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AUTUMN GALLOWAY & @WILL CADBURRY

Tu ne sais pas si c’est une bonne idée, de relancer Will après tout ce temps. Tu avais passé une excellente soirée avec lui, lors de votre premier rendez-vous et ce n’était pas l’envie qui manquait de le revoir suite à ça. Mais ta vie était compliquée à ce moment-là (elle l’est toujours, d’ailleurs) et tu pensais faire la bonne chose, en évitant une variable de plus à ton cœur toujours aussi malmenée par la présence (la simple existence même) de Kieran Halstead. Et pendant quelques mois, tu pensais avoir enfin l’occasion de réanimée votre histoire, de reprendre là où tout s’était mal-terminé entre vous, simplement pour te rendre à l’évidence que ce n’était pas le cas. Ou du moins, que ce ne serait pas aussi facile et aussi beau que tu avais pu te l’imaginer pendant tout ce temps. La tentative de suicide de Kieran à la fin de l’année dernière t’avait ébranlé, et surtout, elle t’avait forcé à constater contre ton gré que vous n’étiez peut-être pas exactement à la même, lui et toi, vis-à-vis de vous deux. Une réalisation qui t’avait arraché le cœur, une réalisation qui avait forcé à un questionnement que tu ne t’étais jamais réellement autorisé jusque-là : et si tu perdais ton temps? Et si persister à t’accrocher au passé, à ce que vous étiez et ce que tu voulais croire que vous pourriez être, t’empêchait éventuellement de trouver quelque chose de mieux pour toi? Quelque chose de mieux pour lui aussi? Tu n’aimais pas le voir, encore moins l’admettre, mais si vous n’étiez réellement pas bons, l’un pour l’autre? Si l’acharnement n’était qu’une perte de temps finalement et que Kieran avait eu raison, de vous épargner il y a quelques années de cela? Tu détestes te perdre dans ce genre de réflexion, détestes l’effet que ça te procure, comme si tu perdais soudainement un sens à ton univers et c’est toujours dans ces moments-là que tu te mets à faire des choses que tu ne ferais peut-être pas normalement. Comme réinstaller Tinder pour la millième fois. Comme reprendre la conversation avec Will comme si cette dernière n’avait pas connu multiples points morts dans les derniers mois, même si ça ne semblait jamais avoir dérangé le garçon.

Comme inviter Will à venir passer la soirée chez toi.

N’allez pas croire que tu n’as pas envie de le voir, au contraire. L’envie ne manquait pas du tout à l’appel lorsque tu lui as rappelé qu’il te devait toujours un marathon des Jurassic Park et un défilé de mode incluant un sombrero (mission ratée de votre dernier rendez-vous.) Et elle est toujours présente alors que tu sens la nervosité qui guide le moindre de tes gestes pendant que tu te prépares. Tu remercies l’univers qu’Atlas ne soit pas présent à l’appartement ce soir, comme ça si tu fais une folle de toi-même devant Will, au moins tu n’auras pas de spectateur autre que le Cadburry. Et puis tu te vois mal expliquer que ton colocataire est un militaire de quarante ans qui a répondu à une simple annonce de colocation de ta part à un moment où tu étais vraiment mal-prise, financièrement parlant. Quand on vous regarde vite fait, Atlas et toi, vous ne faites pas réellement de sens, mais ça fait presqu’un an que votre colocation perdure et tu l’apprécies bien, le grand blond, même si tu le trouves assez difficile à saisir. La même chose pourrait facilement être dite de toi, remarque. Tu échappes un énième soupir, tentant de secouer la nervosité qui semble vibrer en toi de la tête aux pieds, te concentres autant que possible sur les touches de maquillage que tu ajoutes à ton portrait de porcelaine : le mascara qui fait ressortir le clair de tes yeux, la touche de blush qui harmonise ton visage, la légère couche de lipstick qui habite tes lèvres. Tu es en train d’arranger une mèche de cheveux pour la centième fois quand tu entends quelques coups portés contre la porte d’entrée. Tu perçois ton reflet dans la glace sur lequel apparaît un large sourire et tu en conclues que peut-être que cette soirée n’était pas une si mauvaise idée, finalement.

Tu ne le fais pas attendre et dès que tu ouvres la porte, un sourire t’échappe, de découvrir Will ayant bel et bien un sombrero sur la tête. Même si vous en aviez parlé, de le voir avec ça sur la tête comme si c’était le truc le plus naturel du monde te fait rire et te charme tout autant. « Holà señora! » « Oulah, ça te va encore mieux que ce que je m’imaginais! » Tu réalises pleinement le sous-entendu de ce que tu viens de dire seulement une fois que les mots ont franchis tes lèvres, et si tu considères l’idée de te reprendre et d’expliquer que non pas que j’ai passé longtemps à t’imaginer affubler d’un sombrero, tu laisses tomber le tout avec un rire, considérant que tu l’as déjà dit et puis que bon, ce n’est pas complètement faux. Ça s’agence bien avec ce côté loufoque que tu connais de lui et puis ça n’enlève rien à sa belle gueule. Un win-win selon toi. « J’ai le sombrero, les DVDs et les pizzas. » Tu l’invites à rentrer dans l’appartement et ferme la porte derrière lui, attrapant les pizzas pour les déposer sur le comptoir de la cuisine. « Extra bacon, bien croustillant et bien gras. Tout ce qu’on aime. Et attention, si le bacon n’est pas bien grillé je propose qu’on boycotte à tout jamais cette pizzeria. » « Si t’es allé au coin de la rue, pas de chance. La pizza là-bas est excellente, tu seras pas déçu. » que tu le rassures en remarquant que oui, c’est bien la marque de la pizzeria pas loin de chez toi affichée sur les boîtes, un endroit que tu as sans doute un peu trop côtoyée dans les derniers mois, quand tu étais au milieu de tes examens et que tu avais la flemme de te faire quoique ce soit à manger. « Y’a des bières dans le frigo, ou j’ai plus fort si tu veux. Je sais pas si tu gardes un bon ou un mauvais souvenir de la sangria. » que tu commentes avec un rire, alors que tu te sors une bière du frigo. Tu sens bien que tu vas avoir besoin d’un peu de courage liquide pour réellement être confortable avec Will, même si son énergie et sa bonne humeur sont définitivement contagieux. « Comment tu vas? Je suis vraiment contente de te voir. » que tu commentes, ton regard trouvant le sien quelques secondes avant de te concentrer à nouveau sur ce que tu voulais faire. Tu sors deux assiettes de l’armoire et tu ouvres la boîte contenant la pizza, déposant une pointe dans chacune. « Devant la télé? On a un gros programme devant nous. » Tu ne sais pas si c’est très raisonnable de croire que vous allez passer au travers de tous les films ce soir, mais ça t’importe peu. Tu es simplement contente de voir Will et de pouvoir oublier absolument tout le reste, le temps de quelques heures.

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Tout le stress que tu as accumulé dans les dernières semaines s’évaporent dès l’instant où ton regard croise celui de Will et que tu remarques le sombrero qu’il porte sur sa tête. Tu ne saurais t’expliquer cet effet qu’il a sur toi, mais tu aimes comment tu te sens quand il entre dans ton champ de vision. Peut-être parce qu’il n’y a pas de passé entre vous, pas de champ miné tout autour de vous, pas d’appréhension à l’idée de dire ou de faire la mauvaise chose. Tu ne le connais pas encore très bien, et il ne sait pas pour ton passé compliqué, pour ton trouble de la personnalité, pour ces milliers de choses que tu regrettes amèrement et peut-être bien que c’est ça qui fait tout son charme. La page blanche qui se dessine sous tes yeux, celle que tu te refuses constamment quand tu passes ton temps à retourner à tes vieux démons, à tes plus grandes faiblesses. Pas ce soir, non. Pas avec le sourire que le Cadburry t’offre face à ton compliment. « Moi qui avais peur de perdre les points sur mon choix de pizzeria. » Tu arques les sourcils légèrement, un sourire joueur sur les lèvres. « Je savais pas qu’on comptait les points. » que tu commentes amusée, avant de te mordre légèrement la lèvre inférieure. « Pas de points perdus de mon côté en tout cas. » Et tu espères sincèrement que tu n’en as pas perdu de son côté, la dernière fois du moins puisqu’il vient à peine d’arriver et que vous êtes déjà en train de faire des grosses allusions à un flirt qui te fait doucement rougir et qui accélère la cadence de ton rythme cardiaque. « Une bière ce sera très bien. Apparemment ça se marie très bien avec la pizza. Même si je suis pas sûr que les italiens soient très d’accord avec ça. » « Ça tombe bien qu’aucun de nous ne soit italien alors. » que tu conclues avec un sourire alors que tu sors deux bières du frigo, en tendant une dans la direction du brun.

« Moi aussi je suis vraiment content de te voir. » Tu te fais une note mentale que si tout se passe bien ce soir, tu refuses d’attendre encore des mois avant de le relancer. Tu as besoin de beaucoup plus de cette énergie que Will dégage, toi qui as toujours eu cette habitude de te caler sur les émotions et les agissements de ceux qui t’entourent. « Ça va, ça va. » Tu lui envoies un regard curieux qu’il semble comprendre puisqu’il s’empresse de rajouter à sa réponse. « J’ai pas mal de projets cette année, que ce soit en lien avec youtube ou non. » « Quelque chose que tu peux partager avec moi ou bien est-ce que tout est top secret? » Tu ne sais pas trop comment le monde des vloggers fonctionnent, si leur contenu se doit d’être plus ou moins secret jusqu’à leur diffusion ou tu ne sais quoi. C’est un monde qui t’échappe complètement, toi qui n’as jamais été le genre à suivre avec passion le moindre vlogger au-delà des typiques story instagram. La chaîne de Will toutefois, tu l’avais peut-être regardé avec plus d’attention que tu n’es prête à l’admettre actuellement. « Et toi? J’espère que tu vas bien. » Tu hoches positivement la tête, même si ce n’est pas tout à fait vrai. Hors de question que tu t’apitoies sur ton sort ce soir ou que pire encore, que tu lui mentionnes tes déboires avec ton ex-fiancé et la peur qu’il t’a fait à la fin de l’année dernière. Non, ce soir, c’est positif et léger et agréable, comme le sourire sur ses lèvres et la manière qu’il a de te regarder comme si tu n’étais pas ce damaged goods que tu as l’impression d’être dans la vie de tous ceux qui t’entourent. « Je sais plus si je t’ai dit, mais j’ai gradué en décembre. » que tu annonces avec une fierté qui n’a pas vraiment lieu d’être puisque ça fait des mois de cela et tu ne t’es toujours pas trouvé un boulot dans ton domaine. Ça viendra, ça viendra que tu te répètes pour ne pas laisser une vague de honte s’en prendre à ta bonne humeur.

Tu ne t’attardes pas plus longtemps toutefois, l’invitant à te suivre au salon où vous installez la pizza sur la table base. Will retire son sombrero et vient le poser sur ta tête. Tu ne sais pas à quoi tu ressembles avec ce truc, mais quelque chose te dit que tu as sûrement l’air bien ridicule. « Ça te va parfaitement bien. » Son clin d’œil te fait pratiquement glousser, ce qui est franchement gênant pour une fille de ton âge, mais il a cette façon de ne pas se prendre tellement au sérieux et tu parviens à le suivre dans cette vague, laissant ton cœur d’enfant et ton crush digne d’une adolescente prendre toute la place ce soir. « Tu le portes même encore mieux que moi. Je t’en fais cadeau, du coup. » « Quel homme galant. » que tu rajoutes, ton sourire toujours aussi grand sur tes lèvres. « C’est vraiment gentil, merci. » Ce n’est qu’une petite attention, mais ça te fait chaud au cœur et ça se ressent dans toute ta personne, dans comment tu te sens complètement à l’aise avec lui alors que c’est pourtant seulement la deuxième fois que vous passez du temps ensemble. « Non seulement tu perds pas de points, mais t’en gagnes rapidement. » que tu commentes avec un rire alors que tu t’installes sur ton canapé, l’invitant à venir prendre place à côté de toi. « Ce film c’est juste le meilleur de la saga. Une vraie pépite. Il a peut-être un tout petit peu mal vieilli mais il reste incroyable. Je l’ai vu des centaines de fois quand j’étais gosse, je connaissais les répliques par cœur. » « Je vais avoir droit à une performance ce soir? » que tu lui demandes, mi-moqueuse, mi-charmée par cette petite révélation, essayant de t’imaginer à quoi pouvait ressembler Will avec deux bonnes décennies de moins. « Je me souviens pas la dernière fois que j’ai regardé un film de Jurassic Park, bien honnêtement. » Surtout pas les premiers, ce ne sont pas des films que tu as revisionné avec passion comme ça semble être le cas de Will. Tu risques même d’avoir l’impression de les redécouvrir complètement ce soir, ce qui ne sera pas plus mal puisque tu auras la chance de les voir avec l’enthousiasme de l’homme assis à tes côtés. Tu ouvres une des boîtes de pizza, puis tends la première pointe que tu prends et la tend en direction de Will avant d’en attraper une deuxième. La télécommande à tes côtés, tu finis par la lui tendre. « À toi l’honneur. » que tu annonces avec un rire, avant de prendre une bouchée de ta pizza.

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Cette histoire de points gagnés te fait sourire, tout comme elle te fait comprendre que ce qui se passe ce soir, c’est bel et bien un second date, qu’importe le fait que vous aillez attendu des mois avant de remettre la partie. Il est difficile d’expliquer le comment du pourquoi d’ailleurs, même si tu sais au fond que tu n’as jamais réellement donné de chances à Will parce que tu étais trop attachée à cette idée de reprendre ton histoire avec Kieran. Et ce soir? Ce soir, tu comptes bien mettre Kieran aussi loin que possible dans tes pensées, c’est tout ce que tu peux faire et franchement, tout ce que tu veux. Surtout quand tu admires le sourire contagieux qui prend place sur le visage de Will, que tu étudies ses traits comme tu l’avais fait lors de votre premier rendez-vous et que tu te souviens encore un peu pourquoi tu l’avais tant apprécié, ce soir-là. « Ma meilleure amie et moi on a acheté un local à Logan City et on est en train d’y faire construire un magasin Harry Potter! » « Oh wow! » Tu te souviens de vos premières conversations et l’intérêt qu’il t’avait partagé pour ce monde magique et il suffit de le regarder aujourd’hui, sourire et yeux brillants pour comprendre la passion et l’intérêt qu’il porte à ce projet. « Évite d’en parler autour de toi, c’est censé être un projet ultra méga secret. Mais ça va être tellement incroyable. On y passe beaucoup de temps en ce moment et j’ai tellement hâte que tout ça prenne forme. » « Motus et bouche cousue. » que tu lui assures avec un rire avant de faire semblant de sceller tes lèvres et jeter la fausse clé dans les airs. « Vous pensez faire quoi principalement? Vendre de la merch ou créer des évènements, un peu des deux? » Ta curiosité est haute, autant parce que le projet t’intrigue vraiment, mais aussi parce qu’il y a quelque chose de flatteur à ce qu’il te confie ce projet supposément top secret.

« Heeeeey félicitations! Tu dois être tellement soulagée. T’as trouvé un boulot? » Tu secoues doucement la tête, prenant une bouchée de ta pizza pour t’acheter quelques secondes avant de revivre cette éternelle déception que tu ressens chaque fois que tu dois admettre que malgré ton diplôme en poche, tu es incapable de te projeter dans un poste à temps plein, dans un domaine que tu aimes pourtant et que tu as choisi. Tu demeures une vraie contradiction sur deux pattes, qu’importe les étapes que tu franchis. « Pas encore, je suis pas encore complètement décidée sur le niveau auquel je voudrais enseigner, mais j’ai mis mon nom sur plusieurs listes de remplacements. » Pas tout à fait, mais tu comptes le faire donc ce n’est pas tout à fait un mensonge, non? « J’espère que tu as fêté ça. Si non, va falloir rattraper ça. » Un léger sourire s’étire sur tes lèvres. « J’ai pas encore eu l’occasion, non. » Le dernier souper préparé s’étant terminé à l’hôpital à la recherche de Kieran, il faut dire que tu n’en gardes pas particulièrement de bons souvenirs. « Qu’est-ce que tu me proposes? » Il faut dire que même si la soirée est encore jeune et que vous avez encore bien des heures de visionnement devant vous, mais l’idée même de mettre un autre rendez-vous à l’agenda avec Will te plaît assez pour outrepasser toute gêne que tu pourrais ressentir face à l’idée d’être trop avenante.

Mais le Cadburry est charmant, avec ce sombrero qu’il t’offre en venant le placer sur ta tête. « Ça te fera un souvenir de cette soirée. Et aussi un peu la première parce que bon… » « C’était une bonne soirée. » tu confirmes en sentant le rouge te monter légèrement aux joues, nervosité que tu camoufles d’une nouvelle gorgée de bière. Mais il fallait l’admettre, pour un premier rendez-vous, quelque chose que tu n’avais pas réellement tenté depuis des années, Will avait placé la barre assez haute et il semblait que cette dernière ne faisait que monter encore ce soir, dans la simplicité et l’humour qui flottent autour de vous. « Oh, je dois avouer qu’avec ce sombrero tu en gagnes aussi très rapidement. » « Ah oui? La mode mexicaine ça me va bien tu trouves? » que tu lui demandes en lui offrant ton plus beau sourire et en clignant rapidement des yeux, les mains sous ton menton dans une pose bien trop prétentieuse qui t’arrache un nouveau fou rire. « Bien que même sans tu en aurais aussi gagné très vite. » Ton rire se calme alors que ton regard se perd dans les yeux de Will, ton coeur et ton corps soudainement très conscients de la proximité du jeune homme et de l’effet que sa présence et ses mots ont sur toi. « Peut-être que oui, peut-être que non. » Tu continues de le regarder avec curiosité, mais tu prends sa réponse pour ce qu’elle est, curieuse de voir comment le reste de la soirée va se dérouler et aussi de voir s’il saura résister à l’envie de réciter ses dialogues préférés. Tu te départis du chapeau que tu places à tes côtés alors que Will installe le film. Les points reviennent encore au centre de la conversation et si tu feins être choquée lorsqu’il t’annonce que tu viens de perdre un peu de points puisque tu n’as pas vu les films depuis une éternité, ton enthousiasme pour régler le tout semble suffire pour t’en faire gagner à nouveau.

Tu tentes de te concentrer pleinement sur le commencement du film, même s’il s’avère difficile de ne pas lancer quelques regards de côté à Will qui semble pleinement captivé par les scènes qu’il connaît pourtant par cœur. « Imaginons qu’un jour un parc comme ça ouvre. Juste imagine. Je pense que tu te souviens à quel point j’aime les dinosaures. » Tu hoches vivement la tête pour lui faire comprendre que oui, tu te souviens parfaitement. « Mais en vrai je suis pas sûr que je serais si excité à l’idée d’y aller. Bon ok, j’adorerais un jour faire la connaissance d’un brachiosaure mais ça ressemble aussi à une mission suicide. On n’est pas fait pour vivre en même temps que les dinosaures. » Tu l’écoutes parler, désormais complètement déconnectée de ce qui se passe sur l’écran de ta télévision tellement tu trouves ça fascinant que Will te partage tout ce qui lui passe par la tête sans tenter de censurer quoique ce soit. Peut-être bien que tu le regardes trop intensément d’ailleurs, mais tu es incapable de t’en empêcher. « Tu peux me demander de me taire aussi si je commence à partir dans des débats comme ça tout seul. » « Non, non, pas du tout. » Tu le rassures aussitôt parce qu’il y a quelque chose d’incroyablement rafraîchissant au fait d’entendre la moindre pensée qui traverse son esprit au moment même où celle-ci s’y installe. Tu n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais il y avait aussi un truc drôlement sexy de le savoir aussi passionné par quelque chose, sans gêne et sans honte, même si c’était quelque chose d’aussi aléatoire que les dinosaures. Tu n’as jamais eu ça, cette certitude et cette passion complète pour une seule et unique chose, ton esprit virevoltant bien trop souvent entre tout et n’importe quoi, comme si tu craignais de passer à côté de quelque chose si tu n’ouvrais pas tes horizons, bien qu’au final, tu ne semblais jamais véritablement te trouver dans quoique ce soit. Mais au-delà de ta propre perception, c’était le fait d’être aux côtés de quelqu’un qui ne remettait pas tout en question au fur et à mesure, quelqu’un qui ne se cachait derrière une couche d’anxiété et d’incertitude, quelqu’un qui ne mâchait pas ses mots et qui n’essayait pas de se cacher derrière tes idées ou tes intérêts et ça, tout particulièrement, ça rendait Will encore plus attirant à tes yeux, dans une comparaison que tu ne devrais sûrement pas faire, pas si vite, pas comme ça, injuste pour tous les parties mais pourtant si évidente à tes yeux. « J’aime ça, l’accès illimité à tes pensées. C’est fascinant. » Ne parle pas de Kieran, ne parle pas de Kieran. « Avec mon ex, je passais mon temps à essayer de comprendre ce qu’il pensait, c’était… épuisant. » Oh well, au moins tu n’es pas rentrée dans des détails qui auraient pu être dérangeants, même si parler de ton ex dans les premiers rendez-vous, c’est sûrement un big no no que tu n’as pas su retenir parce que toi aussi, dans le fond, tu as un filtre complètement déficient. Oh well. « Désolée, je… » Un nouveau rire nerveux. Putain Autumn, tu ne sais vraiment pas faire dans le simple quand il le faut. « Je pense comme toi, je pense pas que je ferai long feu dans un monde où il y a des dinosaures. » Tu ne serais certainement pas parmi les héros qui tentent de comprendre et de sauver l’univers comme dans les films. Non, tu ferais partie des dommages collatéraux, ceux qui meurent dans les premiers instants du film, sans le moindre doute. « J’espère que ça me fait pas perdre trop de points. » que tu commentes d’un ton que tu espères joueur et pas trop désespéré, la peur de perdre des points (pour quoi exactement?) bien plus lié à la mention de ton ex que ton incapacité à survivre en temps de crise.

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AUTUMN GALLOWAY & @WILL CADBURRY

« Sûrement un peu des deux. Et Birdie va avoir un petit atelier dans l’arrière-boutique où elle pourra faire des t-shirts et pleins de créations personnelles et originales pour la boutique. » C’est vraiment un chouette projet pour Will et son amie et tu espères sincèrement que ce sera une réussite pour eux. « Vous avez une idée dans combien de temps vous allez pouvoir ouvrir? » Est-ce que le projet en est encore à ces débuts ou bien est-ce que cela prend forme doucement? « Ça fait longtemps que vous pensez à faire ça? » Tu es curieuse, tu as envie d’en savoir plus sur comment ils en sont arrivés là et tu espère que ce n’est pas trop indiscret de ta part, même si tu doutes que Will t’en parlerait s’il n’avait pas moindrement envie de partager tout ça avec toi. « Passer ses journées entourée de toute une ribambelle de gosses… je sais pas comment tu fais. C’est mon pire cauchemar. » Tu échappes un rire. « C’est pas tout à fait des gosses. J’ai l’intention d’enseigner au secondaire. » Même si franchement, tu n’es pas certaine qu’on puisse réellement dire que les adolescents soient plus faciles à gérer que des enfants du primaire. Dans tous les cas, ça prend beaucoup de patience, mais tu as la passion, la vocation, ou du moins, c’est ce que tu as envie de croire. Alors qu’est-ce que tu attends avant de vraiment te lancer, maintenant que tu as ton diplôme en poche? « Mais je t’avoue que ça me fait peur. De pas avoir la patience ou la bonne approche avec eux. » C’est étrange, de l’admettre comme ça, à voix haute pour la toute première fois depuis ta graduation. Ce n’est pas que tu doutes de ce que tu es capable de faire, c’est plutôt que tu crains ne pas savoir bien faire à long terme ou alors que ta passion s’effrite avant même que tu n’aies le temps de réellement y prendre goût. Tu ne sais pas pourquoi tu en parles à Will, peut-être bien parce qu’il ne te connaît pas assez pour être déçu de toi si ça échoue, pas comme tes parents ou tes amis ou même Kieran, tous ces gens qui attendent que tu fasses finalement quelque chose de ta vie après avoir tourné en rond pour les dix dernières années. Mais les craintes et les peurs seront pour un autre jour, quand la perspective de célébrer ta réussite avec Will est une douceur à laquelle tu n’aurais même pas songé il y a quelques jours, mais qui t’apparaît soudainement des plus agréables maintenant que l’idée s’est plantée dans ton esprit. « Dis-moi ce qui te ferait plaisir et on fêtera cette nouvelle comme ça. Tout ce que tu veux. » « Tout ce que je veux? » que tu répètes, peinant à croire qu’il soit prêt à tout et n’importe quoi simplement pour célébrer avec toi. « C’est une promesse dangereuse que tu t’apprêtes à faire. » que tu ajoutes avec une voix moqueuse, ayant bien envie de le prendre au mot et de lui proposer une activité complètement ridicule, tout comme tu sais très bien que célébrer comme ça avec bières, pizzas et quelques films ça te convient aussi complètement. Ça dépend de l’humeur, du moment et de la personne même si tu as l’impression qu’avec Will, tout te vient simplement et c’est ça qui te plaît.

« Il va vraiment falloir se surpasser pour que ce deuxième rendez-vous soit encore meilleur que le premier. » Tu te demandes s’il remarque que tes joues s’enflamment encore plus quand il mentionne qu’il veut que cette soirée soit encore meilleure que la précédente. Toi aussi, tu veux la même chose. Tu as bien quelques idées qui pourraient rendre la soirée plus intéressante et avec le regard de Will qui ne lâche pas le tien, son visage soudainement si près, ce serait facile de prendre ce chemin inusité entre vous, mais tu n’oses pas, pas tout de suite, pas encore, pas alors que le film n’est même pas encore commencé et la pizza encore chaude à vos côtés. La soirée est jeune et tu as envie de croire que l’occasion se représentera. « Et si on y arrive, faut promettre de pas attendre aussi longtemps avant de remettre ça. » Pas avant de jouer du chaud et du froid des mois durant au travers de messages, sans jamais savoir si suite il y aura. T’as bien envie de croire qu’après ce soir, la question ne se posera tout simplement pas. Ou du moins, c’est ce que tu voulais croire avant que tes paroles ne dépassent ta pensée et que dans ta tentative de lui faire un compliment, tu finisses par mentionner ton ex, comme si c’était un sujet de conversation approprié pour un deuxième rendez-vous. Tu te sens complètement conne, tu voudrais disparaître sur place et putain tu t’en veux parce que tout coulait si facilement jusqu’à maintenant et tu en profitais réellement, mais voilà que tu te demandes si en quelques mots seulement, tu n’as pas tout gâché. « Non non non t’en fais pas. T’as un ex, c’est normal. Moi aussi j’en ai une, et si tu veux tout savoir on avait beau parler et communiquer ça n’a pas vraiment aidé à sauver le mariage. » Tu oses enfin relever la tête, soulagée de l’entendre te dire que c’est correct. C’est étrange de l’entendre mentionner son ex-femme, tu avais momentanément oublié qu’il avait été marié une première fois, avant d’épouser sa meilleure amie. Tu pourrais trouver ça étrange, mais quand on considère ton propre historique avec le mariage, tu préfères encore t’abstenir de tout commentaire et de tout jugement. « On est mal tombé ou c’est nous qui sommes pas doués? » que tu lui demandes avec humour, même si honnêtement, tu t’es souvent posée la question.

Toutefois, tu ne tiens pas particulièrement à t’étendre plus longuement sur le sujet et tu es reconnaissante quand Will t’offre l’ouverture parfaite pour changer la direction de la discussion alors que les images du film continuent de changer sous vos yeux sans que vous n’y portiez grande attention. « T’inquiètes pas, ça te fait rien perdre du tout. On peut pas tous être courageux comme des Gryffondors. Et heureusement parce qu’imagine un monde rempli de Gryffondors… » Tu fais une grimace à l’idée, jouant du flair dramatique qui semble bien propre à Will. « Promets-moi que votre boutique ne fera pas la propagande de la merch rouge et or comme c’est le cas partout ailleurs. » Chaque fois qu’il y a des trucs Harry Potter dans les magasins grandes surfaces, c’est toujours à l’effigie des Gryffondors et tu comprends que c’est la maison principale, là où les trois protagonistes ont été classe mais il y a selon toi bien plus intéressant et esthétiquement plaisant que tous les trucs de lion. « Si tu ne pouvais garder qu’une seule série, laquelle tu choisirais: Harry Potter ou Jurassic Park? » que tu lui demandes complètement sérieuse, consciente que tu viens sans doute de lui poser l’une des plus terribles questions vu sa passion pour les deux univers pourtant bien distincts. « Il faut absolument faire un choix, c’est une question de vie ou de mort. » que tu ajoutes d’un ton terriblement dramatique avant qu’un nouveau rire ne t’échappe. Ton regard se perd une nouvelle fois sur le visage du brun, ta proximité comme une provocation pour le forcer à faire un choix déchirant et tes yeux s’attardent quelques secondes sur ses lèvres avant de retrouver ses yeux, le moment semblant s’être suspendu autour de vous.

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AUTUMN GALLOWAY & @WILL CADBURRY

« Ça prend forme tout doucement. C’est Bird qui m’a parlé de ce projet qu’elle avait en tête il y a quelques mois et j’ai décidé de me joindre à elle. » Pas de timeline précise donc, pas de date d’ouverture à annoncer et tu imagines que ce genre de projet ne prend pas forme en quelques semaines seulement, qu’il y a beaucoup de travail à faire même si franchement, tu n’as pas la moindre idée de ce à quoi cela peut ressembler. Déjà que tu as l’impression de ne pas trop savoir quoi faire ou comment t’y prendre avec le métier pour lequel tu as passé la dernière année à te préparer. Une crainte que tu gardes généralement pour toi, mais que tu partages ce soir. Un poids qui se défait de tes épaules au moment même où les mots quittent tes lèvres et que tu trouves le regard compréhensif du Cadburry, à ta plus grande surprise. « Je pense que la bonne approche, tu vas la trouver au fur et à mesure. » Tu hausses les épaules. « T’as sûrement raison. Merci Will. » Il faut simplement que tu te donnes une chance, que tu franchisses une étape somme toute facile : celle de te donner une vraie chance. Mais ça, ce sont des réflexions pour la Autumn de demain. Celle de ce soir préfère se délecter de la présence du brun et de cette promesse de faire tout ce que tu veux pour célébrer ta graduation. « Dans ce cas-là tu ferais mieux de vite trouver quelque chose avant que je ne change d’avis… » « T’oserais pas. » que tu commentes amusée devant son air faussement menaçant. « On est d’accord pour dire qu’on est trop vieux pour aller célébrer dans un club, oui? » que tu grimaces, pensant à tous tes camarades de classe dans leur début vingtaine qui prennent encore plaisir à se rendre dans un endroit trop bruyant où il est impossible de se commander un verre sans devoir crier et où on se retrouve forcer de partager le même air et le même espace avec beaucoup trop de gens en même temps. « T’aimes bien les trucs à sensations fortes? » que tu lui demandes avec un air mesquin sur le visage, une bribe d’idée ayant soudainement germée dans ton esprit, bien que tu préférais demander plutôt que d’imposer, même si Will avait promis que vous pouviez faire tout ce que tu voulais. Tu voulais que peu importe ce que tu choisisses, qu’il puisse en profiter lui aussi.

« Je te le promets. » Tu n’as pas de raison de ne pas le croire alors tu le prends au mot, ton sourire toujours aussi éclatant sur tes lèvres, ou du moins, jusqu’à ce que tu ne commettes un faux pas dans le monde du dating pour lequel tu n’es clairement pas douée. Tu penses toutefois t’en sortir presque indemne puisque Will ne semble pas vouloir prendre ses jambes à son cou, et il va même jusqu’à lui-même mentionner son ex-femme, dont tu connaissais déjà l’existence puisqu’il l’a mentionné dans vos échanges sur Tinder, mais dont tu ne connais pas grand-chose de plus. Tu ne sais pas combien de temps il a été marié avec elle, ni pourquoi ils se sont séparés, pas que tu juges que le moment soit idéal pour lui poser ce genre de questions, bien au contraire. Est-ce qu’il y a vraiment un moment idéal pour parler de ces choses-là avec quelqu’un que tu commences à fréquenter? Tu imagines très mal un moment où tu plonges en profondeur dans le désastre qu’a été – qu’est toujours – ta relation avec ton ex, même si tu sembles bien incapable de passer une soirée sans le mentionner. « On a clairement pas eu de chance… Sérieusement regarde nous. On est super canons, je comprends même pas pourquoi on est encore célibataires. » Tu le dévisages légèrement pendant quelques secondes, comme si tu peinais à croire que c’est vraiment la réponse qu’il t’offrait à ta question un peu trop sérieuse, et puis finalement, tu éclates de rire parce que c’est absurde mais aussi parce que tu as bien envie de le croire, au moins pour ce soir. « C’est vrai. Leur perte est clairement notre gain. » que tu ajoutes avec emphase parce que oui, vous avez tous les deux des passés possiblement compliqués, mais vous êtes là ce soir, tous les deux célibataires, tous les deux clairement attirés l’un par l’autre. Une attirance, qui tu l’espères, va au-delà de ce qu’il pense de ton look, même si franchement, tu ne peux pas dire que Will est désagréable à regarder parce que ce serait un honteux mensonge. « Et ton célibat, c’est quelque chose que tu souhaites conserver? » que tu lui demandes, incapable de rester sérieuse même en posant la question. Ça sonne terriblement cliché comme ça, mais tu cherches seulement à savoir s’il se cherche un plan cul, ou quelque chose de plus, même si quelque chose te dit que si c’était la première option, il aurait déjà tenté quelque chose avec toi, peut-être même le premier soir et ce ne fut pas le cas alors vraiment, ta question est légitime, non?

« Je jure solennellement que nos intentions seront bien meilleures que ça. » Tu fais mine d’être soulagée de l’entendre, parce que franchement, le monde connait déjà bien assez de magasins dans lesquels il est facile de se trouver des accessoires à l’effigie des Gryffondors. Parler du monde magique d’Harry Potter te donne envie de lui poser une question difficile, te demandant à quel point il sera difficile pour le brun de faire un choix. « C’est comme si tu me demandais de choisir entre deux enfants. » « Je pensais que t’aimais pas les enfants. » que tu répliques sur un ton amusé, te fiant seulement à ses commentaires face à ton choix de vocation alors que franchement, il pourrait être père de famille et tu ne le saurais même pas. Bien que franchement, tu espères que c’est le genre de détails qui se partage dès le départ et non pas quelque chose qui sort de nulle part. Mais tu oublies tout de cette très minuscule possibilité quand vos regards se trouvent et que vos yeux semblent chercher à lire au-delà du visible, sans que tu ne sois complètement certaine de ce que tu y trouves. Le silence perdure quelques secondes et c’est à peine si tu enregistres les bruits du film qui continue de rouler en arrière-plan. Il n’y a que ta respiration et celle de Will, dont le souffle est anormalement près, si près que tu jurerais pouvoir le sentir contre tes lèvres. « Harry Potter. » « Excellent choix. » Ta voix n’est qu’un murmure entre vous, une confirmation presque silencieuse. C’est ce que tu aurais choisi aussi, mais Will sait que même si tu aimes bien l’univers des dinosaures, tu es loin d’être aussi fan que lui ne peut l’être. Le silence s’étire à nouveau et tu te demandes si l’air est aussi lourd pour Will qu’il ne l’est soudainement pour toi? Est-ce que ses pensées à lui aussi sont complètement en train de dérailler plus vous continuer à soutenir vos regards de cette façon? Est-ce que lui aussi, il se questionne sur le goût de tes lèvres ou sur la douceur de ta peau, parce que tu es soudainement obsédée par ses biceps que tu pourrais caresser du bout des doigts, si seulement tu osais bouger ta main ne serait-ce qu’un tout petit peu. Putain, tu es pire qu’une adolescente qui ne sait pas comment s’y prendre, qui se pose trop de questions avant de faire quelque chose dont elle meure pourtant d’envie. « Chandler et Monica ou Rachel et Ross? » La voix de Will te ramène dans le présent, dans ce moment où il faut répondre à la question plutôt que de céder à tes envies, même s’il n’effectue aucun mouvement pour mettre de la distance entre vous et tu jurerais que ses yeux s’attardent eux aussi sur tes lèvres. « Y’a même pas de compétition. Monica et Chandler, n’importe quand. » Pas que tu n’aimes pas l’éternel drama entre Ross et Rachel, mais tu rêves d’un amour à la Mondler, où les deux amis deviennent plus naturellement, simplement, comme une évidence qui est complètement inévitable. Un peu comme l’envie de ce baiser qui prend toute la place autour de vous, si seulement l’un de vous osait finalement briser toute la distance. « Est-ce que tu comptes m’embrasser ou je dois penser à une autre question? » que tu demandes avec malice alors que la distance semble se décimer par elle-même et vos lèvres se trouvent, dans un simple baiser, une tentative qui donne l’eau à la bouche plus qu’autre chose.

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Will paraît incertain lorsque tu mentionnes les clubs et tu espères que tu n’as pas commis un faux-pas. La vérité c’est que tu n’as pas particulièrement envie de célébrer ta graduation dans un endroit bruyant où les gens perdent toute notion d’espace privé. « Hm… oui je pense. Après je n’ai jamais vraiment apprécié les clubs pour tout te dire. » Tu échappes un léger soupir de soulagement face à sa réponse. Au moins, tu n’as pas à craindre que Will te propose une soirée dans ce genre d’endroit, si jamais vous étiez emmené à vous revoir plus souvent après le déroulement de ce date. Ça te plaît d’ailleurs, d’apprendre un peu plus de choses sur lui, le genre de choses qui ne transmet pas nécessairement par messages textes. « Je suis pas une grande fan non plus honnêtement. J’préfère les endroits plus calmes, là où c’est pas impossible ou trop compliqué d’entretenir une conversation. » Parce que tu aimes bien discuter et si tu sais une chose de Will après votre premier rendez-vous, c’est que lui aussi aime bien parler de tout et de rien, laisser le champ libre à la moindre de ses pensées sans jamais ressentir le besoin de censurer quoique ce soit. Et ça déteint un peu sur toi, cette façon de faire et d’être dans toute sa simplicité, ça te donne envie de le prendre au mot dans son envie de célébrer, de viser peut-être un peu trop haut et un peu trop loin pour ce qui serait techniquement qu’une troisième sortie à deux, mais tu t’en fiches parce que quelque part, tu sais que si Will n’est pas intéressé, il te le fera savoir clairement et pour une rare fois dans ta vie, tu ne penses même pas que tu serais insultée si c’était malheureusement le cas. « J’adore ça! » « T’as déjà fait du Go Kart? » que tu lui demandes donc spontanément. Tu ne sais pas pourquoi tu as pensé à ça. Il y a ton frère qui t’a dit qu’il en a fait il y a quelques années et qu’il avait vraiment apprécié l’expérience et tu ne sais pas pourquoi, Will te donne l’impression que c’est une activité à laquelle vous pourriez vous adonner tous les deux, un thrill nouveau avec une personne nouvelle. « Enfin, c’est qu’une idée comme ça. J’en ai jamais fait, mais je me dis que ça peut être fun. » Même si franchement, être chez toi avec lui et regarder des films c’est aussi un plan qui te convient parfaitement.

Tu ne connais pas vraiment les règles et les must-do du monde du dating, et tu commets sans aucun doute plusieurs faux pas même sans le vouloir, mais si c’est le cas, Will n’en fait pas de cas et tu l’apprécies d’autant plus pour cela. Il est évident que vous n’êtes pas habitués ni l’un ni l’autre à ce genre de setting, là où ce n’est pas tout à fait clair ce qui est bon à dire ou non, mais tu préfères croire que vos maladresses sont charmantes plus qu’autre chose dans ce contexte. Quand bien même ton passé amoureux est absolument tout sauf charmant, mais ce n’est pas quelque chose que tu t’apprêtes à lui dire, pas si vite du moins. Tu ne saurais même pas par où commencer tant tout est chaotique, et potentiellement encore bien trop présent et près de toi. Mais pas ce soir, non. Ce soir il n’y a que Will et son rire éclatant. Will et ses yeux brillants. Will qui vient de te dire que tu es super canon, en quelque sorte. Tu ne sais pas ce qui te prend, de lui demander s’il souhaite conserver son célibat, mais la question plane entre vous deux et si tu t’attends presque à ce qu’il l’esquive, il finit tout de même par y répondre. « Ça a longtemps été le cas, oui. Je pense que j’ai longtemps eu besoin d’être célibataire mais aujourd’hui… j’en sais rien. Enfin… en tout cas ce dont je suis sûr c’est que j’ai plus envie d’être seul. » Tu lui offres un léger sourire compatissant parce que tu peux parfaitement comprendre. Tu n’as jamais aimé être seule, toi non plus. Tu ne sais pas il est célibataire depuis combien de temps, tu ne sais pas non plus comment son histoire avec son ex-femme a commencé, ni comment elle a fini, mais ce sont des questions que tu conserves dans un coin bien à part de ton esprit, pour une autre fois, si jamais l’occasion se présente. « C’est pour ça Tinder? Pour ne plus être seul? » Ne plus vouloir être seul, ça peut vouloir dire beaucoup de choses différentes, mais tu n’es pas là pour tenter de définir ce que ça veut dire. C’est de la simple curiosité, parce que franchement, tu es bien décidée à profiter de ce que cette soirée offre peu importe la réponse. « Et toi, tu y tiens à ton célibat? » Tu hausses légèrement les épaules. « Pas particulièrement. » Tu n’es pas la plus douée ou expérimentée en ce qui attrait le casual dating, mais après ton passé et tous les faux espoirs des derniers mois, tu as envie de croire que c’est quelque chose qui pourrait te faire du bien. Et qui sait où cela peut mener, après tout? « Je dirais pas que je cherche quelque chose de sérieux, mais tout est toujours plus fun à deux. » Le sourire en coin sur tes lèvres est parlant, et tu laisses Will faire ce qu’il veut de ta réponse, convaincue que peut-être, vous pourriez vous faire du bien tous les deux, un temps, ou plus encore.

Et vu la tension qui monte dans ton salon, les regards qui se font plus insistants et la distance qui diminue entre vous progressivement, quelque chose te dit que les idées qui te passent par la tête présentement sont mutuelles. Que l’envie de te rapprocher de Will, de glisser tes doigts sur sa peau et de goûter ses lèvres est quelque chose qu’il désire lui aussi envers toi et si les questions servent de distraction pour quelques minutes encore, elles deviennent rapidement secondaires, au même titre que le film, quand ses lèvres se lient finalement aux tiennes dans un baiser doux et simple, une mince tentative qui te coupe néanmoins le souffle, avant que Will ne revienne à la charge quelques secondes plus tard, avec plus de vigueur cette fois. Une vigueur que tu t’empresses de rencontrer, quand tu viens glisser une main dans son cou pour approfondir le baiser et la saveur que tu y découvres. Sa main sur ta cuisse te fait frissonner, te donne envie de diminuer un peu plus la distance qui persiste entre vos deux corps et quand ses lèvres quittent inévitablement les tiennes, tu ressens instantanément le manque d’un plaisir que tu découvres à peine. « Je pense qu’on vient de trouver un super moyen pour rendre cette soirée encore meilleure que la première. » Un léger rire t’échappe alors que ton front se pose naturellement contre le sien, sans que tu ne cèdes à la tentation de l’embrasser de nouveau trop rapidement. « À quel point est-ce que tu tiens à parfaire mon éducation sur Jurassic Park ce soir? » Parce que tu dois admettre qu’en ce moment, ton envie de te reculer pour regarder le film est pratiquement inexistante, surtout contre l’envie de l’embrasser à nouveau et de voir où cette attirance peut vous emmener, si vous vous prêtez au jeu. Et tu laisses le désir prendre le dessus quand tu captures ses lèvres une nouvelle fois, une main toujours contre son cou alors que l’autre vient se poser dans ses cheveux, avec cette intention toujours de le rapprocher de toi, prête à faire disparaître toutes les barrières les unes après les autres, s’il en ressent lui aussi le besoin ardent.

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Tu ne pourrais pas dire précisément à quel moment cela s’est produit, mais il est évident que tu te sens assez confortable avec Will pour lui proposer un peu tout et n’importe quoi parce que sinon tu ne penses pas que cette idée de Go Kart aurait quitté tes lèvres. C’est fascinant et à la fois complètement exaltant le naturel qui semble s’être installé entre vous en peu de temps, au point où tu peux aisément dire que oui, tu aimerais bien le revoir après ce soir, qu’importe ce qui se passe pour le reste de cette soirée. « Nope, mais je suppose que c’est ce que tu as choisi pour célébrer ta graduation? » Tu hoches légèrement la tête en guise de réponse positive à sa question. Et si tu te fis à ce même sourire qui ne cesse d’égayer son visage depuis le moment où il a mis les pieds dans ton appartement, tu supposes à ton tour que l’idée lui plaît bien. Sa main se lève et tu ne ressens aucune hésitation à venir taper dedans. Ça te donne l’impression que vous êtes en train de conspirer pour un plan qui pourrait partir sur du gros n’importe quoi, parce que franchement Will devrait avoir peur de se retrouver derrière un volant avec toi dans un tel contexte, mais tu sais aussi que le thrill de l’activité et les fous rires possibles rendent la simple perspective de cette journée à venir tout ce qu’il y a de plus agréable. « Ça me va, marché conclu. » « Ravie de faire affaire avec vous, Mr. Cadburry. » que tu réponds avec un rire, laissant peu à peu tomber toutes formes de réticences et de nervosité que tu avais pu entretenir face à l’idée de passer du temps avec lui.

Même quand la conversation prend un virage plus sérieux, par un accident qui être définitivement de ta faute, Will te rencontre au milieu de la discussion, t’offre ces propres confessions que tu ne cherches pas à creuser dans l’immédiat, mais qui ouvre la porte à une question qui semble quelque peu importante dans le moment : que cherche-t-il exactement, sur Tinder en général, mais aussi ici en quelque sorte, avec toi? Tu ne le demandes pas en tant de mots, alors peut-être que le sous-entendu passera à la trappe, mais ce n’est pas le plus important. Honnêtement, toi-même tu n’es pas complètement certaine de ce que tu attends ou de ce que tu espères de cette soirée, de cette connexion que tu es à la fois lentement et rapidement en train de créer avec le jeune homme. « Je pense oui. » Tu sembles avoir toucher un point sensible alors que tu ne presses pas la question plus que ça, lui laissant le luxe de t’en dire plus ou non. Ça donne l’impression que vous faites tout dans un ordre peu conventionnel, mais il semblerait que ça ait été déjà été conclu que vous étiez tous les deux un peu amateurs dans la matière, clairement en manque d’expérience, chose que tu avais envie de blâmer sur le fait que tu avais enchaîné deux relations assez sérieuses et depuis tu n’avais pas la moindre idée de ce que tu faisais. « Pour être honnête avec toi c’est un peu le bordel dans mon esprit depuis quelque temps. » Ça, tu le comprends parfaitement et tu sais que ce n’est pas quelque chose qui est facile à admettre. Dans un geste réconfortant, il y a ta main qui s’installe temporairement contre l’avant-bras de Will sur lequel tu laisses tes doigts déposés une simple caresse. « T’as pas besoin de t’expliquer. Le bordel, je connais ça. » Et peut-être que ça sonne comme si tu venais de lui avouer que tu es une fille compliquée avec un passé qui l’est tout autant, mais ce que tu cherchais à faire surtout, c’est compatir et tu espères que c’est ce qu’il retiendra surtout. Parce que pour une fois, tu ne cherches pas particulièrement à ajouter au bordel. Tu as envie de quelque chose de simple, de quelque chose - et de quelqu’un surtout - qui peut te faire du bien et autant être complètement transparente: Will semble être un bon candidat pour tout ça. Physiquement il te plaît, il n’y a pas à dire et vous semblez bien vous compléter dans vos maladresses et vos façons d’être qui se mélangent si bien qu’on jurerait que vous êtes bien plus qu’un simple match Tinder. « Je suis carrément d’accord. » Encore une fois, malgré les détours et les détails, vous vous retrouvez une nouvelle fois sur la même longueur d’ondes et cela ne présage que du bon pour ce qui est à venir, pour ce soir du moins.

Les barrières tombent finalement une à une, quand les regards se transforment en envie qui elle laisse vos lèvres fusionnées dire tout ce qu’il y a à dire sur le sujet. C’est lent et timide d’abord, avant que vous ne gagniez tous les deux en confiance et en témérité au fil des secondes. La sensation des lippes de Will contre les tiennes est agréable, tout comme sa barbe qui se frotte légèrement contre ton menton plus le baiser gagne en intensité. Ses doigts sont légèrement rugueux mais attentifs contre ta joue et l’ensemble de l’œuvre suffit à faire croître un désir en toi que tu as bel et bien envie d’assouvir. « J’y tiens franchement plus tant que ça. » Oh thank god. C’est tout ce que tu as espérais entendre, et les mots ont à peine franchi les lèvres du brun que tu les as de nouveau capturer des tiennes. L’intensité de l’échange augmente d’un cran une fois de plus quand vos langues se lient et se découvrent dans une danse nouvelle et que sans jamais briser le contact, Will t’invite à t’allonger le long de ton canapé, simplement pour mieux te surplomber et laisser ses mains découvrir tes courbes alors que tu en fais autant de ton côté. Des doigts qui glissent dans son dos, qui agrippent ses hanches, ses biceps jusqu’à se faire curieux de découvrir le peu de peau a découvert sous sa chemise qui laisse apparaître le bas de son ventre. Ton souffle est court quand l’échange se termine abruptement et ton regard cherche le sien, espérant y découvrir ce qu’il pense ou ce qu’il veut même si son corps semble bien traduire son envie actuelle. « Tu veux qu’on aille dans ta chambre? » Tu hoches la tête et l’incites a se relever de tes mains sur son torse avant de te lever du canapé à ton tour. Tu oublies tout de la pizza, de la bière et du film qui continue de rouler en fond sonore, ta main attrapant celle de Will pour le guider jusqu’à ta chambre se trouvant au fond de ton appartement. Tu remercies la Autumn du passé d’avoir penser à ramasser le bordel avant l’arrivée du Cadburry au cas où se scénario bien précis en viendrait à arriver. Ta chambre est décoré modestement. Quelques photos sur les murs, un lit, une commode, des livres ici et là. Rien de bien extraordinaire à première vue. La porte se referme derrière le brun et aussitôt tu l’emmènes contre toi, tes mains reprenant leur exploration, alors que tu te demandes où il aime être touché Will, ce qui fait bouillir son sang et saurait le rendre fou. C’est l’excitation pure et simple d’être avec quelqu’un de nouveau, où tout est encore à apprendre et tu te laisses captiver par un nouveau baiser, et impatiente, tes doigts viennent se glisser sur les boutons de sa chemise que tu défais un à un avant de laisser le tissus tomber à même le sol, et il est évident que tout ton corps apprécie ce qui apparaît sous tes yeux, le torse dessiné de Will sur lequel tes doigts glissent naturellement avant que tes lèvres ne viennent parsemer son cou de baiser et découvrir le goût de sa peau nouvellement dénudée.