Spare the sympathy ft @Marley Lynch

Your words up on the wall as you're praying for my fall ; and the laughter in the halls and the names that I've been calle ; I stack it in my mind and I'm waiting for the time ; when I show you what it's like to be words spit in a mic ∆ Imagine Dragons & JID, Ennemy

Des défilés dans des musées, Mabel n'en avait pas fait beaucoup. Et cette fois-ci, elle aurait hautement préféré un endroit plus neutre, et qu'elle connaissait mieux. Son ex-mari lui avait fait faux bond, et elle se retrouvait donc avec Rosalie dans les bras alors qu'il était censée la garder. Ce n'était pas le meilleur moment pour avoir un souci de planning de ce genre, alors qu'elle devait travailler - mais visiblement, elle n'avait pas un vrai métier quand il s'agissait de savoir qui était prioritaire pour travailler et qui devait garder leur bébé.

(Oui, elle était un peu amère. Surtout qu'elle n'avait personne à qui se plaindre, et qu'elle s'efforçait de rester neutre envers son ex-mari quand elle était à portée des oreilles de sa fille.)

« Hey, tu vas pouvoir voir les collègues de maman, c'est pas cool ça ? » demanda-t-elle avec son air le plus enjoué possible, tout en souriant devant la styliste qui faisait des grimaces à Rosie. « Je suis désolée, un contretemps avec son père » s'excusa-t-elle, gênée.

La jeune femme ne rechigna pourtant pas à prendre le bébé dans ses bras le temps que Mabel n'enfile la tenue qu'elle porterait ce soir-là. Rosie se laissa faire de mauvaise grâce, jamais très à l'aise dans les bras d'inconnus, avant de retrouver ceux de sa mère avec un grand sourire.

« Tu vas devoir quitter maman quelques minutes quand elle devra aller défiler, tu sais ça ? » expliqua-t-elle à Rosie, ancrant son regard dans celui de son bébé.

Elle n'eut droit qu'à quelques onomatopées en réponse, pas de quoi être vraiment satisfaite. Elle ne savait pas ce que Rosalie avait compris, mais elle ne pouvait pas faire grand chose de plus.

Elle se laissa guider jusqu'aux sièges de la zone coiffure et maquillage, laissant un des coiffeurs transformer ses cheveux en un chignon artistique qu'elle aurait été incapable de reproduire chez elle. Rosie, perchée sur ses genoux, suivant les mouvements de l'homme avec un petit air concentré absolument adorable, que Mabel aurait bien pris en photo si elle avait pu.

« Tu promets d'être sage, bébé joli ? » demanda-t-elle, tout en jouant avec le doudou de sa fille, pour la garder occupée et éviter les pleurs d'énervements.

Toujours pas de réponses, mais au moins Rosalie semblait calme. Elle était installée sur les genoux de sa mère et ne cherchait pas à galoper partout, se contentant de regarder de loin les allers et retours de tous les inconnus qui passaient autour d'elles.

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  @Mabel Griffiths  ft. Marley Lynch

Marley n'avait aucune envie d'aller travailler. Le moral à plat depuis quelques temps, elle ne se sentait pas la force d'affronter toute une équipe sous pression ou encore les caprices d'une mannequin. Elle avait failli appeler pour annuler et simuler une maladie mais à la dernière minute elle s'était ravisée. Sa gueule de bois de la veille était partie plus vite qu'elle ne s'y était attendue et elle savait que si elle les plantait à la dernière minute elle risquait d'être grillée pour les futurs événements. C'était donc lasse et quelque peu agacée qu'elle se rendit au musée. Rien que l'idée de devoir maquiller une mannequin dans un tel lieu lui crispait les nerfs. C'était bien joli leurs idées de défiler dans de tels endroits c'était original, et cela marquait les esprits mais ce n'était en rien pratique pour les équipes techniques. Les travailleurs de l'ombre se retrouvaient ainsi à bosser dans des espaces qui n'étaient pas faits pour ça.

Lorsqu'elle arriva sur place avec sa mallette – qu'il fallait qu'elle change, elle ne supportait plus de voir l'inscription laissée à l'intérieur par Jackson – on lui indiqua où se rendre pour commencer son boulot. Elle demanda maussade : « C'est qui la mannequin ? » histoire qu'elle puisse se préparer psychologiquement avant. Elle espérait que ce ne serait pas une débutante. Les débutantes ne tenaient pas en place et étaient toujours beaucoup trop stressées. Elle espérait aussi que ce n'était pas l'une de ces garces qu'elle avait maquillé à plusieurs reprises sans commettre de meurtres. « Mabel Griffiths ». La brune stoppa sa marche et soupira doucement. Bon pour le côté « garce » c'était foutu. La métisse reprit cependant le chemin des coulisses. Sa dernière rencontre avec Mabel s'était étrangement bien passée et la jeune femme espérait que ce n'était pas un mirage ou bien qu'elle n'était pas tombée sur une Mabel malade. Si elle avait presque – oui presque – passé un moment agréable la dernière fois, elle espérait qu'il en serait de même. Aujourd'hui, Marley n'avait aucune patience et elle savait qu'à la moindre étincelle elle pourrait s'enflammer.

Elle arriva vers une porte au moment où la coiffeuse sortait de la pièce. Celle-ci lui indiqua que la mannequin était tout à elle et qu'elle pouvait commencer. Lynch poussa la porte tout en lâchant avec une pointe d'humour : « Tiens, tiens comme on se retrouve... ». Elle allait s'approcher mais se figea lorsque la mannequin tourna son siège et dévoila un petit être qui gigotait sur ses genoux. Les yeux écarquillés, Marley ne parvenait pas à enregistrer l'information : « Qu'est-ce que... » Elle avait failli dire « Qu'est-ce que c'est ? » mais heureusement elle s'était tue. La bouche légèrement entrouverte la métisse se demandait comment réagir. Mabel avait amené sa gamine dans les coulisses. Les sourcils de la brune se froncèrent avant que leur dernière conversation ne lui revienne à l'esprit. Si Rosie était ici, c'était que son père l'avait encore plantée et l'avait laissée à la charge de Mabel.

Les traits du visage de la maquilleuse se détendirent enfin lorsqu'elle s'approcha des deux filles. Elle se mit accroupie pour être à la hauteur de Rosie et tout en lui chatouillant doucement le nez dit d'une voix douce : « Mais tu dois être la jolie Rosie. » et tout en continuant à chatouiller doucement la petite fille, elle releva le visage vers Mabel, et désolée pour elle, marmonna : « Il t'a plantée ? ». C'était plus une question rhétorique qu'autre chose, une manière de lui faire savoir qu'elle comprenait la situation et qu'elle ne lui rendrait pas la tâche difficile. Pas aujourd'hui.

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Mabel était concentrée sur sa fille, inquiète de l'avoir amenée dans un tel endroit. Les coulisses d'un défilé, c'était bruyant, mouvementé et lumineux, bref très stimulant et assez submergeant. Pas du tout l'endroit rêvé pour un enfant, encore moins de l'âge de Rosalie. Surtout que si Mabel ne se gênait pas pour faire du bruit pendant les siestes de la petite, c'était passer l'aspirateur ou écouter de la musique, rien d'aussi perturbant que le volume sonore actuel autour d'elles.

Pour l'instant, Rosie semblait pourtant se plaire dans ce nouvel environnement, même si elle avait une main agrippée à la robe de sa mère, et observait avec une inquiétude à peine perceptible le balai des différents employés. Jusqu'à ce qu'une silhouette ne s'agenouille à leur hauteur, et Mabel eut un soupir de soulagement en reconnaissant Marley.

Leur dernière rencontre s'était plutôt bien placée, et Marley était au courant des problèmes que la mannequin rencontrait avec son ex-mari. Et la maquilleuse était assez professionnelle pour savoir travailler avec un bébé dans les pattes, ce qui n'aurait pas été le cas d'une plus jeune, qui aurait pu en plus être intimidée par Mabel.

« Visiblement, je n'ai pas un travail très important, et je peux m'occuper d'un bébé tout en défilant » répondit-elle, essayant de garder un ton détaché et amusé.

Ses yeux devaient lancer des éclairs, mais elle devait prendre sur elle pour que Rosalie ne perçoive pas les tensions entre ses parents. Surtout qu'elle arrivait à l'âge où elle répétait les sons et les mots, et commencer à en laisser échapper quelques uns. Hors de question d'utiliser sa fille comme messagère entre son ex-mari et elle, et Mabel commençait donc à faire attention à ce qu'elle pouvait dire devant Rosie, même si parfois ses mots allaient trop vite pour qu'elle ne les retienne.

« J'espère que ça ne te dérange pas ? Je peux même pas promettre qu'elle sera sage, je l'ai jamais eue avec moi en défilé... »

Si elle avait eu un peu plus de temps, elle aurait pu demander à Maddy ou Penny, même si elle se sentait toujours coupable de leur laisser son bébé qui marchait et cherchait à tout explorer quand elles avaient des bébés plus jeunes à gérer. Là, au dernier moment, elle n'avait même pas essayé de les appeler.

Heureusement, les chatouilles de Marley faisaient sourire Rosie, toute contente de voir un des adultes s'arrêter à sa hauteur et faire attention à elle.

« T'aimes bien Marley ? Parce qu'apparemment, c'est elle qui va maquiller maman et faire disparaître les cernes que tu lui donnes ! »

Elle sourit à sa fille, qui s'empressa de faire un grand sourire édenté au retour. Adorable comme toujours, et Mabel déposa un baiser sur son front avant de se tourner vers Marley.

« Comment je peux m'installer pour ne pas te gêner ? »

Sans l'enfant, très certainement, même si Mabel sentait que ça allait être compliqué.

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  @Mabel Griffiths  ft. Marley Lynch

Toujours accroupie devant la fillette, Marley la chatouillait tout en écoutant attentivement ce que lui disait Mabel. Lorsqu'elle lui expliqua que son métier ne devait pas être assez important, la maquilleuse roula des yeux et se mordit la langue pour ne rien dire devant Rosalie. Si elle n'était pas une grande fan de la mannequin, elle ne pouvait s'empêcher d'être énervée pour elle. Elle ne connaissait pas son ancien compagnon mais elle le détestait déjà. Marley avait l'impression que le type était toxique et cela avait le don de la rendre dingue. Elle s'abstint néanmoins de tout commentaire, préférant apaiser la situation plutôt que de l'envenimer. Elle finit par se redresser tout en laissant glisser ses doigts dans les cheveux fins de la petite. « J'espère que ça ne te dérange pas ? Je peux même pas promettre qu'elle sera sage, je l'ai jamais eue avec moi en défilé... » La maquilleuse adressa un sourire à la jeune femme et cherchant à la rassurer répondit : « Non bien sûr que non. Au pire si elle chiale trop, on la mettra dans le placard. » et d'un signe de tête elle montra une porte dans le coin de la pièce. Un petit rire lui échappa et rapidement elle poursuivit : « Ecoute, on n'a pas le choix de toute manière. Mais ça va le faire ! »

Tandis que Marley continuait de chatouiller et de caresser l'enfant, cette dernière se mit à gazouiller et à rire. Si la métisse ne savait pas si elle voulait ou non des enfants, elle ne pouvait nier le fait que Rosie était beaucoup trop mignonne. « T'aimes bien Marley ? Parce qu'apparemment, c'est elle qui va maquiller maman et faire disparaître les cernes que tu lui donnes ! » L'intervention de Mabel ramena la jeune femme sur terre qui jeta un coup d'oeil à sa montre et se rendit compte que le temps commençait à presser. Il fallait absolument qu'elle commence à la maquiller sinon elles risquaient toutes les deux d'être en retard.

« Comment je peux m'installer pour ne pas te gêner ? » Marley se gratta la tête tout en réfléchissant. Elle observa la pièce et remarqua un tapis posé devant un canapé. Elle regarda Mabel et tendant les bras en direction de Rosie demanda : « Je peux ? » puis elle prit la petite. A peine l'avait-elle soulevée que la fillette se mit à pleurer. Marley écarquilla les yeux et commença à sentir la panique la gagner. Qu'avait-elle fait ? Les cris stridents et les larmes de l'enfant lui transperçaient le cœur. Elle reposa la fillette sur les genoux de sa mère et marmonna : « J'suis désolée. » Bon... Elle allait devoir maquiller Mabel avec Rosie sur ses genoux. Tant pis, elle allait s'adapter. Elle prit un siège et s'installa en face de la mannequin.Elle tendit le bras en direction de sa joue pour y déposer une base mais à cet instant-là, la petite essaya d'attraper le bras de la métisse. Cette dernière pinça ses lèvres et plus pour elle-même dit : « Ca va pas le faire... » Elle se retourna et observa ses affaires à la recherche de quelque chose en particulier. Après avoir fouillé quelques instants, elle sortit enfin son objet magique. Il s'agissait d'une éponge rose pour appliquer du fond de teint. Elle la tendit à Rosie qui ne se priva pas pour la prendre. Ses larmes avaient cessé tandis qu'elle appuyait sur l'objet mou. Marley releva le visage vers Mabel et chuchota : « Bon, on va faire vite, je ne sais pas combien de temps cela va l'occuper. » Elle lui fit un petit sourire et s'appliqua à déposer la base sur le visage de la blonde.

Si maquiller Mabel alors qu'elle tenait sa fille dans les bras était difficile, Marley n'avait pas encore pensé au moment du défilé. Qui allait surveiller l'enfant ?

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Mabel essaya vraiment de sourire à la plaisanterie de Marley, même si l'idée de mettre une Rosie pleurant à chaudes larmes dans un placard la terrifiait. Peut-être parce qu'elle avait trop de souvenirs d'elle pleurant toute seule dans sa chambre - avec parfois la visite d'un Maddy voulait bien faire mais n'ayant que quelques années de plus et n'étant pas la mieux placée pour s'occuper de sa petite sœur.

Elle serra juste Rosie un peu plus fort contre elle, tout en espérant que sa fille reste sage le temps du défilé. Même si son heure de coucher était déjà dépassé et que si pour l'instant, la curiosité était la plus forte, la fatigue finirait bientôt par pointer son nez. Elle profita donc de ce moment où Rosie souriait et regardait autour d'elles pour se concentrer sur la partie maquillage, se disant qu'elle aurait bien le temps de voir venir les pleurs et l'épuisement.

Se retrouver dans les bras d'une inconnue n'était en tout cas pas la solution. Si Marley lui semblait sympathique quand Rosalie était encore blottie contre sa mère, se retrouver d'un coup loin de l'étreinte maternelle provoqua aussi de gros pleurs d'inconfort. Marley grimaça et lui rendit bien vite sa fille, que Mabel s'empressa de câliner, sentant les regards scrutateurs des autres employés du défilé sur elle.

« C'est rien Rosie, tout va bien. Maman reste là » murmura-t-elle, tout en attrapant le doudou de sa fille pour lui donner.

Marley attrapa une de ses éponges de maquillage, et les deux mains prises par des jeux, Rosie se calma rapidement, testant le rebondi de la petite éponge. Un objet que Mabel possédait mais qui restait hors de ses limites, sur la coiffeuse.

La mannequin se redressa un peu pour pouvoir offrir son visage aux pinceaux de la maquilleuse sans trop gêner sa fille en plein jeu. Un équilibre difficile à trouver, puisqu'à plus d'un an, Rosie n'était plus un nourrisson au gabarit se faisant vite oublier.

« Ma manager devait venir ce soir pour s'occuper de Rosie, mais elle n'est toujours pas là » expliqua-t-elle, une fois que Marley eut fini de faire son teint, lui permettant de bouger - et parler - un peu.

Au moins, Rosalie connaissait un peu la manager de sa mère et aurait été à l'aise avec elle, le temps du défilé. Le défilé ne se faisant pas avec la maison de couture que Mabel fréquentait le plus, sa fille n'avait jamais vu les employés présents, et si elle leur souriait facilement, juchée sur les genoux de sa mère, il en serait autrement quand Mabel la laisserait seule avec l'un d'eux.

Elle jeta un œil anxieux vers la porte d'entrée, avant que Marley ne fasse ses yeux. Pas de traces de sa manager, et l'heure avançait...

« Je suis vraiment désolée, je sais que ça doit pas être des plus confortables pour toi ! »

Quoi qu'au moins, Marley était une maquilleuse expérimentée, et savait travailler dans toutes les conditions. Une de ses collègues aurait pu se retrouver bloquée par la présence de l'enfant et compromettre beaucoup plus de choses dans l'organisation du défilé.

Ça n'empêchait pas que Mabel se sente de plus en plus stressée, à se demander ce qu'elle allait faire si sa manager ne venait pas. Parce qu'il était hors de question qu'elle défile avec Rosalie dans les bras, mais qu'elle était quand même sensée travailler ce soir-là...

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  @Mabel Griffiths  ft. Marley Lynch

La douceur et la prévoyance dont faisait preuve Mabel avec sa fille n'avaient de cesse d'étonner Marley. Bien sûr elle n'avait jamais imaginé que la mannequin était une mauvaise mère mais elle avait toujours au fond d'elle l'image qu'elle s'était forgée quelques années auparavant : Une jeune femme colérique, impulsive et par moments égocentrique. En l'observant s'occuper de sa fille, Marley prenait conscience que la demoiselle avait nettement évolué. Elle faisait passer les besoins de Rosalie avant les siens. La maquilleuse regrettait d'avoir pris dans ses bras l'enfant. C'était à cause d'elle si les premières larmes étaient apparues. Heureusement pour la brune, tout était rapidement rentré dans l'ordre après que sa mère l'ait serrée contre elle et lui ait tendu une peluche. Désormais la petite avait les deux mains occupées et semblait avoir oublié l'incident qui venait de se produire.

Marley venait de finir de poser la base sur le visage de la blonde lorsque celle-ci lui expliqua : « Ma manager devait venir ce soir pour s'occuper de Rosie, mais elle n'est toujours pas là ». La brune fronça les sourcils en jetant discrètement un coup d'oeil à sa montre. Sa manager avait intérêt de se bouger – et rapidement – sinon le reste de la soirée risquait d'être compliqué. Elle préféra ne rien dire et tenta de cacher son trouble et son inquiétude. Après tout, ce n'était pas son problème. Elle était là pour maquiller Mabel et rien d'autre. Elle n'était en rien responsable des mésaventures et des désagréments de la mannequin.

La métisse déposa un peu de blush sur les joues de Mabel et secoua la tête lorsque celle-ci ajouta : « Je suis vraiment désolée, je sais que ça doit pas être des plus confortables pour toi ! » Sa langue claqua contre son palais, signe qu'elle désapprouvait les propos qu'elle venait d'entendre. D'un signe de la main qui voulait dire « laisse tomber » elle lui répondit : « Ne te tracasse pas pour ça. J'ai connu pire. » et elle lui adressa un petit sourire pour la rassurer. Ce n'était pas la première fois qu'elle travaillait dans des conditions particulières. Elle avait déjà dû maquiller un acteur qui n'avait eu de cesse de téléphoner, une danseuse à qui on faisait faire ses étirements en même temps, et d'autres situations auxquelles Marley n'aurait jamais pu penser si elle ne les avait pas réellement vécues.

Elle sortit sa palette pour maquiller les yeux de Mabel qui devenait de plus en plus stressée. Tandis que la mannequin avait les yeux clos, Marley ne cessait de jeter des coups d'oeil à sa montre et à la porte de la pièce. Que foutait sa manager ? C'était quand même incroyable de laisser la jeune mère dans une telle situation. Elle appliqua le fard à paupières et en profita pour mettre un peu de mascara lorsqu'elle sentit quelque chose tomber sur ses pieds. Elle sursauta légèrement et se rendit compte qu'il s'agissait de la peluche de la petite. Elle se pencha pour la ramasser et lorsqu'elle lui tendit, la porte s'ouvrit. La brune se redressa avec l'espoir que cela soit la manager mais il s'agissait en réalité du directeur du défilé : « Mesdames, vous devez être prêtes dans deux minutes. » Marley allait répliquer qu'il y avait eu un léger contre-temps mais l'homme avait déjà disparu.

Elle écarquilla les yeux et déglutit avec difficulté : « On va trouver une solution. On va gérer. » Elle ne savait pas pourquoi la situation de Mabel la préoccupait autant ni pourquoi elle tentait inlassablement de la rassurer ou de l'aider mais dans tous les cas c'était ce qu'elle était en train de faire. Elle déposa avec agilité et précision du rouge à lèvres sur ses lèvres puis murmura : « Il faut que tu y ailles... » Elle regarda autour d'elle, il n'y avait plus personne dans la pièce. Tout le monde s'était volatilisé. Elle ferma les yeux de longues secondes et se rendant à l'évidence qu'il n'y avait aucune autre solution, elle acheva dans un soupir : « Je vais garder Rosie. Je vais m'occuper d'elle... » Avaient-elles une autre option à choisir ? La réponse semblait malheureusement négative.

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Marley avait beau se montrer rassurante, Mabel ne pouvait s'empêcher de culpabiliser un peu. Peut-être que la maquilleuse avait effectivement connu pire - et Mabel avait fait suffisamment de défilés pour voir les états d'ébriété ou d'agitation de ses collègues compromettant le travail d'à peu près tout le monde -, devoir naviguer autour d'un bébé un peu craintif n'était pas des plus agréables. Surtout que la présence de Rosie collée au ventre de sa mère rendait un peu plus sportif le fait de maquiller le visage de celle-ci.

Heureusement que Rosalie était plutôt calme pour le moment, jouant tranquillement et regardant avec attention les mouvements de Marley, probablement intriguée par tous les gestes de la jeune femme. Mabel ne pouvait que comprendre, elle qui avait toujours apprécié regarder le ballet des maquilleurs, ces milles gestes pour ajouter des détails magnifiant un maquillage.

L'annonce du début du défilé stressa un peu plus la jeune mère. Sa manager n'était toujours pas arrivée, ce qui ne lui laissait pas beaucoup d'opportunités pour faire garder sa fille, surtout quand cette dernière venait de prouver qu'elle n'aimait pas être dans les bras d'étrangers. Les gentils mots de Marley, bien qu'étrangement rassurants, même venant de quelqu'un avec qui elle ne s'était jamais entendu, ne changeaient rien à la situation.

« Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? » demanda-t-elle, surprise, quand Marley proposa pourtant de garder Rosie.

Maintenant que le bébé avait vu la maquilleuse tournoyer autour de sa mère, ce serait peut-être plus simple. Elle n'était plus aussi inconnue, et Mabel, bien que tendue par la situation, avait été plutôt ouverte et souriante envers Marley, ce qui avait définitivement rassurée la petite. Mais est-ce que ce serait suffisant ?

« Il y a de l'eau dans son sac à langer, et quelques jeux si tu as besoin de la distraire. Mais sa peluche devrait faire l'affaire, surtout qu'il est tard et pas vraiment l'heure de jouer. Et ce sera juste quelques minutes, si elle salit sa couche, je la changerai en revenant ! »

Marley était déjà assez gentille d'accepter de garder Rosie le temps que Mabel défile, elle n'allait pas en plus la laisser trop en faire. Surtout que les couches n'étaient pas une tâche aisée, Rosie commençant à être assez grande pour tenter de s'enfuir quand elle n'était pas disposée.

« Hey, sweet girl, maman va devoir aller travailler. Juste quelques minutes, le temps de montrer à tout le monde combien cette robe est jolie. Tu vas rester avec Marley » annonça-t-elle à Rosie, pointant la maquilleuse du doigt. « Tu veux bien lui faire un câlin quelques minutes, et je reviens après ? »

Elle fit un sourire à sa fille, embrassa sa petite joue toute ronde, avant de la transférer délicatement dans les bras de Marley. Elle aurait aimé rester un peu plus longtemps à côté, pour s'assurer que Rosie ne soit pas trop gênée de changer ainsi de bras, mais elle était déjà tirée vers le podium, ayant juste le temps de voir une grimace sur le visage de sa fille. Mais la musique trop forte résonnait déjà à ses oreilles, l'empêchant de savoir si Rosie babillait juste son mécontentement ou si elle pleurait de voir sa mère s'éloigner.

Elle se força à entrer dans son personnage de mannequin, un faux sourire avenant sur les lèvres, son dos bien droit, sa démarche plus gracieuse et élégante qu'habituellement. Elle était là pour vendre du rêve et mettre en valeur sa robe et son maquillage, et elle allait le faire avec talent. Même si elle avait le ventre serré, de ne pas savoir comment se passait ce petit entretien imprévu entre Rosie et Marley.

Elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que tout se passe bien, alors qu'elle tournoyait au bout du podium, les flashs des photographes faisant miroiter les sequins de la robe. Heureusement que plus de dix ans après ses débuts, défiler et se mettre sous son meilleur jour pour les photos, elle le faisait d'instinct, sans avoir besoin de plus y réfléchir. Elle refit un tour sur le podium, cette fois-ci en compagnie de tous les autres mannequins, afin de donner une vision d'ensemble de la collection.

Elle put enfin descendre du podium, laissant les assistantes stylistes lui enlever sa robe et lui tendre ses vêtements, enfilant rapidement son jean et son t-shirt, avant de se mettre à la recherche de Marley, repérant rapidement la silhouette de la jeune femme, à l'écart de la foule.

« Tout s'est bien passé ? »

Une pointe d'inquiétude dans la voix, parce que ça restait compliqué de confier sa fille à des presque inconnus...

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  @Mabel Griffiths  ft. Marley Lynch

La surprise s'entendit dans la voix de Mabel lorsqu'elle demanda : « Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? » Surprise partagée, Marley elle-même ne comprenait pas pourquoi elle avait fait cette proposition. Les deux femmes ne se portaient pas spécialement dans leur cœur pourtant ce soir, la maquilleuse sentait qu'elle se devait de l'aider. Elle acquiesça d'un signe de tête tout en souriant pour essayer de rassurer la mannequin. La brune était écoeurée par la situation. Savoir que le père de la petite ne se souciait pas assez d'elle ou ne respectait pas assez la mère de son enfant en agissant de la sorte l'exaspérait au plus haut point. Sans doute repensait-elle inconsciemment à son enfance : un père absent non pas parce qu'il ne voulait pas s'occuper de ses enfants mais parce qu'il travaillait plus que de raison afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.

La maquilleuse était en train de s'assurer que tout était en ordre, elle voyait bien que Mabel était stressée et elle comprenait parfaitement pourquoi. De son côté, elle essayait de paraître assurée et détendue alors qu'au fond d'elle elle était terrifiée. Cela ne servait à rien d'angoisser un peu plus la blonde. Elle se devait de garder un visage impassible et calme. Tout se passerait bien. Après tout, le défilé ne durerait pas trois heures. Mabel ne s'opposa pas à sa proposition, elle n'avait de toutes façons pas vraiment le choix. Elle donna les directives à la métisse, quelques conseils et ajouta qu'elle changerait sa couche si besoin. La brune se mordit la lèvre pour ne rien dire ou pour ne pas rire. Elle avait envie de dire à la blonde que c'était une évidence : Il n'était pas question qu'elle change la couche. Même si elle l'avait voulu, Lynch n'était pas sûre de savoir s'y prendre. Même avec sa filleule, Clara, elle n'avait jamais changé de couche. Ce n'était pas ce soir qu'elle allait commencer. « Ça ira, ne t'en fais pas. » réitéra la maquilleuse, soucieuse de rassurer un maximum la jeune femme.

Elle se recula un peu, laissant de l'espace à la mère et sa fille et écouta d'une oreille attentive les dernières paroles prononcées par Mabel. Elle était si douce et délicate que cela remuait un peu l'estomac et le cœur de la tigresse. Avoir un enfant semblait vraiment changer les gens, et dans le bon sens du terme. Délicatement, elle tendit les bras et prit la petite contre elle. Marley n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot que Mabel s'était déjà volatilisée. Rosalie dans les bras, la brune ne savait pas vraiment ce qu'elle devait faire. Soudain, une grimace étira le visage de la fillette et la maquilleuse comprit qu'elle allait fondre en larmes. Elle commença donc à la bercer : « Non ne pleure pas, maman va revenir » lui dit-elle avec douceur. Cela ne changea malheureusement rien. De larges billes de larmes commencèrent à rouler sur les joues du poupon, et Marley sentait l'inquiétude croître en elle. Les sanglots se faisaient de plus en plus fort et à chaque fois qu'elle se mettait à crier, la métisse avait l'impression qu'on lui arrachait un morceau de cœur. Elle sortit la peluche, tenta d'amadouer l'enfant avec mais cela ne marchait pas. Sans trop savoir pourquoi, Marley commença à fredonner une chanson à l'oreille de Rosie tandis qu'elle lui caressait avec tendresse les cheveux. Les larmes commencèrent peu à peu à s'espacer et comme par un miracle, au bout de quelques instants, la petite ne pleurait plus. Une vague de soulagement balaya Lynch qui s'approcha discrètement des coulisses qui donnaient sur la scène. D'où elle était, personne ne pouvait les voir mais la brune et la fillette avaient vu sur le podium. Marley pointa alors Mabel qui défilait et dans un grand sourire dit : « Regarde comme maman est jolie. » L'enfant observa la scène sans comprendre réellement ce qui se passait mais lorsqu'elle reconnut sa mère, un immense sourire s'afficha sur son visage.

Le spectacle prit fin et avant que l'effervescence ne gagne les coulisses et ne fasse paniquer la petite, Marley se décala et s'éloigna de la foule. Rosie était pendue à son cou et commençait à nouveau à s'agiter. Ce fut à cet instant là que la silhouette de la mannequin se dessina à proximité. « Tout s'est bien passé ? » Marley lui fit un grand sourire et répondit avec désinvolture : « Bien sûr ! On est meilleures amies avec ta fille ! » Elle lui fit un petit clin d'oeil et lui tendit à nouveau l'enfant. Le soulagement s'empara d'elle lorsqu'elle fut délester de ce poids autant physique que mental. « Bon, j'vais pas te mentir... Elle a un peu pleuré quand même. » Elle fit une petite grimace désolée et haussa les épaules avant d'achever : « Mais elle est entière, et je pense que qu'elle n'est pas traumatisée... Ou ça ne durera pas longtemps ! ». Elle taquinait Mabel. Si ce petit imprévu avait dû être éprouvant pour la mannequin, la petite, elle, avait sans doute déjà oublié.

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Rosie avait les joues un peu rouges et les yeux légèrement gonflés, mais elle en semblait pourtant plutôt contente. Ou du moins calme, ce qui était sans doute ce que Mabel pouvait espérer de mieux après l'avoir laissée dans les bras de ce qui était pour elle une complète inconnue. Elle fut pourtant soulager de récupérer contre elle le poids familier de sa fille - une pensée partagée si elle en jugeait par les petites mains qui s'étaient instantanément agrippées à elle.

« J'imagine... Elle ne te connaît pas en plus, c'était la première fois qu'elle te voyait. Pas le plus facile pour la mettre en confiance ! »

Elle se mordit la lèvre, un peu désolée que la pauvre Marley ait eut à gérer tout ça alors qu'elle n'avait pas d'enfants et n'était sans doute pas très à l'aise avec. Heureusement que Rosie n'avait pas été des plus horribles, peut-être que ça conforterait Marley dans l'idée que les petits humains n'étaient pas si terribles que ça !

Les pleurs ne devaient pas avoir duré longtemps, les joues de la petite ayant été sèches quand Mabel était arrivée à leur hauteur. Sans doute juste les premières minutes, parce qu'elle ne comprenait pas où était partie sa mère ? Marley avant quand même réussi à la calmer rapidement, ce qui était plutôt bien joué de sa part.

« J'espère surtout que toi, tu n'es pas traumatisée ? » demanda-t-elle. « Je t'assure que cette petite personne aime les câlins et sourit beaucoup, quand elle est bien reposée. »

Et aussi quand on ne la laissait pas avec une inconnue sans prévenir. Elle était d'ailleurs un peu plus souriante et détendue depuis qu'elle était revenue dans les bras de Mabel, même si la fatigue se dessinait dans ses yeux. La soirée allait être compliquée quand elles seraient de retour à la maison...

« Merci d'avoir bien voulu t'occuper d'elle pendant ces quelques minutes » reprit-elle, posant son regard dans celui de Marley. « Tu n'y étais pas obligée, et ça m'a permis de pouvoir défiler sans trop d'inquiétudes. »

Elle glissa sa main dans les boucles de Rosie, qui se frottait doucement les yeux, luttant contre le sommeil. Les pleurs n'allaient sans doute pas tarder à revenir, et cette fois, même Mabel n'allait pas pouvoir faire grand chose pour les calmer.

Spare the sympathy

  @Mabel Griffiths  ft. Marley Lynch

Marley regarda avec attendrissement la petite fille rejoindre les bras de sa mère. L'une comme l'autre semblait soulagée de pouvoir se blottir ainsi. « J'imagine... Elle ne te connaît pas en plus, c'était la première fois qu'elle te voyait. Pas le plus facile pour la mettre en confiance ! » La maquilleuse hocha la tête pour approuver ces propos. En effet, on avait connu mieux comme entrée en matière. Elle dit alors à l'attention de la mannequin : « Ce qui l'a calmée et apaisée c'est quand je me suis approchée de la scène et qu'elle a pu te voir défiler. » Un petit sourire amusé glissa sur son visage. La fillette avait en effet retrouvé son calme dès qu'elle avait pu voir le visage familier de sa mère. Un tel lien d'amour ne s'inventait pas. La mannequin lui demanda alors si elle n'était pas traumatisée par cette expérience et la brune se mit à rire : « Oh non, il y a plus désagréable comme enfant. » et elle lui fit un petit clin d'oeil. Rosie avait certes un peu pleuré, mais qui ne l'aurait pas fait à sa place ? Elle s'était retrouvée dans un environnement qu'elle ne connaissait pas, entourée de gens qu'elle ne connaissait pas et puis avait atterri dans les bras d'une inconnue. Evidemment qu'elle s'était mise à pleurer.

« Merci d'avoir bien voulu t'occuper d'elle pendant ces quelques minutes » La jeune femme haussa les épaules comme si ce n'était pas grand chose, et en effet elle n'avait pas fait grand chose. Rendre service à Mabel lui avait paru être la chose la plus logique et naturelle à faire. Même si elles étaient loin d'être les meilleures amies du monde, Marley savait ce que c'était pour une mère de devoir gérer seule ses enfants. La sienne avait dû s'occuper de cinq enfants à plein temps tandis que son mari enchaînait les heures de travail pour pouvoir subvenir à leurs besoins. « Tu n'y étais pas obligée, et ça m'a permis de pouvoir défiler sans trop d'inquiétudes. » Gênée par tant de gentillesse et de sincérité de la part de la mannequin, Lynch passa nerveusement une main dans sa nuque. Elle finit par lui dire : « Ce n'était pas grand chose Mabel. Tu aurais fait la même chose à ma place. » Elle posa son regard sur Rosie qui commençait à s'agiter et avec un petit sourire en coin dit à la blonde : « Je ne m'y connais pas beaucoup en bébé mais... Soit elle a faim, soit elle veut dormir, mais dans tous les cas je pense qu'elle va bientôt se mettre à pleurer. » C'était évident que la soirée commençait à être trop longue pour la petite fille. Marley alla récupérer sa mallette et ses affaires et lorsqu'elle arriva à nouveau au niveau de la mannequin elle s'arrêta et après une petite hésitation lui dit : « Si un jour tu es à nouveau coincée... N'hésite pas. » Elle passa sa main dans les cheveux de la fillette pour lui dire au revoir et après un dernier signe de tête pour la mannequin, quitta les lieux. Cette soirée avait été pleine de surprises et sans doute que Marley en garderait les souvenirs un bon bout de temps. Peut-être qu'avoir un enfant n'était pas une si mauvaise idée finalement...

made by black arrow

Spare the sympathy ft @Marley Lynch

Your words up on the wall as you're praying for my fall ; and the laughter in the halls and the names that I've been calle ; I stack it in my mind and I'm waiting for the time ; when I show you what it's like to be words spit in a mic ∆ Imagine Dragons & JID, Ennemy

Mabel sourit en imaginant Rosie regarder le défilé avec des paillettes plein les yeux. Telle mère, telle fille ? Il fallait croire qu'à force d'amener sa fille partout avec elle, elle était en train d'en faire une mannequin en devenir. Et elle trouvait ça mignon, même si elle espérait éviter à Rosalie les difficultés auxquelles elle avait dû faire face dans sa carrière...

« Elle n'a pas du tout hérité de mon caractère » approuva-t-elle quand Marley vanta le côté agréable de son bébé. « Ce qui est à la fois une bénédiction, et quelque chose qui m'angoisse. Comment je suis sensée gérer un bébé parfait alors que je ne le suis pas ? »

L'enfant parfait de la famille, c'était sa sœur Maddy après tout. Mabel avait toujours été la rebelle. De manière amusante, Paola, sa nièce, affirmait déjà un caractère plus proche de celui de Mabel, comme si chacune des petites tenaient plus de sa tante. Mabel était contente d'avoir gagné le bébé calme et curieux, même si elle n'était pas sûre de savoir comment s'en occuper correctement. Elle s'était préparée pour les colères et le caractère fort, après tout, pas pour ce petit bébé souriant à tout et détestant juste être dans la voiture.

« Je suis pas sûre que j'aurai fait la même chose » corrigea-t-elle gentiment. « Les autres bébés, j'ai tellement peur de mal faire ou de leur faire mal... Rosie, c'est plus facile parce que je la connais, mais sinon, je ne suis pas à l'aise avec les tout petits... »

Heureusement que les seuls bambins avec lesquels elle était en contact, elle les voyait toujours en présence de leurs mères respectives. Elle pouvait rendre sa tétine à Gabriel ou bercer Maia deux minutes le temps que Penny finisse quelque chose, mais rester seule avec eux plus Rosalie ? La pensée était vertigineuse...

« Elle veut dormir. On a passé son heure de sommeil depuis un moment. Enfin, on a pas vraiment eu le choix. »

Si Rosalie avait été chez son père, comme c'était prévu, elle aurait été couchée à peu près à son heure habituelle. Mais Mabel ne pouvait pas changer les choses, juste mieux se préparer la prochaine fois - quitte à partir du principe qu'il valait mieux prévoir un système de garde que de se reposer sur son ex-mari et les jours où il avait pourtant réclamé avoir leur fille.

« Je penserai à toi. Bonne soirée, Marley ! »

Mabel était trop du genre à tout prendre sur elle plutôt que de se reposer sur les autres, et n'appellerait sans doute jamais Marley. Elle préférait se débrouiller seule qu'avoir l'impression qu'elle allait embêter quelqu'un, et son attitude n'avait pas changé même maintenant qu'elle était mère.