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La journée au parc aquatique avec Sloan avait été une réussite - Damon était celui des deux garçons ayant eu le plus envie de pleurer une fois en haut du toboggan, mais il avait du rester fort pour donner l’exemple à son petit frère -, le gamin ayant eu le sourire aux lèvres du début à la fin de l’aventure. Le soir, il était resté avec Megan et lui, et avait été traité comme un petit roi. En somme: Damon était gaga de son petit frère sans expliquer pourquoi c’était effectivement le cas. Le jeune homme n’aimait pas à se dire qu’une partie de lui adorait Sloan parce-qu’il était effectivement réellement son demi-frère, de sang et pas simplement de titre; alors que lorsqu’il était avec Abel il ne saurait faire autrement que ressentir cette pointe de jalouse dans le coeur. Il avait mis quelques temps à s’apercevoir de ça, alors que les deux garçonnets grandissaient chacun de leur côté et pourtant ensemble d’une certaine manière, mais il était vrai qu’il ne pouvait s’empêcher de comparer le lien qui les unissait, tous les trois. Et il n’y avait pas vraiment de débat: il s’attachait plus facilement au fils d’Auden qu’il ne réussissait à le faire avec celui de Saül.

C’était donc presque à contre coeur qu’il se pointa le lendemain matin de nouveau chez Auden, aidant le petit garçon à se détacher et à sortir de la voiture. « Tu cours pas de suite, j’ai pas fermé la voiture ! » Rattrapant de justesse le bolide par la main, l’entendant rire comme s’il venait de faire la meilleure blague existante, Damon secoua la tête. Comment faisaient les autres, les vrais adultes, pour supporter tant d’énergie à longueur de journée dans de si petits êtres ? Lui était fatigué alors que Sloan n’était resté avec lui que vingt-quatre heures. Cela devait être épuisant de voir son énergie s’évaporer comme ça à longueur de temps. Attrapant le sac du gamin sur la banquette arrière de la voiture sans relâcher sa main pour autant, fermant la voiture dans la foulée, le jeune italien ne lâcha la main de son petit frère que lorsqu’ils furent à quelques pas de la porte de la maison. De là, il le laissa frapper de ses petits poings contre la porte - tout en ayant pitié du peu de bruit qu’il fournissait, appuyant sur la sonnette en même temps. « T’es content de voir papa ? » Le hochement de tête du petit laissait tout dire, il n’avait même pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. Le sourire de Damon sur son visage voulait dire beaucoup, aussi: lui était juste content de pouvoir dire cette phrase comme si tout était normal et qu’ils étaient une famille tout ce qu’il y a de plus ordinaire.

Lorsque la porte s’ouvrit, Sloan ne mit qu’un instant pour se jeter dans les bras d’Auden - et Damon ne le retint plus pour aucune raison en cet instant. « C’est possible qu’il ait mangé beaucoup de sucre pendant les dernières vingt-quatre heures et qu’il soit un peu plus excité que d’habitude. » Le sourire attendri qui couvrait les lèvres de Damon jusque maintenant se transforma en quelque-chose de bien plus amusé. « J’aurais bien dit que je suis désolé, mais j’ai pas l’habitude de mentir. » Parce-que de toutes façons, Auden devait bien se douter que ce n’était pas lorsqu’il le gardait que le gamin était le moins pourri gâté. Entrant finalement à son tour et refermant la porte derrière lui, le blond posa le sac du gamin à même le sol de l’entrée, contenant ses affaires de la veille et ses affaires de piscine également. « Tout est propre, dans le sac. » Il aurait pu mentir en disant qu’ils avaient profité de leur propre lessive pour mettre les affaires du gamin mais la vérité était que Damon avait fait exprès de tout rendre en parfait état, parce-qu’il adorait ça de prendre soin de Sloan qu’importe les moyens. « Tu me paies un café ? » Ca en revanche, ça n’avait rien à voir avec la terreur surexcitée au sucre qui se mettait à courir à droite et à gauche, à peine revenu chez lui, mais bien avec une discussion que Damon souhaitait aborder avec son père. Il n’était pas du genre à s’immiscer dans les histoires qui ne le regardaient en rien, mais lorsque son regard était tombé sur cet article là quelques temps plus tôt, il n’avait pu s’empêcher de garder cette information dans un coin de son esprit et de se demander depuis quand l’information était évidente et qu’il ne s’en était pas douté. « Ginny est au courant ? » Qu’il échappa pour lancer la conversation, pour ne pas tourner autour du pot là où ce n’était pas nécessaire. Tirant une chaise, il s’installa comme s’il était chez lui - c’était presque le cas malgré tout. « Parce-qu’on est d’accord qu’elle lui ressemble mais que c’est pas elle, hein ? »

Sloan fond sur mes jambes et les élances avec toute sa maladresse enfantine, sa taille l’empêchant encore très largement de me faire le câlin qu’il voudrait. A défaut, je m’abaisse donc momentanément à son niveau pour l’accueillir, évidemment heureux de le voir de retour bien que je sache qu’il était tout aussi heureux de passer un peu de temps avec son cousin. « C’est possible qu’il ait mangé beaucoup de sucre pendant les dernières vingt-quatre heures et qu’il soit un peu plus excité que d’habitude. » Le regard que je pose sur Sloan est à peine noir et n’a rien de crédible et il se transforme rapidement en un sourire. “J’imagine que tu l’as suivi juste pour qu’il ne se sente pas seul ?” Les enfants sont parfois de parfaites excuses pour à son tour retomber en enfance, et puisque Damon n’en est pas encore véritablement sorti, je fais rapidement le lien entre les deux. « J’aurais bien dit que je suis désolé, mais j’ai pas l’habitude de mentir. » Je sais, oui, mais cette idée ne me tire pas de sourire supplémentaire, bien que je ne me départisse pas du mien au moment où je me redresse enfin, mon regard toujours plongé dans celui de Damon. Sloan, lui, est déjà occupé à courir après son meilleur ami le chien dans toute la maison: ce dernier ne s’était sûrement pas langui du retour de la terreur à deux pattes.

D’un geste de la main, j’invite Damon à entrer, bien qu’il devait sans doute être évident pour l’un comme pour l’autre qu’il ne pouvait pas repartir aussi vite qu’il était arrivé. Nos discussions sont rares, ce qui est un doux euphémisme pour ne pas dire “inexistantes”, et chaque excuse est bonne à prendre. « Tout est propre, dans le sac. » J’hoche la tête et le remercie par la même occasion, ramenant le sac au pied de l’escalier. « Tu me paies un café ? » - “On peut s’arranger.” J’annonce sur un ton égal, mon pas déjà dirigé en direction de la cuisine, au cas où le jeune garçon pourrait déjà changer d’avis. Je lui ferai un café et même dix s’il le désire, cela n’a rien d’un secret, surtout par pour Damon lui-même. Ne pas lui parler ne signifie pas que je n’en ai pas envie ; et pourtant ce genre de pensées se voit rapidement chamboulé par la façon singulière qu’a le blond de lancer la discussion. « Ginny est au courant ? » Le café est repoussé à plus tard alors que je retourne lentement la tête en sa direction, aussi intrigué que soupçonneux, comme en témoigne l’expression interdite sur mon visage. « Parce-qu’on est d’accord qu’elle lui ressemble mais que c’est pas elle, hein ? » Je me ravise de lui demander comment est-ce qu’il est déjà au courant, déjà conscient de la façon dont il a appris la chose: au détour d’un article à la con. “Ce n’est pas elle, non.” J’aurais aimé. Sincèrement, je l’aurais aimé et je l’aurais même préféré, sans la moindre honte. Je souffle un instant et reporte mon attention sur la préparation de son café, bien qu’il ne soit qu’une excuse comme une autre. “C’est une amie de Ginny. Ophelia. Elle garde Sloan de temps en temps.” - “Supeeer souvent” - “Et si t’allais jouer dans le jardin, Sloan ? Emmène Pizza.” Il est revenu faire ses commentaires de sa voix d’enfant, le ton bas et lent, la prononciation hasardeuse mais avec la putain de capacité de se faire comprendre très aisément. Oui, bien sûr qu’Ophelia garde mon fils super souvent, parce que ces dernières semaines ont été caractérisées par la finalisation de tous les détails en vue du défilé Weatherton, hm. Et de quelques heures supplémentaires une fois la nuit tombée, qui sont autant de choses que j’ai à peine envie d’évoquer devant Damon, et certainement pas face à son petit-frère.

Tout en écoutant les pas de Sloan se diriger vers le jardin, je finis de préparer le café de Damon, ce qui me donne quelques secondes de plus pour rapidement décider de ce qu’il peut et doit savoir. Et du reste. “Y’a rien entre elle et moi, si c’est la question.” Bien sûr que c’était la question, avant même de vouloir savoir si Ginny est au courant ou non. “Tu lui as parlé, récemment ? A Ginny ?” Parce que moi non, et parce que ça commence à devenir inquiétant. Non parce que je crève d’envie de lui dire que son amie a un comportement bizarre et qu’elle lui ressemble un peu trop, mais bien parce que j’aimerais au moins savoir comment se porte la mère de mon fils.

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« J’imagine que tu l’as suivi juste pour qu’il ne se sente pas seul ? » Le sourire étirait sur les lèvres d’Auden montrait bien qu’il n’en avait que peu à faire que son fils, deuxième du nom, ait bien trop mangé de sucre pendant qu’il était parti en séjour presque improvisé chez son fils, premier du nom cette fois ci. « J’ai mon sac de sport dans la voiture pour passer par la salle avant de rentrer, si ça peut te donner un indice. » Pas que le jeune italien ait réellement besoin d’éliminer les quelques excès qu’il avait pu faire avec son petit frère la veille, mais étant donné que l’humour était de mise en cet instant, il continuerait sur cette même lancé. Parce-que de toutes manières ce n’était pas en excuses pour une fois qu’il souhaitait se confondre - ça le faisait toujours rire de voir Sloan un brin plus excité que d’habitude lorsqu’il s’octroyait un ou deux gourmandises sucrées de trop. Finalement, Damon suit l’invasion de son père à entrer au sein de sa maison, déposant le sac qui contenait les affaires du petit, quémandant un café dans la foulée. « On peut s’arranger. » Il ne se fit alors pas pris pour lui emboiter le pas, la cuisine les accueillant rapidement.

Et s’il désirait vraiment boire un café - il était encore tôt et une longue journée l’attendait par la suite -, ce n’étiat pas pour cette raison qu’il engageait la discuter avec Auden en cet instant. Disons qu’il était tombé sur quelques articles qui l’avaient laissé quelque peu étonné, et plutôt que de chercher des réponses au hasard, réponses qu’il n’obtiendrait qu’en partie et d’une façon qui risquait de ne pas lui plaire, il s’était dit que demander au principal intéressé serait plus intelligent. Pas que cela le regardait d’une quelconque façon, en réalité - il était simplement curieux. « Ce n’est pas elle, non. » Alors, il hocha la tête, acceptant la réponse simple mais présente et c’était déjà bien du Williams face à lui. Ce dernier pourrait en rester là s’il le souhaitait, de toutes manières Damon n’était pas celui qui lui tirerait les vers du nez; il continua cependant sur sa lancée alors que son attention était reportée sur la préparation de café. « C’est une amie de Ginny. Ophelia. Elle garde Sloan de temps en temps. » - « Supeeer souvent. » Le jeune italien haussa un sourcil surpris d’entendre Sloan à leurs côtés, commenter parfaitement cette conversation qui ne lui était en rien destiné. Oh, il avait compris depuis bien longtemps que le gamin était perspicace - ils l’étaient tous bien plus que tout le crédit que les adultes ouvrante leur accorder -, mais tout de même, il perdait pas le nord. « Et si t’allais jouer dans le jardin, Sloan ? Emmène Pizza. »

« Y’a rien entre elle et moi, si c’est la question. » Le jeune homme plissa le bout du nez, presque honteux d’effectivement devoir acquisse à ce type de question. Parce-que c’était ça la question, effectivement. « Ca m’a rendu curieux. » C’était presque un désolé dans son langage à lui. Il n’agissait en rien en tant qu’espion des faits et gestes de son père, il n’en avait que faire d’à quoi il souhaitait allouer son temps libre désormais. Simplement, l’interrogation n’avait réussi à quitter son esprit depuis qu’il était tombé sur l’article. « Tu lui as parlé, récemment ? A Ginny ? » Attrapant la tasse de café désormais prête, Damon la porta encore brulante à ses lèvres, comme à son habitude, avant de froncer un brin les sourcils et de secouer doucement sa tête. « Récemment, non je crois pas. On s’échange de temps en temps des reels sur Instagram, ou alors elle m’envoie des recommandations de lecture. Mais ça fait plusieurs jours qu’on s’est rien envoyé, non. » Glissant son doigt sur le bord de la tasse, il releva son regard vers son père. « Elle te parle pas à toi ? » Il pinça les lèvres, secouant son visage. « Non tu sais quoi ? Ca me regarde pas en vrai. » Ils géraient comme bon leur semble leur quotidien, du moment que cela était assez équilibré pour que Sloan n’en pâtisse pas - ni maintenant, ni dans le futur plus ou moins proche. « Sloan va la voir pendant les vacances de Noël peut-être non ? » Damon savait que trop bien ce que c’était de grandir avec un parent qui ne portait que trop peu d’attention à lui, et là réellement était son inquiétude primaire pour son petit frère.

Je ne cherche pas à cacher la moindre once de vérité à Damon, raison pour laquelle je réponds aussi simplement que possible à sa question, lui affirmant qu’il ne s’agit effectivement pas de Ginny, tout en prenant le temps de souligner le prénom d’Opehlia, et l’affiliation qu’elle a avec ma femme. Le commentaire de Sloan me prend de court, mais il est au moins la parfaite raison pour que je lui demande d’aller jouer dehors une bonne fois pour toutes ; ce sera bien plus simple pour tout le monde. Une fois mon fils dehors, je me retourne vers l’aîné et souffle un instant, avant de lui énoncer une nouvelle vérité: entre Ophelia et moi, il n’y a rien. « Ça m’a rendu curieux. » Je me doute bien qu’il n’aurait jamais osé poser la question de lui-même, et c’est sûrement la raison pour laquelle je prends naturellement les devants. Nous ne discutons pas souvent, et je ne veux pas qu’il existe de non-dits lorsque tel est le cas. Je ne lui en veux pas d’être curieux, je l’aurais été à sa place aussi. Je n’ai pas la moindre intention de lui exposer ma vie privée outre mesure mais ça, au moins, je peux le lui dire.

Cette discussion, c’est aussi et surtout le moment pour moi de lui poser une question à mon tour, à savoir s’il a de son côté des nouvelles de Ginny. J’essaie d’être synthétique, j’essaie de ne rien laisser paraître. « Récemment, non je crois pas. On s’échange de temps en temps des reels sur Instagram, ou alors elle m’envoie des recommandations de lecture. Mais ça fait plusieurs jours qu’on s’est rien envoyé, non. » J’esquisse un sourire, sûrement heureux qu’ils gardent un semblant de contact. Je reconnais ma femme dans ces agissements là, tout comme je reconnais mon fils dans sa réponse et sa réaction. Et je suis heureux que ce qu’il s’est passé entre Ginny et moi ne les ait pas trop atteints, eux. J’hoche la tête, sans rien avoir à dire de plus, et surtout pas à commenter. Dit comme ça, il n’y a rien d’étrange et, surtout, il n’y a rien d’alarmant. « Elle te parle pas à toi ? » Mes yeux, jusque-là plantés dans les siens, finissent par trouver refuge ailleurs. « Non tu sais quoi ? Ça me regarde pas en vrai. » - “Damon…” Il a le droit d’être curieux mais, surtout, il a le droit de demander des comptes, parce que cette réponse le concerne bien plus que la vérité ne voudrait le laisser croire. Ginny n’est peut-être pas sa mère mais je n’en reste pas moins son père, quoique le reste du monde pense. « Sloan va la voir pendant les vacances de Noël peut-être non ? » Il esquive adroitement ou presque, et j’esquisse un maigre sourire. Il fait du mieux qu’il peut, lui aussi, avec les maigres armes en sa possession. “On parle uniquement pour Sloan.” Il dit que cela ne le regarde pas ; j’estime le contraire. Les détails ne le concernent pas, certes, mais il a le droit d’être mis au fait des généralités, qui elles le concernent au moins à un certain niveau. Le manège dure depuis longtemps maintenant, et si j’ai longtemps pensé que cela pourrait changer et s’améliorer, j’ai arrêté de me raccrocher à de telles utopies. “Mais j’ai pas eu de ses nouvelles, dernièrement. On était supposés parler des fêtes.” Parce que nous nous sommes au moins mis d’accord que le bien de Sloan passait avant tout le reste, tout comme Ginny sait que jamais je ne lèverai la main sur lui et qu’en retour, je ne l’empêcherai jamais de voir sa mère. Pas comme Damon, à sa façon, il y a bien longtemps. “Je compte pas te mettre entre nous ou t’utiliser comme intermédiaire. J’étais juste curieux, moi aussi.” Je ne lui demanderai pas de lui parler à ma place, je ne demanderai pas à ce qu’il envoie un message pour voir si elle lui répond, à lui. Je ne ferai pas ça, parce que je ne veux pas le rendre mal à l’aise, et sans doute aussi parce que je crains un peu trop la réponse. “Peu importe.” Je passe à autre chose, déjà, n’ayant aucune envie de m’enliser dans une telle discussion. “Je dois aller à la Fashion Week à Paris, en janvier. Tu voudras garder Sloan ? C’est une proposition, pas une demande.” J’ai d’autres personnes à qui le demander et bien qu’elles ne soient pas nombreuses, elles ont surtout des emplois du temps bien vides. Si je le demande à Damon en premier lieu, ce n’est que parce que je sais qu’il apprécie beaucoup Sloan et que je me doute qu’il pourrait être heureux de passer un peu de temps avec son demi-frère ; un peu plus que quelques simples petites heures.

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« Damon… » Il avait l’impression de déjà connaître ce ton par coeur, alors que pourtant, ce n’était pas avec Auden qu’il avait partagé une bonne partie de sa vie, ni aux côtés de qui il avait grandi, alors qu’il aurait eu la place à tout moment grâce aux qualités qui lui incombaient. Il avait déjà l’impression de connaître le ton qu’employait sa voix, si bien qu’il balaya d’un discret revers de la main ce que son père pourrait ajouter en cet instant. Il lui avait posé une question, Damon était venu lui donner une réponse comme attendue et il avait eu le malheur de jouer au trop curieux; peut-être qu’il pouvait se le permettre pour tout un tas de raisons, mais il n’était en réalité pas attendu de lui que ce soit le cas. Ce n’étaient pas ses affaires, ce qui se passait entre Ginny et Auden n’était pas de son ressort, et il ne devait pas se glisser dans des situations qui n’avaient rien à voir avec lui. C’était aussi simple que cela - alors il préféra dériver vers un tout autre sujet, ou au moins un qui n’était pas aussi direct que l’avait été sa question en premier lieu. « On parle uniquement pour Sloan. » Il n’était pas au courant de tous les tenants et aboutissants entre le mari et la femme - parce-qu’une fois supplémentaire, cela ne le regardait en aucun cas -, mais si ces derniers arrivaient au moins à parler pour maintenant au centre de leurs intérêts communs le bien du petit, c’était la seule chose qui était nécessaire à connaitre. A son niveau, Damon savait à quel point le manque de communication dans un couple pouvait déteindre avec une mauvaise nuance de couleurs sur la vie des progénitures, et ce n’était pas quelque-chose qu’il souhaitait voir arriver pour Sloan.

« Mais j’ai pas eu de ses nouvelles, dernièrement. On était supposés parler des fêtes. » Sauf que, forcément, ce n’était pas aussi simple. Et si le regard de Damon aurait souhaité pouvoir s’accrocher à celui de son père en cet instant pour comprendre les sous-entendus de sa phrase, ce dernier s’appliquait justement à le loger partout ailleurs que dans la clarté de celui de son fils. « Je compte pas te mettre entre nous ou t’utiliser comme intermédiaire. J’étais juste curieux, moi aussi. Peu importe. » - « Comment ça, peu importe ? » - « Je dois aller à la Fashion Week à Paris, en janvier. Tu voudras garder Sloan ? C’est une proposition, pas une demande. » Il y avait trop d’éléments qui se mettaient à s’entrechoquer dans l’esprit de Damon en cet instant, qui se mit à secouer quelque peu sa tête et à légèrement lever une main comme pour arrêter autant le temps que la discuter. Juste le temps d’assimiler les mots d’Auden et d’y réagir de façon appropriée. « Je répondrai après pour la Fashion Week: comment ça t’as pas de nouvelles de Ginny ? » Parce-que c’était sur cet élément là que son esprit était resté bloqué, et où les choses n’arrivaient pas réellement à faire de sens. Certes, il s’était montré trop curieux l’instant d’avant; les paroles de l’homme face à lui cependant étaient désormais un brin plus inquiétantes pour qu’ils chipotent tous les deux sur qui le l’un ou l’autre était trop curieux. « T’as pas de nouvelles comme elle te répond pas elle veut pas te parler ou t’as pas de nouvelles, pas de nouvelles ? » Du genre: si elle n’avait pas envie de lui parler, il comprenait mais la situation ne pouvait pas rester aussi calme si elle ne répondait pas de façon générale, non ? Parce-qu’une partie de Damon était déjà en train de faire un syncope alors que face à lui, Auden semblait bien calme et étrangement silencieux; il avait pourtant toujours un commentaire à faire sur n’importe quelle situation. « Parce-que si c’est juste qu’elle te raccroche au nez quand tu l’appelles, et que c’est pour parler des fêtes pour Sloan, ça me pose pas de soucis de servir d’intermédiaire. Vraiment, je peux l’appeler de suite si tu veux. » C’était surtout qu’il espérait que ce soit cette version là des faits qu’était en train d’avancer Auden, sinon il ne savait pas s’il était prêt à entendre autre chose - c’était Damon, il n’était en rien prêt pour ce type de nouvelle et tout le monde autour de lui le savait, sauf lui.

« Comment ça, peu importe ? » Il n’y a pas de peu importe qui soit, bien sûr, mais c’est pourtant plus simple à statuer de cette façon. C’est plus simple si je banalise la chose et si je fais au mieux pour dédramatiser, et faire comme si de rien n’était. C’est plus simple si je prends sur moi et si je continue de penser qu’elle n’a tout simplement pas envie de me parler pour l’heure, parce que tout est encore très difficile. Elle en aurait le droit, je suis le premier à m’en rendre compte. Je ne réponds pas à sa question, simplement parce que je ne trouve rien à dire, et je préfère encore avancer vers un autre sujet, qui concerne toujours autant mon fils. « Je répondrai après pour la Fashion Week: comment ça t’as pas de nouvelles de Ginny ? » Damon, de son côté, ne semble pas vouloir suivre le courant, et sa réaction me laisse un instant dubitatif. Je n’imaginais pas qu’il puisse réagir de cette façon, tout simplement, et si j’estime qu’il en va du droit premier de Ginny que de refuser de me parler, j’estime bien moins qu’il est du droit de Damon de m’interroger outre mesure. Ginny n’est pas sa mère, et quand bien même il l’apprécie sûrement beaucoup, cela s’arrête là. “Ce sont les faits, je vais pas te faire un dessin.” Je suis toujours bien plus avenant à son égard, mais j’imagine que toutes choses ont ses limites, et je reconnais que les miennes sont très vite rencontrées dès qu’il est question de ma femme.

« T’as pas de nouvelles comme elle te répond pas elle veut pas te parler ou t’as pas de nouvelles, pas de nouvelles ? »
“Damon, qu’est-ce que tu comprends pas dans “j’ai pas de nouvelles” ?”

Je m’agace et perds patience. Il y a une infinité de sujets dont je pourrais discuter avec lui, à défaut de pouvoir en faire de même avec le reste du monde, mais celui-ci n’en fait pas partie. Ginny est différente, elle l’est à tous les niveaux, et même en son absence, elle continue de l’être. Je ne veux pas discuter de et si, et je souhaite encore moins me remémorer pourquoi elle refuse en premier lieu de me parler, parce que je sais être dans le tort et j’apprécie peu la chose. Parce que cette fois-ci, même moi je n’arrive pas à le nier. « Parce-que si c’est juste qu’elle te raccroche au nez quand tu l’appelles, et que c’est pour parler des fêtes pour Sloan, ça me pose pas de soucis de servir d’intermédiaire. Vraiment, je peux l’appeler de suite si tu veux. » Juste. Je passe juste outre ce mot, Damon pouvant au moins jouir d’un statut parfaitement à part, et préfère encore me concentrer sur l’essentiel. “Essaie toujours.” J’annonce, et demande, pourtant sans grande conviction. Au fond de moi, je sais que tout ne peut pas être aussi simple, parce que je sais qu’elle fera toujours passer son fils avant tout le reste, peu importe le reste dont il est question. “Mais c’est la première et la dernière fois que tu joues les conseillers matrimoniaux.” Et c’est la première et la dernière fois qu’il passe délibérément outre de mes questions pour m’en poser une autre à la place, quand bien même je sais qu’il ne cherchait qu’à bien faire. Peu importe la personne dont cela peut venir, je ne risque pas de supporter ce genre d’insubordination. Même familiale. “T’as son numéro ?” Je demande tout de même, sans doute pour continuer la discussion et ne pas prendre le risque qu’il prenne la mouche et revienne déjà sur sa décision. Après tout, elle n’a jamais été rien d’autre qu’une belle-mère lointaine pour lui.

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Lorsqu’il avait commencé à laisser place à sa curiosité, quelques minutes plus tôt, ce n’était pas du tout dans cette direction que Damon avait pensé voir la discussion s’en aller. Il s’était dit de toutes façons qu’Auden allait gentiment lui dire qu’il n’était pas à sa juste place avec des questions de ce genre, et qu’en tant que fils, il n’était pas tout à fait supposer se montrer insistant sur des points de la vie privée de son aîné. Cette partie là n’était pas arrivée, mais désormais il regrettait d’avoir posé des questions puisqu’un sujet en ayant entrainé un autre, l’autre Williams lui avouait qu’il n’avait plus de nouvelles de sa femme. « Ce sont les faits, je vais pas te faire un dessin. » Peut-être qu’il pourrait lui en fait un, justement, de dessin - puisque la façon dont il exposait les faits n’était pas des plus claires. Peut-être était-ce simplement le côté de Damon à s’inquiéter un peu pour tout et pour rien trop facile, d’avoir ce petit coeur trop facilement empreint d’émotions envahissantes; mais le blond n’était pas contre un dessin pour savoir s’il comprenait exactement ce que la phrase d’Auden impliquait ou s’il exagérait la situation à cause de sa propre perception. « Damon, qu’est-ce que tu comprends pas dans “j’ai pas de nouvelles” ? » Il éliminait tout doute de son esprit désormais: quand il lui disait pas de nouvelles, ce n’était pas juste lié à leurs histoires de couple qu’il ne connaissait pas car ce n’était pas ses affaires. Auden n’était pas du genre à s’épancher sur ses relations et sur son couple auprès de son fils, mais au moins pour le peu de fois où tous ces sujets là avaient été abordés, il avait toujours gardé un ton juste et adapté - là où il se serait montré irrité et peu ouvert avec d’autres personnes.

S’il réagissait de la sorte sans se moquer gentiment de la sensibilité du blond, c’était que quelque-chose ne tournait pas rond. Il ne savait pas quoi, mais Damon pouvait sentir et s’apercevoir de plus d’un signe indiquant qu’il y avait quelque-chose qui n’allait pas. Et quitte à avoir mis son nez dans des affaires qui ne le regardaient en rien, il pouvait continuer dans cette lancée et proposer à Auden de tenter de son côté d’entrer en contact avec la jeune femme. « Essaie toujours. » Il fut presque surpris de cette réponse, lui qui s’attendait à être envoyé paitre dans les rosiers. « Mais c’est la première et la dernière fois que tu joues les conseillers matrimoniaux. » Hochant vivement la tête, il n’ajouta mot - toute cette discussion semblait autant invraisemblable qu’irréelle, lui qui se rendait chez Auden de base simplement pour déposer son fils. « T’as son numéro ? » D’ordinaire, il aurait levé les yeux au ciel. La situation ne prêtait pas réellement à ce type de comportement, là. « Bien sur que j’ai son numéro. » Parce-que c’était Ginny, bien sur qu’il allait avoir son numéro, mais de toutes façons Damon était de ces personnes ayant les contacts de bien des personnes dans son téléphone pour des au cas où. Peut-être une habitude qu’il avait attrapé de Saül et de ses manières à vouloir être prêt en toutes circonstances, à êtes apte à avoir les bras assez longs. Ce n’était pas dans cette finalité qu’il reproduisait cette façon d’agir, bien sur que non: Damon était juste assez gentil pour être à même à discuter avec à peu près tout le monde et n’importe qui, à s’intéresser à bien des personnes également. Peut-être que pour une fois, cela allait servir à quelque-chose. Sortant son téléphone de sa poche, sa générosité envers son paternel ne fut cependant pas récompensée puisque son téléphone sonna dans le vide une dizaine de fois avant que l’appel fut coupé: personne n’avait pris la peine de décrocher. Ce fut avec une petite moue désolée et gênée qu’il releva son minois vers Auden. « Pas de réponse. » Si d’ordinaire, cela n’aurait pas été un problème en soi, aujourd’hui il avait l’impression que ce n’était pas la bonne réponse qu’il était apte à donner. Et s’il n’aimait pas décevoir ses proches, surtout ses aînés, il avait l’impression de le faire avec son paternel en cet instant. « Je te tiens au courant de toutes façons si elle rappelle en voyant que j’ai essayé de la joindre. » Et d’un seul coup, le fait qu’il était à une place qui n’avait pas à lui être accordée le gênait plus qu’autre chose. A vouloir tendre une main même quand cette dernière n’était ni attendue, ni demandée, ce n’était pas toujours une bonne chose. « T’as raison: je suis allé trop loin, pardon. » Comme un petit garçon qu’on aurait pris en flagrant délit d’il ne savait trop quoi, il avait du mal à remonter son regard dans celui de son aîné, préférant accorder ce dernier à ses chaussures et à n’importe quelle autre surface disponible.

« Pour Sloan… » Parce-que ce sujet là était bien plus facile à aborder, finalement. Même si les contours des relations entretenues avec Auden et son second fils étaient forcément floues, puisque bien étranges et improbables, il y avait un fait qui était indéniable à travers tout ça: Damon considérait le petit garçon comme son frère, qu’importe ce qui était supposé ressortir aux yeux du reste du monde. « Si t’as besoin pour janvier quand tu pars à Paris, y’a pas de soucis si tu veux qu’il reste à la maison » C’était le moindre qu’il pouvait faire de son côté, au moins. « Faut que je vois avec Megan si ça la dérange pas, mais je vois pas pourquoi ce serait le cas. » Parce-qu’il avait bien vu comment elle avait assuré comme une chef aux côtés du petit garçon durant ces dernières vingt-quatre heures, il n’y avait pas de raison qu’elle ait prétendu que ça se passe bien et qu’elle n’étiat pas ennuyée par cette situation - alors les choses pouvaient aisément se voir être reproduites.

Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est que Damon ait le numéro de Ginny. Ce que j’attendais, par contre, c’est que le téléphone sonne toujours autant dans le vide, laissant les secondes s’écouler plus difficilement que jamais alors que je m’étonne encore d’espérer l’entendre décrocher à chaque nouvelle sonnerie. Mais rien. « Pas de réponse. » Je souffle et ferme les yeux un instant, sans doute pour annihiler l’once d’espoir qui m’a rapidement et stupidement habité. « Je te tiens au courant de toutes façons si elle rappelle en voyant que j’ai essayé de la joindre. » - “Fais donc.” Je réponds, sans conviction aucune. Je sais qu’il essaie de faire au mieux avec ce qui lui est donné, et c’est la raison pour laquelle je ne lui tiens rigueur de rien. Du reste, je n’ai plus aucune sorte d’espoir. « T’as raison: je suis allé trop loin, pardon. » Ma tête se balance mollement de droite à gauche. “C’est pas ça. Je veux juste pas t’impliquer là-dedans.” Il en souffrirait, et il ne le mérite pas. Tout simplement. J’ai compris que mon histoire avec Ginny ne connaîtrait pas d’happy ending d’aucune sorte, et je refuse qu’il se raccroche à cette idée inutilement. Mes problèmes n’ont pas à être les siens.

Le silence plane un instant avant que la discussion n’en revienne à Sloan, changement que je laisse opérer naturellement. Il n’y a sûrement rien à dire de plus à propos de Ginny, de toute façon. Damon n’a pas la solution à tous mes problèmes, et c’est normal. « Pour Sloan… Si t’as besoin pour janvier quand tu pars à Paris, y’a pas de soucis si tu veux qu’il reste à la maison » J’hoche la tête, plus lentement cette fois, en ayant presque oublié la question à propos de mon fils. Néanmoins, sa réponse reste un certain soulagement, parce qu’il était mon premier autant que mon dernier choix en ce qui s’agit de le faire garder. J’aurais pu penser à Ophelia, mais son nom n’est pas le plus rassurant à mes yeux pour une période possiblement longue - disons plus de quelques heures, déjà. “Merci. Je reste au moins cinq jours. Peut-être plus.” Mais cela va de soi que je le tiendrai au courant, non des détails mais bien de ma date de retour, parce que ça le concerne et que je sais que la présence d’un petit garçon dans sa vie est du genre à chambouler un quotidien. « Faut que je vois avec Megan si ça la dérange pas, mais je vois pas pourquoi ce serait le cas. » Ah oui, elle. J’hoche la tête avec moins de conviction, fort peu intéressé par le sujet. Ils joueront au papa et à la maman si ça les amuse, et je n’ai aucune sorte d’envie de savoir s’ils auront envie de passer à la réalité une fois Sloan rendu. “Tu m’enverras un message quand tu lui en auras parlé. C’est pas avant quelques semaines.” Je reste neutre, je ne m’implique pas, et on dira que ça fait office d’un père pas si terrible de cette façon. “Je pense que Sloan sera content de passer un peu de temps avec toi.” J’ajoute enfin, non pour l’influencer mais bien parce que je le pense, tout simplement, et que sur ce sujet au moins je n’ai pas besoin d’utiliser de filtre.

anche la rosa più bella ha le spine

@auden williams

(c) harley

***
« Fais donc. » Il se contenta de pincer légèrement les lèvres à cette approbation. Que pouvait-il répondre d’autre, de toutes façons ? Qu’il serait ravi de pouvoir agir effectivement de la sorte ? Oui, il serait ravi si Ginny retournait son appel, parce-que cela voudrait dire que toutes les inquiétudes qui étaient en train de s’empiler dans un coin de l’esprit d’Auden pourraient s’évaporer. Cependant, cela voulait aussi dire que la jeune femme préférait répondre à Damon plutôt qu’à son mari, et ce n’était pas là dessus qu’il avait envie de miser et d’être fier. Surtout qu’il se sentait plus idiot que fier, en cet instant, alors qu’il avait empiété bien de trop sur un sujet qui ne le concernait en réalité en rien du tout. « C’est pas ça. Je veux juste pas t’impliquer là-dedans. » Il lui avait fait part de certains doutes, à demi-formulés, mais il ne voulait pas l’impliquer davantage - et c’était là quelque-chose que le jeune homme était tout à fait à même de comprendre. Il ne saurait pas ne pas être inquiet, parce-que la moindre chose avait ce type d’effets sur lui, mais il pouvait au moins comprendre qu’effectivement, ce n’était pas quelque-chose qui le concernait de façon proche et qu’il se devait de reconnaitre la limite quand elle était déjà tracée par avance.

Alors, il redirigea la conversation vers un sujet qu’il pouvait davantage maitriser, où il avait réellement été invité à participer, où même sa réponse était attendu. Bien sur que si son père avait besoin, il prendrait Sloan chez lui pour un temps même indéterminé, fier plutôt deux fois qu’une sur ce point là qu’il lui fasse assez confiance pour penser à lui demander à lui. D’autres n’auraient peut-être pas eu ce réflexe là. « Merci. Je reste au moins cinq jours. Peut-être plus. » Il hocha la tête à son tour, avec peut-être un peu trop d’empressement alors qu’effectivement, il n’avait pas tous les éléments pour affirmer pleinement que ce serait chose possible et réalisable. Mais il ne voyait pas Megan s’opposer la présence du petit chez eux pour quelques jours. « Tu m’enverras un message quand tu lui en auras parlé. C’est pas avant quelques semaines. » De nouveau, Damon hocha la tête. « Je lui en parlerai en rentrant, je ferai pas trainer. » Parce-qu’il n’y avait aucune raison de le faire et qu’il comprenait que derrière, Auden ne s’organiserait surement pas de la même façon s’il était assuré que le petit pouvait rester chez son frère ou s’il fallait trouver une autre solution. « Je pense que Sloan sera content de passer un peu de temps avec toi. » Un petit sourire timide étira les lèvres du jeune homme, alors qu’instinctivement, son regard se perdit un instant en direction du jardin et de là où se trouvait le petit bonhomme. « Je sais que je le serai, en tous cas. » Parce-que malgré tout, il y avait une valeur qui était bien arrivée jusque Damon dans toute cette histoire de famille, qu’importe les dégâts que cette dernière avait pu faire au passage chez lui: on prenait soin de sa famille, qu’importe les coups dans les dos qui pouvaient exister en parallèle. Il finit par déposer sa tasse de café désormais vidée dans l’évier, avant de se tourner un instant vers Auden. « Je te redis vite de toutes façons. » Une heure surement, au plus; pour son père, il ne laisserait pas les choses trainer, surtout si cela pouvait lui retirer une inquiétude sur les épaules, là où ces derniers semblaient s’accumuler et s’accumuleraient malheureusement surement dans les semaines à venir.