Janvier 2023
Tu avais juste été récupérer le courrier mais la fatigue du jet lag et ta connerie ont fait que tu n’as pas prêté assez attention comme tu aurais pu le faire auparavant. Tu l’as vu filer entre tes pieds. Milady. Elle a franchi le seuil de la porte de votre maison et droit au bout du chemin qui donne sur la rue. Tu as senti ton coeur tomber plus bas que Terre. « MILADY !!!! » Que tu as crié en laissant tomber tout le courrier au sol pour lui courir derrière dans l’espoir de la rattraper. Vous l’avez récupéré la veille et tu es en train de prier tous les saints qu’elle revienne plutôt qu’elle ne court toujours plus loin. Tu es en train de mourir de l’intérieur toi. Tu es juste en short et tshirt. Pieds nus. Mais ça n’est que le cadet de tes soucis de courir dehors sans chaussures. « MILADY !!!! » Tu la vois encore dans la rue mais elle a de très longs mètres d’avance sur toi et elle a l’air de cavaler encore. « MILADY !!!!! » Et voilà qu’elle tourne à une intersection et tu commences à être à bout de souffle de courir autant mais tu ne t’arrêtes pas. La frayeur se fait de plus en plus grande quand tu arrives au virage et qu’elle n’est plus dans ton champ de vision. Les larmes sont en train d’envahir tes yeux alors que tu avances au hasard, toujours en vain. Elle n’est nulle part. Tu te passes les mains sur les yeux en rebroussant chemin car ton esprit est en train de réaliser que tu as filé sans fermer la porte derrière toi. Tu retournes jusqu’à la maison en courant. Tu sens que tu marches - cours - sur des trucs pas très agréable même si tu fais attention ya des petits cailloux qui sont vicieux. Tu te fais mal mais tu as l’adrénaline qui coule si fortement dans ton organisme que tu ne sens rien.

Ta maison est toujours là, saine et sauve. Tu montes en vitesse juste pour aller te mettre des chaussures, prendre ton téléphone, tes clés et repartir aussitôt au pas de course pour continuer de crier le nom de ton chat. Birdie is going to be devastated. She is going to kill me. She is going to be depressed for the rest of her life and she is going to blame me for losing our baby this can’t be happening. This can’t be happening. « MILADYYYYYY !! » Te voilà ton téléphone à l’oreille alors que tu cours jusqu’au coin où tu as perdu ton bébé des yeux. Tu expliques - en panique - à Jeremy la situation et il te dit qu’il va venir d’ici 1h il peut pas partir tout de suite. « Ok ok, you don’t have to but yes please I… » Tu es si paniqué. Tu tournes et tournes et tournes encore dans le voisinage espérant fortement qu’elle ne soit pas parti trop loin. Qu’elle va t’entendre. « MILADY MY BABY COME TO ME PLEASE ! » Tu es désespéré car le temps avance toujours plus et tu te dis qu’elle doit être plus loin à chaque seconde qui passe. « This can’t be happening… This can’t be… This can’t be… »

@Eiji Takuma

- Hey ! Ici ! Milady est avec moi !   Tu l’entends et tu n’as jamais tourné la tête aussi vite de ta vie. Pas que tu t’en disloquerais le cou mais presque. « T’as mon chat ? » Tu ne vois pas bien car tu es loin, mais il a clairement attiré ton attention. - Ne t'inquiètes pas, je l'ai attrapé ! Tu t’approches tu t’approches presque au pas de course. Celui là même que tu as depuis que ta boule de poil s’est faufilé au travers de tes jambes pour sortir dans la rue et gambader pour ton plus grand drame. Plus tu t’approches plus tu vois les béquilles au sol distinctement et tu comprends mieux pourquoi il est toujours au sol. Ton coeur bat si vite alors que c’est bien Milady qui se trouve dans ses bras. « Oh my god. Merci. Merci merci merci merci merci.  » Que tu dis au type qui la tient dans ses bras alors que tu te mets à genoux sur le bitume toi aussi pour être à leurs niveau.

Tu prends avec délicatesse ton chat dans tes bras et tu la serres fort en décompressant en même temps. Les larmes s’échappent de tes yeux, ça roule sur tes joues. Tu es tellement soulagé.e de l’avoir de nouveau dans tes bras. Tu la maintiens bien. Tu n’as pas envie qu’elle file de nouveau. Tu sais pas trop combien de temps t’es resté à pleurer et à embrasser son pelage mais quand tu t’es enfin calmé, tu te remets sur tes deux pieds. Tu donnes une partie de ton attention à la personne qui a retrouvé ton chat. « Tu as besoin d’aide ? »  Sous entendu pour te remettre debout. « Est-ce que… Je… Merci. Je sais pas comment te remercier. J’habite pas trop loin de là. Je… J’ai envie de t’inviter pour un verre ou je sais pas trop… Dis moi si t’as besoin de quoi que ce soit. Je vais te filer mon numéro. Je te suis redevable éternellement. » Tu parles beaucoup parce que tu es encore très ému par le moment. T’as besoin de te poser pour traiter tout ça et réaliser que tout va bien. Elle va bien. Elle est là. Le monde ne va finalement pas s’écrouler comme tu te l’es si bien imaginé pendant toutes les secondes bien trop longues où elle était livrée à elle même dans le quartier.

- Oui ! Je l'ai ! Qu’il te confirme pour ton plus grand soulagement avant que tu ne vois la fauve dans ses bras quand tu t’es approché assez d’eux. - Elle va bien, elle n'est pas blessée ; t'inquiètes pas. Tu n’avais même pas vraiment pensé à ce qu’elle puisse être blessé. Juste disparu à tout jamais. - Elle est vivante, pas de stress ! Oui il te faut juste le temps de redescendre. Tu as un léger mouvement de recul quand il met sa main sur ton épaule. Juste assez pour que sa main ne soit plus sur toi. Tu ne t’y attendais pas et tu aimes vraiment pas le contact physique non sollicité. Tu as besoin d’un préavis pour que ça passe un peu mieux et là ça te prend par surprise c’est pas top, surtout que tu es déjà bien secoué. Tes émotions sont sans dessus dessous de cette frayeur. Ca fait très longtemps que tu n’avais pas eu peur à ce point là. Sa perte était 100% vrai pendant les minutes interminable où elle n’était plus entre les clôtures de ta propriété.

- non c'est bon, je me lève. Il a l’air habitué à ses béquilles pour se lever si aisément avec. - J'aime bien le fromage... Qu’il dit sans que tu comprennes pourquoi. Il veut que tu lui achètes du fromage? Va falloir qu’il te dise lequel parce que tu n’es pas un expert en la matière. Tu connais que les cheesecake en fromage. « Yeah ok… » Tu lui trouveras du fromage. Sûrement pas tout de suite car t’es trop occupé à caresser le pelage de Milady et à l’embrasser en la serrant contre toi. - ça va mieux ? Tu relèves les yeux vers lui en faisant oui d’un mouvement de tête. « J’habite juste à quelques pâté de maison, tu veux me suivre ? Je dois pas avoir de fromage j’en sais rien en fait, mais j’ai surtout envie qu’elle soit en lieu sûr. » Une frayeur ça t’a suffit pour un très long moment. Tu la maintiens bien dans tes bras alors que tu commences à marcher en direction de ta propriété. « Tu habites dans le coin? » Tu demandes naturellement car il était là, ça tombe plutôt sous le sens à ce moment là pour toi. Faut dire aussi que ton cerveau ne cherche pas trop loin là. Tu es surtout concentré à garder ta fille bien en sécurité au creux de tes bras.

- Tu as l'air de vraiment l'aimer très fort cette Milady. Il doit pas avoir d’animaux de compagnie pour faire cette remarque. Elle est clairement comme ton enfant, Milady. Ton enfant et celui de Birdie. Jamais tu ne pourrais vivre d’être celui qui est responsable de sa perte. Jamais. Tu détestes voir Birdie souffrir et tu sais que là ce serait de ta faute, tu ne pourrais jamais jamais absolument jamais le supporter. - Moi, je n'ai pas de chat, mais je peux comprendre ton inquiétude ! Une fois, j'ai failli perdre mon cochon d'Inde. Ca te fait penser à Milord qui passe aussi pas mal de temps dans sa cage et il est déjà bien plus en sécurité que la petite filoute de Milady qui n’a pas hésité à filer entre tes pieds. - Je suis désolé... Tu ne fais même pas état de son excuse, tu es trop dans ta contemplation de ton chat dans tes bras et de ton grand soulagement de l’avoir contre toi.

- Ou sinon autre chose, il y a pas de problème, et même si tu n'as rien, c'est pas grave non plus. Qu’il te dit alors que tu as encore très nettement la tête ailleurs car tu comprends pas tout. « ‘kay. » Que tu réponds machinalement. Il va venir du coup ou pas ? Tu sais pas, mais tu commences à marcher pour réduire la distance entre ici et chez toi. Ici et la sécurité. - J'habite avec ma copine depuis peu, mais avant, je vivais dehors, je dormais souvent dans cette ruelle où j'ai attrapé Milady. Ca part contre tu l’entends bien. Le gars n’avait pas de domicile. Tu sais pas quoi lui répondre surtout qu’il a l’air d’avoir une meilleure situation à présent. Tu as aussi déjà dormi dehors quand tu étais plus jeune. Tout pour ne pas rentrer chez ton paternel. Tu sais ce que c’est. Clairement pas la joie. - Je m'appelle Eiji et toi ton prénom ? Oh. Tu n’as même pas pensé aux bonnes manières, tu es vraiment tout retourné par cette frayeur. « Jordan. » Que tu réponds simplement.

- Tu sais... Tu n'as pas à me donner quelque chose en échange pour ton chat. Ça me fait plaisir de la voir dans tes bras surtout. Tu fais non de la tête. « Je… J’y tiens. J’ai sûrement rien là mais, d’une façon ou d’une autre je veux te remercier. J’y tiens. Vraiment. » Tu tournes même les yeux vers lui qui est a mis sa capuche sur sa tête. Tu veux marcher plus vite mais il a des béquilles alors tu restes à un rythme moyen. « Je vais te donner mon numéro de téléphone et si t’as besoin de quelque chose un jour, hésite pas. J’insiste. Merci beaucoup. Du fond du coeur. Je suis reconnaissant à tout jamais. » Tu abuses pas un peu Jordan là ? Non. Tu étais tellement dévasté. Tu es encore bien secoué de ces émotions qui t’ont parcouru. « C’est comment ton prénom déjà ? » Parce qu’il l’a dit et tu n’as jamais entendu un prénom comme ça donc t’as très mal imprimé mais cette fois ci tu vas t’en souvenir. Tu vas faire attention.

- Je suis désolé… Tu tournes la tête vers lui car tu ne sais pas pourquoi il s’excuse. Tu es véritablement totalement déboussolée pour ne rien comprendre de la sorte. Ca te fait bizarre de te rendre compte à quel point tu es perturbé.e. Vraiment une des plus grandes frayeur de ta vie qui vient de se passer. C’est pas rien du tout. T’as sûrement dit un truc qui fallait pas, tu ne te souviens même pas ce que tu as dit. C’est fort probable. Ton esprit est totalement focalisé sur Milady que tu tiens fermement dans tes bras.

- C'est gentil. C’est naturel surtout pour toi. C’est trop important. Tu ne sais pas s’il se rend compte à quel point il t’a sauvé la mise, la vie même carrément oui. Tu sais pas ce que tu aurais fait de ta personne si jamais… Non. Tu ne vas pas y penser. Ca ne sert à rien de se briser plus qu’on ne l’est déjà. Le pire a été évité. Accroche toi à ça oui. - D'accord ! Tu ne remarques pas qu’il est fortement surpris de tes mots alors que toi tu trouves qu’ils ne sont pas assez fort encore. - Je m'appelle Eiji! Eiji. Que tu répètes dans ta tête pour essayer d’imprimer mais rien n’est moins sûr vu ton état plutôt instable. -Et je suis un garçon… Tu es surpris.e par cette précision. « Si je t’ai mégenré je suis vraiment désolé, j’ai la tête complètement retourné là je sais même plus ce que je dis. Je parle sans savoir ce que je dis enfin j’en sais rien mais… » T’as les larmes qui reviennent dans tes yeux et l’émotion qui monte à la gorge. « J’ai vraiment cru que je l’avais perdu à tout jamais. » Tu t’essuies les yeux sans essayer de te retenir tes quelques larmes. Tu as depuis bien longtemps appris à te laisser traverser par tes émotions plutôt que de les bloquer. « Merci encore. » Que tu lui dis en arrivant devant chez toi, tu entres dans ton rez de jardin avant de sortir ta clé de ta poche pour ouvrir ta porte d’entrée.