Who wants to know ? All that is gold, is rusted. No one will know seasons cease to change, and ... How far we've gone, how far we're going, it's the here and the now, and the love for the sound of the moments that keep us moving. ☆☆
Hassan n’aurait pas su dire quand les choses avaient changé, ni si elles étaient destinées à ne plus jamais revenir en arrière, mais il était certain d’une chose : il était temps pour lui de prendre une pause. Après sept ans de loyauté à ce service qui lui avait fait tant de bien lorsque son quotidien semblait ne plus avoir de saveur, y revenir semaine après semaine s’était transformé en poids qu’il traînait à contre-coeur … Le signe, sans aucun doute, qu’il était temps pour lui de s’en éloigner. Sûr de sa décision, il n’en avait pas moins le cœur en bandoulière lorsqu’il avait donné un coup d’éponge dans sa tasse et passé le tout sous l’eau avant de l’abandonner sur l’égouttoir. Juliana avait dû retourner travailler, la Jeep de Yasmine n’était pas sur le parking lorsqu’il était arrivé, et bien qu’une partie de lui en brûle d’envie il s’était résolu à ne pas dire au revoir aux petits patients présents depuis suffisamment longtemps pour que leurs visages lui soient devenus familiers. Aucun ne s’inquièterait de ne pas le voir la semaine prochaine, l’été il n’était pas rare que certains bénévoles disparaissent une semaine ou deux … Lui ne reviendrait simplement pas à la rentrée. Et cela n’avait rien à voir avec Mo, avec Leela, avec Joanne, ou avec tout ce qui allait actuellement de travers autour de lui – quelque chose avait changé. Ou bien était-ce lui, qui avait changé ?
Le sac à dos avec lequel il était venu ne pesait plus rien, délesté des livres avec lesquels il était si souvent venu, et qui trouveraient sans mal un autre volontaire pour en conter l’intérieur aux enfants. En repassant dans le couloir il avait adressé un clin d'œil discret à Juliana, toujours occupée, et au moment d’appuyer sur le bouton d’appel de l’ascenseur il avait subitement changé d’avis pour rejoindre les escaliers. Une sorte de superstition, une manière de s’assurer que l’hôpital ne chercherait pas un moyen de l’empêcher de fuir maintenant qu’il avait décidé de s’en extirper. Mais contre toute attente ce n’était pas au rez-de-chaussée mais trois étages au-dessus qu’il s’était arrêté, accueilli de l’autre côté de la porte coupe-feu par l'atmosphère bien plus austère que dans les couloirs volontairement colorés de la pédiatrie. Hassan n’avait rien à faire ici, il le savait, et s’il pourrait pendant un court instant jouer au visiteur perdu cherchant la chambre d’un proche, il ne pourrait pas déambuler éternellement sans que quelqu’un lui indique le chemin de la sortie. Mais Hassan avait besoin de mettre la main sur quelqu’un, et passant en revue les couloirs, les portes entrouvertes et la moindre blouse blanche qui entrait dans son champ de vision, il n’entendait pas faire demi-tour sans avoir mis la main sur …
« Ruben. » Docteur Hartfield, comme on l’appelait ici, mais sans surprise ce n’était pas en sa qualité de médecin mais en celle de “frère de Rhett” qu’Hassan souhaitait s’entretenir avec lui. Était-il occupé ? Les médecins ne l’étaient-ils pas toujours ? Ceux qu’avait connus le brun durant ses semaines d’hospitalisation avaient toujours eu l’air de l’être, en tout cas. « T’aurais deux minutes à m’accorder ? » Comme si deux minutes allaient suffire. « Maintenant ou … plus tard, je peux repasser à la fin de ton shift. » L’université n’était pas loin, et si la période estivale la faisait tourner au ralenti elle n’était jamais totalement déserte, ni les bureaux inaccessibles. « C’est à propos de ton frère. » Quoi d’autre ? Ruben et Hassan n’étaient que “le frère de” et “l’ami de” – Hassan était aussi devenu “le patron de” en ce qui concernait Ethel, mais cela ne changeait rien à l’équation, quand bien même s’il avait eu à s’inquiéter suffisamment pour Ethel au point de devoir demander l’aide de l’un de ses frères, Ruben aurait là aussi été un choix plus réfléchi.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Reposant le dossier tenu en mains sur le petit bureau amovible qu’il trainait partout avec lui dans le couloir du service, Ruben soupira quelque peu. De tous les patients qu’il avait vu aujourd’hui, celui de la chambre 9 était de loin le pire et le plus mal poli de tous; assez pour que même lui le trouve insupportable - et pourtant, le jeune médecin était un professionnel dans le domaine. Il avait beau souligner à cet homme que la façon dont il se comportait depuis son arrivée n’étiat en rien adaptée, il parlait dans le vent et cela commençait à jouer sur sa patience - cet effet allant à l’encontre de ses façons de faire habituelles, puisqu’ordinaire qu’importe les circonstances il allait toujours au bout des soins qu’il se devait de prodiguer aux patients sans broncher et sans imaginer renoncer. Il remettait en considération deux ou trois choses ces derniers jours. Ouvrant de nouveau le dossier, rallumant l’écran de sa tablette au passage, c’était donc avec un froncement de sourcils qu’il se remit à rédiger les quelques lignes qu’il aurait aimé pouvoir expliquer au patient avec que ce dernier ne lui pompe tout l’air en réserve dans ses poumons et que le jeune médecin décide finalement de sortir de la chambre.
« Ruben. » De toutes les voix qu’il s’attendait à entendre ici aujourd’hui, celle qui venait de clamer son prénom ne faisait pas partie de la liste. Disons que ce n’était pas de façon aussi inattendue que cette dernière se faisait entendre, lorsqu’elle s’adressait à lui d’ordinaire, et surtout ce n’était pas au sein de ce service là. Alors, les sourcils déjà froncés sur son visage suite à la concentration dont il avait fait preuve jusque maintenant sur le dossier qu’il tenait devant lui, Ben releva son regard vers Hassan qui s’avançait vers lui depuis l’entrée du service. « Hassan, quelle surprise. » Et ce n’était même pas feintée, comm réaction. Fermant le dossier, il se redressa afin de tendre la main à l’ami de son frère lorsqu’il arriva à sa hauteur. Cela faisait bien longtemps que leurs chemins ne s’étaient pas croisés, et pourtant ce n’était pas faute d’être presque tous les soirs chez Rhett depuis des mois désormais. « T’aurais deux minutes à m’accorder ? Maintenant ou … plus tard, je peux repasser à la fin de ton shift. » C’était le genre d’accrocher qu’il n’aimait pas particulièrement, Ruben. Parce-que lorsque les gens prononçaient ces phrases, d’ordinaire, ce n’était jamais réellement pour aborder des sujets agréables ou annoncer de bonnes nouvelles. Maintenant, est-ce que Ruben avait actuellement deux minutes devant lui voire plus à accorder à Jaafari ? Pas vraiment. Est-ce qu’il plissa légèrement les yeux pour tenter de savoir où il voulait en venir avant de répondre ? Tout à fait. Ce dernier dut l’anticiper ou le percevoir car il n’attendit pas la réponse du brun pour reprendre la parole. « C’est à propos de ton frère. » Lui qui pensait que la tranquillité avait quitté sa journée une poignée de minutes plus tôt avant de rencontrer le patient de la chambre neuf, Ruben s’était fourré le doigt dans l’oeil jusqu’au coude: c’était maintenant que les problèmes s’imposaient à lui.
Soupirant, pinçant les lèvres cette fois-ci, il attrapa le dossier pour le remettre dans la boite des à traiter de la journée - il ne terminerait pas ce qu’il était en train de faire de suite, c’était désormais sur, car ce n’était pas de simplement deux minutes dont les deux hommes allaient avoir besoin pour discuter de Rhett. « Tu me paies un café au moins ? » Ajouter une touche d’humour alors qu’il savait pertinemment que la suite de ce dont ils allaient discuter ne lui donnerait en rien envie de rire était une façon de reculer pour mieux sauter. « A la cafétéria ? Qu’on reste pas là comme deux idiots au milieu du couloir ? » Autant parce-qu’ils n’étaient pas à l’aise à rester debout de la sorte que parce-que Ruben ne désirait pas que ses conversations privées soient à la portée des oreilles de tout le service où il travaillait tous les jours; il mettait un point d’honneur à séparer et mettre une distance entre professionnel et personnel, même si ces derniers temps ce n’était pas le plus évident, il continuerait tout de même de faire les efforts pour que ça arrive. Indiquant d’un mouvement de tête la sortie du service à Hassan, il n’attendit pas l’aval de ce dernier pour se mettre en route.
La cafétéria était le type d’endroit à part où, bien que situé au plein coeur de l’hôpital et à portée de mains de tout le monde, permettait tout de même d’avoir un semblant de sensation de se couper du monde médical dans lequel les employés se plongeaient corps et âmes quotidiennement. Il y avait cependant une règle à respecter pour que cela fonctionne et que vous ne puissiez pas en vouloir à vos consoeurs et confrères: si vous choisissiez une table au milieu du grand hall, il ne fallait pas vous plaindre que tout le reste du personnel tende une oreille pour espionner vos conversations à la recherche de ragots à colporter les jours suivants. En revanche, si vous vous installiez à une des tables en bordure de salle et isolées du reste, il était de coutume que l’on vous laisse tranquille. Etant donné que Ruben savait d’avance que la conversation qu’il s’apprêtait à avoir avec Hassan n’était pas faite pour tomber dans des oreilles indiscrètes, il n’attendit pas pour choisir un endroit isolé pour s’installer - il retira même sa blouse pour se faire, en sachant pertinemment qu’ils ne resteraient pas là que deux minutes comme l’avait gentiment suggéré Hassan lorsqu’il était venu à sa rencontre quelques étages plus haut. Et avant de reprendre la parole, Ruben se permit un petit soupire; il remonta ensuite son regard dans celui du brun face à lui. « Tu veux commencer cette discussion par quelle partie, exactement ? » Après tout, c’était lui l’initiateur de cette rencontre alors il lui laissa prendre les rennes de cette dernière.
Who wants to know ? All that is gold, is rusted. No one will know seasons cease to change, and ... How far we've gone, how far we're going, it's the here and the now, and the love for the sound of the moments that keep us moving. ☆☆
Ruben avait la tête de quelqu'un qui n'avait que trop entendu cette phrase : c'est à propos de ton frère. Un air qu'Hassan ne connaissait que trop bien, pour l'avoir tant de fois arboré durant ses années universitaires et la crise d'adolescence à retardement de son aîné. Combien de fois était-il allé chercher Qasim à la sortie d'un bar où l'on refusait de lui rendre ses clefs de voiture ? Dans des endroits crasseux où il n'aurait jamais mis les pieds autrement ? Au poste de police, même, où l'aîné Jaafari avait trop souvent visité les cellules de dégrisement au goût du cadet. Ce parallèle, Hassan n'avait pas pu s'empêcher d'y songer à nouveau lorsque Rhett l'avait appelé à la rescousse après s'être frotté à plus fort (ou plus teigneux) que lui, et avec ce même sentiment d'être arrivé à court de solutions pour un problème finalement bien trop gros pour lui. C'est à propos de ton frère, c'était peut-être aussi comme ça qu'avait commencé la phrase par laquelle les trois Hartfield avaient appris le décès du quatrième, et qu'Allah l'en préserve, Hassan priait de toutes ses forces pour ne jamais avoir à vivre la même chose. « Tu me paies un café au moins ? » Résigné, ou simplement trop intrigué désormais pour remettre à plus tard ce que le professeur avait à lui dire, Ruben avait laissé échapper un soupir et abandonné le dossier qu'il tenait jusque-là entre les mains. « Même un double, si tu veux. Je suis pas le plus occupé des deux. » La chose était rare, Hassan était un homme toujours occupé – il n'avait pas embauché Ethel sans raison – mais des deux c'était bien Ruben qui était au milieu de sa journée de travail. « À la cafétéria ? Qu’on reste pas là comme deux idiots au milieu du couloir ? » Ce n'était de toute façon pas le genre de conversation qu'il envisageait d'avoir entre deux battants de porte, et acquiesçant d'un signe de tête le brun avait emprunté la porte de service à la suite du médecin.
Laissant Ruben aller prendre possession d'une table dans un coin à peu près tranquille de la cafétéria, Hassan avait fait un stop par le comptoir pour commander un café et un thé, ajoutant au dernier moment un paquet de Maltesers à sa commande et échangeant quelques politesses avec la vendeuse, en omettant bien de dire qu'il rendait son tablier de bénévole et ne devrait donc plus déambuler dans les parages de sitôt – on lui souhaitant, en tout cas. Le temps pour le brun de payer et de rejoindre la table, Ruben avait retiré sa blouse et perdu au passage les quelques années qu'elle lui faisait prendre ; Parfois Hassan oubliait que le bonhomme avait pris (presque) dix ans depuis l'époque où il jouait au patient longue durée quelques étages plus haut. « Tu veux commencer cette discussion par quelle partie, exactement ? » Déposant le gobelet de café devant le médecin, le brun s'était laissé tomber sur la chaise qui lui faisait face en laissant échapper un soupir, puis le sac qu'il portait jusque-là sur l'épaule. « J'ai pas prévu de thèse-antithèse-synthèse. » À lui cette fois-ci de tenter la plaisanterie pour détendre l'atmosphère. Ouvrant le paquet de Maltesers il l'avait abandonné au milieu de la table, conscient de ne l'avoir acheté que dans l'espoir de diriger son envie de fumer sur autre chose le temps de boire son thé. « J'crois qu'il est en train de perdre les pédales. » Ça sonnait tellement dramatique, dit à haute voix … Et en même temps Hassan ne savait pas comment le dire autrement. « Quand il avait encore son boulot il était obligé de se canaliser un minimum, mais maintenant ... » Maintenant il n'y avait même plus cela pour le garder dans les clous. « J'ai peur qu'il finisse par faire une connerie … Ou qu'il s'arrange pour que quelqu'un la fasse pour lui. » Du genre provoquer sciemment la colère de plus nerveux que lui. Mais ayant déjà mauvaise conscience de s'adresser à Ruben dans le dos de son frère, l'universitaire n'avait pas osé aller au bout de son raisonnement.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
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AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
« Même un double, si tu veux. Je suis pas le plus occupé des deux. » Un maigre sourire étira le coin des lèvres de Ruben. Effectivement, s’il avait le temps de venir le voir en plein milieu de la journée, c’était qu’il ne devait pas être le plus occupé des deux. Pas aujourd’hui, en tous cas - il savait sinon de la source sure qui était sa propre soeur que le reste du temps, Hassan ne faisait pas semblant d’être occupé. « Va pour un double alors. » De toutes façons, du moment qu’il s’agissait de café, Ruben n’aurait jamais su dire non; qu’importe si la moitié de son sang avait rien qu’aujourd’hui déjà été remplacé par le liquide noir dans ses veines.
Le temps qu’Hassan aille chercher les cafés, le chirurgien s’était installé à l’une des tables disponibles dans la cafétéria et avait ôté sa blouse. C’était tout bête, comme geste, mais dans la situation qui leur pendait au nez cela était indispensable à ses yeux d’effectuer ce geste. Il voulait avoir cette conversation en tant que Ben, le petit frère de Rhett et non en tant que docteur Hartfield, ayant un oeil un peu trop tout le temps sur le dossier médical de son homonyme. La douce odeur de café se fit sentir lorsque Hassan posa l’un des deux gobelets devant lui. « Merci. » Et déjà, les deux mains du brun se posait autour du gobelet. A passer autant de temps au bloc opératoire, il finissait par toujours avoir les mains gelées et ça faisait du bien de retrouver un brin de chaleur de la sorte, même si ce n’était que temporaire. « J'ai pas prévu de thèse-antithèse-synthèse. » Une fois de plus, les mots de Jaafari tirèrent un maigre sourire à Ruben. S’il voyait tout à fait qu’il utilisait de cette technique pour détendre l’atmosphère alors que la conversation allait rapidement tourner sérieux, il n’avait cependant pas le coeur à renchérir de son côté. Il préféra laisser Hassan prendre le temps dont il avait besoin pour mener la conversation.
« J'crois qu'il est en train de perdre les pédales. » Ben dut retenir à la fois un soupire las et un rire sarcastique. A ses yeux, Rhett perdait déjà les pédales depuis des années désormais, alors ce n’était là qu’un euphémisme de la part de Hassan. « Quand il avait encore son boulot il était obligé de se canaliser un minimum, mais maintenant … » - « Maintenant ? » - « J'ai peur qu'il finisse par faire une connerie … Ou qu'il s'arrange pour que quelqu'un la fasse pour lui. » Pinçant ses lèves, il attrapa le paquet de Maltesers sans même demander l’autorisation pour en piocher un ou deux dans le paquet - c’était plus là pour occuper un instant ses mains et laisser ses pensées s’établir plutôt que par réellement envie ou gourmandise; il n’était pas de ceux adorait grignoter et picorer de la sorte. Il enchaina avec une gorgée de café, gardant un instant supplémentaire le silence - avant de finalement remonter son regard dans celui de l’homme en face de lui. « Je suis désolé Hassan, mais je suis moins optimiste que toi de mon côté. » Déjà, il affichait une moue presque désolée - presque. « J’ai pas peur qu’il fasse une connerie, je suis persuadé qu’il va en faire une et j’attends simplement qu’il passe à l’action. » Si Rhett avait parlé de lui à Jaafari, les mots de Ruben ne seraient donc pas une grande surprise pour ce dernier; il avait toujours été parfaitement clair qu’il savait que son frère était toujours au bord du précipice, près à tomber du mauvais côté à tout moment. Il n’arrêtait pas de répéter à Garrett qu’il l’avait à l’oeil et qu’il attendait simplement le moment de pouvoir lui dire i told you so. En cet instant, il se contenta d’hausser les épaules. « Je sais que c’est trop peu lui accorder, mais bon, tu le connais aussi. » Dans le sens t’étais là la dernière fois, t’as vu comment les choses ont tourné. Ils avaient beau avoir essayé d’être à ses côtés, chacun à leur façon, cela n’avait pas empêcher l’ainé Hartfield de jouer avec sa vie. « Qu’est-ce qui te fait croire qu’il est sur le point de faire une connerie ? » Parce-que s’il était persuadé que Rhett l’était, et qu’il avait une liste de raisons déjà établies en tête, Ben ne laissait pas des informations que son grand frère ne voulait pas laisser trainer en pleine lumière si cela n’était pas encore nécessaire.
Who wants to know ? All that is gold, is rusted. No one will know seasons cease to change, and ... How far we've gone, how far we're going, it's the here and the now, and the love for the sound of the moments that keep us moving. ☆☆
Quatre-vingt quinze pour cent du temps, Hassan n’avait pas besoin d’y réfléchir à deux fois pour prendre le parti de Rhett, si ce dernier lui contait les déboires divers et variés l’opposant à son cadet – tout simplement car c’était là que se situait sa loyauté. Les cinq pour cent restant, néanmoins, le brun était capable de voir clair au travers de certains de son ami, et d’admettre que les actions de Ruben n’étaient pas toujours sans justification. Et il fallait au moins cela pour l’avoir persuadé de se tourner vers lui ce jour-là, plutôt que vers Ethel dont il ne se passait (presque) pas un jour sans qu’ils n’échangent au moins un ou deux messages. Car Hassan n’était pas venu chercher quelqu’un pour brosser Rhett dans le sens du poil, mais bien pour recueillir l’avis de moins enclin que lui à trouver des excuses au rugbyman ; Nul doute que Ruben saurait bien mieux s’y conformer qu’Ethel. Preuve en était que s’il avait d’abord joué la carte de la désinvolture lorsque le brun avait placé ses pions, son expression s’était instantanément muée en plus soucieuse dès lors qu’Hassan en était venu au fait. Piochant dans le paquet de chocolat et en avalant un avec une gorgée de café comme on ferait passer une pilule désagréable, il avait semblé chercher quelques instants la meilleure façon de tourner sa phrase mais pour, en fin de compte, dire exactement ce que l’enseignant s’attendait à entendre de sa bouche : « Je suis désolé Hassan, mais je suis moins optimiste que toi de mon côté. » L’était-il réellement, désolé ? « J’ai pas peur qu’il fasse une connerie, je suis persuadé qu’il va en faire une et j’attends simplement qu’il passe à l’action. » Un autre jour ou sur un autre sujet le brun aurait peut-être eu la constitution suffisante pour que le fond de sa pensée ne se voit pas sur son visage, mais le vague roulement d’yeux était arrivé trop vite pour qu’il ne puisse s’en empêcher – et au fond si Ruben se moquait de froisser Rhett, Hassan lui se moquait de froisser Ruben. « T’as pas l’air loin d’espérer qu’il “passe à l’action”. » Mais il semblait que les choses avaient toujours été ainsi : les deux frères qui se persuadaient que l’autre ne pensait ses choix que par le prisme de ce qui contrarierait le plus l’autre. « Je sais que c’est trop peu lui accorder, mais bon, tu le connais aussi. » avait aussitôt tenté de s’en défendre le médecin, et à son tour Hassan avait soupiré. Il le connaissait, oui, mais ces dernières semaines plus que jamais il n’aimait pas ce qu’il voyait.
Le gobelet de thé tournant entre ses doigts, il avait creusé un peu plus la ride du souci entre ses sourcils, et désormais suffisamment concerné pour avoir envie de creuser Ruben avait repris en questionnant « Qu’est-ce qui te fait croire qu’il est sur le point de faire une connerie ? » Les lèvres se pinçant avec hésitation, l’universitaire se sentait entre sa loyauté qui lui dictait de ne pas tout déballer, et sa conscience qui lui murmurait que le temps n’était plus à arrondir les angles et fermer les yeux. « Je suis allé le ramasser à la sortie d’un bar, la semaine dernière. » Jusqu’ici rien de si terrible, soit. « Il s’était battu avec un type, il était dans un sale état. Encore. » Comme si d’avoir fait voler ses poings et terminé aux urgences pas si loin en arrière ne lui avait non seulement pas servi de leçon, mais presque donné des idées. Bien sûr que cela lui avait donné des idées. « Je pense qu’il l’a fait exprès. De le provoquer. » Ou bien était-ce l’inquiétude qui le faisait relier des points qui n’auraient pas dû l’être ? Il avait toujours eu confiance en Rhett, il avait toujours choisi de le croire sur parole et de lui accorder le bénéfice du doute en toute circonstance, certain que lui laisser le contrôle était le seul moyen de le pousser à se remettre sur les rails avec l’impression de l’avoir fait tout seul. Au lieu de cela la locomotive avait déraillé, et s’il restait sur le quai sans rien faire Hassan craignait de voir bientôt tout le reste du train suivre. « Y’a plein de façons de se foutre en l’air … S’il a plus les médocs, il trouvera autre chose. » Parole d’homme qui avait tenté autre chose à deux reprises, et ne s’était fait soigner que parce que les membres de sa famille ne lui avaient pas laissé le choix.
Ruben Hartfield
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AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Le roulement d’yeux qu’Hassan ne chercha même pas à cacher était prévisible également, dans cette situation, et surtout à travers cette discussion. Ils n’avaient en aucun cas la même façon de voir les choses, d’autant plus lorsque cela concernait Rhett. Ben savait que c’était exactement pour cette raison là qu’il était venu le trouver aujourd’hui, mais il n’en restait pas moins vrai qu’ils ne partageaient pas la même vision des choses. « T’as pas l’air loin d’espérer qu’il “passe à l’action”. » - « N’exagérons pas non plus, Hassan. » Il n’y avait même pas la moindre pointe de contrariété dans les paroles de Ruben; presque, il aurait été déçu que le brun face à lui ne souligne pas au moins, d’une manière ou d’une autre, sa pensée sur ses paroles. « Mais disons que ça me donnerait une raison supplémentaire de lui faire comprendre qu’une fois de plus, je l’avais vu venir et que j’avais raison. » Au fond de tout ça, promis il y avait des bons côtés au comportent de Ruben. Le fait qu’il soit aussi assidu à détruire les dires et actes de son frère par des preuves concrètes pouvait qu’il s’y attardait plus que de raison, et connaissait ces derniers avec trop de précision pour que cela soit laissé au hasard. Il ne formulerait pas les choses ainsi, bien sur, mais il s’inquiétait pour lui.
C’était pour ça d’ailleurs qu’il avait accepté ce café en compagnie de Hassan, et qu’il le poussait à entrer dans le vif du sujet qu’il désirait aborder. Que Rhett soit à deux doigts de faire une connerie, cela composait leur quotidien après tout; la raison qui poussait Jaafari à penser que c’était le cas, c’était la partie intéressante de l’histoire. Il ne blâmait en rien l’hésitation du brun face à lui, il comprenait qu’un instant pour peser le pour et le contre lui soit nécessaire. Ils ne jouaient pas dans le même camp, mais de temps en temps même dans les meilleurs matches une trêve était nécessaire afin de faire un point sur les enjeux de ce dernier. « Je suis allé le ramasser à la sortie d’un bar, la semaine dernière. Il s’était battu avec un type, il était dans un sale état. Encore. » Le soupire qui échappa du nez de Ruben était sarcastique, bien sur. Dans le discours de Hassan, il n’y avait malheureusement rien de nouveau. « Je pourrais prétendre ne pas être au courant… » Mais ce serait mentir. « Mais penses-tu bien que j’ai un oeil sur chacune de ses admissions dans le coin. » Et puisque ce n’était pas là un secret d’état, il n’y avait aucun mal à donner cette information à Jaafari. Ben n’avait jamais caché à son frère qu’il mettait son nez dans son dossier médical bien plus que de raison. Il n’y avait pas une seule fois où Rhett avait mis les pieds dans cet hôpital sans que Ruben soit au courant d’une façon ou d’une autre. Et puis de toutes façons, il n’y avait rien dans les antécédents et dans l’historique du sportif dont il n’était pas déjà au courant, alors il n’y avait rien à cacher de ce côté là - si ce n’étiat qu’il décevait son petit frère toujours un peu plus à chaque fois.
« Je pense qu’il l’a fait exprès. De le provoquer. » A ces mots là en revanche, Ruben baissa son regard. C’était une chose d’être conscient qu’effectivement, son aîné avait une tendance à agir de la sorte, et de l’entendre être dit par une tiers personne. Lorsqu’il en parlait avec Rhett - ou tentait d’en discuter avec lui, du moins -, ce denier ne portait aucune importance à ce type de paroles; Ben avait donc pris l’habitude de naviguer seul dans cette réalité. « Encore une fois malheureusement, je suis moins optimiste: je suis sur qu’il le fait exprès. » Il haussa lassement les épaules. « Il a toujours agi comme ça, je vois pas pourquoi ça changerait cette fois-ci. » Qu’importe s’il s’en rendait compte, s’ils s’en rendaient compte, Garrett avait toujours eu tendance à avoir un comportement autodestructeur. Au grand damn de trop de personnes derrière lui. « Y’a plein de façons de se foutre en l’air … S’il a plus les médocs, il trouvera autre chose. » - « Et qu’est-ce que tu proposes, hein ? » Pour appuyer ses paroles, Ruben avait remonté d’un mouvement vif son regard dans celui de Hassan - alors qu’il avait malgré lui haussé quelque peu la voix. De ce dernier point, il s’en aperçut rapidement, jetant un coup d’oeil autour d’eux pour être sur que personne n’intercepte la moindre parole ou le moindre changement d’humeur de la part de Hartfield. Soupirant, soufflant, il pinça un instant ses lèvres avant de reprendre d’un ton bien plus calme; Hassan n’était pas celui à blâmer et ne méritait pas de subir la frustration d’un cadet trop empêtré dans les idioties de son grand frère. « Jusque maintenant, tout ce qu’on a fait - ou tout ce qu’on n’a pas fait -, ça n’a pas fonctionné. » La première dénomination était pour lui-même, la second pour Jaafari bien sur. Il était celui ayant tenté de prendre les devants, d’avoir des actions en corrélation avec le comportement de Rhett; Hassan s’était souvent contenté de rester en arrière et d’attendre que les choses arrivent d’elles-mêmes - plot twist: ce n’était jamais arrivé. Leur connaissance commune, la raison qui les poussaient à avoir cette discussion là aujourd’hui, n’étant pas apte à remettre en question ses actions et sa façon de vivre.
« Ecoute. » Il gratta l’un de ses sourcils du bout du doigt, soupirant une fois de plus. « C’est même plus une question de médocs ou quoi que ce soit à cette allure là. » Parce-qu’effectivement, là où Hassan avait raison, c’était que Rhett trouverait toujours le moyen de saboter sa propre existence, conscient ou non d’agir de la sorte. « Je sais pas pourquoi il agit comme ça, pourquoi il se montre autant idiot - et me dis pas que t’es pas d’accord avec moi sur ce point, à force c’est de l’idiotie. » Ce n’était plus le moment de prendre le parti de l’un ou l’autre, de défendre qui que ce soit: Rhett était idiot et tentait de montrer au mieux tous les jours que c’était le cas. « Alors réellement, si t’as une idée de génie, je suis preneur parce-qu’à force, ce que je dis n’a plus aucun impact. » Ca lui faisait mal d’ajouter ça, mais il le fit quand même car effectivement, ce n’était plus une question de qui défendait qui sur la longueur: « Peut-être que t’as plus de chances que moi que ça fonctionne, de ton côté. »
Who wants to know ? All that is gold, is rusted. No one will know seasons cease to change, and ... How far we've gone, how far we're going, it's the here and the now, and the love for the sound of the moments that keep us moving. ☆☆
Bien qu’Hassan soit le premier à se sentir désolé que les relations entre les trois membres restants de la fratrie Hartfield ne soient pas aussi bonnes que celles qu’il entretenait avec son propre frère, il devait avouer n’avoir aucun mal à déceler ce qui, chez Ruben, agaçait autant Rhett. Là où certaines fratries jouaient en équipe, celle des Hartfield ressemblait à une compétition sans fin entre les deux garçons, Ethel se contentant sans surprise (et sans résultat) de jouer les arbitres entre son aîné et son cadet. Et bien que Ruben ait rabroué la remarque de l’enseignant d’un « N’exagérons pas non plus, Hassan. » étonnamment neutre, le naturel était revenu au galop la seconde suivante et lui avait fait ajouter « Mais disons que ça me donnerait une raison supplémentaire de lui faire comprendre qu’une fois de plus, je l’avais vu venir et que j’avais raison. » d’un ton pour lequel il aurait bien mérité une tape derrière la tête afin de lui remettre les idées en place, s’il avait été le frère d’Hassan – Dieu merci, ce n’était pas le cas. « C’est vraiment tout ce qui t’importe ? » Leur sœur avait raison : il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Préférant dès lors ne pas épiloguer plus sur la question, le brun s’en était tenu à mettre sur le tapis ce pourquoi il était venu, en commençant par poser le décor des derniers exploits ayant conduit Rhett à faire un (énième) passage par le service des urgences. « Je pourrais prétendre ne pas être au courant … Mais penses-tu bien que j’ai un œil sur chacune de ses admissions dans le coin. » Bien, cela faisait au moins le début d’une preuve que le médecin n’était pas totalement insensible à la question – quand bien même Hassan le soupçonnait de s’inquiéter autant si ce n’était plus pour les conséquences que tout cela pourrait avoir sur sa propre réputation au sein de cet hôpital. Dehors il y avait un Hartfield pour faire la une des journaux, mais ici c’était le nom du Docteur Hartfield qui pesait le plus lourd.
« Encore une fois malheureusement, je suis moins optimiste : je suis sûr qu’il le fait exprès. Il a toujours agi comme ça, je vois pas pourquoi ça changerait cette fois-ci. » « Bravo, tu sais tout et tu avais raison, c’est ça que tu veux m’entendre dire ? » « Et qu’est-ce que tu proposes, hein ? »
La frustration était partagée, l’inquiétude probablement exacerbée des deux côtés, et tous les deux avaient marqué une pause et soupiré pour éviter à la conversation de s’envenimer, l’enseignant pinçant l’arête de son nez entre ses doigts d’un air las. « J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’on court droit à la catastrophe. » Et la solution de Ruben semblant se résumer à attendre sur le bas côté qu’arrive l’impact en espérant que les airbags se déclenchent pour éviter l’irréparable, Hassan ne parvenait pas à s’en satisfaire. « Jusque maintenant, tout ce qu’on a fait - ou tout ce qu’on n’a pas fait -, ça n’a pas fonctionné. » avait néanmoins fait remarquer Ruben avec justesse. Lui avait tenté de foncer dans le tas sans résultat, Hassan avait préféré mêler la patience et l’optimisme pour un résultat pas plus brillant. « Écoute. » avait finalement repris le médecin en soupirant. « C’est même plus une question de médocs ou quoi que ce soit à cette allure-là. Je sais pas pourquoi il agit comme ça, pourquoi il se montre autant idiot - et me dis pas que t’es pas d’accord avec moi sur ce point, à force c’est de l’idiotie. » Le brun pour sa part avait bien une petite idée, mais avec le sentiment que Ruben n’avait pas plus envie de l’entendre que lui de le formuler à voix haute. « Alors réellement, si t’as une idée de génie, je suis preneur parce qu’à force, ce que je dis n’a plus aucun impact. Peut-être que t’as plus de chances que moi que ça fonctionne, de ton côté. » Mais il n’y avait pas d’idée de génie, seulement la sensation de devoir s’en remettre à contre-cœur à des solutions que le brun aurait souhaité ne pas avoir à envisager. « Je crois qu’il est plus en état de prendre des décisions par lui-même. Et que rien ne changera tant qu’on lui laisse le choix. » Pétri de culpabilité, il avait marqué une pause et pincé ses lèvres en soupirant à son tour. « Et oui, là-dessus aussi tu avais raison … C’est moi qui me suis trompé. Je pensais qu’en lui laissant le temps il finirait par prendre la décision lui-même, et que ça aurait plus d’impact, mais ça va faire trois ans depuis son overdose et rien n’a bougé. » Au mieux, rien ne changerait. Sinon les choses ne feraient qu’empirer, et jusqu’à des extrémités auxquelles Hassan refusait de penser en restant bras croisés. « J’enterrerai pas deux amis la même année, Ruben. » Il y aurait bientôt Joanne, et c’était déjà trop ; L’idée que Rhett soit le suivant était au-dessus de ses forces. Quant aux Hartfield ils avaient déjà bien assez d’un frère dont entretenir la tombe, et qu’Hassan ne le fasse pas remarquer ne voulait pas dire qu’il ne l’avait pas pensé.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
« C’est vraiment tout ce qui t’importe ? » Il retint un petit grognement. Non, bien sur que non ce n’était pas tout ce qui l’importait; simplement si c’était là un détail qui pouvait s’ajouter à la liste, il ne laissait pas la possibilité lui échapper. « J’aurais déjà laissé tomber si c’était le cas. » C’était une façon peut-être un peu étonnante de procéder et de montrer qu’il s’inquiétait pour son frère; mais c’était de cette manière que Rhett et lui avaient toujours fonctionné. Ils jouaient les prolongations de la compétition depuis des années maintenant, et le seul prix qu’ils pouvaient obtenir à la fin était de savoir qui avait eu le plus raison comparé à l’autre. C’était ridicule, c’était petit et sans intérêt - et pourtant, c’était le jeu préféré de Ruben depuis un très jeune âge.
Il était vrai cependant que ce n’était pas en agissant de la sorte cette fois-ci qu’il viendrait en aide à qui que ce soit. « Bravo, tu sais tout et tu avais raison, c’est ça que tu veux m’entendre dire ? » Il dut se retenir d’ajouter là que ce n’était pas de la part de Hassan qu’il souhaitait entendre ces mots, mais de la part de Garrett - et ils étaient tous loin du moment où cela arriverait. Il se retint surtout d’ajouter un commentaire aux paroles de Jaafari car il savait pertinemment que la conversation était en train de chauffer simplement parce-qu’ils se retrouvaient tous deux démunis face à la situation. Ils le montraient de deux façons bien distinctes, certes, mais les ressentis étaient similaires. Et puis, là était la dernière raison qu’il peinait à simplement admettre seul dans son coin, mais il avait l’impression de se faire remonter les bretelles par son propre grand-frère à l’entendre lui parler ainsi et malgré tout, même s’il faisait la forte tête, cela avait toujours eu le don de le déstabiliser et de le rendre d’humeur boudeuse d’ordinaire. Pour éviter cet effet, ils prirent chacun un instant pour souffler, pour remettre les idées et la conversation en place, parce-qu’ils se devaient tout de même de trouver une solution à cette histoire - que ça leur plaise ou non, qu’ils soient contents de joindre les efforts ou pas. « J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’on court droit à la catastrophe. » Ruben pinça les lèvres, opinant du chef aux paroles de Hassan. Sur ce point là, il avait raison: ils fonçaient droit dans le mur et les câbles de freins avaient été coupés au préalable. Il avait déjà vu la fin de cette histoire, et il ne comptait pas revivre les événements une seconde fois. « Je crois qu’il est plus en état de prendre des décisions par lui-même. Et que rien ne changera tant qu’on lui laisse le choix. » Ben haussa légèrement un sourcil. « Et oui, là-dessus aussi tu avais raison … C’est moi qui me suis trompé. Je pensais qu’en lui laissant le temps il finirait par prendre la décision lui-même, et que ça aurait plus d’impact, mais ça va faire trois ans depuis son overdose et rien n’a bougé. » Il secoua quelque peu la tête, laissant un énième soupire échapper entre ses lèvres. « T’as pas à te blâmer, t’as fait ce que tu pensais juste. » C’était effectivement in fine Ruben qui avait raison, mais ce n’était pas une raison pour prendre lui-même le bâton et se laisser battre parce-que la méthode qu’Hassan avait voulu employer n’avait pas fonctionné. Personne n’avait pu prévoir que le comportement de Rhett tournerait vers cette finalité. « Tu sais, j’y ai cru aussi, que ça lui servirait de leçon. » Qu’il finit par avouer, là où il l’avait peut-être jamais dit à haute voix devant autrui. Cela n’avait pas duré longtemps, mais pendant un instant, Ben avait cru à la possibilité que son frère se remette sur pieds après ses excès. Il s’était, comme d’autres, fourré le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. « Tu l’as dit: il est plus apte à décider par lui-même. »
« J’enterrerai pas deux amis la même année, Ruben. » Ce dernier releva son regard d’un mouvement franc pour le plonger dans celui de Hassan. « J’enterrai pas le seul frère qui me reste non plus, crois moi. » Même si ce n’était en rien un sujet plaisant, Ben avait toujours été très direct lorsqu’il s’agissait de parler de la mort de Jackson; Rhett n’était pas de ceux réussissant à en parler de façon aussi ouverte et directe. Et puis surtout: le brun face à lui était on ne pouvait plus au courant de toute cette partie de l’histoire Hartfield. Prenant un instant de réflexion, descendant une ou deux longues gorgées de café, Ruben fronça quelque peu les sourcils par la suite. « Je sais que c’est une solution qu’il va pas aimer… » Il ne sut retenir un petit rire à ce moment là en réalité. « Il va détester toutes les solutions qu’on voudra lui apporter, de toutes façons. Mais je pense qu’il est grand temps qu’il se fasse aider pour de vrai. » Son regard restait accroché à celui de Jaafari alors qu’il reprenait la parole. « Faut l’envoyer en cure, faut qu’il soit aidé et suivi, sinon c’est lui laisser un pied dans la tombe et le deuxième près du bord. » Ce n’était pas la première fois qu’il évoquait l’idée, mais toutes les autres fois s’étaient soldées par un échec car Rhett refusait de voir qu’il était un toxicomane ayant besoin d’aide. « Mais faut le faire sans lui laisser le choix. Il est idiot, mais je le pense pas totalement demeuré au point de s’opposer à l’idée si elle vient de toi. » Parce-que la seconde partie du plan résidait là, en réalité: si c’était Ruben qui lui évoquait l’idée d’aller en cure de désintoxication, il n’irait jamais; ils avaient déjà eu cette conversation. « Y’a plus de chance qu’il t’écoute toi, plutôt que moi. » Même si, une fois de plus, cela lui faisait mal à admettre, les deux quarantenaires partageaient un lien qui était presque autant, si ce n’était plus fort, que celui entre les deux hommes Hartfield. « Je m’occuperai d’user au maximum des contacts que je peux avoir pour que ça se fasse, mais je peux pas être celui lui annonçant la nouvelle. »
Croisant finalement les bras sur son torse, Ruben s’était adossé dans le fond de sa chaise. Il y avait la partie Rhett dans les paroles de Hassan, mais pas que; ce n’étiat pas réellement sa place d’ajouter le moindre commentaire sur le sujet, mais Ben était fidèle à lui-même, il ne changerait pas aujourd’hui parce-que les choses étaient plus compliquées qu’à d’autres moments. « J’ai appris que les choses ne se profilaient pas bien pour Joanne. » Il n’avait pas mentionné son nom, mais il était facile de savoir qu’Hassan parlait d’elle lorsqu’i mentionnait ne pas désirer enterrer deux amis la même année. « Je suis désolé. » Et il était sincère.
Who wants to know ? All that is gold, is rusted. No one will know seasons cease to change, and ... How far we've gone, how far we're going, it's the here and the now, and the love for the sound of the moments that keep us moving. ☆☆
La frustration d’Hassan lui venait aussi du fait qu’il aurait préféré avoir une autre solution à sa disposition que celle de devoir se tourner vers Ruben. La chose n’était en rien une attaque personnelle contre le médecin, mais seulement l’expression de sa culpabilité quant au fait de s’être tourné vers la seule personne dont il savait que Rhett le prendrait comme un affront personnel, peu importe quelles en étaient les motivations de son ami. La trahison lui semblerait double : Hassan ne se rangeait plus à sa cause, mais pire encore il prenait celle de son cadet. Comme si tout cela n’était qu’une bête guerre d’ego, quant aux yeux du brun il ne s’agissait en réalité que d’arrêter coûte que coûte la glissade de Rhett vers des profondeurs dont il ne serait plus possible de le tirer ensuite. Car à la culpabilité de s’en remettre à Ruben plutôt qu’à n’importe qui d’autre, il fallait ajouter celle de n’avoir pas su venir à bout du problème tout seul, certain durant trop longtemps que son ami n’avait besoin de rien d’autre que de temps et d’une oreille attentive, et rongé désormais par la possibilité que les choses ne se soient pas tant envenimées, s’il avait réagi plus tôt. « T’as pas à te blâmer, t’as fait ce que tu pensais juste. » avait pourtant affirmé Ruben dans une maigre tentative de réconfort, laquelle n’avait pas eu l’effet escompté mais lui donnait au moins le mérite d’avoir tenté. « Tu sais, j’y ai cru aussi, que ça lui servirait de leçon. Tu l’as dit: il est plus apte à décider par lui-même. » Alors ils avaient eu tort, tous les deux. Et le pire ? C’est que l’un comme l’autre n’étaient probablement pas plus certain que ce qu’ils s’apprêtaient à faire était la bonne option – ils n’en avaient seulement pas de meilleure. Ils n’en avaient pas d’autres, tout simplement, si ce n’était d’attendre que l’irréparable se produise, et ça ni l’un ni l’autre ne pouvaient ne serait-ce que l’envisager. « J’enterrai pas le seul frère qui me reste non plus, crois-moi. » Leurs phrases se faisaient l’écho de quelque chose d'inimaginable, la gorge d’Hassan se serrant à cette simple pensée et le « Je sais. » murmuré en réponse lui arrachant un frisson désagréable le long de la colonne vertébrale.
Mais quoi faire, alors ? Le problème n’avait pas qu’une seule cause, et tenter de toutes les traiter en même temps risquait de produire l’effet inverse. À ce sujet, Ruben semblait avoir une idée plus arrêtée qu’Hassan – ou simplement moins de mal à la verbaliser. « Je sais que c’est une solution qu’il va pas aimer … Il va détester toutes les solutions qu’on voudra lui apporter, de toutes façons. Mais je pense qu’il est grand temps qu’il se fasse aider pour de vrai. » Qu’il se fasse aider tout court, avait presque eu envie de rectifier Hassan, car au moins pétri de la certitude que Rhett n’avait jusqu’à présent pas fait la moindre tentative pour tenter de rectifier le tir seul ; Pire, s’être fait pincer ne semblait que l’avoir persuadé de n’avoir plus rien à perdre, désormais. « Faut l’envoyer en cure, faut qu’il soit aidé et suivi, sinon c’est lui laisser un pied dans la tombe et le deuxième près du bord. Mais faut le faire sans lui laisser le choix. Il est idiot, mais je le pense pas totalement demeuré au point de s’opposer à l’idée si elle vient de toi. » Lentement l’enseignant avait hoché la tête, Ruben insistant sur le dernier point en ajoutant encore « Y’a plus de chance qu’il t’écoute toi, plutôt que moi. » Probablement pour la dernière fois, avait-il aussitôt songé, mais ayant de toute façon l’impression d’abattre sa dernière carte il avait assuré « Je le ferai. » d’un ton résolu. « Je pense sincèrement pas qu’il le prendra autrement que mal, peu importe que ça vienne de toi ou de moi … Mais peut-être que si ça vient de moi il comprendra qu’il a passé un seuil. » Le seuil de ce qui séparait le préoccupant de l’alarmant. « Je m’occuperai d’user au maximum des contacts que je peux avoir pour que ça se fasse, mais je peux pas être celui lui annonçant la nouvelle. » avait de son côté encore insisté Ruben, et parce qu’il n’était de toute façon pas venu le trouver pour autre chose que d’obtenir la confirmation qu’ils œuvraient désormais dans la même direction, Hassan avait hoché la tête et passé une main lasse sur son visage. « J’ai envoyé mon frère aux AA, je peux envoyer mon meilleur ami en désintox … Mon karma se chargera tout seul de me dire si j’ai bien fait ou non. » Mais à la différence que Qasim, lui, était à l’époque conscient d’avoir un problème … En faire admettre de même à Rhett semblait en revanche un peu ambitieux. « Y’a une chance qu’il nous pardonne pas. » La phrase était un murmure, de résignation plus que d’hésitation. S’il s’agissait du sacrifice à faire pour empêcher à son ami la sortie de route de trop, Hassan se sentait prêt à le faire ; Il espérait simplement que Ruben aussi.
Croisant les bras en s’appuyant contre le dossier de sa chaise, le médecin était resté songeur un instant, qu’Hassan avait occupé à plonger le nez dans son gobelet de thé – à peine buvable, comme à chaque fois qu’il en commandait un ici. Leurs regards se croisant à nouveau, les lèvres de Ruben avaient semblé se pincer un instant avec hésitation puis il s’était décidé : « J’ai appris que les choses ne se profilaient pas bien pour Joanne. Je suis désolé. » D’instinct la mâchoire d’Hassan s’était crispée à l’évocation de son ex-épouse, réveillant la douleur qui pinçait son cœur depuis que le scénario du pire était devenu celui de l’inévitable. « Le temps que j’ai passé dans cet hôpital, à me demander comment elle encaisserait la nouvelle de ma mort, et finalement … » Finalement c’était un scénario qu’aucun n’avait imaginé qui se dessinait, et pour Hassan l’occasion de se demander mille fois pourquoi son Dieu et celui de Joanne en avaient conjointement décidé ainsi. Et si Ruben n’était pas sans l’ignorer, c’est qu’il arpentait déjà les couloirs du Saint-Vincent à une époque où même son frère n’avait aucune idée de la bataille que livrait Hassan contre le mot en C. « C’est de pouvoir passer un dernier Noël avec ses enfants, qui la fait tenir. » avait-il repris dans un murmure, le regard divaguant ailleurs l’espace d’un instant, et la raison lui revenant enfin quant au fait que Ruben n’avait probablement que faire de ses états d’âme. Mais à parler de Joanne, il en avait profité pour poser une dernière condition : « Je parlerai à Rhett dans la semaine … Mais je pense qu’on peut attendre que les choses se fassent, avec Joanne. » Que les choses se fassent. « Il lui rend pas visite, mais je me dis qu’il aura sans doute envie d’être là pour … » Fallait-il vraiment qu’il termine la phrase ? Il n’en avait pas le cœur, ou pas le courage. Un jour trouverait-il peut-être aussi celui de confronter Rhett quant à sa lâcheté dans cette affaire – un jour.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
« Je sais. » Ils étaient donc tous deux sur la même longueur d’ondes: si les actions qu’ils avaient entrepris jusque maintenant n’avaient pas eu les résultats escomptés, au moins ils étaient prêts à agir de nouveau dans tous les cas pour ne pas que Rhett bascule du mauvais côté une bonne fois pour toutes. Que Jackson ait passé l’arme à gauche dans un accident, c’était là quelque-chose qui pesait assez sur le quotidien de Ruben mais au moins il pouvait se rattacher à l’idée que justement cela avait été un accident. Si Rhett prenait la dose de trop, il savait pertinemment que cela serait d’ordre volontaire et il n’était pas prêt à vivre dans cette réalité là. Ils se devaient, Hassan comme lui, d’intervenir avant que les choses n’aillent trop loin - et même si la nouvelle solution qu’il exposait à l’ami de toujours de Rhett n’était pas parfaite, que le plan comportait bien des failles surement, cela leur donnait au moins une ligne de conduite à tenir pour les prochaines semaines, les prochains mois peut-être. La seule chose sur laquelle Ruben était sur de lui, c’était qu’il ne pouvait être la personne annonçant à Garrett qu’il partait en cure qu’importe s’il était d’accord ou non. Ce n’était en rien une décision égoïste, pour une fois, mais bien qu’il était assez lucide pour comprendre que les mots d’Hassan avaient plus de poids que les siens dans la balance de Rhett. « Je le ferai. Je pense sincèrement pas qu’il le prendra autrement que mal, peu importe que ça vienne de toi ou de moi … Mais peut-être que si ça vient de moi il comprendra qu’il a passé un seuil. » - « Ca lui fait ni chaud ni froid quand je lui en parle moi, toi au moins… Ouais, il saura. » Parce-que la technique employée par Hassan jusque maintenant avait été l’exacte opposée de ce qu’ils s’apprêtaient à faire, es mots que Jaafari s’apprêtait à lui dire; alors si c’était lui qui le poussait vers la sortie, il y avait bien plus de chances qu’il écoute au moins ce qu’il avait à dire plutôt que si son ennuyant de petit frère répétait une fois de plus la même chose. « J’ai envoyé mon frère aux AA, je peux envoyer mon meilleur ami en désintox … Mon karma se chargera tout seul de me dire si j’ai bien fait ou non. »
« Y’a une chance qu’il nous pardonne pas. » Pinçant les lèvres face au ton résigné de Hassan, Ben laissa finalement échapper un soupire; un long, soupire. « Je suis conscient. » Et il ne prit qu’un instant avant d’enchainer. « Mais c’est pas grave. S’il survit, c’est tout ce qui compte. » A ses yeux, il n’y avait pas besoin que tout ça aille plus loin que ça: si Rhett pouvait s’en sortir, alors qu’importe le nombre de fois qu’il le maudirait, ça valait le coup. Et puis ils avaient déjà passé presque trente ans à se taper sur les nerfs déjà, les frères Hartfield, le plus jeune n’était plus à une année près au calendrier.
A mentionner le fait qu’Hassan n’était pas prêt à enterrer deux amis dans la même année, Ruben ne put ignorer le fait qu’il avait bien sur appris que ce n’était apparemment pas dans la bonne direction que se dirigeait la santé de Joanne. Pas qu’il la connaissait lui personnellement, mais c’était une femme qui naviguait dans la vie de son frère depuis bien des années, qui faisait partie du tableau de la vie du brun face à lui également - il ne pouvait pas laisser cette conversation s’épuiser sans mentionner qu’il était désolé. « Le temps que j’ai passé dans cet hôpital, à me demander comment elle encaisserait la nouvelle de ma mort, et finalement … » Surtout qu’il était parfaitement au courant des hauts et surtout des bas que la santé d’Hassan avait pu comporter au fil des années. Il était encore jeune aspirant médecin, mais il se rappelait parfaitement de cette période là. « C’est de pouvoir passer un dernier Noël avec ses enfants, qui la fait tenir. » Le regard de Ben s’abaissa sur ses mains et le gobelet de café presque terminé que ces dernières ne savaient lâcher. Une partie de lui ne put s’empêcher de se dire qu’il y avait toute une version de cette réalité où il aurait pu comprendre d’où Joanne puisait cette force - et qu’il était plutôt facile de constater qu’il n’était pas en état de le faire. Mais il imaginait que la présence d’enfants, surtout jeunes comme l’étaient ceux de celle qui s’apprêtait à les quitter, pouvait représenter une force de tenir encore un instant de plus, de passer à une nouvelle année une dernière fois. « Je parlerai à Rhett dans la semaine … » Les yeux clairs de Ben se reposèrent sur le visage de Hassan. « Mais je pense qu’on peut attendre que les choses se fassent, avec Joanne. Il lui rend pas visite, mais je me dis qu’il aura sans doute envie d’être là pour … » Il n’avait pas besoin de terminer sa phrase: Ruben avait saisi l’idée. Il hocha plutôt rapidement la tête pour lui souligner que c’était le cas, gardant le silence un instant supplémentaire de son côté. « J’attendrai pas un jour de plus après, par contre. » Il pouvait concéder l’idée que Rhett puisse être présent lorsque l’enterrement de Joanne aurait lieu, parce-qu’il ne pardonnerait jamais aux deux hommes l’idée de l’envoyer en cure il ne se pardonnerait surtout jamais à lui-même de pas avoir été là ce jour, s’il se trouvait loin à cause de son addiction. « La dernière fois, il a pas tenu une semaine sans faire une overdose. Comme je t’ai dit: une fois, pas deux. » Le corps de Jackson était à peine six pieds sous terre que déjà, Ruben devait se précipiter dans la chambre d’hospitalisation de Garrett après que ce dernier ait pris une dose de trop accidentellement - à d’autres. Cette fois-ci, ils anticiperaient les mauvaises idées qu’il pourrait avoir, puisque Rhett lui-même n’était pas capable de les voir venir de toutes façons. « Je vais devoir y retourner, mais… Tu me tiens au courant ? » Il se dit qu’une légère précision était peut-être nécessaire, en regard du dernier sujet réellement abordé dans leur conversation. « Pour ta discussion avec Rhett. » Pour Joanne, Ben finirait par l’apprendre à un moment donné, que ce soit par Hassan ou par son aîné - mais de toutes façons, il saurait se tenir prêt depuis bien plus longtemps pour que les choses puissent se faire.