@Eiji Takuma - Début Janvier

Aujourd'hui était un jour de repos pour moi et Eiji, je lui avais proposé de travailler dans mon entreprise afin de faciliter les échanges avec une entreprise japonaise. Nous avions avancés sur certains détails mais, il restait encore beaucoup à faire. Je lui avais donc proposé qu'on fasse une pause pour se détendre un peu et profiter du soleil de l'été. Allongés sur les bains de soleil dans le jardin, je soupirais doucement en me détendant tandis que Keïla était partie à l'école. C'était une journée calme et parfaite, mes lunettes de soleil sur les yeux et mon grand chapeau visé sur la tête, je comptais bien profiter de la présence du japonais qui avait pris une place immense dans mon coeur. Je glissais ma main sur sa cuisse avant de me redresser, "Une boisson ça te dis ?" Je souriais tout en retirant mon chapeau et mes lunettes de soleil, "J'ai fais de la citronnade ce matin, elle doit être fraîche."

Je me relève du bain de soleil et je rentrais à l'intérieurs de la maison pour prendre la direction de la cuisine, j'ouvrais le frigo pour sortir le pichet de citronnade avant de prendre deux verres dans le placard. Je me hissais sur la pointe des pieds pour attraper le plateau avant d'entendre la poignet de la porte d'entrée. Je jetais un rapide coup d'oeil à la pendule, il était trop tôt pour que Keïla rentre ? A moins que ses cours soient annulés ? J'attrapais le plateau sur le plan de travail où j'avais posé les verres et le pichet, avant de sortir de la cuisine prête à accueillir ma fille et surtout à lui demander ce qu'elle faisait à la maison si tôt.

Mon coeur manqua un battement lorsque j'aperçus Oscar dans l'entrée de la maison, je lâchais le plateau. Les verres et le pichet de citronnade se brisèrent au sol. Mon corps n'eut même pas le temps de bouger et ma voix n'eut pas le temps d'émettre le moindre son qu'il m'attrapa par les cheveux. Son regard avait totalement changé et je remarquais l'arme qu'il tenait dans sa main. Il me jeta brutalement au sol et je sentais ma peau se lacerais sur les bouts de verres. "Qu'est-ce qui te prends ?!" Lâchais-je finalement en me retournant pour lui faire face. Il pointa son arme sur mon front et se pencha vers moi, je déglutis difficilement. "Tu gâche tout Phoebe ! Cela fait des années maintenant que j'ai rêvé de ce jour ! Ce jour où j'allais enfin pouvoir faire couler ton sang et prendre ma vengeance sur ce que tu m'as fais endurer !" Je le fixais ne comprenant pas de quoi il était entrain de parler. "Oscar, s'il te plaît...Pense à Keïla..." Il se mit à rire, "Oh ! Mais ne t'inquiète pas ! J'y pense et je lui rends un grand service ! Tu es néfaste pour ce monde Phoebe...Tu aurais dû mourir dans cet accident de voiture, ça aurait rendu service à tout le monde !"

Il me crachait sa haine au visage et je n'arrivais pas à comprendre comment on en était arrivé là. Qu'est-ce que je lui avais fais pour qu'il me déteste à ce point, au point de vouloir me tuer d'une balle dans la tête. Et maintenant ? Est-ce que c'était la fin ? J'allais vraiment crever au milieu des débris de verre dans ma maison ? Je croyais que ça devait être une belle journée, mais la réalité était tout autre à présent. Je sentais les larmes rouler sur mes joues, je voulais pas mourir ! Je pensais à Keïla, à Eiji, à Isy, aux gens que j'aimais. Mon instinct de survie se mit en activation et je frappais dans les genoux d'Oscar pour lui faire perdre l'équilibre, s'était un acte totalement fou mais, qui eut un effet de surprise. Je tentais de m'éloigner, mais il attrapa mes jambes pour me bloquer, "NON !!" Je tendais les bras pour espérer me dégager, je voulais vivre encore !

@Eiji Takuma - Oscar s'agrippe à moi et il compte bien me faire passer un sale moment, pour ne pas dire me donner la mort. Son arme collé sur mon front je tente de chercher une solution pour me dégager de là. C'est surréaliste et j'ai l'impression d'être dans un cauchemars, je vais me réveiller dans mon lit à côté d'Eiji et on en parlera plus ? "OSCAR ! LÂCHE-LA PUTAIN !" C'est pas un cauchemars, c'est la réalité, mon ex-mari est bien entrain de me viser avec une arme à feu pour me tuer. "Toi, tu dégages de là sinon je te jure que je la bute ! N'avance pas !" L'arme passe de mon front à Eiji qui se tient dans la maison, j'ai envie de lui crier de partir, de s'enfuir, de me laisser là pour aller chercher les secours, mais je n'ai pas le temps qu'une détonation résonne dans l'habitation. Je sursaute avant de voir le japonais au sol entrain de se tenir le ventre. Les larmes de plus en plus sur mes joues, qu'est-ce qui se passe ?

"Rassure-moi, t'as fais exprès de ne pas toucher un point vital ?" Je réussi à déséquilibrer Oscar et alors que je tente de m'enfuir pour ramper en dehors de cet enfer, je sens le poids de mon ex-mari sur moi. Il tient mes jambes tandis que j'essaie de me débattre. J'hurle, j'enfonce mes ongles dans le parquet, "Je te jure que je vais la faire crever devant toi mon gars !" Avec une main, Oscar réussi à me retourner pour me mettre sur le dos, il tient un couteau dans les mains, "NON ! Oscar ! Je t'en supplie fais pas ça ! Pitié..." J'arrive plus à réfléchir je ne fais que pleurer, un torrent se déverse sur mes joues, je le vois lever la lame, une expression de haine, de froideur et aucune empathie. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres tandis qu'il baisse la lame de couteau qui vient fendre l'air pour atteindre ma cuisse droite. Je ne peux retenir un cri de douleur lorsqu'elle pénètre ma chair. Je vois le couteau enfoncé dans ma peau, le sang gicle à travers la plaie et alors que je me redresse pour poser mes mains sur ma cuisse afin de retenir, rien du tout au final. Un violent coup vient heurter mon visage et je tombe sur le parquet de la maison.

Je sens les mains d'Oscar venir se poser sur le haut de ma tête, il agrippe mes cheveux et me soulève d'une mains, machinalement, je pose les miennes dessus. "...Arrête..." J'ai mal, mais je n'arrive plus à savoir où exactement. Je cris sous l'effet de la douleur, il me relâche violemment sur le sol avant d'attraper mon visage avec sa main et vient coller son visage tout proche du mien. "Tu criais pas comme ça avant ! Tu m'as toujours cru incapable de faire quoi que ce soit ! Tu m'as pris pour un moins que rien...Regard ce que j'accomplis aujourd'hui !" J'essaie de le repousser mais son autre main vient se placer sur ma gorge et il me soulève aisément, faut dire que je ne suis pas très lourde. Mes pieds ne touchent plus le sol et mes mains tentent à nouveau de le faire lâcher prise. Mon corps est propulser et j'atterrie lourdement sur le parquet proche d'Eiji. J'ai mal partout et je sens que je vais tomber dans les pommes, quand est-ce que ce cauchemars va prendre fin ? "...Eiji..." J'essaie de rassembler mes forces pour le rejoindre, je tente de ne pas penser à la douleur que j'éprouve, je veux juste avoir la sensation d'être protégée. "...Pitié...Bon dieu aidez-nous..."

@Eiji Takuma - La douleur se diffuse dans mon corps, je ne sais même plus où j'ai mal exactement. Oscar m'a balancé dans tout les sens, frappée et surtout poignardé la cuisse avec un de mes couteau de cuisine. Je suis au sol et je vois Eiji qui tente de se relever, mes larmes coulent sur mes joues, j'ai peur ! Je ne veux pas qu'ils nous tuent, je ne peux m'empêcher de penser à ma famille, qu'est-ce que j'ai été idiote de me disputer avec ma mère, même si elle l'avait mérité. Je pense à Isy et aux enfants, je réalise que je ne passe pas suffisamment de temps avec eux, pardon grand frère, je ferais mieux dans une autre vie je te le promet.

Eiji réussi à se relever et se rue sur Oscar, je ne peux rien faire juste être témoin de cette scène surréaliste, j'ai le sentiment d'être dans un mauvais film où les acteurs c'est nous. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ? Mon roi de coeur donne tout ce qu'il peut pour mettre ce malade k.o, a nouveau j'ai peur, peur pour Eiji. Un nouveau coup de feu retentit dans la maison et Oscar tombe au sol, est-ce qu'il est mort ? Je lève ma tête pour regarder Eiji et je le vois défaillir, il tombe à son tour au sol et le sang s'écoule sur le parquet. C'est à cet instant que je remarque sa blessure, l'épaule ? Le coeur ? Le mien rate un battement et je continue de pleurer.

"Non...non...non..." Je rampe sur le parquet de la maison pour le rejoindre. "...Eiji je t'en supplie reste avec moi..." J'arrive finalement à le rejoindre et je pose mes mains sur sa plaie, "Tu as pas le droit de partir ! Tu as pas le droit de me laisser ! Je t'en supplie reste avec moi ! Je veux pas te perdre..." Mes larmes coulent de plus en plus sur mes joues, mon coeur se serre dans ma poitrine et je refuse qu'il me quitte ainsi. Je viens poser mes lèvres contre les siennes avant de poser ma tête sur son torse tandis que je laisse exploser toute ma tristesse à l'idée qu'il meurt.

La porte d'entrée s'ouvre à nouveau et je me redresse légèrement, des policiers entre à l'intérieur de l'habitation et ils comprennent rapidement ce qui se passe, j'entends l'un d'eux demander des ambulances et je regard Eiji, "Tiens bon ! Les secours arrivent...ne meurt pas s'il te plaît..." Un des policiers passe les menottes autour des poignées de Oscar alors qu'il était entrain de reprendre connaissance. D'autres viennent nous entourer, c'est bon maintenant, j'ai le droit de lâcher prise, on va être sauvé. Je sens la fatigue m'envahir même si j'ai mal partout, ma tête se pose sur le torse d'Eiji, "...Je t'aime mon roi de coeur..." Je murmure avant de fermer les yeux pour partir dans une autre réalité.

@Eiji Takuma - Dans un dernier effort, j'avais réussi à atteindre Eiji. Il avait réussi à mettre Oscar hors d'état de nuire, mais à un prix énorme. Je regardais son épaule, ou son coeur, je n'en savais plus rien, je n'avais plus aucune idée de rien en réalité. Tout ce qui venait de se produire semblait pour moins à des kilomètres de la réalité. On était tranquillement allongés au soleil sur les transats dans le jardin et puis tout avait basculé. J'aurais aimé que tout ceci soit un mauvais rêve, que je me réveille toujours au soleil avec lui à mes côtés souriant et en pleine forme. Au lieu de ça, il était allongé sur le parquet de la maison dans un sale état. Je posais ma main sur sa blessure le suppliant de ne pas mourir, de rester avec moi encore. "Tu es blessé et je n'ai même pas eu le temps de l'en empêcher... Tu as vu, je ne me suis pas enfui pour une fois..." Je hochais la tête les yeux toujours remplis de larmes, "C'est normal, tu n'es pas un trouillard...Tu fais toujours front à la vie et à ce qu'elle met sur ton chemin."

Je plongeais mes yeux embués dans les siens, je ne voulais pas qu'il meurt, je refusais cette idée. "J'aurais aimé te connaître plus tôt." Je sens que les larmes roulent à flot sur mes joues, "On aura encore le temps d'apprendre à se connaître Eiji..." Pitié mon dieu, faites qu'il vive, offrez-lui cette chance ! Car je souhaites simplement être égoïste pour une fois et continuer de vivre le bonheur et l'amour qu'il m'apporte au quotidien. "Prends soin de ma petite Keïla... et... si elle te demande ce qui m'est arrivé, dis lui que j'ai agis comme un héros." Je secouais la tête, "Non ! Je ne veux pas lui dire ça...Je veux que tu continues de vivre avec nous, dans ta famille, notre famille ! Eiji....Me laisse pas...Je supporterais pas de vivre sans toi...Je ne pourrais pas..." Je posais ma tête sur son torse tandis que je continuais de pleurer. "Ça va aller maintenant... Itoshi teru boku no tsuma." Je relève ma tête pour venir poser mes lèvres contre les siennes priant une fois encore pour que ça ne soit pas le dernier baiser. "Vis pour moi." Je secouais une nouvelle fois la tête, "...Eiji...Je t'interdis de me demander ça ! Je t'en prie reste avec moi...Aishiteru Otto..." Je posais ma tête sur son torse essayant de déceler les battements de son coeur tandis que je me sentais partir dans un autre monde. Les secours s'agitaient autour de nous et la police avait mis la main sur Oscar.

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La couleur bleu et rouge qui passait devant mes paupières me ramenaient doucement à un passé douloureux, celui de mon accident de voiture. Il avait comme un goût de déjà vu, mais cette fois, j'avais faillit mourir si Eiji n'était pas intervenu. J'entendais vaguement les personnes dans l'ambulance parler de ma cuisse lacérée par le couteau. Je ne sentais plus mon corps, ils avaient certainement dû me droguer avec des anti-douleurs. Je replongeais soudainement dans cette réalité parallèle où j'étais heureuse avec Eiji. Cette fameuse journée à la plage, le soleil, l'eau, le silence, les poissons, cet endroit apaisant pour moi. Des flash de lumière blanche réapparût derrière mes paupières et le bruit du brancard sur le carrelage faisait un bruit désagréable. J'entendais qu'on s'agitait autour de moi et je ne pouvais m'empêcher de penser à Isy. Est-ce qu'il était présent ? Cette fois, je replongeais bel et bien dans mon monde parallèle ne souhaitant plus en sortir tant que les médecins n'auront pas fais le nécessaire. Laissez moi dans ma bulle et surtout dites à mes proches que je les aimes !

@Eiji Takuma - J'avais finalement lâché prise, j'étais partie dans ma bulle, dans mon univers, dans mon océan intérieurs de bon souvenirs. Je m'imaginais avec les gens que j'aimais et surtout avec lui, Eiji. Je ne voulais pas qu'il meurt, je voulais qu'il reste vivant, je n'avais pas envie qu'il soit un souvenirs. J'aurais dû être à sa place, il n'avait rien à voir avec mes affaires, la haine que me voue Oscar ne le concernait pas. Tout ça s'était de ma faute et je ne pourrais jamais me pardonner si, il rejoignait le ciel. J'ouvrais doucement les yeux tandis que mon coeur était entrain de se serrer à cet idée. Je croisais le regard d'une infirmière qui venait glisser une aiguille dans mon bras, "Elle est réveillée !" Annonça t-elle tandis que les médecins venaient s'afférer autour de moi. Je tentais de redresser un peu la tête pour voir l'état de mon corps, ma tête tournait et l'infirmière posa sa main délicatement sur mon épaule. "Ne bougez pas."

Je continuais de regarder autour de moi et je fus soulager de ne pas voir Isy, je ne voulais pas qu'il me voit dans un sale état. J'espérais que les voisins auraient fait le nécessaire pour Keïla, mais je ne m'inquiétais que très peu de temps pour elle, je posais mon regard sur l'infirmière, "...Eiji..." J'articulais avec difficulté et je la voyais se rapprocher de moi, "...Où il est ?" Je questionnais tandis qu'elle jetait un regard rapide au médecin, qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi elle gardait le silence ? "L'homme qui était avec moi !" Je donnais un peu plus de détail peut-être qu'ainsi, elle comprendrait mieux. Son regard se posa à nouveau sur moi et elle me fit un léger sourire, un sourire de compassion, celui qui signifie pas une bonne nouvelle.

Je me redressais brusquement, "Madame ! Il faut rester allongée !" Je la poussais légèrement et je retirais les mains du médecin qui était entrain de contrôler mon rythme cardiaque. Rester allonger, alors qu'elle ne voulait pas répondre à ma question ? Il fallait que je retrouve Eiji, il fallait que je sache, je voulais avoir une réponse et si, il fallait que je me débrouille seule, alors je le ferais. "Prépare une seringue de tranquillisant ! Madame, veuillez-vous rallonger !" Je secouais la tête avant de poser un pied par terre, je me redressais avant de poser le deuxième et de sentir la douleur dans ma cuisse. Je tombais brutalement sur le sol en serrant les dents pour ne pas hurler. Le médecin venait poser ses mains sur moi et j'avais la sensation de revivre l'agression d'Oscar, "LACHEZ-MOI !" Je hurlais et je tentais de me débattre. "La seringue, passe moi la seringue !" D'autres personnel de santé arrivèrent pour me maintenir. "NON !" Je me continuais de me débattre, je voulais obtenir ma réponse, je voulais savoir si Eiji était toujours vivant, je voulais le retrouver. L'aiguille s'enfonça dans mon cou et je sentais le produit froid se répandre dans mes veines. Ma vision se troubla, "...Eiji..." Mon corps lâcha une nouvelle fois prise et je posais ma tête sur le sol froid de l'hôpital.

Un bip régulier me fit sortir de ma torpeur et j'ouvrais à nouveau les yeux. Je regardais le plafond, j'étais installée dans un lit, dans une chambre au calme. Ils avaient branchés quelques tuyaux et je levais le bras pour remarquer qu'ils étaient reliés à moi. Les barrières étaient mises de chaque côtés, certainement pour que j'évite de m'enfuir une nouvelle fois. Je posais ma main sur mon front avant d'entendre remuer à côté de moi. Je baissais légèrement ma main pour dégager mon visage et je tournais la tête. Mon regards croisa le sien, il était là, allongé dans le lit à côté du mien. Les battements de mon coeur commencèrent à s'accélérer, est-ce que s'était la réalité ? J'étais plus entrain de rêver ? J'appuyais sur la perfusion qui vint irradier dans mon bras, me prouvant que ça n'était pas un rêver. Les larmes commençaient à rouler sur les joues, "...Otto...Pardon..." Tout était de ma faute si on se retrouvait dans cette situation aujourd'hui.

@Eiji Takuma - Mon regard se tourne lentement sur le lit d'à côté et j'aperçois Eiji. Mon coeur s'emballe tandis que je suis soulagée de voir qu'il est toujours vivant, il est toujours là, mais je ne peux m'empêcher de culpabiliser pour ce qui s'est passé aujourd'hui. J'ouvre la bouche et je commence à parler, doucement, je n'ai pas besoin de chercher les mots, je sais ce que je veux lui dire. Je suis désolé pour tout ça, désolé de l'avoir mis entre la vie et la mort. Mon ex-mari est totalement fou et il est venu nous atteindre comme une ombre grossière qui vient enrouler ses bras autour de nous pour nous entraîner dans les ténèbres. "Tu es... vivante...." Je me redresse doucement, je ne supporte pas d'être coincé dans ce lit, je ne supporte pas de ne pas pouvoir bouger. Je ne suis pas le genre de personne capable de rester en place comme Keïla. "je..."

Je le regards tendre sa main gauche vers moi, je ne lui ai jamais avoué, mais je n'aime pas non plus l'hôpital. J'ai horreur de cet endroit depuis mon accident l'année dernière ou depuis toujours, car j'avais déjà fais des miennes lors de mon hospitalisation passé. "... mon étoile....J'aimerais tellement... Te serrer..." Je pose à nouveau mes yeux sur lui, j'attrape le pansement transparent qui retient la perfusion sur mon bras et je l'arrache. Je tire sur le fil pour retirer l'aiguille de mon bras, hors de question que je sois entravée dans un lit d'hôpital alors que j'ai faillit perdre l'homme de ma vie. Hors de question que je me contente uniquement de pouvoir tenir sa main, alors que j'ai faillit ne plus jamais le revoir. Je refuse de laisser les ténèbres nous séparer.

Je me redresse sur le lit essayant de ne pas prendre appuie sur ma jambe gauche qui était recouverte d'un énorme bandage. J'appuie sur le bouton de la barrière pour la faire descendre, je suis loin d'être une idiote et je sais parfaitement comment ils fonctionnent. Je m'assois sur le bord du lit, j'ai quelques centimètre à faire, juste quelques centimètres pour rejoindre mon roi de coeur. J'attrape sa main avant de me mettre debout, je sais que j'en suis capable ! J'appuie mon autre main sur son lit et je ramène ma jambe gauche à côté de la droite. "...Tu vas pouvoir le faire..." Je le regards en lui souriant, je sais qu'il doit me prendre pour une tarée, une facette de ma personne qu'il n'a jamais vu, à moins qu'il l'avait déjà compris ? Je fais le tour du lit toujours accroché à celui-ci, puis je soulève la couverture avant de venir m'assoir sur le matelas côté gauche.

Je me laisse glisser délicatement dessous contre son corps, tandis que ma tête vient s'appuyer sur son épaule. Je pose mon regard dans le sien, "...Bonjour Otto..." Je souris, maintenant je suis bien. Je glisse mes doigts sur son visage, je dégage les mèches de cheveux qui tombe dessus, "Tu m'as terriblement manqué !" Je glisse mon pouce pour venir essuyer les larmes qui avaient roulées sur ses joues tandis que mes lèvres viennent se poser contre les siennes. On est vivant, ensemble, maintenant on baigne dans la lumière et plus rien ne peux nous arriver !

@Eiji Takuma - Je l'entends me dire pardon pour son état et il n'a vraiment pas besoin de me le dire. Qui pourrait lui en vouloir ? Personne de censé, personne qui a de l'empathie et de la compassion. Mais, moi, je ne compte pas rester dans mon lit, je ne veux pas mettre de la distance entre nous, pas après ce qu'on a vécu, pas après le fait que j'ai faillit le perdre. Mon corps réclame le sien, j'ai besoin de le toucher pour être certaine qu'il est vivant, qu'on est vivant et que ce n'est pas un rêve. J'ai besoin de sentir sa chaleur, besoin d'être avec lui pour être rassurée. Je décide donc de retirer la perfusion de mon bras et de venir descendre la barrière du lit, si une infirmière rentre, je serais encore sédatée. "Phoebe ! ne fais pas l'idiote." Je l'entends, je sais qu'il n'est pas d'accord avec ma décision, mais peut importe. Je me redresse, me pose sur ma jambe valide et je fais traîner l'autre. "Ta jambe !"

Je m'accroche au lit pour faire le tour, j'ai la chance que les anti-douleurs fassent encore effet. Je soulève la couverture avant de venir le rejoindre dans son lit. Mon corps se cale contre le sien et je sens immédiatement sa chaleur se rependre contre ma peau. Je pose ma tête sur son épaule avant de remettre la couverture sur moi et de lui sourire, j'ai réussi à effectuer les quelques centimètres, maintenant tout vas bien et je peux profiter de le retrouver. "coucou mademoiselle Jensen... Tu n'es qu'une inconsciente." Je hoche doucement la tête, "Je n'arrive pas à savoir lequel est plus inconscient entre toi et moi... Je n'ai pas risqué ma vie pour ma part." Je garde mon sourire tandis que mon index glisse sur son nez puis ses lèvres. Je ne le quitte pas du regard et j'ai l'impression de le redécouvrir, j'ai envie de me souvenirs de chaque détails de son visage. "...J'ai cru que je t'avais perdu...Je me serais jamais pardonnée si ça avait été le cas..." Je viens enfouir ma tête contre lui mon front appuyé délicatement sur sa mâchoire. "...Tu as volé mon coeur Eiji Takuma...Je t'aime et j'ai envie de fonder une famille avec toi..."

@Eiji Takuma - Oui j'avais été idiote de me déplacer et de sortir de mon lit, d'arracher la perfusion, mais je n'avais pas pu résister à l'envie de le rejoindre. De le retrouver entièrement et complètement après avoir cru qu'il était mort. Enfin, de nous deux, il avait été certainement le plus inconscient en venant tenter d'arrêter Oscar à la maison tandis que celui-ci avait une arme à feu. "Touché..." De plus les anti-douleurs m'avaient permis de me déplacer sans glisser ni même tomber et j'étais plutôt satisfaite de mon exploit. Je savais en revanche que si, une infirmière passait par là, il en serait fini pour moi. Mais pour l'heure, j'avais autre chose en tête, je redécouvrais Eiji, je réalisais que la vie était bien trop courte, qu'elle ne tenait pas à grand chose, que j'aurais pu perdre l'homme de ma vie, car oui, à présent j'en était persuadée, Eiji ferait partie du bout de chemin qu'il me reste en espérant que celui-ci soit long.

"Je suis la... J'ai eu tellement peur pour toi aussi... Demo... tu n'y es pour rien, tout ce qu'il s'est passé; ce n'est pas ta faute." Je glisse mon doigt sur son visage, mon regard toujours posé sur lui. La chaleur de son corps continue de se diffuser dans mon être et je me détends peu à peu. Je sais que le chemin vers la reconstruction psychologique risque d'être compliqué, mais avec lui à mes côtés, j'ose croire qu'on va pouvoir y arriver. On peut braver des tempêtes quand on est main dans la main, la preuve aujourd'hui, nous avons bravés la mort. Je glisse un peu mon visage dans son cou avant de lui murmurer qu'il a volé mon coeur, que je suis totalement amoureuse de lui et que j'ai envie de fonder une famille. "Vraiment ? Et puis ? Tu aimerais l'agrandir cette famille ?" Je hoche doucement la tête avant de la relever, "...Oui...Je veux l'agrandir !" Je n'étais plus toute jeune et j'en avais parfaitement conscience, mais j'avais envie d'essayer du moins d'agrandir la famille et qui sait, peut-être d'offrir un frère ou une soeur à Keïla.

Je le regard alors surprise par ces mouvements, je le vois retirer le tube relié à son nez et je fronce légèrement les sourcils. "Bébé..." Je le sens qui relève encore d'avantage ma tête, je peux entendre sa difficulté à respirer. "Embrasse moi." Je glisse ma main sur son visage avant de venir presser mes lèvres dans un mouvement de passion. Mes yeux se ferment tandis que mon coeur bat la chamade, mon épiderme frissonne à ce contact si connu maintenant. Ma langue vient retrouver la sienne dans leur danse habituellement. La peur est derrière nous maintenant et seul le futur s'offre devant nous.