| (miett #2) vices and virtues |
| | (#)Mer 1 Fév 2023 - 20:10 | |
| ☾ vices and virtues What's a hero to a villain, other than it’s perfect half. You can deny the tension but baby it's rising, and I won’t back down. Is that flush because of battle? And if I'm the villain then you better start running, 'cause you won’t last long if you're up against me. gifs by (c) queenbdavisgifs and (c) eddiemmunsom « Hey. Tu m'as dit de te prévenir quand on voit de nouvelles têtes par ici. » Interrompu par Calvin en pleine discussion avec une demoiselle aspirant à rejoindre les rangs du Blind Tiger, Mickey avertit cette dernière de la fin soudaine de leur entretien. Il n'a officiellement plus le temps de gérer la moindre embauche ce soir mais il la recontactera, sans être toutefois certain de la place qu'il pourra lui offrir car le poste n'est certainement pas dans la poche comme son regard se charge à lui seul de le traduire. Son interlocutrice disparue, c'est vers l'imposant vigile que l'ancien champion se tourne à présent car si ce dernier a jugé bon de se mettre entre ses affaires et lui, ce n'est sûrement pas sans raison. Un nouveau client n'est jamais anodin par ici et pour cause, on ne met pas les pieds dans ce genre de bar sans avoir été un minimum initié par quelqu'un. Mickey garde donc un œil sur chaque personne passant les portes de son établissement car un nouveau visage se repère facilement dans le lot, ce que ses petits employés se chargent de surveiller à sa place quand il n'a pas tout à fait les yeux en face des trous. « Futur habitué ? » il questionne avec l'intérêt que l'on devine, celui du gérant ne crachant jamais sur de nouveaux fidèles susceptibles de faire rentrer toujours plus d'argent dans ses caisses. Les clients honorant ce bar d'une seule et unique venue sont de toute façon assez rares, des petits curieux qu'un tel monde peut parfois rebuter et que Mickey ne retient jamais, préférant garder entre ces murs de véritables adeptes revenant de leur propre chef. « À toi de me le dire, j'ai l'impression que le type te cherche. » Et sur quoi Calvin se base pour le dire, il n'en sait rien. Est-ce que le type en question a formellement demandé après lui ou est-ce que son regard s'est simplement attardé un peu trop longtemps sur Mickey pour pouvoir le déduire, ça le vigile ne se donne pas la peine de le préciser. Ses yeux cherchent alors un visage qui n'aurait rien d'habituel parmi les clients autour, passant en revue le moindre d'entre eux jusqu'à s'arrêter sur des traits bien plus familiers qu'attendu, des traits que Mickey peut d'ailleurs se targuer d'avoir déjà vu de très près. Il ne s'était pas fait prier pour abimer ces derniers, son affrontement avec le célèbre commentateur lui restant parfaitement en mémoire malgré tous les coups que le boxeur a pu distribuer et recevoir depuis. Certains combats marquent plus que d'autres et même s'il détesterait l'admettre face au concerné, il n'est pas ressorti tout à fait indemne de leur petit jeu dans un bar concurrent en fin d'année. Ce n'est pas physiquement que Mickey a le plus trinqué, non, car Aliyah lui a ensuite bien fait comprendre ce qu'elle pensait de cet accrochage de plus et du fait d'avoir sauté sur l’occasion de remuer le passé. Il n'a apparemment pas le droit de conserver la moindre rage après trois ans mais ce droit, l'ancien champion continuera de se l'octroyer en dépit de tout ce qu'on pourra en dire. Il n'a de toute façon jamais eu besoin de l'autorisation de quiconque, pour ça et pour le reste.
Il se fiche de savoir comment Rhett a obtenu le précieux mot de passe donnant accès à son bar car avant tout, Mickey le trouverait presque courageux de venir cette fois le chercher sur son propre terrain. Ici il n'est pas un boxeur déchu que l'on peut provoquer avec l'assurance d'une joyeuse riposte à l'arrivée mais si son ancien adversaire a fait le déplacement, c'est certainement parce qu'il sait que ce bar lui appartient. L'inverse reposerait sur une coïncidence à laquelle Mickey ne pourrait pas croire, car on n'atterrit tout simplement jamais entre ces murs par hasard. « Garett Hartfield. » il laisse entendre dans un sourire effronté lorsque ce dernier finit par s'avancer jusqu'à lui, un déplacement que Mickey ne se serait pas empressé d'entreprendre pour sa part car quand il est installé au comptoir avec un verre à la main, ce n'est généralement pas pour en bouger de sitôt. Il n'a pas pour habitude de courir après les clients, ces derniers n'ont qu'à l'approcher d'eux-mêmes pour tenter de lui voler son temps et son attention – mais celle-ci ne tient à rien et s'évapore vite, à l'image de l'effervescence dont Mickey fait preuve sur l'ensemble de sa vie. Son regard s'attarde sur le commentateur pour mieux remarquer que son visage a retrouvé toute sa splendeur, ce qu'il ne formulera évidemment pas de cette façon au risque de laisser échapper ce qu'il sème avec bien plus d'économie que ses coups : un foutu compliment que Rhett ne mérite assurément pas. « T'as retrouvé figure humaine, j'en serais presque jaloux. » Et il replonge déjà ses lèvres dans son verre, laissant au Hartfield l'occasion de se hisser sur le tabouret voisin au sien s'il le souhaite. Figure humaine, Mickey ne l'a en revanche pas vraiment retrouvée alors que des marques habillent encore et toujours les traits de son visage, souvenir d'un énième affrontement survenu la semaine dernière et s'illustrant dans une routine qu'on ne présente désormais plus. Il n'a jamais cessé de jouer à ce petit jeu consistant à cogner autant qu'à recevoir, et n'ayant pas toujours le mérite de l'amuser autant qu'il peut le dire. Sur le moment peut-être, mais certainement pas ensuite. « Quel bon vent t'amène ? » il reprend tout en vrillant un nouveau regard vers Rhett avant de faire signe au barman de lui servir la même chose. Un verre de rhum qui ne tarde pas à atterrir devant lui et si le commentateur rechigne à le boire, aucun doute que le boxeur finira par se dévouer à sa place. « Pas un deuxième round je suppose, t'as pas la dégaine d'un type qui vient chercher la merde une seconde fois. » Il n'en a pas non plus le regard, une attitude générale le faisant ainsi dire que Rhett lui épargnera cette fois ses provocations et tout ce qui va avec. Ce n'est de toute façon pas ici qu'ils pourront à nouveau régler leurs comptes et ça, le commentateur l'a sans doute déjà compris à en juger son approche. « Disons que si c'était le cas, t'aurais pas vraiment choisi le meilleur endroit pour ça. » À moins de terminer cette discussion dans la partie sous-terraine du lieu, où Rhett n'a peut-être pas très envie de mettre les pieds pour le moment. La majorité des clients n'en voient de toute façon jamais la couleur et c'est une très bonne chose pour eux, quand bien même ses mots adressés au Hartfield revêtent une signification évidente : ici, la seule personne susceptible de lui montrer la sortie se trouve devant lui alors se tenir à carreaux est préférable, s'il veut un jour pouvoir revenir.
Dernière édition par Mickey Reeves le Ven 21 Avr 2023 - 22:08, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 2 Fév 2023 - 16:43 | |
| Lui-même ne sait pas comment il a réussi à arriver jusque-là. Parfois, il faut croire que même Rhett Hartfield arrive à se montrer chanceux dans la vie, et cela n’a rien d’une évidence dès qu’on le connaît un minimum. Ou alors, au contraire, il se montre tellement chanceux que le retour à la réalité a parfois des aires d’enfer. « Garett Hartfield. » Il se retourne aussitôt vers la provenance de la voix, ne s’attendant pas à voir quelqu’un d’autre que Mickey, idée qui se confirme rapidement. Les deux hommes sourient pour des raisons différentes ; Rhett le fait parce qu’il a déjà l’impression d’avoir gagné au loto ou presque. “Michael Reeves.” Au jeu de qui connaît le véritable prénom de l’autre, ils semblent être ex æquo. « T'as retrouvé figure humaine, j'en serais presque jaloux. » - “L’air frais de la montagne fait des miracles.” Il répond avec un sourire en coin, préférant prendre cette remarque du côté positif, bien que ce ne soit en rien ce qu’en pense Mickey. Il ne lui précise pas qu’il parle des montagnes suisses, et il lui précise encore moins que cet air frais lui a coûté la bagatelle de 200 000 dollars. Rien que ça.
Alors qu’il prend place sur le tabouret face au comptoir, destiné aux clients comme lui, Rhett reprend. “J’aurais aimé en dire de même de toi.” Les cicatrices barrent son visage, et elles sont fraîches. Rhett n’est peut-être pas médecin comme son frère, mais il a appris ce genre de chose sur le tas, jurant presque qu’il serait capable de les dater à simple vue d'œil. « Quel bon vent t'amène ? » - “T’es allé emmerder qui ?” Chacun a ses questions, et Rhett est bien conscient de poser la sienne après Mickey. Il n’en attend pas moins de réponse pour autant, n’ayant rien d’intéressant à répondre au boxeur de son côté. Il viendra à la raison de sa visite plus tard, mais ça ne presse pas. Il n’a pas à savoir que sa chère et précieuse soeur a eu pour idée de vider son appartement de tout ce qui pouvait être plus fort qu’un Doliprane 500. Il boit une première du verre parvenu jusqu’à lui, sans même se demander plus amplement ce qu’il contient. “C’est pas en distribuant des verres gratuits que tu risques de faire des bénéfices.” Il commente entre deux gorgées, le sien descendant trop vite à ses yeux. Ironiquement, il faisait au moins attention à ne pas boire d’alcool, avant. L’air frais des montagnes lui a changé les idées, sans que ce soit uniquement pour le meilleur, et loin de là.
« Pas un deuxième round je suppose, t'as pas la dégaine d'un type qui vient chercher la merde une seconde fois. » Il sourit dans le vide, son index glissant autour du verre. “Ne me sous-estime pas.” Il est bien gringalet pour un rugbyman, mais il manque terriblement de plomb dans la tête. Pour autant, Mickey vise assez juste pour que Rhett ne soit pas déjà levé de son tabouret et prêt à se battre. Le problème n’est même pas qu’il soit sur son territoire, il n’aurait eu aucune honte ni retenue à venir le chercher jusque chez lui, mais bel et bien qu’il n’en a aucune envie. Pour le moment. « Disons que si c'était le cas, t'aurais pas vraiment choisi le meilleur endroit pour ça. » Il sourit à nouveau, la cause d’une fierté terriblement mal placée. “Tu crois que j’aurais eu peur de me battre avec toi ici ?” N’importe qui aurait agi pour aider Mickey, bien sûr, et il n’aurait su faire autre chose que perdre ce duel encore plus minablement que le premier, mais ce n’est même pas ce qui importe à ses yeux. L’adrénaline aurait été la même, omniprésente. “Mais t’as raison, je suis pas venu pour me battre. Pas en premier lieu, en tout cas.” Il ne sait pas comment les choses pourraient tourner si jamais Mickey l’agace de trop, cependant. L’air frais des montagnes n’a pas su agir sur son incapacité à gérer la colère, la frustration, et tout un tas d’autres synonymes que seuls les bambins ne savent pas gérer à leur tour. “Je veux juste savoir à quoi tu tournes.” Et évidemment, il n’est pas en train de lui demander son fournisseur d’électricité, ses deux coudes posés sur la table et son visage avancé en direction du sien, pour entendre sa plus pure et importante confession. |
| | | | (#)Dim 12 Fév 2023 - 20:27 | |
| ☾ vices and virtues What's a hero to a villain, other than it’s perfect half. You can deny the tension but baby it's rising, and I won’t back down. Is that flush because of battle? And if I'm the villain then you better start running, 'cause you won’t last long if you're up against me. gifs by (c) queenbdavisgifs and (c) eddiemmunsom Le potentiel futur habitué a finalement un nom et Mickey mentirait s'il disait que revoir le Hartfield ne lui fait absolument rien. Il n'est pas un client que le boxeur s'attendait à voir passer les portes de son bar et même si lui demander comment il a obtenu son accès aurait pu le démanger dans d'autres circonstances, ce soir il se satisfait simplement du fait que le commentateur lui soit offert sur un plateau. Mickey savait qu'ils se reverraient tôt ou tard, l'inverse ne lui a pour ainsi dire jamais traversé l'esprit. « Michael Reeves. » Un partout, la balle au centre. Ils ne sont pas nombreux à utiliser son nom complet par ici mais Rhett ne fait que lui rendre la monnaie de sa pièce, certains oseraient même dire que c'est de bonne guerre. Les traces de leur dernière rencontre ne se devinent désormais plus sur son adversaire alors que celui-ci a retrouvé la belle gueule que Mickey s'était fait un plaisir d'amocher, et il regretterait presque de ne pas avoir cogné plus fort encore pour lui laisser un souvenir impérissable. Une balafre en plein milieu du visage en guise de signature par exemple, il est certain que Rhett l'aurait portée à merveille. « L’air frais de la montagne fait des miracles. » Il dévie un regard curieux vers le commentateur, juste pour vérifier s'il a aussi pris quelques couleurs. Mickey ne dirait pas tout à fait qu'il a bonne mine ni qu'il semble aller particulièrement bien, ce n'est juste pas difficile d'avoir l'air en forme quand on n'a plus le visage en sang. « Je vois, on s'offre des petites vacances et on envoie même pas de carte postale. » Une brève tentative d'humour que le boxeur noie bien vite dans son verre de rhum avant de faire signe au barman de lui en servir un autre, et il devine que Rhett ne tardera pas à avoir besoin d'une deuxième dose lui aussi tant ces choses-là descendent vite. « J’aurais aimé en dire de même de toi. » Un sourire glisse le long de ses lèvres car de son côté, il est clair que Mickey n'arbore pas le visage le plus immaculé qui soit. C'est une fois de plus le résultat d'une rencontre qui a mal tourné mais elles sont devenues si habituelles qu'à force, le boxeur ne les compte plus. « T’es allé emmerder qui ? » Cette fois, c'est vrai, les choses sont bel et bien parties de lui mais il ne s'est pas choisi un adversaire juste parce que ce dernier avait le malheur de se trouver sur son chemin. Ce n'est pas comme ça que l'ancien champion fonctionne car il y a bien assez de types cherchant ouvertement les ennuis dans ce monde pour qu'il ne s'en prenne pas gratuitement aux autres. « Qui est encore venu m'emmerder plutôt. » il siffle même si son dernier adversaire ne l'a pas provoqué comme le commentateur, Mickey aurait même tendance à dire qu'il a été encore moins malin que ça. « J'ai chopé un type en train de crever les pneus de ma bagnole, et moi c'est les yeux que j'aurais dû lui crever quand j'y repense. » Parce qu'il ne fait aucun doute que cet enfoiré l'aurait mérité pour s'être permis de toucher à sa belle allemande, quant à ses motivations Mickey n'a même pas cherché à les connaître. Peu importe ce que ce type avait en tête, il a simplement eu la très mauvaise idée de s'en prendre à cette voiture sur laquelle le boxeur veille comme un véritable Cerbère. « C’est pas en distribuant des verres gratuits que tu risques de faire des bénéfices. » Ses yeux reviennent se poser sur son interlocuteur dont la remarque accroche aussitôt son oreille. « J'ai dit que c'était gratuit ? » Non, mais Rhett ne se trompe pas en supposant que son verre le sera bel et bien. « T'en fais pas, j'ai largement de quoi compenser ce soir. » Il ne précise pas d'où il tirera ses fameux autres bénéfices mais son regard naviguant distraitement autour d'eux laisse entendre qu'il n'enterrera effectivement pas son business en offrant quelques verres ici et là. Le Blind Tiger ne tourne pas uniquement grâce à ça, si Mickey le dit alors il faut le croire. « J'offre pas toujours le premier verre aux nouveaux venus, sache-le. » Et cette information, Rhett est libre d'en faire ce qu'il veut alors que l'ancien champion n'est lui-même pas bien sûr de savoir pourquoi il lui fait cette fleur. Pas pour le fidéliser en tant que client, c'est au moins ça de sûr.
Il n'oserait pas le sous-estimer, pas après leur dernier affrontement en date demeurant aussi comme le seul à ce jour – et nul ne peut affirmer que ces deux-là ne s'illustreront pas dans d'autres combats du même genre alors que Mickey n'abandonne pas ses envies de revanche, ni l'idée de faire payer son pseudo acharnement au commentateur. La chasse aux sorcières n'est jamais finie et ne fait même que commencer, ce n'est juste pas entre ces murs que le boxeur imagine leur petite guerre reprendre. « Tu crois que j’aurais eu peur de me battre avec toi ici ? » Ce n'est pas ce qu'il pense car Rhett se fiche très certainement du cadre quand l'envie lui prend d'aller chercher des noises à quelqu'un, quand bien même il aurait été très inconscient de venir le provoquer sur ce terrain en considérant que son statut de patron ne change rien. « Probablement pas, mais ceux qui veulent se battre ici sont plutôt invités à le faire un peu plus bas. » Disons que si les poings du commentateur venaient vraiment à le démanger, il pourrait toujours aller se défouler là où les affrontement entre têtes brûlées ne manquent déjà pas – au sous-sol donc, même si Mickey ne va pas jusqu'à le préciser. Cette autre partie de son bar ne s'ouvre pas au premier venu un peu trop curieux et pour cause, il ne fait pas entrer n'importe quelle bête dans l'arène. « Tu vois ce mec là-bas ? » il reprend en jetant un regard vers le vigile qui l'avait informé de la présence du Hartfield juste un peu plus tôt. Un bon type, professionnel et taciturne comme Mickey les aime en plus d'être très efficace pour filtrer les allées et venues entre ces murs. « Officiellement je le paie pour maintenir un minimum d'ordre dans ce bar. » Officieusement c'est un peu plus compliqué, comme son air évasif le laisse assez bien deviner. Sur le papier Calvin est chargé de la surveillance et de la sécurité à l'intérieur du Blind Tiger et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'est pas du genre à décevoir – pour ça comme pour le reste. « Mais t’as raison, je suis pas venu pour me battre. Pas en premier lieu, en tout cas. » Un deuxième round n'est donc pas exclus et cette idée ne déplait pas au boxeur, il doit l'avouer. Il n'a personnellement pas envie de refaire le portrait de Rhett dans l'immédiat mais il faut voir comment la soirée est susceptible d'évoluer, de son côté en tout cas Mickey ne promet rien. « On verra ça plus tard. » il glisse dans un sourire tranquille, loin de craindre une nouvelle escalade des choses même si tout ça peut largement attendre. Ce n'est pas ce qui amène le Hartfield, ce dernier a visiblement une toute autre idée en tête et le meilleur est définitivement à venir. « Je veux juste savoir à quoi tu tournes. » Sans attendre ses yeux le sondent pour évaluer le sérieux de ses propos, juste histoire de s'assurer qu'il ne se moque pas à nouveau de lui. « Fallait le dire que t'avais déjà bu. » Il est même complètement torché là, pas vrai ? C'est d'abord ce que Mickey préfère croire car il n'est pas certain que l'autre option lui plaise beaucoup plus. « Ou alors t'es sacrément culotté pour venir prendre conseil auprès d'un mec que t'as traité comme le dernier des drogués. » Il n'a pas oublié que Rhett lui a ri au nez tout en se foutant allégrement de ses consommations et de ses pupilles dilatées, en le considérant sûrement au passage comme un sombre déchet. Pour le moins cocasse, s'il vient à en prendre le chemin à son tour. « C'est quoi le plan, t'as envie de voir des éléphants roses toi aussi ? Allez dis-moi, t'es plutôt poudre, fumette, piqûres ou cachetons ? » En admettant que Rhett soit sérieux il ne peut pas croire qu'il débarque sans la moindre expérience dans le milieu, d'où cette question visant déjà à connaître ses préférences. Par pur désir de s'informer, bien sûr, car rien ne dit que Mickey acceptera de lui partager ses bons tuyaux en la matière. « Moi je carbure à tout ce qu'on peut me refiler, comme ça t'es au courant. Y'en a pour tous les goûts ici mais ma préférée, c'est quand même ma petite Caroline. » Un surnom donné à sa chère poudre blanche et bien connu des adeptes de celle-ci, même si le terme accros est sans doute plus approprié en ce qui les concerne. « C'est lié à la sortie du torchon qui te sert d'autobiographie ? » il questionne quitte à trahir le fait qu'il soit un peu trop bien renseigné, mais pour sa défense il est difficile de passer à côté du bouquin en question en ce moment. « T'emballes pas. Je l'ai pas lue et je le ferai sans doute pas. » Non, bien sûr, il ne faudrait surtout pas que Rhett s'imagine qu'il garde un œil sur lui même quand ils ne sont pas amenés à respirer le même air.
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| | | | (#)Lun 13 Fév 2023 - 14:54 | |
| « Qui est encore venu m'emmerder plutôt. » “Pauvre chat.”
Il a l’ironie facile, il l’a toujours eu, même avant le fameux air de la montagne. Maintenant, simplement, il ressent trop de colère envers le reste du monde pour se contenter d’un humour simple, raison pour laquelle il utilise cet autre subterfuge passe-partout. « J'ai chopé un type en train de crever les pneus de ma bagnole, et moi c'est les yeux que j'aurais dû lui crever quand j'y repense. » Ce n’est pas le genre de raison que Rhett s’attendait à entendre, il l’avouerait aisément si jamais on lui posait la question - mais en l’absence de questions, il ne dit simplement rien, parce que personne ne le pousse à parler et que ça n’est toujours pas devenu sa passion entre temps. “On aurait sûrement pas cette agréable conversation si tu l’avais fait, ceci dit.” Il temporise à sa façon, notant pourtant au passage que Mickey et lui n’appartiennent peut-être pas au même monde, finalement, et que seul ce dernier risque d’être dans le collimateur de la police. Il est sanguin, oui, mais il n’aurait pas imaginé une telle chose, pas même pour se la raconter. Cependant, il faut bien avouer qu’il aurait aussi voulu avoir la peau de l’homme en question (mais pas ses yeux, encore une fois). « T'en fais pas, j'ai largement de quoi compenser ce soir. » Et si le coup d'œil que Mickey jette sur son domaine est bref et plutôt discret, Rhett n’en fait rien, bien trop occupé à plonger ses propres yeux dans les siens, comme s’il espérait pouvoir y lire le sous-entendu derrière ses mots. Étrangement, il ne s’en faisait effectivement pas quant à la prospérité de son bar, et ce même si le gérant peut avoir une réputation de violent et qu’il offre des verres (sans doute empoisonnés) au premier venu. « J'offre pas toujours le premier verre aux nouveaux venus, sache-le. » Tout en accusant l’information, il enfonce l’empreinte de ses pouces contre le verre. Mickey le nourrit avec beaucoup de choses différentes, mais Rhett ne sait pas encore quoi en faire. Il a l’impression de manquer la pièce maîtresse du puzzle. “Parce que tous les premiers venus ont pas senti l’os de ta mâchoire d’aussi près, j’imagine.” Tout comme il imagine aisément que Mickey ne lui offre pas ce verre uniquement parce qu’ils ont trouvé le moyen de se battre dans un autre bar. C’est autre chose, qu’il ne peut pas expliquer pour l’heure mais qu’il se jure de percer à jour rapidement. Après tout, il est le premier à avoir fait le chemin inverse pour le retrouver, chose qui est loin d’être la règle lorsqu’il se bat avec le premier venu. Généralement, au contraire, il prend soin de ne jamais recroiser leur route. Avec Mickey, les choses sont différentes.
Particulièrement doué pour réagir à la moindre pique, Rhett n’attend pas une seule seconde avant de statuer que le contexte environnant lui importe peu lorsqu’il s’agit de se battre avec quelqu’un. Il a beau savoir que ce bar lui appartient, par exemple, il n’aurait pas hésité à se battre avec lui sur son propre terrain si jamais là se situait son envie du moment. Fort heureusement, ce n’est pas le cas, et il jure venir à peu près en paix. « Probablement pas, mais ceux qui veulent se battre ici sont plutôt invités à le faire un peu plus bas. » A l’image d’un enfant à qui on offrirait le cadeau qu’il demande en boucle depuis des semaines, il sourit. “C’est une invitation ?” Peut-être même qu’il aura le droit à un tour du propriétaire, finalement. Cela a l’air intéressant. Le bar est bien plus grand qu’il n’y paraît et, surtout, bien plus sombre. Au fond, Rhett ne sait pas s’il a les épaules pour ça, mais son ego tend à lui souhaiter que c’est bel et bien le cas, parce qu’il ne risque pas de reculer devant les nombreuses invitations de Mickey. « Tu vois ce mec là-bas ? » Les yeux bleus de l’australien se posent sur l’individu en question, attendant davantage d’informations de la part de son nouvel ami. « Officiellement je le paie pour maintenir un minimum d'ordre dans ce bar. » - “Et officieusement ?” On lui donne toujours la main, Rhett. Parce qu’il a une belle gueule, parce qu’il a une bonne image, parce qu’il passe à la télé, parce qu’il n’est pas imbuvable (sauf avec Mickey, et ses petites-amies après un certain temps). On veut l’aider, on veut être son ami. Et il le sait, raison pour laquelle il est plutôt habitué à demander la main toute entière, comme en cet instant avec l’ancien boxeur. Il lui a raconté une partie de l’histoire, et il a déjà envie de la connaître toute entière. Bien sûr que les vigiles sont payés pour garantir l’ordre ; il aurait pu le deviner seul, ça.
Finalement, et comme à son habitude, Rhett ne sait pas tourner autour du plot plus de quelques minutes. Il met les deux pieds dedans au moment de lui demander à quoi il tourne sans détour, et sans user de diverses figures de style. Ce ne serait pas son genre et, surtout, ce serait une perte de temps. Il veut obtenir des réponses et peut-être qu’après, il le laissera tranquille. Peut-être. (Sans doute pas.) « Fallait le dire que t'avais déjà bu. » - “Laisse mon poing viser pile entre tes deux yeux et on verra si j’ai bu.” Il a beau répondre avec calme et sans s’énerver, il tend pourtant à prouver à Mickey qu’il parle avec tout le sérieux du monde. Il ne comprend pas grand chose au monde dans lequel l’ancien boxeur a l’air d’évoluer, mais il y connaît au moins un rayon en ce qui concerne les armoires à pharmacie de champions. « Ou alors t'es sacrément culotté pour venir prendre conseil auprès d'un mec que t'as traité comme le dernier des drogués. » La remarque le fait sourire, bien sûr. Il ne pense pas moins que Mickey est un drogué, et il ne risque pas de le vanter, mais cela ne l’empêche pas de l’imaginer comme une source plutôt fiable. Aussi fiable que Mickey peut l’être, disons. “Non, je viens pas pour des conseils.” S’il y a une chose à rétablir, c’est ce fait là. Il n’a pas demandé de conseils, et il n’en demandera pas. Parce qu’il est trop fier pour ça et, surtout, parce qu’il est certain de pouvoir se débrouiller seul sans le moindre problème. « C'est quoi le plan, t'as envie de voir des éléphants roses toi aussi ? Allez dis-moi, t'es plutôt poudre, fumette, piqûres ou cachetons ? » Et cette fois-ci, enfin, Garrett ne joue pas au con. Il sait qu’il est en train de mettre un pied dans un monde qui n’est pas le sien, et qui ne sera jamais sien. Alors, il y réfléchit à deux fois, il prend le temps d’analyser la situation, il boit une nouvelle gorgée de son verre aussi au passage. Il ne sait même pas quelle forme prend les drogues dont Mickey lui parle ; il vit dans son propre monde avec ses petits cachets, et parfois les intraveineuses à l’hôpital. Rien d’autre. Parce qu’encore une fois, il n’est pas un drogué, lui. « Moi je carbure à tout ce qu'on peut me refiler, comme ça t'es au courant. Y'en a pour tous les goûts ici mais ma préférée, c'est quand même ma petite Caroline. » - “Laisse moi deviner, t’es célibataire ?” Pour donner ce nom là à sa drogue, il n’existe pas beaucoup d’autres options. “Je suis sous Oxycodone.” Et il ne veut rien d’autre. Il ne sombrera pas dans d’autres merdes. Il a déjà la sienne, dont on l’a tenu éloigné en Suisse, et il ne compte pas tester autre chose. Il ne le veut pas ; il ne peut pas se le permettre non plus. “Tu pourrais en avoir ?” Rhett se moque du comment, tout comme il se moque du combien. Il souhaite simplement savoir s’il peut avoir des stocks, maintenant que ses options nommées “Eleonora” et “Albane” semblent être de mauvaises idées. Plus que jamais, son regard clair se pose dans le sien, pour lui prouver qu’il n’est pas en train de rigoler. « C'est lié à la sortie du torchon qui te sert d'autobiographie ? » Curieux, et assurément pris de court, Rhett ne sait comment réagir, si ce n’est en fronçant légèrement ses sourcils. « T'emballes pas. Je l'ai pas lue et je le ferai sans doute pas. » Voilà qui est rassurant, au moins, et assez amusant pour qu’il en rigole rapidement. “Mais c’est qu’en plus de ça tu sais lire, toi ?” Bas et facile, il l’admet. “Tu l’as pas lu mais t’as trouvé le moyen d’en entendre parler.” Il souligne, pour énerver Mickey autant que pour flatter son propre ego. “Mais non, ça a pas grand chose à voir avec la bio. Mais je t’enverrai une copie dédicacée, si c’est que ça. Je parle d’Oxy dedans, si ça peut te faire comprendre que je suis pas en train de me foutre de ta gueule.” Ça parle aussi de Jenna (beaucoup), et de son overdose, et de son frère décédé (et de l’autre, aussi, un peu) - autant de sujets qu’il n’est pas envieux de porter à la connaissance de Mickey, raison pour laquelle il préfère rire autour du livre plutôt que réellement l’encourager à le lire. De toute façon, il n’a aucune véritable raison de le faire, et tant mieux. |
| | | | (#)Jeu 16 Fév 2023 - 20:14 | |
| ☾ vices and virtues What's a hero to a villain, other than it’s perfect half. You can deny the tension but baby it's rising, and I won’t back down. Is that flush because of battle? And if I'm the villain then you better start running, 'cause you won’t last long if you're up against me. gifs by (c) queenbdavisgifs and (c) eddiemmunsom Encore un type qui s'en sort presque trop bien à son goût, mais celui dont il parle ne risque pas de crever à nouveau les pneus d'une voiture de sitôt quand bien même ce genre de pratique ne l'offusque pas quand elle est faite à d'autres, on le devine bien. Tout ce qui compte c'est qu'il ne revienne plus rôder autour de sa 911 dans cette vie et même dans la suivante, car Mickey ne garantit pas d'épargner ses yeux s'il doit y avoir une prochaine fois. « On aurait sûrement pas cette agréable conversation si tu l’avais fait, ceci dit. » Sous-entendant qu'il serait en train de moisir entre les quatre murs d'une cellule, et c'est bien ce qui lui pend au nez chaque fois qu'il se défoule un peu trop sur ceux qui l'ont – à son sens – bien cherché aussi inaccessible puisse-t-il se sentir. « Et le monde compterait un aveugle de plus, comme c'est triste. » il remarque pour sa part dans un bref haussement d'épaules, loin de se laisser émouvoir par tout ça comme on s’en doute. Ce n'est vraiment pas son problème si certains types sont assez cons pour le chercher de cette façon, Rhett a au moins eu l’intelligence de le provoquer en face ce qui fait de lui tout sauf un lâche, et ce qui le rend aussi bien plus tolérable à ses yeux. Alors oui, le monde compterait également un tolard de plus mais peu importe finalement, car personne n’ira réécrire l'histoire. Rhett ferait en tout cas bien de réaliser sa chance, pas seulement celle d'être ressorti de leur combat sur ses deux jambes mais aussi le fait de se voir offrir un verre par le gérant impassible qu'il peut être. Ce n'est pas donné à tout le monde par ici, un privilège que le boxeur n'a en principe aucune raison de lui accorder mais ce n'est pas comme s'il devait de toute façon s'en justifier. « Parce que tous les premiers venus ont pas senti l’os de ta mâchoire d’aussi près, j’imagine. » C'est l'interprétation qu'il choisit d'en tirer tandis qu'à ses côtés, l'ancien champion étire un sourire aussi tranquille qu'imperceptible. Ce que Mickey se garde bien de préciser ici, c'est que ces verres sont le plus souvent offerts à une catégorie de personnes se trouvant dans son viseur et faisant l'objet d'une attention bien particulière de sa part. Rhett n'est définitivement pas un client comme un autre entre ces murs, mais il peut continuer de penser que c'est seulement lié à leur récent affrontement si ça lui chante. « Tu imagines ce que tu veux. » il balance alors d'un air évasif avant de détourner soigneusement le regard en direction de son verre. C'est la seule réponse que Mickey consente à lui fournir, la seule aussi qui l'arrange ici.
S'il attire son attention vers Calvin après ça, ce n'est pas uniquement pour lui montrer que ce bar dispose qu'une sécurité non négligeable même si dans l'idée, le boxeur espère peut-être bien le dissuader de provoquer quoi que ce soit à cet étage. Ce n'est pas un hasard si Mickey trouve le moyen de se battre partout sauf à l'intérieur de son bar, il est en quelque sorte intouchable tant qu'il n'a pas passé l'escalier menant aux activités les moins reluisantes de l'établissement et c'est la raison pour laquelle aucune bagarre n'a intérêt à éclater ici et maintenant. Il pense à Rhett, au fait que le vigile ne tarderait pas à s'interposer et il ne lui souhaite pas particulièrement d'être réduit en pièces par l'armoire à glace qu'est Calvin – que même lui, ne voudrait pas spécialement affronter compte tenu de sa taille et de sa carrure. Mickey préfère de toute façon croire qu'il a le monopole de ces combats avec le commentateur, n'ayant pas envie qu'un autre puisse s'y frotter à sa place alors qu'il a sagement attendu d'obtenir ce droit pendant trois ans. Il ne ferme pas pour autant la porte à d'autres combats qui pourraient l'opposer au Hartfield, ce dernier doit juste savoir que ces choses-là se déroulent plus en profondeur, là où un client lambda n'aurait pas forcément l'idée d'aller mettre les pieds. « C’est une invitation ? » Sa question l'amuse, à l'image du regard que Mickey porte vers lui car il semble avoir titillé la curiosité de son interlocuteur sans même l'avoir cherché – ou disons que ça n'était pas son but premier, mais il n'ira pas s'en plaindre. « Ça te plairait ? » Il tâte le terrain, cherche à savoir si Rhett serait réellement partant pour voir le reste car une fois cette fameuse limite franchie, le boxeur a tendance à penser qu'aucun retour en arrière n'est possible. Ce qu'il se passe plus bas n'est pas à placer devant tous les yeux, mieux vaut ne pas être facilement choqué ni être beaucoup trop prude, car cette partie-là ne convient pas à tout le monde. « Et officieusement ? » Ils en reviennent à Calvin et au rôle de celui-ci. Agent de sécurité stipule bien son contrat, l'officiel, puisque c'est ainsi que Mickey le déclare en passant sous silence la double casquette qui est la sienne. C'est tout ce qu'il y a à savoir si on l'écoute, mais face à Rhett il ne résiste tout de même pas à l'envie d'en dire un peu plus. « Disons qu'en plus de s'assurer que certaines choses ne dérapent pas ici, il me rend quelques "services". Il a l'avantage d'avoir jamais été célèbre, lui. » Une façon d’insinuer que le vigile ne risque pas d'être reconnu quand il l'envoie quelque part à sa place, pour récupérer toutes sortes de choses que Mickey ne détaille pas mais dont on devinerait facilement la nature. De quoi ravitailler son bar et ses petites consommations, pour celles que le boxeur ne peut pas aller chercher lui-même. « Ce type, c'est aussi mes yeux et mes oreilles quand je suis occupé ailleurs. » Il déserte parfois son rôle de gérant pour mener sa vie de débauche aux quatre coins de la ville mais autant se prétendre occupé, oui, et passer pour l'homme aux mille et un business qu'il n'est pas. Ce bar lui suffit, il deviendrait fou s'il devait gérer plusieurs affaires à la fois pour s’être déjà lancé dans celle-ci sur un coup de tête il y a près de trois ans. Son meilleur investissement à n'en pas douter, mais aussi son plus risqué.
Rhett n'aura pas besoin de lui prouver qu'il n'a pas bu, pas plus que le boxeur ne cherchera d'ailleurs à vérifier lui-même son haleine pour s'en faire une idée. Il était donc sérieux dans ses dernières paroles, le sujet n'est officiellement plus évoqué à titre de provocation entre eux et Mickey en est pour le coup le premier surpris, aussi curieux puisse-t-il être maintenant que Rhett est venu le trouver sur ce terrain nocif. « Non, je viens pas pour des conseils. » Ce qui tombe très bien puisque Mickey est généralement très mal placé pour en donner, y compris dans un domaine qu'il maitrise aussi bien que celui dont il est présentement question. Il n'a plus rien à apprendre sur l'art et la manière de se défoncer et il n'aurait pas cru que le commentateur pouvait y être lui aussi initié, à une échelle qu'il ne discerne simplement pas encore mais son petit doigt lui dit qu'ils ne jouent pas vraiment dans la même cour. « Laisse moi deviner, t’es célibataire ? » L'état de sa vie sentimentale n'intéresse pas grand monde dans cette ville et Mickey évite généralement le premier de trop détailler celle-ci. Il se contente alors de glisser vers lui la main où trône encore son alliance en guise de réponse, sans chercher un seul instant à dissimuler celle-ci. « D'après toi ? » Il doit sembler marié à première vue, c'est bien ce que cet anneau est censé vouloir dire mais la réalité est beaucoup moins glorieuse – si jamais Rhett ignore qu’il n’a pas seulement contribué à briser sa carrière, à l’époque. Exhiber cette alliance est juste plus simple que d'admettre qu'il n'a effectivement plus l'ombre d'une vie maritale ni même amoureuse, et que ce n'est pas en ouvrant son lit à la première personne venue qu'il combattra sa foutue solitude et le naufrage de son mariage. « Une femme a été assez inconsciente pour accepter de m'épouser, un jour. » il ajoute comme si cette précision était parfaitement anodine, gardant pour lui le fait que la femme dont il parle est aussi celle qui désespère de le voir signer les papiers du divorce. Voilà trois ans qu'Aliyah a claqué la porte, fatiguée de le voir si peu disposé à s'en sortir et désireuse avant tout d'œuvrer au bien-être de leur fille contrairement au boxeur. Mais assez parlé de lui, ce n'est définitivement pas le sujet ici. « Je suis sous Oxycodone. » C'est l'information qui lui manquait encore et Mickey ne risque pas de la laisser filer, pas maintenant qu'il sait que le Hartfield carbure pour sa part aux opioïdes. Le pourquoi du comment lui sera certainement demandé plus tard, dans l'immédiat son regard jauge ce qui peut l'être et ses doigts tapotent le bois du bar en attendant sans doute d'en savoir davantage. « Tu pourrais en avoir ? » S'il s'est adressé à lui c'est peut-être parce qu'il sait déjà que c'est le cas, Rhett doit en tout cas fortement s'en douter et Mickey se fout de savoir si quelqu'un l'a envoyé à lui ou s'il a tiré ses propres déductions tout seul, ses sources ici n'ayant pas la moindre importance. « En théorie ? Oui. » il débute, n'ayant aucun mal à reconnaître son appartenance à ce genre de business. C'est plus récent qu'on ne le pense dans son cas, il n'y a pas si longtemps Mickey courait lui aussi les fournisseurs à la recherche de ses petites doses mais il a fini par comprendre qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. « Pour toi ? Faut voir. » Il sourit, bien content de pouvoir le faire gentiment mariner et de laisser entrevoir des choses sans pour autant les promettre. Il n'est pas sûr que Rhett mérite de profiter de son réseau, mais il pourrait sans doute faire ça pour lui. Pourquoi ? Là encore, ses raisons le regardent.
Il sait aussi pour son autobiographie et ne cherche pas un seul instant à nier ce fait, peu importe de quoi tout ça peut bien lui donner l'air. D'un fan sous couverture ou d'un gars trop bien informé pour rendre encore sa rancœur très crédible, mais Mickey n'a jamais dit qu'il ne pouvait pas s'intéresser à quelqu'un et rêver de lui en coller une. « Mais c’est qu’en plus de ça tu sais lire, toi ? » Il pourrait l'envoyer paitre mais au lieu de ça, c'est un sourire qui prend place sur ses lèvres pour mieux inviter son interlocuteur à le piquer sur autre chose. Rhett n'a aucune idée du nombre de fois qu'une remarque du genre lui a été adressée, le plus souvent par des professeurs déterminés à lui pourrir la vie autant qu'il pouvait pourrir la leur, et grâce à qui Mickey n'a pas ouvert le moindre livre depuis près de quinze ans. « Je suis un homme plein de surprises. » il souligne simplement avec ironie, laissant glisser vers Rhett un regard qui pourrait même signifier qu'il n'a encore rien vu. « Tu l’as pas lu mais t’as trouvé le moyen d’en entendre parler. » Il trouve toujours les moyens quand il cherche à se renseigner sur quelqu'un mais il ne peut évidemment pas formuler sa réponse de cette manière, pas sans griller ses cartes d'entrée de jeu et jeter le plus grand flou sur ses intentions. « J'ai des yeux et t'y as pas été de main morte sur la promo, hein, faut dire. » Disons qu'il ne serait pas étonné si Rhett et son éditrice avouaient miser très gros sur ce bouquin, compte tenu du bruit que cette sortie semble déjà faire, et cela en à peine quelques jours. « Nine. Je vais finir par plus pouvoir encadrer ce chiffre. » il commente entre deux gorgées, devinant que ce nom fait référence à son numéro sur le terrain quand le Hartfield s'illustrait dans le rugby – ce que le boxeur ignorait encore il y a peu, mais il a semble-t-il bien révisé depuis. « Mais non, ça a pas grand chose à voir avec la bio. Mais je t’enverrai une copie dédicacée, si c’est que ça. Je parle d’Oxy dedans, si ça peut te faire comprendre que je suis pas en train de me foutre de ta gueule. » Il ne le pensait plus à vrai dire, les derniers instants lui ont effectivement prouvé tout son sérieux mais ce n'est pas ce que Mickey retient surtout ici. L'allusion à l'exemplaire dédicacé le fait bien marrer et d'un autre côté, il ne sait pas s'il cracherait vraiment dessus si pour ça aussi, Rhett était sérieux. « Trop d'honneur. Signe bien « pour mon boxeur préféré », surtout. » Parce qu'il est le boxeur placé le plus haut dans son cœur, bien sûr, l'inverse risquerait de beaucoup trop le vexer. « T'es là-dedans depuis longtemps alors ? » Là-dedans, comprendre à avaler les analgésiques comme des bonbons. Il en a connu des gars comme lui, dépendants à la morphine dont l'oxycodone semble beaucoup se rapprocher, et cette addiction qui se dessine sans avoir été pour autant reconnue leur vaut de se trouver un semblant de point commun inattendu. « Comment tu te démerdais pour avoir ta dose jusqu'à présent ? Me dis pas que ton fournisseur t'a lâché comme le mien, je pourrais croire qu'on avait le même. » Il en rit nerveusement sur le moment tandis qu'une pensée amère lui traverse l'esprit, celle d'un Joseph l'ayant laissé tomber après des années de bons et loyaux services. Il vaudrait mieux pour Rhett qu'ils n'aient pas misé sur le même cheval mais peut-être que son fournisseur à lui ne tenait simplement pas la route, de quoi l'amener à se tourner vers le boxeur dont la réputation n'est visiblement plus à faire.
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| | | | (#)Mar 21 Fév 2023 - 11:32 | |
| « Ça te plairait ? » La réponse de Rhett ne lui parvient pas automatiquement. Il n’en sait trop rien, à vrai dire, à commencer parce qu’il ne sait pas si Mickey est en train de lui demander s’il veut se battre ou s’il veut simplement voir ce qu’il se passe plus bas. Et l’un comme l’autre, Rhett ne connaît toujours pas la réponse. Il n’est pas réellement curieux de nature, mais très doué pour se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. “Un pas à la fois.” qu’il se contente donc de dire, ne voulant pas rayer l’idée de leurs esprits, mais ne souhaitant pas pour autant foncer tête baissée. Se rendre dans ce bar était déjà bien assez stupide comme ça, et il s’est au moins juré de faire une erreur à la fois, ne serait-ce que parce que s’il en fait deux, il sait qu’on risque de le renvoyer en Suisse tel un enfant puni. Mickey joue à un niveau différent, et il joue surtout un jeu dans lequel Rhett n’a pas vraiment envie de s’imiscer. Il en a besoin, pour sa consommation personnelle, mais au-delà de ça il sait très bien qu’il n’appartient pas au monde de la nuit. Il aime les feux des projecteurs, les questions des journalistes, les stades remplis. Le reste, trop peu pour lui. Alors, s’il lui pose des questions sur l’agent de sécurité, ce n’est que pour ajouter un indice de plus à tous ceux qui existent déjà, le genre d’indice qui ne laisse aucun doute quant au fait que ce qu’il se passe dans ce bar n’a rien de légal. « Disons qu'en plus de s'assurer que certaines choses ne dérapent pas ici, il me rend quelques "services". Il a l'avantage d'avoir jamais été célèbre, lui. » Ce qui, aux yeux de Rhett, n’a justement rien d’un “avantage”, bien qu’il se contente de sourire face à Mickey. “Si un jour on m’avait dit que ce serait une condition sine qua non pour obtenir un job.” Il souffle avec une certaine ironie. Qu’il soit tranquille, Rhett n’en a pas après sa place, et l’idée ne risque pas même de lui traverser l’esprit, surtout alors qu’il ne prend pas le risque de lui demander quels sont les services qu’il effectue pour lui. « Ce type, c'est aussi mes yeux et mes oreilles quand je suis occupé ailleurs. » - “Tu lui fais plus confiance qu’à ta propre ombre, alors.” Rhett ne prend même pas la peine de lui poser la question, il acte simplement l’idée. Tout le monde devrait avoir ce genre de personne, pour des raisons évidentes. Ses pensées se perdent un instant en direction de l’amertume qu’il ressent encore à l’évocation du prénom d’Hassan, qui est pourtant à son tour celui en qui il a confiance plus que tout au monde. Depuis l’invitation forcée pour partir en cure, les choses sont quelque peu différentes, pourtant.
Heureusement qu’il a au moins mimé de poser la question pour connaître l’état de la vie sentimentale de Mickey, puisqu’il le pensait sincèrement célibataire, et le voilà qui s’avère être marié. Il exhibe l’anneau à son doigt, autrement dit le genre de détail qui passe bien loin des radars du Hartfield. « D'après toi ? » L’ancien rugbyman esquisse un rire mi-nerveux mi sincèrement amusé. “Vraiment ?” Le sous-entendu étant: toi tu as fini par trouver le moyen de te marier ? Et ça l’emmerde, en réalité, parce que si même une personne comme Mickey a trouvé le moyen d’avoir ce genre de vie, alors il est d’autant plus frustré de ne pas avoir su y arriver lui-même. Et ce, même alors qu’il est le premier à dire n’avoir aucune envie de se marier. Cela n’a rien à voir. « Une femme a été assez inconsciente pour accepter de m'épouser, un jour. » Un jour. Il en parle avec la même nostalgie de ceux qui ne peuvent plus se nourrir que de souvenirs, de ceux qui n’ont plus rien à tirer de l’instant présent. Rhett l’observe un instant en silence, se surprenant une seconde à vouloir sincèrement trouver un moyen de l’aider, comme s’ils étaient des amis et non des inconnus qui en étaient violemment venus aux mains lors de leur dernière (et première) rencontre. L’australien choisit de ne pas relancer le sujet, simplement parce qu’il n’a rien à en dire, et parce qu’il reconnaît assez facilement les difficultés d’une vie de couple pour ne pas avoir envie de remuer le couteau dans la plaie. “Félicitations, alors.” Il annonce avec une simplicité absolue, qui ne s’en veut pas moins sincère alors qu’il lève brièvement son verre. Il a sûrement été heureux un temps, c’est ce qu’il faut en retenir.
Après avoir parlé de la pluie et du beau temps, ce dont Rhett est le premier surpris, ce dernier finit enfin par avouer à quoi il tourne, c’est-à-dire l’Oxycodone. Il n’en est pas fier, mais il a passé l’âge de tourner autour du pot et de refuser de dire les mots. Qui plus est, il trouve infiniment plus simple de se confier à un parfait inconnu - ou presque -, parce que lui au moins ne souffrira pas de ses actions ou de sa dépendance. S’il se permet d’en parler à Mickey, aussi, et surtout, c’est parce qu’il nourrit l’espoir que ce dernier ne soit pas étranger à ce monde-là et surtout qu’il puisse l’aider à s’approvisionner à son tour. « En théorie ? Oui. » Mais la théorie, ce n’est pas le sujet. Il sait ce à quoi ressemble la théorie de la stratégie avant de rentrer sur le terrain, et il sait surtout à quel point les choses deviennent différentes dans la réalité des choses, une fois le ballon engagé. « Pour toi ? Faut voir. » Mickey sourit bien plus que Rhett, pour des raisons évidentes. Pour autant, si le seul problème est lui, alors il sait déjà qu’il saura se débrouiller pour faire plier son nouveau fournisseur auto-désigné. “Qu’est-ce que tu veux ?” Peu doué en négociations, il lui dévoile déjà qu’il serait prêt à tout pour obtenir ce qu’il désire. Il a de l’argent (c’est toujours ce dont il est question, non ?) et il a sûrement d’autres choses qui pourraient l’intéresser, aussi, même s’il n’a aucun exemple en tête à cet instant. L’argent contente généralement tout le monde, et ce n’est pas pour rien qu’on dit que tout le monde a un prix.
Sa biographie est l’un des derniers sujets qu’il aurait pensé aborder dans le bar, mais puisque Mickey est le premier à l’aborder, Rhett se contente de suivre le mouvement. Après tout, il ne cache pas en être fier, et il cache encore moins être heureux d’être le seul centre de l’attention. « J'ai des yeux et t'y as pas été de main morte sur la promo, hein, faut dire. » Elle aurait dû être plus importante encore ; tout du moins elle l’aurait été, si Rhett n’avait pas été en Europe pendant quatre semaines plutôt que de passer sur un plateau ou un autre. Le livre a tout pour vendre. L’amour, la famille, les trahisons, les ambitions, la chute. Tout le monde veut le lire, en démontrent les ventes. Il ne fait pas de l’ombre à la biographie du prince Harry, certes, mais à son niveau il fait de grandes vagues. « Nine. Je vais finir par plus pouvoir encadrer ce chiffre. » - “J’espère qu’un cocktail portera mon nom à ma prochaine visite. Il prend la tangente, ses mots n’ayant pas grand chose à voir avec ceux de Mickey. Il joue un rôle: bien sûr qu’il va finir par lire ce livre et bien sûr que non, il ne déteste pas réellement Rhett. Peut-être que ce dernier aurait dû faire autre chose que lui coller son poing dans la figure lors de leur première rencontre, certes, mais au-delà de ça il jure qu’il n’est pas imbuvable - pas comme Ruben, par exemple. Tout en continuant sur sa lancée, Rhett finit par lui promettre de lui envoyer une copie dédicacée, ce qui n’est seulement qu’à moitié une blague: cela ne lui coûtera rien de le faire, après tout, et cela prouvera surtout qu’il est du genre à tenir promesse, même les plus stupides. « Trop d'honneur. Signe bien « pour mon boxeur préféré », surtout. » Bien sûr est la réponse qui se lit sur les lèvres du rugbyman, sans que ce dernier ne cherche un instant à le cacher et bien au contraire. “Blague à part, si t’as peur que je parle de tes petites affaires au premier policier sous couverture venu, tu me ferais tomber avec ce livre.” Il ajoute, bien plus sérieux cette fois-ci, comme en démontre son regard qui ne dérive pas du sien. Tout ce qu’il veut, c’est que Mickey comprenne qu’ils jouent ensemble, et non l’un contre l’autre. Rhett a besoin de ce qu’il peut lui donner, et il n’aurait rien à y gagner à le faire tomber, ce qu’il lui explique en lui donnant la possibilité de les faire tomber tous les deux, si cela devait arriver. Il n’est pas un bon négociateur parce qu’il n’a jamais eu à l’être, mais il n’est pas si mauvais que ça pour anticiper l'enchaînement d’actions et leurs conséquences.
« T'es là-dedans depuis longtemps alors ? » Il le saurait, s’il avait lu son livre. S’il avait fait ses devoirs, leurs rencontres aurait été plus fluide - mais peut-être que Rhett aurait dû prévenir de son arrivée pour ça, sans doute. “Novembre 2017.” Il connaît même le jour exact, pour ce que ça vaut. Il a eu besoin d’un seul et simple accident pour avoir besoin de ces anti-douleurs pour passer les heures ; et cinq ans plus tard, il en a toujours besoin, pour des raisons différentes. « Comment tu te démerdais pour avoir ta dose jusqu'à présent ? Me dis pas que ton fournisseur t'a lâché comme le mien, je pourrais croire qu'on avait le même. » Le rire de Mickey est nerveux, celui de Rhett l’est bien moins. Il n’y a pas de risque qu’ils aient le même. Normalement, du moins. “On m’a prescrit l’Oxycodone après un accident. J’ai eu droit à de grands avertissements, et tout ce qui s’ensuit. J’ai dit que je comprenais et que ouais, bien sûr que j’allais pas être con au point d’en prendre plus que préconisé par les médecins.” Et au début, il jure avoir écouté. Les premiers jours, et peut-être même semaines. Il écoutait, au début, parce qu’il avait effectivement trop peur de faire une overdose ou n’importe quel synonyme médical du genre. La peur le faisait se tenir à carreaux, mais elle n’a pas subsisté bien longtemps. “Je falsifiais les ordonnances, au début. Après, j’ai demandé des services à mes amis qui travaillent à l’hôpital. Un jour, j’ai aussi demandé à une amie de ma sœur. Une infirmière a fini par me fournir, sur la fin.” Il serait le pire coéquipier qui soit dans une affaire judiciaire, parce qu’il serait le premier à donner les noms et prénoms de ses collègues autant que l’implication précise de chacun. La seule personne qu’il préserve encore, c’est son frère. Il n’est pas celui qui l’a le plus aidé, mais il n’aurait jamais dû lui prescrire de la morphine à l’hôpital, et ce simple geste pourrait lui valoir son poste. Alors, à sa façon, il le protège, parce que c’est ce que les grands-frères font. “Y’en a plus aucun qui veut tremper dans ça à nouveau.” Et c’est pour cette raison qu’il est devant Mickey maintenant: il n’a tout simplement pas le choix. “Ton prix sera le mien. Du reste, t’auras plus jamais à me revoir.” Il n’aura qu’à envoyer son agent de sécurité faire le livreur, s’il n’y a que ça. Mickey le fournit, il le paie en retour, et ils s’en arrêtent là. Il ne l’implique pas davantage, il le laisse continuer sa vie, et Rhett ferme les yeux sur le reste de ses agissements. “Le livre parle pas vraiment de ça dans l’épilogue, tu t’en doutes.” Greta a essayé d’écrire une sortie d’happy ending, qui n’a bien sûr rien à voir avec la réalité. “Je viens de passer quatre semaines dans une cure de desintox. Officiellement, je suis suis juste là pour observer la carte des virgin cocktails.” Il se moque des détails de sa vie, sans doute aucun, mais Rhett les lui partage tout de même, en espérant que l’un d’entre eux finisse par le convaincre pleinement. |
| | | | (#)Mer 1 Mar 2023 - 21:41 | |
| ☾ vices and virtues What's a hero to a villain, other than it’s perfect half. You can deny the tension but baby it's rising, and I won’t back down. Is that flush because of battle? And if I'm the villain then you better start running, 'cause you won’t last long if you're up against me. gifs by (c) queenbdavisgifs and (c) eddiemmunsom Il ne suffirait pas de lui répondre oui pour que les profondeurs de ce bar ouvrent subitement leurs portes au Hartfield mais Mickey pourrait considérer l'idée si celle-ci était susceptible de l'intéresser, disons en tout cas qu'il ne l'exclut pas et que la proposition a au moins le mérite d'être posée là. « Un pas à la fois. » Mais de toute évidence, Rhett se laisse un peu de temps pour ça comme s'il ne voulait pas tout découvrir trop vite. Se pourrait-il que cet autre monde le rebute à la simple idée que le commentateur doit s'en faire ? Oh, il doit bien se douter que les choses qu'on ne voit pas sont aussi les moins glorieuses car ce bar n'est certainement pas divisé en deux parties ni caché par hasard, de la même façon que les clients autorisés à descendre ne sont pas sélectionnés pour rien. À vrai dire, il ne sait pas encore dans quelle catégorie ranger Rhett et si lui offrir cet autre accès serait une bonne idée. Il n'est peut-être pas du tout branché par ce qui se trame un étage en dessous, quand bien même leur dernier affrontement et la façon dont le commentateur était venu lui chercher des noises le laisserait facilement penser qu'il n'a au moins pas la violence en horreur – ou alors, il le cache vraiment bien. Quant aux autres activités que Mickey ne détaille pas, impossible là encore de savoir si Rhett est ouvert ou non sur la question et ce mystère, le boxeur pourrait bien se mettre en tête de l'élucider tôt ou tard. Pour satisfaire sa simple curiosité, bien entendu. « La prochaine fois peut-être. » il souffle avant de porter son verre à ses lèvres et ne lui demandez pas à combien il peut en être ce soir car les comptes, il y a bien longtemps que Mickey ne les tient plus. Si Rhett n'avait pas prévu de repasser les portes de ce bar de sitôt il semblerait que le boxeur ait d'autres plans pour lui, à moins que l'idée d’y revenir ne l'enchante guère auquel cas il ferait un déçu, mais certainement pas un homme prêt à s'avouer vaincu. Pendant ce temps Calvin les observe du coin de l'œil, sans se douter que la présente discussion le concerne. « Si un jour on m’avait dit que ce serait une condition sine qua non pour obtenir un job. » Ce n'était pas la case la plus importante à cocher au départ, lorsque Mickey se limitait encore à la recherche d'un agent de sécurité pour veiller sur ce bar mais il a vite eu besoin d'un profil comme le sien pour assurer de petits voyages aux quatre coins de la ville, et son faciès inconnu s'est alors imposé comme son meilleur atout. L'homme de la situation se trouvait sous ses yeux, il ne servait donc à rien de chercher plus loin. « Tu lui fais plus confiance qu’à ta propre ombre, alors. » Mickey vrille vers lui un regard attentif, sans confirmer ou démentir quoi que ce soit. Sa confiance n'est certainement pas offerte au premier venu et Calvin n'est pas immunisé contre le fait de la perdre un jour, pour le moment il fait ce qu'il a à faire par ici et Mickey, lui, ne trouve rien à y redire.
L'alliance dont il fait après ça l'étalage ne prouve rien, ou seulement que le boxeur reste bloqué sur un mariage dont il ne reste presque que les cendres. Il est toujours marié sur le papier, tout comme il considère l'être tout court à partir du moment où l'officialisation des choses prend du retard mais il suffirait de passer une journée à ses côtés pour comprendre que Mickey se berce surtout de douces illusions. C'est une vie de parfait célibataire qu'il mène, faite de rencontres éphémères et sans promesses car si autrefois l'ancien champion avait le plaisir de retrouver chaque soir une maison où l'attendaient femme et enfant, désormais c'est dans un studio à la taille ridicule qu'il s'emploie à tuer sa fichue solitude quand il ne trouve personne pour lui tenir compagnie. Lui, seul et brisé ? Plutôt crever que de l'admettre, encore plus face à Rhett qui ne mérite pas de savoir à quel point il a pu tomber bas. Ce n'est pas comme s'il ne s'en doutait pas déjà après tout, et c'est certainement pour cette raison que cette alliance le prend autant de court. « Vraiment ? » Pour peu, sa question en serait presque vexante et Mickey n'aime pas forcément l'allusion qu'il devine derrière celle-ci. « Vraiment. » il confirme sèchement, rangeant par la même occasion sa main qui n'a plus rien à faire sous le nez du Hartfield. Il le saisit bien son sous-entendu, il le remarque bien son regard de mec peinant à y croire et se disant sûrement que la femme qui l'a épousé n'a vraiment pas tiré le meilleur lot avec lui. N'est-ce pas ce que tout le monde pense, aujourd'hui ? Aliyah méritait mieux, c'est une certitude mais c'est aussi la dernière chose à suggérer devant lui. « Ça paraît si improbable ? » Qu'une femme ait donc voulu faire sa vie avec lui, avec le camé qu'il doit encore être aux yeux de Rhett même si ce dernier se garde bien de le dire. Peut-être qu'à l'heure actuelle cette idée a vraiment tout d'aberrante compte tenu de la vie qu'il mène mais à l'époque, il le jure, Mickey faisait les efforts nécessaires pour être un époux digne de ce nom. Il n'a pas toujours été cette épave avec de la poudre au coin du nez, mais peu importe finalement ce que son interlocuteur peut en penser. L'étiquette lui est de toute façon collée sur le front, il ne prétend plus s'en étonner et Rhett trouve encore le moyen de répondre, quand son silence serait à la place bien plus apprécié. « Félicitations, alors. » Ne veut-il pas aussi porter un toast à la pseudo réussite de la vie amoureuse du boxeur, tant qu'il y est ? Il n'est rien pour quoi Mickey mérite encore d'être félicité, si ce n'est peut-être pour avoir détruit sa vie et son mariage en un temps record alors cette fois, il ne faut pas compter sur lui pour tenter de sauver la moindre apparence. « Remballe ça. » qu'il lance en déviant vers lui un regard dur, l'invitant à ne plus jamais parler sans savoir. Ses félicitations Rhett peut même se les mettre là où il pense, et tant pis si ses sautes d'humeur ont de quoi le surprendre. « J'ai une fille aussi mais ça non plus t'arrives pas à l'imaginer, hein. » Qu'il puisse être marié semblait déjà difficile à croire alors qu'il puisse être un père doit être plus déroutant encore, en admettant que Mickey fasse plus qu’en porter le nom.
C'est pour le moins tendu que le boxeur poursuit leur petite discussion mais heureusement pour Rhett, les tensions des dernières minutes ne pèseront pas sur la balance quand il s'agira de décider si oui ou non Mickey endossera pour lui le rôle de fournisseur. Bien sûr qu'il se retrouve dans ce qu'il entend et dans cette dépendance qui se dessine, bien familière au boxeur sans que quiconque puisse encore en douter. Ils ne carburent simplement pas aux mêmes drogues, les siennes sont aussi changeantes que ses humeurs tandis que Rhett, lui, semble rester fidèle à son Oxycodone. Le sujet est évoqué avec suffisamment de sérieux pour que Mickey saisisse que cette fois, il n'est pas du tout question de se foutre de lui. Alors il peut sans doute faire quelque chose pour le commentateur, oui, ce n'est pas faute de disposer d’un grand réseau et de connaître aussi de bons noms dans le milieu des opioïdes mais entre le pouvoir et le vouloir, l'ancien champion n'est pas encore très sûr de savoir où se positionner. À moins que sa décision ne soit déjà prise, et que son seul but soit maintenant de semer le doute dans l'esprit de Rhett à qui il ne compte pas offrir ce qu'il demande sur un plateau. Pas au nom de sa vieille rancœur, qu'il s'agirait tout de même de ne pas oublier trop vite. « Qu’est-ce que tu veux ? » Tout ce qu'il sera en mesure de lui donner sans doute, car Mickey risque de se montrer gourmand s'il comprend que le commentateur n'a pas vraiment de limites face à la garantie d'obtenir ses précieux anti-douleurs. « Laisse-moi réfléchir. » il glisse et savoure cette position de force dont il peut pour l'heure se délecter. Ce n'est pas déplaisant d'imaginer que Rhett pourrait prochainement en venir à lui manger dans la main, même s'il le pense encore trop fier pour se rendre vraiment dépendant de leurs futures rencontres. Y en aura-t-il seulement d'autres ? Tout dépend de ce qu'il souhaite, Mickey peut le fournir une fois comme plusieurs et à vrai dire, cette seconde option lui plait bien plus pour tout un tas de raisons. « Hm. Ton fric suffira pour commencer, on verra le reste plus tard. » Qu'il soit déjà un bon payeur pour commencer, Mickey se charge quant à lui d'assurer la qualité de ce qu'il ira dénicher pour lui. Il accepte donc de l'aider tant qu'il peut lui-même y trouver son compte, sans préciser toutefois ce qu'il entend par le reste supposé être vu dans un second temps.
Et la position de force s'inverse tout naturellement quand il devient question de l'autobiographie dont tout le monde parle, y compris Mickey dont l'intérêt ne fait ici pas le moindre doute. Ce torchon qu'il mentionnait au départ n'en reste pas moins un bouquin qu'il pourrait se surprendre à lire à son tour, ne serait-ce que pour mieux cerner son interlocuteur et se contenter d’autre chose que des informations grappillées ici et là. « J’espère qu’un cocktail portera mon nom à ma prochaine visite. » Et puis quoi encore aurait certainement été la réponse que Mickey se serait empressé de lui fournir quelques semaines en arrière mais ce soir, pour une raison qu'il ne s'explique pas vraiment lui-même, l'idée ne lui paraît pas si déconnante. La plupart des cocktails servis ici portent d'illustres noms parlant le plus souvent aux férus de ces fameuses boissons mais illustre, le commentateur l'est aussi à sa façon s'il se fie au succès déjà rencontré par son autobiographie. Ce ne serait pas mettre n'importe qui à l'honneur, en admettant que Mickey ne se lève pas demain en pensant que finalement, cette idée a tout d’insensée. « Ça peut sûrement se faire. » il déclare d'abord d'un air sérieux avant de se laisser très légèrement trahir par un sourire, rien qu'en pensant aux ingrédients qui pourraient constituer le cocktail en question, forcément à son image. Ce n'est pour autant pas demain la veille qu'un cocktail Nine sera ajouté à la carte de son bar mais qui sait, Mickey ne balance peut-être pas ici des paroles en l'air. « Blague à part, si t’as peur que je parle de tes petites affaires au premier policier sous couverture venu, tu me ferais tomber avec ce livre. » Son exemplaire dédicacé peut attendre, mais pas sa réaction après cet arrangement que semble lui proposer Rhett. « Peur ? Tu me fais marrer. » Il étouffe d'ailleurs un bref rire dans son verre non sans penser que le Hartfield est bien plus drôle qu'il n'y paraît. Voilà maintenant qu’il chercherait presque la paix, bien loin de celui qu'il était encore en fin d'année quand sa seule envie semblait être de le faire perdre son sang-froid à tout prix. « Tu te tais et je me tais, ça me va. » Ce n'est pas plus compliqué que ça et c'est surtout très largement dans les cordes du boxeur, qui n'aurait aucune raison de faire tomber Rhett si ce dernier ne venait pas à le trahir le premier. Il ne tient pas à ce qu'on s'intéresse à ce bar d'un peu trop près alors si cette histoire tend à démontrer quelque chose, c’est bien leur intérêt mutuel à la boucler pour que leurs petites affaires ne soient pas compromises. « Il existe pas ton pseudo pote flic, tu peux bien l'avouer maintenant. » Non pas qu'il l'ait réellement cru un jour, mais il ne serait pas pour autant contre le fait de l'entendre. « Mon cousin l'est vraiment par contre, c'était pas des bobards. » Et ça ne change évidemment rien à leur petit pacte, peu importe le nom que ce dernier doit prendre et le fait que la plupart des gens se serrent aussi la main pour rendre ce genre de choses plus officielles.
« Novembre 2017. » Il trempe là-dedans depuis cinq ans, donc. Cette information Mickey préférait tant qu'à faire l'obtenir de sa bouche mais ce qu'il retient surtout, c'est cette précision laissant penser que son point de bascule a découlé d'un événement particulier. Il prête alors une oreille assidue à la suite, pas disposé à l'interrompre alors que Rhett semble prêt à poursuivre. « On m’a prescrit l’Oxycodone après un accident. J’ai eu droit à de grands avertissements, et tout ce qui s’ensuit. J’ai dit que je comprenais et que ouais, bien sûr que j’allais pas être con au point d’en prendre plus que préconisé par les médecins. » Mais il n'est pas resté sage, en admettant qu'il l'ait seulement été un jour. Sa drogue à lui a au moins le mérite de lui avoir été prescrite au départ, on ne lui a pas mis des saloperies entre les mains sans l'avertir de rien mais la dépendance à l'arrivée ne les guettait pas moins l'un et l'autre. Efficaces contre la douleur pour Rhett et contre le vide pour Mickey, nul ne s'imagine sans doute aujourd'hui fonctionner sans ces consommations. « Et c'était quoi cet accident, une blessure sur le terrain ? » Peut-être ce qui l'a amené à devenir consultant car son passé de joueur Mickey le connait, bien sûr. C'est la première chose qu'il a trouvé sur son compte en tapant son nom sur le net à l'époque, pour se renseigner sur l'enflure qui s'était donné le droit de l'incendier en place publique. Si c'est une histoire de blessure elle devait être assez sérieuse pour l'éloigner pour de bon des terrains, c'est en tout cas ce qu'il suppose mais Rhett choisira peut-être de garder cette vérité pour lui en l'invitant bien gentiment à lire son bouquin pour y trouver lui-même ses réponses. « Je falsifiais les ordonnances, au début. Après, j’ai demandé des services à mes amis qui travaillent à l’hôpital. Un jour, j’ai aussi demandé à une amie de ma sœur. Une infirmière a fini par me fournir, sur la fin.” » Il ne reculait devant rien en somme, et tout ça confirme bien que Mickey n'est certainement pas le premier vers qui Rhett entreprend de se tourner. En cinq ans, il y avait bien peu de chance. « T'aurais fait n'importe quoi pour avoir ta dose. Je suis passé par là aussi. » Alors il peut comprendre oui, ce qui peut pousser quelqu'un à chercher de quoi contrer le manque par tous les moyens. Pour autant leurs deux situations sont différentes et Mickey évite de trop s'identifier à ce qu'il entend, pour garder une distance nécessaire sans quoi les choses pourraient devenir un peu trop compliquées. « Y’en a plus aucun qui veut tremper dans ça à nouveau. » Le boxeur comprend donc qu'il est en quelque sorte sa dernière chance, et l'idée lui plait assez – pour ne pas dire beaucoup. « Ton prix sera le mien. Du reste, t’auras plus jamais à me revoir. » Là-dessus toutefois, Mickey arque un sourcil et confronte son regard sans attendre. « Qui a dit que je voulais plus jamais te revoir ? » Pas lui en tout cas. Ces mots ne sont sûrement pas près de sortir de sa bouche, tout comme Mickey n'estime pas agir comme quelqu'un désirant se débarrasser de lui au plus vite. « Tu te trompes sur mon compte, Garrett. » il siffle en détournant cette fois le regard avec soin, et ces mots sous-entendent bien que ses intentions sont différentes de celles que Rhett lui prête. Il n'a à vrai dire aucune envie que le commentateur disparaisse dans la nature après leur petite transaction car étrangement, Mickey est convaincu qu'ils ont bien plus à partager que des coups et des billets verts. « Le livre parle pas vraiment de ça dans l’épilogue, tu t’en doutes. » Il ne peut en effet que s'en douter, certaines choses n’étant pas bonnes à coucher sur le papier. « Je viens de passer quatre semaines dans une cure de desintox. Officiellement, je suis juste là pour observer la carte des virgin cocktails. » Les fameuses vacances n'en étaient donc pas, ce qui explique pourquoi Mickey n'a pas vu la couleur de la moindre carte postale – rancunier dans son genre, on le sait bien. « Vachement efficace ta cure, ils t'ont vraiment laissé sortir comme ça ? » Car il ne faut pas être bien malin pour douter de son efficacité, compte tenu du fait que Rhett soit déjà en pleine recherche de ses doses alors que sa sortie de cure doit se compter en jours. « Remarque, c'est pas moi qui vais m'en plaindre. » Le business avant tout, bien sûr. Tout ça ne peut être que bon pour ses affaires puisqu'il vient de dégoter un tout nouveau client et pas des moindres, en plus, celui-là. « Certains voulaient m'y envoyer aussi à l'époque, enfin c'est sûrement ce que mon mentor entendait quand il me disait de me « soigner ». Et comme tu dois t'en douter, j'y ai pas mis un seul foutu pied. » Au diable Barry et ses plans consistant à le sortir de là, car il y a bien longtemps que Mickey n'est plus disposé à se laisser sauver. Quant à Rhett, il n'est peut-être pas trop tard pour son cas même s’il évitera de le dire comme de le penser, car il n’a pas envie que le Hartfield puisse s'en sortir et pas lui. « On est pas mieux ici, franchement ? » qu'il lance en balayant la pièce du regard, comme si ce décor d'opulence pouvait sérieusement faire oublier leurs deux vies qui ne font plus rêver personne. Ce bar, c'est tout ce qui lui reste et le constat pourrait lui porter un sacré coup au moral si Mickey était assez sobre pour l'admettre. « Tu reviendras pas vrai ? » Il le demande comme s'il ne pouvait pas entendre une autre réponse que oui, étant donné qu'il a encore bien des choses à lui montrer. Et ce que le boxeur ne précise pas c'est s'il désire le voir revenir, ou le revoir tout court.
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| | | | (#)Ven 3 Mar 2023 - 13:12 | |
| « Ça paraît si improbable ? » Ça l'est, oui, mais Rhett n’a pas le cœur à le répéter à haute voix. Ce qu’il en pense se lit aisément dans son attitude. Mickey est sans doute le dernier qu’il aurait pu imaginer se marier ; et pourtant, si même cet imbécile a pu s’y résoudre, comment cela se fait-il qu’il n’en ait jamais été de même pour Rhett ? Les sentiments se mélangent suite à cette annonce dont il ne sait vraiment pas quoi penser. « Remballe ça. » Les félicitations ne sont plus de mise, ce qui n’est sûrement que le reflet de l’ambiance au sein de son mariage à en juger par la façon dont il accueille ses mots. Le silence de Rhett est au moins l’assurance qu’il ne risque pas d’aborder le sujet à nouveau, ce qui semble être une bonne nouvelle pour tout le monde. « J'ai une fille aussi mais ça non plus t'arrives pas à l'imaginer, hein. » L’australien tente de contenir sa surprise autant que possible, désormais conscient que le sujet est bien plus difficile à aborder que tout ce qu’il aurait pu imaginer (à commencer par le fait que, justement, il soit non seulement marié mais aussi père - encore une chose que Rhett n’a jamais été capable de faire). Il ne répond rien et se contente de poser un regard sur la vie toute entière de l’ancien boxeur et sur le fait qu’elle semble dénuée de toute place pour une femme ou un enfant. Décidément, il ne comprend pas comment un homme tel quel lui a un jour pu vouloir aspirer à une vie normale et bien rangée. Et à en juger par l’endroit même où ils discutent désormais, la réalité des choses l’a rattrapée pour qu’il comprenne qu’il ne fait pas partie de ceux qui peuvent aspirer à la normalité, ce qui rime avec bonheur. “J’ai rien de tout ça.” Est tout ce qu’il se contente de dire de son côté, sans vouloir un instant jouer sur le pathos de la situation. Il l’informe simplement des choses, comme si Mickey en avait sincèrement quelque chose à foutre.
Pour autant, Mickey et lui ne sont pas des amis occupés à rattraper le bon vieux temps. Sans doute parce qu’ils ne sont pas des amis, et sans doute aussi parce qu’il n’y a aucun bon vieux temps à rattraper, à commencer parce qu’ils ne se connaissent pas le moins du monde - en prouve le simple fait que Rhett ignorait tout de sa vie de famille. De tout ce dont Rhett a envie de discuter avec lui, la priorité n’est pourtant pas au bon vieux temps, bien qu’il doive avouer que cela l’intéresse un tant soi peu. Simplement, ça l’intéresserait d’autant plus s’il avait la certitude de recevoir la dose qu’il lui demande. « Laisse-moi réfléchir. » Mickey en profite, il jubile, et Rhett se retient de le traiter de petit connard une fois de plus, bien que l’envie soit présente. « Hm. Ton fric suffira pour commencer, on verra le reste plus tard. » - “T’auras que du fric, te fais pas d’idées.” Peu importe les idées en question, peu importe ce à quoi “le reste” pourrait ressembler. Rhett a encore assez d’argent pour se payer ses excès, mais c’est certainement la seule chose qu’il compte mettre en jeu, sans vouloir réfléchir une seconde supplémentaire à ce que l’homme face à lui pourrait exiger - non, non, ce n’est pas un film sur les cartels. « Peur ? Tu me fais marrer. Tu te tais et je me tais, ça me va. » Ca lui va aussi. Son livre fait du bruit et c’est ce qui était recherché, mais au-delà de ces quelques centaines de pages, il n’a pas l’intention de faire des vagues à nouveau, et certainement pas pour cette raison. Ses proches ont déjà assez enduré avec ses conneries, et il peut au moins leur promettre d’en faire une à la fois à partir de maintenant. « Il existe pas ton pseudo pote flic, tu peux bien l'avouer maintenant. » Il n’a en effet jamais existé, et le mensonge de Rhett était aussi évident que le nez au milieu de la figure. « Mon cousin l'est vraiment par contre, c'était pas des bobards. » Un putain de film sur les cartels, voilà ce dont il est vraiment question. “Il sait à quoi tu joues ?” Rhett n’est pas une taupe, il ne le ferait même pas par amusement, mais il est cependant curieux. De temps en temps, du moins - parce que la plupart du temps, cela ne le concerne pas, alors il n’ose même pas jeter le moindre regard dessus. “Ça doit être chouette, les repas de famille.” Et quand bien même il est sûrement le seul que ça amuse, Rhett en rigole brièvement.
Son rire n’est pourtant que de courte durée, il cesse totalement à la seconde où il évoque à son tour une partie de son histoire, et tout particulièrement celle qui explique comment il a sombré dans l’Oxycodone et ses conséquences. « Et c'était quoi cet accident, une blessure sur le terrain ? » Il boit une gorgée supplémentaire de son verre avant de balayer l’air de droite à gauche. “Chauffard ivre en sortie de boîte de nuit. Je suis imbattable en course de fauteuils roulants, par contre, depuis.” Ironiquement, il était sûrement moins ivre que Rhett ce soir là ; mais les rapports de police n’en ont pas grand chose à faire de savoir si la victime avait bu des virgin ou non, quand elle est finalement la seule à qui on a pensé à amputer les deux jambes lorsqu’elle était encore inconsciente. Ils n’ont même pas pensé à l’idée que Rhett avait pu voir la voiture arriver. Peu importe. “Mais il a eu raison du terrain, en effet.” Un rugbyman qui ne sait même pas se tenir debout, ça ne vaut pas grand chose. Il hausse les épaules et n’ajoute rien de plus, tout en ayant déjà oublié pourquoi il avait ressenti le besoin de dresser le décor à Mickey. Il est accro à cette merde et ne sait plus vivre sans, c’est tout ce qui a un semblant d’importance désormais. C’est aussi tout ce qui régit ses jours et ses nuits - et apparemment ses voyages à l’étranger. « T'aurais fait n'importe quoi pour avoir ta dose. Je suis passé par là aussi. » Il n’aime pas la conclusion que Mickey dresse pour lui, refusant qu’il les associe aussi aisément et dramatiquement. Ils se ressemblent peut-être sur le fond, mais certainement pas sur la forme. Il le jure, il n’aurait pas été prêt à tout pour sa dose. Du moins, c’est ce qu’il veut être la vérité. “Depuis quand t’en prends ?” Il ne demande pas pourquoi il a commencé, pas assez certain qu’il veuille lui en parler, mais il se permet au moins de demander depuis quand il est dans ce même genre de problèmes, lui aussi.
Les secondes de silence sont volées par un Rhett qui veut s’assurer de ne pas repartir les mains vides, ou au moins avec l’accord de recevoir sa dose une prochaine fois. Il lui assure qu’il paiera, parce que c’est sûrement la seule chose qui intéresse Mickey, autant que parce que c’est de toute façon tout ce que Rhett a à offrir. « Qui a dit que je voulais plus jamais te revoir ? » Sa réponse lui cloue le bec tant elle semble venir de nulle part - et comme toujours avec Rhett, la surprise se lit aisément sur son visage. « Tu te trompes sur mon compte, Garrett. » De toute évidence, oui. C’est un constat qu’il n’a pas de mal à accepter. “Qu’est-ce que tu veux alors ?” Il aurait pu jurer que Mickey le voulait soit mort, soit le plus loin possible de lui. Et à en juger par les mots qu’il a à son égard, il n’aurait pas pu avoir plus tort, même si le regard du propriétaire du bar fuit désormais sur un ailleurs sans importance. De son côté, la question de Rhett est plus sincère que jamais. Il a mis un pied dans un monde dont il ne connaît rien et duquel il a tout à apprendre.
« Vachement efficace ta cure, ils t'ont vraiment laissé sortir comme ça ? » “Minus 200 000 dollars sur mon compte en banque.”
Il en parle comme s’il s’agissait de miettes, mais il faut bien avouer qu’il n’a plus ses cachets d’avant et qu’une somme à six chiffres a fait un trou bien plus grand que prévu dans son porte monnaie. Mais rien qui ne l’empêche de continuer à se fournir pour le moment, disons. Outre cet argent, il faut bien avouer que la cure n’a pas servi à grand-chose, sauf peut-être lui rappeler à quel point il aime le luxe autant qu’être le centre de l’attention. « Remarque, c'est pas moi qui vais m'en plaindre. » L’échec cuisant de la cure a au moins pour mérite de les faire se rencontrer à nouveau. Quelle chance. Rhett reste de marbre, toujours aussi peu capable de comprendre la tournure de sa vie dernièrement. “Ça fait tourner le business.” Il commente dans un sourire froid. Une cure de désintox qui fait tourner le business d’un dealer ; quel monde à la con. « Certains voulaient m'y envoyer aussi à l'époque, enfin c'est sûrement ce que mon mentor entendait quand il me disait de me « soigner ». Et comme tu dois t'en douter, j'y ai pas mis un seul foutu pied. » - “Comme tu le vois, tu rates pas grand chose.” Il est défaitiste et aigri, lui qui pense déjà que n’importe quelle cure est aussi pourrie que la sienne et que rien n’en vaut la peine. Ce n’est sûrement pas Mickey qui dirait le contraire, lui qui ne semble pas transpirer l’envie de se soigner non plus. Tant mieux. Pour une fois, il parle à quelqu’un qui ne s’apprête pas à lui tourner le dos à tout instant. “C’est mon meilleur ami et mon frère qui m’ont conseillé l’idée.” Il balance à son tour, toujours aussi amer. « On est pas mieux ici, franchement ? » Pour célébrer cette victoire qui n’en est pas une, il boit une nouvelle gorgée de son verre. Ici, ce n’est pas si terrible. Ici, c’est même franchement mieux à la seconde où il a l’assurance que Mickey lui donnera tout ce dont il a envie et besoin. « Tu reviendras pas vrai ? » Pour la seconde fois déjà, Mickey aborde le sujet sans que Rhett ne perde de sa curiosité à ce propos. Il joue pourtant le suspens et cache à peine le sourire qui imprègne ses lèvres, tout près de ses joues creusées. “Je te manque déjà princesse ?” Il jouera toujours à celui qui a la plus grande, peu importe le contexte, peu importe même s’il devrait se la fermer parce qu’il est la seule à avoir besoin de Mickey et non l’inverse. “Je reviendrai. Tant que je l’assurance que tu te fous pas de ma gueule ou que tu me fais pas perdre mon temps.” Il reviendra parce qu’il en a besoin, tout simplement. “Mais crois pas que j’essaie pas de m’en sortir autrement, ok ?” Il le promet: un jour, il n’aura plus besoin de ces merdes. Cela signifie donc qu’un jour, de toute évidence, il n’aura absolument plus aucune raison de retrouver Mickey - et répété assez de fois, il finira par le croire lui-même. |
| | | | (#)Mer 8 Mar 2023 - 22:54 | |
| ☾ vices and virtues What's a hero to a villain, other than it’s perfect half. You can deny the tension but baby it's rising, and I won’t back down. Is that flush because of battle? And if I'm the villain then you better start running, 'cause you won’t last long if you're up against me. gifs by (c) queenbdavisgifs and (c) eddiemmunsom Ces félicitations sonnent comme la plus irritante des mélodies à son oreille et sa réaction ne se fait pas attendre, trahissant combien il peut être facile de l'atteindre là-dessus. Mickey s'emporte vite quand le sujet est celui-là et à aucun moment le boxeur ne tente de s'en cacher, lui qui prétendait pourtant quelques instants plus tôt donner à cette alliance la signification qu'elle a perdue. Pas de mariage au dénouement heureux en ce qui le concerne, pas de rôle de père dignement honoré non plus et sur ces deux points, Rhett laisse passer l'occasion de le chercher comme s'il savait déjà qu'il ne créerait rien de bon en le faisant. Il n'a pas beaucoup de points sensibles Mickey, ce n'est d'ailleurs pas donné à tout le monde de connaître ces derniers et c'est presque une fleur qu'il fait au Hartfield en lui livrant ces vérités – autrement dit il n'a pas intérêt à s'en servir un jour contre lui car leur combat de la dernière fois ne serait rien à côté de ce que le boxeur lui réserverait dans un tel cas de figure, en admettant seulement que Rhett soit un jour assez inconscient pour le titiller là-dessus. « J’ai rien de tout ça. » Oh. Voilà une confession que le boxeur n'attendait pas et qui ne tombe pas non plus dans l'oreille d'un sourd. Sur le moment c'est un regard curieux qu'il porte vers son voisin de tabouret, laissant s'écouler plusieurs secondes durant lesquelles Mickey tente de cerner l'homme à ses côtés. Il n'est pas marié, n'a pas non plus d'enfant et pourtant il jurerait que le Hartfield est un peu plus âgé que lui alors il s'interroge : ces choses-là ne sont-elles simplement pas pour lui ? ou bien Rhett est-il du genre à détruire tout ce qu'il peut construire lui aussi, sans même passer par la case de l'engagement suprême ? Dans un sens Mickey l'envierait presque car si c'était le cas et qu’ils n'étaient pas plus foutus l'un que l'autre de garder la moindre stabilité amoureuse dans leur vie, les conséquences seraient un peu moins importantes (et coûteuses) dans son cas à lui. « T’as pas de divorce qui t’attend ni de pension à payer alors, plutôt cool ta vie. » Et l'ironie de ses mots se devine sans mal ici, quand bien même le boxeur s'estime en plus mauvaise posture à partir du moment où ses décisions et ses dérives peuvent impacter sa fille, qui ne mérite pas d'avoir pour père un dépravé dans son genre. « Je dois en conclure que t’es célibataire ? » Les détours inutiles, très peu pour lui. Cette question s'inscrit après tout dans la continuité de leur échange alors Mickey se permet cette petite intrusion à son tour, justifiant néanmoins bien vite celle-ci. « Tu poses la question, je te la retourne. » C'est aussi simple que ça, bien sûr, et toute tentative visant à satisfaire sa curiosité ici n'est qu'une perche que le boxeur s'autorise à saisir.
« T’auras que du fric, te fais pas d’idées. » Mince alors, pile quand Mickey commençait justement à s'en faire tout un tas. En vérité il y a bien des choses qui lui traversent l'esprit quand il pose un peu trop longuement les yeux sur le Hartfield mais rien qu'il oserait reconnaître à cet instant, préférant laisser croire ce qu'il veut au concerné. Après tout, des idées, Rhett est tout aussi libre de s'en faire au sujet de ses intentions tant que le boxeur rechigne à éclaircir ces dernières, ne précisant toujours pas ce qu'il pourrait attendre de lui à côté de l'argent qu'il lui devra bientôt. « Je compte pas te demander de vendre ton âme au diable, respire. » Autrement dit Mickey n'a pas prévu de lui faire signer le moindre pacte avec son sang, pas plus qu'il ne compte le mêler à des affaires douteuses car ces choses-là ne regardent pas ses clients, pas même ceux à qui il a rêvé de faire la peau plus d'une fois. Ils n'auront pas plus de problèmes tous les deux tant que Rhett se montrera sérieux dans ses paiements et aspirent manifestement à la même discrétion pour que cette histoire n'éclabousse rien ni personne, pas même ce cousin dont il s’était plu à brandir le métier la dernière fois. « Il sait à quoi tu joues ? » Disons que Jackson aurait du mal à ne pas au moins s'en douter compte tenu du tollé général que sa chute avait à l'époque pu engendrer. « Il sait ce qu’il doit savoir, et sûrement aussi ce qui lui saute aux yeux. » il précise alors dans un bref haussement d'épaules, pas particulièrement désireux d'aborder plus amplement la question. Ils n'en parlent pas souvent tous les deux car le sujet est délicat en tous points, Mickey n'ayant fait que suivre la voie qui lui était destinée quand bien même son cousin voulait autrefois croire qu'on pourrait l'en détourner. C'était écrit, quoi que l’on puisse en dire. « Ça doit être chouette, les repas de famille. » Et Rhett n'hésite pas à en rire, arrachant tout au plus un demi-sourire au boxeur car de son côté, il ne faut pas trop s'attendre à ce que cette évidence l'amuse. « Un vrai bonheur. » il lui accorde avant de commander un énième verre pour faire passer le fameux bonheur dont il parle, dissimulant bien sûr son antonyme le plus flagrant. « C’est génial d’être la déception de sa famille, tu devrais essayer. » L'alcool lui permet au moins de prendre les choses à la légère ce soir, avant que Junior ne revienne le gratifier de ses reproches habituels puisque son cadet ne sait pas faire autre chose, persuadé que le fait de marquer leurs différences de parcours lui donnera un jour le déclic de s'en sortir. Beaucoup de salive gaspillée pour pas grand-chose, en clair.
Et côté parcours, Rhett revient de loin lui aussi alors qu'un accident serait à l'origine de sa toute première prise d'opioïdes – la première d'une longue liste s'il en croit les années écoulées et ces doses que le commentateur vient désormais chercher auprès de lui, dans une démarche semblant un peu trop naturelle. « Chauffard ivre en sortie de boîte de nuit. Je suis imbattable en course de fauteuils roulants, par contre, depuis. » Il présumait donc très mal, ce n'est pas sur le terrain que ledit accident a eu lieu mais comme Rhett le précise ensuite, cette connexion existe malgré tout. « Mais il a eu raison du terrain, en effet. » Et étrangement, la première chose que le boxeur en retient est que ce chauffard ivre aurait pu être lui. C'est après tout bien son genre de s'élancer dans les rues de cette ville avec bien trop d'alcool dans le sang pour garder la moindre notion de prudence (en admettant qu’elle l’ait déjà caractérisé un jour) et même s'il ne peut pas endosser la responsabilité d'un autre et le désire encore moins ici, sa voix intérieure semble lui souffler de ne pas ruiner à son tour la vie de quelqu'un pour quelques verres et minutes d'adrénaline. La route n'a rien d'un terrain de jeu et pourtant Mickey agit trop souvent comme s’il s’agissait du sien, à défaut d'en avoir beaucoup d'autres et d'avoir trouvé plus vivifiant que ces courses illégales dont il a fait son refuge au même titre que ses consommations. « Je vois. » il se contente tout d'abord de répondre, hochant la tête comme pour assimiler le fait que Rhett trimballe lui aussi de sacrés bagages, simplement très différents des siens. Il l'enviait un peu plus tôt mais ne lui volerait en revanche pas cette partie de l'histoire, avec cet accident qu'il devine avoir été le genre d'épreuve dont on ne se remet jamais totalement. Ce n'est de toute façon pas un concours de celui revendiquant la pire vie ou les pires expériences, pas quand leur vécu ne semble permettre aucune autre comparaison que ce monde d'addiction dans lequel ils auront fini par baigner ensemble. « J’ai plus qu’à réécrire ma vengeance alors, parce que te foncer dessus en bagnole risquerait d’être un peu répétitif. » Quel dommage, vraiment, car Mickey avait bien sûr tout prévu de son côté. Le mince sourire étirant ses lèvres démontre en l'occurrence qu'il n'en est rien mais sa vengeance n'en est toutefois pas oubliée, elle le démange juste un peu moins. « Depuis quand t’en prends ? » Et ça, il n'aurait pas forcément cru que ça pouvait l'intéresser même s'il suppose que Rhett le demande avant tout pour rétablir un certain ordre des choses entre eux. « Depuis toujours, ou presque. » il l'informe sans chercher à en rajouter car il flotte dans ce monde depuis assez longtemps pour que ce toujours trouve un réel sens ici. « J’avais à peine quinze ans quand j’ai commencé à y toucher et ça, tu peux bien en penser ce que tu veux. » Que c'est affligeant, que ce n'est pas le genre de choses devant finir entre les mains d'un enfant, peu importe. Le fait est que cette addiction lui a déjà volé plus de la moitié de sa vie, dix-neuf années durant lesquelles Mickey s'est pourtant parfois donné l'illusion d’avoir laissé ces conneries derrière lui. « J’ai arrêté pendant un temps aussi, pour finalement mieux replonger derrière. Et j’ai pas besoin de te dire quand, en principe. » Son regard se porte un instant vers lui avant de revenir sagement en direction de son verre, presque déjà vide. Il n'ira pas jusqu'à croire que Rhett lui donne assez d'importance pour avoir mémorisé la date de sa chute avec précision mais l'année, oui, une part de lui l'espère histoire de ne pas s'être contenté de le piétiner comme tous les autres à l'époque.
Mais aussi grande puisse être sa rancœur, le boxeur refuse de se voir prêter des mots qu'il n'a jamais eus. Il n'est pas allergique à l'idée de revoir Rhett dans le cadre de leurs futurs échanges, échanges qui n'ont d'ailleurs pas l'obligation de se tenir éternellement dans son bar, et ce n'est pas une vérité que Mickey est gêné de poser là. Un pas a après tout été franchi entre eux aujourd'hui, il aurait pu envoyer le Hartfield bouler tout en l'invitant à se fournir auprès d'un autre mais il n'en a rien fait, acceptant au contraire ce semblant de paix qui n'en est pas vraiment une mais démontrant au moins que sa présence ne lui est pas aussi désagréable que Rhett semble le penser. Il croyait à vrai dire s'en faire un ennemi mais n'est plus tout à fait certain de l'étiquette à y poser, alors client fera l'affaire en attendant qu'il ne soit fixé. « Qu’est-ce que tu veux alors ? » Oh, Mickey aurait bien du mal à jouer l'innocent si Rhett parvenait à infiltrer ses pensées à cet instant mais manque de bol pour ce dernier, le contenu de celles-ci restera ce soir son secret le mieux gardé. « Tu poses trop de questions, j'imagine qu'on te l’a déjà dit. » Pas que ça le dérange car l'ancien champion reste après tout libre de ne pas y répondre, mais une telle curiosité n'est pas toujours bonne à avoir avec lui. Pas quand il tient à garder sa part de mystère, jouant volontiers de ces doutes qu'il peut semer chez son interlocuteur au risque que ce dernier ne reste – cette fois au moins – sur sa faim. Un jour, promis, Mickey se montrera plus bavard.
Celui qui ne manque pas de l'être en revanche c'est Rhett, dont les confessions lui sont servies sur un plateau sans même qu'il n'ait besoin de plonger le nez dans son autobiographie – bouquin qu'il n'exclut toutefois pas de se procurer car il doit bien l'avouer, cet échange lui donne envie de creuser et d'obtenir les détails dont le commentateur le prive encore. Pas au point de reconnaitre que Rhett l'intéresse, non bien sûr, mais ses questions au sujet de sa cure et du reste se chargent en quelque sorte de l'admettre à sa place. « Minus 200 000 dollars sur mon compte en banque. » Une sacrée somme pour une cure dont le résultat laisse franchement à désirer, n'importe qui s'accorderait à le dire et Mickey ne manque déjà pas d'exprimer ce que tout ça lui inspire en ouvrant de grands yeux. « La vache. » Il doit être plein aux as pour se permettre ce genre de dépenses inutiles mais ça, le boxeur le garde pour lui en intégrant simplement l'idée qu'il verra bientôt lui aussi la couleur de l'argent du Hartfield. « C’est le plus mauvais investissement de ta vie, je me trompe ? » il questionne avec sérieux, conscient qu’il aurait pu passer par là lui aussi s'il s'était laissé convaincre à l'époque, quand Barry et les autres cherchaient à l'y envoyer par tous les moyens pour venir à bout de sa fichue addiction. Le sauver, tel était leur plan avant de comprendre que Mickey s'y opposerait quoi qu'il arrive, alors même que l'occasion lui était donnée de préserver son mariage et de montrer qu'il voulait s'en sortir. « Comme tu le vois, tu rates pas grand chose. » De quoi le persuader qu'il n'a effectivement pas pris la plus mauvaise décision dans cette histoire, même si ses proches ne partageraient pas cet avis. « C’est mon meilleur ami et mon frère qui m’ont conseillé l’idée. » Tiens donc, Rhett aurait-il lui aussi des proches se faisant du mouron pour lui ? C'est ce qu'il croit déceler ici et ce conseil que le commentateur prend soin de souligner n'en était probablement pas un, s'il se fie au ton employé. « Laisse-moi deviner, ils l’ont fait en te disant que c’était pour ton bien ? » Ce célèbre refrain auquel Mickey a eu droit un paquet de fois lui aussi et qu'il ne serait donc pas surpris de retrouver aussi du côté de Rhett, puisque c'est sûrement ce que l'on répète sans cesse aux accros comme eux. « Et toi t’as fait zéro effort pour leur prouver qu’ils avaient tort, c’est ça ? » Disons qu’imagine bien Rhett faire le minimum sur place et que cette idée l’amuse même assez. Son problème avec l'Oxycodone ce n’est en tout cas pas auprès du boxeur que Rhett le vaincra et la perspective d'être désormais sur le même bateau n'est pas non plus pour lui déplaire.
Il se prend alors à attendre avec une certaine impatience ses prochaines venues au Blind Tiger, sans trop savoir si c'est son argent qu'il se fera un plaisir d'encaisser ou si c'est sa belle gueule qu'il prendra surtout plaisir à revoir. Sans doute un peu des deux, dans le fond. « Je te manque déjà princesse ? » Le surnom le fait sourire entre deux gorgées, sans que son regard ne cherche à croiser le sien. Ce qui lui manquera bientôt c'est ce petit ton provocateur qu'il ne pensait pas un jour tolérer mais force est de constater que tolérable, Rhett le devient lui aussi. « Je reviendrai. Tant que je l’assurance que tu te fous pas de ma gueule ou que tu me fais pas perdre mon temps. » Il pourrait lui apporter une bonne nouvelle ici, jamais Mickey ne se fout de la gueule de quiconque quand son propre business est en jeu et son temps est au moins aussi précieux que celui de ses clients, si ce n'est plus encore. « T’auras bien ce que tu demandes, t’en fais pas pour ça. » L'engagement est de toute façon déjà pris, l'un et l'autre ne peuvent désormais plus reculer et tout ça a le mérite d'être très sérieux, Rhett peut dormir tranquille. « Mais crois pas que j’essaie pas de m’en sortir autrement, ok ? » Et bien sûr, il est censé le croire là-dessus comme s'il n'avait pas toutes les raisons du monde d'en douter en le voyant. « Ouais, je suis même certain que t’entreprends tout ce que tu peux dans ce sens. » Si sa guérison est en bonne voie, en tout cas, ça ne saute pas aux yeux et à vrai dire, Mickey préfère se dire qu'elle n'arrivera pas trop vite. « Comme moi quoi, ça doit se voir. » il raille avant de siffler le fond de son verre pour mieux faire signe au barman de lui apporter un bout de papier et un stylo, griffonnant quelques chiffres avant de faire glisser le tout vers Rhett. « Mon numéro. Je te le donne pour qu’on puisse régler les détails de quantité et planifier les prochaines fois qu'on se verra. » Officiellement du moins, c'est bien pour cette raison que le boxeur lui refile son contact. « Appelle plutôt le soir. » il précise puisque la journée, bien souvent, Mickey comate chez lui sans avoir la tête à voir qui que ce soit. « Et t’avises pas de le filer à quelqu’un. » Son numéro, il aimerait tant qu’à faire ne pas être à nouveau obligé d'en changer alors Rhett est prié de ne pas jouer au con maintenant qu'il devient pour lui un peu plus accessible. « Je passerai peut-être à la librairie demain, si c’est sur mon chemin. » il conclut finalement, laissant bien deviner ce que ces mots peuvent signifier. Il va évidemment l'acheter son foutu bouquin, quelqu'un en doutait-il encore ? Sûrement pas Rhett à qui le boxeur se fiche de donner satisfaction ici, à condition que la lecture en vaille quand même le détour.
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| | | | (#)Ven 10 Mar 2023 - 13:43 | |
| « T’as pas de divorce qui t’attend ni de pension à payer alors, plutôt cool ta vie. » “C’est le pire résumé de ma vie que j’ai entendu.”
Mais il le lui dit au moins dans un sourire qui trahit l’amusement qui est le sien. Au moins, il doit avouer qu’il ne s’attendait pas à avoir une telle conclusion de sa part, bien qu’elle soit pourtant véridique: il ne craint ni divorce ni pension, et n’a pas à vocation à en faire son problème dans les années à venir non plus. Certains diraient qu’ils ont une vision pessimiste du mariage autant que de la parentalité, mais Mickey semble parler d’expérience bien plus que d’amertume, et sans doute que Rhett veut bien le croire, oui. « Je dois en conclure que t’es célibataire ? Tu poses la question, je te la retourne. » Et, bien que surpris, il n’y voit pas le mal. “Non, pas pour autant.” Mais son ton détaché le laisse tout de même comprendre que tout n’est pas au beau fixe dans son couple, son prénom étant la seule faute derrière les récentes disputes. Il agit en tout cas avec l’égoïsme et l’autocentrisme d’un célibataire: ça, ça ne changera pas. Sa simple présence dans ce bar prouve bien qu’il pense à ses propres intérêts avant tout le reste, mais cela ne l’empêche pas de continuer à tenir simplement une discussion avec Mickey, entre quelques paroles aux allures d’insultes de temps à autre - ils ne changeront jamais. « Il sait ce qu’il doit savoir, et sûrement aussi ce qui lui saute aux yeux. » Après le résumé de sa vie personnelle, c’est le compte rendu sur ses relations avec son cousin qu’il dresse brièvement, pour répondre aux interrogations de Rhett. En d’autres termes, il y a fort à parier que ce dernier se contente de fermer les yeux lorsqu’ils se croisent: au moins, lui ne l’a pas forcé à aller dans une putain de cure. « C’est génial d’être la déception de sa famille, tu devrais essayer. » Le sourire de Rhett est faible et nerveux. “J’ai une petite soeur qui s’en sort mieux que moi à ce niveau-là, mais sinon je suis plutôt bien placé.” Heureusement qu’Ethel existe pour toujours échouer à tout ce qu’elle entreprend, sinon il aurait gagné cette misérable récompense haut la main, et ce bien malgré lui. Après tout, personne ne peut rivaliser avec Ruben le médecin, ou feu Jackson le policier.
Il ne sait pas pourquoi il raconte autant de choses à Mickey, mais l’idée que des milliers de personnes l’aient lu au travers de son livre y est sûrement pour quelque chose. Autrement, il est aussi bavard qu’une tombe dès qu’il s’agit de sa personne, sans que ce ne soit pour vanter ses mérites et accomplissements. « J’ai plus qu’à réécrire ma vengeance alors, parce que te foncer dessus en bagnole risquerait d’être un peu répétitif. » Les blessures sont encore vives, presque au sens propre du terme, mais Rhett arrive tout de même à en tirer à son tour une moue faussement déçue. “Je m’attends effectivement à mieux de ta part.” Il ne nie même pas l’idée qu’il mérite une vengeance de sa part: l’avoir cherché dans ce bar uniquement parce qu’il avait envie de se battre est une première raison, l’avoir rabaissé publiquement à l’époque en est une autre. Peut-être qu’il ne qualifierait plus Mickey d’ennemi aujourd’hui, mais il est encore loin de penser au terme d’ami. Ils se contentent de naviguer dans un entre-deux qui n’a rien d’objectif et inclut une transaction d’argent contre des substances illégales - qu’est-ce qui pourrait mal tourner, au juste ? Rhett n’a jamais joué à un tel niveau, et c’est ce qui explique à son sens toute la curiosité qu’il éprouve envers Mickey. Il veut savoir s’il sait vraiment de quoi il parle, lui aussi. Et il veut savoir tout le reste, sans que cela ne semble réellement faire de sens. Peu importe. « Depuis toujours, ou presque. » - “Me dis pas qu’on en mettait dans ton biberon.” Rhett se moque avec un fin sourire, sans doute uniquement pour souligner qu’il cherchait à avoir une véritable réponse et que “depuis toujours” n’en est pas une. « J’avais à peine quinze ans quand j’ai commencé à y toucher et ça, tu peux bien en penser ce que tu veux. » Il n’en pense rien, bien conscient que tout le monde n’a pas grandi dans une famille simple, soudée et saine comme la sienne l’était. L’envie de lui demander à nouveau pourquoi le démange mais, par respect, il préfère encore se la fermer. Tout le monde n’a pas de raison aussi évidente que lui, et le simple fait que Mickey élude la question alors qu’il a été bavard au sujet de bien d’autres est une sorte de réponse en soi. Peut-être que Rhett éprouve une certaine empathie à son égard, maintenant, oui. « J’ai arrêté pendant un temps aussi, pour finalement mieux replonger derrière. Et j’ai pas besoin de te dire quand, en principe. » En effet. Il se souvient, pour l’avoir évoqué à la télévision nationale, sans que bien sûr cela ne fasse pas le moins du monde office de bonne publicité pour le sportif qu’il était. Cela aurait ruiné la carrière de n’importe qui. “Ca me fait juste dire que tu sais ce que tu fais. Et que tu sais ce dont tu parles.” Le reste, il voudrait lui dire qu’il s’en fiche ; tout comme il ne risque pas de s’excuser pour les propos qu’il a tenu à l’époque. Ce n’étaient que les faits. Aujourd’hui, il récolte les mêmes commentaires, après tout. « Tu poses trop de questions, j'imagine qu'on te l’a déjà dit. » C’est plutôt lui que le dit à Ruben, d’habitude. Mais sans doute que oui, peut-être qu’il pose effectivement trop de questions ce soir. “Non, jamais.” Il répond avec la franchise qui le caractérise. Rhett a pour habitude de ne se soucier que de sa petite personne, alors les questions ne font pas réellement partie de son quotidien, il faut bien l’avouer.
« C’est le plus mauvais investissement de ta vie, je me trompe ? » “Effectivement, petit génie.”
N’importe qui aurait pu le deviner avec ces deux indices: le prix de 200 000 dollars, et le simple fait qu’il rampe presque aux pieds de Mickey pour obtenir les antidouleurs dont il dépend tant. On lui a dit, là-bas, que tout n’était que sa tête et qu’il n’avait en réalité plus mal depuis des années. On lui a dit, et il a tout nié en bloc, comme ils savent si bien le faire dans la famille. Il a mal, il le sait, il n’est pas un camé qui se fournit parce qu’il n’a rien d’autre à faire de sa misérable vie. « Laisse-moi deviner, ils l’ont fait en te disant que c’était pour ton bien ? Et toi t’as fait zéro effort pour leur prouver qu’ils avaient tort, c’est ça ? » - “C’est pas drôle si t’as déjà toutes les réponses aux questions.” Il se plaint faussement, ne faisant en réalité que confirmer tout ce que Mickey peut penser de la situation. S’il parle avec autant de justesse, ce n’est sûrement que parce qu’il est passé par là à son tour, d’une façon ou d’une autre - ou qu’il lit assez aisément en Rhett, qui n’est certainement pas l’humain le plus complexe qui soit. Il veut sa dose, il serait prêt à tout ou presque pour l’obtenir. Le reste n’est qu’un immense dommage collatéral. « T’auras bien ce que tu demandes, t’en fais pas pour ça. » Et c’est tout ce qu’il voulait savoir, au fond. Il repartira d’ici avec la certitude d’avoir accompli quelque chose, aussi pathétique sa négociation avec Mickey avait-elle pu être. Une ultime fois, il souligne pourtant que leur contrat n’est pas à durée indéterminée et que Rhett l’arrêtera à la seconde même où il ira mieux, parce que c’est un but qu’il compte atteindre aussi rapidement que possible. « Ouais, je suis même certain que t’entreprends tout ce que tu peux dans ce sens. » De droite à gauche, sa tête marque la négation. “Ferme la Mickey.” Il se retient d’en rajouter, ne voulant pas qu’ils en viennent à nouveau aux mains. Pour autant, il accepte mal le fait qu’il n’ait pas la moindre confiance en lui et en son envie à s’en sortir. Il jure qu’il essaie, à défaut d’y arriver.
Sur un bout de papier miraculeusement arrivé sur la table, Mickey note son numéro avec des gestes que Rhett observe avec attention, comme s’il y avait là-dedans le moindre piège. « Mon numéro. Je te le donne pour qu’on puisse régler les détails de quantité et planifier les prochaines fois qu'on se verra. » Tout en ne l’écoutant déjà plus qu’à moitié, l’australien se contente de noter ledit numéro dans son téléphone plutôt que de risquer de perdre le papier Dieu sait où. Mickey aurait pu commencer par là, ils ne sont plus au siècle dernier. « Appelle plutôt le soir. » - “C’est noté El Chapo.” Il l’aurait presque appelé comme ça sur son téléphone, pour la blague, mais il est bien trop terre à terre pour noter ses contacts autrement que par leur nom et prénom. « Et t’avises pas de le filer à quelqu’un. » - “Pour qu’on essaie de te refaire la plastique à ma place ? Non, sans façon.” Il a bien des défauts, mais il n’est pas une taupe. Il ne risque pas de faire circuler ce numéro, tout comme il ne risque pas de dire qu’il se fournit auprès de qui que ce soit parce qu’il n’est pas foutu de travailler sur son addiction et choisit toujours la voie de la facilité. « Je passerai peut-être à la librairie demain, si c’est sur mon chemin. » Cette fois-ci, le sourire en coin du Hartfield renaît aussitôt. Déjà, il souhaite croire que la libraire n’est en rien sur le chemin de Mickey, uniquement parce que cette idée lui plaît autant qu’elle flatte son ego. “Amène le la prochaine fois. Je te le signerai.” Il continue de sourire, se sentant brièvement roi du monde. En réalité, la prochaine fois sera surtout synonyme d’une transaction bien particulière, et ils le savent tous les deux. “On peut se revoir dans combien de temps ?” Dans combien de temps est-ce qu’il aura ce dont il a besoin, au juste ? Il est déjà sous entendu que le plus tôt sera le mieux, tel que le prouve une ultime fois le regard que Rhett ne déloge pas du sien. |
| | | | (#)Jeu 16 Mar 2023 - 20:14 | |
| ☾ vices and virtues What's a hero to a villain, other than it’s perfect half. You can deny the tension but baby it's rising, and I won’t back down. Is that flush because of battle? And if I'm the villain then you better start running, 'cause you won’t last long if you're up against me. gifs by (c) queenbdavisgifs and (c) eddiemmunsom Divorce. Le mot est posé et donne certainement un tout autre sens à cette alliance trônant encore à son doigt. Il ne se soucie plus de savoir de quoi les choses peuvent avoir l'air, conscient d'en avoir de toute façon bien assez dit pour que Rhett entreprenne de son côté les connexions qui s'imposent. Et la situation de ce dernier l'intéresse aussi dans une certaine mesure, estimant que le commentateur lui doit bien cette réponse pour qu'ils soient informés de la même façon l'un sur l'autre. « Non, pas pour autant. » Pas célibataire, donc. Il faut vraiment qu'il le lise son fichu bouquin, voilà aussitôt ce qu'il en pense car la vie du Hartfield demeure bien trop mystérieuse à ses yeux pour que cette discussion ne le frustre pas un peu – et frustré, Mickey n'a aucun mal à l'être en réalisant que Rhett se foutait un peu de lui en prétendant n'avoir « rien de tout ça ». Pas de femme à proprement parler ni d'enfant, d'accord, mais il peut malgré tout compter sur la présence d'une moitié à ses côtés. Peu importe de quoi se compose la relation en question, peu importe aussi que les choses soient compliquées ou non, il n'en reste pas moins foutrement chanceux à ses yeux. « Tu t'en tires bien. » il note simplement avec un soupçon d'amertume dans la voix. C'est le seul commentaire que Mickey s'autorisera à faire, laissant tout naturellement couler le sujet pour admettre derrière que son cousin sait dans quoi il trempe sans toutefois en être témoin au quotidien. Sa sombre dérive, le boxeur l'exerce le plus souvent dans son coin et c'est une très bonne chose car Jackson ne mérite pas voir les états dans lesquels il peut se mettre alors que leur famille a déjà lourdement encaissé par sa faute trois ans plus tôt. Pas de quoi en faire un exemple à suivre c'est certain ni de quoi rendre ses défunts parents fiers, cet échange n'aurait d'ailleurs aucune chance de se tenir avec autant de légèreté si Mickey n'en était pas déjà à plusieurs verres. Et Rhett alors, que connait-il de tout ça ? « J’ai une petite sœur qui s’en sort mieux que moi à ce niveau-là, mais sinon je suis plutôt bien placé. » Il fait mine de ne pas en être surpris alors qu'en vérité, Mickey ne peut pas s'empêcher de se demander dans quoi sa petite sœur peut bien s’illustrer pour le battre là-dessus. Disons que Rhett n'est pas un modèle de stabilité à partir du moment où ses addictions le mènent jusqu'à lui mais il peut bien lui accorder le bénéfice du doute, et entendre qu'il y a effectivement pire chez les Hartfield sans vraiment tenir à le vérifier.
Sa vengeance ne pourra donc pas prendre la forme d'une malheureuse collision entre sa 911 et le commentateur, pas de quoi déjouer ses plans mais de quoi l'amener tout de même à s'interroger sur une façon de lui rendre la monnaie de sa pièce. C'est bien tout ce que Rhett mérite pour l'avoir pourri à l'époque et pour s'être aussi permis de lui rire au nez la dernière fois, oui, et pourtant Mickey ne semble pas pressé de mettre tout ça à exécution comme si sa colère à l'encontre du Hartfield s'était considérablement atténuée. Il lui en veut pourtant toujours et se jure de ne jamais laisser cette histoire s'essouffler sans agir mais il n'en est plus au point où il rêvait de s'acharner à son tour sur lui, laissant penser qu'un second round de leur premier affrontement pourra attendre. Quant à savoir depuis quand le boxeur a le nez dans la poudre et dans toutes les saloperies pouvant passer entre ses mains, sa réponse a le mérite d'être honnête quand bien même son voisin de tabouret estime sans doute qu'elle n'est pas assez précise. « Me dis pas qu’on en mettait dans ton biberon. » Il n'est vraiment pas obligé de le formuler avec un sourire, Mickey n'en esquisse d'ailleurs pas le moindre pour sa part tandis qu'il se fend d'un « Tu te crois drôle, hein. » pour mieux situer le point de départ de ses consommations ensuite. Il n'avait même pas quinze ans lorsque des types l'ont approché la première fois en flairant le bon client qu'il pourrait être, se laissant alors entrainer dans un monde qui deviendra peu à peu le sien et dont il ne percevra plus jamais la sortie. C'est un peu comme s'il avait scellé son destin ce jour-là et donné les tous premiers coups de pelle voués à creuser sa future tombe, cette réalité Mickey ne cherche pas à la nier même s'il laisse son interlocuteur l'interpréter comme il le souhaite. Il ne lui expliquera pas comment un gosse de quinze ans a pu tomber là-dedans ni pourquoi l'appel de la drogue était déjà si tentant autrefois, le genre d'appel que Mickey est pourtant parvenu à éviter durant quelques années avant que ses vieux démons ne le rattrapent. « Ca me fait juste dire que tu sais ce que tu fais. Et que tu sais ce dont tu parles. » Un sacré connaisseur en somme, Mickey ne dira pas le contraire car c'est au moins ce que tout ça tend à prouver. « Pas de regrets alors, on fait toujours affaire ensemble. » Leur marché tient toujours, Rhett n'a en principe aucune raison de se tourner vers quelqu’un d’autre et ça tombe bien, car Mickey n'est pas disposé non plus à faire une croix sur lui.
« Effectivement, petit génie. » N'importe qui aurait compris que Rhett ne pouvait pas plus mal investir son argent qu'en se payant une cure à plusieurs centaines de milliers de dollars pour ne récolter aucun résultat à l'arrivée. Même les anciennes voitures du boxeur ne coûtaient pas si cher, c'est bien ce qui lui fait dire que tout ça n'en valait pas la peine et pourtant Rhett avait apparemment deux bonnes raisons de prendre cette cure au sérieux : un frère et un meilleur ami tenant suffisamment à lui pour l'envoyer là-bas avec toute la bienveillance dont on peut faire preuve dans un tel cas, pour ne pas dire qu'ils ont lui très certainement forcé la main en voulant avant tout se débarrasser du problème qu'il pouvait représenter. C'est bien ce que l'on fait avec les gars comme eux, on les envoie se faire soigner en espérant qu'un miracle se produise mais de toute évidence, avec Rhett, le miracle n'a pas eu lieu et les efforts non plus. « C’est pas drôle si t’as déjà toutes les réponses aux questions. » Il n'a pas beaucoup de mérite là-dessus, c'est bien ce que son regard laisse entendre alors qu'il hausse brièvement les épaules. « C'était facile, j'avais droit aux mêmes discours à l'époque. » Aux mêmes conseils aussi, ceux que Mickey ne s'est bien évidemment jamais donné la peine d'écouter car là où ses proches désiraient plus que tout le sauver, lui avait déjà entamé son affolante descente aux enfers dont il ne semble désormais plus destiné à remonter. Peut-être bien que Rhett fait un peu plus en sorte d'en finir avec tout ça que lui quand bien même ça n'est pas flagrant, ce n'est après tout pas difficile d'entreprendre plus d'efforts que le boxeur en la matière car de son côté, il y a bien longtemps qu'il s'est résigné à graviter dans ce monde pour le restant de ses jours. Rhett n'envisage au moins pas de se laisser éternellement couler lui, il ne fait simplement rien pour l'empêcher à ses yeux et c'est un point qu'il n'hésite pas à souligner, écorchant visiblement l'égo de son voisin au passage. « Ferme la Mickey. » Allons bon, il ne pensait pas le vexer pour si peu mais sa réaction prouve bien qu'il minimise sans doute sa volonté de s'en sortir. « Oh. Touché. » il ricane avant de reporter son verre à ses lèvres, pas mécontent d'avoir arraché cette petite réaction au Hartfield à défaut de l'avoir énervé pour de vrai. Il s'en contentera pour cette fois et pourtant, il jurerait que le voir s'emporter lui manquerait presque.
Ce n'est plus l'époque des bouts de papier et des numéros griffonnés sur ces derniers, Mickey le sait bien mais il continuera malgré tout de faire les choses à l'ancienne. Ce papier après tout, Rhett est libre de le perdre s'il ne tient pas plus que ça à leur petit marché mais c’est sans compter la rapidité avec laquelle ledit numéro rejoint le répertoire de son téléphone, lui donnant officiellement un moyen bien plus simple de le contacter qu'en mettant forcément les pieds ici. « C’est noté El Chapo. » Ce n'est pas demain la veille que le boxeur prétendra égaler le baron de la drogue mais le surnom le fait tranquillement sourire, sans doute parce que Rhett se donne au moins la peine de lui en trouver un. Le voilà donc invité à le contacter le soir ainsi qu’à garder ce précieux numéro pour lui, histoire que Mickey ne se retrouve pas avec des clients indésirables lui collant aux basques – ou pire. « Pour qu’on essaie de te refaire la plastique à ma place ? Non, sans façon. » C'est bien ce qu'il pensait, pour rien au monde Rhett n'offrirait ce luxe à un autre et la réciproque a le mérite d'être vraie. Sa plastique, comme il la nomme, Rhett est libre de la lui refaire si l'envie le démange mais il doit savoir que les choses iront encore dans les deux sens, car un coup donné sera toujours un coup rendu avec lui. « Pour ce que ça vaut, je préfère aussi quand c'est toi. » Oh, il ne mérite sans doute pas de l'entendre mais après tout, Mickey peut bien avouer que certains adversaires le font vibrer plus que d'autres. Ce n'était pas sans enjeu avec le Hartfield, il avait un honneur à défendre et une revanche à prendre et vues sous cet angle les choses paraissent forcément bien plus palpitantes que lorsqu'il se défoule sur un type qui se serait contenté de le regarder de travers. Leur prochain affrontement n'aura toutefois pas lieu ce soir car tout porte à croire qu'ils en resteront là, l'occasion pour Mickey d’insinuer qu'il aura un achat à faire dans les prochains jours si jamais Rhett ne s'en doutait pas déjà. « Amène le la prochaine fois. Je te le signerai. » Trop aimable de sa part, il tâchera de s’en rappeler et le lui signifie d'un simple hochement de tête, prêt à se laisser convertir pour de bon en lecteur de sa chère autobiographie. « On peut se revoir dans combien de temps ? » Une question qui en cache assurément une autre car ce qui l'intéresse avant tout est de mettre la main sur sa précieuse Oxycodone, Mickey n'est pas stupide. « Je devrais pouvoir m'arranger d'ici deux semaines alors toi aussi, fais en sorte d'avoir de quoi me payer à ce moment-là. » Le reste sera vu par message, notamment la quantité voulue et la somme correspondante, si Rhett est aussi pressé que le boxeur est tenté de le croire. « Et tu viendras chez moi plutôt qu'ici, je préfère. » Il n'en précise pas la raison et ne lui donne à vrai dire pas tellement le choix non plus, quant à l'adresse il la lui communiquera en temps voulu – évidemment pas disposé à la laisser entendre ici et maintenant, sous peine qu'elle puisse parvenir jusqu'à d'autres oreilles. « J'ai plus qu'à te dire à la prochaine. » il reprend en se hissant sur ses deux jambes, prêt à laisser cet échange et le reste derrière lui pour au moins quelques heures. « Le deuxième verre est gratuit aussi. » Pour lui, qu'il se garde bien de préciser alors qu'il se retire déjà dans le fond de son bar sans jeter un seul regard en arrière. Mickey a désormais d'autres chats à fouetter qui ne concernent plus le commentateur, persuadé que leurs routes seront de toute façon amenées à se recroiser bien assez vite puisque le rendez-vous est déjà pris.
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