Il n'a pas mis longtemps avant de se retrouver face à la porte de Malik. Le fait est qu'à la vitesse de sa foulée, Fortitude Valley ne sera jamais assez grande pour le fatiguer, lui dont les jambes connaissent chaque trottoir de ce quartier qu'il a couru en long en large et en travers durant toute son année d'insomnie. Ce soir, à nouveau, Jax sait qu'il ne fermera pas l'oeil de la nuit. Ça n'a rien à voir avec l'amnésie, son accident ou le procès de Hoover. Il est ici question de son égo et la colère viscérale que l'agent se traîne depuis que ses yeux se son posés sur le clip du rappeur. Une demi-heure tout au plus : pas assez pour digérer comme il se doit mais suffisamment pour arriver sur le paillasson de Fleming les veines remplies d'un sang dans lequel coule autant d'alcool que de ressentiment.
Lorsqu'il lève le poing et frappe contre le battant, Jax doit faire l'effort de ne pas chercher à défoncer la porte. De l'autre côté, des aboiements se font instantanément entendre. Mills fronce les sourcils. Il avait oublié que Malik avait adopté un chiot. Cela ne suffira malheureusement pas à l'attendrir. Dés que la porte s'ouvre, l'agent attaque : ses mains viennent agripper les épaules de celui qu'il considérait encore comme un ami une heure plus tôt. Violemment, il le repousse pour le faire reculer à l'intérieur de l'appartement. Leur linge sale, c'est en privé qu'ils vont le laver, pas sur le balcon du voisinage.
« Depuis combien de temps ? » Crache-t-il sans détour, hanté par les films qu'il n'a pu s'empêcher de se faire durant sa course. Mills a choisi de venir confronter Malik à pieds plutôt qu'en voiture afin de se donner l'occasion d'évacuer un peu de pression en cours de route, mais tout ce qu'il a gagné c'est de se présenter face au rappeur trempé de sueur et gorgé de suspicions montées de toutes pièces par sa jalousie maladive tandis qu'il galopait à travers les rues de Brisbane. « Est-ce que tu la baisais déjà quand c'était ma copine ? » Ses mots se font plus vulgaires tandis que ses gestes montent en agressivité : l'agent pousse à nouveau Fleming, plus fort, prêt à le faire reculer jusqu'au mur du salon pour l'obliger à répondre à son interrogatoire musclé. La seule idée d'avoir partagé des dribles et des pizzas avec ce connard avant qu'il ne parte prendre dans son dos ce qu'il avait de plus précieux suffit à le rendre fou. Mills n'est pas con ; il connait la métisse. Marley est une bonne danseuse, une allumeuse de première capable de faire semblant pour exciter son public mais la façon dont elle se déhanche dans ce clip n'est pas qu'une performance artistique. Si le réalisateur avait pu filmer le fond de sa culotte, Jax sait bien qu'on y aurait vu la mer !
Un sms qui n’annonce rien de bon. Elle n’a pas besoin de s’étendre sur la question, ou de longues explications pour que je comprenne. Pour que Jackson débarque chez moi, énerver, c’est qu’il a vu le clip. On savais que ça allait arrivé. Avec Marley on a même établis notre ligne de défense, après tous, ce n’est qu’un clip, une prestation artistique. Bien sûr, on savait aussi que cet argument ne serai sans doute pas bien convaincant, au vue de la danse, du baiser. Bref le tous qui rend toute Défense caduc ou presque. Je suis dans ma canapé quand je vois le message de ma grande sœur, je soupire. Je sais que ça va être mouvementé. Je n’ai pas peur, c’est pas dans ma nature. Mais je suis réaliste, je me suis déjà battu, quelques fois, en boîte de nuit ou autre connerie du genre. Mais je ne suis pas une brute, loin de là. Alors que Jackson, il a été programmer pour ça, c’est un soldat, un agent en tous cas. Si les choses viennent à dégénérer, ça sera compliqué, j’en ai conscience mais je ne compte pas fuir. C’est pas mon genre, les conneries ont été faites, je ne fuirai pas mes responsabilités.
Thésé aboie quand Jax tambourine à la porte. Je prend une grande inspiration, et j’ouvre. La réaction ne se fais pas attendre, à peine la porte claque derrière Mills que ce dernier se jette sur moi, comme une bête enragée ou presque. Je m’étais préparer à recevoir un coup ou deux, pour le moment, c’est gérable, je prend sur moi. Me retrouvent acculer dans mon appartement, ses mains se posent sur moi pour me pousser. Je secoue mon visage devant les accusations qu’il me porte. L’avantage, c’est que pour le moment, je n’ai pas besoin de mentir, pas trop en tous cas. Parce que oui, je ne veut pas mettre Marley dans la merde. Quitte à moi my retrouver.
Quoi ?! T’es pas bien Jackson, vraiment.
Bon, pas bien sûr que de remettre en cause l’état de l’homme qui me fais fasse sois l’idée du siècle. Mais pour le coup, je suis réellement innocent à ce sujet là. Marley et moi n’avons jamais rien fait alors qu’elle était avec Jackson. J’ai un minimum d’éthique et de respect.
Tu crois pas qu’il y a assez de fille pour que je vienne prendre la tienne ?
Difficile de réfléchir, difficile d’établir une argumentation qui tiens la route avec cette montagne de muscle qui me fais face, en colère, susceptible de m’en coller une à tout moment.
C’est qu’un putain de clip. Ouai, on a dépasser les bornes, on c’est laissé emporter sur le moment. Mais ça reste qu’une performance, de la scène.
J’ai pu balancer ce que j’ai en stock, ce que j’avais prévu si cette situation se présentée. J’avais espérer que tous ce passe bien, que ça ne fasse pas de scandale ou autre. J’ai été sacrément con de le penser. Et dans le fond, je le comprend, j’aurai sans doute réagis de la même façon.
Pas bien ? Jackson le fusille du regard, prêt à mordre. À ses pieds, le chiot montre lui aussi les crocs, désireux de défendre son maître. Preuve de l'intensité de ses émotions, Mills ne recule pas. C'est pourtant l'une des premières choses apprises à l'école de police : ne jamais donner à un clébard l'occasion de vous mordre. L'agent se fout de Thésé comme il se fout de prendre le risque de se faire embarquer par les membres du même corps de métier que le sien pour coups et blessures. Sa colère refuse tout compromis et sa raison s'écrase parce qu'à ce jeu là c'est toujours les pulsions du boxeur qui finissent par l'emporter. « Te fous pas d’ma gueule Fleming, y'a assez de danseuses aussi ! »Pourtant de toutes celles disponibles, il a fallu que Malik choisisse Marley. Jackson le prend comme une provocation, raison pour laquelle il attrape le rappeur par le col lorsque ce dernier se met à lui débiter ses conneries d'acting et de performance.
Il va lui en foutre de la performance ! Méthodiquement, Jax passe une jambe entre celles de Malik, profitant de l’effet de surprise pour prendre l’avantage. C'est presque une danse : sa cheville vient percuter l'arrière de celle de sa victime qu'il laisse lourdement tomber au sol tandis que les coutures du t-shirt qu'il agrippe toujours fermement entre ses doigts craquent et se déchirent. Le bruit du dos de Fleming tombant à plat sur le sol de l'appartement excite le chien dont les aboiements se font de plus en plus hargneux. Jax pose un genou sous la gorge de Malik et se penche jusqu'à son visage : « Est-ce que t'as couché avec elle après le clip ? » Les mots lui arrachent la bouche. Verbaliser cette hypothèse la rend d’autant plus insupportable. Pourtant son ton est froid, son regard inquisiteur. Que Malik lui mente ou non, Jax aura le fin mot de l'histoire. Il enquêtera et mettra en lumière les coins d’ombre qu’on lui cache en s’imaginant naïvement qu’il est devenu agent fédéral par l’opération du saint esprit, alors que voir clair et trouver des réponses fait partie intégrante de son métier. Et son métier c’est toute sa vie …
Ce qu'il enregistre surtout ici c'est la réation du rappeur. S'il ment, c'en est fini de leur amitié. Mills ne s'encombre pas de traîtres, il sait à quel point les fruits pourris contaminent vite le reste du panier. S'il dit la vérité, Malik s'en sortira probablement avec des bleus, mais ça ne seraient pas les premiers. Combien de fois se sont-ils bousculés lors d'une balle de match ? Frappés un peu trop fort autour d'une manette de playstation ? S'il déteste l'idée que Malik ait pu se faire Marley, Jax déteste encore plus celle que la métisse lui ait menti. Le regarder droit dans les yeux et lui dire qu'elle est revenue pour lui alors que sa première action une fois le pied posé à Brisbane fut de se faire troncher par son pote, ça lui donne des envies de meurtre.
La vérité derrière toute cette violence, c'est que Mills souffre terriblement. Et comme à chaque fois que quelque chose lui fait mal, sa réponse est de rendre la pareille. Coup pour coup, c'est comme ça que fonctionne son monde.
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 18 Jan 2023 - 23:12, édité 2 fois
Mon regard bouge, rapidement. Jackson, Thésé, l’environnement. C’est con, mais je m’assure qu’aucun objet dangereux ne se trouve dans le coin. Faudrait pas que Jackson s’en servent contre moi, ou que je ne cherche à m’en servir par pur esprit de défense. Mais heureusement, ça ne semble pas être le cas. Rapidement, j’analyse, je détail l’attitude de l’homme qui me fais face. Il n’a rien à voir avec celui que je connais, il est facile de voir la haine et la violence transmuter de son être, de son regard. Mon doigt se pointe vers mon chiot, mon première réflexe est de m’assurer qu’il ne sois pas un dommage collatéral.
Thésé ! Dans la chambre ! Pas bouger !
Il grogne, continu d’aboyer sur celui qui se présente être un agresseur à l’heure actuel. Mais devant mon intransigeance, le chiot fini par obéir, s’éloignant de nous et c’est mieux ainsi. Sauf que le pire reste à venir, les accusations de Mills redouble et évidemment, la pseudo explication qu’on a monter Marley et moi fond aussi vite que de la neige au soleil.
J’suis pas Drake Jax. Des danseurs j’en ai pas en claquant des doigts. Et en prime ça coûte un bras. On peut pas dire que ma carrière me le permette en ce moment.
Le pire dans tous ça, c’est qu’il y a du vrai, du vrai dans cette invention, dans cette excuse montée mais aussi vite démonté par le meilleur ami de ma sœur. Je ne le vois pas venir, j’aurai peut être du et encore, qu’est ce que ça aurai changé ? En un rien de temps, je me retrouve à chuter lourdement sur le sol de mon appartement. Le choc est douloureux, mais j’ai pas vraiment le temps de m’en plaindre, de me relever. Que l’agent me bondis presque dessus, son genou sous ma gorge. Mon premier réflexe est de venir caler ma main entre son genou et ma gorge, c’est mon seul réflexe d’ailleurs. Même si ce n’est pas une véritable réussite.
T’sais quoi ?! Va te faire foutre.
Ego, colère, peu importe, tous ce que je sais c’est que je n’ai pas apprécier la chute, encore moins cette interrogatoire mener comme ci j’étais un criminel, un tueur ou je ne sais quoi. Pas sûr que de répondre à sa colère par ce genre de mot sois la meilleur solution. Mais au diable la raison, dans ces cas là le cerveau ne fonctionne pas vraiment correctement. Pourtant, il va falloir, la question est posé. Et je me retrouve comme un con. C’était pourtant prévisible, logique. Avec Marley on c’était plus ou moins promis de garder ça secret. Elle était célibataire, moi aussi. Ça n’excuse pas tous, c’est sur. En revanche, le dilemme est la. Dire la vérité avec la quasi certitude que la suite va être violente, et que j’en sortirai pas indemne ? Ou mentir ?
Si au départ, la seconde option est celle que j’envisage, c’est pour une raison très simple et unique. Protéger Marley. Avant d’être un plan cul, elle est une amie, une fille que j’apprécie vraiment. Si ce n’était pas elle, j’aurai pas hésité, j’aurai balancer la vérité d’entrée de jeu et advienne que pourra. Mais protéger la Lynch m’a fais hésiter. Sauf que voilà, Jackson ne me croira pas, j’en suis sûr. Et il finira par découvrir la vérité, quand ça arrivera, ça sera pire, pour elle. Alors, ma main qui se glisse tant bien que mal sous son genou, mon autre bras qui remonte doucement mais sûrement pour éventuellement protéger mon visage d’une pluie de coup. Je fini par parler. Avouer.
Ouai. Oui.
Mon regard croise celui de Jackson, la bombe est lâchée. Y a rien d’autre que je puisse faire, quasiment rien en tous cas.
C’était une connerie, ça ne c’est pas reproduit.
Et ça encore, c’est la vérité. On c’est revu pourtant avec la jolie métisse, mais on a rien fait. On est resté sage, comme des images.
Malik hésite. Ce court silence est une réponse en soit. Jackson ferme les yeux. Cela ne se voit pas mais, de l'autre côté de ses paupières closes, l'agent verse des larmes d'amertume à l'encontre de Marley. Le sentiment de trahison est tel qu'il lui vide la cage thoracique, laissant un grand trou à la place que devrait occuper son cœur. Elle s'est bien foutu de lui avec ses belles paroles et ses regards tristes. « Ouai. Oui. » Mills rouvre les yeux sur le regard craintif de Malik. Il peut sentir sous sa rotule les efforts fournis par la main du rappeur afin de protéger sa pomme d'Adam. Une pression supplémentaire et c'est partie pour l'asphyxie. Jax le sait bien, pas pour rien qu'il était le premier de son service à soutenir le Black Lives Matter. C'est si facile de tuer un homme dans cette position et de prétendre ne pas s'être rendu compte qu'il manquait d'air ... Défiant, l'agent fixe Fleming sans réponse ni battements de cils, l'air mauvais. Des forces opposées se déchirent en son for intérieur, cherchant à imposer leur volonté aux autres.
La colère prédominante continue de raidir son corps et d'accentuer l'angle de sa mâchoire à force de lui faire serrer les dents. En arrière plan, la déception joue de la harpe sur les cordes de sa sensibilité au point de le rendre sourd aux propos de sa proie. Quel importance que cela se soit reproduit ou non ? Le mal est fait. Jax ne pourra désormais plus regarder Malik sans l'imaginer coucher avec celle qu'il a aimé pendant de si nombreuses années. Celle à laquelle il envisageait de peut-être laisser une nouvelle chance après le travail de fond effectué à Sydney ... Ce constat génère de la rancœur, vicieuse et sournoise, planquée dans l'ombre d'une tristesse déchirante que l'agent n'avouera probablement jamais. Comment retrouver confiance en l'univers comme il s'efforce de le faire pour bien commencer 2023 quand même ceux sensés être de son côté lui plantent des couteaux dans le dos ? Faudra-t-il qu'il cesse de croire en quiconque afin de ne plus se retrouver dans ce genre de position détestable ? Mills se sent seul et incompris, isolé par les murs des exigences qu'il impose mais auxquelles peu nombreux semblent être ceux capables de répondre. Il ne demande pourtant pas la lune ; rien en tout cas lui semblant au dessus des standards de ce que tout un chacun est en droit d'attendre des individus prétendant être des amis.
Mais Malik l'a-t-il jamais prétendu ? Tandis qu'il l'observe tenter de se protéger le visage, Jackson en vient à la conclusion désagréable que son lien d'amitié avec Fleming tient plus au fait qu'il est le frère d'Aquilla que d'une volonté extérieure. Peut-être a-t-il été trop prompt à accorder sa confiance à Malik, peut-être qu'il n'aurait pas du prendre pour acquis que ce dernier était fait du même bois que Lou. Louisa qu'il a abandonnée au bar afin de lui épargner d'avoir à faire un choix décidé d'avance par la génétique. Ça aussi, ça le contrarie. Et c'est parce qu'il réalise qu'au final Malik s'en sortira avec le beurre et l'argent du beurre, son ex et sa best, que Jackson décide de lui rendre la monnaie de sa pièce. Tant qu'à tout gâcher, tant qu'à tout perdre, l'agent s'applique à ce que le carnage soit total : Soudainement, il lève le poing et l'abat sans prévenir sur le nez du rappeur. La giclée de sang éclaboussant le sol ne saurait l'arrêter dans sa foulée. Jax réitère, amorçant un autre coup qu'il s'apprête à porter à l'arcade de son ennemi quand un fracas en provenance de l'entrée vient perturber son entreprise de destruction massive.
Ça se passe en un éclair : Louisa pénètre l'appartement et se jette tête la première dans la mêlée. Mills n'a pas le temps de dévier sa frappe dans laquelle il a mis la puissance nécessaire pour amocher un homme. Il est déjà trop tard lorsqu'il réalise que c'est sur la silhouette féminine de sa meilleure amie que s'écrasera sa force ...
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Dernière édition par Jackson Mills le Ven 20 Jan 2023 - 2:42, édité 1 fois
Quelle putain d'idée d'avoir choisie ce soir pour mettre des putain de talons à la con ! Moi qui n'en met jamais, il fallait que je décide qu'aujourd'hui, je ferais comme la plupart des femmes. Alors que je suis en train de courir pieds nus dans la rue, mes chaussures se baladant au bout de mes doigts, je n'ai qu'une chose en tête : atteindre l'appartement de mon frère avant qu'il ne soit trop tard. J'avoue que, pendant l'espace d'un quart de seconde, l'idée de sortir mon téléphone et appeler déjà, maintenant les secours me traverse l'esprit, mais je n'ai pas envie de ralentir. Redoublant donc d'effort, c'est, hors d'haleine que j'atteins l'appartement de mon frère.
La porte, que je pousse à la volée, s'ouvre dans un fracas et je marque un très court temps d'arrêt lorsque mon regard se pose sur mon frère au sol, le nez éclaté, le sang qui coule sur le parquet et Jackson qui écrase sa gorge avec son genou. « Arrête !» hurlais-je alors que, sans réfléchir, je me jette sur mon frère tandis que mon meilleur ami arme déjà son prochain coup.
La suite, elle, est bien plus rapide que je ne le pensais. Je sais que Jackson a de la force dans les poings, mais jamais je n'aurais imaginé que ce soit à ce point violent. Lorsque ses phalanges viennent s'écraser sur ma tempe, empêchant ainsi d’amocher davantage encore le visage de mon frère, je sens encore ma tête faire un quart de tour avant que je ne chute lourdement sur le côté.
Gémissant et grognant légèrement, je lutte pendant quelques instants pour ne pas perdre connaissance en me rappelant instinctivement ce qu'on nous a appris à l'armée : une respiration calme, s'efforcer de garder les yeux ouverts coûte que coûte et s'éloigner du danger. Le pire pour un soldat, c'est de s'évanouir devant un ennemi, car cela signerait notre arrêt de mort. Des combats en corps-à-corps, j'en ai fait, des coups, j'en ai encaissés et j'ai toujours fait parties des plus résistantes de mes classes, mais là, j'ai l'impression qu'on s'approche du pire crochet qui ait pu m'atteindre. Je suis incapable de savoir combien de secondes dures la lutte de mon mental contre mon propre corps, avant que celui-ci ne prenne le dessus et décide de flancher pour de bon, me laissant à la merci de l'ennemi.
C’est une question de survie, il y a de forte chance que le prochain coup me mette encore plus à mal. C’est la que la porte s’ouvre, avec fracas. Je discerne vaguement la silhouette de ma grande sœur, je reconnais sa voix en revanche. J’ai pas tellement le temps de réagir, j’aimerai lui dire de rester en dehors de ça. Après tous, je suis responsable, j’ai fais ma connerie. Ce qui arrive, je dois y faire face, c’est comme ça. Je suis pas du genre à fuir ou me cacher. Sauf que Louisa se jette, bondis, s’interpose. Le coup mettant destiné l’atteint, elle. Mon regard se fige, mon visage vacille entre l’inquiétude et la colère, la rage. Que Jackson me frappe, comme je l’ai dit, je le mérite et dans le fond, je ne lui en tiens pas rigueur. Qu’il lève la main sur ma sœur, même de façon involontaire, ça me rend fou, enrager. Ma respiration s’accélère, deviens bruyante, comme ci je perd petit à petit la raison. Le sang qui continu de couler sur mon visage n’arrange rien à l’impression de fou que je donne.
Je pense que le choc de l’instant, la surprise du moment, tous ça joue sur le fait qu’enfin, j’arrive à me dégager de sous le genou de Jackson. Mes deux mains attrapent la table qui est à côté de moi. Je me relève, et si mes mains n’étaient pas sur cette table, nul doute que je serai retomber. Dans la rage, la colère, je m’approche de l’agent. Sans retenu, je frappe, le poing serrer. Avec beaucoup moins de technique et d’habilité que l’agent, j’essaye de toucher son visage, sans réel précision. Je ne sais même pas quel impact ça peut avoir. Je sais juste que quand je me recule, j’ai l’impression d’avoir casser quelques choses. Non pas chez lui, ma main droite, l’auriculaire qui me fais un mal de chien, tellement que la douleur au niveau du nez semble secondaire. Mais j’ai pas réfléchis, c’était un réflexe pur et dur. Pas pour ce que j’ai pris, non, plutôt par pure défense de ma sœur.
Espèce de connard ! Putain de merde !
Toute notre histoire deviens presque sans importance. J’approche de ma sœur, je me met à genou à côté d’elle, j’essaye de redresser un peu son corps. J’ai aucune notion de premier secours, je me contente de faire ce que j’ai vu dans les films. Je la met sur le flanc, j’essaye de déceler quelques chose, voir si elle est encore consciente.
Louisa … Louisa !
Je ne me tourne même pas vers l’agent, mais je dois bien admettre que la, tout de suite, je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation.
Fais quelques choses, appelle les secours, remet la sur pied. Rend toi utile.
De mon bourreau, Jackson deviens mon espoir. Je sais que ma sœur est résistante, elle est pas dans l’armée pour rien. Mais pour en avoir fais les frais, je sais que l’agent a une force hors du commun. Et à l’instant t, je veut juste qu’il me rassure sur son état, à elle. Qu’il parvienne à résoudre sa bavure.
L'impact lui brûle le poing autant qu'il lui irradie l'esprit. Choqué par la vision d'horreur que représente le corps de Louisa gisant au sol, l'agent perd tout contact avec la réalité. Le temps s'arrête, figé dans l'effroi. Son regard s'écarquille et fixe le visage de son amie sonnée par la frappe. Sa frappe. Malik n'a aucun mal à se défaire de son emprise car quelque chose vient de se briser chez l'agent : sa volonté de faire mal. Tout ce que Jax sent, c'est le goût ferreux contre sa langue quand la rappeur réplique et lui percute la mâchoire. Sous l'effet de la surprise, Mills vient de se mordre l'intérieur de la joue. Au sang de Malik se mêle désormais le sien tandis qu'il crache au sol le liquide visqueux réveillant instantanément son envie de vomir. Jax réalise et - une fois n'est pas coutume - se met à paniquer. Voir Louisa dans ce genre de configuration flirte avec ses pires cauchemars. Ils se le sont dit à mainte reprise sans jamais le verbaliser, avec des gestes et des regards : voir un jour l'autre à terre leur fait plus peur que d'être eux-mêmes dans de beaux draps. « Espèce de connard ! Putain de merde ! » Jackson recule, il a besoin de temps pour se recentrer et encaisser l'état de choc.
Des flashs de l'Irak lui reviennent, absurdes, démesurément dramatiques. La jambe de ce soldat arrachée par la mine. Ce garde s'effondrant tout à coup, sans prévenir, snippé d'on ne sait où. Et Manchester leur racontant, à Santa Barbara, qu'Aquilla avait perdu conscience lors de son entraînement de pilotage. « Louisa … Louisa ! » Toutes ces images tournent à une vitesse folle dans la tête de l'agent soumise au trop plein de pression artérielle. Tombé sur les fesses, une main en soutien à sa mâchoire enflant à vue d'œil, il se retrouve paralysé par la situation. Que vient-il de faire ?
Malik l'oblige à refaire surface. Malik qui s'y prend comme un manche, tout aussi paniqué que lui à l'idée que cette frappe ait pu dévisser les cervicales de sa sœur. « Fais quelques choses, appelle les secours, remet la sur pied. Rend toi utile. »« Bouge ! » Jax entre en mode survie. Les réflexes de ce qu'il a appris au MOSC lui reviennent aussi soudainement à l'esprit qu'ils avaient disparus avec le choc de se savoir responsable de ce désastre. Il se précipite sur Aquilla, ajuste correctement la position de sécurité, tâtonne précipitamment la poche arrière de son pantalon à la recherche de son portable afin de tester ses réflexes pupillaires. Aussi délicatement que possible, ses doigts soulèvent les paupières de la pilote tandis qu'il allume le flash et fait danser la lampe sous ses yeux. Lou répond au stimuli. Jackson enchaîne, fait ce qu'il faut, exécute des actions mécaniques apprises par cœur afin d'être capable de réagir en cas de pertes sur le terrain. Contrôle du pouls, de la respiration et de tout ce qui peut l'être ... avant de se résigner à appeler le 911. Au moment de presser le bouton d'appel, l'agent sait qu'il payera cher d'avoir une fois de plus cédé à son tempérament bagarreur mais ne peut se résoudre à priver son amie des soins nécessaires. À l'autre bout du fil, les secouristes lui demandent d'expliquer la situation. Le rapport qu'il leur fait est explicite, technique et cadré. Ils seront là dans 10 minutes grand max.
Après avoir raccroché, Mills s'oblige à inspirer profondément. Son regard se tourne vers Malik dont le besoin d'être rassuré est criant. Face à l'urgence, leur dispute passe au seconde plan :« Elle est stable. » Affirme-t-il, se gardant bien de verbaliser sa crainte que la brune ne se réveille avec une sacrée gueule de bois. Ce serait optimiste de penser qu'elle s'en sortira sans commotion cérébrale et Jackson est tout sauf disposé à croire en la chance ce soir. Aussi rationnel qu'il n'a pu se montrer impulsif et irréfléchi avant l'entrée en scène de la pilote, Jax fixe le rappeur avec intensité. « J'veux être présent à son réveil. » Son ton est catégorique, c'est de sa soeur dont on parle, n'en déplaise à leurs génomes et leurs noms de familles différents. « Porte ta plainte demain. »Si Fleming le désigne comme responsable de l'agression lorsque les secours arriveront, Mills n'aura même pas l'occasion de monter dans l'ambulance. La vague de culpabilité le submergeant l'oblige à contrôler sa voix en proie aux tremblements : « S'il te plait ... » Il ne pleure pas ; il supplie. Son visage affiche toute la détresse qu'il ressent en cet instant précis. C'est trop con de finir la nuit au poste. Insupportable de s'imaginer tourner en rond dans une cage pendant que personne ne le tiendra au courant de la portée de ses actes. Jax ne se le pardonnera jamais si le réveil de Louisa se fait sans qu'il soit là pour s'excuser.
Allongée dans un champ, la première chose que je remarque c'est la douce odeur des fleurs qui vient caresser mes narines. Un sourire s'affiche sur mon visage tandis que mes yeux restent fermées, m'aidant à apprécier d'avantage encore le son du petit court d'eau qui coule non loin. Sur ma peau, je sens les petites fourmis qui montent et qui descendent et apprécie fortement l'air fraîche. Posée là, dans ce champs, sur cette montagne, je me sens bien, totalement relaxée et en complète harmonie avec moi-même.
Malheureusement, ce bonheur n'est que de courte durée lorsque le ciel s'assombrit brusquement et que la montagne n'explose sans crier gare, révélant aux yeux du monde entier qu'il s'agissait là, en vrai, d'un volcan. Endormie depuis des millénaires, celui-ci avait réussi à faire croire à tout le monde qu'il était un endroit paisible sur lequel on pouvait venir se recueillir sans craintes. Et pourtant, le voilà à cracher des flammes, la langue de lave se frayant un chemin jusqu'à chez moi. Sans plus attendre, je me lève et me met à courir sur le chemin pour fuir. Fuir au plus vite, être plus rapide que les flammes et les braises, ne pas se retourner et continuer à courir à l'aveugle. Cette même course qui se stoppe à un précipice devant lequel je m'arrête au dernier moment. Je fixe le fond du trou pendant quelques secondes puis me retourne et me fige, me retrouvant nez à nez avec Jackson.
Jackson, son sourire sardonique et sa lueur de mauvais jours dans le regard. Il me fixe alors que je le supplie de me laisser passer et de venir avec moi pour que nous puissions nous échapper ensemble. Mais il ne répond pas, reste figé là tel une poupée de cire à me regarder avec son sourire qui semble venir des tréfonds de l'enfer, avant qu'il ne pose ses mains sur ma poitrine et me pousse fortement. Sans pouvoir me retenir, je bascule en arrière et chute en arrière dans le ravin, mon regard toujours figé sur le jeune homme. Et la seule chose que j'entends encore c'est son rire gras et dégueulasse, comme s'il avait enfin fini son job et sa vengeance …
…. avant que je n'ouvre les yeux et que je revienne à la vraie réalité de la chose. Allongé sur le flanc sur le parquet d'une pièce, j'ai un mouvement de panique et tente de me lever, mais une main ferme me maintient plaqué au sol. Les yeux écarquillés, j'ai l'impression que tous mes sens reviennent subitement et je tente de me débattre un peu, réussissant à me tourner sur le dos. Et c'est là que je le revois, Jackson. Mais au lieu d'avoir son sourire de Joker sur le visage, c'est la panique mélangée à l'inquiétude qui se lisent sur son visage. Et en même temps il semble faire preuve d'un calme olympien. "qu'est-ce que... " soufflais-je d'une voix rauque, fronçant les sourcils pour essayé de me rappeler ce qui s'est passé et pourquoi je me retrouve, là, allongé au sol avec un putain de mal de crâne qui se réveille doucement.
L’agent semble métamorphosé, la bête enragée semble s’en être aller. Sa demande, ou plutôt, sa condition me laisse perplexe. Il est coupable, il est responsable. Ce coup m’était destiné et, je me culpabilise aussi. Dans le fond, je sais que si il peut être violent, et j’en ai eu la preuve. Jackson n’aurai jamais fais quoi que ce sois à l’égard de ma sœur, il tiens trop à elle pour ça. Louisa c’est retrouver prise au piège. Voulant empêcher son meilleur ami de frapper son frère. Et tous ça découle de cette aventure que j’ai eu avec Marley, parce que sur le moment, je n’ai pas réfléchis au lendemain. Le postulat établis de la sorte semble rendre un verdict équivoque, on est coupable, lui autant que moi de l’état actuel de Louisa.
Pas de plainte.
Ma voix est basse, la charge émotionnel et même physique qui a eu lieu y a même pas quelques minutes. Tous ça m’a épuisé, m’a totalement sonner, peut être même plus que le coup reçu.
Ni ce soir, ni demain. Ni jamais.
Cette histoire, c’est entre nous. J’ai merder, il a peter les plombs. Mais ça ne dois pas prendre des proportions encore plus grave que ça. Aucune envie de mêler la justice à tous ça, malgré tous, aucune envie qu’il sois dans la merde pour ça. Et je ne fais pas ça pour lui, je ne fais même pas ça pour chercher à me faire pardonner. A mes yeux, c’est la réaction logique, la décision le plus adéquat.
Par contre, c’est toi l’agent, c’est toi l’expert. Va falloir trouver la couverture idéal à ce merdier.
Mon regard croise le sien, avant que la voix de Louisa ne se fasse doucement entendre. Aussi tôt, je me précipite à leurs côtés. Sans pour autant trop m’approcher, j’imagine que s’éveiller d’un tel coup, elle a besoin d’espace, d’air.
Elle a besoin de quelque chose ? Eau ? Sucre ?
Encore une fois, je veut aider, j’ai pas grand chose en terme de soin et autre chez moi. Mais je dois bien avoir le strict nécessaire en attendant que les secours arrivent et là prennent en charge, qu’ils s’occupent d’elle et s’assure qu’aucune blessure plus grave puisse avoir été causer.
« Pas de plainte.» Jax peine à y croire, il soutient le regard de celui qu'il vient de défigurer à la recherche de mensonges.« Ni ce soir, ni demain. Ni jamais. » Maintenant qu'il y prête attention, l'agent se demande si le nez de Malik ne serait pas cassé. Difficile à dire avec tout ce sang. «Par contre, c’est toi l’agent, c’est toi l’expert. Va falloir trouver la couverture idéal à ce merdier. » Le regard de Mills descend sur la flaque poisseuse laissée au sol et sur leurs mains sales d'avoir cogné. Difficile de faire passer tout ça pour autre chose qu'une bagarre, même le plus con des secouristes n'y croira pas. Alors Jackson s'efforce de réfléchir à toute vitesse. L'entreprise est complexe, son cerveau peine à rester cohérent car à l'adrénaline et la panique de savoir Louisa inconsciente s'ajoutent les résidus d'alcool consommé un peu plus tôt dans la soirée. Pas de quoi le rendre saoul, mais assez pour lui faire raconter des mensonges qui se retourneront contre lui s'ils tombent sur un ambulancier un peu trop zélé désireux de rapporter les faits à la police ... Mills doit s'appliquer pour sauver les meubles.
Soudain, le corps d'Aquilla bouge entre ses mains. Jax a le réflexe de l'immobiliser, de veiller à ce qu'elle ne s'agite pas outre mesure. La voir ouvrir les yeux lui enlève un poids colossal de la poitrine, il peut à nouveau respirer. « Qu'est-ce que ... » Malik se rapproche tandis que l'agent se penche afin de murmurer à l'oreille de la pilote des excuses qui ne regardent qu'eux :« J'suis tellement désolé, Lou. J'espère que tu me pardonneras. J'ai jamais voulu t'faire de mal. J'dois te laisser maintenant. »Il a bien conscience qu'elle est encore à moitié sonnée mais s'assure qu'elle a bien entendu ses dires avant de se dégager tout en faisant signe à Malik de prendre sa place. « Tiens-là. Si elle se met à convulser, tu dois veiller à ce qu'elle n'avale pas sa langue. » Jackson porte à sa bouche son index ainsi que son majeur au milieu desquels il pince sa propre langue de façon à démontrer le geste de sécurité. À contrecœur, il se lève ensuite pour se diriger vers la cuisine. Arrivé face à l'évier, il se lave les mains, essuie la commissure de ses lèvres empourprées de salive ferreuse puis revient avec un linge humide qu'il tend au rappeur afin que ce dernier puisse faire cesser le saignement.
« Tu n'étais pas sensé être chez toi ce soir. » Affirme-t-il de son ton le plus professionnel. « On attendait ta sœur pour sortir fêter ton clip quand un homme cagoulé a forcé la serrure. » Jax pose l'un de ses pieds sur la table qu'il retourne d'une puissante impulsion musculaire. « Il ne s'imaginait pas que l'appartement serait peuplé et t'a agressé avant de se tourner vers moi. » Ses yeux se tournent un instant en direction de son amie encore étourdie mais dont le regard lui permet de comprendre qu'elle écoute, qu'elle comprend ce qu'il est en train de faire. « Lou est arrivée en retard à notre rendez-vous. Le type a pris la fuite en constatant qu'il n'aurait pas l'avantage sur nous trois. Il l'a mise KO quand elle a essayé de l'empêcher de sortir. » À ce mensonge honteux, Jackson ajoute des détails montés de toute pièce en s'approchant de l'entrée dans laquelle il fait tomber des vêtements du porte-manteaux. Enfin, l'agent ouvre la porte et sort de sa poche un couteau d'intervention offert par Aquilla pour l'un de ses anniversaires. Quel âge avait-il déjà ? 26 ? 27 ans ? L'objet le suit partout depuis qu'il est en sa possession, même si Jax a plus d'occasions de l'utiliser sur le terrain que dans sa vie civile, en temps normal. À l'aide de la lame, Mills s'applique à laisser des marques visibles de crochetage dans le but de faire croire à un cambriolage ayant a mal tourné. Une chance que l'immeuble de Malik ne soit pas équipé de vidéo-surveillance. Il sera difficile pour la police de quartier de mener cette enquête qui finira d'autant plus vite aux oubliettes si le rappeur décide de ne pas déposer plainte. Les violations de domicile ne sont pas la priorité des autorités avec les différents trafics ayant lieu à Brisbane ...
On entend les sirènes de l'ambulance à quelques blocs de leur position. Les secours seront bientôt là. Jackson revient dans le salon d'un calme assourdissant après la tempête venant d'avoir lieu. Même le chien n'aboie plus. Sans rien dire, l'agent s'assied aux côtés des Fleming. Une minute de silence pour son intégrité crucifiée ce soir. Mills vient de prouver qu'il ferait un excellent ripou. Ça le dégoutte de lui-même, mais ça ne le surprend pas. S'il n'a pas pris la peine de se regarder dans le miroir de l'entrée pour voir de quoi a l'air sa mâchoire cabossée, c'est parce qu'il sait que la glace lui renverrait l'image d'un flic en train de mal tourner ...
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 1 Fév 2023 - 4:30, édité 4 fois
Je fronce les sourcils lorsque mes pupilles arrivent enfin à se focaliser correctement sur Jackson et qu'il approche son visage du mien pour murmurer des excuses à mon oreille. Je comprends ce qu'il dit, je sais qu'il ne souhaitait pas me faire de mal, mais pourquoi doit-il partir ? Je fronce les sourcils et lève la main pour le retenir, mais la force me manque et il est bien trop rapide pour partir. Dans un soupir, je ferme un instant les yeux et me prends encore quelques instants pour reprendre totalement conscience de la situation avant que Jackson ne revienne au salon avec une histoire qui tient plus debout que la pauvre table basse qu'il renverse subitement.
Repoussant doucement la main de mon frère qui me maintient toujours au sol, je me redresse et m’assois au sol « Évidemment, c'est toujours la femme la victime hein » rayais-je en me passant une main sur la tempe, grimaçant lorsque mes doigts effleurent l'endroit douloureux « Je le dis et je le répète : je suis contente de ne pas t'avoir pour ennemi ...» Lançais-je à Jackson, lui offrant un sourire de biais avant que mon regard ne se pose sur la fenêtre «...Ne me dis pas que t'as appelé les secours ... » Que je soupire en me massant le front avant de prendre une profonde inspiration.
Lentement, je me penche en avant et replie les jambes sous moi pour essayer de me lever, mais suis stoppée par un brusque vertige qui m'oblige à réfléchir à deux fois avant d'essayer de faire quoique ce soit de plus « Bon… En vrai, ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée» grimaçais-je en m'asseyant à nouveau, persuadé que si je me lève maintenant je ne serais pas debout bien longtemps et qu'une chute pourrait faire plus de dommages encore.
Je n'ai, de toute manière, pas d'autre occasions pour dire où faire quoi que ce soit qu'un homme et une femme entrent par la porte toujours ouverte. Après une rapide auscultation, ils décident que je ferais mieux de passer à l'hôpital, juste au cas où. Vu les regards de Malik et Jackson, je n'ai pas d'autre choix que d'accepter. J'essaie quand même, pendant quelques minutes de me rebeller contre le fait de faire le voyage allongée sur un brancard, mais là les secouristes sont intransigeant. Dans un soupir, je me résigne et fini par me lever pour faire quelques pas chancelants jusqu'au brancard. Mais, avant de m'y allonger, je fais signe à mon frère de venir.
J'attends que celui-ci soit assez proche pour balancer le plat de ma main sur sa joue dans une baffe monumentale « Ne dis rien, tu la mérites » dis-je simplement en m'allongeant, me rappelant subitement l'histoire que mon meilleur ami a inventée. Mais ça ne change rien, au final, Malik peut très bien avoir fait quelque chose avant qu'un cambrioleur ne soit venu déranger la soirée ? Toujours est-il que mon regard, fini par se poser sur Jackson « Tu viens ?» c'est la moindre des choses. J'avoue que là, tout de suite, j'ai très peu envie de voir mon frère. Cela changera sans doute et je ne maintiendrais pas longtemps ma rancœur contre lui, mais pour l'instant, j'ai envie de finir la soirée comme je l'ai commencé : avec mon meilleur ami.
Les choses se passent finalement vite. Louisa reprend petit à petit ces esprits, Jackson retourne un peu plus mon appartement et j’entends les sirènes de l’ambulance en bas. Prenant une grande inspiration, il est temps de se montrer bon acteur. Si certain ambulancier vont prendre sois de ma sœur. Un autre viens me demander ce qu’il a bien pu se passer, prétextant que c’est important pour prodiguer les bons soins. Alors je déblatère, je lui sort l’histoire monter de toute pièce par l’agent. Ça semble convaincant, suffisant. Il m’explique la démarche à suivre, il m’explique que je vais devoir aller porter plainte. Je me contente d’acquiescer, sans en rajouter. Tant que ça passe, autant ne rien dire. Surtout que viens le moment où Louisa va être embarquer, des examens plus pousser sans doute. Et alors que je pense qu’elle m’appelle pour que je l’accompagne, je me reçois une gifle comme j’en ai rarement pris. Ma mâchoire se serre, mais je ne dis rien. Pas un mot. Un simple soupire s’échappe de mes lèvres quand elle appelle Jackson pour la suivre. Comprenant bien, qu’elle préfère amplement qu’il l’accompagne plutôt que de me voir dans le coin. - Ouai. - un mot au ton totalement résigné. Je fini par m’éloigner. Doucement mais sûrement. Après tout, Louisa est stable, Jackson semble calmer et elle sera entre les mains des soignants. Elle ne crains rien.
J’vais vous laisser. J’ai une déposition à aller faire.
Pour totalement parachevé cette histoire monter de toute pièce, faut bien que je me pointe au commissariat, que je leur explique les fait afin de laisser ça derrière nous. La vérité ne sera partagé qu’entre nous trois et c’est bien suffisant.
Les secours arrivent. Pendant que les ambulanciers auscultent Louisa, Jax garde un œil sur Malik. Son oreille dressée tâche de saisir ce qui se dit entre le rappeur et le secouriste en charge de comprendre la situation. Fleming répète le mensonge, Louisa accepte de rester en observation pour la nuit. Si tout n'est clairement pas rentré dans l'ordre, la pression artérielle de l'agent redescend toutefois d'un étage. Un problème à la fois, Mills se félicite de ne pas avoir à sortir menotté de l'appartement.
Sur le départ, Malik se mange une claque face laquelle Jackson hésite entre applaudir et siffler d'appréciation. Il choisit toutefois de sauver la crédibilité de leur mensonge en gardant le silence. S'imaginer la douleur provoquée par ce genre de coup sur un nez déjà bien abîmé suffit à satisfaire sa rancœur envers Malik. Sûr qu'ils auront tous les trois de bonnes têtes de vainqueurs le lendemain. S'il n'était pas aussi remonté contre Fleming et Lynch, Jax aurait probablement proposé de prendre une photo de Louisa, son frère et lui devant l'ambulance. Le genre de souvenir qu'on ressort des cartons vingt ans plus tard en rigolant.
Mais il n'a pas du tout envie de rire et se contente de suivre le brancard en passant devant Malik sans ajouter un mot. L'agent se doute que le rappeur prend le prétexte de déposition pour leur laisser un peu d'air ; il ne peut que saluer l'intelligence de la manœuvre. S'en vouloir d'avoir assommer sa meilleure amie ne suffira pas à faire disparaître la colère que le simple fait de croiser le regard du frérot provoque en lui. L'affront est trop récent, l'insulte pas encore digérée. Que Malik aille se faire soigner le portait après que Lou et lui soient partis est la meilleure option pour éviter que les tensions ne fassent repartir la braise.
Dans l'ambulance, Jax se contente d'être un soutien sans failles pour Louisa, déviant les premiers soins que l'on tente de prodiguer à sa mâchoire vers la tempe de la pilote. L'agent préfère que l'on s'occupe d'elle en premier. À l'hôpital, ils passent tous les deux entre les mains des médecins. Ces derniers confirment les recommandations des secouristes mais laissent repartir Jackson chez lui. Évidemment l'agent refuse, s'assied sur une chaise au pied du lit d'Aquilla et pousse un long soupire une fois que le personnel soignant les a laissés seuls. « Elle va me rendre fou. » Pas besoin de nommer la coupable, tous savent pertinemment à qui Mills fait référence. Fatigué par le trop plein d’émotions, l’agent s’avachit sur le dossier de son siège et se passe une main sur le visage. L’impression d’avoir été dépossédé de lui-même et piloté par la fureur est plus accablante que jamais.
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