I'm so scared about the future and I wanna talk to you ft@Gabrielle Strange
Novembre 2022 | La descente est dure pour la blonde, de retour à Brisbane, elle voit déjà se dessiner les lignes de Bayside en fond de toile et elle sait ce que ça veut dire. Elle a la boule au ventre, autant que sa tête est en vrac après les derniers jours qu’elle a passés. Les mots qu’elle a pu échanger avec son frère lui pèsent encore sur le cœur et même si elle ne l’avouera qu’à demi mot, le soulagement qu’elle a ressenti en le voyant débarquer, elle n’est pas prête de l’oublier. Tout comme elle n’oublie pas la frayeur qu’elle s’est faite et ce sentiment d’impuissance qu’elle avait pu ressentir. Elle ne pipe pas un mot alors que la maison de sa sœur se devine au bout de la route. « Gabrielle va me tuer... » Une soufflante de plus, elle ne s’attend pas à de la compassion venant de son frère, elle s’est déjà pris un savon de son aîné auquel Meryl n’était pas préparée... alors affronter sa soeur, c’est ce qu’elle redoute le plus dans le fond.
Elle sort son sac, on l’a connue plus vive, mais pour être franche, l’américaine est encore un peu vaseuse et loin d’être fière de ses actions. Elle sait qu’elle a du inquiéter ses proches, qu’ils ont du se faire un sang d’ancre pour elle et ça la force à déglutir. Meryl s’imagine qu’Alex a déjà dû faire un rapport à leur soeur, est-ce qu’il lui aura dit pour l’agression, l’alcool, la drogue. Elle a honte de l’image qu’elle a pu renvoyer, elle n’a pas vocation à être mauvaise, bien au contraire. Meryl vient déposer son sac au sol, un peu négligemment, du coin de l’oeil, elle cherche le regard déçu de son aînée, celui qu’elle ne manquera sûrement pas de provoquer elle en est certaine. Elle s’enfonce un peu plus jusqu’à rejoindre le salon, elle n’a nullement l’intention de jouer les gamines innocentes, elle sait qu’elle a merdé et bien comme il faut. L’américaine ne compte pas se présenter la bouche en coeur et faire comme si de rien quand son regard croise celui de la brune. « Je... je suis désolée Gabrielle. »
Meryl ne cherche pas à s’imposer, elle sait qu’elle doit avoir une mine affreuse et une fois de plus elle fuit son regard pas certaine de pouvoir assumer ses conneries. « Je ne voulais pas t’inquiéter ou te faire peur. La situation m’a échappée je... j’ai pas vu les jours passer. » Ses arguments sont pauvres, elle le sait, surtout face à une avocate, mais c’est tout ce qu’elle trouve à dire de sa voix légèrement rocailleuse. « Je sais que j’ai merdé, je te demande pardon. »
Novembre 2022. L’angoisse s’est emparée d’elle dès l’instant où Meryl n’a plus donné de ses nouvelles. Elle la savait en road trip improvisé avec des amis, rassurée jusqu’alors par des messages quotidiens, lui montrant notamment ce qu’elle faisait de ses journées. Rien de bien inquiétant donc pour l’avocate, même si elle ne peut s’empêcher d’avoir cet instinct maternel envers sa demi-sœur et cadette, et ça depuis toujours. Même si avec le temps, cet instinct s’est un peu égrené – d’autant plus avec son départ de Los Angeles, plus par défaut que par choix – l’arrivée de sa jeune sœur à Brisbane n’a fait que raviver ce côté-là de la californienne, notamment parce qu’elle n’est pas convaincue des véritables raisons qui ont poussé Meryl à venir s’installer à son tour en Australie. L’abandon de ses études parce qu’elle n’a pas réussi, le manque de sa sœur ainée ne semblent pas convaincre totalement l’avocate qu’elle peut être et ce n’est définitivement pas son silence radio de ces derniers jours qui le fera non plus. Parce que voilà bien plus d’une semaine qu’elle n’a plus eu de nouvelles et en plus de cette affaire qui lui prend le plus clair de son temps, de jour comme de nuit, voilà que l’absence de nouvelle de sa sœur ne font que creuser ses cernes un peu plus chaque jour. Si au départ, elle a partagé ses craintes avec son meilleur ami mais aussi avec Channing, qu’elle sait proche de sa cadette, aucun des deux n’a eu de nouvelles de Meryl et n’étaient réellement en capacité de l’aider davantage. Alors, c’est vers Mitch qu’elle a fini par se tourner, partageant avec lui sa crainte que quelque chose puisse lui être arrivé, après l’avoir potentiellement suspecté d’être à l’origine de sa fuite, notamment du fait de leur rapport tendu.
Et si l’échange a été houleux, Mitch a pourtant été celui qui a retrouvé Meryl, ayant usé de vieux contacts et de tour de passe-passe pour retrouver les traces de leur demi-sœur. Soulagé lorsqu’il lui en a fait part, il n’en reste pas moins que Gabrielle soit encore dans un état second, tournant en rond dans sa villa, alors qu’elle attend leur retour de pied ferme. Surtout, elle compte sur Meryl pour lui fournir des explications face à ce silence, et lorsqu’elle passe enfin l’embrassure de la porte, le regard que lui porte Gabrielle – bien qu’heureuse de la voir saine et sauve – est noir et froid « Je... je suis désolée Gabrielle. ». Si Meryl pense s’en tirer simplement avec ça, elle se trompe, et le silence pesant et lourd qui vient à s’installer en est la preuve.
« Je ne voulais pas t’inquiéter ou te faire peur. La situation m’a échappée je... j’ai pas vu les jours passer. » Un de ses sourcils s’arque sur son visage, lui montrant que cette excuse n’est, à ses yeux, pas recevable. « Je sais que j’ai merdé, je te demande pardon. » Les bras jusqu’alors croisés sur sa poitrine, Gabrielle les laisse retomber le long de son corps pour se mouvoir dans la grande pièce à vivre. Ces mouvements qu’elle entreprend ne sont pas pour aller serrer sa jeune sœur dans ses bras, même si c’est en sa direction qu’elle se dirige « Tu as quel âge, Meryl, pour agir de la sorte ?! s’emporte-t-elle soudainement tu ne penses pas qu’il serait temps que tu agisses avec un peu plus de maturité ? Traîner avec des personnes que tu connais à peine, partir comme ça… pour je ne sais même pas quelle raison elle débite, ne laisse pas réellement le temps à Meryl de réagir, ses bras s’agitant sous ses paroles tu as tout plaqué pour venir ici, et pour quelles raisons au juste ? pour faire ce que tu viens de faire ? Quel intérêt ? » Gabrielle s’emporte bien plus qu’il ne le faudrait sûrement mais le besoin d’extérioriser toute cette inquiétude, cette colère et la fatigue accumulée de ses bien trop nombreuses nuits blanches est nécessaire.
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Dernière édition par Gabrielle Strange le Sam 4 Fév 2023 - 15:24, édité 1 fois
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Novembre 2022 | L’américaine n’est pas une idiote, même si ces derniers temps, elle a tendance à agir comme tel. Le mal être qu’elle ressent et qui la bouffe depuis des semaines lui rongent encore l’estomac et elle se sent stupide de ne pas avoir tiré la sonnette d’alarme bien avant. Avant que tout ça ne dérape et qu’elle ne manque de se faire agresser par un type qu’elle ne connaissait pas vraiment. Pour l’heure, Meryl redoute les minutes qui vont suivre, affronter Gabrielle c’est sûrement ce qui lui fait le plus peur et l’espace d’une demi seconde, elle se sent comme une enfant prise les doigts dans le pot de confiture à la différence près que cette fois aucun argument ne sera assez bons pour justifier ses actes, principalement parce que même elle, ne sait pas comment se défendre. Et si elle tente quelques piètres excuses, la blonde n’a qu’à croiser le regard de sa sœur pour comprendre que le cyclone qu’elle va se prendre risque de faire mal. Elle s’attend presque à se prendre une gifle en la voyant s’avancer vers elle, quelque part elle l’aurait sûrement méritée pour l’avoir inquiétée de la sorte, mais ça n’est pas son genre à Gaby. La violence ne fait pas partie de son éducation, la faute à leur éducation chaotique.
« Tu as quel âge, Meryl, pour agir de la sorte ?! tu ne penses pas qu’il serait temps que tu agisses avec un peu plus de maturité ? Traîner avec des personnes que tu connais à peine, partir comme ça… pour je ne sais même pas quelle raison. Tu as tout plaqué pour venir ici, et pour quelles raisons au juste ? pour faire ce que tu viens de faire ? Quel intérêt ? » La cadette des Strange essuie la tempête, elle sait d’expérience qu’il vaut mieux encaisser, surtout quand la brune est dans cet état. Meryl baisse la tête, vient attraper son bras en barrant sa poitrine sans trop savoir quoi répondre à ça. Sa sœur est furieuse et tous ses gestes traduisent son inquiétude et sa colère. « Je sais... » Elle n’ose toujours pas lever la tête, honteuse qu’elle est. Allez courage Meryl ! Elle ne va pas prendre le risque de contredire la brune, elle n’en a de toute façon pas l’intention. Par où commencer quand elle a l’impression d’être empêtrée dans un tissu de mensonges. Un soupire passe ses lèvres, le mieux serait peut-être de laisser les mots sortir, même si les idées sont confuses.
« J’ai... j’ai jamais raté mes examens de fins d’étude. J’ai tout lâché avant d’entrer en dernière année. » Première bombe lâchée. « Et... si je suis venue te rejoindre c’est pas uniquement parce que tu me manquais. » Elle n’avait pas menti sur ce point, la distance entre elles commençait à lui peser, certes mais il n’y avait pas que ça. « Quand t’es partie pour les rejoindre ici... J’étais en colère... jalouse que tu les choisisses eux plutôt que moi. » Blessée d’avoir été laissée pour compte sur un autre continent serait plus exact, mais elle se garde bien de le dire à son aînée. Ça n’est pas elle la responsable de sa chute, elle s’est crashée toute seule comme une grande. « Je me suis persuadée que je n’y arriverai pas, alors j’ai préféré renoncer plutôt que de me prendre un mur. Après ça, je me suis perdue, j’ai pas fréquenté les bonnes personnes et il y a eu cette soirée. Une fille a fait une overdose parce que ce mec a ramené je ne sais quoi. Je lui avais dit que je ne voulais pas de ces saloperies, il devait juste ramener un peu d’herbe. » Elle secoue la tête en y repensant, même si ça s’était bien terminé, elle avait eu la peur de sa vie. « Il s’est tiré comme un putain de lâche avant que les secours arrivent. La police m’a interrogée... Je savais pas qui appeler, Matthew m’a aidée. » Il l’avait sortie de là sans casse. « C’est lui qui m’a payé le billet pour venir ici. »
Novembre 2022. « Je sais... » Elle sait mais cela ne l’a pas empêchée d’agir comme elle l'a fait et cette simple réponse ne suffit pas à apaiser la colère qui gronde grandement chez Gabrielle. Cette dernière attend bien plus de sa cadette qu’un simple apitoiement sur son propre sort et sur la stupidité de sa décision de partir comme elle l’a fait, pour échapper à une vérité qu’elle n’était pas en capacité d’assumer et de révéler. C’est d’ailleurs cette même vérité que Gabrielle souhaite entendre de la bouche de sa sœur, celle que Matthew lui a, en partie, délivrée. « J’ai... j’ai jamais raté mes examens de fins d’étude. J’ai tout lâché avant d’entrer en dernière année. » Gaby marque un léger mouvement de recul de sa tête, son regard se plantant dans celui de sa petite sœur alors qu’elle ignorait ce détail. « Et... si je suis venue te rejoindre c’est pas uniquement parce que tu me manquais. » Elle comprend vers quel terrain Meryl se dirige, celui glissant d’une vérité qu’elle s’est abstenue de lui confier pendant des mois. Elle reste silencieuse, laisse sa sœur s’exprimer sans intervenir, attentive alors qu’elle espère qu’elle sera honnête - il serait stupide de sa part de ne pas l’être puisque son ainée sait tout désormais « Quand t’es partie pour les rejoindre ici... J’étais en colère... jalouse que tu les choisisses eux plutôt que moi. » Les yeux de l’avocate font un tour gratuit dans ses orbites quand elle trouve cette confession stupide et puérile de la part de Meryl. Gaby n’a jamais eu à choisir entre sa cadette et ses deux frères ainés et ne l’a pas fait lorsqu’elle est partie à Brisbane. Son choix n’en était pas un et elle aurait préféré rester à Los Angeles. Mais c’est quelque chose qu’elle n’a jamais su confesser à Meryl à son tour, elle-même pas guère plus honnête finalement. « Je me suis persuadée que je n’y arriverai pas, alors j’ai préféré renoncer plutôt que de me prendre un mur. Après ça, je me suis perdue, j’ai pas fréquenté les bonnes personnes et il y a eu cette soirée. Une fille a fait une overdose parce que ce mec a ramené je ne sais quoi. Je lui avais dit que je ne voulais pas de ces saloperies, il devait juste ramener un peu d’herbe. Il s’est tiré comme un putain de lâche avant que les secours arrivent. La police m’a interrogée... Je savais pas qui appeler, Matthew m’a aidée. C’est lui qui m’a payé le billet pour venir ici. » Lentement, Gabrielle ferme les yeux, les garde ainsi quelques secondes avant de les rouvrir pour retrouver le regard de sa sœur. « Je sais » Le ton est plutôt neutre mais las « Je sais parce qu’il m’a dit la vérité là où ça aurait dû être toi, Meryl. Et ça, dès le début Mais elle ne l’a pas fait, balbutiant des excuses peu crédibles, quand elle lui est tombée dessus par hasard, en plein centre-ville en mars dernier tout comme j’aurai dû être celle appelée pour te sortir de là, plutôt que Matt ce n’est en rien de la jalousie, juste une façon de lui dire qu’elle n’aurait pas hésité une seule seconde si elle avait daigné le faire. Parce que Gabrielle n’oublie pas les reproches à peine formulés, ceux face à son départ qui semble être la raison de sa dégringolade Je suis désolée, encore une fois, d’avoir eu à partir, Meryl sans s’en rendre compte, elle se trahit un peu en évoquant son départ comme synonyme de contrainte, mais sa colère reprend le dessus bien vite, ne laissant pas réellement le temps à sa cadette de réagir pour autant, je ne suis pas responsable de tes choix. Tu ne peux pas me faire porter le chapeau pour ce que tu as fait, ni me faire culpabiliser de t’avoir laissé » Elle le faisait déjà bien assez toute seule « Tu n’es plus une enfant réitère-t-elle à nouveau mais sur un ton plus posé, bien que toujours ennuyé et il serait temps que tu te reprennes en main. Tout ça va mal finir, sinon ». Les mots sont durs mais la déception est réelle chez l'aînée des sœurs Strange. Elle n’a pas envie de voir le schéma se reproduire, similaire à celui de leurs frères dont les mauvais choix n’ont fait que les entraîner sur une pente glissante et dangereuse, dont il peine encore aujourd’hui à remonter. Elle ne veut pas ça pour Meryl et si cette dernière n’est pas capable de l’entendre, ni d’appliquer ses conseils, alors Gabrielle ne peut pas faire plus qu’elle ne le fait déjà pour elle.
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Novembre 2022 | Passer aux aveux la libère, au moins en partie car elle redoute surtout la réaction de sa sœur dans cette affaire. Meryl sait qu’elle va la décevoir, sait qu’elle a dû passer les dernières nuits à se préoccuper de ce qui avait pu lui arriver. La brune serait certainement malade de savoir où son frère l’avait retrouvée et dans quelle posture. Meryl lui a demandé de ne rien dire pour l’instant, elle ignore si Alex saura tenir sa langue. « Je sais... Je sais parce qu’il m’a dit la vérité là où ça aurait dû être toi, Meryl. Et ça, dès le début, tout comme j’aurai dû être celle appelée pour te sortir de là, plutôt que Matt. » Bien sûr qu’il avait parlé, la blonde ne lui en veut pas. Elle détourne le regard du visage de sa sœur, ravale son amertume quant à ce reproche. Oui mais t’étais pas là... T’étais à l’autre bout du monde... Il est là le reproche, coincé entre ses lèvres et elle essaie au mieux de le retenir. Elle reste silencieuse, laisse sa sœur déverser ses paroles libératrices.
« Je suis désolée, encore une fois, d’avoir eu à partir, Meryl L’américaine entend les mots, pourtant c’est quelque chose qu’elle a toujours du mal à digérer. Pour autant, je ne suis pas responsable de tes choix. Tu ne peux pas me faire porter le chapeau pour ce que tu as fait, ni me faire culpabiliser de t’avoir laissé et il serait temps que tu te reprennes en main. Tout ça va mal finir, sinon » Elle laisse un souffle amer passer ses lèvres, balance sa tête dans un faible mouvement. « J’ai jamais dit que c’était de ta faute, et j’ai jamais cherché à te mettre tout ça sur le dos... » Elle s’est promis de ne pas s’énerver, étant pleinement en tort dans cette affaire, la colère de son aînée est légitime et plus que justifiée, pourtant elle sent que ça fourmille en elle comme une brûlure sur sa peau. « Tu crois que je ne sais pas que je suis qu’une idiote ?! T’as raison je suis immature et inconsciente aussi. J’ai pas réfléchi... » Ne pas lever le ton et elle ne dit pas ça pour qu’on s’apitoie sur son sort ! « Je suis paumée... Je sais plus qui je suis, ni même où je vais depuis un moment. » Et ça c’est un fait, elle a perdu pied depuis un moment et ça lui pèse. « Je t’ai rien dit, parce que j’avais peur de te décevoir comme aujourd’hui. J’avais peur que tu me tournes le dos et de me retrouver toute seule. » Parce qu’au fond il est là le problème, il a toujours été là, dans ses insécurités et sa peur de l’abandon. L’américaine soupire une nouvelle fois, elle a mal au crâne et elle est fatiguée aussi. Elle aimerait se doucher, faire disparaître définitivement les traces de cette soirée chaotique pour espérer pouvoir passer à autre chose.
« Je suis vraiment désolée Gabrielle, pour tous les soucis que je te cause. T’as bien assez à gérer. Je sais que c’est toi qui a demandé à Alex... Merci... » Pas difficile de deviner, Alex n’aurait jamais remarqué sa disparition sans ça. « Je vais me reprendre... J’te promets que je vais repartir du bon pied. »
Novembre 2022. « J’ai jamais dit que c’était de ta faute, et j’ai jamais cherché à te mettre tout ça sur le dos... » C’est sûrement une part de sa propre culpabilité qui la ronge qui lui en donne cette impression, consciente d’avoir laissé Meryl derrière elle alors qu’elles ont toujours pu compter l’une sur l’autre. Gabrielle a toujours été là pour elle, et ça depuis toujours, malgré ce lien incomplet qui les définit – celui de demi-sœur. Jamais elle n’en a fait la différence toutefois, ayant pris Meryl sous son aile dès son arrivée dans la famille Strange. Elle a toujours fait en sorte de la protéger de cette vie chaotique au sein de laquelle elles ont grandi et même au-delà. Gabrielle s’est toujours assurée que sa petite sœur ne manque jamais de rien et soit heureuse, et la découverte de cette histoire aujourd’hui lui donne la sensation d’avoir échoué quelque part. Elle se reproche bien plus cet abandon forcé qu’elle a dû lui faire subir – un abandon de plus pour la jeune Strange – qu’elle ne peut, en réalité, lui reprocher les erreurs de parcours qui s’en sont suivis pour la cadette. L’énervement qu’elle manifeste contre elle n’est que le reflet de cette culpabilité patente qui est la sienne. « Tu crois que je ne sais pas que je suis qu’une idiote ?! T’as raison je suis immature et inconsciente aussi. J’ai pas réfléchi... (…) Je suis paumée... Je sais plus qui je suis, ni même où je vais depuis un moment. » Les mots l’atteignent, tout comme la colère qui transparait dans les mots de Meryl, faisant s’affaisser soudainement les sourcils jusque-là sévère de l’ainée. Les doutes qu’elle lui partage, les péjoratifs qu’elle use la concernant lui sont insupportables à entendre « Je t’ai rien dit, parce que j’avais peur de te décevoir comme aujourd’hui. J’avais peur que tu me tournes le dos et de me retrouver toute seule. » Spontanément, Gabrielle fait un pas en avant, puis un deuxième jusqu’à rejoindre sa sœur dont elle vient à se saisir d’une de ses mains. Son regard s’ancre dans le sien avant de sceller leurs dernières mains libres ensemble « Ce n’est pas tant de la déception, Meryl. Je suis surtout inquiète pour toi. Je ne me pardonnerai jamais que tu fasses les mauvais choix et qu’il t’arrive quoi que ce soit alors que je t’ai toujours fait la promesse de veiller sur toi. » Elle est sa responsabilité, même si personne ne lui a demandé d’avoir ce rôle. Elle est celle dont elle est aujourd’hui la plus proche de la fratrie alors que le lien avec ses ainés s’est égrené au fil des années « Je ne te tournerai jamais le dos. Je serai toujours là pour toi. Quoi qu’il arrive » L’apaisement semble regagner leur conversation, Gabrielle laissant sa colère s’évaporer alors que ses mains viennent resserrer davantage les siennes « Et je t’en supplie, cesses de te dénigrer. Tu es une belle personne ». Les mots prononcés plus haut résonnent encore et jamais elle ne tolèrerait de la laisser parler de sa propre personne de la sorte. « Je suis vraiment désolée Gabrielle, pour tous les soucis que je te cause. T’as bien assez à gérer. Je sais que c’est toi qui a demandé à Alex... Merci... » Gaby craignait que sa cadette ne le lui reproche, étant donné les rapports plus que tendus entre elle et Mitch. C’est un remerciement qu’elle formule à la place et l’avocate acquiert alors d’un simple signe de tête. « Et je suis désolée de m’être emportée. Je ne supporterai pas de te perdre, Meryl » Cette fois, elle tire légèrement sur ses mains pour la prendre, la seconde suivante, dans ses bras, la serrant tout contre elle sûrement un peu trop fortement. « Je vais me reprendre... J’te promets que je vais repartir du bon pied. » Gabrielle garde Meryl encore quelques secondes dans ses bras avant de lui redonner un peu d’air, sans toutefois s’en éloigner de trop, trouvant son regard « Promets moi de me partager tes moindres doutes, tes moindres problèmes ? Tu n’es pas obligé de les affronter seule. Je suis là » Et cette formulation ne peut être plus réelle désormais qu’elles sont réunies toutes deux à Brisbane et qu’elles vivent sous le même toit. Gabrielle est prête à tout pour sa cadette et elle se fait la promesse, elle aussi, d’être plus attentive. « Je sais que j’ai été très peu présente ces derniers temps mais je suis là ». Channing a toute son attention, Gabrielle passant beaucoup de temps à ses côtés pour veiller sur lui depuis son accident et elle ne souhaite pas que sa sœur se sente mis à l’écart, de ce fait. Un sourire léger s’affiche sur les lèvres de l’ainée alors que son ton de voix se veut bienveillant « Il s’est inquiété lui aussi. Tu vas lui devoir des explications » Elle n’a pas besoin de préciser qui est ce il pour que Meryl sache de qui elle parle, la relation qu’entretient sa sœur avec l’héritier étant plus fraternelle que celle que la blonde peut entretenir avec Alex ou Finn.
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Novembre 2022 | Meryl s’estime chanceuse d’avoir eu Gabrielle pour veiller sur elle toutes ses années durant, elle aura été cette figure d’attachement dont elle avait toujours cruellement manqué, la faute aux géniteurs démissionnaires qu’elle avait eu et à ce sentiment incrusté dans ses os. Elle aimerait cracher les maux, sans pour autant accabler la brune qui ne le mérite pas, même si une part d’elle lui en veut d’être partie. Meryl est une adulte, pourtant elle n’a jamais eu la sensation d’en être une, voir ça la fait flipper d’en devenir une, d’avoir des responsabilités. C’est bien pour ça qu’elle avait tout abandonné, pas juste par provocation ou caprice, pas par flemme, juste à cause des doutes à peine formulés. Elle peut voir les tensions s’évaporer progressivement, « Ce n’est pas tant de la déception, Meryl. Je suis surtout inquiète pour toi. Je ne me pardonnerai jamais que tu fasses les mauvais choix et qu’il t’arrive quoi que ce soit alors que je t’ai toujours fait la promesse de veiller sur toi. Je ne te tournerai jamais le dos. Je serai toujours là pour toi. Quoi qu’il arrive. Et je t’en supplie, cesses de te dénigrer. Tu es une belle personne » La blonde serre les mains de sa sœur, ses mots elle les a déjà entendus, les promesses aussi, pourtant entendre Gabrielle lui répéter qu’elle serait toujours là lui réchauffe le cœur et laisse naître une ébauche de sourire sur ses lèvres. « Et je suis désolée de m’être emportée. Je ne supporterai pas de te perdre, Meryl » Elle a une réaction à peine perceptible lorsque Gabrielle la serre tout contre elle, une légère crispation et l’espace d’une seconde elle ne lui rend pas son étreinte. Son état de sidération lui passe vite en sentant le contact rassurant de sa sœur, salvateur, réconfortant, la blonde vient entourer son aînée de ses bras en la serrant à son tour. « Merci de veiller sur moi. » D’avoir envoyé Alex, de me remettre sur le droit chemin. Elle ne cherche pas à se défaire des bras protecteurs de sa sœur.
« Promets moi de me partager tes moindres doutes, tes moindres problèmes ? Tu n’es pas obligé de les affronter seule. Je suis là. Je sais que j’ai été très peu présente ces derniers temps mais je suis là » Elle acquiesce d’un signe de tête, pas certaine d’avoir le droit de lui faire cette promesse quand elle lui cache ce qu’elle a pu subir avant qu’Alex ne débarque. « Tu avais d’autres choses en tête. Je voulais pas t’en rajouter plus encore, mais je vais essayer. » Elle préfère ne pas lui promettre, elle a fait trop de promesses qu’elle n’a pas tenue, à trop de monde alors il est peut-être temps de cesser d’en faire trop pour espérer les tenir. « Il s’est inquiété lui aussi. Tu vas lui devoir des explications » A cette remarque, Meryl grimace et lâchant une légère plainte passer ses lèvres. « Tu lui en as parlé aussi... » C’est pas un reproche, plus un... Eh merde digne d’une main qui atterrissant sur un front. Bien sûr qu’elle avait dû lui confier ses inquiétudes, ses craintes comme avec Matthew. Elle n’avait pas fini d’en entendre parler et quelque part, c’est peut-être cette attention qu’elle avait recherchée en disparaissant, un appel au secours pour ne pas se noyer. « Je crois que... je suis bonne pour une nouvelle fournée de Pancakes ou de muffins... voir les deux... » Elle laisse échapper un rire avant de s’échapper des bras de sa sœur. « Je peux te poser une question ?! Comment tu as réussi à convaincre Alex ? » Elle se pose un tas de questions le concernant, peut-être parce qu’elle a aperçu une facette de son frangin qu’elle n’avait pas imaginée, les menaces, l’arme, sa froideur face à son agresseur. Ca n’était pas sa première fois, il était trop à l’aise, pourtant elle est à des années lumières d’imaginer cette double vie. « Il m’a engueulée... dans la voiture... On peut pas vraiment dire qu’il a ton tact et ta délicatesse... » Ca l’avait agacée, vexée même puisqu’elle ne l’estime pas légitime dans ses remontrances. « N’en veut pas à Matthew... c’est ma faute... Pas la sienne, il n’a fait que respecter sa promesse. » Contrairement à elle qui n’en avait pas eu le courage.
Novembre 2022. « Merci de veiller sur moi. » Gabrielle fera tout son possible pour se faire, incapable de délaisser la seule famille qu’il lui reste. Car Meryl l’est, unique, quand les rapports avec ses frères ne sont plus ce qu’ils étaient et que la rancune reste toujours ancrée en elle, malgré l’eau qui a pu passer sous les ponts depuis. L’impression qu’elle ne retrouvera jamais la relation fusionnelle qu’elle entretenait autrefois avec ses ainés, la californienne préfère donc se focaliser sur celle avec qui les rapports ont, certes, connu quelques tempêtes, sans que cela n’est mis totalement en péril leur lien indéfectible. Gaby ne se le pardonnerai pas, s’en veut déjà suffisamment de l’avoir laissé derrière elle et seule aux Etats-Unis, quand elle n’ a eu d’autres choix que de fuir et, désormais que sa cadette est installée sur la sol australien, elle compte bien renforcer encore plus leur lien et non pas le faire s’effilocher, malgré cette mésaventure qui vient de se passer.
« Tu avais d’autres choses en tête. Je voulais pas t’en rajouter plus encore, mais je vais essayer. » Gabrielle soupire parce qu’elle s’en veut. Elle s’en veut de ne pas avoir trouvé un juste équilibre entre son souhait d’être présente pour Channing, suite à son accident, et sa petite sœur, qu’elle a, en quelque sorte, délaissé ces derniers mois, ne se rendant pas compte des tracas qui pouvaient animer sa vie. Sa tête se pivote de gauche à droite pour dissuader Meryl de se retenir de lui dire quoi que ce soit, sous prétexte qu’elle a bien d’autres choses à penser « Tu n’as pas à t’en faire pour moi, je suis autant là pour toi que je ne le suis pour quiconque ». Elle veut l’être davantage parce qu’elle veut faire de sa sœur une priorité. Cela ne signifie pas qu’elle va laisser Channing de côté, celui-là même qui a bien été mis au courant de la disparition de la cadette des Strange « Tu lui en as parlé aussi... » Bien sûr qu’elle lui en a parlé. Il a même été le premier au courant de son inquiétude, celui qui a dû faire face aussi au stress de l’avocate face aux nouvelles inexistantes de sa cadette. Mais c’est une précision qu’elle ne lui donnera pas, se contentant simplement d’hocher la tête en silence. « Je crois que... je suis bonne pour une nouvelle fournée de Pancakes ou de muffins... voir les deux... » « Et ça pour le restant de tes jours » complète-t-elle, non sans laisser échapper un petit rire discret, laissant sa sœur s’extirper de son étreinte. « Je peux te poser une question ?! Comment tu as réussi à convaincre Alex ? » « Dois-je te rappeler comment je t’ai persuadée de tondre la pelouse, la dernière fois ? » fait-t-elle sur un ton qui se veut léger et amusé. Il faut dire que Gabrielle a le sens de la persuasion, une qualité – qui peut parfois s’avérer être un défaut aussi – qu’elle a développé avec le temps, et surtout, grâce – ou à cause – de son travail « Il se peut qu’il ait senti ma panique au bout du fil. Et parce que, tout simplement lui aussi s’est inquiété pour toi dès l’instant où je lui ai dit que je n’avais plus de nouvelles ». Elle en doute sûrement, Meryl, mais Alex s’est aussi senti coupable de sa fuite, pensant que cela pouvait avoir un lien avec leur dernière rencontre, qui ne s’est pas déroulé de la meilleure des façons « Alex peut avoir de nombreux défauts… mais il n’hésitera pas une seule seconde si on a besoin de lui ». Et ça, Gabrielle n’en doute plus depuis un moment, bien qu’elle ne soit pas toujours d’accord avec les méthodes dont il use pour se faire. « Il m’a engueulée... dans la voiture... On peut pas vraiment dire qu’il a ton tact et ta délicatesse... » La remarque la fait sourire avec tendresse bien qu’elle sente un agacement certain chez sa cadette « N’en veut pas à Matthew... c’est ma faute... Pas la sienne, il n’a fait que respecter sa promesse. » Gaby soupire à nouveau, en acquiesçant mollement bien qu’il soit difficilement perceptible de savoir si elle tient compte des propos de sa sœur et surtout, si elle est prête à pardonner à son meilleur ami de l’avoir tenu à l’écart de ce secret concernant sa petite sœur. « Ca ira, ne t’en fais pas ». Elle recontactera Matthew, qui est pour le moment allé passer quelques jours aux côtés de ses grands-parents. « Aller, file prendre un bon bain pendant que je nous commande à manger. Tu as une envie particulière ? ». Après que Meryl lui ai fait part de celle-ci, elle s’éclipse dans la salle de bain, laissant une Gabrielle seule dans le salon qui se laisse tomber dans le canapé, le regard porté sur l’horizon, dont l’inquiétude concernant sa cadette reste tout de même omniprésente, bien qu’elle soit de retour saine et sauve.
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