutes pièces et quand je réalise, je dois dire que je suis plutôt fière. Même si je prends rien pour acquis et touche du bois pour que tout continue de rouler comme ça.” Elle ne pouvait pas savoir de quoi demain serait fait. Le club marchait bien pour l’instant, mais elle se rappelait aussi des débuts difficiles et des mois où le profit n’était pas forcément au rendez-vous. Elle savait que même si pour l’instant tout allait pour le mieux, cela ne voulait pas dire qu’elles étaient à l'abri d’une galère.

Elle avait des projets à côté de ça. Le premier sur sa liste était son voyage en Espagne. L’occasion pour elle de revoir sa famille après cinq ans passés sans les voir. Il n’y avait pas de doute qu’elle comptait emmener Rose avec elle dès que l’occasion se présenterait. La jeune femme avait déjà rencontré sa mère par écran interposé, mais ce n’était pas tout à fait pareil qu’une rencontre en personne. Cela tenait réellement à coeur à Itziar et elle savait que même si ce n’était pas pour tout de suite, c’était quelque chose qu’elle souhaitait faire dans un futur plus ou moins proche. C’était une évidence pour elle, il fallait que les deux femmes les plus importantes dans sa vie se rencontrent. “C’est plutôt sérieux, oui. Étonnamment c’était pas ce que je recherchais, mais c’est comme ça que les choses se sont faites. Le destin a parfois une drôle de façon de faire les choses.” Répond-elle en souriant. Elle n’avait pas cherché cette relation, les choses s’étaient faites naturellement et elle avait suivi le mouvement. Pour le meilleur, bien entendu. Le meilleur, c’était ce qu’elle retenait de l’Espagne aussi, quand elle pensait à ce qui lui manquait le plus, ce n’étaient pas les disputes d’adolescentes ou les relations compliquées qui lui venaient en tête. C’était les souvenirs joyeux, ceux qui la rendait un peu nostalgique qui revenaient en premier. Sa famille aussi, mais ça c’était une évidence, quand on la connaissait un peu. “C’est dur à dire. Le mode de vie est sans doute LA chose qui me manque le plus, même si j’adore ma vie ici et que je me suis habituée à toutes les différences.” Explique-t-elle. “Par exemple, en Espagne tout commence beaucoup plus tard qu’ici, la vie est presque un peu décalée, ça donne presque un côté festif je trouve et ça manque parfois. D’ailleurs c’est sans doute pour ça que j’aime autant bosser dans le monde la nuit.” Ajoute-t-elle. “Un autre gros point c’est la nourriture. Autant j’adore ce qu’il y a à manger ici et que je trouve vraiment mon bonheur que ce soit pour ce qui est healthy ou junk food, autant les spécialités espagnoles me manquent. Malheureusement, il n'y a pas vraiment de resto qui tient la route ici et je ne sais absolument pas cuisiner donc je dois m’en passer.” Elle laisse échapper un rire à la fin de sa phrase car finalement, elle est à moitié responsable de ce problème-là. “Sinon j’ai pas l’impression d’avoir réellement des trucs qui me manquent. Au début ça me manquait pas mal de ne pas parler espagnol car je maitrisais pas l’anglais et donc je rentrais chez moi crevée d’avoir dû me concentrer pour comprendre ce qu’on me racontait, mais c’est passé avec le temps et puis pour le reste, j’ai réussi à créer mes propres habitudes ici qui me manqueraient sans doute si je retournais vivre en Espagne” Car, après tout, elle avait choisi de s’expatrier ici et n’avait pas particulièrement envie de quitter ce pays qu’elle considérait maintenant comme le sien.