| troublemaker, that's your middle name || james&auden |
| | (#)Ven 23 Déc 2022 - 23:37 | |
| Tu les as observé de loin pendant un temps. Rapproché l'un de l'autre comme s'ils se laissaient aller à des confessions dans un murmure. Ou alors ils sont plutôt en train d'élaborer un plan d'évasion à cette soirée. Sans doute un peu des deux. Tu ne sauras jamais, même si tu aimerais pouvoir avoir des oreilles tout près d'eux. Il faut les comprendre de vouloir s'enfuir. C'est ennuyant à mourir ici. Un coup le spectacle et les paillettes retombées, ce n'est plus aussi intéressant. Surtout pas quand prendre en traque deux amants est une option de divertissement pour la soirée. Bien sûr que c'est cette option que tu choisis. Tu as feins être intéressé par les bouchées offertes, par la dame qui a passé quinze minutes à parler d'à quel point le défilé était bien réussi. Les défilés parisiens sont toujours les plus majestueux. Tu as fais semblant d'être bien occupée, à jouer la parfaite petite femme sympathique avec tout le monde. Tu as pris les très nombreux commentaires sur la nouvelle robe que tu portes en ce moment. James fait fureur une fois de plus, mais il est là-bas à manigancer contre toi au lieu d'être ici pour recueillir les félicitations. Tant qu'il n'est pas là, c'est toi qui brille. Ce serait plus qu'intéressant dans un tout autre contexte. Toutefois, alors que tu poses un énième regard sur les deux hommes, les voilà qui disparaissent derrière un mur. Comme c'est triste que tu n'as pas regardé cinq secondes plus tard pour louper la direction de leur fuite. Comme c'est tellement dommage que tu saches que si tu prends le premier couloir à ta gauche, tu as de bonne chance d'intercepter leur fuite.
Il ne fallait surtout pas te sous-estimer, mais il ne fallait encore moins les sous-estimer eux et leur besoin vitale de se mettre apparemment. Ils ont le pas rapide, ces deux idiots. Lorsque tu arrives au bout du couloir, ce sont deux silhouettes de dos que tu aperçois au loin. Pas encore assez loin pour qu'il n'échappe à ton champ de vision. Encore quelques pas et les deux amants disparaissent cette fois-ci derrière une porte. Une coup fermé, tu pourras dire adieu à tes petites manigances. Encore heureux qu'ils soient trop occupés à se dévorer des lèvres pour prendre le temps de bien refermer derrière eux. Tu as juste le temps d'accélérer le pas pour poser ta main contre la porte avant qu'elle ne se referme. Ce serait tellement impoli d'entrer maintenant, de briser la magie. Peut-être que tu devrais attendre encore un peu, intervenir juste pour gâcher l'orgasme. C'est presque tentant, mais heureusement (ou malheureusement dure à dire) pour eux, tu n'es pas si patiente que ça. Tu fais quelques pas à l'intérieur de la chambre. Auden a déjà perdu son pantalon. C'était qu'une petite baise rapide ni vu ni connu ? La tension était si forte qu'il passe directement au chose sérieuse ? Vous savez, le problème quand on veut aller trop vite ? À force de tout vouloir faire trop vite, on arrive à rien. Comme Auden et ses deux mains gauches qui n'arrivent pas à défaire la ceinture de ton mari. Ces foutus boucles de ceinture automatique qu'on arrive jamais à défaire quand on est pressé. « Tu as besoin d'aide ? J'aime pas moi non plus quand il met celle-là. » Elle est magnifique, mais moins pratique. La mine déconfite sur leurs visages est totalement jouissif. C'est toi qui prends ton pied finalement pas eux. Tu prends tes aises en venant t'asseoir sur le banc dans l'entrée de la chambre. Tu prends même le temps de venir lisser ta robe. « Vous aussi vous trouviez que c'était trop bruyant de l'autre côté ? » Et vous êtes venu vous réfugier ici pour reposer vos oreilles ? Ça tombe bien, toi aussi. Comme le hasard fait bien les choses. « Oh, pardon, faites comme si j'étais pas là. Je ne voudrais surtout pas déranger. » que tu ajoutes alors que tu souris de toutes tes dents.
@james weatherton & @auden williams |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Sam 24 Déc 2022 - 3:21 | |
| L’impression d’être à Paris depuis une éternité me prend aux tripes, et si j’ai joué le jeu autant que possible hier, il ne m’a pas fallu plus d’une véritable nuit de sommeil pour me remettre les idées en place et retrouver l’attitude qui est naturellement la mienne. Je fais en sorte de ne pas tout foutre en l’air et de ne pas insulter les gens, du moins pas ceux susceptibles de comprendre l’anglais ou l’italien, et j’appelle ça faire des efforts, quand James est bien plus doué dans le rôle des faux-semblants que je n’aurais pu le croire. Je l’observe parler de la collection en retrait, je l’observe accumuler tous les compliments sans être envieux de sa position pour autant. Je sais que notre travail est remarquable, je n’ai pas besoin de l’entendre de la bouche de qui que ce soit, sauf peut-être de la sienne. “Tu feras attention, elle m’a l’air terriblement hétéro, et terriblement occupée à retirer les boutons de ta chemise par la pensée.” Je serais un agent infiltré de pacotille, quand on sait que les murmures que je cède à l’attention de James n’ont rien de discrets, surtout pas alors que je me place face à lui pour les lui partager. Mon regard est posé ailleurs et ma main libre enfoncée dans la poche de ma tenue de soirée, mais cela ne trompe personne. Le verre que je finis non plus, ne trompe personne, pas même la sobriété que j’oublie de m’imposer depuis quelques jours déjà. Mon regard trouve le sien uniquement pour lui désigner la personne en question, une mannequin ou une influenceuse, je ne sais déjà plus vraiment. Une grande fan de son travail, en tout cas, selon ses propres mots. Elle ne feint pas sa passion, c’est évident, mais elle feint encore moins les regards en coin qu’elle dédie au créateur, et c’est peut-être sans doute la raison qui me pousse à littéralement me poser entre eux. “J’ai souri à en avoir mal aux joues.” Je commente, l’air un peu plus grave, uniquement parce que je retrouve une expression plus naturelle du visage et un timbre de voix qui l’est tout autant. “Je suis certain que ça veut dire qu’on a assez joué la comédie pour aujourd’hui.” De je je passe à on, mon corps désormais parfaitement placé devant lui, un sourire déjà grandissant sur mes lèvres. Ce genre de sourire-là, il ne compte pas vraiment. Il n’a rien de faux, rien de surjoué. Il sait déjà où je veux en venir, et je ne fais même pas semblant de cacher le fond de ma pensée. Nous avons du temps à rattraper.
La soirée de la veille était différente. La journée avait été interminable, l’ascenseur émotionnel infini, et mon esprit partout et nulle part à la fois. Elle était différente et non moins nécessaire, je pourrais être le premier à le dire - à défaut de l’assumer - mais elle n’était pas vouée à se conjuguer au singulier. Il le sait autant que moi, nous en avons parlé avec nos mots, nous avons parlé d’un Florence qui peut exister à Brisbane autant qu’à Paris, sûrement, et c’est tout ce dont j’ai envie en cet instant: lui. J’extirpe la carte de ma chambre depuis ma poche, la réception ayant lieu dans une de ses immenses salles pouvant continuer sans nous. Sous ses yeux, je la tiens entre mon index et mon annulaire, ce qui équivaut à une proposition muette de continuer à célébrer la mode ailleurs ; à notre façon. “Je te laisserai un film en français, si tu veux continuer à perfectionner tes merci beaucoup.” Je mime de lui faire une fleur, moi-même déjà amusé par la remarque, avant de rapidement laisser derrière moi le faste de la réception, James sur mes talons, mon sourire plus enfantin et amusé que jamais.
Je passe la porte le premier, la lui retient une seule seconde, fond sur ses lèvres la suivante, comme si une vie entière s’était écoulée depuis la dernière fois. Il se retrouve plaqué contre le mur sans la moindre force lorsqu'une première main retrouve sa nuque, la seconde étant déjà occupée à desserrer sa cravate. Aucune ne sait rester en place. Les gestes sont à la fois hâtifs et précis, une symphonie parfaitement orchestrée et qui a pourtant un certain goût de renouveau. Beaucoup de choses se sont passées depuis la dernière fois. “J’en ai eu envie toute la soirée.” De toi est la précision que je ne fais pas tant elle est évidente, à en juger par la passion de mes baisers qui trouvent brièvement sa nuque, laissant le temps à mon pantalon de trouver le sol alors que mes doigts tentent de faire subir le même sort au sien, sans que je n’y arrive à l’aveuglette. Mes baisers sont trop occupés à prendre place contre son cou et mon visage à se fondre près du sien pour que je daigne donner trop d’attention à sa ceinture, problème qui se veut relégué à une date inconnue à la seconde même où la porte claque enfin derrière la silhouette de Cristina et que toute forme d’impatience autant que d’insouciance et de désir prend aussitôt fin.
Son cou a à peine pris une couleur rosée et mon dos se retrouve plus droit que jamais, dans une stature presque militaire, comme si j’étais un putain d’enfant pris la main dans le sac. Comme s’il y avait dans cette scène quoi que ce soit d’humiliant, regrettable ou même nouveau. Il n’en est rien, et pourtant je ne peux pas faire comme si de rien n’était, quand bien même j’en crève d’envie. « Tu as besoin d'aide ? J'aime pas moi non plus quand il met celle-là. » A peine au dessus de l’épaule de James, c’est un poing colérique que je laisse s’abattre contre le mur, tout en dédiant un regard noir à l’anglais dès la seconde qui suit. Il était naïf de croire qu’elle fermerait les yeux, tout comme il est naïf de croire depuis le premier jour qu’elle accepte notre liaison au même titre que n’importe quelle autre. C’est un je te l’avais bien dit que je retiens ; ou peut-être que c’est ce que mon grognement aurait pu traduire, une seconde avant que je fasse finalement face à sa femme. « Vous aussi vous trouviez que c'était trop bruyant de l'autre côté ? Oh, pardon, faites comme si j'étais pas là. Je ne voudrais surtout pas déranger. » En pensant à elle, seules des insultes traversent mon esprit. Trop douce, trop parfaite, et surtout bien trop fausse. “Tu manques pas de culot.” J’ai promis de ne plus parler d’elle, et j’ai tenu promesse. J’ai promis de ne pas faire la moindre allusion à sa personne, et j’ai tenu promesse. Mais aucun accord que nous avions pu sceller ne parlait de la possibilité qu’elle s’impose à nous. “T’as déjà goûté tous les alcools proposés et aucun n’était à ton goût, donc t’as envie d’autre chose ?” Je me moque qu’elle pense à un quelconque sous-entendu dans mes mots. “Si tu veux faire une scène, tu la fais dehors. C’est ma chambre, et je rentrerai pas dans vos jeux tordus.” C’est ma chambre, et c’est aussi la raison pour laquelle je ne compte pas me rhabiller, quand bien même j’imagine que l’idée de pouvoir passer la nuit auprès de James vient d’être très largement compromise. Je me dégage néanmoins pleinement de lui, la colère ayant déjà pris le pas sur le désir, qui ne continue d'exister faiblement à travers mon souffle encore court. |
| | | | (#)Mer 11 Jan 2023 - 20:24 | |
| troublemaker, that's your middle name. “Tu feras attention, elle m’a l’air terriblement hétéro, et terriblement occupée à retirer les boutons de ta chemise par la pensée.” Oh, bien sûr qu'il avait repéré Auden du coin de l’œil bien avant que l'italien ne bifurque finalement dans sa direction et se plante devant lui, son regard éternellement incapable de ne pas chercher après le sien même au milieu d'une pièce bondée. Plusieurs fois au cours de la soirée, James s'était demandé si le peintre s'ennuyait autant qu'il en avait l'air, ou s'il en rajoutait simplement pour coller à son image d'asocial ténébreux et charismatique. Dans un coin de sa tête, l'anglais n'oubliait évidemment pas Ginny et combien le sort de la jeune femme devait inquiéter Auden, qui pourtant semblait prendre sur lui pour ne rien laisser gâcher cette soirée et sa symbolique : s'ils étaient tous réunis dans cette salle bruyante, après tout, c'était pour fêter le fruit de leur travail. Et James avait sans doute entendu assez de compliments et de félicitations pour être blasé jusqu'à la fois prochaine, lorsqu'il tenterait naturellement de faire encore mieux. « Heureusement tu es là pour veiller à ce qu'elle me saute pas dessus devant tout le monde. Quel adorable chaperon tu fais. » Un sourcil délicieusement narquois au coin des lèvres, il lui glissa un regard tout aussi entendu avant de le reporter sur la silhouette – particulièrement attrayante, il est vrai – de la jeune femme en question. James avait vu clair dans son jeu à la seconde où elle s'était approchée, et l'unique chose qui l'avait fait hésiter tout ce temps quant au fait de répondre à ses avances était qu'elle semblait un peu jeune pour lui. Probablement pas beaucoup plus de la vingtaine ; elle était sans doute une de ces influenceuses que tout le monde s'arrachait mais qui avait encore besoin de briller dans le regard des hommes qu'elles croisaient. James ne le nierait pas, son charme était loin d'être sans effet sur lui, mais il en jouait surtout avec l'espoir d'obtenir une réaction du peintre. “J’ai souri à en avoir mal aux joues.” - « Sois pas jaloux, je suis sûr qu'elle a une copine qu'elle serait ravie de te présenter. » Ou un copain, mais ça n'était pas comme s'il le sentait tellement dans l'état d'esprit de faire des rencontres, ce soir, lui qui semblait difficilement supporter cette assemblée d'artistes, journalistes et photographes tous un peu plus envahissants les uns que les autres. “Je suis certain que ça veut dire qu’on a assez joué la comédie pour aujourd’hui.” Et par là, bien sûr que James voyait exactement où il voulait en venir, quand bien même c'était encore un peu trop tentant de maintenir l'illusion du contraire et de le titiller gentiment. « T'es dans la ville de l'Art, entouré de personnes qui seraient ravies de te répéter à quel point tu es un génie, et toi tu trouves encore le moyen de rouspéter. » Étouffant un soupire contre sa coupe qu'il porta à ses lèvres, James balaya la salle du regard cette fois à la recherche de Cristina, qui semblait elle aussi avoir trouvé des interlocuteurs pour la complimenter sur sa robe et sur la manière dont elle venait naturellement la sublimer. Évidemment qu'il avait une nette idée de la tournure que prendrait bientôt cette soirée et qu'il s'assurait simplement que son épouse ne manquerait pas de compagnie en son absence. « T'es incorrigible. » Et c'était bien loin de lui déplaire.
Devant ses yeux où brillait une malice de plus en plus assumée à mesure qu'Auden semblait vouloir prendre les choses en main, le peintre se saisit de la carte de sa chambre qu'il exhiba sous le nez de James – au cas où les projets qu'ils avaient l'un et l'autre en tête n'étaient pas suffisamment clairs. Sa proposition n'avait pas besoin d'être formulée tout haut pour trouver grâce aux yeux du créateur, qui le lui fit subtilement comprendre en inclinant la tête et en se mordant le coin de la lèvre. “Je te laisserai un film en français, si tu veux continuer à perfectionner tes merci beaucoup.” Quel idiot qu'il pensa tandis que l'esquisse d'un rictus amusé fit naître une fossette dans le creux de sa joue. « Tu sais bien que j'ai toujours préféré pratiquer les langues à la source. » Auprès de ceux qui la pratiquaient, ce que le peintre était après tout plus que bien placé pour savoir. Mais parce qu'ils savaient l'un comme l'autre que l'apprentissage de l'italien n'était pas la chose qu'il préférait lorsqu'ils se retrouvaient seuls tous les deux, c'est sans plus de cérémonie qu'ils prirent finalement congé du reste des invités pour se faufiler à l'étage. Du moment où ses pas traversèrent le couloir jusqu'à la chambre d'Auden, à celui où il s'y engouffra juste après lui, James ne détacha pas son regard de la silhouette du peintre : il aurait fini par le traîner dans un coin tranquille par le col, si Auden n'avait pas pris les devants. Enfin seuls, loin de l'agitation qui régnait en bas, il ne leur fallut que quelques secondes pour retrouver des habitudes jamais perdues. Le dos de James rencontra bien vite le mur le plus proche tandis que les mains habiles d'Auden s'occupaient déjà de libérer l'accès jusqu'à son cou ; lui offrant tout le loisir d'en faire de même lorsque ses doigts se glissèrent sous la chemise de l'italien pour l'en débarrasser. L'ardeur de leurs gestes n'avait alors d'égale que la passion de leurs baisers, qui eux aussi s'étaient un peu trop fait désirer au goût de l'anglais. “J’en ai eu envie toute la soirée.” - « Je me demandais combien de temps t'allais mettre avant de te décider. » Son souffle était court, ses mains déjà employées à maintenir Auden le plus près possible, avides de sentir sa peau effleurer la sienne et de laisser ses lèvres gagner toujours plus de terrain. La tension, qui grimpait de minute en minute, était pourtant sur le point de retomber.
« Tu as besoin d'aide ? J'aime pas moi non plus quand il met celle-là. » C'est un sursaut de surprise qui s'empara brusquement de James, sans qu'il sache qui de l'apparition fantomatique de sa femme ou du poing qu'Auden dirigea contre le mur le plus proche en était précisément la cause. Son regard incrédule et d'ors et déjà chargé de colère se reposa sur la brune, qui savait exactement quelles limites elle avait franchi en s’immisçant dans cette chambre sans y avoir été conviée. « Putain, Cristina. » Si elle ne s'attendait certainement pas à un accueil chaleureux en poussant cette porte, elle découvrirait bientôt que son petit numéro ne l'amusait pas du tout. Et pas seulement parce qu'il tombait au pire moment, sa chemise grande ouverte et sa ceinture partiellement desserrée des mains de l'italien pour preuves qu'elle interrompait quelque chose. « Vous aussi vous trouviez que c'était trop bruyant de l'autre côté ? Oh, pardon, faites comme si j'étais pas là. Je ne voudrais surtout pas déranger. » Oh, au contraire, James la connaissait suffisamment pour savoir que Cristina n'avait aucune intention de se faire discrète et encore moins de les laisser reprendre là où ils en étaient. Si tant est que ce soit seulement une option : il va sans dire que son intrusion leur avait coupé toute envie – et c'est exactement ce qu'elle devait espérer. “Tu manques pas de culot.” - « Arrêté ton cinéma, Cristina. Qu'est-ce que tu fiches ici ? » L'audace de son épouse l'avait toujours amusé, mais cette fois son regard était dénué de la moindre étincelle de malice alors que James voyait cette soirée prendre une tournure qu'il n'avait pas prévu. Elle ne devrait pas être ici, quelle que soit son excuse pour avoir pénétré dans cette chambre. “T’as déjà goûté tous les alcools proposés et aucun n’était à ton goût, donc t’as envie d’autre chose ?” Bien sûr, s'ils les laissaient faire, la situation ne mettrait pas deux minutes avant de s'envenimer au point de compromettre le reste du séjour. Une idée que James n'avait pas l'intention d'accepter. “Si tu veux faire une scène, tu la fais dehors. C’est ma chambre, et je rentrerai pas dans vos jeux tordus.” Auden s'échappa de son étreinte et son regard chercha celui du peintre sans plus le trouver, tout dans son attitude démontrant maintenant combien l'italien était furieux. James le comprenait sans le moindre mal, lui aussi contrarié par la tournure que venaient de prendre les choses, mais c'était finalement de le voir renoncer aussi vite qui le frustrait le plus. « Commencez pas, tous les deux. J'ai pas fait des pieds et des mains pour que vous vous croisiez le moins possible pour que vous recommenciez déjà vos enfantillages. » Comme si l'incident survenu quelques semaines avant leur départ pour Paris n'était pas suffisant. Comme s'ils n'étaient pas déjà intenables chaque fois qu'ils se retrouvaient l'un en face de l'autre, entre coups bas et provocations en tout genre. N'oubliant cependant pas que son épouse était celle qui n'avait rien à faire dans cette chambre, moins encore alors qu'elle appartenait au peintre, c'est sur elle que James reposa son regard. « Auden a raison, tu peux pas juste débarquer comme ça. Si tu t'ennuies à la réception, tu peux demander au chauffeur de te conduire en ville. » Il aurait pensé que ces célébrations seraient à son goût, ou qu'à défaut elle trouverait le moyen de mettre son temps dans l'hôtel à profit pour faire marcher les affaires. Cristina était pleine de ressources, elle n'était jamais à cours d'idées. « Ou mieux, pourquoi tu te trouverais pas de la compagnie, toi aussi ? Des tas d'invités t'ont pas quitté des yeux de la soirée, je suis sûr qu'eux seraient plus que ravis de s'isoler avec toi. » Des hommes, des femmes, il n'était pas difficile de comprendre pourquoi elle avait à nouveau capté tous les regards. Bien sûr que son ton était accusateur, et bien sûr que dans ces circonstances lui préférerait la savoir n'importe où plutôt qu'entre ces quatre murs. Des nuits ensemble, sa femme et lui pouvaient en partager sans qu'elle ne se sente obligée d'interférer dans celles qu'il passait avec le peintre, et elle était parfaitement libre de s'amuser en retour sans craindre qu'il ne s'invite à la première occasion. Tout pourrait être simple, mais elle rendait tout diablement compliqué. Cristina avait envie d'être embêtante, il le savait, tout comme il savait que ses efforts pour désamorcer la situation seraient une nouvelle fois inutiles.
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| | | | (#)Mer 11 Jan 2023 - 22:52 | |
| « Putain, Cristina. » Oui ? Ton sourire s'élargit encore un peu plus sur ton visage angélique. Innocence et pureté, voilà ce que tu dégages (non). Le poing de Auden qui éclate contre le mur derrière James ne te fait pas sursauter. Tu irais même jusqu'à dire qu'il te fait plaisir. Et bien dis donc, pour un effet de surprise, c'est plutôt bien réussi. La colère se fait ressentir dans chacun des muscles crispés de l'italien et dans le regard sombre de ton époux. Une parfaite réussite. Tu n'en demandais pas tant - bien sûr que oui. Comme tu as bien fait d'annuler tous tes rendez-vous pour pouvoir être présente pour le défilé. Bien sûr que tu as annoncé ta venue juste après avoir su que Auden serait également de la partie. “Tu manques pas de culot.” Non, en effet. Qui est-ce que ça surprend encore ? Certainement pas l'homme qui partage ta vie depuis des années. Peut-être celui qui rêve du jour où tu ne seras plus un boulet à sa cheville. Dommage pour lui, tu comptes seulement devenir de plus en plus lourd. « Arrêté ton cinéma, Cristina. Qu'est-ce que tu fiches ici ? » Ah bon, l'excuse de rechercher un peu de silence n'est pas crédible ? Aucun trait de ton visage ne l'est en ce moment. Tu n'as jamais autant l'air d'une menteuse que lorsque tu simules le contraire. Ça te rend encore plus agaçante - comme si tu avais besoin d'en ajouter une couche pour gâcher un peu plus la soirée des deux amants, non ce n'est sans doute pas nécessaire. Que voulez-vous, tu ne fais pas dans les demi-mesures. « Moi ? J'apprécie la vue. Elle est meilleure que celle de notre chambre. » Un sourire malicieux se glisse sur tes lèvres alors que tu tournes innocemment la tête vers la fenêtre pour apprécier la fameuse vue qui est exactement la même que la vôtre. Tu te retournes alors vers les deux hommes, terriblement émue, la main sur ton coeur de pierre. « Oh, la tour Eiffel, c'est si romantique. » On sait tous à quel point tu es une grande fanatique du romantisme. La meilleure vue n'est pas à l'extérieur, mais bien sous tes yeux : deux hommes dérangés en plein préliminaires et contrariés, qui a t'il de mieux ? Franchement, tu ne trouves rien. C'est si beau à voir. Tu pourrais verser une larme tellement c'est beau. “T’as déjà goûté tous les alcools proposés et aucun n’était à ton goût, donc t’as envie d’autre chose ?” La pique t'amuse même si ce n'était définitivement pas le but recherché. Essaie encore Auden. Tu ne devrais pas douter de sa capacité de te rendre la monnaie de ta pièce, mais tu lui as déjà dit : tu n'as pas peur de te brûler les ailes. C'est peut-être même ce que tu cherches à faire ou peut-être qu'elles sont déjà brûlés. « C'est trop aimable de ta part. Tu as quelque chose de plus healthy à me proposer ? » Une salade verte ou quelques minutes intenses d'exercices physiques, tu es ouverte à toute proposition. Sauf celle de quitter cette pièce, bien évidemment. “Si tu veux faire une scène, tu la fais dehors. C’est ma chambre, et je rentrerai pas dans vos jeux tordus.” - « De nous deux, tu es le seul à faire une scène. » Ce n'est qu'un simple constat, bien sûr. Donc, si on suit ses propres conseils, il doit aller là faire dehors ? Qu'il y aille, tu sauras très facilement terminer ce qu'il a commencé. Sauf s'il veut rester pour la démonstration de comment faire céder cette boucle de ceinture les yeux fermés en moins de trente secondes. Ça lui serait sans doute pratique pour une prochaine fois.
« Commencez pas, tous les deux. J'ai pas fait des pieds et des mains pour que vous vous croisiez le moins possible pour que vous recommenciez déjà vos enfantillages. » Raison de plus pour venir mettre ton grain de sel entre eux. « Auden a raison, tu peux pas juste débarquer comme ça. Si tu t'ennuies à la réception, tu peux demander au chauffeur de te conduire en ville. » - « Je ne m'ennuie pas. » Bien au contraire, tu ne t'es pas autant amusé depuis des semaines. Mais encore une fois, c'est terriblement aimable de sa part de se soucier que tu passes une bonne soirée. James n'a pas à s'inquiéter : ta soirée est plus qu'agréable. Tu dis pas non à ce que quelqu'un monte le ton, que les couteaux volent bas, une petite gifle de rien, un baiser ravageur, il ne manque pas grand-chose pour atteindre la perfection. « Ou mieux, pourquoi tu te trouverais pas de la compagnie, toi aussi ? Des tas d'invités t'ont pas quitté des yeux de la soirée, je suis sûr qu'eux seraient plus que ravis de s'isoler avec toi. » Blablabla. Tu n'écoutes déjà plus ce qu'il raconte depuis qu'il insinue que tu devrais te trouver ailleurs et non ici. Surtout lorsqu'il dit ne pas être ravi de s'isoler avec toi. Quel mauvais mari il fait. Mieux vaut l'ignorer avant qu'il ne gâche ta soirée. Tu fais quelques pas vers Auden que tu détailles de la tête au pied à moitié à poil. Soit la colère l'emporte sur son besoin de se cacher, soit c'est une invitation à regarder. C'est ce que tu fais, regarder, Auden dans son caleçon moulant qui ne laisse aucune place à l'imagination. « Je comprends mieux pourquoi James a toujours envie de te rejoindre. » que tu annonces comme si le principal intéressé n'était pas présent pour écouter la conversation. Ton regard remonte doucement jusqu'au sien. Le tien provocateur, le sien colérique. « On est en froid Auden ? Ça me désolerait de l'apprendre. » Ou d'apprendre le contraire, tout dépend du point de vue. Tu contournes sa silhouette la seconde d'après alors que cette fois-ci, c'est contre le pied du lit que tu viens apprécier le silence et la vue. Ton regard se pose ensuite sur James. « On a dit qu'on passera plus de temps ensemble non ? » Pas tout-à-fait, mais presque. « Je tiens promesse, c'est tout. » Sans aucune arrière pensée, ça va de soi. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Dim 15 Jan 2023 - 21:26 | |
| « Heureusement tu es là pour veiller à ce qu'elle me saute pas dessus devant tout le monde. Quel adorable chaperon tu fais. » Nos regards se croisent un instant, lequel s’éternise juste assez pour que je puisse noter le sourire en coin que le styliste affiche, lequel est parfaitement semblable au mien. Il sait que je ferais un bien piètre chaperon si je n’étais pas guidé par mes intérêts personnels, tout comme il sait quels sont ces derniers, parce que je ne fais même pas semblant de les cacher en sa présence. Si je suis loin de le crier sur tous les toits, je n’en ai pour autant pas honte. “Ce serait malheureux pour tout le monde, en effet.” Je reprends, suivant la même ligne de conduite que lui, alors que je devine aisément qu’il ne compte pas donner suite aux regards de la jeune femme - ou tout du moins, je compte m’en assurer personnellement. En ma qualité de chaperon, bien sûr. « Sois pas jaloux, je suis sûr qu'elle a une copine qu'elle serait ravie de te présenter. » J’esquisse une moue presque dégoûté, pour marquer que cela ne m’intéresse pas, comme s’il existait le moindre doute à ce sujet. J’aurais pu l’être, j’aurais réellement pu l’être, mais ce soir plus que jamais, cela n’est pas dans mes attentes. “Tu as toujours été si généreux, à ne jamais oublier mon bonheur personnel.” J’ironise, encore et encore. Nous savons tous deux que ce n’est pas ainsi que je me retrouverai comblé ce soir, et je compte lever définitivement le moindre doute à ce sujet. « T'es dans la ville de l'Art, entouré de personnes qui seraient ravies de te répéter à quel point tu es un génie, et toi tu trouves encore le moyen de rouspéter. » - “T’es le seul à qualifier Paris de ville de l’art.” Du reste, je ne dis pas. J’aime qu’on me répète à quel point j’ai un talent indéniable qui manquait au monde de la mode, c’est évident, mais j’aime sans doute encore un peu plus donner tort à James, le seul homme au monde à qualifier Paris de ville de l’art plutôt que de celle de l’amour. Ce dernier terme aurait sans doute été malvenu, et je sais que derrière ce caractère d’homme inflexible se cache un artiste bien plus avenant envers ses proches que ce qu’il n’accepte de montrer. Et j’imagine qu’après tout ce temps, et tout ce qu’on a vécu, j’en fais partie. « T'es incorrigible. » Son regard s’évade un instant, il retrouve mes yeux uniquement pour statuer cette nouvelle vérité, laquelle me fait sourire à l’image d’un incorrigible enfant. Bien sûr que je le suis. “T’aimes ça.” Il n’aurait jamais voulu collaborer avec un artiste qui suit les règles, les normes, et les ordres.
Sans plus vouloir continuer à tergiverser, j’exhibe sous ses yeux la carte magnétique de ma chambre, pour lui faire comprendre une bonne fois pour toutes ce que j’ai derrière la tête, sans qu’il ne puisse exister le moindre doute à ce sujet. Hier était une journée et une soirée différente qui ne vaut pas pour la règle, voilà aussi ce que je tente de lui dire, sans le moindre mot. « Tu sais bien que j'ai toujours préféré pratiquer les langues à la source. » Je m’appesantis sur la fossette contre sa joue et me retiens de poser ma main contre cette dernière dans le seul but de l’embrasser ; nous sommes toujours en public, paraît-il. “Tu es un élève appliqué, c’est vrai.” Appliqué, peut-être, mais il est le pire qui puisse exister, si on prend en compte le vocabulaire uniquement fleuri de l’anglais. Nous avons pourtant eu beaucoup de pratique, comme celle qui s’applique à se conjuguer au présent alors que nos pas rapides se font entendre dans le couloir de l’hôtel, bruit qui laisse rapidement place à celui d’un premier baiser, enfin. Chacun débarrasse l’autre de ses tissus inutiles dans un chaos organisé, que seuls les baisers que je porte déjà contre son cou semblent retarder, sans que je ne veuille m’en passer. « Je me demandais combien de temps t'allais mettre avant de te décider. » Ayant déjà voulu retrouver ses lèvres, c’est contre ces dernières que je souris, mes mains occupées à tenter de libérer son pantalon, pour lui prouver que je suis plus que jamais décidé quant à l’issue de la soirée.
La passion de notre échange n’a d’égal que la rapidité à laquelle tout s’estompe rapidement, mon poing cognant de rage contre le mur sonnant le gong de fin des festivités, déjà. Par automatisme, et tout en jetant un regard noir à Cristina, j’essuie mes lèvres du revers de mon poignet. Elle a bien vu la scène, ce n’est pas ce que je cherche à cacher - et je ne cherche pas à cacher quoi que ce soit, justement. « Putain, Cristina. » Ca, par exemple, il aurait pu le dire en italien. Toutes les insultes qui résonnent dans mon esprit sont dans ma langue natale. « Arrêté ton cinéma, Cristina. Qu'est-ce que tu fiches ici ? » A ton avis, James ? Je ne lui aurais même pas donné le bénéfice du doute si nous nous étions retrouvés dans sa chambre, à lui, et je lui donne encore moins alors que nous sommes dans la mienne et qu’elle n’aurait jamais eu de raison de vouloir s’y rendre. « Moi ? J'apprécie la vue. Elle est meilleure que celle de notre chambre. Oh, la tour Eiffel, c'est si romantique. » Elle s’ennuyait, voilà tout. Elle s’ennuyait et ça faisait au moins une heure qu’elle n’avait pas été passablement agaçante, alors la voilà à nouveau pour corriger la chose. Ma colère est noire, au point que seule Cristina récolte mon regard qui le fait parfaitement bien comprendre. James est pour une fois relégué au second plan, et notre moment intime l’est encore plus loin. « C'est trop aimable de ta part. Tu as quelque chose de plus healthy à me proposer ? » Et puisque la seule chose que j’aie sincèrement envie de lui proposer soit d’aller se faire foutre, au sens premier du terme, j’imagine que nous ne parlons pas de la même chose. Je prends sur moi pour choisir le silence plutôt que n’importe quel mot, aucun ne pouvant être prononcé sans insultes ou menaces de mort. « De nous deux, tu es le seul à faire une scène. » - “Oh va te faire foutre, sérieux.” Et finalement, c’est sûrement ce que j’ai de plus sympathique à lui dire, alors il faut en profiter.
« Commencez pas, tous les deux. J'ai pas fait des pieds et des mains pour que vous vous croisiez le moins possible pour que vous recommenciez déjà vos enfantillages. » Et s’il voulait de l’attention, il obtient aussitôt. Désormais, c’est James qui récolte mon regard le plus noir, sans que ce ne soit uniquement à cause d’une colère que je ne sais pas faire redescendre rapidement. Il le mérite. Il le mérite d’autant plus à nous juger au même niveau alors que je prends sur moi depuis des semaines pour ne pas répondre aux piques de sa femme, alors que j’aurais pu utiliser tout ce temps à bon escient et faire disparaître un corps. Il est d’autant plus injuste à nous traiter avec égalité alors qu’il est particulièrement bien placé pour savoir qu’elle est la seule à avoir décidé de se joindre à nous, dans le seul et unique but d’obtenir des réactions de notre part, parce que son existence est trop plate et trop ennuyante. “Toi aussi va te faire foutre.” Cela deviendrait presque une simple ponctuation, ces va te faire foutre à tout va. Et osez me demander si je m’en veux, de près ou de loin: la réponse est et restera non. Je suis conscient de la place difficile de James, je suis conscient des efforts qui sont les siens, et pourtant je suis surtout profondément blessé qu’il ne fasse aucune différence entre elle et moi. « Auden a raison, tu peux pas juste débarquer comme ça. Si tu t'ennuies à la réception, tu peux demander au chauffeur de te conduire en ville. » Les deux époux n’ont déjà d’yeux que pour l’un l’autre, bien qu’ils lancent des éclairs, et de mon côté je laisse planer un rire froid et sans saveur. Il est naïf s’il pense réellement qu’elle va accepter son offre. Elle s’ennuie, oui, de toute évidence ; mais elle ne veut certainement pas s’occuper en allant voir ladite Tour Eiffel. Elle veut une part du gâteau et elle veut surtout jouer avec nous, aussi tordu cela puisse-t-il être. « Je ne m'ennuie pas. » Je ne le dis pas, mais je le pense très fort: je l’avais dit. « Ou mieux, pourquoi tu te trouverais pas de la compagnie, toi aussi ? Des tas d'invités t'ont pas quitté des yeux de la soirée, je suis sûr qu'eux seraient plus que ravis de s'isoler avec toi. » Il la caresse dans le sens du poil, sa femme. Il le fait toujours, et ce soir plus que jamais, parce qu’il espère encore qu’elle n’explosera pas dans cette pièce. De son côté, elle démontre plus que jamais qu’elle n’a aucune intention d’écouter les conseils de son mari, ce qui débute par une longue contemplation de ma personne et de mon corps très largement dénudé, que je ne cherche pas à cacher. C’est bien le cadet de mes soucis. « Je comprends mieux pourquoi James a toujours envie de te rejoindre. » Je reste muet et inflexible. Je lui ai dit depuis le premier jour: je ne veux pas prendre part à leur jeu stupide, et encore moins m’immiscer dans leur mariage. Je ne veux pas (plus) renoncer à James pour autant, et c’est pour lui et uniquement pour lui que je transgresse ma propre règle et retrouve parfois son intimité, ce que pourtant je tiens toujours à garder aussi éloigné que possible d’elle. “Et moi toujours pas pourquoi il ne t’a pas jeté.” Parce que je ne comprends toujours pas pourquoi il a décidé de la marier en premier lieu, et les rares fois où le sujet a été abordé, il l’a été difficilement et avec beaucoup de dégâts. « On est en froid Auden ? Ça me désolerait de l'apprendre. » Son jeu d’acteur est pathétique, et sûrement que ma colère est déjà à son paroxysme pour oser empirer. Mon regard se contente de soutenir le sien durement, la défiant de ne serait-ce oser me toucher avec ses doigts de harpie.
« On a dit qu'on passera plus de temps ensemble non ? Je tiens promesse, c'est tout. » Son regard retrouve celui de James, le mien reste posé sur celui de la jeune femme, à peine plus habillée que nous alors qu’elle a été qualifiée de particulièrement élégante tout au long de la soirée. Tout en soufflant à nouveau, je me place face à James, qui récolte soudainement toute l’attention de cette pièce. “Donne moi les clés de votre chambre.” J’exige sans la moindre politesse, ma main ouverte déjà posée face à lui, mon regard posé dans le sien sans le moindre sentiment. “Je vous laisse passer un peu de temps ensemble, mais vos conneries c’est sans moi.” Je lui ai dit, et je continuerai de le répéter. Ils font ce qu’ils veulent (parce que ma parole n’a de toute façon pas de poids), mais je peux au moins décider de ma propre vie à mon tour, et je refuse de le lier outre mesure à leur mariage. Soit il la met dehors, soit c’est moi qui m’en vais, et si nous retrouvons le c’est elle ou c’est moi que j’ai toujours évité à James de connaître, je ne me tiens pas rigueur de quoi que ce soit en cet instant, alors qu’elle aurait pu être ramenée manu militari de l’autre côté de la porte il y a longtemps déjà. “Tu sais quoi ? Peu importe. Laisse moi passer, je vais réserver une autre chambre à l’accueil.” Je ne veux pas lui demander quoi que ce soit, finalement, et la seule raison pour laquelle je parle encore à l’anglais, c’est parce qu’il se trouve juste devant la porte. Ma colère est descendue maintenant qu’il est le seul à qui je parle, et sans doute qu’une certaine émotion se lit désormais sur mon visage, mais il sait à quel point le moment est particulièrement mal choisi pour que je veuille me retrouver au milieu d’une scène de couple. Mon torse se soulève rapidement, sans aucun tissu pour cacher le rythme anormalement élevé de mes battements de coeur ; la faute à beaucoup de choses.
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| | | | (#)Jeu 2 Fév 2023 - 20:50 | |
| troublemaker, that's your middle name. « Moi ? J'apprécie la vue. Elle est meilleure que celle de notre chambre. Oh, la tour Eiffel, c'est si romantique. » Oh, cette soirée prenait une tournure qui ne lui plaisait décidément pas, James peinant à cet instant à cacher toute la contrariété qui déformait ses traits. Son regard braqué sur sa femme, il cherchait à la dissuader de continuer dans cette voie, personne ne sachant probablement mieux qu'elle combien il était facile d'arriver à bout de sa patience. Elle l'avait souvent provoqué, souvent vu en colère, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'il laisserait éclater si elle ne renonçait pas à cette folie. Le mieux pour elle serait de quitter cette chambre ; il savait pourtant qu'elle n'en ferait rien. « Tu la verrais d'encore plus près si tu sortais l'admirer autrement que par la fenêtre d'une chambre dans laquelle personne ne t'a convié. » Au cas où une piqûre de rappel était nécessaire. Mais James le savait, sa femme avait décidé d'être contrariante et pour ça elle ne laisserait pas si facilement tomber l'idée de se mêler de leurs affaires. Elle était championne dans ce domaine, Cristina, mais il avait toujours préféré qu'elle le fasse avec les autres plutôt qu'avec son propre mari. « C'est trop aimable de ta part. Tu as quelque chose de plus healthy à me proposer ? » - « Cristina, je te préviens, tu joues à un jeu dangereux. » Il pouvait voir quel plaisir elle prenait à provoquer Auden, et c'était là tout le problème. Parce que ces deux-là avaient déjà prouvé que les dégâts étaient inévitables, lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux et ne savaient pas échanger autrement qu'à travers des provocations. James ne tenait pas à ce que sa femme foute en l'air tous ses efforts pour rendre ce voyage aussi paisible que possible ; aussi fou que ça puisse paraître, il n'avait pour une fois aucune envie de voir le chaos régner autour de lui. Précisément parce qu'il était question de deux personnes qu'il tenait à protéger d'elles-mêmes, dans cette histoire. « De nous deux, tu es le seul à faire une scène. » - “Oh va te faire foutre, sérieux.” Voilà exactement ce qu'il redoutait. « C'est parfait, continuez à vous chamailler comme deux gamins. » Il applaudirait presque, s'il était d'humeur. Mais pour connaître sa femme, elle serait capable d'y voir un encouragement à continuer.
“Toi aussi va te faire foutre.” A son regard noir, chargé de reproches, James comprit que l'italien lui en voulait de les mettre dans le même panier comme si sa femme n'était pas la seule à compliquer les choses, en s'imposant comme elle le faisait. Et Auden aurait tort de croire qu'il pensait différemment, sous prétexte qu'il leur demandait à tous les deux de faire des efforts pour ne pas empirer les choses. Tout ce que James souhaitait, c'était que les provocations n'atteignent pas un pallier supplémentaire et finissent par réveiller la moitié de l'hôtel – il avait une foutue réputation à tenir, seulement aucun d'eux n'en avait quoi que ce soit à faire, à cet instant. « J'essaie d'éviter que ça dégénère, alors joue pas les susceptibles. S'il te plaît. » Il aurait tous les droits de lui en vouloir plus tard et de le lui faire payer, James se satisferait à vrai dire de n'importe quel traitement pourvu que l'italien et lui retrouvent un semblant d'intimité. Pour l'heure, il avait juste besoin qu'il se mette deux secondes à sa place et réalise que s'il n'avait pas le moyen de faire revenir sa femme à la raison, il n'avait définitivement pas le moyen d'éviter à la situation d'empirer davantage. Il n'y a rien qu'il souhaitait plus quelques instants plus tôt que de profiter de ses baisers et de sa chaleur, et ça n'avait pas changé. Ce qui avait changé, c'est qu'il ne pouvait plus y prétendre parce que Cristina en avait décidé ainsi. « Je ne m'ennuie pas. » C'est bien ce qui l'inquiétait, qu'elle semble s'amuser bien plus à cet instant précis qu'elle ne l'avait fait depuis leur arrivée à Paris. Elle n'était pas une femme particulièrement difficile à satisfaire, au bout du compte : beaucoup d'épouses rêveraient de découvrir la capitale et ses plus beaux endroits, mais elle se satisfaisait bien plus de semer le trouble partout où elle passait. Et pour ça, Cristina n'avait même jamais eu besoin de voyager jusqu'à Paris. « Je comprends mieux pourquoi James a toujours envie de te rejoindre. » Cette fois, son regard s'assombrit sans plus qu'il ne quitte son épouse des yeux, et elle savait très bien pourquoi. Tout comme elle savait qu'elle toucherait à un point sensible, en lorgnant sur Auden comme sur une côte de bœuf juteuse et en faisant les yeux doux à l'italien. « Cristina. » Il n'aimait pas son petit jeu, moins encore depuis qu'elle semblait s'être donnée pour objectif de mettre à mal le peu de patience qu'il lui restait déjà. James avait toujours veillé à ne pas mélanger ce qui ne devait pas l'être, comme c'était précisément le cas pour son mariage et pour sa relation avec l'italien. Cristina savait tout ça, tout comme elle savait qu'il n'y a personne dont James retrouve aussi souvent la couche que l'italien, parmi de nombreuses autres choses qu'il partageait avec lui et avec personne d'autre. Elle savait donc où elle mettait les pieds et que ça ne lui plairait pas. “Et moi toujours pas pourquoi il ne t’a pas jeté.” Et c'était un autre sujet sensible que James ne tenait en aucun cas à voir évoqué ce soir, dans cette chambre où la tension était déjà à son paroxysme et eux définitivement trop nombreux pour qu'il en ressorte quoi que ce soit de bon. La dernière fois que l'italien et lui s'y étaient risqués, les rancœurs du passé s'étaient mêlés aux regrets du présent et ça n'était pas une chose qu'il tenait à revivre. « Vous êtes infernaux, c'est pas croyable. » Et quelque part, il était presque soulagé de pouvoir se tenir entre eux pour au moins éviter la moindre escalade. Cristina avait giflé Auden une fois et il n'était pas concevable que ça se reproduise ; c'est bien pour ça que la moindre proximité physique était forcément une mauvaise idée. « On est en froid Auden ? Ça me désolerait de l'apprendre. » Il l'avait connu meilleure actrice. « Pitié, dis-moi que tu as bu. » Qu'elle avait simplement eu la main un peu lourde sur les cocktails de l'hôtel et qu'elle ne se rendait pas vraiment compte du coté grotesque de la situation. Il ne lui souhaitait pas d'être ivre, mais il lui souhaitait de ne pas être en pleine possession de ses moyens.
« On a dit qu'on passera plus de temps ensemble non ? Je tiens promesse, c'est tout. » Peu importe ce qu'ils avaient pu se dire, cette conversation là n'avait aucune raison de se retrouver au beau milieu de cet échange et elle donnait encore moins une excuse à sa femme pour faire intrusion dans son intimité. « Tu es du voyage, non ? Tu es là alors qu'on sait tous les deux que ça t'aurait fait ni chaud ni froid de rater le défilé. Alors ne viens pas me parler de promesses. » Parce qu'il avait respecté sa part du marché, quand bien même ce n'est pas auprès d'elle qu'il comptait passer cette soirée. Cristina s'était vu offrir un billet en première classe et une suite dans l'un des meilleurs hôtels parisiens, tout ça alors que ça n'était sans doute à ses yeux qu'un voyage de loisirs parmi d'autres. Contrairement à Auden, elle n'avait pas travaillé des mois sur la collection qu'ils avaient présenté devant un parterre d'invités. Contrairement à Auden, il lui avait fait une faveur en l'invitant et commençait doucement à le regretter. Finalement, c'est dans le regard du peintre que James reposa le sien, et le silence qui remplit les lieux à peine quelques secondes lui parut durer des heures. “Donne moi les clés de votre chambre.” - « Auden, attends. » Il le voyait à son regard, que l'italien ne plaisantait pas. Qu'il en avait plus qu'assez, que ses limites étaient atteintes et lui bien incapable d'en supporter plus. Et dans une période aussi compliquée pour lui, ça n'était pas une chose que le créateur penserait à lui reprocher. Pourtant, il voulait moins que n'importe quoi d'autre le voir franchir cette porte. “Je vous laisse passer un peu de temps ensemble, mais vos conneries c’est sans moi.” Un éclair d'incompréhension passa subitement dans le regard de l'anglais, qui ne comprenait pas qu'il fasse comme si c'était lui qui avait interrompu quelque chose. Comme si James avait la moindre envie que sa femme les surprenne quand c'est dans ses bras qu'il se trouvait il y a encore une poignée de secondes, et là qu'il avait l'intention de passer la nuit au départ. « Arrête, c'est pas à toi de quitter ta chambre. » Il n'avait aucune raison de partir, et James ne comptait pas le laisser faire alors que la seule intruse dans cette pièce était celle qui s'y était invitée sans frapper. Cette fois, Cristina avait dépassé des limites qu'il ne croyait même pas devoir fixer. “Tu sais quoi ? Peu importe. Laisse moi passer, je vais réserver une autre chambre à l’accueil.” - « Auden, eh. » Ses mots, soufflés plus bas et à l'intention de l'italien, témoignaient d'à quel point il détestait cette situation et voudrait pouvoir suggérer une solution, n'importe laquelle qui leur éviterait d'en arriver là et qui ne viendrait pas dresser un nouveau mur entre eux, surtout. Le besoin de restaurer un contact physique se fit si fort qu'il apposa la paume de sa main contre le torse de l'italien, rien qu'une seconde. « Me regarde pas comme si j'étais ton ennemi. Moi aussi, je déteste la tournure que c'est entrain de prendre. » Et il en voulait à Cristina autant qu'il s'en voulait aussi à lui-même de ne pas être capable d'une plus grande fermeté lorsqu'il était question de son épouse, même alors qu'elle était paradoxalement à l'origine de ses plus grandes colères d'habitude. « Personne ne va nulle part. Si cette comédie doit servir à quelque chose, ce sera à régler le problème une bonne fois pour toutes. » James annonça en les regardant tour à tour, cette fois, et d'un ton parfaitement sérieux. Il ne voulait pas qu'Auden quitte cette chambre, mais il ne voulait pas non plus laisser la situation s'enliser sans rien faire. « Vous vous supportez pas, d'accord, j'ai bien compris. Mais vous faites tous les deux partie de ma vie et je compte pas faire un choix simplement parce que ça vous rendrait les choses plus simples, désolé de vous décevoir. » Je ne veux pas choisir. Je ne peux pas. « Cristina, j'ai pas l'intention d'arrêter de voir Auden. Tu peux nous interrompre autant que tu veux, jouer les épouses territoriales si ça t'amuse, c'est pas ça qui y changera quoi que ce soit. » Ses yeux braqués dans ceux de son épouse vers qui il se tourna complètement, James cherchait simplement à asseoir une certitude qui n'était pas vouée à changer. Quoi que lui inspire la présence d'Auden, il ne le chasserait pas de sa vie. Il en avait bien trop besoin et surtout, il comptait bien trop pour qu'il veuille y penser. « Alors si tu comptes la jouer comme ça, tu ferais bien de t'habituer à me voir l'embrasser sous ton nez. » Il avait trop de décence et de respect pour elle jusqu'ici pour aller jusque là, mais elle savait qu'il jouerait selon ses règles si elle s'amusait à les changer. Il l'avait toujours fait.
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| | | | (#)Jeu 9 Fév 2023 - 20:31 | |
| « Tu la verrais d'encore plus près si tu sortais l'admirer autrement que par la fenêtre d'une chambre dans laquelle personne ne t'a convié. » Pas faux. Ton regard se tourne quelques secondes vers James alors qu'un sourire se glisse sur tes lèvres. Ce n'est sûrement pas nécessaire d'évoquer à voix haute à quel point tu es peu intéressé par la tour Eiffel que tu as déjà vu des milliers de fois, mais très très intéressée par la chambre de l'amant de ton époux que tu découvres pour la première fois - et sans doute pas la dernière fois. Tu t'amuses un peu trop pour ne pas retenter l'expérience de nouveau. Encore faut-il que Auden décide de revenir mettre les pieds dans un défilé en même temps que toi. « Cristina, je te préviens, tu joues à un jeu dangereux. » - « Mon jeu préféré. » Tu n'as pas peur de te brûler. Tu l'as déjà dit à Auden et c'est le moment parfait pour le lui montrer. N'y a-t-il pas un meilleur endroit pour brûler en entière ? À voir le regard de Auden et sa langue qui claque : absolument pas. “Oh va te faire foutre, sérieux.” - « C'est parfait, continuez à vous chamailler comme deux gamins. » L'éclat de rire qui résonne dans la pièce n'est sans doute pas le bienvenu. Rien à faire. Il te donnerait presque un air adorable si tes intentions n'étaient pas si mauvaises - ou si les deux personnes en face de toi ne le savaient pas. À quoi bon être hypocrite et perfide devant eux ? Ce serait du vrai foutage de gueule, une perte de temps considérable. Personne n'a de temps à perdre ici. Surtout Auden bien peu vêtu. “Toi aussi va te faire foutre.” Ah tiens donc, la colère est aussi dirigée vers celui qui lui faisait un tout autre effet quelques secondes à peine. Tu pourrais rester assise là en silence simplement à admirer la scène des deux amants qui se déchirent. De toute beauté. « J'essaie d'éviter que ça dégénère, alors joue pas les susceptibles. S'il te plaît. » Oh James, ne gaspille pas d'énergie à une cause qui est perdue d'avance. La situation va dégénérer, ce n'est qu'une question de temps. Il suffit de trouver le bon mot, le bon geste pour que la bombe à retardement explose. « Cristina. » Ton prénom prononcer en guise de prévention. Tu n'entends même plus la voix de James depuis que tu t'es concentré à lorgner sur le silhouette de Auden, offerte sur un plateau d'argent. “Et moi toujours pas pourquoi il ne t’a pas jeté.” Ton regard remonte jusqu'au sien, alors que tu hausses les épaules. Une question à laquelle personne n'a envie de connaître la réelle réponse, mais on peut toujours émettre quelques hypothèses. « J'dois faire des meilleures pipes que toi. » Oh que ce serait bien trop facile de te remettre les deux pieds sur terre, sauf que James ne gagne absolument rien à venir supposé le contraire. « Vous êtes infernaux, c'est pas croyable. » C'est un compliment ? Non ? Ah bon. « Pitié, dis-moi que tu as bu. » Ton regard fixé sur Auden depuis de nombreuses minutes trouve une nouvelle cible : ton époux et ses doutes idiots tant qu'à ton état d'ébriété. Parfaitement sobre, ou presque. Il est mort au moins dix fois dans ta tête, mais tu n'émets aucun commentaire. Tu es maître de la situation ici. Les piques de James ou de Auden te passent dix pieds par-dessus la tête.
« Tu es du voyage, non ? Tu es là alors qu'on sait tous les deux que ça t'aurait fait ni chaud ni froid de rater le défilé. Alors ne viens pas me parler de promesses. » En quelques mots seulement, tu ne sais plus sur quel pied danser. Ce serait bien le comble de l'horreur pour lui si tu crachais gratuitement sur son travail pour une deuxième fois en trop peu de temps. « Dis pas n'importe quoi. » C'est peut-être vrai en un sens. Ça n'aurait pas été la fin du monde si tu avais été parmi les abonnés des absents ce week-end. C'est même plutôt pour embêter Auden que tu as mis autant d'effort pour déplacer une réunion et pouvoir être présente. Mais ça te fait quand même plaisir d'y être et de voir le résultat des efforts mis par les deux hommes ces derniers mois. Tu irais même jusqu'à dire que tu es fière d'eux, mais bon, faut pas s'attendre à te l'entendre dire à voix haute. Surtout pas dans un moment comme celui-ci où les compliments ne sont pas invités. Et puis, de toute façon, tu es rapidement relayer au rôle de spectatrice quand les deux hommes se mettent en scène. Gnagnagna, je vais me trouver une autre chambre. Pitié je veux tellement de l'attention. Cristina n'est pas gentille. Pars pas Auden, snif snif. Sérieux, c'est à vomir debout. Tu écoutes sans pour autant jeter un seul regard sur eux. C'est un air désintéressé qui prône sur ton visage alors que tu es tout sauf désintéressé par la scène. Tu regardes le bout de tes ongles. Leur soirée est gâchée. Tu pourras confortablement dormir sur tes deux oreilles pendant qu'ils se feront la gueule pour rien. « Personne ne va nulle part. Si cette comédie doit servir à quelque chose, ce sera à régler le problème une bonne fois pour toutes. » - « Quel problème ? » Ce n'est que des petites chamailleries de gamin. Il l'a dit lui-même. Pas la peine d'en faire tout un plat. De toute façon, les occasions comme celles-ci où Auden et toi devrez vous côtoyer, ça n'arrivera pas si souvent que ça - c'est pas faute pour James d'avoir essayé que ça ne se produise pas d'ailleurs. Tu doutes fortement que Auden ait envie de se jeter dans une résolution de conflit et tu en as encore moins envie que lui. Ça sert à rien de gratter sur la surface, il n'y a rien de beau qui puisse se cacher en dessous. « Vous vous supportez pas, d'accord, j'ai bien compris. Mais vous faites tous les deux partie de ma vie et je compte pas faire un choix simplement parce que ça vous rendrait les choses plus simples, désolé de vous décevoir. » Et tu ne lui demanderais jamais de choisir non plus. C'est sans doute pour ça qu'il ne t'a pas encore jeté hm. Tu ne serais pas si surprise que ça arrive un jour ou l'autre du côté de Auden par contre. On verra bien rendu là. Si on y arrive un jour. « Cristina, j'ai pas l'intention d'arrêter de voir Auden. Tu peux nous interrompre autant que tu veux, jouer les épouses territoriales si ça t'amuse, c'est pas ça qui y changera quoi que ce soit. » - « Je sais. » Tu sais tout ça, mais, justement, ça t'amuse quand même. Tu finiras par t'en lasser un jour ou l'autre. La patience est leur meilleur allié. Quelque chose qu'il ne possède ni l'un ni l'autre. « Alors si tu comptes la jouer comme ça, tu ferais bien de t'habituer à me voir l'embrasser sous ton nez. » - « Oh vraiment ? » Comme si l'argument était suffisant pour te faire sortir de cette pièce. Tu partirais sans problème en sachant que leur nuit est gâchée. Tu as un peu moins envie de partir si ton départ annonce une réconciliation torride. Tu te redresses pour venir faire quelques pas en sa direction. « Et comment ça va fonctionner, dis-moi ? Un baiser pour lui, un baiser pour moi ? » C'est très très important d'être équitable. Ou alors il faut prioriser son épouse, évidemment. Quel horrible mari ferait-il sinon ? « Je doute qu'il soit d'accord. » que tu ajoutes en parlant du peintre. De très gros doutes qu'il accepte de partager un semblant d'intimité avec James alors que tu es dans la même pièce qu'eux. « Te prive pas pour moi. Je suis très ouverte d'esprit. » C'est bien la seule chose qu'il ne peut pas te reprocher : ton ouverture d'esprit. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Ven 10 Fév 2023 - 15:52 | |
| « Cristina, je te préviens, tu joues à un jeu dangereux. » Je souris mollement et lui épargne au moins un rire qui aurait sonné plus faux encore. Il est un parent dépassé par l’attitude de son adolescent en pleine rébellion, rien d’autre. Il ne l’aime même pas vraiment, il est simplement coincé avec elle, et c’est sûrement une définition comme une autre du statut de parent - ce qu’ils n’arrivent pas à devenir, ironiquement. « Mon jeu préféré. » Elle est incontrôlable et incontrôlée, tout ce qu’elle dit et fait, elle le fait simplement dans le but d’obtenir de l’attention autant qu’une réaction. Et bien sûr, ça fonctionne. Bien sûr qu’on est les premiers à lui donner tout ce qu’elle désire, parce qu’elle sait très bien qu’on le ferait en faisant un pas dans notre bulle. « C'est parfait, continuez à vous chamailler comme deux gamins. » J’ai l’habitude des reproches de James. Plus ou moins fondés, plus ou moins réfléchis, plus ou moins sérieux. J’en ai l’habitude, je le jure. Je réponds toujours en conséquence, avec plus ou moins d’humour, avec plus ou moins de patience. Si ces derniers sont les bienvenues lorsqu’il est question du travail et que l’amélioration constante est nécessaire, ils ne sont absolument pas à leur place en cet instant même, comme le démontre la réplique cinglante à laquelle il a le droit à son tour, ne serait-ce parce que je refuse d’être mis dans le même panier que sa femme. Je l’ai évité bien mieux que les européens l’ont fait avec la peste, et il est impensable que j’en récolte tout de même des reproches, idée pour laquelle je n’hésite pas à me battre. « J'essaie d'éviter que ça dégénère, alors joue pas les susceptibles. S'il te plaît. » Mon regard noir ne quitte pas le sien, peu calmé pour autant. Définitivement, me traiter à mon tour comme un enfant à qui on supplie presque de ne pas faire une scène n’est pas la bonne tactique d’approche, et pourtant je sais qu’il essaie de faire au mieux alors qu’il comprend peut-être qu’il me tient aussi peu en laisse que sa femme. “Demandé si poliment.” Je réponds, amer, mimant de rendre les armes, quand bien même je serais le premier à reprendre la guerre là où l’a laissée si jamais elle se remettait à aller en ce sens.
« Je ne m'ennuie pas. » Non, bien sûr que non. Elle est une punaise de lit au salon de la moquette, un enfant à qui on vient de donner un accès illimité à un parc d’attraction. Bien sûr que non elle ne s’ennuie pas, Cristina, elle s’amuse au contraire plus que jamais. « J'dois faire des meilleures pipes que toi. » Cette fois-ci, ce sont belle et bien des insultes que j’ai du mal à garder pour moi. Elles viennent nombreuses, dans les différentes variantes des langues. “C’est bien, t’as autant de valeur qu’une pute.” Ses pipes étant la seule raison pour laquelle elle a été invité à ce séjour, ça et un anneau à son doigt, il n’y a rien de plus à en conclure. Le fait qu’elle soit bien habillée n’y change rien. « Cristina. [...] Pitié, dis-moi que tu as bu. » Comme si elle avait besoin d’alcool pour être parfaitement insupportable, à désirer ce qui ne lui appartient pas, et à vouloir briser tout ce qu’elle ne peut pas avoir. Si cela ne tenait qu’à moi, ce n’est pas un shot supplémentaire que j’aurais mis dans son verre mais bel et bien un putain de paquet de mort aux rats.
Quelques secondes plus tard, et dix-sept appels à l’aide de Cristina pour obtenir de l’importance par tous les biais possibles, je suis déjà plus lassé que jamais par ce jeu, demandant à James les clés de leur chambre pour pouvoir m’enfuir de celle-ci et les laisser gérer le naufrage de leur mariage. « Auden, attends. » Nos regards se croisent à nouveau un instant, la surprise se lisant sur le sien alors qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute dans le mien. Leur petit jeu ne m’intéresse pas, je l’ai dit il y a des années déjà, et je continue de le penser aujourd’hui. J’y ai déjà beaucoup trop pris part, et je ne continuerai pas en ce sens. « Arrête, c'est pas à toi de quitter ta chambre. » Le temps n’est plus à la logique depuis longtemps, et je le statue à ma façon en changeant déjà de plan, voulant sortir de cette pièce coûte que coûte, quitte à retourner à l’accueil leur demander de réserver n’importe quelle chambre encore libre. « Auden, eh. » Cette fois-ci, il le souffle plus bas, et j’y ajoute une main posée contre mon torse, geste simple qui a pourtant le mérite de m’arrêter dans mon élan déjà entamé. A mon tour, c’est un regard plus désolé que je lui tends, n’ayant aucune autre sorte de solution à proposer. « Me regarde pas comme si j'étais ton ennemi. Moi aussi, je déteste la tournure que c'est entrain de prendre. » - “Je t’avais prévenu, James.” Notre discussion est plus basse, mais je n’ai pas la naïveté de penser qu’elle ne nous entend pas. Au contraire, je l’imagine jubiler de la scène, parce que peu importe l’issue, elle a déjà gagné. Je lui avais dit que l’inviter n’était pas une bonne idée, je lui avais dit que ce choix de vie ne le rendait pas heureux, je lui avais dit que tout ceci finirait par voler en éclats. Et pour une fois, je déteste sincèrement l’idée d’avoir eu raison à ce point.
« Personne ne va nulle part. Si cette comédie doit servir à quelque chose, ce sera à régler le problème une bonne fois pour toutes. » « Quel problème ? »
Pour régler le quel problème ? il n’y aurait qu’à la faire passer par la fenêtre de la chambre (septième étage, c’est ça ?) et j’imagine qu’il serait réglé une bonne fois pour toutes. On dira que mon idée est mauvaise, pourtant, je vois venir les reproches si jamais je tente de débloquer le situation. « Vous vous supportez pas, d'accord, j'ai bien compris. Mais vous faites tous les deux partie de ma vie et je compte pas faire un choix simplement parce que ça vous rendrait les choses plus simples, désolé de vous décevoir. » Il ose certains mots dans le feu de l’action, le genre que j’aurais dû lui extirper à l’article de sa mort le cas échéant, parce que James n’aurait osé dire que je fais partie de sa vie dans un autre contexte. C’est pathétique que j’en sois réduit à le souligner maintenant, alors que ce n’est même pas ce sur quoi portent ses mots. Le fond de sa pensée est ailleurs et peu importe, je n’ai jamais eu besoin qu’il le statue pour savoir qu’il était bien incapable de faire un choix, et c’est exactement la raison pour laquelle je n’ai jamais voulu qu’il en fasse un. « Cristina, j'ai pas l'intention d'arrêter de voir Auden. Tu peux nous interrompre autant que tu veux, jouer les épouses territoriales si ça t'amuse, c'est pas ça qui y changera quoi que ce soit. » Éteint, j’observe la silencieuse bataille de regard des époux, sans doute soulagé qu’il n’abandonne pas. Qu’il ne m’abandonne pas, quand bien même cela aurait pourtant été la façon la plus simple et rapide de mettre fin à toute cette scène. « Je sais. » Ironiquement, moi je n’en étais pas si certain. « Alors si tu comptes la jouer comme ça, tu ferais bien de t'habituer à me voir l'embrasser sous ton nez. » Ce qu’il dit, sans même justement oser m’embrasser sous son nez. « Oh vraiment ? » Au milieu de négociations qui ne me concernent pas totalement, je me décide enfin à me rhabiller de mon pantalon, sans doute parce que l’adrénaline de la situation semble enfin redescendre. Et parce que nous savons tous les trois que la soirée ne ressemblera pas à l’idée que nous nous en faisions il y a quelques minutes à peine. « Et comment ça va fonctionner, dis-moi ? Un baiser pour lui, un baiser pour moi ? Je doute qu'il soit d'accord. » - “Il peut parler pour lui-même.” Je coupe, supportant moins que jamais que ce soit elle qui ose parler en mon nom. Un baiser pour moi, un baiser pour lui, c’est déjà la façon dont se passent les choses depuis des mois. Personne ne le disait d’une telle façon, mais il était de notoriété publique de savoir comment il occupe ses soirées selon où il se trouve pour la nuit. « Te prive pas pour moi. Je suis très ouverte d'esprit. » Une nouvelle fois, je souffle doucement, mon regard posé sur celui de l’anglais. “Je vais vous laisser revoir votre contrat de mariage.” Il veut peut-être que je reste, mais la vérité c’est que cela ne me regarde pas. Elle aura ce qu’elle désire, elle aura l’attention et les beaux habits, et je continuerai à lui proposer de passer quelques fois chez moi comme si on était encore des adolescents. Elle a ce qu’elle désire, je fais mon choix parmi les miettes, et tout le monde appelle ça un problème réglé. “Tant que vous en venez pas à proposer un trouple, je m’en moque.” J’annonce, ne rigolant pourtant qu’à moitié, et m’étant résolu à aussi remettre un t-shirt sur mon dos, mon regard passant de l’un à l’autre. Je ne veux même pas savoir comment ils pourraient en parvenir à un pseudo accord alors qu’il n’en existe tout simplement aucun. Elle le veut pour lui seul, moi aussi, et lui il est un enfant incapable de choisir car trop apeuré par l’idée de concessions.
Plus ou moins rhabillé comme je l’étais avant de passer le pas de la porte, je me retourne en direction de cette dernière, cette fois-ci avec bien moins d’amertume et de colère dans le sang. Ou peut-être qu’elles sont simplement un peu mieux gérées. “Je t’enverrai le numéro de la chambre.” Je ne resterai pas entre eux, non. Je ne me fais que me répéter, alors que tout le monde sait que je ne suis pas du genre à changer d’avis. Le contexte est à peine différent, mais la finalité est semblable: je ne supporte pas la situation, et je ne cherche même pas à le cacher. “Tu fais ce que tu veux. On se retrouve demain quoiqu’il en soit.” Qu’il me retrouve s’il veut, qu’il passe la soirée à se battre ou à se réconcilier avec Cristina sinon. J’aimerais dire que je m’en moque, mais ce n’est pas vrai. Tout ce que je me contente de faire, c’est de ne pas y apporter trop d’importance. Cela ne changera pas le travail qui entoure la sortie de la nouvelle collection, voilà tout ce qu’il y a à retenir. Ce qu’il se passe ou non entre nous n’interfère pas avec le travail, c’est la seule règle qui surpasse toutes les autres et que personne, pas même mon putain d’ego, ne peut oublier. Mes lèvres retrouvent sa tempe le temps d’un bref baiser, un je suis désolé qui n’en a pas les mots mais qui en a la forme. Je suis désolé, et pourtant je continue de lui en vouloir terriblement.
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| | | | (#)Mar 28 Fév 2023 - 20:38 | |
| troublemaker, that's your middle name. Oh, chaque seconde lui donnait un peu plus envie de prendre l'air loin de cette chambre, là où Cristina ne fanfaronnerait plus et où Auden ne lui lancerait plus des regards chargés de reproches. Mais parce qu'il savait que ça n'aurait rien d'une bonne idée de les laisser seuls alors que la tension continuait à monter d'un cran, il était condamné à assister à cette sordide comédie où tous les coups bas étaient de mise et où le niveau, lui, ne côtoyait pas vraiment des sommets. « J'dois faire des meilleures pipes que toi. » - “C’est bien, t’as autant de valeur qu’une pute.” Le soupire qu'il laissa échapper eut cette fois tout d'audible et d'exaspéré : voilà exactement le genre de choses qu'il voulait éviter en organisant ce voyage. « Là c'est moi qui me demande vraiment ce que je fous encore ici. » Ils étaient libres de s'insulter à grand renfort de piques douteuses si ça les amusait, ce n'est pas comme si James croyait encore un seul instant à la possibilité que les choses s'arrangent. C'était le cas lorsqu'ils étaient montés dans l'avion, puis lorsqu'ils s'étaient posés à l'hôtel à l'aube d'un séjour qu'il pensait avoir suffisamment préparé pour que la situation reste sous contrôle. A présent, il n'y croyait simplement plus. Et il commençait même à s'en moquer éperdument, tant qu'ils évitaient de réveiller tout l'hôtel et que tout le monde terminait la soirée en un seul morceau. “Je t’avais prévenu, James.” Et le regard de l'italien, pourtant tout aussi désolé que pouvait l'être le sien, était particulièrement difficile à soutenir en cet instant. Parce qu'il continuait de lui reprocher la situation, probablement à raison, mais sans voir qu'il la subissait autant que lui. Sans voir que James donnerait lui aussi n'importe quoi pour que sa femme revienne à la raison et se résolve à quitter cette chambre sans faire davantage de grabuge. « C'est pas comme ça que je voulais que ça se passe. » Il avait l'impression de se répéter, l'impression surtout qu'aucun mot ne saurait convaincre Auden d'à quel point il regrettait cette situation et son absence de solutions. « J'ai essayé, okay ? J'ai essayé de rendre ça gérable pour tout le monde. » Et il pensait bêtement que ce serait suffisant pour que tout le monde y mette du sien ; à présent il savait quelles erreurs ne plus commettre.
« Quel problème ? » « Celui qui fait que vous seriez tentés d'en venir aux mains si je quittais cette chambre. Et ce serait pas la première fois. »
Bien sûr ils avaient jusqu'ici évité le pire et James ne comptait pas leur offrir l'occasion de se battre en plus de tout le reste. Cristina se moquait peut être de provoquer l'italien jusqu'à frôler le point de non-retour, mais c'est parce qu'elle n'était pas consciente d'à quel point Auden était déjà à cran – il avait sans doute envie moins que n'importe quoi d'autre de supporter plus longtemps ses provocations. James, lui, était là pour éviter que tout devienne ingérable. « Je sais. » Tant mieux, si elle savait qu'aucun de ses efforts ne l'inciterait à s'éloigner de l'italien, non pas par pur esprit de contradiction mais parce qu'il comptait suffisamment pour que ça n'ait rien d'envisageable. Auden comptait bien trop, en vérité, et sans savoir si c'était précisément le problème et la raison pour laquelle Cristina semblait à ce point obsédée par la présence de l'italien dans sa vie, James savait au moins qu'il ne la laisserait pas décider à sa place de qui il pouvait fréquenter ou non. Les choses étaient claires entre eux depuis le premier instant ; ils n'avaient jamais fait dans la possessivité et lui ne comptait pas commencer aujourd'hui. « Oh vraiment Et comment ça va fonctionner, dis-moi ? Un baiser pour lui, un baiser pour moi ? Je doute qu'il soit d'accord. » - “Il peut parler pour lui-même.” James s'adossa finalement contre le mur le plus proche, les observant l'un et l'autre une seconde tout en songeant qu'avec trois tempéraments comme les leurs, c'était un miracle que cet hôtel tienne encore debout. « J'en ai aucune putain d'idée, si tu veux tout savoir. Ce que je sais, par contre, c'est que la jouer subtil ne donne aucun résultat. » Alors n'allait plus prendre la même peine, et tant pis si ça faisait désordre de s'afficher aux cotés de l'italien et que des yeux curieux s'attardaient un peu trop souvent dans leur direction. Il n'avait jamais eu peur de faire parler, James, n'ayant toujours fait preuve de discrétion que pour le bien de sa famille. « Te prive pas pour moi. Je suis très ouverte d'esprit. » - « Quel dommage que ce soit parfois synonyme de sans gêne. » Il n'oublierait pas qu'elle avait débarqué dans cette chambre sans y avoir été conviée, dans un moment où le dernier endroit où elle aurait du se trouver était justement celui-ci. “Je vais vous laisser revoir votre contrat de mariage. Tant que vous en venez pas à proposer un trouple, je m’en moque.” Son regard observa silencieusement Auden qui se rhabillait avec l'intention de quitter la chambre, et un rictus pourtant dénué de joie perça finalement le coin de ses lèvres. « Y'a aucun risque que ça nous effleure l'esprit. » Parce que ce ne serait dans l'intérêt de personne, parce que ce serait surtout une foutue mauvaise idée et que s'il ne faisait pas vraiment dans le conformiste dans sa vie intime et sentimentale, il y avait quand même des limites.
“Je t’enverrai le numéro de la chambre.” Il secoua doucement la tête, la gorge serrée par la frustration qu'il sentait grandir à chaque seconde le rapprochant du départ de l'italien, auprès de qui il s'imaginait pourtant passer une soirée bien différente il y a encore plusieurs minutes. Rien ne s'était passé comme ils l'avaient prévu, et si sa colère aurait tôt fait de s'exprimer à nouveau lorsqu'il serait seul avec sa femme, pour l'heure c'est un dépit sincère qui se lisait dans ses yeux. « Je suppose que ça sert à rien que je réessaie de te retenir. » Ça n'avait pas fonctionné la première fois, il n'imaginait rien qui puisse convaincre Auden de reconsidérer sa décision à présent. Et il ne pouvait pas l'en blâmer, pas alors que l'atmosphère était devenue irrespirable et que rien de constructif ne ressortirait de toute façon de cet échange. Il avait besoin de répit, de repos, et de tout sauf d'assister à un nouveau round de ce véritable désastre. “Tu fais ce que tu veux. On se retrouve demain quoiqu’il en soit.” - « Je suis désolé. Vraiment. » Furent les seuls mots que James jugea bon de lui souffler, parce qu'il s'en voulait bel et bien pour la tournure qu'avaient prises les choses et pour la façon dont il avait laissé la situation lui échapper quand l'italien aurait sans doute eu besoin qu'il lui prouve, plus que jamais, qu'il était capable de se battre pour ce qu'ils partageaient tous les deux. Même s'ils ne le nommaient pas, même s'ils évitaient la plupart du temps de se poser trop de questions, il avait échoué et il était suffisamment conscient pour savoir qu'Auden le lui reprochait. Et c'était certainement le plus dur, de savoir qu'il lui en voulait et qu'ils n'auraient pas pu mettre les choses à plat avant la journée de demain. Lorsque le peintre déposa finalement ses lèvres sur sa tempe, son cœur se serra avec l'impression de ne pas avoir fait assez, pour lui, pour eux. Pour cette soirée qui aurait du alléger le cœur de l'italien mais qui au lieu de ça n'avait fait qu'y répandre dépit et ressentiment. Son regard s'attarda une seconde de plus dans sa direction tandis qu'Auden disparut derrière la porte de la chambre, après quoi James reporta son attention sur Cristina et sur cet insupportable sourire satisfait que son épouse arborait toujours. « Alors là, bravo, tu t'es surpassée. Je suppose que t'es fière de toi. » Il n'avait qu'à l'observer pour le savoir, mais ça ne lui était pas nécessaire tant il la connaissait par cœur. Elle était arrivée à ses fins, ce soir, et avait eu exactement ce qu'elle devait escompter. Et il lui en voulait viscéralement, d'avoir outrepassé des limites qu'il pensait implicites, suffisamment claires pour qu'ils n'aient même pas à en statuer officiellement. « Je compte passer la nuit seul, je te préviens. » Il l'informa, ses bras croisés sur son torse, sans la moindre petite hésitation dans la voix. « Tu peux rester ici ou regagner ta chambre, ça m'est égal, mais j'ai besoin d'être seul. » Et surtout, il ne comptait pas lui offrir la satisfaction d'un moment à deux après ce qui venait de se passer : c'était au-dessus de ses forces, et il avait eu son compte. « Cet hôtel est assez grand pour nous trois. » Assez grand pour qu'Auden fuit les tensions qui régnaient au sein du couple pour retrouver une tranquillité bienvenue. Assez grand aussi pour que Cristina et lui fassent chambre à part une fois de plus, l'anglais n'ayant ni l'envie ni la capacité d'en supporter davantage – et parce qu'après une telle entrée, il ne pouvait que craindre un plat de résistance encore plus indigeste.
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| | | | | | | | troublemaker, that's your middle name || james&auden |
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