janvier 2023. ft. @Charlie FawcettT’es un peu perdu en ce moment. Tu ne sais plus vraiment où tu en étais, ce que tu étais sensé faire. T’étais dans un brouillard épais, si bien que tu agissais de façon totalement irresponsable depuis quelques mois. Si tu pensais avoir touché le fond il y a quelques temps, tu t’étonnes de voir à quel point tu pouvais encore creuser. Si tes problèmes d’argent s’étaient stabilisés au dépend de ton père -ou de Reese, coté relationnel, tout s’était dégradé très vite. Mais Albane continuait de te parasiter l’esprit, si bien que tu refusais maintenant le moindre engagement dans tes relations. Tu aurais pourtant pu -ou du- envisager envisager ce genre de choses avec Adriana. Tu ne pouvais nier une certaine complicité entre vous, que ça fonctionnait. Et c’est sans doute ça qui t’effraie. Cette histoire prend étrangement la même tournure que celle que tu as vécu avec Albane. Alors ça te fait flipper, sans que tu puisses réellement comprendre pourquoi. Tu agis donc différemment, voulant te détacher de cette impression désagréable de déjà vu. Tu vas voir ailleurs, passes quelques nuits dans des appartements que tu ne connais pas, simplement pour éviter le sérieux d’une pseudo relation que tu fuis. Ca n’avait pas vraiment été ton genre jusque là. Mais ça le devenait.
Et ta présence sur la palier de Charlie était complètement à contresens face à cette nouvelle manière de fonctionner Tu aurais du au contraire fuir celle qui fut un temps ton amie, puis ta copine, puis ton ex. Et de nouveau ta copine, avant de redevenir ton ex. Et de nouveau ta copine. Trois ou quatre fois, peut être plus. Tu ne te souvenais pas du nombre de fois où vous aviez tenté l’expérience pour finalement aller droit dans le mur. Alors toi qui fuyais le sérieux, tu ne devrais pas être là, à toquer contre le bois de la porte de ce loft que tu ne connaissais que trop bien. C’était étrange de revenir ici. Ca faisait plusieurs années que tu n’avais plus emprunté cet escalier. Et tu avais du mal à réfréner ce petit stress qui grandissait avec l’attente, devant cette porte qui met trop longtemps à s’ouvrir à ton gout. Jusqu’à ce que tu entendes sa clé tourner dans la serrure, pour laisser apparaitre sa silhouette. « Salut Charlie. » Que tu lui souffles de ton petit sourire angélique que tu arborais si souvent. Mais cette fois ci, une pointe de remord semble luire dans tes prunelles. Elle le connaissait, ce regard. Elle l’avait vu trop souvent, chaque fois que tu revenais vers elle. Parce que t’es ce connard qui passe son temps à revenir. Chaque fois que ta vie sentimentale est un désastre, c’est vers elle que tu te tournes. Ce qui était le cas, actuellement. C’était évident. Elle a la bêtise de souvent te pardonner. C’est pour ça que t’es encore là aujourd’hui. Parce que tu le sais, que cette fois ci, ça peut encore passer. T’as l’illusion que vous pouviez à chaque fois repartir de zéro, pour voir où ça vous mènerait. Et c’est sans doute avec un brin de folie que tu supposes que la finalité sera différente. Parce que depuis le lycée, chaque fois que vous vous fréquentiez, ça finissait mal. Ca ne fonctionnait pas, et tu devrais te rendre à l’évidence. Mais les débuts avec Charlie, c’est toujours magique. Ca te fait toujours un bien fou. Alors ça allait le coup de recommencer. Tu ne sais juste pas quoi, exactement. « Je ne te dérange pas trop? » Parce que forcément, que tu la déranges, avec cette nouvelle intrusion brutale dans sa vie. Tu ne lui avais pas envoyé de message, pour ne pas lui laisser l’opportunité de pouvoir t’ignorer si facilement. Face à face, le feeling passait toujours mieux. Alors t’as l’espoir qu’il se réitère, ce feeling. « Ca faisait longtemps... Alors je me suis dit que je pourrais passer prendre de tes nouvelles. » Parce que t’as toujours été attaché à elle. Ce n’était pas flagrant, avec ce silence que tu lui imposais depuis des années. Mais tu continuais de penser à elle. Parce qu’elle a été importante durant de longues années, parce qu’elle a été une de tes premières relations sérieuses. Elle ne sortira sans doute jamais complètement de ta tête, la nostalgie ravivant ta mémoire par vagues. Tu me manques Charlie. Que tu retiens de prononcer. Parce qu’elle ne te manque pas réellement. C’est cette innocence et naïveté dans votre relation, ce chapitre de ta vie où tout allait bien, qui te manque. Enfin tu crois. gif (c) jokeperaltawrites
« Salut Charlie. » Elle l’a vu dans le judas. Elle l’a vu, elle l’a observé, elle a attendu. Elle a pesé le pour et le contre, elle a fermé les yeux un instant pour se donner le temps d’expirer. Il n’a pas changé, et elle s’en rend encore mieux compte lorsqu’elle lui fait face, ses bras déjà croisés malgré le sourire qu’il lui offre. « Je ne te dérange pas trop? » - “Je suis simplement surprise que tu te souviennes encore de l’adresse.” Elle se contente de statuer, sans aucune émotion dans la voix. Son corps se dégage de la porte d’entrée pour le laisser entrer à son tour. Elle est amère, toujours, mais pas au point de vouloir régler ses comptes avec Winston sur le palier, pour mieux laisser les oreilles indiscrètes de tous les étages être au courant de sa vie sentimentale. « Ça faisait longtemps... Alors je me suis dit que je pourrais passer prendre de tes nouvelles. » Bien sûr. Elle attend de pouvoir refermer la porte derrière lui avant de lui répondre, lui offrant pour l’heure encore un visage sur lequel il n’y a pas grand chose à lire. Le chien l’accueille avec bienveillance, sans doute heureux de retrouver un visage familier qui va et vient dans cet appartement. Elle, elle se rend compte qu’il a toujours le même parfum et, de toute évidence, elle déteste se rendre compte qu’il lui ait manqué. “Tu es célibataire depuis combien de temps ?” Combien de jours a-t-il réussi à tenir avant de se souvenir qu’elle existe toujours, éternellement prête à l’accueillir à bras ouverts, mais surtout à jambes ouvertes.
Elle décide de ne pas le suivre et se poste plutôt dans la cuisine avec l’évidente envie de se servir un verre de n’importe quel alcool assez fort pour la faire supporter cette discussion à venir, et surtout ne pas la laisser prendre une mauvaise décision parmi tant d’autres. Elle se sert plutôt un thé, consciente qu’elle commence le travail dans trop peu de temps pour que ce soit raisonnable. Et comme si cela allait aider Winston à se montrer raisonnable à son tour, elle lui en prépare un autre sans demander son avis. Ils sont des adultes maintenant, ils n’ont qu’à boire et agir comme tels. “T’as l’air d’aller bien.” C’est une question, en réalité, mais elle peine à accepter l’idée de lui montrer qu’elle en a réellement quelque chose à faire, de savoir comment il se porte. Pour l’heure, elle préfère encore laisser le plan de travail les séparer, comme si cette maigre distance allait avoir le super pouvoir de l’empêcher de prendre de mauvaises décisions. Cela lui donne l’impression que c’est le cas, et c’est tout ce qui importe, parce qu’en retour elle ajoute le thé qu’elle fait glisser devant lui, et pour peu ils formeraient le parfait tableau digne des débuts dans la vie d’adulte, un American Gothic de leur temps.
janvier 2023. ft. @Charlie FawcettTu le connais ce regard. Ses bras croisés sur sa poitrine, cet air accusateur qui semble parler avant même qu’elle n’entrouvre ses lèvres. Si elle semble complètement indifférente face à ton intrusion inopinée, tu l’as suffisamment côtoyée au quotidien pour imaginer que c’était loin d’être le cas. Tu ne savais simplement pas pour le moment si elle était troublée dans le bon ou mauvais sens. « Je suis simplement surprise que tu te souviennes encore de l’adresse. » Tu hausses tes épaules désinvoltes, comme si tu ne voyais pas où elle voulait en venir. Comme si tu n’avais rien à te reprocher. Tu avais simplement fait ta vie, comme n’importe qui l’aurait fait après une énième rupture. C’était ta façon de penser, celle qui te permettait de te donner bonne conscience après l’avoir de nouveau ignorée et rejetée jusque là. Alors tu ne te sens pas concerné par l’accusation. « Comment est ce que j’aurai pu l’oublier? » Tu n’es pas certain de savoir si tu parlais de Charlie ou de son adresse. Parce que tu ne pouvais pas ignorer l’importance qu’a eu la blonde dans ta vie. Vous aviez partagé trop de fous rires, trop de complicités, trop de moments forts. Elle a été l’une des premières femmes de ta vie, l’une des plus importantes. Et c’est pour ça que tu continues encore et encore de te tourner vers elle. Parce que tu tiens à elle. Ce n’était pas toujours évident lorsque tu finissais par l’ignorer complètement du jour au lendemain. Mais tu n’avais jamais su faire autrement avec elle. C’était tout ou rien. Une relation yoyo qui ne faisait qu’une boucle éternelle, un cycle que ni l’un ni l’autre n’avait su brisé jusque là.
Elle fait un pas sur le côté, t’invitant à entrer même si son visage ne semblait pas enchanté à cette idée. A peine entré dans un appartement que tu ne connais que trop bien, que son chien vient t’accueillir plus chaleureusement. Un large sourire courbe tes lèvres, amoureux des animaux, tu ne t’es jamais montré si doux et si affectueux qu’avec un canidé ou un félin. « Hey le chien… tu m’as manqué aussi. » Que tu souffles à son égard, caressant l’animal avec affection. Mine de rien, tu t’étais attaché à lui. Tu glisses tes doigts dans son pelage encore une dernière fois, avant te redresser pour continuer de marcher jusqu’au séjour. Tu y fais quelques pas hasardeux, ne sachant plus où te placer ni où t’asseoir. C’était à chaque fois inconfortable, comme situation. Revenir était difficile, toujours plus que partir. « Tu es célibataire depuis combien de temps ? » Question délicate. Théoriquement, depuis maintenant novembre 2020. Mais ton esprit était obnubilé par la même personne depuis plus d’un an maintenant. Sauf que malgré toi, cette relation semble se vouer à l’échec, peu importe ce que tu tentais de faire ou dire. Chaque fois, ton palpitant semblait se serrer un peu plus dans ta poitrine. Il fallait croire que t’entêter dans des relations qui ne fonctionneront pas, c’était ton truc. « Oulah. Depuis plus de deux ans je dirais? » Tu ne lui demandes pas pourquoi. Tu crains qu’elle ne saute sur l’occasion pour t’accabler de reproches. Parce qu’elle pourrait. Tu as toujours profité des ses failles, pour revenir passer quelques jours, quelques semaines, avec elle, sans jamais rien lui promettre. Mais tu as sans doute nourri l’espoir de construire un jour quelque chose de sérieux avec elle. Pourtant tu n’as jamais été contre cette idée. C’est simplement que vous n’y parveniez pas. « T’as l’air d’aller bien. » Elle se tourne vers toi, pose ce qui semble être une tasse de thé sur le comptoir. Tu te contentes d’arquer un sourcil étonné. Tu te rapproches d’elle pour t’accouder sur le meuble, alors qu’elle te fait face. « Ça va. J’avance, je devrais bientôt être titulaire alors forcément, ça soulage. » Tu n’as pas envie de lui parler de ton coeur douloureux, des frasques amicales que tu avais subi, de cet argent qui te file entre les doigts, de la solitude qui blesse. Tout va bien. Tu essayes de t’en convaincre comme tu peux. Tu essayes de tenir ce mensonge fragile, fais bonne figure, jusqu’à ce que le masque se fissure. Tu ne sais pas quand ça arrivera. Peut être dans trois ans, peut être dans trois minutes. Tu n’en sais rien, t’es comme une bombe à retardement dont le décompte est camouflé. « Et toi? Comment tu vas? Raconte moi un peu. » Tu tentes à nouveau de recréer un lien qui a été malmené. Que tu as malmené. Mais tu tentes de recoller les morceaux, parce que malgré tes silences, malgré tes maladresses et tes rejets, tu l’appréciais, Charlie. Elle est un reflet de cette nostalgie qui va et qui vient, comme une vague léchant le sable de façon cyclique, un peu comme la blonde qui part et revient dans ta vie sans cesse. « J’aurai du reprendre de tes nouvelles plus tôt. Ça fait trop longtemps qu’on ne s’est pas vu. » Que tu lui confíes, comme un demi aveu de regret. Demi seulement, car tu ne parviens pas à te remettre en question. Pas entièrement. Tu essayeras peut être réellement un jour. gif (c) jokeperaltawrites
Comme à chaque fois qu’elle se retrouve devant Winston, Charlie ne sait pas comment réagir. Son cœur et sa raison lui dictent des réactions diamétralement opposées, et force est de constater qu’elle n’est toujours pas capable d’en choisir une des deux, raison pour laquelle elle erre dans un entre-deux qui ne la rend pas heureuse. « Comment est ce que j’aurai pu l’oublier? » Comment comme dans tu n’es pas venu depuis des années, aussi simplement que cela. Toutes les pensées de Charlie se lisent dans son regard en cet instant, lequel partage son dédain avant toutes choses. Parfois, elle admire le cran de Winston. D’autres, elle le déteste pour oser être aussi stupide et outrancier. La majeure partie du temps, elle se souvient avec mélancolie que ce sont aussi les raisons pour lesquelles elle l’a aimé aussi intensément et aussi longtemps. Ce raisonnement la pousse à faire un pas de côté pour que Winston puisse à son tour entrer dans l’appartement, peu importe les raisons l’ayant poussé aujourd’hui à venir toquer à sa porte.
Le chien lui réserve un meilleur accueil, et Charlie ne doute pas un seul instant que ce soit parce que les animaux ont une vision différente du temps. Il ne se rend pas compte que Winston l’a lui aussi abandonné il y a des années, et c’est la seule raison pour laquelle il est heureux de le retrouver. Sinon, il aurait réagi avec plus de mesure, à l’image de Charlie « Hey le chien… tu m’as manqué aussi. » La blonde tourne sa langue sept fois dans sa bouche plutôt que de dire ce qui lui vient par la tête, parce qu’il n’y a absolument rien de bon à en tirer. Une fois les brèves retrouvailles terminées, pourtant, elle ne sait faire autre chose qu’enfin prononcer la question qui lui brûle les lèvres depuis plusieurs minutes déjà, à savoir lui demander depuis combien de temps il est célibataire. Après tout, elle ne voit aucune autre sorte de raison possible pour qu’il décide de venir toquer à sa porte du jour au lendemain. « Oulah. Depuis plus de deux ans je dirais? » - “Oh, en lice pour briser des records là, non ?” Elle est sincèrement étonnée, oui, mais ça ne l’empêche pas de ne pas marquer ses mots avec beaucoup d’ironie. Peut-être même que maintenant, elle est vexée qu’il ne soit pas venu la retrouver à aucun moment durant ces plus de deux ans.
Après lui avoir préparé une simple tasse de thé, uniquement pour lui donner l’excuse de la boire avant de déjà devoir s’enfuir à nouveau, c’est à sa manière qu’elle tente de savoir comment il se porte. Ce n’est pas parce qu’elle voudrait parfois le voir sous les roues d’une voiture qu’elle tient à ce que ce soit l’état de son cœur. « Ça va. J’avance, je devrais bientôt être titulaire alors forcément, ça soulage. » Elle hoche la tête. L’avantage de le connaître depuis toujours, c’est qu’il n’a pas à lui expliquer davantage ce qu’il fait de ses journées ou même ce qu’il aime ou déteste dans la vie. Elle sait déjà tout, et elle ne risque pas d’oublier. “Je suis contente pour toi. Tu le mérites.” Elle le dit simplement, mais elle en pense chaque mot. Il travaille dur pour obtenir ce qu’il veut malgré tous les obstacles que la vie impose sur son chemin. « Et toi? Comment tu vas? Raconte moi un peu. » Elle hausse d’abord les épaules, n’ayant toujours pas de carrière de médecin dont elle pourrait se vanter. Elle n’en a pas la vocation non plus. “Je travaille toujours au commissariat avec Anwar. Tout se passe bien. Toutes proportions gardées, je veux dire.” Puisque son travail consiste littéralement à s’occuper du problème lorsque tout va mal. Au moins, elle le fait avec l’esprit serein, ce en quoi personne ne croyait à l’époque alors que tous imaginaient la frêle petite poupée être incapable de survivre aux premiers jours. “Et Eddie, tu vois Eddie ? Il va être papa dans quelques mois.” Ce n’est pas vraiment une nouvelle qui la concerne en premier lieu, mais elle est bien trop heureuse pour son meilleur ami pour ne pas en profiter de déjà l’inclure dans la discussion. Qui plus est, Winston le connaît, alors elle peut se le permettre. « J’aurai du reprendre de tes nouvelles plus tôt. Ça fait trop longtemps qu’on ne s’est pas vu. » Ses doigts enroulés autour du mug, Charlie souffle tout bas. Il finit toujours par avoir ce qu’il veut, peu importe ce dont il est question. “Qu’est-ce qui t’a fait sauter le pas, après tout ce temps ?” Il doit bien y avoir une raison et elle veut la connaître, ne serait-ce pour savoir s’ils ont aujourd’hui une chance de reconstruire quelque chose sur les cendres de leurs multitudes de relations différentes, ou si c’est encore une fois un espoir impossible. Beaucoup d’autres l’ont été avant. “Tu fais jamais rien par hasard.” Il court toujours après quelque chose, Win. Ou quelqu’un.
janvier 2023. ft. @Charlie Fawcett« Oh, en lice pour briser des records là, non ? » Tu ricanes, préférant prendre le parti de l’humour plutôt que la confrontation. Tu ne gagneras pas contre Charlie. Pas aujourd’hui, ni dans cet état. Alors tu laisses glisser, rentrant dans un jeu qui ne te plaît pourtant qu’à moitié. « Presque. » Si seulement tu n’avais pas enchaîné les relations dernièrement. Ou si tu n’avais pas passé plusieurs mois avec Albane. Ça pourrait être vrai. Sauf que la vérité était encore différente et toi même tu peines à la regarder en face. Tu te cherches des excuses pour voir les choses comme elles t’arrangent et l’objectivité a rapidement avorté.
Elle t’observe longuement, le regard perçant. C’était comme si ses opales pouvaient décrypter chaque froncement de nez, chaque contraction de tes joues. Il fallait dire qu’avec le temps, elle avait appris à comprendre tes tics. Mais tes opales provocatrices ne vacillent pas, soutenant celle de Charlie sans sourciller. « Je suis contente pour toi. Tu le mérites. » Un sourire prend lentement possession de tes lèvres, alors que tu plonges ton regard dans ta tasse avant de la planter de nouveau dans celui de Charlie. La flatterie fonctionnait si bien avec toi, ego sensible. « Merci Cha. » Tu empruntes cet ancien surnom venant du lycée, teinté d’une nostalgie qui étire un peu plus tes lippes avec fierté. Tu cherchais à trouver la limite de Charlie, savoir jusqu’où elle pouvait te pardonner. Tu te penches ensuite sur elle, et uniquement elle. Depuis le temps que tu n’étais plus entré dans cet appartement, sa vie avait pu évoluer. Très vite, d’ailleurs. Ça te fait un peu peur d’y songer, de réaliser qu’elle avançait sans toi. « Je travaille toujours au commissariat avec Anwar. Tout se passe bien. Toutes proportions gardées, je veux dire. » Tu acquiesces, le même sourire collé au visage. Tu ne peux cependant t’empêcher de faire le parallèle avec Adriana. A croire que si l’autorité te rebutait, les flics te plaisaient un peu plus. « Super. » Que tu te contentes de répondre. Sa vie n’avait pas tant évolué que ça, égoïstement, et ça avait quelque chose de rassurant. « Et Eddie, tu vois Eddie ? Il va être papa dans quelques mois. » Tu hausses tes sourcils, plissant ton front avec surprise. Tu viens de te prendre une baffe en pleine gueule, pas franchement préparé à ce que ce genre de sujet soit abordé. « Eddie? Le p’tit jeune là? Putain. » Il était certes plus jeune mais il n’avait que trois ans de moins que toi. Cependant, il y a trois ans, tu n’aurais pas imaginé avoir un enfant. Cela dit, tu ne t’imaginerais pas en avoir un actuellement non plus. Alors forcément, ça te trouble quelque peu d’apprendre que des enfants commencent à apparaître dans un cercle autour de toi, aussi éloigné soit il. « Et qui est la maman? » Tu ajoutes, plus surpris qu’heureux de cette nouvelle. « C’est dingue. » Que tu souffles, digérant l’information comme si ça te concernait. Pourtant t’étais loin d’être proche du futur papa. Mais tout de même, ça te troublait d’approcher ce monde adulte quand tu n’avais pas encore totalement terminé ta formation.
Lorsque tu amorces des semblants d’excuses, elle souffle. Tu soutiens ses opales de nouveau, amorçant cette fois ci un petit sourire un peu plus gêné. « Qu’est-ce qui t’a fait sauter le pas, après tout ce temps ? » Tu hausses tes épaules, sans avoir de réponse exacte à lui donner. Ça a toujours été spontané et passionné avec Charlie, la raison n’avait jamais eu trop de place dans votre relation. « Je sais pas trop. » Son regard se fait insistant. Ce n’était pas la réponse qu’elle attendait, tu le sens. Pourtant tu t’en contentes, tant qu’elle ne rétorque rien. T’as l’espoir qu’elle t’imite, se mure dans le silence et les faux semblants. Cependant, c’était raté. « Tu fais jamais rien par hasard. » Tu fais une petite moue hésitante. Si ce n’était la solitude, tu ne savais pas quoi répondre d’autre. Et ces mots ne lui plairont pas. Elle se fermera subitement et tu rentreras chez toi comme tu es venu. Alors tu cherches une autre approche, plus douce, pour que tu puisses rester encore au moins un peu avec elle. Juste un peu. Pour ne pas rentrer dans cet appartement vide. « Faut croire que ça peut m’arriver. » Que tu tentes dans un premier temps, le claquement de ta langue se faisant plus sec. « Il faut une bonne raison pour venir te voir? » Tu ajoutes comme un reproche. Tu avais cette mauvaise habitude de rejeter la faute, et accuser les autres. C’était ta solution de repli. Tu soupires, et tu passes une main dans ta crinière. « Simplement parce qu’à un moment j’me suis rendu compte que ça faisait un peu trop longtemps que je ne t’avais pas vu. C’est si grave? » Que tu tentes de nouveau, la mine semi renfrognée. gif (c) jokeperaltawrites
Avoir Winston sous les yeux est déjà une nouveauté en soi, mais le voir dans son appartement est une d’un tout autre niveau. Charlie en a perdu l’habitude il y a bien longtemps, assurée qu’il ne repasserait même jamais le pas de la porte, pour des raisons qu’ils connaissent tous deux. Il est entré et sorti de sa vie un nombre incalculable de fois, et la dernière a sûrement été celle de trop. Ils sont tous deux adultes, maintenant, et ils ne peuvent plus jouer à ce genre de jeu: ils ont passé l’âge de se disputer dans le bus les menant au lycée et de se rabibocher dans celui du soir les ramenant chez eux. « Merci Cha. » Mais lorsqu’il utilise son surnom, aussi simple et accessible puisse-t-il être, elle doute soudainement du simple fait de ne plus jamais vouloir le voir à nouveau. Peut-être que ce n’est pas si pire s’ils gardent contact, finalement. Juste contact ; rien de plus. Les yeux de la jeune femme trouvent les siens sans qu’elle n’ajoute le moindre mot ou commentaire, de toute façon incapable de savoir quoi en penser. Elle l’aime et elle le déteste, comme au premier jour.
Elle est étonnée lorsqu’il lui pose des questions à son sujet, mais elle y répond tout de même avec sincérité, en parlant brièvement du travail qui est aujourd’hui le sien. « Super. » Il sourit poliment, il répond brièvement, et cela a l’air plus suspect que jamais, parce que ce n’est pas de cette façon qu’il agit normalement. Winston ne marche pas sur des œufs: il fonce dans le tas, il exige et il obtient. La possibilité même que le reste du monde ne puisse pas accéder à ses demandes ne reste justement qu’au stade de possibilité, parce que cela n’arrive jamais: quand il cligne des cils, le monde entier lui donne ce qu’il exige. Charlie était la première à le faire ; parce qu’à son tour elle utilisait le même mode opération avec lui, tout en enrobant le tout sous le terme d’amour. Ce qui semble enfin lui tirer une réaction, c’est l’annonce de la paternité à venir d’Eddie. La blonde lui en parle parce qu’elle trouve l’information importante, mais elle ne s’était certainement pas attendue à ce qu’il réagisse à ce niveau. « Eddie? Le p’tit jeune là? Putain. » Charlie rigole simplement. Eddie le petit jeune, oui, c’est bien lui. “T’es pas bien vieux non plus.” Elle lui précise tout de même la réalité des faits. Eddie est plus jeune que lui, mais certainement pas au point même où quiconque pourrait le remarquer au premier coup d’oeil. « Et qui est la maman? » D’un geste de la main, elle lui fait comprendre que cela n’a aucune importance, idée relayée par le ton de sa voix après coup. “Aucune importance. Une américaine.” Qu’il aime d’amour, bla bla bla, mais qui a surtout l’âge d’être sa mère (ou presque). Charlie ne l’aime pas et ne s’en cache pas, elle se contente d’être heureuse pour son meilleur ami à défaut de pouvoir l’être pour l’inconnue. « C’est dingue. » Son étonnement est sincère, et c’est sans doute la réaction la plus sincère qu’il a eue pour le moment. Cela fait sourire Charlie que de le voir agir avec un tel naturel, lui qui ne cherche pas à cacher à quel point la nouvelle l’étonne et le trouble. “J’en déduis donc que tu penses pas encore à être père, hein ?” C’est aussi une façon de lui demander s’il est sûr et certain d’être célibataire, certes, mais au fond elle souhaite sincèrement s’intéresser à la personne qu’il est aujourd’hui et à l’état d’esprit qui est le sien.
L’un comme l’autre sont un peu trop accoutumés à leurs habitudes pour ne pas y replonger après un certain temps, Charlie finissant bel et bien par lui demander ce qui l’a poussé à lui rendre visite aujourd’hui. Il l’a dit lui-même, il est célibataire depuis longtemps, et peut-être qu’elle est vexée de ne pas avoir été son premier choix depuis tout ce temps. Ils auraient pu se retrouver, comme toujours. « Je sais pas trop. » Il est intelligent. Elle le qualifie souvent de “sacré connard”, mais ça n’empêche qu’elle le sait intelligent, et qu’elle peine à croire qu’il ne sait pas ce qui l’a poussé à venir toquer à sa porte. « Faut croire que ça peut m’arriver. » Il rejette la faute sur le hasard, laissant Charlie décider de le croire ou non. Il perd patience, déjà, et il en aurait été de même à sa place si les rôles avaient été échangés. « Il faut une bonne raison pour venir te voir? » S’il n’avait pas besoin d’une bonne raison pour la retrouver, alors pourquoi a-t-il autant attendu ? « Simplement parce qu’à un moment j’me suis rendu compte que ça faisait un peu trop longtemps que je ne t’avais pas vu. C’est si grave? » - “J’aurais juste aimé que tu t’en rendes compte plus tôt.” Il commence à perdre patience et elle, comme toujours, elle lui laisse reprendre du terrain et lui fait de la place, sans jamais tenter de lui cacher qu’il lui manque, comme toujours. S’il était revenu ne serait-ce que quelques mois plus tôt, tout aurait été différent. “Je vais nous préparer à boire.” A boire, ça veut dire un cocktail qu’elle se souvient comment faire grâce à ses années étudiantes et son travail à temps partiel dans un bar. Et puis, c’est soit un cocktail soit un thé, et elle estime qu’ils ont tous les deux besoin de quelque chose d’un minimum corsé. Elle ne lui demande s’il en veut ou même s’il compte rester assez de temps pour le boire: elle a déjà décrété que la réponse à ses deux questions était positive.
“Je suis capable de te pardonner, tu sais. Si c’est ce dont tu veux parler.” Elle n’est pas capable de pardon, en réalité, mais elle peut au moins passer outre le fait qu’il l’ait laissé tomber pour une autre. C’est un acte qui lui reviendra au visage dès leur prochaine dispute, c’est assuré, mais elle ne veut pas que ce soit la seule raison qui les empêche de se parler ou de se retrouver de temps à autre. Il lui manque, indéniablement, et même si elle ne sait pas comment gérer la chose, elle veut au moins essayer. Ses yeux trouvent les siens pour mieux s’en dérober lorsque souffle brièvement et lui tourne le dos, pour enfin mettre en action sa promesse de leur faire à boire. Il peut au moins réfléchir à la pseudo-proposition sans avoir à faire face au regard de la blonde.
janvier 2023. ft. @Charlie FawcettUn léger rire s’échappe de ses lippes, allégeant l’atmosphère qui était encore étrange jusque là. Les retrouvailles avec la blonde, bien que nombreux, étaient toujours délicats. Tu ne savais jamais comment agir, ni les bons mots que tu étais sensé choisir. Tu tâtonnais, t’immisçant petit à petit à nouveau dans sa vie. Et le simple fait que son visage se détende au point de rire, ça t’arrache un sourire satisfait. T’as l’impression qu’encore une fois, t’avais une chance. « T’es pas bien vieux non plus. » Tu fais une moue peu convaincue, remettant en cause son argument. « Ouais, ‘fin il a une tête de bébé quand même. » La mauvaise foi, ce n’était pas nouveau. Votre écart d’âge n’avait rien de flagrant au premier regard. T’avais peut être une ride plus marquée que lui. Mais t’étais convaincu de faire plus vieux et plus mature. Lorsque tu tentes de connaitre l’identité de la mère de l’enfant, Charlie semble soudainement se braquer. Elle balaye d’un geste de la main l’air comme si ça n’était qu’un détail. « Aucune importance. Une américaine. » Tu arques un sourcil interrogateur. Visiblement, elle ne pouvait pas se voir la maman en peinture. Elle ne s’étend pourtant pas sur leur mauvaise entante, retenant sans doute entre ses lèvres une longue liste des défauts qu’elle pourrait lui associer. « Un problème avec les américains? » Que tu articules en prenant soin de faire ressortir un accent typique de la Floride qui s’était gommé avec les années. Elle entendait rarement cette mélodie plus grossière, qui ne pouvait s’apercevoir que lorsque tu enchainais les insultes. Il fallait dire qu’après plus de quinze ans à Brisbane, ta voix s’était accoutumée à la sonorité australienne, et on oubliait presque tes origines. « Elle est si chiante que ça? » Tu ne peux t’empêcher de creuser, parce dès qu’il y avait conflit, dès qu’il y avait des tensions, tu mettais ton nez dedans sans hésiter. « J’en déduis donc que tu penses pas encore à être père, hein ? » Tu ricanes, l’ironie éclatant dans ta voix. Tu lances un regard entendu à Charlie, qui signifiait bien que t’étais loin d’être prêt à passer ce cap. T’étais toujours un type très peu responsable, et tu peinais déjà à t’occuper de toi, alors tu savais ne pas pouvoir élever un enfant. T’en étais simplement incapable. « Et toi, tu te verrais être mère? » Tu rétorques, la réponse étant trop évident pour que tu ne prennes la peine de le verbaliser. Vu le ton que tu empruntes, tu attends une réponse négative. Parce que le contraire te ferait flipper, sans que tu saches réellement pourquoi. Peut être parce que ça vous éloignerait. Peut être parce qu’elle avancerait sans toi. Et que t’en as pas vraiment envie.
« J’aurais juste aimé que tu t’en rendes compte plus tôt. » Tu lui lâches un sourire en coin désolé, avec cette gueule d’ange qui résonne pourtant si mal avec ta nature égocentrique. « J’peux pas revenir en arrière. » Ce n’est pas vraiment des excuses, mais c’était un fait. Tu ne pourrais pas y changer grand chose. Et si tu le pouvais, tu ne le ferais sans doute pas. Parce que ta vie a été un vrai bordel depuis ta rupture avec Alma, et Charlie n’aurait jamais pu y trouver sa place, ou tout du moins sans qu’elle ne se sente rejetée ou qu’elle soit impactée par tes mauvais choix. Tu pourrais presque passer pour une bonne personne avec de tels arguments quand ils ne t’avaient même pas traversé l’esprit à l’époque. « Je vais nous préparer à boire. »Tu acquiesces docilement. T’hésites encore sur le type de boisson qu’elle compte réaliser, mais tu comprends bien vite quand elle sort les verres à cocktail. « Je te propose pas mon aide si tu veux pas te retrouver avec des verres moitié whisky, moitié Ginger Ale. » Parce que c’était le seul cocktail que tu savais faire -si on peut appeler ça un cocktail-, et il était toujours trop corsé pour Charlie. Alors tu la laisses faire, l’observant attentivement quand le silence s’installe lentement.
« Je suis capable de te pardonner, tu sais. Si c’est ce dont tu veux parler. » Tu l’observes longuement, silencieusement. Vos regards se croisent, se mêlent, avant qu’elle ne se retourne pour préparer les boissons. Tu restes quelques instants hésitant, ne sachant pas quelle attitude adopter. Tu avais du mal à saisir ce qu’elle te reprochait là tout de suite, parce qu’il y avait trop de possibilité. Alors tu tentes. « Me pardonner quoi? Le fait de ne pas être revenu plus tôt? Ou qu’on se soit perdu de vue? » Sous entendu que tu l’aies ghostée. Parce que c’est ce que tu as fait, quand elle avait tenté de revenir il y a trois ou quatre ans. Peut être un peu plus. Tu aurais pourtant pu ne pas aller plus loin avec Alma pour retrouver Charlie. Mais la brune avait quelque chose que la blonde n’avait pas. Tu ne saurais pas dire quoi. Tu ne sais pas non plus si ce quelque chose, Alma l’avait encore. Mais à l’époque, ça avait fait pencher la balance en sa faveur, et presque sans hésitation. Tu rejoins Charlie dans la cuisine, brisant la distance qui s’était imposée depuis que tu étais entré dans cet appartement. Tu t’appuies contre le meuble à coté d’elle pour ainsi observer son visage, et le moindre de ses traits qui pourrait t’aider à décrypter ses pensées. « Tu m’en veux à ce point là? » Que tu souffles. Pourtant tu n’exprimais toujours pas le moindre regret. Tu finiras par trouver une manière de te faire pardonner. Tu tenteras de trouver une façon d’arranger la réalité pour tenter de la récupérer dans ton cercle proche, sans trop savoir où la placer exactement. gif (c) jokeperaltawrites
« Un problème avec les américains? » “Qui n’en a pas ?”
Elle répond avec aisance et malice, sans hésiter un seul instant et ce malgré l’accent pris par Winston. L’Amérique, c’est le pays où tout enfant rêve de vivre et grandir, et c’est aussi le pays que tout adulte apprend à détester après avoir grandi. Ce n’est que l’ordre logique des choses et la façon dont chacun ouvre les yeux, comme en témoigne même l’arrivée de Winston jusqu’au bout du monde. « Elle est si chiante que ça? » Oh, oui. Il n’a pas idée. Et pour le coup, il ne pourrait pas dire qu’elle a une tête d’enfant mais bien qu’elle a déjà un pied dans la tombe, à choisir. “T’as pas idée.” Elle souffle doucement, sans doute un peu prise de court par la facilité avec laquelle Winston et elle peuvent recommencer à parler de la pluie et du beau temps, comme si un silence ne s’était pas imposé entre eux durant de longues années. Parler en mal de la nouvelle petite-amie d’Eddie restera toujours une passion commune, pourtant. Cela lui permet à son tour de rire de la possibilité que Winston décide de devenir père, ce qu’il balaie rapidement d’un rire assumé. « Et toi, tu te verrais être mère? » Le retour de bâton était prévisible, mais elle ne s’y est pas préparée pour autant. “Je sais pas.” Non, de toute évidence la réponse est non. Elle ne se voit pas devenir mère parce qu’elle ne veut pas tout ce qui vient avec, mais elle aime beaucoup passer du temps auprès de la jeune Hannah. Elle voudrait un enfant à temps partiel ; elle a sans doute manqué une vocation de nounou, il faut croire.
La conversation était simple quand elle se résumait à dire du mal d’Halston alors que Winston ne la connaît même pas, mais elle prend une tournure bien différente lorsqu’il est déjà question de parler de leur histoire et surtout de leur passé commun. Elle voit bien qu’il tente d’aborder le sujet, mais elle voit surtout qu’il est toujours aussi maladroit et que c’est un fait que les années passées ne peuvent changer. Elle s’occupe les mains en préparant les boissons, elle s’occupe l’esprit en balançant des paroles à la volée. Parfois, elle repose son regard sur lui, et l’immense majorité du temps elle donne une importance démesurée à ses cocktails de pacotille. « Me pardonner quoi? Le fait de ne pas être revenu plus tôt? Ou qu’on se soit perdu de vue? » - “Je crois que faut commencer par un seul problème à la fois.” Elle peut pardonner, oui, mais elle ne peut pas le faire pour tous les problèmes à la fois. Un simple pardon lui demande déjà beaucoup, même alors que plusieurs années se sont déjà écoulées. Charlie n’a jamais été facile, elle n’a jamais prétendu l’être non plus, mais elle laisse tout de même Winston gommer la distance entre eux et trouver place contre le meuble près d’elle. Son regard est brûlant, elle l’ignore pourtant à la perfection. Bientôt, les cocktails seront prêts. « Tu m’en veux à ce point là? » Il souffle doucement, presque au point où il pourrait la faire changer d’avis. Presque.
Elle abandonne aussitôt ce qu’elle était en train de faire, ses deux mains reposées contre le plan de travail alors qu’elle pose désormais le clair de ses yeux dans ceux de Winston. “A ton avis Win ?” Ses sourcils se froncent, son visage se penche légèrement pour marquer son point. La question est rhétorique. Il n’aurait jamais dû poser la question en premier lieu, pas alors que la réponse semble évidente. “On se connaît depuis qu’on est gamins, on a quasiment passé notre vie ensemble, t’es le putain de premier petit-ami qu’on arrive pas à s’enlever de la tête, et t’as un jour décidé que t’allais me sortir de la tienne autant que de ta vie.” Elle aurait pu tourner le résumé de façon poétique, mais elle choisit de le faire avec colère plutôt que tout autre chose. “Y’a même pas d’échelle de 1 à 10, je te déteste à un point que t’as pas idée.” Le point Winston, comme elle l’appelle bien souvent. “On aurait pu rester amis. Si t’avais osé m’en parler.” Elle l’aurait difficilement accepté, de toute évidence, mais elle aurait fini par le faire. Elle aurait préféré qu’ils restent amis plutôt que de le perdre, voilà tout.
janvier 2023. ft. @Charlie Fawcett« Qui n’en a pas ? » « Vous n’êtes que des jaloux. » Tu ricanes, amusé. Tu avais rapidement compris qu’elle ne supportait pas l’américaine. Elle ne s’étale cependant pas, malgré ton regard curieux. « T’as pas idée. » Tu te contentes d’un regard insistant, mais elle reste muette. Tu lâches alors l’affaire, elle ne t’en dira pas plus. « Je sais pas. » Tu arques un sourcil quelque peu étonné mais que tu tentes de masquer cette émotion. Tu adoucis tes traits qui se voudraient confus, et tu tentes de garder la face. Un léger silence prend place et tu cherches quoi répondre. T’étais pris de court. « Ça y est, on vieillit Charlie. » Que tu finis par souffler, un léger sourire en coin naissant sur tes lèvres. « C’était pas le genre de choses dont on discutait y’a dix ans. » Que tu fais remarquer. L’insouciance ne vous a jamais fait vous interroger sur des sujets si sérieux, et le seul que vous abordiez était quant à savoir si vous seriez toujours ensemble l’été prochain. Alors cette question -et surtout cette réponse-, c’est un peu comme une claque. Vous vieillissez, et les responsabilités viennent lentement s’immiscer dans vos vies. Elle ternie ton insouciance, et cette dernière est d’autant plus acculée lorsque Charlie finit par planter un regard incendiaire sur toi. « Je crois que faut commencer par un seul problème à la fois. » Aïe. Elle pique, Charlie. Sa langue qui claque te fait grimacer, elle sait viser juste, gardant une certaine froideur qui brûle. Tu tentes pourtant de te faire docile, de courber un peu l’échine pour te faire pardonner. Et même si elle te dit être prête à le faire, plus le temps passe, plus tu as l’impression qu’elle t’en voulait encore trop pour y parvenir. La rancoeur semblait trop tenace, et il semblerait qu’il allait falloir plus qu’un sourire charmant pour gommer tes méfaits. Dommage, t’y as cru l’espace de quelques secondes. Et lorsqu’elle pose ses mains sur le plan de travail pour planter ses opales glaciales dans les tiennes, tu sais que tu viens de dépasser la limite. « A ton avis Win ? » Oh ça devenait rapidement de plus en plus clair. Elle le comprend, face à tes traits qui se tirent dans une moue. « Oui. » Tu finis par concéder, et encore une fois, tu ferais mieux de garder tes lèvres scellées. Tu devrais simplement écouter, plutôt que de s’ouvrir ta grande gueule. « On se connaît depuis qu’on est gamins, on a quasiment passé notre vie ensemble, t’es le putain de premier petit-ami qu’on arrive pas à s’enlever de la tête, et t’as un jour décidé que t’allais me sortir de la tienne autant que de ta vie. » Alors oui. Elle t’en veut encore. Elle préfère articuler sa colère. Mais tu ne peux t’empêcher de noter un chose, le fait de persister malgré tout. Tu n’arrives pas à quitter sa tête. Visiblement, c’était aussi un peu ton cas puisque tu avais fini par la retrouver. « Y’a même pas d’échelle de 1 à 10, je te déteste à un point que t’as pas idée. » Aïe. Encore une fois. Ton coeur se serre en écho à sa haine. T’espères un instant que ce n’est que la colère qui parle et qu’au fond, elle ne te déteste pas vraiment. Ou pas autant. Même si t’en doutes sérieusement. « On aurait pu rester amis. Si t’avais osé m’en parler. » Tu restes silencieux cette fois, t’attends qu’elle finisse de vider son sac. Tu te contentes de l’observer sans broncher, et tu te raisonnes pour ne pas te vexer de ce qu’elle te crache et te reproche. « J’en ai eu besoin. » Tu commences par rétorquer, presque sagement. « J’ai pas pu à l’époque t’envisager uniquement comme une amie. Je sais pas si j’aurai pu en rester là. » Parce que tu te connais, tu connais ce lien qui finit toujours par reprendre ses droits. Et garder Charlie auprès de toi, c’était garder une certaine ambiguïté que tu exposerais à toutes celles que tu fréquenterais. C’était garder la tentation de tout lâcher pour retourner vers ce que tu connaissais déjà. « Je suis pas sûr non plus que t’aurais pu rester juste une amie. En tout cas jusque là on avait jamais réussi. » Tu fais remarquer. Parce qu’entre vos relations de couple, ça n’a jamais été au beau fixe entre vous. Vous passiez votre temps à vous engueuler, vous détester, pour mieux vous retrouver ensuite. C’était un cercle vicieux, une spirale infernale que t’avais fini par briser. Et ce soir, tu remets naïvement le pied dedans, pour voir si quelque chose avait changé. « Et après ça, j’ai eu des trucs à régler de mon côté. » C’était un demi aveu, sans parvenir à lui en dire plus. Tu n’as pas envie de lui parler de tes problèmes d’argent, ni aucun autre. Tu avais simplement eu besoin de temps pour toi, seul. En réalité, ce répit n’avait duré que quelques mois, et les choses avaient brutalement évolué depuis que tu t’étais rapproché d’Albane. Mais ça, elle n’a pas besoin de le savoir. gif (c) jokeperaltawrites
« Ça y est, on vieillit Charlie. » Simplement, presque timidement, elle en rigole. “Quoi, Winston Ackerman étudie vraiment la possibilité d’être père ?” Elle le dit avec un sourire mais cela ne l’empêche pas de toujours l’observer du coin de l’oeil dans l’attente d’une réponse sincère de sa part. Il vieillit, mais à ses yeux il ne devient pas mâture pour autant. Elle voudrait penser qu’il ferait un bon père, elle le voudrait sincèrement, mais elle n’est pas certaine de pouvoir formuler l’hypothèse sans se mentir à elle-même. « C’était pas le genre de choses dont on discutait y’a dix ans. » Leurs pensées étaient ailleurs, il y a une décennie, et ce n’est pas une mauvaise chose que leurs centres d’intérêts aient pu changer, à commencer par leur entêtement à s’afficher en couple avec l’un l’autre.
Le calme n’existe qu’avant les tempêtes, c’est une idée que Charlie est particulièrement douée pour appliquer à son quotidien, comme le prouve le simple fait qu’elle perde de nouveau son sang froid lorsque Winston lui pose une question pourtant simple, laquelle est de savoir si elle lui en veut toujours. Rapidement, la réponse tient en un oui que Charlie a pourtant à cœur de développer, pour qu’il comprenne mieux la situation. Ou qu’il en comprenne le début, du moins. « J’en ai eu besoin. » De prendre des distances, de refuser tout contact, de la traiter comme si elle avait la peste autant que si elle était une parfaite inconnue. Tout à la fois, ce qui a été évidemment bien difficile à supporter pour la jeune femme encore très émotive qu’elle était à l’époque. Elle a travaillé dessus, aujourd’hui. Elle le jure. « J’ai pas pu à l’époque t’envisager uniquement comme une amie. Je sais pas si j’aurai pu en rester là. Je suis pas sûr non plus que t’aurais pu rester juste une amie. En tout cas jusque là on avait jamais réussi. » - “Peut-être qu’on était pas faits pour rester juste amis, justement.” Parfois, les choses sont aussi simples qu’elles semblent l’être, non ? S’ils avaient autant de mal à rester de simples amis, alors pourquoi ne se laissaient-ils pas aller à leurs sentiments et désirs plus profonds ? Pourquoi cette fois-là devait être différente et marquer un point de non retour qui a sûrement fait aussi peu de bien à Winston qu’il n’en a fait à Charlie ? Plus que jamais, elle ne comprend pas, et elle refuse d’évoquer la possibilité qu’une autre ait pu le rendre plus heureux qu’elle n’a jamais su le faire de son côté. Elle parle au passé et ne cherche pas à le reconquérir aujourd’hui, mais elle n’est pas du genre à passer l’éponge uniquement parce que les faits resteront toujours immuables.
« Et après ça, j’ai eu des trucs à régler de mon côté. » “Quel genre de truc ?”
Elle reprend avec un peu plus de sérieux et un peu moins de lamentations, le sort de Winston lui ayant toujours importé malgré toutes les insultes si aisément envoyées à son visage. Elle le déteste, elle l’a dit, mais cela ne l’empêche pas de toujours se soucier de lui, parce qu’il a compté dans sa vie et parce qu’elle reste malgré tout une personne profondément empathique. “Je dis simplement qu’on a passé l’âge de jouer à je t’aime moi non plus. T’es là, je suis là, merde on peut agir comme des adultes.” Ils peuvent se contenter d’être des amis maintenant que l’eau a suffisamment coulé sous les ponts et qu’elle a usé trop de journaux intimes à l’insulter. Ils peuvent essayer, au moins, parce qu’elle peut passer outre l’amour qui était le leur, mais elle a bien plus de mal à passer outre lui, tout court.
janvier 2023. ft. @Charlie Fawcett« Quoi, Winston Ackerman étudie vraiment la possibilité d’être père ? » Tu grimaces, très peu préparé à envisager cette possibilité. Ce serait sans doute une grosse erreur que d’y songer, tu ne sais. Et pour une fois, tu es raisonnable, aidé par le fait que la paternité ne t’a jamais emballé plus que ça. « Sérieux Charlie? Pour la survie de ce futur gamin, qui n’existe pas, il ne vaut mieux pas. » Que tu rétorques. T’es conscient de ne pas être prêt. Tu ne le seras sans doute jamais. Mais si un jour, ça devait te tomber dessus, t’espères au moins que ta vie sera moins bordélique qu’elle ne l’est aujourd’hui. Tu voudrais au moins être capable de ne pas finir dans la rouge tous les mois.
Et la conversation prend un virage délicat, dans lequel tu te sens déraper et tu peines à garder le contrôle. Parler de tes erreurs, c’est toujours trop compliqué. Tu n’assumes rien, tu peines à avouer tes fautes. « Peut-être qu’on était pas faits pour rester juste amis, justement. » Tu l’observes, tes sourcils se fronçant avec douceur. Tu ne parviens pas à comprendre là où elle voulait en venir exactement. Elle a pris soin d’utiliser le passé, et pourtant, vous aviez essayé plusieurs fois. « Alors pourquoi ça a foiré? » Que tu lui souffles de façon à peine audible. Pourquoi ça ne marchait pas, si vous n’étiez pas faits pour ça? Pourquoi l’alchimie qui vous liait finissait toujours par se muter en une réaction chimique explosive? Vous n’aviez jamais su la maîtriser. Et tu n’es pas sûr que vous y parviendrez un jour. « Quel genre de truc ? » Tu hausses simplement tes épaules. Elle ne devrait pas se sentir si soudainement concernée. Tes lèvres semblent soudainement se sceller, et tu l’observes comme si tu n’avais plus rien à dire pendant quelques secondes. Tu n’as pas envie d’en parler. C’était exactement ce visage que tu arborais quand tu refusais de lui parler de la nouvelle fille que tu fréquentais. Celui que tu affichais quand tu venais de faire chialer ton frère mais, que selon toi, tout allait bien. « Rien de vraiment important. Des trucs de famille. » Plus tu parles, moins tu articules. Tu ne fais même plus l’effort d’être compréhensible. Tu n’as qu’à rejeter la faute sur ton accent américain. « Mais c’est plus d’actualité. » Que tu marmonnes à nouveau en soupirant, ennuyé de devoir lui donner la moindre explication alors que tu avais toi même abordé le sujet. Tu mens, comme d’habitude. C’est toujours d’actualité. Mais tu le mets de côté, tu fais comme si ça n’existait pas. Tu as toujours fonctionné comme ça.
« Je dis simplement qu’on a passé l’âge de jouer à je t’aime moi non plus. T’es là, je suis là, merde on peut agir comme des adultes. » Vous êtes devenus vieux il parait. Et pourtant, t’as passé un an à jouer à ce jeu ridicule avec Albane encore récemment. Il fallait croire que c’était soit ce qui te plaisait, soit ce que tu attirais. « Oui. » Que tu conclues simplement, sans émotion. T’as plus l’impression de répondre de façon détachée à un sermon que de discuter avec Charlie. Tu détestes ça, quand elle te réprimande trop longuement. Tu supportes difficilement l’autorité, alors ta patience commençait à se réduire drastiquement, comme à chaque fois que le ton devenait plus sec entre vous. T’étais toujours le premier à rétorquer de façon disproportionnée, ou à claquer la porte, ne supportant plus sa voix accusatrice. « Enfin c’est ce que j’essaye de faire. » Tu ajoutes, l’éclat de ta voix agacé. T’essayes de faire des efforts mais c’est difficile, quand tu as très peu l’habitude d’en faire. Et t’as l’impression qu’avec le peu -qui te semble pourtant être une montagne- que tu faisais, tu devais rapidement te faire pardonner. « Mais je n’ai aucune idée de ce que je suis sensé faire. J’essaye juste de faire en sorte de réparer les choses. » Tu ajoutes de manière plus explicite. Tu cherches à communiquer comme tu peux, aussi maladroitement soit il. Elle connaissait tes difficultés, t’avais souvent vu perdre patience en tentant de présenter des excuses -même si au ressemblait rarement. C’était un exercice que tu ne maîtrisais pas. « Tu sais toi, comment les adultes font? » Tu demandes presque naïvement. Parce que si vous étiez deux adultes, tu n’agissais pas souvent comme tel. Tu préférais l’innocence et l’insolence de l’adolescent buté. Et prendre tes responsabilités faisait rarement parti de tes options. Tu l’observes ensuite longuement, plantant tes iris dans les siennes, jonglant de l’un à l’autre sans t’en lasser. « Tu sais, tu m’as manquée aussi. » Tu ne sais pas si tu lui briseras pas un peu plus le coeur en lui affirmant ça, mais tu tentes ta chance. Tu mets une certaine douceur dans ta voix, égoïste, comme pour la faire flancher une nouvelle fois. gif (c) jokeperaltawrites
Elle n’a jamais été douée pour faire perdurer ses relations, qu’elles soient amoureuses ou d’un autre acabit. Cela a toujours été le cas, et il y a fort à parier que cela continue de l’être, parce que les choses ne changent pas et Charlie n’apprend pas non plus de ses erreurs. Elle reconnaît quand tout est terminé, mais elle ne sait pas comment elle en arrive chaque fois à la même conclusion, bien malgré elle. A ce niveau-là, Winston n’a jamais été différent. Ils ont simplement recommencé le processus encore et encore en espérant un jour que la finalité soit différente. De toute évidence, elle ne l’a jamais été. « Rien de vraiment important. Des trucs de famille. » Utiliser l’excuse des trucs à gérer pour ensuite dire qu’ils n’étaient finalement pas si importants ne semble pas être la meilleure idée qui soit aux yeux de Charlie, mais elle n’en dit pas plus, sincèrement inquiète par la mine que Winston affiche désormais. Il ment quand il dit que ce n’est pas important, et ça la fait se soucier un peu plus de lui, et ce alors qu’il s’est déjà payé sa tête un nombre incalculable de fois. « Mais c’est plus d’actualité. » Difficilement, elle travaille pour au moins le croire à ce sujet. Elle ne le devrait sans doute pas, mais Winston a toujours eu le don de lui faire revoir son jugement sur sa personne, ainsi que sur tout le reste. Venant de lui, elle ne veut pas croire qu’il serait toujours capable de lui mentir en la regardant droit dans les yeux, comme si c’était simple comme bonjour.
« Oui. Enfin c’est ce que j’essaye de faire. » Après toutes ces années, il essaie donc de rattraper les choses pour tenter de faire d’eux des amis qui s’envoient de meme sur Instagram et se retrouvent de temps à autre pour un brunch. En réalité, elle n’y croit pas un seul instant, mais elle veut se raccrocher à l’espoir que la vie réelle puisse ressembler à ça, simplement parce que l’idée lui plaît. « Mais je n’ai aucune idée de ce que je suis sensé faire. J’essaye juste de faire en sorte de réparer les choses. » Il est agacé que tout n’aille pas en son sens dans un claquement de doigts, tel qu’il l’aurait sûrement aimé. On peut lire en lui comme dans un livre ouvert, cela a quelque chose d’incroyablement fascinant, surtout alors qu’il en est généralement de même pour Charlie en retour. “Et je le vois, mais je dis juste que va falloir plus d’une discussion et d’un verre pour retrouver ce qu’on avait.” Pour qu’ils apprennent à être amis, simplement, sans qu’elle ne voit en lui tout ce qui aurait pu être, si jamais ils avaient réussi à chacun être un peu moins cons. « Tu sais toi, comment les adultes font? » Il plonge ses yeux dans ceux de la blonde qui, en retour, ne dévie pas les siens un seul instant non plus. Elle évolue dans un travail qui demande toute la maturité du monde et elle est une personne différente, là-bas. Une personne qu’elle oublie d’être à la seconde où elle retire son uniforme pour redevenir simplement Charlie. « Tu sais, tu m’as manquée aussi. » Et tristement, elle improvise un sourire. Charlie souffle doucement, pour en venir à ce qu’elle sait faire de mieux: céder. Ses pas la rapprochent de Winston et ses bras s’enroulent naturellement autour de lui, dans une étreinte nécessaire. “Me fais plus jamais ça, Win.” Disparaître. Elle ne veut plus jamais qu’il disparaisse. Un veut d’un monde dans lequel il est omniscient, sans être à ses côtés tel le serait un petit-ami pour autant. Elle veut simplement savoir qu’elle peut penser à lui sans que la tristesse l’emporte sur tous les moments de joie. Son étreinte se resserre et elle ferme les yeux un instant, pouvant enfin profiter de sa chaleur après toutes ces années.