| Happy birthd... no ! (Matilda) |
| | (#)Mar 3 Jan 2023 - 23:13 | |
| 15 décembre 2022La sonnette retentit peu de temps après le goûter dans la maison de Matilda. Sur les talons de l’infirmière, un petit garçon qui court dans les bras de Lucy et qu’elle attrape au vol. « Eliii ! Mais ce n’est pas possible, c’est bien toi ? Tu as encore grandi depuis le mois dernier … » L’enquêtrice fronce les sourcils en riant, observant le garçon de quatre ans et demi sous toutes les coutures. « Elle te donne quoi à manger, ta mère ? » Lucy pénètre dans la maison de son amie, déposant sur son passage un baiser sur la joue de celle-ci et s’empressant de reposer Eli, impatient de retourner jouer et de montrer tous ses jeux à la brunette qui le garde régulièrement. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, Lucy est venue pour tenter de remonter le moral de son amie. Elle sait que ces dernières semaines ont été difficiles. Toute l’année qui vient de passer a été compliquée, en réalité, depuis le décès de Nico, le mari de Matilda, en novembre 2021. Et la jeune femme sait que les dernières semaines ont fait revenir à la surface des souvenirs pénibles, déjà peu profondément enfouis. En quelques jours, Matilda avait acquis les statuts de « veuve depuis déjà un an » et de « quarantenaire ». Avant qu’Eli ne revienne avec les jouets dont il lui a parlé, Lucy se concentre sur la maman, lui adressant un sourire triste. « Tu vas comment ? » Non, elle ne lui demandera pas si elle va bien, parce qu’elle ne veut pas entendre de réponse toute faite, et qu’elle se doute parfaitement que non, tout ne va pas bien. Elle souhaite une vraie réponse ou, à défaut d’une réponse complète et exhaustive, une réponse sincère. Hier, pour son anniversaire, Lucy lui a simplement envoyé un petit SMS, « passe une bonne journée ». Rien de plus, pas de smiley qui fait la fête, de gifs avec des gâteaux et des bougies, parce qu’elle avait conscience de la difficulté de cette journée. Elle ne pouvait pour autant pas se résoudre à ne pas écrire à son amie. Il était important pour elle qu’elle lui fasse savoir qu’elle était là, et qu’elle pouvait rappliquer à tout moment si Matilda en ressentait l’envie ou le besoin. Mais aujourd’hui est un autre jour, et il est maintenant temps de célébrer le passage dans la quarantaine de l’infirmière ! « J’ai apporté le goûter ! » Elle rit en sortant une bouteille de vin de son sac, suivant son amie vers la cuisine. Là, elle pose la bouteille sur le comptoir et rattrape in extremis un Eli sauvage qui se jette une nouvelle fois sur elle, parlant beaucoup trop vite en lui montrant des Playmobil pompier et un camion dont la sirène l’agace déjà au bout de cinq secondes. Pourtant, elle sourit à l’enfant qu’elle l’adore en entrant dans son jeu, s’asseyant sur le sol avec lui pour bouger les figurines. Son regard bleuté se reporte sur son amie dont elle analyse les vêtements. « Va te changer. Tenue pratique, baskets. On profite un peu de tes enfants, puis on sort ! » Les yeux de la brunette pétillent alors qu’elle se redresse pour attraper Isobel et l’installer à côté d’eux sur le tapis, s’amusant à la chatouiller. Quand Nico s’éclipse, elle fouille dans les placards sans retenue, connaissant bien la maison, et en sort deux verres et un tire-bouchon. Elle les serre en vin et trinque avec son amie à son retour. Les minutes défilent, les deux femmes sirotent la bouteille ramenée par Lucy tout en jouant avec les enfants, jusqu’à ce que la sonnette retentisse à nouveau. La détective saute sur ses pieds. « J’y vais ! » Elle adresse un sourire amusé à Matilda et revient quelques instants plus tard avec une des baby-sitters préférées de son amie. « Tadaaaa ! Allez, un câlin, et on décolle ! » Lucy se penche pour embrasser Isobel et Eli avant d’entraîner Matilda vers la sortie, la tirant par la main. Dans la voiture, l’excitation de la brunette est palpable. Finalement, après quelques minutes de route, elle se gare devant un entrepôt transformé en laser game. Là, elle trépigne presque d’impatience alors que son regard se pose sur son amie. « Tu vas adorer, je te le promets ! Tu en as déjà fait ? » |
| | | | (#)Sam 14 Jan 2023 - 12:42 | |
| happy birthd... no! Quarante ans. La journée est passée sans que tu n’en fasses de cas. Tu n’avais pas envie que ça devienne une grosse affaire. Tu n’avais surtout pas l’énergie pour en faire quoique ce soit, bien honnêtement. Tout le monde autour de toi semble l’avoir compris. Il y a eu plusieurs appels, plusieurs messages textes, des pensées envoyés à ta porte, mais personne ne s’est imposée, pas même Ophelia ni Cian et pour ça, tu leur en es reconnaissante. Ce n’est pas que tu n’aurais pas aimé les voir, ou voir n’importe lequel de tes proches, mais tu n’as pas le cœur à la fête. Pas le cœur à célébrer cette nouvelle décennie que tu entames seule, le cœur vide alors que l’absence de Nico se fait encore sentir de partout. Il y a les enfants bien sûr, et tu tentes de te rappeler qu’ils sont ta priorité, que tu ne peux pas continuer de te laisser aller de la sorte, mais entre l’anniversaire du décès de ton mari le mois passé et ton anniversaire hier, tu es prisonnière d’une spirale de laquelle tu ne sais pas mais surtout de laquelle tu ne veux pas sortir. Pas tout de suite, même si ça te coûte, même si tu passes à côté de moments précieux, même si Nico t’en voudrait terriblement, s’il te voyait en ce moment. Tu soupires doucement alors que ton attention se porte sur Issy qui babille sur son tapis de jeu et Eli qui saute sur sa mini-trampoline, profitant d’un calme soudain que tu sais éphémère. Si court en fait que ce ne sont pas des larmes d’un de tes enfants qui viennent déranger la paix, mais bien quelques coups contre la porte alors que tu n’attendais aucune compagnie. Eli se précipite vers la porte d’entrée et tu le suis de près et si un large sourire apparaît sur les lèvres de ton fils, on ne peut pas en dire autant de ton visage. « Eliii! Mais ce n’est pas possible, c’est bien toi? Tu as encore grandi depuis le mois dernier… » Rien ne fait plus plaisir à ton fils que de voir Lucy, sauf peut-être l’entendre lui dire à chaque fois à quel point il est beau, grand et fort. Il fait son show, le petit garçon, à montrer ses muscles et lui dire qu’il est devenu grand comme ça, en s’assurant de bien lever ses bras dans les airs ce qui ne manque pas de t’arracher un petit rire. Eli ne lâche pas ton amie, mais l’attention de la Cavanagh finit tout de même par s’arrêter sur tout. « Tu vas comment? » La question qui fâche, celle à laquelle tu n’as pas envie de répondre et elle le sait, Lucy. Au moins, elle a la décence de ne pas te demander si tu vas bien, chose que tu apprécies. « Je m’attendais pas à te voir aujourd’hui. » que tu lui réponds simplement, évitant complètement sa question. Elle connaît la réponse, de toute façon. Elle peut la lire sur ton visage fatiguée et l’état déplorable du salon qu’elle peut apercevoir de l’entrée.
« J’ai apporté le goûter! » Goûter sous forme liquide, évidemment, rien qui ne pourrait faire plaisir à tes enfants, mais un verre de quelque chose à quoi tu ne diras certainement pas non, même s’il est peut-être un peu trop tôt dans la journée pour déboucher une bouteille. « Toujours une aussi mauvaise influence Cavanagh. » que tu répliques sur un ton qui se veut joueur, parce que tu t’attends à tout moment à ce qu’elle te demande quelque chose ou qu’elle veuille quelque chose de toi et tu n’es pas encore certaine de ce que c’est, mais tu es presque certaine que le cœur n’y sera pas vraiment. Dans la cuisine, tu sors les verres et verses le vin, et tu te penches pour offrir la coupe à ton amie qui a déjà été emmené dans le monde imaginaire de ton fils. L’aire ouverte de la maison te permet d’apercevoir ta fille qui est désormais sur le dos, à essayer d’attraper les différents animaux du mobile de son tapis de jeu en continuant son babillage incessant. « Va te changer. Tenue pratique, baskets. On profite un peu de tes enfants, puis on sort! » « Et j’imagine que ce plan n’est pas négociable? » que tu lui demandes, un sourire que tu espères convaincant sur les lèvres, mais qui trahit comment tu te sens réellement. Avec Lucy, les choses sont rarement négociables toutefois et vouloir la convaincre autrement pourrait s’avérer encore plus fatiguant que de la suivre dans ses idées, alors tu la laisses en compagnie des enfants et monte à l’étage pour te changer selon ses directives : un legging et un chandail confortable, baskets aux pieds et te voilà prête. Tu n’as même pas le temps de lui demander si tu dois préparer quoique ce soit pour les petits que l’une des voisines apparaît de l’autre côté de ta porte d’entrée, prête à garder les enfants pour une bonne partie de l’après-midi. « Je vois que tu as vraiment tout prévu. » que tu commentes à ton amie qui vraiment n’a pas laissé place à l’improvisation, encore moins au refus dans ses plans de la journée. C’est sans trop de problème que tu dis aurevoir à tes enfants, laisses quelques explications – toujours les mêmes – à la gardienne et c’est à reculons que tu suis Lucy jusqu’à sa voiture. La musique te distrait jusqu’à votre destination, un entrepôt que tu ne reconnais pas, mais dont le nom laisse présager votre activité. « Tu vas adorer, je te le promets! Tu en as déjà fait? » « Pas depuis que j’étais une ado, avec mes frères. » que tu avoues, ne t’attendant pas du tout à te retrouver devant un centre offrant du laser tag. « T’es consciente qu’on va être les plus vieilles dans la place, oui? » Tu te moques à défaut de savoir comment réagir autrement. « Tu m’offres du temps sans enfant pour faire un truc d’enfants, y’a vraiment que toi pour penser à ça. » Et peut-être que c’est la surprise, peut-être que c’est le fait que le laser tag te ramène à ton adolescence, une époque de ta vie qui te semble bien plus simple avec le recul d’aujourd’hui, mais ta mauvaise foi se dissipe peu à peu alors que vous pénétrez l’entrepôt plongé dans la noirceur, éclairé seulement de fluorescent en tout genre avec de la musique qui te fait presque vibrer tant le volume est fort. |
| | | | (#)Dim 22 Jan 2023 - 21:55 | |
| Lucy débarque à l’improviste chez Matilda afin de fêter son anniversaire, avec un jour de retard. Elle sait que son amie n’aurait pas réellement apprécié sa présence hier, et elle sait également qu’elle a besoin de quelques heures loin de tout. Elle ne peut qu’imaginer à quel point elle adore ses enfants et pourtant, elle se doute que tout oublier, le temps de quelques instants, lui sera bénéfique. Ce n’est cependant pas de cette oreille que l’entend Matilda, qui semble moins ravie de la voir que son fils Eli. « Je m’attendais pas à te voir aujourd’hui. » Lucy esquisse une moue désolée puis hausse les épaules. « Surprise », murmure-t-elle avant de rejoindre les enfants au salon. L’état déplorable de l’intérieur de son amie la conforte dans son idée : elle a besoin de sortir et de s’aérer l’esprit. Elle ne va pas bien, et elle lutte au quotidien pour garder la tête hors de l’eau. Si elle n’avait pas eu d’enfants, elle n’aurait peut-être pas essayé de se battre. Mais elle le devait, pour eux, et elle semblait épuisée. Rassurée par le programme qu’elle en a tête, Lucy s’installe avec les enfants et donne ses directives, afin que Matilda aille se changer et enfiler une tenue pratique. « Et j’imagine que ce plan n’est pas négociable ? » Lucy penche la tête sur le côté en plongeant ses yeux bleutés dans ceux de son amie, l’air de dire « vraiment ? négocier ? noooon », puis secoue la tête en riant. Heureusement, Matilda s’éclipse sans discuter davantage. A peine est-elle revenue au salon qu’une des voisines débarque, sollicitée par Lucy pour garder les enfants. Le trajet en voiture est bref, mais la brunette trépigne tout de même d’impatience. Ses doigts tapotent sur le volant jusqu’à ce qu’elle se gare devant un centre de laser game, demandant à son amie si elle en a déjà fait. « Pas depuis que j’étais une ado, avec mes frères. » A ces mots, la jeune femme espère que cela évoque de bons souvenirs. « J’espère que tu n’as pas perdu la main alors, parce que je compte bien gagner avec toi dans mon équipe ! » Elle lui sourit, enthousiaste. « T’es consciente qu’on va être les plus vieilles dans la place, oui ? » Lucy hausse les épaules en détachant sa ceinture. « Je dirais plutôt que tu vas être la plus vieille. » Elle tente de prendre un air innocent, battant des cils outrageusement, mais ne peut s’empêcher de rire à sa boutade. « Tu m’offres du temps sans enfant pour faire un truc d’enfants, y’a vraiment que toi pour penser à ça. » A ces mots, Lucy affiche un sourire amusé. « Tu vas vite comprendre. » Les deux jeunes femmes pénètrent dans l’entrepôt, alors que la pénombre les avale. Les seules lumières sont des spots fluorescents à divers endroits. La musique est assourdissante, et les cris des enfants qui courent partout en rajoutent une couche. Lucy paie leur première partie puis les jeunes femmes récupère leur équipement : un bouclier avec une cible que leurs ennemis devront toucher, et une arme. Bientôt, elles sont prêtes, et rejoignent un groupe de gamins surexcités, écoutant les instructions. Au coup d’envoi, les deux équipes vont pouvoir pénétrer dans un hall encore plus sombre, une sorte de labyrinthe dont il faudra sortir avec le plus de points. Tirer sur un ennemi rapporte des points, se faire toucher en enlève, et empêche de tirer pendant 5 secondes. Les règles sont simples, et tous les participants sont prêts. Un garçon d’une dizaine d’années bouscule soudain Lucy puis continue sa course sans s’excuser. Les yeux de la brunette s’illuminent alors qu’elle suit le gamin du regard. « Celui-ci, il est pour moi ! » Elle pénètre dans le labyrinthe, Matilda sur les talons. « Ne me dis pas que tu n’as jamais rêvé de faire disparaître des mioches désagréables ? J’exauce simplement ton rêve, Sylte ! » Lucy rit avant de se concentrer sur le jeu, prête à faire feu, avançant prudemment dans le labyrinthe. « Pas de quartier ! » |
| | | | (#)Dim 29 Jan 2023 - 11:19 | |
| happy birthd... no! « Surprise. » Oui, pour une surprise, tu en conviens que ça en est bel et bien une. Une à laquelle tu n’as pas particulièrement envie de t’adonner, même sans savoir ce qui t’attend réellement. Avec Lucy, ça peut aller d’un extrême à l’autre et si c’est quelque chose que tu apprécies en temps normal, aujourd’hui tu aurais préféré continuer de te la jouer invisible au reste du monde. Mais la manière dont elle te regarde te confirme que ce n’est pas une option et tu te dis que si tu te laisses guider, il y a des chances que tu puisses t’en sauver plus rapidement que si tu t’entêtes. Le trajet n’est pas long et dès que vous arrivez devant la bâtiment, tu te demandes vraiment quelle genre de plan la Cavanagh a prévu pour vous aujourd’hui. La simple idée du laser tag ne te serait jamais venue en tête, mais maintenant que tu l’analyses un peu plus longuement, tu ne peux pas dire que ça te déplaît. Ça te rappelle un temps plus simple, plus heureux, une adolescence sans peine et sans tourment, des moments avec tes aînés, des disputes mais surtout des fous rires. Tu as besoin de ça aujourd’hui, des fous rires, et Lucy le sait. « J’espère que tu n’as pas perdu la main alors, parce que je compte bien gagner avec toi dans mon équipe! » « Est-ce que tu m’as déjà vu perdre à quoique ce soit? » que tu répliques sans même y penser, arquant légèrement les sourcils. L’esprit de compétition est quelque chose qui coule à flot dans ta famille et tu es une terrible perdante, au point que tu fais souvent en sorte que perdre ne soit tout simplement pas une option pour toi. Ce qui ne devrait pas être trop difficile aujourd’hui, considérant que vos adversaires risquent de ne pas avoir plus qu’une quinzaine d’années, et que malgré ta quarantaine toute nouvelle, tu es bien trop en forme pour que ce nouveau chiffre ne te ralentisse, malgré le laisser-aller des derniers mois. « Je dirais plutôt que tu vas être la plus vieille. » Tu prends un air faussement choqué qui se dissipe dès que ton rire se mélange à celui de ton amie. C’est puéril, idiot, mais ça te fait du bien, de rire comme ça pour un rien. Tu sais que ça ne durera pas, que la peine reviendra bien assez vite, mais tu t’efforces à plonger les yeux fermés dans le plan de la Cavanagh.
« Celui-ci, il est pour moi! » Si tu as mis quelques instants avant de t’habituer aux lumières fluorescentes de l’endroit, ta vision s’est désormais complètement adaptée à la noirceur et tu perçois le gamin que Lucy s’apprête à tirer et tu te caches légèrement alors que tu entends le gamin grogner de voir ses couleurs s’éteindre le temps de quelques secondes, incapable de répliquer avant que ton amie ne puisse changer de direction. « Baisse-toi! » que tu préviens ton amie qui s’apprête à se faire attaquer par derrière, mais les réflexes de l’ancienne policière sont plus rapides que ceux de la gamine qui voulait s’en prendre à la mauvaise personne, et c’est cette dernière qui gémit de voir que vous êtes bien trop puissantes pour leur petit groupe. « Ne me dis pas que tu n’as pas jamais rêvé de faire disparaître des mioches désagréables? J’exauce simplement ton rêve, Sylte! » « Parle pour toi! On sait très bien que c’est toi la plus détestable des deux! » Elle qui risque bien plus de s’énerver à la présence d’enfants autour que toi, même si franchement, tu dois admettre qu’il y a quelque chose d’étrangement satisfaisant à voir les gamins s’avouer presque vaincu si tôt dans la partie. La partie se poursuit avec une dominance de votre part qui ne fait pas le moindre doute, vous n’arrêtez pas de vous lancez des ordres et des conseils ici et là et tu as presque l’impression que les gamins en viennent à se cacher face à vous plutôt que de vous affronter de front. « On leur a fait peur je pense. » que tu lâches en riant une fois la partie terminée, alors que tu reposes l’équipement sur le comptoir de location. « Qu’est-ce qui t’a fait penser à ça? » que tu lui demandes curieuse, sentant la sueur collant quelques cheveux contre ton front. Vous avez gagné oui, mais reste que ça a servi d’un bon work-out tout ça. Une dose d’endorphine dont tu avais terriblement besoin. « Je pense qu’il faut que je me remette au sport. » que tu avoues, ton rire mourant contre tes lèvres lorsque tu réalises toutes les choses dont ton quotidien manque, depuis la mort de Nico. |
| | | | (#)Lun 13 Fév 2023 - 19:16 | |
| Matilda a beau ne pas avoir envie de se laisser entrainer dans les plans de Lucy, cette dernière ne lâchera pas le morceau. Alors elle attend patiemment que son amie capitule, ce qui est finalement extrêmement rapide, et joue en attendant dans le salon avec les enfants. Et après avoir confié ces derniers à la baby-sitter, Lucy conduit son ami à un espace de laser game, l’interrogeant pour savoir si elle sait en faire. « Est-ce que tu m’as déjà vu perdre à quoique ce soit ? » La détective laisse échapper un rire, alors qu’elle fait mine de réfléchir quelques instants. « Pas quand tu es dans mon équipe, en tout cas ! » Les deux femmes pénètrent dans l’enceinte du laser game, paient leur entrée et s’équipent avant de rejoindre le jeu. Rapidement, Lucy révèle son idée à Matilda : tirer sur les gamins et les écouter se plaindre de leur défaite cinglante. « Parle pour toi ! On sait très bien que c’est toi la plus détestable des deux ! » Lucy tente de ne pas rire trop fort pour ne pas révéler aux enfants leur position dans le labyrinthe, mais elle ne peut s’empêcher de rigoler à cette remarque de son amie. Vaincue, elle lève un instant les mains, comme en signe de reddition, et réplique. « Je m’avoue vaincue, tu as totalement raison sur ce point ! » Elle sait pertinemment reconnaître ses défauts, et a conscience qu’ils sont nombreux. Alors elle concède facilement être la plus détestable des deux. Son rire attire évidemment les enfants qui, rapidement, s’avouent vaincus. Ils ne font clairement pas le poids face aux réflexes de Matilda et de Lucy, et se découragent bien vite. Les deux femmes se complètent, se lancent des ordres, réagissent au quart de tour et bientôt, elles décrochent la victoire. « On leur a fait peur je pense. » Lucy laisse échapper un soupire en secouant la tête. « A leur âge, je me laissais pas décourager pour si peu … Quelle bande de bras cassés. » Une maman qui attendait patiemment que son enfant termine sa partie lui lance un regard outré, auquel la brunette répond immédiatement. « Quoi ? Il faut leur apprendre la persévérance, à ces enfants ! Ca leur tombera pas tout cuit dans leur bec toute leur vie, hein … » Et alors que la maman commence à s’agacer, Lucy continue son chemin pour aller déposer son matériel au côté de celui de Matilda sur le comptoir. « Qu’est-ce qui t’a fait penser à ça ? » Elle hausse les épaules, incertaine. Elle cherchait simplement un truc sympa, qui occupe l’esprit, et qui pourrait faire oublier, le temps de quelques minutes, la tristesse qui ne quitte plus son amie. « Tes enfants ! Je rêve de les exploser. » Elle laisse échapper un rire et s’empresse d’ajouter. « Je rigole ! Ce sont des anges ! Je sais pas trop, je voulais juste qu’on s’amuse un peu. » Elle attire l’attention du jeune homme derrière le comptoir et commande deux bouteilles d’eau, en tendant une à Matilda. Lucy a beau être sportive et en forme, pratiquer la course à pieds et la boxe plusieurs fois par semaine, elle est exténuée et assoiffée. « Je pense qu’il faut que je me remette au sport. » La brunette fait semblant de zieuter les fesses de son amie avant de répondre, avec une moue exagérée. « C’est bien ce que je me disais. » Elle rit à son sous-entendu stupide sur les kilos en trop -inexistants- de Matilda, et l’attire à l’extérieur. Une fois installée derrière le volant, elle jette un coup d’œil à sa montre. « Timing parfait ! Attache ta ceinture, on va manger. » La baby-sitter est prévenue que Lucy a prévu un dîner et, auprès quelques minutes de route, l’enquêtrice se gare devant un petit restaurant du centre-ville. Elle entraine son amie à l’intérieur, échange quelques mots avec la serveuse puis va s’installer à une table. « Qu’est-ce que vous désirez boire, Mesdames ? » Lucy jette un coup d’œil à son amie, espérant qu’elle se laisse tenter. « Pour moi ce sera un scotch. » La serveuse leur tend la carte des desserts, en faisant un petit clin d’œil à Lucy. « Je vous laisse faire votre choix. » Puis elle s’éclipse avec leur commande de boissons, alors que la détective se lance dans l’étude du menu. « Oui, on va commencer par le dessert, parce que c’est le meilleur, dans le repas, et que souvent, on n’a plus de place après le plat, alors … j’ai décidé qu’on ferait l’inverse ce soir. » Elle hausse les épaules, comme pour s’excuser de sa folie, et se replonge dans la lecture de la carte. « Une glace ou une gaufre au nutella … hum … tu prends quoi toi ? » Elle relève son regard bleuté, empli d’enthousiasme, vers Matilda, espérant que son amie continue à entrer dans son jeu. Promis, après le dîner, elle la ramènera chez elle. |
| | | | (#)Dim 12 Mar 2023 - 11:41 | |
| happy birthd... no! Tu n’aurais jamais pensé qu’un moment passé à détruire une bande de gamins au laser tag était exactement ce dont tu avais besoin, mais voilà que la vie venait de te prouver autrement, encore une fois. Tu étais si habituée de vouloir faire tout par toi-même, de ne plus laisser autant la place à tes proches de peur de te retrouver encore plus seule que tu ne l’étais en ce moment que tu en avais presque oublié à quel point tu avais besoin de socialiser. À quel point tu n’étais vraiment toi qu’après quelques sorties et la chance de pouvoir être entourée pendant quelques heures. « À leur âge, je me laissais pas décourager pour si peu… Quelle bande de bras de cassés. » Il n’y avait bien que Lucy pour parler ainsi d’une bande de gamins qui avaient semblé légèrement effrayés par les deux dames un peu trop intenses dans leur bataille à la victoire. « Quoi? Il faut leur apprendre la persévérance à ces enfants! Ça leur tombera pas tout cuit dans leur bec toute leur vie, hein… » Tu ne peux t’empêcher de rire légèrement devant l’air choqué de la mère qui tourne les talons. « Lucy et les grandes leçons de vie. » que tu commentes, toutefois plus souvent reconnaissante qu’autrement pour la candeur de ton amie, quand bien même celle-ci pouvait faire mal parfois puisque la Cavanagh n’était pas connue pour passer par quatre chemins pour dire ce qu’elle pensait. « Tes enfants! Je rêve de les exploser! » Tu feins une moue choquée alors que ton amie éclate de rire. « Je rigole! Ce sont des anges! Je sais pas trop, je voulais juste qu’on s’amuse un peu. » « Et bien, c’est mission accomplie. » que tu lui confirmes avec un sourire sincère, le genre de sourire que tu n’offres plus souvent, surtout dernièrement.
Lucy n’en est pas au bout de ses surprises toutefois lorsqu’elle décide de t’emmener au restaurant, un simple dîner pas nécessairement mis en place pour souligner ton pied dans ta nouvelle décennie, mais une attention à ce sens néanmoins. Attention que tu apprécies plus que tu ne l’aurais cru. « Pour moi ce sera un scotch. » annonce ton amie lorsque la serveuse lui demande ce qu’elles aimeraient boire. « La même chose pour moi. » C’est un choix surprenant de ta part, mais tu as décidé que pour une soirée, une seule, tu n’avais pas besoin d’être raisonnable pour qui que ce soit et que tu le méritais bien. La serveuse s’éclipse et Lucy plonge son nez dans le menu, avec un air déterminé sur le visage. « Oui, on va commencer par le dessert, parce que c’est le meilleur, dans le repas, et que souvent, on n’a plus de place après le plat, alors… j’ai décidé qu’on fera l’inverse ce soir. » « Des enfants jusqu’au bout. » Il n’y a vraiment que le scotch qui vient légèrement détoner avec ce plan, mais c’est pour la bonne cause. « Une glace ou une gaufre au nutella… hum… tu prends quoi toi? » « Pourquoi pas les deux? » Tu dois admettre que la perspective d’une gaufre au nutella avec quelques boules de crème glacée à la vanille te tente terriblement à l’instant. Et c’est exactement ce que tu demandes à la serveuse d’abord, avant de laisser la chance à ton amie de placer sa propre commande. « Je me souviens pas la dernière fois que je suis sortie de la maison simplement pour aller manger un morceau. » que tu avoues à ton amie, légèrement honteuse. « Alors fais-moi rêver, comment va ta vie sans la moindre attache? » que tu lui demandes. Lucy était célibataire, sans enfant, libre comme le vent et pour quelques minutes, tu avais bien envie de t’imaginer ce que c’était, ce genre de vie complètement à l’opposée de la tienne. |
| | | | (#)Jeu 30 Mar 2023 - 21:20 | |
| Matilda rit, et ce n’est pas la première fois de l’après-midi. Lucy peut s’estimer heureuse, et sans doute considérer avoir réussi à changer les idées de son amie, au moins pour quelques heures. « Et bien, c’est mission accomplie. » La jeune femme de lui confirme et un sourire illumine le visage de Lucy alors qu’elle ne peut s’empêcher de donner une rapide accolade à son amie, glissant ensuite son bras sous le sien pour l’emmener à l’extérieur : direction, la suite du programme. Car Matilda a eu beau s’amuser au laser tag, la journée n’est pas terminée. La détective est souvent comme ça : à vouloir profiter à fond des moments et les prolonger à tout prix. En soirée, elle est celle qui réclame un dernier verre, puis un dernier dernier verre, avant de supplier pour un ultime verre. Elle a du mal à s’arrêter quand elle s’amuse et aujourd’hui n’y fait pas exception. Quelques instants plus tard, les voilà installées dans un petit restaurant sympathique, dans lequel Lucy commande un scotch en guise d’apéritif. Et quand Matilda renchérit, l’enquêtrice la dévisage, un instant interdite, avant qu’un sourire ne vienne illuminer son regard. Elle voudrait lui dire qu’elle est fière d’elle, de ses choix, de ses efforts, de la voir accepter de lâcher prise pour une soirée. Mais elle a peur que cela braque son amie, alors elle se contente de dissimuler son sourire triomphal derrière la carte des desserts, apportée par la serveuse. Lucy explique alors qu’elles vont débuter le repas par le sucré. « Des enfants jusqu’au bout. » Lucy sourit. « En mieux ! Si on était des enfants, déjà, on n’aurait pas d’alcool, et en plus, nos parents ne nous auraient jamais laissé faire ça ! » Lucy n’avait jamais pu commencer le repas par le dessert en étant petite. Elle ne faisait qu’écouter à ses parents pour tenter de les satisfaire, en vain. Rien n’était jamais assez bien. Désormais adulte, la voilà libre de faire ce qu’elle a envie. « Pourquoi pas les deux ? » Les yeux légèrement écarquillés, Lucy laisse échapper un rire. « J’aime ta façon de penser, Sylte ! » Conquise par la manière de réagir de son amie, elle commande la même chose, demandant également du chocolat fondu sur la glace et un supplément de chantilly. « Je me souviens pas la dernière fois que je suis sortie de la maison simplement pour aller manger un morceau. » Lucy fait la moue : elle s’en doutait, et Matilda ne fait confirmer ses soupçons. La jeune femme commence à s’oublier petit à petit, sans doute perdue entre son chagrin et son rôle de maman à plein temps. Elle ne souffle pas, ne fait pas de pause, endosse seule tous les rôles. Et c’est ce comportement qui inquiète grandement la brune. « Tu devrais, pourtant. On n’est pas bien là ? » Elle esquisse un petit sourire pour tenter de détendre l’atmosphère. « Ne me dis pas que je vais être obligée de t’enlever à chaque fois que je voudrais te voir ? Ca va me coûter cher en baby-sitter, ça ! » Elle rit à sa blague et observe la serveuse rapporter leurs desserts et leurs verres de scotch. Lucy boit une gorgée du liquide ambré avant de prendre une cuillère de glace avec de la chantilly. « Alors fais-moi rêver, comment va ta vie sans la moindre attache ? » Matilda ne le sait pas, mais cette question serre le cœur de Lucy. Un voile de tristesse assombrit le regard de la brunette, qui se concentre un instant sur son dessert, avant de répondre. « C’est solitaire … » Elle n’avait certes pas d’obligations, pas de compte à rendre. Elle pouvait rentrer à l’heure qu’elle voulait, cuisiner ou pas, faire la grasse matinée si elle en avait envie. A part payer ses factures, elle n’avait aucune responsabilité. Mais elle était désespérément seule. Elle avait plusieurs amis, des hommes de passage dans son lit, mais rien qui ne vienne combler le vide immense qu’elle avait commencé à ressentir. « Je voudrais un bébé, Matilda. » Voilà, c’est dit, la bombe est lancée, et elle ne pourra pas la retirer. |
| | | | (#)Mer 12 Avr 2023 - 14:16 | |
| happy birthd... no! Le décor du laser tag se transforme en celui d’un restaurant où les règles de bonnes conduites prennent les poubelles, parce qu’aujourd’hui, pour souligner non-officiellement ton passage dans la quarantaine, vous faites ce que vous voulez. Vous détruisez des gamins au laser tag simplement parce que vous le pouvez et que vous en avez envie, et vous commencez par le dessert parce que c’est bien mieux que de devoir attendre après le repas principal, qu’importe si socialement parlant, cela peut vous attirer un regard incertain de la part de la serveuse. « En mieux! Si on était des enfants, déjà, on n’aurait pas d’alcool, et en plus, nos parents ne nous auraient jamais laissé faire ça! » Tu échappes un nouveau rire. C’est vrai que l’alcool est définitivement un plus, et le fait de ne devoir répondre à personne en est un tout autant, même si manger le dessert en premier aurait facilement pu être quelque chose qui se fait chez toi, tes parents bien souvent influencés par les demandes de tes frères aînés. « J’aime ta façon de penser, Sylte! » Et ça n’en prend pas plus que ça pour faire votre bonheur, entre gaufre au nutella, glace et chantilly qui ne manqueront pas de faire monter en flèches vos taux de sucres, mais qui en voudront définitivement la peine, pour un soir du moins. Un soir que tu aurais passé seule à te morfondre dans ton pyjama, écrasée sur ton divan sans même prendre le temps de nourrir une fois les enfants endormis. C’est un peu ça, ta nouvelle réalité. Une solitude qui t’écrase dès que le vacarme dans ta maison s’arrête et tu ne sais plus comment le gérer, comment t’en sortir, bien incapable de demander de l’aide sans qu’on te l’impose comme l’avait fait Lucy aujourd’hui. « Tu devrais, pourtant. On n’est pas bien là? » Tu hoches doucement la tête, confirmant que oui. Mais c’est difficile de t’en souvenir, quand tu as les deux pieds complètement coincés dans ta peine et ton déni. « Ne me dis pas que je vais être obligée de t’enlever à chaque fois que je voudrais te voir? Ça va me coûter cher en baby-sitter, ça! » Un sourire vient remplacer rapidement ta moue songeuse. « Pourquoi pas? J’aime bien avoir l’impression d’être courtiser à nouveau! » que tu ris, avant que tu ne réalises les mots que tu viens de dire et le sous-entendu qui s’y cache.
Est-ce qu’il est trop tôt, pour avoir envie de se sentir désirée et voulue à nouveau? La mort de Nico a laissé un vide si immense dans ton univers, tu peines à t’imaginer aimer un autre homme comme tu l’aimais lui un de ces jours, mais ça n’efface pas complètement tous tes besoins, quand bien même tout serait plus simple si c’était le cas. Tu te mordilles légèrement la lèvre, ton regard se posant sur ton assiette qui n’a pourtant plus grand-chose d’attrayant, te concentrant plutôt sur le liquide ambré de ton verre que tu portes à tes lèvres. Tu laisses l’alcool te brûler la gorge au passage, t’en voulant soudainement de ne pas avoir directement commander un double vu la vitesse à laquelle le whisky disparaît. « Je me sens horrible, d’avoir envie de ça. » D’avoir envie d’être courtiser, et voulue, et peut-être éventuellement aimée à nouveau, et pourtant, c’est exactement ce que Nico aurait voulu pour toi. C’est pour cette raison bien précise qu’il avait écrit cette lettre qu’il avait publié, cette déclaration d’amour qui te suppliait en quelque sorte de ne pas hésiter à refaire ta vie un jour, chose que tu ne t’accordais pas toutefois. Non, tu préférais encore vivre par procuration la vie de ton amie qui était sans enfant et sans attache, t’imaginant le luxe que cela représentait. Ce n’est toutefois pas la réponse que t’offrit la Cavanagh et à voir son sourire disparaître, tu savais que tu venais de commettre involontairement un faux pas. « C’est solitaire… » Tu avais envie de lui dire que tu la comprenais, mais tu savais que ce n’était pas tout à fait vrai. Tu n’étais jamais vraiment seule. Il y avait toujours Eli et Issy pour te rappeler la raison pour laquelle tu continuais d’avancer tous les jours, qu’importe à quel point cela pouvait te peser. « Je suis désolée. » que tu murmures, laissant ta cuillère s’enfoncer dans la glace avant de la mener à tes lèvres. « C’était maladroit de ma part. » que tu admets, n’ayant en aucun cas voulu faire légèreté de sa situation. Tu n’avais pas la moindre idée qu’elle se sentait comme ça, mais les mots qui suivirent étaient encore bien plus surprenant selon toi. « Je voudrais un bébé, Matilda. » Tu clignes légèrement des yeux, pas certaine de l’avoir bien compris. « T’es sérieuse? » C’est la première fois que Lucy t’avoue une telle chose, que le sujet apparaît sur la table entre vous deux. « Wow, Lucy… J’m’attendais pas à ça. » que tu admets avec un léger rire nerveux. Toi qui la croyais heureuse et comblée dans son rôle de femme célibataire, voilà que tu étais complètement à côté de la plaque. « Tu t’es renseignée? Pour savoir ce qui est possible? » Si Lucy approche la quarantaine, elle n’est tout de même pas à bout d’âge pour un tel projet et si elle avait besoin d’être épaulée dans ses démarches, c’est avec plaisir que tu jouerais ce rôle pour elle, elle qui n’hésitait jamais à être présente pour toi. |
| | | | (#)Mer 26 Avr 2023 - 21:24 | |
| Elles s’amusent bien, à dévorer leur dessert avec appétit. Elles se sont bien amusées toute la journée d’ailleurs, mais Lucy sait qu’elle pousse le bouchon un peu trop loin en demandant confirmation à son amie. Ca ne doit pas être évident, de reconnaître qu’il est bon de lâcher prise, et elle ne peut qu’imaginer le sentiment de culpabilité qui peut, par moment, traverser Matilda, quand elle s’éclate alors que son mari n’est plus. Pourtant, elle hoche la tête, et quand Lucy se plaint de devoir payer une baby-sitter pour les enfants de l’infirmière pour l’enlever le temps de quelques heures, elle renchérit. « Pourquoi pas ? J’aime bien avoir l’impression d’être courtisée à nouveau ! » Trop rapidement, le rire de Matilda se fane et Lucy observe avec attention son amie. Celle-ci baisse les yeux, triture son dessert qu’elle semble désormais bouder, et la détective pose une main réconfortante sur celle de son amie. « Je me sens horrible, d’avoir envie de ça. » Lucy fait la moue : elle a toujours été là pour soutenir son amie, et si elle a toujours tenté d’avoir les mots réconfortants, elle ne peut qu’imaginer les souffrances endurées par celle-ci. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle ressent, et espère ne jamais être en proie aux sentiments contradictoires qui semblent se livrer un combat en son for intérieur. « Tu n’as absolument pas à te sentir horrible ! Tu as 40 ans, et encore plus de la moitié de ta vie devant toi. Alors tu as le droit de recommencer à vivre. Parce que dehors, le monde continue à tourner, sans toi. » Si elle n’avait pas ses enfants, se serait-elle davantage effondrée ? Aurait-elle arrêté d’essayer ? Se lèverait-elle le matin ? Se nourrirait-elle ? Ils étaient sans doute son phare dans la nuit, ceux qui la guideraient vers une nouvelle vie, peut-être un jour avec un autre homme qui, s’il ne prendra jamais la place de Nico, pourra l’aimer et qu’elle pourra aimer. Il s’occupera des enfants, leur offrira la chance d’avoir une figure paternelle à laquelle se référer, sans remplacer leur père. Lucy ne souhaitait que cela à son amie : qu’elle retrouve le bonheur, et que ses enfants soient également heureux et épanouis. « Ca pourrait peut-être être bien aussi, un jour, pour Eli et Issy, d’avoir un homme dans les parages … » Elle esquisse un sourire triste, a l’impression de marcher sur des œufs et ne souhaite absolument pas froisser son amie, ni la brusquer. Elle souhaite simplement la déculpabiliser d’envisager l’idée de recommencer à vivre, tout simplement, pour elle et pour ses enfants. Les enfants sont un roc, une bouffée d’oxygène dont la détective a besoin, elle qui souhaite désormais fonder une famille. « Je suis désolée. C’était maladroit de ma part. » Lucy secoue la tête pour rassurer Matilda : elle ne pouvait absolument pas connaître ses désirs de maternité, et ne lui en veut absolument pas pour sa question. Il y a à peine un an, elle aurait fait l’apologie du célibat et d’une vie solitaire. Mais ses priorités avaient changé, elle avait changé, et la voilà qui termine son verre pour tenter de combler le vide en son sein. « Tu t’es renseignée ? Pour savoir ce qui est possible ? » Lucy fait signe à la serveuse pour qu’elle leur resserve à boire et leur ramène la carte pour le plat principal, mais elle n’est finalement plus certaine d’avoir faim. La voilà qui a plombé l’ambiance, alors qu’elle voulait divertir Matilda et ne pas aborder de sujets trop sérieux ou trop lourds. « Je pense à une FIV … mais ce sera long et couteux. Je suis sûre que ça vaut le coup pourtant, non ? » Elle plonge son regard bleuté empli d’espoir dans celui de Matilda, désireuse d’obtenir confirmation : les enfants valaient tous les sacrifices, même si on devait les élever seule, pas vrai ? « A moins que tu connaisses un homme prêt à faire le job gratuitement, comme ça, au détour d’une soirée un peu trop alcoolisée ! » Elle fait une blague stupide, tente de détendre l’atmosphère, mais mentirait si elle prétendait que l’idée ne lui avait pas traversée l’esprit : les tarifs des FIV étaient mirobolants. Elle avait devoir s’accrocher pour concrétiser son rêve, accepter plus de dossiers et augmenter ses tarifs. |
| | | | (#)Lun 1 Mai 2023 - 7:17 | |
| happy birthd... no! Évidemment que tu te sens horrible de ressentir un manque, d’avoir envie d’être désirée à nouveau, voulue et charmée, toutes des choses auxquelles tu t’étais jurée dire adieu lorsque Nico est mort, même quand il t’avait répété encore et encore que c’était la dernière chose qu’il souhaitait pour toi. C’est contradictoire, tout ce qui se joue constamment dans ton esprit et tu es incapable de te défaire cette culpabilité que tu t’imposes pourtant toute seule. « Tu n’as absolument pas à te sentir horrible! Tu as 40 ans, et encore plus de la moitié de ta vie devant toi. Alors tu as le droit de recommencer à vivre. Parce que dehors, le monde continue à tourner, sans toi. » Le monde continue à tourner sans toi. C’est une vérité que tu rejettes, à laquelle tu n’es pas encore capable de faire face, mais qui pourtant prend encore et encore de l’avance sur toi alors que tu recules constamment, que tu te perds dans ton déni et dans tes enfants, au point d’en oublier complètement qui tu es en dehors de cela. « C’est pas juste. » que tu marmonnes, ton appétit désormais complètement absent. « C’est injuste que j’ai encore toute une vie devant moi alors que je n’ai eu droit qu’à quelques années avec Nico. » Ce n’était pas assez. Ce ne sera jamais assez et l’idée d’être amoureuse d’un autre, de te perdre dans les bras d’un autre, aussi nécessaire et primal que ce besoin puisse être, te fait peur et t’abjecte même si tu ne sais complètement la rejeter. Lucy dit que c’est normal, elle n'est pas la seule et pourtant, ne serait-ce pas là la trahison ultime, que de recommencer ta vie comme s’il n’en avait jamais été l’acteur principal? « Ça pourrait peut-être être bien aussi, un jour, pour Eli et Issy, d’avoir un homme dans les parages… » C’est ce que Nico disait qu’il voulait et pourtant, la simple idée te donne envie de pleurer. Chose que tu ne fais pas toutefois, te contentant de pincer les lèvres et de conserver un air aussi neutre que possible. « Il y a mes frères, et mes amis proches. Isaac, Atlas… » Atlas qui a fait un retour récent dans ta vie. Atlas qui t’a manqué dans les dernières années. Atlas que tu as l’impression de réapprendre à connaître après les dernières années de distance. Ce n’est pas ce que Lucy voulait dire et tu le sais, mais c’est tout ce que tu es prête à concevoir dans l’immédiat.
Tu as l’impression d’enchaîner les erreurs pendant ce repas qui se devait d’être léger et agréable. D’abord en plombant l’ambiance avec tes humeurs macabres et ensuite en faisant des commentaires insensibles sans même t’en rendre compte. Jamais tu n’aurais pu t’imaginer que Lucy voudrait des enfants, ce n’est pas quelque chose qu’elle t’a exprimé par le passé et tu l’avais toujours entendu te vendre les bénéfices du célibat et de l’absence de responsabilité quand sa vie n’est pas liée à celles de petits humains qui demandent temps et attention constamment. C’est un changement à 180 que tu n’as pas vu venir et tu te sens idiote de n’avoir rien remarqué. « Je pense à une FIV… mais ce sera long et coûteux. Je suis sûre que ça vaut le coup pourtant, non? » Pour la première fois depuis de longues minutes, un léger sourire vient égayer ton air sombre. « Il n’y a pas de prix que je ne serais pas prête à payer pour mes petits monstres. » Tu avais été chanceuse dans ta malchance après tout, si le passage de ton mari n’avait pas été bien long, il t’avait toutefois laissé avec les deux plus belles choses dans ton monde : tes enfants. Tu ne connaissais pas grand-chose sur les traitements in vitro, que le peu que tu avais appris à l’école, mais rien qui ne puisse vraiment aider ton amie à s’y préparer. « À moins que tu connaisses un homme prêt à faire le job gratuitement, comme ça, au détour d’une soirée trop alcoolisée! » « Je pense que ça finirait par te coûter plus cher qu’une FIV, de te coltiner un homme que tu connais pas pour le reste de tes jours. » La FIV sera peut-être coûteuse financièrement, mais ce ne sera jamais pire que de devoir partager les décisions les plus importantes de toute une vie avec un inconnu. « Si jamais tu veux que je t’accompagne dans le processus, hésites pas ok? C’est pas ma spécialité, mais je me dis qu’une deuxième paire d’oreilles pour assimiler toutes les informations, ce n’est jamais de trop. » Et comme toujours, c’était bien plus facile de te lancer dans les projets des autres que de penser à faire avancer ta propre vie. « Et si jamais tu veux te pratiquer, mes petits monstres sont toujours à ta disposition. » que tu commentes avec un rire, heureuse que la conversation ait repris un peu de légèreté. |
| | | | (#)Jeu 18 Mai 2023 - 21:10 | |
| « C’est pas juste. C’est injuste que j’ai encore toute une vie devant moi alors que je n’ai eu droit qu’à quelques années avec Nico. » Le visage de Lucy affiche tristesse et compassion alors que sa main posée sur celle de son amie effectue de douces caresses. Evidemment que c’est injuste. Ils auraient mérité plus de temps ensemble, et rien n’y personne ne pourra rien y changer. La détective comprend par la réaction de Matilda qu’elle n’est absolument pas prête à refaire sa vie, pas encore, et Lucy n’a absolument pas l’attention de la brusquer. Elle a encore le temps. Elle peut ouvrir à son nouveau cœur demain, ou dans cinq ans, peu importe. L’important, c’est que ses blessures se cicatrisent petit à petit, et qu’elle continue à essayer, pour ses enfants. Ils ont déjà perdu un parent, ils ne méritent pas que l’autre s’effondre, et Lucy sait pertinemment que Matilda fera tout pour eux. « Je sais … » Deux petits mots, aussi inutiles que futiles, qu’elle prononce à défaut de trouver mieux à dire. Elle ne trouve pas les bons mots, ne sait pas si, en réalité, il y a des paroles qui peuvent apporter du réconfort dans cette situation. « Il y a mes frères, et mes amis proches. Isaac, Atlas … » Lucy esquisse une petite moue mais hoche la tête dans l’affirmative, comme pour conforter son amie. Ce n’est évidemment pas ce qu’elle voulait dire, mais elle n’insistera pas. Soudain, leur dessert ne semble plus aussi délicieux et réconfortant, et les rires des heures précédentes semblent déjà être un lointain souvenir. La détective aurait pourtant adoré raccompagner son amie chez elle un peu pompette, emplie de joies, et riant trop fort. Elle aurait adoré lui dire de faire moins de bruit tout en riant aussi fort qu’elle, redoutant de réveiller les enfants. Le moment loin des soucis et de la réalité semble terminé, et le changement de sujet ne permet pas de rendre la conversation plus légère. Pas alors que Matilda encense le célibat de Lucy, alors que cette dernière a maintenant envie de fonder une famille. « Il n’y a pas de prix que je ne serais pas prête à payer pour mes petits monstres. » Lucy sourit à son tour tendrement à son amie, ses yeux brillant d’impatience. « J’en suis certaine. Je suis sûre que c’est la bonne décision ! » Elle est convaincue de vouloir un enfant, de vouloir s’occuper d’un petit être, de connaître l’amour inconditionnel. Elle l’est un peu moins pour la FIV, qui coûte très cher et qui obligera Lucy à assumer seule, tout le temps. Elle interrogerait bien Matilda sur la vie de parent célibataire, mais se ravise par crainte de blesser son amie. « Je pense que ça finirait par te coûter plus cher qu’une FIV, de te coltiner un homme que tu connais pas pour le reste de tes jours. » Lucy éclate de rire. « Non mais je ne veux pas qu’il s’implique hein ! Disons que j’attendrais juste d’un bel inconnu croisé en boîte de nuit de faire un don direct, sans passer par une clinique ! » Elle rit à nouveau, imaginant la scène. Elle n’a pas trouvé l’homme de sa vie, ce n’est en effet pas pour devoir supporter un inconnu au quotidien. « Si jamais tu veux que je t’accompagne dans le processus, hésites pas ok ? C’est pas ma spécialité, mais je me dis qu’une deuxième paire d’oreilles pour assimiler toutes les informations, ce n’est jamais de trop. » La détective sourit à son amie : elle savait qu’elle pourrait compter sur Matilda, la dévouée. Et si l’infirmière n’est que la deuxième personne à qui elle parle de ses projets de FIV, elle sait déjà qu’elle sera bien entourée entre Gaby et Matilda. A défaut de prince charmant, ou de père pour son enfant, elle aura des amies en or qui sauront la soutenir à tout moment. « Merci ! Je vais y arriver, n’est-ce pas ? Je veux dire, j’ai réussi à garder tes enfants en vie à chaque fois que je les ai gardé, quand même ! » Et ça pouvait relever d’un exploit s’agissant de l’aîné, qui pouvait avoir la bougeotte. « Et si jamais tu veux te pratiquer, mes petits monstres sont toujours à ta disposition. » Lucy termine son verre d’alcool et sourit à son amie. « D’ailleurs, je peux les prendre mercredi prochain ? Je pourrai les emmener au parc, faire un pique-nique. » Rien que d’y penser, le visage de la détective s’illuminait : elle adorait réellement les enfants de son amie. Jetant un coup d’œil à la carte des plats principaux apportée par la serveuse, elle esquisse cependant une moue. « Je crois que je ne peux plus rien avaler. Et toi ? » |
| | | | (#)Mar 30 Mai 2023 - 8:12 | |
| happy birthd... no! Tu avais été surprise par l’annonce que t’avait faite ton amie. Tu n’avais jamais imaginé que Lucy pourrait avoir des désirs de maternité. Ce n’était pas quelque chose qu’elle avait évoqué avant aujourd’hui, et même si elle avait toujours été très douée avec tes enfants, le manque de stabilité dans son quotidien et l’absence d’un partenaire de longue date avait sans doute faussé ta manière de pensée, te laissant croire qu’elle se plaisait complètement dans sa vie de célibataire sans la moindre attache et responsabilité. Il te suffisait toutefois de l’entendre, de poser les questions les plus faciles et pourtant les plus difficiles à répondre pour savoir que la Cavanagh ne plaisantait pas, que ce qu’elle te partageait ce soir autour de vos desserts pour dîner n’avait rien d’un coup de tête ou d’une idée nouvelle qui lui était venue soudainement. « J’en suis certaine. Je suis sûre que c’est la bonne décision! » La détermination de ton amie t’arrache inévitablement un large sourire. Tu espères que c’est quelque chose qui lui arrivera rapidement, prête à accompagner ton amie pour le processus d’in vitro, qui peut être coûteux oui, mais sans doute moins chiant à la longue que l’idée de devoir supporter un homme choisi aléatoirement pour un coup de soir. « Non mais je veux pas qu’il s’implique hein! Disons que j’attendrais juste d’un bel inconnu croisé en boîte de nuit de faire un don direct, sans passer par une clinique! » Ton rire joint instantanément le sien, mais tu doutes que ce soit aussi simple, surtout que le désavantage de ne pas connaître le mec qui lui fait ledit don veut dire qu’elle ne connaît pas son bagage génétique. « Merci! Je vais y arriver, n’est-ce pas? Je veux dire, j’ai réussi à garder tes enfants en vie à chaque fois que je les ai gardé, quand même! » « Bien sûr que tu peux y arriver. » que tu la rassures aussitôt. « Tu feras une superbe maman, Lucy. » Si tu n’avais jamais pris la peine de te l’imaginer dans ce rôle avant aujourd’hui, cela ne voulait pas dire pour autant que tu en doutais moindrement. « D’ailleurs, je peux les prendre mercredi prochain? Je pourrai les emmener au parc, faire un pique-nique. » « Avec plaisir. Je sais qu’Eli sera tout excité à l’idée. » Eli adorait sa tatie Lucy, et tu savais que ce ne serait pas bien long avant qu’Issy chante les mêmes prières pour ton amie. « Je crois que je ne peux plus rien avaler. Et toi? » « Pareil. » L’émotion des différents sujets de conversation avait légèrement noué ton estomac, et honnêtement, tu te sentais prête à rentrer à la maison, aller serrer tes enfants dans tes bras et célébrer avec eux. « Merci pour aujourd’hui. J’en avais vraiment besoin. » Vous vous levez en même temps et tu viens croiser ton bras avec celui de la jeune femme avant de déposer un baiser contre sa joue. Non, tu n’avais pas envie de sortir, mais parfois il fallait ce petit coup de pied dans tes fesses et Lucy avait su exactement quoi dire et quoi faire. |
| | | | | | | | Happy birthd... no ! (Matilda) |
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