Hassan s’inquiète, Evelyn s’inquiète, Greta s’inquiète, Jenna s’inquiète, Mabel s’inquiète. Ruben fait du Ruben. La presse jubile. L’encre coule et Twitter reprend vie. Le cycle normal d’un scandale médiatique, sans doute. Ses proches le contactent un à un, certains avec plus de délicatesse que d’autres, certains avec plus d’efforts dans l’idée de faire au moins semblant d’être discret sur la véritable raison de ce hey ça va ? sorti de nulle part, après trois mois sans nouvelles et la promesse d’aller boire un verre, un de ces quatre. Ses collègues à ABC se font silencieux, les gamins qui l’entraînait à l’UQ tout autant. En un claquement de doigt, bien loin de la fiction des films, sa vie a basculé, sans que ce ne soit pour la lui reprendre. Il a tout perdu, d’une façon différente seulement.
S’il l’avait pu, il jure qu’il aurait barricadé la porte de son appartement. S’il avait la moindre source de revenue encore, il se serait octroyé quelques jours loin de tout, comme ils en avaient discuté avec Evelyn, comme tel était leur parfait plan, cinq minutes à peine avant l’acte I du drame. Avant qu’il ne tente de frapper à mort l’homme qui s’en est pris à elle, avant qu’une simple entaille contre son torse le mène à son tour à l’hôpital, avant que son attitude indomptable ne mène le personnel à faire un test de drogue, pour savoir comment le soigner au mieux - foutaises. Sans ça, aucune information n’aurait pu fuiter. Sans ça, ni ABC ni l’université du Queensland n’auraient pu juger bon de se séparer de lui pour préserver leur image, avant que le scandale n’éclate, ce qui a bien sûr été le cas, quelques jours après à peine. Foutues conneries, foutue bienséance, foutu cachet de trop qu’il a pris en pensant qu’il serait sans conséquences, comme tous les autres juste avant lui.
Alors, quand on toque à nouveau directement à la porte de son appartement - foutus voisins qui laissent la porte ouverte au premier venu -, il grogne avant même de répondre, ses doigts trouvant place contre ses tempes douloureuses, avant qu’il ne grogne justement parce que lever le bras ravive la douleur maigre mais bien présente de l’entaille contre son torse. Pour enlever ses points, il devra ironiquement retourner à l’hôpital, là où il désire le moins être en ce monde. “Je veux voir personne, peu importe qui c’est. Et si c’est un journaliste, aucun commentaire.” Son livre sortira bientôt, tout le monde voudra le lire à l’intérieur et tenter de trouver des prémices à sa chute, digne d’une parfaite histoire de la mythologie grecque. Et avant toute stratégie commerciale, il parle franchement: il n’a sincèrement aucune envie d’entretenir la conversation avec qui que ce soit. “Si j’ouvre la porte, c’est juste pour vous en mettre une.” Il prévient, incapable d’apprendre de ses erreurs et surtout de se raisonner maintenant qu’il n’a plus aucune sorte de raison de le faire: il ne sera jamais un joueur à nouveau et, de toute évidence, plus personne ne voudra même qu’il s’approche d’un stade. Il n’ouvrirait qu’à Evelyn, et il sait au moins que ce n’est pas elle, alors le reste du monde peut bien se débrouiller pour continuer à tourner sans lui. Il a assez donné.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
Bien qu'issu d'un univers où tout n'était qu'apparences, on-dit et scandales dont on se délectait tout en prétendant se désoler, Eli n'avait jamais été friand de racontars et évitait comme la peste tant les bruits de couloir que les unes de magazine. Pourtant, les actualités concernant son meilleur ami de longue date avaient plutôt rapidement trouvé ses oreilles réticentes, et c'est avec incrédulité qu'il avait accueilli la nouvelle : Rhett était pris dans une colossale descente aux enfers qui avait débuté par une violente rixe et s'était soldée par un double licenciement sans cérémonie. En l'absence de nouvelles du principal intéressé, les rumeurs allaient bon train et achevaient d'esquisser un tableau aux consonances dramatiques : c'était là le stade auquel Eli s'était résolument détourné des informations à la véracité douteuse, refusant catégoriquement de laisser des polémiques infondées ternir le portrait que lui-même s'était dressé de son ami d'enfance. Il savait avec quelle facilité les ragots avaient le don de déformer la réalité jusqu'à la remplacer entièrement par des calomnies, il en avait d'ailleurs lui-même fait les frais à plus d'une reprise, et il ne participerait jamais, ni de près ni de loin, à ce procédé vicieux qu'il abhorrait.
Eli s'était immédiatement emparé de son téléphone, et quelques interactions privilégiées avec le répondeur de Rhett et messages restés sans réponse plus tard, il n'avait trouvé d'autre solution que de se présenter sur le pas de sa porte. Conscient que son ami ne souhaitait certainement voir personne et aspirait plutôt à la tranquillité, il lui avait laissé autant d'espace que son inquiétude croissante au fil des semaines l'avait permis, désireux d'honorer ce pacte tacite qui avait toujours existé entre eux et qui préconisait le respect du silence de l'autre. Mais, malgré ses efforts pour ignorer les rumeurs qui allaient bon train autour de Rhett, ces dernières avaient insidieusement attisé sa préoccupation et Eli n'avait finalement pas pu ignorer plus longtemps les signaux d'alerte. Il s'était ainsi résolu à franchir les quelques pâtés de maison qui séparaient leurs habitations respectives, dans une démarche qu'il savait envahissante mais qu'il estimait nécessaire — le respect du silence de l'autre était un principe certes honorable, mais il n'avait jamais sauvé personne, seulement préservé leur fierté qui n'était certainement plus la préoccupation première dans une situation aussi alarmante.
C'est l'estomac noué par l'appréhension mais la main exempte de tremblement qu'Eli actionna la sonnette de son ami. Un silence accueillit d'abord la mélodie stridente annonçant sa venue, avant de céder sa place à des grommellements hostiles. Contre toute attente et en dépit du contexte qui n'avait rien d'amusant, ceux-ci soutirèrent un sourire amusé à Eli. Les menaces ostensibles de Rhett eurent au moins l'effet de rassurer son ami qu'il était bien vivant, et en état de proférer des insanités. Le Walker garda le silence face à la première tirade du coach déchu, mais saisit l'opportunité de répondre à la provocation qui suivit. « Mauvaise idée, tu risques de te blesser », rétorqua-t-il, un sourire perceptible dans sa voix profonde, avant de reprendre un tant soit peu son sérieux, conscient que l’heure n’était pas à la rigolade mais désireux d’ignorer autant que possible la chape de plomb qui menaçait de s’écraser sur eux. « Tu m’ouvres ? Je viens en paix », plaida-t-il, troquant son ton espiègle contre des intonations plus sincères, où perçait le souci qu’il se faisait pour son ami.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Pendant un instant et le silence qui suit sa première brimade, Rhett a espoir que cette dernière soit suffisante pour faire changer d’avis à l’inconnu et pour qu’il fasse demi-tour. Bien évidemment, il se fourvoie sur le sujet. Au moins, il a le pseudo-mérite de s’en rendre compte rapidement, et il n’aurait même jamais osé formuler cette hypothèse s’il avait reconnu la voix d’Elijah plus tôt. « Mauvaise idée, tu risques de te blesser » Il sourit, il rigole. Il tente d’alléger la situation et si Rhett n’était pas aveuglé par la haine, il serait capable de s’en rendre compte autant que de souligner l’effort de son ami pour tenter d’être présent et, surtout, rassurant. “Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.” Il répond d’un ton égal, lui qui n’est pas à une blessure près maintenant. Contre ses côtes, les points se résorbent peu à peu. De façon générale, il n’en a plus rien à faire d’être blessé ou non: ce n’est pas comme si qui que ce soit lui demandait d’être en forme pour jouer, ou même présentable pour passer à la télévision. Cela n’a plus aucune sorte d’importance, maintenant.
« Tu m’ouvres ? Je viens en paix » “Tu m’emmerdes.”
Rhett lui répond d’abord en soufflant, puis en grognant légèrement au moment de se relever et de poser sa main sur l’entaille le long de ses cotes, comme si cela allait y changer quoi que ce soit. Elijah a déjà gagné, il le sait, et bien sûr que non son ami est encore incapable de le laisser camper de l’autre côté de la porte. Il serait capable de rameuter tout l’immeuble, et les journaux titrant la présence de l’héritier devant sa porte sont bien les derniers qu’il désire entendre. Il ne veut pas que son ami de toujours se retrouve mêlé plus que de raison à tout ceci: il ne peut pas protéger ses proches alors qu’il n’arrive pas même à le faire pour sa propre personne. “Je vais bien. Oui tout est vrai. Oui, bien sûr que c’est ABC qui m’a demandé de démissionner. C’est bon, j’ai répondu à toutes tes questions ?” Son avant-bras posé contre la porte, il observe un instant son ami dans les yeux, bleu dans bleu, avant d’enfin accepter de le laisser rentrer. Après tout, il lui a menti dès l’instant où il lui a dit qu’il allait bien: de toute évidence, ce n’est absolument pas le cas, et il n’y a pas besoin d’être fin psychologue ou observateur pour s’en rendre compte. “Je dois m’attendre à voir débarquer Channing et Lexie dans les jours à venir ou tu vas parler pour toute la famille ?” La deuxième option l’arrange fortement, même s’il doute que le passage de Lexie chez lui soit vraiment possible, d’où le peu de crédibilité de la première. Tout commençait mal, déjà.
Elijah Walker
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ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
La réassurance de savoir Rhett vivant et suffisamment bien portant pour le rabrouer ne tarda pas à céder devant l'inquiétude que vint susciter l'apathie du sportif. Depuis toujours, et sans aucune exception, chaque pique lancée par l'un avait signé le début d'une joute verbale dans laquelle s'engouffrait volontiers l'autre. Y compris en cas d'humeur massacrante ou de chagrin inconsolable – l'humour avait, entre eux, toujours été un précieux vecteur de communication et un bouclier contre les mots trop difficiles à formuler. Ce n'est que lorsque s'arrêtaient les plaisanteries et les sarcasmes qu'il semblait réellement y avoir lieu de s'inquiéter. Eli garda le silence face à la réplique de Rhett qui lui parvint depuis l'autre côté de la porte d'entrée toujours close, au grand dam de l'héritier qui n'était certainement pas venu entretenir une conversation avec un panneau de bois. La plaidoirie du Walker sembla toutefois finir par avoir raison d'une partie des réticences de son ami – une partie seulement, car ce dernier ne manqua pas de lui témoigner son mécontentement avant de lui ouvrir la porte. « Mais c'est ça qui me rend si attachant, pas vrai ? », susurra Eli en se fendant d'un air qui se voulait innocent lorsqu'apparut le visage de Rhett dans l'encadrement de la porte. Celui-ci ne semblait pas pressé de le faire rentrer chez lui, en témoignait le bras qui barra le passage à Elijah l'espace de quelques secondes avant de retomber mollement le long du corps de son propriétaire. Eli esquissa une irrépressible grimace face au teint cireux, les prunelles vides surplombant des cernes violacés, la barbe mal entretenue et les cheveux désordonnés qui venaient démentir les propos désinvoltes de leur propriétaire, qui ne serait de toute façon parvenu à convaincre personne. « Sans vouloir te vexer, si c'est ça ta tête des bons jours, je veux pas imaginer à quoi tu ressembles quand ça va pas », commenta Eli avec un sérieux qui contrastait avec les mots choisis. Il suivit Rhett à l’intérieur de l’appartement, dont l’état semblait refléter celui de son occupant. « Je suis pas leur attaché de presse, je suis venu à mon propre compte », répondit-il simplement avant de prendre place sur le canapé où il devinait que Rhett gisait jusqu’à sa visite impromptue. Il fallait dire que la question de Rhett le prit quelque peu au dépourvu – il savait que Chan et lui s’étaient rapprochés en son absence, mais ignorait dans quelle mesure ; en revanche, il ignorait tout de la nature de sa relation avec Lexie. Eli reporta son regard sur son ami de toujours, après avoir appréhendé bon nombre d’indices peu rassurants aux alentours de l’endroit où il s’était assis. « Je te demande pas si t’as envie d’en parler, je me doute que la réponse est non. » Il esquissa un maigre sourire, affichant cette légèreté qui leur était si chère, tentant de rester fidèle à leurs habitudes de passer sous silence ces émotions qu’il était trop douloureux d’évoquer. Eli respectait ce silence, conscient par ailleurs qu’il devait être rare, ces derniers temps, que Rhett ait le loisir de garder le silence à propos des événements récents avec l’accord de la personne face à lui. « Dis-moi, tu tiens le coup, tout seul ici ? », demanda-t-il, de manière presque rhétorique tant l’aspect presque maladif de Rhett se suffisait presque pour toute réponse.
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« Mais c'est ça qui me rend si attachant, pas vrai ? » Il jure qu’il aurait rigolé, dans n’importe quelle autre occasion. Il jure qu’il aurait fait l’effort de quelque chose, au moins, ne serait-ce parce qu’il se doute qu’Elijah est venu jusqu’à chez lui parce qu’il est inquiet et parce qu’il tient à lui. Pour autant, le fait de le savoir ne suffit pas à ce qu’il entre en jeu à son tour, non à cause d’un manque de volonté, mais bien parce qu’il n’en est simplement pas capable. Il n’est pas en état de sourire sans raison, il n’a pas même la force d’avoir à nouveau une discussion du genre avec un de ses proches, raison pour laquelle il répond à ses questions avant même de les entendre. « Sans vouloir te vexer, si c'est ça ta tête des bons jours, je veux pas imaginer à quoi tu ressembles quand ça va pas. » - “Souviens toi que j’ai été élu rugbyman le plus sexy d’Angleterre dans un magazine, quelque part, je sais plus trop quelle année.” C’était ça, la véritable tête de ses bons jours, et pas celle avec laquelle il ment éhontément en l’instant présent. Elijah le sait, bien sûr, et c’est justement là tout le problème d’avoir ouvert à un homme qu’il a connu durant toute sa vie: il connaît le meilleur de lui, et il se rend d’autant plus compte à quel point la dissonance avec l’instant présent est immense.
« Je suis pas leur attaché de presse, je suis venu à mon propre compte. » Au moins, il le rassure au moins sur ça, statuant ne pas venir parce qu’il a perdu à la courte paille dans la fratrie Walker. D’un autre côté, peut-être que cela veut dire que les deux autres voudront venir voir de leurs propres yeux si Rhett n’est pas mort étouffé dans son vomi, ce qui ne promet bien sûr rien de réjouissant - ni une telle mort, ni le fait qu’ils veuillent lui rendre visite. L’un est cependant plus dramatique que l’autre. L’ancien sportif remonte un instant son regard dans celui de l’héritier pour jauger la véracité de ses mots et, après une seconde de silence, il hoche la tête dans le vide: il le croit sur parole. « Je te demande pas si t’as envie d’en parler, je me doute que la réponse est non. » D’une façon sans doute plus dramatique cette fois, Rhett hoche à nouveau la tête, la sensation de vide entre ses doigts lui donnant déjà envie d’ouvrir une nouvelle bière. “Effectivement.” Elijah est un gars intelligent et perspicace, il n’en a jamais douté. « Dis-moi, tu tiens le coup, tout seul ici ? » Face à cette question, pourtant dans la continuité de toutes les autres, Rhett serre les dents. Il n’a aucune esquive en tête, et une petite voix lui dit qu’il doit bien ça à Elijah, qu’il peut au moins lui parler. Alors, il entame une profonde expiration, déjà à nouveau assis sur le canapé, son corps ramené en avant par ses coudes posés contre ses cuisses et son visage momentanément enfoui entre ses mains. De cette scène, il en sort un sourire faux. “Non, pas vraiment.” De toute façon, il n’a jamais été un bon menteur, et ce n’est pas leur entrevue qui pourrait améliorer son acting: autant qu’il lui dise directement la vérité. “J’ai juste besoin d’un peu de temps pour rebondir.” Mais ce n’est pas à agir de cette façon qu’il pourrait rebondir, justement. Elijah le sait, tout le monde le sait aussi. Même Rhett. Surtout Rhett. “Je savais que j’allais pas aimer fêter mes quarante ans ; mais je savais pas que ça serait à ce point.” Il grogne dans ce qui équivaut sûrement à un rire. Si seulement il n’avait pas été aussi agité, personne n’aurait eu pour idée de lui faire passer un test de drogue. Et si personne ne l’avait fait, ni la presse ni ses employeurs ne s’en seraient mêlés. Maintenant, tout le monde est sûrement en train de débattre à son sujet sur Twitter. Quelle chance. “Je suis en train de tout perdre à cause d’un cachet à la con, c’est ça qui me rend fou. La presse est déjà en train de spéculer sur du dopage à mon sujet pour expliquer toute ma carrière.” Il n’a pas seulement perdu ses deux jobs, il est en train de perdre toute sa renommée avec, c’est-à-dire la seule chose à laquelle il s’est continuellement raccroché pendant plus de vingt-cinq ans, après l’avoir choisie elle avant sa petite-amie, sa famille, ses amis. Maintenant, il n’a plus rien, ayant ébréché la confiance de tous ceux qu’ils aimaient, et même d’un public qui l’a autrefois adulé.
(et joyeux noël ptdr )
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
Si Eli et Rhett avaient, aussi loin que l'on s'en souvienne, toujours été réputés pour leur indélébile sourire, leur bonne humeur apparente et leur humour potache qu'aucun nuage orageux n'avait été capable d'assombrir, l'on semblait désormais bien loin du compte. Ils avaient certes chacun connu des moments difficiles au cours de leur amitié, mais même lorsque le moral n'était pas forcément au rendez-vous, leur optimisme et leur tendance à tourner les situations en dérision leur avaient été salvateurs. Aujourd'hui, Eli continuait de s'accrocher à cette façon d'aborder les questions douloureuses avec cynisme et légèreté, mais fut forcé de constater que son ami ne semblait pas disposé, ou peut-être pas capable d'en faire autant. Les timides mais vaillantes tentatives d'Eli d'alléger quelque peu l'atmosphère tombèrent à plat, ne suscitant chez Rhett qu'une succession de regards vagues et de mouvements d'une rigidité inhabituelle où transparaissent son mal-être. L'héritier tenta de dissimuler l'inquiétude qui lui rongeait les entrailles, peu désireux que son visage ne devienne le reflet des confrontations auxquelles son ami préférait sans nul doute se soustraire en évitant comme la peste la moindre compagnie.
Assis face à Rhett, Eli garda le silence en l'écoutant prendre la parole, et sentit son cœur se serrer en assistant à la souffrance qui transparaissait à travers ses propos manifestement destinés à minimiser la gravité de la situation. Eli esquissa un petit sourire, nettement moins joyeux que ceux qu'il avait l'habitude d'arborer, lorsque Rhett évoqua la crise de la quarantaine, se dissimulant une nouvelle fois derrière l'humour pour ne pas aborder le fond du problème. Il le comprenait, en tant que fervent adepte de cette technique de diversion, mais ne fut nullement dupe. Pour autant, il ne releva pas le stratagème et préféra rentrer dans son jeu, preneur de tout type d’échange auquel consentirait Rhett. « Et tu pouvais pas te contenter de te payer un truc hors de prix, ou te taper une jeunette comme tout le monde ? » le taquina-t-il, l’empathie pourtant nettement perceptible dans ses prunelles en dépit de ses mots piquants. Il reprit toutefois rapidement son sérieux lorsque Rhett évoqua l’étendue des dégâts occasionnés par ses récentes frasques. Eli se tut quelques instants, se contentant de laisser échapper un soupir arraché par le poids qu’il devinait Rhett devoir porter sur ses épaules, et qu’il eut l’impression, l’espace d’un instant, de sentir s’écraser sur lui aussi. Pourtant, même si les paroles et les émotions de Rhett résonnaient auprès d’Eli, lorsque celui-ci prit la parole, ce fut avec bien moins de pessimisme. « La presse spécule et s’agite aujourd’hui, et demain, elle sera passée à une autre victime, crois-moi. Aujourd’hui, c’est la fin du monde, mais je suis convaincu que ça va se tasser. » Eli était-il d’un optimisme pratiquement délirant en tenant ces propos ? Peut-être, mais toujours est-il qu’il les proféra avec une sincérité totale, comme à son habitude. Et il espérait que Rhett perçoive ainsi ces paroles de manière rassurante, car il savait qu’Eli n’aurait jamais débité un mensonge pour l’apaiser – même si la vérité était dure, il ne se soustrayait jamais à l’honnêteté, et cela ne rendait que plus précieuses les choses positives qui sortaient de sa bouche.
Les paroles réconfortantes ne durèrent toutefois pas bien longtemps, car une inquiétude supplémentaire vint titiller l’esprit d’Eli, dont la bouche s’entrouvrit sans laisser échapper le moindre son pendant un laps de temps considérable tandis qu’il cherchait ses mots. Finalement, c’est avec prudence qu’il s’exprima, sans parvenir à dissimuler le malaise occasionné par la conversation bien trop réelle à son goût qu’il s’apprêtait à lancer. « Mais… si tu en es là, ce n’est pas simplement à cause d’un cachet, pas vrai ? », l’interrogea-t-il tout en connaissant d’emblée la réponse à sa question. Les signes avaient été là pendant tout ce temps, sans qu’il ne les remarque – ou bien les avait-il ignorés car il n’avait eu aucune envie de les voir. Isolément, chacun des indices n’avait pas pesé bien lourd dans la balance, et jamais il n’avait fait la démarche de relier les points qui dessinaient un bien sombre tableau. Désormais, il semblait impossible de regarder au travers – et si certains signes ne trompaient pas tant ils étaient évidents, éparpillés ça et là dans le salon mal rangé, c’était le visage de Rhett qui, plus que tout le reste, trahissait la vérité. Le teint blême et cireux, les cernes violacés sous les yeux, mais surtout les pupilles, à peine plus grandes que deux têtes d’épingle. Eli déglutit péniblement tant la vision de son ami dans cet état lui fut déchirante. « C’est… c’est pour ça que tu ne buvais plus ? », demanda-t-il avant d’avoir pu s’en empêcher, alors que son cerveau rejouait à toute vitesse chacune de leurs interactions depuis son retour à la recherche de ces fameux indices qu’il avait ignorés malgré lui.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
« Et tu pouvais pas te contenter de te payer un truc hors de prix, ou te taper une jeunette comme tout le monde ? » Rhett lui sourit, ce qui est sûrement ce qu’il peut arriver à faire de mieux pour ne pas l’inquiéter davantage. Il est drôle, Elijah. Il l’a toujours été et Rhett a toujours aimé ce trait de caractère en particulier, parce qu’ils ont au moins ça en commun. Il est drôle, mais il est aussi doué pour faire redescendre la pression: un simple sourire aide déjà quelque peu Rhett, même si évidemment il n’est pas suffisant pour faire des miracles. “Je crois qu’Evie aurait pas apprécié. Même si j’avais proposé un plan à trois, dans ma grande générosité.” Il reprend à son tour, utilisant uniquement ironie et second degré pour arriver à ses fins. Ce n’est pas une chose qu’il a envisagé un seul instant, non, et son ami le connaît bien assez pour le savoir à son tour.
« La presse spécule et s’agite aujourd’hui, et demain, elle sera passée à une autre victime, crois-moi. Aujourd’hui, c’est la fin du monde, mais je suis convaincu que ça va se tasser. » Eli a souvent les bons mots, mais aujourd’hui il vise à côté de la plaque. Il est plein d’entrain et de bons sentiments, mais cela n’a jamais suffit à redresser la face du monde, tout comme cela ne suffit pas à redonner un peu de joie de vivre à son ami. “Peu importe sur qui ils cracheront demain, ça ne me rendra pas mon travail.” Et c’est ça, le nœud du problème. Les médias, il aurait pu y faire face, ce n’est pas un problème. Mais maintenant qu’ABC a eu vent de ses consommations, ils ne l’embaucheront jamais à nouveau, et ce peu importe à quel point Hassan jouera en sa faveur. Il en est de même pour l’université, qui ne prendra jamais le risque d’embaucher à nouveau un professeur qui a été testé positif aux drogues, surtout alors qu’il est seul en présence des étudiants. Et c’est pareil pour n’importe quel autre travail sur cette terre: son nom, tapé sur Google, laissera à jamais apparaître cette tornade médiatique de fin d’année. Même la liste exhaustive de ses petites amies, pourtant généralement source de toutes les curiosités, ne suffira pas à noyer tous les articles au sujet de son dernier dérapage en date.
« Mais… si tu en es là, ce n’est pas simplement à cause d’un cachet, pas vrai ? » Un simple regard relevé sur le profil d’Elijah, suivi d’un long silence, confirme les propos de son ami à lui seul: non, effectivement, il n’en est pas là à cause d’un seul et unique cachet. Il aurait pu, ceci dit, parce que le test serait quand même ressorti positif, mais il ne lui fera pas l’affront de le laisser penser qu’il ne s’est fait avoir qu’une fois. « C’est… c’est pour ça que tu ne buvais plus ? » Il cherche à comprendre, comme tout le monde, et Rhett ne peut pas lui en vouloir pour ça. Au contraire, c’est un regard empathique qu’il repose désormais sur lui. “Depuis l’accident, on m’a prescrit de l’Oxydocone. Ce qui est semblable à de l’héroïne, à une molécule près.” Il n’a pas cherché à se droguer, il n’a pas cherché à être différent, il n’a pas cherché à sniffer quoi que ce soit pour avoir l’air cool. Il n’a jamais voulu se faire remarquer de cette façon là. Jamais. “Et très rapidement, c’était déjà plus suffisant, alors j’ai trouvé le moyen d’en avoir en plus grandes quantités.” Il ne souligne pas que c’était illégal, cela va de soi. Son visage est fermé, il raconte une histoire qu’il a pour habitude de taire. “L’alcool et l’Oxy font pas bon ménage. Je faisais que suivre le conseil des médecins, pour une fois.” Cela n’avait rien à voir avec sa surconsommation: il ne buvait déjà plus depuis le jour de l’accident et sa sortie de l’hôpital. On lui avait bien dit que ça pourrait le tuer, et il a écouté. Il ne reviendra pas sur son overdose accidentelle, ceci dit, bien heureux de pouvoir l’omettre autant que possible. “J’ai poussé mes capacités trop loin cet hiver. Et les médicaments ne suffisaient plus, peu importe leur quantité.” C’est la partie qu’Elijah veut entendre. Tout jusque là était un plateau. Un plateau pas très reluisant, mais au moins Rhett ne sombrait pas davantage. Jusqu’au marathon, jusqu’au moment où il a voulu prouver qu’il était encore le grand sportif plusieurs fois champion du monde. Jusqu’au moment où il a fini à l’hôpital à cause de douleurs qu’il n’arrivait plus à gérer. “Alors je me suis débrouillé pour avoir autre chose.” Et cet autre chose n’a plus une once de ‘médicament’ et aucun contrôle des autorités de santé publique. Il ne sait même pas ce à quoi il a touché, en réalité, mais il sait au moins que c’était terriblement fort, ce qui rime avec terriblement efficace. Autant pour ses douleurs que pour le test de drogue. “Y’a des journalistes en bas de l’immeuble et Evelyn est à l’hôpital avec sa famille qui refuse que je la contacte.” Alors oui, il reste terré chez lui et non, il ne compte pas en sortir pour l’heure. Ici, au moins, il est au calme avec ses pensées, à défaut d’être en paix avec. "Bref, voilà. C'est ça, toute l'histoire." Dans ses grandes lignes. Et en version édulcorée.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
Tout le début de leur interaction sembla soudain s'évanouir dans un brouillard impénétrable dès lors que Rhett prononça un seul mot qui fit chuter de manière vertigineuse le cœur d'Eli au plus profond de ses entrailles. Oxycodone. Il ne fallut pas plus que ces quatre syllabes pour briser le cœur de l'héritier, qui n'eut en réalité même pas besoin d'écouter la suite du récit déchirant de son ami pour savoir exactement comment l'histoire se terminerait. Pourtant, il en écouta chaque mot, de ce récit terrible, et au fil des secondes, il eut l'impression de sentir son cœur se réduire en une fine poussière tant le poids des paroles de Rhett l'écrasa sans ménagement. Eli se sentit submergé par une vague de chagrin inconsolable, car il se représenta avec une vivacité impitoyable les détails que lui décrivit son ami, dont la narration de la descente aux enfers résonna puissamment en lui. Eli n'avait pas vécu le même parcours que Rhett – si ce dernier se défendait formellement d'avoir été un junkie à quelque moment que ce fût de sa vie, le Walker, lui, avait sombré dans la dépendance précisément dans le but de se retourner le cerveau afin d'échapper à la souffrance psychologique qu'il n'était plus capable d'endurer. Il n'avait jamais vécu l'injustice de cette dépendance qui vous tombait dessus comme le plus odieux des effets indésirables d'un traitement que l'on avait initialement l'intention de respecter scrupuleusement. Mais il avait connu la souffrance d'être dépossédé de tout ce qui comptait autrefois dans sa vie au profit de la consommation, de n'être plus que l'ombre de lui-même dans cette existence dont le seul rythme qui comptait encore était celui édicté par le moment de la prochaine dose. Le récit de Rhett, il l'avait entendu d'innombrables fois, à l'un ou l'autre détail près, dans les groupes de soutien auxquels il s'était rendu, souvent avec des pieds de plomb, lors du processus fastidieux qu'avait été son chemin vers l'abstinence et la rémission. À l'époque déjà, son cœur avait pleuré pour toutes ces personnes dont la vie avait été anéantie par la dépendance. Mais de voir l'ami qui ait le plus compté à ses yeux incapable de s'extirper de ses griffes redoutables était infiniment plus déchirant.
Cela lui brisait littéralement le cœur. Pourtant, si ses émotions étaient en pagaille et son cerveau peinait à digérer le constat impitoyable qui se présentait à lui, il n'en laissa absolument rien transparaître sur ses traits, au prix d'un effort dont il ne comprendrait probablement jamais comment il était parvenu à le fournir. Tout au long de la prise de parole de Rhett, Eli resta imperturbable, si ce n'est que son air se fit grave et attentif. La peine, le choc et la compassion restèrent indétectables – peut-être que ses prunelles s'étaient mises à scintiller un peu plus qu'à l'accoutumée, bien qu'on ne pût en être certain. C'est qu'Eli n'avait pas envie d'accabler davantage Rhett, qu'il devinait que la dernière chose dont ce dernier avait besoin, c'était qu'on ne le regarde à la façon dont on appréhenderait un petit animal blessé. Eli devinait combien son égo devait être amoindri et sa fierté bafouée de se présenter de manière aussi vulnérable, et désirait à tout prix préserver ce qu'il restait d'orgueil à celui qu'il continuait, et continuerait toujours, d'estimer de tout son cœur, en dépit des vilaines vérités qu'il consentait à lui révéler.
Le silence qui avait accueilli les propos de Rhett se poursuivit quelques instants après la fin de ses explications, et Eli le rompit maladroitement en poussant un soupir qui ne suffit pas à évacuer la tension difficilement tenable qui s’était installée en lui. Les mots ne lui vinrent pas aisément – quelle pouvait bien être la bonne réaction à adopter face à ces confessions difficiles, quels seraient les paroles susceptibles d'apporter un soupçon de réconfort à son ami en souffrance ? Finalement, Eli se jeta à l'eau, non sans appréhension. Jamais parler à Rhett n'avait été aussi peu aisé, et pourtant, ils partageaient bien davantage sur le sujet que ce dont pouvait se douter le sportif. « Je suis désolé que t'aies à traverser tout ça. Que t'aies été dépossédé de ton contrôle. » Un sourire triste, dénué de toute trace de joie accompagna ses paroles. « Y a pas plus cruelle que la morphine, pas vrai ? », murmura-t-il en se remémorant sa propre descente aux enfers, sans l'aborder toutefois – une initiative qui lui aurait semblé particulièrement malvenue, n'en déplaise à son habituel égocentrisme. « Evelyn… tu es quand même parvenu à avoir des nouvelles ? Savoir si elle va bien ? », s'enquit-il prudemment, sondant le regard de son ami, dont la taille des pupilles le sidéra à nouveau, quand bien même la vérité avait-elle éclaté au grand jour.
Alors que se poursuivait, certes péniblement, la conversation à la sincérité douloureuse, une question ne cessa de tarauder l'héritier, qui rechignait à mettre davantage les pieds dans le plat. La confrontation n'avait jamais été son fort, encore moins avec Rhett dont il avait toujours respecté le silence sans jamais chercher à lui soutirer des informations qu'il n'était pas désireux de lui partager. Mais finalement, et puisque le sujet avait déjà été entamé, Eli se résolut à aller au bout de sa démarche, et demanda finalement, d'un ton aussi direct qu'il n'était précautionneux : « Est-ce que… est-ce que tu veux te faire aider ? Ou ce n'est pas le bon moment ? »
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
« Je suis désolé que t'aies à traverser tout ça. Que t'aies été dépossédé de ton contrôle. » Ce n’est pas la façon dont Rhett voit la situation. Ce n’est pas non plus la façon dont il veut en parler, parce que cela ne lui donne de toute évidence pas une bonne image. Présenté ainsi, il est la victime de sa propre vie bien plus que le héros de cette dernière, et c’est une chose qu’il tolère bien mal. Il n’a pas parcouru autant de chemin pour aujourd’hui être observé comme une petite chose fragile. « J’ai pas été dépossédé de mon contrôle, ne sois pas aussi dramatique. » Il ne l’admet pas et n’est toujours pas prêt à le faire, c’est une évidence. Rhett n’a toujours pas le recul dont il a terriblement besoin sur la situation, alors il s’enferme dans un monde et dans un rêve où les choses ne sont pas si pires, pas si terribles, et surtout où seul Ruben lui rappelle incessamment qu’il est un échec en plus d’être la honte de la famille. Mais Ben, comme chaque petit frère de ce monde, a toujours tort. Alors, de son côté, Rhett continue de sourire naïvement en tentant de rassurer Elijah.
« Y a pas plus cruelle que la morphine, pas vrai ? » Si on lui demande réellement, il trouve que la mort de Jackson était bien plus cruelle. Si on lui demande réellement, il ajoutera que, de son côté, il en est arrivé là à cause de son accident et non parce qu’il a un jour voulu jouer au caïd. Si on lui demande réellement, surtout, il ne se pose aucune question du genre, un peu trop occupé à relever son regard intrigué et désormais inquiet en direction des prunelles du Walker. Il sait très bien ce dont il parle, de toute évidence, et cela n’a rien d’une bonne chose. Rhett est aveugle quant à sa propre condition, mais pas quant aux ravages des différentes drogues et opioïdes. « Evelyn… tu es quand même parvenu à avoir des nouvelles ? Savoir si elle va bien ? » Et comme par magie, maintenant que la question porte sur la personne d’Evelyn, le caractère de l’ancien sportif s’adoucît aussitôt et il hoche de la tête. « Je pouvais pas la voir ni lui parler mais sa famille m’a au moins dit que son état est stable et qu’elle se remet peu à peu. » Et il n’avait d’autres choix que de se contenter de ça, bien conscient qu’il ne ferait pas le poids face au clan Pearson si ce dernier avait décidé qu’il devait se tenir loin d’elle. Il parle au passé, comme si quoi que ce soit avait changé, alors qu’il n’a toujours pas eu l’occasion de retrouver Evelyn depuis ce malheureux incident ; et c’est un état d’esprit qui le laisse aller à toutes les idées possibles, ce qui n’a rien de positif.
« Est-ce que… est-ce que tu veux te faire aider ? Ou ce n'est pas le bon moment ? » « C’est pas le bon moment, Eli. »
Aussi simplement que cela. Ce n’est pas le bon moment pour en parler, ce n’est pas le bon moment pour accepter l’idée qu’il existe même le moindre problème. Certains sont accros au café, lui l’est à ses petits cachets, et il ne voit pas où est le problème dans tout ça. Chacun a sûrement sa propre addiction, non ? Oui, bien sûr que oui. « Je suis un grand garçon, je l’étais déjà il y a un mois, et je le serai toujours dans un mois encore. J’ai pas besoin d’aide. » A force de le répéter encore et encore, il finira peut-être par y croire lui-même, a défaut de pouvoir faire en sorte que ses proches croient eux aussi à son mensonge. « Allez, arrête de t’en faire pour moi. » Rhett reprend vivement et avec entrain, pour donner de la force à ses propos. « Tu restes un peu ? On peut se faire livrer à manger. » Tout ce qu’il souhaite, c’est que son ami reste à ses côtés sans faire d’histoire.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
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WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
En arrivant chez Rhett, en voyant l’état dans lequel était son ami, et les circonstances qui l’avaient mené à cette situation dramatique ; en l’entendant entamer le récit déchirant des derniers mois, Eli avait présupposé qu’il serait prêt à poser des mots sur le problème. Mais il s’avéra bien vite qu’il s’était trompé sur toute la ligne. Comme le faisaient les addicts, Rhett continuait à exécuter talentueusement une chorégraphie complexe lui permettant de contourner la problématique au cœur de laquelle il était plongé. Le sportif, fort d’œillères à la coriacité remarquable, restait désespérément aveugle à la situation qui sautait pourtant aux yeux, et Eli fut frappé par le degré de déni dont faisait preuve Rhett lorsque ce dernier contesta sans hésiter, mais avec une pointe d’impatience, les mots qu’il avait voulus réconfortants et compréhensifs. Il n’en fallut pas plus au Walker pour comprendre, bien qu’un peu trop tard, que le réconfort n’était absolument pas ce dont avait besoin son ami – du moins, pas au sujet de cette addiction qui l’avait happé entièrement, et de manière si insidieuse qu’il n’avait même pas conscience d’en être devenu l’esclave. Rhett lui intima de ne pas dramatiser, et Eli garda le silence, se contentant de hocher la tête tout en voyant devant lui ce qu’il croyait être son reflet, sept ans auparavant. À cette époque, lui-même s’était enfermé dans cette spirale infernale et autodestructrice d’une consommation excessive et dangereuse, sans parvenir à envisager que ces comportements ne relevaient absolument plus de sa volonté, comme il s’était obstiné à le croire. Il avait longtemps balayé d’un revers de la main, parfois dans un éclat de colère, les inquiétudes des proches qui avaient été suffisamment courageux pour lui faire part du spectacle alarmant qu’il offrait. La descente aux enfers avait été impitoyable et aurait pu se solder par un drame encore plus grand que l’overdose dont il était miraculeusement ressorti indemne, et qui mit un terme définitif à ses mauvaises habitudes. Si, aujourd’hui, Eli était capable de voir la situation pour ce qu’elle était, il savait que le chemin vers cette prise de conscience avait été long et ardu, et que tant qu’il n’avait pas été prêt à affronter la vérité, les paroles des autres n’avaient eu aucun poids dans la balance. Alors, il se contenta de se taire, tout en s’efforçant de ne pas laisser son regard trahir qu’il n’en pensait pas moins.
Bien que le sujet de l’état d’Evelyn n’était pas beaucoup plus réjouissant que celui du problème de drogue prétendument inexistant de Rhett, il eut au moins pour mérite d’adoucir quelque peu le sportif, au soulagement de son ami qui n’était pas venu dans l’optique de le contrarier davantage. « J’espère qu’elle se remettra rapidement. Et que vous pourrez vous revoir bientôt », se contenta-t-il de répondre, accompagnant ses propos d’un sourire sincère, qui ne tarda pas à s’estomper lorsque, prenant son courage à deux mains, il osa demander à Rhett s’il acceptait de demander de l’aide pour sa situation. À nouveau, face au refus prévisible de son ami, l’héritier se contenta d’acquiescer en silence, masquant du mieux la tension intérieure que venait susciter son impuissance face à la situation. Il serait donc condamné à assister aux comportements destructeurs de son ami de toujours, jusqu’à ce qu’un déclic ne vienne changer la donne. Il l’écouta affirmer avec assurance des arguments que lui-même avait tenus quelques années auparavant, mais ne trouva pas la force d’y répondre, peinant même à esquisser un maigre sourire pour lui signifier que le message était bien reçu. Alors que Rhett l’enjoignait à ne pas s’inquiéter pour lui, les pensées d’Eli tournaient en boucle dans sa tête. Impuissant tant qu’il n’aura pas eu le déclic. Il devait bien y avoir un moyen de lui faire entendre raison, non ? Qui allait l’emporter, entre son désir de lui faire entendre raison et sa réticence à se mêler de ce qui ne le regardait pas, comme ils l’avaient toujours évité entre eux ? Jamais ils ne s’étaient fait la morale, ni n’avaient poussé l’autre à aborder des sujets malvenus. Eli se résolut à couper la poire en deux. Si cela n’aboutissait pas, il s’arrêterait là – pour le moment. « Je te fais confiance, mon vieux. Juste… sois prudent », renchérit finalement le Walker, surpris par le ton calme de sa propre voix. « Méfie-toi de cette merde. Le contrôle… il a l’art de disparaître du jour au lendemain. Je parle en connaissance de cause. » Eli n’était pas venu pour parler de lui. Mais peut-être pouvait-il se contenter de mettre son ami en garde. Sans s’épancher davantage, il hocha à nouveau la tête, retrouvant le sourire face à la proposition de Rhett de se changer les idées en commandant à manger. « En voilà, une bonne idée. On commande chinois ? Chez Donna Chang, comme d’hab ? », questionna-t-il à son tour, sortant son téléphone pour rechercher le menu de livraison de l’établissement.
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