≈ ≈ ≈ {secrets from a girl who's seen it all} crédit/(karolinadeanwrites) ✰ w/ @Winston Ackerman
Le message de Winston est arrivé à la fin de ta journée de boulot. L’autre fille avec qui tu fermes la boutique est en train de compter les caisses alors que tu passes un bon coup de balai dans le lieu qui a été rempli et bondé et elle ne réagit même pas quand ton téléphone se manifeste. Oui, vous êtes censées les abandonner aux vestiaires, mais déjà, c’est une règle complètement stupide, et toi ? Ne pas avoir ton téléphone portable sur toi ? Tu préférais encore qu’on te coupe la main droite ou quelque chose de ce style, rien de dramatique va t’arriver, du moins pas pour le moment, pour l’heure, Winston te propose juste d’aller boire un verre plus tard dans la soirée. Tu roules des yeux, parce qu’il se croit sûrement subtil et adorable et parce que depuis cette première fois il y a des semaines, tu as le décodeur. Les conversations ne volent jamais bien haut et se finissent souvent dans son lit, tu pars toujours avant qu’il ne se réveille, une règle bien établie depuis longtemps. Pour éviter l’après, pour éviter les conversations gênantes et parce que tu n’as pas envie de le voir au réveil. Quand tout est beaucoup plus clair et que la magie est rompue. Un arrangement qui fonctionne très bien, autant pour lui que pour toi, alors tu réponds positivement, avant de continuer ton boulot. Bien décidée à ne plus faire de vagues depuis que tu as été promue, cela marche pour le moment et quand tu es de nouveau dans l’intimité d'une salle de bain et face au miroir, tu vas chercher ton téléphone portable. C’est le moment d’un direct, parce que tu as besoin d’une audience, que cela fait longtemps et que tes abonnés sont de meilleurs conseils. "Okay, c’est moi, ou quand un supposé rendez-vous est proposé, il y a toujours une personne qui se prend la tête et une autre qui est très détendue ? Prenez vous la tête avec moi, je ne sais absolument pas quoi mettre." Et c’est facile de se croire importante pendant les prochaines minutes, surtout avec les commentaires qui arrivent, alors que tu montres les produits que tu utilises, que tu prends une rapide douche loin de l’objectif de la caméra et que tu te prépares. On te pose des questions sur la personne en question, la relation mais tu gardes les détails pour toi, ça ne regarde personne et c'est très probablement pour cela que tu arrives en retard, offrant un regard à Winston quand tu l’aperçois. "Désolée, je devrais m’acheter une montre, je sais. Tu bois quoi ? Je paye la première tournée." La commande du brun en tête, tu te diriges déjà vers le bar pour relayer tout ça à quelqu’un de beaucoup plus compétent. Deux verres en main, tu fais demi-tour, avant qu’un visage excité n’apparaisse dans ton champ de vision. "Laurie? Mais si c’est toi... j’adore tes chaussures, alors, c’est lui, le fameux type qui demande autant de préparation?" Coup de tête en direction de Winston et tu éclates de rire vraiment, ne t’attendant pas être reconnue ici et certainement pas prête à dire que les vraies relations et toi, ça fait trois. "Ha oui et non..." L’échange est bref, oui c’est ta mère qui a cousu ta mini jupe il y a des années de cela, impossible de la trouver en ligne, elle peut sans problème passer à la boutique et tu t’occuperas d’elle. Le sourire reste sur ton visage alors que tu retrouves enfin Winston, posant son verre devant lui. "Désolée, on va dire que c’était une ancienne connaissance, enfin nouvelle. Une de mes abonnés... ça fait toujours bizarre d’en croiser dans la nature." Tu dis cela sur un ton léger avant de porter ta paille à ta bouche.
fevrier 2023. ft. @Laurie WrightComme d’habitude, elle avait accepté de te voir ce soir. Et comme à chaque fois un petit sourire satisfait était né brièvement sur tes lèvres alors que tu sortais du vestiaire. Tu avais à peine eu le temps de rentrer chez toi pour sortir Sony avant de te rendre directement au lieu de rendez vous. Le temps file, et l’absence se fait sentir. Assez pour que tu te demandes si Laurie n’était pas en train de te poser un lapin. C’était assez surprenant, venant de la blonde, qui semblait jusque là toujours ravie de vos rencontres qui se multipliaient ces derniers temps. Tu ne crois pas avoir été particulièrement désagréable la dernière fois que vous vous étiez vus, ni avoir fait de remarques déplacées. Elle n’a pas eu l’air franchement froide ou distante par message non plus. Alors tu patientes, faisant défiler des story ou lisant quelques tweets pour t’occuper encore quelques minutes avant de rentrer chez toi. Observer la vie des autres sur les réseaux sociaux avait quelque chose de captivant malgré tout.
« Désolée, je devrais m’acheter une montre, je sais. Tu bois quoi ? Je paye la première tournée. » Tu redresses tes opales pour croiser les siennes, lui offrant un sourire habituel dès qu’elle entrait dans ton champ de vision. « Peut être, oui. Mais avec une bière tout sera pardonné. » Que tu réponds d’une moue amusée. Tirer profit de la moindre occasion était devenu presque un réflexe. Tu observes la blonde s’éloigner jusqu’au bar, passer commande et revenir en un temps record. Cependant, elle n’a pas le temps d’arriver jusqu’à votre table qu’une fille l’intercepte avec un certain enthousiasme. « Laurie? Mais si c’est toi... j’adore tes chaussures, alors, c’est lui, le fameux type qui demande autant de préparation? » C’est étrange, tu as l’impression que la jeune connaissait Laurie, mais que l’inverse était beaucoup moins évident. Tu arques un sourcil interrogateur, observant la scène avec attention depuis que tu semblais avoir été mentionné. Tu ne sais d’ailleurs pas si tu devais te vexer ou te sentir flatté face à cette remarque. « Ha oui et non... » Peut être que finalement, tu te vexeras dans tous les cas, vu la mine sceptique qui s’immisce lentement sur ton visage. Et une conversation beaucoup moins interessante s’enchaine, tournant surtout autour de la jupe que portait Laurie. Conversation un peu trop féminine pour toi, si bien que tu finis par décrocher et te replonger dans ton téléphone, le temps que cet échange se termine. C’est le son du verre contre le bois de la table qui te t'ancre de nouveau dans la réalité, alors que tu reposes ton téléphone sur le meuble . « Merci. Elle avait l’air sympa ta pote. » Elle avait plus l’air niaise que sympathique mais tu tentes l’approche amicale, glissant la boisson entre tes mains. Tu avais plus songé à ce quelle soit une ancienne amie mais tu avais cru comprendre qu’elles avaient été en contact récemment. Tu n’avais pas non plus cherché à creuser plus que ça, prêtant très peu d’importance à l’entourage de Laurie. C’était simplement elle, qui t’intéressait ce soir. « Désolée, on va dire que c’était une ancienne connaissance, enfin nouvelle. Une de mes abonnés... ça fait toujours bizarre d’en croiser dans la nature. » Tu penches légèrement la tête, la surprise marquant tes traits. Tu clignes des yeux successivement, avant qu’un sourire amusé ne s’empare de tes lèvres malgré l’incompréhension toujours figée sur ton visage. « Une des tes abonnées? » Que tu répètes, t’accoudant sur la table, la curiosité brillant dans tes prunelles soudainement intéressées. « Quoi? T’es influenceuse? » Disons que les seuls individus que tu entends utiliser le mot abonnés sont les influenceurs et youtubeurs que tu suis attentivement sur les réseaux. Pourtant tu n’avais jamais vu sa tête sur un écran ni entendu son nom jusque là. Alors tu supposes qu’elle propose un contenu dont tu n’étais pas la cible, comme le makeup ou les vlogs. Ou alors était elle toute nouvelle sur une plateforme. « T’aurais pu me dire que je fréquentais une célébrité. » Tu ne peux contenir un rire amusé, plutôt enjoué par cette découverte fortuite. Tu ne sais d’ailleurs pas tellement pourquoi. Ça ne changeait rien, puisque rien de sérieux n’avait été établi entre vous. « Alors tu fais quoi sur internet? C’est quoi ton compte Instagram? » Tu enchaines les questions, attrapant ton téléphone entre tes doigts pour le déverrouiller. Tu cliques sur l’application, lui lançant un regard aussi curieux qu'insistant, attendant qu’elle te donne son pseudonyme pour retrouver son compte et fouiner sans vergogne, juste sous son nez, tant pis si ça la gênait. gif (c) seblaine-rph
≈ ≈ ≈ {secrets from a girl who's seen it all} crédit/(karolinadeanwrites) ✰ w/ @Winston Ackerman
Tu ignores pourquoi, mais parler de ton autre vie, celle sur Instagram et même sur internet à Winston, ça te parait un peu bizarre. Il pourrait trouver tout cela complètement ridicule et superficiel, et franchement ? Tu ne chercherais même pas à lui prouver le contraire, par bien des aspects, ça l’est, tu ne l’as jamais nié, mais tu n’as pas besoin de son approbation. Ou qu’il te donne la sensation d’être plus importante que tu ne l’es en réalité. C’est juste que tu aimes bien tout séparer : la vraie vie avec ton boulot, les hauts et les bas sur Instagram et ce genre d’interaction avec des hommes comme lui. Parce que ce n’est définitivement pas la réalité ce truc que vous faites là, à prendre un verre pour déguiser ce que vous allez faire ensuite et ce qu’il veut vraiment. C’est un petit échange qui te va bien dans le fond, ça ne fait que battre ton cœur un peu plus fort dans ta poitrine, et surtout, cela te donne l’impression d’être une femme comme toutes les autres. Sans les hormones, sans l’opération, sans tous les petits plus, juste une autre fille comme toutes les autres que Winston trouverait charmante et qu’il aurait envie de séduire et même d’impressionner. Cela en dit sûrement long sur l’estime que tu as de ta propre personne, cependant, tu t’en fiches, surtout en voyant le sourire sur le visage du brun et le rire qu’il a pour toi. “Si je réponds oui, je gagne quelque chose ou … ?” Tu le demandes avec une expression malicieuse sur le visage, abandonnant ta paille pour te rapprocher un peu plus de lui. Il trouve déjà cela bizarre, tu le sais, c’est dans le ton qu’il emploie et tu hausses les épaules. Tu n’as plus rien à cacher à ce stade et autant lui montrer tout ton univers, si Winston veut prendre la fuite après, tu le comprendras. “Oui, je suis influenceuse, oui, tu as de la chance d’être là parce que j’ai déjà ta compétition dans mes messages privés, si si.” Tu te redresses un peu en disant cela et tu passes une main dans tes mèches blondes au passage, tu n’es pas une célébrité, du tout, certains peuvent te reconnaitre, que ce soit à Brisbane ou même à Sydney, et ce sont plus les larmes que tu verses devant la caméra et tes commentaires qu’un véritable talent qui attirent les gens. Tu le sais, tu vis à la bonne époque, tu as de la chance et il est clair qu’à un autre moment et une autre époque, ta petite notoriété aurait été complètement inexistante. “Donne-moi ça.” Tu finis par abandonner ton verre pour attraper le téléphone de Winston toi-même, il a déjà l’application ouverte et tu tapes ton pseudo rapidement, ton profil plus que familier apparait sur son écran. Plus aucun retour en arrière maintenant et tu lui rends son téléphone l’instant suivant. “Tiens, voilà, regarde, moque-toi, juge.” Tu as un léger rire à la fin de ta propre phrase, car c’est sûrement ce qu’il va faire, non ? Une fois qu’il aura lu ton profil, vu ton nombre d’abonnés, il pourra descendre et réaliser que tu es active. Plus qu’active, tu es capable de passer des heures sur la plateforme, à interagir, poster, commenter et regarder les gens réagir. Tu fais partie de ceux qui répondent à leurs abonnés, et tu n’hésites pas à commencer des débats dans la section des commentaires. Et toujours, les gens reviennent, tu ne sais pas pourquoi, tu n’as jamais su pourquoi, tu essayes de ne pas te poser la question et tu te laisses porter par tout ça depuis quelques années maintenant. “Ma spécialité c’est le maquillage et exposer mes moments les plus tragiques à mes abonnés, et non, je ne me réveille pas comme ça malheureusement.” Tu fais la précision alors qu’il en voit un peu plus de toi, tu récupères ta paille pour la mettre dans ta bouche, attendant, un peu nerveusement, le verdict.
fevrier 2023. ft. @Laurie WrightTW: transphobie, homophobie
« Oui, je suis influenceuse, oui, tu as de la chance d’être là parce que j’ai déjà ta compétition dans mes messages privés, si si. » Tu arbores un large sourire amusé, Alors qu’elle se redresse fièrement. « Et t’es pas sensée m’amener dans des beaux hôtels, dans des restos ultra branchés et m’emmener en week end à Bali? » Tu ironises, tapant dans les clichés des influenceurs. Cela dit tu ne cracherais pas sur l’une de ces propositions. T’as un petit côté vénal malgré tout. T’as toujours été intéressé par l’argent, et profiter de celui des autres, c’est plus que fréquent. « Donne-moi ça. » Qu’elle lâche en te privant de ton téléphone. Si au début tu penses qu’elle t’empêche de fouiner plus loin, en la voyant rapidement taper quelque chose sur ton téléphone, tu comprends qu’elle cherche son compte pour te le montrer. « Tiens, voilà, regarde, moque-toi, juge. » Elle te tend ensuite le portable, et tu découvres alors un profil coloré, parsemé de produits de maquillage. Pas du tout le genre de personnes que tu suis habituellement. Mais tu t’abonnes malgré tout, comme par automatisme, histoire de retrouver facilement son compte. Tu fais ensuite défiler les photos, un sourire en coin. « Wow. Y’en a des photos. » Que tu fais remarquer. Parce que bon dieu, ce qu’elle poste. Tu remarques dans tout ça un thème récurent, celui du LGBTQIA+. Tu supposes d’abord qu’il s’agit simplement d’une ouverture d’esprit, d’une sorte de devoir en tant qu’influenceuse pour se faire une bonne image. Et entre ces posts, tu vois son visage défiler, quelques photos humoristiques au milieu de celles plus pro qui t’étirent un sourire. « Ma spécialité c’est le maquillage et exposer mes moments les plus tragiques à mes abonnés, et non, je ne me réveille pas comme ça malheureusement. » Tu acquiesces, le sourire amusé. Elle a toujours cette pointe comique qui est tout aussi attirante que sa silhouette. « Le maquillage on le loupe pas. Mais c’est joli, enfin même si je suis pas vraiment la cible et que j’y comprends pas forcément grand chose non plus. » T’es pas le mieux placé pour juger ses tutos ou ses makeups. Tu redresses ensuite le regard vers elle, arquant un sourcil interrogateur. « Tragique, carrément? Et je peux savoir ce qu’il y a de si tragique dans ta vie? » Tu dis avec légèreté quand tu ne connaissais rien d’elle ou de son passé. Tu connaissais simplement ses sourires charmeurs, ses rires amusés, ses yeux pétillants. Mais tu te permettais de juger malgré tout, comme si tout le monde avait un vie plus ou moins facile. Il y en a simplement certains qui se plaignent plus que d’autres. Et peut être qu'une poignée d’entre eux seulement n’avait vraiment pas de chance. Tu remontes ensuite le profil pour regarder son nombre d’abonnés, la curiosité piquée, et lorsque tes yeux parcourent le haut de la page, tes sourcils se froncent doucement avec incompréhension. Tes opales sont figées sur une mention dans sa bio. Trans woman. Tu le relis plusieurs fois, comme si quelque chose t’échappais, comme si tu comprenais mal. Et finalement, tu commences à réaliser une chose que tu n’aurais jamais voulu savoir. « Comment ça trans? » Tu finis par lâcher, posant un regard plus sévère sur la blonde. Le blond. Tu ne sais plus comment l’appeler. Ton esprit s’emmêle et se noue, et ton manque d’ouverture commence à te bloquer entièrement. « Quoi, t’es un mec? » C’est très indélicat, et très certainement insultant pour Laurie. T’es très peu renseigné sur ce monde, ni même compréhensif. Tu as un avis trop tranché sur la question, et pas forcément dans le bon sens. C’est quelque chose que tu ne comprends pas, que tu ne veux pas comprendre. T’as l’impression que l’on se met à jouer avec les corps, et que c’est une sorte de chirurgie esthétique poussée à l’extrême pour satisfaire les caprices des personnes qui n’apprennent pas à s’aimer dans leur propre carcasse. Tu ne conçois pas la douleur qu’iels peuvent ressentir avant de mettre en place un traitement, et tu te butes sur une conception éthique qui n’appartient qu’à toi. « Tu te fous de ma gueule? » Que tu finis par articuler après un long silence. Tu réalisais petit à petit que depuis plusieurs semaines, tu couchais avec une femme trans, et dans ton esprit étriqué, t’es sérieusement en train d’assimiler ça avec une sorte de relation avec un homme. Et en plus de la transphobie que tu affichais, une certaine homophobie vient se mêler joyeusement à la fête. Tu ressens soudainement un certain dégout pour ce que vous aviez pu partager, et toute l’attirance que tu ressentais envers elle s’est soudainement évaporée comme si elle n’avait jamais existé. Et tu regrettes si fort que lentement, un regard accusateur emprunte tes opales. « Et ça t’es jamais venu à l’esprit de me le dire avant? » Tu attaques sèchement, commençant à distribuer les reproches. gif (c) seblaine-rph
≈ ≈ ≈ {secrets from a girl who's seen it all} crédit/(karolinadeanwrites) ✰ w/ @Winston Ackerman
tw: transphobie & homophobie / Quand le brun te demande en quoi ta vie est tragique, il a le droit à un petit sourire et tu hausses les épaules. Parce que tu n'as pas envie d'ouvrir cette porte-là tout de suite, Winston va le voir, avec tous les postes avec des larmes, les directs faits au bord de la crise de panique, parce que ça te fait gagner plus de cœurs, parce que les gens sont tellement sympa sur la toile et que personne ne se doute vraiment du genre de tristesse qui fait vibrer ton cœur. Tu ne l'expliques pas, tu n'as jamais été en mesure de l'expliquer, ça a toujours été là, même du temps où ce bon vieux Lawrence était encore dans les parages, quand tu n'étais pas tout à fait finie, pas tout à fait Laurie..."Je te raconterais ça quand j'aurais fini mon verre et au moins trois de plus... okay ?" Tu articules cela avec un sourire bien travaillé sur le visage et tu le laisses continuer sa petite exploration et se faire une opinion de toi. Est-ce que tu veux lui plaire à Winston? Putain que oui, mais encore une fois, ce n'est pas à propos de lui, mais bien de toi. C'est encore ton moment, la scène dans le film où les protagonistes apprennent à se connaitre, d'une façon un peu gênante mais adorable, et qu'ils réalisent qu'ils ont envie de se voir en dehors des moments passés sous la couette. Si, tu le sais déjà, que tu te dis en te redressant un peu sur ta chaise, ça va être mémorable. Sauf que le regard que Winston a pour toi est beaucoup trop durs et ses mots le sont tout autant. Tu es sûre et certaine que tu ne respires plus alors qu'il donne son verdict, et que soudainement, il n'est plus si charmant que ça et qu'il est juste... un putain d'idiot. "Non." Tu hoches négativement la tête, doucement d'abord, ton sourire a disparu, le rouge t'est légèrement monté aux joues et ton regard bleuté est sur Winston. Un mec, c'est comme ça qu'il vient de t'appeler, alors que ce n'est pas ce que tu es, tu es une femme, jusqu'au bout des ongles, le genre de femme qui est en train d'avoir son cœur brisé en mille morceaux alors que le silence s'étend entre vous. Et sur son visage à lui, tu vois les mêmes expressions que tu as apprises à reconnaitre avec les années et avec l'habitude : l'incompréhension, le dégoût et le constat qu'il s'est faite avoir et que tu lui mens depuis le début. "Non." C'est ta seule réponse à sa nouvelle question et tu dois prendre une profonde inspiration alors que tu sens les larmes monter dans tes yeux. Non, tu refuses de les laisser s'échapper, d'être faible, de faire quoi ? De demander pardon ? De rire et de passer à autre chose ? Tu abandonnes ton verre et tu te lèves, ne supportant pas d'être assise et surtout ne supportant pas la façon dont il te parle. "Je suis une fille, Winston." La réplique est tout aussi sèche et froide que ses mots à lui... comment est-ce que tu as fait pour ne pas le voir avant ? Le voir lui ? Tu t'es perdue dans un tourbillon de faux semblants et d'illusions, parce qu'il faisait nuit à chaque fois et que sous la lumière des étoiles, c'était putain de facile de faire semblant, d'être amoureuse et ce genre de bêtises. Il est juste comme les autres en fait... "T'as jamais posé la question avant, t'étais trop occupé à me payer des verres et m'écarter les cuisses." Que tu dis, sur le ton de la colère, parce que Winston aura beau être énervé à souhait, ou juste ne pas comprendre de quoi tu es faite, il n'en reste qu'il ne pourra pas enlever ces nuits-là. Et même s'il considère que c'est une erreur maintenant et que vous êtes allés trop loin. "Tu vas me dire quoi là ? Que t'as couché avec un mec ? Tu te rends bien compte que ça ne fonctionne pas comme ça... s'il te plait, ne me dis pas que t'es con et débile à ce point-là. S'il te plait... " Ce n'est pas ça que tu devrais lui demander en fait, ce n'est pas ça que tu as envie de lui demander, non, tu veux lui dire de ne pas être stupide, de ne pas emprunter cette route, de ranger sa confusion et de poser la bonne question. Parce que tu es déjà en colère et tu ne sais pas ce que tu pourrais faire si Winston te pousse encore plus dans tes retranchements. Tu pensais avoir dépassé ce stade, tu pensais être protégée maintenant, tu pensais pouvoir passer inaperçue, éviter la haine et te fondre dans la masse... visiblement pas.
fevrier 2023. ft. @Laurie WrightTW: transphobie, homophobie
« Je te raconterais ça quand j'aurais fini mon verre et au moins trois de plus... okay ? » Tu lui jettes un regard entendu, un sourire en coin glissant sur tes lèvres. Tu seras patient, au moins un peu. Mais tu n’oublieras pas de lui rappeler cette promesse, d’ici quelques verres. Tu ne sais pas ce qu’elle avait à confier, ni même la gravité de ce qu’elle pourrait te raconter. Et tu ne cherches pas à anticiper, prenant le parti qu’il n’y avait rien de catastrophique.
Et puis tout s’affole. Ton coeur loupe un battement, ton cerveau vrille quand tu comprends la transidentité de Laurie. Tu ne t’y attendais pas, et tu n’as jamais été confronté directement avec ce sujet délicat. Alors tu ne sais pas comment réagir. Ce qui était certain, c’est que tu n’avais pas l’ouverture d’esprit suffisante pour bien réagir. T’as l’impression de t’être fait avoir, qu’elle t’a menti depuis ce premier regard pétillant, ses premiers mots innocents, jusqu’à son putain de prénom. Laurie, ça ne devait pas être le sien. « Non. » Qu’elle te répète inlassablement. C’est tout ce qu’elle pouvait répondre, ce sont ses seuls arguments. Elle n’a aucune défense. Peut être parce que tes arguments à toi, ne tiennent pas debout, emprunts d’incompréhension et de crainte. Alors tu te braques, adoptes une défensive agressive, et tes yeux qui jusque là trainaient sur ses courbes, deviennent aussi durs que froids. « Je suis une fille, Winston. » Tu arques un sourcil aussi dubitatif que dédaigneux en guise de répondre. Tes idées arrêtées ne la comprennent pas. L’esprit étriqué est coincé dans une génétique bien catégorisée, ses chromosomes ne te trompent pas. Tu ne parviens pas à voir au delà, et tu ne cherches même pas à la comprendre. Tu n’as aucune idée de ce qu’elle a pu vivre et ce qu’elle peut ressentir actuellement. T’es simplement poussé par la colère et l’ignorance, pestant sur ce secret -qui ne te regardait pourtant pas- qu’elle a gardé égoïstement pour elle. Tu cherchais toutes les bonnes -surtout mauvaises- raisons pour lui cracher au visage. « T'as jamais posé la question avant, t'étais trop occupé à me payer des verres et m'écarter les cuisses. » Tu fronces tes sourcils, un certain mépris étincelant dans tes opales noircies. Parce que c’était à toi de poser la question? « Mais parce que tu crois que c’est la norme de demander à toutes les meufs si elles ont déjà eu un pénis entre leurs cuisses? » Tu ne comptais pas demander à toutes celles que tu fréquentais si elles avaient changé de sexe, si elles avaient subi la moindre opération. Parce que tu n’as aucune envie d’aborder ce sujet, et tu n’en as surtout pas la délicatesse. C’est pas à toi de t’adapter à elle. Tu considères que c’est aux personnes "hors des clous" à s’adapter à la société, et non le contraire. T’es ce type insupportable qui freine devant une évolution qu’il ne comprend pas, qu’il n’accepte pas. « Tu vas me dire quoi là ? Que t'as couché avec un mec ? Tu te rends bien compte que ça ne fonctionne pas comme ça... s'il te plait, ne me dis pas que t'es con et débile à ce point-là. S'il te plait... » Tu restes les lèvres entrouvertes, l’incompréhension venant à présent se mêler à l’effarement. Elle venait vraiment de te traiter de con? Alors que c’est elle, qui t’avait foutu dans ce merdier, en omettant délibérément de t’avertir de certains détails. Et elle s’offusque? C’est elle qui tend le bâton pour se faire battre en n’abordant ce sujet épineux qu’après de longues semaines à se fréquenter. Et t’aurais presque préféré ne jamais savoir. « Tu te rends compte de ce que tu me dis? » Et toi, est ce que tu t’en rends réellement compte? Sans doute pas. Tu ne voyais pas toute la peine que tu pouvais lui faire, tu ne saisissais pas le sentiment d’injustice que tu pouvais générer. Tu gardes confortablement tes œillères empruntes de frustration, et tu ne te concentres que sur la haine que tu pouvais ressentir. « C’est pas parce qu’à un moment, t’as pété une durite que le reste du monde devient con. » Tu te ranges dans une majorité qui n’en est peut être plus une actuellement. Heureusement, les mentalités avaient évolué, et de nombreuses personnes ne pensent pas comme toi. « Mais putain, c’est moi le con? Sérieusement, j’ai jamais voulu de tout ça moi. Pas d’un mec qui est passé sous les bistouris pour avoir un vagin. » Tu voulais juste quelque chose de normal. Sauf que t’es plus hors de la norme qu’elle ne l’est en réalité. Mais tu ne parviens pas à le saisir. Tu crois que le monde est binaire et tout ranger dans des boites, c’est rassurant pour toi. C’est comme ça que tu as toujours fonctionné, comme ça que tu as toujours appris. « J’sais pas, et pourquoi tu me le dis maintenant en plus? C’est quoi le but? C’est le seul moyen pour toi de te taper un mec? » T’as aucune idée de ce que tu racontes. Tu pourrais continuer longtemps comme ça, fronçant tes sourcils qui marquent une ride sur ton front. Tu n’as pas peur d’aboyer, et s’il le faut jusqu’à ce qu’elle finisse par partir. gif (c) seblaine-rph
≈ ≈ ≈ {secrets from a girl who's seen it all} crédit/(karolinadeanwrites) ✰ w/ @Winston Ackerman
tw: transphobie, homophobie & violence (physique, verbale) / “Non.” Tu ne réponds pas à la question de pure rhétorique de Winston en élevant la voix, mais tu confirmes bien qu’il a tort. Que ce qu’il dit n’a pas de sens, que son raisonnement de pensées est complètement étroit et qu’il te met sur la touche toi, beaucoup de personnes qui sont dans le même cas que toi et certains et certaines qui n’ont pas encore eu leur opération ou réaliser les choses tout simplement. Alors non, tu ne lui as jamais dit, tu es généralement très vocale sur le sujet, sauf que Winston fait partie de ces hommes qui se moquent bien de connaitre la véritable Laurie, il est de ceux qui veulent la fille cool et qui sont bien contents de la voir qu’elle a disparu au réveil. Ne laissant que son parfum sur l'oreiller, un mot doux sous le forme d'un post-it sur la table de chevet et le souvenir d’une bonne soirée. Ouais, la fille cool, celle qui boit de la vodka sans jamais être malade, qui a des jupes coupes, des longues jambes, des talons vertigineux, le rouge à lèvres bien appliqué et qui dit oui à tout. Oui, pour le suivre au casino, oui pour le suivre chez lui, oui pour le laisser dézipper sa robe. Tout ça, tu le vois sous tes yeux, tous ces moments qui n’ont pas été réels, sinon tu aurais réalisé beaucoup plus tôt à quel point Winston n’est pas pour toi. À quel point il peut être mauvais en réalité. “Tais-toi.” Il hausse le ton le brun et toi aussi, toi aussi, tu élèves la voix, debout, les mains tremblantes, ne voyant que lui dans ce bar. Plus les conversations, plus la musique, il n’y a que lui dans ton champ de vision. Lui qui essaye de t’expliquer la vie. Mais pour qui se prend-il ? Est-ce qu’il a la moindre idée de ce que tu as dû endurer pour en arriver là ? Que tu as obligée d’avoir été déclarée malade pour aller de l’avant et enfin pouvoir être Laurie ? Tout ça parce qu’un coup du destin en a décidé autrement ? Il aurait fallu que tu restes misérable pour coller à sa vision du monde. Non, du tout. “Non vraiment, Winston, ferme ta grande gueule.” Ton cœur bat la chamade dans ta poitrine et tes poings sont déjà serrés, il te fait mal avec ses mots et pour toi, ce n’est pas suffisant, il faut que tu répliques, il faut que tu le fasses se sentir aussi mal. Alors, tu bouges avant de pouvoir t’arrêter, tes mains trouvent d’abord ses épaules, pour légèrement le pousser. “T’as PAS couché avec un mec espèce de connard !” Cela, tu le lui hurles à la figure, parce que c’est la vérité, parce que tu n’as rien à perdre, parce que c’est lui le problème dans cette histoire. “Mais si c'est que tu veux, parfait ! Alors, je vais t’en coller une comme un mec !” Tu ne te contrôles pas, tu ne contrôles plus rien en réalité, la colère te brûle la gorge et ton poing droit vient s’abattre sur son nez. Oui, tu lui frappes, lui donnant un coup de poing sans aucune retenue, le bruit qui en résulte est un peu effrayant, et ta main te fait mal la seconde suivante, mais tu n’as aucun regret. Non, tu trembles toujours de la tête aux pieds alors que dans le bar le silence vient de se faire, les larmes montant à tes yeux de secondes en secondes. “Vas-y explique-moi encore la vie connard, la seule chose que je regrette là tout de suite, c'est d’avoir couché avec un putain de transphobe !” Tu grimaces, tout aussi dégoutée que lui, résistant à l’envie de masser ta paume blessée. “Tu ne pourras jamais revenir en arrière, t’as pas posé de questions, tu étais juste bien content d’avoir trouvé un trou pour vider ton service trois pièces... ” Tu ne mâches pas tes maux, tu n’as aucune raison de le faire et tu fixes toujours Winston, prête à réagir à la moindre réaction et prête à lui mener la vie encore plus dure. Tu es beaucoup de choses, mais tu ne vas pas pardonner toutes les insultes qu’il a eues pour toi, ta vie et ton existence toute entière.
fevrier 2023. ft. @Laurie WrightTW: transphobie, homophobie, violence
Elle se lève, furieuse. « Tais-toi. » Tu arques tes sourcils avec un certain dédain, peu enclin à te montrer docile. Tu as très peu de considération pour ce qui s’apparente lentement plus à un ordre qu’une supplique. Tu ne bouges pas de ta chaise, l’observant comme si elle devenait hystérique, préférant le silence moqueur à quelques mots encore trop hésitants. « Non vraiment, Winston, ferme ta grande gueule. » Tu entrouvres tes lèvres mais rien n’en sort lorsque tu la vois s’avancer vers toi. Tu préfères lentement te lever, avec une certaine méfiance, les sourcils plissant ton front. Tu connais trop bien ce genre de situation pour ne pas soupçonner la suite. Elle pose ses mains sur tes épaules et te repousse. Tu fais alors un pas en arrière, puis tu redresses légèrement le visage, plissant tes yeux avec un mépris plus vif encore. Qu’elle ose. Qu’elle ose te chercher. Tu faisais rarement dans les sentiments lorsque tu te sentais attaqué -et lorsque tu ne l’étais pas. Il y a un peu plus d’un mois, tu menaçais la gueule de ton frère de tes phalanges. La violence commençait lentement à se banaliser entre tes articulations, alors tu douteras moins longtemps avant de les faire rougir sur le corps de Laurie. Tu n’avais aucune attache, aucun remord. Et pourtant, tu restes encore sur la défensive, à attendre la suite. « T’as PAS couché avec un mec espèce de connard ! » Qu’elle gueule, frémissant de haine face à ton comportement douloureux. T’es à deux doigts de lui cracher au visage. Tu ne sais pas ce qui te retient. Ça n’aurait pas été la première fois que tu crachais ton venin, littéralement. Mais t’attends la suite. Tu sens bien qu’elle n’a pas fini. « Mais si c'est que tu veux, parfait ! Alors, je vais t’en coller une comme un mec ! » Et sans que tu n’aies le temps de réagir, elle vient craquer ses doigts contre ton nez, sans la moindre hésitation. Tu as le mauvais réflexe de prendre appui sur ta prothèse lorsque tu tentes de récupérer ton équilibre suite au coup, et comme fréquemment, ta jambe se dérobe si bien que tu finis sur le cul -dans tous les sens du terme. Tu appuies la paume de ta main contre ton nez endolori et vérifies rapidement si celui ci saigne. Elle a osé la salope. Tu savais pourtant que ça finirait mal. Et t’as rien fait pour couper court à une situation qui dégénérait. « Vas-y explique-moi encore la vie connard, la seule chose que je regrette là tout de suite, c'est d’avoir couché avec un putain de transphobe ! » C’est à peine si tu l’écoutes, tu ne fais même pas semblant à vrai dire, concentré à calmer la douleur qui s’accentuait sur ton visage. Votre colère raisonne en écho, et tu tentes de contenir une réplique au moins l’espace de quelques minutes, le temps d’encaisser. « Sans doute pas autant que moi. En plus d’être trans, faut que je tombe sur l’hystérique. » Tu ne cherches pas à la contredire, le débat aurait été stérile. Tu ne te lances pas dans la polémique, trop habitué au mauvais rôle. Elle avait raison, mais ton ego mal placé ne te laissait même pas songer à ta large part de responsabilités. « Tu ne pourras jamais revenir en arrière, t’as pas posé de questions, tu étais juste bien content d’avoir trouvé un trou pour vider ton service trois pièces... » Vos regards se mêlent à nouveau, et tu te mets à détester ses yeux que tu as pourtant tant aimé voir briller. Aujourd’hui, ils étaient affreux. « T’avais juste à assumer dès le début. » Tu te redresses enfin passant de nouveau ton poignet sous ton nez pour t’assurer de ne pas faire rougir ton épiderme. T’espères simplement qu’elle ne te l’a pas pété. « Même si ça veut dire que personne ne voudrait de toi. » Que tu provoques de nouveau alors que tu te releves complètement, pour éviter qu’elle ne se défoule à nouveau. Tu cherches à appuyer sur cette zone qui semble encore sensible pour la blonde, et si tu pouvais la faire souffrir, la faire craquer, tu n’en tirerais qu’un sourire satisfait. « Trouve toi des excuses autant que tu veux. J’avais pas besoin de toi, j’suis pas aussi désespéré que toi. Largement. » T’as pas besoin d’être entouré par des centaines de messages sur les réseaux pour te sentir bien, pas besoin de chercher de l’amour partout où tu pourrais en trouver, y compris chez des gens que tu ne connais pas, pas besoin d’un filtre virtuel pour te protéger de la réalité. Tu es sans doute à l’opposé de cette crise de mal d’amour. Tu préfères attiser la haine. Alors tu finis par relâcher la pression de la réplique qui gronde. Tu ne pouvais pas éviter un nouvel éclat de violence. Tu t’appuies sur ta jambe valide pour balayer de l’autre ses gambettes d’un chassé. L’avantage de frapper avec ta prothèse, c’est que tu pouvais y mettre toute ta force, tu ne sentirais pas l’impacte contre un tibia que tu n’as plus. Et dès qu’elle perd l’équilibre à son tour, tu ne la lâches plus, claquant ton pied une nouvelle fois contre son corps. « Degueulasse. » Que tu craches avec dégoût. La violence de l’acte ne reste cependant pas anodine. Celle faite contre une femme passe moins inaperçu que son poing dans ta gueule. Ou alors ça fait simplement plus réagir les gens autour. Parce que ça choque. Alors quelques personnes finissent par trouver suffisamment de courage pour se lever et commencer à t’interpeler. Dommage, tu lui aurais bien éclaté sa gueule modifiée par les bistouris et les hormones. gif (c) seblaine-rph