Le sapin trône au milieu de la nouvelle maison, décoré en conséquence par Caleb, les filles et Nathan au début du mois. C'est un Noël important pour nous, pour Nathan surtout, puisqu'il fête son premier Noël avec nous, son premier Noël en famille. Il est un Anderson, au même titre que Lucy, Lena et Maël. C'est un moment particulier pour nous six, et un moment de joie et de partage puisque les filles sont fascinées par toute l'agitation de Noël. Par les guirlandes qui brillent une fois la nuit tombée, par le sapin qu'elles ont décoré avec enthousiasme et non sans casser quelques boules dans la manœuvre. Par cette liste au père Noël qu'elles ont rencontré, non sans des larmes pour Lucy. Cette fin d'année a été un enchaînement de nouveautés pour elles. L'arrivée de Nathan chez nous, un frère de dix ans qui débarque dans leur vie, puis la naissance de leur petit frère, un bébé qui pleure et qui accapare le temps de leurs parents et surtout de leur papa, ce qui n'a pas beaucoup plu à Lucy. Le déménagement est venu conclure cette année de changement pour elles mais aujourd'hui, elles semblent avoir trouvé leurs repères et cette période de l'année est un moment de joie et de partage en famille à côté duquel nous n'allons pas passé. Et c'est d'ailleurs à six que nous avons décidé de fêter le réveillon, une soirée en famille, rien que Caleb, nos enfants et moi avant de prendre la route demain matin pour rejoindre la ferme familiale des Anderson à Warwick pour deux jours chez ma belle-famille, pas quelque chose que j'attends avec impatience, mais ce soir, la soirée s'annonce parfaite et c'est sur ça que je compte me concentrer. Je n'ai jamais vraiment aimé Noël, une fête familiale quand tout les moments en famille ressemblent à des calvaires, c'est clairement pas le meilleur moyen pour développer un amour de ce genre de fête. Mais, depuis que je suis avec Caleb pour Noël, depuis que nos filles sont là, je vois les choses différemment. Je regarde la fête au travers des yeux de mes filles. Elles sourient, elles rient, elles s'enthousiasment d'un rien et j'en fais de même avec elles. Acheter des cadeaux est un plaisir parce que je sais que c'est pour leur donner un peu de rêve et de magie et je ferais tout pour faire plaisir à nos enfants.
La musique accompagne la préparation du repas, Caleb, Nathan et Lucy sont en plein travail et si Caleb irait sans doute bien plus vite tout seul et serait bien plus efficace je sais qu'il apprécie ce genre de moment. Pouvoir partager sa passion avec son fils, avec sa fille aussi même si elle est bien plus petite et peut-être trop petite pour retenir quoique ce soit, ils ont l'air heureux tout les trois et moi je les regarde faire, tenant un appareil photo dans une main et Mael dans mes bras qui semble lui aussi ressentir l'excitation ambiante du soir de Noël puisqu'il refuse de dormir. Lena n'a pas besoin d'un événement particulier pour être excitée, elle l'est naturellement et depuis qu'elle a comprit que le père Noël allait venir lui apporter des cadeaux, c'est compliqué de la faire tenir en place mais son sourire et ses yeux qui brillent quand elle me demande toutes les deux minutes et avec son langage approximatif quand le père Noël va passer, suffisent à me faire sourire et même rire quand elle soupire d'impatience et qu'elle se met à bouder en croisant les bras visiblement pas convaincue par ma réponse. Elle a son caractère Lena, mais elle ne boude pas longtemps et je la vois repartir en courant jouer sur sa petite moto qu'elle ne quitte pas depuis son anniversaire. D'un œil je surveille Lena, mais je me rapproche du plan de travail pour découvrir toutes les bonnes choses qu'ils sont en train de préparer. « Ca sent vraiment bon, vous faites une belle équipe tout les trois. » Lucy ne quitte pas des yeux son papa, et c'est vraiment drôle de la voir essayer de tout faire comme lui même si elle n'y arrive pas. Et si voir Lucy tenter de jouer au chef est drôle, voir Nathan venir l'aider et lui expliquer comment faire avec patience et douceur, est une image particulièrement touchante. « Regardes les tout les deux, ils sont tellement touchants, on a vraiment de la chance que ça se passe bien entre eux. » C'est à Caleb que je m'adresse en venant prêt de lui, et je profite de cette proximité pour l'embrasser tendrement. « Tu as invité les voisins sans me prévenir ? Tu penses qu'on va en avoir assez ? » L'ironie dans ma voix est perceptible en voyant les plats qu'ils ont préparé. Soirée de fête, plat de fête et je sais qu'il prends plaisir à nous préparer à manger surtout qu'il a maintenant de la main d’œuvre avec qui partager ça. Maël toujours réveillé je sens qu'il va bientôt avoir faim à la manière dont il tête sa tétine et c'est le moment pour moi de m'éclipser. « Je vais donner le sein à Maël et je vais me préparer pour ce soir, je m'occupe de préparer Lena et Maël, je te prépare les vêtements pour Lucy, je te laisse la préparer ? » Ce soir c'est soirée de fête, soirée de Noël et si les filles sont couchées tôt habituellement, ce soir c'est un évènement qui mérite de prolonger un peu la soirée et de profiter en famille. Et qui dit fête, dit aussi, tenue de soirée et ce n'est qu'un long moment plus tard, un très long moment plus tard, que je rejoins la cuisine, avec Lena dans les bras mais sans Mael qui a fini par s'endormir. Toutes deux vêtues d'une robe rouge, bien que ça ne semble pas vraiment plaire à Lena, à ma plus grande surprise elle n'a pas vraiment ronchonné et quand j'arrive dans la cuisine, je vois Nathan lui aussi habillé dans une tenue qu'il a lui même choisi avec son père pour la soirée. « Tu es très classe Nate. » Il lève la tête vers moi et je crois déceler un sourire sur son visage, un léger sourire mais qui a le mérite d'exister. « Caleb est sur la terrasse. » Qu'il me dit sans vraiment me répondre et je rejoins Caleb sur la terrasse. Fêter Noël au soleil, sur une terrasse, c'est pas si courant pour moi mais j'aime ça et voir Lucy dans sa petite robe, toute prête et bien coiffée assisse sur le transat avec Caleb me fait sourire. « Vous êtes beaux tout les deux. » Lena dans mes bras me demande à descendre, et à peine poser par terre que je la vois se diriger vers l'herbe et je sais qu'elle ne restera pas propre très longtemps. Lucy la rejoins et j'en profite pour prendre sa place sur le transat au côté de Caleb. Lucy me regarde, et je la vois hésiter entre revenir récupérer sa place ou partir jouer avec sa sœur qui l'appelle par son prénom ce qui est trop chou. Elle finit par rejoindre sa sœur et j'en profite pour déposer un baiser sur la joue de Caleb en lui souriant. Je suis calme ce soir, heureuse d'être là avec eux, heureuse de fêter cette fête en famille. « Papa t'a gagné. Je m'occupe du service de l'apéro. » Je vois Nathan arriver avec un plateau et déposer quelques amuses bouches et des verrines sur la table et je le regarde sans comprendre ses mots mais j'ai l'habitude de ne pas savoir ce qu'il se passe entre ces deux là, leur complicité est bien plus grande que celle que j'ai avec Nathan, qui est pour ainsi dire inexistante. « On a parié sur le temps que tu mettrais pour te préparer, je pensais que tu serais prête avant nous mais j'ai perdu, Papa était sur que non, t'es vraiment trop lente pour te préparer. » Je lève les épaules en regardant Nathan puis Caleb et je ris un peu. Oui je suis vraiment lente, mais à ma décharge en plus de devoir me préparer je devais gérer la tornade Lena. Mais leur petit pari m'amuse et visiblement le gage de Nathan c'est de devoir nous servir l'apéro et je trouve ça assez drôle aussi. « Alors comme ça tu exploites notre fils ? » Que je dis en riant à Caleb alors que Nathan repart chercher le reste des préparations, mais l'ambiance est détendue et j'entends les filles rires, je vois Nathan dans ses vêtements tout neufs se prendre au jeu pour faire le service et j'aime cette ambiance de fête, une ambiance ou même Nathan semble accepter de me parler et c'est peut-être ça le plus beau cadeau que je pourrais vouloir à Noël, mais c'est pas quelque chose qui se demande, alors je profite plutôt de ce moment et je viens me caler contre Caleb sur le transat quelques instants profitant que ses bras soient libres pour moi.
Il a toujours été important pour moi que tout soit parfait pour ma femme et mes enfants. D’autant plus pour ce soir, première fois que nous allons fêter le réveillon de noël tous ensemble. Premier noël en famille pour Nathan et s’il n’en dit pas grand-chose je suis à peu près persuadé que ça ne le laisse pas totalement indifférent. Il ne parle pas beaucoup, Nathan, ou du moins il n’est pas de ceux qui se livrent facilement sur ses sentiments mais je suis sûr qu’il doit attendre avec impatience cette soirée et surtout la journée de demain que nous allons passer avec mes parents à Warwick. Je sais que pour les noëls précédents il n’avait jamais vraiment des cadeaux ou du mois, aucun cadeau digne de cette fête alors Alex et moi avons voulu remédier à ça mais pour le moment, c’est en cuisine que Nathan, Lucy et moi nous sommes. L’agitation de Lena que t’entends dans le salon ne me déconcentre pas car je sais qu’Alex doit être en train de la surveiller. Nathan est attentif à chacun de mes conseils et regarde mes gestes avec précision afin de les reproduire et Lucy essaie de faire pareil que nous bien que le résultat laisse clairement à désirer. Mais c’est avec un sourire rempli de tendresse et d’amour pour ma fille que je lui parle pour tout lui expliquer, elle veut faire comme son frère et moi et veut participer à la préparation du repas de ce soir ce qui est sincèrement la chose la plus adorable selon moi. Je m’éloigne quelques secondes de Nathan et Lucy simplement le temps de me laver les mains mais toujours en gardant un œil sur eux. « Ca sent vraiment bon, vous faites une belle équipe tout les trois. » C’est avec un sourire sincèrement touché que j’accueille son compliment, sourire qui n’est pas prêt de disparaître quand je vois Lucy nous sourire en nous faisant un signe de la main. « Regardes les tout les deux, ils sont tellement touchants, on a vraiment de la chance que ça se passe bien entre eux. » Tout comme Alex mon regard accroché à cette scène touchante entre Lucy et Nathan son grand frère. « C’est tellement adorable. » Bien qu’adorable ne soit pas vraiment le mot adéquat pour définir ce qui sait juste après, mes mains remontent le long des joues de ma femme alors que je prolonge le baiser avec douceur et délicatesse. « Tu as invité les voisins sans me prévenir ? Tu penses qu'on va en avoir assez ? » Je lâche un petit rire en venant frapper doucement son épaule. « J’ai essayé de faire en sorte que tous les plats ne soient pas trop gras pour que tu puisses manger l’esprit tranquille. Et pour ma défense il y a plusieurs préparations que j’ai dû faire en deux fois, une pour nous et une végétarienne pour Nathan. » Je me justifie alors que je sais qu’au fond je n’en ai pas besoin car sa remarque n’avait rien de méchant. Mes yeux quittent ma femme pour glisser sur Mael dans ses bras qui semble commencer à s’agiter. « Je vais donner le sein à Maël et je vais me préparer pour ce soir, je m'occupe de préparer Lena et Maël, je te prépare les vêtements pour Lucy, je te laisse la préparer ? » Je me contente d’acquiescer et avant de la laisser s’éclipser je dépose un baiser sur sa joue et sur le front de Mael. Du côté de la cuisine les dernières préparations sont terminées et sont en train de cuire alors Nathan part se préparer et c’est en prenant la main de Lucy dans la mienne que je l’emmène dans la chambre parentale pour changer sa couche dans un premier temps et enfiler sa nouvelle robe rouge achetée pour l’occasion. Elle a rarement été aussi dynamique et excitée, Lucy, et même en la voyant ainsi j’arrive à la trouver adorable. Je la laisse seule quelques minutes dans notre chambre le temps que je me change à mon tour dans notre salle de bain. Une chemise blanche, une cravate et un pantalon feront l’affaire. Lucy m’attendait juste derrière la porte en essayant de me faire comprendre qu’elle voudrait que je lui fasse une coiffure pour ce soir. Une demande que je trouve adorable mais clairement, sa mère est bien plus douée que moi pour ça. Je me contente donc de coiffer sa chevelure bouclée pour venir l’attacher en une simple queue de cheval, si elle voulait quelque chose de plus sophistiqué, Alex s’en chargera plus tard.
C’est donc sur la terrasse assis sur un transat aux côtés de Lucy que nous attendons le retour d’Alex qui comme d’habitude se fait désirer. « Vous êtes beaux tout les deux. » Si mon attention était posée sur Lucy qui me parlait depuis tout à l’heur c’est en entendant la voix de ma femme que je quitte ma fille des yeux et comme toujours, Alex est magnifique et je pense que mon regard parle pour moi. Je la détaille de la tête aux pieds les yeux brillants d’amour et d’admiration pour elle. « Tu es sublime mon amour... » Je vois du coin de l’œil Lucy qui commence à s’agiter à côté de moi. « Maman trop belle ! » Il manque le verbe dans sa phrase mais l’intention et le cœur y est, et c’est clairement le principal. Lucy part rejoindre sa sœur pour jouer avec Nala et Dobby et je peux les laisser jouer dans aucune crainte car j’ai bien pris soin de fermer la barrière autour de la piscine afin d’éviter tout accident. Alex prend la place de notre fille et j’en profite pour prendre sa main dans la mienne et déposer un baiser sur ses lippes. « Papa t'a gagné. Je m'occupe du service de l'apéro. » Le pari que nous avons fait était vraiment simple et l’avoir gagné ne me donne pas vraiment de mérite. Je ris un peu en voyant Nathan faire des allers retours entre la cuisine et la terrasse avec un plateau. « On a parié sur le temps que tu mettrais pour te préparer, je pensais que tu serais prête avant nous mais j'ai perdu, Papa était sur que non, t'es vraiment trop lente pour te préparer. » Mon rire se mêle à celui de ma femme. « C’était facile aussi. Nate, retiens toujours qu’Alex est très, très longue pour se préparer. » Et si en quelques années Alex s’est améliorée sur bien des points, sa lenteur pour se préparer à sortir n’en fait pas partie. « Alors comme ça tu exploites notre fils ? » Je lâche un petit rire alors qu’une de mes mains passe dans les cheveux de ma femme en la regardant. « Tu devrais me remercier grâce à moi on se fait servir l’apéritif. » Et c’est toujours quelque chose d’agréable. Mes doigts entrelacés avec ceux de ma femme et mon pouce qui caresse avec douceur le dos de sa main je regarde nos filles courir dans le jardin, elles rient, et se parlent toutes les deux et cette image me touche particulièrement. De ma main libre j’attrape ma cigarette électronique pour vapoter un peu. « Mael s’est endormi vite ? » Notre dernier fils a trois mois et je sais qu’il peut encore notre donner du fils à retordre quand il est question de partir dormir. « Je sais que c’est pas encore le réveillon du nouvel an et j’aime nos enfants plus que tout mais j’ai déjà une résolution pour l’année prochaine. Pas de bébé en 2023. » que je lui dis doucement en riant un peu bien que je sois finalement vraiment sérieux.
« C’est tellement adorable. » Je ne peux qu'être d'accord avec lui, adorable est bien l'un des premiers mots auxquels je pense quand je regarde nos enfants et ce sont pour des moments comme celui là que j'aime tant être avec eux au quotidien. J'aime ce rôle de maman, celui qui n'était pas fait pour moi, pas du tout, mais que j'occupe avec fierté et beaucoup d'amour désormais et c'est dans ce genre de moment, en voyant Lucy et Nathan tout les deux, que je réalise à quel point j'ai besoin d'être avec eux. Même si pour Nathan passer du temps avec lui n'est pas toujours quelque chose de simple ou même d'agréable parce qu'il est encore très distant et parfois un peu dur avec moi, mais je suis heureuse de le voir apaisé ce soir et sourire avec sa petite sœur. Je suis heureuse d'être en famille, notre propre famille. On en a fait du chemin, individuellement et ensemble, nous avons accompli de belles choses et je suis fière de nous, et de moi aussi ce qui est assez rare. Mais, avant de virer sentimental ou nostalgique, je profite du baiser que Caleb prolonge. Ce n'est qu'après que je ris de la quantité de nourriture que je vois devant eux. « J’ai essayé de faire en sorte que tous les plats ne soient pas trop gras pour que tu puisses manger l’esprit tranquille. Et pour ma défense il y a plusieurs préparations que j’ai dû faire en deux fois, une pour nous et une végétarienne pour Nathan. » Il sait que je fais attention à mon alimentation, à mon corps, chose comique quand on sait tout ce que je lui ai fais endurer par le passé, mais deux grossesses coups sur coups ça laisse des traces et il sait que je ne me sens pas totalement à l'aise dans mon corps et j'apprécie son geste. Celui de ne pas faire de repas trop gras. Et j'apprécie aussi son attention toute particulière pour que chacun de nous aient un repas de Noël qui lui plaise. « Merci chéri, c'est parfait et on pourra emmener les restes chez tes parents. » Pas de pertes, si moi j'ai grandi dans le trop, dans le gâchis permanent, c'est pas le cas de Caleb et je sais qu'il fait attention à tout ça. Et le fait que désormais j'y fasse un peu attention prouve à quel point vivre avec lui me rends meilleure et bien plus consciente de certaines choses. Mael me rappelle à l'ordre dans mes bras. Son agitation, je la reconnais, trois mois qu'il est avec nous désormais et je commence à le comprendre, à saisir ses besoins, à savoir ce qu'il veut et comment le calmer et je laisse Caleb avec nos deux minis cuistos pour partir m'occuper de nos deux autres enfants.
Mael préparé, lui aussi a le droit à sa tenue de fête, il s'est pourtant endormi juste après me laissant le temps de me préparer et de préparer Lena qui ne tient plus en place. Je profite de ce moment avec elle pour jouer, pour la faire rire parce que j'adore son rire. Tellement enthousiaste, communicatif, que je prends beaucoup de plaisir à la chatouiller et à faire l'idiote avec elle pour l'entendre rire. Sauf, qu'en temps normal je suis déjà longue pour me préparer mais Lena avec moi qui joue et me demande toutes les trente secondes ce que je fais, c'est encore plus long et c'est sans surprise que quand je rejoins le reste de la famille, ils soient tous déjà prêts. Ce qui est plus étonnant c'est de voir Nathan seul dans la cuisine et Caleb assit dans un transat avec Lucy à nous attendre sans doute, Lena et moi. « Tu es sublime mon amour... » Un sourire en guise de réponse, un sourire ému de voir que j'arrive toujours à lui faire de l'effet malgré les années. Cette robe est nouvelle, encore une nouvelle, mais il m'a déjà vu bien des fois en robe de soirée et des biens plus osées que celle ci et pourtant je vois à son regard que ses mots sont sincères et qu'il apprécie vraiment et ça me touche. « Maman trop belle ! » Et si la remarque de mon mari m'a fait sourire, c'est avec un petit rire que je baisse les yeux sur ma fille. « Merci petit cœur, mais c'est toi la plus belle. » Que je lui réponds avec une voix qui n'est destinée qu'à nos enfants et je dépose un bisou sur sa joue avant de la voir partir rejoindre sa sœur pour jouer, me laissant ainsi la place auprès de Caleb. Sa main dans la mienne, mes lèvres sur les siennes, je ne connais pas de meilleur moyen pour commencer une soirée, les rires de nos filles qui se font entendre en arrière plan, le moment est parfait. « Tu as mis une cravate, j'aime beaucoup ça. » Et c'est en tirant doucement dessus que je viens approcher son visage du mien pour un nouveau baiser, toujours très doux et tendre, puisque nous sommes en présence de nos enfants, et si nos filles ont l'habitude de nous voir nous embrasser, pour Nathan c'est encore assez nouveau et quand il arrive, je m'éloigne un peu de Caleb. Du moins j'éloigne mon visage parce que mon corps reste contre lui et ma main reste dans la sienne à jouer avec son alliance. Il est mignon lui aussi avec son mini costume, avec son plateau à faire le service et j'apprends bien vite qu'il a perdu un pari avec son père et ça aussi, ça me fait rire et sourire parce que ça montre bien leur complicité encore récente mais qui se développe très vite. « C’était facile aussi. Nate, retiens toujours qu’Alex est très, très longue pour se préparer. » Et si pour Caleb, le mot papa est entré dans le vocabulaire de Nathan, et dans le mien aussi quand je parle de Caleb à Nathan, c'est loin d'être le cas pour le mot maman, et je doute qu'il le sera un jour. Mais, je ne suis légalement pas sa mère, je ne suis légalement pas grand chose pour lui et je l'accepte même si un jour j'aimerais qu'il m'accepte totalement dans sa vie. Mais, ce soir je souris en le voyant faire le service, en réalisant qu'il est avec nous. Il y a onze ans, je quittais Brisbane en laissant derrière moi Caleb, Nathan, et toute ma vie construite à Brisbane. J'ai perdu beaucoup de choses, mais les avoir tout les deux auprès de moi onze ans plus tard pour fêter Noël est une chose qui compte énormément et j'en mesure la chance que j'ai de pouvoir être à leurs côtés aujourd'hui. « A ma décharge, je suis déjà pas rapide mais avec Lena c'est mission impossible de se préparer, regardez son énergie. » Je regarde Lena qui court après le chien qui s'amuse d'ailleurs à la faire courir. Remettre la faute sur ma fille c'est un peu moche surtout qu'on sait très bien, Caleb et moi, que même sans Lena je suis lente, très lente, ce qui pose problème quand en plus de moi, j'ai les enfants à préparer quand Caleb est au travail. Mais, ce soir, pas de travail, pas non plus besoin de se presser, c'est les vacances pour Nathan, c'est Noël surtout et nous avons la soirée tout les six. Nathan nous laisse pour faire encore quelques allers-retours, quand je dis qu'ils en ont fait beaucoup trop c'est bien la preuve. Mais, ce n'est pas sur l'apéro que je concentre mon regard, mais sur Caleb qui passe une main dans mes cheveux et il est bien le seul qui peut toucher mes cheveux alors que je viens de mettre de longues, très longues minutes pour les coiffer. « Tu devrais me remercier grâce à moi on se fait servir l’apéritif. » C'est vrai que c'est plutôt une bonne chose finalement, surtout que ça nous laisse quelques moments de répits tout les deux, des moments qui ne sont pas si nombreux tant les enfants demandent beaucoup de temps et d'énergie mais les filles jouent toutes les deux, Nathan fait le service et Mael dort. « C'est vrai que vu comme ça, tu as raison continue à l'exploiter, j'aime me faire servir. » Si j'aime vraiment me faire servir, ce n'est pas avec sérieux que je dis cette phrase, je ne lui demande pas sérieusement de continuer à faire travailler notre fils pour notre confort et je sais de toute façon que Caleb ne ferait jamais ça. « Mais surtout j'aime pouvoir profiter de toi un peu sans te voir courir partout. » Et ça c'est sincère, Caleb est du genre à tout faire, tout gérer, tout contrôler, s'assurer que tout soit fait et bien fait, son côté chef, son côté pointilleux et s'il fait tout ça aussi, c'est pour s'assurer que tout le monde soit bien. Mais, pour une fois lui aussi peut profiter, peut se poser un peu sans avoir à faire les allers-retours en cuisine et j'apprécie de pouvoir me poser contre lui. « Mael s’est endormi vite ? » Je secoue la tête contre lui en regardant la caméra du babyphone. « Il était KO oui, Il s'est endormi contre moi. » Il n'a pas beaucoup dormi aujourd'hui contrairement à d'autres jours ce qui a raison de lui et de ses difficultés à s'endormir, et ce qui nous laisse aussi un peu de temps au calme. Enfin un calme relatif puisque les filles sont loin d'être calme. « Je sais que c’est pas encore le réveillon du nouvel an et j’aime nos enfants plus que tout mais j’ai déjà une résolution pour l’année prochaine. Pas de bébé en 2023. » Je me retiens de rire en entendant sa remarque, une résolution que je partage totalement avec lui. « Ah on va avoir un problème alors, j'avais une annonce à te faire. » Que je lui réponds en passant une main sur mon ventre et en le regardant. Mais c'est dans un rire franc que je mets fin à cette blague que je ne fais pas durer plus de dix secondes pour ne pas le faire paniquer. « Non mais vraiment, pas de bébé en 2023, 2024, 2025, 2026, enfin plus de bébé du tout. Tu as tes quatre enfants, je ferme la boutique, tu auras toujours le droit de venir visiter mais il n'y a plus rien qui sortira de mon corps. » Une réflexion que je lui glisse plus doucement rien qu'à lui pour qu'aucun de nos enfants ne puissent l'entendre, enfin surtout pour que Nathan ne puisse pas entendre alors que je le vois revenir avec les boissons qu'il pose sur la table. « L'apéro est servi vous venez à table ? » Il se laisse tomber sur la chaise en soupirant un peu. « Je serai jamais serveur ça c'est sur. » Je rigole en entendant sa remarque et je me lève pour le rejoindre à table sur la terrasse. « Si tu veux te venger, j'ai une idée de gage pour votre prochain pari, faire vingt pompes. » Je regarde Caleb un petit sourire aux lèvres amusée, parce qu'il doit bien savoir que si je propose cette idée à Nathan, c'est uniquement dans l'espoir de voir mon mari perdre et faire des pompes devant moi. « Mais merci Nathan, c'est parfait et tu te débrouilles bien. » Il n'a rien fait tomber, et pour avoir fait quelques semaines en tant que serveuse dans un bar, je sais que moi je n'aurais jamais pu faire ça tant ma maladresse (et mon attrait pour la fête et l'alcool aussi) avait été préjudiciable à ma possible carrière de serveuse. Je lève les yeux vers les filles, et je vois Lena encore par terre, dans l'herbe, elle vient de tomber mais elle se relève très vite et repart de plus belle.« Si on veut des photos on va devoir se dépêcher notre petite tornade va pas rester propre longtemps. » Je crois que c'est déjà trop tard mais s'il y a une chose sur laquelle je n'ai pas encore réussi à me limiter, c'est sur le shopping et les vêtements et je sais qu'une robe salie, c'est rien à côté de ce qu'elles ont encore dans leur placard. « Lena, Lucy. » Je les appelle et je vois Lena qui est court vers nous. « Adeau ? Papa Noël ? » Son regard, son sourire, son excitation enfantine est si drôle à voir mais je secoue la tête à nouveau, lui rappelant que le père Noël va passer cette nuit, pour peut-être la dix ou vingtième fois de la journée, j'ai arrêté de compter. Et elle regarde son père espérant sans doute une autre réponse et elle répète sa question, elle répète les mots qu'elle veut, les cadeaux, le papa Noël et je ris en la voyant venir faire les yeux doux à son père en lui tendant les bras même pour un câlin ce qui n'est pas vraiment habituelle pour elle. « Je crois qu'elle veut vraiment des cadeaux. Et qu'elle est aussi patiente que moi. » Que je dis doucement en riant à Caleb en voyant Lena répéter avec difficultés mais avec enthousiasme le mot cadeau.
Comme toujours, Alex est magnifique et même notre fille lui fait remarquer ce que je trouve particulièrement adorable. Je sais que depuis l’accouchement de Mael elle a beaucoup de mal à accepter son corps mais pourtant si vous saviez à quel point je l’aime, moi. Il a changé oui mais ce n’est clairement pas quelque chose qui me dérange et surtout je ne trouve pas que les changements soient négatifs. Alors j’essaie de la complimenter encore plus que d’habitude et je pense que de toute manière la façon avec laquelle je la regarde parle certainement pour moi. « Merci petit cœur, mais c'est toi la plus belle. » La réponse de ma femme me fait sourire parce qu’elle a raison, Lucy aussi est belle. Tout comme Lena et c’est clairement de leur maman que nos filles tiennent leur beauté naturelle. Le compliment que vient de recevoir Lucy la fait sourire mais elle en s’éternise pas avec nous et part rejoindre sa sœur qui l’appelle et l’attend avec impatience. « Tu as mis une cravate, j'aime beaucoup ça. » Mon sourire s’étire et je n’ai pas le temps de lui répondre quoi que ce soit que nos lèvres sont déjà scellées. Baiser que je prolonge en remontant une main sur sa joue pour la caresser avec beaucoup de tendresse. « Je sais, je me souviens que tu aimes ça. » Je sais que plus d’une fois elle tirera sur cette cravate pour m’embrasser. Exactement comme elle vient de le faire à l’instant. Nos mains restent liées et la proximité du corps d’Alex contre le mien me permet de sentir son parfum que j’aime tant. Je profite de ce moment en famille, avec ma femme et notre premier fils qui prend son rôle à cœur et respecte le gage donné alors qu’il a perdu notre pari. « A ma décharge, je suis déjà pas rapide mais avec Lena c'est mission impossible de se préparer, regardez son énergie. » Mon regard suit le sien pour observer notre fille courir après le chien, son rire me fait sourire et c’est avec une certaine tendresse que je la regarde pendant quelques secondes. « Ok d’accord tu marques un point. Mais on sait très bien que même sans Lena tu aurais terminé après nous mon amour. » Elle pourra toujours le nier (mais elle ne le fera pas ou du moins, je ne pense pas,) nous savons tous les deux qu’elle a toujours été la plus lente d’entre nous pour se préparer. « C'est vrai que vu comme ça, tu as raison continue à l'exploiter, j'aime me faire servir. » Je lâche un petit rire. « Mais surtout j'aime pouvoir profiter de toi un peu sans te voir courir partout. » Parce que si je suis celui qui cuisine pour quasiment l’intégralité de nos repas c’est aussi moi qui fais le service mais aussi qui débarrasse la table une fois le plat terminé. Elle a raison, je suis généralement toujours en train de courir partout et j’ai finalement assez peu l’occasion de me reposer et de me faire servir. « Tu pourras profiter de moi encore plus ce soir bébé. » des mots que je murmure à son oreille avec un petit sourire qui ne quitte pas mes lippes. J’acquiesce ensuite d’un simple signe de tête quand Alex me parle de Mael parce que s’il dort pour le moment je suis sûr que ce n’est pas quelque chose qui va durer puisqu’il ne fait pas encore ses nuits et qu’il se réveille encore environ deux fois durant la nuit. Le sommeil nous manque depuis sa naissance et si nous savions qu’avoir un bébé tout en ayant déjà à charge deux enfants en bas âge serait compliqué je pense que nous étions loin d’imaginer à quel point. J’aime Lucy et Lena et j’aime Mael tout autant mais sa naissance m’a permis de réaliser quelque chose : je pense ne pas vouloir d’autres enfants avant de très longues années. « Ah on va avoir un problème alors, j'avais une annonce à te faire. » Je la regarde, mes sourcils se froncent et l’incompréhension est encore plus présente quand je vois sa main se poser sur son ventre. « Quoi ? » Avec certainement une pointe de panique dans la voix. J’ai du mal à démêler le vrai du faux, je la sais pourtant avec un stérilet mais elle est déjà tombée enceinte en prenant la pilule (ou plutôt en oubliant quelques prises) alors tout me semble maintenant possible sauf que quand je l’entends rire je souffle de soulagement alors que mon poing vient rencontrer son épaule. « Non mais vraiment, pas de bébé en 2023, 2024, 2025, 2026, enfin plus de bébé du tout. Tu as tes quatre enfants, je ferme la boutique, tu auras toujours le droit de venir visiter mais il n'y a plus rien qui sortira de mon corps. » C’est maintenant à mon tour de rire en entendant les métaphores utilisées par ma femme. « J’espère bien toujours avoir un droit de visite, oui. » je lui réponds doucement moi aussi car c’est bien le genre de chose que nous ne voulons pas que Nathan puisse entendre.
« L'apéro est servi vous venez à table ? Je serai jamais serveur ça c'est sur. » Nathan s’est laissé tomber sur la chaise, apparemment épuisé par cette bien courte expérience de serveur ce qui fait tout autant rire qu’Alex. Je me lève pour partir m’installer à table sans jamais lâcher sa main. « Moi qui voulais te proposer un job de serveur à l’Interlude quand tu seras plus vieux… » Le regard qu’il me lance en dit long : ça ne l’intéresse pas. « Si tu veux te venger, j'ai une idée de gage pour votre prochain pari, faire vingt pompes. » Mon rire est très léger et il est accompagné d’un mouvement de tête. « Tu sais que je suis vraiment nul pour ça. » Et c’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle elle parle de pompes, c’est une vraie distraction comique à regarder pour elle. Les filles continuent à courir et ne semblent pas se fatiguer ce qui est presque vraiment étonnant parce qu’elles dorment habituellement plus tôt et les soirées tardives avant d’aller se coucher sont vraiment très rares. « Adeau ? Papa Noël ? » Mon sourire est toujours aussi grand et mes yeux brillent quand je la regarde. Elle est adorable et son énergie et excitation de ce soir sont vraiment très touchante. Sauf que quand elle comprend qu’elle n’aura pas ses cadeaux tout de suite je suis presque à deux doigts de craquer devant les yeux qu’elle me fait. Elles sont rares les fois où Lena réclame des câlins alors je ne me fais pas attendre et je la porte pour la prendre avec moi et la serrer dans mes bras. « Il faut apprendre à patienter ma princesse. » Ses bras s’enroulent autour de mon cou alors qu’elle vient m’embrasser sur la joue, geste qui me fait grandement sourire et j’en fais de même. « Je crois qu'elle veut vraiment des cadeaux. Et qu'elle est aussi patiente que moi. » Lena gesticule sur mes genoux et elle ne s’arrête pas de s’entraîner à perfectionner sa prononciation de ce mot ce qui me fait rire mais je me penche vers ma femme pour lui dire quelques mots qui sont un peu moins drôles. « Elle ne va clairement pas dormir cette nuit. » Au vu de son état d’excitation ça ne serait pas étonnant, Lena reste sur mes genoux pour le moment et sa sœur s’avance vers nous et tend les bras vers sa mère. « Nathan nous a fait un petit cocktail de fruits. » Je maintiens Lena d’un bras et de ma deuxième main je viens nous servir un verre à tous. Même les jumelles y ont droit pour goûter un peu et Lena n’attend personne pour ça puisqu’elle a déjà son gobelet en main pour y tremper ses lèvres. « On peut trinquer à notre premier noël tous ensemble ? » que je demande en levant mon verre. Lena m’imite bien qu’elle ne comprenne pas vraiment le sens de tout ça mais elle se joint à nous et encore une fois, je trouve ça terriblement mignon.
« Je sais, je me souviens que tu aimes ça. » Pouvoir l’embrasser j’aime ça, il le sait et je lui prouve encore en venant poser mes lèvres sur les siennes. Je pense que quiconque nous connaît peut s’en rendre compte et le sait. J’aime l’embrasser, j’aime être tactile avec lui, j’aime être dans ses bras, j’aime pouvoir le toucher du bout des doigts. Je n’ai pourtant pas grandi en voyant l’amour entre mes parents. Je n’ai pas connu le côté tactile de l’amour, les câlins réconfortants, les baisers sur la joue pour dire bonne nuit, la tendresse d’une main pour calmer les pleurs ou les angoisses. Je n’ai pas grandi dans un univers comme celui là et pourtant aujourd’hui que ce soit avec Caleb ou avec nos enfants, j’essaye d’être présente, émotionnellement, physiquement pour accueillir leurs ressentis, pour leur témoigner l’affection que je ressens pour eux et pour être une bonne épouse et une bonne mère. Pour le moment, c’est dans mon rôle d’épouse que je suis, pas que ce soit vraiment un rôle, c’est avec naturel et sincérité que tout mes gestes se font. Sa cravate dans ma main pour l’attirer vers moi, pour l’embrasser, son corps contre le mien, ce moment de tendresse c’est tout ce qu’il y a de plus naturel et agréable pour moi. Je profite de ce 4ème Noël avec Caleb, et si ça commence à devenir une habitude, c'est une habitude que j'ai envie de faire perdurer parce que j'aime ces moments avec lui. Et avec notre famille désormais. De deux, il y a trois ans, nous sommes passés à six en peu de temps, et c'est le premier Noël de Maël, trois mois, et surtout de Nathan, onze ans, avec nous. Et c'est sans doute ce qui rends aussi ce Noël encore un peu plus important. Nathan présent avec nous, les filles qui sont mi-excitées, mi-émerveillées par cette effervescence, par ce que Noël représente désormais pour elle, y'a rien que je puisse demander de plus. Voir Nathan sourire, voir Nathan prendre ses aises avec nous, entendre les filles rires et jouer ensembles, et le faire depuis les bras de Caleb, ce sont des moments qui me comblent. « Ok d’accord tu marques un point. Mais on sait très bien que même sans Lena tu aurais terminé après nous mon amour. » Il a raison, je le sais, il le sait et Nathan risque de s'en souvenir aussi maintenant qu'il a perdu ce pari. Je ne le nie pas même si je pourrais me défendre en lui rappelant que lui n'a pas à se maquiller et que c'est pour lui, pour lui plaire que je fais tout ça. Mais, je sais aussi qu'il me dirait que je n'ai pas à faire tout ça pour lui plaire, sauf que c'est aussi comme ça que je lui montre que je l'aime. En prenant soin de moi, en me faisant belle pour lui. Pour me sentir bien aussi, ce qui n'est plus vraiment le cas ces derniers mois, mais c'est un autre sujet ça encore, un sujet sur lequel je ne veux pas m'attarder. Je préfère me concentrer sur ce moment, sur Caleb qui délègue, qui laisse son fils honorer sur leur pari, et grâce à ça, je peux profiter de lui. « Tu pourras profiter de moi encore plus ce soir bébé. » Un sourire qui se dessine sur mon visage en entendant ces mots. « J’espère bien, tu es le cadeau de noël que j’ai demandé. » Je l’ai déjà mon cadeau, et je ne peux pas en avoir un mieux que le cadeau qu’il m’offre en me laissant faire partie de ma vie. « Je compte bien jouer avec mon cadeau dès ce soir enfin si tu me donnes le droit de ne pas attendre demain matin pour ouvrir mes cadeaux. » Je ne compte pas le recouvrir de papier cadeau pour le déballer mais juste lui enlever ses vêtements sera mon déballage de cadeau préféré, j'en ai aucun doute. Enfin pour ça faut encore que les enfants nous laisse cette possibilité là, et trois enfants de moins de deux ans, les moments pour nous ne sont pas nombreux et les nuits sont encore très agitées. La fatigue se ressent, le manque de temps pour nous aussi, même si nous tentons de trouver un équilibre, mais quand il me dit ne pas vouloir d'autres enfants l'année prochaine, je ne peux qu'être d'accord avec lui, même si je trouve assez drôle de jouer un peu avec lui. Son regard change, il ne comprends pas ou plutôt je pense qu'il a sans doute peur de comprendre ce que ma phrase signifie. « Quoi ? » Il est presque en train de paniquer et je pourrais faire durer le moment, ce que je fais en levant les épaules et en restant silencieuse quelques secondes, mais pas plus puisque je me mets à rire devant son attitude et lui semble soulagé de constater que ce n'était qu'une blague de ma part. Son poing frappe mon épaule et je ris encore en voyant que j'ai réussi à vraiment me jouer de lui. On est sur la même longueur d'onde lui et moi, on ne veut pas d'autres enfants et c'est parfait ainsi. « J’espère bien toujours avoir un droit de visite, oui. » Je profite de la proximité de nos visages qui se murmurent ces mots pour l'embrasser avant de lui répondre, toujours dans un murmure qu'il est le seul à pouvoir entendre. « Tu es le seul qui puisse visiter cette partie de mon corps, tu as un pass vip exclusif à vie chéri. » C'est le privilège du mariage, des relations exclusives, des engagements, d'aimer aussi une autre personne au point d'imaginer le reste de sa vie avec cette même personne. Et si pour certains, l'idée de coucher avec la même personne pour le reste de sa vie est quelque chose de compliquée, pour moi c'est tout sauf compliqué, parce qu'il est le seul que je veux pour le reste de ma vie.
Je n'ai jamais eu beaucoup de certitudes dans ma vie, mais voir Nathan avec nous, voir les filles jouer, savoir que Mael est endormi paisible, les avoir tout les cinq dans ma vie, je sais que désormais ma vie est ici. Avec eux. Je sais que toutes mes priorités sont centrées vers eux maintenant. Profiter de ces instants, voilà ce que j'ai envie de faire. Je ris en voyant le regard de Nathan quand Caleb lui parle de devenir serveur à l'Interlude. Je ris aussi quand Caleb réponds à ma suggestion de prochain cage pour leur futur pari. « Tu sais que je suis vraiment nul pour ça. » Ma main dans la sienne, je le regarde en souriant. « Je sais surtout que j'aime beaucoup te voir faire des pompes. » Je pourrais lui dire comme je le trouve sexy quand il fait du sport, mais ce n'est pas le genre de discussion que je veux avoir devant Nathan. Lena arrive en courant vers nous quand on l'appelle, sans doute qu'elle croit que c'est pour ouvrir les cadeaux qu'on l'appelle enfin mais si elle semble excitée par cette idée, elle se heurte une nouvelle fois à une réponse de ma part qui ne lui plaît pas et c'est vers son père qu'elle se tourne ensuite, tentant sans doute d'obtenir une réponse différente. « Il faut apprendre à patienter ma princesse. » Elle en a beaucoup des qualités Lena, mais même si elle est encore très jeune, je peux dire sans mal que la patience ne fait pas encore parti de ses qualités. Il faut que ça aille vite, faut que ça bouge, que tout soit fait avec la même énergie qu'elle, et de l'énergie elle en a beaucoup trop. Je regarde du coin de l'oeil Lena et Caleb, et si Lucy est souvent accrochée au cou de son père, c'est beaucoup moins le ca avec Lena alors je profite de ce moment pour faire une petite photo immortalisant ce moment ou Lena vient embrasser la joue de Caleb, captant ce moment de tendresse si touchant. « Elle ne va clairement pas dormir cette nuit. » Je finis par m’asseoir et je grimace en entendant les mots de Caleb. « Je vais aussi devoir apprendre à patienter moi ? J'ai pas envie d'attendre demain. » Que je lui réponds en murmurant surtout que le lendemain nous prenons la route pour passer Noël avec sa famille et que là encore, je ne pourrais pas profiter de mon mari. C'est Lucy qui m'appelle et qui me fait détourner mon regard alors que j'étais déjà en train de penser au corps de mon mari et à ce dont j'avais envie pour nous. Mais, Lucy me tends les bras et je l'installe sur mes genoux sans la faire patienter et je profite qu'elle soit sur moi pour la recoiffer un peu et remettre un peu d'ordre dans ses cheveux. Je la chatouille un peu juste pour l'entendre rire, pour la voir sourire aussi, ce qui fonctionne plutôt bien et je souris en le voyant se tortiller dans des éclats de rire sur mes genoux. « Nathan nous a fait un petit cocktail de fruits. » J'arrête de chatouiller Lucy et je regarde Nathan en lui souriant comme pour le remercier de tout ce qu'il a fait, et aussi pour lui montrer que je suis heureuse qu'il soit avec nous même si je ne dis rien de tout ça. Son regard passe de Caleb à moi, de Lena à Lucy et je me demande ce qu'il ressent en nous voyant avec les filles comme ça, s'il est heureux d'être là ou si ce genre de moment lui montre tout ce qu'il n'a pas eu. J'aimerais pouvoir le comprendre et savoir ce qu'il ressent mais notre relation ne nous permets pas ce genre d'échange et pour le moment je veux surtout profiter. Lucy a prit le verre que Caleb lui a donné, et j'en fais de même. « On peut trinquer à notre premier noël tous ensemble ? » Je tends mon verre pour trinquer, pour célébrer ce premier Noël tous ensemble et surtout pour célébrer ce premier Noël avec Nathan dans notre famille. « Je suis heureuse que tu sois avec nous. » C'est à Nathan que je dis ces mots en avançant mon verre vers lui pour trinquer. J'ose lui dire ce que je ressens, partager les choses avec les membres de ma famille même si je sais que je n'aurais pas une réponse de Nathan, ou pas une réponse que je voudrais, mais je veux continuer à lui dire tout ça. Il trinque avec moi mais ne me réponds pas, il n'en a pas besoin, je n'attends pas une réponse et c'est avec Lena que je trinque ensuite. Elle rit quand nos verres se cognent et je souris quand j'entends Lena appeler son frère en lui tendant le verre. Elle a l'air de trouver ça très amusant. J'en profite pour trinquer avec Caleb. Nos verres qui se cognent doucement, c'est dans son regard que je fixe le mien, du bout des lèvres je lui dis « je t'aime », et doucement je dépose un bref baiser sur le coin de ses lèvres. « Joyeux Noël. » Je finis par boire une gorgée et j'entends Lucy tenter de répéter mes mots, ce qui me fait sourire, tout est parfait ce soir. « Joyeux Noël petit coeur. » Je répète les mots à Lucy doucement pour l'aider et elle recommence. « Noël Maman. » Le Joyeux a disparu dans la manœuvre mais je lui souris. Et chacune leur tour elles répètent ces mots, souhaitant à tour de rôle un Noël à tout le monde. Papa et athan ayant le droit aussi à ce joyeux Noël de la part des filles. Nathan sourit et rit quand ses sœurs n'arrivent pas à prononcer son prénom entier. « Joyeux Noël Lucy. Joyeux Noël Lena. » A chacune il fait un sourire. « Joyeux Noël Papa. » C'est en regardant Caleb, un sourire présent toujours sur son visage mais une émotion différente dans son regard. « Merci de m'avoir sauvé. » C'est Nathan qui parle, qui surprends par ces mots, et c'est à Caleb qu'il s'adresse toujours. « Merci de pas m'avoir laissé la bas tout seul. » Il ne semble pas triste, pas nostalgique, juste heureux de dire qu'il n'est plus seul et pourtant ce sont des mots qui sont lourd de sens. Il n'en a sans doute pas conscience, ou peut-être que si, je sais pas mais il ne semble pas vraiment comprendre que derrière ce qu'il vient de dire, il y a beaucoup de choses qui sont associées. « Et moi aussi je suis heureux d'être avec vous ce soir. » C'est en me regardant, brièvement mais en me regardant quand même qu'il dit ces mots, peut-être comme une réponse à mes propres mots. « Joyeux Noël Alex. » Je lui souris, c'est peut-être rien mais le fait qu'il me souhaite un Joyeux Noël ça compte pourtant beaucoup et là encore je le regarde silencieuse, mais en lui souriant tendrement.
« J’espère bien, tu es le cadeau de noël que j’ai demandé. » Et pourtant je pense qu’on pourrait tous les deux se mettre d’accord en disant que je suis loin d’être un cadeau satisfaisant mais sa réponse me fait sourire et c’est avec un simple clin d’œil que je lui réponds. « Je compte bien jouer avec mon cadeau dès ce soir enfin si tu me donnes le droit de ne pas attendre demain matin pour ouvrir mes cadeaux. » Il n’aura pas fallu très longtemps pour que notre jeu de séduction ne commence entre nous et heureusement pour nous, Nathan n’a pas entendu cette réflexion qui l’aurait sûrement poussé à nous poser de bien trop nombreuses questions. Mais pour ne pas prendre de risque c’est en me penchant vers ma femme que je lui murmure à l’oreille ma réponse. « On va faire une exception pour toi. » Ça non plus je ne veux pas que nos enfants ne puissent l’entendre car ils auraient sûrement beaucoup de mal à comprendre que leur mère puisse ouvrir son cadeau ce soir et pas eux. « Tu es le seul qui puisse visiter cette partie de mon corps, tu as un pass vip exclusif à vie chéri. » Si j’aurais pu sourire en entendant cette phrase c’est à la place une petit grimace qui prend place sur mon visage. « J’aurais préféré que tu me dises que j’ai un pass vip pour ton corps en entier et pas que pour cette partie de ton corps. » que je lui avoue mais cette fois un sourire vient s’étirer sur mes lèvres, bien que je sois tout de même assez sérieux dans ma réflexion. Je ne doute pas d’être le seul à pouvoir profiter de son corps depuis plusieurs années mais j’aime toujours l’entendre me dire ce genre de chose.
Ma complicité avec Nathan n’a fait que s’accroître ces derniers temps alors nous voir parier sur le temps qu’Alex va passer dans la salle de bain n’a rien de vraiment étonnant et sans beaucoup de surprise, c’est moi qui l’emporte. « Je sais surtout que j'aime beaucoup te voir faire des pompes. » Je lâche un petit rire tout en levant les yeux au ciel. Je ne suis pourtant pas le meilleur pour faire des pompes ou quoi que ce soit qui touche de près ou de loin au sport et encore moins à la musculation, alors j’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi elle semble aimer me voir faire des pompes. Lena s’impatiente, Lena veut ouvrir ses cadeaux maintenant et la voir aussi excitée par la magie de noël a quelque chose de vraiment touchant. C’est avec un grand sourire que je la regarde et je profite pour la prendre dans mes bras quand elle semble réclamer. Je la serre contre moi, je l’embrasse et essaie de la réconforter quand elle comprend que le père noël n’est pas encore passé. « Je vais aussi devoir apprendre à patienter moi ? J'ai pas envie d'attendre demain. » Je ris doucement à sa remarque alors que je garde Lena sur mes genoux. « L’attente attise le désir, mon amour. » De nouveau des mots que je n’assume pas devant nos enfants et qui ne regardent de toute façon que nous. Si Lena n’arrive pas à rester en place même quand elle est assise sur mes genoux Lucy ne semble pas aussi calme qu’à son habitude et en l’entendant rire aux éclats je ne peux m’empêcher de sourire. Les filles discutent toutes les deux au moment où je nous sers à tous un verre du cocktail préparé par Nathan et elles semblent toutes les deux apprécier grandement le moment où tous nos verres frappent les uns contre les autres pour trinquer. « je t'aime, joyeux Noël. » Un nouveau sourire sur mon visage et c’est à mon tour de déposer un baiser sur ses lèvres. « Joyeux Noël bébé, je t’aime. » un nouveau baiser volé qui ne manque pas de faire froncer les sourcils de Lucy quand elle lève la tête pour nous regarder faire. « Joyeux Noël petit coeur. » « Noël Maman. » Un mot s’est perdu en court de route mais c’est avec beaucoup de tendresse que je regarde mes deux filles. « Joyeux Noël mes princesses. » Lucy sourit, Lena également et elles me répondent presque en même temps. « Zoyeux Noël papa ! » Je ris un peu avec elles et trinque avec les deux individuellement en répétant plusieurs fois joyeux noël pour qu’elles s’entraînent à le dire correctement et après de nombreuses tentatives elles finissent par y arriver et je les félicité en les applaudissant ce qu’elles semblent beaucoup aimer puisqu’elles applaudissent à leur tour. « Joyeux Noël Lucy. Joyeux Noël Lena. Joyeux Noël Papa. » Mon regard se lève pour se poser sur Nathan et c’est avec un sourire que j’accueille sa prise de parole. « Joyeux Noël Nate. » Mon verre cogne contre le sien pendant qu’il ouvre de nouveau la bouche pour parler. « Merci de m'avoir sauvé. Merci de pas m'avoir laissé la bas tout seul. » Ses mots me touchent mais me perturbent aussi parce que je ne les attendais pas du tout. Je lui souris doucement mais c’est aussi avec beaucoup d’émotions que je le regarde, il n’est pas triste en me disant tout ça mais j’ai simplement l’impression de le sentir heureux et surtout sincèrement reconnaissant. « Je le referai sans hésiter s’il le fallait. » Je lui assure, peut-être pour le rassurer mais aussi pour lui montrer que je ne regrette sincèrement pas cette greffe. « Et moi aussi je suis heureux d'être avec vous ce soir. Joyeux Noël Alex. » Je le savais plutôt heureux de pouvoir passer son premier noël en famille mais ce qui me fait sourire c’est surtout l’entendre souhaiter un joyeux noël à sa mère. Geste qui doit vous sembler anodin mais quand on connaît le passif entre les deux il ne l’est pas du tout. Mes lèvres se posent sur la joue de ma femme après avoir goûté au cocktail préparé par Nathan. « C’est très bon Nate. » Simple mais ce cocktail fera largement l’affaire pour ce repas de fête en famille. Il semble fier puisqu’il me sourit et Lena était sûrement assoiffée puisqu’elle boit le sien d’une traite et en réclame à nouveau. Elle demande aussi à goûter à chaque verrine que je mange et elle semble les apprécier puisqu’en en réclame tout le temps. « Alors ça te plaît, pas trop gras ? » Que je demande à ma femme. Comme promis j’ai choisi un maximum de plat réduit en calorie, de l’apéritif au dessert. « Je propose que l’année prochaine on laisse Alex cuisiner. » Une proposition pas vraiment sérieuse mais qui a le mérite de faire rire Nathan. « Pas sûr que ce soit une bonne idée. » Et il a raison.
« On va faire une exception pour toi. » Le sourire que je lui fais prouve bien que j'aime sa réponse, que je l'aime beaucoup. « C'est trop d'honneur ce que tu me fais là cher mari, je me sens chanceuse. » On le sera tout les deux si nos enfants s'endorment et nous laisse la possibilité de profiter de nos cadeaux respectifs et surtout pour profiter l'un de l'autre parce que soyons clair c'est bien de ça dont on parle actuellement. Mon cadeau c'est lui, et j'ai aussi envie d'être son cadeau, un cadeau pas original puisqu'il y a le droit toute l'année mais pourtant c'est ainsi que je veux célébrer la nuit de Noël. Je n'ai jamais aimé cette fête avant lui, mais aujourd'hui je ne me vois pas passer le réveillon sans lui et c'est une belle preuve qu'il a prit une place primordiale dans ma vie. « J’aurais préféré que tu me dises que j’ai un pass vip pour ton corps en entier et pas que pour cette partie de ton corps. » Je secoue la tête en lui souriant, mes mots étaient dit avec humour, mais ils sont pourtant vrais. Pour cette partie de mon corps mais aussi pour le reste de mon corps, pour l'intégralité de mon corps et de mon cœur, il est le seul et l'unique et s'il faut que je lui redise avec plus de sérieux, je vais passer ma vie à lui dire. « Chéri, tu es le seul et l'unique qui peut profiter de ce corps, tu as un accès all inclusive à vie pour tout. » Il le sait, ou du moins il doit le savoir qu'il est le seul à pouvoir profiter de mon corps, après tout on est marié. On est marié et heureux tout les deux. Et épanouis sous la couette aussi. Mais ce n'est pas que dans ces moments qu'il a le droit de profiter de mon corps parce que j'aime aussi les moments de tendresse, ces moments comme en ce moment assisse contre lui dans ses bras, les moments de complicité entre nous, comme celui actuellement ou nous nous murmurons les choses à l’abri des oreilles encore pures de nos enfants qui rient et jouent sous nos regards tendres. Les moments que nous avons passé à préparer cette soirée, l'achat des cadeaux de Noël en pensant aux sourires de nos enfants, les moments à décorer le sapin, la maison. Les moments en famille liées à cette fête que je découvre chaque années et que j'apprécie énormément.
Cette année, Nathan est avec nous. C'est son onzième Noël pourtant, mais c'est le premier depuis qu'il est devenu officiellement le fils de Caleb. Aujourd'hui, il a une famille et il participe lui aussi au préparatif, toujours proche de Caleb, leur complicité fait plaisir à voir, et a permis à Nathan de trouver ses repères assez vite dans cette famille. Il est proche de ses sœurs aussi, de tous sauf de moi, mais c'est Noël et il semble détendu et enthousiaste même s'il se retrouve à faire le service après le pari perdu avec Caleb. On est regroupé sur notre terrasse, la mer visible au loin, la chaleur agréable du début de soirée, et les voix enfantines de nos filles qui se font entendre de plus en plus. C'est une soirée parfaite et si Lena semble vraiment impatiente d'ouvrir ses cadeaux, c'est pourtant sans pleurs ou sans crise qu'elle prends place sur Caleb et qu'elle se remet à rire avec sa sœur qui a prit place sur mes genoux. « L’attente attise le désir, mon amour. » Oh s'il savait que je n'ai pas besoin d'attente pour le désirer, que je n'ai même pas besoin de ce jeu qui s'installe entre nous puisque je le désire au quotidien, à chaque instant que l'on passe ensemble et même quand il n'est pas là. « Si je dois attendre jusqu'à ce soir, le désir sera très très élevé chéri. » Je lui murmure ces quelques mots en déposant un baiser sur sa joue avant de me remettre droite, Nathan a désormais un peu l'habitude de ces gestes d'affections entre Caleb et moi, de ces mots murmurés, de ces sourires qu'il ne peut pas encore comprendre et si nous faisons attention à ce qu'il ne puisse rien entendre, en sa présence je fais d'autant plus attention. Nos verres se touchent pour trinquer. « Joyeux Noël bébé, je t’aime. » Caleb m'embrasse et quand le visage de Caleb s'éloigne je vois le regard de Lucy. « Bisou papa. » Bien-sur qu'elle veut un bisou elle aussi, c'est son papa et si elle accepte de le partager un peu, parfois, elle apprécie pas trop de ne pas être le centre de l'univers de son papa chéri. Je trinque avec elle, je lui souhaite un joyeux Noël, et que ce soit Lucy ou Lena elles essayent aussi de le dire, de répéter les mots avec plus ou moins de justesse et avec plus d'application pour Lucy et un peu plus d'enthousiasme pour Lena. Des mots se perdent en route, des syllabes changent, des sons se transforment mais elles sont extrêmement touchantes ce soir et rayonnantes de bonheur et de joie. C'est pour ce genre de moment que j'aime tant être maman, pour ce genre de moment que je suis fière de leur avoir donner la vie et d'être avec elles pour partager ces instants. Nathan participe à ces festivités lui aussi, il est là et on ne l'oublie pas. Il n'a jamais connu ça et aujourd'hui j'espère qu'il pourra se créer des souvenirs qui pourront l'aider à oublier le passé. Pas tout oublier, je ne suis pas naïve, je sais que ce qu'il a vécu par ma faute n'est pas oubliable, mais se dire que désormais ces instants en famille font partie de sa vie et qu'il a le droit d'être heureux et aussi qu'il est aimé, et qu'il est à sa place ici avec nous. L'émotion est sincère quand il s'adresse à Caleb et je vois dans le regard de mon mari qu'il est touché par les mots de Nathan. « Je le referai sans hésiter s’il le fallait. » J'aurais aimé pouvoir le sauver, j'aurais donné tout pour pouvoir être celle qui lui donne une chance de vivre, ce n'est pas quelque chose dont je suis fière, mais c'est vrai parce que je me sentais coupable, parce que je ne pouvais pas vivre avec l'idée qu'il pouvait mourir alors même que je le connaissais pas encore. Aujourd'hui, il va bien. Aujourd'hui, il sourit. Aujourd'hui, il fait partie de notre vie et j'aimerais pouvoir lui dire tout ça mais je me contente de lui dire comme je suis heureuse qu'il soit avec nous, parce que je ne veux pas risquer de venir jeter un froid ou tout gâcher ce soir. Je lui souris quand il me souhaite un Joyeux Noël, je sais que pour lui ce n'est pas simple de devoir me voir tout les jours, de devoir supporter ma présence au quotidien, mais ce soir il n'a pas l'air trop perturbé par ma présence et c'est rassurant de voir que nous pouvons passer ce genre de moment en famille sans tension. « Joyeux Noël Nathan. » Les mots sont dits avec douceur, avec tendresse et même si je ne peux pas l'être avec lui, qu'il ne m'autorise pas à l'être et que notre relation est loin encore de tout ça, je veux que ce soir il soit heureux et qu'il passe un bon Noël. « C’est très bon Nate. » Je secoue de la tête pour confirmer les propos de Caleb. Lena semble apprécier beaucoup elle aussi le goût sucré de la boisson, et quand je la vois boire d'une traite son verre et en redemander avec un enthousiaste toujours bien trop grand, je réalise que Caleb avait sans doute raison, elle ne va pas dormir de la nuit. Lucy est plus calme dans mes bras, elle joue avec mes cheveux et après avoir goûté deux verrines elle n'en redemande pas plus et se cale contre moi. « Alors ça te plaît, pas trop gras ? » Je commence par finir ma verrine et je regarde Caleb en lui souriant. « C'est parfait merci chéri, la preuve j'en ai déjà pris plusieurs. » Je ne suis clairement pas la plus grande mangeuse de tout les temps, et Caleb m'a souvent fait des remarques pendant les grossesses à cause de mon alimentation, mais ce soir, je prends plaisir à déguster leurs préparations, je prends plaisir à goûter à tout ce qu'ils ont fait, et j'ai déjà prévu d'aller courir avant le réveil des filles pour pouvoir me faire plaisir ce soir. « Vous avez fait du sacré travail tout les deux, je suis sûre que tu es déjà bien plus doué que moi Nate. » Il aime passer du temps avec Caleb en cuisine, il aime écouter ses conseils et réussir les recettes qu'il prépare avec son père, ce qui n'est pas franchement mon cas quand je suis en cuisine avec Caleb. « Papa explique vachement bien, j'comprends pas depuis que tu l'connais pourquoi t'es pas plus forte en cuisine. » Je me suis beaucoup améliorée, mais contrairement à Nathan, je ne prends pas vraiment de plaisir à apprendre de nouvelle chose, ou à développer mes techniques culinaires, tout ce que j'aime c'est passer du temps avec Caleb en cuisine et pour ça, je n'ai pas besoin de cuisiner, ou de me concentrer sur la cuisine puisque le regarder lui me suffit amplement comme activité. Sauf que ça ne fonctionne pas comme explication pour notre fils. « Je crois que je suis juste pas faite pour ça. » Oui c'est mieux comme explication que en cuisine avec ton père, j'ai bien d'autres pensées que l'idée de progresser dans la conception d'un repas. « Je propose que l’année prochaine on laisse Alex cuisiner. » Je lève les yeux en l'air en riant un peu, je sais qu'il n'est pas sérieux, et je l'espère vraiment parce que préparer à manger toute seule n'est déjà pas une de mes activités favorites, mais alors, le faire pour une occasion particulière c'est l'angoisse. Nathan rigole à cette proposition, lui aussi sait à quel point l'idée de son père est complètement folle. « Pas sûr que ce soit une bonne idée. » Oh il a raison, et c'est même sur que ça ne soit pas une bonne idée mais le voir rire me fait sourire. « Ca va ? Je vous dérange pas trop tout les deux à vous moquer de moi ? » Je souris toujours, l'air léger, qui prouve bien que je ne prends pas mal le fait qu'ils semblent se moquer tout les deux, et je suis la première à le faire sur mon niveau en cuisine et puis être intégrée à leur discussion est toujours un moment que j'apprécie. « Je suis certaine que je peux m'en sortir mais je suis moins sure que Caleb soit capable de rester à sa place en me regardant saccager sa cuisine et ses recettes. » Caleb, c'est le control freak typique et s'il est derrière à me regarder cuisiner, il est très dur pour lui de ne pas intervenir, soit pour m'aider ou rattraper une connerie ou juste pour ranger le bordel que je laisse autour de moi. Chose que je sais, chose dont j'ai beaucoup joué aussi à l'époque. « Mais pour le nouvel an, je veux bien participer au repas avec vous, si vous me faites une place dans la cuisine. » Je n'ose pas trop m’immiscer entre eux, m'inviter aux activités qu'ils font ensembles, je sais qu'ils ont besoin de ces moments là, et autant pour Nathan que pour Caleb, pouvoir développer leur lien est important pour eux, alors je reste en retrait et j'accepte que Nathan n'ait pas envie de faire des choses avec moi, même si pourtant nous avons des choses en commun nous aussi. Il ne veut pas, je l'accepte et je patiente.
Le babyphone se met en marche et laisse entendre les pleurs de Mael, il ne manquait que lui pour que la famille soit complète. « Tu peux y aller chéri ? » Lucy est calée contre moi, l'enthousiasme de Noël ayant visiblement laissé place à la fatigue de cette journée plus longue que d'habitude pour elle, et je ne veux pas trop bouger. « Je peux aller le chercher si vous voulez bien ? » C'est Nathan qui se propose et s'il est très proche de ses sœurs, il l'est un peu moins avec Mael, mais c'est un bébé et il n'y a rien de bien intéressant pour lui. Sauf, qu'il se propose et c'est là encore une preuve que cette soirée est différente. « Si tu veux oui tu peux aller le chercher, et si tu as besoin tu appelles et je montrerai t'aider. » Nathan se lève et je regarde Caleb. « J'ai hâte de lui offrir son cadeau, j'espère qu'il se souviendra de ce premier Noël avec nous. » Et le mot cadeau fait réagir Lena direct qui pourtant était occupée à sauter sur les genoux de son père et la revoilà à demander des cadeaux avec beaucoup trop d'enthousiasme. « Elle est infatigable. » Que je dis en riant à Caleb l'air dépité de ce que cette réflexion signifie pour notre nuit.
« C'est trop d'honneur ce que tu me fais là cher mari, je me sens chanceuse. » Le plus chanceux d’entre nous, c’est moi et je pense qu’on le sait tous les deux. J’ai la chance d’avoir été choisi par cette femme magnifique et exceptionnelle pour former une famille et passer le reste de nos vies ensemble et si aujourd’hui je l’aime passionnément je sais que mon amour pour elle sera d’autant plus fort demain et encore plus les jours suivants. « Chéri, tu es le seul et l'unique qui peut profiter de ce corps, tu as un accès all inclusive à vie pour tout. » Je le savais, je n’ai jamais vraiment douté de ça mais j’aime toujours énormément l’entendre me dire ce genre de chose. Alex est belle, Alex est sexy et attirante aux yeux de tous et l’entendre me dire encore et encore que je suis le seul et l’unique à pouvoir profiter de ce corps si parfait ne me laisse pas indifférent. Grâce à elle je suis heureux aujourd’hui, grâce à son sourire et sa simple présence à mes côtés qui peut suffire à m’apaiser en quelques secondes quand j’en ai besoin. Je l’aime et c’est ce que je lui murmure sans que mes lèvres n’arrêtent de s’étirer tant je l’aime et j’apprécie ce moment que nous passons tous ensemble. Nathan a pris l’habitude de nous voir proche tous les deux, de voir nos baisers ou même de nous entendre nous dire à quel point nous nous aimons et s’il n’y a pas encore si longtemps que ça il réagissait à nos élans d’affection par des grimaces ou des réflexions aujourd’hui il n’en dit plus rien. « Si je dois attendre jusqu'à ce soir, le désir sera très très élevé chéri. » Un petit rire s’échappe d’entre mes lèvres en entendant ces mots qu’elle me murmure à l’oreille et alors que son visage s’éloigne du mien de la regarde les yeux brillants d’amour pour ma femme tout en venant me mordiller la lèvre inférieure. « C’est le but mon amour. » que je lui réponds d’un air amusé avant de venir poser mes lèvres de nouveau sur les siennes pour un baiser rapide. Jusqu’à ce que Lucy nous fasse comprendre qu’elle n’aime pas rester entre nous et qu’elle aussi veut un peu d’affection de ma part. Comme à chaque fois je lui souris ne cherchant pas vraiment à la faire patienter et je viens l’embrasse sur la joue ce qui semble lui plaire si j’en crois son sourire et elle aussi m’embrasse plusieurs fois sur la joue. Moi aussi ça me fait sourire et si j’aurais pu faire la même chose avec Lena je n’ai pas l’impression que c’est ce qu’elle attend de ma part. Elle passe son temps à rigoler et à sautiller sur mes genoux et quand je vois son état d’excitation il me semble impossible qu’elle puisse réussir à dormir cette nuit. Malheureusement pour nous. Mais Nathan n’est pas dérangé par l’excitation de sa sœur et profite de ce moment en famille pour me remercier pour cette greffe que j’ai faite et qui lui a sauvé la vie. C’est avec émotion que j’accueille ses remerciements qui ne sont pas les premiers, bien qu’il s’agit tout de même de la première fois qu’il prononce clairement ces mots : merci de m’avoir sauvé. Il n’est jamais le plus avenant envers sa mère mais il lui souhaite tout de même un joyeux noël et si c’est quelque chose qui doit sembler banal voire même normal, quand on connait leur histoire ça ne l’est pas du tout. « C'est parfait merci chéri, la preuve j'en ai déjà pris plusieurs. » Je la remercie par un simple sourire, heureux de constater qu’elle semble apprécier mes efforts sur la matière grasse de mes plats pour ce soir. Je sais qu’elle a toujours beaucoup de mal à accepter tous les changements de son corps après les grossesses car si moi je suis toujours autant en admiration devant sa beauté et la perfection de son corps ce n’est pas le cas pour elle. « Vous avez fait du sacré travail tout les deux, je suis sûre que tu es déjà bien plus doué que moi Nate. » « Papa explique vachement bien, j'comprends pas depuis que tu l'connais pourquoi t'es pas plus forte en cuisine. » La réflexion de Nathan me fait sincèrement rire et c’est avec un certain amusement que je regarde Alex en attendant sa réponse. « Je crois que je suis juste pas faite pour ça. » Je ris encore un peu et avant de répondre je viens prendre ma serviette pour m’essuyer les lèvres. « Si tu avais vu son niveau en cuisine quand on s’est rencontrés. Crois-moi qu’Alex s’est améliorée, même si c’est pas flagrant je te l’accorde. » À vingt ans elle n’était même pas en capacité de faire les plats les plus simples au monde et son alimentation se résumait simplement à commander à manger ou bien à des fast food. « Et puis il faut dire qu’elle n’est pas une élève aussi attentive de toi. » Les raisons qui font qu’Alex ne porte que très peu d’attention à mes conseils de cuisine nous appartiennent et Nathan est bien trop jeune pour ça. « Ca va ? Je vous dérange pas trop tout les deux à vous moquer de moi ? Je suis certaine que je peux m'en sortir mais je suis moins sure que Caleb soit capable de rester à sa place en me regardant saccager sa cuisine et ses recettes. » Je lâche un petit rire avant d’apporter mon verre à mes lèvres pour en boire quelques gorgées. Elle a totalement raison, je ne pourrais pas le nier même si j'en mourrais d'envie. « Mais pour le nouvel an, je veux bien participer au repas avec vous, si vous me faites une place dans la cuisine. » « On fera le concours de celui qui réussit le mieux les recettes de papa. » lui répond Nathan avec un petit sourire espiègle.
Nathan fait un pas vers Alex en lui proposant un pari de ce genre et quand j’entends Mael pleurer je n’attends pas qu’Alex me demande d’aller le voir. J’étais déjà en train de reposer Lena sur le sol pour me lever et aller le voir quand Nathan nous propose d’aller voir son petit frère. « Si tu veux oui tu peux aller le chercher, et si tu as besoin tu appelles et je montrerai t'aider. » Je le regarde partir avec un petit sourire sur le coin des lèvres. « J'ai hâte de lui offrir son cadeau, j'espère qu'il se souviendra de ce premier Noël avec nous. » Lena entend le mot cadeau et si elle était partie jouer dans son coin elle revient vers nous en courant. « J’espère vraiment que ça lui fera plaisir. » Quelques jours à Disneyland avec ses parents, un moment privilégié dont il a sûrement rêvé pendant longtemps et j’espère être à la hauteur de ses rêves. « Elle est infatigable. » Lena qui nous répète sans cesse qu’elle veut ses cadeaux maintenant et la voir ainsi me fait sourire malgré le fait qu’elle soit infatigable comme le dit sa mère. « Ça va faire bizarre de partir quelques jours sans les petits. » Sans Lucy sans Lena et sans Mael. Ce n’est pourtant pas la première fois que nous nous éloignons de nos enfants plusieurs jours (bien que pour Mael ce soit une grande première.) « Vous allez me manquer mes princesses quand on sera en voyage avec Nathan. » Je vois le regard de Lucy plein d’intégrations et elle tend les bras vers moi en me réclamant des bisous et des câlins. Chose récurrente avec elle, et je lui souris en la prenant contre moi afin de répondre à ses attentes ; je la serre dans mes bras je l’embrasse plusieurs fois sur la joue ce qui le fait sourire. « 2023 sera une bonne année, je le sens. Les choses commencent à s’apaiser entre Nathan et toi. » Pour ce soir du moins mais c’est peut-être le début de l’air d’apaisement pour eux.
« Si tu avais vu son niveau en cuisine quand on s’est rencontrés. Crois-moi qu’Alex s’est améliorée, même si c’est pas flagrant je te l’accorde. » C’est un peu vrai ce qu’il dit. Quand on s’est rencontré j’avais une belle et grande cuisine mais dans laquelle je n’utilisais que le micro-onde pour faire réchauffer les plats que je commandais. Et le reste du temps c’était au fast-food ou au restaurant que je mangeais. Je n’ai jamais cuisiné avec mes parents, je ne suis même pas sure qu’ils savent vraiment cuisiner eux aussi d’ailleurs. Mais j’ai appris, un peu parce que mon mari a pour passion la cuisine. C’est un chef étoilé et c’est un peu honteux pour moi d’être aussi nulle dans un domaine qu’il adore. « Et puis il faut dire qu’elle n’est pas une élève aussi attentive de toi. » Je regarde Caleb en souriant parce que si Nathan ne sait pas ce qui se cache derrière cette remarque moi je le devine et c'est en regardant Caleb et avec un petit sourire en coin que je lui réponds. « Oh mais si je suis attentive à tout ce que tu fais chéri. » Sauf que je ne suis pas attentive à ce qu’il peut me dire ou à la recette que je dois suivre. Je suis concentrée oui, mais sur lui. Sur ses mains qui pétrissent la pâte. Sur son corps quand il se penche pour vérifier la cuisson des plats dans le four, sur ses épaules que j’aime venir embrasser quand il cuisine et que je viens me faufiler derrière lui non pas pour vérifier ce qu’il fait mais juste pour être avec lui. C’est sur ça que je suis attentive. Toutes ces petites choses que j’aime. Ses sourcils froncés quand il semble perturbé par quelque chose qui ne fonctionne pas comme il l’aurait voulu. Par son regard concentré et plein d’assurance quand il réalise une recette qui lui tient à cœur. Quand il est en cuisine, il dégage quelque chose qu’il n’a nul part ailleurs. Ou si quand on est tout les deux sous la couette. Une assurance, un sentiment de maîtriser tout ce qu’il fait, de diriger les choses avec un charisme fou qui me fait craquer. Autant de chose qui font que non en cuisine je ne peux pas être concentrée sur ce qu’il me demande de faire alors que j’ai du mal à détourner le regard de sur lui. « Mais il y a beaucoup trop de distraction pour moi. » C'est à Caleb que je dis ces mots, et Nathan semble ne rien comprendre à la situation mais il a visiblement l'habitude puisqu'il ne me questionne pas, ils se sont moqués de mon niveau et de moi tout les deux et j'en ris avec eux avant de profiter de cette situation pour m'inviter dans la cuisine pour préparer avec eux le repas du nouvel an. « On fera le concours de celui qui réussit le mieux les recettes de papa. » Je souris à la réponse de Nathan. A son air joueur et à son défi qu’il me lance. C’est rare, très rare alors je me prends au jeu. « Et le gagnant gagne quoi ? » Le droit de considérer l’autre comme étant sa mère/son fils ? Ça ou autre chose, je prends tout ce que Nathan me donne. « J'sais pas, j'vais réfléchir à un truc qui me plait vraiment j'sais que j'vais gagner. » Il est de bonne humeur ce soir et je souris à sa réponse, je souris à la façon avec laquelle il me réponds, cette petite taquinerie entre nous, c'est rare, très, très rare alors j'en profite et je lui souris. De toute façon, il sait que quoiqu'il me demande, même en dehors du défi, ce sera dur pour moi de lui refuser, mais il ne me demande pas grand chose, donc ce défi peut-être un bon moyen pour lui de demander quelque chose sans avoir l'impression de le faire. « Tout ce que tu veux Nathan. » A nouveau je lui souris et j'ai envie de croire que ce petit air sur son visage que je crois percevoir est un sourire aussi, est une preuve qu'il commence à se faire à ma présence, mais je ne veux pas crier victoire trop vite parce qu'on est encore loin d'avoir cette relation et peut-être qu'on ne l'aura jamais vraiment. Il a onze ans de regrets, de solitude, de moments perdus à cause de moi, et ça, il ne pourra peut-être jamais l'oublier.
Au milieu des éclats de rire de Lena et de nos échanges, les pleurs de Mael viennent nous rappeler que nous ne sommes pas encore au complet, qu'il manque le petit dernier et c'est Nathan qui se propose pour aller le chercher, ce qui est là encore quelque chose d'assez nouveau. Lucy contre moi, Lena qui est repartie jouer, je profite que Nathan s'éclipse pour évoquer son cadeau, ce qui est une erreur de ma part puisque ça ravive l'intérêt de Lena pour les cadeaux. « J’espère vraiment que ça lui fera plaisir. » Je n'en doute pas vraiment, un voyage au Japon pour aller à Disneyland, il n'a pas osé demander ça pour Noël, mais c'est un cadeau qui devrait lui faire plaisir, ça ferait plaisir à n'importe quel enfant non ? « Oh j'en doute pas, mais j'ai hâte de voir sa réaction. » De le voir ouvrir ses cadeaux, de voir le bonheur dans ses yeux, il le mérite, plus que quiconque. Il y a un an, il était malade, il y a quelques mois il était pour ainsi dire mourant, et aujourd'hui il est en pleine forme et je veux qu'il puisse vivre sa vie d'enfant dont il a été privé par ma faute, par la maladie aussi. Lucy est calme, mais ce n'est pas le cas de Lena qui a bien comprit comment dire le mot cadeau et qui le répète encore et encore, et si je suis heureuse qu'elle se mette à parler, elle est désormais inarrêtable quand elle s'y met. Je me demande pas de qui elle tient ça, encore quelque chose qu'elle a hérité de moi. « Ça va faire bizarre de partir quelques jours sans les petits. » Je grimace quand il dit ça, nous avons déjà été séparés des filles, mais pour ça aussi ce fut compliqués. Pour notre mariage, pour notre lune de miel nous avons dû choisir un lieu assez proche et pas très longtemps pour ne pas être trop loin alors partir au Japon quelques jours sans nos filles et loin de Mael c’est un peu stressant. Il est encore si petit, et le cordon n’a pas été totalement coupé je crois. « Faudra que je commence à arrêter l’allaitement un peu avant notre départ. Et qu’on essaye de le laisser un week-end à tes parents avant pour voir comment il réagit. » Je sais que ça va bien se passer pour les filles, même si Lucy risque de réclamer son père et pleurer un peu, elle a l’habitude de ses grands parents, de dormir à la ferme aussi ce qui n’est pas le cas de Mael et avant de partir à plusieurs heures d’avion de lui, j’aimerai m’assurer que tout se passera bien. Je suis stressée à l’idée de le laisser et Caleb doit le sentir, le savoir aussi, mais, je veux faire ça, j’aurais pu laisser Caleb et Nathan y aller tout les deux et je suis presque sure que Nathan aurait préféré mais égoïstement je veux être là. Je veux partager les moments joyeux de sa vie, et ne plus être uniquement la femme qui l’a abandonné. Je veux créer des souvenirs avec lui, et ce voyage à trois peut être un bon moyen d’y arriver. « Mais j’ai hâte de vivre cette expérience avec vous deux, je pense que ça peut nous faire du bien. » Même si les filles vont me manquer, si Mael va me manquer aussi et si je risque de m'inquiéter beaucoup pour eux, je sais qu'il est important de consacrer du temps à Nathan et j'en ai envie. « Vous allez me manquer mes princesses quand on sera en voyage avec Nathan. » La réaction de Lucy quand elle entends les mots de son père prouve que pour elle aussi ça sera une expérience mais sans doute pas aussi mémorable que celle que nous allons vivre avec Nathan et Caleb. Lucy qui est séparée de son père quelques jours c’est dur dur, et je me souviens quand il a dû passer la nuit à l’hôpital, elle n’avait pas arrêté de le réclamer. Ça ne sera pas la première fois mais leur relation est de plus en plus forte et fusionnelle et elle finit par quitter mes genoux pour rejoindre ceux de son père. Elle lui réclame des bisous et des câlins et il ne se fait pas prier pour donner à sa princesse ce qu’elle demande. Leur relation est si belle, et je sais que c’est et ça restera la petite fille à son papa et je les regarde tous deux, et le sourire et le regard de Lucy quand elle est contre son papa est tellement touchant. « Quand elle aura un chéri et qu’elle lui fera des bisous tu iras réclamer des câlins à ta fille toi aussi. » Je charrie Caleb, parce que Lucy est pas la dernière pour se placer entre nous et attirer l’attention de son père quand il commence à se montrer trop attentionné envers moi et je sais que cette remarque risque de faire grimacer Caleb et j'aime bien le taquiner mon mari.
« 2023 sera une bonne année, je le sens. Les choses commencent à s’apaiser entre Nathan et toi. » Je ne sais pas si 2023 sera une bonne année, mais si cette année a été marquée par de très belles choses, il y a aussi eu des moments délicats, et j'espère que nous allons tous rester loin des hôpitaux cette fois. Mais je me concentre sur les derniers mots de Caleb, l'apaisement qu'il semble ressentir entre Nathan et moi, et j'espère que c'est le début d'un mieux entre nous. « Je sais pas si c’est l’esprit de Noël qui fait ça, mais j’aimerais qu’il finisse par m’accepter vraiment. Ça prends du temps je sais mais c’est pas toujours facile. » Il doit le savoir même si je ne lui en ai pas vraiment parlé, mais il voit l’attitude de Nathan, il doit savoir que ma culpabilité est toujours grande et que les fois ou Nathan m’ignore volontairement sont difficiles à vivre. Mais, ce soir comme il le dit ça commence à s’apaiser et j’espère que cette nouvelle année sera positive pour notre relation. Je tourne la tête vers le babyphone, je regarde Nathan parler à son frère, c’est rare de le voir lui parler comme ça, avec une telle douceur dans la voix. « Je sais pas comment il fait pour être aussi doux avec eux. » Lucy, Lena et Mael. Je ne sais pas comment il fait pour ne ressentir aucune rancœur, aucune jalousie envers eux alors qu’ils ont tous ce qu’il n’a pas eu. Et quand je le vois comme ça avec eux, je me sens encore plus mal de l’avoir exclu de notre vie comme je l’ai fais, mais je ne peux rien faire pour changer le passé et la seule chose que je peux faire c'est m'assurer que le présent de Nathan sera le plus joyeux et beau possible. « On pourrait lui offrir son plus gros c.a.d.e.a.u une fois les filles couchées pour qu’il puisse avoir un vrai moment rien qu’à lui et le reste demain matin. » Les oreilles de Lena ne sont pas loin et me voila à épeler ce mot pour ne pas risquer de réveiller l’enthousiasme qui est en elle et qui est bien trop grand.
« Oh mais si je suis attentive à tout ce que tu fais chéri. » Elle n’est certainement pas attentive aux conseils que je lui donne en cuisine mais je comprends totalement ce qu’elle voulait dire par là et ça me fait sourire contrairement à Nathan qui ne comprend pas le sous-entendu de ma femme et bien heureusement pour nous, il est trop jeune pour ça et déjà qu’il se montre curieux sur bien des aspects de la vie mais j’ose espérer qu’il restera innocent encore longtemps. « Mais il y a beaucoup trop de distraction pour moi. » Cette fois je ne me contente pas de sourire mais un rire vient accompagner ma tête qui se secoue de droite à gauche. Mes yeux se lèvent vers le ciel également, je n’ai jamais compris en quoi me regarder cuisiner peut être intéressant pour elle mais il faut croire que c’est le cas. « Et le gagnant gagne quoi ? » Nathan qui lance à défi à Alex c’est rare. Plus que ça même puisqu’il me semble même qu’il s’agit de la toute première fois. Habituellement il la repousse, il l’ignore ou il se contente du strict minimum et je ne sais pas si c’est la magie de noël ou bien si c’est une véritable avancée pour les deux mais en tout cas je les laisse discuter tous les deux sans intervenir. Je pense qu’ils en ont tous les deux autant besoin l’un que l’autre. « J'sais pas, j'vais réfléchir à un truc qui me plait vraiment j'sais que j'vais gagner.» L’assurance de Nathan me fait un peu rire. Il est sûr de lui et ce trait de sa personnalité il ne le tient clairement pas de moi. Mais il a raisons, les chances qu’il gagne lui sont bien plus élevées qu’Alex qui l’emporte car même si elle s’est tout de même améliorée son niveau culinaire n’est toujours pas bien élevé. « Tout ce que tu veux Nathan. » Je les regarde en souriant, je regarde surtout ma femme un sourire aux lèvres parce que je sais que c’est important pour elle. Aussi banal cet échange puisse paraître il ne l’est clairement pas pour elle, je la connais assez pour savoir ça.
Nathan y met tout de même fin en quittant de lui-même la table pour aller voir son petit frère qui s’est mis à pleurer, laissant donc Alex sur une note positive de sa conversation avec notre fils. « Oh j'en doute pas, mais j'ai hâte de voir sa réaction. » J’ai moi aussi hâte de voir sa réaction bien que je ne sois pas tout aussi sûr qu’elle que ce cadeau lui plaise vraiment. Je pense qu’il devrait l’aimer oui, mais peut-être que passer quelques jours à Disneyland ne lui donne pas vraiment envie. Peut-être qu’il n’aime pas les parcs d’attraction et j’en viens même à me demander s’il a déjà été dans un parc de ce genre. Il a grandi tantôt en foyer puis en famille d’accueil et il se peut qu’il n’ait jamais eu la chance de mettre les pieds dans un parc comme ça. « Faudra que je commence à arrêter l’allaitement un peu avant notre départ. Et qu’on essaye de le laisser un week-end à tes parents avant pour voir comment il réagit. » J’acquiesce d’un signe de tête. « Bonne idée. » Nous avons déjà été séparé de Mael une nuit mais jamais plus et si je sais qu’il va me manquer je ne doute pas que ce soit encore plus compliqué pour Alex qui passe le plus clair de son temps avec notre plus jeune fils. « Mais j’ai hâte de vivre cette expérience avec vous deux, je pense que ça peut nous faire du bien. » Je pense aussi que ça pourrait nous faire du bien mais je me demande si Alex le pense vraiment ou si elle se force à participer à ce voyage. Je sais qu’elle ne veut pas être séparée de Mael, qu’elle n’en a clairement pas envie mais je ne veux pas que cette expérience que nous allons vivre à trois soit désagréable pour elle. « Tu es sûre que ça va aller et que tu en as vraiment envie ? » Une vraie question qui peut sembler étrange tant elle n’est pas réellement en lien avec ses dernières paroles mais je préfère m’en assurer. Lucy elle, n’est pas du même avis que moi et elle n’a vraiment pas hâte que nous partions tous les trois et ce soir elle semble avoir décidé de faire le stock de bisous et de câlins pour un petit moment. « Quand elle aura un chéri et qu’elle lui fera des bisous tu iras réclamer des câlins à ta fille toi aussi. » Alors que je riais avec ma fille en l’embrassant sur la joue tout en lui faisant des chatouilles je m’arrête net et mon sourire quitte mon visage. « Elle ne va jamais avoir de copain. » Sûrement pas vrai. « Elle sera toujours ma petite fille chérie et ma princesse d’amour. » Clairement pas vrai et je le sais, alors ; « Laisse-moi profiter de ces moments où je suis l’homme qu’elle aime le plus sur terre. » C’est toujours à ma femme que je m’adresse et même si les mots sont dits d’un air léger je n’en reste pas pour le moins sérieux, car je sais que ça ne dura pas toute la vie, malheureusement.
« Je sais pas si c’est l’esprit de Noël qui fait ça, mais j’aimerais qu’il finisse par m’accepter vraiment. Ça prends du temps je sais mais c’est pas toujours facile. » Lucy reste accrochée à moi comme un koala mais une de mes mains vient chercher celle d’Alex pour la serrer doucement. « Mais c’est sur la bonne voie. » Et ce soir le prouve aisément, non ? « Je sais pas comment il fait pour être aussi doux avec eux. » Mon regard se pose sur le babyphone où nous pouvons y voir Nathan qui prend soin de son frère et cette image me fait sourire avec tendresse. « C’est un très bon grand frère. » Lucy semble chercher son frère partout son regard les yeux grands ouverts. « Athan est plus là ? » Je souris alors que ma main libre vient caresser son dos. « Si, il revient après t’en fais pas princesse. » Ce qui suffit à l’apaiser puisque je la sens se détendre un peu, sa tête posée contre mon torse et c’est tout en suçant son pouce que ses yeux se ferment doucement. « On pourrait lui offrir son plus gros c.a.d.e.a.u une fois les filles couchées pour qu’il puisse avoir un vrai moment rien qu’à lui et le reste demain matin. » Lena ne court plus mais elle est assise par terre avec Nala et voilà une nouvelle image que je trouve attendrissante. « Pourquoi pas, j’aime bien cette idée. » Ma main caresse toujours le dos de Lucy qui commence à s’endormir contre moi. « Dès qu’il revient je peux aller coucher les filles et vous laisser tous els deux si tu veux ? Mais il faudra mettre le plat au four, ça tu en es capable c’est bon ? C’est pas trop de responsabilité ? » Je la taquine, je me moque d’elle mais je lui laisse aussi une opportunité de passer un moment en tête à tête avec Nathan, et je suis à peu près sûr qu’elle ne refusera pas.
J'ai hâte d'offrir le cadeau à Nathan, hâte de voir sa réaction, hâte aussi d'être avec eux dans ce parc mythique mais pour l'heure c'est sur la séparation avec nos autres enfants que la discussion se tourne. Et c'est sans doute la partie la moins agréable de ce voyage parce que partir loin à plusieurs heures d'avions de nos enfants risque d'être un peu stressant pour nous. Un peu, beaucoup même et je pense déjà à ce que je vais devoir faire pour rendre la séparation la moins difficile pour eux, pour Mael et pour moi aussi. C'est nouveau ça d'ailleurs, je n'ai jamais été quelqu'un qui prévoit les choses, qui anticipe, qui pense mais depuis que je suis devenue mère, penser à eux, pour eux, pour leur bonheur, c'est quelque chose que je fais. « Tu es sûre que ça va aller et que tu en as vraiment envie ? » Je fronce les sourcils en entendant sa question parce qu'elle me surprends un peu même si je la comprends. Mais, je viens de lui dire que j'avais hâte de vivre ce moment avec eux, alors je suis surprise qu'il me demande si j'en ai vraiment envie même si je devine qu'il s'inquiète pour moi et pour ma capacité à me séparer de Mael et le laisser pendant quelques jours. Je sais que je suis parfois un peu trop fusionnelle avec notre fils, que j'ai du mal à le laisser, j'ai même eu du mal à laisser une place à Caleb dans la vie de Mael, alors je fais attention désormais. J'essaye du moins, mais je comprends sa question et je ressens une légère tension en pensant à cette séparation même si j'essaye de faire abstraction de tout ça. « Si on prépare bien les choses, ça va bien se passer oui. » J'aimerais ne plus être en froid avec sa mère mais malgré tout j'ai confiance en elle pour lui laisser nos enfants, alors oui tout va bien se passer, je m'en convaincs et j'essaye de convaincre Caleb aussi. « Mais, j'en ai vraiment envie chéri et je crois qu'on en a besoin, tout les trois. » Et si sur le fait que la séparation se passe bien, je ne suis pas totalement sur de moi, pour ce qui est de mon envie, c'est avec assurance que je lui réponds. J'en ai envie, j'en ai besoin aussi. « Ce sera l'occasion pour nous trois de nous créer des souvenirs. » Et de combler un peu ce manque de moment en famille dont il n'a pas pu bénéficier jusqu'ici, par ma faute, encore et toujours. Cette fichue culpabilité ne me quittera sans doute jamais, mais j'espère un jour pouvoir vivre une vraie relation avec Nathan. Je n'aurais sans doute jamais une relation parfaite, je ne pourrais jamais être aussi proche de lui que je peux l'être des jumelles ou de Mael, mais j'espère qu'il pourra me donner un peu de place dans sa vie à l'avenir.
Et si ma relation avec Nathan est loin d'être bonne, celle de Lucy et Caleb est toujours aussi forte et fusionnelle et elle profite d'avoir l'attention de son père pour gagner des câlins et des bisous de Caleb. « Elle ne va jamais avoir de copain. » Je ris autant à la remarque de Caleb qui se voile la face qu'à son regard et son visage qui a perdu son sourire en une seconde. « Elle sera toujours ma petite fille chérie et ma princesse d’amour. » A nouveau je rigole en secouant la tête devant l'utilisation de ces surnoms. « Je suis désolée de détruite tes rêves mais elle va grandir et ta petite fille chérie deviendra une ado qui fera fureur auprès des garçons. » Pour la dernière partie je n'en sais rien, mais pour le reste, Lucy va grandir, c'est un fait. Lucy va devenir une femme, et la petite fille à son papa ne sera plus, même si on a encore le temps pour ça et heureusement parce que je ne suis pas prête de les voir grandir moi aussi. « Laisse-moi profiter de ces moments où je suis l’homme qu’elle aime le plus sur terre. » Il me fait sourire et en même temps je sais que ce sera dur pour lui de les voir grandir, se développer, devenir autonome et plus tard, bien plus tard, avoir des copains. J'en rigole un peu de sa réaction, mais je sais que ça ne sera pas simple pour moi non plus, mais je préfère en rire encore une fois. « Tu devras apprendre à la partager, mais tu resteras toujours son papounet. » Je n'ai pas connu ce que connaissent Lucy et Lena. Je n'ai jamais été proche de mon père, et pas beaucoup plus de ma mère, mais à la différence de mon enfance, Caleb est plein d'amour et d'affection pour nos filles et elles lui rendent bien et je sais que ça ne changera jamais ça. « Et si ça peut te consoler un peu, tu resteras toujours l'homme que j'aime le plus sur terre. » C'est en venant déposer un baiser sur sa joue que je dis ces mots et si mes lèvres cherchent à se poser sur les siennes, je suis arrêtée par une petite main qui me pousse un peu. « Non mon papa. » Je regarde Caleb en levant les épaules et mes yeux se posent ensuite sur Lucy en souriant. « C'est ton papa oui oui je sais, mais c'est mon chéri aussi. » Elle semble pas trop d'accord avec ça et elle serre ses petits bras autour du cou de son papa pour bien rappeler que c'est à elle et qu'il faut pas trop penser pouvoir s'en approcher. Elle est fatiguée, je le vois et c'est dans ces moments qu'elle est encore plus câline et c'est dans les bras de Caleb qu'elle aime être dans ces moments, et je la comprends très bien.
« Mais c’est sur la bonne voie. » La froideur de Nathan est quelque chose que je vis mal, Caleb le sait, et il doit ressentir aussi cette tension quand nous sommes ensembles. Cette difficulté pour moi de trouver ma place, mes tentatives d'approches qui restent sans réponse de Nathan, il doit voir que Nathan est différent aussi en ma présence, et c'est des situations qui ne sont pas simples à vivre pour tout le monde et j'en souffre forcément mais je ne dis rien parce que je suis fautive, parce que tout est de ma faute et il me fait payer cette décision qui a gâché dix ans de sa vie. Et ce que je vis c'est rien à côté de ce qu'il a vécu à cause de moi, donc je m'en plains pas, ça pourrait être tellement pire, mais ça pourrait aussi être mieux. Et, ce soir c'est mieux. Caleb a raison. C'est sur la bonne voie, ou du moins j'ai envie d'y croire. Je serre la main de Caleb, sa main qu'il est venu lié à la mienne en guise de marque de soutien, parce qu'il sait que ça m'apaise, que ça me rassure de le sentir prêt de moi. « J'espère. » Je l'espère vraiment mais je ne veux pas me faire trop de faux espoirs, et c'est peut-être pour ça que c'est presque en chuchotant que j'ai dis ces mots, comme si l'espoir ne devait pas être dit trop fort, comme si j'avais pas le droit d'espérer une telle chose. Mes yeux se posent sur lui à travers la vidéo du babyphone, je le regarde et je ressens tellement d'émotions. Je l'aime Nathan, autant que je peux aimer Lucy, Lena ou Mael. Juste je ne peux pas lui dire, pas lui montrer et pas être une mère pour lui mais ça ne m'empêche pas de ressentir de la fierté et de la tendresse quand je le vois prendre soin de son petit frère. « C’est un très bon grand frère. » Je secoue la tête totalement d'accord avec les mots de Caleb et voir Lucy chercher Nathan du regard montre bien le lien qu'il a crée avec ses sœurs. Avec tout le monde dans cette famille, sauf moi. Un constat difficile mais totalement logique. Ils n'ont pas choisi de l'abandonner eux. « Si, il revient après t’en fais pas princesse. » Les yeux fixés sur Lucy qui semble s'endormir dans les bras de son père, je reste silencieuse quelques secondes. Quelques instants en pensant à Nathan, à cette année, aux moments que l'on a traversé pour arriver jusqu'à aujourd'hui et ce premier Noël en famille. Ce premier Noël pour lui avec nous, on aura pas la chance de le voir émerveillé au petit matin en découvrant les cadeaux après le passage du père Noël, il n'y croit plus. Je ne sais pas depuis combien de temps, je ne sais même pas s'il a un jour eut la chance de croire en cet être qui est censé vendre du rêve aux enfants. Je ne sais rien de sa vie, de son passé, des moments forts qu'il a vécu loin de nous, et c'est encore un autre regret que j'ai. Mais, aujourd'hui, c'est notre premier Noël ensemble et je voudrais que ce moment soit magique, que Nathan puisse se souvenir de ce Noël, que ce souvenir vienne effacer un peu tout les autres. « Pourquoi pas, j’aime bien cette idée. Dès qu’il revient je peux aller coucher les filles et vous laisser tous els deux si tu veux ? Mais il faudra mettre le plat au four, ça tu en es capable c’est bon ? C’est pas trop de responsabilité ? » Je souris en levant les yeux au ciel à sa taquinerie et sans même un mot, du regard, je le remercie. D'être là, de me donner aussi cette opportunité de passer un peu de temps avec Nathan ce soir alors qu'il semble plus ouvert que d'habitude. « Nathan sera avec moi, je pense qu'on pourra gérer ça. » Je lui réponds sans sérieux, mais ça va, mettre un plat au four, ça devrait le faire pour moi, tant qu'il me dit à combien de degrés et combien de temps pour le reste, le four fait le travail. « Mais peut-être qu'il préféra venir avec toi coucher les filles ? » Voilà que mes doutes s'expriment parce que j'ai peur qu'il trouve tout prétextes pour ne pas rester avec moi, pour me repousser et ça me fait peur. Sauf, que je dois dépasser cette peur, et me confronter à la possibilité qu'il refuse pour avoir des moments avec lui. C'est à ce moment que Nathan revient, Mael dans les bras. « J'ai réussi à le faire arrêter de pleurer. » Je les regarde tout les deux et je souris à Nathan qui semble à la fois concentré en tenant son frère, pas totalement à l'aise avec un bébé dans les bras, mais il semble fier aussi et c'est une vision que je trouve extrêmement touchante.
Caleb est parti couché les filles, non sans difficulté pour Lena qui n'avait pas vraiment envie et qui n'avait que les mots cadeau et papa noël en bouche. Elle a tout de même accepté un câlin de ma part avant de monter avec son père et sa sœur, et je sais que ça risque d'être long pour Caleb de calmer les filles enfin surtout Lena puisque Lucy semblait sur le point de s'endormir. Nathan est resté sur la terrasse avec moi, Mael toujours dans ses bras, et je lui ai même proposé de lui donner son biberon, chose rare aussi mais ils ont aussi besoin tout les deux de créer des liens et j'en profite pour débarrasser la table de l'apéro et aller mettre le plat dans le four avant de revenir sur la terrasse vers les deux garçons. L'ambiance est bien différente, il n'y a plus les rires de Lena et de Lucy, plus Caleb pour rassurer tout le monde, juste Nathan et moi, et au milieu Mael qui a toute l'attention de Nathan. C'est un silence qui s'installe et je ne sais plus comment y mettre fin alors je me lève pour aller mettre un peu de musique. Je suis nerveuse, et c'est très con parce que tout se passait bien jusqu'à ce que je me retrouve seule avec lui et pour une fois il n'a pas changé de pièce, il ne s'est pas montré froid, il est juste là avec Mael et c'est moi qui n'y arrive pas. J'écoute la musique, je bois une gorgée de mon verre, je les regarde mais je n'ose rien dire. « Vous mettez souvent cette musique avec papa. » Je le regarde surprise de l'entendre parler et je souris en entendant la musique en question, une musique qui me rappelle tellement de souvenirs joyeux et forts. « C'est la musique de notre mariage. » Je me détends, je lui réponds et ça me fait du bien de voir que c'est lui qui me parle pour une fois et ne voulant pas prendre le risque de laisser le silence s'installer à nouveau entre nous, je me mets à parler. « Après si tu n'aimes pas je peux changer, j'ai mis la playlist de papa mais tu peux choisir si tu veux, je sais pas trop ce que tu as envie d'écouter mais si tu veux te créer une playlist sur mon téléphone je te laisse gérer la musique, et comme ça si tu veux pour la route demain tu pourras mettre ta playlist dans ta voiture quand on ira chez les parents de Caleb. D'ailleurs pour demain, tu as finis ta valise avec papa ou tu as besoin d'aide ? » Il lève les épaules et je crois voir un petit sourire encore. « Oui oui on a fini, et la musique ça va j'aime bien mais Papa a raison, tu parles vraiment beaucoup, et quand tu parles vite on entends ton accent c'est drôle. » Je ris à sa remarque, oui je parle beaucoup et encore là je trouve pas que je parle beaucoup au contraire. Mais je parle vite, et mon accent revient plus prononcé, plus accentué. « Ça te manque pas ton Pays ? » C'est l'une des premières fois qu'il me questionne sur ça, une fois on avait parlé de mes origines, quand on s'était rencontré mais depuis plus rien alors ça me surprends un peu. « Non pas du tout, toute ma vie est ici. » Mon mari est ici, mes enfants sont ici, les seuls membres de ma famille à qui je parle sont ici, mes amis sont à Brisbane (enfin ceux qui ne sont pas morts ou qui n'ont pas disparu) et je n'ai aucune raison de vouloir être ailleurs ou de ressentir un quelconque manque. « Tes parents sont à Brisbane aussi ? » Encore une question qui me surprends parce que c'est loin d'être un sujet auquel je m'attendais de parler avec lui, déjà que je m'attendais pas à parler vraiment, mais encore moins de mes parents. « Non non, ils sont à Londres mais je ne leur parle plus depuis quelques années. » C'est un demi-mensonge, les deux sont à Londres, l'un en vie, l'autre enterrée mais pour les deux je ne leur parle plus depuis des années et je préfère éviter d'aborder des sujets qui pourraient gâcher la soirée. « Tu fêtais Noël quand tu avais mon âge avec eux ? » A nouveau je suis surprise qu'il me parle de mes parents, de mon enfance en faisant un parallèle entre lui et moi plus jeune à son âge. « Pas vraiment non, ils étaient pas vraiment très fêtes de famille. » Ni même très famille tout court. C'est rare que Nathan et moi parlions comme ça, je profite de ce moment pour le questionner, quitte à ce qu'il refuse de me répondre. « Et toi, tu as quelques bons souvenirs de Noël ? » Il lève les épaules et évite mon regard et là je pense avoir fait une connerie avec ma question. Mael se met à bouger un peu au même moment, et très vite il se met à gesticuler beaucoup et je sens Nathan se tendre en voyant son frère se mettre à pleurer. Il se lève et vient le poser dans mes bras, et je m'attends à ce qu'il parte ensuite mais non il se rassoit à sa place, l'air un peu ailleurs. Il y a un silence qui s'installe, les pleurs de Mael se sont arrêtés et je le berce contre moi tout en regardant Nathan n'osant plus vraiment le questionner par peur de le braquer. « Je me souviens d'un Noël avec une famille d’accueil, ils nous avaient emmené choisir un sapin, il était énorme et on avait tous choisit des décorations pour mettre dessus, c'était pas beau, y'avait toutes les couleurs mais on avait tous décoré le sapin et la maison. C'était le premier Noël ou j'ai eu des vrais cadeaux. » Il aurait pu refuser de me répondre, il aurait pu garder ce souvenir pour lui mais il ne l'a pas fait et je suis émue de voir qu'il le partage avec moi. Qu'il s'ouvre un peu et je sens son émotion. « C'est avec eux que j'ai appris à jouer du piano, ils étaient gentils, ils m'ont écrits à chaque noël après leur déménagement. » Je sais qu'il a passé plusieurs années dans la même famille avant d'être de nouveau baladé de famille en foyer, et de foyer en famille. « Si tu veux on pourrait demander de leurs nouvelles et tu pourrais leur écrire. » Je sais pas si c'est ce qu'il veut, ou ce dont il a besoin mais je lui propose tout de même. « J'aimerai bien leur dire que j'ai une famille maintenant ils seront contents pour moi. » Il ne s'en rends sans doute pas compte du haut de ses onze ans, mais ces mots qu'il prononce là me touche énormément. Je sais que je ne suis pas vraiment celle qu'il considère comme étant sa famille maintenant mais c'est à moi qu'il dit ces mots et ça me bouleverse un peu parce qu'il semble avoir accepté le fait qu'il est un membre de notre famille désormais. « Je vais faire en sorte que tu puisses leur dire tout ça alors. » Je pourrais continuer à le questionner sur son passé, sur ses souvenirs, mais je ne veux pas risquer de gâcher ce moment, alors finalement je me contente de parler de Noël, notre Noël en famille. « Tu veux offrir ton cadeau à papa aujourd'hui ou demain ? » Il me regarde à nouveau un sourire aux lèvres. « Je peux lui offrir ce soir vraiment ? » Je secoue la tête pour lui signifier qu'il peut oui. « J'ai trop hâte j'espère que ça va lui plaire. » Je n'ai pas trop de doute, Caleb est pas difficile et il est souvent bien plus touchés par les intentions derrière le cadeau que le cadeau en lui même et tout ce qui viendra de son fils lui fera plaisir et c'est ce que j'ai déjà expliqué à Nathan quand on a été cherché un cadeau ensemble. L'une des rares demandes qu'il ait pu me faire, sans pour autant être bavard le reste de la journée. Mais aujourd'hui, il a l'air plus détendu, et peut-être que c'est Noël ou peut-être que comme Caleb l'a dit, ça à l'air d'aller vers le mieux, mais quelque soit la raison j'en profite. « Tu peux aller chercher son cadeau, je vais vérifier la cuisson, si je crame le repas de ce soir, Caleb va pas trop apprécier. » Il secoue la tête et c'est en même temps qu'on se lève, lui se dirigeant vers sa chambre, moi vers la cuisine avec Mael dans les bras. Je vérifie notre repas, et ça ne sent pas le cramé et ça n'a pas l'air cramé, ce qui est déjà rassurant. J'entends du bruit derrière moi et je me retourne pour voir Caleb et je lui souris passant un bras autour de son cou, l'autre étant occupé à maintenant Mael contre moi. « Je crois que je n'oublierai jamais ce Noël. » C'est en venant l'embrasser cette fois sans que Lucy ne soit là pour m'arrêter, que je lui montre à quel point ce soir je me sens bien. « Merci d'être là, merci de m'avoir donné cette famille, tu fais de moi une femme comblée, et je saurais te récompenser ce soir. » Sentimentale, romantique, niaise, oui sans doute, mais surtout je ne rate pas une occasion pour lui lancer une petite remarque à caractère plus que tendancieuse. « Je n'ai pas cramé le repas, ça mérite bien une récompense ça aussi non ? » Je me mords la lèvre en souriant et je l'embrasse à nouveau. « Tu prends les places pour Nathan et on lui offre ? » Oui moi aussi je crois que je deviens une enfant, impatiente, enthousiaste, heureuse à l'idée de voir le bonheur et la joie sur le visage de Nathan, il le mérite, il le mérite tellement et je veux le rendre heureux chaque jours de sa vie désormais.
Alex m’assure vouloir et se sentir prête de partir si loin de Mael pendant plus d’un ou deux jours comme ce dont nous nous étions contenté depuis sa naissance alors je n’insiste pas plus, préférant largement me concentrer sur Lucy qui s’est maintenant installé sur mes genoux. Elle a toujours été câline et en demande de bisous et ce soir ne fait pas exception, si en début de soirée elle était tout aussi éveillée et excitée que sa sœur elle est maintenant bien plus calme. Ses petits bras autour de mon cou, son sourire, ses éclats de rire quand je m’amuse à la chatouiller, c’est aussi ce genre de moment que j’aime le plus avec mes filles. « Je suis désolée de détruite tes rêves mais elle va grandir et ta petite fille chérie deviendra une ado qui fera fureur auprès des garçons. » Je sais qu’au fond Alex a totalement raison mais je refuse d’y croire et encore moins de me dire qu’un jour elle fera tourner la tête des garçons et c’est donc les sourcils froncés que je secoue la tête de gauche à droite. « Maman dit n’importe quoi, hein ma chérie ? » toujours avec une voix remplie de tendresse que je m’adresse à Lucy avant de venir embrasser son front. Elle rit et même si je ne sais pas ce que son rire signifie il a le mérite de me faire largement sourire. « Tu devras apprendre à la partager, mais tu resteras toujours son papounet. » Je serai toujours son père oui, ou son papounet comme le dit Alex mais j’ai bien conscience que cette magnifique complicité que j’ai avec Lucy ne durera pas pour toujours, mais je veux tout de même en profiter tant que je le peux. Je sais bien qu’un jour elle refusera mes câlins et les baisers comme ceux que je lui donne ce soir mais pour aujourd’hui elle en redemande alors pourquoi se priver ? Si je vais réellement devoir apprendre à la partager ? Je ne pense pas non, mais je sais qu’il faudra simplement que j’accepte la séparation quand elle arrivera. « Et si ça peut te consoler un peu, tu resteras toujours l'homme que j'aime le plus sur terre. » Ça je n’en doute pas vraiment et bien qu’il ne s’agissait pas vraiment du vrai problème sa révélation me fait tout de même sourire et si j’apprécie les baisers et la proximité d’Alex ce n’est pas le cas de Lucy qui repousse sa mère quand ses lippes s’approchaient des miennes. « Non mon papa. » Sa main arrête en chemin le rapprochement d’Alex et je ne peux m’empêcher de lâcher un léger rire, la trouvant vraiment beaucoup trop adorable. Ses bras resserrent leur étreinte sur moi et j’en profite pour la serrer un peu plus dans mes bras. « C'est ton papa oui oui je sais, mais c'est mon chéri aussi. » Lucy secoue la tête à la négative, elle n’est pas d’accord alors que pourtant Alex a totalement raison. J’attends que ses yeux se ferment pour à mon tour m’approcher d’Alex pour l’embrasser. « Toi aussi tu es ma chérie. » Bien qu’il ne s’agisse pas du surnom que j’utilise le plus pour l’appeler. Si ma relation avec chacun de nos enfants est au beau fixe je sais que ce n’est pas encore le cas de celle d’Alex et Nathan, bien que celle-ci se soit aussi largement améliorée ces derniers jours. C’est peut-être grâce à noël et son ambiance chaleureuse mais je vois ce changement d’un bon œil et Alex devrait également. C’est d’ailleurs en partie pour ça que je propose à Alex de passer un moment seule avec lui. Je sais qu’elle en a besoin, je sais qu’elle en a envie et j’espère que lui aussi. « Nathan sera avec moi, je pense qu'on pourra gérer ça. » Allumer un four, y mettre le plat et surveiller la cuisson, je pourrais confier cette tâche seule à Nathan mais inclure Alex me semble bien plus drôle. C’est une tâche simple que je lui confie et je suis sûr qu’elle s’en sortira parfaitement. « Mais peut-être qu'il préféra venir avec toi coucher les filles ? » Je n’ai pas le temps de lui répondre puisque Nathan nous rejoint au même moment avec son frère dans les bras. Fièrement, il nous dit être parvenu à faire stopper ses pleurs et c’est avec un grand sourire ainsi qu’un clin d’œil que je lui réponds simplement.
Lena n’a pas tout de suite accepté de me suivre pour retrouver son lit mais elle a fini par céder, ce n’est qu’une première victoire je m’en rends bien compte mais c’est avec Lucy accrochée à mon cou, un bras pour la maintenir contre moi et la deuxième main dans celle de Lena que je laisse Nathan Mael et Alex seuls tous les trois. Je sais que c’est une situation qui doit la stresser mais elle doit en avoir tout autant envie. Mais je ne pense pas bien longtemps à Alex quand je me rends compte de l’état d’euphorie dans lequel se retrouve Lena, je comprends très vite que le coucher ne sera pas rapide aujourd’hui. C’est d’abord de Lucy dont je m’occupe et une fois la plus calme mise au propre et bordée dans son lit je m’attaque au plus compliqué : Lena. Elle rit, elle parle beaucoup et me fait comprendre son refus de se coucher ainsi. Elle a son caractère et me le montre bien ce soir en bougeant dans tous les sens afin de me rendre la tâche la plus difficile possible et une fois elle aussi changée et au lit je passe un long moment dans leur chambre pour leur lire plusieurs histoires et si Lucy s’endort rapidement encore une fois, ce n’est pas pareil pour Lena qui elle aussi est fatiguée, mais elle lutte avant d’enfin céder au sommeil. Je prends la babyphone avec moi quand je quitte leur chambre dans la plus grande délicatesse possible pour rejoindre Alex qui semble être seule dans la cuisine. « Je crois que je n'oublierai jamais ce Noël. » Je souris avant de prolonger le baiser et d’en déposer un sur la joue de Mael. « Moi non plus. Nathan a l’air serein et j’adore voir les yeux émerveillés des filles. » Qui ne passent pas leur premier noël mais je pense que c’est le premier où elles se rendent compte de la magie de cette période. « Merci d'être là, merci de m'avoir donné cette famille, tu fais de moi une femme comblée, et je saurais te récompenser ce soir. » Si le début de sa phrase était romantique et tendre ses derniers mots donnent un tout autre aspect à sa prise de parole et au sourire qui s’était étiré sur mes lèvres. « J’aime beaucoup tes récompenses en général. T’es plutôt douée pour ça. » Ses sous-entendus étaient clairs et les miens aussi. « Je n'ai pas cramé le repas, ça mérite bien une récompense ça aussi non ? » « Tu sais qu’il suffit de me demander pour ce genre de chose de ma part. » Mes yeux se posent ensuite sur Mael qui semble s’être calmé, sûrement grâce à Nathan ou Alex et alors que j’approche mes bras pour le prendre contre moi je suis coupé par sa demande. « Tu prends les places pour Nathan et on lui offre ? » Je regarde Mael et puis cherche Nathan du regard qui ne semble pas être avec nous ce qui me pousse à me demander pourquoi est-ce qu’elle veut que j’aille lui chercher son cadeau alors qu’il n’est pas là ? Je fronce légèrement les sourcils légèrement confus, j’aurais largement préféré prendre Mael dans mes bras quelques minutes avant mais au lieu de le lui demander. « Si tu veux, oui. » Je la laisse donc seule avec Mael un peu à contre cœur pour revenir quelques secondes plus tard avec le premier cadeau de Nathan que je pose sur le plan de travail pour regarder le plat en pleine cuisson dans le four. « Ça s’est bien passé avec Nathan tout à l’heure ? » que je lui demande tout en coupant rapidement des légumes qui viendront accompagner le plat principal.
« Maman dit n’importe quoi, hein ma chérie ? » Je les regarde tous les deux, j'écoute Caleb parler à sa fille et si j'avais déjà conscience qu'il était doux, la façon avec laquelle il parle à nos filles, me le rappelle chaque jours. Caleb semble heureux quand il est avec les filles, il est souriant et il y a une lueur de bonheur et d'amour dans ses yeux qui me fait chaud au cœur. Lucy rit et Caleb en fait de même, et je profite de cette vision de bonheur qu'ils m'offrent tout les deux, tout en profitant de cette bonne humeur pour taquiner un peu Caleb. Il n'est clairement pas prêt de voir ses filles grandir, moi non plus, et on a le temps pour ça, mais c'est amusant de voir sa réaction à ce sujet. Il est l'homme le plus important pour sa fille, et il l'est aussi pour moi aussi et c'est pour lui prouver que j'approche mes lèvres des siennes. Je les approche seulement mais je n'ai pas le loisir de pouvoir profiter d'un baiser parce que Lucy m'arrête et et me fait bien comprendre que c'est son papa et qu'elle n'a pas vraiment envie de le partager. Ca a le don de faire rire Caleb, moi je me contente de lever les épaules face à ce geste de ma fille, en me disant que j'aurais tout le loisir une fois qu'elle sera couchée de pouvoir profiter des lèvres de mon mari. Elle semble KO et ses yeux se ferment laissant à Caleb la possibilité de se rapprocher de moi sans que Lucy ne ronchonne. « Toi aussi tu es ma chérie. » Je souris à Caleb, un peu surprise par ce surnom parce que s'il n'a jamais eu de mal à me donner des surnoms, celui là ne fait pas partie des habituels, mais je ne dis rien et je profite de ses lèvres sur les miennes, et du fait que Lucy ne semble plus en mesure de nous séparer, trop fatiguée pour garder les yeux ouverts, elle profite de la présence rassurante de son père pour s'endormir dans ses bras et moi je profite de ce moment pour embrasser l'homme qui compte le plus pour moi. Et après, je dépose un baiser sur le front de Lucy tout en la regardant quelques instants. Le sommeil semble prit le dessus sur l'excitation pour elle, il ne restera plus que Lena à calmer et endormir et Caleb se propose de le faire pour que j'ai un peu de temps avec nos garçons. Et si avec l'un la relation est très fusionnelle, l'allaitement ça aide pour ça, c'est loin d'être le cas avec le plus grand, qui il a encore pas si longtemps m'avait dit me détester, et si depuis les choses sont plus apaisées entre nous, il reste très froid et distant. Sauf, ce soir, ou visiblement l'esprit de Noël s'est invité chez nous et à gagner chacun de nos enfants et quand Caleb s’éclipse avec les filles, je tente de profiter de ce moment pour me rapprocher de Nathan ou pour au moins essayer de parler un peu avec lui, et aussi surprenant que ce soit, ça fonctionne. Il me parle un peu, sans froideur, sans me rejeter ou me repousser. Il me questionne un peu, il partage avec moi un souvenir de sa vie en famille d'accueil, le tout en tenant son petit frère dans les bras et en disant d'un air tout à fait normal, que désormais il a une famille et c'est un moment que je ne risque pas d'oublier. Peut-être que demain (ou après-demain) les choses seront redevenues comme avant, avec une distance, une froideur et Nathan qui ne veut pas me faire de place dans sa vie, mais ce soir c'est avec sourire que je pense à tout ça. Et c'est avec ce grand sourire que je vois Caleb revenir vers moi alors que je suis seule avec Mael dans la cuisine. « Moi non plus. Nathan a l’air serein et j’adore voir les yeux émerveillés des filles. » Ils ont l'air heureux tout les trois et c'est peut-être ma plus grande fierté, ma plus belle réussite, me dire que j'arrive à être une mère pas trop mal pour eux, en tout cas je fais tout pour. « Nathan a l'air bien oui, ça fait plaisir de le voir comme ça et j'ai envie de croire que c'est la preuve qu'il se sent bien chez nous. » Un chez nous qui est aussi devenu son chez lui, une maison qu'il a visité avec nous, une chambre qu'il a décoré à ses goûts, une maison dans laquelle désormais il peut grandir sereinement et avec de l'amour et de l'attention et j'aimerais qu'à l'avenir il me laisse lui apporter tout ça aussi. « Tu as réussi à endormir la petite tornade ? J'espère qu'elles vont dormir demain matin mais j'ai quand même hâte de voir leurs réactions devant tout les cadeaux. » Sans doute qu'elles seront trop gâtées, mais c'est Noël et rien n'est assez beau pour nos filles et pour leur apporter du bonheur. Et si le bonheur de nos enfants est ma priorité désormais, le bonheur de Caleb reste lui aussi tout en haut de la liste de mes priorités. Il est l'homme que j'aime le plus, l'homme qui compte le plus, je lui ai dis, et son bonheur est quelque chose d'important pour moi. Notre couple est le pilier de ma vie, de notre famille, de mon tout et je ne veux pas risquer de le délaisser, surtout pas ce soir parce que lui aussi aura le droit à ses cadeaux. Lui aussi aura le droit de profiter des plaisirs de Noël et des joies d'ouvrir les cadeaux. « J’aime beaucoup tes récompenses en général. T’es plutôt douée pour ça. » De tout ce que j'ai dis, c'est ça qu'il retient et ça me fait rire forcément un peu, mais j'en suis pas étonnée et c'était un peu le but d'ailleurs. Les filles sont couchées, Nathan n'est pas dans les parages et Mael est bien trop petit pour comprendre un mot de notre discussion. « Je sais que tu aimes beaucoup, c'est parce que je suis la meilleure pour ça. » Absolument pas vrai, mais j'accepte l'idée d'être plutôt douée c'est déjà bien non ? Et je sais qu'il aime mes récompenses c'est tout ce qui compte finalement, parce que c'est bien le principe d'une récompense non ? Même s'il n'a pas besoin de faire quoique ce soit et qu'au final ce n'est pas tant une récompense, mais plus un plaisir que je veux lui faire, un moyen de lui montrer l'amour, le désir, l'affection et l'intérêt que j'ai pour lui. « Tu sais qu’il suffit de me demander pour ce genre de chose de ma part. » Oh je le sais, et je n'ai généralement même pas besoin de demander pour obtenir ce genre de chose de sa part, il est plutôt généreux pour ça, et il sait ce que je veux quand je le veux sans que je n'ai à lui demander. Enfin la plupart du temps, mais si la communication n'a pas toujours été le point fort de notre couple, pour ce dont nous parlons actuellement, ça n'a jamais été un vrai problème. « Fais attention que je te le demande pas là maintenant, on sait que ta cuisine est plutôt adaptée pour ça. » Je lève un sourcil en souriant et en regardant sa cuisine, celle que l'on a pu tester déjà et qui me rappelle des souvenirs qui me donne un peu chaud. Mais je sais que Nathan n'est pas loin, et j'ai Mael dans les bras quand même donc je me calme un peu et je ferme les yeux deux secondes et je me concentre sur Nathan, et sur l'envie que j'avais de lui offrir son cadeau pour voir sa réaction et sans réfléchir je demande à Caleb d'aller chercher les places pour Nathan. Il regarde autour de nous, et j'ai l'impression qu'il est surprit mais il finit par me répondre. « Si tu veux, oui. » Il sort de la cuisine et je mets un peu de temps à comprendre sa réaction. Ses sourcils froncés, son temps d'hésitation, j'étais dans mon truc, dans mon idée d'offrir le cadeau à Nathan et je n'ai pas réfléchis. Je n'ai pas vu qu'il s'était approché de nous, qu'il avait les yeux rivés sur Mael. Encore une bourde de ma part alors que j'essaye de faire attention à ce genre de chose depuis qu'il m'a avoué se sentir mit à l'écart et exclu de la vie de notre fils. Il revient avec le premier cadeau de Nathan et il se concentre directement sur son plat tout en me questionnant sur Nathan. « Ça s’est bien passé avec Nathan tout à l’heure ? » Je le vois commencer à se remettre à cuisiner, je m'approche de lui pour prendre le couteau de ses mains et lui poser Mael dans les bras. « Tiens prends Mael, tu as déjà tout fait, éplucher et couper je peux m'en occuper. » Beaucoup moins vite que lui, de façon beaucoup moins professionnelle et avec une découpe qui ne sera tout sauf régulière mais je peux le faire. « Avec Nathan oui ça s'est bien passé, il m'a questionné un peu sur Londres et sur mes parents, et il m'a parlé un peu d'un souvenir de Noël. » Et aborder tout ça est bien la preuve qu'il s'est montré ouvert avec moi, ce qui est rare, et qui prouve que ça s'est bien passé. « Il aimerait pouvoir écrire à son ancienne famille d'accueil pour leur dire qu'il a une famille désormais, je vais essayer de voir si c'est possible. » Je partage les mots de Nathan avec Caleb parce que je les trouve sincèrement touchants et je sais que pour Caleb savoir que Nathan se sent comme chez lui, se sent en famille c'est très important, et c'est grâce à lui tout ça. Je délaisse les légumes pour me tourner vers Caleb. « Merci de l'avoir sauvé et de nous avoir donné cette seconde chance. Grâce à toi il est avec nous et il est heureux, j'admire l'homme que tu es et je t'aime tellement pour ça. » Nathan l'a remercié, mais je ne l'avais pas encore fais, je ne l'avais pas remercié pour tout ce qu'il a fait cette année pour notre famille, pour notre fils, pour nous et ce soir je le fais avec émotion et cette fois sans essayer de cacher que je suis reconnaissante pour tout ça, et que je l'aime tellement et sans ajouter une pointe d'humour. « Papa j'ai un cadeau pour toi. » Nathan est dans le salon souriant, pressé mais aussi sans doute un peu stressé de donner son cadeau à son père. Le premier cadeau qu'il a choisit lui même pour Caleb, le premier cadeau d'un fils à son père. Un cadeau qu'il serre contre lui comme s'il tenait la chose la plus précieuse et c'est une image assez touchante. « J'espère que ça va t'plaire. Alex m'a aidé à choisir mais si t'aimes pas tu peux échanger. » Je suis certaine que ça va plaire à Caleb, ou au moins le toucher et c'est le premier cadeau de Nathan alors même si c'était un collier de pâtes, il aurait aimé ou au moins été touché par le geste, alors je ne me fais aucun soucis. « On a un cadeau pour toi aussi Nathan, bouge pas on arrive. » Hors de question de faire ça dans la cuisine, je me lave les mains rapidement et c'est en prenant ce petit cadeau que je me dirige vers le canapé. J'ai si hâte de découvrir la réaction de Nathan que moi aussi je ressens une part d'impatience. « Toi d'abord. » Que Nathan dit à Caleb en lui tendant un paquet qu'il a tenu à emballer lui même, ça se voit mais c'est aussi la preuve qu'il s'est investi à fond pour ce cadeau. Mon regard passe de Caleb à Nathan, et je suis heureuse de pouvoir assister à ce moment, c'est peut-être un moment lambda pour beaucoup de gens mais très loin de l'être pour nous et ce premier Noël restera gravé dans ma mémoire et j'en profite même pour faire plusieurs photos pour vraiment garder ces moments à tout jamais.
Le coucher des filles n’a pas été simple. Lena n’était pas d’humeur à dormir et c’est comme bien souvent elle qui m’a demandé le plus de temps et d’attention et heureusement que Lucy, elle, était déjà à moitié endormie car elle n’apprécie pas toujours de me voir porter toute mon attention sur quelqu’un d’autre qu’elle. « Nathan a l'air bien oui, ça fait plaisir de le voir comme ça et j'ai envie de croire que c'est la preuve qu'il se sent bien chez nous. » Je pense que c’est le cas, oui, ou du moins ça m’en a tout l’air. Nathan semble avoir pris ses marques ici, dans notre nouvelle maison à Bayside et il a enfin trouvé sa place dans notre maison. Tous les jours il apprend à être un grand-frère exemplaire pour ses sœurs et je dois dire qu’il s’en sort à merveille. Il prend soin d’elles avec une telle bienveillance et commence même à s’intéresser à Mael et vouloir nous aider avec lui, et je trouve tout ça vraiment touchant. « Tu as réussi à endormir la petite tornade ? J'espère qu'elles vont dormir demain matin mais j'ai quand même hâte de voir leurs réactions devant tout les cadeaux. » Une légère grimace prend place sur mon visage lorsqu’elle évoque l’espoir que nos filles dorment demain matin, ça me semble assez peu probable tant elles ont toutes les deux hâte d’ouvrir leurs cadeaux. « Elle était bien déterminée à ne pas dormir mais j’ai fini par gagner la bataille. » Alex connait Lena tout aussi bien que moi et elle sait également que notre fille semble avoir déjà son propre caractère et que quand elle est décidée à quelque chose il est difficile de la faire changer d’avis. Elle est têtue, du haut de ses deux ans et ce n’est pas de moi qu’elle tient ce trait de caractère aussi fort. J’aimerai savoir comment était Alex à cet âge-là mais nous n’avons malheureusement aucun moyen de le savoir. « Je sais que tu aimes beaucoup, c'est parce que je suis la meilleure pour ça. » Bien sûr que la conversation finie par se tourner vers le sexe, c’est toujours comme ça entre nous et c’est quelque chose qui m’amuse presque autant que ça me plaît. J’aime cette partie de notre relation et je sais qu’elle aussi. « Qui a dit que tu étais la meilleure pour ça ? » que je lui demande en arquant un sourcil alors que mon sourire prouve que je cherche à la provoquer un peu. « Il va falloir que tu me le prouves. » Voilà, c’est clairement ce que je recherchais depuis le début et j’ai maintenant encore plus hâte que nous nous retrouvions tous les deux dans notre chambre. « Fais attention que je te le demande pas là maintenant, on sait que ta cuisine est plutôt adaptée pour ça. » Je souris à cette phrase me remémorant ce moment que nous avions passés dans cette cuisine avant même le début officiel du déménagement. Alex a raison sur ce point, on a pu confirmer que la cuisine était adaptée pour ce genre de moment intime mais je ne suis pas sûr que maintenant soit le moment idéal pour ça. Nathan pas très loin, Mael dans ses bras et si j’aurais voulu prendre mon fils contre moi pour pouvoir enfin passer du temps avec lui je comprends que ça ne fait pas parti des plans de ma femme qui m’envoie chercher le cadeau de Noël de Nathan alors qu’il n’est même pas avec nous. C’est une idée étrange mais de la part d’Alex plus rien ne m’étonne alors c’est sans même chercher à comprendre que je m’exécute pour aller chercher le cadeau de notre fils et une fois de retour avec elle dans la cuisine, je le pose sur le plan de travail et après m’être lavé les mains je commence à couper les légumes qui accompagneront le plat principal. « Tiens prends Mael, tu as déjà tout fait, éplucher et couper je peux m'en occuper. » Ce qui me fait froncer les sourcils parce qu’on ne peut pas dire que ce soit quelque chose qu’elle propose souvent. Mais je profite de pouvoir tenir Mael contre moi et c’est tout en le regardant que j’écoute ma femme me raconter son moment passé avec Nathan. « Avec Nathan oui ça s'est bien passé, il m'a questionné un peu sur Londres et sur mes parents, et il m'a parlé un peu d'un souvenir de Noël. » Mael attrape mon pouce pour le serrer dans ses petites mains et je le laisse faire et le regarde faire en souriant. « Tu lui as dit quoi ? » Sans réellement relever la tête, bien trop occupé à porter mon attention sur mon fils dans mes bras je lui demande tout de même ce que Nathan sait de ses grands-parents pour ne pas potentiellement lui en dire trop s’il vient à me questionner un jour. « Il aimerait pouvoir écrire à son ancienne famille d'accueil pour leur dire qu'il a une famille désormais, je vais essayer de voir si c'est possible. » J’hoche doucement la tête. « Merci de l'avoir sauvé et de nous avoir donné cette seconde chance. Grâce à toi il est avec nous et il est heureux, j'admire l'homme que tu es et je t'aime tellement pour ça. » Cette fois je relève le regard vers elle pour lui sourire avec tendresse. Je suis heureux d’avoir pu participer au changement de vie de Nathan et alors que je m’apprêtais à lui répondre quelque chose du genre mon regard est happé par la façon avec laquelle elle coupe les légumes. « Bébé tu vas te faire mal, tiens pas le couteau comme ça tu me fais peur. » que je lui dis en regardant ses mains. « Mais je t’aime aussi. » Je lâche un petit rire en me penchant vers elle pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres. « Papa j'ai un cadeau pour toi.» À chaque fois qu’il veut s’adresser à moi, Nathan m’appelle papa dorénavant mais ce qui me surprend le plus n’est pas ce nom par lequel il m’appelle mais ce qui suit. « J'espère que ça va t'plaire. Alex m'a aidé à choisir mais si t'aimes pas tu peux échanger. » Je fronce légèrement les sourcils mon regard passant de Nathan à Alex, réellement surpris mais aussi touché par cette attention de sa part qui est réellement inattendue. Alex lui parle de son cadeau mais Nathan insiste pour que je ne l’ouvre en premier. Je finis tout de même par sourire et avant d’attraper le paquet tendu par mon fils je m’assieds toujours avec Mael contre moi. Ouvrir un cadeau d’une seule main n’est pas simple je vous assure mais quand je vois le tablier de cuisine je souris de nouveau et avant que je n’ai le temps de dire quoique ce soit Nathan me devance. « J’ai celui qui est assorti au tien ! » Qu’il me dit en me montrant fièrement le sien, mon sourire s’agrandit. « J'espère vraiment que ça va te plaire sinon on pourra aller l’échanger, enfin comme tu veux en fait, c’est comme tu préfères je – » Il est nerveux, il parle beaucoup raison pour laquelle je me permets de l’interrompre avant qu’il ne continue son blabla nerveux. « C’est parfait Nathan. J’aime beaucoup. J’ai hâte qu’on cuisine tous les deux avec nos nouveaux tabliers, tu as eu une super idée tu sais. Merci beaucoup. » Je suis touché et ému par cette attention, le cadeau est simple mais réellement parfait. « C’est vrai ça te plaît ? » J’acquiesce d’un signe de tête. « Alex m’a aidé à choisir. » Et elle me connait, Alex. Je la remercie d’un simple regard, elle comprendra je n’en doute pas. « On peut peut-être te donner ton cadeau aussi. Tu en dis quoi bébé ? » que je demande cette fois à ma femme, je sais qu’elle n’attend que ça et je la laisse transmettre cette enveloppe à Nathan.
« Qui a dit que tu étais la meilleure pour ça ? » Il me test, me provoque je le sais et je l'imite. Je le regarde tout en fronçant les sourcils. Personne n'a dit que j'étais la meilleure c'est vrai, enfin si moi mais ce n'est pas quelque chose que je pense même si je ne doute pas non plus de mes compétences dans ce domaine. Je ne suis pas la meilleure, mais il va pourtant falloir qu'il le dise parce que je compte bien l'entendre de sa bouche. « Toi ! Enfin tu as intérêt de le dire chéri parce que sinon va falloir que tu te débrouilles tout seul et si je ne suis pas la meilleure, je sais au moins que je suis plus douée que ta main pour te donner du plaisir. » Et si dans beaucoup de domaine je peux me sentir parfois pas assez bien, pas à la hauteur, pas la personne parfaite loin de là, sur ce sujet je n'ai que très peu de doute, et c'est sans doute pour ça que je peux en rire avec lui sans me sentir mise en compétition avec d'autres qui seraient meilleure que moi, et pour preuve, ce n'est qu'à sa main que je me compare et sur ce point je sais sans l'ombre d'un doute que je suis celle qu'il préfère. « Il va falloir que tu me le prouves. » Le voilà donc son but, me taquiner pour que je veuille lui prouver que je suis la meilleure. « C'est un défi que tu me lances là Anderson ? » Il se débrouille bien, parce que j'ai désormais envie de lui prouver, de lui rappeler que dans ce domaine de notre vie, je gère ou en tout cas je suis généreuse pour qu'il puisse vivre à fond ce moment. « Mais, comptes sur moi pour ça, je vais te faire passer ta meilleure nuit de Noël, tu seras obligé d'avouer que je suis la meilleure du monde au lit. » Encore une fois ce n'est pas vrai, mais lui il a intérêt de le penser en tout cas parce qu'il est marié avec moi et qu'il devra se contenter de moi pour le reste de sa vie alors autant qu'il croit qu'il a la meilleure dans son lit. Dans son lit ou dans la cuisine, ou ailleurs, finalement le lieu importe peu. Tout ce qui compte c'est comment nous nous occupons tout les deux et sur ce point, il n'y a pas de doute, on s’entend bien, on se comprends bien et c'est aussi, sans doute, pour ça que je suis aussi sereine sur mes qualités.
« Tu lui as dit quoi ? » C'est tout en coupant les légumes que je lui réponds. « Juste qu'ils étaient à Londres et que je ne leur parlais plus depuis longtemps. Je ne lui ai pas dis pour ma mère. » De toute façon je n'en parle que très peu alors ça ne devrait pas étonné Caleb de découvrir que je n'ai pas parlé du suicide de ma mère à Nathan. Ce n'est clairement une discussion que j'ai envie d'avoir avec lui, et encore moins aujourd'hui alors que l'ambiance est joyeuse. Il est trop petit pour ce genre de conversation, il a déjà eu à grandir plus vite, je n'ai pas envie de discuter du suicide, et de pourquoi des gens viennent à mettre fin à leur vie. C'est beaucoup trop compliqué, ça l'est pour moi alors je ne veux pas qu'il soit perturbé par ce genre de chose, pas à onze ans. J'essaye de penser à autre chose, je remercie Caleb pour tout ce qu'il a fait, pour Nathan, mais pour nous aussi. Sans lui, je ne sais pas ce que serait devenu ma vie, ni celle de Nathan mais je sais que je n'aurais jamais eu l'occasion d'apprendre à le connaître. Je lui dois tellement à Caleb, et si j'essaye de me concentrer sur ça, malgré tout, mon esprit s'évade un peu, pense à cet événement dans ma vie qui a changé beaucoup de chose, au suicide de ma mère, et je penses à eux, à mes parents, à la colère que je ressens, à la peine que j'ai aussi, mais s'ils ne m'ont pas appris à devenir une bonne mère, ils m'ont au moins montré ce qu'il ne fallait pas faire. « Bébé tu vas te faire mal, tiens pas le couteau comme ça tu me fais peur. » Je laisse mes pensées dans ma tête et je réalise qu'il a vraiment pas tord, je suis déjà pas douée avec un couteau mais alors là c'est même dangereux. Je ris un peu et c'est en me concentrant sur mon geste que je reprends en essayant de repenser à ses nombreux conseils même si j'ai du mal à m'y tenir. « Mais je t’aime aussi. » J'essaye de me concentrer mais c'est dur alors que les lèvres de Caleb se posent brièvement sur les miennes, et c'est une chose bien plus agréable sur laquelle se concentrer que la découpe des légumes. « Je t'aime. » Je pose le couteau et je me penche vers lui pour un baiser un peu plus long et je me penche ensuite vers notre fils pour déposer un baiser sur son front. « Toi aussi je t'aime petit cœur. » Que je murmure à Mael en le regardant avec une tendresse qui est uniquement destiné à nos enfants. La voix de Nathan me fait sursauter mais je regarde Caleb en souriant, curieuse de découvrir sa réaction, et ravie de voir que la relation avec son fils se passe si bien. Je sais qu'il est surprit, Nathan m'avait demandé de ne rien dire à Caleb alors j'ai tenu ma langue et il découvre que son fils à tenu à lui offrir un cadeau ce soir pour le premier Noël avec nous. Et si Lena était visiblement impatiente à l'idée d'ouvrir les cadeaux, Nathan insiste pour que Caleb ouvre le sien en premier et son regard en dit long sur l'importance que ça représente pour lui. Je souris en les voyant, Caleb avec Mael dans les bras ouvrir son cadeau sous le regard de Nathan, impatient, ému, stressé aussi un peu. Mais ils ont l'air heureux et c'est tout ce qui compte à mes yeux. Leur bonheur. Je n'ai jamais su comment être heureuse, je n'ai jamais su vraiment ce que je valais ou ce que je devais faire de ma vie, perdue trop longtemps. Mais, aujourd'hui je sais pourquoi je fais ce que je fais. Je sais que mon bonheur passe par leur bonheur, et tant qu'ils seront heureux, je le serais aussi. Nathan est fier d'annoncer qu'il a lui aussi son tablier, assorti à celui qu'il a choisi pour son père. Deux tabliers pour qu'ils cuisinent entre père et fils, pour que Caleb puisse partager sa passion avec Nathan, et c'est une belle preuve que Nathan veut être proche de Caleb et je sais que ce geste compte pour Caleb. Je le connais et je vois à son sourire qu'il est sincèrement touché par ce cadeau. Nathan est nerveux, Nathan se met à parler ne laissant même pas à Caleb la possibilité de réagir, et je souris parce que je me reconnais un peu dans cette manière de faire. « C’est parfait Nathan. J’aime beaucoup. J’ai hâte qu’on cuisine tous les deux avec nos nouveaux tabliers, tu as eu une super idée tu sais. Merci beaucoup. » Caleb le rassure, Caleb le remercie, et je sais que tout est sincère de sa part et qu'il est touché par ce cadeau. Nathan demande une confirmation encore, on sent que ça lui tient vraiment à cœur mais Caleb le rassure à nouveau. « Alex m’a aidé à choisir. » J'échange un regard avec Caleb, je sais qu'il me remercie, mais ce n'est rien et ça m'a permis de passer un peu de temps avec Nathan même si ce moment n'a pas été très riche en discussion, il a au moins eu le mérite de s'adresser à moi pour obtenir l'aide dont il avait besoin. « On peut peut-être te donner ton cadeau aussi. Tu en dis quoi bébé ? » Je souris et cette fois Nathan, sans doute soulagé par la réussite de son cadeau, semble bien plus enthousiaste à présent. Ce n'est pas un gros cadeau à ouvrir, pas un cadeau très impressionnant mais ce que contient cette enveloppe devrait suffire à faire son effet je l'espère en tout cas. « Joyeux Noël Nathan, tu auras d'autres cadeaux demain en même temps que les filles mais on voulait t'offrir celui là ce soir. » Je lui tends l'enveloppe en souriant et je suis émue de voir son sourire à ce moment. Je ne le quitte pas des yeux alors qu'il ouvre l'enveloppe et qu'il découvre les places pour l'un des parcs préférés des enfants. Mickey et ses amis sont partout sur les places et ça ne laisse aucun doute sur la destination et je vois bien qu'il ne doute pas même s'il a un temps à fixer les places en silence, ce qui me fait un peu stresser. « On va vraiment aller à DISNEY, genre prendre l'avion, voyager, et aller à Disney ? » Je sens qu'il retient son enthousiasme, qu'il se retient de sauter partout, il semble juste avoir besoin d'une confirmation pour que son enthousiasme ne finisse par s'exprimer. « Oui oui tout ça. Toi, papa et moi, tous les trois pour quelques jours au Japon et à Disney, ça te plaît ? » Son sourire, ses yeux, son visage tout laisse penser que ça lui plaît énormément et je crois n'avoir jamais vu son visage aussi rayonnant qu'à cet instant et c'est à ce moment que son émotion s'exprime. Il aime son cadeau, il le dit, il le monte et lui qui est dans la retenue souvent, qui ne montre pas trop ses émotions, il est touchant à cet instant et je me sens émue de le voir aussi heureux. C'est aussi pour ça que depuis que je suis maman j'ai appris à aimer Noël, pour ce genre de moment, pour la joie de faire plaisir, pour voir leur bonheur au moment d'ouvrir les cadeaux. « Merci c'est le meilleur cadeau de toute ma vie, j'adore mon cadeau, j'ai trop de chance. » Je souris devant cette remarque d'enfant, et ça me rappelle que même si parfois il fait si grand dans ses remarques, il reste un enfant et j'ai hâte de vivre ce moment avec Caleb et lui. Il n'a pas toujours eu de la chance dans sa vie mais à partir d'aujourd'hui, nous allons tout faire pour lui apporter le bonheur qu'il mérite. Je regarde Caleb et je lui souris, c'est le genre de moment qui vont nous permettre d'être vraiment une famille, qui vont nous aider et ce soir le voir aussi heureux m'allège un peu l'esprit et la culpabilité que je ressens souvent en sa présence. Ce soir il est heureux et c'est tout ce qui compte. Nous sommes heureux, tous ensemble et je me sens légère et apaisée en leur présence. Mes yeux se posent sur Caleb et mon sourire, mon regard lui montre tout le bonheur et l'amour que je ressens à cet instant, pour lui, pour nos enfants, pour notre vie. Nathan est tout excité, il me demande mon téléphone et il s'installe à côté de moi pour regarder le parc, les attractions, et voilà qu'il se met à parler de ce voyage, de l'avion, de tout ce qu'il veut faire à Disney. Je lui souris, je lui réponds, je regarde les vidéos qu'il me montre et entre deux vidéos je regarde Caleb en souriant, ce soir est vraiment différent et c'est important pour moi de partager ça avec notre fils, il le sait et je veux qu'il voit à quel point grâce à lui, je suis heureuse désormais.