One day things will quiet down
Midas Sterling & @Olive Sterling & @Jo Carter

« Elle vient de m’envoyer un message. Le vol s’est bien passé, elle a trouvé la voiture que j’ai envoyée, elle devrait être là d’ici cinq à dix minutes. » Je m’adresse à Jo, à côté de laquelle je suis installé à table dans le restaurant de l’hôtel. J’aurais voulu emmener ma soeur et la brune ailleurs, dans un restaurant qui nous change un peu, Jo et moi, mais les horaires du vol de ma cadette m’ont convaincu qu’elle serait ravie de pouvoir poser ses valises à l’hôtel et descendre manger sans avoir à traverser la ville. Pour les même raisons, il était évidemment hors de question de la laisser se débrouiller avec les transports en commun. L’un des avantages à ma notoriété, c’est que je n’ai plus besoin de me tracasser pour des questions d’argent - plus du tout - et il ne sera pas écrit que je ne fais pas profiter mes proches de ce luxe. Pour ma petite sœur - la prunelle de mes yeux - rien de moins qu’un chauffeur privé qui l’attendait derrière la zone de récupération des bagages avec une pancarte à son nom, pour la conduire directement jusqu’à l’hôtel luxueux dans lequel logent - pas forcément à la même enseigne - tous les candidats de l’émission.

J’ignore combien de temps ma cadette restera : il était clair lorsque je l’ai invitée qu’elle pouvait rester à Sydney aussi longtemps qu’elle le désirerait. Ne souhaitant toutefois pas lui mettre la pression - dans l’espoir qu’elle ait assez reconstruit sa vie à Brisbane pour avoir des raisons de rentrer - j’ai réservé une suite pour elle pour le week-end, en précisant qu’elle était susceptible de prolonger et en demandant auquel cas que tout soit mis sur mon compte, au même titre que les chambres de l’équipe composée de mon assistante, d’agents de sécurité, stylistes et j’en passe qui m’accompagnent partout où je vais.

Une pause, une hésitation et j’ajoute. « Je ne lui ai rien dit, pour nous. » Quoi que nous représente, et je prends toutes les précautions du monde pour que le sujet ne soit pas mis sur la table ce soir, dans ce restaurant et devant les autres convives. « Pas que je veuille le lui cacher mais… » Je n’ai pas honte de mon inclination pour Jo. Je n’ai pas envie qu’elle puisse le penser une seule seconde, pas alors qu’elle habite mes pensées depuis si longtemps. « Je voulais pas prendre seul de décision qui nous impacterait tous les deux. » Olive sait garder sa langue et je lui fais confiance, il n’est pas question d’avoir peur que notre histoire ne tombe dans les mains des médias à cause d’elle, mais elle est Jo se connaissent et n’ont jamais perdu contact, contrairement à la brune et moi. Elles sont amies, alors la décision de tout dire à Oli revient autant à la chanteuse qu’à moi. « Je sais pas ce qu’elle en penserait… Ces dernières années, on parlait pas trop de toi, elle et moi. Elle a toujours évité le sujet. » Pour une raison simple : ma petite soeur était parfaitement consciente que j’étais affecté par l’absence de Jo dans ma vie, dans mon quotidien. Elle ne voulait pas me faire de mal : tout ce que fait Olive, elle le fait pour les autres, en fonction d’eux avant d’elle. « Les fêtes… Ça a été un peu difficile pour elle, je pense. » Le pourquoi est évident : elle ment à nos parents et mon frère depuis des mois maintenant, et toute réunion familiale la met dans une situation compliquée. Moi, je tente de changer de sujet dès que la discussion se focalise sur elle et ses études, mais mes parents sont ce qu’ils sont. « Pour moi aussi, mais surtout pour elle. » Moi, j’ai l’habitude de ne plus être en odeur de sainteté chez les Sterling.

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@Midas Sterling & @Olive Sterling

Si on posait la question à Jo, sûrement qu’elle répondrait qu’elle n’avait en fait rien à fiche à un dîner entre un frère et sa soeur. Mais si on lui posait la question, elle répondrait aussi qu’elle n’avait franchement rien de mieux à faire dans la minute, et que la perspective de passer un moment ailleurs que dans sa chambre d’hôtel ou dans celle de Midas, ça avait quelque chose d’assez réjouissant pour finir de la convaincre de s’incruster sans se faire supplier davantage. Elle appréciait Olive qui plus est, ça n’avait absolument rien d’une corvée.

Elle arrêta le geste qu’elle était en train de faire, à savoir d’opiner du chef en resserrant l’élastique de sa queue de cheval en prenant sens des paroles de Midas à propos de l’arrivée imminente de sa soeur. Finalement, elle tourna la tête vers lui lorsqu’il sortit de son hésitation pour reprendre la parole "Je sais garder un secret." Ça devenait naturel de le faire sans remettre en cause quoi que ce soit d’autre que l’idée de vouloir vivre quelque chose sans sentir peser le poids de l’opinion public. Ils savaient déjà que ça faisait parler d’ordinaire, leur proximité, alors dans le fond, ce n’était pas un pré-requis de tranquillité d’officialiser quoi que ce soit. Si ça se trouvait, ça se retournerait contre eux ; contre elle plus vraisemblablement, parce qu’elle avait tout à gagner à s’amouracher de quelqu’un comme Midas. Si seulement elle avait été aussi vile, sans doute qu’elle se précipiterait pour crier sur les toits qu’elle avait réussi son coup, mais la vérité, c’était que ça lui plaisait bien de jouer avec les faux-semblants et de contrôler un tant soi peu tout ce qui se passait entre eux sans se sentir obligé de donner des détails "Et je me doute que ça va beaucoup te surprendre de me l’entendre dire, mais je sais me tenir. Tu crains rien." ajouta-t-elle après un plissement de paupières malicieux qui se termina par un sourire et par un haussement d’épaules "Si tu veux lui en parler, je suppose que c’est pas elle qui fera le tour des rédactions pour vendre la mèche." Elle ne comprenait pas la confiance que Midas avait en sa soeur simplement parce qu’elle, elle n’avait aucune espèce de relation positive avec ses frères de son côté. Seulement, le fait était qu’elle comprenait tout de même que ça deviendrait compliqué à un moment donné de faire comme si de rien n’était, surtout considérant la bonne entente qui régnait entre eux. Elle, elle n’avait que sa grand-mère qui ne risquait pas d’avoir la langue trop pendue, alors elle avouait qu’elle ne se torturait pas vraiment l’esprit à ce sujet, elle profitait juste — peut-être qu’elle avait pensé à faire jurer à Megan de la boucler quand elle avait caressé l’idée de lui envoyer texto pour lui raconter quelque chose, mais elle s’était vite ravisé par crainte de s’attirer le sarcasme, ce qu’elle aurait clairement mérité étant donné qu’elle passait son temps à se foutre de sa gueule, et de celle de Damon. Elle devait se blinder avant d’accepter de se faire moquer, voilà pourquoi elle évitait d’en parler.

"T'imagines si elle me haït. Qu’est-ce que tu décideras ?" Olive la connaissait déjà et la réciproque était vraie. Jo l’avait assez vite cernée pour savoir que, elle ou quelqu’un d’autre, haïr ne faisait certainement pas partie de ses capacités. Mais il fallait bien détendre l’atmosphère, même si elle n’était pas souvent un rayon de soleil — même si elle ne l’était jamais, ça va —, elle savait tout de même faire en sorte que les choses se passent bien ; aussi la main qu’elle glissa sous la table pour la poser sur la cuisse du jeune homme à ses côtés, il s’accompagna d’un regard et de quelques mots en plus pour qu’il se décrispe au moins peu "C’est pour ça qu’on en parlera pas." Des fêtes, sans pour autant lui retirer l’occasion de se plaindre si elle en avait envie — encore que Jo était relativement imperméable à la complainte, mais elle essayerait, non ? Bien sûr que si. Elle prit soudainement une profonde inspiration en récupérant nonchalamment sa main pour replacer sa queue de cheval entre ses omoplates "Ça va bien se passer." Tu me rends nerveuse, aurait-elle pu ajouter, mais elle ne le fit pas, et se contenta de poser ses coudes sur le bord de la table comme la jeune femme mal élevée qu’elle était, histoire de soutenir son menton sur le dos de ses mains sagement jointes, le regard dirigé vers l’entrée pour ne pas manquer l’arrivée d’Olive.

Il fallait bien admettre que l'invitation était tombée au bon moment. Olive était dans un nouveau tournant de sa vie qui ne lui permettait pas de se reposer complétement. Elle avait le sentiment d'avoir le cerveau toujours en action afin qu'il ne manque jamais une chose importante. Sa nouvelle possibilité de carrière lui avait remis du courage entre les mains et elle se sentait plus apaisée que jamais. Bien évidemment, il restait encore des tas de choses à remettre en ordre, mais cela viendrait en temps voulu Olive n'en doutait pas, ou du moins, elle préférait ne pas y penser pour l'instant. Même si elle avait eu du mal à l'admettre, elle avait besoin d'un temps de repos et surtout de retrouver son frère. Même si la jeune australienne aimait particulièrement sa solitude, elle appréciait aussi de pouvoir retrouver un visage familier au besoin. Enfin, Olive, elle n'était pas vraiment seule puisqu'un petit minois des plus ravissants avait décidé de s’incruster chez tata Olive le temps d'un week-end. La jeune femme avait alors profité de la double occasion pour offrir un billet d'avion à Posy pour son aller-retour à Sydney. S'assurant que tout se passerait sans encombre puisque c'était bien la première fois qu'elle emmenait sa nièce plus loin que le fast-food de la ville, davantage à quelques heures d'avion de ses habitudes. Elle était autant impatiente d’atterrir que le petit bout à ses côtés qui trépignait impatience à l'idée de revoir son père. Bien évidemment, Olive avait gardé le secret de sa compagnie espérant que cela plairait à son frère. Mais il y avait peu de doutes du contraire. Elle espérait sincèrement que tout se passe bien pour eux et qu'elle puisse décompresser convenablement. Après tout, c'était aussi le but de la manœuvre non?

Olive tenait fermement la main de sa jeune nièce et elle ne l'avait pas lâché un instant depuis qu'elles avaient quittés l'aéroport, même alors que le chauffeur privé envoyé par Midas s'était manifesté auprès d'elles. C'était un confort dont Olive n'aimait pas profiter, mais il était difficile de le refuser. Elle avait profité de ce bref repos dans le véhicule pour briefer la jeune enfant sur la suite des aventures. A n'en pas douter par le sourire radieux de sa jeune protégée, le plan fonctionnerait. Enfin, la voiture arrive à l'hôtel et Olive embarqua Posy à sa suite. Elle déposa les valises à l'accueil et demanda le chemin du restaurant espérant avoir bien retenu les indications de son ainé. Posy se glissa à la suite de la cadette jusqu'à l'endroit où elles devaient rejoindre les deux jeunes gens. A l'embrasure, une fois ses repères en vue, Olive s’agenouilla devant l'enfant. « Tu es prête petit coeur? » Le hochement de tête de la jeune enfant fut le signal. Olive se dirigea vers la table la petite Posy dans son ombre qui ne faisait pas un bruit. « Bonjour vous deux. » Un sourire radieux se dessina sur le visage de l'australienne. « J'espère que je ne vous coupe pas dans votre échange, mais, Midas? » Elle attendit que son frère capte bien son attention avant de se décaler d'un petit pouce sur la gauche. Laissant le loisir à Posy de se faire connaitre. « J'ai pensé que tu serais content de la voir, alors, mh surprise. » Olive se racla la gorge avant de sourire de plus belle. Espérant que sa surprise ne soit pas un échec total. L'australienne en profita pour passer son regard vers Jo pendant que Posy se dirigeait vers son père. « Tu es toujours aussi lumineuse Jo, je suis ravie de te voir. » Elles avaient gardés un certain contact, il est vrai et cela faisait toujours plaisir à Olive de revoir la jeune femme. « Comment vas-tu? » Elle profita des retrouvailles entre Midas et Posy pour se glisser sur la chaise vide près de Jo. Profitant de ce court répit après toute cette agitation.

@Midas Sterling  @Jo Carter

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Je n’aime pas le terme de secret, parce que je ne veux pas qu’elle soit le mien, Jo. Pour l’instant, je suis persuadé que cela la desservirait si notre “relation” - ce qu’il se passe entre nous, quel que soit le bon terme - venait aux oreilles des médias. Je n’ai pas envie qu’elle soit perçue comme une ambitieuse qui m’utilise, la brune, puisque de mon côté je suis persuadé qu’il n’en est rien. Je n’ai pas qu’on puisse lui faire une mauvaise presse et, pour ça et uniquement pour ça, je suis dévoué au fait de garder notre secret, et bien… secret. « Et je me doute que ça va beaucoup te surprendre de me l’entendre dire, mais je sais me tenir. Tu crains rien. » - « Je sais. Je veux juste que t’aies toutes les cartes en main. » Je ne veux pas qu’elle soit mal à l’aise ou se sente piégée par notre réunion de famille. Si elle n’a pas envie de faire semblant, je ne lui en voudrait pas de ne pas être dans les parages cette semaines. Si cela ne la dérange pas de mettre Oli au courant, je préfère qu’elle sache que pour l’instant, je ne lui ai rien dit pour ne pas être décontenancée par sa réaction. C’est aussi simple et sans arrière pensée que ça. « Si tu veux lui en parler, je suppose que c’est pas elle qui fera le tour des rédactions pour vendre la mèche. » - « Non certainement pas. C’est comme tu veux. C’est ma sœur, mais c’est aussi ton amie, alors t’as ton mot à dire. » Du reste, nous n’avons pas encore parlé des gens que nous souhaitions mettre au courant. Alors, curieux, je m’aventure sur cette pente. « Y’a des gens à qui t’aimerais en parler, toi ? » Si elle me répond que non, est-ce que je serais blessé ? Non, je ne crois pas. Vexé, en revanche, peut-être un chouilla.

« T'imagines si elle me haït. Qu’est-ce que tu décideras ? » J’éclate de rire, avant de secouer la tête. « Elle est incapable d’haïr qui que ce soit. On a pas à s’inquiéter de ça, au moins. » Et nous n’avons pas non plus à nous inquiéter de l’avis du reste de ma famille : celui d’Oscar et celui de mes parents n’ont plus la moindre importance pour moi depuis qu’ils ont décidé que mes choix de vie manquaient de sérieux. « C’est pour ça qu’on en parlera pas. Ça va bien se passer. » Je hoche la tête, les deux mains posées sur mes cuisses que je frotte, pour chasser l’élan de nervosité que je ressens. A quoi est-ce dû ? Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, peut-être prend-t-il simplement sa source dans un mauvais pressentiment. « Ah, la voilà justement. » J’adresse un signe de la main à ma cadette et, lorsqu’elle arrive à notre niveau, je me lève pour l’accueillir. « Bonjour vous deux. » J’adresse un sourire à ma sœur et l’accueille d’une étreinte chaleureuse. « T’as fait bon vol ? T’as déposé tes valises dans la chambre ou pas encore ? » Nous avons le temps, je n’ai pas envie que la brune se sente assaillie de toutes parts à peine arrivée. « J'espère que je ne vous coupe pas dans votre échange, mais, Midas ? » Je lève un sourcil, curieux mais pas inquiet. Si seulement… Sauf que ma sœur s’écarte d’un pas et, lorsqu’elle le fait, sa silhouette laisse place à une bien plus petite et menue. Posy est là, accrochée à son doudou - un que je lui ai offert - et elle me sourit avec toutes ses dents en tendant ses petits bras dans ma direction. « Posy ! » Mon coeur, tiraillé entre plusieurs émotions contraires, bat la chamade et me donne l’impression qu’il va arracher ma peau et sortir de ma poitrine.

« J'ai pensé que tu serais content de la voir, alors, mh surprise. » Bien sûr que je suis heureux de voir ma fille. Je ressens même une bouffée d’amour incontrôlable alors que je la soulève pour qu’elle se love dans mes bras. Seulement, je panique. Pour Jo, Posy est la fille d’un cousin, ma nièce ou presque. Je ne lui ai pas dit la vérité la seule fois où l’occasion s’est présentée et nous ne sommes jamais revenu sur le sujet. J’ai confiance en Jo. Je ne l’imagine pas capable de foutre en l’air des années de secret, même en guise de vengeance si un jour elle ressentait le besoin de me faire souffrir. Sauf que j’ignore ce qu’elle en penserait, si je serais la cible de jugement ou si elle rejetterait en bloc ma fille. L’idée me terrifie : ma fille est une part non négociable de celui que je suis, et je n’ai pas envie de perdre la jeune femme, pas alors que je réalise que pendant toutes ces années, j’ai mis bon nombre de femme en compétition avec elle, inconsciemment. Aucune n’arrivait à sa cheville, et pour cette raison, je n’ai jamais eu de relation suivie et durable dans le temps. « Oui, je… » Je me tourne vers les deux jeunes femmes sans rien entendre de leur échange, ma fille dans mes bras. « C’est son anniversaire jeudi prochain. » A l’oreille de mon bébé, je chuchote que son père est heureux de la voir, et je lui demande si elle est là pour le fêter avec moi. Elle hoche la tête, avant de brandir fièrement quatre doigts devant elle. Doucement, j’attrape sa menotte pour qu’elle en lève un en plus, la corrigeant. « Elle va avoir cinq ans. C’est cinq ans que tu vas avoir Posy. » La petite fille explose de rire et, sans crier gare, elle dépose sur ma joue une demie douzaine de baisers baveux avant de reposer sa tête sur mon épaule. J’ose à peine regarder Jo, ne sachant pas comment m’extirper de cette situation. « Elle a l’air fatiguée. Elle a pas fait la sieste dans l’avion, non ? » Je m’adresse à ma sœur, à qui je n’ose pas adresser de reproche. Après tout, je n’ai pas pensé à lui dire que j’avais proposé à Jo de se joindre à nous pour le repas. Elle ignore à quel point nous sommes redevenus “proches”.

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Un hochement de tête pour affirmer, qu’en effet, elle avait désormais toutes les cartes en mains, et Jo finit par l’incliner pour laisser échapper un léger sourire. Dans la foulée, elle dit à Midas "On va pas parler de ça tout de suite." Des gens à qui ils voulaient dévoiler leur relation. Jo avait sa liste, courte, mais elle en avait une, et elle doutait que la dérouler maintenant, alors même qu’Olive ne tarderait pas à arriver, soit une bonne chose sur le moment. Ils auraient peut-être dû en discuter avant, mais considérant que, chaque fois qu’ils essayaient de se parler calmement, ça finissait en discorde, ils avaient plutôt été malins de ne pas se lancer dans ce débat tout de suite "Elle reste une semaine, on aura le temps décider de ça un peu plus tard si tu veux." Ça paraissait un peu froid, dit comme ça, et si sa voix restait douce, il n’était pas moins certain que ça ferait naître une tension chez Midas qui était déjà assez nerveux pour qu’elle ne veuille en rajouter. De fait, elle ajouta pas longtemps après, refoulant l’envie de poser brièvement sa bouche contre la sienne pour le forcer à considérer ses paroles comme étant sincères, et pas seulement prononcées pour le rassurer — elle l’était, sincère "Mais juste pour que tu saches, ça me dérangerait pas de lui en parler." Ils pouvaient le faire auprès de leur entourage, non ? A défaut de savoir ce qu’en penserait l’opinion publique, celle de leurs proches serait sans doute bienveillante et dénuée de sentence trop hâtive. Elle pouvait même se figurer de certains enfin ! qui leur échapperaient si tous les deux venaient à mettre des termes précis sur ce qu’ils  étaient l’un pour l’autre.

Comme elle l’avait prédit, l’arrivée d’Olive rétrograda leurs questionnements à la dernière place de leurs priorités, et si Jo accueillit l’arrivée de la jeune femme avec un sourire, l’enchaînement d’événements qui se produit sous ses yeux lui fit marquer un temps de pause, aussi bien mental que physique. Ses yeux se plissèrent à l’apparition de la minuscule silhouette de Posy, et la réaction de Midas lui fit déporter ses pupilles sur lui pour constater, assez rapidement au demeurant, qu’il évitait son regard.
Le sien, il se déplissa aussi vite, et si elle se leva de sa chaise, ce fût uniquement pour changer de place autour de la table et anticiper que la gamine s’installerait à côté de son oncle une fois qu’elle l’aurait lâché. Elle, elle se retrouva soudain à côté d’Olive dont la question lui passa au-dessus de la tête le temps de quelques secondes durant lesquelles elle observa fixement Midas avec une expression assez neutre sur le visage, alors que dans sa tête, tout se remettait en place assez rapidement pour qu’elle se demande combien de temps exactement il la prendrait pour une sombre abrutie "Hm ?" finit-elle par dire, rompant le contact visuel avec Midas pour tourner la tête vers Olive à qui elle accorda un sourire tiède, du genre assez absent pour que, lorsqu’elle s’adressa à elle, elle ne lui adresse rien d’autre qu’une réponse-type "Ça va." Et elle se rendit compte de son ton expéditif, Jo, ce qui lui fit ajouter avec un semblant de sourire qui étira ses lèvres enduites de rouge foncé "Mais toi alors, tu dois être crevée. C’est pas évident de voyager avec un…" Elle désigna la petite Posy du menton pour illustrer le mot enfant qu’elle ne prononça pas ; et ses yeux se posèrent de nouveau sur elle, longtemps. Observant la manière qu’elle avait de s’être attirée l’attention de son oncle en l’espace d'une apparition-surprise, constatant l’aisance qui gorgeait l’étreinte qu’ils partageaient à ce moment-là, sa petite bouche marquant la cadence de baisers baveux qu’elle parsema sur la joue du jeune homme, Jo releva ses yeux sur lui en même temps que le bout de sa langue creusait la cavité de l’une de ses dents lorsqu’elle finit par se laisser basculer en arrière pour que son dos soit mieux soutenu par sa chaise, et que dans sa tête résonne un putain qu'elle se garda bien de prononcer devant la gamine.
Ses sourcils se froncèrent en même temps que le reste de ses traits quand elle se redressa pour leur dire "Je peux vous laisser en fait." Son ton n’était pas agressif, il était juste teinté d’un accent de prise de conscience soudaine — celle qu’elle n’avait pas sa place à cette table parce qu’il s’agissait de retrouvailles familiales, celle aussi qui soulignait une évidence qu’elle avait toujours eu sous les yeux, mais qu’elle avait préféré ne pas comprendre parce que ça l’arrangeait d’une certaine manière "Je trouverais un truc à faire. Vous avez sans doute des trucs à rattraper, je veux p — hey." fit-elle soudain à la petite Posy qui sembla enfin se rendre compte de sa présence en plongeant son regard bordé de cils épais — évidemment, putain — dans le sien. Jo l’affronta, prise de court, sans qu’elle ne sache quoi lui dire d’autre que ça. Hey.

Olive espérait sincèrement que son initiative d'emmener Posy avec elle ne soit pas un flop total. Elle appréhendait grandement la grande retrouvaille et les inquiétudes de Midas face à l'arrivée imminente de sa fille. C'était un risque qu'elle voulait prendre, rien que pour continuer à voir le sourire triomphant sur les lèvres de sa nièce. C'était un spectacle qu'elle ne souhaitait rater pour rien au monde. Ce sont les bras de Midas contre son corps qui la rassure un instant, elle ne pense pas faire une si grande erreur que cela, même mieux, il sera heureux à n'en pas douter. Olive comprend que parfois les secrets sont lourds et difficiles à porter, mais Posy vaut tout l'or du monde. « T’as fait bon vol ? T’as déposé tes valises dans la chambre ou pas encore ? » Olive hoche simplement la tête, un sourire radieux sur le visage. Ils auront tous le temps de parler de sa redoutable passion pour les avions lors du dîner, mais surtout, une fois qu'Olive aura pu se débarrasser du petit monstre qui se cache encore derrière elle. « Posy ! » La surprise sur les traits de son ainé semble bien réelle et Olive est ravie. Au moins, ce n'est pour l'instant pas une mauvaise réaction et elle espère que cela durera. Rapidement, Olive laisse les retrouvailles se faire entre les deux, après tout, elle a fait la part de son boulot. Elle n'entend que brièvement la réponse de son frère « Oui, je… » alors qu'elle se concentre sur le reste du monde. « C’est son anniversaire jeudi prochain. » - « C'était l'occasion parfaite pour que j'emmène cette chipie en virée, non? » Olive laisse paraitre un sourire espiègle sur son visage. « Elle va avoir cinq ans. C’est cinq ans que tu vas avoir Posy. » La jeune australienne hoche la tête une nouvelle fois. Sa nièce grandit à une vitesse folle et Olive a l'impression de ne rien voir venir. Cinq ans déjà que ce petit bout a rejoint la famille Sterling, pour le meilleur et le pire d'ailleurs.

La jeune femme prend place près de Jo. Laissant des retrouvailles passionnées se dérouler entre Midas et sa fille. Profitant de cette brève trêve pour s'intéresser à la jeune femme qu'elle ne s'était pas attendu à voir réellement ce soir. Bien sur, Olive savait que son amie serait dans le coin et qu'à un moment ou un autre, elles se retrouveraient, mais Olive n'avait pas pensé que cela se fasse si rapidement. C'était donc une occasion parfaite de faire une pierre deux coups. "Hm ?" Les yeux de Jo se posent enfin sur elle. Olive n'efface pas le sourire sur ses lèvres alors que le ton de son interlocutrice état tout sauf radieux. "Ça va." Ce n'est pas la personne qu'elle a l'habitude de côtoyer et cela lui fait drôle un instant à Olive. En voyant Jo à la table, elle aurait pensé que cette dernière aurait été un minimum ravie de revoir Olive. Un minimum. "Mais toi alors, tu dois être crevée. C’est pas évident de voyager avec un…" - « Oh tu sais Posy est un amour. J'ai sûrement était plus embêtant pour elle que l'inverse. » Posy était une enfant agréable et surtout sage. Olive n'avait pas eu un seul moment besoin de lui dire de se tenir tranquille ou toutes ces choses que nous pouvons dire à un enfant turbulent. Au contraire, Posy a demandé à voir le même film en boucle le temps du trajet tout en se blottissant contre Olive. L'attention de la jeune australienne se fixa de nouveau sur Midas, autant que sa compagne visiblement. « Elle a l’air fatiguée. Elle a pas fait la sieste dans l’avion, non ? » - « Malheureusement non. J'ai eu le droit à la Reine des Neiges en boucle, sans même un battement de cils. J'ai mon lot de "libérée, délivrée" jusqu'à la fin de l'année. » Olive émit un rire sincère en se tournant vers Jo qui était entrain de se liquéfier sur place et quelque chose semblait presque anormal. "Je peux vous laisser en fait." Olive ne savait pas quoi répondre à cette soudaine prise d'initiative de Jo. Rien ne semblait pousser la jeune femme vers la sortie, à moins qu'elle ait raté un épisode. « Boh. » Olive interrogea son frère d'un regard, il semblait pourtant aussi perdu qu'elle. "Je trouverais un truc à faire. Vous avez sans doute des trucs à rattraper, je veux p — hey." C'était surprenant de la part de Jo, même si finalement un poil compréhensible. Ses retrouvailles n'étaient pas simplement celle d'un frère et d'une sœur, mais plutôt celle d'un père et de sa fille. Ses retrouvailles étaient aussi importantes pour Olive qui avait ses points d'ancrages réunis en face d'elle. Mais cela ne pouvait pas être le même sentiment pour Jo. Pourtant, c'est la jeune Posy qui semble ramener un instant la brune à l'instant présent. Olive observa la scène sans vraiment savoir quoi dire. A la place, elle intima Midas de discuter avec la jeune femme, de dire simplement un truc pour faire passer la délicate pilule. « Posy, tu viens faire un tour avec moi? J'ai remarqué un petit quelque chose là-bas qui devrait sûrement te plaire. » Olive gigota ses sourcils, ce qui déclencha la pleine attention de sa nièce. La mini-Midas sauta des jambes de son père pour rejoindre Olive qui était debout sur le point de tourner les talons. Espérant ainsi qu'elle laissait l'occasion à Midas d'expliquer les choses à Jo. Rien qu'un instant pour sauver le naufrage en route. « On revient dans dix-minutes.» Olive déposa un baiser sur la joue de son frère avant de s'éloigner de quelques mètres, Posy à son bras.

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Jo est évasive et je ne sais pas sur quel pied danser. Je ne suis pas idiot : j’ai compris qu’elle n’était pas prête à révéler notre relation au grand jour. J’ignore si elle craint le tapage médiatique ou si elle a simplement peur, puisque cela reviendrait à devoir mettre un mot sur ce qu’il se passe entre nous. Mais désire-t-elle que nous restions un secret même aux yeux de ceux qui nous sont le plus proches ? Veut-elle garder dans l’ignorance le grand public, mais aussi nos familles et nos amis les plus intimes ? Pour l’instant, ce n’est guère compliqué et pour cause : nous sommes à mille kilomètres de chez nous. Mais lorsque je serai rentré à Brisbane, j’ignore comment je pourrai cacher ce genre de chose à ma soeur cadette, celle avec qui je vis. « Elle reste une semaine, on aura le temps décider de ça un peu plus tard si tu veux. » J’attrape sa main et, tenté de déposer un baiser sur sa tempe, je m’arrête au dernier moment : nous sommes en public, après tout. « On a le temps, oui. » Nous avons même plus qu’une semaine. Gentil garçon, je n’oserais la contredire si toutefois elle décidait qu’Olive ne doit rien savoir pour l’instant. « Mais juste pour que tu saches, ça me dérangerait pas de lui en parler. » Je tourne mon visage dans sa direction, touché et surpris. Elle répond à mes questions sans que j’ai besoin de m’interroger dans mon coin et, après l’affaire Tomlinson, c’est agréable. « J’aimerais assez, je crois. » Parce que ma petite sœur est la personne dont je suis le plus proche, et parce qu’elle est douce et dénuée de toute malice. « Mais tu l’as dit : on a le temps, alors on le prendra pour en discuter pour de vrai avant de hâter une décision. » Je ne veux pas qu’elle  se sente acculée. Surtout pas alors que, déjà, Olive pointe le bout de son nez.

Et elle n’est pas seule.

Sa surprise aurait pu être délicieuse si Jo n’avait pas été là. Elle part de la plus gentille des attentions et d’un postulat évident - ma fille me manque - et elle ne pouvait pas deviner que j’aurais invité la brune à se joindre à nous pour ce repas. Elle ne pouvait pas deviner, mais ne pouvait-elle pas se dire toute seule qu’emmener Posy avec elle, alors que nous serions amenés à être en public et scrutés, c’était une mauvaise idée ? Une idée qui méritait qu’elle m’en touche deux mots avant ? Je suis en colère, mais plus contre la situation que contre les deux jeunes femmes qui m’entourent. « C'était l'occasion parfaite pour que j'emmène cette chipie en virée, non ? » Non. Mais je ne peux décemment pas adresser le moindre commentaires dans ce sens à ma sœur alors que nous sommes en public. Au delà de Jo, nous sommes dans un restaurant et je n’ai pas envie que les gens se posent des questions sur cette gamine de cinq ans qui me ressemble beaucoup.

« Malheureusement non. J'ai eu le droit à la Reine des Neiges en boucle, sans même un battement de cils. J'ai mon lot de "libérée, délivrée" jusqu'à la fin de l'année. » J’écoute ce que me dit ma sœur, je profite de la joie de retrouver ma fille et de la tenir dans mes bras, mais mon regard, lui, est braqué sur Jo. Elle se pose des questions, c’est une évidence que je ne peux plus fuir. Elle se pose des questions ou bien elle a compris, et j’ignore quoi dire ou comment agir. Lui demander pardon d’avoir menti ? Accoucher de la vérité sans qu’elle n’ait besoin de me pousser à le faire. Les petits bras de Posy refermés autour de mon cou et les baisers qu’elle dépose sur ma joue me ramène à elle, mais j’ai définitivement perdu de ma superbe. « Je peux vous laisser en fait. » Ne pars pas s’il te plait. « Je trouverais un truc à faire. Vous avez sans doute des trucs à rattraper, je veux p — hey. » Son regard croise celui de Posy, et une terreur sans nom me serre la gorge. J’ignore comment lui dire la vérité. Mentir au sujet de ma fille est devenu une habitude, une que j'abhorre, mais une qui me colle tout de même à la peau. « T’as pas besoin de partir… T’es la bienvenue, ça nous fait plaisir que tu sois avec nous. » Je n’ai pas besoin de poser la question à Olive pour savoir que c’est réciproque.
 
« Posy, tu viens faire un tour avec moi? J'ai remarqué un petit quelque chose là-bas qui devrait sûrement te plaire. » Ma sœur prend les choses en main mais, avant de lui abandonner ma fille, je murmure à l’oreille de cette dernière. « Tu as fait bon voyage princesse ? » Ma puce hoche la tête, et un sourire étire mes lèvres. « Tu es fatiguée non ? Tu voulais absolument voir papa ce soir, c’est ça ? » Elle fait non de la tête cette fois, mais baille et remets ses cheveux en arrière de façon négligée. Moi, je continue à chuchoter de sorte qu’elle seule puisse m’entendre. « Tu devrais aller dormir. Je serai toujours là après un dodo. Tu vas voir, les draps de l’hôtel sont tout doux et demain on ira se balader avec tatie. » Posy fourre son pouce dans sa bouche et, finalement, après avoir lutté plusieurs fois pour garder les yeux ouvert, hoche la tête. Un soupir de soulagement passe la barrière de ses lèvres. « On revient dans dix-minutes. » - « Tu peux passer à l’accueil pour prendre les clés de ta chambre, je t’en ai réservé une au même étage que moi. » Une suite magnifique, rien de moins. « Elle a l’air crevée. Tu veux bien la coucher, puis redescendre avec nous ? » S’il te plait Oli. « Demain on ira se balader tous les trois. » Je la supplie du regard en espérant qu’elle comprendra que j’ai besoin de parler à Jo un instant. Avant qu’elle ne s’éloigne, j’attrape ma sœur par son bras et je chuchote à son oreille. « Elle ne sait pas. »

Puis, finalement, je reviens vers Jo qui est déjà debout, prête à partir. « Reste s’il te plait. » Mes grands yeux bleus plongent dans les siens et je reste là, les doigts serrés autour du dossier de ma chaise, son oser me rasseoir tant qu’elle aura l’air d’être prête à s’enfuir. « Je répondrai à tes questions. Plus tard, je te le promets. »

One day things will quiet down
@Midas Sterling & @Olive Sterling

C’était sans doute facile de penser que Jo était idiote parce qu’elle avait beaucoup manqué l’école, mais jusqu’à preuve du contraire, elle n’avait jamais voulu devenir astrophysicienne et finalement, elle s’était assez bien débrouillée dans la vie sans avoir besoin de prouver à qui que ce soit qu’elle en avait dans la tête en dégainant son carnet de notes qui aurait sans doute donné des sueurs froides à la si bonne élève qu’était Olive. Peut-être qu’elle aurait dû finalement, puisque sur le moment, ses yeux rencontrant pour un temps prolongé ceux de la petite Posy, l’impression d’avoir été invitée à un dîner de con la força à envisager de se tirer pour que ça ne tourne pas à l’humiliation. Elle l’avait deviné putain, à la seconde où elle avait foutu les pieds au studio à Brisbane, et qu’elle avait trouvé Midas en train de jouer au baby-sitter avec sa pseudo-nièce, que ce n’était pas normal et qu’à moins d’un truc sous-jacent, qu’il se défende autant de passer du temps avec la gamine quand elle essayait de comprendre pourquoi de son côté, ça prouvait un point qu’elle avait sciemment mis de côté parce que s’il y avait bien un truc qu’elle négligeait quand il s’agissait de Midas Sterling, c’était son objectivité — à croire qu’il était si incapable du pire que ça aussi, ça devait probablement la faire passer pour plus idiote qu’elle ne l’était vraiment.
De là à prétendre qu’il était le roi des menteurs, il n’y avait qu’un pas, et si elle ne le lui reprocha pas sur le moment, c’était parce que la petite était là, accrochée à son cou avec l’air de s’être tellement languis de lui que ça aurait pu lui faire quelque chose dans d’autres circonstances. Même si elle-même était soi-disant une gamine immature qui ne savait pas écouter quand on lui parlait, qui n’en faisait qu’à sa tête parce qu’elle était mal élevée, elle avait assez de jugeote pour ne pas vouloir faire porter le poids du fiasco d’une soirée à une adorable petite-fille de cinq ans, alors elle la boucla après avoir annoncé  pouvoir les laisser ; cinq ans, le calcul fût assez rapidement fait pour qu’elle ravale un très léger rire qui n’était adressé à personne en particulier si ce n’était à elle-même qui, de son côté, avait manqué tellement occasion de vivre sa vie parce qu’elle avait campé sur des souvenirs que ça l’avait forcé à accepter une proposition de reboot de l’émission qui l’avait détruite pour essayer de changer la fin de l’histoire.

Elle ne resterait pas parce qu’elle n’était pas à sa place, elle ne resterait pas non plus parce que dans la minute, ce qu’elle avait envie de faire, c’était de prendre son téléphone portable et d’écumer jusqu’au tréfonds du web les articles qui mettaient en avant les histoires amoureuses de Midas avec la planète entière pour savoir le fin mot de l’histoire sans avoir besoin de le questionner sur qui, sur où, sur quand — et ça c’était immature, encore plus que de ressentir une pointe de jalousie lorsqu’elle le vit murmurer à l’oreille de sa fille sans plus lui accorder la moindre attention. Et entre autre, c’était l’un des nombreux problèmes de Jo : quand elle n’était plus le centre du monde, elle n’était plus dans sa zone de confort, et c’était un signal assez engageant à ses yeux pour qu’elle décide que c’était le moment pour elle de se lever malgré les instances des Sterling qu’elle n’écouta pas, précédant Olive à qui son frère missionna de monter la petite pour commencer sa nuit.
"Je monte avec vous." fit-elle à la jeune femme pendant que la petite main de Posy, celle qu’elle n’avait pas à la bouche, se dressa devant elle quand elle passa à ses côtés pour lui dire au revoir et qu’elle lui répondit de la même façon en se laissant juste un instant assez déstabiliser pour qu’elle se stoppe un certain moment, celui dont Midas eut besoin pour revenir à la table et lui demander de rester "Non." Au moins, c’était clair et net, lui qui lui reprochait de ne pas savoir parler autrement qu’en sarcasmes, il apprécierait l’économie de mots dont elle fit preuve sur l’instant, se sommant de ne même pas se laisser attendrir par la manière dont il posa ses yeux sur elle. Elle enchaîna dans la foulée "C’est pas la fin du monde, et je suis pas fan des réunions de famille de toute façon." Elle haussa les épaules, feignant l’indifférence quand elle bouillait sous le fin liseré du décolleté de sa robe qui semblait peser soudainement trop lourd sur tout son corps "Tu profiteras plus de ta soeur comme ça et tu pourras retrouver ta nièce plus vite. Elle avait l’air super contente de te revoir." Si elle insista sur le mot nièce, ce n’était rien comparé à la manière dont elle affronta son regard quelques longues secondes encore jusqu’à avoir l’aplomb nécessaire pour lui dire dans un sourire si fugace que, selon qui observait la scène, il aurait l’impression qu’il n’avait jamais fendu son visage qu’elle inclina sur le côté pour mieux le regarder encore "Elle a tes yeux." Et Jo ne ferait pas honneur à son statut de diva — ou de garce, ça allait souvent de paire, et elle se satisfaisait des deux étiquettes — si elle ne faisait pas une sortie digne de ce nom, alors même si elle soutint son regard une seconde de plus, si elle eut le genre d’expression venimeuse qui était sienne quand elle voulait marquer un point, elle sut qu’elle n’était pas prête à répondre à sa supplication simplement parce qu’elle avait le sentiment d’avoir été prise pour une imbécile.
C’est fatigant de se battre sans arrêt contre tes mécanismes de défense Jo, elle l’entendait encore, et ce serait sans doute sa justification, ça ou la difficulté que c’était de lui parler, quand il viendrait lui expliquer pourquoi il avait préféré lui raconter un bobard plutôt que de lui dire simplement hey au fait, je suis papa "Tu diras bonsoir à Olive." Et elle regretta de ne pas avoir une robe longue pour accompagner son détour d’un tourbillon de tissu qui aurait rendu sa sortie plus dramatique encore. Imbécile peut-être, mais pas moins drama queen ; au moins elle avait ça pour elle à défaut d’avoir un doctorat en astrophysique.

Olive en venait à regretter ses choix. Elle était persuadée que sa surprise serait une réussite, que Midas serait heureux de revoir sa fille alors jamais elle n'aurait pu imaginer un scénario où tout partirait carrément à l'inverse de ses attentes. Faut dire que l'australienne avait eu la surprise de découvrir la brune à cette table, et que visiblement il n'avait pas été avisé de la prévenir avant. Peut-être que si elle avait eu le message avant le décollage, Olive aurait décidé de ne pas embarquer sa nièce dans des histoires d'adultes. C'était bien la dernière chose qu'elle voulait imposer à cet enfant. « T’as pas besoin de partir… T’es la bienvenue, ça nous fait plaisir que tu sois avec nous. » A vrai dire, elle ne sait plus si c'est la vérité ou du moins la meilleure façon de garder Jo Carter auprès d'eux. Olive n'a pas les mots juste pour éviter le désastre à venir. Elle n'a même jamais été d'une grande aide pour cela, préférant souvent se terrer dans un trou que l'inverse. Mais elle ressent la détresse de Jo à ne pas trouver sa place dans ce décor plus qu'étrange. Ce n'était pas le bon moment, et les secrets planaient dangereusement au-dessus de leur tête.

Olive laissa un instant Posy dans les bras de son frère, le temps de cet échange entre eux. Le temps qu'elle s'impatiente assez pour ne pas vouloir voir exploser la jolie brune près d'eux. « Tu peux passer à l’accueil pour prendre les clés de ta chambre, je t’en ai réservé une au même étage que moi. » Olive hoche la tête et murmure un merci de soulagement. « Elle a l’air crevée. Tu veux bien la coucher, puis redescendre avec nous ? » - « Oui, bien sur, je m'en occupe ne t'en fais pas. » Même si sur l'instant, Olive n'était pas certaine de vouloir redescendre. Cette dernière pose une main réconfortante sur l'épaule de son frère se doutant que la suite de cette soirée ne sera pas à la hauteur des espérances de chacun. « Demain on ira se balader tous les trois. » Mais demain serait un autre jour, et le plus important était sûrement l'instant présent. Ils auraient le temps d'en discuter, le temps de refaire le point sur les mauvais choix d'Olive dès que le jour se lèverait. Tout d'un coup, Olive se sentait épuisée, s’apprêtant à tourner rapidement les talons, le mouvement de son ainé la stoppa. « Elle ne sait pas. » Olive soupira avant d'hocher la tête. Cela faisant sens effectivement. « Je suis désolée Midas. » Un chuchotement en retour alors que le visage de l'australienne affichait un air déconfit. Elle s'en voulait sincèrement d'avoir gâcher la soirée de chacun en pensant bien faire. Olive aurait le temps de s'en mordre les doigts plus tard alors qu'elle s'éloignait déjà vers la réception, Posy dans les bras. Olive n'eut que l’écho des paroles de Jo "Je monte avec vous." Mais ce n'était plus le combat d'Olive et elle préféra ne pas réagir. Il valait mieux s'éloigner le plus rapidement possible du carnage qui régnerait dans peu de temps dans cette salle de restaurant. Olive déposa un baiser sur le front de sa nièce. « Tata a besoin d'un énorme câlin de ce monstre tout baveux, t'es d'accord? » La jeune femme essayait tant bien que mal de garder l'attention de la petite Posy focalisée uniquement sur elle, pour ne pas qu'elle se rende compte de ce qui était en cours plus loin. « Et une bonne nuit de sommeil nous tend les bras. » Posy peinait à garder les yeux ouverts alors il ne fallait plus tarder. Olive récupéra les clés de la chambre et s'échappa complétement du rez-de-chaussée de l'hôtel. Loin de Midas et Jo le temps d'un instant.

@Midas Sterling @Jo Carter

One day things will quiet down
Midas Sterling & @Olive Sterling & @Jo Carter

« Oui, bien sur, je m'en occupe ne t'en fais pas. » Olive est un ange, Olive a toujours été un ange que ce monde ne mérite pas et je n’avais pas le moindre doute quand je lui ai adressé ma requête. Auprès d’elle aussi, il faudra que je m’excuse. Il faudra que je lui dise que rien de tout ça n’est dirigé contre elle, que la situation est simplement beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’imagine. Jo n’est plus une simple adversaire. Elle ne l’a jamais réellement été, si je doit être honnête mais, à présent, il se passe quelque chose entre nous et je n’ai pas été tout à fait transparent avec elle. Parviendra-t-elle à comprendre que tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour Posy et pas parce que je ne lui faisais pas confiance ? Pas parce que j’estimais qu’elle ne méritait pas la vérité, mais parce que la vérité n’engage pas que moi ? Qu’il y a une petite fille à protéger dans toute cette histoire ? Que je ne peux pas révéler son existence ou sa paternité sans avoir réfléchi, consulté sa mère et pensé à toutes les conséquences possibles ? « Je monte avec vous. » S’il te plait, non. Je jette un regard suppliant en arrière, avant de glisser une bribe d’explication à ma sœur qui a l’air de ne pas trop savoir où se situer. « Je suis désolée Midas. » Je secoue discrètement la tête. « Je t’en veux pas Oli. » Je ne veux pas que, une fois là-haut, elle se fustige et s’imagine que je suis en colère contre elle. La seule personne contre qui je suis en colère, c’est moi.

Jo me lance un regard impossible à interpréter et je me garde bien de tenter de le faire. Je n’ai pas envie de marcher sur des œufs avec elle quand je n’ai rien fait qui justifie qu’elle puisse m’en vouloir, ou en tout cas je ne lui ai rien fait directement. Fulmine-t-elle ? A-t-elle de la peine ? Envie de m’arracher les cheveux. J’aimerais qu’il soit un peu plus facile de lire en la brune. « Non. » Voilà qui a le mérite d’être direct. La gorge sèche, je reste là, planté comme un idiot pendant un moment. Non, c’est aussi simple que ça. Pourquoi refuse-t-elle simplement de discuter ? « C’est pas la fin du monde, et je suis pas fan des réunions de famille de toute façon. » - « J’ai envie que tu restes. » Et je voudrais que celui puisse suffire. Que les choses puissent être aussi simples que ça, mais rien n’est jamais simple avec Jo. « Tu profiteras plus de ta soeur comme ça et tu pourras retrouver ta nièce plus vite. Elle avait l’air super contente de te revoir. » - « Fais pas ça Jo. Je t’expliquerai. Tu pourras me demander tout ce que tu veux. » Mais ne me laisse pas là comme un con. Tout ce que je voulais, c’était partager une soirée avec les deux personnes qui comptent le plus à mes yeux - les deux adultes, en tout cas. Pourquoi fuit-elle encore une fois ? Je ne me voile plus la face : elle a compris. Elle n’est pas idiote Joséphine, et elle appuie trop sur le mot nièce pour laisser la moindre place au doute. Mais pourquoi avons-nous besoin d’en faire toute une histoire ? Pourquoi tout doit prendre des putains d'allure de drame ? Parce qu’elle n’aime pas les  gosses ? Parce que je lui ai menti, la première fois qu’elle a rencontré Posy ? Nous apprenions à peine à nous apprivoiser à nouveau. Je ne pouvais pas lui dire la vérité, pas à cette époque en tout cas et elle le comprenait, si elle acceptait de voir un peu plus loin que le bout de son nez. « Elle a tes yeux. » Si le moindre doute planait encore, ce ne serait à présent plus possible. Les pieds plantés dans le sol, je ne la quitte pas des yeux. « Pourquoi j’ai l’impression que ça sonne comme une insulte ? » Dans la bouche de tout autre individu, ce genre de phrase est un compliment. Dans la si jolie bouche de Joséphine, ça sonne comme un foutu sarcasme. « Tu diras bonsoir à Olive. » Je garde les mâchoires serrées et la bouche bien fermée. Frustré que Jo n’accepte pas de m’écouter, qu’elle prenne la fuite une fois de plus, j’ai envie de renverser la table. La colère m’étrangle, et je ne me contiens que parce que nous sommes en public. Un serveur passe, et je l'alpague. « J’ai changé d’avis. Je vais commander en chambre, c’est possible ? » Le jeune homme acquiesce professionnellement et, après lui avoir commandé deux menus complets du soir - un pour moi, et un pour ma petite sœur - je tourne à mon tour les talons, foutrement déçu que cette soirée ait tourné au vinaigre.

RP terminé