« Je te fais confiance moi aussi. » oh oh, iel a l’air de s’énerver.
Oh oh, iel se redresse, se détache, s’éloigne, ça pue. Je le connais assez pour savoir que j’ai piqué là où ça fait mal et je pourrais être désolée si je n’étais pas moi-même piquée… Pour les mêmes raisons, en faites. Quelle scène pathétique mais j’y peux rien, lui non plus ; ça va se transformer en tension, sauf si y’en a un de nous deux qui retrouve sa rationalité. Y’a plus de chance que ce soit lui que moi mais vu son langage corporel, j’en serai moins certaine. « So what is this? You ask a question you don’t like my reply and you declare that I don’t trust you? This is super sweet. » yup, quand Jordan est ironique à souhait, ça pue sévère. Seulement, j’ai pas envie d’être celle qui va être rationnelle car j’ai essayé de l’être, j’le jure. J’étais partie pour détendre l’atmosphère avec ma boutade à la con sur une garde totale de Jeremy, son ours de meilleur ami que j’affectionne.

Mais ça capote sévère, tué dans l’oeuf, la technique de l’humour. « Specially that it’s not even true. You know I trust you. Right ? » mes bras se croisent, je remarque même du message que ça peut doublement donner - genre, tu vois ces boobies ? c’est fini pour toi, mon coco, ou au moins tant qu’iel tirera une tronche de trente pieds de long avec des mots bien piquants qui ne font que tester ma patience qui est pourtant très limitée, tout le monde le sait. “J’en sais rien, à toi de me le dire puisque t’as déjà visualisé l’éventualité à ce que j’aille voir ailleurs.” je le regarde même plus, iel ne mérite pas mes yeux furibonds. Par contre, j’aurai bien besoin d’une bonne clope pour faire passer les nerfs qui commencent à bouillonner. D’ailleurs, c’est une bonne idée. Je prends mon verre de vin laissé à l’abandon puis je vais à la recherche d’un paquet… Quelque part. Je peste de pas retrouver mon briquet alors je pique un qui traîne, avant d’aller sur la terrasse. J’ai pris la bouteille au passage et je compte vivre ma meilleure vie ici, sous l’air humide de l’été australien qui fait coller les vêtements à la peau alors que je m’allonge sur le canapé extérieur. Je vais pas être désolée de pas aimer sa réponse. Jordan a déjà songé à cette hypothèse et ça me fait chier. Plus que je l’aurai cru. J’arrive même pas à visualiser si lui va voir ailleurs tellement que ça me paraît impensable.

Quelle broutille à la con, sérieux.

Ca pue. Vos langages corporels veulent rien dire de bon et de toute façon tu es un livre ouvert. Impossible de louper les traits de ton visage. Tu es contrarié. Confus. Comment vous en êtes arrivé là ? “J’en sais rien, à toi de me le dire puisque t’as déjà visualisé l’éventualité à ce que j’aille voir ailleurs.” Tu te passes les mains sur le visage car ça t’enrage de l’entendre dire ça alors que c’est pas ce que tu as dit. Tu n’es pas en état de t’expliquer plus car tu as juste envie de crier là car elle transforme tout. Quand tu ôtes tes mains de ton visage elle est sur ses deux pieds avec son verre et ça te brise le coeur de voir que vous êtes visiblement dans un cul de sac. La tristesse t’enveloppe d’un coup d’un seul alors que tu l’entends aller sur la terrasse et tu restes là. Sans bouger. Ce qui est une amélioration car ton toi du passé serait parti de la maison. Y’a Milady qui passe devant toi et la voir te fait repenser à la frayeur que tu as eu plus tôt. Au final peut être que si Milady avait disparu votre séparation aurait été plus rapide car c’est bien ce qui va se passer non ? « Milady… » Que tu dis pour qu’elle vienne jusqu’à toi car l’univers sait combien elle t’apaise. Tu as besoin de sa chaleur vu que Birdie vous a mis dans cette situation. Au moins Milady elle peut pas parler et tu sais qu’à ne parler avec elle avec le langage corporel ça sera toujours ok. Car tout va bien quand vous êtes dans les bras l’un de l’autre. C’est aussi vrai pour Birdie.

Les minutes passent et t’as envie de t’expliquer avec elle mais en même temps tu n’as pas envie. Tu te sens si stupide… Tout ça c’est si stupide… Pourquoi elle prend tout si mal ? Pourquoi elle est obligé de lancer des trucs qui sont pas vrai pour faire mal ? Parce que ça fonctionne en plus, on le voit bien vu ton état. Et puis Milady décide qu’elle en a marre et elle s’éxtirpe de ton étreinte pour aller sur la terrasse. Tu soupires avant de prendre ton téléphone pour essayer de mettre tes pensées sous forme de phrases.

twin flame  

8/01/23

I’m not scared you’ll cheat on me, I’m scared you’ll get bored with me in a few years because you are so full of life and I feel like I'm ok with a routine when I think you might not be

I’ll never be bored with you. I could just stay still looking at you just living your life for hours and I’ll still be wondering how lucky I am that you love me.  

Iel ne vient pas, en plus, et c’est blessant. J’ai pas entendu de porte donc iel doit être encore dans les parages. J’en sais rien. J’essaie de prétendre que je m’en fous. Je tire sur ma clope en regardant l’étendu du ciel. Ça m'apaise. Ça me rappelle Elimbah. Faudrait que j’y retourne. Ça me fait chier d’y repenser à ce moment précis. J’ai l’impression qu’on est comme l’an dernier, à la même période. A se prendre la tête pour des conneries de fidélité alors qu’au final, on se fait confiance mutuellement. La preuve, on bavait encore y’a quinze minutes sur des corps d’Apollon sur papier glacé. Que c’est fatiguant. Je ferme les yeux. Je soupire. J’inspire la latte, j’expire la fumée. Je juge que j’ai pas à m’excuser de quoique ce soit. Iel m’a vexé, je l’ai vexé, on est quitte, balle au centre. C’est pas juste, mais rien n’est juste en amour. J’apprends que les émotions parlent plus forts que le reste et que parfois, ça arrive, ça déborde. Là, ça déborde. Y’a eu pire mais y’a eu mieux aussi. Même si, au final, m’éloigner a été la décision la plus censée que je puisse faire. J’aurai pu m’enflammer (pas comme j’aurai voulu), crier, être en train de lui balancer des trucs que j’aurai regretté une fois dits mais non. Je suis sagement sur la terrasse.

Et voilà que le rideau bouge faiblement. Non pas à cause de la légère brise mais j’aperçois la queue touffue de Milady qui trotte vers moi. Elle me regarde avant de sauter sur la table basse. Elle s'assoit et j’ai l’impression qu’elle me juge, me toise. “Oh, ça va.” que je marmonne en détournant mon regard. Elle miaule avant d’être attirée par les oiseaux qui passent au-dessus de la maison. Jordan a failli la perdre, aujourd’hui. Est-ce que Milady essaie de me dire quelque chose ? Flemme de décrire, pas envie d’analyser. Si Jordan a quelque chose à dire, iel viendra me le dire en face. De toute façon, iel n’a pas le choix ; j’ai laissé mon téléphone… Quelque part.

Une fois le message envoyé tu entends le vibreur et tu soupires de réaliser que le téléphone de Birdie est posé dans la cuisine. Tu soupires une deuxième fois car fuck, tu voulais qu’elle lise tes mots tout de suite. Là ça te laisse une option de supprimer tout ça car tu as accès à son téléphone elle n’en saura jamais rien. Tu connais son code, elle connait le tiens, franchement à quel moment elle peut dire que toi tu lui fais pas confiance. C’est insensé. Tu fermes les yeux car t’es saoulé, t’aurais voulu que les choses soient simples et par simple tu veux dire : que tu n’aies pas à dire les choses en face car tu ne le sens pas là. Les mots c’est ça ta façon de faire, t’es un introverti et on s’en rend bien compte dans des situations comme celle là.

« Come on Jordan. » Tu te dis à toi même avant de te mettre sur tes deux pieds pour aller prendre le téléphone de Birdie. La notification de ton message juste là sur son écran. Tu vas vers la porte fenêtre de la terrasse et tu vas faire juste le nombre de pas nécessaire pour aller mettre son téléphone devant elle, sur la table. Et tu repars car tu le sens pas de rester, c’est aussi simple que ça. Tu as faillit lui sortir une phrase en mode « you’ve got a message » mais t’as pas envie de parler. Ca te fait chier que vous soyez dans cette situation; Ca te fait aussi chier d’avoir mis le doigt sur un truc que tu n’avais pas formulé en tout mots avant. Un truc que tu viens de lui avouer en même temps que tu l’as complètement réalisé. Dans la cuisine, tu vas te prendre une tablette de chocolat car très certainement tu vas la manger en entier ouais. T’as besoin de te faire du bien avec quelque chose qui prendra pas la mouche pour rien.

Je contemple le ciel avec mon chat quand y’a de nouveau du bruit qui se fait - sérieusement, une fille doit faire quoi pour avoir la paix ? C’est Jordan qui apparaît cette fois. Je m’attends à ce qu’iel dise quelque chose, s’excuse, m’embrasse voire plus encore - je dirai pas non - mais rien de tout ça. Mon partenaire se contente de poser mon téléphone sur la table basse, pas loin de Milady qui s’est relevé, queue en l’air, pour tourner sur la table en pensant qu’un de ses maîtres va bien finir par la caresser. Mais nan. Jordan repart dare dare et moi, je fixe stupidement son dos - son cul - et son ombre même quand tout ça a disparu à l’intérieur. Iel veut vraiment jouer au roi du silence avec moi ? Ça me gonfle parce que mon blond est bien plus doué.e que moi à ce jeu-là. Je sais pas me la fermer. Surtout quand il le faudrait. Ce n’est pas pour rien que j’ai jamais été dans une relation. C’est bien trop compliqué pour moi. Au moins, mes amis savent à quoi s’en tenir avec moi.

Nan, c’est louche. Pourquoi iel m’apporte le téléphone sans rien dire ? Je me penche dessus et mes lumières blondes s’éclairent soudainement. Une notification - enfin nan, c’est pas la seule, mais c’est la plus importante là maintenant tout de suite - de mon twin flame qui est relié.e à vie à moi, bordel de dieu. Lire son message m’énerve encore plus. Je m’en fous si ma cigarette est finie ou non, je l’écrase dans un geste brusque dans le cendrier qu’il y a à l’extérieur. Je fonce à l’intérieur de la maison et je le repère rapidement dans la cuisine, avec sa stupide tablette de chocolat. “You fucking moron.” que je lance en m’approchant de lui. “You’re so stupid sometimes.” que je continue avant de tirer son haut pour l’attirer à moi et planter ma bouche contre la sienne. Mes bras vont se cadenasser autour de son cou pour l’empêcher de s’éloigner alors que mes lèvres dansent contre les siennes, comme des i fucking love you, you stupid one que je lui grave à répétition dessus. Jordan a peur que je m’ennuie de lui ? Que tout ça m’ennuie ? C’est la chose la plus idiote du monde - bon, non, pas vraiment, mais à cet instant précis, ça l’est. “Take me. Right now.” que je demande - non, que j’exige alors que je recule pour me bloquer volontairement entre lui et l’îlot. Notre vie n’a rien de routinière, de banale. On fait tout pour l’exciter, pour la rendre palpitante, inédite, différente chaque jour. Je vais lui faire ôter ces foutues idées stupides à coup de dents contre son cou, à coup de griffes contre ses épaules et je frétille parce qu’iel pense manquer de vie alors que je vis ma meilleure vie avec lui à mes côtés. C’est un idiot stupide mais c’est le mien et pour rien au monde je l’échangerai. Ou le tromperai. Alors quoi de mieux que le sexe pour remettre les idées en place ?

Vraiment cette journée beaucoup trop fortes en émotions. Tu n’aimes pas. C’est trop. Vous auriez du finir sur le canapé avec Birdie torse nu pendant que tu lui fais un massage mais non, rien de tout ça. Tu es en train de croquer dans ta tablette sans même chercher à couper les carreaux en suivant les traits. Un bon croc qui fait du bien, en plus ça faisait longtemps tu ne l’avais pas acheté celle ci. “You fucking moron.” Tu tournes la tête vers Birdie qui est déjà en train de foncer droit sur toi. T’as pas le temps de traiter ce qu’il se passe. “You’re so stupid sometimes.” Elle te tire contre elle pour poser ses lèvres sur les tiennes. Tu ne t’attendais absolument pas à une réaction de la sorte. Elle se serre fort contre toi, te tiens comme son prisonnier. Ce baiser chocolaté est très agréable et damn, elle y va avec énormément de ferveur.

“Take me. Right now.” Tu hausses les sourcils à cette demande si ferme et… la vérité c’est que tu n’as pas la tête à ça nan. Tu es encore sans dessus dessous de bien des choses aujourd’hui. Tu la soulèves délicatement sans arrêter le baiser et tu la fais s’asseoir sur le plan de travail de l’îlot central. Tes mains caresses son dos et tu la gardes bien serré fort contre toi tant qu’elle veut de toi, tu veux pas la lâcher. Par contre t’as pas très envie d’aller plus loin physiquement. Tu es bien à juste l’embrasser et rester enlacé comme une anguille avec elle. Elle s’en rendra sûrement compte vu que tu ne vas pas aller plus loin qu’à caresser son dos et embrasser ses lèvres. Tes mains sont soft sur elle, tu auras peut être envie un peu plus tard mais là c’est trop frais. Tu es encore contrarié malgré qu’elle ne le soit plus. Il s’est passé trop de chose aujourd’hui. Tu veux juste la sentir proche de toi.

Jordan s’est réfugié.e dans le chocolat et ça se sent. C’est même carrément délicieux, j’approuve le goût que ça donne. C’est moins amer, c’est plus sucré, exactement tout ce que j’aime. J’ai la tête retournée, je veux oublier tout ça, je veux autre chose, ce que je veux depuis que je suis rentrée et que je n’ai toujours pas. Le fait qu’iel pense que je puisse me sauver par lassitude est agaçante et me donne cette adrénaline pour exiger de lui sa personne toute entière. Si au début, j’ai cru que j’allais avoir mon dû alors que mes fesses atterrissent sur l’îlot, je me rends compte rapidement que ça va pas être le cas. Jordan reste affreusement sage, à caresser mon dos, à rester entre mes jambes sans rien toucher de plus. Sans aller dévorer ma poitrine, mon cou, sans chercher à me déshabiller. C’est très frustrant, ça aussi, mais je me laisse pas abattre pour autant. Je mords ta lèvre, je caresse (ou griffe, ça dépend du point de vue) son épaule de mes ongles, je le titille autant que je peux. J’ai besoin de son côté bestial, là, c’est trop demandé ? “C’mon, babe…” que je sussure contre lui alors que je picore des baisers sur sa joue mélangés à ma langue qui laisse des empreintes ici et là. “Y’aura jamais de routine entre nous…” mes mains finissent par glisser le long de son torse pour remonter son tee shirt et me laisser apprécier la chaleur de son ventre, de ses abdos, de son torse. “I’m so addicted to you. You will never bore me.” j’en suis certaine car je sais l’effet que Jordan me procure, tout le temps, à chaque heure et minute et cycle du soleil. Je mords sa mâchoire, je caresse sa peau, j’ai le coeur qui va exploser. “And I want you so much…” Jordan a juste besoin de rien faire pour que ma libido se réveille - la preuve en ce moment. Je me la joue vraiment sirène, à piquer un moment et être séduisante celui d’après. J’assume totalement. Je veux le sentir de la plus belle des façons. J’ai un besoin d’être rassurée aussi. Et ça passe (très) souvent par le sexe. Avec Jordan, c’est pas seulement des parties de jambes en l’air. C’est plus que ça. “Please…” que je murmure avant d’ôter mon haut. Toutes les armes sont bonnes à prendre. Et j’ai plus qu’à espérer que Jordan soit vraiment faible pour craquer. Mon buste dénudé, déverrouillé pour lui et lui seul. Y’aura jamais personne d’autre. Y’a un poisson, bordel.

“C’mon, babe…” Oui tu captes bien qu’elle veut plus et tu ne vas pas réfuté que tu apprécies ses baisers plus ou moins intense. Tu ne répliques juste pas de la même façon, tu ne le sens pas et tu ne vas pas te forcer non plus. Tu auras besoin d’une douche malgré tout car madame Cadburry (et non Fisher) met sa langue un peu partout sur la peau qui lui est accessible. Tu aimes la sentir aussi en besoin de ta personne. “Y’aura jamais de routine entre nous…” Oh. Tu ne pensais pas qu’elle reviendrait là dessus. Ses mains vont sur ta peau, sur ton torse. “I’m so addicted to you. You will never bore me.” For now. Que la petite voix vicieuse dans ta tête te souffle. “And I want you so much…” Ah oui ça, même sans des mots tu l’avais compris vu comme elle est toute sur toi.

“Please…” Tu comptes continuer de l’embrasser et la garder tout contre toi mais voilà qu’elle ôte son haut et que sa poitrine s’affiche sous tes yeux. Y’a aussitôt ta langue qui se passe sur tes lèvres car ça t’ouvre carrément l’appétit sexuel ça. Y’a une de tes mains qui va à sa poitrine avant que l’autre l’y rejoigne et que tes lèvres s’ajoutent aussi. « Hmmmm… » Car voilà que tu pourrais rester à manger sa poitrine pendant des heures et bien évidemment que ça réveille complètement tout le reste de ton corps. Tu ne te rends même pas compte de ton changement d’attitude car tu es dans la zone. Tu ne te souviens plus de rien, de ce que vous parliez juste avant, des mots qu’elle a dit, de ceux que tu lui as écrit, de tes incertitudes car elles sont dans le futur. Tout ce qui compte c’est le moment présent. Tu essaies tous les jours de l’appliquer mais ce n’est pas facile, sauf quand elle t’expose si aisément la beauté de son corps qui te fait tourner la tête bien plus fort qu’un grand huit. Y’a même une de tes mains qui s’est glissé en son milieu pour la caresser par dessus ses vêtements pendant que tu continues de gober sa poitrine… Tu vas pas longtemps après trouver le chemin jusque dans sa culotte yep…

Tout passe par le regard ; le sien sur mes courbes féminines, le mien sur son visage, sur sa langue qu’iel se passe sur ses lèvres et que je reconnais bien comme le signe que j’ai touché là où il fallait. Pour le mieux, cette fois. Si Jordan n’avait pas envie, vu comment ses mains et sa bouche se jettent sur mon buste, la question ne se pose plus. J’ai un demi sourire de victoire, vite remplacé par les frissons de l’excitation qu’iel me procure. Oublions ce qu’il s’est passé avant, oublions les tracas de merde, y’a que nous qui avons de l’importance. Je le serre contre moi, je me rapproche du bord pour mieux entourer sa silhouette de mes jambes. Je suis pas pudique et je n’ai jamais rechigné à utiliser mon corps pour avoir ce que je veux. Et là, tout ce que je veux depuis que je suis rentrée, c’est qu’iel m’engloutisse toute entière… Il aura fallu une petite tension à la con pour que ça arrive. Sa main se balade, je commence à gémir, je suis aussi faible que lui, faut se le rappeler. En plus d’avoir un appétit sexuel bien trop important pour ma santé mentale mais j’ai de la chance, j’ai un partenaire qui n’est pas compliqué.e à convaincre.

Un paquet de minutes plus tard, l’îlot sera bien imprégné de la marque de mes fesses. Oh, ce n’est pas la première fois, ça sera pas la dernière. Nos corps se collent - genre, littéralement, il fait humide, il fait chaud, je viens de faire de l’exercice, je transpire, je colle - mais je le garde contre moi malgré tout. Mes jambes un peu desserrées autour de lui car j’ai plus de force mais je reste le koala fidèle à sa branche d’arbre favorite. “C’est moi qui suis supposée m’inquiéter que t’en ai marre de moi.” que je murmure alors que j’ai à peine repris toute ma respiration, et mes esprits. “Des filles comme moi, y’en a plein.” la preuve, paraît que je fais penser à Rosa. Comme quoi, je suis pas si unique que ça, hein. Tant que j’ai pas le même destin. “Mais toi… Toi, y en a qu’un.” j’embrasse ses cheveux avant de relever son minois vers le mien. “J’offre pas mon esprit tout entier à n’importe qui, Jordan.” je sais réellement pas quoi faire de plus pour le rassurer, en vrai. Y’a peut-être rien à faire, en faites. Juste laisser au temps le temps et laisser Jordan gérer ses inquiétudes par lui-même. Tout ne peut pas être géré par autrui. Parfois, c’est un travail sur soi qu’il faut, et non de l’autre. Et ouais, je paie pas ma psy pour rien, hein.

Tu lui fais l’amour comme tu le lui as déjà fait souvent. Avec toute la passion et la douceur du monde. Tu l’aimes tellement et tes émotions ont été mise à rude épreuve aujourd’hui, t’as juste besoin de tendresse, d’être rassuré aussi. Une chose est certaine, niveau sexe, vous fonctionnez toujours aussi bien tous les deux. Il n’en faut jamais beaucoup, vous êtes fait pour vous unir de toutes les façons possible. Elle ne se défait pas de toi et tu es bien dans cette position là. Tu apprécies quand elle est à ta taille. “C’est moi qui suis supposée m’inquiéter que t’en ai marre de moi.” Tes yeux qui vont dans les siens. Tu n’aurais pas cru qu’elle revienne sur le sujet. “Des filles comme moi, y’en a plein.” Bird… “Mais toi… Toi, y en a qu’un.” Tu trouves pas ses arguments pour s’expliquer très convaincant. “J’offre pas mon esprit tout entier à n’importe qui, Jordan.” « I know. » Tu as décidé d’acquiescer à tout ce qu’elle dira afin de clore le sujet. Pourquoi t’as parlé du futur toi aussi ? C’est ton anxiété qui a parlé. Ton cerveau qui aime trouver des problèmes quand y’en a pas. Vraiment médaille d’or pour ça c’est vraiment fatigant. Tu vois trop le futur et voilà où ça te mène. A dire de la merde et créer des disputes qui servent à rien. Tu ne vas pas lui dire que toi aussi tu n’offres pas ton corps, ton cul, ton coeur à n’importe qui. Y’en a que deux qui y ont eu droit. Elle le sait. Tu n’as pas besoin de le souligner davantage. Vous ne faites que radoter vos insécurités. Ton cerveau a été plus fort que toi aujourd’hui et c’est bien triste de t’en rendre compte. Y’a des hauts et des bas dans ta tête. Aujourd’hui est clairement un bas. Un des pires jours depuis très longtemps. Tu retournes dans ses bras, ta tête contre son épaule, t’as besoin de sa tendresse, t’as pas envie de discuter. Tu n’as d’ailleurs rien dit à part ces deux mots depuis que tu lui as envoyé ce SMS.

« I know. » okayyyy… est-ce que ça veut dire for once, shut up, Birdie, for godsake ? Parce que c’est ce que je fais illico presto. Décidément, tout me paraît bien plus compliqué que ça ne devrait. Jordan retourne cacher son visage contre moi et je regarde derrière lui les yeux dans le vague. Finalement, le sexe n’a pas résolu grand chose, il a juste retardé… quelque chose. Mais quoi, je l’ignore. En tout cas, j’ai une petite boule dans le ventre et ça va me saouler, je le sais. C’est pas la première fois que ces sujets sont abordés, ça sera sûrement pas la dernière même si j’aimerai- nous aimerions fortement. Il me faut un moment pour que le bout de mes doigts jouent avec ses mèches de cheveux, surtout par réflexe car je le tiens contre moi. C’est un poids mort et je pense que la journée a été longue. Pour lui, pour moi, pour Milady aussi. “You should go to sleep. You’re tired.” Jordan est drainé.e, ça se voit. C’est pas bon de faire des conversations trop sérieuses, trop sensibles (alors que dans le fond, on se prouve juste mutuellement qu’on se fait confiance mais on est cons, que voulez-vous) à cette heure-ci. Je me taperai bien encore un ou deux verres de vin, moi, par contre. Histoire d’être encore plus K.O. et surtout pour me détendre. Je l’ai bien mérité. J’ai pas été là de la journée, après tout. Tu vois, Jordan, revenir à la maison pour revenir vers toi, ça fait partie de mon quotidien et je suis pas partie. Jamais j’aurai cru que j’aurai plus foi en moi que lui en moi. C’est aussi marrant qu’ironique. Ironiquement marrant. J’ai plus rien à dire de toute façon. J’ai pas envie d’attiser les petites flammes qui s’atténuent peu à peu. Ça sert à rien. Jordan ne peut pas avoir s’empêcher d’avoir ses inquiètudes comme moi les miennes. Ainsi va l’être humain. Je le décale un peu pour embrasser son front. “Go to bed, hon.” j’insiste parce qu’iel serait capable de se réfugier dans sa batcave - chose qu’iel n’a toujours pas fait, d’ailleurs, je suis surprise - et de s’endormir (encore) sur ses machines à bouton. Je suis pas une spécialiste mais c’est pas le secret d’un sommeil de qualité, ça.

“You should go to sleep. You’re tired.” Tu sais pas si t’as envie d’aller dans ton lit déjà. Il est trop tôt, tu vas sûrement pas t’endormir. Mais être dans le silence, dans le noir, est une option qui est plutôt attirante. T’as envie de rien pour être honnête. Rien, sauf de la sentir te faire des caresses alors que tu devais être celui qui lui fait un massage. Celui qui lui fait des gratouilles. Comment vous avez pu shifter si rapidement le mood qui était bien plus léger quand elle a parlé de son ami canon. Tu t’en veux par dessus le marché car tu sais que c’est de ta faute. Tu as la tête rempli d’obscurité là et tu ferais surtout mieux d’arrêter de penser que tout est de ta faute. Non. Quand tu te sentiras mieux tu verras que ce n’était pas le cas. Tu te jouais des tours tout seul, comme souvent.

Elle embrasse ton front et tu apprécies l’attention. “Go to bed, hon.” Tu hoches la tête alors que tu te défais d’elle. Tu remets ton short correctement, tu récupères ton t-shirt et tu files vers le couloir qui mène à la chambre, mais tu vas à la salle de bain en premier. Tu vas te prendre une douche. Tu vas pleurer sous la douche car tu t’en veux pour tout et bien évidemment que tu viens de rapprocher l’échéance où elle va s’enticher d’un autre vu comme t’es relou. Bien sûr. No. She loves me. I’m just on edge. I will be fine. She loves me. She won’t let me for someone else. Tu te répètes encore et encore et encore pour essayer d’apaiser ton âme. It’s not a big deal, i’m just exhausted. I didn’t ruin anything. We’re fine. I’m sure we’re fine.

Affublé d’un t-shirt manches longues et d’un boxer, tu es dans le lit, tu ouvres ton journal que tu sors de ton tiroir pour écrire ces mêmes phrases d’un peu plus tôt histoire que tu t’en libères encore plus. Les pensées passent de ta tête au papier. Tu décharges ton esprit et quand tu as terminé tu ranges ton carnet avant de rouler dans le lit. Tu t’installes sur le côté de Birdie afin de pouvoir respirer son odeur et te rassurer encore plus l’esprit. Essayer de te reposer la tête et de penser qu’à des choses positives. Tu ne t’endors pas, mais l’obscurité, ta solitude et le silence sont apaisants. Au moins tout seul, tu ne peux plus foutre la merde pour rien à cause de ta trop grande sensibilité du jour.

Jordan se détache et je me remets sur mes pieds. La réalité est moche, parfois. Je remets mon haut, mes mains s’attardent sur ma jupe et je remets ma culotte correctement. Faudra que je prenne une douche. J’ai très envie de me mettre en pyjama - et quand cette envie arrive, c’est que j’ai envie de cosy, de me sentir bien, ou mieux, et voilà. Je suis à deux doigts de lui demander mais Jordan est déjà parti.e et je reconnais le bruit de la porte de la salle de bain. J’aurai pu aller le déranger pendant sa douche mais je le fais pas. A la place, je soupire, je reste plantée au milieu du salon pendant quelques minutes avant d’aller chercher ce que j’ai laissé dehors. Téléphone, vin, clopes. Si je laisse la fenêtre ouverte, iel m’en voudra pas si je fume à l’intérieur, pas vrai ? J’ai jamais essayé, en vrai. Pas envie de polluer l’air avec ma nicotine. Je le fais assez avec mes conneries.

Je pourrai aller voir Will. Ou Malachi. Ça me changerait les idées. Mais je suis pas sûre que Jordan le vivrait bien si je me tire. Même s’iel est dans la chambre, même s’iel s’endort. Oh, je suis une femme indépendante donc ça m’arrive de me tirer à n’importe quelle heure pour aller emmerder quelqu’un qui n’aura rien demandé - c’est un plaisir personnel, ça. Mais là, le timing serait très mauvais. Même moi, je le vois. Je finis par couper le film pour y foutre un docu crime, que je vais sûrement écouter que d’une oreille car l’autre est trop occupée à se concentrer sur les bruits là-bas. L’eau qui se coupe, le bruit de la porte de douche, Jordan que j’entends pas… J’entends plus rien. Même une foutue histoire de kidnapping n’arrive pas à me distraire. Je finis enfin mon verre de vin et je m’en sers un nouveau. Que je finis aussi, presque cul sec. Okay, pas la meilleure des idées mais hey, let me be. Je finis par abandonner le reportage pour aller prendre ma douche. Passage dans la chambre pour aller chercher des affaires propres - et quand je parle affaires, j’entends par là tee shirt et boxer de Jordan, hein.

Mon compagnon est à ma place et ça me fait un petit pincement de le voir recroqueviller. Je me dirige droit vers le dressing pour aller picorer dedans comme j’aime beaucoup trop le faire avant de le regarder, les affaires dans mes bras et les sourcils relevés. “Etouffe pas Mister Grenouille, hein. I’m watching you.” je serai jamais digne d’être Sherlock, en vrai, mais ça m’amuse (un peu) de le prétendre en faisant le signe des deux doigts allant de mes yeux à sa forme. Je m’approche de lui pour déposer un baiser là où je peux - sa tempe, visiblement - avant de filer sous la douche à mon tour. J’évite de réfléchir et les deux verres de vin aident bien. Il m’en faudrait encore un ou deux verres, histoire d’être sûre. Alors une fois lavée, sortie et habillée, je file chercher la bouteille, mon téléphone et je file dans mon antre à moi, juste à côté de la chambre. La porte que je referme derrière moi, car y’a Milady et que je veux pas qu’elle se fasse mal avec les milliards de danger qu’il y a pour elle ici. J’aurai dû ramener Milord, par contre, je me serai sentie un peu moins seule. Assise en tailleur au sol, je bois quelques grosses gorgées avant de prendre un de mes carnets - à croquis, celui-là.

Dix minutes après, le drame arrive ; je fais un faux mouvement, la bouteille tombe et BIM! mon carnet devient une soupe à vin. “Merde, fais chier!” que je m’exclame dans un débit plus élevé que prévu mais très spontané, agacée au possible. Je tape mon mannequin et je me fais mal aux doigts de pieds en conséquence. “Shit!” décidément, c’est pas mon soir. Je finis par être dos au mur, toujours assise par terre, à regarder une partie du reste de ma bouteille de vin qui gît sur le sol. Je considère presque à lécher pour ne pas en perdre. Mais j’en suis pas encore là ; je préfère finir la bouteille directement. Pour éviter les accidents. Seulement, ma tête tourne vite. Je baille fort et je commence à avoir les paupières qui s’affaissent ; j’ai aucun courage à nettoyer. Tant pis. J’ai l’habitude de bousiller les choses les plus importantes pour moi, de toute façon.

“Etouffe pas Mister Grenouille, hein. I’m watching you.” Tu te sens encore plus relax de l’entendre. Juste content.e qu’elle soit dans les parages car tu veux être seul mais avec elle c’est encore mieux. Tu vas prendre Mister Grenouille du coup, et Miss Wombat, tous les deux tout contre toi. Tu as vraiment trop besoin de soutient et parfois les peluches sont d’une aide non négligeable. « I can’t promise. » Mais c’est que tu fais de l’humour un petit peu, signe que ça commence à aller un peu mieux doucement doucement. Tu entends Birdie évoluer dans vos murs, d’abord la salle de bain et puis sa pièce à elle. Tu veux être seul mais tu veux l’entendre et tu n’arrives décidément pas à t’endormir. Mais tu ne bouges pas du lit pour autant. Amorphe comme si tu étais sur ton lit de mort, c’est pas tip top mais c’est tout ce dont tu te sens capable là.

“Merde, fais chier!” Tu redresses ta tête aussitôt. “Shit!” « Bird? » Tu appelles mais sans vraiment attendre de réponse car tu es déjà debout sur tes deux pieds. Tu as laissé derrière toi tes peluches pour ouvrir la porte qui joint sa pièce à votre chambre. Tu as les yeux presque fermés car toute la lumière te prend de cours après l’obscurité dans laquelle tu étais plongés. Tu clignes des yeux et tu vois les dégâts et tu es plutôt rassuré que ce soit que ça. « Hey… You ok? » Ca ne t’étonne donc pas qu’elle ait été maladroite et que la bouteille se soit renversée. Elle a l’air d’avoir bu tout son contenu toute seule car tu l’as vu commencé quand vous étiez sur le canapé. « Did you hurt yourself? » Que tu ajoutes pour être un peu plus précis car tu sais pas, dans ce que tu as entendu ça aurait pu mais tu sais pas. Y’a pas l’air d’y avoir de sang… c’est un bon signe.

« I can’t promise. » je le vois qui s’empresse presque de prendre Grenouille et Wombat contre lui ; cette vision cumulée à sa réponse me fait esquisser un petit sourire. C’est rassurant, même si je sais que ça ira mais le plus tôt sera le mieux. Faut que je me martèle en tête que c’est pas parce qu’on s’est envoyés en l’air que ça règle tout, non non non. C’est juste que nos corps sont toujours de meilleurs dialogues pour discuter que nos bouches. Ça a commencé par là et ça crevera par là s’il faut.

En parlant de crever, j’ai presque envie de taper encore mon mannequin parce qu’elle m’énerve à rester plantée au milieu de la pièce sans rien faire, sans bras, sans jambe, avec un patron punaisé dessus et que je trouve moche, finalement. Je sais pas si c’est l’alcool qui obscurit mon jugement ou toutes les ondes négatives - ou les deux - mais j’aime pas. Et cette putain de bouteille qui se casse la gueule parce que je suis une foutue maladroite qui ruine tout ce qu’elle a de plus précieux, ça me brise les ovaires. « Hey… You ok? » si j’étais okay, je serai pas en train de picoler une bouteille de vin ni de me masser le bout des doigts de pieds, meh, je suis pathétique. « Did you hurt yourself? » je contemple les dégâts avant de soupirer, signe de défaite cinglante de l’univers. J’abandonne. “No but my clumsy ass fucked things up… again.” je lâche mes doigts de pieds - ils ont connu pire, ils ont survécu à plus de conneries que ça, ils s’en remettront - alors que j’étends mes jambes devant moi. Mauvaise idée, y’a la foutue flaque d’alcool juste là. “Urg… Fais vraiment chier.” je passe une main sur mon visage avant de lever ma tête de nullos vers Jordan. “Don’t tell me I wake you up or I'll throw myself out of the window.” ça serait la cerie sur le gâteau, le pompom sur le navire - quoi ?