Tes journées sont rythmées avec ton apprentissage de la guitare, l’écriture de nouvelles chansons, les entrainements de rugby et les sorties que tu fais avec tes potes en plus du temps que tu passes avec tes colocataires de temps à autre. Tu es avec ta guitare dans ta chambre aujourd’hui et l’envie n’est pas là du tout. Tu tentes quand même de rejouer les accords que tu as appris ces derniers jours histoire de dire que tu as fait ta répétition du jour mais vraiment le coeur n’y est pas. Tu poses ta guitare à côté de toi et tu t’allonges sur ton lit, les yeux sur le plafond. Le mois prochain tu tournes en Australie et le mois suivant tu vas en Angleterre pour quelques shows également. Les choses avancent, tu essaies de te focaliser là dessus. Les billets se sont bien vendus et il te faut quelques fringues de plus pour affronter l’Europe à la fin de l’hiver. Dépenser de l’argent te fera le plus grand bien.
C’est ainsi donc que tu as envoyé quelques messages pour trouver une personne pour t’accompagner. Bien sûr vu l’heure qu’il est la plupart des gens sont au travail et puis tu réfléchis pour pas envoyer milles messages pour rien et… Tu contactes Carmine qui est opérationnel pour ton plus grand plaisir. Rendez vous dans une heure au centre commercial.
Tu es en avance sur le lieu de rendez vous et tu envoies un SMS à Carmine pour lui donner ton positionnement. Tu t’es posé à une petite brasserie pour manger un bout car manger c’est la vie. Tu as carrément pris une pizza, faut dire que t’es une demi heure en avance donc tu as bien le temps de remplir ton estomac. Tu scrolles sur Tik Tok en même temps car c’est très certainement ce qui t’occupe le mieux ton temps quand tu n’as envie de rien. C’est pratique également d’y être incognito. C’est aussi parfait de ne jamais interagir avec personne. Juste tu consumes les milliards de vidéos qui sont postés quotidiennement.
Tu es vêtu d’un polo gris foncé avec un jeans bleu clair et des baskets blanches. Très classique, tu aimes beaucoup ton accoutrement. Tu es passé chez le coiffeur il y a quelques jours, tu te sens bien dans tes baskets, physiquement parlant. C’est toujours le mental qui est là pour mettre sa grosse ombre au tableau. Mais quand tu vois Carmine arriver l’ombre s’estompe un petit peu. C’est pour ça que tu préfères être accompagné. Ca se passe toujours mieux dans ta tête. Ca fait du bien. Ca repose. Tu lui fais un sourire et un signe de main au cas où il ne t’aurait pas vu. Tu as bien évidemment terminé toute ta pizza et il reste un fond de ta bière.
Le centre commercial. Le rapport de Carmine avec ces temples de la consommation était mitigé. D'un côté, de part son métier et l'industrie qu'il représentait lorsqu'il posait dans ses campagnes publicitaires, Sighbury était un produit comme un autre sur les étales en renouvellement constant du capitalisme ; d'un autre, l'anglais supportait difficilement l'idée d'être présenté et comparé avec des marques parfois bien moins prestigieuses que la sienne. À choisir, il préférait donc se rendre dans des centres d'achat de luxe ou la concurrence se faisait entre maisons du même standing et, par conséquent, sur un terrain beaucoup moins primaire que celui du prix. L'argent, nerf de la guerre d'une grande partie de la population mondiale, lui paraissait n'être qu'un détail superflu sur lequel s'arrêter révélait en réalité d'un manque de goût. Combien de fois lui avait-on répété que l'Art n'a pas de prix ?
Vêtu de vêtements tout droit sortis de la dernière collection Sighbury sur le tissu desquels, de manière discrète mais parfaitement reconnaissable pour quiconque savait ou chercher le détail, l'effigie britannique affichait l'appartenance sociale du mannequin, Carmine avançait d'un pas conquérant. Il avait pris soin de ne pas trop en faire, non pas par soucis d'humilité mais bel et bien de discrétion. S'il était présent ce jour là, c'était pour aider son camarade de jeu et coéquipier préféré à se rhabiller et non pas pour attirer les regards et se faire pointer du doigt. C'était en effet tenter le diable que de s'afficher en public dans un lieu en grande partie dédié à la mode, secteur au sein duquel il était connu comme le loup blanc. Afin d'éviter toute reconnaissance impromptue, Carmine avait donc chaussé une paire de lunettes de soleil qu'il justifiait par la présence d'un ciel bleu et sans nuages à l'extérieur de la bâtisse. La luminosité traversait le toit de verre du centre commercial, donnant à son débardeur aussi immaculé que cintré des airs de tenue de mécano sous sa chemise légère, noire et entre-ouverte, présente dans le seul but de forcer le contraste des couleurs. À cela s'ajoutait un short en jean qu'aucun rugbyman digne de ce nom n'aurait accepté de porter mais que Sighbury, avec ses longues jambes habituées aux podiums, rendait cool en dépit de la coupe boy scoot. Tout n'était qu'une question d'attitude, le mannequin le savait très bien. Sûr de lui, il rendit à Asher son signe de main lorsqu'il le reconnu assis à la table de la brasserie et le rejoignit en quelques enjambées.
« Levure et gluten ! » Releva-t-il aprés avoir détaillé les croutes de pizza à côté desquels reposait un verre de bière à moitié vide. « Tu file un mauvais coton, Pop Star ... » Carmine se tapota l'estomac. Il savait qu'Asher prévoyait quelques shows et doutait que l'apparition d'une bedaine précoce ne l'aide à propulser sa carrière avec Hurtwave. Mais puisqu'il n'était pas venu pour le conseiller sur son alimentation, le mannequin lui serra chaleureusement la main avant de poursuivre. « Prêt pour une séance d'essayage ? » L'entrain avec lequel il s'appliquait à rester debout voulait tout dire : Carmine s'impatientait de rhabiller Buckley et de faire de lui le chanteur le plus tendance du moment. Il n'avait peut-être pas progressé aussi vite qu'il l'espérait question plaquages - on continuait d'ailleurs de l'appeler pancakes dans les vestiaires - mais son goût et sa capacité à créer du style n'étaient plus à prouver. Sighbury évoluait dans le périmètre de sa zone de confort.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 3 Mar 2023 - 6:01, édité 3 fois
Plus il se rapproche de toi, plus tu peux distinguer les détails qui le composent. Tu n’es pas doué en style et tu ne regardes généralement pas trop les gens et encore moins leurs accoutrement mais y’a une présence indéniable chez Carmine. Il en impose et ça se sent même si tu ne regardes pas plus que ça - si tu regardes - qu’il est très charismatique et pas que dans son énergie, aussi dans son style et les vêtements qu’il porte. C’est simple mais c’est sharp. Tu sens sans le savoir que rien n’est laissé au hasard dans son apparence. Ce short te laisse perplexe car jamais ô grand jamais tu ne porterais ça toi. Is he gay? Ah les clichés Asher, je roule fort des yeux. Je roule encore plus fort des yeux que je sais que Carmine est absolument pas hétéro. C’est mignon de te voir émettre ce genre d’hypothèse. Ton gaydar est réellement à chier Asher. Les lunettes de soleil sur son nez te font réagir à l’intérieur et ça te surprend même. He’s good looking and he knows it. Que tu te dis pour justifier tout ça. « Levure et gluten ! » Ca ne te surprend même pas qu’il sorte les mots plus savant que bière et pizza. Il dégage ça Carmine, même avant que tu ne le saches proche de la royauté anglaise. « Tu file un mauvais coton, Pop Star ... » Un sourire très très très amusé se forme sur ton visage. « Heureusement tu m’as pas connu y’a quelques années. » Car il t’aurait vu dans toute ta splendeur du type qui en a rien à foutre de sa santé.
« Prêt pour une séance d'essayage ? » Et c’est à moment là que plusieurs choses te frappent d’un coup d’un seul. Il est calé dans les fringues. Tu n’as pas besoin d’un styliste, tu as déjà Birdie en plus pour ça même si vos goûts diffères sur bien des choses, tu sens que Carmine est pas assez classique très discret pour toi. Une autre chose c’est… Tu vas devoir faire des essayage et autant tu as l’habitude d’être à moitié nu dans les vestiaires, autant tu n’avais pas réalisé qu’une situation plutôt similaire allait se produire aujourd’hui. « Yeah, j’ai déjà payé on peut y aller. » Serai-tu pressé Asher ? Non, mais au moins entrer dans le vif du sujet pour voir comment ça va se passer. « I don’t want any shorts like that. » Que tu lui dis pour le taquiner mais aussi pour lui dire que ça c’est trop. « Je vais dans l’hiver de l’Angleterre. » Parce que tu ne lui avais pas donné ce détail. Et puis tu réalises. « Je vais chez toi. » Que tu ajoutes avec un sourire amusé. Tu avais pensé à rien, mais il se trouve que Carmine est la personne la plus parfaite pour cette mission shopping. « J’ai envie de nouvelles fringues pour les shows. » Tu hausses une épaule. « J’ai envie de dépenser un peu de fric. » C’est ça la vraie raison, donc tu joies l’utile à l’agréable en quelque sorte.
« I don’t want any shorts like that. »« Sadly ... » Répondit Carmine, un rire fluet s'échappant d'entre ses lèvres tandis qu'ils quittaient la brasserie à la conquête du Mall. L'anglais n'était pas du genre à se vexer qu'Asher taquine son short. À vrai dire, il était bien trop convaincu d'avoir la classe pour prendre cette remarque avec susceptibilité et préférait sous-entendre qu'être privé de voir Buckley porter le même genre de vêtement l'attristait. Un humour délicat, tout en sous-entendu, propre à l'éducation traditionnelle de Sighbury et teinté des relents de taquineries que les membres de l'équipe de rugby se faisaient dans les vestiaires. À force de fréquenter ces rustres, Carmine apprenait peu à peu a pratiquer leur humour. À sa sauce en tout cas. « Je vais dans l’hiver de l’Angleterre. » Le mannequin ouvrit de grands yeux derrière ses lunettes de soleil, la courbe de ses sourcils arqués trahissant son ravissement « Je vaischez moi ! » Leur mots se chevauchèrent, provoquant le sourire de Carmine dont les dents blanche criaient dentifrice et fil dentaire à dés kilomètres. « Quelle chance ! » Reprit-il avec entrain. « Le froid me manque. » Il n'y avait qu'un anglais pure laine pour affirmer ce genre de chose. L'humidité et le vent glacial de Londres ne plaisaient qu'aux londoniens. Asher, lui, allait probablement claquer des dents là ou le mannequin se plaignait régulièrement d'avoir trop chaud à Brisbane. « J’ai envie de nouvelles fringues pour les shows. J’ai envie de dépenser un peu de fric. »« We are at the best place to do this. » Ce qu'Asher venait de lui dire n'aurait pu le mettre de meilleure humeur. Un homme désireux de se rhabiller et une carte de crédit prête à chauffer les terminales de caisse : l'après-midi prenait des allures de séance shopping à la Pretty Woman. Carmine adorait Julia Roberts. À bien y réfléchir, il se fit la réflexion qu'il avait également beaucoup apprécié Richard Gere dans ce film culte et les raisons lui sautaient d'autant plus aux yeux qu'il était désormais adulte et capable d'identifier les leviers actionnés par le jeu de l'acteur en son for intérieur. OMY ! Songea-t-il tout en se mordant la lèvre. L'anglais venait de réaliser que son attirance pour les hommes datait de plus longtemps qu'il ne le croyait ...
Durant leur marche, ils passèrent devant une boutique de prêt à porter. Ce n'était bien évidemment pas le genre d'endroit dans lequel Sighbury avait l'habitude de s'habiller mais il comptait bien dégoter quelques pièces basiques à personnaliser et agrémenter d'accessoires plus atypiques afin d'aider Asher à briller sans pour autant se sentir mal à l'aise dans ses vêtements. Il avait bien compris que son co-équipier préférait le classique niveau vestimentaire. « Procédons par couches. » Expliqua-t-il tout en désignant l'enseigne. « Chaussures et veste pour commencer, ensuite le haut et le pantalon puis nous terminerons avec les sous-vêtements et les accessoires. » Le processus était réglé comme du papier à musique. Il suffisait à Carmine de reprendre étape par étape ce qu'il vivait lors de ses séances de préparation aux défilés. Avec le temps et l'habitude, le mannequin avait appris à ne plus être présent mentalement tandis que des dizaines d'employés lui tournaient autour dans le seul but de le rendre parfait et le plus désirable possible. Son esprit vagabondait de songe en songe, lisait des livres tenus à bout de bras afin de permettre aux couturiers d'ajuster leurs retouches ou, tout simplement, répondait aux appels, un écouteur vissé à l'oreille. « Being honest I'm kind of excited ! » Avoua-t-il en franchissant les portes de la boutique. « It will be fun to reverse roles. » D'un geste inconscient de la main, Carmine recoiffa sa mèche, prouvant que toute inversion ne viendrait cependant jamais à bout de ses tics de modèle.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 3 Mar 2023 - 6:01, édité 1 fois
« Sadly ... » Il est stupide et il te fait sourire de ce fait. Il ne se prend pas la tête et c’est plus qu’agréable quand il gravite à proximité de toi. Tu n’attends pas bien longtemps avant de lâcher le morceau important, l’information de ton départ pour le Royaume Unis dans quelques semaines. Tu as très hâte. « Je vais chez moi ! » Tu aimes cette coïncidence avec ce bon timing dans vos mots qui se mélangent. « Quelle chance ! » Oui tu aurais dû y retourner plus tôt, même si ce n’était pas pour une tournée car ça te manque trop. « Le froid me manque. » Pas le froid cela dit. Ca te fait sourire de le voir se languir du temps pourri de ses terres. « T’as qu’à me suivre. » Tu lances sans être sérieux, mais il est vrai que tu ne sais pas ce qui l’empêche de faire un saut dans le froid anglais si ça lui manque tant. Tu n’as toujours pas trop compris ce qu’il fait ici plutôt que là bas mais tu n’es pas non plus celui qui pose des questions. Il a ses raisons, c’est certain. Il doit sûrement fuir quelque chose, c’est ta spécialité ça, tu ne peux que comprendre. « We are at the best place to do this. » Oui c’est pour ça que tu as choisi cet endroit. Birdie déteste mais toi tu cherches à être pratique et efficace. C’est pas ton truc de faire les boutiques et c’est pour ça également que tu te débrouilles toujours pour avoir quelqu’un avec toi afin qu’ils t’aident à trouver des trucs tellement tu DETESTES parcourir les boutiques.
« Procédons par couches. » Tu lèves un sourcil en le regardant car t’es pas sûr de comprendre ce qu’il veut dire par là. Il montre la boutique qui est sous votre nez. « Chaussures et veste pour commencer, ensuite le haut et le pantalon puis nous terminerons avec les sous-vêtements et les accessoires. » Dear Lord. Car tu n’avais pas réalisé combien il était habitué à ces trucs là vu comme il t’a sorti ce procédé si aisément. « Being honest I'm kind of excited ! » Tu le suis, amusé autant qu’impressionné. « Yeah it shows. » « It will be fun to reverse roles. » Tu lèves un sourcil de nouveau. « Je croyais que tu étais designer ? » Est-ce que tu as rien compris Asher ? C’est fort possible. « Tu t’occupais pas des chapeaux de la reine ? » Tu te mords la lèvre avant de te souvenir qu’elle est décédée. « I don’t really need new underwear by the way. I’m good on this side. » Tu préfères préciser avant qu’il aille trop loin Mister Carmine. « Je veux surtout des chemises ou des polos… » Birdie serait en train de rouler fort des yeux car tu portes toujours ça depuis aussi loin qu’elle te connait. « … et des nouveaux jeans. » Tu marques une brève pause. « Tu entends quoi par accessoires ? »
Le suivre. Carmine avait ri à la plaisanterie sans toutefois faire abstraction de ce pincement au cœur à l'idée de bientôt recevoir des photos de son ami sur fond de Camden, Picadilly Circus et autres coins de sa ville natale. Londres lui manquait mais pas le conflit laissé en suspend avec ses parents. En restant à Brisbane le mannequin prouvait autant à lui-même qu'aux Sighbury sa capacité à vivre loin de leur influence, toujours associé à eux mais en autonomie quant au maintien de la barre de navigation. S'il pensait s'en sortir plutôt bien jusqu'à présent, Carmine ne se sentait toutefois pas prêt à retourner en Angleterre pour autre chose que les affaires. Les allers-retours qu'il avait consenti à faire depuis sa désertion étaient tous en rapport avec les défilés de la marque et cette barrière professionnelle lui permettait de prétendre ne pas avoir de place dans son planning pour discuter de quoique ce soit d'autres avec Catherine et Alister. Il gagnait du temps. Du temps pour apprendre à vivre par sa propre volonté mais aussi du temps sur les problèmes que son autonomie finirait fatalement par traîner dans son sillage. Et puisqu'il préférait ne pas y penser, Carmine se lançait à corps perdu dans sa vie australienne, bien décidé à rhabiller Asher à défaut de l'accompagner dans son séjour.
« Je croyais que tu étais designer ? Tu t’occupais pas des chapeaux de la reine ? »« She used to ask me which one I prefered ... » Répondit-il d'un ton fier rendu nostalgique par le souvenir douloureux du décès de la souveraine. L'anglais réalisa, à la vision du front plissé de son co-équipier, qu'il ne coulait pas de source pour tout le monde que sa carrière de modèle remontait aux couches culottes. Asher devait probablement s'imaginer des choses bien loin de la réalité, c'est pourquoi l'anglais ajouta : « J'avais 5 ans la première fois que je l'ai vu. Elle a toujours été adorable avec moi. » Peine et regrets ternissaient son timbre d'ordinaire si chaud lorsqu'il s'agissait de parler de la famille royale. Comme bon nombre de ses compatriotes, Carmine vivait mal la disparition de cette figure emblématique. « Mes parents designent. Je défile et communique avec les médias. » Il espérait éclairer la lanterne de Asher qui lui fit part de ses besoins réels en terme de vêtements. L'anglais n'insista pas, il pensait Buckley tout à fait capable de gérer ses fonds de culotte en solo si tel était son désir et se concentra sur les autres informations dispensées. Chemises, polos, jeans ... Tu parles d'une Pop Star ! Le regard de l'anglais scannait les rayons à la vitesse de l'éclair, ses yeux avisés étaient capables de repérer LA pièce intéressante entre toutes. « Tu entends quoi par accessoires ? »« Ceinture, bijoux, maquillage ... » Sighbury vulgarisait l'information comme un pro que rien ne semblait pouvoir freiner dans son avancée au travers des allées. Il venait d'être attiré par un motif et entraînait Asher dans sa marche, bien loin de s'imaginer que son comportement avait quelque chose d'irréaliste au regard de son acolyte.
Carmine était irréaliste. Preuve n'était plus à faire que cet enfant sur-couvé et élevé en petit prince dont sa Majesté aimait tirer la joue vivait dans un monde sensiblement différent de celui du commun des mortels. Le mannequin survolait la réalité, évoluait en contreplongée de ceux dont l'existence se résumaient à lever le nez pour le voir défiler de hauts de podiums à l'extrémité desquels ils étaient envié, applaudi ou regardé avec extase. Comment, dans cette configuration, ne pas se montrer parfaitement confiant en soi ? C'est du moins l'impression qu'il donna en fourrant dans les mains du musicien deux vestes aux coupes ajustées. « You're going to be sweaty if you wear long sleeves on stage. » Fit-il remarquer avec un petit froncement de nez. « Marketing : You've got to create desire. Your songs gonna do the 70 % of the show but the other 30% is only branding. » Profitant qu'Asher ai les bras chargés de vêtements, Carmine tendit face à lui un t-shirt blanc basique qu'il déplaça dans les airs afin de visualiser ce que cela donnerait sur son co-équipier. « Could you please put it on ? I need to see the shape on you. » Il était clair que le mannequin avait une idée derrière la tête car l'air que Sighbury affichait était le même que celui qu'il réservait à Asher sur le terrain de rugby, juste avant la mise en jeu de la balle : un regard de coopération silencieuse visant à indiquer à son binôme qu'il avait un plan (même si ce dernier s'avérait rarement concluant lorsqu'il était question de rugby - heureusement, Carmine s'en sortait mieux dès qu'il s'agissait de marquer des points de style).
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 3 Mar 2023 - 6:01, édité 1 fois
« She used to ask me which one I prefered ... » Tu lèves un sourcil de nouveau car tu n’es toujours pas très sûr de comprendre mais tu ne poses pas la question pour autant. Qu’à cela ne tienne, ton visage pose la question pour toi et Carmine le remarque bien aisément car il s’explique un peu plus de lui même. « J'avais 5 ans la première fois que je l'ai vu. Elle a toujours été adorable avec moi. » Tu te rends compte qu’il baigne réellement dans la royauté depuis toujours. Tu ne sais plus de ce que tu avais fini par croire ou non quand il t’en parlait y’a plusieurs mois de ça. Il est très certainement classe et tu t’es dit que ça n’était que des mots pour enjoliver une réalité toute autre. Sauf qu’il a vraiment l’air d’avoir ce lien proche avec la reine ce qui est assez incroyable. « Mes parents designent. Je défile et communique avec les médias. » Oh okay. Effectivement ça fait bien plus de sens tout ça. Tu te contentes simplement d’hocher la tête pour confirmer que tu as bien compris cette fois ci. Ca doit quand même se voir sur ton visage que tu es plutôt très impressionné par ce qu’il vient de te confesser.
« Ceinture, bijoux, maquillage ... » Tes sourcils vont de plus en plus haut au fur et à mesure de son énumération. Bijoux ? Maquillage ? Il t’a bien regardé toi et ton look de cul coincé ? Ton look de premier de la classe bien chic bien propre. Maquillage ?? « I’m good on this front, I don’t need these. » Tu remets les pendules un peu à l’heure car il est bien évidemment hors de question qu’il fasse de toi sa poupée muette. Tu sais avoir la voix qui porte quand le besoin se fait ressentir et le besoin est fortement présent là.
« You're going to be sweaty if you wear long sleeves on stage. » Tu n’as pas trop vu de quoi il en retournait pour ces vestes mais ça t’a l’air ok, donc tu les prends dans tes bras sans rechigner. C’est exactement pour ça que tu voulais quelqu’un à tes côtés pour le shopping. « Marketing : You've got to create desire. Your songs gonna do the 70 % of the show but the other 30% is only branding. » Un sourire amusé se forme sur ton visage. Tu n’aurais pas cru que tu aurais des conseils de marketing en plus de fashion style. « Could you please put it on ? I need to see the shape on you. » Tu lèves un sourcil alors que tu prends le t-shirt sur ton bras par dessus les quelques fringues qui y sont déjà. « Yeah, je vais essayer ça. » Tout ça même. Pas juste ça. Tu files vers les cabines et tu essaies la plupart des trucs sans sortir de la cabine, jugeant tout seul si tu te sens bien dedans ou non. Tu fais deux piles, ce que tu gardes et ce que tu ne gardes pas. Une fois le t-shirt blanc sur le dos, tu ouvres un peu le rideau pour voir si Carmine est dans le coin. Si ce n’est pas le cas, tu te feras un plaisir de l’ôter et de retourner le rejoindre dans la boutique pour la suite car tu as fait un sacré tri dans ce qu’il t’a donné déjà. Oui tu joues au plus malin. Oui t’es aussi pas forcément à l’aise d’avoir un Carmine qui te mate sous toutes les coutures. Tu veux juste qu’il pioche les fringues pour toi, tu t’occupes de tout le reste.
Asher partit s'enfermer dans l'une des cabines d'essayage, au fond du magasin. Carmine, quant à lui, se mit à la recherche d'un outil nécessaire à l'aboutissement de l'idée qu'il venait d'avoir afin de différencier le chanteur de tous les autres présents sur le marché. Le mannequin le savait mieux que quiconque : avoir un signe distinctif, une marque de fabrique, faisait toute la différence. Il avait bien compris que convaincre Buckley de changer de registre vestimentaire était un combat perdu d'avance. Concilient, Sighbury s'était mis en tête de trouver le meilleur compromis et d'offrir à son co-équipier une alternative personnalisable à souhait, en fonction de ses humeurs.
« Excusez-moi … » Interpela-t-il à l'une des vendeuses en charge de mettre de l'ordre dans les rayons. Cette dernière se tourna vers lui. Carmine se montra comme à chaque fois particulièrement délicieux dans la formulation de sa requête, s'attirant sourire de sympathie et coopération déférée. Séduite par son accent, en un rien de temps l'employée trouva de quoi le satisfaire, tant et si bien qu'il revint à hauteur des cabines d'essayage impatient de retrouver Asher. La tête de ce dernier ne tarda pas à se montrer entre les rideaux. « May I ? » La question n'en était en réalité pas une : l'anglais se faufila tel un chat entre les plis du tissu et se fit une place aux côtés du musicien, un crayon feutre à la main. « Parfait. » Commenta-t-il d'un air concentré tout en détaillant la coupe du t-shirt sur la poitrine du blondinet. Carmine avait vu juste, cette coupe était faite pour les épaules de Buckley. Ni trop serrée, ni trop lâche ; parfaite pour le mouvement mais suffisamment cintrée pour le style. Satisfait, il leva les yeux en direction d'Asher et lui sourit. « Si tu avais un message à adresser au monde aujourd'hui, en seulement quelques mots, quel serait-il ? » La question pouvait sembler incongrue mais la façon dont Carmine attrapa l'extrémité du t-shirt afin d'en tendre le tissu annonçait la couleur : il allait écrire sur le vêtement. Quel meilleur branding que de faire passer un message différent à chacune de ses entrées sur scène ? Ce petit détail deviendrait rapidement un point de convergence des intérêts des fans ainsi qu'un moyen d'expression additionnel pour l'artiste. Pointe du feutre à l'affût, Sighbury attendait qu'Asher lui fasse part de ses pensées spontanées.
À aucun moment l'anglais ne soupçonnait avoir attiré l'attention des vendeuses dont les regards perçants avaient remarqué que deux paires de chaussures se faisaient face sous la couture des rideaux de la cabine d'essayage … Penchées l'une vers l'autre, les employées étaient en grande discussion. La première jurait avoir reconnu Carmine Sighbury de la maison Sighbury London ... la seconde lui riait au nez, convaincue qu'un mannequin de renommée internationale ne se promènerait jamais sans garde du corps dans un centre commercial, encore moins dans une boutique de prêt à porter, en compagnie d’un homme avec lequel il n’avait de toute évidence pas peur de la proximité physique.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 3 Mar 2023 - 6:00, édité 1 fois
Y’a une partie de toi qui espère que Carmine ne va pas pointer le bout de son nez dans le coin essayage mais tu sais très bien - vu son engouement à la tâche - qu’il ne manquera pas ça. Surtout après sa requête plutôt étrange avec ce t-shirt tout blanc et quelconque. Tu espères que le t-shirt a pour effet de rester caché sous une chemise. Au pire celle ci restera ouverte mais jamais de ta vie tu ne monteras sur scène en portant un simple t-shirt blanc comme celui ci. Si tu es en t-shirt - ce qui est déjà extrêmement rare - ce sera pour porter un à l’effigie de ton groupe, pour inciter les ventes de celui ci, ou bien un de Sleep Token car tu es toujours aussi obsédé par ce groupe.
« May I ? » Il te sort de tes rêveries et il entre dans la cabine avant que tu ne puisses réellement formuler une réponse. Tu vois qu’il a des feutres dans la main. Tu es confus car tu n’arrives pas à deviner ce qu’il a derrière la tête. « Parfait. » Il parle du t-shirt bien évidemment. Tu sens bien votre proximité autant que l’intimité que ça donne dans cette petite cabine. On dirait bien que ta langue a été coupée Asher là. « What is this for? » Tu demandes enfin. Ses yeux qui arrivent dans les tiens et pour une raison qui t’es inconnue - ou que tu ne veux pas savoir - y’a ton coeur qui bat plus vite. « Si tu avais un message à adresser au monde aujourd'hui, en seulement quelques mots, quel serait-il ? » What? Tu ne t’attendais pas à devoir faire une déclaration au monde entier aujourd’hui. Il y en a un milliard de choses que tu voudrait dire au monde entier et pourtant à ce moment précis, il n’y a rien qui te vient en tête. Ou plutôt, rien que tu n’oserais dire qui soit écrit sur toi qui ferait office de panneau d’affichage. C’est pour ça que tu chantes. C’est plus simple. C’est un moment et les gens emportent avec eux ce qu’ils veulent. Tu n’as même pas besoin de le leur chanter en direct, il y a Spotify qui fait un boulot remarquable pour passer ton message. Si tu avais besoin de plus d’argent dans ta vie tu ne penserais peut être pas à Spotify de cette si douce manière. Mais c’est le jeu de nos jours de n’être payé que des centimes pour des milliers d’écoutes. « Are you really going to write on this t-shirt before we even pay for it? » Est-ce que tu es en train de gagner du temps Asher ? Tout à fait. « I’m not going to just wear such a basic white t-shirt on stage. I feel underdressed. I’m not comfortable. » Tu marques une brève pause avant de reprendre. « I don’t feel like having a statement on display either. » Tu fais non de la tête. Tu n’aimes pas son idée… C’est un peu trop pour toi. Tu es très pudique.
À la façon dont Asher se tassa de son côté de la cabine, Carmine comprit que le musicien n'était pas à l'aise avec l'idée d'afficher le fond de sa pensée. Entre eux, le tissu tendu du t-shirt que le mannequin tenait toujours du bout des doigts jouait le rôle de pont aux extrémités duquel deux univers et deux visions du monde tentaient de se rejoindre à mi-chemin. Le visage de l'anglais afficha un air de réflexion songeuse. Loin de Carmine l'idée de juger son acolyte ; la manœuvre consistait ici à adapter le concept afin que ce dernier puisse convenir à Asher. « You won't only wear that shirt. » Précisa-t-il d'un ton rassurant, désignant d'un signe du menton les chemises et les vestes suspendues au crochet d'essayage. L'artiste avait de quoi se couvrir d'avantage et chacun des vêtements ici présent était suffisamment sobre pour lui éviter de se sentir dépossédé de son droit à se fondre dans la masse si tel était son désir. Pourtant, rien n'aurait pu faire changer Sighbury d'avis concernant l'importance de se démarquer d'une manière ou d'une autre. Carmine se souvenait des complaintes d'Asher concernant le fait que son nouveau groupe n'avait pas encore atteint le succès et la renommée de l'ancien. Il comptait contribuer à cette accomplissement, dût-il ouvrir les yeux de Buckley sur la nécessité de faire des compromis afin de fournir au star système un peu de la rançon de la gloire qui en était le fioul ...
Alors, après avoir mordillé l'extrémité du feutre pendant quelques secondes, Carmine écrivit sur le tissu : Nothing For Now. Il se tourna ensuite en direction du miroir qui tapissait le fond de la cabine d'essayage et invita Asher à faire de même. La glace leur renvoyait l'image de leur duo improbable, Buckley si discret, Carmine tape à l'œil avec ses lunettes de soleil relevées sur sa tête, donnant à sa mèche un mouvement de film hollywoodien. « Ça ferait un super titre ... » Plaisanta-t-il, ses lèvres se parant d'un sourire enfantin tandis qu'il observait Asher à travers le miroir. Puis, sans ajouter un mot, l'anglais tendit au chanteur la chemise qui, selon lui, mettait le plus en valeur son teint. « You can keep it closed ... » Suggéra-t-il, refermant les bords du vêtements sur Asher afin d'illustrer ses propos. « ... and open it if you feel the vibe is good enough for you ... » Ils avaient beau bien se connaître sur le terrain de rugby, Sighbury réalisait qu'il ne connaissait pas suffisamment la sensibilité d'Asher pour prétendre estimer si oui ou non l'artiste en arriverait à s'ouvrir - littéralement pour le coup - un peu plus à son public. Ce qu'il savait, en revanche, c'était que les fans adoraient ça et que Camden apprécierait très certainement un peu de cette impertinence d'enfant sage gribouillant sur ses t-shirts. « Soft wildness. » Commenta-t-il, pince sans rire, british dans son humour comme dans cet air sérieux qu'il prenait pour détendre Asher en tâchant de le faire rire.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 3 Mar 2023 - 6:00, édité 1 fois
« You won't only wear that shirt. » Tu sais pas pourquoi tu t’imagines totalement à poil d’un coup et juste avec le t-shirt. C’est pas du tout ce qu’il a dit mais ça te fou un petit coup d’angoisse rien que d’imaginer cette configuration. Tu sais pas pourquoi non plus, mais c’est seulement maintenant que tu réalises que ton tatouage sur le côté gauche de ta poitrine est un peu perceptible si on sait qu’il est là. Si on appuie son regard sur ton torse, on peut deviner que de l’encre se trouve de l’autre côté sur une surface de 10 centimètre de long comme de large. Tu es un peu trop dans ta tête et c’est pas vraiment les mots de Carmine qui te rassurent mais surtout son regard au final.
Mais quand il se met à écrire malgré que tu ne dises rien, ton coeur se remet à battre très rapidement. Peut être parce qu’en plus d’être proche de toi physiquement , il est très très très charmant avec ses cheveux et ses lunettes de soleil. C’est pas nouveau non. Carmine est beau gosse et il fait attention à lui. Mais là, tu le vois différemment. Faut croire que la proximité change la donne. « Ça ferait un super titre ... » Tu lis à l’envers via le miroir et y’a un léger sourire qui s’affiche sur ton visage. Tu es visiblement très soulagé. « C’est vrai. » Ca fait plusieurs fois qu’il te suggère des titres Carmine et tu les as tous notés dans l’application de note de ton téléphone. « You can keep it closed ... » Tu prends la chemise qu’il te tend. Tu l’enfiles. « ... and open it if you feel the vibe is good enough for you ... » Tu sens une grande vague de reconnaissance à l’intérieur de toi. Une émotion que tu ne sais pas verbaliser sur le moment mais il n’a pas pris la mouche à ton refus de suivre son idée. Il a trouvé une alternative et il souligne que tu n’es même pas obligé de faire quoi que ce soit à propos de ce message. Il peut rester inconnu de tous, sous ta chemise.
« Soft wildness. » Ca aussi ça ferait un très beau titre. Tu as ces deux mots qui se répètent dans ta tête alors que tes yeux se fixent sur les lèvres de Carmine le temps de quelques secondes. Tu te rends compte de ton blocage et sort aussitôt de ta torpeur. « Ca ferait un bon titre. Soft wildness. » Que tu répètes car c’est bien le seul truc qui est proche dans ta cabosse à ce moment précis. Tu détournes les yeux pour te regarder dans le miroir de nouveau et tu t’aimes bien avec cette chemise. « Est-ce que tu fais ça souvent ? » Tu parles de quoi Asher ? « Modifier les vêtements avant même de les avoir acheté ? » T’es en train de réaliser que peut être qu’il ne fait pas son shopping dans ce genre de boutique d’habitude lui. Il doit avoir des trucs privés. Pas loin de Buckingham par exemple.
« Ca ferait un bon titre. Soft wildness. » Le sourire de Carmine s'étira jusqu'à ses oreilles. « À ce train là, on te sort un nouvel album d'ici peu ! » L'anglais pressentait que cette manie de voir des titres partout deviendrait rapidement un jeu entre eux. Sighbury ne connaissait de toute évidence pas Asher aussi intimement que l'aurait connu un ami proche et de longue date, mais il ressentait parfaitement cette connexion humoristique et pleine d'esprit autour des jolis noms à donner aux chansons.
« Est-ce que tu fais ça souvent ? » L'anglais se tourna vers le miroir, faisant à nouveau face à leur reflet souriant et satisfait : ils venaient de trouver le haut, ne leur restait plus que le bas. « Modifier les vêtements avant même de les avoir acheté ? » Carmine afficha un air faussement coupable ... « Tu sais ce que c'est, la pulsion créative ... » .. qu'il transforma en replacement de mèche aussi snobinard qu'empli d'auto-dérision. La créativité avait bon dos ! En vérité, l'anglais avait surtout l'habitude de porter des vêtements sur mesure et de toujours avoir quelque chose à redire aux couturières lorsqu'il était question d'ajuster les coupes à la forme de son corps. La notion de prêt-à-porter lui échappait complétement. Il la connaissait, savait qu'elle existait, mais l'expérimentait trop peu souvent pour perdre ses réflexes de diva soucieuse du détail et de la personnalisation.
« What's that ? » Questionna-t-il alors, son regard ayant capté sous le t-shirt d'Asher une ombre qu'il avait tout d'abord pris pour un reflet dû à l'éclairage. Ses yeux se plissèrent de concentration. « You've got a tattoo ?! » Incrédule, Carmine pivota en direction de Buckley, le regard fixé sur son pec, tâchant de deviner la forme cachée sous le tissu. « Let me rephrase it : no make up, no explicite message ... but ink under your skin is ok ? » Il plaisantait plus qu'il ne lui reprochait réellement ses contradictions car, après tout, les tatouages étaient un art très personnel et Sighbury concevait plutôt bien que certaines personnes étaient attirées par tout ça. Il était simplement trop douillet pour envisager pareille torture sur son corps de petit prince plus habitué aux caresses qu'aux coups de griffes et aux aiguilles. La preuve : « Was it painfull ? » Demanda-t-il, impressionné, la main levée dans l'idée de toucher la zone tatouée sans toutefois oser poser ses doigts sur le buste de Buckley.
« À ce train là, on te sort un nouvel album d'ici peu ! » Tu prends notes dans ta petite tête ouais. Car ça t’inspire ces titres là. Tu ne sais pas encore ce qui en ressortira, ni quand, mais ça t’inspire. Ca te fait sourire aussi. Cette petite private joke qui s’est installé entre vous deux. Pas de votre fautes à tous les deux si vous êtes créatifs dans vos mots.
Tout ton corps détourné de celui de Carmine, tu te sens bien plus à même de parler librement. Cette proximité n’est pas bonne pour toi. Le sourire est de nouveau sur ton visage et tu peux le voir aussi sur celui de l’autre blond qui s’est invité dans ta cabine. « Tu sais ce que c'est, la pulsion créative ... » Dit-il faussement dramatique. Ca te fait rire légèrement même si la réalité c’est que tu sais exactement ce qu’il veut dire par là. Tu ne pensais pas qu’il y avait des points communs entre les créations vestimentaires et la musique mais aujourd’hui tu as appris une nouvelle chose. Tu n’avais jamais été témoins de ce genre de chose faut dire. Tu n’es pas de ce monde ci, la mode, les stylistes.
Tu te regardes toujours dans le miroir et tu te dis que Carmine va filer nan ? Car tu ne comptes pas ôter tes fringues pour en essayer d’autre tant qu’il est de ce côté là du rideau. « What's that ? » Tes yeux vas vers les siens et tu captes très aisément la trajectoire de son regard. « You've got a tattoo ?! » Tu comprends pas pourquoi il est si surpris. Tu dois être le seul de ton entourage qui n’en avait pas avant celui ci. « Let me rephrase it : no make up, no explicite message ... but ink under your skin is ok ? » Alors là. Tu ne pensais pas qu’il aurait fait un lien avec tout ce qui vient de se dérouler avec son message sur ton t-shirt. « You look so offended. » C’est véritablement très drôle à voir. « Was it painfull ? » Tu apprécies que sa question soit celle ci et pas ’what is it?’ « A bit. It was alright. » Tu réponds alors que tu vois sa main s’approcher mais sans toucher. « I’m actually considering covering it with another one… » Tu n’en as parlé à personne car personne ne sait que tu as un tatouage. Tu n’es pas de ceux qui se balade torse nu à tout va. Tu vas même jamais à la plage pour te baigner. « It’s painful to be reminded of how things used to be. » Ton regard qui part un peu dans le vide. Tu sais que dans tous les cas, tu auras un tatouage ici et ça rapportera tes pensées au tatouage initial. Sauf si tu en fais un qui a un sens encore plus fort pour toi. Qui dépasse tout et qui te fera du bien. Mais tu n’as pas encore trouvé quoi. « Are you considering have one someday? » Pour qu’il demande si ça fait mal, ça doit lui trotter non ?
« I’m actually considering covering it with another one… » Attentif, Carmine écoutait Asher autant qu'il observait les traits de son visage. Quelque chose de triste, peut-être de la nostalgie, semblait flotter quelque part dans l'esprit du musicien dont les yeux traduisaient des réactions internes. Ce constat avait quelque chose d'à la fois frustrant et attrayant. Sighbury était capable de ressentir mais pas de comprendre. De deviner sans toutefois savoir précisément. « It’s painful to be reminded of how things used to be. » L'anglais avait vu juste. Face au regard fuyant de Buckley, il n'insista pas, soucieux de ne pas le mettre plus mal à l'aise qu'il l'avait déjà fait sans le vouloir un peu plus tôt. « Are you considering have one someday ? » La question eut le mérite de radicalement changer l'ambiance lorsqu'elle provoqua chez Carmine un rire de gorge déployée. « You're kidding ! » Une affirmation plus qu'une question, car il était évident que la réponse à cette question était un grand NON tout en crachats de chat contrarié et autres images mentales susceptible de représenter son altesse face à une aiguille. C. devait déjà tellement prendre sur lui lorsqu'il avait à faire des prises de sang, hors de question de s'infliger ce genre de torture. Les décalcomanies lui convenaient parfaitement, même s'il n'était pas du genre à mâcher du chewing-gum (vulgaire !) et encore moins des Malabars ...
« I let you change your clothes and will try to find some great pants. » Dit-il tout en s'extirpant de la cabine. Lunettes de soleil toujours sur le sommet du crâne, son regard bleu azure croisa celui de la vendeuse. Cette dernière n'eut rien besoin de dire pour que Carmine comprenne : 1) elle venait de le reconnaître, 2) l'idée qu'elle se faisait de ce qui se tramait derrière ce rideau n'avait rien à voir avec la réalité, 3) il devenait urgent de fuir avant que Twitter et ses traînées de poudre inarrêtables ne ramènent au centre commercial des paparazzis.« Goddammit ... » Marmonna-t-il avant de remettre ses lunettes en place. Cependant, lorsqu'Asher sortit de la cabine, Sighbury paraissait toujours aussi décontracté. L'art et la manière de faire semblant, de laisser croire. Ils passèrent à la caisse sans que le mannequin ne prenne la parole, restant volontairement inaccessible pour les vendeuses qu'il soupçonnait désormais de traitrise. Un seul texto pouvait faire déraper un sympathique après-midi entre amis en véritable cauchemar, surtout pour Asher qui ne semblait pas vouloir attirer l'attention.
À leur sortie du magasin, Carmine tourna sur lui-même à la recherche d'une autre boutique dans laquelle se cacher. Il pointa du doigt une enseigne de mode masculine dont le rayon pantalon semblait particulièrement bien fourni. « Let's try this one. » Proposa-t-il au musicien. Puis, jetant un coup d'œil par dessus son épaule : « We have to be ready. » Sérieux mais désinvolte, Sighbury tâchait de prendre la situation avec flegme, comme il le faisait toujours face aux évènements échappant à son contrôle. Paniquer était la pire des choses à faire. Mieux valait se préparer et tenter de trouver des solutions : « There unfortunatly is a fifty-fifty percent chance of seing photographers coming soon and I'm sorry for that. » Ses excuses étaient sincères, en témoignait l'indexe avec lequel il appuya sur la branche de ses lunettes afin de le regarder par dessus ses verres opaques. « Wanna hide ? Leave ? Talk to them and accept pictures ? » Plusieurs options à propos desquelkes Carmine se gardait bien de donner son opinion, conscient d'être celui des deux responsables de cette situation. Il avait essayé de se faire discret mais c'était évidemment compliqué de l'être quand, à seulement quelques kilomètres du Mall, son visage décorait les abris bus des avenues piétonnes les plus fréquentées du centre-ville. Rolex et ses campagnes promotionnelles à plusieurs millions de dollars ...
Destin, dit-nous tout a écrit:
WIN Fausse alerte, Carmine s'est inquiété pour rien. Soit les vendeuses ont su tenir leur langue, soit les paparazzis de Brisbane sont moins sur le qui-vive que leurs homologues Londoniens (et c'est tant mieux). L'après-midi Shooping peut ainsi continuer dans le calme.
SO CLOSE En effet, quelques minutes s'écoulent avant qu'un premier photographe ne fasse son apparition. Habitué au phénomène, Carmine - Pokémon légendaire - s'avère toutefois difficile à capturé. Le mannequin entraîne Asher dans la réserve du magasin, ce qui leur donne le temps d'établir un plan d'action et d'accorder leurs violons.
FAIL C'est pire que ce que Sighbury avait envisagé. Les paparazzis arrivent en meute, de tous les côtés. Comment font-ils pour être toujours si réactifs ? Pas d'autre choix que de prendre la pose : Carmine salue, replace sa mèche et, puisqu'ils ne peuvent de toute façon pas s'échapper, en profite pour faire la promotion du futur concert d'Hurtwave ... « Auquel je compte assister ... En tout anonymat. » Lâcher un bombe afin de mieux détourner l'attention. Maintenant c'est sûr : non seulement l'anglais retournera bientôt à Londres, mais il sera en plus aux premières loges pour inciter Asher à ouvrir sa chemise sur scène ! Tout Camden sera au courant de cette date.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 24 Mar 2023 - 16:33, édité 2 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
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