| (edge #3) when i'm fucked up, that's the real me |
| | (#)Mer 14 Déc 2022 - 15:17 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price "Tu m’inquiètes, Lai." Le roulement d’yeux de Laila avait atteint les étoiles lorsque le plus jeune de ses frères l’avait pris à part ce soir-là, après qu’elle eut terminé de débarrasser le couvert d’une soirée passée avec sa petite-famille ; et la demande-express de sa cadette à boire autre chose que de l’eau, ça lui avait fait prendre conscience que, sans aucun doute possible, elle consommait beaucoup trop, et pas uniquement par envie. C’était de notoriété publique, qu’elle aimait boire, elle ne s’en cachait de personne, aussi l’égard que Cristobal lui adressa à ce moment-là, il la fit juste camper sur une moue boudeuse qui ne le touchait plus depuis longtemps déjà, même s’il la trouvait sacrément mignonne, sa petite-soeur "Y a souvent des réunions des AA dans l’annexe, derrière l’église." "Je suis pas alcoolique, Cris." avait-elle argué dans un léger rire, ses paumes se levant de part et d’autre de son corps, sa tête marquant une secousse en même temps qu’elle fronçait les sourcils, ses yeux évitant de trouver les siens pour qu’il ne s’aperçoive pas de son trouble "Et je veux pas parler dans ce cadre. J’ai pas envie d’utiliser la religion pour régler mes problèmes." Elle secoua un peu plus la tête, disant un peu plus bas "J’ai pas envie qu’on me force à demander pardon à mon prochain, j’ai eu ma dose." avait-elle concédé finalement tandis qu’elle rassemblait nerveusement ses longs cheveux bruns dans une queue de cheval faite de guingois, ses gestes désordonnées soulignant son mensonge éhonté : elle avait un problème avec la boisson. Cristobal la regarda, attentif, avant de sortir une cigarette de sa poche de poitrine pour l’allumer, prendre une goulée, et la lui tendre. Il prit un instant avant d’ajouter doucement tout en s’appuyant contre la rambarde en bois du perron "Y en a d’autres, des groupes de paroles. Renseigne-toi. Parce que si tu le fais pas, je le ferais pour toi. Tu m’inquiètes." Et il l’avait embrassée sur le front en la laissant à sa cigarette. Putain, putain, putain… c’était ce que lui renvoyèrent ses yeux quand elle tira sur sa cigarette, et que se mordant les lèvres en laissant une autre sorte de poison l’envahir, elle s’était dit qu’elle était foutue.
Elle l’était, et ça pour tout un tas de raisons. Ça faisait plusieurs jours déjà qu’elle avait eu cette conversation avec son frère, et son insistance l’avait faite céder "T’as pas besoin de t’annoncer. Tu vas juste voir comment ça se passe, vu ? Et si on te demande, tu dis que tu viens sous mes conseils." lui avait-il dit au téléphone, ce matin-là. Elle avait laissé la journée passer pour se décider, Laila, et puis en sortant du garage, quand elle s’était surprise à avoir hâte de rejoindre sa voiture pour aller se cuiter dans son bar de prédilection, elle s’était dit merde. Par elle ne savait quelle sorcellerie, elle avait atterri là, à l’adresse qu’il lui avait donné sans savoir si c’était une bonne idée d’entamer ce genre de démarches quand elle ne savait même pas quoi dire pour expliquer le fait qu’elle se mettait dans ce genre d’état plus souvent que nécessaire. Plusieurs coups secs portés au volant de sa coccinelle jaune lui firent réaliser qu’elle était nerveuse, très nerveuse, et il y avait de quoi l’être. Le ballet des intervenants qui passaient devant son pare-brise lui fit se rendre compte qu’il y avait du monde, que ce n’était définitivement pas pour elle — mais si elle n’y allait pas, que ferait-elle ? Elle se retrouverait à boire le même alcool que tous les soirs, et elle rentrerait avec un type différent qui se servirait d’elle autant qu’elle se servirait de lui. Comment se passerait le lendemain ? Exactement de la même manière, au vice près. Putain, putain, putain… elle sortit de sa voiture avant de s’en rendre compte, et s’avança d’un pas traînant jusqu’à la porte qu’elle rejoignit pour d’abord jeter un oeil au travers, pour ensuite la pousser en se référant aux paroles de son frère "T’as pas besoin de t’annoncer." Est-ce qu’elle aurait besoin de participer, elle aussi ? Laila se mordit fort la lèvre, et entra pour s’enfoncer doucement dans la salle réquisitionnée pour les groupes de paroles, et resta à la seconde porte, une arche ouverte, pour se figurer des voix qu’elle entendait se rapprocher au fur et à mesure que ses pas diminuaient ; et elle resta là, en effet, pas uniquement parce qu’elle n’osait pas entrer pétrie de gêne et d’embarras, mais parce que le regard de l’un des participants au loin la fit lever les mains devant elle sans même qu’elle n’y réfléchisse, se constituant prisonnière d’une bêtise qu’elle n’avait pas faite — cette fois en tout cas. Edge comprendrait ce qu’il voudrait en la voyant agir de cette façon, mais avant même qu’il ne la fusille vraiment du regard, ce qu’il avait tous les droits de faire au demeurant, elle ne prétendrait pas le contraire, elle fit un pas en arrière pour se soustraire à sa vue, et sauta sur cette occasion précise pour s’en aller sans demander son reste. C’était juste la bonne excuse qu’il lui fallait pour ne pas suivre les conseils de son frère, et le bruit de ses bottines sur le sol retentissant dans toute la salle, elle sut que son départ ne passerait pas inaperçu. C’était tant pis, elle voulait dégager d’ici.
Dernière édition par Laila Ferrer le Jeu 5 Jan 2023 - 8:31, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 19 Déc 2022 - 21:38 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(abbygifs) ✰ w/ @Laila Ferrer Vous n'êtes pas obligés de vivre ça tout seul, et vous le savez très bien. Les mots de ta thérapeute, pas les tiens, définitivement pas les tiens, parce que tu peux être plus que têtu et ne pas faire ce qu'on te dit, juste pour prouver ton argument. Tout en continuant de croiser les bras sur ta poitrine et de froncer les sourcils. Sauf que tu le sais très bien que ce n'est pas sain comme comportement, que c'est ce genre de schéma qui a failli te faire flancher et que sans Yasmine... tout parait un peu plus bancal. Tu n'aimes pas l'admettre, non, en réalité, tu détestes l'admettre et tu n'as pas envie de mettre une telle pression sur ta partenaire, mais c'est plus facile de rester sobre quand elle est à tes côtés. Tu vois moins les heures passer, tu te poses moins de questions existentielles et il y a bien longtemps que tu n'avais pas considéré t'asseoir dans un bar et juste boire. Le premier est arrivé, pas le second, tu as de la volonté quand tu veux et franchement, c'est épuisant, si épuisant que ce soir-là, tu décides de laisser tomber. De suivre les conseils de tous et de toutes, et même ceux que tu as donné à Finnley, et de ne pas rester tout seul. Tu connais le groupe de parole même si tu ne vas pas t'asseoir dans le local toutes les semaines, tu connais le chemin, tu sais où te garer pour ne pas que l'on raye ta voiture et tu es même venu avec les bras chargés. Du thé glacé fait maison et un plateau de cookies, parce qu'aucun ancien alcoolique, toi y compris, n'a envie de se retrouver les mains vides en faisant des confessions. Autant remplacer la bouteille par quelque chose d'autre et si cela implique de prendre des calories en plus, tant pis pas vrai ? Oui, c'est ce que tu dis en finissant par passer les portes et identifier les visages familiers, il y a des poignées de mains et des formules de politesse échangées. Tu supposes que dans ce cas-là un simple comment est-ce que tu vas est chargé de sens et personne ne peut y répondre en quelques secondes. Vous êtes bien là pour ça et tu finis par déposer tout ce que tu as apporté, prenant une profonde inspiration alors que tu pivotes sur toi-même pour observer tout ce monde et contraster deux choses. Premièrement, ta thérapeute avait raison, il est beaucoup plus facile d'aborder ton problème et de considérer ton addiction dans ce genre d'environnement, tu n'es pas tout seul et si tu n'es pas prêt à juger les gens qui viennent se montrer vulnérables ici, il faut également que tu te comptes dans le lot. Ensuite, une autre chose importante, c'est vraiment Laila et pas son sosie qui vient de passer les portes, et qui est en train de te regarder à l'autre bout de la pièce. Ton regard sombre ne se trompe pas et il suffit que tu clignes des yeux pour la revoir, à essayer et même réussir à poser ses mains sur ton torse nu, à débiter des insultes à ton égard parce que tu aurais juste dû tirer ton coup et ensuite l'oublier... C'est plus fort que toi, quand la jeune femme tourne les talons, n'ayant clairement pas envie de te faire face, tu la suis, un tout autre objectif en tête. Qu'est-ce que Yasmine t'a dit déjà ? Que tu étais doué pour blesser les autres quand tu étais en colère ? Tu ne te bats plus avec tes poings depuis longtemps, ils sont rangés au placard depuis un petit moment, mais tes mots peuvent atteindre les gens plus profondément et quand Laila est concernée, tu en as des choses à lui dire. En commençant à lui dire qu'elle a merdé, que non seulement elle a perdu un ami, vraiment, mais le peu de respect que tu avais pour elle... et surtout, surtout, qu'elle n'a rien à faire dans un endroit comme celui-ci. C'est pour la rédemption, ceux qui veulent allait de l'avant, elle a eu un revirement soudain depuis qu'elle a vomi sur ta voiture ? Please, que tu ne peux t'empêcher de penser alors que l'air du dehors te fouette le visage. C'est trop facile de la repérer elle et sa voiture. La brune va vraiment partir sans avoir entendu ce que tu avais à dire, tu accélères l'allure et avec sûrement trop de force, tant pis, tu fermes la porte qu'elle venait d'ouvrir. "Han tu partais ? Tu nous quittes déjà ? C'est dommage, quelqu'un avec ton expérience..." Le ton se veut léger, il ne l'est pas, de même que ton sourire hypocrite à souhait qui disparait l'instant suivant alors que tu lui lances un regard des plus assassins. Oui, tu es en colère et ça n'a absolument rien à voir avec Yasmine, si tu as merdé sur ce point-là tu en es responsable, mais il est grand temps que quelqu'un fasse comprendre à Laila que ses actions ont des conséquences. Elle a peut-être des allures de sainte nitouche, mais elle n'en est pas une. "Tu pourrais prendre la parole pendant des heures et je suis certain qu’on n’aurait même pas fait le tour des pires choses que tu as fait à cause de l'alcool." N'est-ce pas ? Là encore, tu te moques bien de ce qu'elle à dire dans le fond et tu continues sur ta lancée. "Une excuse si facile on le sait tous les deux..." Elle n'imagine même pas à quel point, non, voilà ce que tu penses alors que tu croises les bras sur ta poitrine, tu t'appuies également contre son véhicule, signe sans équivoque qu'elle ne pourra aller nulle part sans te forcer à bouger. "Sinon, comment ça va depuis la dernière fois miss Ferrer, hmm ? Non parce que je suis curieux de savoir comment tu vas justifier ton comportement ou le fait que tu te sois barrée comme une voleuse au réveil... J'ai toujours la facture pour le nettoyage de ma voiture au fait, je l'envoie directement chez toi ou...?" Et vraiment, tu n'as jamais été aussi hilarant tu le sais. |
| | | | (#)Dim 25 Déc 2022 - 10:08 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price Laila laissa Edge refermer la portière de sa voiture uniquement parce qu’elle savait qu’elle ne pouvait que le laisser réussir à marquer son point. Néanmoins, elle ne s’empêcha pas de l’insulter dans sa tête. Un léger mouvement de recul la faisant battre très furtivement en retraite, son regard se fit aussi noir que le sien quand il se posa sur lui et qu’elle le regarda se comporter comme le prototype de son genre. De bas en haut, elle le toisa. Donneur de leçon, égomaniaque et pédant comme s’il avait inventé le fil à couper le beurre, elle se demandait ce qu’elle avait pu lui trouver à l’époque, si ce n’était qu’il en avait une qui valait le tour de manège "C’est vrai que t’es ici pour faire le touriste et tresser des cheveux, toi." Saint Edgerton, à diffuser la bonne parole comme le dernier des hypocrites "Pense ce que tu veux de moi si ça t’aide à accepter qui t’es en contrepartie." Sale connard, qu’elle rajouta dans sa tête, ne se démontant pas puisque, malgré sa carrure et sa grosse voix, Edge représentait à peu près tout ce que Laila ne craignait pas. C’était que de l’esbroufe, ces types-là, du genre à rouler des mécaniques pour aller chialer dans les bras de leur mère quand ils se faisaient briser le coeur par la première venue. Qui plus est, elle avait reçu assez de trempes par son propre père, entre autre, pour ne plus en être effrayée aujourd’hui quand elle les sentait poindre, s’estimant sans doute plus virile que lui là, beaucoup trop occupé à déblatérer un discours tout en croyant qu’il allait l’impressionner qu’à paraître crédible quand il savait qu’elle l’avait entendu gémir comme un lionceau en apprentissage dans son oreille. Que croyait-il, qu’en faisant le malin elle se rembrunirait, enfoncerait sa tête dans ses épaules et lui dirait oui, monsieur ? Qu’il aille se faire foutre, lui aussi.
Pourtant, elle lui devait des explications, des excuses. Sauf que, premièrement, elle n’était pas venue pour ça, et deuxièmement, elle avait évité de s’attarder sur l’élaboration d’un discours de ce genre depuis qu'il s’était passé ce qu'il s’était passé. Laila, elle n’était pas du genre courageuse, quand bien même ses erreurs elle les assumait sans broncher, il y en avait certaines qu’elle préférait reléguer à la dernière place de sa trop longue liste. Elle avait fait une connerie pourtant, elle le savait tout aussi bien que ce soir-là, elle n’avait pas compris l’enchaînement des choses. Elle savait seulement que son comportement avait été abject, et que dans d’autres circonstances, notamment si la copine du jeune homme qui lui faisait face désormais n’étaient pas intervenue, elle aurait fini par partir et se faire du mal. Peu aurait importé la façon, mais la culpabilité, c’était le genre de sentiment qui vous forçait à pencher vers les extrêmes sans se soucier d’autre chose que de suinter ce qui vous empoisonne. Alors elle aurait probablement évacué sa frustration avec un type louche rencontré dans son bar favori, elle aurait probablement fait autre chose pour s’en donner les moyens, de supporter sa culpabilité… elle n’avait pas eu le loisir de savoir ce qui aurait pu se passer, s’étant réveillée dans une chambre silencieuse, un drap remonté jusqu’à son menton — et le souvenir brouillon d’insultes et de gestes qui l’avait finalement prendre la poudre d’escampette sans demander son reste, pas certaine que l’idée soit lumineuse d’envisager un petit-déjeuner avec les maîtres de maison. "Qu’est-ce que ça peut te foutre, t’as pas mieux à faire ?" lui fit-elle quand il lui demanda comment elle allait rien uniquement pour tourner le tout en dérision. Ça aurait été si simple de lui dire qu’elle était désolée, de battre en retraite pour de bon et de lui promettre de ne plus jamais empiéter sur son territoire, mais s’il y avait une chose qui stimulait Laila encore plus que l’alcool qu’elle s’enfilait comme des biberons de lait, c’était sa propension à jouer avec les limites et à venir geindre quand elle se mangeait un revers dans la gueule ; et dans un coin reculé de sa psyché, celui où se fomentaient fantasmes et idées estampillées du sceau du vice, elle aurait adoré qu’il vienne la trouver pour régler ses comptes. Alors que le destin ne jouait jamais vraiment en saveur, la rendant aussi poissarde qu’elle était incapable de savoir pourquoi cette putain de malédiction lui avait été assignée à la naissance, cette fois-là, il lui facilitait la tache en mettant la fierté du jeune homme sur son chemin — celle qui le forçait à la suivre alors qu’elle s’enfuyait, alors aussi qu'il était assez en colère contre elle pour s’adresser à elle comme il le faisait désormais, avec si peu de respect que ça ne l’atteignait même pas parce qu’ils n’avaient jamais rien été l’un pour l’autre. Se calquant sur la position qu’il avait empruntée, les bras croisés sur sa poitrine, Laila les serra suffisamment fort pour sentir son coeur battre à tout rompre à l’intérieur quand elle lui répondit "Je sais pas, dans le peu de bon sens que j’ai, je me suis dit que c’était sans doute pas une bonne idée de me mettre aux fourneaux pour préparer un petit-déj à ta copine qui dormait sur le canapé quand je me suis barrée. La nuit a été mouvementée, hmm ?" Son regard, il se raffermit dans celui d’Edge, et son sourcil se arqua pour la rendre plus belle qu’elle ne l’était déjà, la provocation lui seyant assez bien pour creuser les ombres de son visage anguleux, le brun profond de ses longs cheveux la rendant ténébreuse sans en avoir l’air. Putain, ta gueule, Lali, qu’elle s’entendit penser, seulement ça ne l’empêcha pas d’ajouter sur le même ton "Elle va bien au fait ? Yasmine, je crois ?" lui demanda-t-elle en continuant sa provocation, son regard se fichant pour de bon dans celui d’Edge avec une détermination agressive pour lui faire passer l’envie de croire qu’il ressortirait vainqueur de ce petit duel qu’il lui imposait. C’était de bonne guerre, elle ne le niait pas, et elle n’était pas préparée, mais elle avait déjà perdue beaucoup de sa dignité, et elle entendait bien garder le peu qu’il lui restait pour ne pas le laisser abuser d’une situation qui n’était simple pour personne. Doucement, un sourire carnassier remonta sa pommette tandis qu’elle continuait à le fixer, et plus forte qu’elle, sa réplique s’échappa de ses lèvres dans un murmure presque lascif "J’ai pas peur de toi."
Dernière édition par Laila Ferrer le Jeu 5 Jan 2023 - 8:34, édité 2 fois |
| | | | (#)Ven 30 Déc 2022 - 14:02 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(abbygifs) ✰ w/ @Laila Ferrer "Honnêtement ? Non." C'est ta réponse quand la brune te demande si tu n'as pas mieux à faire de ton temps. Une remarque plus que valide de la mécanicienne, il faudrait que tu apprennes à lâcher prise, véritablement pour le coup, à ne pas être aussi rancunier ou en colère. Vraiment, tu y travailles, sauf que Laila ne mérite pas les efforts, elle ne mérite pas la meilleure version de toi, ce n'était pas ce qu'elle était venue chercher ce soir-là. Alors elle n'aura pas le droit à cela aujourd'hui. Parce que oui, plus que la colère, tu lui en veux à la mécanicienne, probablement pour des raisons qui échapperont à beaucoup et à tous ceux qui ne connaissent pas la nature de votre relation. Tu n'es même pas déçu par son comportement, c'est du Laila tout craché et franchement, si elle t'avait raconté l'anecdote en changeant l'huile de moteur de ta voiture, à propos d'un autre mec qu'elle aurait dérangé chez lui, et que sa copine a fini par rappliquer après quelques minutes ? Oui, vraiment, tu aurais éclaté de rire, avant de la qualifier de véritable menace et passer à autre chose. Et tu le sais, aux yeux de Laila, tu n'as rien de spécial, tu as juste été la distraction du moment, celui qui était là pour lui gratter le dos et satisfaire un besoin plus que basique. Sauf que tu pensais qu'il y avait un semblant de compréhension entre vous, une sorte de respect mutuel et tacite qui te garantissait d'être à l'abri de ses frasques et de sa vie chaotique. Parce que tu ne gravites plus dans le chaos et, tu le lui as dit, tu es passé à autre chose, tu es rangé. Non, tu n'as jamais prétendu être mieux qu'elle, avoir mûri ou grandi, ou une connerie du genre qu'on pourrait trouver sur une carte pour motiver quelqu'un, tu es juste passé à autre chose. Pas elle, et tu n'as jamais jugé la brune pour cela. C'est à cause de Laila que tout ça a changé. "Du bon sens ? Tu vas me faire croire qu'il t'en reste encore, ouais, non je ne suis pas convaincu." Que tu laisses échapper entre des dents serrées et tu la regardes croiser les bras et te faire face, comme quelqu'un qui serait capable de te comprendre et de répliquer aussi fort que toi. Qu'elle essaye, ce n'est pas comme si la brune pouvait t'atteindre ou qu'elle avait la moindre arme dans son arsenal. "Tu crois qu'il va se passer quoi madame la dure à cuire ? Ouais, je meurs d'envie de t'en coller une, mais je ne vais pas le faire, contrairement à toi, j'ai de l'amour propre." Alors quoi ? Tu n'es pas censé le dire ? Sûrement que non, tu n'en es pas fier mais quelque chose te dit que ce serait la meilleure façon de faire disparaître son air suffisant et lui faire perdre ses mots. Pour qu'elle se la boucle tout simplement et cesse de croire que c'est juste une soirée normale. Rien de tout ça n'est normal, elle le réalise cette idiote ou pas ? "Et oui, c'est Yasmine, celle qui t'a tenue les cheveux alors que tu rendais le contenu de ton estomac sur ma voiture et dans ma salle de bain, celle qui s'est occupée de toi alors que t'étais à peine consciente et qui s'est assurée que tu aurais une autre occasion de m'insulter et de jouer les connes." A quel point elle se souvient de cette soirée au fait ? Vu tout l'alcool qu'elle semblait avoir dans le nez et qu'elle a aussi rendu... à quel point tout est flou du point du vue de Laila ? Pour toi, tout est clair, tu vois tout sous un autre angle depuis que tu es sobre, et là tout de suite, en plus de la colère, la brune t'inspire du dégoût profond. Parce que tu pensais naïvement qu'elle avait une limite, un sens de préservation pour ne pas abuser, ne pas te provoquer comme elle est en train de faire ou pour ne pas tendre l'autre joue, comme elle le fait là tout de suite en t'assurant qu'elle n'a pas peur. Tu prends une profonde inspiration, tu fais un pas vers elle bien malgré toi et tu t'arrêtes à seulement quelques centimètres d'elle. Tu résistes avec le peu de force que tu as à l'envie de poser tes mains sur ses épaules et de véritablement la secouer. Parce que tu n'es pas la pire chose dans la nature, et le fait de savoir se relever à chaque fois ne fait pas d'elle quelqu'un de fort ou d'exceptionnel. Elle sait juste survivre et c'est tout, là, tu parles d'expérience, vivre véritablement, avec les conséquences de ses actes est le véritable défi, vraiment. "C'est bien que tu te souviennes de son prénom, parce que sans elle tu aurais fini dans un sale état, dieu ne sait où, alors tu m'excuseras si la pilule est un peu difficile avaler et que te voir ici, c'est trop." Ici, dans un endroit pour ceux qui sont prêts à faire des efforts, à aller mieux et à reprendre sur de bonnes bases. Son attitude actuelle est bien une preuve que ce n'est pas ce que Laila recherche. Et tu refuses, catégoriquement en plus, que la mécanicienne se mette en tête de berner quelques idiots, d'avoir un pardon éphémère pour repartir faire plus de conneries. Vraiment, ce serait beaucoup trop facile et si elle doit trimer, alors tant pis. "Tu ne méritais pas sa gentillesse." Tu appuies bien sur chacun des mots de ta phrase, tandis que son index vient se poser sur le haut de sa poitrine, juste en dessous de sa clavicule. "J'espère que la sale égoïste que tu es s'en rend bien compte."
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| | | | (#)Jeu 5 Jan 2023 - 10:41 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price "Hey, crois pas que parce que tu m’as sautée, ça fait de toi un expert de la personne que je suis. Tu me connais pas." cingla-t-elle, gardant les bras croisés sur sa poitrine en le regardant se comporter comme le roi des vertueux. Ses sourcils se froncèrent très brièvement, et sa jolie petite tête s’inclina sur le côté, son regard de princesse Disney, bordés de rien d’autres que de longs cils épais, se déportant légèrement vers le bâtiment qui se trouvait derrière eux, occupés par des dizaines de gens comme eux ; amochés et confondus par leurs erreurs au point d’avoir besoin d’en discuter avec des inconnus. Un sourire goguenard remonta l’une de ses pommettes, et sa voix se fit murmure lorsqu’elle reprit, ses yeux retrouvant les siens sans qu’elle ne se sente mal de les affronter bien au contraire "Et oublie pas où tu te trouves. Tes leçons de morale à propos de mon bon sens, tu peux te les fourrer là où je pense." Bien profond même, histoire de lui donner une bonne leçon "Tu m’en colles pas une parce que t’as peur de l’image que ça donnerait de toi à ceux à qui t’essaies de croire que t’es un type bien." l’interrompit-elle avec un très léger rire expulsé par les narines "Me parle pas d’amour propre quand tu me cours après pour me cracher ton discours à la gueule alors que t’aurais juste pu me laisser filer. T’avais envie de me parler, c’était juste la bonne occasion de le faire — et c’est moi l’hypocrite, tu te fous de ma gueule ?" lui demanda-t-elle, mimant l’incompréhension. Franchement, pour qui il se prenait ? Elle avait fait une erreur, elle n’était pas à sa première, mais elle avait assez de jugeote pour ne pas aller au devant des problèmes lorsqu’elle pouvait l’éviter. Lui, il n’avait fait que croiser son regard, et il avait jugé que c’était l’idée du siècle de quitter ses responsabilités du jour pour venir quoi, l’abreuver de tout ce qu’il pensait d’elle dans le but de se sentir mieux ? C’était d’une hypocrisie qu’elle reconnaissait bien là, lui qui avait toujours mis un point d’honneur à se trouver plus digne de sa condition d’homme en se disant bien élevé et vertueux, pointant du doigt ceux qui traitaient mal les femmes qu’ils ramenaient chez elle ; il était correct uniquement parce qu’il ne cachait pas ses intentions, mais au-delà de ça, Edge n’était rien de moins qu’un homme comme les autres.
Le seul vrai regret qu’elle nourrissait, c’était de s’en être prise à la jeune femme qui avait pris le relais auprès d’elle cette soirée-là. C’était une question de mauvais timing, et encore, elle ne le considérait pas comme telle parce qu’effectivement, sans elle, la suite des évènements aurait sans aucun doute été plus dramatique que ça l’avait été. Pour elle du moins, elle se doutait que la nuit n’avait pas eu la même saveur pour Edge et Yasmine, encore qu’elle ne préférait pas s’y appesantir, le sentiment de culpabilité n’étant pas un sentiment qu’elle aimait ressentir et traiter. "T’aurais juste pu faire comme si tu m’avais pas vu, joue pas à celui qui sait pas se retenir, Edge." lui rétorqua-t-elle en affrontant son regard, perdant un peu d’aplomb dans la manoeuvre parce qu’au-delà de ça, Laila n’avait en vérité pas assez de caractère pour faire sa mauvaise tête, surtout quand elle était sobre. Mais la colère était un bon moteur, ça stimulait quelque chose en elle qu’elle ne repousserait pas sous le prétexte qu’elle était dans ses torts ; et parce qu’il ne lâchait pas prise, continuant son laïus en se prenant pour son père, elle retrouva rapidement un peu de volonté à s’opposer à ses paroles, se redressant doucement contre la carrosserie de sa voiture pour laisser poindre un nouveau sourire en coin lorsqu’il lui dit qu’il ne méritait pas la gentillesse de Yasmine. Laila décroisa les bras, les laissant baller le long de son corps pour le fixer "Parce que toi, tu la mérites peut-être ? Arrête un peu tes conneries." Un prêté pour un rendu, c’était comme ça qu’elle voyait les choses, Laila "C’est pas elle que t’as trompé y a des années de ça ? Ouais, pas de bol, je m’en souviens." Les hommes étaient des petites créatures dociles quand ils avaient la certitude de pouvoir se perdre dans les courbes harmonieuses d’une femme comme elle. S’il ne lui avait pas fait de confidences à proprement parler, Edge était du genre bavard néanmoins, et Laila était curieuse. Un échange de bons procédés dans lequel ils avaient trouvé leur compte, et qui se retournait désormais contre le jeune homme qu’elle regarda avec la même lueur dans le regard — celle du défi, et de la mauvaise foi aussi, parce qu'il était là pour quoi au juste ? Lui arracher des excuses ? Il pouvait toujours brasser tout l’air qu’il voulait pour qu’elle lui en présente dans ces conditions.
Dernière édition par Laila Ferrer le Lun 16 Jan 2023 - 10:44, édité 2 fois |
| | | | (#)Mer 11 Jan 2023 - 15:24 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(abbygifs) ✰ w/ @Laila Ferrer C'était quoi déjà ton idée brillante en décidant de suivre Laila ? Tu n'en sais rien, il n'y avait pas vraiment de plan d'action, rien de défini, de calculé ou même de réfléchi, encore une fois, tu t'es laissé guider par la pire part de toi-même et encore une fois, tu vas le regretter. Est-ce le cas cependant ? La brune en face de toi à beau ne t'inspirer que des émotions négatives et rendre aussi bien que tu donnes, tu ne peux pas regretter d'être là. Laila mérite la vérité, mérite qu'on la secoue autant verbalement que physiquement. Si c'est la dernière conversation que vous devez avoir, elle et toi, autant faire ça bien et autant lui dire tout ce que tu as sur le cœur, et même si cela t'irrite qu'elle arrive à t'énerver autant justement, que le peu de contrôle que tu avais encore semble avoir totalement disparu. Tu finis par avoir un mouvement de recul parce que tu sais que tu es trop proche, fronçant les sourcils face à ce qu'elle avance, pas du tout surpris quand Laila t'insulte en retour et voyant presque rouge quand elle mentionne Yasmine. Oui, il s'agit de la même Yasmine que tu as trompée, est-ce qu'elle veut une médaille parce qu'elle a réussi à s'en souvenir ? Au final, tout ça, ça ne regarde que Yasmine et toi et c'était très certainement une erreur de ramener ta partenaire dans la conversation, tu le sais, tu le vois maintenant. Tu prends une profonde inspiration, très certainement pour que ton poing droit qui est déjà serré ne s'abatte pas sur Laila ou même sur son véhicule... Ce serait une tragédie vraiment, et ça ne ferait prouver à la brune que oui, tu es celui qui ne sait pas se retenir. "Ne pense pas que je suis juste là, juste parce que je suis en colère contre toi ou que je suis le mec impulsif qui ne sait pas se tenir hein, je connais mes défauts et contrairement à certains, je n'essaye pas de prétendre quand ça m'arrange pour aller faire mes coups de pute en douce." Que tu marmonnes le plus lentement du monde, parce que Laila ne sait rien de toi en dehors des informations que tu lui as données au compte-goutte et ce que vous avez pu partager. Cela a toujours été purement physique, que de la surface, quelque chose d'éphémère qui s'est terminé aussitôt que ça a commencé, parce que ce n'était qu'une erreur de plus, qui t'a tiré vers le fond et ça, tu as su l'admettre. Sauf que tu n'as jamais été aussi cruel et odieux que la jeune femme en face de toi, et est-ce qu'elle peut te dire qu'elle en a fait de même ? Certainement pas, donc vraiment, c'est ridicule que ce soit elle qui tente de mordre et d'aboyer plus fort que toi. Complètement risible qu'elle essaye de se tenir droite et de te faire culpabiliser. Tu la vois plus clairement maintenant qu'il y a quelques années, quand vous vous êtes rencontrés au détour d'un verre et que vous vous êtes apprivoisés sous les draps. Laila est perdue, ça ne fait aucun doute, elle le masque sous un cynisme latent et toujours autant d'alcool, ce n'est même pas drôle, c'est juste tragique et tout ce que ça t'inspire là tout de suite, c'est un haussement d'épaules. "Je ne suis pas un type bien, tu le sais, je le sais, elle le sait, c'est ça que tu voulais entendre Laila ? T'es contente maintenant ?" Tu n'as jamais prétendu le contraire, et définitivement pas devant Laila, tu ne lui as jamais fait de promesse et encore heureux, parce que cela se serait fini dans une série de cris beaucoup plus importante, ça, même toi tu peux le voir. "Je me fiche de ce que tu penses de moi et de toutes les mauvaises choses qui pourraient m'arriver parce que je suis en train de te parler." Le pire est déjà arrivé, que tu penses ensuite, et ce sont tes propres mots qui ont repoussé Yasmine très loin de toi, parce que tu as été blessé et que tu es un idiot fini.
"J'avais déjà prévu de venir te parler et te dire à quel point t'as pas été correcte cette nuit-là, et ce n'est pas qu'à propos de Yasmine, mais de toi et moi." Tu appuies ton propos en faisant passer ton index entre Laila et toi, plus que déterminé à clarifier la situation. Tu n'es pas là parce que ton ego est blessé, tu n'es pas là pour lui rendre ses coups, tu n'es même pas là pour tenter d'avoir le dernier mot. Tu es là, parce qu'elle n'a pas l'alcool pour se cacher, parce que Laila n'a absolument aucun endroit où se cacher justement et que tu comptes bien lui faire savoir à quel point tu n'as pas digéré cette nuit-là, et même pas pour les raisons qu'elle croie. "Parce que ce n'était pas drôle, ce n'était pas mignon, et j'ai beau eu te dire non et explicitement à plusieurs reprises, t'as pas compris le message... Jusqu'où tu serais allée si tu n'avais pas été rattrapée par le reste?" Si elle n'avait pas été rattrapée par l'alcool, si Yasmine n'était pas apparue, à quel point elle aurait forcé les choses ? Oui, Laila pourrait te répliquer qu'il n'y a aucun monde où elle aurait pu avoir l'ascendant sur toi, pas physiquement en tout cas, mais ce n'est pas ça le propos. Lui dire non une seule et unique fois aurait dû suffire en fait, c'est tout, tu ne devrais même pas avoir à lui expliquer cela. "Tu réalises à quel point ça aurait été glauque si les rôles étaient inversés ?" Est-ce que vous seriez juste en train d'avoir une simple conversation sur un parking ou non ? Tu connais la réponse à cette question, et tu sais que si les rôles avaient été inversés, justement, Laila aussi, elle aurait détesté sentir tes mains à toi sur sa peau à elle et pourtant, c'est ce qui a fini par arriver. "Cela aurait été tout de suite moins marrant si j'étais celui qui était rentré chez toi sans ta permission, si j'avais commencé prendre mes aises chez toi sans que tu ne m'y autorises... Et si j'avais commencé à te toucher sans ton accord..." Plus que tout, tu es écoeuré par tes propres mots et le regard que tu lui lances la seconde suivante est lourd. "Tu sais quoi, peut-être que tu t'en fous, mais pas moi... et ouais, c'est con à dire, mais... Je pensais que tu avais des limites."
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| | | | (#)Lun 16 Jan 2023 - 11:33 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(abbygifs) ✰ w/ @Laila Ferrer "Fais pas le caïd, t’es pas crédible, Edge." lui décocha Laila en l’entendant reprendre à sa suite, un sourire en coin remontant sa pommette du même côté, le regard fiché dans le sien avec la ferme intention de ne pas se laisser heurter par les paroles dont il l’abreuvait. Elle savait qu’il avait une bonne descente en la matière, mais il se méprenait s’il croyait que ça la toucherait de l’entendre l’insulter. C’était la force des femmes qui l’avaient déjà été, de ne pas se laisser atteindre davantage quand on les descendait plus bas que terre. Elle n’avait déjà pas confiance en elle, Laila, elle n’attendait pas que les autres la considère autrement, et il fallait qu’il l’enregistre. Ce n’était pas son approbation qu’elle avait voulu lui arracher la dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était autre chose de moins important à ses yeux. En l’occurence, la certitude de passer un bon moment en sa compagnie, quand bien même il n’était plus disponible, et ça s’arrêtait là, il ne fallait pas creuser plus profond que ça. En tout cas, elle ne le laisserait pas le faire pour qu’il tire son épingle du jeu en prétendant être meilleur qu’elle l’était : il ne l’était pas, il avait juste appris à vivre avec et à cesser de vouloir se détruire pour ça. "Ouais, je le suis, parce que ma vie tourne autour de toi et de la tienne." La tête se secouant, elle se demanda s’il croyait vraiment à ses conneries avec, sur le visage, toujours un petit rictus narquois qu’elle lui réservait exclusivement "Qu’est-ce que tu crois ? Que je suis revenue vers toi parce que j’en ai quelque chose à foutre de toi ? T’es le seul numéro que j’ai gardé parce que t’es client au garage, alors en tire pas des conclusions qui te font bander, tu vas être déçu." Elle aussi, elle pouvait être insultante, elle l’avait déjà prouvé à de maintes reprises. Le tout petit rire qu’elle laissa filer juste après, Laila, il était là uniquement pour souligner le culot qu’il avait de la rendre responsable de ses problèmes récents — de façon détournée seulement, mais la perche était tendue pour être saisie, non ? "Bien sûr. Tu m’as attendu pour ruiner tes chances de vivre une vie moins pourrie, c’est moi et ma paire de jambes qui ont mis le feu aux poudres. C’est comment, hm ? De vivre avec l’idée que c’est toujours la faute des autres ?" Une question rhétorique à laquelle elle n’attendait donc pas de réponse.
La seule chose qui la fit flancher dans sa détermination à ne pas laisser impressionner par la colère du jeune homme, ce fût ce qu’il ajouta ensuite. Elle le savait, qu’elle n’avait pas été correcte, et ce pour des tas de raisons. Ça ne lui ressemblait pas, de dépasser cette limite qu’elle s’était toujours imposée pour vivre une vie intime saine et tranquille. Cette nuit-là, elle avait bafoué ça, et pas uniquement parce qu’elle était soule. Ça avait été une tentative désespérée de le faire flancher, elle qui croyait qu’elle n’aurait eu qu’à battre des cils pour le convaincre de renouer avec leurs vieilles habitudes. Aujourd’hui, elle se retrouvait à la place de ceux qu’on retrouvait en thread sur les réseaux sociaux, à la différence qu’elle ne se cacherait pas derrière des excuses pour expliquer son erreur monumentale. Elle prit une très profonde inspiration, le pointant du doigt en même temps lorsqu’elle réalisa qu’il lui prêtait des justifications qu’elle n’avait pas eu à ce moment-là "J’ai jamais prétendu que c’était drôle et mignon, essaye pas de tordre ma façon de penser pour me rendre davantage coupable." Son regard passant d’un oeil à l’autre d’Edge, elle continua sur sa lancée "Je sais que je le suis, c’est déjà assez pénible comme ça pour que tu veuilles en plus de ça m’imputer des fausses excuses pour expliquer que je me suis comportée comme une merde." Une phrase beaucoup trop longue pour se placer de son côté, cette fois-ci "Ouais, je le réalise. Pourquoi tu crois que je suis là, parce que ça me fait kiffer de parler névroses avec des inconnus ?" De nouveau, elle secoua la tête, détournant le regard de celui d’Edge pour le poser sur un point au hasard pendant qu’il poursuivait son initiative de lui faire rentrer dans la tête qu’elle avait eu tort de se comporter de cette manière. Et des larmes lui montèrent aux yeux, la colère qu’elle ressentait à sa propre encontre se manifestant soudain quand, ses mains se levant devant elle pour marquer le dégoût qu’elle s'inspirait à elle-même, elle lui fit avec virulence "JE LE SAIS, D’ACCORD ?" Que c’était mal, que si les rôles avaient été inversés, elle n’aurait pas mis bien longtemps avant de se pointer au premier commissariat sur sa route pour le désigner coupable du délit qu'il avait commis. Marquant un temps, sa respiration devenant bruyante quand elle se mit à haleter très brièvement, ses yeux valdinguèrent de nouveau d’un oeil à l’autre d’Edge et devinrent officiellement flou lorsqu’elle rebondit sur ce qu’il ajouta, sa voix se brisant juste un peu en même temps "J’ai pas de limites, c’est ça que tu veux que je te dise ?" Elle soutint son regard cette fois, quand bien même le sien était embué "Que je suis le genre à sauter en m’attendant à ce qu’on saute avec moi ? C’est le cas, tu te sens mieux que je te le dise comme ça, ou t’as encore besoin que je te fasse comprendre à quel point je suis irrécupérable et mauvaise ?"
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| | | | (#)Jeu 19 Jan 2023 - 11:41 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(abbygifs) ✰ w/ @Laila Ferrer Il y a quelque chose de plus amer que la colère et l’amertume dans ta façon de te tenir, dans ton regard, encore plus sombre que d’habitude, qui est posé sur Laila. Cela est une bonne chose que Yasmine ne soit pas là justement, parce qu’elle a eu raison sur toute la ligne, tu sais très bien te défendre et ce n’est pas parce que tu as rangé tes poings que tu restes sans armes et sans moyen de repousser les gens le plus loin possible. Le souci quand on est aussi doués pour lire les gens que toi, c’est que les failles sont visibles d’un simple coup d’œil, et tu peux glisser tes doigts dedans et regarder la personne en face de toi se briser en mille morceaux. Tu te sentirais désolé de faire subir ça à quelqu’un d’autre, véritablement, tu aurais déjà fait demi-tour, parce que tu ne veux plus être ce type-là, tu ne veux plus être celui qui se laisse dominer par sa colère et uniquement par cela... Pas avec Laila, pas quand vous êtes concernés, oui, tu avais besoin de vider ton sac et de la mettre au pied du mur, de l’acculer comme elle l’a fait ce soir-là. Alors quoi ? Un œil pour un œil, tu n’es pas religieux, non, en réalité, tu ne l’as jamais été et pourtant, ce genre de justice ... Te parait juste justement. Et tu sens que tu as touché la corde sensible, que Laila peut voir que de vous deux, c’est toi qui as raison, tu le vois quand elle respire fort, quand elle te pointe du doigt. Toi, qui la pousse à être confrontée à tout ça, sans le déni habituel, sans l’alcool, sans armure, sans absolument rien. Bienvenue dans mon monde, que tu ne peux t’empêcher de penser amèrement face à elle. Laila le sait, elle le réalise, tu as envie de lui demander si c’est vraiment le cas, quand sa prochaine phrase te fait froncer les sourcils. Être ici ce n’est pas la solution magique à tous ses problèmes, tu espères bien que la brune le réalise cela. “Je ne sais honnêtement pas pourquoi tu es là, mais quelque chose me dit que quelqu’un se soucie encore assez de toi pour te pou...” Tu ne vois pas dans quelles circonstances elle aurait ouvert les yeux toute seule, tu ne vois pas Laila comme ça depuis très longtemps, encore moins pour penser qu’elle est capable de faire la part des choses. Sauf que tu ne finis ta phrase, tu ne peux pas, tu es pris de court par son intonation et quand elle élève la voix. Il y a une pause juste là, après l’éclat de Laila, c’est assez pour que tu vois à quel point elle a conscience de tout, qu’elle n’aime pas forcément le chemin qu’elle a pris, qu’elle le déteste en réalité. Elle te le confirme la seconde suivante et... vraiment, les circonstances auraient pu être différentes. Si la brune n’était pas apparue sur le pas de ta porte ce soir-là, si tu avais simplement croisé Laila ce soir ici, tu aurais pu lui poser la question, l’écouter, l’aiguiller, lui dire qu’il n’est jamais trop tard pour revenir en arrière. Oui, elle est son pire juge, mais tout le monde a le droit à une autre chance, peu importe si c’est la deuxième, la dixième, peu importe, comment tu le sais ? Tu es passé par là. Tu es plus proche de la jeune femme dans la présente que toutes ces fois où vous n’avez pas parlé justement, plus proche d'elle que jamais et c’est tellement stupide et ridicule que oui, un sourire mauvais passe sur ton visage. Sans saveur, parce que tu pourrais aider, lui tendre la main, mais tu ne vas pas le faire. Que quelqu’un d’autre lui donne sa seconde chance. “C’est tout ce que je voulais entendre en fait, Laila.” Que tu te retrouves à marmonner, voyant les larmes qu’il y a toujours dans ses prunelles à elle. “Je ne vais pas te faire de grands discours sur le pardon et sur la sobriété, t’as pas envie d’écouter et je n'ai pas envie de perdre encore plus mon temps.” Et elle ne le mérite pas, la blessure est trop profonde, plus que ton ego brisé, il y a encore trop de choses qui te dérangent à propos de cette soirée, à propos de Laila. Qui ne s’est toujours pas excusée, tu supposes que tu as assez fait de dégâts pour un soir ? Oui, tu n’es pas satisfait pour autant, tu hoches négativement la tête, parce que tu viens juste de lui mentir, ce n’est pas cela que tu étais venu chercher, mais à quoi bon le lui avouer maintenant ? “Tu n’as juste perdu quelqu’un qui pouvait te passer dessus...” Les mots quittent tes lèvres avant que tu ne puisses les arrêter, véritablement et tu décides de finir ta phrase, pour ce que ça vaut, parce que cela sera également votre dernière conversation, tu en convaincu pour le coup. “...Tu as perdu un ami aussi.” Un ami qui comprend précisément ce qu’elle est en train de vivre, qui a dû se battre avec des émotions similaires et qui le fait au quotidien. “Mais hein, tu devais déjà le savoir.” Tu hausses les épaules et tu commences à faire demi-tour, parce que faire face à Laila, c’est un peu comme être devant un miroir. Et c’est décidément quelque chose que tu détestes. |
| | | | (#)Jeu 26 Jan 2023 - 9:37 | |
| ≈ ≈ ≈ {when i'm fucked up, that's the real me} crédit/(abbygifs) ✰ w/ @Laila Ferrer "Ta gueule. Franchement, ferme ta gueule, Edge." Si lui, ça lui plaisait de jouer les moralisateurs de mauvais films, ça le regardait. Mais parler des gens qui se souciaient d’elle avec ironie, ça sema les graines de la colère qu’elle ressentait contre elle-même, mais contre lui aussi. La mise en garde était prononcée sur un ton sans équivoque, qui prendrait du coffre quand elle se mettrait à crier un peu plus tard, et qui était là pour lui faire réaliser que s’il allait trop loin, elle n’hésiterait pas une seconde à lui en mettre une, et ce qu’importait si elle se casserait probablement quelque chose.
Au point où elle en était de toute façon "Qu’est-ce que t’en sais, que j’ai pas envie d’écouter ?" lui demanda-t-elle en ricanant, les larmes qui bordaient ses yeux sans couler les faisant briller d’un éclat plus provocateur que d’ordinaire encore, soucieuse de préserver encore un peu les apparences alors qu’elle venait de démontrer davantage de vulnérabilité. Et en vérité, elle n’était que ça, Laila, vulnérable. Mais personne ne jugeait bon de s’y attarder parce que, engoncée dans ses pantalons en cuir, à lever le coude et à trimballer sa clef de douze pour sauver la mise aux propriétaires de belles voitures, elle donnait bien le change pour qu’on ne la plaigne pas. Elle reprit sur le même ton, le bout de sa langue creusant d’abord dans l’une de ses dents du fond pour finalement la faire claquer contre son palais lorsque sa voix résonna de nouveau "C’est facile de se placer dans le rôle du moralisateur pour soutirer des aveux à quelqu’un, et de tourner les talons une fois que c’est fait juste parce que tu fais dans ton froc à l’idée d’être confronté à ton putain de reflet. Je suis pas bien courageuse, mais je crois que t’atteins des sommets, toi." Elle n’était peut-être pas maline, Laila, à cumuler les erreurs, seulement elle était loin de ne pas se rendre compte de certaines choses pour autant. Edge, il aimait apparaître comme un homme rutilant de fierté, à bomber le torse et à rouler des mécaniques en pensant que c’était ça qui faisait se pâmer ceux qu’ils rencontraient sur son chemin, mais il avait la même aura que les petits garçons qui veulent impressionner et se donner le beau rôle pour s’attirer les faveurs de la maîtresse. Il était aussi lâche qu’elle l’était, c’était probablement plus facile de l’oublier. Elle secoua la tête, le regardant reculer sans avoir la moindre intention de le retenir. Il pouvait se barrer, faire sa vie, et la rayer de celle-ci pour ce que ça lui provoquait comme émotion de toute façon — le seul truc qu’elle regrettait vraiment dans l’idée de ne plus jamais avoir à faire à lui, c’était qu’ils perdraient un bon client au garage. Autrement, des déceptions de ce type, elle en avait assez connu pour ne pas s’en formaliser, d’autant plus quand elle en était la responsable. Il lui facilitait la tache à dire vrai, en prétendant ne plus vouloir jamais la revoir : elle n’aurait pas besoin de s’excuser, ce qu’elle ne comptait pas faire malgré la honte qu’elle ressentait et le soulagement que ça lui aurait procuré de faire ce qu’on lui avait appris toute sa vie : se repentir. Elle l’aurait fait s’il n’avait pas mis un point d’honneur à agir comme il le faisait depuis tout à l’heure, à se croire supérieur à ce qu’elle était. Est-ce qu’il avait oublié qu’elle l’avait vu assit en cercle au même titre que tous ceux qui venaient partager leur malheur avec des inconnus ? Est-ce qu’il ne se disait pas qu’au contraire, ça le plaçait au même niveau qu’elle ?
Elle eut un léger rire, se décollant elle-même de la carrosserie de sa voiture pour lui rétorquer de loin "Te donne pas trop d’importance, t’as jamais été mon ami." Ça remettait les choses dans leur contexte et ça lui permettait aussi d’avoir le dernier mot. Elle qui l’avait rarement, elle se satisfit de ça sur le moment, déverrouillant la portière de sa coccinelle pour y grimper et carrant si fort les mâchoires qu’elle sentit un courant électrique s’insuffler jusqu’à sa nuque et ses yeux s’embuer plus fort. Et tandis qu’elle démarrait, bien décidée à ne plus jamais remettre les pieds ici, sans pour autant remettre l’idée du groupe de parole de côté — il devait y en avoir d’autres en ville, elle verrait ça avec Cris qui l’aiguillerait mieux que personne —, elle se somma de ne pas pleurer.
rp terminé. |
| | | | | | | | (edge #3) when i'm fucked up, that's the real me |
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