you're my favorite christmas miracle

PENNY STRINGER & @ISAAC JENSEN

C’est Jude qui vous a réveillé ce matin, sautillant dans la chambre et demandant à descendre pour voir si le Père Noël est passé. La pile de cadeaux sous le sapin n’a pas fait long feu, Jude s’émerveillant devant chaque nouveau jouet lui étant offert. Maia a gazouillé sans cesse alors que tu aidais ses petites mains potelées à ouvrir les cadeaux qui lui étaient destinés et les nombreux regards échangés avec Isaac témoignaient à eux seuls de la perfection de ce premier Noël à quatre, un Noël si différent de votre premier ensemble ayant eu lieu l’année dernière seulement, et pourtant ça semblait être une progression si naturelle que tu en oubliais la folie qu’avait été les douze derniers mois dans votre quotidien. Ou du moins, tu avais pu oublier pour quelques minutes, avant que Jude ne demande si vous pouviez appeler Lucy aujourd’hui, une demande qui se faisait de plus en plus récurrente dans la bouche du petit blond, sans que vous ne soyez en mesure de lui offrir la réponse qu’il veut tant. Les tentatives de rejoindre sa mère étaient nombreuses, mais aucune d’entre elles n’avaient été fructueuses, à ton plus grand désarroi. Fort heureusement, vous aviez su trouver les bons mots pour distraire le petit bonhomme ce matin, entre les cadeaux et les plans de la journée pour bien profiter de ce premier Noël si spécial ensemble. Ton cœur se serrait toutefois à l’idée même que Lucy n’offre même pas un signe de vie en ce jour particulier, comme si son départ avait réellement signé un refus catégorique d’être moindrement dans la vie de son fils, chose que tu ne comprenais pas et que tu ne pouvais pas cautionner surtout. S’il t’était difficile de gérer les différentes émotions que tu éprouvais quand tu pensais à Jude et toute cette situation, mais ce matin, sous les lumières du sapin, entourée de ta famille, tu t’empreins plutôt de la douceur du moment, de ce qu’il représente, et surtout, des seuls détails dont tu veux réellement te souvenir de tout ça.

« J’aime beaucoup cette nouvelle tradition. » Sortir toute la famille pour se rendre au marché de Noël organisé par la ville avait pris bien plus d’organisation que ça n’en avait requis l’an dernier, quand ce n’était encore qu’Isaac et toi, mais de voir Jude s’émerveillé devant les différents stands, de l’entendre poser de nombreuses questions sur tous les différents pays représentés, les différentes traditions et juste son engouement général pour Noël rendaient le tout incroyable à tes yeux. Maia dans son porte-bébé collée contre toi, ta main logée dans celle d’Isaac, ton regard ne lâche pas Jude alors qu’il avance un peu devant vous, ses yeux prenant absolument tout des différentes décorations et de son environnement, véritable magie pour le petit garçon. « J’espère vraiment que Lucy va lui donner des nouvelles aujourd’hui. » que tu murmures à ton amoureux, incapable de mettre ça complètement derrière toi. Une vague de nausées t’arrête dans tes pas, poussant Isaac à s’arrêter lui aussi. « Jude, va pas trop loin. » que tu l’appelles, simplement pour ne pas le perdre de vue alors que tu fais de ton mieux pour prendre de grandes respirations, les odeurs de produits à l’érable autour n’aidant toutefois en rien, toi qui pourtant à toujours eu un faible pour toutes les odeurs sucrées. Sous le regard interrogateur de l’infirmier, tu hoches doucement la tête avec un fin sourire sur les lèvres, tentant de le rassurer avant même d’ouvrir la bouche. « Excuse-moi, juste une vague soudaine de nausées. Ça va passer. » Tu l’espères en tout cas, ce n’est pas exactement comme ça que tu as envie de passer le reste de l’après-midi. « On va faire un tour dans le labyrinthe? » que tu proposes quand tu te sens enfin prête à repartir, attendant une confirmation de la part des deux hommes de ta vie.

Au sein de ce foyer que tu formes et bâtis auprès de Penny, tu commences à croire progressivement en la magie de Noël. Si ces festivités avaient longtemps été synonymes pour toi de responsabilités, contraintes, conflits et pression, désormais, tu savoures chaque instant de cette période estivale aux côtés de ton amoureuse et des deux enfants égayant votre maisonnée. Tu adores particulièrement lire l'émerveillement sur le portrait de Jude, entendre Maia gazouiller gaiement dès qu'un élément festif attire ses yeux, croiser le regard tendre et pétillant de Penny au creux duquel tu t'éterniserais toute une vie. Ces traditions que vous créez au mesure de vos souhaits et envies te réjouissent immanquablement et ce quotidien que vous fondez, au sein duquel tu te sens bien malgré les tourmentes, les débats, les possibles doutes provenant du monde extérieur, t'est inestimable. Tu gardes précieusement en souvenir les différentes sorties que vous avez faites : ces traques pour les maisons décorées qui ont enthousiasmé les petits, ces balades avec les rencontres du Père Noël et de ses elfes et lutins, ces attractions organisées par la ville et ces chasses aux cadeaux pour orner le pied de votre sapin. A tes yeux, la seule pression était réellement de ne pas vous endormir avant d'avoir feinté le passage du Père Noël pour que Jude et Maia puissent se réveiller en découvrant leurs cadeaux et que les carottes et les cookies ont été croqués par les populaires acteurs mystiques de la nuit du vingt-quatre au vingt-cinq décembre.

Il serait mentir de dire que tu n'avais pas songé brièvement à frauder aussi une pensée de la part de Lucy. Tu avais considéré longuement acheter un cadeau pour Jude qui aurait été du "Père Noël de Maman", ou peut-être même lui écrire une lettre de la main prétendument de sa mère. Néanmoins, quelque chose te dérangeait dans le fait de te faire passer pour sa maman et élaborer ce mensonge, quand bien même il aurait ravi ton fils. Le Père Noël, la petite souris et le lapin de Pâques étaient déjà assez nombreux, ajouter Lucy au titre de ces mythes dénotait quelque chose d'assez grossier à ton sens. Tu avais ainsi espéré fortement que l'australienne fasse signe de vie et immanquablement, Jude n'avait pas tardé à réclamer des nouvelles de sa mère.

Les tactiques de diversion avaient été nombreuses pour voiler l'absence de communication de la part de la Ersley. Vous aviez fini par opter pour une sortie au marché de Noël. Un large sourire apparut spontanément sur tes lèvres tandis que ta petite amie formulait : « J’aime beaucoup cette nouvelle tradition. » « Moi aussi. Je propose qu'on l'ajoute aux autres, » tu invites avec affection, caressant doucement le dos de la main de la jeune maman de ton pouce, ton regard suivant la silhouette de Jude quelques pas devant vous. Tes doigts de ta main libre effleurent ensuite délicatement la joue de Maia qui regarde en ta direction, son petit doigt pointant un sapin de Noël enguirlandé. « Oui, c'est le même que chez nous. Et toi aussi tu aimes bien te promener, Miss Aventurière, » tu fais avec douceur. « J’espère vraiment que Lucy va lui donner des nouvelles aujourd’hui. » « Moi aussi, » tu rejoins dans un soupir en disant long sur ta désapprobation et ton sentiment d'impuissance vis-à-vis de cette situation. Tu serais capable de tout pour le bonheur de ton fils mais remplacer sa mère ne figure pas parmi tes cordes. Au moins, il te semble heureux en dépit de cette cruelle absence, et cela te conforte.

Tu te stoppes brièvement, quelques instants après Penny, ta main encore dans la sienne. Tu considères avec inquiétude la jeune femme dont les sourcils se sont froncés. « Jude, va pas trop loin. » Elle prévient ce qui accentue ton souci. « Ca va ? Tu veux que je la prenne ? » Tu proposes en soulevant légèrement le poids de Maia pour rendre plus confortable ton amoureuse. Penny hoche doucement la tête, un fin sourire sur ses lèvres. « Excuse-moi, juste une vague soudaine de nausées. Ça va passer. » Tu fronces les sourcils, soumettant : « T'en fais pas. C'était peut-être les bonbons de ce matin ? » Tu frottes doucement son dos et embrasses délicatement sa tempe puis t'assures que le garçonnet ne s'éloigne pas. « On va faire un tour dans le labyrinthe? » Penny propose lorsque ses nausées semblent s'être estompées. Tu hoches la tête à l'affirmative et Jude sautille sur place. « Je fais le guide ! » Il annonce avec entrain. « Tu es sûr que ça va ? » Tu demandes lorsque vous repreniez la route. Un léger rire franchit ensuite la barrière de tes lèvres. « Ca me ramène en arrière, à la période pendant laquelle tu avais des nausées parce que tu étais enceinte de Maia, » tu confies avec légèreté, sans dresser quelconques corrélations de suite. Penny en avait même eu lors de votre passage au marché de Noël de l'an dernier. « On peut prendre des bonshommes en chocolat blanc avant de démarrer le labyrinthe si tu veux, » tu proposes en clin d'œil aux sucreries que vous aviez alors achetées avant de quitter la place. « Tu sais, je me dis qu'on pourrait peut-être voir s'ils font des boules de Noël personnalisées, comme celles que tu avais fait faire l'an passé pour Maia. On pourrait en faire faire une pour ce Noël, avec nous quatre. » L'ornement trônait fièrement sur votre beau sapin à la maison, avec une certaine touche reflétant la personnalité de la petite puisque votre princesse avait décidé de pointer le bout de son nez un mois plus tôt que la date inscrite sur la porcelaine.

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« Moi aussi. Je propose qu’on l’ajoute aux autres. » Tu souris en approbation. S’il y a un vide, un manque à cette journée, tu te concentres plutôt sur la magie qui plane partout autour de vous. Le marché est bondé, mais la foule qui vous entoure t’offre un anonymat dont tu profites complètement. Tu veux que ce moment soit à propos de vous, d’Isaac, de Jude, de Maia et de toi, rien de plus. Tu baisses les yeux sur ta fille qui s’émerveille des différentes décorations qui sont accrochées partout autour de vous, tu la trouves si jolie, quand un sourire égaye son visage. Sa personnalité est fleurissante dans les derniers jours, et tu trouves le timing impeccable avec son premier Noël avec vous. C’est le premier Noël de Jude aussi, et c’est tout aussi spécial que complètement crève-cœur que de savoir que toutes les traditions qui l’ont accompagné jusqu’ici n’auront pas lieu, que sa personne la plus importante dans sa vie jusqu’ici n’est pas là pour lui. Plus tu tentes de chasser les images de Lucy, plus elle simple envahir l’espace et tu détestes que son absence vienne te voler des secondes, des minutes d’une de tes journées préférées de l’année. Alors tu décides de mentionner explicitement ce qui t’achale, ce qui te tracasse et tu espères que ce sera suffisant pour officiellement la chasser. « Moi aussi. » L’impuissance vous serre la gorge à tous les deux, mais au moins, c’est une douleur que vous partagez. Au moins, c’est quelque chose dans lequel vous pouvez apporter un peu de confort à l’autre, à défaut d’avoir les solutions toutes parfaites pour régler votre problème. Et puis comme si c’était suffisant, pour l’instant du moins, vous laissez le fantôme de Lucy derrière, se perdre quelque part dans la foule.

« Ça va? Tu veux que je la prenne? » Tu secoues légèrement la tête, fais signe que non alors que tu prends quelques secondes supplémentaires pour que la vague de nausées passe complètement. Quelques respirations supplémentaires et ça va un peu mieux, assez pour rassurée ton amoureux. « T’en fais pas. C’était peut-être les bonbons de ce matin? » « Ça m’apprendra à manger des sucreries dès le réveil. » que tu commentes avec un rire. Ça n’avait rien de surprenant, tu carburais au sucre dans les meilleures circonstances, comme un petit pick me up essentiel, accompagnant ton café. Tu avais toujours eu un faible pour les sucreries en tout genre, et tu devais avouer que tes rages de sucres se faisaient plus fréquentes dernièrement, chose que tu mettais allégrement sur le dos du stress, de l’allaitement ou simplement du rythme effréné de vos quotidiens. Jude approuve ton idée du labyrinthe et il reprend rapidement le rythme, et il est évident qu’une fois encore, tu sembles avoir du mal à le suivre. « Tu es sûre que ça va? » Tu hoches la tête, tes pas reprenant doucement vers le petit garçon. « Ça me ramène en arrière, à la période pendant laquelle tu avais des nausées parce que tu étais enceinte de Maia. » Tu ricanes, la période ne te semblant pas si loin à toi, les mois ayant semblé éternel entre le début de tes nausées et la naissance de ta fille. « Tu veux dire, il y a à peine six mois? » Tu ris une fois encore, et puis il y a cette ombre de doute qui te revient, comme si soudainement, la possibilité que te frappe et tu te demandes si vraiment, vraiment. Non, impossible. Tu allaites encore. Vous faites attention. Vous faites attention? Non, vous ne faites pas attention, vous le savez et peut-être même que c’est volontaire finalement. Tu ne sais plus, soudainement. Tout est toujours complètement fou entre vous, tout va toujours trop vite mais c’est comme ça que vous semblez mieux vous retrouver. « Tu penses pas que…? » Tu n’oses même pas finir de formuler l’idée sans rire, ça te semble complètement absurde et pourtant pas si fou que ça.

L’idée est encore trop abstraite pour qu’elle s’imprime réellement dans ton esprit, et tu apprécies la distraction des mille et une choses qui vous entoure. « On peut prendre des bonshommes en chocolat blanc avant de démarrer le labyrinthe si tu veux. » « Peut-être qu’on est les gardes pour la fin? Je sens que Jude va s’impatienter si on y va pas tout de suite. » Tes mots sont confirmés par le petit garçon qui pointe avec excitation le labyrinthe qui se dessine devant vous. « Vite, vite papa! » qu’il s’exclame et tu augmentes la cadence pour que vous rejoigniez rapidement Jude. « Tu sais, je me dis qu’on pourrait peut-être voir s’ils font des boules de Noël personnalisées, comme celle que tu avais fait faire l’an dernier pour Maia. On pourrait en faire une pour ce Noël, avec nous quatre. » « C’est une très bonne idée. » Ça pourrait devenir une autre de vos traditions, ça aussi. Une nouvelle boule qui apparaît sur le sapin, personnalisée à l’image des grandes nouvelles de votre années. Cette année souligne sans aucune hésitation l’apparition de Jude et de Maia, qui ont su chambouler vos quotidiens chacun à leur manière. « Si ça se trouve, on célèbre même une personne de plus. » Ouais, il y a cette idée folle qui est restée coincé dans ton esprit, qui ne bouge plus et qui te fait peur presqu’autant qu’elle t’excite. Tu viens déposer un baiser sur le front de Maia qui relève les yeux vers toi et la panique s’empare un peu plus de ta personne. Tu étais à peine enceinte de quelques semaines à cette même époque l’année dernière. Tout était nouveau, complètement étranger, tu n’avais pas la moindre idée de quel genre de mère tu serais et d’avoir Jude et Maia avec vous aujourd’hui, tu ne peux toujours pas t’empêcher de te demander si tu es vraiment ce dont ils ont besoin. Alors imaginer un bébé de plus, qui grandirait déjà en toi, c’est complètement cinglé, inconcevable et pourtant, pourtant, ça crée un sourire sur ton portrait que tu ne saurais pas effacer. Pas aujourd’hui, pas pendant ta journée préférée de l’année, où tout n’est que magie. « On pourrait demander à Jude s’il a envie d’en personnalisé une rien que pour lui. » Une boule toute spéciale, rien qu’à lui, qui le représente aujourd’hui, tout de suite, sa preuve qu’il a sa place, lui aussi. Pour que jamais il n’oublie à quel point il est aimé, avec vous

Tu couves du regard ta petite amie tandis qu'une vague de nausées la saisit brusquement, ta main caressant délicatement son dos dans l'objectif de l'accompagner et la soutenir le temps que ce haut-le-coeur s'estompe. Un fin sourire étire tes lippes lorsque Penny rit de son habitude de manger des sucreries dès le réveil. « Je crois que je ne te reconnaîtrais plus si tu arrêtais les sucreries dès le matin, » tu taquines avec amour, déposant un baiser sur sa joue. Une fois que tu te sois assurée que la jeune maman se portait bien et n'avait besoin de rien, tu ne peux te retenir d'associer cette scène à celles pas si lointaines que subissait ton amoureuse durant sa première grossesse. « Tu veux dire, il y a à peine six mois? » La vingtenaire rit et tu ne peux t'empêcher de l'observer avec des étincelles dans les yeux, amusé par sa réponse. « C'est fou. J'ai l'impression que le temps passe à vive allure mais j'ai aussi l'impression que tu étais enceinte il y a beaucoup plus longtemps que seulement six mois. » Sans nul doute que tous les événements qui ont rythmé votre quotidien depuis la naissance de Maia avaient eu leur pouvoir pour combler l'espace entre juin et décembre et repousser cette grossesse surprise dans un passé qui te paraissait plus lointain qu'il ne l'était réellement. Tu souris tendrement en observant Maia qui s'enthousiasme des jeux de lumière et autres décorations attrayantes embellissant le marché de Noël. « Tu penses pas que…? » Tu considères Penny, ton portrait prenant une mine sérieux. Si tes propos avaient été annoncés sur un ton léger, frisant le cocasse d'une coïncidence rigolote, tu n'avais pas considéré réellement la possibilité que ta petite amie soit de nouveau enceinte. Certes, la probabilité qu'un petit être croît sous son nombril était présente mais étrangement, tu avais du mal à sérieusement l'envisager. « Je sais pas trop, » tu avouais ainsi, les sourcils interrogatifs, incrédule et peu constructif, tes méninges s'activant dans divers calculs pour étudier plus scientifiquement cette possibilité. « C'est pas impossible, » tu glisses calmement, posément, précautionneux de ne pas créer d'alerte quand ces nausées peuvent être causées par d'autres motifs qu'une grossesse. « Mais c'est peut-être aussi un virus ou une petite intoxication, » tu exposes. Certes, vous aviez décidé de donner le contrôle à la vie en ce qui concernait votre futur enfant, néanmoins, vous n'aviez de toute évidence pas pensé qu'il pourrait vous rejoindre la même année de la naissance de votre premier enfant.

Le labyrinthe se dessine devant vous et Jude s'impatiente, te ramenant au présent. Penny te propose de reporter l'achat des bonshommes en chocolat blanc, tels des récompenses à cette activité distrayante, et tu acquiesces, approbateur. Tu songes ensuite à cette précieuse boule de Noël personnalisée qu'avait offert ta petite amie un an plus tôt, à ce même marché de Noël, annonçant l'arrivée dans votre vie de votre trésor. Tu proposes d'en faire une tradition et que celle de cette année 2022 vous représente tous les quatre. « C’est une très bonne idée, » approuve Penny et tu souris largement, entremêlant tes doigts aux siens, heureux qu'elle apprécie cette suggestion. « Si ça se trouve, on célèbre même une personne de plus. » Les caresses que tu effectuais sur le dos de la main de Penny de ton pouce ont un heurt dans leur rythme et tu rives ton attention sur ton amoureuse qui embrasse affectueusement le front blond de votre fille. Un sourire plane sur le portrait de Penny mais il te semble déceler une certaine appréhension au creux de ses pupilles. « Si tu veux, je pourrais aller acheter des tests après le marché. Ca pourra permettre de nous fixer un peu, » tu proposes, ayant de nouveau l'impression de rejouer l'histoire de l'arrivée de Maia. Les tests de grossesse n'étaient certes pas infaillibles mais les faux positifs n'existaient pas, sauf cas particuliers. De plus, si Penny était assez éprise d'un doute pour revenir sur ce sujet, tu préférais l'adresser avec sérieux et ne pas nier son intuition. « On pourrait demander à Jude s’il a envie d’en personnaliser une rien que pour lui. » « Oh oui, ça lui ferait sûrement plaisir, » tu adhères complètement à cette idée, imaginant déjà le petit accrocher la boule à son nom avec bonheur à votre sapin. « Bon, je suis presque sûr qu'on aura le droit à un dinosaure de Noël, par contre, » tu exprimes avec tendresse et amusement. « C'est parti ! Suivez-moi ! » annonce Jude tandis que vous pénétrez le labyrinthe, le garçonnet quelques mètres devant vous.

Le parcours du labyrinthe aura été synonyme de nombreux fous rires, Jude s'esclaffant dès qu'il se trouvait dans un cul-de-sac. A quelques reprises, tu t'amusais à le poursuivre, faisant rire encore plus le garçonnet qui tentait de se sauver de toi pour se cacher derrière Penny, quelques personnages de Noël en plastique ou prendre une autre voie. A la sortie du jeu, l'enfant est à la fois euphorique et essoufflé mais tonne avec fierté : « C'est moi qui vous a guidé jusqu'ici ! Je connaissais le chemin ! » Il se rapproche de vous et tu caresses doucement ses cheveux, taquinant : « Tu nous jouais des tours alors quand tu nous conduisais vers les impasses ? » En guise de réponse, Jude cache son visage en fourrant sa tête dans ta veste et tu proposes lorsqu'il se rue vers le traîneau décoratif du Père Noël grandeur nature pour l'investiguer : « Selon comment tu te sens, peut-être qu'on peut s'acheter quelque chose à ce stand et s'installer à l'une de ces tables ? » Tu désignes le stand où plusieurs gourmandises et boissons chaudes sont vendues, ainsi que les tables à pique-nique. « Puis après on pourrait voir les décorations ? Qu'est-ce que tu en penses ? » Tu poursuis, croisant le regard de ta petite amie, soucieux de son état suite à ces premières nausées. Tu pouvais aussi comprendre qu'elle opte pour réaliser un test de grossesse plus rapidement, si cette éventualité la tracassait.

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« Je crois que je ne te reconnaîtrais plus si tu arrêtais les sucreries dès le matin. » « Je pense que tes matins commenceraient sur une note bien moins joyeuse. » que tu lui accordes toujours sur un ton de plaisanterie. Si avoir des enfants rendait ta routine un peu plus difficile dès le lever, il n’en restait pas moins que tu n’avais jamais été une personne très matinale. Les sucreries et le café rendaient la tâche d’affronter une nouvelle journée – surtout une journée qui commence à une heure complètement déraisonnable – plus facile pour toi et sans ça, tu n’osais pas imaginer quelle humeur exécrable ton amoureux et les enfants seraient obligés d’endurer.  Puis s’il te faut endurer une petite vague de nausées pour un bout de sucré le matin, c’est un mal que tu es prête à accepter, même si les nausées te ramènent inévitablement à ta grossesse et ces long mois où tu avais eu du mal à avaler quoique ce soit. Six mois depuis la naissance de Maia, six mois depuis que tu avais laissé la grossesse et tous ces maux derrière pour vivre cette maternité avec joie et frayeur et toutes les émotions possibles entre les deux. Six mois qui avaient filé à toute vitesse, mais qui semblaient aussi étrangement loin. Un sentiment qu’Isaac partage, de toute évidence. « C’est fou. J’ai l’impression que le temps passe à vive allure mais j’ai aussi l’impression que tu étais enceinte il y a beaucoup plus longtemps que seulement six mois. » Si tu serais tentée de dire que ton corps n’est pas vraiment d’accord avec ce fait, la réalité c’est que pour toi aussi, le avant Maia te semble bien plus loin que six courts mois. « J’ai du mal à me souvenir d’un monde avant elle. » que tu lui accordes, posant un regard rempli d’affection sur ta fille qui grandit beaucoup trop vite à ton goût. Mais même si les souvenirs sont flous, tu n’as pas oublié tes premiers symptômes, ce qui vous avait mis la puce à l’oreille, lors de ce voyage à Los Angeles l’an dernier et un brin de panique s’empare de toi à l’idée que l’histoire puisse être en train de se répéter. « Je sais pas trop. » qu’il commence, une réponse qui ne s’empresse pas de faire taire tes doutes, bien au contraire. « C’est pas impossible. » Tu viens poser une main contre ta bouche, craignant une nouvelle vague de nausées, même si c’est seulement ton cœur qui s’emballe. « Mais c’est peut-être aussi un virus ou une petite intoxication. » Tu hoches la tête, incapable de répondre quoique ce soit. Oui, ce serait plus probable, plus logique, plus raisonnable surtout. Mais tu n’as pas besoin de réfléchir longtemps pour voir les faits tels qu’ils sont : tu n’as pas recommencé à prendre la pilule depuis la naissance de Maia, décidant ainsi que arrivera ce qui arrivera. Tu ne pensais tout simplement pas que la possibilité de cela pouvait arriver si vite.

Tu n'as pas le temp de paniquer toutefois, puisque Jude s’impatiente pour le labyrinthe et que tu ne souhaites pas être la raison pour laquelle son premier Noël parmi vous est ruiné d’une manière ou d’une autre. Et si tu fais au mieux pour suivre le rythme enjoué du petit garçon, la vérité, c’est que la simple idée d’être de nouveau enceinte s’est désormais fait une place dans ton esprit et tu es incapable de l’en chasser. « Si tu veux, je pourrais aller acheter des tests après le marché. Ça pourra permettre de nous fixer un peu. » Tu approuves d’un signe de la tête, mais n’insistes pas davantage sur le sujet, préférant plutôt te concentrer sur les façons dont vous pouvez rendre cette journée spéciale pour vos enfants qui sont déjà là avec vous. « Oh oui, ça lui ferait sûrement plaisir. » Un sourire s’étend sur tes lèvres à l’entendre. « Je veux vraiment que cette journée soit parfaite pour lui. » Isaac sait à quel point c’est important pour toi, de combler le vide que sa mère a laissé derrière elle, surtout lors d’une occasion aussi spéciale que Noël, cette célébration qui a toujours été ta préférée depuis que tu as l’âge du petit Ersley justement. « Et pour toi aussi. » que tu précises à Maia qui chouine en levant la tête vers toi. « Bon, je suis presque sûr qu’on aura droit à un dinosaure de Noël, par contre. » « Tu penses qu’ils font des ornements en forme de dinosaure? » que tu lui demandes, mi-sérieuse, t’imaginant déjà acheter toute une collection de ces dernières si c’est le cas, seulement pour le plaisir de voir le petit garçon s’émerveillé devant une telle trouvaille.

« C’est moi qui vous a guidé jusqu’ici! Je connaissais le chemin! » Jude s’exclame avec fierté alors que vous sortez du labyrinthe après plusieurs minutes de plaisir à découvrir les pièges et toutes les petites attentions qui rappellent à quel point cette journée est spéciale pour tous les enfants. « Tu nous jouais des tours alors quand tu nous conduisais vers les impasses? » Jude cache son visage contre son père qui rigole avec affection, une main dans les cheveux de son fils et l’image te fait fondre. Si les six derniers mois ont été complètement chaotiques entre la naissance de Maia, le départ de Lucy, l’adaptation de tout le monde, une chose est certaine : Isaac excelle dans son rôle de père. Rien ne lui colle mieux à la peau que ce dernier à ton avis, même si ton opinion est certainement biaisée par l’amour que tu lui portes. Isaac est attentif, à l’écoute, et même si son horaire ne lui permet pas toujours d’être aussi présents que vous le voudriez tous les deux, il s’assure que chaque moment avec Jude et Maia soient bien utilisés, bien remplis, que jamais ils n’oublient qu’ils peuvent compter sur lui pour absolument tout. Alors évidemment que même si l’idée d’agrandir votre famille encore une fois, dans un laps de temps si rapprochés est quelque chose de fou, c’est aussi une image qui te fait sourire parce que tu sais que si quelqu’un est à la hauteur de relever ce défi, c’est bien Isaac. « Selon comment tu te sens, peut-être qu’on peut s’acheter quelque chose à ce stand et s’installer à une de ces tables? » Tu fais signe que oui de la tête. « Je commence à avoir faim, toute cette marche m’a ouvert l’appétit. » que tu fais, exagérant bien tes derniers mots au plus grand bonheur du garçon toujours plein de fierté d’avoir été votre guide dans le labyrinthe. « Puis après on pourrait voir les décorations? Qu’est-ce que tu en penses? » « J’en pense que t’es parfait et que tu penses à tout. » Tu approuves de son plan en venant déposer un baiser sur ses lèvres et tu tournes ton regard vers Jude. « Tu veux aller avec papa chercher à manger? Maia et moi on va aller s’asseoir là. » que tu lui dis en pointant les tables et c’est sans surprise que Jude décide de suivre son père. Tu sors Maia du porte bébé, lui permettant de s’asseoir sur la table alors que tu la tiens près de toi, ses petits yeux curieux qui se promènent partout autour de vous. Ce n’est pas long avant que Jude et Isaac ne reviennent avec des assiettes remplies de crêpes, de gaufres et de produits à l’érable en plus des boissons chaudes. « Tu en penserais quoi toi, si c’était ça? » que tu lui demandes, sans spécifier de quoi tu parles pour ne pas alarmer Jude, bien que le garçon semble complètement obnubilé par ses crêpes, son visage déjà barbouillé et collant. « On a pris la décision que je retournais pas sur la pilule, mais on a pas vraiment discuté de ce qui se passerait, si jamais ça arrivait, surtout aussi vite. » Et tu dois admettre que sur tout ça, d’entendre ce qu’il en pense est la chose qui t’intéresse le plus.

Le jour où Penny refusera des gourmandises sucrées, tu soupçonnes fortement que tu considéreras l'heure très grave. Tu as toujours trouvé l'appétence de ta petite amie pour le chocolat comme les bonbons attendrissante, tout en y percevant un moyen assez aisé de faire plaisir à la jeune femme à ton grand ravissement et une tactique assez rapide pour lui remonter un peu le moral en cas de crise. D'autre part, sa désapprobation, parfois plus soulignée que d'autres, pour les matins possède une certaine tendance à te faire sourire en coin. Tu n'es pas de ceux qui apprécie se lever à l'aube non plus, néanmoins, tes parents agriculteurs puis ton choix de profession t'ont vite imposé de devoir t'extraire malgré toi de ton lit à des heures matinales. L'avantage était que Penny et toi vous entendiez très bien lorsque vous quittiez vos draps chauds et confortables simultanément : vous vous trouviez de nouveau sur la même longueur d'ondes à ne pas déborder de motivation et de projets pour la journée. Cette attitude naissait un peu plus tard, pour toi après un grand café noir et pour ta conjointe après quelques sucreries teintant sa caféine. « Même grincheuse tu me restes irrésistible, » tu fais avec malice et complicité.

Enceinte, néanmoins, était un qualificatif que tu avais du mal à envisager entièrement, quand bien même tu étais conscient que les probabilités pour que la jeune maman partage de nouveau son corps avec un petit être soient réelles. Penny et toi aviez décidé de laisser ce volet dans les mains du destin, un choix possiblement saugrenu considérant la générosité que ce dernier vous avait fait grâce cette année en termes de surprises. Auriez-vous le droit à un ultime imprévu pour terminer cet an 2022 en beauté ? Les nausées de  ton amoureuse te ramènent quoi qu'il en soit inévitablement aux maux qui la secouaient avec tant de ténacité durant sa grossesse pour votre fille, d'impression si lointaine et si récente à la fois. Tu espérais sincèrement que ces maux de cœur, qu'importe leur origine, ne tiraillent pas trop longtemps Penny qui avait largement eu son lot d'inconfort et lorsqu'elle te questionne si tu penses réellement qu'elle puisse de nouveau être enceinte, tu répliques sur un ton posé les différentes hypothèses imaginables, t'efforçant de ne pas embraser quelconques préoccupations quand vous ne possédez encore aucune certitude. Tes doigts se mêlent de nouveau à ceux de ta petite amie, gage silencieux de ton soutien infaillible en tout temps et circonstances. Vous formiez une équipe, elle pourrait toujours compter sur toi.

D'un hochement de tête, Penny accepte ton offre que tu lui procures des tests de grossesse après le marché. Tu lui offres un sourire encourageant avant de reporter ton attention sur Jude qui vous interpelle, le petit trépignant d'impatience à l'idée de découvrir le labyrinthe mis en place par la municipalité. Tu proposes que vous acquériez des boules de Noël personnalisées comme Penny t'en avait fait la belle surprise un an plus tôt et rapidement, ces achats s'érigent au rang des traditions propres à votre foyer. Tu te plais quelques instants à imaginer votre sapin de Noël dans plusieurs années, choyés de tous ces ornements représentant la trame de vos vies et les membres qui vous sont chers. « Je veux vraiment que cette journée soit parfaite pour lui. Et pour toi aussi, » rappelle Penny et tu l'observes amoureusement, entiché davantage chaque jour par la femme bienveillante, altruisme et aimante qu'elle compose. La Stringer aurait pu remuer terre et ciel pour le bonheur de Jude comme de Maia. Elle avait donné sans compter pour que ton fils se sente toujours bien chez vous et si le petit garçon rayonnait aujourd'hui, en dépit des zones d'ombre causées par l'absence de sa mère qui survenaient par intermittences, tu étais intimement convaincu que cette joie revenait en grande partie grâce à ta petite amie qui ne cessait de l'aimer, le soutenir, l'écouter et l'accompagner. Tes enfants avaient une chance incommensurable d'avoir Penny, tout comme tu ne stopperais jamais de remercier le destin de vous avoir réunis et que tu puisses partager ton quotidien avec elle. « Elle le sera, je n'ai aucun doute là-dessus, » tu affirmes avant de glisser un baiser sur sa tempe, glissant qu'il y a de fortes chances pour que des dinosaures figurent sur votre conifère décoré. « Tu penses qu’ils font des ornements en forme de dinosaure? » Tu affiches un rictus songeur. « Possible, je serais pas étonné. » Après tout, ils étaient populaires auprès des enfants et Noël était une fête familiale. « On verra ce qu'il y a, » tu annonces avec enthousiasme. Tu avais confiance que vous trouverez de quoi vous satisfaire. « Et au pire, je pense qu'on pourra trouver des dinosaures ailleurs. »

Après avoir traversé le labyrinthe non sans éclats de rire, tu te plais à taquiner ton fils qui se révèle très fier de vous avoir guidé au travers l'attraction. Depuis la naissance de Maia, tu as le sentiment que le petit garçon a grandi d'un coup, prenant très au sérieux son rôle de grand frère et recherchant cette place où il vous démontre être serviable en s'appliquant à saisir toutes les petites responsabilités qui peuvent se présenter à lui. Ca te comble de le voir si investi, avenant et débrouillard et tu es très fier de lui, cependant, une partie de toi veille aussi à ce que son attitude ne relève pas d'inquiétudes qu'il pourrait entretenir de manière sous-jacente. Tu crains effectivement que son comportement rime avec une volonté de sa part de vous prouver qu'il a toute sa place auprès de vous, quand la question ne se pose assurément pas. Il était plus que plausible que tu te fasses des idées, en bon père poule que tu étais, mais tu préférais garder un œil ouvert et tu ne te privais pas en attendant de souligner toutes les bonnes actions et réussites de ton fils pour le valoriser.

Tu ris doucement en entendant Penny souligner le rôle de guide de Jude, au plus grand bonheur de ce dernier dont le regard pétille de fierté et tu proposes que vous profitiez des douceurs mises en vente avant de vous orienter vers les ornements personnalisables. « J’en pense que t’es parfait et que tu penses à tout. » Ton large sourire disparait sous le baiser que t'offre ta petite amie. « J'ai un bon exemple, » tu lui adresses. Tu lorgnes vers Jude alors que Penny organise votre quatuor. « Je t'aime, » tu lui glisses en lui dérobant un baiser. Tu prends ensuite Jude par la main, en quête d'un festin improvisé comprenant crêpes, gaufres et boissons chaudes. Tu confies les couverts et les serviettes au petit garçon alors que tu ramènes les préparations puis les breuvages à la table.

« Tu en penserais quoi toi, si c’était ça? » Ton regard passe d'un Jude obnubilé par sa crêpe que tu positionnes plus prudemment sur le banc de la table pour ne pas qu'il glisse à ta petite amie, manifestement obnubilée - avec raison - par la possibilité qu'elle soit enceinte. « On a pris la décision que je retournais pas sur la pilule, mais on a pas vraiment discuté de ce qui se passerait, si jamais ça arrivait, surtout aussi vite. » Tu la considères quelques instants, un léger sourire compréhensif aux lèvres. « Je pense que la vie a démontré que les plus beaux imprévus pouvaient aussi créer les plus beaux événements, » tu prononces sur une intonation pulsant d'affections. Vous aviez été surpris par l'arrivée de Maia, vous étiez tombés de nouveau des nues lors de l'entrée de Jude dans vos vies. Votre quotidien n'avait pas été simple tous les jours, bien au contraire. Vous en aviez essuyé, des tourments et des tempêtes. Tu ne comptais plus les nuits courtes usées à réfléchir pour que les décisions que vous puissiez prendre soient les bonnes et conviennent à tout le monde. Trouver un équilibre dans votre quotidien dont le rythme changeait sans cesse avait été exténuant, éreintant, énervant, mais il était aussi facile à tes yeux de retenir le positif, de prendre du recul sur toutes les difficultés, les concessions, les sacrifices, pour admirer ce que vous avez bâti et cette famille qui était vôtre avec une histoire qui vous était propre et émanait tout votre amour et volonté de faire au mieux selon les circonstances parfois déroutantes et déboussolantes qui vous happaient sans merci. « Si vraiment c'est positif, » tu commences pendant que Maia tapote gaiement sur le bois de la table. Une partie de ton cerveau ne peut s'empêcher désormais de s'imaginer que votre bébé pourrait être une grande sœur bien plus tôt que prévu, avant même ses deux ans. « Je soutiendrais ta décision. Si ça arrive et qu'on veut que ça arrive, j'en serais heureux et je ferais tout pour que tout se passe aussi bien que possible pour nous tous. » Ca te paraissait dingue de te dire que Penny était déjà de nouveau enceinte, néanmoins, si vous accueillez ce nouveau bébé, tu assumerais entièrement ton rôle de père et surtout, tu ferais tout ce qui était en ton pouvoir pour épauler Penny dans sa grossesse et soutenir votre foyer avec cette nouvelle surprise. « Si ça arrive et que c'est trop tôt, je serai là aussi, » tu tiens à présenter les deux options, même si tu doutes que ta petite amie s'oriente vers celle-ci. Néanmoins, le fait est que vous étiez de nouveau surpris par cette éventualité et quand bien même vous aviez fait un choix plus tôt, rien ne vous empêchait de revenir sur vos décisions du passé si vous estimiez qu'il était plus juste de le faire. Tu souhaitais laisser entendre à Penny que vous n'étiez pas enfermés non plus dans vos agissements du passé, vous pourriez toujours parler de tout et changer d'avis, peu importe le sujet, pour votre bien. La vie changeait sans cesse, vos positions le pouvaient également. « Dans tous les cas, si ça arrive, je suis là, je serai toujours là, je t'aime. On saura prendre la bonne décision. Les bonnes décisions. » Même si c'était plus facile à dire qu'à faire, tu le reconnaissais. Et même si ce ne serait pas sans conséquence ni remue-ménage. « Je suis pas contre le fait que ça arrive, au contraire. Mais ce que je veux par-dessus tout c'est que tu sois bien, qu'on soit bien, » tu prononces avec amour, ton regard rivé dans celui de ta petite amie. Tu lui caresses tendrement les doigts. « J'accepte tous les challenges avec toi, tu sais, jusqu'au bout du monde s'il le faut. Toute la folie, toute la témérité, je prends tout. » Tu saisis délicatement sa main et déposes un baiser sur ses doigts. « Est-ce que tu as d'autres symptômes ? » Tu questionnes ensuite, curieux. Le sérieux de votre conversation et le fait que Penny revienne sur ce sujet à plusieurs reprises te laissent croire que la jeune femme a une intuition sur son état qu'il vaut mieux prendre au sérieux. « Si ça n'arrive pas, est-ce que tu aimerais qu'on soit plus prudent ? » La question franchit la barrière de tes lèvres sans trop que tu y réfléchisses et tu réalises après coup qu'elle est peut-être mal venue, considérant que si ça arrivait, tu aurais engagé une réflexion pour rien. « T'es pas obligée de répondre, » tu défais avec considération. Néanmoins, si vous répondiez tous les deux à la négative à cette drôle d'interrogation, cela vous prouvait aussi d'une certaine façon que même si vous embrasiez alors de nouveau une potentielle forme de déraison aux yeux d'Autrui, vous étiez aussi volontaires à accueillir un autre enfant. Vous étiez peut-être sous le choc face à l'idée que Penny soit de nouveau enceinte si vite après la naissance de votre enfant, mais ce choc surpassait-il la volonté qu'elle ne le soit pas ou qu'elle ne puisse pas l'être ?

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PENNY STRINGER & @ISAAC JENSEN

« Elle le sera, je n’ai aucun doute là-dessus. » Tu te laisses convaincre facilement par les mots de ton amoureux, par sa présence chaleureuse, par ce simple baiser qu’il dépose contre ta tempe. La journée est encore jeune et il y a tant à voir et tant à faire, tu sais qu’avec l’aide précieuse d’Isaac, vous alliez tout mettre en place pour que cette journée soit mémorable pour les enfants, mais surtout pour Jude qui doit gérer beaucoup d’émotions contradictoires depuis quelques mois. Alors même s’il s’agit seulement de trouver un ornement en forme de dinosaures, ou d’accumuler les cadeaux sous le sapin, alors ce sera ce que vous allez faire pour rendre la journée spéciale. « Et au pire, je pense qu’on pourra trouver des dinosaures ailleurs. » « On croulera sous les dinosaures si ça peut le faire sourire. » que tu murmures alors que le petit garçon est complètement inattentif à ce qui est dit entre son père et toi. Le labyrinthe est une distraction efficace qui provoque amas de fous rires et de légèretés, ce qui te permet d’oublier les quelques nausées qui persistent. Le plan de la journée prend forme, même si tu n’arrives pas à t’enlever de la tête cette possibilité qui prend beaucoup de place bien que tu essayes de te concentrer pleinement sur ce que vous êtes en train de faire.

Les petits doigts de Maia se font curieux sur les différents aliments disponibles sur la table, et tu lui offres un tout petit morceau de crêpe qu’elle mâchouille avec les quelques petites dents qu’elle a, celles qui lui font des misères depuis quelques semaines. Elle est encore si petite, si dépendante d’Isaac et toi, tu ne peux t’empêcher de te demander ce que ce sera pour elle, si jamais elle devait partager temps et attention avec un petit frère ou une petite sœur si vite. La pensée est excitante et effrayante à la fois, elle fait accélérer la cadence de ton rythme cardiaque et tu ne peux t’empêcher de ramener le sujet de conversation sur la table, ressentant un besoin plus que jamais qu’Isaac te partage ces pensées, peut-être bien pour t’aider à faire un peu de sens des tiennes. « Je pense que la vie a démontré que les plus beaux imprévus pouvaient aussi créer les plus beaux évènements. » Maia, Jude et même ta relation avec Isaac étaient la preuve même de ce qu’il soulignait et tu savais qu’un bébé de plus à aimer serait un cadeau, une bénédiction, mais tu ne pouvais t’empêcher d’être inquiète face à tout ce que vous auriez à mettre en place pour assurer l’adaptation de tout votre clan, pour assurer que vous aviez assez de temps et d’énergie à donner à tous les membres de votre famille, à votre couple aussi quand en ce moment même, tu te sentais souvent dépassée par la charge mentale de votre foyer, tout en étant légèrement désabusée par les nombreuses heures qu’Isaac se devait de passer à l’hôpital dans une ou l’autre de ces capacités. « Si vraiment c’est positif, je soutiendrais ta décision. Si ça arrive et qu’on veut que ça arrive, j’en serais heureux et je ferais tout pour que tout se passe aussi bien que possible pour nous tous. » Tu hoches doucement la tête. Tu le sais, qu’Isaac serait prêt à tout pour toi, pour les enfants, mais tu te demandes si c’est vraiment plausible de croire qu’il peut tout faire, que tu peux tout faire vu que les balles que vous devez jongler semblent augmenter considérablement et rapidement. « Si ça arrive et que c’est trop tôt, je serai là aussi. » Tes yeux s’agrandissent et de l’entendre sous-entendre ce qu’il est en train de sous-entendre te refroidit plus que tu ne l’aurais imaginé. Tu n’es pas certaine de te sentir prête à devenir mère à nouveau, mais l’idée même d’un avortement crée une nouvelle vague de nausées qui confirme ce que tu veux réellement. « Non. » que tu souffles, une main s’agrippant à la cuisse potelée de ta fille. « Si c’est ça, ça sera pas trop tôt. Enfin, peut-être un peu, mais on changera rien. » Tu marmonnes, tu t’enfarges dans tes mots, tu secoues la tête et puis tu t’efforces de prendre une longue respiration avant de relever ton regard vers le visage de ton amoureux. « Je veux pas de cette option. » Le simple mot avortement t’est impossible à prononcer et tu espères que tes mots suffiront à détruire ne serait-ce que l’ombre de cette idée dans l’esprit du Jensen.

« Dans tous les cas, si ça arrive, je suis là, je serai toujours là, je t’aime. On saura prendre la bonne décision. Les bonnes décisions. » Tu sens ton rythme cardiaque qui se ralentit, le malaise soudain qui s’éclipse. Il te suffit de regarder Maia pour savoir que tu regretterais beaucoup trop de terminer une grossesse, surprise ou non. Ta vie ne serait pas la même sans cette petite bouille angélique, sans ces petites boucles blondes qui poussent lentement dans le bas de sa nuque, ses grands yeux bleus qui te rappellent le regard intense et plein d’amour de ton amoureux. Et d’imaginer que tu pourrais être passer à côté de tout ça si vous aviez décidé de prendre une décision jugée plus censée à ce moment-là, ça te brise le cœur alors évidemment, tu sais que si un petit être grandit dans ton ventre, la décision se veut d’être la même avec un raisonnement tout aussi semblable. « Je suis pas contre le fait que ça arrive, au contraire. Mais ce que je veux par-dessus tout, c’est que tu sois bien, qu’on soit bien. » « Je suis nerveuse. » que tu avoues en te mordant légèrement la lèvre, coupant à nouveau un morceau de crêpe sans toutefois le mener à tes lèvres, laissant ta fille s’amuser avec la texture. « J’accepte tous les challenges avec toi, tu sais, jusqu’au bout du monde s’il le faut. Toute la folie, toute la témérité, je prends tout. » « T’as jamais peur que ce soit trop? » que tu lui demandes timidement, ta voix à peine un murmure alors que les odeurs sucrées te donnent un nouveau haut le corps plutôt que de te faire saliver comme c’est normalement le cas. « Est-ce que tu as d’autres symptômes? » Tu hausses les épaules, pas trop certaine de savoir comment répondre à cette question. « Je suis fatiguée, mais tu sais comment Maia est. » que tu lui admets avec un léger rire. Tu te souviens que la fatigue était intense lors de ton premier trimestre avec Maia, mais de là à pouvoir faire la différence entre une fatigue hormonale et la fatigue causée par une petite personne réveillée à toute heure du jour et de la nuit, tu es bien incapable de le dire. « Si ça n’arrive pas, est-ce que tu aimerais qu’on soit plus prudent? » La question te surprend. Tu dois admettre que depuis le début de cette conversation, tu as du mal à envisager la possibilité que ce n’est peut-être pas ça. Que tu es peut-être simplement ultra fatiguée parce que tu dors en moyenne 4 heures par nuit, ou que les nausées ne soient rien d’autre qu’un virus qui passe par-là. « T’es pas obligée de répondre. » Tu secoues la tête, utilisant ta main libre pour la joindre à celle de ton amoureux. « La possibilité d’une nouvelle grossesse me fait peur, mais s’il y a une chose que je comprends de cette conversation, c’est que l’idée d’agrandir notre famille me plaît plus qu’autre chose. » tu avoues avec un sourire qui naît sur le coin de tes lèvres. « Je pense que le mieux c’est de profiter de notre journée ensemble et d’attendre les résultats avant de prendre une quelconque décision. » La pilule restait toujours une option facilement accessible si le test de grossesse était négatif et il vous serait facile de reprendre cette discussion plus tard, quand les enfants seraient couchés après les festivités de la journée. Jude vous ramène à la réalité avec ses mains pleines de chocolats qu’il agite devant vous en rigolant et vous force à profiter pleinement du moment présent.

* * *

Il est tard, sûrement trop tard pour que tu fasses un test de grossesse et pourtant, tu tiens le bâton du bout de tes doigts sans oser en regarder l’écran digital. Partout on dit que c’est mieux d’attendre la première urine du matin, mais tu es incapable d’attendre. Tu as pensé à ça toute la journée, entre les décorations, entre les activités, entre les autres cadeaux qui ont été offerts aux enfants entre temps et chaque moment de cette journée aussi parfaite et mémorable qu’Isaac te l’avait promis. Maia dort dans sa couchette dans sa chambre (pour quelques heures encore, idéalement) et Jude a lui aussi succombé à l’appel du sommeil sans effort. Tu sors de la salle de bain, tes mains couvrant le test de grossesse entre tes mains et tu te revois dans cette chambre d’hôtel à Los Angeles l’an dernier, la même boule d’émotion bien présente dans le fond de ton ventre. « On regarde ensemble? » que tu lui demandes, un vague sourire sur le visage. « Et qu’importe le résultat, on est heureux. » Pas vrai?

Un festin improvisé orne la table à pique-nique sur laquelle nous nous sommes installés. Je repositionne Jude sur le banc de bois, m'assurant qu'il ne risque pas de glisser d'un côté comme de l'autre de la planche alors qu'il gesticule gaiement sur cette dernière, férocement attiré par les diverses gourmandises qu'il désire goûter sans exception. En face, Maia mâchouille de ses neuves quenottes les petits morceaux de crêpe que Penny lui glisse, avant que cette dernière n'évoque de nouveau ses doutes sur la possibilité qu'elle porte présentement la vie.

L'idée frise le superflu, tant que je peine à la considérer dans son entièreté, même si la probabilité que Penny soit enceinte est tout à fait tenable. En effet, nous nous étions rangés du côté du destin en ce qui concernait la prochaine addition à notre famille : sans nous protéger, nous ne nous consacrions pas non plus au projet de créer la vie, laissant simplement au hasard la possibilité de nous surprendre. Peut-être faisions-nous preuve d'une insolente audace en agissant de la sorte, surtout lorsque nous savions que la survenue de Maia dans notre quotidien avait tout d'une surprise. Cependant, tout comme la majorité des décisions au sein de notre foyer, celle-ci nous était apparue spontanée, naturelle, et Penny et moi avions derechef vibré de concert sur cette même onde, comme si elle allait simplement de soi dans notre histoire.

Néanmoins, je reconnaissais le caractère court des délais entre la naissance de notre fille et cette possible grossesse. Sans doute cela me préservait-il de me projeter au cœur de cette alternative, nos journées déjà bien mouvementées par les besoins de Jude et de Maia et par nos responsabilités quotidiennes. Il était difficile de concevoir une nouvelle inconnue à cette équation, aussi désirée et aimée soit-elle, quand le résultat de la présente donnait un équilibre assez précaire. De plus, je ne pouvais qu'imaginer la fatigue et cela pourrait générer sur le corps et l'esprit de Penny, qui avait accouché que six mois plus tôt dans des conditions improvisées, après des mois de grossesse houleux. Alors que le temps était davantage à la quête du repos et de l'adaptation, l'histoire se réécrivait peut-être de nouveau, avec un protagoniste qui nécessiterait toute notre attention en plus des deux enfants qui comblaient déjà chaque jour qui nous était donné. Motivé par ces réflexions, je laisse ainsi entendre à mon amoureuse que rien n'est gravé dans le marbre, que nous pouvions toujours revenir sur nos décisions si cela était favorable à notre bien-être, à notre bonheur, qu'importe quelle est la situation actuelle. Quoi qu'en décide Penny, je la suivrais jusqu'au bout du monde et la soutiendrais sans vergogne, néanmoins, un sourire à la fois tendre et soulagé s'esquisse à la commissure de mes lippes lorsque la jeune mère réfute catégoriquement l'option de stopper une grossesse si telle est notre destinée. « Non. Si c’est ça, ça sera pas trop tôt. Enfin, peut-être un peu, mais on changera rien. » Devant la détresse de ma petite amie, je couve sa main libre de la mienne et lui offre un sourire à la fois encourageant et amoureux. « Je veux pas de cette option. » « Alors on ne changera rien. On gérera comme ça vient. » Je promets, confiant, prêt à relever tous les défis au nom de ma famille, ce que je ne tarde pas à lui exprimer, opinant avec compréhension et pressant davantage la main de ma conjointe lorsqu'elle m'avoue son état de nervosité. « T’as jamais peur que ce soit trop? » Sans quitter Penny du regard, j'affirme : « Jamais. » Le facteur m'insufflant cette certitude se trouvant être tout l'objet de mes convoitises, quand bien même je n'osais le formuler à voix haute, de peur d'ajouter une pression sur les épaules de l'actrice. Cependant, aux côtés de Penny, je ne craignais pas l'adversité, je ne redoutais pas les obstacles, je ne désespérais pas devant les difficultés. « Je crois en nous. En notre force, en notre jugement, en notre instinct. Je ne dis pas qu'on est parfait ni imbattable, je ne dis pas que tout se fera sans encombres, mais je sais que rien de ce qu'on vit n'est insurmontable. » La constatant se pincer les lèvres comme lorsqu'elle le faisait lorsqu'elle subissait un haut-le-coeur quand elle portait Maia, je l'interroge sur la présence d'autres symptômes excluant ses nausées. « Je suis fatiguée, mais tu sais comment Maia est. » Mon rire se rejoint brièvement au sien. « Le plus angélique des oiseaux de nuit, » je commente avec tendresse, une pointe de désespoir malgré tout présente face à notre merveille qui refusait encore de faire ses nuits, quand d'autres parents se vantaient que leurs progénitures ne se réveillaient plus au clair de lune depuis qu'ils étaient plus jeunes de plusieurs mois que Maia. « Tu sais, si tu veux je peux assurer seul des nuits pour que tu puisses mieux dormir. Tu peux tirer ton lait et je m'occuperais d'elle à ses réveils, on pourrait peut-être s'organiser quelque chose. Même si elle préfère tes bras, ça pourrait être tentable pour que tu puisses te reposer. Puis j'ai l'habitude des nuits ; si ça se trouve, elle tient ça de moi, » je propose avec sincérité, prêt à épauler Penny pour qu'elle puisse gratter des heures d'un sommeil aussi réparateur que possible, terminant sur une touche d'humour.

Une autre interrogation me tiraille, que je me permets de communiquer à ma petite amie, tout en lui assurant qu'elle peut très bien ne pas y répondre, vu notamment la confusion qui règne actuellement sur son état : « Si ça n’arrive pas, est-ce que tu aimerais qu’on soit plus prudent? T’es pas obligée de répondre. » « La possibilité d’une nouvelle grossesse me fait peur, mais s’il y a une chose que je comprends de cette conversation, c’est que l’idée d’agrandir notre famille me plaît plus qu’autre chose. » Le portait de mon amoureuse abrite un faible sourire qui me fait irrésistiblement étirer mes lèvres en un rictus comblé et rassuré. « On est deux, » je confirme avec franchise. Nous nous étions rejoints sur le fait que nous désirions un cadet pour notre fille et absolument rien n'avait altéré ce vœu que je nourrissais, même si le timing était dorénavant hasardeux. Il me tardait, que ce soit dans un an comme dans cinq ou même dix, que mon amour avec Penny fasse de nouveau germer la vie et que le tableau de notre famille s'étoffe à notre image, de notre amour. « Je pense que le mieux c’est de profiter de notre journée ensemble et d’attendre les résultats avant de prendre une quelconque décision. » J'acquiesce spontanément. « Et dans tous les cas, ça ira, » je m'engageais, soutenant le regard de Penny quelques instants, mes pupilles lui rejetant avec une vigoureuse sincérité la promesse d'un soutien inébranlable ainsi que ma volonté de fer de déployer tous les moyens possibles en vue de surmonter chaque potentiel heurt. Je reporte ensuite mon attention sur le garçonnet qui s'enthousiasme de ses doigts collants de sirop d'érable et j'invoque un vent plus léger sur l'instant : « Noël est loin d'être fini. N'est-ce pas, Jude ? »

***

Je m'assois sur le bord du lit pendant que Penny vaque dans la salle de bain connexe. J'étouffe un bâillement dans mon poing, le silence enveloppant la chambre dans son nouvel attribut de rareté depuis la naissance de Maia et la garde complète de Jude. Je retire la montre à mon poignet en préparation de la nuit à venir puis la retourne dans ma paume, mes doigts caressant délicatement les gravures en son dos, présent de Penny lors de notre dernière Saint-Valentin. A l'époque, seul le prénom de Jude et sa date de naissance creusait le métal. Désormais, les mêmes informations concernant Maia y figuraient, à la place que leur avait dédiées Penny lors de son achat. Une partie de mon esprit ne peut se freiner à imaginer le ou les futurs noms qui viendront compléter ceux des deux enfants et la pulpe de mon pouce parcourt l'espace vide, comme en présage aux futures membres de cette famille que nous bâtissions, Penny et moi.

« On regarde ensemble? » Mon regard passe de ma petite amie à sa main enfermant le test de grossesse. Je lui souris amoureusement puis acquiesce tout en lui tendant la main afin qu'elle me rejoigne sur le matelas. « Et qu’importe le résultat, on est heureux. » « Qu’importe le résultat, on est heureux, » j'approuve avant de déposer un baiser sur sa  tempe. « Je suis prêt, quand t'es prête, » j'informe, sans presse, tout en glissant ma main autour de sa taille dans une étreinte. Ma mémoire rejoue les bandes du test de grossesse qui nous avait annoncé la venue imminente de Maia, celui pour lequel Penny m'avait prié de découvrir en premier le résultat pour ensuite lui révéler, ce qui avait débouché sur une surprise et une confusion aussi mémorables qu'attendrissantes, formant désormais un souvenir précieux et unique. J'inspire profondément, tout aussi nerveux, pour des raisons bien différentes que celles qui m'animaient à Los Angeles, comblant l'attente par un nouveau baiser que je déposais sur la peau de mon amoureuse.

Sa paume se retourne vers nos deux regards, puis s'ouvre sur le résultat. Je n'ai pas besoin de me pencher ou de l'analyser très longuement pour comprendre toute l'étendue de ce qu'il déclare et instantanément, mes yeux couvent le portrait de Penny, à l'affût de sa propre réaction. « Eh, on est heureux, » je lui souffle en l'attirant contre moi, réconfortant. « C'est une belle nouvelle. » Mes mains caressent son dos, mon cœur bat la chamade. J'ai l'impression qu'il se gonfle d'un coup pour y accueillir ce nouvel être surprise dont tout est à découvrir - ou presque. Certains points sont indéniables à mes yeux : « On aura un autre bébé qui sera heureux, choyé et chanceux, tout autant que Maia et Jude, de nous avoir. Notre vie est un vrai remue-ménage mais elle est belle. » Je me distance légèrement pour apercevoir davantage l'expression de Penny. Je caresse doucement son visage, promettant : « Je t'aime. Ca va bien aller. »

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PENNY STRINGER & @ISAAC JENSEN

Tu ne pensais pas que vous auriez cette discussion si rapidement. Certes, vous aviez laissé le choix à la vie de vous surprendre et peut-être que c’était un peu naïf de ta part de croire que cette dernière ne te prendrait pas au mot. Maia n’a que six mois, alors évidemment que la perspective d’une nouvelle grossesse apporte un lot de choc que tu ne t’attendais pas à gérer en cette journée spéciale. Pourtant, même si la panique n’est pas loin dans ton esprit, ce serait mentir que tu ne ressens pas la moindre joie à cette idée. Un nouveau bébé à aimer. Un nouveau membre pour agrandir votre famille qui se bâtit jour après jour, qui se renforcit après chaque tempête et chaque tournant inattendu. Une nouvelle preuve de l’amour inestimable que tu portes pour Isaac, et que tu sais qu’il porte pour toi en retour. Et vous en avez de l’amour à donner, ça, tu n’en doutes pas un seul instant. Tu es complètement sous le charme de l’attention et de l’affection qu’Isaac offre à Jude et Maia jour après jour et tu sais que ce sentiment ne fera que se multiplier si une nouvelle bouille devait venir s’ajouter à votre tableau. Alors non, même si tu aurais idéalement préféré encore un peu de temps, quelques mois de plus afin d’être réellement confiante et en contrôle dans ton rôle de mère, la simple idée d’interrompre une grossesse ne t’apparaît pas comme un choix possible pour votre famille, pour votre scénario bien à vous, aussi particulier soit-il. « Alors on ne changera rien. On gérera comme ça vient. » Tu approuves d’un léger hochement de la tête. Ça te fait peur, plus que tu ne sais réellement le nommer, mais tu essayes quand même parce qu’Isaac mérite de savoir tout ce qui trotte actuellement dans ton esprit. « Jamais. » qu’il te nomme avec assurance lorsque tu lui demandes si lui aussi craint parfois que ce soit trop, trop vite et sa réponse te fait sourire parce que tu sais qu’il ne te mentirait pas. Tu sais que s’il le dit avec autant de justesse, c’est qu’il n’y a pas le moindre doute dans son esprit et tu l’envies presque pour ça. « Je crois en nous. En notre force, en notre jugement, en notre instinct. Je ne dis pas qu’on est parfait ni imbattable, je ne dis pas que tout se fera sans encombres, mais je sais que rien de ce qu’on vit n’est insurmontable. » « Tant qu’on est ensemble. » que tu complètes pour lui, parce qu’elle repose bien là la vérité, votre vérité. À deux, vous savez faire face aux tournants. À deux, vous avez déjà prouver plusieurs fois que vous pouvez gérer avec les aléas qui se placent sur votre chemin, et tu l’aimes Isaac, de te le rappeler quand parfois, tu oublies. Et vous savez tous les deux que la fatigue accumulée dans les derniers mois y joue pour beaucoup. « Le plus angélique des oiseaux de nuit. » Ah ça, pour être un oiseau de nuit, votre fille en était bel et bien un, mais la partie angélique s’envolait bien souvent quand elle refusait de rester endormie plus d’une heure si ce n’était pas directement contre toi.

« Tu sais, si tu veux je peux assurer seul des nuits pour que tu puisses mieux dormir. Tu peux tirer ton lait et je m’occuperais d’elle à ses réveils, on pourrait peut-être s’organiser quelque chose. Même si elle préfère tes bras, ça pourrait être tentable pour que tu puisses te reposer. Puis j’ai l’habitude des nuits; si ça se trouve elle tient ça de moi. » « Ça et le besoin de proximité constamment, j’ai bien l’impression. » que tu commentes avec un léger rire, non pas que tu n’aies quoique ce soit contre le fait que ton amoureux soit de ceux qui aimaient les contacts physiques, dormir collé et toutes ces choses qui te manquaient cruellement maintenant que Maia demandait une grande partie de ton attention. « Ça peut être une idée, mais je veux pas non plus que tu t’épuises. » Les journées peuvent parfois être très longues et très exigeantes à l’hôpital et si tu sais que ton amoureux n’a jamais eu le sommeil particulièrement facile, tu ne voudrais pas qu’il se mette dans une situation où le déficit l’empêche de bien fonctionner ensuite, ou mettre en péril sa santé mentale, bien qu’il te semble assez solide en ce moment. « Je m’ennuie de dormir avec toi. » que tu avoues toutefois avec une petite moue. Si vous aviez parfois le luxe de commencer vos nuits ensemble, il était plutôt rare que vous ailliez la chance de les finir ensemble, Isaac terminant souvent ses nuits dans le lit de Jude alors que Maia venait accaparer ton attention. Ce que tu saisis surtout c’est que malgré la fatigue et les horaires de fous, l’idée d’une nouvelle grossesse ne te terrifie pas autant qu’elle t’excite, le prospect d’un nouveau bébé à aimer et chérir une douceur sur ton cœur. « On est deux. » te confirme Isaac, ce qui ne manque pas de te faire sourire avec un peu plus d’aisance cette fois. La nervosité te fait toujours vibrer, la possibilité d’une nouvelle grossesse plus présente que jamais dans ton esprit, mais tu tiens tout de même à faire de cette journée quelque chose de spécial et unique pour Jude et Maia, qui sont tous les deux complètement inconscients de la discussion que vous venez d’avoir, Isaac et toi. « Et dans tous les cas, ça ira. » Oui, tout irait bien. Tant que vous étiez tous ensemble. « Noël est loin d’être fini. N’est-ce pas, Jude? »

* * *

« Qu’importe le résultat, on est heureux. » Tu hoches la tête, tentant de t’en convaincre. La vérité, c’est que tu ne sais plus vraiment quel résultat tu espères lire sur l’écran digital de ce test de grossesse, convaincue que tu serais à la fois déçue et soulagée si le test s’avérait négatif, deux émotions qui ne devraient pas faire sens ensemble. « Je suis prête quand t’es prête. » Tu prends une longue inspiration, te concentrant d’abord et avant tout sur la sensation des lèvres d’Isaac contre ta tempe, de sa main qui glisse autour de ta hanche, de ses doigts qui prennent position et qui semblent te tenir en place, au cas où ce que tu verras sur le test viendrait à te chambouler. Isaac te tient, te soutient, comme il le fait toujours depuis un an et demi. Un an et demi et toute une vie qui a changé depuis, ça te paraît surréel de penser au fait que si peu de temps s’est écoulé mais tant de choses se sont produites, et possiblement, se produisent encore à l’instant même. Tu comptes mentalement jusqu’à trois. Un. Tout ira bien. Deux. Vous êtes heureux, peu importe. Trois. Isaac est l’homme de ta vie et vivre ça avec lui est la plus belle des aventures. Tu tournes le test, le résultat s’affichant sous vos yeux. Il n’y a pas de doute possible, les lettres affichées épellent bel et bien le mot positif et ton cœur s’arrête de battre soudainement. Il n’y a pas de déception, ni de soulagement. Il y a un peu de panique, et beaucoup de joie. Ça te prend par surprise, ça mouille ton regard et tu retiens à peine les larmes lorsque tes yeux trouvent ceux de ton amoureux. « Eh, on est heureux. » Tu hoches la tête vivement, les sillons parcourant tes joues. « C’est une bonne nouvelle. » Les mots sont coincés dans le fond de ta gorge. Tu voudrais lui dire que oui, que tu sais, que tu es heureuse, mais l’émotion est si puissante que tout ce que tu peux faire là tout de suite, c’est pleurer silencieusement en te perdant dans l’étreinte qu’Isaac t’offre. « On aura un autre bébé qui sera heureux, choyé et chanceux, tout autant que Maia et Jude, de nous avoir. Notre vie est un vrai remue-ménage mais elle est belle. » « Elle est belle. » que tu parviens enfin à répéter d’une toute petite voix alors tu reposes doucement ton visage dans sa main qui caresse ta joue. « Je t’aime. Ça va bien aller. » Les mots te manquant toujours, tu viens poser tes lèvres contre les siennes dans un baiser passionné, essoufflé, dans lequel tu essayes de transmettre tant d’émotions à la fois que tu as pratiquement l’impression de t’y perdre. Tes deux mains viennent entourées le visage de ton amoureux et après un baiser des plus intenses, ton front se repose naturellement contre le sien. « Je t’aime tellement. » Les mots sont à peine murmurés avant que tu ne reprennes possession de ses lèvres. Tu sais qu’une fois le high passé, la panique et l’inquiétude reprendront beaucoup de place, mais pour l’instant, tu préfères te laisser bercer par ce sentiment d’euphorie qui t’habite. « Je pense que tu vas avoir du mal à me faire un cadeau plus surprenant que celui-là pour Noël l’an prochain. » que tu échappes avec un rire alors que tu laisses tes doigts glissés de ses joues jusqu’à son crâne, les laissant joués dans les courtes mèches brunes. « Tu vas devoir recommencer à cacher du chocolat dans tous les recoins de la maison. » Assumant évidemment que ce sera à nouveau ton envie la plus prenante, même si tu espérais bien éviter des mois à te sentir nauséeuse comme lors de ta grossesse avec Maia. « Et gérer avec ma libido en feu. » Tu ris un peu plus fort cette fois en te souvenant de tes envies puissantes, particulièrement pendant le deuxième trimestre, prouvant ton point en pressant ton corps contre le sien avant de capturer ses lèvres à nouveau et laisser tes mains caresser son corps.

Mon coeur se serre de lire l'appréhension étreindre les traits de mon amoureuse lorsqu'elle formule de nouveau ses impressions de porter la vie. Si le doute m'avait saisi à la première confidence de son instinct, désormais que la jeune femme revient sur ce sujet, le sérieux avec lequel je prends son incertitude s'amplifie. Ma main reposant dans le dos de Jude de manière à veiller à ce qu'il ne tombe pas sur le banc sur lequel il gesticule en se délectant de sucreries festives, je m'évertue à rassurer ma conjointe tout en lui présentant le fait que nous disposions aussi d'un choix sur notre destin, sur lequel nous ne tardions par ailleurs pas à vibrer de la même onde. Un sourire encourageant, tendre et amoureux sur mes lippes, je lui assure que quand bien même notre rythme est effréné et que les surprises se multiplient dans notre histoire, je reste intimement convaincu que nous saurions y faire, que nous saurions gérer. En effet, à mes yeux, Penny et moi formons un couple solide qui peut surmonter toutes les épreuves. Nous avons déjà tellement vécu en un an et demi de relation, nous avons gravi de montagnes qui m'avaient parues insurmontables et franchi des épreuves qui m'avaient inavouablement effaré. Nous dénichons une solution à chaque problématique, nous élaborons des compromis devant chaque dilemme, nous savons communiquer pour dénouer les situations les plus complexes ; tels sont certains de nos atouts. Réellement, je crois en nous. Je ne suis pas doté de la prétention d'affirmer que nous sommes invulnérables ni imbattables, mais il m'est une évidence que notre amour et notre volonté suffisent amplement à avoir le dessus de quelconque tempête, à relever tous les défis.

Armé du désir d'épauler Penny et consolider son bien-être en passant par favoriser un sommeil plus réparateur pour la trentenaire, je lui propose de prendre le relai de certaines nuits, notre fille ayant démontré une appétence singulière pour cette période. « Ça et le besoin de proximité constamment, j’ai bien l’impression, » je l'entends communiquer lorsque je fais le lien entre ma faculté à rester éveillé la nuit et celle de Maia que j'aurais pu ainsi lui avoir léguée. « Je vois pas de quoi tu parles, » je nargue en réponse à son rire, bien conscient néanmoins que je ne me prive jamais d'être tactile avec ma petite amie et de la couvrir de baisers et de caresses dès que j'en ai l'occasion. C'est plus fort que moi : sa seule vision m'invoque l'insatiable envie de lui démontrer mon affection. « Ça peut être une idée, mais je veux pas non plus que tu t’épuises. » Je hoche la tête en signe de dénégation, confiant. « Ne t'en fais pas pour moi. Puis j'aime l'idée que tu puisses mieux te reposer et on pourra toujours adapter comme ça nous va le mieux, » je soumets. « Je m’ennuie de dormir avec toi. » Un rictus empli de malice investit la commissure de mes lèvres. « Pour l'absence de proximité ou... » Je tente, rebondissant sur le besoin défini constant de proximité qu'avait décrit plus tôt Penny et que je n'assume pas à voix haute. Je saisis délicatement sa main pour en caresser le dos de mon pouce, lui promettant que peu importe ce que le futur nous réserve, nous irions bien.

***

Je suis installé au bord de notre lit lorsque Penny me rejoint, le test de grossesse entre les mains. Les enfants dorment à poings fermés, mes muscles endoloris de la journée riche en émotions et activités réclament le confort du matelas quand bien même mon esprit est trop agité pour ne serait-ce que songer à Morphée. J'attire mon amoureuse dans une suave étreinte, je dépose avec tendresse un baiser sur sa tempe. J'inspire discrètement son odeur que je chéris tant, mes doigts caressent subtilement sa hanche. Telle une incantation, nous nous répétons que peu importe si l'intuition de la Stringer est validée ou pas ce soir, cela n'altérera en rien notre bonheur. Armé d'une infini patience, je lui laisse le contrôle sur le dévoilement du résultat, le souvenir de la découverte de la venue de Maia dans nos vies me happant. Lorsque Penny retourne le bâtonnet, il ne suffit qu'un coup d'œil pour décrypter que notre famille s'agrandira de nouveau. Mon regard se presse rapidement sur le minois de Penny, l'entité la plus précieuse qui m'est sur cette planète, pour la couvrir, et je l'attire précautionneusement contre moi tandis que des larmes perlent à ses cils et s'en dérobent pour créer des sillons sur ses joues rosées. « Eh, on est heureux. » Je lui glisse à l'oreille, à l'image de ce secret qui nous appartient pour l'instant qu'à nous deux. Je baise calmement sa peau, y gomme quelques larmes sous le couperet de mon attachement pour elle, pour nous. « C’est une bonne nouvelle, » je lui souffle alors qu'elle acquiesce sous le coup de l'émotion que je soupçonne intense en elle. Je prends sa main entre les miennes, l'enveloppant de ma chaleur. « On aura un autre bébé qui sera heureux, choyé et chanceux, tout autant que Maia et Jude, de nous avoir. Notre vie est un vrai remue-ménage mais elle est belle, » je lui affirme dans l'objectif de lui rappeler que même si le défi est de taille, nous le relevions, nous y arrivions. Nous en avions la force, le courage, l'amour. « Elle est belle. » Elle répète d'une petite voix et je souris doucement, l'étreignant, lui glissant des mots d'amour pendant que mes mains caressent son dos, réconfortantes. « La plus belle, » j'enchéris avec une dose de légèreté bien que mes propos pulsent de sincérité. « Si ça se trouve on va peut-être même inspirer une série Netflix. Les gens seront jaloux de notre vie, ils seront tenus en haleine. » Je tente de maximiser son sourire, embrasse sa joue, caresse ses cheveux.

Penny se mouve légèrement pour me faire face et prend ardemment possession de mes lèvres dans un baiser passionné qui fait tonitruer mon coeur qui battait déjà la chamade depuis qu'elle était sortie de notre salle de bain munie du test de grossesse. « Je t’aime tellement. » Le baiser remporte exponentiellement en intensité, je sens mon organisme plonger dans cette effervescence dont seule Penny a le secret, détient tout le pouvoir. Une de mes mains repose dans le creux de ses reins, l'autre choie ses boucles blondes, effleure sa nuque. Mes lippes s'emparent amoureusement des siennes, nos langues s'éprennent dans une valse d'un tempo qui leur est propre, tel le rythme de notre histoire. « Je pense que tu vas avoir du mal à me faire un cadeau plus surprenant que celui-là pour Noël l’an prochain. » Je ris doucement avant de glisser sensuellement ma bouche dans son cou. « Fais attention, je pourrais le prendre comme un défi... » « Tu vas devoir recommencer à cacher du chocolat dans tous les recoins de la maison. » Ses doigts sur ma peau insufflent de multiples frissons. Je plonge mon regard dans le sien. « Et répondre à toutes tes envies quelles qu'elles soient. Ce sont aussi des défis que je veux relever. » Quitte à faire le tour de Brisbane en pleine nuit ou à cuisiner aux petites heures de la nuit pour rendre Penny heureuse et apaiser les heurts de sa grossesse, sans oublier masser ses pieds douloureux et le bas de son dos tendu. « Et gérer avec ma libido en feu. » « Je suis prêt, » j'affirme en invitant Penny à s'installer à califourchon sur moi alors qu'elle réduit toute distance entre nos deux silhouettes, aguichant périlleusement toutes formes de désir d'elle qui ne cesse jamais de brûler en moi. Je chéris la peau dénudée de son buste et de son cou de mes lèvres avant de l'embrasser avec fougue. Il me tarde que tu portes le même nom que nos enfants, je ne peux m'empêcher de penser, visualisant cette bague déjà achetée et dissimulée dans mes affaires.