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 On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea)

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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyLun 9 Jan 2023 - 22:22

@Chelsea Cavanagh - Lucy Cavanagh


Dans un mini-short en coton et débardeur, Lucy se trémousse dans son appartement en chantant à tue-tête sur les tubes des Beatles, diffusés par une petite enceinte. Pieds nus dans sa cuisine, elle termine la préparation d’un apéritif dinatoire qu’elle va bientôt pouvoir déguster en compagnie de sa nièce. Si la détective est une très bonne cuisinière, elle fait rarement l’effort de passer derrière les fourneaux lorsqu’elle est seule. Elle se contente ainsi bien trop souvent de paquets de chips ou de plats à emporter. Mais pas ce soir. Elle porte son verre de vin rouge à ses lèvres avant de finir de disposer les toasts sur un petit plateau. Lucy n’a pas eu le courage d’attendre sa nièce pour débuter l’apéro. Elle n’a cependant pas traîné puisqu’elle a préparé des blinis, à tartiner de tapenade, rillettes ou houmous. Des petits légumes à croquer agrémentent le tout. Et pour finir, la jeune femme sort du four des feuilletés dont l’odeur appétissante se diffuse dans tout l’appartement.
La sonnette de l’appartement retentit et la brunette baisse légèrement le volume avant d’aller ouvrir. Tout sourire, elle ouvre la porte à sa nièce qu’elle serre brièvement dans ses bras.

« Chelsea ! Je t’en prie, entre ! »

Elle s’efface pour laisser la petite rouquine pénétrer dans la grande pièce à vivre du logement, constituée du salon, de la salle à manger, et de la cuisine ouverte.

« Installe-toi ! », précise-t-elle en désignant le canapé. Pour sa part, elle fouille déjà dans le frigo.

« Bière ? Softs ? J’ai ouvert un délicieux vin rouge en préparant le repas, il est délicieux ! »

Lucy n’avait rien de la tante parfaite, celle qui prévient sur les méfaits de l’alcool et invite à la tempérance. Elle n’était pas un modèle de stabilité, en couple, avec enfants, avec un emploi stable, rémunérateur, et des horaires de bureau. Lucy était une déception pour ses parents, et sa sœur Brianna ne manquait pas de la prendre de haut à la moindre occasion. Pour autant, l’enquêtrice avait toujours eu un lien particulier avec sa nièce et l’avait toujours soutenu, envers et contre tous. Elle ressemblait plus à la tante cool, un peu à la marge, un peu à l’ouest, celle que l’on allait trouver lorsqu’on souhaitait de l’aide pour faire le mur ou pour nous aider à nettoyer les dégâts d’une soirée au domicile maternel.
Est-ce que son comportement ferait d’elle une mauvaise mère ? Sa sœur en serait persuadée, sans aucun doute, si elle venait à lui faire part de sa récente envie d’avoir un bébé. Mais Lucy pensait pouvoir le faire. Elle serait une mère cool, sans aucun doute. Permissive, sans être laxiste. Et elle élèverait, seule, un enfant ouvert au monde, avide de nouvelles expériences. Elle pouvait le faire. Mieux, elle voulait le faire.
Lucy vient apporter sa boisson à Chelsea et dispose sur la table basse les plateaux apéritifs, s’installant ensuite en tailleur sur le canapé, à côté de sa nièce. Elle lui adresse un sourire avant de porter son verre de vin à ses lèvres.

« Alors, comment se passent les cours ? »

C’est ainsi que les adultes sont censés se comporter, non ? Interroger les plus jeunes sur leurs études, les encourager, les inciter à poursuivre. Lucy n’était pas très à l’aise avec les conventions.

« Tu t’en sors entre la photographie et tes deux jobs ? C’est réellement nécessaire ? »

Si elle n’était pas l’adulte la plus responsable de la famille, elle ne souhaitait cependant pas que sa nièce se tue à la tâche, alors qu’elle n’avait que 21 ans. Elle devait profiter de la vie, multiplier les expériences, faire des erreurs, recommencer, tomber, se relever. Elle devait vivre, tout simplement.

« Tu as pu aller naviguer cette semaine ? J’y suis pas encore allée, je suis sur un gros dossier. »

Une grosse affaire dont elle ne dirait rien, dont elle ne pouvait rien dire. Ses proches avaient pris l’habitude.



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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyMar 17 Jan 2023 - 23:07

@Lucy Cavanagh & Chelsea Cavanagh

Une invitation avait été lancée de la part de sa tante, qui voulait la recevoir deux semaines après la traditionnelle réunion familiale de fin d’année. Un moment qu’elle aimait de moins en moins, maintenant qu’elle comprenait toute l’hypocrisie qui en découlait, elle n’en savourait plus que de brefs instants, ceux où elle pouvait laisser ressurgir l’enfant qui sommeillait en elle. Chelsea aimait notamment toujours autant déballer ses cadeaux, parce qu’elle savait que son grand-père viserait juste, il ne se trompait jamais, elle ne pouvait pas en dire autant du reste de sa famille. La rousse avait parfois l’impression d’être une inconnue pour la majeure partie de celle-ci, plus particulièrement pour son oncle et pire encore, pour sa propre mère, mais sa grand-mère n’avait pas été en reste. Lorna s’était montrée particulièrement déplaisante, avec une question qui avait tout l’air anodine, mais qui avait toujours posé problème à la demoiselle ; où en était-elle dans sa vie amoureuse ? Nulle part, même si elle n’avait jamais cherché à être en couple, cette interrogation lui rappelait sans cesse que ses sentiments envers son meilleur ami n’étaient pas réciproques. Elle avait voulu botter en touche, mais l’insistance de son aînée lui échauffa l’esprit, au point où elle manqua de se montrer vulgaire à table, avant que sa tante ne la tempère. Lucy savait généralement trouver les bons mots de façon plus vive que son père, qui semblait de plus en plus déconnecté, il lui avait paru absent pendant la moitié de la soirée. Elle l’avait déjà remarqué à plusieurs reprises avant ce jour, mais elle s’était enfermée dans un déni pour ne pas trop en souffrir. Chelsea ne savait pas ce que sa tante en pensait, mais elle ne lui poserait probablement pas la question, puisqu’elle avait accepté de se rendre chez elle dans le but de se changer les idées et de passer un bon moment avec elle.
 
L’étudiante en photographie marquait toujours un long arrêt devant l’immeuble de Lucy, qui ne cessait de lui rappeler des souvenirs. Il était son refuge depuis de nombreuses années, elle l’affectionnait plus que la maison dans laquelle elle avait vécu avec sa belle-famille. Elle cessa de rêvasser et rejoignit l’appartement de sa tante, duquel il s’échappait déjà une bonne odeur. Chelsea se fit chaleureusement accueillir, ce qui ne la surprenait plus, maintenant qu’elle avait bien enregistrée que sa tante était plus affectueuse que sa mère. Elle avait parfois rêvé que leurs rôles soient inversés, des pensées qu’elle regrettait tout particulièrement lors des moments où elle était vexée que sa génitrice juge Selina supérieure à sa personne. La rouquine se recentra sur sa soirée une fois qu’elle se retrouva au mileu du salon, dans laquelle résonnait la musique d’un célèbre groupe des années soixante. « Tu fais plus fort que moi en matière de vieilleries musicales. » Elle ne le disait pas du tout de manière péjorative, contrairement aux connaissances de son âge qui ne comprenaient pas qu’elle ne jure pas que par les tubes circulant sur TikTok. Lucy lui avait assené de s’installer alors elle s’exécuta. La détective privée lui demanda ce qu’elle voulait boire, elle lui fit plusieurs propositions tout en lui faisant comprendre qu’elle ne l’avait pas attendu pour ouvrir une bouteille de vin. « Je vais suivre ton conseil, alors. » Elle n’avait pas souvent l’occasion d’en boire, autant bousculer un peu ses habitudes. Chelsea n’était pas une grande consommatrice d’alcool, son vice se situait ailleurs, mais elle évitait de s’y adonner ici pour ne pas empester le logement de sa tante. Elle la remercia de lui avoir apporter sa boisson et la laissa engager la conversation. « Mes cours se passent bien, je ne peux pas en dire autant de mon dernier stage, mais tout le monde s’en fou des stages. » Elle s’en auto-persuadait, pour se dire que ce n’était pas si grave, mais surtout elle pensait avoir une bonne raison d’y croire : le second boulot qu’elle avait décroché dans une galerie d’art, qui devrait faire son petit effet sur son futur CV.
 
Lucy était à jour sur sa situation actuelle, sur laquelle elle l’interrogea avec une question qui laissait entrevoir son inquiétude pour elle. Une question que sa mère ne lui aurait jamais posée, trouvant qu’il était normal de sacrifier corps et âme pour le travail. « Comme tous les jeunes, j’ai besoin d’argent et d’expérience. » Répondit elle simplement. « Et je nourris toujours le désir de visiter l’Écosse, tu sais. » Elle ne lui en avait pas parlé depuis longtemps, mais cette envie était toujours là. Chelsea ne savait pas encore avec qui elle effectuerait ce voyage et encore moins quand, mais elle comptait bien l’effectuer en 2023. La détective privée lui demanda si elle avait navigué, une activité dont l’étudiante ne se passait jamais. « Oui hier avec papi, comme tous les dimanches. » Un rituel sacré auquel elle ne dérogerait pas tant qu’elle le pourrait, elle avait jusque là réussi à négocier ces journées avec ses employeurs, même en travaillant dans l’hôtellerie. Elle devait se focaliser sur autre chose que lui, elle préféra donc rebondir rapidement sur autre sujet. « Quand est-ce que tu n’as pas de gros dossiers ? » Le travail de sa tante était si secret, elle aimerait en percer les mystères, mais elle savait que cela n’arriverait pas, Lucy étant une véritable tombe. « Tu n’en as pas marre de cette routine ? » Chelsea s’interrogeait sur son quotidien, prenait-elle suffisamment le temps de s’aérer l’esprit ? « Vous avez tous l’air si prisés par vos métiers. » Il n’était pas étonnant qu’elle ne soit pas entourée de cousins, un manque qui ne semblait pas prêt d’être comblé.

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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyDim 29 Jan 2023 - 22:59

@Chelsea Cavanagh - Lucy Cavanagh


L’arrivée de Chelsea dans son appartement met toujours la détective de bonne humeur. La brunette a toujours pensé que la jeune fille mettait de la vie dans cet endroit, qui aurait facilement pu se transformer en logement pour célibataire endurcie. Les rires de la rouquine qui avaient résonné entre les murs de cet appartement depuis sa plus tendre avaient permis à cet endroit de vivre et d’évoluer, petit à petit. C’est lorsque Chelsea avait fait sa fugue, des années auparavant, après une violente dispute avec sa mère, que Lucy avait investi dans un clic-clac pour le bureau, qui s’était transformé en chambre d’enfants pour quelques jours. Chelsea la gardait jeune, Chelsea la gardait vivante, et elle chérissait leur lien, l’un des rares lien familial qui satisfaisait la brunette. Lucy était un accident pour ses parents, un enfant non désiré. Au fil des années, elle était devenue une déception pour eux, et un poids mort à ne pas considérer pour sa sœur Brianna. Seul Lachlan et Chelsea pouvaient lui apporter du réconfort. C’était donc tout naturellement qu’elle avait invité sa nièce à dîner, après des fêtes de Noël tumultueuses.

« Tu fais plus fort que moi en matière de vieilleries musicales. »

Depuis la cuisine, Lucy lance un regard faussement outré à la rouquine, feignant d’être vexée.

« Dis donc, jeune fille, surveille ton langage et tes propos sur mon âge, ou tu vas vite finir à l’eau et au pain sec ! »

Non mais ! Lucy n’avait jamais réellement compté les années qui passaient, obnubilée par ses activités professionnelles. Elle avait adoré être flic, et y avait, à l’époque, consacré tout son temps. Puis elle avait été radiée de la police, Jake l’avait quitté, et son monde s’était arrêté de tourner. Pour oublier, elle s’était trouvée un nouveau job, et s’était engagée à 100 %. Tout moment de libre était susceptible d’amener son lot de tristesse et de désespoir, et la brunette tenait à être occupée. Mais il y a quelques semaines, elle avait finalement relevé la tête et un constat implacable s’était imposé à elle : elle s’approchait de la quarantaine à grands pas, était célibataire, n’avait strictement aucun homme en vue, et n’était pas près de fonder une famille. Pourtant, elle s’était toujours imaginée avec des enfants, un jour où l’autre. Elle avait observé ses neveux et nièces grandir, s’était attendri de leurs babillages, s’était émerveillée de leurs premiers pas, avait été fière de leurs différents exploits. Elle n’imaginait pas sa vie sans enfant et pourtant, à son âge, le temps semblait maintenant compter, ce qui ne manquait pas de l’affoler.
Apportant un verre de vin à Chelsea, elle s’installe à côté de sa nièce sur le canapé et l’observe en coin tout en l’interrogeant sur sa scolarité.

« Mes cours se passent bien, je ne peux pas en dire autant de mon dernier stage, mais tout le monde s’en fout des stages. »

Lucy ne peut retenir une grimace.

« Faux, tout le monde s’en fout des cours, à partir du moment où t’as ton diplôme … »

Et Brianna l'aurait sûrement tué si elle l'avait entendu. Chelsea pouvait réussir ses examens avec une mention très bien ou réussir son année au rattrapage, ses futurs employeurs n’en avaient que faire. Par contre, là où elle pouvait se différencier des autres, c’était avec ses stages.

« Par contre, des expériences professionnelles, c’est ça qui fera que ton CV arrivera en haut de la pile ! »

Chelsea devrait soigner ses stages, et s’assurer que tout se passe bien pour obtenir de bonnes lettres de recommandations.

« Qu’est-ce qui se passe avec ce stage ? »

Les sourcils froncés, Lucy observait sa nièce, l’air de vouloir dire : à qui je dois casser les genoux pour que tout se passe bien ? Très protectrice avec les siens, la brunette pouvait se révéler être une véritable maman ours. C’est donc tout naturellement qu’elle s’inquiéta ensuite de la surcharge d’activités de la rouquine.

« Comme tous les jeunes, j’ai besoin d’argent et d’expérience. Et je nourris toujours le désir de visiter l’Ecosse, tu sais. »

A ces mots, Lucy grimaça : elle aurait tant aimé pouvoir aider financièrement Chelsea, mais son job lui permettait tout juste de payer son loyer et ses charges. Elle ne finissait pas le mois en ne mangeant que des paquets de pâtes, mais elle était loin de pouvoir mettre de l’argent de côté pour concrétiser ses propres projets.

« Mouais … je suis désolée ne pas pouvoir t’aider. »

Elle savait que c’était sans doute le cadeau de Noël qui aurait le plus fait plaisir à sa nièce, un billet d’avion pour l’Ecosse, mais elle était incapable de le lui offrir. Pour changer de sujet, elle enchaîna sur la navigation, avouant à Chelsea ne pas avoir eu le temps de prendre la barre cette semaine.

« Quand est-ce que tu n’as pas de gros dossiers ? »

Lucy haussa les épaules : elle adorait son job et, jusqu’à maintenant, elle n’avait jamais compté les heures. Son boulot lui avait permis de survivre quand tout s’était écroulé, il lui avait évité de déprimer en pensant à sa propre situation.

« Tu n’en as pas marre de cette routine ? Vous avez tous l’air si prisés par vos métiers. »

Une nouvelle fois, Lucy haussa les épaules.

« Justement, il n’y a pas de routine. Chaque jour est différent, aucun dossier ne ressemble au précédent … C’est ce qui est intéressant, professionnellement parlant. »

Elle hésita un instant avant de poursuivre, picorant l’apéritif qu’elle avait préparé.

« Par contre, c’est évident que ça ne favorise pas la vie de famille, et la venue de nouveaux cousins-cousines pour toi. »

La brunette lança un regard en coin à sa nièce pour jauger sa réaction, buvant plusieurs gorgées de son verre de vin avant de finalement changer de sujet, pour des questions qui ne seraient sans doute pas beaucoup plus plaisantes.

« Au fait, tu es remise des fêtes ? »

La question était évasive et pourtant, Chelsea savait forcément où sa tante voulait en venir. Noël en famille avait été particulièrement tendu cette année, et la rouquine avait eu du mal à contenir sa déception et sa colère. Il ne restait à Chelsea qu’à voir si elle voulait se confier et saisir la perche tendue par Lucy.



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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptySam 11 Fév 2023 - 10:15

@Lucy Cavanagh & Chelsea Cavanagh

Un éclat de rire résonna dans l’appartement, Chelsea fut rapidement amusée par les paroles de sa tante, qui était facilement rentrée dans son jeu en s’exprimant comme une véritable petite mamie. Rares étaient les personnes qui arrivaient à la faire s’esclaffer aussi facilement, en moins de dix minutes d’interactions. C’était une des raisons pour lesquelles elle adorait venir ici, la détective privée était la seule membre de sa famille avec laquelle elle pouvait réellement se détendre, ne porter aucun masque. Elle ne saurait expliquer pourquoi, était-ce parce qu’il s’agissait de la plus jeune de sa fratrie ? Ou parce qu’elle était tout comme elle, à part ? Ou bien les deux à la fois. La rouquine n’avait jamais comprit pourquoi elle n’était pas aussi aimée que son frère et sa sœur, l’argument que Lucy était « un accident » ne tenait pas la route pour elle, car elle n’en était pas un pour sa propre mère et cela ne faisait pas pour autant d’elle une enfant chérie. Elle se sentait plus choyée par sa tante, qui prenait le temps de cuisiner pour elle, lorsque sa génitrice était encore et toujours entre les quatre murs de son laboratoire. Chelsea fit battre ses cils et répliqua : « De ce que je vois je vais plutôt prendre quelques kilos. » Elle ne s’en plaignait pas, il était rare qu’elle prenne de véritables repas faits maison, même lorsqu’elle ne courrait pas à droite et à gauche, elle ne prenait pas le temps de gâter ses papilles. Une situation qui pourrait changer, si elle daignait un peu plus traîner dans son logement, qui avait récemment été rejoint par un jeune homme qui ne rechignait pas à se mettre aux fourneaux et au ménage. La Cavanagh avait trop la bougeotte pour ça, avoir deux boulots et des études ne l’avaient pas encore calmé.
 
Elle commença à boire son verre, tout en écoutant les contradictions de son interlocutrice. Chelsea tira une grimace à son tour. « Pourquoi on en fait tout un foin des stages ? Déjà on n’est même pas payés, ensuite on est là que pour faire de la figuration ou au mieux de l’assistanat. » L’étudiante leva ses épaules. « Nos idées ne sont même pas écoutées la plupart du temps. » La rousse savait où sa tante voulait en venir avec sa question, mais elle ne croyait pas qu’une quelconque intervention changerait quoique ce soit. « Je suis dans le studio d’un photographe en ce moment, qui se croit horriblement génial et qui me prend pour sa secrétaire. Je croyais qu’avoir un homme comme tuteur changerait les choses, mais en fin de compte j’ai juste l’impression qu’avoir le melon est un trait commun dans ce métier. » Elle pourrait ajouter no offense Zoya avec qui les choses avaient fini par s’arranger, même si elle n’en avait pas pour autant oublier leurs débuts difficiles. L’inquiétude de Lucy était légitime, mais elle connaissait bien sa situation puisqu’elle ne roulait pas plus sur l’or qu’elle. L’argent était le nerf de la guerre, ce n’était pas à elle qu’elle allait l’apprendre. Chelsea ne voulait pas qu’elle se sente coupable de ne pas pouvoir l’aider, ce n’était pas son rôle, elle n’avait pas à sacrifier ses économies pour la réalisation de son rêve. L’étudiante balaya d’un geste de la main les excuses de sa tante, pour lui signifier que ça n’avait aucune importance, qu’elle y parviendrait par ses propres moyens. Les billets d’avions étaient hors de prix, c’était probablement le plus gros désavantage de vivre en Australie, qui était excentré de presque tout le reste du monde.
 
La détective privée semblait regretter de ne pas pouvoir profiter de la mer, ce qu’elle pourrait faire si elle mettait un peu plus de côté son travail, après tout elle était en freelance elle pouvait très bien réagencer son emploi du temps. Lucy clama que la routine n’existait pas pour elle, que sa vie professionnelle était enrichissante et pleine de rebondissements. L’interlocutrice de la rouquine enfonça des portes ouvertes en précisant que cela ne favorisait pas un agrandissement de la famille. Chelsea garda le bord de son verre contre ses lèvres. « Il semblerait qu’il vaudrait mieux que je m’efforce de m’entendre avec ma pseudo sœur. » Elle engloutit le restant de son liquide rouge d’un coup sec, comme pour mieux supporter cette idée. Il était plus facile de se forcer de tolérer quelqu’un partageant le même sang, plutôt qu’une pièce rapportée comme Selina qui n’avait rien à voir avec elle. Lucy aborda un autre sujet, tout aussi fâcheux qui la fit rouler des yeux. « Je n’attends pas que mamie me comprenne, après tout à mon âge elle était déjà mère. » Chelsea ne l’enviait pas le moins du monde d’avoir connu la maternité si tôt, elle ne pourrait cependant pas en dire autant sur son bonheur amoureux. L’étudiante en photographie ne pouvait pas nier que ses grands-parents s’étaient mariés par amour, même si elle réfuterait son envie de connaître la même passion un jour. « Je ne rêve pas de mariage et d’enfants, moi. » Être vêtue d’une longue robe blanche et perdre une partie de son identité en renonçant à son nom de famille, ne l’avaient même pas émerveillé lorsqu’elle était petite, ce n’était pas maintenant qu’elle allait aspirer à ça. Elle escomptait sur autre chose, de bien plus accessible en apparence, mais qui était pourtant hors de sa portée.

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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyVen 24 Fév 2023 - 21:13

@Chelsea Cavanagh - Lucy Cavanagh


Lucy rapporta progressivement le repas et la boisson sur la table basse du salon, riant avec sa nièce. Elle avait toujours adoré la gardé, avait toujours pensé que Chelsea faisait vivre cet endroit. Quand elle était là, l’appartement était animé, secoué par ses rires. Et elle constatait avec plaisir que ce soir n’y ferait pas exception. S’asseyant à côté de la rousse, elle l’écoutait se plaindre de son stage.

« Pourquoi on en fait tout un foin des stages ? Déjà on n’est même pas payés, ensuite on est là que pour faire de la figuration ou au mieux de l’assistanat. Nos idées ne sont même pas écoutées la plupart du temps. »

Lucy se pinça les lèvres. Elle espérait mieux pour sa nièce. Elle voulait que celle-ci s’épanouisse dans sa voie, qu’elle continue à apprendre.

« C’est clair que si tu fais le café ou les photocopies, tu ne vas pas apprendre grand-chose … Mais le but, c’est d’observer, de découvrir. Oui, souvent, ça veut dire ne toucher à rien, ne pas pouvoir développer son esprit d’initiative, ne pas pouvoir tester sa propre touche. Mais pour observer le maître, et un jour, pouvoir l’imiter. »

Elle se souvenait elle-même de ses premiers stages à l’époque, et elle se revoyait en Chelsea, jeune femme frustrée qui voulait en faire plus et montrer au monde de quoi elle était capable. Pour autant, elle avait beaucoup appris lors de ces quelques expériences. Elle avait cependant eu la chance de ne jamais avoir à servir du café – en réalité, elle l’avait fait une fois, et ses chefs avaient regretté leur erreur.

« Je suis dans le studio d’un photographe en ce moment, qui se croit horriblement génial et qui me prend pour sa secrétaire. Je croyais qu’avoir un homme comme tuteur changerait les choses, mais en fin de compte j’ai juste l’impression qu’avoir le melon est un trait commun dans ce métier. »

Lucy ne put s’empêcher d’éclater de rire.

« Les femmes seront toujours jalouses de toi et auront peur de l’ombre que tu pourras leur faire. Les hommes, par contre, se sentiront toujours supérieurs et n’auront aucune difficulté à le montrer … »

Pour sa part, Lucy avait toujours eu un meilleur feeling avec les hommes. Nombreux étaient ceux qui l’avaient sous-estimée mais, au moins, ils n’avaient jamais été méchants ou mesquins avec eux. Les femmes, elles, pouvaient être sournoises et diaboliques, et les coups bas pouvaient pleuvoir. Et même si l’analyse de Chelsea fit rire sa tante, celle-ci n’en demeurait pas moins inquiète des propos que sa nièce tenait, son rire s’estompant alors que ses sourcils se fronçaient.

« Sérieusement, c’est qui ce gars ? »

Tu veux que j’aille lui parler ? C’était la question suivante qui lui brûlait les lèvres, mais Lucy savait que Chelsea refuserait. Or, si Chelsea l’empêchait d’avoir une discussion avec son maître de stage, la brune respecterait son choix … et elle ne voulait pas se priver de toutes les options. Néanmoins, Chelsea connaissait sa tante, et elle n’était sans doute pas dupe.
Enfournant un toast dans sa bouche, Lucy posa ensuite son regard bleuté inquiet sur sa nièce, qui évoquait sa famille.

« Il semblerait qu’il vaudrait mieux que je m’efforce de m’entendre avec ma pseudo sœur. »

Posant sa main sur Chelsea, elle entreprit de lui caresser doucement le dos, dans un geste se voulant réconfortant. Elle n’aimait pas savoir que sa nièce était malheureuse, qu’elle s’entendait mal avec sa « sœur », et que les relations avec sa mère et son beau-père étaient compliqués. Elle regrettait réellement que mère et fille n’aient pas été plus proches.

« Tu en as vraiment souffert … de ta conception en FIV ? »

Lucy ôta sa main du dos de Chelsea pour noyer son malaise dans son verre d’alcool. Le sujet n’était pas tabou, et elles en avaient déjà parlé à de nombreuses reprises. Mais cette fois-ci, les réponses de la rousse revêtaient une importance particulière. Lucy avait envie d’un bébé, et envisageait elle-même une FIV. Les explications de sa nièce pourraient lui permettre de réfléchir à une solution, pour préserver son futur enfant.
La discussion ne devint pas plus légère lorsqu’elle poursuivit sur les fêtes de fin d’années.

« Je n’attends pas que mamie me comprenne, après tout à mon âge elle était déjà mère. Je ne rêve pas de mariage et d’enfants, moi. »

Lucy haussa un sourcil, les resservant généreusement en vin avant de boire une longue gorgée. S’enfonçant dans les coussins du canapé, elle porta son verre à ses lèvres, dévisageant sa nièce, bien décidée à creuser encore.

« Mais peut-être rêves-tu du prince charmant ? »

Et Lucy n’était pas aussi aveugle que Chelsea pouvait le penser, ayant deviné depuis un moment qui était celui sur qui sa nièce craquait. Dissimulant son sourire amusé derrière son verre, elle s’empressa d’avaler une nouvelle gorgée de vin.


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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyVen 3 Mar 2023 - 13:49

@Lucy Cavanagh & Chelsea Cavanagh

Le discours de Lucy lui laissait penser qu’elle devait être traitée comme une enfant, à laquelle on interdirait de parler et de toucher à quoique ce soit, qui devait juste écouter son maître. L’utilisation de ce mot lui donnait presque envie de vomir, Chelsea n’était pas un sujet et elle avait foutrement passé l’âge de devoir être sage comme une image. Elle n’avait pas non plus l’envie de n’être qu’une imitatrice, cela l’avait autrefois amusé lorsqu’elle copiait son grand-père avec son appareil photo, à présent elle voulait être une force de proposition, ce qu’elle tentait d’être pour la galeriste avec laquelle elle travaillait. « Tu confirmes juste à quel point ce n’est pas pour moi. » Dit-elle avant de lui exposer sa situation et les opinions qu’elle avait fini par se forger à force de fréquenter des photographes. Lucy n’était pas étonnée de ce qu’elle racontait, elle en était même amusée. La détective lui dressa deux portraits des deux sexes qui n’avaient rien de flatteur, l’absence de sororité n’existerait pas tout comme l’égalité avec les hommes. Chelsea secoua sa tête avant de s’exclamer : « Comment je suis censée ne pas être misanthrope avec tout ce que tu me dis  ? » Elle n’était pas prête de retrouver foi en l’espèce humaine, si même les personnes qui partageaient sa passion n’arrivaient pas à susciter son admiration et sa sympathie à la fois. Lucy demanda l’identité de son tuteur, dont elle énonça le nom de façon pompeuse avec de grands gestes. « Christian Mansfield. » Elle prenait un malin plaisir à se moquer de lui en l’imitant, elle le savait tout particulièrement fier de partager le même prénom que celui d’un grand couturier, dont il n’arrivait bien sûr pas à la cheville. « Je ne te conseille pas de le rencontrer, ta main risquerait de partir un peu trop vite à la rencontre de sa joue. » Tu vois parfaitement où je veux en venir, tata je n’ai pas besoin de te faire un dessin. « On n’a pas franchement un nom très commun, donc qu’il ferait vite le lien avec moi en plus. » L’absence de grande ressemblance physique entre la nièce et sa tante ne serait pas d’une grande aide s’il était amené à découvrir son identité.
 
Chelsea ne s’attendait pas à ce qu’elles finissent par parler de la façon dont elle avait été conçue, elle s’étonnait toujours que ce sujet ne soit pas un tabou pour elle, puisqu’il l’était pour tous les autres membres de sa famille. L’ouverture d’esprit de sa tante était souvent la bienvenue, mais là tout de suite elle aurait préféré qu’elles parlent d’autre chose. Lucy avait visiblement oublié que le premier acte de violence qu’elle avait commis avait été déclenché par ça, puisqu’il était dû au fait qu’une camarade de classe avait dévoilé à tout le monde qu’elle n’avait pas de père. Comment avait-elle pu passer à côté de la souffrance que cela avait généré chez elle ? « Je ne suis pas la seule à ne pas avoir de père, mais au moins la plupart des gens peuvent se targuer d’avoir au moins connu leur géniteur. » C’était tout ce qu’elle demandait, savoir qui était son père, quel homme il était, elle ne cherchait pas à rattraper le temps perdu avec lui. S’il était contenté de faire un don anonyme, c’était bien parce qu’il ne voulait pas de cette responsabilité, il avait juste voulu donner de sa personne pour des raisons...obscures ?  Comme une sorte de délire narcissique pour répandre ses gênes. « Je sais que tu vas me dire que c’est peut-être un sombre connard et donc que c’est une bénédiction que je sois dans l’ignorance, mais sans avoir l’intégralité de mon histoire je me sens... incomplète. » Elle était un livre auquel il manquait plusieurs pages cruciales, comment était-elle censée écrire les prochains chapitres de sa vie avec un tel vide ? Sa mère lui dirait qu’il suffirait de laisser la place qu’il mérite à son beau-père, mais elle n’arrivait pas à lui trouver de légitimité, avoir conquit le cœur de Brianna était loin d’être un motif suffisant à ses yeux. Chelsea savait bien que personne ne serait apte à la comprendre totalement, même pas sa tante qui devait aussi en avoir conscience, puisqu’elle avait retiré sa main de son dos juste après avoir posé sa question.
 
Lucy devrait au moins pouvoir la comprendre sur un autre pan de sa vie : celui de sa vie amoureuse ou plutôt de l’inexistence de celle-ci. Elle connaissait la difficulté que celle-ci représentait, puisque cette mission qui leur avait été imposée depuis toujours par le patriarcat, n’avait pas été remplie par elle non plus. Chelsea se vantait de ne pas avoir ces attentes, mais son interlocutrice n’était pas dupe, elle savait qu’elle cachait quelque chose. Cependant, elle n’employait pas les bons termes, la rousse avait instantanément tirée la grimace en l’entendant parler de ‘ prince charmant ’. « On est au 21ème siècle tata, cela n’existe plus. » Elle avait bien besoin de cette dose de rappel, puisqu’elle utilisait des qualificatifs plus que désuets sur la gent masculine. Les pensées de la rousse se centrèrent sur son meilleur ami, qui avait bien un nom digne de l’aristocratie d’anglaise, en plus d’être l’héritier d’une certaine fortune, mais il ne possédait pas les autres caractéristiques d’un prince charmant. Il était vache avec elle, il était certes assez courageux pour se battre, mais il était assez stupide pour en venir aux mains avec des personnes contre lesquelles il n’avait pas l’ombre d’une chance. Desmond manquait aussi cruellement de modestie. « Personne ne m’intéresse. » La rousse n’avait pas honte de mentir, après tout comment Lucy allait deviner que c’était le cas ? Chelsea avait toujours pensé qu’elle était douée dans l’art de dissimuler ses sentiments en son égard, de le faire passer pour un ami et rien d’autre.

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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyLun 27 Mar 2023 - 21:47

@Chelsea Cavanagh - Lucy Cavanagh


La jeune Cavanagh s’entête.

« Tu confirmes juste à quel point ce n’est pas pour moi. »

Lucy ne peut s’empêcher de rire, reconnaissant bien le caractère fougueux de sa nièce, celle que l’on ne dompte pas.

« Ou à quel point c’est nécessaire pour apprendre, que tu le veuilles ou non. »

Et si Chelsea écoute sa tante lui raconter sa propre expérience dans le monde du travail ou lors de ses stages, elle n’en demeure pas moins campée sur ses positions, et c’est avec tout son désespoir qu’elle déclame :

« Comment je suis censée ne pas être misanthrope avec tout ce que tu me dis ? »

Lucy dissimule son sourire derrière son verre de vin, prend une longue gorgée et hausse les épaules.

« Je n’ai jamais essayé de te faire croire que le monde était peuplé de bisounours et de licornes qui dansaient ensemble sur des arcs-en-ciel ! »

Si Lucy a toujours, envers et contre tous, protégé sa nièce, elle ne l’a jamais surprotégé, et ne lui a jamais menti. Elle a toujours fait confiance à sa nièce, à ses capacités, et aujourd’hui n’y fait pas exception.

« Je sais que tu y arriveras. »

Peu importe les épreuves qu’elle devra surmonter, elle réussira, Lucy en est certaine. Chelsea est une battante, comme elle, et a un caractère bien trempé. Abandonner n’est pas dans leur nature.
A la demande de Lucy, Chelsea lui révèle le nom de son maître de stage, en prenant un ton pompeux qui fait rire la tante.

« Christian Mansfield. Je ne te conseille pas de le rencontrer, ta main risquerait de partir un peu trop vite à la rencontre de sa joue. On n’a pas franchement un nom très commun, donc qu’il ferait vite le lien avec moi en plus. »

Lucy se donne un air innocent alors qu’elle enfourne un toast dans sa bouche.

« Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. »

Mais Chelsea la vexe légèrement. Imagine-t-elle réellement que, si elle va à la rencontre de ce Christian Mansfield, elle usera de son vrai nom ? Pense-t-elle réellement que Lucy est assez naïve pour détruire ce que sa nièce s’efforce de construire ? Elle a pourtant bossé sept ans dans la police de Brisbane, et est détective depuis six ans. Elle sait parfaitement ce qu’elle aura à faire, si elle doit se décider à sauter le pas et à rencontrer ce fameux Mansfield.

La brunette questionne ensuite sa nièce sur sa conception par FIV, dont la jeune fille a beaucoup trop souffert. Sa naissance aurait pourtant dû être célébrée, vue comme un miracle. Sa mère avait réussi, quasiment seule, à avoir un enfant. Et Lucy aimerait que son futur bébé voie les choses de cette façon : sa volonté d’élever un enfant est particulièrement forte, elle a tout cette amour à donner à un petit être, sans avoir trouvé l’homme avec qui construire sa vie. Et elle se battra pour réaliser son rêve et éduquer un enfant, seule, et elle y arrivera. Un enfant n’est-il pas plus heureux avec un seul parent épanoui et aimant, qu’avec un parent dysfonctionnel et toxique ? Elle en a croisé, lors de ses enquêtes, des parents n’apportant que malheur à leur enfant. Elle y arrivera, seule, et elle aurait aimé que Chelsea ne souffre pas autant.

« Je suis désolée d’avoir remis ce sujet sur le tapis, je sais que ça a été difficile, et que tu te poses 50 000 questions. Mais … j’ai, peut-être naïvement, pensé qu’on t’avait apporté assez d’amour et de stabilité pour que ça soit suffisant. »

Mais si sa nièce se sent incomplète, c’est que ce n’était pas assez, forcément. Et elle peut comprendre ce désir d’en savoir plus sur cet homme, un désir parfaitement légitime. Pour autant, cette quête doit-elle être marquée par la souffrance, alors qu’il ne devrait être question que de curiosité ? Lucy n’insiste pas. Elle n’est pas prête à parler de ses projets de FIV avec Chelsea, surtout pas après les réponses que sa nièce vient de lui apporter sur sa peine. Changeant de sujet, elle aborde la vie sentimentale de la plus jeune, et ne semble, là non plus, pas rencontrer un franc succès.

« On est au 21ème siècle tata, cela n’existe plus. »

Lucy éclate de rire en secouant la tête. Elle n’est pas d’accord. Elle est persuadée qu’il y a des gens qui sont faits l’un pour l’autre. Pas comme une sorte de magie qui fait que chacun a une âme sœur, mais simplement que certaines personnes sont suffisamment bien ensemble pour construire quelque chose, à deux. Que leurs qualités compensent leurs défauts, qu’elles se complètent, s’équilibrent. Et Lucy est convaincue que la personne avec laquelle on fait un bout de chemin est son prince charmant.

« Bien sûr que si ! Ce sera simplement la personne faite pour toi, que tu aimeras et qui t’aimera, et avec qui tu pourras construire quelque chose. »

Lucy, elle, a eu sa chance. Elle pourrait sans doute retrouver quelqu’un, ne pense pas qu’on n’a qu’un seul grand amour, et qu’une fois qu’il disparait, on ne tombera plus jamais amoureux. Mais elle a été tellement blessée et trahie, qu’elle a barricadé son cœur, et ne cherche plus à avancer à deux, maintenant. Elle est bien seule, et c’est le principal.

« Personne ne m’intéresse. »

Lucy s’étouffe avec sa gorgée de vin, et ne peut s’empêcher de rire. Elle lance un regard innocent à sa nièce, tentant de reprendre son sérieux, mais éclate à nouveau de rire.

« Je suis désolée ! »

Elle reprend son calme, prend une gorgée de vin qui est cette fois-ci avalée correctement, puis jette un regard en coin à sa nièce.

« Juste une question : c’est seulement aux autres que tu mens sur ce point, ou à toi-même ? »

Parce qu’elle a bien vu la manière dont elle se comporte avec son meilleur ami, la façon dont elle parle de lui : ses sentiments ne font aucun doute.



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Message(#)On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres (Chelsea) EmptyMer 12 Avr 2023 - 11:20

@Lucy Cavanagh & Chelsea Cavanagh

Le comportement de la rousse faisait rire son aînée, quand il aurait tout simplement agacé sa mère. C’était une des raisons pour lesquelles elle aimait sa tante, elle réagissait rarement comme Brianna, même si cette fois-ci elle la rejoignait sur le fond, puisqu’elles voulaient toutes les deux que Chelsea apprenne des choses, soit plus encline à écouter les autres. Elle n’était pas venue chez elle pour entendre un discours similaire à celui que sa génitrice aurait pu lui donner, mais la détective privée étant plus douée avec les mots que sa sœur, elle avait réussi à lui donner son point de vue sans la braquer. Cependant, cela ne l’empêchait pas de lui confier des pensées qui n’allaient pas dans son sens. Lucy lui dit qu’elle n’avait jamais essayé de lui faire croire qu’elles vivaient dans un monde pailleté et gentillet et elle n’avait pas tort, l’inverse aurait de toute façon été vain. Chelsea avait appris la dureté de la vie de façon trop précoce pour arriver à croire le contraire, elle avait donc préféré se forger une carapace plutôt que de laisser la méchanceté des autres l’atteindre comme cela avait pu être le cas durant son enfance. La tante de la rousse avait tout de même foi en elle et ses capacités, certainement parce qu’elle savait que malgré cet air défaitiste, une véritable compétitrice sommeillait en elle. « Je vais leur prouver qu’ils ont tort de ne pas croire en mon potentiel. » Les mauvaises expériences de l’étudiante en photographie ne lui avait pas encore fait baisser les bras, il lui en fallait plus que cela pour qu’elle abandonne. Elle décida de lui donner le nom de son dernier maître de stage, tout en lui déconseillant d’aller à sa rencontre, une intention que Lucy dénia avoir. Chelsea avait passé l’âge d’apprécier les interventions de sa tante, qui s’étaient révélées salvatrices lorsqu’elles remettaient à leurs places les enfants qui la harcelaient lorsqu’elle était haute comme trois pommes. Aujourd’hui elle n’avait besoin de l’ingérence de personne, parce que comme elle le disait si bien elle bottait des culs et avait un répondant que peu de jeunes femmes pouvaient se targuer d’avoir, même si celui-ci n’était pas très utile pour ses problèmes actuels.
 
Lucy s’excusa d’avoir parlé de sa conception par FIV, tout en lui expliquant que si elle s’était permise de lui poser la question, c’était parce qu’elle pensait que Chelsea avait reçu suffisamment d’affection et de stabilité. La jeune femme pouvait difficilement la contredire sur le second point, elle avait effectivement une vie plutôt stable, parce qu’elle n’avait jamais manqué de rien et qu’elle avait une famille plutôt unie. La rousse ne s’en était rendue compte que lorsqu’elle avait apprit à connaître l’envers des décors des quotidiens des autres, tout le monde ne pouvait pas compter sur les membres de sa famille, n’en était pas proche comme elle pouvait l’être avec certains Cavanagh. Cependant, elle avait longtemps envié toutes ces filles qui avaient des relations fusionnelles avec leurs mères, ce lien devait être le plus fort de tous, mais celui qui la reliait à Brianna était vacillant. « Ma mère n’est pas vraiment la plus démonstrative, même lorsqu’on est à l’abri des regards. » Elle l’avait peut-être été durant les années dont elle ne se souvenait plus, c’était ce que pouvait laisser croire les photographies de ses trois premières années, seuls ses grands-parents et Lucy pourraient l’éclaircir là-dessus. La mère de l’étudiante de photographie avait peut-être juste une façon de l’aimer discrète, peu commune comme celle de Chelsea qui ne se voyait pas forcément du premier coup d’œil. « Parfois j’ai encore l’impression d’être une anomalie, même si on ne souffre plus des rumeurs. » Déménager à Brisbane et vivre avec un homme leur avait permis de coller à un schéma familial plus répandu, celui d’une famille recomposée, ce qui était bien plus acceptable pour la société qu’une mère ayant fait un enfant toute seule. « Peut-être qu’un jour ça me passera. » Si ce n’était pas le cas, cela ne signifiait qu’une chose ; qu’elle devait absolument partir à la recherche de son père biologique.
 
S’il existait bien une chose dont elle voulait encore plus se passer que de ça, c’était bien de ses sentiments à sens unique envers son meilleur ami. Lucy ne se laissait pas démontée par le pessimisme de sa nièce, en lui apportant sa définition du prince charmant. Comment pouvait-elle encore croire à l’existence d’une âme sœur, alors qu’elle-même n’en possédait pas ? Elle devait être partisane de l’idée que l’on pouvait en croiser plusieurs au cours d’une vie, pour réussir à lui sortir ces propos avec tant d’aplomb. Chelsea préféra lui répondre que personne ne l’intéressait, plutôt que de rechercher un argumentaire pour la contredire, parce qu’il s’agissait de la facilité. L’étudiante en photographie ne s’attendait pas à lui décrocher un rire aussi franc, elle s’excusa avant de lui poser une question qui la déstabilisa quelques secondes. Était-ce si évident que cela qu’elle en pinçait pour Desmond ? Elle préféra se dire que non, qu’elle avait posé cette interrogation uniquement parce qu’elle figurait parmi les rares personnes capables de lire en elle comme dans un livre ouvert. Il était vain de lui mentir, Chelsea baissa sa tête avant de lui répondre : « C’est facile à dire pour toi, toi et maman vous êtes des femmes magnifiques... » Elle se demandait comment elles pouvaient être de la même famille toutes les trois, son père devait avoir un physique repoussant pour qu’elle hérite de tels traits. La beauté des femmes de sa famille n’avaient fait que de renforcé ses propres complexes, dans lesquels elle s’enfonçait chaque fois un peu plus quand elle voyait une nouvelle fille dans aux bras de son meilleur ami. « J’aime Desmond depuis des années, mais ce n’est pas réciproque, il me voit comme une sœur. » Elle s’avançait sur son opinion parce qu’elle pensait avoir eu suffisamment de preuves de ce qu’elle avançait. « Et je n’ai pas envie de perdre bêtement mon plus précieux ami parce que nos sentiments n’ont pas évolué de la même façon. » Parce qu’elle n’était pas assez jolie pour susciter de l’attirance chez lui, mais aussi parce qu’elle avait conscience de ne pas être une girlfriend material avec un tempérament comme le sien. Lucy fera probablement tout pour lui donner un espoir dont elle n'avait pas besoin, elle avait surtout besoin de passer à autre chose.

FIN DU RP
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