janvier 23. La gorge nouée, il attend face à la demeure de Channing, la climatisation de sa voiture réglée au maximum - lui-même ne sait pas comment ni pourquoi il a conduit mais les faits sont là - pour faire face à l’été australien autant que pour avoir un bruit de fond. Il ne s’imaginait pas appeler un taxi dans cet état et il s’imaginait encore moins demander à un ami de le déposer. Ses mains tremblent sur le volant, quand il n’est pas en train de frapper ce dernier de sa paume, toujours aussi peu capable de contrôler sa colère. Le sentiment d’injustice est plus féroce que jamais, maintenant. Joanne n’est plus de ce monde, Hassan vient de le lui annoncer, et Rhett n’a aucune idée de comment réagir. Il savait que ce moment finirait par arriver, il se prépare depuis des mois, et pour autant il n’est pas prêt, justement. Il sait ce que c’est que de perdre un proche, mais ce n’est pas un manque auquel on peut se préparer, ni même qui peut être comblé rapidement. Il a l’impression d’avoir perdu une part de lui, deux décennies d’amitié et autant de souvenirs liés à la jeune femme, à la mère formidable qu’elle était et qu’elle aurait dû rester.
Il ferme finalement les poings jusqu’à ce que ses ongles impriment sa paume, marque qu’il observe un instant sans porter de jugement, récemment plus habitué que jamais à observer de nouvelles marques contre sa chair abîmée. Il se bat avec le premier venu, il cherche le second pour qu’il lui en mette une et ait une raison de surenchérir, il passe sa colère contre les murs qui n’ont rien demandé. Tout est devenu une bonne excuse dans un monde qui n’en compte pourtant aucune. Ce matin, il a pris un autre cachet d’Albane. Parce qu’il en avait besoin, parce qu’il venait d’apprendre la mort d’une de ses amies les plus proches, parce qu’il jure que ses jambes ont recommencé à le faire souffrir. Parce qu’il emmerde le monde, Rhett, tout simplement.
Face à la porte de son ami, il a le regard fuyant et l’attention volatile. Il n’a d’yeux que pour une fissure minuscule dans le mur, au point où il ne voit pas pendant de longues secondes que la porte s’ouvre face à la silhouette de Channing. Ses grands yeux clairs ne voient que la minuscule imperfection devant laquelle il est déjà passé à des dizaines de reprises sans la noter, alors qu’il a besoin d’un temps considérable pour enfin les relever sur le profil de l’homme d'affaires. Dans le même élan, il prend finalement une grande inspiration, son corps tout entier semblant figé, collé sur place. Tout en enfermant sa joue entre ses molaires, il finit par avancer brusquement en direction de Channing, uniquement pour le prendre dans les bras et le serrer contre lui sans la moindre retenue. Son cœur bat la chamade contre le sien, tous les agents font leur effet sans que ce ne soit pour le meilleur et il enfouit son visage contre son épaule, leur maigre différence de taille jouant à l’avantage du Walker. “Je savais pas qui aller voir. Je suis désolé.” Sa liste d’amis est plus petite que jamais et il ne veut pas les ennuyer davantage, ni eux, ni Evelyn, ni son frère. Il a besoin d’aide, il le sait, mais il est incapable de la demander.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Le soleil lui chauffe le dos, ses doigts naviguent sur les dossiers étalés face à lui, et Channing oublie les informations qu'il feuillette à mesure qu'il en prend connaissance. Il a choisi de travailler depuis son domicile aujourd'hui, sa jambe trop douloureuse et sa terrasse l'inspirant davantage que son bureau à Spring Hill, mais rien n'y fait. Ses pensées vagabondent, ses dents pincent distraitement sa lèvre inférieure, et il accepte finalement de poser son stylo et d'enfoncer son dos dans le moelleux du canapé d'extérieur. Son accident s'est produit il y a environ six mois et pourtant, le brun a parfois l'impression de sentir avec la même intensité qu'au premier jour les douleurs qui l'ont secoué ce fameux soir. Souvent, l'odeur de la pluie entrant en contact avec le goudron chaud s'immisce dans ses sens, la sensation d'un liquide chaud et compact qui dégringole le long de sa colonne le fait frisonner, et l'héritier doit marquer une pause le temps de réorganiser ses pensées. Il essaie, tente vraiment de rayer cet épisode de sa mémoire, mais ses souvenirs s'entretiennent d'eux-mêmes et ne perdent jamais une occasion de l'assaillir en pleine journée lorsqu'il s'y attend le moins. et aujourd'hui est l'une d'elles, une où la concentration est trop délicate à obtenir puis conserver, une où il fonderait probablement en larmes s'il n'était pas à moitié dopé aux anti-douleurs dont il abuse désormais quotidiennement.
Sa main s'attarde sur son visage, remontant dans ses cheveux devenus trop longs - pas qu'il irait jusqu'à se raser le crâne bien que l'option soit visiblement considérée par certains, et il daigne finalement se lever. Il a besoin d'avaler un verre d'eau, et songe à aller prendre une douche désabusement longue dans l'espoir d'y laisser ses tracas en en sortant. Lentement, ses pas le portent à l'intérieur et il prend la direction de sa cuisine, uniquement pour laisser son regard s'attarder sur une ombre derrière sa porte d'entrée. Le flou du verre laisse deviner une silhouette d'homme sur son seuil, et ses sourcils se froncent progressivement - il aurait entendu frapper si cela avait été le cas. Un dernier regard en direction de sa cuisine, et Channing prend à pas prudents la direction de l'entrée. Il n'attend personne, et tout est particulièrement silencieux de l'autre côté de la paroi, faisant naître un doute une seconde durant quant à ouvrir cette porte - qui est-ce ? Finalement, sa main clenche dans un souffle résigné la poignée, et ses épaules s'affaissent naturellement à la vue de Rhett. « oh, c'est toi. » souffle-t-il à voix basse sans croiser pour autant le regard de l'ancien rugbyman, ce dernier focalisé sur un point invisible sur son mur. et si le Walker suit un instant son attention, il a vite de se reporter sur les traits soucieux de son ami de longue date. Il a été informé par la presse de sa pseudo démission chez ABC, celle précédée par des tests de drogue revenus positifs, et n'est pas dupe au point de croire ce que les articles sous-entendent. Il a songé à passer le voir, mais n'avait pas été sûr de trouver les mots justes - mais maintenant qu'il lui faisait face, Channing était certain de les trouver. et, sans avoir le temps de l'inviter à entrer ou faire le moindre geste, sa transe semble l'abandonner et le brun se reporte sur lui avant de s'avancer pour l'entourer de ses bras. Ils se sont déjà étreints, mais le cadet des Walker n'avait pas souvenir de l'avoir senti un jour le serrer si fort - et cela ne le réjouissait pas. Ses bras l'enveloppent à leur tour et se resserrent autour de lui, et le silence s'impose confortablement tandis que sa tête vient appuyer le contact en s'inclinant près de la sienne. “Je savais pas qui aller voir. Je suis désolé.” Il le garde contre lui, ses lèvres se pliant en une moue, et l'une de ses mains remonte le long de son épaule pour se nicher dans sa nuque, encourageant les deux hommes à se reculer juste assez pour pouvoir se regarder. Ses sourcils s'affaissent légèrement et ses yeux noisette parcourent les siens azur, compatissants sans l'encourager à s’apitoyer. « C'est moi qui suis désolé. » souffle-t-il à voix basse, poursuivant l'instant suivant. « Tu as bien fais de venir. Entre. » ajoute-t-il en laissant faire rebrousser chemin à sa main avant qu'elle ne glisse le long de son corps, se décalant pour le laisser entrer.
Ils s'avancent dans la pièce à vivre et le brun se charge de leur servir deux verres d'eau - faute qu'ils soient officiellement autorisés à boire quoique ce soit d'autre, revenant à sa hauteur en lui tendant la boisson. « Tiens, avale ça. Tu es à moitié fiévreux. » précise-t-il sans jugement, mais inquiet pour lui - à juste titre. Peu importe comment le Hartfield en est arrivée là, comment ces tests ont bien pu être réalisés - même s'il a une petite idée, sa cicatrice récente à l'arcade la confirmant, Channing voulait l'aider. Il tenait à lui et Rhett n'allait pas bien, pas bien du tout. « Je ne sais pas trop comment tu as pu conduire jusque ici, mais je suis content que tu l'aies fait. » Il les incite à aller s'asseoir au salon, refermant la baie vitrée en abandonnant sa paperasse à l'extérieur, augmentant la climatisation d'un cran pour aider le brun à s'apaiser. Venant s'asseoir à ses côtés, Channing inspire posément en le regardant. « Je ne vais pas t'obliger à parler, mais tu sais que je suis là. » précise-t-il prudemment en le regardant.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
L’étreinte est forte, nécessaire. Elle est rare, elle n’a sûrement jamais existé auparavant et elle n’existera sûrement jamais à nouveau non plus, et pourtant Rhett n’y pense pas. Pour l’heure, il s’accroche à Channing comme à une bouée de sauvetage, ses doigts s’enfonçant contre son dos d’où il sent les côtes. Il aurait pu aller voir beaucoup de personnes qui lui veulent du bien, il aurait pu trouver du réconfort auprès de ceux qui ont toujours été là pour lui au fil des décennies écoulées. D’autres noms auraient semblé plus naturels, mais c’est celui de Channing qui s’est imposé et a gagné cette compétition qui n’en était pas une. C’est Channing qui a gagné le droit de recueillir l’étreinte de Rhett, sans que justement ce ne soit un quelconque cadeau. « C'est moi qui suis désolé. » Il n’a pas à l’être ; il n’y est pour rien. Une part de l’ancien sportif voudrait lui dire qu’il n’a pas besoin d’être materné et qu’il peut garder pour lui l’idée de poser une main contre sa nuque. Cette part est trop infime pour qu’elle puisse gagner le droit de formuler des mots ou un geste de recul. Au fond, il sait qu’il en a besoin. Il renifle, replace son front contre la clavicule de son ami, ferme les yeux un instant. Dans quelques secondes, ils retourneront à la vie réelle, et Rhett, lui, devra sans nul doute des explications. « Tu as bien fais de venir. Entre. » Il acquiesce et se redresse aussitôt, dans un geste quelque peu brusque. Déjà, Rhett ressent le besoin de faire comme si rien ne s’était passé ; comme si tout allait parfaitement bien, aussi. Il retrouve ses vieux travers aussi rapidement qu’il en a réchappé, comme à son habitude.
Les mains dans ses poches et le dos artificiellement droit, Rhett mime de découvrir l’endroit, son regard rivé sur les différents coins de la pièce et autres décorations. « Tiens, avale ça. Tu es à moitié fiévreux. » Craignant déjà qu’il ne lui présente un cachet, Rhett esquisse un soupir de soulagement lorsqu’il se rend compte qu’il ne s’agit que d’un verre d’eau, qu’il accepte sans rechigner. “Tu te reconvertis en médecin ? Ça va faciliter les derniers fantasmes de certains, ça.” Il l’a remercié d’un hochement de tête et recommence déjà à jouer au Rhett, c’est-à-dire à trouver de quoi rire là où cela ne devrait pas exister, n’hésitant pas à utiliser les nombreux fans du PDG le plus sexy de Brisbane à sa cause. S’il était médecin, il ferait concurrence directe à Ruben, et rien que pour ça Rhett tuerait pour voir son petit-frère face à un quelconque adversaire en la matière. « Je ne sais pas trop comment tu as pu conduire jusque ici, mais je suis content que tu l'aies fait. » - “Ouais, j’sais pas trop non plus.” Sûrement à grands coups d’excès de vitesse et autres infractions qui donneraient des sueurs froides à ses proches. Il avait besoin de faire quelque chose et de le faire vite, il n’a jamais été question de faire quoique ce soit de censé ou de raisonnable, cependant. Preuve en est.
Assis sur le canapé, aussi sagement qu’un gendre prêt à rencontrer sa belle-famille, il observe Channing chambouler son emploi du temps pour lui sans pour autant le commenter outre mesure. Il ne sait pas ce dont il a besoin, mais il sait qu’il a besoin de quelque chose. D’une présence, d’attention, de peu importe quoi. « Je ne vais pas t'obliger à parler, mais tu sais que je suis là. » - “T’as l’impression de faire des efforts, depuis que tu as commencé la rééducation ?” Il n’est pas doué pour parler de lui, tout le monde le sait, Rhett le premier. Il veut y mettre du sien, il veut faire des efforts, mais cela doit passer par des biais détournés, parce qu’il ne sait pas faire autrement et qu’il se retrouve obligé d’apprendre sur le tas, maintenant. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse que Channing puisse lui offrir ; il jure qu’il veut simplement une réponse, peu importe laquelle. “J’ai l’impression que c’est un pas en avant et deux en arrière.” Evelyn l’avait apaisé, Evelyn avait trouvé les bons mots. Et puis Joanne est morte. Contre ça, personne ne peut rien y faire, et personne ne saura non plus trouver quoi lui dire. Elle laisse des enfants derrière elle et même pour eux, il voudrait trouver quelque chose à faire pour les aider. Même pour eux, il ne trouve pas, alors qu’il leur devrait bien ça. “J’ai déjà vécu des merdes, je suis pas un gamin, mais je crois que rien n’aurait pu me préparer à ce qu’elles arrivent toutes en même temps. Et à ce niveau-là.” Jamais il n’aurait cru tomber pour un test de drogue positif, justement parce que jamais il n’aurait eu l’audace de se considérer comme un addict d’une sorte ou d’une autre. Parfois, il se dit qu’il aurait dû rester à Londres, peu importe ce qu’il s’est passé dans sa vie.
Channing Walker
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ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
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Il faut dire que des cadeaux, ils s'en font rarement ces deux là. Ils n'ont jamais partagé une relation trop facile, encore moins une amitié à l'eau de rose ou un quelconque lien assez évident pour être considéré comme simple. La faute à leurs tempéraments, à leur tolérance quasi inexistante pour les sorties de route et d'autres détails puérils qui ont malgré eux forgé la relation forte qu'ils entretiennent. Channing, il doit avouer aimer Rhett probablement autant qu'il le déteste - selon les jours. et pourtant, en le voyant sur le pas de sa porte après avoir été mis au courant des événements récents, il ne marque pas la moindre hésitation en lui rendant son étreinte puis en l'intensifiant. Aujourd'hui, il l'aime davantage qu'il l'énerve. Peu après, les deux hommes se reculent assez pour réinstaurer une distance et déjà l'ancien sportif renifle en fuyant son regard, prêt à prétendre aller d'ici quelques secondes. Il le connait par coeur, sûrement parce qu'ils se ressemblent plus qu'ils ne voudront jamais l'admettre. L'héritier referme la porte sur son passage et lui accorde ce moment en seul à seul avec lui même, ne revenant à sa hauteur que pour lui tendre un verre d'eau. “Tu te reconvertis en médecin ? Ça va faciliter les derniers fantasmes de certains, ça.” Ses yeux trouvent les siens et un souffle amusé monte dans sa gorge, ne gagnant pas l'air libre pour autant même si son sourire fait s'étirer sa commissure. « Les leurs ou les tiens ? » Il ne veut pas le braquer, pas le faire se recentrer immédiatement sur ce qui le met dans cet état. De la même façon qu'il le fait lui-même, Rhett détourne l'attention pour mieux s'y focaliser à nouveau par la suite, et il n'y a aucune urgence à ce que le Hartfield se confie - s'il vient toutefois à vouloir le faire. Quoiqu'il décide, Channing ne lui en tiendra pas rigueur et ce n'est pas une chose qu'il pense avoir besoin de préciser à voix haute. L'avantage à leurs années partagées - en revanche, la précision mérite d'être faite concernant les fantasmes des uns et des autres. “Ouais, j’sais pas trop non plus.” La façon lui importait peu. Rhett l'avait fait et était en un seul morceau - ça, ça l'importait.
Ils s'installent au salon, Channing se charge de réorganiser la pièce à vivre, et s'installe à ses côtés en veillant à ne pas lui infliger de pression. Qu'il parle, l'interroge, se contente de sa présence ou lui suggère un film à lancer sur la télévision, il s'exécuterait sans chercher à négocier ni à obtenir davantage d'informations qu'il n'était prêt à lui en partager. Son rythme était le sien pour ce qui allait suivre. “T’as l’impression de faire des efforts, depuis que tu as commencé la rééducation ?” Son visage se tourne vers le sien, ses yeux trouvant ceux bleus de son invité, et ses sourcils se froncent par habitude. Des efforts, il en fait autant qu'il n'en fait aucun. Il en fait pour ravaler ses larmes lorsque, certains matins, la douleur est insoutenable après un mauvais mouvement. Il en fait pour ne pas insulter son frère lorsque Elijah le traîne de force au centre de rééducation, il en fait pour ne pas aller courir au petit matin lorsque le soleil inonde la plage en contre bas. Mais il n'en fait pas le moindre en continuant ses prises d'anti-douleurs, en retournant traîner sur les parkings sombres de la ville, en cachant à ses proches la vérité derrière son état. Il en fait énormément, puis plus du tout. « Pour supporter ce qui m'arrive, pas pour essayer d'arranger les choses. Est-ce que ça compte ? » Il n'est pas certain mais essaye quand même. “J’ai l’impression que c’est un pas en avant et deux en arrière.” Lui aussi a cette impression. Parfois, il va bien et a l'impression d'être l'homme qu'il a toujours voulu devenir. Puis le lendemain, ses paupières battent sur le plafond de sa chambre alors qu'il vient de sortir de ses songes, et il les referme en espérant les rouvrir dans une autre vie. La gymnastique est éreintante, épuise l'esprit et le corps, est plus difficile à subir certains jours que d'autres. Mais il n'est pas uniquement question de rééducation, pas vrai ? « Evelyn, puis le test positif et Joanne ? » Chaque fait respectivement pour un pas en avant puis deux en arrière. Il avait su pour Evelyn et lui dans la presse tout comme le test revenu positif, puis par Caelan pour l'ex-femme d'Hassan. Il ne connaissait pas la jeune femme, pas personnellement, mais sait qu'il s'agissait du cas du brun. “J’ai déjà vécu des merdes, je suis pas un gamin, mais je crois que rien n’aurait pu me préparer à ce qu’elles arrivent toutes en même temps. Et à ce niveau-là.” Lentement, Channing inspire en enfonçant son dos dans le confort du sofa. Il réfléchit quelques secondes, croisant mollement ses bras en laissant ses yeux s'égarer sur la vue offerte par la baie vitrée à leurs côtés. « Rien ni personne ne peut être préparé à ça, Rhett. » Ce n'est pas de sa faute, pas de la sienne non plus, ni celle de personne. Parfois, même toute la prudence du monde ne suffisait à éviter l'inévitable. La vie merdait, avait un faible pour les événements tragiques, et eux en payaient les conséquences. Mais ils n'étaient pas responsables, davantage des dommages collatéraux. « Tout ce que tu ressens est légitime. Que ce soit de la peine, de la colère ou de l'incompréhension, tu as raison : ce n'est pas juste. » Ses yeux ont retrouvé les siens tandis qu'il esquisse un sourire pour la forme - mais à peine perceptible, témoignant simplement de sa compassion. « et c'est dur d'encaisser, je sais. » Il a bel air à dire ça alors que le panel de tests qu'ils ont effectué à l'ancien sportif reviendrait probablement suspicieux pour lui aussi. « Mais ce n'est pas insurmontable. et tu as des proches sur qui compter lorsque tu as du mal à compter sur toi-même. » Il n'était pas seul, même lorsqu'il en avait l'impression.
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Ils font ce qu’ils peuvent pour éviter à l’ambiance de déjà être morose, mais cela ne fonctionne qu’à moitié seulement. Et puisque le contenu de la suite de la discussion est déjà connu, ils prennent au moins le temps d’en arriver là, tentant d'échapper autant que possible à la réalité des choses. « Pour supporter ce qui m'arrive, pas pour essayer d'arranger les choses. Est-ce que ça compte ? » Il hausse les épaules, incapable de savoir quoi en penser. Ça ne compte pas vraiment. Ça ne devrait pas compter, du moins. Il ne sait même pas où est supposée mener sa question. Tout ce qu’il sait, c’est que Channing est mieux placé que n’importe lequel de ses amis pour comprendre ce qu’il vit, au moins d’une certaine façon. Tout le monde leur dit que le fait qu’ils soient encore en vie après leur accident relève du miracle et, chacun de leur côté, ils doutent que cela soit quelque chose d’aussi positif. « Evelyn, puis le test positif et Joanne ? » Evelyn, le test positif, puis Joanne. La sainte trinité des problèmes qui se sont rapidement ajoutés les uns aux autres en cette fin d’année. Bientôt, Joanne ne sera plus de ce monde, alors que lui vient de fêter son quarantième anniversaire, âge auquel son aîné est mort, il y a trois ans de ça. Être un adulte ne suffit pas pour qu’il arrive à faire son deuil. Il se contente simplement de hocher la tête. Son ami a vu juste, il n’y a rien à rajouter. « Rien ni personne ne peut être préparé à ça, Rhett. » La société aurait pourtant attendu de lui qu’il garde la tête haute et le menton droit, ce qu’il n’a pas su faire.
« [...] et c'est dur d'encaisser, je sais. Mais ce n'est pas insurmontable. Et tu as des proches sur qui compter lorsque tu as du mal à compter sur toi-même. » Il a raison, bien sûr qu’il a raison. Mais il existe un mais, comme toujours. Ses proches ont fait face à des années de silence et un retour subventionné par son accident de voiture et ses mois de rééducation. Ils ont dû le gérer lorsqu’il a fait une overdose il y a deux ans à peine, quelques jours après la mort de son frère, et maintenant ils doivent le gérer alors que son petit empire brûle sous ses yeux. “Je leur en ai déjà assez fait baver depuis mon retour.” Il veut se débrouiller seul et, surtout, il veut croire qu’il en est capable. C’est ce qu’il tente de faire comprendre à Channing, son regard désolé planté dans le sien. “T’as accepté de demander de l’aide, honnêtement ? Après ton accident ?” Ce n’est pas un reproche voilé qu’il tente de lui faire. Il est sérieux, Rhett, lorsqu’il dit lui demander des réponses. Il attend la vérité, pas un mensonge édulcoré adapté au contexte.
Channing Walker
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“Je leur en ai déjà assez fait baver depuis mon retour.” Il ne s'agit pas de ça, et ils le savent tous les deux. Il ne s'agit pas de considérer en avoir assez demandé à ses proches et ne de ne plus se sentir légitime de leur soutien, mais bel et bien du désir de vouloir s'en sortir seul. Ou peut-être est-ce un peu des deux, peut-être, mais Channing pense se reconnaître un tant soit peu chez son ami et être en mesure de compatir à son dilemme. Ils sont l'un comme l'autre bien entourés, et Rhett pourrait s'appuyer sur l'épaule de son frère - peu importe qu'il s'agisse de Elijah ou Ruben, ou sur celle d'Hassan sans l'ombre d'un doute. Mais la culpabilité n'est jamais bien loin, et l'idée de se tirer seul d'un énième problème jugé comme celui de trop est bien plus attrayante que celle de s'effondrer dans les bras d'un tiers. Il comprend ça, l'héritier. « Il n'y a que toi qui pense comme ça. » remarque-t-il d'un ton bas sans chercher à avoir raison ou tord. Il ne veut pas le persuader d'une chose ou d'une autre, simplement lui apporter un oeil neuf sur ce qui le torture plus que de raison au quotidien. Il traverse une période difficile, et est tout autant légitime de vouloir s'isoler que de demander de l'aide à ceux qui comptent pour lui. Personne ne peut lui reprocher de faire un choix ou l'autre, simplement s'assurer que la finalité soit la même : qu'il finisse par aller. “T’as accepté de demander de l’aide, honnêtement ? Après ton accident ?” Ses yeux se plantent dans les siens et le brun est forcé de les soutenir. Il est toujours beaucoup plus facile de gérer les problèmes des autres que les siens, et il sait que Rhett le confronte sur ce sujet pour savoir comment lui se débrouille sous ses airs de seigneur sage ayant réponse à tout. Derrière les apparences, il n'a réponse à rien Channing et ne vaut pas mieux pas pire que son ami. « Honnêtement ? » répète-t-il davantage pour gagner du temps que pour s'assurer de la demande du brun. Il n'est pas venu le voir pour l'entendre lui chanter de belles paroles vides de sens. « Non. » Son regard noisette toujours focalisé dans le sien, il n'éprouve pourtant pas la moindre honte à lui avouer les faits qui sont siens. Non, Channing Walker ne demande pas d'aide. Il est trop stupide et fier pour, préfère se persuader gérer ses problèmes en les traitant de façons approximatives, et se convaincre d'aller mieux sans que cela ne soit le cas. « Je prends trop souvent des anti-douleurs, j'ai repris mes courses stupides et j'ai rompu avec Gabrielle. Je ne demande pas d'aide Rhett, j'ai pas le cran. » Il ne fait pas ces précisions pour susciter la curiosité ou la préoccupation de son ami, douteux qu'il en éprouve quand ce n'est pas le coeur du sujet ni l'objectif derrière ses aveux. Il les fait pour qu'il puisse comprendre que lui a choisi de ne pas demander d'aide, et que cela ne l'aide pas à aller mieux. Qu'il a choisi d'attendre et de se mentir à lui-même en plus qu'au reste du monde, d'attendre sans trop savoir qui ou quoi encore moins combien de temps. « Si tu es prêt à recevoir de l'aide, accepte de la demander et qu'elle te soit offerte. C'est courageux de vouloir aller mieux. » et si non, fais le quand même. pas comme moi.
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« Il n'y a que toi qui pense comme ça. » Si les mots de Channing n’ont rien d’étonnants en eux-mêmes, cela n’empêche pas l’australien de relever un regard étonné en direction du plus jeune. Étonné, et sans doute un peu déçu, ou bien amusé. Lui-même ne sait plus vraiment quoi penser. “Tu vas me dire que ce n’est pas ton cas ?” Il n’est pas question de Channing et c’est sûrement un coup bas que de remettre son propre accident au centre du débat, mais Rhett n’hésite pas une seule seconde. Ils vivent les mêmes épreuves, à quelques détails près, et il lui en voudrait de jouer l’homme aux bons conseils alors qu’il traverse le même genre d’épreuve.
Aussi simplement que cela, Rhett finit donc par lui poser une question simple, à savoir si oui ou non Channing a accepté l’aide de ses proches après son accident. Et comme il s’y était attendu, la réponse tarde à venir, quand bien même immuable. « Honnêtement ? Non. » Tu vois est ce qu’il se retient plus que jamais de répondre, conscient que cela n’aiderait en rien la situation. Ils ont beau vouloir s’aider l’un l’autre, n’en reste pas moins qu’ils sont dans la même merde, pour parler franchement et de façon assez crue. « Je prends trop souvent des anti-douleurs, j'ai repris mes courses stupides et j'ai rompu avec Gabrielle. Je ne demande pas d'aide Rhett, j'ai pas le cran. » Il est nerveux, le rire que Rhett laisse échapper suite à ça. Il est nerveux, parce qu’il se reconnaît plus que jamais dans ces mots. Les anti-douleurs, les relations qui s’effritent, les conneries. Rhett n’avait peut-être pas les courses de voitures, mais il n’occupait pas mieux son temps. “T’as rompu avec elle parce qu’elle voulait un peu trop t’aider ?” Il interroge à son tour, tentant d’être un bon ami bien avant de faire parler une simple curiosité. Il se doute que l’absence de sentiments pour elle n’est pas le problème, alors il cherche à comprendre, aussi simplement que cela. Peut-être, aussi, qu’il cherche à prendre des notes sur ce qu’il ne doit pas faire, n’ayant de son côté aucune sorte d’envie de se séparer d’Evelyn. “C’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais à mon tour je peux au moins te dire que tous les moyens sont bons pour arrêter les anti-douleurs. Parce qu’ils finiront par te tuer.” Comme ils ont tué Rhett, déjà. Il pose sur son visage un regard infiniment plus grave, le genre qu’il peine bien souvent à arborer, lui l’éternel bout-en-train et amuseur de la bande. « Si tu es prêt à recevoir de l'aide, accepte de la demander et qu'elle te soit offerte. C'est courageux de vouloir aller mieux. » - “Je ne le suis pas.” Rhett répond rapidement et simplement. Il n’est pas prêt à recevoir de l’aide, et il est tout aussi peu courageux. Il ne veut pas que ses amis prennent le temps de l’aider alors qu’il est le premier à savoir qu’il retombera dans ses travers rapidement, même alors qu’ils lui ont fait tout perdre. Il saura se relever, comme toujours, et il trouvera le moyen de tomber plus bas encore, comme toujours. “Vois le bon côté des choses, personne t’emmerdera pour laisser ta place dans la boîte, au moins.” Le sourire de Rhett aurait pu être amer mais, étonnement, il ne l’est pas. Il est à la tête du groupe Walker pour autre chose que ses capacités physiques et, tant qu’il ne se sabote pas de trop, il pourra rester au sommet de la pyramide alimentaire, là où est sa place. Il lui restera toujours au moins ça.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
“Tu vas me dire que ce n’est pas ton cas ?” « C'est de toi ou de moi dont il est question ? » Si Rhett veut parler de lui, qu'il lui parle. Mais s'il tient vraiment à les comparer, qu'il le fasse clairement plutôt qu'en détournant ses propos - ou Channing fera de même. Le brun se comporte comme la personne qui lui fait face, la faute à des années de conditionnement dans un monde de faux semblants, et l'ancien rugbyman le connait assez pour le savoir. Qu'il abatte cette carte dans un espoir un peu naïf est compréhensible, mais pas suffisant. et il ne faut qu'un peu de clarté dans les interrogations de l'autre pour que l'héritier y accède, haussant mollement les épaules. Sa réponse est celle à laquelle il s'attend, et elle ne le surprend pas plus que lui-même - il offre son aide le Walker, mais n'en accepte pas. Jamais. “T’as rompu avec elle parce qu’elle voulait un peu trop t’aider ?” touché. Toutefois, s'il vise juste, l'américain n'est pas prêt à lui servir cet aveu sur un plateau - et il est certain que Gabrielle le sait, elle aussi. Dans son entourage proche, personne n'est vraiment surpris qu'il ait rompu avec sa petite-amie, même si certains ne sont pas moins déçus pour autant. Disons que les habitudes, surtout les mauvaises, ont la peau dure. Son regard soutient le sien en silence, et il l'écoute poursuivre. “C’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais à mon tour je peux au moins te dire que tous les moyens sont bons pour arrêter les anti-douleurs. Parce qu’ils finiront par te tuer.” Un de ses sourcils se hause, l'expression dubitative. « Alors tu sais ce qu'il te reste à faire. » et finalement, Channing ne peut l'aider beaucoup plus si Rhett est déjà au courant de quoi faire pour aller. Il vient se réfugier ici parce-que les solutions sont plus effrayantes que l'impasse dans laquelle il se trouve, et finalement c'est tout ce que le Walker a à lui offrir - refuge. Ils n'ont jamais abordé le sujet de ce que le Hartfield se plaît à prendre pour alléger ses journées, mais c'est tout comme avec les paroles qui résonnent entre ces murs. Leurs situations ne sont pas comparables, mais assez similaires. “Je ne le suis pas.” Ce point commun entre autres les fait se comprendre bien plus facilement qu'ils ne le devraient - si ce n'était pas le cas, les choses seraient bien plus simples. Mais ils sont terrifiés derrière leurs airs de grands sages tous sourires, et excellent tellement à ce petit jeu que personne n'ose leur voler la vedette. « Dans ce cas, je ne peux rien faire pour toi. et personne ne peut rien pour nous. » S'il voulait qu'il soit franc, les y voilà. “Vois le bon côté des choses, personne t’emmerdera pour laisser ta place dans la boîte, au moins.” À cela, un rire spontané s'échappe de ses lèvres. Personne ne l'emmerda pour sa place ? Être le directeur de l'entreprise portant son nom ne supprime pas pour autant l'épée de Damoclès qui pèse au dessus de sa tête. Mary le lui avait bien fait comprendre, Elijah s'était peut-être étouffé face à son audace mais n'avait pas décliné l'offre, et lui encore davantage que Lexie avait bien des secrets susceptibles d'éclater à tout moment - et, si personne ne l'y obligerait, Channing se refuserait toutefois à entraîner le Walker Group dans sa chute. « Que tu crois. » souffle-t-il avec un amusement quasi véridique - cela lui importe bien plus qu'il ne le laisse transparaître, mais il a déjà fait suffisamment pour cette boîte. Si un jour Mary ou Elijah veulent la lui reprendre, il fera un flot en ruban rouge autour des clés. « Tu fais quoi du coup ? » demande-t-il assez curieusement, comme si c'était important. Plus grand chose ne l'est, ceci dit.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
« C'est de toi ou de moi dont il est question ? » “Y’a vraiment une différence ?”
Au jeu du sourd et de l’aveugle, il est aussi doué que Channing. Ils se renvoient les conseils tout faits, ils les refusent pourtant chacun à leur tour. C’est un jeu qui n’en est même pas un mais, surtout, qui ne connaît aucune fin. « Alors tu sais ce qu'il te reste à faire. » Le sourire de Rhett se veut plus amer et faux que jamais. Il ne prend pas ces conseils pour lui-même, pas alors qu’il s’agit d’anti-douleurs, pas alors qu’il a une longue histoire avec ces derniers et qu’il n’est pas prêt d’accepter les mots doux du premier venu, même venant de Channing, même alors qu’il l’estime. “Trop facile.” Trop facile de lui renvoyer ses propres mots, voilà ce qu’il dit, voilà ce qu’il lui demande surtout de ne pas refaire, parce qu’il sait que sa patience connaîtrait aussitôt une certaine limite. Il n’est pas d’un naturel patient, mais il l’est encore moins quand quelqu’un juge bon de lui donner son avis sur la situation, et surtout celle-ci. « Dans ce cas, je ne peux rien faire pour toi. et personne ne peut rien pour nous. » De gauche à droite, la tête du Hartfield se balance. “Ne sois pas aussi défaitiste. Il ne veut pas qu’il le soit, pas alors qu’il regroupe aussi éhontément leurs deux destins. Personne n’a à les aider. Ils peuvent s’en sortir seuls, et c’est ce qu’ils feront, parce que ce n’est pas impossible ni même difficile. Ils ne sont pas les premiers, pas les derniers non plus, et ils s’en sortiront, parce qu’ils ont beaucoup de choses à accomplir et pas le temps pour l’échec.
« Tu fais quoi du coup ? » Pas grand chose. Il mange une fois de temps, il allume la télévision souvent, et il descend plus que jamais à la supérette d’en face pour se servir en vins bon marché et franchement dégueulasses. “Je rends visite à mes amis pour tuer le temps, parce que personne n’a rien de mieux à faire que me recevoir.” Il esquive la question, tout simplement parce qu’il n’y a rien de plus à en dire - rien qu’il ne veuille divulguer, en tout cas. Channing est son ami, c’est un fait, mais c’est aussi évident que le fait que Rhett est incapable de se confier, surtout alors que cela ne donne pas une bonne image de lui. Il ira mieux, bientôt, et à ce moment-là, il jure qu’il aura l’air un peu moins pathétique. En attendant, il cherche simplement un peu de compagnie.