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 [ASHLEY] ❝ Le coup de la panne

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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptySam 21 Jan 2023 - 17:05




ASHLEY & JACKSON





Comme à chaque fois que sa vie sentimentale lui cause du soucis, Jackson se replie sur son premier amour, celui dans lequel il peut fuir les pensées parasites et étouffer la peine comme on asphyxie la flamme d’une bougie dont l’odeur insupporte : le travail. L'agent n'est jamais aussi efficace que lorsqu'il a des préoccupations personnelles à noyer sous la masse de choses à faire, de dossiers à boucler. En plus de refouler la tristesse et de planquer les regrets sous le tapis, se donner à corps perdu dans ses investigations permet à Mills de recycler la frustration en force de frappe. Redoutable, il se donne un but et cherche par tous les moyens à l’atteindre, tel un chien refusant de lâcher l’os sur lequel ses mâchoires se referment.

L’os est roux, bien roulé et roule en Chevrolet Camaro. S’il n’a pas encore refermé sa gueule dessus, c’est parce que l’ordre de mission envoyé par l’ASIO en début d'année ne fait pas mention d’une arrestation ou d’une attaque frontale. Mills doit observer, infiltrer et rapporter. Plus facile à dire qu’à faire quand on voit combien cette Ashley Spencer semble mettre un point d’honneur à rester discrète et réservée en dépit de ses fonctions et de ses aspirations politiciennes. Jax a passé des heures à éplucher ses fiches d'imposition, ses factures téléphoniques, les articles faisant mention de son nom et de ses actions au sein de la compagnie Boeing Australia ... Tout ce qu'il a pu se procurer par seul présentation de son badge de fed. Il l'a suivie, photographiée, a établi un emploi du temps de ses petites habitudes puis contacté ses collègues afin de demander de l'aide dans les domaines de recherches qu'il ne maîtrise pas. Dessiner les contours d'un profil psychologique, supposer ses goûts, interpréter son langage non-verbal ... La phase d'observation commençant à se heurter aux limites de ce que les déductions apportent de certitudes plus ou moins véridiques, il est temps d'établir le contact, d'aller nourrir ses soupçons à la source.

Pour cela, Bowser lui a soufflé l'idée de s'en prendre à la bagnole de la rouquine. Une antiquité de ce genre vient avec ses avantages et ses inconvénients lui a-t-elle fait savoir : aucun garagiste fraîchement sorti de l'œuf ne saurait régler un problème sur ce genre de vieux coucou. Jax a donc soigneusement écouté et pratiqué le sabotage de l'engin en compagnie de l'experte conduite et mécanique du PSI afin de se donner la chance d'accoster Spencer au détour d'un coup du sort à première vue tout ce qu'il y a de plus fortuit. Ne lui reste plus qu'à mettre en pratique et c'est sur la Gold Coast que cela se passe.

Samedi matin, premières heures du jour, soleil levant sur sable fin. Les reflets cristallins à la surface de l'eau donnent au décor des airs d'île paradisiaque. Mills sait que Spencer plonge tôt. Probablement qu'elle ne souhaite pas croiser tous ces touristes se bousculant sur la plage après avoir gobé leur déjeuner dans les hôtels all inclusive du bord de mer ; ou bien que les espèces marines qu'elle aime observer sont plus actives avant l'aube. Vêtu de sa tenue de course, Jackson gare sa Jeep noire à côté de la pièce de collection d'Ashley. Pas de caméras sur le parking du centre de plongée, personne aux alentours, tout est calme. L'agent fait ce qu'il a à faire en toute discrétion puis s'élance dans un footing matinal qui lui servira de couverture au moment de revenir à son point de départ et de prétendre n'être qu'un joggeur profitant malhonnêtement du parking privé du centre le temps de courir sur la digue ...

Une heure plus tard, le poisson est ferré. Mills ravale un sourire lorsqu'il revient à hauteur des véhicules. Sa foulée trottinante le rapproche de Spencer dont le buste est plongé sous le capot. Aux pieds de l'américaine, une boîte à outils témoigne de ses capacités à faire face seule aux imprévus. Au travers de ses filatures, Jax a cru comprendre que cette femme est débrouillarde. Il faut au moins cela pour que l'ASIO ait décidé de lui planter une cible dans le dos. Se faire suspecter par l'agence gouvernemental n'arrive pas sans avoir témoigné d'aptitudes susceptibles de s'avérer dangereuses pour l'Australie. « Tout va bien par ici ? » S'enquiert-il, clés en main, activant le déverrouillage automatique de la Jeep afin de faire passer le message implicite que le véhicule lui appartient. Jax est avenant, il a sorti son plus beau masque de président que les initiales de RUN FOR JUDY placardées sur sa poitrine lorsqu'il enfile le t-shirt retiré durant la course viennent mettre en valeur. Dans chaque couverture il y a un peu de vérité. Mentir sur toute la ligne c'est se mettre en danger et prendre le risque de se vendre au détour d'une question posée par surprise, d'un verre de trop ou d'un coup de fatigue. Dans son approche avec Spencer, l'agent a décidé de jouer la carte du sportif. Il sait la rouquine particulièrement active, elle aussi. Pas pour rien qu'il a volontairement laissé traîné des pads et des gants de boxe sur la banquette arrière de son véhicule. Son but ce matin est de donner à Ashley, si ce n'est l'envie de le revoir, tout du moins celle de ne pas fermer la porte à cette éventualité. Mills a besoin de rentrer dans son cercle. Il ne pourra pas enquêter sur les petits secrets qu'elle cache sans pénétrer la bulle de sa vie privée.


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Dernière édition par Jackson Mills le Dim 29 Jan 2023 - 3:35, édité 1 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyMer 25 Jan 2023 - 20:45






Elle ne se levait jamais plus tard que 5h en semaine, et 7h les week-end ; courait les lundis, mercredis et vendredis, seule ou avec une amie ; pratiquait la boxe ou à l'escalade les mardis et les jeudis ; privilégiait le samedi soir quand elle voulait sortir ; disposait d'un téléphone pro, et d'un autre perso. De ses appels, neuf sur dix étaient liés à son travail ; son salaire net alignait cinq chiffres ; et un expert comptable s'occupait de ses finances. C'étaient là quelques uns des éléments qui ressortaient de la vie d'Ashley, brossant le portait d'une femme active, disciplinée, et qui optimisait son temps avec une efficacité militaire, chassant le superflu.

Il y en avait d'autres, un peu plus plus triviaux, mais qui contribuaient malgré tout à dessiner les traits de sa personnalité : l'américaine lisait trois journaux différents ; boudait les transports en commun ; déjeunait au restaurant tous les midis ; favorisait l'indien ou le libanais quand elle commandait à manger ; achetait des fleurs pour décorer son appartement une fois par semaine ; se rendait chez un caviste à la même fréquence ; effectuait des donations anonymes à cinq organismes différents. Enfin, sa voiture était son bijou. Et Jackson Mills était aux premières loges pour le découvrir.

L'aube avait résolument cédé sa place au jour sur la Gold Coast, et la fraîcheur relative de la nuit n'était déjà plus qu'un souvenir lointain, le mercure affleurant déjà les 28°. Au regret des surfers les plus matinaux, l'eau était encore calme, à peine agitée par une brise marine qui portait avec elle ses effluves iodées, et gonflait les plumes des mouettes argentées déjà en chasse. Hélas, ni les cris si reconnaissables des oiseaux ni le ressac de l'océan Pacifique ne parvenaient à faire taire l'enceinte Marshall posée à même le bitûme, sur le parking situé juste à côté de la plage. Kenny Loggins chantait Footloose à tue-tête, à un volume tel qu'il dissuadait les prédateurs ailés de s'approcher du milkshake framboise en train de fondre lentement mais sûrement, abandonné par sa propriétaire, elle-même disparue sous sa Camaro.

« Tout va bien par ici ? » En l'absence d'une réaction initiale, c'était à se demander si elle l'avait entendu, seuls les mouvements irréguliers de ses jambes témoignant qu'elle s'activait sur le bolide. Mais après quelques instants, elle sortit de sous celui-ci, une clé dynamométrique à la main. « Simple contrôle de précaution , dit-elle en s'aidant de sa main libre pour se lever. Elle était échevelée de ses exercices de mécanique, des mèches de cheveux éparses tombant sur son front où luisaient des perles de sueur. Malgré le port de gants de protection, il y avait également des traces d'huile sur sa joue gauche – et au-dessus de son sourcil droit –, signe qu'elle s'était frotté le visage par mégarde.

« J'avais un défaut sur un faisceau d'allumage, poursuivit-elle. Peut-être au dépit de l'instigateur insoupçonné, elle avait apparemment détecté et réparé la panne sans problème. Il n'en restait pas moins que son but initial – soit la garder ici le temps qu'elle revienne – avait fonctionné. Alors je vérifiais le reste, par acquis de conscience Elle ne le regardait pas Jackson pour le moment, ses yeux fixés sur le capot de la pony car. Ashley n'avait pas l'air inquiète, ou même frustrée ; sinon un peu perplexe. Elle n'avait jamais eu à se plaindre des services de Mecanor jusqu'à présent, et ne pensait pas avoir à le faire : une tuile pouvait toujours arriver après tout. Je vais quand même devoir me rendre au garage, » ajouta-t-elle en soufflant du nez. Changer un faisceau requérait de changer tous les autres, et de vérifier l'état des bougies au passage.

Méditant encore un instant, son attention se tourna enfin vers celui qui l'avait interpellée ; non sans avoir jeté gants et clé dans sa boite à outils auparavant, et récupéré une boisson qui avait à présent bien triste mine. Vous êtes plongeur ? ». Ils étaient après tout sur le parking d'un club de plongée, et si ses poumons étaient au moins à moitié à la hauteur de sa musculature, l'homme ne devait même pas avoir besoin de bouteille pour descendre à 20 mètres.


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Dernière édition par Ashley Spencer le Mer 1 Fév 2023 - 23:45, édité 1 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyDim 29 Jan 2023 - 4:20




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Son sourire s'élargit à mesure que les secondes passent sans qu'elle lui adresse le moindre regard. Il avait bien compris que cette bagnole était l'âme sœur de la rouquine. Jackson n'a pas l'habitude que l'attention des femmes se tourne vers d'autres mécaniques que celle de son anatomie et s'amuse de constater qu'une fois n'est pas coutume, montrer ses pecs et ses abdos ne lui sera d'aucune utilité. Alors il remballe la marchandise sans se formaliser de ne pas partir avantagé par son physique et observe Spencer en finir avec son bricolage. « Je vais quand même devoir me rendre au garage. » « Y'en a un pas si loin. » Répond-il en jetant le pouce par dessus son épaule. Qui irait soupçonner le serviable voisin de parking dont l'intonation sympathique laisse imaginer qu'elle n'aurait qu'à demander pour qu'il accepte de l'y conduire ?

Mais Ashley préfère s'enquérir de ses activités sportives et Jax répond par un rire canaille accompagné d'un coup d'œil en direction du centre de plongée. « Pas du tout. » Il a bien quelques notions de surf mais ces dernières sont aussi vagues que la surface de la mer ce matin. « Je profite du parking. » Oh le vilain. « J'préfère la course. » Il s'applique d'ailleurs à arrêter le chronomètre de la montre connectée offerte en cadeau de Noël par Louisa. Son attention se tourne à nouveau vers la Camaro à laquelle Jackson offre une moue appréciatrice. « On n'en voit pas tous les jours des comme celles-ci ... » Le bijou d'Ashley le laisse en réalité indifférent. Mills ne jure que par les tanks et les chars d'assaut ; son 4x4 aux dimensions gargantuesques en est la preuve. Mais l'agent sait reconnaître le cachet du véhicule de Spencer et devine surtout à quel point le complimenter risque de mettre sa propriétaire de bonne humeur. Personne ne prend à ce point soin d'une relique pour rester insensible aux remarques positives la concernant.

L'air de rien, Jax contourne le coffre de la Jeep, ouvre la portière donnant sur la banquette arrière et s'empare d'une gourde dont le contenu bleu électrique s'accorde parfaitement au rose criard du milkshake de Spencer. Ses larges épaules remuent discrètement au rythme de la musique. « Old school de bout en bout on dirait ... » Taquin, l'agent sirote ses électrolytes adossé au véhicule dont il laisse la portière ouverte sous prétexte d'aérer un peu l'intérieur, détaillant la rouquine aux joues salies de crasse de moteur avant de demander : « Qu'est-ce qui se cache sous la surface ? » De l'océan, bien entendu. Le double sens de ses propos n'amuse que lui.


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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptySam 4 Fév 2023 - 21:02






Ce n'était pas seulement parce qu'elle aurait eu sa place dans un musée qu'Ashley bichonnait sa voiture, ou parce qu'elle lui avait coûté une petite fortune en terme de temps et d'argent investi. C'était aussi et surtout pour ce qu'elle représentait, et ce qu'elle y associait par extension : son pays de naissance, ses longues routes désertiques, les moments passés avec son père... mais aussi les retours de mission ; les week-ends à Richmond, Phildelphie et New-York ; les vacances et ce road trip jusqu'au Mont Rushmore, en passant par les chutes du Niagara et les Grandes Plaines. Un attachement sentimental qui datait de plus de dix ans, alors quand la Chevrolet avait un problème, l'américaine retroussait ses manches, s'armait de ses outils, et tant pis si elle se retrouvait avec de l'huile jusqu'aux coudes. La visite chez le mécano, c'était uniquement quand elle tombait sur un os, ou comme dans ce cas précis, ne pouvait faire autrement.

« Y'en a un pas si loin, » lui confiait le curieux qui s'était arrêté, ce à quoi Ashley acquiesca en silence. Elle n'était pas pressée de s'y rendre ; elle était venue plonger si tôt que la matinée commençait à peine. Son milkshake, dont elle venait de boire une gorgée plus liquide que crémeuse, faisait office d'en-cas entre le fruit qu'elle avait mangé au réveil, et le véritable petit-déjeuner qu'elle prévoyait d'avaler bientôt. Quelque part, elle le savait, une assiette l'attendait avec des oeufs, du bacon, des toasts grillés, un smoothie, et peut-être même une crêpe ; le tout sur une terrasse en bord de plage, pendant qu'elle consulterait ses mails. La journée promettait d'être absolument radieuse, et ce n'était pas un fichu set de faisceaux d'allumage qui allait entamer son moral. S'il fallait jamais en douter, la musique émise par l'enceinte était une preuve efficace du contraire.

I'm Still Standing de The Comptones succédait justement à Kenny Loggins quand elle se résolut enfin à baisser le volume, effleurant la touche adéquate de son portable. Dans un même temps, Ashley déplaça l'enceinte sur le toit de la Chevrolet, récupéra la caisse à outils, et contourna le véhicule pour la ranger dans le coffre. « Je profite du parking. » Du parking privé, corrigea-t-elle avec nonchalance par dessus son épaule. Elle n'avait pas l'air de lui en tenir rigueur. Il avait eu la décence de s'y prendre à un horaire peu fréquenté, où les places ne manquaient pas. « J'préfère la course. » Ca explique le t-shirt, lança-t-elle ensuite. Si les pecs saillants et le 8 packs qu'on devinait sous le haut n'avaient pas l'air de l'émouvoir outre mesure, les lettres en capitale ne lui avaient elles pas échappé. Run for Judy ; une association dont elle n'était pas familière.

« On n'en voit pas tous les jours des comme celles-ci ... » L'échange ne l'empêchant pas de vaquer à ses affaires, elle ouvrait à présent la portière côté conducteur, s'asseyant en amazone sur le siège de cuir. Un tour de clés dans le contact plus tard, et le moteur vrombit sans même qu'elle n'effleure la pédale ; douce musique aux oreilles attentives de la rousse. Satisfaite du bruit, mais ne souhaitant pas tenter le diable, elle l'éteignit après quelques instants. « Qu'est-ce qui se cache sous la surface ? » Un V8, répondit-elle depuis l'intérieur, avec la même absence de sérieux. Cela, bien sûr, il le savait déjà pour avoir malmené le moteur.

Le soupçonnait-elle de quelque chose ? Et si c'était le cas, se prêterait-elle à un jeu de sous-entendus ? Il y avait fort à parier que non. Le coup d'oeil qu'elle jeta dans le rétro intérieur confirma à Ashley qu'elle s'était salit le visage ; par chance, il y avait des lingettes dans la boîte à gants, dont elle se munit pour se nettoyer. Une pieuvre, confia-t-elle en sortant de l'habitacle. Des murènes, des lys de mer et une raie. Une sortie fructueuse, puisqu'on n'aperçevait pas toujours autant de faune ; le calme de l'océan n'y était guère étranger. Qui est Judy ? Elle n'était pas fermée à la conversation, en voulait sa question.



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Dernière édition par Ashley Spencer le Ven 17 Fév 2023 - 0:10, édité 1 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyVen 10 Fév 2023 - 6:39




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Elle se débarbouille la face tandis qu'il s'hydrate le gosier. À les voir papoter innocemment sur ce parking, on s'imagine difficilement qu'il s'agit là d'une mise en scène, que le moindre mot de ce que dit Ashley est enregistré dans la mémoire de Mills afin d'être débriefé et analysé plus tard, seul ou à plusieurs cerveaux si l'agent estime que certaines des réponses de la suspecte méritent d'autres interprétations que les siennes.

« Une pieuvre. Des murènes, des lys de mer et une raie. » Rien qui demande qu'une étude poussée soit menée par un expert en comportement ou en psychologie, mais l'énumération provoque sur le visage de Jackson un haussement de sourcils - sincèrement - surpris. « Des murènes ! » Il prend note de ne plus aller se baigner à poils et sans chaussures de protection sur cette plage ayant rythmée les folles soirées alcoolisées de sa vingtaine. Ces sales bêtes et leurs dents longues pleines de septicémie en puissance, non merci. Mills a visité bien des pays et affronté bien des dangers tout au long de sa carrière mais sa terre natale reste la plus sournoise et la plus assassine lorsqu'il s'agit d'énumérer le nombre incroyables d'espèces capables de vous casser la pipe d'une seule attaque bien placée dans un seul et unique kilomètre carré de nature aussi paradisiaque que sauvage.

« Qui est Judy ? » L'agent baisse les yeux sur son torse imposant. Il n'a pas besoin de feindre le sourire que ce prénom lui inspire. « Une amie ... » Répond-il avant de pivoter sur lui-même et de soumettre la largeur de ses dorsaux au regard de la rousse. Centré entre ses omoplates, le nom du service de pédiatrie du St Vincent s'accompagne de la base line de l'association : We do it for them. « ... un symbole. » Ajoute-t-il, de retour côté face, les lèvres appliquées à tirer sur la paille de sa gourde à intervalles réguliers tandis qu'il reprend sa position initiale, adossé à la Jeep. « Est Coast, n'est-ce pas ? » Même s'il ne l'avait pas appris en épluchant le dossier de Spencer, Mills pourrait facilement le deviner. Elle n'a clairement pas le style de ces californiennes croisées lors de ses séjours sur la côte ouest des États-Unis. En témoignent sa peau pâle et le fait que - malgré la chaleur commençant à taper de plus en plus fort au dessus de leur tête - la proportion de tissu l'emporte sur celle de peau dans sa tenue vestimentaire. « Playlist, bagnole, milkshake. » Apporte-t-il en explication à sa question, induisant qu'il a bien compris que leur lieux de naissance se trouvent à des milliers de kilomètres l'un de l'autre mais affichant un air intrigué ne semblant en aucun cas faire de cette différence un frein à la poursuite de la conversation. « Ça fait longtemps que vous êtes ici ? »


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Dernière édition par Jackson Mills le Ven 17 Fév 2023 - 2:36, édité 2 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyVen 17 Fév 2023 - 0:14






« Des murènes ! » A l'inverse de son interlocuteur, Ashley n'était guère surprise par une telle réaction, et pouvait presque suivre le fil de ses pensées. Avec leur corps anguiliforme, leurs longues dents pointues, et la présence d'une double paire de mâchoires façon Alien chez certaines espèces, les murènes n'inspiraient que peu confiance aux profanes. La rousse pouvait au moins s'en faire l'avocate. « Elles ne mordent que si elles se sentent menacées, » dit-elle en s'appuyant sur le capot de sa Chevrolet. Malheureusement, il arrivait que des guides mal informés ou peu scrupuleux encouragent les touriste les plus téméraires à nourrir les murènes à la main, pour pouvoir ensuite mieux les caresser. Cela impliquait souvent, hélas, de déranger des poissons réputés comme très territoriaux jusque dans leur tanière et, par conséquence, d'en payer le prix. Sans être engagée, Ashley était malgré tout adepte du " look, but don't touch " en ce qui concernait la faune, et ne s'associait donc pas aux individus qui avaient recours à ces pratiques. De la même façon, elle s'évertuait à ne pas endommager la flore par un comportement irresponsable, et particulièrement les coraux. Quant à l'ironie mordante de son propos, elle ne serait évidente qu'aux yeux de Jackson, et des soupçons qu'il nourrissait à son encontre.

Lorsqu'elle s'enquit de l'identité de Judy, celui-ci choisit d'illustrer sa réponse en lui présentant l'arrière de son t-shirt, où s'inscrivait le nom du service de pédiatrie d'un des hôpitaux principaux de la ville, accompagné d'un slogan. " We do it for them. " C'était suffisamment évocateur pour qu'Ashley comprenne qu'il s'agissait d'une association de bienfaisance, probablement destinée aux enfants hospitalisés. Elle n'avait pas non plus besoin d'un décodeur pour deviner l'attachement que l'homme portait à celle qui avait prêté son nom. Son avis sur la question serait réservé, puisqu'il changea lui-même de sujet. Et ses sourcils se haussèrent brièvement à sa question. « C'est mon accent qui m'a trahie ? » s'amusa-t-elle. C'est qu'il y avait des traces immanquables de Virginie dans son élocution. Une spécificité qu'Ashley avait autrefois gommée, plus facilement qu'elle ne l'avait retrouvée. C'était là une leçon à laquelle la CIA l'avait mal préparée : réapprendre à se connaître soi-même, après des années de clandestinité, pouvait se montrer plus difficile qu'adopter une nouvelle identité.

« Playlist, bagnole, milkshake. » La réalité, évidemment, était beaucoup plus triviale. Et il n'avait pas tort. Entre la musique, la boisson sucrée et la voiture, le parking du club de plongée était probablement l'endroit le plus américain de la Gold Coast en cette matinée estivale. Ashley ne cachait ni son attachement pour son pays, ni le patriotisme qu'elle y associait, pour peu qu'on abordât le sujet. Même si pour beaucoup l'american dream avait perdu de sa superbe, et que l'hégémonie du Nouveau-Continent avait été mise à mal d'abord par le 11 Septembre, puis par l'émergence de nouvelles puissances mondiales, il restait intact à ses yeux, et méritait encore d'être défendu. « Ça fait longtemps que vous êtes ici ? » « Sur ce parking, une petite heure. C'était la deuxième fois qu'elle répondait à côté, prouvant la légèreté de son humeur ; et peu lui importait que son humour trouve un public ou non. En Australie, un peu plus de deux ans. Elle fêterait bientôt, d'ailleurs, la date anniversaire de l'obtention de son visa permanent. N'étant que de la paperasse selon elle, cela ne l'émouvait que très peu. Et vous ? Se faisant son miroir, elle pinça la paille de son milkshake entre ses lèvres pour en boire une gorgée. Vous êtes du coin ? » Son t-shirt parlait pour lui ; elle faisait la conversation.




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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyDim 26 Fév 2023 - 6:30




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« Sur ce parking, une petite heure. » Il sourit de biais, plus amusé qu'il ne voudrait bien l'admettre par ce trait d'humour. Trouver les suspects sympathiques n'apporte rien de bon, l'agent se l'interdit consciencieusement. S'il joue la carte du président avenant, c'est pour paraître inoffensif derrière son physique taillé pour faire la guerre, pas pour se faire une nouvelle amie. « En Australie, un peu plus de deux ans. » Pas de mensonge jusqu'à présent, tout du moins d'après les informations que Mills a pu récolter sur elle avant de le lui demander explicitement. Il opine donc du chef, feintant l'intérêt de manière convaincante. « Bienvenue. » « Et vous ? Vous êtes du coin ? » « Born and raised. » Un pur produit du cru, élevé par une australienne mariée à un botswanais, gavé de vegemite, habitué à fêter Noël sur la plage ainsi qu'à se méfier des kangourous que les touristes considèrent à tort comme des symboles nationaux aussi mignons qu'inoffensifs.

S'il a séjourné dans différentes villes du monde afin de former et d'être formé, Mills considère cette île hostile et capricieuse comme sa maison, chez lui. C'est pourquoi il ne manque pas d'aplomb lorsqu'il demande : « Pourquoi l'Australie ? » Évidemment que sa question est plus orientée qu'anodine, mais ce n'est pour l'instant pas flagrant et c'est parce qu'il a pleinement conscience du fait que cet avantage ne durera pas longtemps que l'agent en profite. Si elle a effectivement des choses à cacher, il devient facilement anticipable qu'Ashley ne tardera pas à avoir le même comportement que lui lorsque les gens se montrent trop curieux : dévier la conversation ou mettre un point final. Elle pourrait aussi mentir et ainsi lui prouver sans le savoir qu'il fait bien de l'avoir à l'oeil ... Mills attend de voir, caché derrière ce sugar coat de circonstances.

Essayant de contourner les culs de sacs, Jax tend des perches et marche sur la ligne infime séparant la curiosité mal placée de la sympathie pour laquelle on les connait, eux, les australiens que les américains considèrent tantôt comme des alliés, tantôt comme des pigeons, en témoignent les récents retournements de vestes sur le plan militaires dans les alliances entre les deux pays. Il plisse le nez, taquin, puis ajoute : « La barrière de corail ? » Qui blanchit de jour en jour, asphyxiée par l'homme et sa propension à détruire tout ce qu'il touche. Les associations de défense de la faune et de la flore marine ont beau avoir le vent en poupe à Brisbane, Melbourne, Sydney et dans les autres grandes villes du pays, il restera toujours des gars comme lui pour n'en avoir strictement rien à foutre. Jax a plus important à faire que de pleurer sur le sort des dauphins. Il arrête des terroristes et veille à la sécurité de l'État en questionnant les étrangers aux activités suspectes. Chacun son job ...

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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 6 Mar 2023 - 6:38, édité 1 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyDim 5 Mar 2023 - 23:52







« Bienvenue. » La rousse leva son milkshake comme pour trinquer, sa façon à elle de le remercier. Même si à ses yeux, être une américaine sur le territoire australien n'avait pas grand chose d'extraordinaire. La dernière fois qu'elle s'était renseignée, ils étaient quelques 80000 des siens environ. Cela se comprenait facilement par le fait que le pays figurait en haut de nombreux classements internationaux en terme de qualité de vie, d'économie ou de droits politiques, mais aussi parce qu'il partageait avec les Etats-Unis une histoire influencée par le Royaume-Uni, héritée du temps des colonies, et qu'on n'était donc pas confronté à un choc culturel trop important. La présence de multinationales, comme Boeing, n'y était pas non plus étrangère. En somme, c'était une terre d'opportunités, à laquelle s'ajoutait un cadre similaire aux villes telles que Santa Barbara, Cocoa Beach ou Province Town. Le " born and raised " de son interlocuteur la fit sourire, car c'était quelque chose qui aurait pu sortir de sa bouche. - Go Wallabies ?

« Pourquoi l'Australie ? » Derrière la boisson qu'elle sirotait innocemment, derrière ses traits encore partiellement barbouillés par de l'huile, et derrière le mur insondable de ses pensées, une petite alarme venait de se déclencher. C'était la même sensation que sur le terrain ; ce picotement sur la nuque, lorsqu'elle avait le sentiment d'être observée ; ce doute, lorsqu'elle apercevait une voiture la dépasser pour la deuxième fois. Pour le commun des mortels, cela s'apparenterait à de la paranoïa. Une association fortuite d'éléments indépendants, sans lien pour les unir.  Mais dans leur milieu, la paranoïa était une ligne de vie ; un fil conducteur auquel on s'accrochait fermement, et aussi un noeud gordien que l'on s'évertuait sans cesse à démêler. Ici, ce n'était rien qui fit battre son coeur plus vite, ou changea le rythme de sa respiration ; seulement une prise de recul face à l'audace d'une question peut-être un peu trop directe. Pour autant, Ashley serait stupide d'ignorer la petite voix qui à cet instant, lui intimait la méfiance. « La barrière de corail ? » - N'oubliez pas les requins, les méduses, les crocodiles, les serpents, les araignées et la végémite.

Toujours l'humour et la légèreté comme première réponse, plaçant l'abominable pâte à tartiner au même niveau que toutes créatures potentiellement mortelles. L'avantage ici, c'est que rien ne l'obligeait à dire la vérité. Que l'on ait quelque chose à cacher ou non, on ne partageait généralement pas les raisons de son expatriation avec le premier inconnu passant par là. Cela demandait au moins un soupçon d'intimité. Malgré tout, se replier vers une position défensive et opter pour le mensonge serait aussi une erreur grossière, pour peu que son instinct ne la trompe pas. J'ai un travail stimulant, admit-elle, l'océan est à quinze minutes, et il n'y a pas de tempêtes de neige en hiver. La CIA n'était intervenue que tardivement dans sa vie australienne ; après qu'elle se soit attachée – à son insu – au pays des kangourous. Elle n'inventait rien. - Il n'est pas rare non plus que les mécanos du coin m'offrent le café. Les Chevrolet étaient un peu – beaucoup – plus rares de ce côté du Pacifique, et si les amateurs de belles voitures orbitaient souvent autour des garages, sa Camaro 60 ans d'âge était une étoile à l'attraction gravitationnelle particulièrement puissante. A propos... Ses doigts pianotèrent sur le capot de la pony car. Vous me rendriez ce service ? C'était à son tour de prendre les devants.






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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyDim 12 Mar 2023 - 19:59




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L’agent laisse échapper un rire d’une sincérité ancrée dans les souvenirs de ses missions à l’étranger. La remarque de la rousse concernant la vegemite le renvoie aux nombreuses engueulades autour de la table du petit déjeuner, lorsqu'ils étaient perdus en plein désert ou au beau milieu de la jungle. Des dizaines d'agents venus du monde entier, triés sur le volet par le MOSC et envoyés auprès des unités d'élite les plus performantes qui soient afin de se former, de se forger et de revenir plus voraces que jamais. Le genre de gaillards capables de survivre à presque tout, sauf au goût de la pâte à tartinée australienne à propos de laquelle Mills se faisait systématiquement conspuer. Il entend comme si c'était hier Mark argumenter sur le caractère satanique de l’aliment tout en vantant les mérites d’alternatives bien plus adaptées aux palais (civilisés) de ses compatriotes. « Les ricains et leur beurre de cacahuète ... » Marmone-t-il dans sa barbe, happé par la nostalgie de ces rares moments de calme entre deux tempêtes. Mark n'est plus. Tout ce qu'il en reste c'est une croix dans un cimetière, une famille endeuillée et des collègues au sourire triste comme le sien.

Ashley lui dépeint les raisons de son choix sans faux pas ni contradictions notables. En tout cas sans rien révéler qui justifie plus de virulence de la part de l'agent. Jax reste sur la réserve. Il a finit ses électrolytes et se demande quel sera son prochain coup dans cette partie d'échecs à sens unique lorsque la rousse lui sert sur un plateau d'argent un peu de grain à moudre. Réactif, il attrape la balle au bond. « Sûr ! Montez. » Lui balance sa gourde vide par dessus les affaires de boxe, referme la portière arrière et contourne la Jeep afin de prendre place face au volant. Ses cuisses crament au contact du cuir chauffé par le soleil carnassier tandis que son t-shirt à peine enfilé se teinte d'ores et déjà de larges auréoles de sueur. C'est vrai, les australiens ne souffrent pas de la neige en hiver, mais l'été ne manque jamais de leur faire perdre plusieurs kilos de flotte.

Par courtoisie, Mills lance la clim avant de faire marche arrière. La manœuvre l'oblige à passer un bras dans le dos du siège passager. Ce contrôle des angles morts expose la cicatrice de son accident de terrain. Des blessures de guerre, l'agent en a vu défiler à la pelle, mais un impact de balle comme celui-ci, à quelques centimètre de la tempe, représente un caillou dans sa chaussure d'agent soucieux de rester discret quant à la nature de ses activités professionnelles. Il faut se rendre à l'évidence : Ashley n'est pas la plus louche des deux passagers assis dans cette bagnole. « Vous pratiquez d'autres sports que la plongée ? » Demande-t-il une fois la Jeep lancée sur le chemin du garage, désireux d'ouvrir des portes avant que leur arrivée ne justifie que l'américaine disparaisse de son radar sans qu'il ait de quoi la recroiser par la suite.

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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyLun 27 Mar 2023 - 23:52




" Keep your friends close, but your enemies closer. " Cette maxime, on l'attribuait tantôt à Sun Tzu, célèbre général et stratège chinois, tantôt à Machiavel, dramaturge florentin auteur du traité politique " le Prince ". Son seul usage certifié, en vérité, l'était par le biais de Michael Corleone, personnage de fiction dans la série de films Le Parrain, inspirés des romans éponymes de Mario Pulzo. Pour Ashley, grimper dans la voiture d'un inconnu alors même que la suspicion venait de s'emparer doucement d'elle – comme des mains se fermant insidieusement sur sa gorge  – cela  se résumait à de la banale psychologie inversée. Si elle doutait de la sincérité de quelqu'un, la réaction normale aurait été de trouver une excuse, puis de se sortir de là. Mais une telle réaction reviendrait à faire aveu de défiance, or son ingénuité était ici son meilleur atout, ainsi que son plus grand avantage... et cela était vrai depuis toujours. Qu'elle évolue au sein d'un pays hostile ou au sein d'un pays allié, être cette citoyenne discrète et sans histoire demeurait la règle d'or de son métier, celle qui lui permettait de garder sa couverture intacte.

La différence majeure, ici en Australie, c'est qu'elle n'avait besoin de mentir ni sur son identité, ni sur son occupation, toutes deux réelles et légitimes. Il n'y avait aucune légende à protéger, aucune prise de crique inconsidérée, et elle ne courait aucun danger tangible, autre que la détérioration des relations diplomatiques entre leurs deux pays, lui offrant une latitude qui, déjà extrêmement confortable, ne s'arrêtait pas à ce détail. La CIA lui avait offert une indépendance presque totale dans sa mission, lui épargnant tout ce qu'il y avait de risqué lors de déploiements plus classiques : la transmission de raports par messages codés, les contacts avec un officier traitant... elle n'avait même pas l'obligation de chercher des agents de renseignements, des " sources " comme les appelaient le public, même si elle restait libre de le faire, pour peu qu'elle repérât des éléments prometteurs. En bref, l'américaine était l'ombre d'une ombre, dont seule la position au sein de la Défense était susceptible d'attirer l'attention.

Au milieu de toutes ces considérations, il existait quand même la possibilité que le bon samaritain bâti comme un char d'assaut soit juste ce qu'il prétendait être : ce joggeur matinal usurpant une place de stationnement privée. « Vous pratiquez d'autres sports que la plongée ? » Ashley avait jeté enceinte et milkshake vide sur le siège passager de sa voiture avant de monter dans la jeep. La chaleur au sein de l'habitacle n'était pas encore étouffante, mais elle s'en approchait, et le déclenchement de la clim fut bienvenue. Un souffle qui, s'il était encore chaud pour le moment, ne tarderait pas à rafraîchir sa peau de pêche. - Quelques uns, oui, sourit la rousse. Elle regardait à travers la vitre tandis qu'ils quittaient le parking, terminant d'attacher sa ceinture d'une seule main. - La course à pied, l'escalade, la boxe... Ses yeux bleutés revinrent à l'australien au terme de son énumération, puis sur la route défilant derrière le pare-brise. - A l'occasion du parachutisme, et plus rarement du canyoning. Du bout de ses doigts fuselés, elle se permit de faire pivoter l'aérateur situé de son côté, de façon à ce qu'il ventile directement sur son visage. - Et vous ? s'enquit-elle alors. - A part le bodybuilding, bien sûr.





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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyJeu 6 Avr 2023 - 21:33




ASHLEY & JACKSON





Jackson recycle ses expressions faciales à la vitesse de la lumière. La surprise d'apprendre que Spencer pratique le parachutisme - comment a-t-il pu passer à côté de ce détail ? -  se teinte rapidement d'un sourire d'heureuse coïncidence qu'il ajoute en jetant un pouce par dessus son épaule afin d'inciter la rousse à regarder ses affaires de boxe. Ne rien laisser paraître, ne surtout pas sous entendre qu'il connait déjà la plupart des réponses qu'elle lui donne et qu'il se gifle mentalement d'avoir raté celle concernant l'activité peut-être la plus révélatrice du danger potentiel que représente cette cible. Qu'une civile apprécie les sensations fortes peut se comprendre, bien que cela reste rare, mais qu'une américaine soupçonnée par les services de renseignements australien les chérisse également, dans les airs comme dans l'eau, fait tiquer notre agent à l'intuition peu banale. Plus que d'y voir le goût du risque des gens qui, comme lui, on été formés à ce genre d'activités, Mills y lit avant tout le courage et l'intrépidité que cela révèle. Des notions qu'il admire, respecte et applique au quotidien, essayant chaque jour d'être un homme meilleur, une meilleure version de lui-même, mais qu'il appréhende avec méfiance chez l'ennemi(e) potentiel(lle). Les patriotes font de bons soldats. Les braves d'excellents espions ... Ashley, jusqu'à présent, coche toutes les cases qu'il a l'habitude d'étudier chaque fois qu'on lui demande de sélectionner de nouvelles recrues pour le MOSC. Sa méfiance est au garde à vous.

« Boxe. » Répond-il, secouant la tête, résigné à l'idée qu'on l'assimile systématiquement au bodybuilding avec sa carcasse d'Hercule et ses t-shirt bien trop moulants. Jax soulève de la fonte, c'est un fait, mais il le fait avant toute chose afin de gagner en force et de développer les compétences physiques utiles aux autres activités qu'il pratique : « Course. » Il pince du bout des doigts de la main ne tenant pas le volant son t-shirt de l'association RFJ par un mouvement duquel il se ventilerles pecs. Ça y est, le soleil approche de son zénith, la chaleur est insoutenable. Jax vérifie que toutes les fenêtres de la Jeep soient bien fermées afin de permettre à la clim de faire son œuvre. Il ne dira pas à Spencer qu'il pratique régulièrement le tir et la course d'obstacles au sein du MOSC mais décide tout de même de laisser fuiter une information plus insolite que les autres, plus susceptible d'éveiller son intérêt : « Et trek. » Canyons, montagnes, jungles et même bayous, l'agent cumule à son palmarès un nombre honorable de challenges survivalistes de ce genre. Rien d'étonnant pour un Australien sportif ; sa terre natale regorge de terrains de jeux tous plus dangereux les uns que les autres et Jackson aime se mettre face à ce genre de difficultés. Boire sa pisse faute de mieux ne lui fait pas peur, il a vu pire. « Escalade à l'intérieur ou en extérieur ? Je connais une salle qui vient d'ouvrir dans le centre : parfaite pour se challenger sur les dévers. » Tentative d'hameçonnage numéro une. Jax compte sur le fait qu'elle se sente redevable d'avoir été déposée au garage pour lui proposer de s'y retrouver. L'agent sait qu'il ne leur reste que quelques minutes de route : son jeu s'adapte, il passe à l'offensive.


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Dernière édition par Jackson Mills le Dim 23 Avr 2023 - 3:59, édité 1 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyJeu 13 Avr 2023 - 23:45





S'il ne l'avait pas vue se jeter d'un avion jusqu'à présent, c'est tout simplement parce qu'Ashley n'avait pas pratiqué le parachutisme depuis un petit moment. Ce n'est pas qu'elle s'était lassée de l'activité. Depuis son premier tandem, l'année de ses dix-huit ans, le frisson vertigineux de chuter dans le vide ne l'avait jamais vraiment quittée. Trente années et quelques poussières plus tard, la rouquine accumulait plus de 300 sauts ; était capable de sauter en toute autonomie, d'évoluer dans une formation, d'effectuer des figures, et d'atterrir à moins de deux mètres d'une cible désignée. Autant d'aptitudes qui étaient validées dans son logbook. Non, la seule raison inhérente à ce hiatus était son travail ; le cumul des responsabilités chez Boeing, la diminution de son temps libre, et la façon dont elle choisissait d'occuper celui-ci, essentiellement par le sport. Facile et accessible, la course à pied restait son activité de prédilection. L'escalade n'était pas loin derrière, et la boxe lui succédait. Ces derniers éléments, bien sûr, Jackson en avait déjà connaissance. Ce qu'il ignorait, c'est qu'elle renouerait bientôt avec son amour de la chute libre par le biais d'une connaissance mutuelle, et sa première expérience de la chose, à condition que la kinésithérapeute se sente prête à franchir le cap.

L'américaine en train de fondre et l'australien au volant de sa jeep partageaient un, non, deux points communs... ce qui apportait inévitablement du grain à moudre au moulin de sa réserve. Lancée au jeu des suppositions, ses méninges chauffaient aussi vite que ne grimpait le thermomètre, songeant de part elle-même que cette approche n'aurait pas été la sienne. Trop directe à son goût. Mais les méthodes, après tout, différeaient tant d'un pays à l'autre que d'un individu à l'autre, et même au sein de frontières identiques, d'une agence à l'autre ; les missions des renseignements extérieurs divergeant de celles des renseignements intérieurs. L'un des contrastes le plus évocateur dans le milieu, c'était le jeu de la séduction : alors que les espions russes étaient connus comme n'hésitant pas à conclure avec leurs sources, cela était tout simplement interdit au sein de la CIA, une offense passible d'un licenciement si l'affaire était révélée. Bien sûr, la réalité pratique du terrain différait souvent de la théorie formative. Tous entraînés qu'ils soient, formés et rompus aux protocoles, les agents demeuraient des humains avec leurs failles, leurs besoins et leurs envies. Cela n'arrivait pas, toutefois, aussi souvent qu'Hollywood voudrait bien le faire croire.

- Vous connaissez le dojo Riley, à Toowong ?  Une bouteille jetée à la mer. Il était " born and raised ", de son propre aveu, et même si son t-shirt portait le nom de l'hôpital Saint-Vincent, cela ne signifiait pas nécessairement qu'il était familier des moindres recoins de la ville. Ashley choisit de ne pas rebondir au sujet du trekking. Bien que l'activité en soi ne lui déplaise pas, son agenda la tenait éloignée de longues randonnées – et quand elle disposait de plus de latitude pendant ses vacances, c'était souvent pour rentrer chez elle, aux US, plutôt que vagabonder dans le Queensland. - Je la préfère en extérieur,  affirma-t-elle face à sa question. - Tinbeerwah, Pages Pinnacle, Frog Buttress...  C'était autant de falaises situées à distance raisonnable de Brisbane, connues des grimpeurs occasionnels comme vétérans. Il allait sans dire que la rouquine appartenait à la deuxième catégorie, n'hésitant pas à se lancer à l'assaut d'escarpements sans équipément de sécurité, ce qui lui avait valu au moins une déconvenue : une fracture de la clavicule dont la rééducation s'était faite aux mains de la talentueuse Sofia. - Mount Tibrogargan et Mount Coolum, quand la chaleur est vraiment insupportable, dit-elle ensuite avec le sourire, tirant sur le décolleté de son chemisier comme pour appuyer son propos.




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Dernière édition par Ashley Spencer le Lun 1 Mai 2023 - 19:05, édité 1 fois
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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyVen 28 Avr 2023 - 3:33




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« Vous connaissez le dojo Riley, à Toowong ? » « Quel boxeur digne de ce nom ne le connait pas ? » Ayant passé plus de la moitié de sa vie à y user ses gants, Jax sait de quoi il parle. Mickey, son cousin qui il n'y a pas si longtemps encore était champion du monde, s'y entraînait avec Barry quand lui se préparait physiquement pour ses concours de police sous la tutelle de Rico. Deux coachs connus comme le loup blanc, dont la qualité des programmes a forgé autant d'excellents combattants que la réputation du dojo au même titre que feu Riley à l'origine de sa création. Mills se garde toutefois de préciser que ce gymnase poussiéreux au style résolument rétro est l'un de ses refuges. Le nombre d'heures qu'il y a passé depuis son accident frôle de ridicule. De jour comme de nuit, la plupart du temps à des heures creuses durant lesquels peu de sportifs se payent le luxe de venir se défouler, l'agent continue de trouver au sein du dojo Riley la paix qu'il a trop souvent tendance à perdre dans sa vie personnelle, les récents évènements concernant sa relation avec Marley tenant lieu de preuves accablantes. Mills gère décidemment bien moins efficacement ses dossiers privés que les investigations qu'il partage avec son équipe et autour de celle avec laquelle il co-voiture aujourd'hui ces dernières gravitent depuis plusieurs mois.

« Je la préfère en extérieur. » Ça ne l'arrange pas, mais Jackson fera avec s'il le faut car le garage approche au même rythme que s'éloignent les possibilités de se montrer exigeant sur la nature d'un second round qu'il se doit à tout prix de décrocher en compagnie de la rouquine. « Tinbeerwah, Pages Pinnacle, Frog Buttress ...  Mount Tibrogargan et Mount Coolum, quand la chaleur est vraiment insupportable. » « On m'a venté les reliefs de Mount Coolum. » Répond-il en poussant la clim à son maximum. Faux. L'agent ne connait de l'endroit que ce que son statut de natif lui permet de regrouper en terme d'informations mentales, soit assez pour tenir une conversation, mais clairement pas pour prétendre être expert en la matière. Cela tombe bien, il ne compte pas rouler des mécaniques. C'est même plutôt l'inverse sur lequel se base son plan d'action ...

Lorsqu'il se met à ralentir puis tourne le volant afin de s'insérer sur le parking du garage, Jax braque le regard en direction d'Ashley : « Service rendu. » L'importance de le souligner pour amorcer la suite qu'il introduit d'un sourire charmeur. Le rôle de séducteur reste celui que Jax maîtrise le mieux quand l'option de frapper fort et sans prévenir ne s'offre pas à son premier choix. Sans couper le contact, l'agent déverrouille les portières puis tend à sa passagère une poignée de main avenante. « Jackson. » Se présenter pour se dire au revoir, un concept à l'efficacité discutable s'il ne s'accompagnait pas d'un rappelle d'ascenseur aussi audacieux qu'ouvertement assumé : « Ça me plairait de vous voir grimper. » Pause. Haussement de sourcils subjectif. « Les falaises. » Petit con au charme insolent.

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Message(#)[ASHLEY] ❝ Le coup de la panne EmptyMar 2 Mai 2023 - 22:10





- Je ne vous y ai pourtant jamais vu. Son ton n'avait pas changé, et c'est justement cette platitude et cette neutralité qui face au bravado de l'australien, rendaient sa réponse aussi piquante ; ça, et l'usage du pourtant. Peut-être était-il " indigne de ce nom ", voilà ce qu'elle sous-entendait, les lèvres pincées afin de masquer son amusement. Les raisons pour lesquelles ils ne s'y étaient pas croisés pouvaient être nombreuses : outre les horaires de fréquentation, il préférait peut-être la boxe anglaise ou la savate française, quand elle-même était pratiquante du muay thaï. Des activités encadrées par des professeurs différents, dans des pièces différentes du dojo. Rien de trop étonnant dès lors qu'ils soient restés deux inconnus jusqu'à aujourd'hui, choisissant de faire connaissance tandis qu'ils arrivaient à proximité du garage leur servant de destination. A compter que leur rencontre soit vraiment le fruit du hasard...

Ashley appartenait à cette école considérant qu'on pouvait en apprendre beaucoup sur une personne à l'aide d'une simple poignée de main, et en ce qui la concernait, il y avait toujours ce bref moment d'hésitation avant qu'elle ne serre celle d'autrui. Comme pour prouver à l'autre qu'elle restait décisionnaire de ses actes en toutes circonstances ; qu'elle consentait à cet échange de politesse. Aujourd'hui ne ferait pas exception. - Ashley, répondit-elle quand sa dextre disparut enfin dans le battoir du dénommé Jackson. La suite, en revanche, la prit de court. La pause étudiée, le haussement de sourcils... L'américaine n'eut d'autre choix que partir d'un éclat de rire. Il avait été aussi subtil qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine mal rangé. Un éléphant ivre. - Waow, commenta-t-elle après cette crise d'hilarité. Est-ce que ça marchait vraiment ? Si oui, sur quel type de femme ? A moins qu'il ne s'agisse juste de la distraire, auquel cas il s'en était sorti avec brio. Elle avait même oublié pendant une seconde les doutes qu'elle nourrissait à son encontre. Mais tout de même !

- Je serai à Pages Pinnacle dimanche prochain, daigna-t-elle finalement révéler. Pas d'heure, pas de lieu précis, pour une falaise qui comptait deux versants et un peu plus d'une centaine de routes ; il avait intérêt à venir tôt, s'il comptait la retrouver avant que la journée soit terminée. Avec aucune certitude préalable qu'un contretemps de dernière minute ne l'empêcherait pas de s'y rendre. Ca lui apprendrait à se montrer crâneur. Poussant sur la portière, la rouquine s'extirpa de la jeep, dont la hauteur sur roues obligeait à se servir d'un marche-pied. Elle se retourna une dernière fois au moment où elle toucha terre, déjà engloutie par la chaleur purgatrice d'un jour d'été océanique.   - Merci pour la balade, conclut-elle rouquine avant de fermer derrière elle, et de s'éloigner vers le premier employé disponible. Son téléphone extrait de sa poche, elle commandait déjà le Uber qui viendrait la récupérer, une fois obtenus les faisceaux d'allumage dont sa voiture avait besoin.




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