| (cary #3) caught up in your fever dream |
| | (#)Sam 14 Jan 2023 - 1:37 | |
| Carl sera le premier à rencontrer le bébé. En dehors d’Ezra, bien sûr, et de tout le personnel de l’hôpital, évidemment ; il est le premier. Cela signifie que Lily veut que tout soit parfait, même si elle est encore loin d’avoir retrouvé force et vitalité, ou même un semblant de teint qui ne soit pas la pure copie de celui de Dracula. Elle ne va physiquement pas très bien et même elle a du mal à le cacher, mais elle a à coeur de croire que c’est tout à fait normal, que cela fait partie du processus et, surtout, qu’il n’en sera vite plus rien, parce qu’elle sera surtout parfaitement heureuse et occupée auprès d’Alice. L’association ne l’appelle pas, Ezra est à ses côtés pour prendre soin de leur fille, et Noah peut la tenir dans les bras sous condition qu’il soit assis sur un fauteuil ou par terre. Ils forment la parfaite petite famille qui vit dans le bon quartier, dans la maison que Lily a pris le temps de décorer juste avant la naissance de leur enfant. Tout est parfait, et même le chien, offert à son fils, vient doucement compléter le tableau digne d’un American Gothic des temps modernes.
Déjà, elle rêve du moment où la petite fera ses nuits mais, de toute évidence, ce n’est pas prêt d’arriver, et les jours à venir s’annoncent plus difficiles encore maintenant que le couple a quitté l’hôpital et tout le confort qui allait avec. Ils ont surtout quitté toute la sécurité qu’il représentait, toutes ces petites mains éternellement prêtes à les aider à tout instant. Maintenant, il n’y a plus qu’Ezra et elle. Un seul des deux était déjà parent, et un seul des deux semble faire le moindre geste avec tout le naturel et la douceur du monde. Ce n’est même pas qu’il semble bien faire, Ezra: il y arrive à la perfection, et cela a tout pour rendre Lily complètement folle, parce qu’elle n’avait jamais anticipé devenir le maillon faible de leur équipe. Pour l’heure encore, elle accepte l’excuse de la fatigue post accouchement mais, très bientôt, elle-même n’y croira plus. Et c’est pour ça qu’elle repousse à plus tard, Lily, et qu’elle commence enfin à présenter sa fille au reste du monde, maintenant que les draps blancs de l’hôpital ne lui donnent pas l’air d’être encore plus malade. Chez elle, au moins, elle contrôle un peu plus les choses, notamment le sourire avec lequel elle ouvre à Carl à la seconde même où il sonne à la porte de chez elle. “Hey, birthday boy.” Elle n’a pas oublié, bien sûr. Comment le pourrait-elle ? Son sourire est grand et ses bras libérés de tout bambin, ce qui lui permet de plutôt les enrouler délicatement autour du jeune garçon, qui a déjà fêté un nouvel anniversaire. “J’aurai un cadeau pour toi, fais moi y penser.” Lily y pensera quoi qu’il en soit, mais elle a pour habitude de donner une raison à autrui de se sentir utile ou elle, de son côté, de ne pas complètement vouloir gérer la situation comme une psychopathe.
“Tu as pu passer de bonnes fêtes ? Comment se passe ton nouveau travail ? Et ton anniversaire, alors ?” Ses bras le libèrent à peine et les questions prennent le relais maintenant qu’elle l’invite à prendre place dans la maison, la table basse face au canapé étant déjà remplie d’un gâteau encore chaud, de cookies, de thé glacé (maison, évidemment) et de jus de fruit (orange, pressée à la main, mais surtout par la machine qui le fait seul). Elle ne compte pas lésiner sur les détails ou les quantités sous couvert qu’elle devrait se ménager. “Alice dort, tu as cinq à sept minutes avant qu’elle décide que son cycle de sommeil vient de se terminer.” Elle en sourit, en rigole, mais en souffre surtout. Elle aime sa fille comme la prunelle de ses yeux, mais tout serait plus simple si elle pouvait déjà avoir l’âge de lui raconter ses journées à l’école, manger seule et solide, et les cheveux assez longs pour que Lily lui fasse les plus belles coiffures de toute l’école, et ce pas uniquement pour les photos de classe. |
| | | | (#)Mar 17 Jan 2023 - 21:08 | |
| ☾ caught up in your fever dream I set out on a narrow way many years ago, hoping I would find true love along the broken road. But I got lost a time or two, wiped my brow and kept pushing through. I couldn't see how every sign pointed straight to you. Others who broke my heart, they were like Northern stars, pointing me on my way into your loving arms. gifs by (c) tcssagifpacks et (c) harley Cette année ne pourra pas être pire que celle qui vient de s'achever, c'est l'idée avec laquelle Carl se rassure pendant son trajet en bus alors qu'il est attendu au 159 Third Avenue. Il connait bien le quartier et pour cause, il n'y a encore pas si longtemps le garçon y travaillait. Son cœur rate d’ailleurs un battement en voyant passer la façade du DBD au beau milieu du paysage défilant et la nostalgie ne tarde pas à l'envahir en pensant au fait que la page est maintenant tournée, ce qui est peut-être aussi le cas du souvenir qu'il y a laissé. Au fond de lui Carl espère que ses anciens collègues ne tireront pas trop vite un trait sur lui, aussi certain puisse-t-il être d'avoir été un boulet à leur cheville et d'avoir trop souvent manqué de faire son travail correctement. Ce n'est sans doute pas ce qu'en dirait Lily mais il comprendrait malgré tout qu'on ne l'y regrette pas beaucoup, Carl s'étant toujours vu comme un garçon parfaitement remplaçable qui n'avait pas grand-chose pour lui – et dont les réactions incomprises avaient plus de chances de le desservir que l'inverse, au DBD comme ailleurs. Il aimerait pouvoir dire que les choses sont différentes depuis qu'il porte son uniforme de valet de chambre mais le bonhomme n'a en réalité pas la prétention d'être tellement plus utile, ni plus performant. Carl dirait simplement qu'il fait de son mieux pour être à la hauteur de ce travail décroché à l'Emerald Hotel et des exigences reposant désormais sur lui, quand bien même son épanouissement est encore très discutable dans ce tout nouveau rôle. Son expérience d'au pair lui offre un avantage indiscutable pour l'entretien des chambres mais il peine encore à suivre la cadence, ne pouvant à présent plus compter sur la moindre patronne pour fermer les yeux sur ses erreurs et pour redoubler d'indulgence avec lui. Sous la supervision de Cristina Weatherton mieux vaut filer droit et ça le garçon l'a bien compris, il n'est donc pas surprenant que Carl ait officiellement renoué avec sa bonne vieille boule au ventre en partant chaque matin travailler mais ce renouveau ne peut être que bon pour lui, c'est l'autre pensée qu’il rabâche pour aborder l'avenir avec un minimum de positivité. Trouver un semblant d'équilibre professionnel pourrait être un bon objectif à se fixer pour l'année à venir mais il ne sera pas le seul, la liste de ses résolutions à tenir n'en finissant déjà plus de s'allonger. Une liste couchée sur papier comme s'il pouvait ainsi optimiser ses chances de tout concrétiser, et comme si douze mois pouvaient surtout être suffisants pour ça.
Ses résolutions ne le mèneront sans doute pas bien loin mais Carl s'est au moins trouvé un but à poursuivre, pour une fois que sa vie ne se résume pas à avancer sans vraie motivation et sans direction à prendre. Il voudrait parler de son nouveau travail à l'hôtel et de tous les changements récemment survenus de son côté à Lily, mais Carl a surtout hâte de rencontrer cette fameuse personne que la future maman tient à lui présenter. L'indice glissé dans son dernier message aurait certainement dû lui mettre la puce à l'oreille mais le garçon reste accroché à l'idée que son enfant verra le jour le mois prochain, très loin de se douter que sa venue au monde a pris de l'avance et qu'ils ont d'ores et déjà quelque chose en commun. Bientôt Carl ne pourra plus prétendre que le quatre janvier est une date sans importance sous prétexte que son existence en est elle-même dépourvue mais en attendant d'en prendre conscience, c'est animé d'une curiosité sincère que le garçon s'avance jusqu'au domicile de Lily. Il s'est muni d'un bouquet de lys et d'une boite de chocolats pour l'occasion, toujours aussi peu habile avec le genre de cadeaux à offrir pour honorer ce genre d'invitation puisque venir les mains vides n'était pas une option. C'est fébrilement qu'il enclenche la sonnette pour signifier sa présence alors que Carl appréhende soudainement l'idée de ne pas savoir ce qui l'attend. Le doute n'était pas vraiment permis dans son récent échange avec Lily mais certaines connexions tardent encore à s'effectuer, et d’ici quelques minutes le garçon se sentira certainement très bête de n'avoir rien saisi plus tôt.
« Hey, birthday boy. » Face à elle pourtant, son appréhension s'envole pour ne lui laisser qu'un grand sourire tandis que son ancienne patronne l'encercle déjà de ses bras. « Salut Lily, j'espère que je suis à l'heure. » Il est bon de la revoir comme de l'entendre, à première vue pourtant Carl pourrait facilement dire que Lily manque de sommeil mais il garde de telles pensées pour lui, préférant croire qu'il s'alarme encore pour un rien. « J’aurai un cadeau pour toi, fais moi y penser. » Elle n'était pas obligée, cette invitation est presque déjà un cadeau en soi et le garçon a au contraire toutes les chances de s'arranger pour oublier, lui qui remet si facilement en question son mérite pour ce genre de choses. Il hoche malgré tout la tête, touché que Lily ait à ce point pensé à lui alors que son propre père a une fois de plus réussi à zapper son anniversaire – même si cela doit être considéré d'intentionnel, au bout de la troisième fois. « Tu as pu passer de bonnes fêtes ? Comment se passe ton nouveau travail ? Et ton anniversaire, alors ? » Elle vient déjà aux nouvelles et là encore, Carl pourrait presque s'étonner de toute cette attention qu'il récolte. C'est pourtant habituel avec Lily qui s'est toujours arrangée pour veiller sur lui même à distance, une habitude qu'elle n'a de toute évidence pas perdue malgré le fait qu'ils ne travaillent plus ensemble. Elle lui avait garanti qu'il garderait une place dans sa vie quoi qu'il arrive et Carl se réjouit de voir qu'elle, au moins, ne lui a pas menti. « Pas mauvaises oui, et ça se passe plutôt bien à l’hôtel. C’est juste encore un peu.. nouveau, quoi. » Ses mots ne sonnent pas aussi enthousiastes qu'il l'aimerait mais Carl mettra ça sur le compte du rythme qu'il doit encore adopter, car il est sûrement trop tôt pour dire qu'il ne s'épanouit pas dans ce nouveau travail comme il pouvait le faire au café. « L’Emerald est super grand, il y a plus de mille chambres tu te rends compte ! » Mille chambres dont il ne s'occupe heureusement pas tout seul, ce qui ne l'empêche pas d'enchainer les services sans tellement pouvoir souffler. Le garçon prend place sur le canapé et contemple le goûter trônant devant lui, parvenant sans mal à lui ouvrir l'appétit. « J’ai eu droit à un bel anniversaire aussi, c’était hum.. vraiment chouette. » Et Lily ne rêve pas, il se met bien à rougir en le disant. Carl n'osera pas détailler le cadeau que Naomi a pu lui faire mais il apprécie en tout cas sincèrement tous les messages qu'il a pu recevoir, ne l'autorisant désormais plus à se sentir négligé. Avec tout ça il en oublie que ses mains sont toujours prises, et se relève alors pour remettre à Lily ce qu'il a apporté avec lui. « Je t’ai pris des fleurs et des chocolats, j’espère que t’aimes bien les lys. » Des fleurs qui n'ont pas été choisies au hasard puisque les lilies ne sont autres qu'un clin d'œil à son nom, que Carl trouvait aussi joli qu'amusant. Quant aux chocolats il n'a pas pris beaucoup de risque avec une boite des plus classiques, qu'il n'a étonnamment pas fait tomber en chemin.
Sa maladresse ressort pourtant au moment de se saisir d'un cookie et si ce dernier lui échappe aussitôt des mains, c'est sans doute parce qu'il ne s'attend pas aux prochains mots de Lily. « Alice dort, tu as cinq à sept minutes avant qu’elle décide que son cycle de sommeil vient de se terminer. » Il pose sur elle un regard confus, autant que peuvent l'être ses pensées sur le moment. « Alice ? » Non, vraiment, Carl est toujours aussi incapable de lire entre les lignes et il lui faut plusieurs secondes pour faire le lien tout seul, une fois les différents éléments décortiqués puis combinés. « Oh. » Il croit enfin comprendre, comme si les pièces du puzzle s'assemblaient sous ses yeux à l'instant même où ces derniers se reportent sur son ventre. Alice doit être le bébé que Lily attendait et n'attend visiblement plus mais surtout c’est une fille, et c'est bien le point sur lequel tout un mystère reposait jusque là. « On est déjà en février ? » il questionne naïvement, réalisant bien vite que ses mots ne riment à rien et qu'une grossesse n'est pas toujours menée à son terme, contrairement à ce qu'il a jusqu'ici voulu croire. Alors Carl se relève à nouveau, délaissant pour de bon son cookie pour venir s'emparer des mains de l'heureuse maman. « Wow. Félicitations Lily, je suis vraiment trop trop content pour toi. » Elle méritait de toucher son rêve du doigt et d’avoir cette famille qu’elle désirait tant, Carl n’a jamais cessé de le penser et tout paraît si naturel maintenant que ce petit miracle a vu le jour. Un peu tôt, cela dit. « Mais toi tu vas bien ? Je veux dire.. elle a un peu d’avance, c’est pas grave hein ? » Et déjà Carl s'inquiète, quand il ne devrait sans doute pas. S'il y avait eu un quelconque problème les choses ne lui auraient pas été présentées de cette façon et il le sait, le laissant finalement croire que tout doit aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il ne pourrait en tout cas pas l'espérer plus fortement.
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| | | | (#)Mer 18 Jan 2023 - 19:16 | |
| Lily laisse à peine le garçon respirer qu’elle vient déjà aux nouvelles, ayant à coeur de ne pas perdre un seul instant alors qu’elle peine à accepter le fait qu’elle ne le verra plus tous les jours au travail, maintenant. Et quand bien même c’est une idée déjà actée depuis un temps déjà, elle ne s’y fait décidément pas. « Pas mauvaises oui, et ça se passe plutôt bien à l’hôtel. C’est juste encore un peu.. nouveau, quoi. » Il répond sans grand enthousiasme, ce qu’elle décèle aussitôt, mais elle préfère lui donner raison et se ranger à son tour sur l’idée que tout est encore nouveau pour lui et qu’il a besoin de prendre ses marques. Elle sourit, hoche la tête, et écoute avec attention les détails qu’il ajoute, comme le ferait un enfant qui a hâte de raconter se trépidante journée. Elle écoute avec d’autant plus d’attention lorsqu’il parle de sa journée d’anniversaire avec du rose aux joues, n’ayant pas de mal à comprendre le sous-entendu derrière ce bel anniversaire. “Tant mieux. Tu as raison d’en profiter.” qu’elle se contente de répondre, sans entrer dans les détails et, surtout, sans lui en demander non plus. « Je t’ai pris des fleurs et des chocolats, j’espère que t’aimes bien les lys. » Tout en tendant ses mains pour le décharger rapidement, Lily reprend. “Merci, tu n’étais pas obligé. J’aime beaucoup le clin d’oeil des lys, en tout cas. Je vais leur trouver un pot.” Comment pourrait-elle ne pas aimer Carl comme son propre fils après tout ça ? C’est son anniversaire, et pourtant il trouve encore le moyen de penser à elle et de lui offrir des cadeaux, dont la jeune femme prend le temps de soigner, comme en témoigne le bouquet qu’elle met aussitôt dans un pot décoratif, pour le laisser fièrement trôner au centre de la table du salon. Quant aux chocolats, elle préfère encore les ouvrir devant lui et les laisser sur la table, pour qu’il puisse à son tour en profiter.
Pour autant, et bien qu’elle soit sincère dans sa démarche de prendre des nouvelles du jeune garçon, elle a surtout terriblement envie de lui présenter sa fille, comme en témoignent ses paroles. « Alice ? » Il ne comprend pas de suite et, sans doute encore un peu amusée, Lily préfère le laisser chercher seul plutôt que de lui donner la réponse aussi simplement que cela. Et enfin, il comprend et ses yeux s’illuminent d’une lueur nouvelle. « Oh. On est déjà en février ? » Ses paroles font rire la jeune mère. Non, de toute évidence ils ne sont pas déjà en février, en témoigne l’anniversaire du garçon qui est bien trop récent. Pour autant, elle ne lui tient pas rigueur de rien, bien sûr. “Elle a dû croire que c’était le cas.” Et Lily, de son côté, a encore pour réflexe de poser ses mains autour de son ventre lorsqu’elle parle de sa fille. Maintenant, pourtant, elle ne s’y cache plus. « Wow. Félicitations Lily, je suis vraiment trop trop content pour toi. Mais toi tu vas bien ? Je veux dire.. elle a un peu d’avance, c’est pas grave hein ? » Il est extatique et cela ne donne qu’un peu plus du baume au coeur à la jeune femme qui, au fond d’elle, appréhendait peut-être un peu de lui partager la nouvelle, comme si elle s’apprêtait à dire à son véritable enfant qu’il allait désormais devoir apprendre à partager l’attention. Mais Carl n’est pas vraiment son fils, bien sûr. Pas par le sang, du moins. Ça, c’est évident. “Oui, je vais très bien, ne t’en fais pas. Et la petite aussi. Elle était simplement pressée de pointer le bout de son nez mais cela n’a pas de conséquences pour elle.” Elle est née quelques toutes petites semaines avant le terme, alors cela n’est pas grave, ni pour elle, ni pour Lily. Simplement, elle a pris de court les deux parents, qui n’étaient pas moins parfaitement heureux de la voir arriver plus tôt que prévue. “Elle est née le quatre. Il faut croire que c’est un signe.” Un signe de quoi, ça elle ne sait pas, mais elle veut tout de même croire que cela signifie quelque chose de positif, dont elle décidera la signification plus tard, lorsque cela l’arrangera. “Tu sais, c’était important pour moi de te la présenter.” Parce qu’à ses yeux, Alice n’est autre que sa soeur, et certainement rien de moins. Et justement, lorsque les cris de cette dernière commencent déjà à se faire entendre, elle laisse un sourire sans saveur naviguer un instant en direction du visage de Carl avant de se décider à se lever.
Ainsi, elle revient quelques maigres secondes plus tard, le nourrisson de quelques jours blotti entre ses bras, la main de sa mère lovée à l’arrière de son crâne. “Je te présente officiellement Alice.” Au fond d’elle, elle espère qu’il sera un grand-frère pour le tout jeune enfant et que cela le poussera à dépasser ses limites pour donner le meilleur de sa personne et toujours la protéger, quoiqu’il advienne. Ils méritent d’être soudés, malgré leur différence d’âge. Cela ne fait pas moins d’eux une famille. “Elle est un peu la deuxième née de la famille.” Elle signe, persiste, insiste. “Tu veux la tenir ?” Elle questionne enfin, un sourire tendre toujours affiché par dessus ses traits fatigués. |
| | | | (#)Sam 28 Jan 2023 - 19:32 | |
| ☾ caught up in your fever dream I set out on a narrow way many years ago, hoping I would find true love along the broken road. But I got lost a time or two, wiped my brow and kept pushing through. I couldn't see how every sign pointed straight to you. Others who broke my heart, they were like Northern stars, pointing me on my way into your loving arms. gifs by (c) tcssagifpacks et (c) harley Carl sait bien qu'il n'était pas forcé d'apporter quelque chose mais dans quel monde aurait-il pu passer la porte du domicile de Lily sans le moindre cadeau sous le bras – ou deux, en l'occurrence. Ses présents ont au moins le mérite d'être à son image : ils ne paient pas de mine à première vue mais ils viennent du cœur, le garçon apprécie d'ailleurs de voir ses fleurs aussitôt placées dans un vase comme si la future maman démontrait déjà la plus grande volonté à prendre soin de celles-ci. Mais de maman, Lily n'a justement plus grand-chose de future comme les prochaines secondes le lui font réaliser alors que l'évidence se trouvait sous ses yeux sans qu'il ne soit parvenu à la déchiffrer avant ça. Ce n'est pas un scénario auquel le garçon pouvait s'attendre, Lily n'était pas censée accoucher avant le mois prochain et il avait pour sa part choisi d'y croire dur comme fer en se fiant à ce repère qui n'était pourtant pas gravé dans le marbre. La nouvelle est aussi belle qu'elle est grande mais la surprise laisse bien vite place à l'inquiétude, celle de se dire que la grossesse n'a pas tout à fait été menée à son terme et de ne pas savoir quelles répercussions cette avance pourrait avoir sur la mère et son enfant. Parce qu'il n'y connait strictement rien Carl, et c'est bien pour cette raison qu'il peut s'imaginer beaucoup de choses à commencer par les pires. « Oui, je vais très bien, ne t’en fais pas. Et la petite aussi. Elle était simplement pressée de pointer le bout de son nez mais cela n’a pas de conséquences pour elle. » Elle va très bien, le bébé va très bien, voilà qui lui réchauffe le cœur et parvient à estomper le souci marquant les traits du garçon. Il en faudra toutefois plus pour le rassurer entièrement car s'il s'inquiète, c'est aussi parce que sa propre mère a sombré à sa naissance dans une mélancolie dont Carl a endossé la responsabilité toute sa vie. Il sait que ces choses-là arrivent, tout comme il devrait savoir qu'il n'a pas personnellement rendu Patsy malade en venant au monde mais cette idée est ancrée bien trop profondément en lui pour que Carl arrive à se persuader du contraire. « Et le papa, ça va il gère ça bien ? » il questionne en chassant les idées moroses qui lui viennent, préférant se concentrer sur le moment présent et sur ce bonheur dont la jeune maman semble rayonner. Le père du bébé ne remplacera jamais Matt à ses yeux mais il peut tout de même lui laisser sa chance, ne serait-ce que par affection sincère envers Lily. « C'est son premier bébé à lui aussi ? » Ses questions sont peut-être trop indiscrètes mais il s'intéresse Carl, il ne demande même qu'à connaître cet Ezra dont elle lui a parlé l'autre fois et qu'il finira peut-être par rencontrer un jour.
« Elle est née le quatre. Il faut croire que c’est un signe. » Oh. Lily ne peut pas lui annoncer une telle chose et penser qu'il n'y verra pas lui aussi un signe envoyé par l'univers, pas alors que Carl est connu pour voir des symboliques un peu partout. C'est une nouvelle fois le cas à travers cette naissance faisant écho à la sienne, et l'amenant à se répéter qu'il a très exactement vingt-trois ans d'écart avec la petite Alice. Pas un jour de plus, ni de moins. « Alors.. ça veut dire que mon anniversaire sera aussi le sien ? » Ce n'est qu'une coïncidence et pourtant, Carl a enfin l'occasion de laisser la malédiction du jour de sa naissance de côté. Non, cette date n'est pas maudite comme il l'a trop longtemps pensé et il n'en revient pas que Lily ait songé à lui envoyer un message alors qu'elle venait à peine d'accoucher, quand ses priorités auraient objectivement dû se trouver ailleurs. Elle ne pouvait pas lui prouver plus joliment son importance à ses yeux, ni lui offrir un plus beau rôle que celui de grand frère. « J'aurais pas pu rêver d'un meilleur cadeau, c'est.. » un honneur sur lequel Carl peine à poser des mots mais son regard à cet instant en dit bien assez long. « Tu sais, c’était important pour moi de te la présenter. » Il n'en doute pas quand elle le dit parce qu'il peut le voir comme l'entendre, et Carl se demande d'ailleurs s'il ne ferait pas aussi partie des toutes premières personnes conviées à rencontrer le bébé. Cette dernière pensée rend d’ailleurs sa gorge douloureuse car il ne faudrait pas grand-chose pour que l'émotion le submerge, quand bien même le garçon s'efforce de ne pas – déjà – craquer. « C'était important pour moi aussi mais je me sens bête de pas avoir compris ton message plus tôt, c'est un cadeau pour Alice que j'aurais dû apporter du coup. » Il ne s'est pourtant douté de rien et déplore d'être toujours tellement à l'ouest, au point de rater chaque indice que Lily avait pris soin de lui glisser. « Mais je me rattraperai, c'est promis. » C'est surtout une promesse faite à lui-même car il se doute que Lily n'en attendra jamais tant de sa part, ce qui ne l'empêchera pas d'y remédier dès la fois prochaine. Carl y tient, comme s'il souhaitait déjà assurer sa place et gagner des points auprès d'une enfant pourtant bien trop jeune pour mémoriser que tel ou tel cadeau sera le sien.
Son cœur rate un battement lorsque le bébé se manifeste, laissant entendre des cris la rendant subitement très réelle mais pas autant qu'Alice peut l'être quand Lily l'apporte avec elle dans la pièce. Carl pose un regard impressionné sur ce petit être paraissant à la fois si précieux et fragile, osant à peine s'avancer pour la contempler de plus près même s'il en meurt d'envie. « Je te présente officiellement Alice. » Ce nom lui plait déjà beaucoup, Carl n'a même aucun mal à le voir comme le plus doux qui puisse lui être donné d'entendre et c'est un sourire ému qui anime ses lèvres au moment où la rencontre a enfin lieu. Ses pas sont encore hésitants et ses mains ne savent quant à elles plus où se poser alors Carl tire nerveusement sur les manches de son sweat tout en se risquant enfin à approcher. « Coucou Alice, moi c'est Carl. » Il espère que ce nom signifiera tôt ou tard quelque chose pour elle, le garçon n'a pas la prétention de s'imposer comme une figure essentielle à ses yeux – car essentiel, il ne l'a jamais été pour personne – mais Alice est la petite sœur qu'il aurait tant aimé avoir, avec tout ce que cela peut symboliser aujourd'hui. Un besoin de protection immense en ce qui le concerne, en espérant qu'il saura cette fois se montrer digne de son rôle d'ainé. « T'as vu ça Lily ? On dirait qu'elle m'a souri ! » il remarque dans un immense sourire à son tour en croyant bien avoir perçu le début d'une esquisse chez l'enfant, à moins qu'il ne s'agisse d'un réflexe que Carl se sera plu à voir comme un signe de plus. Peu importe, cette idée est trop belle pour qu'il n'essaie pas au moins d'y croire. « Elle est un peu la deuxième née de la famille. » Ces quelques mots le rendent cette fois-ci silencieux et pas parce qu'il ne sait pas quoi y répondre, mais bien parce que cette pensée le touche bien plus qu'il ne le faudrait. Carl s'accroche au fait d'appartenir à une famille qui n'aurait pas honte de lui, où il ne serait pas d’office un chat noir et où on ne ferait pas non plus de lui un bouc émissaire tout désigné. Ils ne sont pas liés par le sang mais il s'en moque, l'idée le séduit malgré tout et son statut de grand frère ne fait à partir de là aucun doute, quand bien même certains s'empresseraient de le voir comme quelque chose de dérangeant. Ils ne peuvent pas comprendre, voilà ce que Carl leur répondrait. « Tu veux la tenir ? » Cette fois, c'est un léger sursaut qui s'empare de lui tandis qu'il amorce aussitôt un pas en arrière. Il le veut, bien sûr que ça lui ferait plaisir mais le vouloir et le pouvoir sont deux choses bien différentes ici. « Oh non, je.. je vais la faire tomber c'est sûr. » Carl n'a aucune confiance en lui pour ce genre de choses, pas alors que sa maladresse n'est plus à prouver depuis longtemps. Faire tomber un bol ou un bibelot n'est jamais bien grave mais quand un bébé entre soudainement en compte, ce n'est tout de suite plus la même histoire. « Ou alors.. tu restes tout près pour m'aider si jamais je m'y prends pas bien ? » Il a besoin de cette sécurité pour s'autoriser à la porter et des bons réflexes de Lily pour rattraper ses éventuelles erreurs, bien trop convaincu de pouvoir faire les choses mal comme pour tout, trop souvent. « Je me rends compte que j'ai jamais tenu un bébé. Les enfants dont je m’occupais étaient pas aussi jeunes et.. je l’ai pas non plus fait quand mon petit frère est né. » Ils ont six ans d'écart pourtant, l'occasion aurait pu lui en être brièvement donnée mais cette pensée amère lui rappelle que cette responsabilité ne lui a au contraire jamais été confiée, comme s'il pouvait encore en ignorer la raison. Par la suite Carl n'a pas toujours fait les choses bien avec Keefe mais tout sera différent avec Alice, il serait prêt à le jurer à quiconque voudrait bien l'entendre. « Elle est tellement petite, j'ai peur de lui faire mal. » qu'il ajoute en se rapprochant à nouveau, ses yeux parcourant le poupon pour détailler ses minuscules mains ainsi que son tout petit nez. Elle est adorable et pour peu, Carl changerait presque d'avis sur les enfants qu'il ne souhaitait jusqu'ici jamais avoir. Naïvement, comme si tout pouvait être simple et beau dans un monde parfaitement rose.
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| | | | (#)Jeu 2 Fév 2023 - 16:46 | |
| « Et le papa, ça va il gère ça bien ? » “Ezra gère très bien.”
Il gère bien mieux qu’elle, en réalité, bien qu’il faille passer outre le fait qu’il se soit lamentablement évanoui lors de l’accouchement, chose que Lily n’avait pas vraiment la possibilité de se permettre. Il est merveilleux dans son rôle de père, sans que ce ne soit une nouveauté: il a toujours été parfait auprès de Noah aussi. « C'est son premier bébé à lui aussi ? » Elle marque légèrement la négation de la tête, sans lui en vouloir le moins du monde pour sa question. “Non, il a déjà un garçon de huit ans.” Mais elle ne précise pas son prénom, parce qu’elle ne cherche pas à ce qu’il fasse le lien entre le Noah de Matt et celui d’Ezra, qui ne font qu’un. Le premier était son oncle, le second est son père, et tous deux ont toujours veillé sur lui comme la prunelle de leurs yeux. “Il sait y faire.” Mieux que Lily, pour une fois, ce qui est une idée qu’elle a du mal à accepter. « Alors.. ça veut dire que mon anniversaire sera aussi le sien ? » Elle hoche la tête. Oui, sa fille et celui qu’elle considère être comme le fils qu’elle n’a jamais eu partageront bel et bien une date de naissance commune, à quelques simples années de différence près. “Pour toujours.” Il aurait continué à importer à ses yeux quoiqu’il en soit, bien sûr, mais de cette façon, c’est d’autant plus symbolique pour tout le monde. Chaque quatre janvier de l’année, elle pensera à Alice, et elle pensera à Carl. « C'était important pour moi aussi mais je me sens bête de pas avoir compris ton message plus tôt, c'est un cadeau pour Alice que j'aurais dû apporter du coup. » - “Ne t’en fais pas. J’aime d’autant plus t’avoir appris la nouvelle en face.” Et ce n’est pas Alice, du haut de ses quelques jours de vie, qui lui en voudra de ne pas lui avoir ramené de cadeau. Lily non plus, de son côté, n’attendait pas à ce qu’il ramène le moindre cadeau à qui que ce soit. « Mais je me rattraperai, c'est promis. » - “Ne t’en sens pas obligé.” Elle ne veut pas qu’il se sente redevable de quoi que ce soit, sa seule présence suffit à égayer les journées de Lily.
Ce qui égaie les journées de la jeune femme, aussi, c’est l’arrivée de sa fille dans son monde. Les premiers jours sont difficiles, mais il n’y a sans doute rien de plus normal, parce que son corps doit se remettre d’un traumatisme et que son esprit doit suivre. « Coucou Alice, moi c'est Carl. » Il parle au nourrisson entre les bras de sa mère, laquelle n’offre encore que peu de réactions face au monde qui l’entoure. Elle n’a même pas besoin de ça pour rendre fiers et heureux ses parents autant que Carl désormais, à son tour. « T'as vu ça Lily ? On dirait qu'elle m'a souri ! » Et si le sourire d’Alice n’est peut-être pas évident à déceler, celui de Lily l’est. “Elle t’adore déjà.” Peu importe si la jeune mère surinterprète un peu trop les choses ; cela ne fait aucune sorte d’importance et, surtout, personne ne lui en tient rigueur.
Lorsqu’elle propose au garçon de tenir Alice dans ses bras, ce dernier semble paniquer aussitôt et chercher comment refuser poliment la proposition. « Oh non, je.. je vais la faire tomber c'est sûr. » Chose que Lily ne craint absolument pas, même si elle connaît la maladresse du garçon: elle sait qu’il a toutes les raisons du monde de s’appliquer dès lors qu’il s’agit d’Alice, et qu’il ne la laissera pas tomber. “Assis toi sur le canapé si tu veux.” Comme ça, il n’aura pas le moindre souci à se faire, quand bien même il est le seul à douter de ses capacités. « Ou alors.. tu restes tout près pour m'aider si jamais je m'y prends pas bien ? » Ou alors ils peuvent faire comme ça, en effet. Lily hoche la tête et lui offre un sourire tendre et rassurant, approchant doucement Alice de lui pour qu’elle passe des bras de l’un à l’autre. “Je reste là, ne t’en fais pas.” Pour ça, comme pour tout le reste. C’est promis. « Elle est tellement petite, j'ai peur de lui faire mal. » - “Pourquoi est-ce que tu lui ferais du mal ?” Ce n’est pas ce qu’il veut et donc, ce n’est pas ce qui arrivera. Lily en est convaincue, raison pour laquelle elle ne craint pas de mettre la prunelle de ses yeux entre ses bras, sous sa vigilance. “Mets ta main sous sa tête, juste comme ça.” Elle lui montre la marche à suivre pour qu’il la porte au mieux et que tout se passe bien, aussi simplement que cela. “Tu avais peur de tenir ton petit-frère dans tes bras, aussi ?” Elle revient sur ce qu’il lui a dit et le questionne avec curiosité. “Regarde, tu t’en sors parfaitement avec Alice. Si elle a besoin d’un nounou, je sais déjà qui appeler.” Et elle sourit un peu plus encore, amusée. |
| | | | (#)Lun 13 Fév 2023 - 22:04 | |
| ☾ caught up in your fever dream I set out on a narrow way many years ago, hoping I would find true love along the broken road. But I got lost a time or two, wiped my brow and kept pushing through. I couldn't see how every sign pointed straight to you. Others who broke my heart, they were like Northern stars, pointing me on my way into your loving arms. gifs by (c) tcssagifpacks et (c) harley Ezra gère très bien. Si Lily le dit alors il ne peut de son côté que la croire, plus disposé que jamais à voir en son compagnon un très bon père pour Alice même s'il n'est pas celui sur lequel Carl avait initialement misé. C'est à la jeune maman que revient avant tout le pouvoir d'en juger, il n'a pas encore vu l'intéressé à l'œuvre mais la lueur dans les yeux de Lily suffit à le convaincre qu'Ezra honore déjà son rôle mieux que personne – tout comme il est convaincu que son ancienne patronne s'en sort honorablement bien elle aussi, aussi peu objectif puisse-t-il être sur la question. « Non, il a déjà un garçon de huit ans. Il sait y faire. » À cet instant, Carl tâche surtout de ne pas montrer combien ces mots le travaillent car ce garçon s'ajoutant subitement à l'équation est surtout un grand-frère qu'Alice possède déjà, de quoi l'amener à espérer qu'il y aura assez de place pour deux. Il ne peut pas en vouloir à Ezra d'être déjà père, tout comme il ne peut pas en vouloir à cette jolie petite famille d'exister bien avant lui quand bien même Carl se raccroche encore et toujours à l'idée d'en faire aussi partie. C'est un peu tout ce qui lui reste quand il fait l'inventaire de sa vie car côté famille, on ne peut pas dire que le bonhomme soit franchement gâté. « Ezra et toi serez des parents géniaux, Alice a beaucoup de chance. » Là-dessus Carl n’a vraiment aucun doute, il peut déjà sentir le bonheur émanant dans chaque pièce de cette maison et même si son sourire peut sembler un peu triste, il n'en est pas moins sincère. Lui aussi aurait aimé venir au monde dans un foyer heureux et combler ses parents d'un bonheur sans nuages, c'est après tout ce que chaque enfant mérite et c'est le meilleur qu'il puisse aujourd'hui souhaiter à Alice afin que sa propre histoire ne se répète surtout pas.
Le seul parallèle que Carl s'autorise à y voir concerne son anniversaire, dont il partagera désormais le jour avec la fille de Lily comme si les étoiles et le ciel s'étaient concertés pour rendre l'arrivée de la petite encore plus belle. Plus jamais le garçon ne portera le même regard sur sa date de naissance alors qu'enfin, Carl détient une bonne raison d'attendre avec impatience l'arrivée du quatre janvier chaque année. « Pour toujours. » Un toujours qui le fait sourire plus grandement encore tandis que ses yeux en pétillent de joie ainsi que d’émotion. Une bonne nouvelle en chasse une autre aujourd'hui et Carl n'a pas l'habitude de pouvoir doublement se réjouir, il faut le comprendre. Ce que lui n'a en revanche pas saisi ce sont les allusions de Lily par message mais la jeune mère est loin de lui en tenir rigueur, dissipant sans attendre les craintes que le garçon pourrait avoir. « Ne t’en fais pas. J’aime d’autant plus t’avoir appris la nouvelle en face. » Et lui aussi en vérité, il n'y a sans doute pas de plus belle façon de l'apprendre alors que l'arrivée d'Alice lui a été confirmée par l'apparition de celle-ci. Comme un cadeau tombé du ciel que Carl n'attendait plus, et que dire de ce sourire que le nourrisson semble lui offrir au moment où leurs deux regards tendent à se rencontrer. Alice ne doit pas percevoir grand-chose dans ce qui l'entoure mais Carl veut croire qu'elle réagit avant tout à sa voix, et que celle-ci sonne même comme une douce mélodie à son oreille. « Elle t’adore déjà. » Tu crois ? paraît aussitôt demander son regard tourné vers Lily, sans que le bonhomme n'ait besoin de préciser qu'il l'adore tout autant de son côté. Il n'aura fallu que quelques minutes à la magie pour opérer et à Alice pour trouver une place dans son cœur, où Carl ne manquera jamais de place pour accueillir qui que ce soit. Il a bien trop d'amour à donner, contre bien peu de personnes désireuses de le recevoir jusqu'ici.
Il ne pourrait pas chérir davantage sa place auprès du poupon mais face à la proposition de Lily consistant à la tenir, c'est tout son courage qui semble subitement s’envoler. Porter un bébé ne semble pas bien compliqué mais le garçon craint pourtant de se heurter à tout un art qu'il ne maitrise pas, aussi bien dans la position de ses mains que dans sa posture toute entière – car si quelqu'un a une chance de s'y prendre mal, ça ne peut être que lui. « Assis toi sur le canapé si tu veux. » Il pourrait oui, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il ne perdra pas bêtement son équilibre lorsque la volonté de bien faire fera pression sur lui mais Carl a une autre idée. Lily peut aussi le couvrir de son aura protectrice en ne s'éloignant pas de trop, comme un filet de sécurité sur lequel Carl pourrait se reposer si jamais ses bras se mettent à faiblir, à moins que ses jambes ne se décident à le faire en premier. « Je reste là, ne t’en fais pas. » Ces paroles, bien sûr, Carl y accorde tout le crédit du monde car Lily n'est pas du genre à promettre des choses à la légère. Il sait qu'il n'aura pas à s'en faire tant que la jeune maman se trouvera à proximité et il ne faut après ça qu'une seconde pour qu'Alice lui soit officiellement confiée, sous le regard impressionné du garçon qui n'a jamais autant redouté de faire un geste de travers. Ce n'est pas censé arriver, pas alors qu'il prend tout le soin du monde à porter Alice du mieux qu'il le peut mais vouloir faire les choses bien ne suffit pas toujours dans son cas, les vingt-trois dernières années l'ont bien prouvé. Un sourire teinte pourtant ses lèvres tandis que ses yeux naviguent avec précaution sur le nourrisson, comme s'il craignait aussi de pouvoir l'abîmer de cette façon. « Pourquoi est-ce que tu lui ferais du mal ? » Oh, sans doute parce qu'il l'a déjà fait bien malgré lui mais ses erreurs passées n'ont jamais été volontaires, Carl s'en défendrait de toutes ses forces lors de son procès imaginaire. « Parce qu’elle est minuscule, j’ai pas l’habitude. J’arrive pas à me dire qu’elle est sortie de ton ventre il y a à peine quelques jours. » Cette idée lui donne effectivement le tournis, Alice étant encore toute nouvelle sur cette terre où elle ne manquera bientôt pas de découvertes à faire. Carl veut croire que ce monde aura de belles choses à lui offrir, bien plus qu'à lui, et s'il peut y veiller le garçon n'hésitera vraiment pas.
« Mets ta main sous sa tête, juste comme ça. » Dans un hochement de tête assidu, le garçon promet d'être le plus délicat possible tout en plaçant une main prévenante sous la tête du poupon. Il a entendu dire que le crâne d'un bébé mettait des mois à se raffermir et pour cette raison, il fait attention à ne pas appuyer plus que nécessaire. « Elle est toute légère, on dirait une poupée. » il remarque dans un nouveau sourire, un peu plus tranquille maintenant qu'Alice semble bien soutenue par ses bras. « Tu avais peur de tenir ton petit-frère dans tes bras, aussi ? » Son regard s'anime légèrement lorsque cette question lui parvient, signe que Carl ne s'attendait pas forcément à voir le sujet ravivé de cette façon. Il n'est pas tabou en soi, simplement un peu sensible car rattaché à des souvenirs qui le sont eux aussi. « Pas vraiment, c’est surtout qu’on me laissait pas faire. C’était un enfant plus fragile que les autres, plus petit aussi depuis sa naissance alors il fallait faire très attention. » Une attention dont Carl n'a jamais manqué envers son frère il le jure, quand bien même son beau-père adorerait affirmer le contraire. Hector n'était pourtant pas encore dans leur vie à l'époque mais déjà, on ne lui faisait pas vraiment confiance pour assurer son rôle d'ainé. Keefe n'a pas tout à fait grandi comme les autres enfants mais il va bien aujourd'hui, c'est même ce qu'il voudrait ajouter avant de se rappeler que ce n'est sûrement pas grâce à lui. « Regarde, tu t’en sors parfaitement avec Alice. Si elle a besoin d’un nounou, je sais déjà qui appeler. » Et à nouveau son regard s'illumine, sans même chercher à savoir si Lily peut être sérieuse. Cette idée ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd car même s'il s'est souvent évertué à dire que ce n'était pas la même chose, la frontière peut paraitre mince entre nounou et au pair. « Tu sais que ça me ferait plaisir. » Aussi vrai que Carl s'y emploierait gratuitement, une précision qu'il ne juge pas utile de placer tant elle peut couler de source. « Elle a d’autres prénoms ? Chez moi c’est assez courant d’en avoir plusieurs. » Même si les siens sont atroces si on l'écoute, et démontrent à ses yeux une volonté de nuire évidente de ses parents. « Et pourquoi Alice, d’ailleurs ? C’est super joli mais c’est peut-être pas un choix anodin pour vous, enfin.. je dis ça sans savoir. » D'où cette question visant à s'informer sur leur choix de prénom pendant que le nourrisson se trouve toujours dans ses bras, sans l'ombre d'une maladresse de sa part. Lily doit avoir raison, il s'en sort finalement bien même si parfaitement lui paraît encore loin. « Je suis content de pouvoir dire que je connais une Alice en tout cas. » il reprend d'une voix émue et pour cause, c'est la première Alice que Carl peut se targuer de connaître. Il aime d'ailleurs penser qu'il n'y en aura jamais d'autre, comme si cette place était officiellement prise. « Est-ce que tu.. veux bien nous prendre en photo tant qu’elle est dans mes bras ? » Cette requête Carl l'émet timidement alors qu'il tient à garder un souvenir de sa rencontre avec sa presque petite sœur, voulant croire que ce n'est pas un crime.
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| | | | (#)Lun 20 Fév 2023 - 14:55 | |
| Elle n’a pas confiance en beaucoup de personnes, Lily, mais le garçon face à elle fait évidemment partie de ce cercle très fermé. Il est doux, il est bien intentionné, et elle continue de penser que la vie l’a traité bien trop injustement jusque-là, ce qui est la raison pour laquelle Lily a pour devoir d’arranger la situation pour la rendre plus juste. « Parce qu’elle est minuscule, j’ai pas l’habitude. J’arrive pas à me dire qu’elle est sortie de ton ventre il y a à peine quelques jours. » Et c’est vrai qu’elle est minuscule, la toute jeune Alice, mais il n’y aurait aucune raison pour qu’il lui fasse du mal. Il est attentionné et il fait au mieux pour qu’une erreur de la sorte n’arrive pas, aidé par les conseils de la toute jeune mère. Lily aussi apprend les choses au jour le jour, bien qu’elle ne soit pas prête à l’avouer et à se montrer aussi vulnérable. La vérité, c’est que c’est à elle qu’on apprenait à poser la main sous la tête de sa fille, il y a quelques jours de ça à peine. Carl s’exécute sous un regard bienveillant et attendri ; le genre de regard qui ne devrait pas exister autrement lorsqu’il est question d’enfants, ou même de jeunes adultes. Et c’est justement parce qu’elle tient à lui qu’elle essaye toujours d’en savoir plus à son sujet, au travers de ses (très) nombreuses questions, notamment celles qui touchent à sa propre famille. Il n’en tire jamais un portrait gratifiant, et elle mentirait si elle disait ne pas s’en faire à son sujet, parfois. « Pas vraiment, c’est surtout qu’on me laissait pas faire. C’était un enfant plus fragile que les autres, plus petit aussi depuis sa naissance alors il fallait faire très attention. » Dans une moue désolée, elle acquiesce, n’ayant aucun mal à comprendre que tous les enfants ne sont pas égaux à la naissance et que les problèmes de santé existent malheureusement. “On devient plus inquiets à l’arrivée d’un nouveau-né, ce n’est pas de ta faute. Tous les parents sont pareils.” Elle lui assure avec un sourire, son regard tantôt posé sur lui, et tantôt ramené contre le profil de sa fille encore si frêle. De son côté, pourtant, elle sait qu’elle ne craint pas un seul instant que Carl puisse avoir un geste maladroit à l’encontre de sa fille.
Si elle ne peut pas changer l’histoire et réécrire sa relation avec son petit-frère, elle peut au moins lui assurer qu’il aura toujours une place de choix dans la vie d’Alice ; parce que c’est comme si elle était aussi sa petite sœur, après tout. « Tu sais que ça me ferait plaisir. » Elle n’aurait pas pu en être certaine, mais elle est heureuse que ce soit le cas, raison pour elle de sourire un peu plus encore. Elle sera la première à avoir du mal à vivre loin de sa fille, même pour une soirée, mais elle ferait effectivement confiance à Carl les yeux fermés. « Elle a d’autres prénoms ? Chez moi c’est assez courant d’en avoir plusieurs. » - “C’est vrai ? Quels sont les tiens ?” Il est le centre de son questionnement, avant toutes choses. “Mais non, elle n’en a qu’un seul. Il n’y a pas vraiment eu de discussion à ce sujet, on a pas ressenti le besoin de lui donner d’autres prénoms.” Lily ne voulait pas imposer celui des femmes de sa famille, parce qu’elle ne les estime pas réellement, et sans doute qu’Ezra n’y tenait pas non plus. La question ne s’est pas réellement posée, et personne n’a proposé quoi que ce soit, faisant d’Alice son seul et unique prénom, sans que ce ne soit un problème. « Et pourquoi Alice, d’ailleurs ? C’est super joli mais c’est peut-être pas un choix anodin pour vous, enfin.. je dis ça sans savoir. » Il est curieux, lui aussi, et c’est un trait de caractère qu’elle trouve attendrissant (du moins, tant que les questions sont de cet accabi et qu’il n’y a rien de plus difficile à traiter). “On aimait beaucoup le prénom, tous les deux. Tout simplement. Il n’y a pas de grande histoire derrière. Et maintenant qu’elle est là, j’ai du mal à penser qu’elle aurait pu s’appeler autrement.” Elle aime la consonance, elle aime l’origine française, elle aime l’idée que personne de son entourage ne porte ce prénom et puisse penser qu’il s’agit d’un quelconque hommage. Et Ezra, de son côté, aime assez Lily pour lui laisser l’amplitude de ce genre de décision, le on aime le prénom étant plutôt un j’aime le prénom, dans ce cas précis. “Tes parents ont une grande histoire derrière l’idée de ton prénom ?” Sans doute que Lily aurait voulu en trouver une à son tour. Sans doute qu’elle le fera à l’avenir, qu’importe que ce soit vrai ou non.
« Est-ce que tu.. veux bien nous prendre en photo tant qu’elle est dans mes bras ? » “Bien sûr.”
Il n’y a pas la moindre seconde d’hésitation avant qu’elle n’aille chercher l’appareil photo dédié - bien sûr qu’il y a besoin d’un véritable appareil photo pour ce genre de moment spécial. L’instant ne dure qu’une minute, à peine le temps pour elle de faire un maigre décompte, et à l’appareil de se déclencher la même seconde. “J’irai faire développer les photos, comme ça tu l’auras sous la main.” Et il pourra la garder où il veut, ce qui sera sûrement un très bon souvenir à garder de cette journée spéciale. “Dans quelques années, vous aurez tellement changé, tous les deux.” Carl est déjà un adulte, mais ce n’est pas pour autant que son apparence restera inchangée. C’est certain qu’il sera un homme bien différent d’ici quelques temps alors que Alice, de son côté, aura assurément changé du tout au tout. “Tu peux reposer Alice dans son berceau à tout moment. Mais j’ai quelque chose pour toi.” Elle ne veut pas qu’il se sente obligé de la garder dans ses bras, raison pour laquelle Lily lui rappelle ce qui lui semble être une évidence, avant de s’éclipser une seule seconde dans une pièce adjacente pour revenir avec une boîte emballée d’un parfait papier cadeau, une étiquette notée Carl par dessus le tout. “Joyeux anniversaire.” Souffle-t-elle enfin, heureuse de lui présenter son cadeau. “Je peux la reprendre le temps que tu l’ouvres.” Elle propose aussi, puisqu’il aura besoin d’avoir les mains libres. |
| | | | (#)Sam 25 Fév 2023 - 22:24 | |
| ☾ caught up in your fever dream I set out on a narrow way many years ago, hoping I would find true love along the broken road. But I got lost a time or two, wiped my brow and kept pushing through. I couldn't see how every sign pointed straight to you. Others who broke my heart, they were like Northern stars, pointing me on my way into your loving arms. gifs by (c) tcssagifpacks et (c) harley Alice n'est pas Keefe. C'est ce que le garçon se répète au moment d'accueillir le poupon contre lui alors que cette confiance que lui accorde Lily tranche durement avec celle dont ses propres parents manquaient à son égard, quand il manifestait l'envie comme le besoin de tenir son jeune frère dans ses bras. Carl était un enfant (déjà) très maladroit et Keefe avait pour sa part une santé fragile, ces deux raisons justifient sans doute que l'on ait jamais voulu se fier à lui pour ça et les années qui ont suivi ont démontré que cette méfiance le concernant n'était pas forcément injustifiée, quand bien même Carl n'a jamais eu autre chose que de bonnes intentions envers son frère. Il n'a pas su le protéger quand il l'aurait dû et il le sait, à vrai dire il pourrait difficilement l'ignorer compte tenu du nombre de fois que cet épisode lui a été reproché. Chaque jour depuis Carl s’est lui-même détesté d'avoir à ce point manqué de vigilance et il s'en fait la promesse aujourd'hui : il ne commettra jamais la même erreur avec Alice car à défaut d'avoir su veiller sur son frère, le bonhomme entend bien se rattraper avec cette seconde chance que l'univers semble lui adresser. « On devient plus inquiets à l’arrivée d’un nouveau-né, ce n’est pas de ta faute. Tous les parents sont pareils. » C'était pourtant de sa faute, tout depuis le début l'est à en croire celui qui n'a jamais manqué de lui faire regretter jusqu'à sa naissance sur cette terre. On pouvait compter sur son beau-père pour le faire culpabiliser à propos de tout comme à propos de rien, et à force de l'avoir entendu à toutes les sauces Carl a fini par s'en convaincre lui aussi. Il doit être le chat noir de sa famille si certaines personnes en sont à ce point convaincues, sans ressentir pour sa part le besoin de chercher plus loin. Combien de fois Hector lui a également mis la mélancolie de sa mère sur le dos, oh, Carl n'a jamais tenu les comptes mais pour ça aussi, l'idée est restée. « J'imagine que t'as raison. » il souffle simplement, un maigre sourire tordant ses lèvres tandis que son regard fuit déjà en direction d'Alice qui elle, au moins, ne pourra pas lire dans ses yeux tout ce que cette discussion peut remuer de son côté.
Le passé est toutefois bien vite balayé pour se concentrer pleinement sur le présent et sur ce premier contact avec la fille de Lily, que le garçon ne se lasse pas d'admirer comme de bercer. Son poids plume avait tout d'une évidence au vu de son âge se comptant encore en jours mais il le surprend malgré tout, car jamais Carl n'a eu l'impression de tenir une chose aussi fragile et précieuse entre ses bras. Et précieux, le moment l'est lui aussi alors que le temps paraît même s'arrêter dès lors qu'Alice ouvre ses tous petits yeux sur lui, éveillant dès lors la curiosité du bonhomme quant aux autres prénoms lui ayant été attribués. C'est assez commun en Irlande, peut-être un peu moins en Australie mais après tout, qu'en sait-il réellement ? « C’est vrai ? Quels sont les tiens ? » Bien sûr, Carl se doutait que ses propres prénoms lui seraient demandés alors même s’il n'aime jamais dévoiler ces derniers, il ne peut pas prétendre que cette question retournée l'étonne beaucoup. Ça lui pendait au nez, voilà tout. « Eber et Osheen. » il confie non sans grimacer quelque peu au passage, de quoi trahir ce qu'il peut personnellement en penser. Ces prénoms figurent sur sa carte d'identité mais en dehors de celle-ci, c'est à peine si le garçon considère vraiment qu'ils existent – quant aux personnes connaissant son nom en entier, elles ne sont assurément pas nombreuses. « Je sais, c'est pas très beau mais c'est typique de chez moi. Le premier veut dire brave et le second lumineux, je crois. » Tout ce qu'il considère ne pas être, en somme. Carl estime même être le garçon le moins courageux que l'on puisse trouver dans cette ville, tout comme il ne semble pas voué à transmettre la moindre forme de lumière, peu importe sous quel angle on choisit de le voir. « Mais non, elle n’en a qu’un seul. Il n’y a pas vraiment eu de discussion à ce sujet, on a pas ressenti le besoin de lui donner d’autres prénoms. » Et ce n'est bien évidemment pas une mauvaise réponse, tout le monde ne dispose pas de plusieurs prénoms à leur époque et pour le coup, Carl aurait lui-même préféré que ses parents s'abstiennent en ce qui le concerne. « On aimait beaucoup le prénom, tous les deux. Tout simplement. Il n’y a pas de grande histoire derrière. Et maintenant qu’elle est là, j’ai du mal à penser qu’elle aurait pu s’appeler autrement. » Ses lèvres s'étirent cette fois en un sourire beaucoup plus tendre, à l'image du regard que Carl pose sur le nourrisson dont le doux nom n'aurait pas pu être mieux choisi si on lui demande. « Alice c'est parfait pour elle, moi non plus je peux plus l'imaginer sous un autre nom maintenant. » Il ne le souhaite d'ailleurs pas, bien loin d'y songer quand ce nom associé à ce visage d'ange se combinent à la perfection à ses yeux. Le premier semble même avoir été créé spécialement pour elle, c'est la façon dont Carl se plait à voir les choses comme si le monde n'avait jamais connu d'Alice avant celle-ci – pas son monde à lui, en tout cas. « Tes parents ont une grande histoire derrière l’idée de ton prénom ? » Ce n'est pas vraiment ce qu'il dirait même si, en vérité, Carl n'est pas certain d'en savoir grand-chose. C'est en quelque sorte une colle que Lily lui pose ici et pourtant, la personne la mieux placée pour y répondre se trouve dans cette ville elle aussi. « Je sais pas vraiment ce qui peut pousser des parents à nommer leur fils Carlyle. » Il hausse les épaules, laissant entendre sans pour autant le dire que son premier prénom ne lui plait pas beaucoup non plus. Personne n'a jamais l'occasion de l'appeler comme ça et pour cause, Carl lui préfère toujours son diminutif nettement plus passe-partout. « On en a jamais vraiment parlé et je suis pas sûr non plus qu'ils en aient beaucoup discuté de leur côté avant que je vienne au monde. » Même s'il n'en sait rien et se trompe peut-être, il ne peut tout simplement pas croire que quiconque ait déjà longuement débattu sur son compte. C'aurait été lui donner trop d'importance, sans doute. « Je serai plus clément avec mes enfants si j'en ai un jour, histoire qu'ils aient pas à raccourcir leur prénom pour le rendre plus potable. » Et il s'autorise enfin à en sourire, pourtant bien conscient que la question des enfants ne se posera sûrement jamais dans son cas et dans un sens, ce n'est pas plus mal.
Sans que ce ne soit là encore une surprise, Lily accepte d'immortaliser sa rencontre avec Alice et la présence de celle-ci dans ses bras. Et derrière cette photo dont la symbolique ne fait aucun doute, Carl se plait pour sa part à voir un véritable portrait de famille. « J’irai faire développer les photos, comme ça tu l’auras sous la main. » Cette idée a tout pour lui plaire car un souvenir pareil, le garçon ne risque pas de cracher dessus. Il sait même déjà où la fameuse photo trônera, de quoi offrir un petit coup de neuf à son fond d'écran d'ordinateur qui n'ira lui non plus pas s'en plaindre, depuis le temps. « Dans quelques années, vous aurez tellement changé, tous les deux. » A-t-il seulement hâte de voir les années défiler et le temps faire son œuvre ? Pas sur sa propre personne mais pour ce qui est d'Alice, son point de vue s'avère tout de suite très différent. « Bientôt je pourrai dire si elle te ressemble ou si c'est le portrait craché de son papa. » Un papa que Carl n'a pas encore eu l'honneur de rencontrer et dont il ne connait pour l'heure que le prénom, mais ce n'est là qu'un détail qui ne l'empêche aucunement de se projeter pour la suite. Elle aura les yeux de sa maman, il peut presque déjà l'affirmer alors que ces choses-là ne sont pas actées si tôt, il devrait le savoir. « Tu peux reposer Alice dans son berceau à tout moment. Mais j’ai quelque chose pour toi. » C'est un regard intrigué que le garçon reporte sur Lily comme s'il oubliait soudainement l'autre motif de sa venue, cette date qu'il partage désormais avec le nourrisson et cet anniversaire qu'il n'aura plus jamais l'impression de célébrer seul. La jeune mère disparaît un instant pour mieux revenir avec un paquet entre les mains, sur lequel Carl n'a déjà aucun mal à distinguer son prénom. Un cadeau, pour lui ? « Joyeux anniversaire. Je peux la reprendre le temps que tu l'ouvres. » Cette autre option s'impose sans attendre comme sa préférée et la seconde d'après Carl s'emploie déjà à reposer délicatement Alice dans les bras de sa mère, là où la petite se sentira sans doute le mieux tandis que ses mains peuvent désormais se saisir de la mystérieuse boite. L'emballage en est alors retiré pour dévoiler son contenu : un appareil photo qui a déjà tout pour lui plaire et que Carl n'estime, bien sûr, pas du tout mériter. « Oh mais c'est- » beaucoup trop beau pour lui, il va sans dire. Ses yeux s'émerveillent à la découverte du fameux présent alors que le garçon peine à croire qu'il puisse être pour lui, pas alors qu'il est incapable de se rappeler du dernier cadeau qui lui a été fait, pour cette occasion ou bien une autre. « Fallait pas ! J'imagine qu'il a dû te coûter cher en plus. » Il s'en inquiète dans un timide sourire, persuadé que Lily n'aurait pas dû dépenser autant pour lui même si l'intention le touche par-dessus tout, ce que son regard traduit déjà à lui seul. « Il est magnifique, vraiment. Tu l'as super bien choisi. » Le modèle, la couleur, Lily coche ici toutes les cases car même s'il n'est pas difficile de lui faire plaisir, ce mérite-là lui revient et prouve sans doute aussi qu'elle le connait bien. « Je pensais justement changer mon appareil photo, celui que j'ai actuellement est très ancien alors disons qu'il a bien vécu. » Un appareil que Carl avait déniché dans une petite brocante à Brighton, lorsqu'il y vivait encore. Il a beaucoup de souvenirs avec ce dernier mais il n'est pas contre en créer de nouveaux avec son successeur, en offrant à son vieux polaroid tout le repos qu'il mérite. « Merci beaucoup Lily, ça me fait vraiment trop plaisir. » Et parce qu'il a aussi à cœur de le montrer, Carl la prend partiellement dans ses bras en veillant bien entendu à ne pas bousculer Alice. « J'irai acheter un nouvel étui cette semaine, tu peux être sûre que je l'emmènerai partout ensuite. » Son nouveau compagnon d'aventure ne le quittera plus désormais car avec lui, Carl se tient déjà prêt à immortaliser tout ce qui l'entoure. « J'ai hâte de l'inaugurer et de profiter de l'été pour faire de jolies photos en ville. Ça me donnera presque l'impression de partir en vacances comme ça. » Cette même hâte qui l'anime à l'idée d'exposer son nouvel appareil devant Naomi, pour poursuivre leur petite tradition ensemble et continuer de rendre mémorable chacune de leurs entrevues. « Quand je vais montrer ça à ma meilleure amie elle va pas en revenir. Oh, je pourrai aussi lui présenter Alice à travers les photos que tu m'enverras ? » La fierté s'entend à sa voix tout comme elle se devine à son regard, alors que Carl a déjà tout d'un grand frère trépignant d'impatience à l'idée de dévoiler sa petite sœur au monde entier. Maisie aura cette exclusivité si la permission lui en est donnée et c'est dans les yeux de Lily qu'il vient tout naturellement chercher celle-ci.
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| | | | (#)Lun 27 Fév 2023 - 8:01 | |
| « Eber et Osheen. » Eber et Osheen, donc. Lily sourit doucement. Elle ne risque pas d’oublier à partir de maintenant, c’est certain. Il n’a pas l’air d’apprécier ces derniers, mais ils feront toujours partie de lui, alors la mère décide d’opter pour une attitude différente à leur égard. « Je sais, c'est pas très beau mais c'est typique de chez moi. Le premier veut dire brave et le second lumineux, je crois. » Et ce sont des raisons supplémentaires pour la brune de sourire. Elle n’aurait jamais osé dire que ces deux prénoms ne sont pas beaux, à commencer parce qu’elle ne le pense pas, mais elle avait cependant compris aisément qu’ils sont typiques d’Irlande. “Je les aime beaucoup, moi. Surtout avec la signification qu’ils ont.” En d’autres termes, s’il ne les aime pas alors elle le fera pour deux, sans jamais lui tenir rigueur de son avis et de ses ressentis. « Je sais pas vraiment ce qui peut pousser des parents à nommer leur fils Carlyle. » Encore une fois, Lily aime beaucoup le prénom, et cela a beaucoup à voir avec le fait qu’il soit le sien. Elle lui tend un sourire empathique, sa tête se penchant légèrement sur le côté, comme si cela allait l’aider à mieux l’observer. “Ils ont été un peu en avance sur la vague de Carlisle nommés après Twilight, j’imagine.” Les deux prénoms étant bien trop proches pour que la comparaison soit impossible, Lily choisit plutôt la tangente pour aborder le problème. Son sourire ne se lasse jamais de s’étirer, tout dans cette journée lui donnant temporairement le temps d’être heureuse et d’oublier les raisons de ne pas l’être. Carl lui permet de s’évader et de penser à autre chose, et il ne le sait même pas, ce qui est sans doute une raison de plus pour la brune pour l’apprécier. “J’aime beaucoup tous tes prénoms, pour ce que ça vaut.” Finit-elle par statuer, pour qu’il l’entende au moins une fois de vive voix. Il a d’autant plus besoin de l’entendre alors qu’il ose émettre l’hypothèse que ses parents n’ont pas beaucoup pensé à lui, ou parlé de lui avant sa naissance, ce qui est une idée qui a tout pour révolter Lily, jugeant la vie humaine bien trop précieuse, surtout celle qui s’apprête à arriver en ce monde. Elle aurait aimé le connaître plus tôt, Carl, assez tôt pour être présente aux racines du problème et lui faire comprendre qu’il n’en fait justement pas partie et qu’il est un garçon qui mérite d’être aimé à sa juste valeur, qui est haute.
Pour tenter de ne retenir que le meilleur et le plus doux de toute cette discussion, Lily accepte volontiers de prendre en photo Alice et Carl, promettant dans le même élan de faire développer la photo pour qu’il puisse l’avoir sous les yeux aussi souvent qu’il le désire. Et à ses yeux, c’est aussi et surtout la parfaite transition avant de lui offrir le cadeau qu’elle a choisi pour lui, lequel elle s’en va chercher dans les secondes qui suivent avant qu’elle et Carl échangent ce que leurs bras portent: Alice revient se lover contre sa mère, et le papier cadeau trouve les doigts soucieux du garçon. « Oh mais c'est- » C’est, oui. Ses yeux brillent déjà, sa bouche s’entrouvre de surprise, et Lily est plus heureuse que jamais de l’observer ainsi. Dans ses bras, Alice ne comprend rien à ce qu’il se passe autour d’elle mais elle est au moins sage comme une image, pour une fois. « Fallait pas ! J'imagine qu'il a dû te coûter cher en plus. » - “C’est rien.” Oh oui, bien sûr que cet appareil photo lui a coûté une petite fortune, mais elle ne voulait rien d’autre que le meilleur pour lui, et c’est la raison pour laquelle elle n’y a pas pensé à deux fois avant de dépenser l’argent et les zéros nécessaires à l’acquisition. Qui plus est, l’argent dépensé est rapidement oublié à l’instant même où Carl se confond en remerciements, ne laissant Lily être que toujours un peu plus fière et attendrie du garçon poli qu’il est. Il mérite que quelqu’un pense à lui. « Je pensais justement changer mon appareil photo, celui que j'ai actuellement est très ancien alors disons qu'il a bien vécu. » Elle hoche la tête. “Je me disais bien qu’un appareil photo ne pouvait pas être un mauvais choix.” Parce qu’elle le voit, son œil brillant et son cœur d’artiste. Elle ne comprend pas tout, parce que c’est un domaine insondable qu’elle n’arrive pas à appréhender, mais elle comprend au moins qu’il rend Carl heureux, et c’est tout ce qui importe.
« Merci beaucoup Lily, ça me fait vraiment trop plaisir. » Dit-il avant de l’enlacer, geste qu’elle lui rend autant que possible de sa seule main libre. “Alors ça me rend heureuse aussi.” Elle l’est si il l’est aussi, et ce peu importe le prix qu’elle a à payer pour cela. “Maintenant, tu seras obligé de revenir me voir pour te montrer tes nouvelles photos.” Non, promis, elle n’y avait pas pensé au moment de lui acheter un appareil photo et cela a tout d’une blague, une vraie blague. Elle ne veut pas qu’il lui rende des comptes, parce qu’elle a bien assez confiance en lui pour savoir qu’il utilisera cet objectif à bon escient, pour se rendre lui-même heureux. « Quand je vais montrer ça à ma meilleure amie elle va pas en revenir. Oh, je pourrai aussi lui présenter Alice à travers les photos que tu m'enverras ? » - “Bien sûr, oui.” Elle n’est pas un enfant de star, et Lily n’a pas vocation à cacher son visage du reste du monde. Qui plus est, s’il s’agit de Carl, il y a de toute façon fort à parier qu’elle lui dise ‘oui’ à toutes choses, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. “Mais mange un peu avant, d’accord ? Je te laisse pas repartir avant.” Après, il pourra aller photographier tout ce dont il a envie et montrer Alice à sa meilleure amie sans que Lily n’y voit le moindre problème. Mais pour l’heure, elle souhaite encore un peu profiter de la présence du jeune garçon et continuer à l’interroger sur sa nouvelle vie, pour s’assurer qu’elle lui correspond un minimum. “Tu es un exemple pour Alice, maintenant.” Elle souffle, la main qu’elle avait utilisé pour enlacer Carl reprenant finalement sa place contre la tête de sa fille. |
| | | | | | | | (cary #3) caught up in your fever dream |
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