| (flowe #10) I can't be your midnight love when your silver is my gold |
| | (#)Ven 10 Fév - 22:53 | |
| Il n'y a pas eu de grands cris. Seulement un rapatriement rapide des affaires, un rangement brusque, des gestes pour effacer sa présence. Murphy a logé quelques temps en sécurité sous le toit de Carl - ou plutôt, sous le toit du toit de Carl - et elle s'y sentait bien. Elle s'y sentait mieux que loin et quand elle était toute seule dans son appartement qui sentait les champignons et le tabac froid. Elle l'a quitté un soir passé à regarder sa porte, armée jusqu'aux dents - couteaux alignés sur la table, arme de poing contre les genoux, fourchette cachée sous un coussin du salon; quand elle s'est rendue compte qu'elle ne pouvait plus dormir. Toute la cocaïne du monde ne finirait plus par la tenir éveillée. D'ailleurs, elle a presque arrêté, promis juré. Elle était bien obligée, à force de passer du temps aux côtés de Carl. Il se serait douté de quelque chose - ou alors elle a oublié qu'il sait tout; et elle ne veut pas voir ce regard là. Pas dans ses yeux à lui.
Il y a au fond quelque chose de presque naturel à leur fuite. Murphy a l'habitude mais elle ne s'en veut plus d'embarquer Carl avec elle. C'est horrible, mais elle est presque contente qu'il soit là pour merder avec elle. Merder, Murphy sait le faire dans les grandes largeurs. Il y aurait du monde à faire rentrer sur des cassettes destinées à être écoutées post-mortem. Une liste de « désolée » longue comme les deux bras et les deux jambes. Carl serait sur la dernière parce que, ne dit-on pas « le meilleur pour la fin » ?
« Bon. » Elle dit ce mot là après de longues minutes de silence, tête appuyée contre l'épaule de Carl comme s'ils fuyaient, ensemble, le pays. Ils ont monté les marches de l'hôtel l'air de rien parce que Murphy a un peu peur des espaces clos depuis quelques temps. Certainement la faute à ce maudit appartement dans lequel elle a passé beaucoup trop de temps. Voir la même pièce en boucle pendant des semaines, ça ne fait pas du bien au cerveau. D'un coup d'œil, la blonde avise la pièce. C'est un endroit cossu, bien exposé. Murphy réprime un sourire. Le sol est en moquette. La jeune femme se tourne vers Carl et l'enjoint à pousser la porte derrière lui. « T'es un planqué. Tu nettoies après les bourgeois ? » Un vrai sourire plus tard, Murphy va s'élancer sur le lit, fait au carré. « C'est bien ? » Elle pourrait se louer une chambre, c'est vrai. Mais c'est quand même mieux de ne pas y penser et de se laisser porter. L'interdit a un goût piquant qui lui fait briller les yeux. Allongée sur le dos en étoile de mer, elle contemple le plafond qu'illuminent les lumières de la ville. @carl flanagan |
| | | | (#)Mar 14 Fév - 19:48 | |
| ☾ I can't be your midnight love when your silver is my gold I know I don't want to, be the one that you run to. When you got nowhere else to go, when you need some love, I know I'm the last one. You try to call but I always give in, to give you it all. I hope that the right time one day arrives. So, I'll be willing to let this die. Able to look you right in the eyes, say I'm not your consolation prize. gifs by (c) fyeahmaneskin and (c) harley C'était sa meilleure option, Carl le jure alors que planquer son amie dans une chambre de l'hôtel où il travaille a pourtant tout d'une très mauvaise idée sur le papier. Il risque gros dans cette histoire, surtout quand on sait que ce nouveau travail ne tient qu'à un fil à l'image du semblant de stabilité que le garçon peut se targuer d'avoir enfin trouvé dans sa vie. Son existence tient à peu près debout aujourd'hui, il est loin de rouler sur l’or et d'avoir beaucoup plus de raisons de se lever chaque matin mais il est indépendant, du moins assez pour se gérer seul et pour ne plus compter sur personne d'autre que lui-même. Il était sûrement temps qu'il prenne son envol et il faudrait idéalement ne pas tout ruiner trop vite, mais Carl oublie facilement tout ce qu'il pourrait perdre quand il devient question de Murphy – et il faut le comprendre, il ne pouvait pas la laisser seule chez elle avec un logeur des plus douteux sur le dos et un petit ami probablement dans la nature, depuis que Seth ne croupit plus derrière les barreaux d'une cellule. Murphy aurait été bien trop simple à trouver dans l'appartement qui fut autrefois les lieux de son passage à tabac alors ici, Carl veut croire que sa fugitive ne craint rien puisqu’il est en première ligne pour veiller sur sa sécurité. Cet hôtel a tout d'une prison dorée, pas le genre de planque où la blonde pourra éternellement se cacher et pas non plus un monde dans lequel Carl aurait un jour cru évoluer, mais il faut croire que tout arrive. « Bon. » Le grand moment est arrivé, celui où Murphy est censée découvrir la chambre que le garçon lui a dégoté en s'arrangeant de son côté. Il n'est pas fier de ce qu'il a dû trafiquer pour rendre cette réservation possible mais il s'en souciera plus tard, si cette histoire doit lui valoir des ennuis qui s'ajouteront à la liste de ceux que Carl a déjà pu collectionner pour ses beaux yeux. Mettre en péril son tout nouveau job n'est pas son idée la plus brillante mais puisqu'il aurait pu perdre bêtement la vie le jour où il a eu le malheur de se glisser dans son lit, ce sacrifice ne lui paraît pas très cher payé en comparaison.
La porte de la chambre passée et refermée derrière eux, Carl s'assure en un regard que la pièce est parfaite en tous points car c'est bien la moindre des choses pour une presque-cliente comme elle. Le lit est fait au millimètre près, les draps sont d'une propreté étincelante et la vue est imprenable sur le domaine, autant dire que le garçon n'a pas fait les choses à moitié ni choisi n'importe quelle chambre pour sa blonde préférée. « T'es un planqué. Tu nettoies après les bourgeois ? » Son travail consiste surtout à remettre les chambres de cet hôtel dans un état irréprochable pour garantir aux clients la meilleure des expériences mais il ne chipotera pas sur les mots, pas en connaissant le genre de clientèle que l'Emerald peut attirer et pas alors que nettoyer fait bel et bien partie de ses attributions. « C'est bien ? » D'un simple hochement de tête Carl confirme, mais cette réponse a tout d'un automatisme quand en vérité ce travail s'avèrerait stressant pour n'importe quelle personne normalement constituée. La cadence à suivre est infernale certains jours mais c'est le renouveau que le bonhomme recherchait, il n’est donc pas supposé s’en plaindre. « Différent de mon job au café, surtout. » il glisse dans un léger sourire, préférant souligner cette évidence que d'admettre que ce boulot est parfois un peu trop physique pour un garçon comme lui. Son planning du jour est d'ailleurs chargé mais les minutes passées auprès de Murphy sont tout autant de minutes que Carl ne rentabilisera pas ailleurs. « Je sais toujours pas comment j'ai été pris, je suis arrivé en retard à l'entretien et j'ai tremblé tout du long. » Oh, Carl était surtout impressionné par la grandeur des lieux et par la froideur de Cristina Weatherton mais pour une raison qui lui échappe encore, sa candidature a été retenue. Une belle revanche pour celui qui avait déposé son modeste CV un peu partout sans grande conviction, et un nom prestigieux que Carl peut désormais faire apparaître sur ce dernier car l'Emerald n'est pas n'importe quel hôtel, tout le monde dans cette ville le sait bien. « Tu sais combien de chambres compte cet hôtel ? » il questionne subitement, pas peu fier de sa petite devinette et de détenir surtout la réponse, même si le nombre en question lui donnerait facilement le tournis. « 1007 apparemment, mais je les ai pas toutes comptées pour savoir si c'était vrai. » Il n'a d'ailleurs pas encore eu l'occasion de pénétrer dans toutes mais il ne serait pas étonné que la légende soit vraie, car il a suffisamment trottiné d'un bout à l'autre de cet hôtel pour affirmer qu'il est immense. « La tienne te convient ? » Sa chambre aux allures de cachette, Carl l'a sélectionnée avec soin parmi les mieux exposées et cela pour une raison simple : il tenait à ce que Murphy profite de la plus belle vue qui soit.
D'un pas prudent, le garçon contourne le lit pour se positionner près de ce dernier tandis que ses mains osent à peine effleurer la literie maintenant que Murphy trône sur celle-ci. « Personne devrait venir t'embêter ici, c'est moi qui me charge de cette partie de l'étage aujourd'hui. » Mais demain est un autre jour et Carl ne peut pas se permettre de voir plus loin que l'instant présent, incapable de dire si cette tactique fonctionnera de la même façon le jour suivant ou s'ils se feront démasquer en un temps record. « T’as déjà dormi dans d'aussi jolis draps ? Il paraît que les lits sont méga confortables, aussi. » Ce qu'il n'a pour autant jamais osé vérifier malgré sa proximité avec ces lits que Carl est amené à défaire et refaire à longueur de journée. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu'il s'y laisse lui aussi tomber par inadvertance mais il campe à la place tristement dans son rôle, faisant de lui un domestique censé rendre ces chambres impeccables et certainement pas autre chose. « Et comment tu trouves mon uniforme de valet ? » Un peu grand sans doute, Carl a l'impression de flotter dans ces habits et ça aussi, le change sacrément de ses services au DBD et de sa tenue de serveur. Le sourire naissant sur ses lèvres espère pourtant un petit compliment de sa part, quand bien même il serait le premier à dire qu’il ne ressemble à rien avec cet uniforme sur le dos.
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| | | | (#)Lun 6 Mar - 23:59 | |
| tw. mention de violences domestiques.
Se faire loger à l'hôtel, c'est comme un petit rêve. Murphy a eu l'habitude des cloaques, avant d'avoir son chez-elle. Quand elle a fui l'appartement de son père - à qui elle n'a d'ailleurs plus donné de nouvelles, sans doute par peur de le décevoir - elle ne faisait qu'errer d'hôtel en hôtel. Parfois, louer une chambre voulait dire se passer d'une monnaie d'échange classique pour quelque chose de plus physique, mais Murphy n'a au moins jamais dormi dans la rue. Il y a ensuite eu les appartements, plus ou moins luxueux. Chez Rory, chez Megan, chez d'autres noms qu'elle n'évoquera pas... Il y a eu l'appartement dans lequel elle a été seule avant de ne plus pouvoir y dormir sans être accompagnée. Il y a eu l'appartement de Carl puis retour à la case départ. Cette fois-ci, la case départ a des moulures au plafond et un lit confortable. « Différent de mon job au café, surtout. » « Tu- » sers pareil. Non, pour une fois elle ne dira rien. Son cerveau a décidé de s'arrêter en plein vol avant la catastrophe. Ce qui aurait été une blague pour elle ne l'aurait peut-être pas été pour Carl. Ca a du bon, aussi, d'apprendre à connaître les gens. On apprend à éviter de les blesser d'une façon stupide.
« Je sais toujours pas comment j'ai été pris, je suis arrivé en retard à l'entretien et j'ai tremblé tout du long. » « T'as sûrement été très chouette. On prend pas n'importe qui dans ces établissements là. » Elle n'y avait encore jamais mis les pieds. Oh, elle en a désormais les moyens, mais c'est sans doute la peur de faire tache qui a retenu la blonde. Elle porte sur elle des accents de nouvelle riche qui donneraient à tous les bien-nés de quoi rire à gorge déployée. « Tu sais combien de chambres compte cet hôtel ? » Murphy secoue la tête en reportant son regard sur son ami. « 1007 apparemment, mais je les ai pas toutes comptées pour savoir si c'était vrai. » L'étoile de mer se redresse sur ses coudes, estomaquée. Oui, l'endroit paraît immense, mais elle n'en mesurait pas les vraies dimensions. A vrai dire, Murphy ne sait pas vraiment ce que la donnée "un millier de chambres" représente exactement, mais c'est sans doute un paquet de clients. Donc un paquet d'argent à se faire. « La tienne te convient ? » La voilà qui se laisse à nouveau glisser contre les draps dans un sourire entendu. « Elle est parfaite. Viens. » Yeux ouverts sur le plafond, Murphy tapote le matelas à côté d'elle pour inciter Carl à s'y laisser glisser. Ils ont pris cette habitude et rien n'est plus naturel désormais - pour Murphy, du moins - que cette proximité qui rebutait au départ le brun.
Il faut à Carl un petit instant pour s'approcher du nouveau nuage de Murphy. La blonde ne saurait en être délogée tant la place lui plaît. Elle ne s'écarte que pour faire une place au jeune homme. « Personne devrait venir t'embêter ici, c'est moi qui me charge de cette partie de l'étage aujourd'hui. » A l'idée qu'on vienne à nouveau la déloger et que quelqu'un entre ici sans y être invité, la blonde tressaille. Le sensation des mains de Seth autour de sa peau n'a jamais vraiment disparu. Heureusement, Carl efface ce cauchemar en un habile changement de sujet. « T’as déjà dormi dans d'aussi jolis draps ? Il paraît que les lits sont méga confortables, aussi. » « Une fois, oui. » Elle n'épiloguera pas, Carl ne veut pas savoir. C'était un vieux gars, elle était trop ivre pour se souvenir de la sensation parfaite des draps. Ceux-là sont d'office plus beaux et remplacent le vague souvenir qu'elle a de sa seule et unique visite dans un hôtel semblable. « Et comment tu trouves mon uniforme de valet ? » La blonde se fend d'un sourire et détaille Carl des yeux. « T'es presque aussi beau que sur le tapis rouge de Weatherton. » Ce souvenir est impérissable. Il fait partie des rares que Murphy parvient à convoquer quand l'angoisse est trop forte, ou quand ses abus la font délirer.
Le sourire se fane alors. Quelque chose remonte devant les yeux de Murphy. Un souvenir, sans doute. L'une des phrases de Carl quitte difficilement son esprit. Elle résonne en boucle. La jeune femme regrette soudain la barre de fer qu'elle utilisait pour barrer sa porte. « Tu vas rester, pas vrai ? » Oh qu'elle voudrait que son ton ne paraisse pas suppliant. « Pas longtemps. Juste une heure. » Avec un peu de chance, Murphy parviendra à s'endormir. Avec un peu de chance, Carl sera parti quand elle s'éveillera en sursaut, hurlant après des mains qui lui serrent la gorge et cherchant de l'air. |
| | | | (#)Sam 11 Mar - 21:32 | |
| ☾ I can't be your midnight love when your silver is my gold I know I don't want to, be the one that you run to. When you got nowhere else to go, when you need some love, I know I'm the last one. You try to call but I always give in, to give you it all. I hope that the right time one day arrives. So, I'll be willing to let this die. Able to look you right in the eyes, say I'm not your consolation prize. gifs by (c) niccolos and (c) harley Pour Carl ce nouveau travail diffère en tous points de l'ancien mais pour d'autres, il n'a sans doute fait que troquer un petit boulot contre un autre. Serveur, valet de chambre, garçon au pair et même aide aux devoirs, tout autant d'étiquettes s'étant succédées depuis son arrivée sur le sol australien sans que le garçon n'ait jamais su trouver sa véritable voie. Carl doute à vrai dire de se destiner à quoi que ce soit dans ce monde, prenant jusqu'ici les choses telles qu'elles peuvent se présenter et tentant sa chance là où ses pieds peuvent le mener, sans jamais rien attendre d'autre qu'un petit salaire et de quoi se rendre utile à l'arrivée. Peu importe qu'il ait l'impression de se lever chaque matin pour poursuivre une vie sans véritable but ni saveur ou qu'il soit juste incapable de se projeter plus de quelques mois devant lui car professionnellement, au moins, le garçon s’en tire bien. Il n'est certes qu'une petite fourmi parmi tant d'autres entre ces murs, un valet remplaçable en un claquement de doigts que la plupart des clients ne remarqueront même pas mais la plus importante des clientes le remarque justement, et ça fait bien toute la différence à ses yeux. « T'as sûrement été très chouette. On prend pas n'importe qui dans ces établissements là. » C'est sans doute vrai et pourtant, le garçon n'estime pas avoir brillé lors de son passage comme il a de toute façon l'impression de ne jamais briller dans rien. Il a eu de la chance voilà tout, le genre de chance consistant à se trouver au bon moment au bon endroit et pour une fois, ce n'était effectivement pas l'inverse. Carl est à vrai dire le premier à voir flou quand il songe au travail qu’un millier de chambres peuvent représenter mais dans l'immédiat, autant se l'avouer, plus rien n'existe vraiment en dehors de cette suite accueillant sa fugitive. Son travail peut attendre, pas Murphy. « Elle est parfaite. Viens. » Il en connait une autre de parfaite par ici mais ces pensées, Carl les garde bien évidemment pour lui. Ce n'est pas le moment de gâcher ce qui pourrait l'être avec sa maladresse légendaire, il ne se le pardonnerait pas.
Maladroits sont pourtant ses pas tandis qu'il hésite à la rejoindre sur ces draps, bien conscient que le fait de s'être retrouvé dans le même lit que Murphy a déjà tourné à la catastrophe par deux fois jusque là. Il y a d'abord eu la panique puis la fuite du bonhomme à la suite d'un rapprochement bien trop soudain à l'époque, avant que la tornade Seth ne s'abatte sur leur jolie nuit de retrouvailles pour transformer cette dernière en cauchemar. Ce n'est donc pas seulement un interdit que Carl a le sentiment de braver ici, c'est aussi l'univers qu'il a l'impression de défier car comment les choses pourraient-elles mal tourner cette fois, il se le demande. L'envie de se glisser à ses côtés s'avère néanmoins la plus forte et après plusieurs secondes d’intense dilemme interne le garçon vient à bout de ce combat avec lui-même, posant d'abord une main puis un genou sur le lit avant de s'y échouer tout entier. Ce n'est pas bien, Carl le sait mais sa responsable n'aura pas à l'apprendre, pas plus que ses collègues n'auront intérêt à le surprendre en train de se prélasser. Il n'y a finalement que son uniforme pour le trahir ici, que le garçon s'est employé à lisser du mieux qu'il a pu avant de retrouver Murphy car l'idée était bien entendu de paraître convenable à ses yeux. Et c'est tout, il n'oserait sûrement pas placer la barre beaucoup plus haut alors que de l'autre côté, sa fugitive l'observe déjà d'un regard scrutateur. « T'es presque aussi beau que sur le tapis rouge de Weatherton. » Beau Carl n'aura jamais la prétention de l'être alors que son miroir lui indique chaque jour le contraire mais il arrive presque à y croire quand c'est elle qui le dit, comme si les yeux de Murphy ne pouvaient pas mentir ou plutôt, comme s'il avait terriblement besoin de se voir à travers ceux-ci. « C'est grâce à toi si je l'étais ce jour-là. » il déclare alors dans un petit sourire, ordonnant en silence à son cœur de se calmer car il suffit comme toujours d'un petit compliment de sa blonde préférée pour affoler ce dernier. Le jour du défilé reste quant à lui un heureux souvenir que Carl s'empresse de se remémorer, oubliant volontiers qu'il arborait ce jour-là ses béquilles et Murphy sa cicatrice sur l'arcade car le moment était beau en dépit de leurs séquelles respectives. « Tu sais, j'ai rêvé de toi dans ta robe de princesse y'a pas très longtemps. » Cet aveu lui échappe entre deux réajustements de son oreiller et le fait qu'il puisse rêver d'elle n'étonnera sûrement personne, si ce n'est peut-être la principale intéressée. Fait-il bien de le dire ? Carl l'ignore mais son regard évite soigneusement le sien à cet instant, comme s'il redoutait subitement d'y lire que tout ça ne lui plait pas.
Très vite, pourtant, ses yeux reviennent vers elle et le garçon se redresse tandis que Murphy fait entendre une voix semblant presque l'implorer. Elle a perdu son sourire et face à ce constat, ce sont ses propres traits qui se tordent en une grimace préoccupée. « Tu vas rester, pas vrai ? » Ce n'est pas qu'une question, Carl s'en rend bien compte et sa réponse n'en est quant à elle pas vraiment une, dans un premier temps. « Murphy, hey. » il souffle en roulant sur le lit pour se rapprocher d'elle et glisse sa main dans la sienne dans un geste réflexe, refusant qu'elle puisse s'imaginer qu'il n'est pas entièrement avec elle. « Pas longtemps. Juste une heure. » Il aimerait lui dire qu'il restera aussi longtemps qu'elle le souhaitera et qu'il ne quittera pas cette chambre avant d'en avoir été chassé mais il ne peut pas brandir cette possibilité, pas alors que personne n’est censé pouvoir les trouver. « Je reste oui, deux heures même si tu veux. » C'est un peu optimiste de sa part sachant qu'il ne pourra jamais déserter ses fonctions à l'étage aussi longtemps mais Carl prouve qu'il n'a plus la notion de grand-chose quand la blonde entre dans l’équation, en admettant que ce fait-là ne soit pas déjà acté. « Je suis même pas obligé de rentrer chez moi ce soir, enfin.. je crois pas. » Du point de vue de son travail, si, bien entendu. Il est censé quitter cet hôtel à la fin de sa journée comme tous les autres mais pour veiller sur elle le garçon s'imagine déjà jouer les prolongations dans cette chambre pour qu'elle ne s'y retrouve jamais seule. « T'es mon petit secret maintenant, personne saura qu'on se retrouve ici. » il reprend en resserrant l'étreinte de sa main sur la sienne, paré d'un sourire qu'il s'efforce de garder pour ne pas montrer que cette situation l'inquiète autant qu'elle. Le risque de se faire prendre n'est pas le seul planant au-dessus de leurs têtes car une autre menace gronde en silence, sur laquelle ni elle ni lui ne se risqueront à poser un nom aujourd'hui. « Et si ça suffit pas alors.. on en trouvera d'autres des solutions, je te le promets. » Des solutions qui pourraient bien prendre la forme d'une nouvelle invitation à dormir chez lui même si Carl n'en dit rien pour l'heure, glissant à la place sa main libre dans les cheveux de Murphy pour y faire naviguer ses doigts. Le geste est hésitant tout comme peut l'être son ultime déplacement vers elle, réduisant leur distance à quelques centimètres. « T'as envie d'un câlin ? » il se risque à demander en se penchant pour capter son regard et réalise combien Murphy peut être belle sous cet angle, de quoi lui tordre doucement le ventre. « Viens contre moi si tu veux. » C'est timidement qu'il le propose cette fois, espérant que sa chaleur saura un peu l'apaiser au même titre que ses bras déjà prêts à l'accueillir. La vérité c'est que Carl se fiche de froisser son uniforme, ces draps et même son cœur en créant une proximité dont ce dernier aura peut-être du mal à se contenter. Il en a après tout bien envie lui aussi de ce câlin qu'il lui offre, désireux en secret de la sentir tout près de lui.
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