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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

25 décembre/ Si tu n'as jamais été très à cheval sur les traditions et la bonne façon de faire les choses, chez les Price, il y a certaines choses qui ne changent pas.
Et ce depuis des années, et depuis que tu es établi à Brisbane, donc pas mal de temps maintenant que tu y penses, tu as toujours été celui qui recevait ta famille pour les fêtes de fin d'années. Toujours. C'était toi avec le tablier noué autour de la taille et du cou, à t'assurer que le four était bien allumé avant de te lancer dans l'élaboration du repas de famille, ton canapé qui était envahi par tes cousins, ta mère et tes oncles et tantes, et ta chambre d'amis et même ta chambre qui servaient d'accueil à beaucoup. Cela a toujours été ainsi, et, si c'est bien parce que tu aimes bien recevoir et t'occuper de tout ce petit monde, il faut bien l'avouer, c'est aussi parce que tu aimes bien tout contrôler. Et que si certaines choses ne sont pas faites comme tu le veux, tu as tendance à froncer les sourcils et à faire entendre tes critiques, qui ne sont pas toujours douces et ce même pour les membres de ta famille. Pas cette année cependant, tu l'as déjà dit et vocalisé assez tôt dans le mois, prévenu ta mère que tu ne te sentais pas d'attaque.
Et malgré les questions de cette dernière et celles de Camille à ce sujet, non, vraiment, tu les as laissé gérer l'organisation. Tu ne veux pas en parler plus que cela, parce que ça ne les regarde pas, tu as eu beau tout dire dans les grandes lignes à Camille et ta cousine t'a même proposé un voyage à Sydney pour te distraire, cela ne veut pas dire que tu veux une solution. Ou qu'on résolve tes problèmes. C'est entre Yasmine et toi, et les prochaines discussions seront entre Yasmine et toi. Que ce soit ta famille, Molly ou quelqu'un d'autre qui essaye, ça ne prendra pas. Parce que personne ne vit cette relation en dehors de la brune et toi. Et bien sûr qu'elle te manque, tu ne sais même pas comment tu vas réagir en la voyant arriver dans quelques heures...
"Edge ?" Tu entends la voix de ta mère, mais tu prétends que ce n'est pas le cas, beaucoup trop à l'aise sur son canapé et soudainement fasciné sur la page de ton livre du moment. Alors que tu relis la même phrase depuis trente minutes maintenant, ton esprit trop occupé à se demander ce que Yasmine voulait dire dans ces derniers messages. Ne plus éviter le sujet, ça veut dire quoi ça ? Prononcer une vraie fin sur votre couple... ou pas, elle a dit qu'elle voulait te voir. Tu tournes la page et tu entends ta mère soupirer, et même rouler des yeux si, et tu te contentes d'un sourire alors qu'elle s'éloigne pour retrouver la cuisine. Tu entends l'arrivée remarquée de Camille et tu ne bouges toujours pas de ta place sur le canapé, même pas dérangé par les guirlandes qui s'activent ou quand Camille te demande l'aider à décorer le jardin et l'extérieur de la propriété. En revanche, tu réagis quand ta mère vient se planter devant toi et pose une main au milieu de la page que tu laissais vraiment pour le coup.
Tu relèves la tête, vous avez le même sourire sur le visage, un truc de famille visiblement. "Tu ne vas pas pouvoir passer la soirée en pyjama, tu le sais ça, non ?" Tamara tente une approche plus que diplomatique, tu l'entends et au lieu de te bouger, tu grimaces un peu et lâches un : "Non ?" qui se veut drôle. Tu le sais que la blague ne prend pas au moment où ta génitrice reprend la parole. "Edgerton Samuel Pr..." "Okay, okay, je vous aide à finir et je vais me préparer, on ne peut même plus lire en paix dans cette maison." Tu le sais que le nom complet n'est jamais une bonne chose et tu finis par t'activer. Tu aides Camille à décorer le reste de la maison et vous êtes bientôt rejoint par son jumeau qui a véritablement trouvé un tapis rouge pour l'occasion. Il va autour de la piscine avec le reste des décorations et vous êtes en train de vous lancer des marshmallows à la figure quand il est temps d'installer le fond pour la séance photo improvisée. Oui, le décor est joli, c'est peut-être un peu trop, tu ne peux pas vraiment le reprocher à Tamara de vouloir faire les choses bien, ce n'est pas comme si c'était le 25 décembre tous les jours, pas vrai ? C'est ce que tu te dis et quand il est clair que tout est sous son contrôle, tu vas envahir la salle de bain pour te préparer. Le costume a été choisi par Camille, comme tu l'as dit à Yasmine, ta cousine voulait une ambiance classe et tu sais que tout le monde a décidé de se prêter au jeu. Parce qu'il est impossible de dire non à Camille Price dans le fond et qu'il faut avouer que ce costume te va bien, si si.  Ta cousine est la première à te le faire remarquer d'ailleurs, elle se perd en compliments pendant quelques secondes alors que tu descends les escaliers, et tu prends la flute qu'elle te tend, sachant que tu as le droit à une boisson sans alcool et non du champagne.
Tu as un vrai sourire sur les lèvres en allant saluer Paul et ses enfants, ainsi que tes oncles en train d'arriver pour l'occasion. Si tu aides à retirer les manteaux et les vestes, ton attention est tout de suite accaparée par la vue de la Jeep de Yasmine et l'arrivée de la brune, c'est assez pour que tu passes le seuil de la porte, te rapprochant peu à peu tandis qu'elle se gare. Cela va être une bonne soirée, pas vrai ? Tu voudrais en être complètement sûr et ce n’est pas le cas.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

"Depuis quand t’es styliste ?" "Depuis que t’as décidé de t’habiller comme un gars de la street." La tape sur les fesses qu’elle reçut à ce moment-là fit sursauter et papillonner des yeux à Yasmine qui se retourna vers Molly pour mieux la voir la toiser de bas-en-haut et finir par un chef’s kiss théâtral. Elle regarda en l’air, l’infirmière, se tournant en même temps vers le miroir en pied de la chambre de sa meilleure amie en mettant de côté son envie de se défendre de son style vestimentaire, réussissant à moitié à se trouver assez jolie pour accepter de sortir. Le contraire lui aurait peut-être permis d’annuler sa venue au Noël des Price, alors peut-être que c’était un mal pour un bien, qu’elle se soit retrouvée à fouiller dans les fripes de Molly en désespoir de cause, soumise à la volonté de Camille de faire du Noël de sa tante une occasion de briller. Elle arrangea ses cheveux pour les remonter sur sa nuque, et déploya des trésors d’ingéniosité pour tout faire tenir sans que rien ne s’échappe. L’espace de quelques secondes, elle oublia ce que ça lui faisait vraiment, de se préparer pour une occasion pareille.
Ce serait bizarre, elle le savait. Cependant, elle ne pouvait pas tellement se résoudre à ne pas participer à cette tradition qui avait pris racine au cours des presque trois dernières années qu’elle avait passée avec Edgerton. Qu’importe au fond si l’entente n’était pas au beau fixe avec le jeune homme, elle avait assez de tendresse pour sa famille pour leur faire l’honneur de sa participation. Elle pouvait bien se raconter ce genre de mensonges à elle-même, elle qui avait instauré cette pause entre elle et le jeune homme, seulement le fond de sa décision de venir tout de même, elle était aussi régit par son envie de le voir — surtout régit par son envie de le voir en vérité, et de lui demander comment il allait, de lui demander s’il était comme elle, à chercher de comprendre comment ils avaient pu en arriver là. C’était dur tout ça, c’était encore plus idiot de se dire qu’ils n’avaient pas réussi à trouver une manière de régler leur conflit ensemble, comme ils l’avaient fait jusqu’alors.
Elle était nerveuse. Elle le serait davantage quand elle arriverait sur place. Molly lui rappela qu’il n’y avait pas vraiment d’enjeu à tout ça, qu’il ne s’agissait rien d’autre qu’un moyen de passer du temps ensemble sans statuer sur quoi faire, sur quoi dire. C’était Noël, ça devait suffire. Elle n’était pas tellement asservie à cette célébration d’ordinaire, elle ne faisait pas partie de ses coutumes autrement que depuis que Qasim avait épousé une catholique et eut des enfants avec elle, mais l’excuse était toute trouvée — et si elle arrêtait de se poser autant de questions à la seconde, et si elle profitait juste du moment pour retrouver les Price sans craindre que le ciel ne lui tombe de nouveau sur la tête ? Molly la prit dans ses bras quand elle l’accompagna jusqu’au pied de son ancien immeuble, et lui répéta inlassablement qu’elle sentait bon, qu’elle était magnifique, que tout se passerait bien. Et elle était sincère, assez pour que ça fasse naître un sourire qui l’était tout autant sur le visage peu maquillé de la jeune femme qui prit la route après avoir fait rentré tous ses cadeaux à destination des Price dans sa voiture.

"Respire. Respire. Respire." Son arabe était murmuré délicatement comme elle maniait le volant de sa Jeep avec autant d’égard, son regard s’étant posé sur la silhouette d’Edge qui était flanqué devant la porte de chez sa mère. Ce n’était qu’une observation rapide, une apparition, mais elle eut don de faire battre son coeur si vite qu’elle eut besoin de prendre un temps de pause avant de sortir de sa Jeep — avec un peu moins d’aise que d’ordinaire ; parce que sa robe avait de fines bretelles, parce que son jupon était serré, parce que son dos était quasi-nu et que ses talons étaient hauts. Elle hésita un instant, avant de s’éloigner, et décida qu’elle prendrait les cadeaux plus tard pour les installer sous le sapin, son besoin de retrouver Edge se faisant trop ressentir sur le moment pour qu’elle ne relègue son impatience à la dernière place de ses priorités.
Et elle s’avança vers lui sans savoir où regarder, faisant passer son trousseau de clefs d’une main à un autre avec une fausse décontraction. Décidant à la dernière seconde de lui sourire quand ils se rejoignirent à mi-parcours, c’est un peu maladroitement compte tenu des circonstances qu’elle désigna sa propre tenue en lui disant, la tête penchée sur le côté, ses doigts tenant une mèche de cheveux qui s’était fatalement échappée de l’attache qu’elle avait faite un peu plus tôt pour encadrer harmonieusement l’oval de son visage "J’ai suivi les instructions : j’ai laissé le sweat et les baskets au placard." Souligner l’évidence pour noyer le poisson, c’était une technique qui avait fait ses preuves. Sa main qu’elle avait utilisée pour désigner sa silhouette, elle se doucement reporta sur celle d’Edge à qui elle dit dans la foulée, se sentant à l’étroit dans cette robe empruntée à sa meilleure amie tant la distance qu’il y avait entre eux paraissait superficielle "J’aime ton costume."

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

Il est assez difficile de te rendre nerveux, véritablement. Même lorsque tu es très loin de ta zone de confort et loin des sentiers battus, c'est à peine perceptible et tu fais partie de ceux qui suivent le mouvement, bien certain de retrouver leur chemin. Tu suis ton instinct, tes tripes depuis longtemps et si cela t'a causé bien des problèmes dans le passé, et même récemment, cela a également apporté de belles choses. Comme cette relation avec Yasmine, c'est bien la preuve que tu ne fais pas tout foirer tout le temps et que tu es capable de construire quelque chose de durable et de veiller sur une autre personne. Oui, vous avez déraillé et tu en es en grande partie responsable, cependant, cela ne veut pas dire que vous n'allez pas de nouveau retrouver votre équilibre et votre balance, pas vrai ? Tu veux la réponse à cette grande question positive et pourtant tu ne sais pas, tu ne fais même pas semblant et c'est assez pour te faire ralentir alors que son véhicule s'arrête enfin. Assez pour te demander si tu ne devrais pas juste rentrer et l'attendre à l'intérieur alors que tu aperçois la silhouette de la brune.
C'est pourtant un sourire familier qui se dessine sur ton visage alors que tes yeux marrons font la focale sur la brune, sa jolie robe, les fines bretelles qui sont sur ses épaules, les talons qui accentuent ses longues et fines jambes... Ses mèches brunes ont été rangées dans une queue de cheval élégante et peut-être que tu t'attardes un peu trop sur la courbe de son cou... peut-on vraiment te blâmer quand on sait toutes les heures que tu as passé là, juste là, la tête enfouie juste là, un bras autour de Yasmine, endormi, ou même simplement avec les yeux fermés et à te dire que tu n'avais besoin de rien d'autre que ça. Juste elle. Tu t'arrêtes un peu trop loin d'elle à ton goût, ne sachant véritablement pas sur quel pied danser, mais bien content de voir un sourire sur le visage de la brune. Elle aussi, elle est clairement tout aussi perdue que toi et pas du tout au fait de cette nouvelle dynamique dans laquelle vous êtes enfermés. "Je vois ça... moi je ne me plains pas, mais juste que les choses soient claires : je suis tombé amoureux de toi quand tu étais en sweat et en baskets donc bon..." Donc, elle le sait déjà, tu n'es pas vraiment objectif quand elle est concernée, vraiment pas, mais au moins, Camille sera contente. Encore plus quand elle réalisera que vous êtes accordés et tu hoches la tête au compliment de Yasmine.
"Merci. J'aime ta robe." Enfin celle de Molly, tu supposes, tout en sachant que tu ne te trompes pas vraiment, tu la connais la brune, c'est bien pour cela que votre situation actuelle est difficile à considérer. "Et merci d'être venue, je sais que c'est bizarre, ce soir, entre nous." Nous, tu as un léger temps d'arrêt en soulignant ce mot, vous êtes toujours un tout, toujours un couple qui connait des hauts et des bas, vous êtes plus que bas là tout de suite, cependant, Yasmine est là. Elle avait envie de te voir, le sentiment est réciproque et tu pourrais juste suggérer de commencer la soirée et de rejoindre le reste de ta famille, cependant, tu la connais, et tu veux qu'elle puisse envisager ce soir en toute sérénité, sans se dire que tu attends quoi que ce soit d'elle. Que ce soit des réponses à toutes tes questions ou autre chose, c'est bien pour cela que tu lui attrapes la main, surtout pour te rassurer, l'entrainant vers sa voiture et non vers la porte d'entrée. "Avant qu'on rentre et qu'on soit interrompus, juste..." Parce que Yasmine a manqué à beaucoup, à tout le clan Price et tu savais déjà qu'elle était un membre important de ta famille, mais cela s'est encore fait plus ressentir ces dernières semaines.
Surtout quand tu as été incapable d'expliquer son absence ou de pouvoir résumer son quotidien avec exactitude, tu n'as jamais été le genre de partenaire qui contrôle et qui régit, et certainement pas avec Yasmine, mais cela a toujours été un plaisir de voir sa façon d'agir, de penser et de pouvoir répondre en écho à tout ça. Parce que tu as toujours vu Yasmine comme une force de la nature et pas comme quelqu'un de vulnérable qu'il fallait à tout prix partager, et tu sais que tu as de la chance. Encore maintenant, parce qu'elle est là ce soir et tu serres sa main dans la tienne avec un peu plus d'insistance avant de reprendre. "Je ne veux pas que tu te dises qu'il y a des enjeux ce soir ou que tu stresses à cause de ça, c'est juste une soirée avec famille, il va y avoir beaucoup de nourriture, de la musique forte et tu vas recevoir des cadeaux." Tu relèves ton regard vers elle, cessant de fixer le contraste qui existe entre ta peau et celle de la brune. "Rien de plus, rien de moins, et ça ne me semble pas si terrible que ça, non ?"  La grande conversation n'a pas besoin de se faire ce soir, voilà ce que tu as envie de lui dire, ou alors tu pourrais juste lui dire à quel point elle t'a manqué, ou le lui montrer. Si c'est ce qu'elle souhaite.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

Yasmine avait toujours été un paradoxe à elle toute seule. Calme et énergique à la fois, les deux pendants de sa personnalité entraient souvent en collision de la mauvaise façon en la rendant esclave de ses angoisses qui se manifestaient souvent aléatoirement. Elle n’était pas angoissée à cet instant-là, mais elle était nerveuse, très nerveuse, et le calme qui la rendait si particulière aux yeux des autres, il s’évaporait au détriment de gestes un peu désordonnés et de pensées qui l’étaient tout autant si bien qu’elle ne savait pas sur laquelle s’arrêter. Une fois sur deux, ça la faisait pencher vers le mutisme, et là encore, comme elle s’adressait à Edgerton de vive voix pour la première fois depuis longtemps et ce pour lui servir rien d’autre que des banalités, elle finit par se taire pour simplement le regarder. Heureusement, il était plus volubile qu’elle, c’était sa force à cette homme, de pouvoir combler des silences sans en avoir l’air, et la manière dont il combla celui qui tomba juste après qu’elle se fut approchée de lui, il lui fit du bien tout en la rendant un peu fébrile de l’entendre dire ce genre de choses sans douter.
Il n'y avait pas matière au doute en vérité, leur conflit ne remettait pas en cause ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, mais dans la masse de reproches qu’ils s’étaient faits, le fait qu'il s’aimaient beaucoup avaient été partiellement étouffé. Alors, ça faisait peut-être d’elle une femme beaucoup trop âgée pour réagir de cette manière-ci face à l’expression des sentiments de l’homme avec qui elle était en couple depuis bientôt trois ans, ça la rendait peut-être trop innocente aux yeux de certains qui pensaient encore que de verser dans la dureté et l’obscène faisait les histoires les plus mémorables, mais à défaut de savoir quoi répondre sur l’instant, elle se sentit rougir comme une collégienne ; et elle baissa la tête pour s’entendre penser que, s’ils reprenaient l’histoire du début, il était tombé amoureux d’elle bien avant de la voir en sweat et baskets. Seulement, elle n'avait jamais été présomptueuse au point de croire au coup de foudre et au pouvoir de sa blouse d’infirmière, aussi elle réserva sa malice pour plus tard.

"Molly." laissa-t-elle échapper en référence à la robe qu’Edge disait aimer sans qu’elle ne puisse le taxer de manquer de sincérité ; elle savait qu’il le pensait "Elle a insisté pour que je la porte. J’ai jamais eu autant l’impression d’être une poupée que ces deux dernières heures, elle a adoré." ajouta-t-elle après, retrouvant sa voix et son sourire en sachant que sa tenue était beaucoup trop — pour elle, en tout cas, parce que Camille se ravirait de ses efforts quand ils n’avaient pas tellement été faits pour elle, si elle devait être tout à fait honnête, elle aussi. C’était ça aussi la force d’Edge, qui était davantage un pouvoir d’ailleurs : même si elle savait qu’elle ne serait pas à l’aise, elle voulait être là, pour lui, pour le voir, pour sentir que malgré la distance et le manque de dialogue, il y avait encore quelque chose à sauver. A savoir s’ils le feraient ce soir ou pas, c’était peut-être ça qui la stressait le plus en définitive, et si elle tachait de bien le cacher en restant à sa place, elle ne pouvait pas duper le jeune homme très longtemps comme en témoigna ce qu’il ajouta ensuite, et qui lui fit dire, sincèrement "J’avais envie de venir. Peu importe, je peux passer au-dessus de ça, c’est pas grave." Au-dessus du caractère bizarre de ce qui régnait entre eux à ce moment-là, et qui fût rogner par la main qu’Edgerton tendit vers elle pour capturer la sienne.
Et c’était si facile de se laisser guider par lui, qu’elle failli oublier un instant qu’elle l’avait repoussé si fort ces derniers temps qu’elle le regrettait amèrement aujourd’hui. Ses doigts  se confondirent entre les siens, son dos trouva la portière de sa voiture, et sa tête se pencha quand elle le regarda faire dans la délicatesse pour la rassurer et la faire se sentir plus à l’aise. Elle décida de ne pas nier ce dont il la soupçonnait, et lui répondit doucement "Je stresse pas à cause des enjeux, je stresse parce que je sais pas comment répondre aux questions qu’on nous posera… parce qu’il y en aura, et que je veux faire de la peine à personne, et que je veux que personne m’en fasse non plus." Volontairement ou pas, les familles avaient tendance à toujours vouloir donner des avis bien souvent non-sollicités, et Yasmine étant qui elle était, elle ne savait pas tellement gérer ce genre de choses sans le prendre à coeur, et Edge le savait. C’était pour ça, le petit discours qu’il venait de lui faire, et c’était bienveillant, comme il l’était la plupart du temps lorsqu’elle était impliquée — et ça aussi, ça avait été partiellement étouffé durant les quelques semaines où elle lui en avait suffisamment voulu pour le penser capable de lui faire du mal sans que ça ne l’atteigne. En synchronie avec lui, la tête penchée sur l’étau formé par leurs mains entrelacées, elle releva la tête pour lui adresser un sourire quand il reprit la parole, confirma par un signe de tête avant toute chose "Mais non, c’est pas si terrible que ça. J’aurais pu ne pas être invitée par exemple. Ça, ça aurait été terriblement vexant." Pas tellement, elle l’aurait compris, comme elle aurait compris qu’Edgerton préfère demander à Tamara de la laisser sur la touche. Mais il ne l’avait pas fait, et sans ressentir rien d’autre que de la reconnaissance pour lui à ce moment-là, elle lui demanda en fronçant doucement le haut de son nez "Avant qu’on rentre et qu’on soit interrompus, est-ce que je peux te prendre dans mes bras juste quelques secondes ?" Si elle avait besoin d’une excuse pour le faire, celle qu’elle lui servit dans la foulée en haussant les épaules pour sauver la face était la meilleure qu’elle trouvav"C’est Noël. Je crois que c’est quelque chose qui se fait."

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

Avec Yasmine dans les parages, tu connais la marche à suivre. Oui, c’est sans doute un cliché de romance pur et dur que tu devrais vraiment avoir honte de perpétuer, mais tu t’en moques.
Tu sais comment te tenir, comme lui serrer la main, comment lui sourire et comment la regarder pour que tout prenne du sens et que tu puisses respirer un peu moins lourdement que ces dernières semaines. Non, la brune n’est pas une solution miracle, mais l’étau se desserre néanmoins et tout paraît un peu moins brouillon, un peu moins gris et elle ne te repousse même pas quand tu lui prends la main et que tu la gardes pour toi, rien que pour toi, quelques minutes de plus. Ouais, vraiment, voilà ce que tu te dis alors que vos regards se croisent, que le marron se perd dans le vert, quand Yasmine Khadji est concernée, tu es un égoïste fini, pourri jusqu’à la moelle et tu le seras du moment que la brune te laisse faire et ne pas un stop à tout ceci. Vraiment, tant qu’elle te laissera lui tenir la main, tu le feras, tant qu’elle voudra te voir toi, et personne d’autre, tu seras là, peu importe les termes, peu importe les pauses ou la distance qu’elle veut mettre en vous, si tu as bien saisi quelque chose pendant tout ce temps passé tout seul c’est que personne ne peut remplacer Yasmine à tes yeux. Personne ne t’intrigue de cette façon là depuis toutes ces années, personne n’arrive à te faire rire ou à reconsidérer les choses et tu ne fixes personne de cette manière.
La brune est bien inquiète à propos de la soirée, elle te le confirme et c’est plus fort que toi, ton pouce trace déjà des cercles sur la peau de la brune, pour la rassurer, pour qu’elle ait quelque chose de concret et de réel auquel se raccrocher. Et pour que Yasmine ne se laisse pas ronger par tout cela, justement.  “Oui, il va y avoir des questions, mais le plus important, c’est que tu sois là, vraiment, il n’y a que ça qui compte à mes yeux, le reste, on n’est même pas obligés d’y répondre, je veux dire...” Tu hausses les épaules à la fin de ta phrase, tu adores ta famille et tu sais que les Price ont tous les meilleures intentions du monde. Vraiment, tous, vous voient déjà avec la bague au doigt, à construire votre famille et à agrandir celle qui est déjà présente ici. Et si cela doit se faire, cela se fera selon vos termes, rien est écrit et vous n’êtes pas obligés de suivre ou même d’écouter les conseils d’un tel ou un tel.  “On est un couple, il y a des bons et des mauvais moments, et je ne dis pas cela pour minimiser mes actes, vraiment pas.” C’est la vérité malheureusement, que ce soit vous ou un autre couple, les choses ne sont pas constamment au beau fixe tout le temps, c’est la réalité de la chose.
Et cela, c’est aux côtés de Yasmine que tu l’as appris, oui, bien avec la brune que tu as réalisé qu’être avec quelqu’un comme ça, ce n’était pas juste murmurer je t’aime et passer autre chose. Cela implique du travail, avec son partenaire, sur soi-même, pour faire durer et perdurer l'étincelle des premiers jours et prendre en compte les sentiments de tout le monde. Et vraiment, tu as eu le temps de réfléchir et de comprendre le point de vue de Yasmine, comme elle pouvait se sentir mise sur la touche et même un peu dégradée dès qu’une de tes exs refaisait surface dans ta vie.

Oui, pour toi c’est pour le passé, pour elle c’est juste une personne avec qui tu as partagé quelque chose d’intime et que tu ne pourras pas répéter avec elle, normal que cela la perturbe un minimum, non ? Tu as assez de recul pour le voir et comprendre comment la brune a été piquée à vif ce soir-là, et tu n’as fait qu’ajouter du sel sur sa plaie béante, tu le sais très bien. Elle est là ce soir, tu devrais lui dire tout ça, vraiment, elle mérite de l’entendre, enfin, pour le moment, tu grimaces aux mots de la jeune femme, qui est encore en train de se descendre en flèche tout en restant adorable. Un sport olympique qu’elle seule maîtrise et elle a même quelques médailles d’or dans la discipline.  “Dans quel univers tu n’aurais pas été invitée, hmm? Je serais venu te chercher moi-même si quelqu’un avait décidé de t’exclure, et je ne plaisante même pas pour le coup.” Un autre hochement de tête, tu n’as même pas besoin de lui dire que tu l’aurais déjà mise sur ton épaule pour l’installer toi même à tes côtés, le tout avec un franc sourire sur les lèvres et aucune intention de lâcher Yasmine... aucune pour le coup.
Au moment où Yasmine te demande si elle peut te prendre dans ses bras, tu fais un pas dans sa direction, tu t’arrêtes un peu trop près, un peu trop loin, suffisamment pour voir les petites tâches qu’elle a sur ses joues et que le maquillage n’a pas complètement fait disparaître, mais pas assez pour vraiment faire ce que tu veux. A savoir poser tes deux mains fermement sur ses hanches et l’attirer contre toi, pour répéter contre la bouche de la jeune femme qu’elle est vraiment jolie, et que quelqu’un devrait vraiment se charger de lui enlever sa robe un peu plus tard dans la soirée...“Tu sais que tu n’as pas besoin de demander, pas vrai ?” Tu murmures les mots et avant que Yasmine ne change d’avis, c’est trop tard maintenant, tu profites du fait de toujours lui tenir la main et tu la tires contre toi. Tes deux bras encerclent sa fine silhouette l’instant d’après, véritablement, et vous êtes proches, tellement proches que Yasmine doit sentir la profonde inspiration que tu prends la seconde suivante. Tu en profites même pour déposer un baiser léger et rapide sur son front, la brune ne l’a pas demandé, mais tant pis, tu n’es vraiment pas si fort que cela quand Yasmine est concernée.  
“Tu m’as manqué, véritablement, et ce n’est décidément pas un câlin que j’ai envie de te faire, mais je sais que c’est trop d’un coup.” Ou alors pas assez ? C’est à Yasmine de te le dire dans le fond, tu lui adresses un sourire et si ton regard la quitte pendant quelques secondes, c’est bien pour remarquer que vous n’êtes plus tous seuls, tu peux voir Camille te faire un signe de la main depuis la porte d’entrée. “Tu veux y aller?” Tu poses la question alors que tes deux mains forment un crochet dans le bas du dos de Yasmine, tu devrais vraiment la lâcher, peut-être, sûrement, tu n’en sais rien. “On peut aussi remonter dans ta Jeep et aller ailleurs, chercher des frites ou juste aller à l’aéroport, disparaître pour quelques jours, semaines...” Et non, le rire qui accompagne cette phrase n’est même pas parce que tu plaisantes, non, c’est bien parce qu’il est facile d’avoir Yasmine dans tes bras, que tout s’aligne presque et tu ne veux pas que cette soirée se termine, vraiment pas.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

"Je veux pas parler de ça ce soir." Les choses se devaient d’être claires, alors c’est ce que Yasmine répondit à Edge lorsqu’il mentionna l’action de minimiser ses actes. Elle ne voulait pas se lancer dans une discussion difficile à envisager. Quand bien même ce serait utile un autre moment, ça ne l’était pas ce soir. Elle n’était pas venue pour ça, elle était venue pour une raison tout bonnement égoïste qu’elle lui avait déjà avoué sans se sentir honteuse de le faire : elle voulait le voir, point final. Elle avait beau être stressée par la mauvaise conjoncture de la situation qui se présentait à eux, elle ne voulait pas ressasser des faits qui n’avaient pas besoin d’être soulignés sur le moment. Yasmine voulait juste profiter de lui tant qu’il lui en donnait l’occasion, et peut-être que ça éclairerait quelque chose qui mènerait à l’arrêt prématuré de cette pause qu’ils avaient prise pour mieux faire le point et consulter leurs options.
Sa main toujours dans la sienne, Yasmine se laissa apaiser par le mouvement circulaire de son pouce contre la peau de la main qu’il tenait dans la sienne et laissa une légère expiration lui échapper, se rendant compte par la même qu’elle avait retenue sa respiration le temps de quelques secondes à peine "Dans un univers où on fait comme tout le monde, et où on s’en veut assez pour ne pas vouloir se voir pendant les fêtes de fin d’année." lui répondit-elle avec un léger sourire, baissant brièvement la tête par réflexe, et non pas réelle envie. Si elle n’était pas la plus rancunière de leur couple, elle avait compris qu’elle avait tout de même la capacité d’en vouloir assez à quelqu’un pour ne pas vouloir le voir. Ça ne s’appliquait pas tellement à Edge, et le cliché du couple qui veut se mener mutuellement la vie dure pour faire amende honorable, ça ne faisait pas tellement partie des prérogatives de l’histoire qu’ils vivaient. On lui avait déjà posé des questions à Yasmine, à propos de la curieuse absence d’Edgerton à certaines occasions, et jamais elle ne s’était lancée dans des explications qui lui auraient porté préjudice ; elle ne s’était lancée dans une aucune explication tout court, assez pudique pour ne pas vouloir inviter autrui à prendre partie dans une histoire qui les regardait. Alors d’accord, elle lui en avait voulu, mais ce n’était pas pour autant qu’elle l’avait considéré autrement que comme l’homme qu’elle respectait plus encore que comme l’homme qu’elle aimait ; et la réciproque, elle savait qu’elle était vraie, ce qui avait tendance à la soulager du poids de devoir s’expliquer vraiment sur les choses terribles qu’elle lui avait dites auprès de personnes qui comptaient pour lui — en d’autres termes, elle était soulagée de ne pas devoir assister à son propre procès. Il s’agissait de leur intimité, pas de celle des autres ; et cette intimité, elle lui manquait, de façon symbolique, mais pas seulement, ce qui la poussa à lui quémander une étreinte qu’il n’éconduisit pas bien au contraire.

Elle n’avait pas besoin de lui demander pour le prendre dans ses bras, elle le fit néanmoins, et ce pour mieux se laisser encercler par le jeune homme qu’elle retrouva là encore avec une facilité déconcertante. Elle lui avait interdit de la toucher juste après qu’il lui avait dit de quitter son chez lui, et s’il y avait bien eu une étreinte entre eux entre temps, celle qu’elle lui avait donnée pour le rassurer sur la suite des évènements, l’effet de celle qui se déroula sur l’instant, elle réveilla chez elle quelque chose qu’elle avait préféré ignorer le temps de se remettre de la blessure qu’il lui avait causé en voulant la mettre à la porte.
Elle avait besoin de ça, Yasmine, de la pression qu’il exerçait sur sa peau sans pour autant la blesser, déployant des trésors de délicatesse pour ne pas abuser de sa force quand elle se tenait contre lui, à recevoir toute sa chaleur sans avoir envie d’y échapper par peur de se brûler. Au contraire, elle recherchait ce qu’il faisait naître en elle quand il la tenait de cette façon, et ses propres bras remontèrent le long de la poitrine d’Edgerton pour se nouer sur ses épaules, ses mains trouvant sa nuque sans qu’elle ne se sente indigne de le toucher de cette façon-là. Le bout de son nez marqua le creux de son cou, sa tête finit par se reculer doucement quand elle sentit ses lèvres se poser sur son front. Ses yeux se fermèrent en réponse à l’effort qu’elle faisait pour ne pas sauter sur l’occasion d’en recevoir davantage — ça ne servait à rien de griller des étapes, quand bien même elle partageait le désir du jeune homme, elle fit ce qu’elle savait faire de mieux, en l’occurence, faire preuve d’assez de raison pour ne pas craquer quand la tension de ses mains au creux de ses reins la troublait un peu, mais moins que ce qu’il lui dit une fois que leurs yeux se croisèrent et qui laissa Yasmine assez interdite pour qu’elle ne lui réponde rien sur l’instant.
Parce qu’elle sentait la présence de Camille au loin, parce qu’elle savait réserver ce genre de sortie pour les moments opportuns, parce qu’il lui posa en même temps une question à laquelle elle se devait de répondre avec sincérité, son regard planté dans le sien, ses bras toujours posés sur ses épaules et le bout de ses doigts furetant nonchalamment à la limite des cheveux qu'il avait sur la nuque "Pas vraiment, mais j’ai promis à ta mère et à ta cousine." Et je tiens mes promesses, c’est ce qu’elle ajouta sans le dire quand elle se décolla lentement, probablement trop lentement, de lui et qu’elle eut un léger rire à ce qu’il ajouta ensuite et qui lui fit poursuivre sur le même ton "C’est un bon plan pour une autre fois. Je veux pas qu’on me reproche de t’avoir empêché de participer à la fête de l’année, et j’ai des cadeaux à offrir." Mais dans un autre univers, dans celui où elle ne serait pas le genre de femme à ne vouloir froisser personne, elle aurait été la première à l’enlever sans remord à ceux qui comptaient sur lui ce soir. Définitivement, elle se recula de lui, laissant sa main marquer une glissade nonchalante le long de sa poitrine quand après avoir pincé les lèvres, elle lui demanda "Tu m’aides pour les cadeaux ?" C’était quelques minutes à grappiller pour rester seule à seul avec lui, la présence de Camille pesant lourd malgré le fait qu’elle se tenait à plusieurs mètres de distance de la Jeep de Yasmine.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

Si la brune ne veut pas parler des sujets sensibles, ce soir, tu peux plus que le comprendre. Et ce n'est vraiment pas toi qui vas insister, en plus, chose que tu n'ajoutes pas, tu as l'impression que vous ne faites que cela, passer d'un sujet sérieux à un autre sujet sérieux - le bébé, la maison, le possible mariage - depuis longtemps, bien avant votre dispute en réalité, bien avant cette pause, et ce soir serait un bon moyen de respirer. Pas d'oublier ou nécessairement de pardonner, mais bien de mettre cela de côté pour quelques heures, pour juste être Yasmine et Edge, et reparler de tout cela plus tard, quand le moment sera un peu moins symbolique. Et pas quand vous êtes sur le point de passer quelques heures avec ta famille, d'échanger des cadeaux, de rires, de danser un peu et juste de passer un bon moment. Tu sais que les Price peuvent être envahissants au possible, après tout, tu l'es toi-même, cela vient bien de quelque part, cependant, c'est parce que tous considèrent Yasmine comme une membre à part entière de la famille. Ce qui signifie l'inclure à ce genre de petites réunions de famille, lui poser milles questions pour s'assurer qu'elle va bien, lui offrir un câlin et des encouragements si nécessaire. Tu fonctionnes ainsi et il en va de même pour tous les membres de ta famille et la brune ne va pas y échapper ce soir.
Certainement pas, et ce, même si tu voudrais juste la garder dans tes bras un peu plus longtemps, et ne la partager avec personne ce soir, tu ne prétends même pas face à elle, encore plus quand tu sens les doigts de Yasmine sur ta peau. Tu hoches la tête, ne la quittant pas du regard, elle et ses yeux si verts. "Hmm et je connais suffisamment Yasmine Khadji pour savoir que les promesses sont importantes alors..." Alors autant ne pas faire attendre plus le reste de ta famille, tu ne la retiens pas quand la brune met de la distance entre vous, assez lentement pour que tu le remarques et que tu t'y prépares. En théorie, en réalité, tu pousses un profond soupir, sa silhouette pressée contre la tienne te manquant déjà, alors que Yasmine est techniquement toujours là et qu'elle n'a pas véritablement bougé, juste pour se rapprocher de son véhicule. "Alors je vais être raisonnable." Que tu conclus tout simplement, un léger sourire passant sur ton visage et tu hoches la tête alors que Yasmine te demande de l'aide pour ramener tous les cadeaux à l'intérieur. Tu la laisses ouvrir le coffre et tu t'empares des différents paquets qu'elle te tend, laissant filer un rire quand tes bras sont chargés. "Je vois que tu n'es vraiment pas venue les mains vides, tu n'étais pas obligée, tu le sais, hmm? " Oui elle s'en doute sûrement, mais il est vrai que tout le monde a également pensé à elle, parce que c'est ta partenaire, et pas uniquement pour cela, parce qu'elle est Yasmine. Et avec son tact et sa force tranquille, elle a su prendre sa place dans le quotidien de tout le monde, un fait indéniable à tes yeux, et tu la guides jusqu'à la demeure de ta mère, sans doute un peu trop lentement, probablement pour encore lui laisser le temps de rebrousser le chemin si elle le souhaite.

"Prête ?" Tu te tournes vers la brune avant de pousser la porte déjà ouverte, lui lançant un clin d'œil car comme tu l'as dit, c'est juste une soirée comme une autre. Et tu peux presque, presque, compter les secondes entre le moment où vous êtes les deux dans le vestibule, et le moment précis où Camille fait son apparition, à croire que ta cousine était tapie dans l'ombre véritablement. "Yasmine ! Pile à l'heure et dans une superbe robe, laissez-moi vous aider !" Sans attendre de réponse, Camille s'empare de tout ce que tu as dans les mains, un sourire pour toi, et elle fait signe à Yasmine de la suivre. "Le sapin est par là, on essaye de distraire les plus petits pendant encore quelques heures et le temps de prendre quelques photos alors..." Alors Camille à un autre sourire pour toi, ponctué d'un simple : "Je te la pique quelques minutes..." qui est plus autoritaire qu'autre chose. Tout ce que tu peux faire c'est regarder Yasmine et Camille s'éloigner, et tu as au moins la présence d'esprit d'articuler un je suis désolé silencieux en direction de Yasmine alors que les deux brunes s'éloignent. Tu as tout de même un léger rire, et tu tournes les talons vers la cuisine, où tu y trouves Tamara, toujours en train de remplir différents plateaux d'apéritif et de mets plus qu'attrayants.  
"Je connais assez Camille pour savoir ce que quelques minutes veulent dire alors... tu as besoin d'aide ?" Tu connais aussi ta mère et tu sais qu'elle a dû prévoir à manger pour les trois prochains jours et des options pour tout le monde, tu ne sais pas si c'est un truc de mère ou juste Tamara qui croit dur comme fer qu'on peut soigner tous les maux avec un estomac bien rempli. Mais ton aide est acceptée et tu es celui qui doit rappeler à ta mère qu'elle a le droit de se détendre, et les canapés et autres apéritifs sont ramenés dehors par tes soins, disposés sur la jolie table dressée par Louis un peu plus tôt. Tu aperçois Yasmine au loin, en train d'échanger quelques mots avec ce dernier justement, avant qu'elle ne capte l'attention de Paul qui lui offre le genre de câlins que seul un Price peut donner. Oui, la brune est entre de bonnes mains, tu n'as pas besoin de t'inquiéter, à la place, tu discutes avec un de tes oncles, qui a des questions sur le dernier article du Brisbane Times que tu as agrémenté de tes photos. Il suit de travail de près, ce qui est aussi flatteur qu'intimidant mais tu sais que c'est surtout par fierté et pas par autre chose.
Les minutes passent rapidement, la nourriture commence à disparaître et t'emparant de deux verres, tu profites de voir Yasmine à l'intérieur de la maison, enfin seule, pour la rejoindre. "Hey, je me suis dit que tu aurais besoin d'un petit remontant, sans alcool bien entendu." Tu lui tends un des verres que tu as entre les miens, vidant rapidement le tient, ton regard toujours posé sur la brune. "Ça va ? Je vois qu'on te laisse enfin respirer..." Tu as un autre rire avant d'ajouter : "L'offre pour s'éclipser quelques temps est toujours valide dans tous les cas..." Et tu ne devrais vraiment pas laisser ton regard dériver sur la nuque de Yasmine en disant cela, vraiment pas.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

"C’est Noël, Edgerton." L’éloquence est surjouée, le froncement de sourcils aussi, rien que pour souligner l’évidence et les croyances qui n’étaient même pas les siennes, qui n’en étaient pas moins importantes pour ceux qui participaient à la fête de ce soir. Elle n’y connaissait rien en cantiques et en traditions, mais elle savait que les cadeaux faisaient partie intégrante du concept de Noël ; à l’âge des neveux et nièces d’Edge, elle aurait trouvé ça étrange de ne pas recevoir au moins un petit quelque chose lors de l’Aïd, alors dans une certaine mesure, elle pouvait comprendre que c’était un point à respecter, quand bien même certains tiraient vers les excès. Ce n’était pas son cas, les paquets s’entassaient parce qu’il y avait du monde à contenter et qu’elle ne voulait négliger personne. Secouant doucement la tête pour repousser les faux reproches d’Edgerton, elle le suivit jusqu’à l’entrée de la maison de sa mère pour lui confirmer d’un regard qu’elle était prête, bien qu’elle n’en était plus tout à fait certaine lorsqu’elle se fit alpaguer par la tornade Camille.
Il fallait s’y attendre, et si elle la laissa prendre les choses en mains, c’était simplement que, comme avec Molly, s’opposer à l’autorité de Camille, c’était faire une grave erreur qu’elle ne commettrait jamais. Elle la suivit donc, laissant Edge derrière elle et répondant à ses excuses silencieuses par un doux regard qui se perdit dans le tourbillon qu’elle fit pour rejoindre la jeune femme déjà occupée à lui faire ses recommandations pour bien placer les cadeaux sous le sapin histoire qu’il reste instagrammable. Si elles évitèrent l’éléphant dans la pièce le temps de quelques minutes, toutes les deux s’affairant pour que tout soit parfait, Camille marqua cependant une pause après un instant pour lui faire savoir qu’elle lui avait manqué ; et elle savait ce que ça voulait dire Yasmine, qu’au détour d’une déclaration comme celle-ci, elle espérait peut-être qu’elle partage sa version de l’histoire que son cousin lui avait sans doute racontée, mais elle ne le fit pas. Parce qu’encore une fois, elle estimait que personne n’avait le droit d’émettre un quelconque commentaire sur ce qui s’était dit ou passé entre eux. Elle comprenait qu’Edge avait eu besoin d’en discuter avec quelqu’un de confiance, mais ce n’était pas son cas ; si elle en avait vaguement discuté avec Molly, elle n’était pas rentrée dans les détails, c’était elle qui avait tiré des conclusions des larmes de sa meilleure amie, cette dernière s’étant montrée avare sur les explications, la poussant ainsi à considérer malin de forcer le couple à se rabibocher selon ses termes — une erreur sans doute, de la part de Yasmine que de se taire, mais ce fût le cas ici aussi, et elle remercia seulement Camille de son accueil.
Louis fit son apparition pour la prendre dans ses bras et lui souhaiter un joyeux Noël, mettant fin au moment de flottement entre les deux jeunes femmes ; et rapidement, les enfants se joignirent aux retrouvailles. La poitrine de Yasmine se déverrouilla pour mieux prendre sur elle et ne pas avoir l’impression d’être soumise aux regards des Price qui l’entouraient. Emma lui avoua elle aussi qu’elle lui avait manquée, quand Marc s’amusa à enrouler la mèche ondulée encadrant son visage autour de son index, et que Denis lui murmura à l’oreille qu’elle avait l’air d’une princesse. Elle aurait pu se contenter de ça,  Yasmine, réalisant avec un temps de retard à quel point elle n’était pas prête au fond, à faire face à ce que les adultes pouvaient penser de son absence de ces derniers temps. Peut-être qu’elle redoutait un peu les retrouvailles avec Tamara qu’elle avait eu parfois au téléphone ces derniers temps sans qu’elle ne manque de délicatesse à son égard, mais c’était différent d’éconduire les questions d’une maman que d’éconduire celles de cousins trop curieux. Néanmoins, ça se passa aussi bien que possible, et si elle faussa compagnie au reste de la troupe pendant quelques minutes à peine, restant à l’intérieur alors que Camille avait tonné que c’était l’heure de prendre l’air pour profiter des lumières qu’elle avait installées, c’était avant tout pour reprendre son souffle ; qu’elle perdit le temps d’une oeillade en direction d’Edge qui la rejoignit avec deux verres, l’un lui étant destiné.

"Merci." lui fit-elle dans un léger sourire, le posant sans le boire sur le meuble à proximité, opinant doucement aux paroles qu’il prononça en même temps qu’elle passa la paume de sa main sur l’un de ses propres bras dénudés "J’ai sous-estimé l’attention qu’on me porterait ce soir, mais je suis contente d’être là." ajouta-t-elle presque en troisième vitesse pour ne pas laisser l’impression au jeune homme qu’elle se plaignait de quoi que ce soit ; ce n’était pas le cas, pour autant elle ne pouvait pas prétendre être très à l’aise… surtout qu’à ce moment-là, le regard qu’il posa sur elle était assez insistant pour qu’elle ressente quelque chose de chaud lui remonter le long de la colonne vertébrale.
Ses nouvelles paroles ajoutèrent quelque chose à l’effet qu’elle ressentait déjà, et elle osa le regarder pour, la tête se penchant doucement sur le côté, et un léger sourire entrouvrant ses lèvres, elle lui dise en fronçant le nez, ses yeux suivant un triangle sur son visage qu’elle ne quitta pas du regard — oeil gauche, bouche, oeil droit "Je sais exactement ce que t’es en train d’essayer de faire." Sans en avoir l’air, sans lui donner l’impression non plus de faire du forcing, il voulait simplement la garder pour lui ; et c’était flatteur, comme c’était la chose la plus déraisonnable à faire ce soir quand elle avait la sensation qu’ils avaient encore tant de choses à creuser avant de quoi, retrouver leurs habitudes ? Yasmine le fixa un long instant encore, avant de lentement déporter ses yeux sur aucun point en particulier, tenant juste à ménager son effet quand elle lui demanda du bout des lèvres "Elle implique quoi exactement, ta proposition ? A part les frites et l’aéroport ?" Elle le connaissait, plus qu’elle ne se connaissait elle-même à dire vrai, et feindre l’innocence n’avait jamais fait partie de ses meilleures qualités ; c’était presque comme si elle pouvait voir les rouages de son cerveau s’enclencher pour l’inciter à prendre les choses d’un point de vue différent tandis qu’il la regardait d’une façon qui finit par la contraindre à prendre son verre pour en boire une longue gorgée à son tour.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

Oui, ton regard reste posé sur Yasmine, et ce même si tu l'as déjà vue des centaines de fois, même s'il y a déjà eu d'autres soirées de ce genre, passées avec la famille de l'un ou de l'autre, et que, tu l'espères, il y aura d'autres soirées comme celles-ci... Tu l'espères vraiment, c'est tout ce que tu veux en réalité et tu pourras lui dire, être direct encore une fois, mais, malgré la distance que vous avez mis entre vous deux, tu sais que certaines choses ne sont pas parties et que la brune sait tout ce que tu ressens pour elle. Cela n'a pas changé de ton côté, même si tu lui en as beaucoup voulu sur le moment, même si tu t'en veux toujours, ce que tu ressens pour Yasmine n'a pas été effacé par la dispute, les mots durs, la distance ou même le fait que vous ne viviez techniquement plus ensemble. Tu ne penses pas que quoi que ce soit pourra changer ça, même si la brune te demandait là tout de suite de la laisser tranquille et de lui rendre sa liberté, ce que tu ferais si elle te le demandait, tes sentiments ne changeraient pas. Yasmine pour toi, c'est l'évidence, c'est la seule chose qui fait du sens parfois, et qu'il s'agisse d'un bon ou d'un mauvais jour, cela ne changera pas. Ce soir est un bon jour que tu te dis, quand vos regards se croisent et que Yasmine t'accuse de tout.
"Oh, et qu'est-ce que j'essaye de faire ?" Que tu répliques, un sourire légèrement amusé passe sur ton visage, tu connais la réponse à ta propre question, tu sais également que Yasmine ne le dira jamais à voix haute, et qu'elle ne t'avouera très certainement pas ce que ton regard lui inspire, mais... tu peux peut-être le deviner, un peu. La brune a dit vouloir te voir, et elle est là, à te parler, à te regarder comme si tu étais la seule chose tangible dans la pièce, tu aimerais dire que tu détestes cela, vraiment, cependant, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas le cas du tout. Au moins, elle arrive à te faire manquer de mots avec sa question, pas quelque chose que beaucoup de personnes peuvent faire, la brune sait que tu es prêt à absolument tout risquer parfois pour avoir le dernier mot. Tu es bien silencieux tandis qu'elle boit une gorgée de son verre et tu l'observes, comme si c'était la première fois que tu voyais Yasmine, tandis que les muscles de sa gorge se serrent et se détendent... Et quoi ? La brune veut vraiment que tu lui dises tout ce que tu as en tête là, alors que ta famille et même ta mère se trouve à seulement quelques mètres de vous ? Tu pourrais vraiment, juste pour voir ses yeux verts s'écarquiller légèrement tandis que tu lui avoues que si tu commences à l'embrasser, véritablement l'embrasser, tu ne comptes pas t'arrêter. Même pas pour la laisser respirer, même pas. Tu pourrais confesser que sa robe est certes très jolie et qu'elle pourrait la garder sur sa fine silhouette quand tu seras en train de glisser tes mains en dessous, pour l'inciter à soupirer toutes les syllabes de ton prénom, comme Yasmine sait si bien le faire.

Tu pourrais, vraiment, mais à la place, tu prends as un léger soupir, retrouvant enfin ta voix. "Hmm, une destination avec beaucoup moins de monde, et certainement pas nos familles respectives... De couper son téléphone quelques heures. Okay, quelques jours." Cela ne sert à rien de prétendre devant Yasmine et encore plus parce qu'elle a déjà voyagé avec toi, Yasmine sait que tu es un expert quand il s'agit de se couper du monde et de faire passer ses propres besoins en priorité. Certains voient ça comme être un égoïste fini, toi, tu sais que parfois c'est nécessaire pour se concentrer sur le plus important et ne pas imploser. Et puis, vous étiez censés partir plus souvent que ça, non ? Une promesse faite entre vous deux, scellée avec vos petits doigts et ça, ça compte pour la brune, tu le sais mieux que personne. Tu poses ton verre vide non loin de vous et tu croises les bras sur ta poitrine, te plaçant à côté de la brune, assez proche pour que vos épaules se touchent, le tissu de ton costume passant sur la peau de la brune. "Et... Une ou deux conversations, tu ne veux pas le faire ce soir, ce que je comprends, mais il y a certaines choses que tu dois entendre de ma part et j'ai beaucoup de choses à te dire... Choquant, je sais." Tu lui dois des excuses, ça, tu le sais, tu ne sais pas si tu mérites son pardon, mais ça mérite au moins d'être dit, une fois de plus, pas quand vous êtes enfermés dans un placard avec le cœur écorché à vif, que ce soit toi ou elle d'ailleurs.
Et lui expliquer que oui, tu es un idiot, et que le but n'a jamais été de la blesser ou même de la remplacer, comment est-ce que tu pourrais faire ça d'ailleurs ? Enfin, reparler des événements d'il y a quelques années, et essayer de vraiment tourner la page, parce que vous ne pouvez pas constamment y revenir dès qu'il y a un accroc, autant qu'elle que toi, ce n'est pas sain et tu n'as pas envie d'envisager les choses comme ça. Autant pour elle qui se demande si tu as vraiment changé, ou toi, toujours sur tes gardes, non, vraiment, ce n'est pas sain du tout. Donc oui, tu as eu le temps d'y penser, tu as eu tout le temps du monde pour y songer malheureusement. "Et probablement entre deux émotions fortes des moments où on ne parlerait pas." Pour vous deux, pour vous retrouver, parce que tu auras beau être celui qui a toujours été confortable avec cet aspect-là de votre relation, la distance ça ne vous ressemble pas, du tout même.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

"Hm-hm." Comprendre un non que sa tête se secouant de droite à gauche vint appuyer alors que la continuité de sa phrase se déploya dans l’espace qui les séparait, un léger sourire, à peine perceptible tant il fut fugace, fendant son visage pendant qu’elle le regardait jouer au parfait innocent ; ce qu’il n’avait jamais été au demeurant, et ce qu’il ne deviendrait sûrement pas ce soir, c’était évident "Je rentrerais pas dans ton jeu, Edgerton. Pas ce soir." le prévint-elle avec une audace fragile, ses yeux maintenant l’insistance dans les siens. Non, elle ne jouerait pas ce jeu avec lui ce soir, Yasmine, et pas uniquement parce que la conjoncture était délicate, qu’elle se sentait épiée par les invités de Tamara, et qu’elle n’était pas venue pour autre chose que faire amende honorable sans pour autant ajouter au dialogue qu’ils avaient mis sur pause le temps de reprendre leur respiration.
À qui mentait-elle ? Il suffisait de la regarder d’un peu plus près pour comprendre que les efforts vestimentaires qu’elle avait fait, il n’était pour aucun autre invité que lui, et que sous couvert de faire plaisir à Molly, elle s’était laissée convaincre de sortir de sa zone de confort sans pour autant en avoir l’air. Yasmine avait pourtant trop de peau d’exposée, et sa robe était trop moulante pour qu’elle ne ressente pas la sensation étrange d’évoluer nue. À d’autres, Khadji. Si Edge ne savait pas jouer les innocents, elle, en revanche, elle était passée maîtresse en la matière, et quand bien même sa pudeur resterait toujours celle qui la rendait réfractaire à l’idée de se donner en spectacle, elle était cependant assez consciente de la proximité du jeune homme avec elle pour avoir une idée précise de ce que ça lui faisait de sentir l’épaisseur de la tension les entourer à mesure que leurs regards se verrouillaient l’un à l’autre. Quand elle surprit celui d’Edgerton observer sa gorge lorsqu’elle prit une gorgée de son verre, elle arqua un sourcils sous la ligne transparente de ce qui contenait sa boisson, attendant qu’il reprenne suffisamment sur lui pour lui expliquer les termes de la proposition qu’il lui avait faite plus tôt et qui n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde.

Elle avait toutefois besoin de savoir ce que ça impliquait vraiment sans pour autant avoir une idée précise ce qu’elle ferait de ce qu’il lui répondrait, refusant d’agir avec anticipation. Le sentant s’approcher, déplaçant sa chaleur jusqu’à elle pour la frôler au passage, elle l’écouta sans le quitter du regard et finit par froncer les sourcils tandis qu’elle interjetait avec un sérieux de composition, reposant son verre à l’endroit où il était encore quelques instants plus tôt "À t’entendre, ça ressemble presque à un kidnapping, et je veux pas que tu prennes peur, mais je connais des types qui travaillent dans la police." Un running-gag qui n’appartenait qu’à eux, et qui perdit un peu de sa saveur lorsqu’il continua sur une note beaucoup plus sérieuse qu’elle, fait qui la fit soupirer juste un temps, celui dont elle eut besoin pour baisser la tête et lui dire entre deux phrases "Je me souviens d’une époque où je devais presque te supplier de me décrocher plus que quelques mots. Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver depuis, hm ?" lui demanda-t-elle, pour la blague, ajoutant en tournant enfin complètement son corps vers lui, le bas de ses reins se posant contre la surface du meuble qu’elle avait dans le dos "Qui êtes-vous, et qu’avez-vous fait d’Edgerton Samuel Price ?" ajouta-t-elle avec la ferme intention de ne pas tomber dans le dramatique, l’épisode dans la réserve du service pédiatrique du St-Vincent lui ayant laissé un goût amer et une toute nouvelle aversion pour les confidences forcées.
Ils avaient le temps de parler, c’était pour cette raison qu’elle avait préféré prendre de la distance. Ce qu’ils avaient à se dire, ça méritait une réflexion plus longue que quelques minutes, et c’était parce qu’elle en était entièrement consciente qu’elle préférait ne pas se lancer dans ce genre de choses ici. Elle ne savait pas comment les choses tourneraient, quand bien même elle avait la certitude que leur histoire n’était pas terminée, qu’elle ne voulait pas qu’elle se termine, ils n’étaient toutefois pas à l’abri de se faire de nouveau un peu de peine et elle avait besoin de s’en prémunir ; d’apprendre à prendre un peu sur elle et de ne pas considérer que c’était la seule option qu’elle avait de camper sur des erreurs du passé, d’apprendre tout simplement à avoir suffisamment confiance en elle pour accepter qu’Edge la voit comme son seul et unique choix sans chercher à côté à lui faire réaliser qu’il en avait tellement d’autres à caresser du doigt que ça la rendait presque indigne d’occuper cette place dans l’ordre de ses priorités.

Elle plissa les yeux à la manière dont il termina sa phrase, et haussa les sourcils pour marquer sa surprise alors qu’il choisissait d’être étonnamment mesuré dans sa façon de lui exposer ses projets. Elle l’avait connu plus direct, n’en était pas moins évident que ce qui lui traversa brièvement l’esprit, à Yasmine, la troubla assez pour qu’elle prenne un léger temps pour lui avouer, l’un de ses doigts venant chasser une longue mèche de cheveux échappée de l’attache qu’elle s’état faite dans la nuque pour les maintenir en place, son regard se déportant légèrement sur sa droite pour vérifier que personne n’était sur le point de les interrompre — ce qui n’était pas le cas, aussi reprit-elle sur un ton presque désinvolte "C’est drôle, quand je t’ai posé la question, je pensais que tu me répondrais quelque chose comme je vais d’abord commencer par t’enlever cette robe." Elle s’arrêta, mais pas suffisamment longtemps pour qu’il se rende compte que, si elle était un peu plus directe que lui pour une fois, ce n’était pas sans provoquer quelque chose en elle "Mais je vois que t’as fait quelques progrès depuis…" Depuis combien de temps exactement ? Elle ne prétendrait pas avoir compté les instants qu’ils avaient passés loin l’un de l’autre ces derniers mois, le manque se faisant ressentir bien trop souvent pour qu’elle ne passe pas pour une idiote en faisant comme si, effectivement, elle ne tenait pas les comptes. Elle ne continua pas sa phrase néanmoins, la laissant en suspens pour en entamer une autre quand un sourire lui fit entrouvrir la bouche et froncer le nez "Je crois que j’ai échoué dans l’action de pas rentrer dans ton jeu ce soir." L’important, c’est d’essayer, non ? semblait dire le léger haussement d'épaule qu’elle laissa échapper en continuant à soutenir son regard.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

Ce que font le reste des Price dans l'immédiat ? Tu n'en sais rien, tu t'en contre-fiches et ton regard marron est toujours posé sur Yasmine et il le sera encore dans quelques heures. Tu n'as jamais sous-estimé l'effet que la brune avait sur toi, jamais, après tout, toutes ces années en arrière, il ne t'a suffi que d'un seul regard pour te dire que tu devais à tout prix capter son attention. Et avoir son numéro de téléphone et trouver un moyen de te faire une place dans sa vie. Oui, vraiment, on pourrait t'accuser d'être la personne la plus superficielle du monde, ce que tu ne nierais pas du tout, cependant, dans le cas de Yasmine, ce n'est pas juste physique. Tu l'as toujours trouvée belle et cela n'a fait que se confirmer au fil des années et des jours passés à ses côtés, et elle a toujours eu toute ton attention, facilement en plus, et certainement ce soir, surtout quand on sait que les nuits précédentes ont été vides de tout. Et le regard de Yasmine ne se dérobe pas, ne vacille pas ailleurs, elle ne voit que toi et la réciproque est vraie, tu es certain que cela rendrait fou n'importe quel homme et des hommes bien mieux que toi. Mais c'est triste à dire et tu en seras désolé à un autre moment, c'est bien toi le chanceux, c'est toi que Yasmine regarde de cette façon-là, et tu te demandes vraiment ce que vous faites encore à parler et pourquoi les bras de la brune ne sont pas déjà autour de ton cou ou sur tes épaules...
Oui, vous êtes bien élevés, vous n'êtes pas là pour ça, vous ne vous êtes pas perdus comme ça depuis longtemps, ce qui est dommage quand on sait à quel point vous êtes doués... Tu n'es pas concentré du tout et si tu choisis la retenue, c'est plus par sûreté qu'autre chose, parce que tout n'est pas réglé entre vous. Tu voudrais que ça le soit, tu es partagé entre l'envie de tout mettre à plat et juste la hisser sur ton épaule et l'emmener ailleurs, pour ne la partager avec personne. Personne. Peut-être qu'elle n'a pas si tort que cela en parlant de kidnapping. "Oh, ta mère m'aime bien, je suis certain qu'on trouvera un terrain d'entente pour que je kidnappe sa seule et unique fille." Tu dis cela sur un ton léger, tu plaisantes à moitié, tu espères que Yasmine s'en rend bien compte de cela et elle le droit à un rire alors que tu lui avoues que tu veux parler. Parce que oui, tu as des choses à dire, là encore, elle marque des points et tu ravales l'envie de lui dire que c'est elle. Tu as changé depuis que Yasmine est dans ta vie, bien entendu, cette relation est déjà allée dans le mur une fois, tu t'es déjà juré de ne plus faire les mêmes erreurs et de faire des efforts, vous en avez vécu des hauts et des bas, cependant, il vous en reste encore du chemin à faire. Et tu ne veux pas baisser les bras parce que ça devient difficile ou qu'il y a des complications, être dans la vie de Yasmine est un privilège, très certainement pas quelque chose que tu prends pour un acquis, alors cela implique bien de faire des efforts. Pour la femme que tu aimes, ça aussi, tu devrais le lui dire plus souvent, pour que Yasmine comprenne bien qu'elle n'est pas n'importe qui, que ce soit dans ta vie, dans ton cœur ou même en général.

Tu suis du regard, toujours aussi concentré sur elle, sa main qui vient réarranger une de mes mèches brunes, tu pourrais le faire ça, elle n'a pas besoin d'aide, certes mais tu pourrais; et les mots de la brune te surprennent, c'est le cas de le dire. À croire que vous avez échangé vos rôles respectifs ce soir, elle a le droit à un haussement de tes sourcils avant que tu ne répondes. "Tss... Yasmine Khadji, c'est comme ça qu'on s'exprime à un repas de famille ? Quelqu'un a une très mauvaise influence sur toi." Quelqu'un, toi, au choix, la brune interprétera cela comme elle le voudra, toi aussi, tu regardes par-dessus ton épaule, personne ne vous prête attention, le reste des Price se trouvent dehors, près de la piscine, tous trop préoccupés par leur conversation. Parfait, que tu te dis, te tournant vers ta partenaire avec un autre sourire sur le visage. "Et je n'ai que deux choses à ajouter à ce que tu viens de dire." Tes mots arrivent lentement et plus mesurément que d'habitude, ça tu le sais, entre ça et l'air chargé qu'il y a entre vous deux, tu peux presque sentir ton contrôle partir en fumée et tu passes un bras autour de la taille de Yasmine alors que tu continues ta phrase. "Déjà, c'est une très jolie robe, pas besoin qu'elle finisse sur le sol, tu peux la garder toute la soirée s'il le faut et ensuite..." Tu la rapproches de toi, bien entendu, le peu de distance qu'il y a entre vous est soudainement insupportable, tu n'as pas d'autres mots pour le décrire, et tu es rassuré, contenté dans un sens, quand la brune est contre toi. Ta main trouve déjà sa hanche, comme tu l'as déjà fait des dizaines, voire même des centaines de fois, pourtant, tu en es presque certain, cela n'a jamais fait battre ton cœur de cette façon-là, ni même fait défiler tout un tas de possibilités dans ton esprit.
"C'est plus une question qu'autre chose, histoire d'échouer jusqu'au bout...et tu as le droit de dire non." Tu insistes sur le dernier mot alors que ton menton vient trouver l'épaule de Yasmine, ton visage à seulement quelques millimètres de celui de la jeune femme. "Est-ce que je peux t'embrasser ?" Une simple requête, et pourtant, tu demandes quand même, à voix haute, comme tu l'as déjà fait, il y a presque trois ans de cela. Et encore une fois, tu te dis qu'un seul baiser sera suffisant et que tu pourras t'éloigner d'elle heureux après cela.

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{but we still shine like we used to}
crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

"Attends, t’es vraiment en train de parler de ma mère maintenant ?" Elle feignit la stupéfaction, puis tout de suite après la déception, pour finalement en rire sans délai, et tout doucement, en penchant la tête sur le côté, tendant un instant vers l’humour alors que la tension qui régnait entre elle et le jeune homme commençait à s’épaissir et à peser sur sa conscience immédiate.
Le nez doucement froncé, elle pouvait à peu près s’imaginer ce qu’il se passerait à partir de ce moment-là, bien incapable de penser droit quand elle sentait que ses propres mots pesaient aussi lourds dans l’atmosphère, son regard ne trouvant d’autres choses à faire que de se verrouiller à celui d’Edgerton qu’elle voyait réagir sans en avoir l’air. Il n’était pas le genre d’homme à flancher face à la volonté d’une femme comme elle d’en faire ce qu’elle voulait, et elle le savait mieux que personne. Mais l’étincelle dans ses yeux, elle lui parlait assez pour qu’elle sache en effet que la suite de la soirée prendrait un tournant auquel elle n’avait pas pu s’empêcher de penser quelques fois, recluse dans un monde où elle ne vivait pas avec lui, où ils se parlaient à peine. Elle, elle n’était pas femme à se perdre vers ce genre d’anticipation, trop prude et trop sage. Seulement, Edge avait toujours su la révéler à ce sujet-là.
Ce soir encore, alors qu’ils n’échangeaient rien d’autres que des mots et des regards, elle sentait une énergie différente de celle qu’elle avait l’habitude d’user se soumettre à ce corps dont elle ne savait trop quoi faire sur l’instant. Sa mèche de cheveux remise en place, elle laissa lentement glisser sa main le long de son propre corps qui réagit à cet effleurement auto-imposé pour lui faire réaliser à quel point elle était fleur de peau à cet instant. Ça deviendrait vite insupportable, elle le savait aussi sûrement qu’à ça s’ajouta l’observation qu’elle fit de la distance qui la séparait du jeune homme et qu’elle trouvait assez inutile pour avoir envie de faire un pas supplémentaire dans sa direction. Elle ne le fit pas, cependant. Yasmine resta à sa place, et pinça brièvement les lèvres pour mieux faire circuler la tension qu’elle sentait grouiller dans chacune de ses cellules.
Difficilement, elle s’opposa à l’idée-même de le toucher trop vite, entendant sa reprise de parole et l’accueillant avec un léger sourire qui disparut rapidement quand elle voulut marquer un point qui n’en était pas vraiment un, préférant jouer la comédie que verser dans l’audace alors qu’elle sentait son coeur battre vite dans sa poitrine et sa peau continuer à réagir à la conjecture qui planait sur leur échange — entre le chaud et le froid, sa température corporel avait du mal à se décider sur quoi lui faire ressentir à ce moment-là "Je sais, je régresse. Je devrais arrêter de côtoyer Molly, elle est pas loin de parvenir à atteindre son objectif." Qui avait toujours été de la sortir de sa coquille et de lui faire prendre conscience qu’elle avait des atouts à la pelle et qu’elle avait tort de ne pas s’en servir. Pour autant, elle savait de qui Edge parlait de son côté, et ce n’était pas une alternative qui la ravissait assez pour qu’elle joue sur ce terrain ; un terrain qu’il envahit l’espace d’après, et qui la fit relever la tête pour  le regarder fixement et mieux entendre ce qu'il avait à lui répondre.

Il avait toujours été le moins capable de tirer vers le raisonnable, et de nouveau, la force dont il faisait preuve sur une base régulière, elle s’effrita lorsqu’il passa un bras autour de sa taille "Edgerton." chuchota-t-elle dans un très léger sourire. Elle ne pouvait pas jouer à la farouche, pas quand c’était elle qui avait lancé les hostilités. Mais c’est bien ce qu’elle fit juste pour gagner la satisfaction de pouvoir prétendre qu’elle avait essayé de résister, quand elle ne pensait qu’à une seule chose, ses yeux marquant une observation fugace de la bouche du jeune homme qu’elle se vit capturer avec la sienne. Mais là encore, elle ne le fit pas, campant sur une volonté fragile de garder le contrôle quand tout ce qui lui passait par la tête ne l’aidait pas à considérer les choses d’un point de vue acceptable. Ne pouvant s’empêcher de sourire en même temps, ses mains restèrent à bonne distance de sa poitrine sans qu’elle, elle ne fasse ce qu’elle avait pourtant très envie de faire. Et puis finalement, elle se demanda pourquoi elle se soumettait à cette torture, surtout quand il lui disait ce genre de choses avec un sérieux déconcertant.
Ses paumes remontèrent le long de son torse. Yasmine sentit le tissu de sa chemise se froisser sous la pulpe de ses doigts, lesquels trouvèrent rapidement ses épaules auxquelles elle s’accrocha doucement en l’écoutant attentivement dériver vers une question qu’elle avait senti venir, de même que la main qu’il affirma sur sa hanche et qui lui fit prendre une inspiration de plus lorsqu’elle le sentit approcher de son visage, son menton frôlant son épaule lorsqu’il lui parla près de l’oreille. C’était une sensation étrange, mais pas désagréable, de sentir une partie de sa moralité se déliter sous l’intention qu’il mettait à la tenir comme il le faisait, partant du principe qu’il fallait qu’il lui demande l’autorisation avant d’envisager quoi que ce soit quand elle, de son côté, elle aurait pu agir sans même songer si oui ou non c’était une bonne idée. Mais sur ça, elle avait toujours sur qu’il était plus fort qu’elle, même si elle le connaissait assez pour savoir combien ça lui demandait un certain effort pour mesurer ses caresses — celle qui échappa à son propre contrôle et qui partait de ses épaules pour terminer sur sa nuque, ses doigts effilant la pression qu’elle choisit de mettre en l’encerclant doucement, elle lui fit aussi cambrer graduellement les reins quand elle lui répondit enfin, son regard lui donnant son accord avant même qu’elle n’ouvre la bouche "J’attends que ça, Edge, que tu m’embrasses." Et elle prit un peu d’avance, Yasmine, même si ce fût avec un léger temps de retard, la délicatesse qu’elle allongea pour avancer son visage vers le sien semblant fonctionner au ralenti. Ses yeux ne quittant pas ceux d’Edgerton, ses lèvres s’approchèrent enfin des siennes pour les saisir doucement ; parce que c’était officiellement devenu insupportable, de se tenir là, raisonnable, en songeant à toutes les possibilités que leur nouvelle proximité leur offrait.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

Oui, quand il s’agit des contacts physiques, tu as plus d’expérience en la matière que Yasmine. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute et cela a toujours été un sujet de tensions et de discordes entre vous, et cela l’a été récemment, et il faudra encore une longue discussion à ce sujet. Pas pour le moment, il n’y aura pas plus de discussion et de mots échangés pour le moment, décidément pas quand Yasmine est aussi proche de toi et que tu n’as aucune intention de la lâcher. Et certainement pas quand tu es obligé de prendre une profonde inspiration quand les mains de Yasmine viennent trouver leur place sur tes épaules. Tu ne l’as pas quittée des yeux la brune, tu ne vois qu’elle et ses yeux verts qui ressortent encore plus que d’habitude grâce à son maquillage, et tu serais bien incapable de donner des détails dans l’immédiat, vraiment pas. La vérité, c’est que ça n’a jamais été comme cela avec personne d’autre que Yasmine, jamais aussi intense, jamais aussi important de faire les choses correctement et c’est bien pour cela que tu lui poses la question. Pour ne pas précipiter les choses, pour ne pas juste écouter ce que te dit ton corps ou même la tension que tu peux sentir émaner de la fine silhouette de la brune.
Le seul espace libre qu’il y a entre vous deux se trouve au niveau de vos visages et un sourire passe sur le tien quand les doigts de Yasmine sont sur ta nuque. Un geste qu’elle a déjà effectué des centaines de fois, et comme à chaque fois, c’est assez pour te faire oublier le pourquoi du comment, ton propre prénom, alors qu’elle n’a techniquement rien fait. Non vraiment, il faudrait très certainement que quelqu’un étudie l’effet que Yasmine Khadji a sur toi et cette attraction qui te pousse à revenir vers elle à chaque fois, parce que c’est elle et uniquement elle. Yasmine contre toi, qui bouge contre toi, elle te montre à quel point elle est prête à te suivre et te laisser dicter ses mouvements. Elle le dit aussi et oui, ta prise sur ses hanches se raffermit, Yasmine est là, le visage assez proche pour faire ce que tu voulais.
“Il fallait que je d...” Tu n’auras pas le dernier mot, mais bien la brune et tu souris sûrement un peu trop alors que tes lèvres sont enfin pressées contre celles de la jeune femme. Comment pourrais-tu ne pas sourire alors que c’est exactement ce que tu voulais ? Tu ne perds pas de temps, il n’y a pas de pause et tu l’embrasses. Comme tu aurais voulu le faire depuis ce soir-là, depuis que vous n’habitez plus ensemble et que tu retrouves non seulement une maison vide, mais un lit vide. Il faut qu’elle sache à quel point cela t’a affecté et à quel point l’embrasser maintenant est la chose la plus importante du monde. Alors, oui, il y a sûrement un peu trop d’intensité dans ton étreinte, et tu ne la lâches pas, oh que non, elle est à toi, que te dicte la logique, le corps de Yasmine contre le tien et la partie la moins rationnelle de ton esprit. Oui, véritablement, tu la gardes pour toi et prisonnière, tes mains semblent avoir une volonté propre et remontent, passent de sa taille à son dos exposé, pour la garder là, mais pas que. Pour que tu puisses sentir la peau nue de Yasmine du bout de tes doigts, quelque chose dont il est très difficile de se passer. Parce qu’elle est bien là, que ce n’est pas un rêve et que tu as le droit à un aparté avec elle.
Tu as l’impression d’avoir couru des kilomètres quand tu dois cesser de l’embrasser pour respirer, pour lui piquer son air en réalité car ton front est toujours appuyé contre celui de Yasmine. Il y a bien un sourire sur ton visage et tu en profites, pour déposer tes lèvres au coin de ses lèvres, puis sa joue droite, puis la gauche, parce que ça te semble correct et qu’elle est vraiment trop belle pour ne pas le faire. “Tu m’as manqué, comme ça, tout le temps en fait.” La confession est scellée par un autre vrai baiser, sur sa bouche à elle, vos respirations se mêlant de nouveau, une de tes mains reste bien fixée sur le dos de Yasmine mais l’autre dérive plus bas. Et tu aurais très sincèrement continué comme ça pendant des heures et des heures, véritablement, à embrasser Yasmine, à la sentir trembler contre toi... sans le reste. À savoir le bruit d’une porte qui se referme, quelque part, à la fois proche et loin de vous. C’est assez pour te stopper dans tes gestes et réaliser que non, vous n’êtes pas tous seuls et que n’importe qui pourrait vous trouver comme ça. Et vous interrompre, et accaparer l’attention de Yasmine. Hors de question, c’est la seule chose qui passe dans ton esprit à cette seconde et si tu finis par reculer vraiment, c’est pour cette raison.
Ton regard s’attarde sur Yasmine lourdement, le tissu de sa robe est froissé et c’est de ta faute. C’est le seul argument dont tu as besoin pour prendre une décision et lui prendre sa main droite. “Il faut vraiment que j’arrête de penser que t’embrasser une seule fois sera suffisant.” Tu ne sais même pas à qui tu parles en disant cela, vraiment pas, que ce soit toi ou même Yasmine, ça ne fait aucune différence et ta main dans celle de la brune, tu la guides à l’étage, là où on ne pourra pas vous déranger du tout.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price  

"Je sais, tu m’as manqué aussi." C’était presque douloureux à avouer sur l’instant, les traits de son visage s’étant froncés alors que le jeune homme séparait leurs visages pour reprendre un peu d’air. D’ordinaire, faire preuve d’autant d’assurance ne lui ressemblerait pas, sauf que Yasmine n’était pas sotte au point de ne pas considérer le baiser qui venait d’être échangé entre elle et Edge comme une preuve supplémentaire qu’elle se sentait mieux quand il était près d’elle. La réciproque était vraie, elle n’avait pas besoin de se torturer davantage l’esprit à ce sujet, en tout cas elle n’avait pas envie de le faire maintenant, alors que son corps était tendu par les prémices de quelque chose qu’elle était sûre arriverait bientôt. Seulement, Yasmine ne serait pas elle-même si elle n’essayait pas de rationaliser à peu près tout ce qui lui arrivait. D’accord, le fait qu’elle laisse le jeune homme l’approcher de nouveau était un pas fait dans la bonne direction. Mais qu’est-ce que ça voudrait dire sur la durée ? Parce qu’ils avaient encore des choses à se dire, et qu’elle doutait que céder à la tentation de s’isoler quelques temps soient la solution à tous leurs problèmes — au mieux ça mettrait un mouchoir sur ce qui n’allait pas entre eux pour les faire profiter l’un de l’autre le temps de quelques instants, au pire ça ne ferait que confirmer que la dimension de leur relation n’était pas aussi étendue et profonde qu’elle lui avait toujours semblé.
Et si elle arrêtait de penser, de retourner tout et son contraire dans son esprit pour en tirer l’unique satisfaction d’être la plus raisonnable dans la pièce ? Une fois leur baiser terminé, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, elle hésita un instant à faire savoir à Edgerton que ça n’arrangerait pas grand-chose ; et puis la manière qu’il eut de lui prendre la main et de la guider en nourrissant la certitude que c’était ce qu’il avait à faire maintenant, elle la dissuada de lui dire quoi que ce soit. Il n’y avait pas que ça, bien sûr, il y avait aussi un désir paralysant qui la rendait tributaire du simple fait de le laisser conduire les choses là où il avait envie qu’elles aillent. C’était un peu lâche, mais elle n’avait en vérité pas la force d’aller au-delà de ce qui planait au-dessus de leur tête respective, et tandis qu’ils grimpaient à l’étage sans véritablement se soucier de passer pour des individus ingrats et impolis, elle s’accrocha à la main d’Edgerton avec une force douce.

Jusqu’à ce qu’il la guide dans une chambre vide, celle qui devait probablement être réservée aux invités de Tamara lorsqu’elle recevait sur de plus ou moins longues durées. Seulement, elle n’était pas là pour faire le tour du propriétaire Yasmine, et sur le coup, elle s’en fichait pas mal de l’endroit où ils avaient atterri. Son regard se ficha dans celui du jeune homme sans aucun délai et son corps se déporta jusqu’à lui pour que quand elle posa de nouveau ses lèvres sur les siennes, elle devienne celle qui initiait la suite des évènements sans chercher à se placer dans aucune autre position que celle-ci ; et ses mains trouvèrent ses épaules uniquement pour qu’elles tirent doucement sur la veste de costume qu’il portait sur le dos pendant qu’elle se débarrassait d’un coup de pied des escarpins qu’elle portait, et qui une fois retirés, la força à rester sur la pointe des pieds pour que sa bouche ne rompe le contact avec celle d’Edge.
Ça, elle s’y résout quelques secondes à peine après quand il fallut descendre les fines bretelles de sa robe sans pour autant en baisser son bustier, exposant juste davantage la ligne de sa clavicule au jeune homme qu’elle n’avait pas lâché, ayant commencé dans l’urgence à déboutonner sa chemise. Dans un retour de conscience assez brusque pour que ça la fasse cligner des yeux lorsqu’elle releva la tête pour le regarder, elle marqua une pause haletante pour fixer le jeune homme sans défaire l’emprise de ses mains sur lui. Remontant doucement sur son visage, ce contact en particulier l’aida à marquer son point quand, d’une voix chancelante, son souffle entrecoupé par les efforts qu’elle faisait pour ne pas laisser son désir l’emporter sur le soudain courage qu’elle trouva pour lui dire, tout bas "Ça réglera pas les choses." Elle cassait peut-être un peu l’ambiance. Tant pis. Elle ajouta sur le même ton, ses yeux passant de l’un à l’autre d’Edge dont elle tenait toujours le visage entre ses mains "Je veux que tu le saches avant qu’on fasse quoi que ce soit que tu pourrais regretter. Ça réglera pas les choses, mais j’en ai trop envie." avoua-telle finalement sur un ton presque suppliant. Et encore une fois, c’était presque pour en tirer la satisfaction d’avoir été celle qui serait assez honnête pour l’avouer, trop habituée à vivre avec des oeillères sous le prétexte que ça la protégeait du fait de devoir admettre ses erreurs. Ce qui allait se passer maintenant, ça n’en serait sans doute pas une. A dire vrai, elle n’en savait trop rien finalement. Mais elle ne voulait pas que ça fasse poindre le moindre espoir chez Edge quand de son côté, elle n’était sûre de rien à propos de leur avenir commun.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji  

C'est une danse très facile à effectuer avec une partenaire comme Yasmine, voilà ce que tu te dis une fois que la porte de la chambre vide est fermée et que vous êtes tous les deux seuls. Une très bonne chose selon toi et oui, vraiment, Yasmine est la seule chose dans ton esprit dans la présente, la seule personne que tu vois. Celle qui capture de nouveau tes lèvres pour un baiser qui ne laisse aucune place à l'imagination et qui traduit sûrement ce que vous ressentez tous les deux et que vous voulez. Ce qui te rassure un peu dans un sens, tu aurais accepté qu'elle te dise de garder tes mains pour toi, qu'elle te rappelle que ce n'est ni le lieu ni le moment. Cependant, une chose encore plus égoïste que toutes les précédentes, tu es bien content que la brune ne soit pas raisonnable justement et tout s'enchaîne presque trop rapidement maintenant. Yasmine est celle qui te guide et si ses mains sont focalisées sur ta veste, les tiennes sont sur sa robe et pour faire glisser les bretelles de ses épaules et avoir encore plus accès à la jeune femme. Tout semble plus qu'urgent maintenant que vous vous êtes retrouvés, là, et que vous ne parlez pas de ce qui vous a mis sur la touche l'un comme l'autre, combien de temps ça va durer ? Tu n'en sais rien, tu n'as même pas envie d'y réfléchir, tu veux juste Yasmine et uniquement Yasmine.
Yasmine qui vient de t'arrêter et tes gestes se stoppent presque automatiquement, tu as une main dans le bas de son dos, l'autre posée sur sa hanche, alors que tu allais la guider vers le lit que tu peux voir du coin de l'œil et... Les mots de la brune te forcent à prendre une inspiration un peu plus profonde que les autres, et à considérer toutes les options. Qu'est-ce que tu es censé faire au juste ? Acquiescer, reculer et la laisser arranger sa robe et aller retrouver ta famille ? Ou alors ignorer cette mise en garde et la retrouve elle, juste là, juste sous les draps ? Tu n'as pas le temps de prendre une décision ou même d'y songer, Yasmine a une réponse pour toi et tu te retrouves à hocher la tête. "Je pourrais te dire exactement la même chose, dans les deux cas en fait." Parce que c'est la vérité, aussi simplement que cela, parce que tu ne t'attendais pas vraiment à ce qu'elle vienne ce soir, et ce même si elle te l'a assuré par message. Tu détestes cette incertitude dans laquelle vous vivez tous les deux, tu détestes en être responsable et tu détestes encore plus le fait que tu sais déjà que tu vas rentrer tout seul ce soir. Mais tu as autant envie de Yasmine qu'elle a envie de toi, prétendre le contraire, surtout maintenant, serait totalement hypocrite, alors à la place, tes mains remontent le long de sa silhouette pour se poser sur ses deux joues.
Et y exercer une légère pression, tes deux pousses posés sur le haut de ses pommettes à elle. "Tu es là et je suis là, j'ai envie que ce soit suffisant ce soir, okay ?" Et tu dis bien cela sur un ton qui se veut rassurant, tes yeux dans ceux de la brune, le marron rencontrant le vert et tu scelles cette presque promesse par un long baiser. Et cette fois-ci, quand tu embrasses Yasmine, tu ne t'arrêtes pas.

***

Tu as toujours un sourire sur le visage, quelques moments plus tard, surtout quand tu te penches pour attraper un des escarpins de Yasmine, puis l'autre. Tu te retournes pour lui tendre sa paire de chaussures, juste à temps, pour la regarder se redresser du lit elle aussi. Tu ne regrettes pas les minutes qui viennent de s'écouler, comment est-ce que tu le pourrais quand dans un sens, certains aspects de votre relation fonctionnent toujours. Alors, oui, on pourra t'accuser d'être complètement terre-à-terre, mais ça aussi, c'est important et vous auriez pu être perdus pendant ce moment-là aussi, mais cela n'a pas été le cas, et maintenant quoi ? Vous retournez à la réalité ? À votre pause ? "Ce n'est définitivement pas ce que j'avais en tête en t'invitant ce soir." Tu brises le demi-silence qui s'est installé quand vous avez repris vos respirations respectives et quand tu as de nouveau les mains libres, tu attrapes ta chemise abandonnée sur le sol, pour y passer un bras puis l'autre. Tu ne sais pas ce que cela veut dire pour vous deux maintenant et tu sais que tu ne peux pas vraiment te passer de Yasmine. Tu n'en as pas envie en réalité.
"... Je n'ai pas envie de te rayer de ma vie, je sais que tu as dit que tu ne voulais pas envie d'en parler ce soir, mais..." Mais tu ne veux pas songer à la fin en fait, tu t'assieds sur le lit en disant cela, vous n'en avez pas parlé avant et il faudrait sans doute le faire. "Je veux que tu saches cela au moins. Je sais que je t'ai blessée et je ne compte pas l'oublier, mais quoi qu'il se passe par la suite." Quoi qu'il se passe, ça sonne trop lourd, même à tes propres oreilles. Tu tournes enfin la tête, pour rencontrer le regard de Yasmine alors que tu continues de marmonner. "Je ne veux pas que tu sortes de ma vie."