(penelopeia & abel) I feel on top of the world in my fashion

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{I feel on top of the world in my fashion}
crédit/(gifhuntsforyou/tumblr) ✰ w/ @Penelopeia Harrison

"Par ici Monsieur Reyes, vous êtes l'un des premiers arrivés." L'assistante que tu dois suivre regarde par-dessus son épaule, sûrement pour s'assurer qu'elle ne t'a pas perdu et tu lui offres un sourire, faisant de ton mieux pour garder le rythme, et ne pas fermer les yeux comme tu le voudrais. Il faut dire que depuis le début de l'année, tu enchaînes tout à un rythme effréné et ce même pour le père que tu es. Il y a eu l'anniversaire de ta fille le premier janvier qui a été célébré avec toute sa classe et la famille en faisant privatiser une partie du zoo de la ville, autant dire que ça n'a pas été une tâche facile à accomplir et tu as sortir les grands moyens pour les dix ans d'Althea. Après cela, tu as dû reprendre le chemin des studios d'enregistrement pour terminer d'enregistrer la première saison d'Hailey's On it! et il y a deux jours de cela, tu t'es envolé pour Los Angeles, pour un photoshoot pour une nouvelle marque qui t'a contacté personnellement et serrer quelques mains dans les studios californiens de Disney. Pour parler de tes prochains rôles, ton contrat et de quelle façon ils comptent te tenir bien occupé et bien entendu, tu n'as le droit de parler de tous ces projets futurs à personne. Tu as même dû apposer ta signature auprès de documents très importants et un peu effrayants et maintenant...
Tu es de retour sur Brisbane, pour une séance de photos et une interview pour un profil dans Allure Magazine. De la bonne publicité, encore plus quand l'accent va être mis sur ton âge, visiblement, c'est l'angle choisi et quand une autre porte s'ouvre, tu te concentres un peu plus. Tu manques d'heures de sommeil et tu ressens toujours le décalage horaire, mais tu ne te plains pas, tu as de la chance d'être là, qui sait combien de temps tout cela va durer ? L'assistante te tire de tes pensées et tu réalises qu'elle t'a conduit jusqu'à un lounge, avec des fauteuils plus que confortables et un buffet dressé avec beaucoup de nourriture. Elle te dit de te mettre à l'aise en attendant les stylistes et la maquilleuse et tu ne peux que hocher la tête, avant d'aller voir s'il y a du thé et c'est le cas... Tu n'as pas pu engloutir de petit-déjeuner ce matin, car tu étais focalisée sur Althea et son retour à l'école et après, tu as dû partir. Mais ils ont pensé à tout et personne ne t'en voudra de te servir du thé vert et de piquer dans la sélection de muffins.
Tu laisses même échapper un léger soupir en t'installant dans un fauteuil, tu en profites ensuite pour fermer les yeux quelques instants. Pour prendre le temps de respirer et envisager les prochaines heures à venir avec sérénité. Tu ne détestes pas ce genre de petites attentions et pour le coup, on va bien s'occuper de toi, avec un peu de chance tu tomberas sur un photographe qui saura te guider et les questions qu'on te posera ne concerneront que ta vie professionnelle. Et pas ta vie sentimentale. Ce n'est que quelques heures. Tu ouvres les yeux et prends une gorgée de ton thé, et tu tournes la tête quand tu vois l'assistante qui t'a guidé revenir dans la pièce, avec une autre personne choisie pour le profil, ça ne fait aucun doute.
Ton sourire devient crispé quand tu reconnais la nouvelle venue et tu attends d'être seule avec Penelopeia pour articuler quelques mots. "Oh, bah dis donc..." Tu ne pensais pas la revoir et certainement pas dans ce cadre, ça remonte à des mois le moment où tu as envoyé la blonde et son émission sur les roses. Et franchement ? Tu n'as absolument aucun regret, véritablement, aucun. "Brisbane est une ville un peu trop petite quand on y réfléchit bien." Tu as un petit hochement de tête à la fin de ta phrase, avant de mordre dans ton muffin, tu n'es pas là pour un round 2, mais bien pour faire ton boulot, qu'elle ne s'y trompe pas.

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Des mois les séparent depuis leur dernier échange. Entre-temps, les choses s’étaient accélérées pour Penelopeia. Après plusieurs semaines de castings, ils avaient fini d’un commun accord par choisir, non un Bachelor, mais bien une Bachelorette. Le tournage avait été particulièrement intense se déroulant sur à peine quelques semaines où elle a dû apprendre à jongler entre sa casquette d’animatrice de l’émission et de productrice exécutive. Maintenant que l’émission est dans la boîte, Pene est entrée la phase fastidieuse de post production, ce moment où la magie du montage se manifeste. Elle passe ses journées, enfermée dans une salle noire avec son monteur, à manipuler aux mieux les images capturées pour qu'à la fin de la semaine les téléspectateurs aient un épisode complet.
Bien qu’elle adore cette étape aussi, quelle agréable bouffée d’air frais que d’apprendre qu’elle est sélectionnée pour un profil Allure Magazine. Elle ne prend pas souvent le temps de prendre du recul sur son petit bout de chemin professionnel, mais ces moments l'y obligent. Et c'est plutôt une bonne chose, car elle le mérite.
Ravie de faire partie de cette liste, rien ne peut venir entraver sa journée. Pas même un intervieweur aux questions intrusives sur son étrange mariage ou sur ses polémiques sur les réseaux sociaux, qu’elle ne manquerait pas de rembarrer au besoin. Pas plus que la pointe de stresse qui lui chatouille le ventre lorsqu’elle arrive enfin dans le bâtiment.
Heureusement, Penelopeia est rapidement prise en charge par une assistante. Croyant rejoindre directement les HMC, quelle déception de ne trouver qu’un lounge. Des jours qu’elle n’a pas vu l’ombre d’un pinceau de maquillage ou d’un fer à lisser car elle préfère opter pour la simplicité et le confort pour aller s’enfermer dans sa chambre noire. La tenue décontractée et son imparable paire de UGG dans lesquelles elle débarque, en témoignent largement. Sa blondeur rassemblée par un chouchou irisé s’impatiente de passer sous les doigts de fées des coiffeuses, presque autant que ses paupières nues de retrouver un peu de couleur.
— C’est par ici. Je vous en prie, n’hésitez pas à vous servir dans le buffet.
— C’est exactement ce que j’avais envie d’entendre, plaisante-t-elle alors que ses yeux ont déjà rencontré les brownies soigneusement exposés.
C’est à peine si elle remarque l’assistante s'éclipser, elle se contera très bien du lounge finalement. Elle abandonne ses affaires sur un fauteuil pour se servir, mais lorsque ses prunelles daignent décrocher de ces pavés chocolatés et tombent sur une silhouette familière, ses épaules s'affaissent.
— Évidemment... murmure-t-elle dans un sourire pas croyable.
La dernière fois qu’elle avait croisé ce personnage, il lui avait sucré son temps et son énergie, tout en la gratifiant de remontrances bien pensantes. Il semble aussi ravi qu’elle de se croiser ici et maintenant.
— "Brisbane est une ville un peu trop petite quand on y réfléchit bien."
— Je suis pourtant certaine qu’il y a assez de place pour nous deux, grince-t-elle en se pinçant l'arrête du nez.
Finalement, Pene rebrousse chemin et se laisse tomber sur un canapé. L’envie de brownie lui est passée. Tout le monde le dit, l’industrie du divertissement est petite, mais encore plus quand on n’y a pas que des amis.
Elle se maudit intérieurement de ne pas avoir prêté davantage attention au programme de la matinée. Les profils demeurent une énigme. Au programme, était-il prévu une interview et un photoshoot en binôme ?Parce que l’idée de partager l’affiche avec ce prétentieux personnage ne l’emballe pas beaucoup.
— Rassure moi, tu n’es là que pour tester le buffet, tu t’en vas après, c’est ça ? tente-elle comme si la dérision était sa dernière issue. Ou tu es là pour la figuration peut être ? demande-t-elle avec un mince espoir d'être, peut être, agréablement surprise par sa réponse. Déjà qu'elle est stressée, pourquoi le sort s'acharne ?

@Abel Reyes

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crédit/(gifhuntsforyou/tumblr) ✰ w/ @Penelopeia Harrison

“Tu es sûre et certaine que tu veux avoir une discussion avec moi et ne pas juste m’ignorer, Harrison ? Okay.” Tu dis cela en étant un brin étonné, pensant que Penelopeia se ferait une joie de t’ignorer, de se cacher derrière le buffet ou juste de ne pas te parler. On ne peut pas dire que cela a été une expérience particulièrement réjouissante la dernière fois que vous avez été tous les deux dans la même pièce, et ce, même si tu es reparti avec un immense sentiment de satisfaction, le but était bien de plus jamais la revoir en fait. Oui, vous évoluez tous les deux dans le monde du spectacle dans un sens, mais est-ce vraiment nécessaire tout ça ? Il n’y a pas à dire, le karma est une chose vraiment fascinante. Tu prends une autre bouchée de ton muffin avant de lui répondre : “Non, je ne suis pas juste de passage, tout comme toi, j’ai été choisi pour un profil dans le magazine et avant que tu ne partes dans une grande tirade...” Et parce que tu n’es pas d’humeur à avoir une petite joute verbale toute la journée, tu es fatigué, le contrecoup du décalage horaire se fait toujours ressentir.
Tu es content d’être sur Brisbane, content d’avoir été choisi mais tu le seras encore plus quand tu pourras te poser sur ton canapé et écouter ta petite fille te raconter sa journée en réalité. “Ce n’est pas que toi et moi, tu pourras en vouloir aux autres personnes aussi.” Et ce même si pour le moment, vous n’êtes que tous les deux dans le lounge ça ne va pas durer. “Même si visiblement, on est les seuls à prendre la ponctualité très au sérieux.” Tu as un petit sourire en faisant remarquer cela, pas vraiment pour la productrice qu’elle est mais plus pour tous les absents. Vous n’êtes pas tous seuls bien longtemps, on vous rejoint et tu reconnais facilement une autre personnalité de chez ABC et un photographe en vogue en ce moment dans Brisbane. Au final, vous êtes un petit groupe de six et tu as commencé une conversation avec un autre acteur, bien content d’ignorer Penelopeia.
Bientôt, la même assistante que ce matin vient te chercher pour te guider ailleurs. “C’est par ici pour le maquillage et le styliste va commencer à s’occuper de vous.” Et cela te détend de t’asseoir sur cette chaise et de laisser quelqu’un d’autre s’occuper de toi, le styliste commente ton style personnel et te montre quelques photos de toi, elle t’affirme qu’elle veut juste augmenter ton style plus que street. D’où le jogging de marque et les baskets qui vont avec, un contraste avec la chemise Prada bleue qu’elle te fait porter, pour faire ressortir tes yeux. Tu dois bouger la seconde suivante et ton regard tombe encore sur Penelopeia, qui visiblement est passée sur la chaise elle aussi, et on te fourre un paquet de cartes dans la main. “On va faire les interviews par pair de deux, pour que ça soit plus dynamique en fait... Tenez, les questions pour Miss Harrison.” Tu as un léger soupir en voyant la scène qui se dessine sous tes yeux, les deux chaises au milieu des caméras, une pour toi et une pour la blonde visiblement. Les caméras n’enregistrent pas encore, aussi, tu en profites pour aller la voir et lâcher un : “Je vais faire un deal avec toi, si tu es cordiale devant la caméra, je le serais aussi.” qui te semble plus que correct.

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— Tu es sûre et certaine que tu veux avoir une discussion avec moi et ne pas juste m’ignorer, Harrison ? Okay.
Il lui fait presque déjà regretter d’avoir ouvert la bouche. Penelopeia lève les mains telle une coupable puis fait mine de fermer sa bouche à double tour et d’en jeter la clef. Elle laisse tomber sa tête sur le dossier et les yeux fermés, elle soupire en l’écoutant. Mais même ça, elle n’est pas certaine d’en avoir la force.
Lui, énième sélectionné par Allure Magazine la rassure sans le savoir en lui apprenant qu’ils seront bientôt rejoints par d’autres personnalités.
Un à un, ils arrivent dans le lounge. Et de grâce, elle reconnaît quelques visages dans le lot. Une journaliste avec qui elle avait déjà été en contact avec qui elle échange quelques mots, ainsi qu’un acteur en vogue dont elle prend le temps de féliciter le dernier film, autour d’un verre de jus d’orange que son estomac stressé accepte de la laisser boire.
Rapidement, l’assistante vient la chercher pour les HMC. Elle se réjouit de retrouver des couleurs. La maquilleuse n'oublie pas son trait de liner qui la caractérise tant et la coiffeuse transforme avec une maîtrise parfaite son chignon brouillon en un brushing de rêve. La styliste lui propose plusieurs tenues, et c’est de toute évidence dans cet ensemble blanc aux jolies détails transparents (outfit) qu’elle doit faire ce profil et dans rien d’autre. Dans cette tenue plus sophistiquée, elle se sent instantanément plus à l’aise.
Lorsqu’elle rejoint le plateau, ses appréhensions s’évanouissent, elle retrouve un environnement qu’elle connaît et dans lequel elle se sent bien. La perche qui tangue dans les bras de l’ingénieur-son stagiaire à bout de force, tous les fils des spots lumineux qui courent le long des sols et les imposantes caméras prêtes à capturer tous les angles. Pas de raison de stresser, c’est son terrain, elle connaît.
L’assistant lui remet les questions mais est interrompu par le grésillement de son talkie walkie. Penelopeia a le temps de parcourir quelques-unes des questions et de réaliser qu’aucune d’elle ne la concerne. Il doit y avoir erreur ?
— Oui, donc.. je disais. On va faire les interviews deux par deux pour que ce soit plus dynamique.
A ces mots, son regard dévale le plateau jusqu’aux chaises visées par les caméras. Comme dans un mauvais rêve, l’une d’elle est prise par Reyes.
Visiblement, elle ne lui échapperait pas aujourd’hui.
Pene soupire alors qu’elle se laisse ajuster une dernière fois son rouge aux lèvres par la maquilleuse pointilleuse et que l’assistante finit de lui briefer rapidement le concept.
Ils ne pouvaient pas former les binômes par affinité ? C’est dans leur intérêt aussi !
Ce détail n’a l’air de déranger personne d'autre que Penelopeia puisque qu'il ne manque plus quelle pour commencer à tourner. En s'approchant, elle découvre la tenue diamétralement opposée arboré par son pair. La réunion de deux mondes. Quelle idée… marmonne-t-elle.
— Je vais faire un deal avec toi, si tu es cordiale devant la caméra, je le serais aussi.
Elle hausse un sourcil, et ne peut s’empêcher de le toiser. En un nombre concis de mots, il a réussi à la fois à remettre en question son professionnalisme, et à la prendre de haut. Encore. Il lui demande de bien se comporter devant les caméras avec un deal, comme on promettrait un cadeau à un adolescent. L’interview n’a même pas commencé que son air supérieur vient déjà la titiller, mais elle ravale ses ressentiments. Enfin… Du mieux qu’elle peut.
— Pour qui tu me prends exactement ? gronde-t-elle, malgré elle, en s’installant en face de lui. Correction. Pour qui tu te prends exactement ?
Elle tape les cartes contre sa cuisse pour les rassembler, alors qu’un énième soupir s’échappe de ses lèvres. Puis ses pensées divaguent et elle en vient à se demander, à quoi ça ressemblerait un Reyes peu cordial devant les caméras ? Il tient tant à sa courtoisie habituellement qu’il s'était même déplacé à ses bureaux rien que pour refuser sa proposition de télé.
— Bon… dit-elle en lançant un regard malicieux et enthousiaste à l'amas de gens derrière la caméra. On commence ?

*

— Le silence est demandé sur le plateau. Ça tourne au son. Moteur. Et...action, ça tourne.
— Abel Rayes. Reyes, se corrige-t-elle en riant de bon cœur, pardon.
Intentionnelle ? Absolument. C’est un plaisir de faire ce profil avec toi aujourd’hui, dit-elle dans un sourire mielleux. Déjà, Land of Hálfrheimr ? Est ce qu’on peut en parler ? Non, sérieusement. Je me souviens avoir passé tout mon été à y jouer. Le personnage principal est absolument incroyable!
Professionnalisme aux yeux des uns, hypocrisie aux yeux des autres. Il n'empêche que ce mauvais rêve est bien réalité et que c’est dans leurs meilleurs intérêts de s’en dépatouiller.

@Abel Reyes

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“Ce n’est pas une vraie réponse ça...” Que tu dis simplement à Penelopeia, tu pousses un soupir l’instant suivant mais tu ne protestes pas plus que cela. Tu t’installes sur la chaise en face de la présentatrice télé et tu sais bien que tu vas devoir jouer la comédie pendant les prochaines minutes. Tu le fais toujours un peu durant une interview, mais c’est différent de se cacher un peu, d’éviter les questions des journalistes et... prétendre s’entendre avec quelqu’un que tu ne peux pas supporter. Mais, tu supposes que la blonde veut que tout se passe bien pour elle, c’est ce que tu veux aussi et le destin a décidé de vous réunir, alors autant ne pas faire saboter les chances de l'autre, n’est-ce pas ? Oui, cela te semble plus que correct, tout se passe bien dans ta carrière, tu es sûrement au tout début d’une période créative bien remplie et tu ne vas pas laisser quelques moments avec Penelopeia Harrison ruiner tout cela et tous tes efforts. Ou tout ce que tu as réussi à accomplir ces dernières années, non, définitivement pas. La blonde donne le ton, elle a clairement l’habitude de faire ça et tu profites des quelques secondes avant que qu’on s’adresse à vous pour trouver une position confortable, ton regard tombant sur Penelopeia.
C’est parti, voilà ce que veut dire le regard que tu lui lances l’instant suivant et quand la brune écorche ton nom de famille, volontairement tu en es persuadé, tu te contentes d’un sourire poli et charmant. Parce que ça ne te dérange pas et ce n’est pas un nom de famille commun alors... Le ton de la jeune femme en face de toi change et la façon dont elle te pose la question est surprenante, elle va plus loin et elle... te complimente, oui, c’était bien un compliment, cela parait presque sincère. Oui, l’illusion est parfaite et au moins, tu ne pourras pas reprocher à Penelopeia son manque de professionnalisme, au moins. “Bien sûr que oui on peut en parler, je n’ai jamais été du genre à toucher aux consoles en grandissant donc le monde du jeu vidéo était tout nouveau pour moi... et interpréter Desmond aussi, ça reste jouer un personnage du début à la fin.” Que tu réponds tout simplement, le sourire sur ton visage un peu plus sincère, parce que tu adores parler de Desmond et sans ce premier jeu vidéo, tu n’aurais pas pu asseoir ta carrière de doubleur, ou même trouver toute une communauté de fans. Cela reste jouer la comédie pour toi, c’est ainsi que tu as abordé les choses et ton approche a plu, car après tout, même si Desmond n’est qu’un personnage secondaire non jouable dans l’histoire de Land of Hálfrheimr, il est l’un des personnages les plus populaires sur la toile et parmi la fan et le prochain personnage jouable du jeu qui est en développement.
“Mais j’avoue que je ne te voyais pas aimer ce genre de trucs, comme quoi on en apprend tous les jours.” Tu renvoies la balle dans le camp de Penelopeia, pour que cela reste dynamique et que cela ressemble à une conversation entre amis. Tu le sais que c’est l’effet voulu, le ton léger, juste deux professionnels qui se complimentent, rien de plus, alors autant jouer le jeu jusqu’au bout justement. “Et du coup pour anticiper ta prochaine question, Origin of Hálfrheimr va sortir dans quelques mois et je n’ai le droit de donner aucun spoiler... je peux juste dire que le processus créatif est toujours aussi fun.” Tu commences à être doué pour parler de tes projets dans les grandes lignes, sans jamais divulguer des secrets, après tout, cela fait partie du métier et tu es certain qu’il y a bien des choses que Penelopeia ne peut pas laisser filtrer. Tu jettes un coup d’oeil aux premières questions pour elle, rapidement, avant d’enchainer et de l’interroger elle aussi, histoire de ne pas monopoliser toute la conversation. “Et toi alors ?” Toujours avec le sourire, tu lui poses la question, citant ce qu’il y a écrit sur la carte. “Pour beaucoup, tu représentes le meilleur de la télé réalité australienne. Comment tu gères ce titre au quotidien ?” Ce genre de pression ne doit pas être facile et tu te retiens de froncer les sourcils à ta propre pensée, c’est bien la première fois de toute ta vie que tu te demandes comment sont les choses pour Penelopeia... comme quoi, il y a bien un début à tout.

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— Juste.. fait ce que t’as à faire, souffle-t-elle, lasse, avant que le “action” ne soit donné.

Si on lui avait dit plus tôt qu’elle serait obligée de feindre de l'intérêt pour Reyes devant la caméra, elle aurait sûrement ri un bon coup. Pourtant, une fois le “action” lancé, Penelope se plie volontiers aux règles du jeu. Elle entame la conversation en annonçant un ton léger ne laissant la possibilité à personne de s’imaginer ses réels sentiments à son égard. Par souci de professionnalisme, elle s’intéresse à ses projets futurs et enrobe même le tout de compliments à gogo.
Ainsi à la réponse de son pair et son expérience positive dans l'univers du gaming, elle sourit doucement comme elle sait si bien le faire en hochant doucement la tête.
— J’imagine qu’on va continuer à te voir encore quelque temps en jeu vidéo alors ?

Quand il précise ne pas l'imaginer être une joueuse, elle se retient de répondre que c’est normal qu’il ne puisse pas la voir jouer à des jeux vidéo puisqu’il ne peut pas se la voir tout court.
— Comme quoi on apprend tous les jours, répète-elle simplement comme pour confirmer ses dires. Quand j’ai le temps c’est toujours appréciable.
Sans doute a-t-elle quelque peu exagéré ses propos. Son jeune stagiaire de l’été dernier passait son temps à parler de ce jeu. Elle n’est pas du genre à s’enfermer à jouer, plutôt à se balader dans le grand air, mais Penelopeia est curieuse et aime se tenir au courant de ce qu’il se fait. Puis sa curiosité certainement nourrit par un peu de compétition malsaine avec Reyes l’avait sans doute motivé à apprécier ce que ce jeu valait réellement. Mais ça, le monde n’est pas obligé de le savoir.
Elle sourit doucement en l’écoutant devancer certaines de ses questions pré-préparées tout en parvenant à promouvoir son prochain projet et elle n’insiste pas devant ses acrobaties pour contourner le spoiler.
— Et je suis certaine que la communauté est impatiente de découvrir le résultat de tout ce travail, assure-t-elle.

“Le meilleur de la télé australienne”. Son sourire s’élargit en un léger rire à l’entente de tels qualificatifs pour la décrire. Aussi surprenant que cela sonne sortis de la bouche du doubleur, ça ne fait pour autant jamais de mal à l’égo de les entendre.
Naturellement, ça lui fait très plaisir, mais un titre si élogieux englobe beaucoup de réalités.
— Ce sont des mots qui font plaisir mais qui peuvent très vite mettre beaucoup de pression. Ses yeux se baissent sur ses doigts qui lissent machinalement un pli de son pantalon.
La pression. La pression qu'elle se met toute seule. Ne pas faire du sur-place, évoluer, avancer, se surpasser. Devenir une référence en télévision. La meilleure dans sa catégorie. Rien de moins que ça. Les choix cornéliens de carrières. La pression de gérer son image. Gérer sa notoriété. Les scandales. Et les semaines intensives ? Les horaires tardives ? La pression qui accélère sa descente verres de vin ?
Que des détails, lorsqu’on fait un métier passion.
— J’essaye de me charger de toutes ces ondes positives, de me concentrer sur le positif, de continuer à choisir des projets que j’aime et qui me font kiffer en espérant que le reste suive. J’imagine que c’est pareil pour les artistes…
Elle jette un coup d'œil à ses cartes et en laisse tomber certaines au sol -déjà traitées - avant de reporter son attention sur le doubleur.
— Parallèlement aux jeux vidéos, tu ne freines pas pour autant la cadence sur le petit écran. Tu as récemment signé un contrat chez Disney, avec très prochainement la sortie de la série Hailey’s on it. Félicitations, annote-t-elle. Est ce que tu peux nous en dire plus ? Est ce qu’on peut s’attendre à d’autres projets à venir avec Disney ?
Quel exercice complexe que de devoir parler de soi tout en gardant un semblant d’humilité. Elle trouve un certain réconfort à partager la lumière finalement.

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Au final, il ne fallait qu'une caméra, beaucoup de maquillage et une série de questions toute préparée pour en apprendre un peu plus sur Penelopeia. Et oui, tu as toujours beaucoup de ressenti et d'aprioris quand la présentatrice est concernée et tu sais bien que la réciproque est vraie. Tu sais également que son sourire très bien travaillé va disparaitre au moment où on vous dira que la caméra ne filme plus rien, ou qu'il sera grand temps de faire une pause. Comme quoi... Harrison est une bonne actrice, elle aurait dû se lancer dans une carrière de comédienne, et ça, tu le penses vraiment, vu comment elle est en train de se plier en quatre, elle aurait pu obtenir de nombreuses accolades et facilement en plus. Pourtant, quelque chose te dit que tu as mis le doigt sur un vrai nœud quand elle parle de pression, Penelopeia lisse les plis de son pantalon, presque comme un tic nerveux, et tu es acteur depuis suffisamment longtemps pour en lire beaucoup. Et là encore, une fois de plus, tu te retrouves dans les mots de la blonde. La pression, oui, même à ton niveau, tu la ressens, tu ne veux pas décevoir, tu ne veux pas que tout ceci s'arrête, ou même qu'on cesse d'investir en toi. Est-ce profondément égoïste ? Très certainement, cependant, tu sais que beaucoup voudrait être à ta place et tu sais également que tu as beaucoup de chance.
"Je pense que c'est important de se concentrer sur le positif, surtout pour continuer d'avancer sa carrière... est-ce que tu as essayé le yoga ? Cela fonctionne bien pour moi." Tu révèles cela avant de pouvoir t'arrêter, tu ne dis même pas cela pour bien te faire voire ou même gagner des points de sympathie auprès de la jeune femme. C'est la vérité quand tu es concerné, et tu as déjà partagé tes séances de yoga sur le net et lors de sessions Instagram bien connues et bien documentées. Elle devrait essayer, voilà, c'est plus un conseil qu'un ami donnerait mais ça, tu préfères le ranger dans un coin de ta tête plutôt que de trop l'analyser. Autant répondre à sa question. "Merci, j'ai hâte de pouvoir partager le résultat avec tout le monde et surtout ma fille, je pense qu'elle est le public visé pour ce genre de séries d'animation et j'ai commencé tout ça pour elle alors..." Là encore, une réponse complètement honnête, ce n'est pas la première fois que tu parles d'Althea en interview, mais comment pourrais-tu ne pas le faire après tout ? Tu es père, tu en es fier, tu en as toujours été fier et tu ne t'en as jamais caché en fait. La petite est la chose la plus importante de ta vie, plus importante que ton métier, plus importante que d'être là aujourd'hui, et tout ce que tu fais est pour elle et pour bien assurer son futur à elle.
"Et je ne peux rien spoiler, tu bosses dans le même milieu, tu sais qu'il faut tout garder pour soi jusqu'à la dernière seconde, n'est-ce pas ?" Tu dis cela avec un sourire sur le visage, pas juste pour être mystérieux, mais bien pour honorer ton contrat. "Mais oui, il y a d'autres projets, j'ai signé un contrat et plus que cela, c'est là-bas que le talent se trouve, j'aurais été bien idiot de passer à côté de ça." Bien idiot en fait, et ce même si le géant de l'animation a durci certaines de ses règles avec les années et ce veut plus inclusif en apparence, c'est toujours une grosse entreprise là pour faire des sous, ça tu le sais. Mais tu arrives toujours à faire ce que tu aimes. Tu passes à la carte suivante pour Penelopeia, et si tu fronces les sourcils en voyant des allusions à sa vie personnelle et qui occupe son lit ou pas, tu choisis une autre approche. "Et toi ? Tes futurs projets ? Tu as d'autres idées en tête en plus que le Bachelor ? Tu es également productrice exécutive de l’émission, est-ce que cela veut dire qu’on va te revoir dans ce rôle-là pour un autre projet ?"

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Penelopeia répond sincèrement sur la pression tout en prenant soin de ne pas s’enfoncer dans des détails parasites ou sordides qu’elle réservera plutôt à sa psy. Puis le yoga. Elle est prise de court par cette suggestion de s'essayer au yoga. Elle hoche la tête doucement, se gratte le coin de l'œil.
— Le yoga ? Hm… Je ne m’y suis jamais vraiment essayé.
Enfin si. Une fois. Sa sœur a déjà essayé de l’y convertir en vain, puisqu’elle n’a jamais été une grande sportive de toute façon. Elle avait réussi à la tirer à un cours, Pene avait fini par céder davantage pour lui faire plaisir que par réel désir d'accomplir le lotus inversé en public. Elle accueille malgré tout le conseil positivement, il ne peut pas être nourri de mauvaises intentions.
— Peut être que je devrais ? Je le garde dans un coin de la tête, merci.

Sa fille subtilement glisser dans sa réponse. Ah sa paternité, elle l’avait presque oublié. Et comment ? quand cela avait été l’un des arguments majeurs de la chaîne pour l’obliger à se le coltiner toute une saison du Bachelor, l'idée selon laquelle le profil d’un papa célibataire vendait du rêve à la ménagère. Mélange obscur entre curiosité pure et professionnalisme, l’interview mène désormais Penelopeia à s’intéresser à sa fille.
— Quel âge à ta fille ? demande-t-elle, histoire de replacer les choses dans le contexte. Qu’est ce qu'elle pense de ce que tu fais ? Est-ce qu’elle regarde tout ce que tu fais ?
Entre ses parents qui ne ratent pas ses émissions même quand ils ne sont pas nécessairement sous-titrés et son petit frère qui prétend zapper de chaîne dès qu’il la voit à l’écran parce que “je me tape déjà assez ta tête à la maison pour pas me la taper encore quand je mate la télé”, et n’ayant pas le bonheur d'être maman, elle se demande simplement comment se positionne un enfant au milieu de tout ça. Mais en se rapportant à ses cartons, elle constate que sa curiosité n’est pas si mal placée puisque les questions allaient dans cette même direction. Elle complète même ses interrogations.
— Et si ta fille souhaitait emprunter la voie artistique, peut-être même pour devenir doubleuse aussi, est-ce que tu l’encouragerais ?

Penelopeia grapille des infos là où elle le peut mais Reyes esquive le spoil à nouveau.
— Je sais je sais je sais, se défend-elle dans un léger rire, mais sur un malentendu peut être qu’une info aurait pu t’échapper, ajoute-elle avant d’accorder un regard complice à la caméra du genre : désolée, j’aurais bien essayé…

Puis la conversation suit son cours, plutôt naturellement en plus, et doucement son stack de questions s’amincit. Quand son regard se repose sur Reyes, elle capte ses sourcils se froncer mais n'a pas le temps de s'en formaliser plus que cela.
— Oui, pleins de projets, réplique-t-elle pour maintenir un rythme. Toujours. J’ai adoré l’expérience derrière la caméra, c’est un peu mon premier amour au final, dit-elle au milieu d'un sourire sincère. C’est ce qui m’a d’abord attiré vers la télé, tout le côté production, le travail réalisé dans l’ombre. Il faut savoir qu’avant d’animer, je courais surtout à droite à gauche comme assistante de production, donc c’est très cool de pouvoir revenir aux sources. J’aime la présentation, mais la production offre une marge de manœuvre plus importante, tu façonnes l'émission de toute pièce, il y a quelque chose de jouissif là-dedans. Je remercie la chaîne de m’avoir fait confiance. J’ai encore le nez en plein dans la première saison, la diffusion n’est pas encore terminée mais s’ils sont assez fous pour me remettre encore entre les mains le Bachelor pour la prochaine saison, bah putain ce serait avec grand plaisir.
L'épisode finale n'a pas encore été diffusé pourtant les audiences sont bonnes et ouvrent déjà la discussion pour la saison prochaine. Maintenant que Pene dispose d'une meilleure assise, les idées et projets fusent plus que jamais. Elle ne cache plus son enthousiasme pour la suite.
— On croise les doigts, conclue-t-elle en joignant le geste à la parole.
Elle marque une pause après avoir déballé son sac pour se remettre en tête la question de base. Sa main libre passe dans ses cheveux alors qu’elle réfléchit à ce qu’elle a le droit de partager. Ses futurs projets donc.
— Sinon en ce début d’année, la saison des cérémonies est lancée, donc on pourra me retrouver lors de la grande soirée des ARA Music Awards, s’enthousiasme-t-elle. Puis je remplace l’ancienne animatrice de Farmer Wants Love, dont le tournage va commencer le mois prochain, j’ai hâte.
En découvrant la question suivante, un sourire amusé s’invite sur ses lèvres qu’elle n’arrive pas à supprimer en la formulant à voix haute.
— Tu es un père célibataire donc en dehors du schéma classique de la famille traditionnelle, comment est ce tu gères ta vie de père et de doubleur ? Et… je cite…précise-t-elle tout de même, est ce que tu penses te ranger un jour ?
Une question personnelle, dans le vif du sujet juste là où il faut pour mettre en difficulté. Elle, qui se demandait quand est-ce que ce genre de demandes sortirait... Le contraire l'aurait étonné. Elle croise les jambes et porte toute son attention à Reyes, curieuse de connaître la suite des évènements.

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Althea revient dans la conversation et franchement, ça ne t'étonne pas, tu es dans un sens habitué à ce genre de questions et d'ordinaire, tu les évites très bien. C'est tout de suite plus facile à faire lors d'une première et qu'on te rappelle que tu dois te dépêcher et répondre aux questions de tous les journalistes et ne pas rester focalisé sur un seul en particulier. Là, c'est complètement différent, les caméras sont braquées sur toi et tu sens que Penelopeia insiste un peu, est-ce qu'elle était obligée de ramener la petite sur le tapis ? Tu n'en sais rien, mais tu préfères te concentrer sur ses réponses à elle, tandis qu'intérieurement, tu songes à protéger Althea et tout de même montrer que oui, tu es conscient que la petite attire l'attention. Tu n'as sans doute pas la notoriété de Penny ou même celle d'Heather, mais c'est assez pour qu'on se pose des questions et qu'on s'intéresse à ta vie personnelle, c'est quelque chose auquel tu ne peux pas échapper. Mais, tu te trouves à avoir d'autres interrogations pour Penelopeia, qui ne sont pas pour les cartes du coup. "Si t'as aimé ton expérience derrière la caméra, est-ce que tu envisageras un jour d'être réalisatrice ? Et pas forcément pour une émission, je sais que tu es déjà aux commandes en étant productrice, mais genre sur un film ou quelque chose de plus artistique ?" Pour quelqu'un que tu avais jugé comme trop fan de l'attention, elle ne cherche pas à se faire bien voir la blonde ou même à passer devant l'écran plus que cela. Est-ce que tu te serais trompé à son sujet ?
Franchement, ce n'est pas une alternative que tu veux considérer, du tout même, en fait, il est beaucoup plus facile de se dire que vous êtes trop différents pour vous entendre ou même trouver des terrains d'entente en réalité. "Farmer Wants Love ? Okay, je ne regarde pas la télévision aussi souvent que je le voudrais, mais je peux te dire qu'avec un titre pareil, tu peux au moins compter mes parents en tant que spectateurs... Ce qui est déjà un bon début, non ?" La blague est facile et tu n'exagères pas, tes parents sont de ceux qui raffolent de ce genre d'émission et qui suivent tout cela avec une diligence folle, sûrement, car ta mère est une ancienne actrice, enfin, elle n'a eu que des petits rôles dans des productions locales, cela est suffisant pour qu'elle parle de sa carrière avec beaucoup de grandeur et de glamour, quelque chose que tu n'as jamais remis en cause. Penelopeia fait tourner les cartes dans ses mains et tu sais par son sourire que ça n'annonce rien de bon. Oui, elle met les pieds dans le plat, ton sourire s'agrandit plutôt que de faiblir et tu décides d'avoir un léger rire plutôt de que lui renvoyer un regard noir. Et dire que tu t'es efforcé d'éviter les questions gênantes pour elle, visiblement, la blonde ne va pas te retourner la pareille, vraiment, à quoi est-ce que tu t'attendais ?
"J'entends souvent cette question et j'ai envie de répondre oui ? Non ?" Père célibataire depuis des années, tu as déjà entendu ces mots-là, et toutes les versions en fait. Althea a besoin de plus de repères, elle a besoin d'un autre adulte et même une autre adulte, car il y a des choses que tu ne pourras pas lui expliquer et... Tout ça, tu le sais, bien entendu, que tu le sais. "J'essaye de garder ma vie personnelle et professionnelle séparées, mais tu dois te douter que ce n'est pas toujours facile. Je dirais juste que je ne vois pas mon célibat comme un problème et que ça n'impacte pas du tout mes compétences d'acteurs." Ce qui est vrai, et tout ce que tu consentiras à dire sur le sujet, parce que ça ne regarde pas Penelopeia, ni toutes les personnes présentes ou même le public visé avec cet article. Tu es là à cause de ta carrière de doubleur, pas le reste.
"Althea a dix ans pour te répondre, elle veut être vétérinaire, tout ça... Ça ne l'intéresse pas du tout, elle veut juste une maison assez grande pour reproduire le concept de l'arche de Noé alors... Et si elle change d'avis, je l'encouragerai, bien entendu !" Cela ne fait pas l'ombre d'un doute à tes yeux, il n'y a aucune pression de ton côté à la voir devenir médecin ou quoi que ce soit du genre, la petite va grandir à son rythme et remplir sa vie de toutes les expériences qui lui feront plaisir, pas l'inverse, tu ne veux rien lui imposer. "Et toi ?" Tant pis si tu n'as pas répondu à toutes ces questions, si vous devez aborder les sujets houleux, hors de question que tu sois le seul dans ce bateau-là. "Tu es une femme aux commandes… Tu dois les entendre les commentaires sur ta vie sentimentale ou le fait que tu devrais songer à avoir des enfants souvent... Comment tu gères tout ça ?" Et oui, vraiment, que Penelopeia s'estime heureuse, tu as posé la question de façon moins catégorique que sur la carte.

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Plusieurs détours ont été nécessaires à la jeune Penelopeia avant de trouver sa voie. Taire son amour du cinéma pour s’égarer sur les bancs d’un amphithéâtre. Puis être persuadée vouloir être actrice jusqu'à comprendre tout ce que cela implique. Il lui a fallu parcourir tout un chemin avant de réaliser que c’est la production qui la faisait vibrer. Tout ce qui permet à l’acteur de lâcher ses lignes dans un magnifique décor, ou à un présentateur de diriger une émission sans encombre. C'est ça. Elle serait sans doute restée dans l’ombre si l’opportunité d’animer une émission ne s’était pas présentée à elle comme sur un plateau d’argent. Alors ses plans ont évolué, mais la seule chose qui n’a jamais changé est son ambition d’être la meilleure dans sa catégorie. La télé, divertissement qui ne poursuit aucune autre ambition si ce n’est celle de divertir sans aucune prétention. Elle s'y plait et n'a jamais vraiment pensé à repasser de l’autre côté. Question intéressante toutefois qu’elle étudie sincèrement.
— J’ai envie de répondre… Ne jamais dire jamais, mais ce n’est pas au programme pour l’instant. Puis la réalisation à la télé et au cinéma, c’est tellement différent que je ne sais pas … Ce n’est pas prévu, sauf si un projet que je ne peux pas refuser se présente à moi. Le cinéma n’est pas une fin en soi, je suis très contente où je suis, et si je commence à me faire chier bah à ce moment j’ouvrirais le champs des possibles mais on n’y est pas encore, elle sourit doucement.
Puis un de ses sourcils se lève à sa … blague ? Un éclat de rire aurait certainement résonné si cela ne venait pas de lui et si elle n’était pas absolument consternée. C’est bien la première fois que ça arrive, à la mettre presque mal à l’aise. Un commentaire qu’elle ne peut pas nier, l’audience pour Le Bachelor est très différente c’est sure, mais elle prendra tout autant de plaisir dans cette émission. Puis fille de producteurs artisans, apiculteurs, qui d’autre qu’elle pouvait mettre en valeur le monde des agriculteurs à la télé ? Ce monde-là, elle est contente de le mettre en lumière. Pour l'heure, elle accepte la... vanne ? Oui, elle a dû mal à s'y faire.
— Tes parents, vraiment ? Et bien, j’essayerais de ne pas les décevoir alors.

La blonde ne cherche pas à le ménager car elle n’attend rien de sa part. Bien que Penelopeia s’était intéressée sincèrement à, ce à quoi la paternité du doubleur pouvait ressembler, une simple curiosité à l’état le plus pur, ce, d’ailleurs, qu’elle ne savait pas à quoi raccrocher. Il y répond avec sobriété, sa fille et son célibat. Penelopeia le rejoint même sur son désir de maintenir une séparation de la vie professionnelle et personnelle, bien que de son côté elle y peine grossièrement.
Elle n'attendait rien de lui, oui. Il n’empêche que l’entendre ne pas l’épargner lui est pénible. Sujet sensible que les gens qui la connaissent, conviennent d’éviter. Le sourire qui s’étire malgré les réactions physiologiques qui la trahissent, les plaques rouges qu'on devine en train de se dessiner sur son buste. Habituellement, elle envoie bouler les gens mais elle ne peut retirer le masque social qu'elle a enfilé dès l’instant où la caméra s’est allumée. Plusieurs idées pour détourner la conversation la traversent, assez ... créatives d'ailleurs, mais elle s’abstient. Son sourire ne réduit pas. “ que tu devrais songer à avoir des enfants…”, la formulation est sûrement le pire, comme si la question ne la rongeait pas déjà quotidiennement. Elle souhaite rester professionnelle, maintenir une bonne distance… Une femme de son âge, de son statut, évidement qu’elle l’entendait régulièrement cette question !
— Je ne les gère pas. Les personnes qui se permettent ces commentaires sont de sombres cons. Je ne les gère pas, je les envoie chier, c’est tout, lâche-t-elle simplement alors qu’elle s’était promise de ne plus jamais se faire attraper en train de jurer devant une caméra. Je ne comprends pas qu’on puisse continuer de poser des questions pareilles aux femmes. Je ne sais pas si la question vient de toi ou pas mais elle est d’une bassesse affligeante…
Ce “Et toi ?” lancé avec légèreté par Reyes, sortit de son chapeau et clairement de sa propre initiative dans le but de la mettre elle aussi dans une position délicate. Elle se pince les lèvres pour contenir tout soupir qui voudrait s’en échapper en faisant tourner les cartons dans ses mains.
Ah.
Parfait.
— J’ai beaucoup de respect pour les acteurs. Quelle gymnastique émotionnelle que de savoir convoquer des émotions une fois la caméra allumée, ce n'est pas facile. Contrôler ses expressions faciales. En donner assez. Mais pas trop parce qu'un sourcil qui se hausse ou une pupille qui frétille est décuplé sur un écran de cinéma. Les acteurs se doivent de maîtriser tout ça.
L’animatrice prend le temps d’introduire sa question avant de se permettre une formulation propre.
— En tant que doubleur, tu n’as pour seul outil que ta voix, poursuit-elle. Est ce que tu te considères réellement comme un acteur ? Ou est-ce que tu comptes jouer dans la cour des grands un jour ?
Et à l’image d’un taureau sans doute, elle charge en poursuivant son propos.
— Quoique… tu as tenté je crois… ?
Et une balle de perdue pour le téléfilm, une.

@Abel Reyes

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Est-ce la première fois que toi et la blonde, vous avez une conversation aussi longue ? Tu peux dire oui, et ce, sans te tromper. Il faut dire que si tu n’es pas du genre rancunier en temps normal, tu ne restes pas dans les parages des gens qui font leurs coups en douce. Et cela a toujours été le cas de Penelopeia, toi ? Tu as toujours été direct, honnête et cela ne date pas d’hier, vu le taux de paroles que tu peux débiter en une seule seconde, n’importe qui peut devenir ton ami, n’importe qui peut se faire une place dans ta vie et tu n’envoies pas les gens sur la touche, bien au contraire. Non vraiment, il faut en faire beaucoup pour se mettre Abel Reyes à dos, et pourtant, Penelopeia a réussi à le faire il y a des années en arrière, assez pour que la rancune soit tenace, assez pour que même maintenant, tu te tiennes sur tes gardes. Et pour que tu dises que tu ne connais pas du tout la blonde… Et elle ne te connait pas non plus, sinon, elle se douterait bien que ce n’est pas du tout ton genre de poser une telle question.
Mais autant le faire avant que quelqu’un, que ce soit un journaliste, un des assistants ou le réalisateur qui est là, vous fasse réaliser qu’il y a une trame à suivre et tente de vous remettre sur le droit chemin. Tu ne perds pas ton sourire et ce même si tu meurs d’envie de rouler des yeux et d’offrir une expression sardonique à Penelopeia, non, tu ne le fais pas, à la place, la productrice a le droit à un hochement de tête négative de ta part. “Cela ne vient certainement pas de moi et je suis d’accord avec toi ce sur ce point, la pression qu’on met sur les femmes pour tout avoir est absolument immense et stupide. J’élève du mieux que je peux une petite fille équilibrée et je n’ai pas envie qu’on lui fasse croire que le mariage est la chose à laquelle elle doit aspirer… si ça arrive, ça arrive et c’est tout.” La question était plus comment Penelopeia gérait cette pression et ce n’était certainement pas une occasion de l’enfoncer, non, tu ne te permettrais pas devant des caméras. Et puis,ndans le fond, tu le sais, cette interview et ce profil est autant important pour elle que pour toi. C’est une opportunité en or, et tu préfères profiter de tout, te disant qu’un jour, on va finir par se lasser de toi et qu’il y aura quelqu’un d’autre à la mode. C’est la réalité et tu supposes que la blonde te le rend bien avec sa prochaine série de questions.
Un de tes sourcils se dresse et encore une fois, tu hoches la tête. “Oui, j’ai tenté, et beaucoup m’ont fait comprendre que je n’avais pas ma place.” Tu l’admets sans aucune honte et le sous-entendu : beaucoup de gens comme toi, est là, et tu laisses la productrice faire l’addition toute seule et tirer ses propres conclusions “Notamment à cause de mes origines, de mon physique, c’est triste à dire, mais ce genre de racisme plus que prédominant a failli me faire raccrocher.” Là encore, c’est la réalité, mais tu ne dis pas cela pour gagner des points de sympathie, mais bien pour faire comprendre que toi aussi, tu as dû passer outre ta propre série d’obstacles et d’épreuves, toi aussi. “Ce que j’aime, c'est me glisser dans la peau d’un personnage et faire tout ce que je peux pour le rendre réel, le doublage me permet de le faire, il n’a jamais été question de devenir célèbre.” C’est possible grâce à toi, des scénarios intéressants, des animateurs et des artistes motivés, ça fait parti d’un tout et acteur ou doubleur, tu te moques de l’appellation qu’on te donne du moment que tu as du boulot et des projets, c’est tout ce que tu demandes. “Et tu ne m’as pas vu dans un studio d’enregistrement, je peux t’assurer que c’est très physique et que ce n’est pas qu’une affaire de voix hein…” Là le sourire et le rire reviennent et quand ça bouge autour de tout, tu en profites pour t’étirer.
“On va faire une pause d’une vingtaine de minutes okay ?” On vous l’annonce et tu n’es guère surpris quand les caméras sont bien coupées, tu te lèves de la chaise et tu continues de t’étirer. “Est-ce que tu te considères comme un acteur ? Vraiment ? Un peu plus et je dirais que tu essayes de me faire passer pour un amateur sexiste, c’était la question sur la carte, tu as de la chance que j’ai passé celle sur les rumeurs avec ton mari…” Tu le fais tout de même remarquer à Penelopeia, tu lui as dit que tu serais professionnel et tu vas bien honorer cela, est-ce qu’elle peut en dire autant ?

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“T’as de la chance…” ose-t-il dire alors que Penelopeia croise les bras, levant légèrement un sourcil et met tout en œuvre pour garder son calme. Elle ne veut pas lui donner la satisfaction de savoir qu’il a réussi à l’échauffer. Alors elle affiche un sourire absolument poli et un poil agaçant qu’elle maîtrise si bien.
— Abel, je pense que tu te trompes sur mes intentions. Je ne cherche pas à te faire passer pour un amateur sexiste, dit-elle calmement en prenant soin de choisir ses mots. J’ai simplement posé la question sur ton point de vue en tant qu’acteur car c’est une facette importante de ta carrière. Je ne suis pas ici pour te discréditer, ajoute-elle d’un air soucieux, mais pour comprendre ton parcours et partager nos expériences.
Elle finit par un sourire mielleux avant de se lever de sa chaise, acceptant volontiers la proposition de pause. Il valait mieux avant qu’elle ne dise ou ne fasse quelque chose qu’elle pourrait regretter. Il est vrai qu’Abel et Penelopeia n’ont eu que très peu d’interactions dans le passé, et cette conversation est certainement la plus longue qu’ils n’auront jamais. Ça témoigne bien du fait qu’ils ne se connaissent pas au-delà du fait qu’ils ne se comprennent pas.

Pendant ces vingt minutes, Penelopeia en profite pour respirer et passer un coup de fil sur le parking. C’est un moment de répit bienvenu mais la productrice de l’émission en profite pour lui passer un petit savon et lui rappeler les enjeux du tournage.
— Essayons de garder un environnement professionnel et respectueux pendant la fin de l’interview. On reste concentré sur les carrières et on évite les petits commentaires assassins, d’accord ?
Pene se demande si elle est la seule des deux à avoir droit à ces remontrances.
Une fois seule, Penelopeia se promène un peu pour se vider l’esprit. Elle apprécie la brise qui passe, apaisante. Chaque pas lui permet de relâcher la tension accumulée. Après un énième passage au buffet, elle retrouve sa chaise haute devant les caméras. La colère est redescendue aussi vite qu’elle est montée. Ses humeurs sont mouvantes. Pene prend une grande inspiration, se sentant plus détendue et affichant même un léger sourire.
— Tu sais quoi, mettons de côté nos différends pendant le temps qu’il nous reste et concentrons nous sur notre objectif commun : terminer l’interview dans les meilleurs conditions.
Un sentiment de collaboration émane de ses paroles. Elle aurait presque pu lui tendre la main pour une poignée car l’idée est d’associer leur force pour que tout se passe bien.
Sur la deuxième partie de l’interview, Penelopeia cesse les pics assassins et se montre coopérative. Les échanges se déroulent de manière fluide et harmonieuse. Le coupé final est enfin prononcé et après quelques serrages de main et accolades, elle peut enfin quitter le plateau.
Pene retourne dans son véhicule avec un sentiment de soulagement. Elle a réussi à terminer cette journée sans trop de tourments.
En sortant son véhicule du parking, Penelopeia est envahie par une pensée persistante : quand aura-t-elle à nouveau la malchance de croiser le chemin d'Abel Reyes ? Les circonstances les avaient réunis pour cette entrevue, mais qu'en serait-il à l'avenir ? Une part d'elle se demande si leurs chemins se croiseraient à nouveau, sur un plateau de tournage ou lors d'un événement du milieu du divertissement. A quelle sauce serait-elle manger..?

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RP terminé

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