It started with "what's up with you?" I messed around and got caught up with you Yeah, yeah, I don't know what to do I caught these feelings like it's nothing new Now I can't get enough of you, oh oh (little mix)
Edison s’est réveillé avec un mal de crâne carabiné. Nauséeux, il n’a qu’une envie après avoir entendu son réveil, c’est de l’éteindre et de tirer la couverture sur son visage pour ne pas avoir à affronter la fine lumière du soleil. Il est quinze heures. Il doit encore avoir pas mal d’alcool dans le sang et les yeux rouges. Putain de soirée ! Mauvaise idée ! La tête sous la couverture, il étend le bras pour choper son téléphone et vérifier qu’il n’a pas de rendez-vous ; genre, il serait un adulte qui essaie d’avoir une vie bien organisée. Rien. Tant mieux, il aurait été incapable de se bouger. Un juron marmonné entre ses dents et il retombe dans les bras de Morphée pour quelques heures. Quand il s’échappe enfin (finalement !) de son lit, c’est le pas lourd et traînant qu’il se dirige vers la salle de bain pour se prendre une douche brûlante, dans l’espoir que l’eau chaude puisse avoir un effet positif sur son état. Plusieurs verres d’eau plus tard et deux aspirines, il est derrière les fourneaux en train de se préparer des pancakes. Oui, à dix-sept heures trente mais il en a envie alors il va s’en faire. C’est ça aussi l’avantage de la vie d’adultes. Il aurait presque des airs d’adulte responsable quand on regarde de loin, vite fait. En musique de fond, il y a les Pogues. Pas vraiment fort mais au moins, ça lui permet de battre un rythme de musique avec les pieds tandis qu’il s’active en cuisine. Il se dit que ce soir, il ne sortira pas. Non, ce soir, il va rester chez lui. Il va se tenir loin des mauvaises influences de sa vie … histoire de récupérer vraiment de cette soirée gargantuesque vécue la veille. Ça avait été une mauvaise idée que de suivre cette bande de dégénérés. Il avait dépensé un peu trop au casino en rhum et avait même allégé son compte en banque de plusieurs milliers de dollars sans en avoir vraiment conscience ; il en prendra conscience dans quelques jours quand il consultera son compte en banque.
L’odeur des pancakes vient envahir son appartement alors que la cafetière siffle pour lui signaler que son café est prêt. Niquel ! Des pancakes, du café, de la bonne musique, et sa solitude habituelle : parfait lendemain de soirée … et à peine s’apprête-il à s’installer à la table de sa cuisine qu’on sonne à sa porte. « Putain ! », grogne-t-il énervé avant de se lever avec un peu plus d’énergie pour ouvrir la porte d’entrée. Niveau sécurité, il y a mieux mais c’est surtout qu’il n’en a rien à secouer. Peu de personne connaissent son adresse, ça ne doit pas être négatif … Il ouvre la porte d’entrée pour finalement se retrouver face à une personne qu’il ne s’attendait pas à voir … Jenna. Il penche la tête sur le côté, sans cacher sa surprise. Normalement, elle ne vient pas par surprise. Normalement, elle prévient. Elle passe commande. C’est leur commun accord. Elle avait disparu du paysage pour un séjour en Europe. Pas de nouvelle, bonne nouvelle. C’est ce qu’on dit et c’est ce qu’il s’était forcé à croire, ignorant le fait que son égo en avait pris un coup de ne pas même recevoir un message coquin pour le tenir en haleine. « Jen ! » lance-t-il sur le ton de la surprise. « Pour une surprise, c’est une surprise … » ajoute-t-il sur un ton détaché alors qu’il ouvre davantage sa porte pour la laisser y rentrer et fermer la porte derrière elle. « Désolé je crève de faim, si je mange pas un truc dans les prochaines minutes … » Il se lance dans un semblant de conversation mais s’arrête brusquement pour finalement se tourner vers elle, oubliant pendant quelques secondes ces fameux pancakes. « … t’es jamais venue s’en prévenir. » Un air sérieux s’affiche sur le visage du géant. « Il s’est passé quelque chose ? » demande-t-il, inquiet. Quelque chose en Europe ? Quelque chose sur le chemin du retour ? Pourquoi est-elle venue ici ? Pourquoi est-elle venue sans le prévenir ? Normalement, elle suit des règles non dites. Normalement, tout est toujours prévu. Le regard posé sur la rousse, il ne sait pas encore que d’ici quelques minutes, ces foutus pancakes finiront froids, sans doute dans la poubelle et qu’il aura un mal de tête pour d’autres raisons.
she moves in her own way @Edison Dorn & Jenna Caldwell
Cela faisait deux jours que tu étais rentrée, deux jours que tu repoussais une échéance inévitable. La galerie avait bien sûr été ta première préoccupation. La laisser en friche si peu de temps après ton ouverture ce n’était vraiment pas idéal mais heureusement Chelsea avait fait de son mieux le temps que tu rentres. Tu n’allais plus t’absenter désormais, il t’avait juste fallu un peu de temps pour digérer la disparition de Joanne … entre autres. Tu avais donc passé la journée dans la galerie à nettoyer et à tout remettre en ordre pour que demain tu n’aies plus qu’à préparer les cookies et les muffins qui permettront aux clients de se détendre en toute tranquillité après avoir fait le tour des oeuvres. C’était une très bonne manière d’occuper ton esprit pour lui éviter de penser à cette discussion que tu devais avoir avec Edison. Ton dernier message au jeune homme remontait à avant ton départ quand tu lui annonçais que tu quittais Brisbane pour quelques temps. Il ne s’était pas montré inquiet et il n’avait, à sa connaissance, aucune raison de l’être. Toi par contre, c’était une autre histoire, tu étais particulièrement inquiète, rongée par les regrets et l’anxiété. Tu te souviens encore de la découverte du petit plus sur le test de grossesse. Tu avais d’abord cru à une erreur alors tu en avais racheté plusieurs. Quand ils étaient tous sortis positifs, tu avais été faire des analyses de sang où cela t’avait été confirmé, tu étais enceinte. L’information n’arrivait pourtant pas à s’imprimer dans ton esprit et tu n’étais pas sûre de pouvoir la digérer alors tu avais pris un avion pour la France et tu avais profité de l’occasion pour faire un détour par la Suisse et rendre visite à Rhett. C’est lors de ce voyage que tu avais compris que tu n’avais pas d’autres choix. Edison devait être mis au courant de la situation.
Tu te mis un peu d’eau sur le visage dans les petites toilettes de la galerie avant de te remaquiller légèrement. Tu espérais qu’Edison était chez lui ce soir car tu décidais de passer à l’improviste. Pas pour passer du bon temps malheureusement et tu espérais que ta tenue lui ferait passer le message. Alors que tu le retrouvais toujours les cheveux détachés dans une belle robe, tu avais enfilé une jupe droite et un chemisier qui te donnait l’air d’une secrétaire mais qui feraient parfaitement l’affaire. Cela accompagné d’une queue de cheval qui ne laissait pas de place à l’approximation. Tu ne savais pas comment Edison allait réagir, assez mal très certainement mais tu n’attendais rien de sa part, tu voulais juste qu’il sache car à tes yeux, il en avait le droit. Tu avais emprunté la voiture de ta soeur aujourd’hui et tu pris donc la direction de Bayside. Tu n’avais plus besoin de chercher le chemin ou de vérifier l’adresse, tu connaissais tout cela par coeur. C’est la boule au ventre que tu pénétrais dans l’immeuble d’Edison. Tu avais peur, certes, mais il n’était pas question de faire marche arrière. La gorge sèche, tu sonnais une fois arrivée devant la porte. Quand elle s’ouvrit, c’est le regard surprit d’Edison qui se posa sur toi. « Jen ! Pour une surprise, c’est une surprise … » Il avait raison, c’était la première fois que tu venais chez lui sans prévenir. Tu le savais et tu savais que lui aussi le savait. Jusqu’ici, vos rencontres avaient toujours été organisées plus ou moins à l’avance mais vous cherchiez toujours à savoir si l’autre était disponible avant de faire le déplacement. « Bonsoir Edison. » Quelle meilleure manière de lui faire comprendre que la rencontre d’aujourd’hui n’aurait rien à voir avec les autres que de s’adresser à lui ainsi ? Tu rentrais dans l’appartement quand il te fit signe d’entrer et tu le laissais ouvrir la marche en disant : « Désolé je crève de faim, si je mange pas un truc dans les prochaines minutes … » Tu manquais de lui rentrer dedans quand il s’arrêta brusquement. Ton regard étonné se posa sur lui alors qu’il te scrutait du regard. « … t’es jamais venue s’en prévenir. Il s’est passé quelque chose ? » Cette fois, c’est une vraie inquiétude qui teinte sa voix et cela t’attendrit malgré toi. Parce que tu sais que dans quelques minutes, tu vas venir changer le cours de sa vie à jamais. Posant ta main sur ton épaule, tu lui réponds : « Tout va bien, ne t’inquiète pas. Mais il fallait que je te parle de quelque chose. » Tu l’entraines vers le canapé qui se trouve à quelques mètres. Le salon a eu le temps de s’imprégner de l’odeur des pancakes mais ils semblent déjà oublier. « J’ai beaucoup hésité à t’en parler mais je suis arrivée à la conclusion que c’était la meilleure chose à faire. » Il te regarde comme si tu es folle alors que ton coeur bat à cent à l’heure. C’était tellement plus simple avec Louis … Vous attendiez ça avec tellement d’impatience à l’époque … Tordant tes mains l’une dans l’autre, tu pris une grande inspiration avant de lui dire : « Je suis enceinte. » Rien d’autre, pas tout de suite. Tu voulais qu’il prenne le temps d’assimiler un peu l’information d’abord.
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« Tout va bien, ne t’inquiète pas. Mais il fallait que je te parle de quelque chose. » Les yeux plissés, les sourcils froncés, il la scrute à la recherche du moindre indice mais se contente de la suivre sur le canapé, oubliant hélas son appétit d’ogre et ce qu’il s’était préparé sur la table. « J’ai beaucoup hésité à t’en parler mais je suis arrivée à la conclusion que c’était la meilleure chose à faire. » Inconscient du fait qu’il se trouve sur le bord du précipice, il la regarde comme si elle parlait dans une autre langue. Il lui fait un signe de tête pour l’inviter à parler. A dire ce qu’elle a sur le cœur. Il ne juge pas, il lui avait déjà à maintes fois prouvé. Que pouvait-elle avoir hésité à lui dire ? Elle est mariée. C’est une mafieuse. Elle trafique des œuvres d’art. Elle s’est rendue compte qu’il est un raté et préfère ne plus rien à voir avec lui. OK, ça c’est débile, elle aurait très bien pu le supprimer de sa vie d’une autre manière. Son regard reste planté dans celui de son amante, accrochée à ses lèvres, accrochée au verdict. « Je suis enceinte. » Edison ne saurait dire combien de temps il lui faut pour assimiler l’information. Au début, il s’apprête à prononcer un célèbre et classique « félicitations » comme il le fait à chaque fois qu’on lui annonce ce genre de nouvelles. Zoya et Cameron étaient passés par là. Sauf que là, ce n’est pas la même chose. Il ouvre la bouche, aucun son ne s’échappe de ses lèvres alors il les referme tout en ayant un geste de recul de la tête. Les pensées se bousculent dans son esprit, et même si on ne les entend pas, on peut les voir. Enceinte ? Elle est enceinte. De lui ? Bien sûr de lui, sinon pourquoi serait-elle venue jusqu’ici ? Enceinte ? Mais de combien ? Pourquoi ? Il ne peut pas être père. Il ne veut pas être père. Il ne connaît rien à la paternité. Il s’est juré d’éteindre le nom de famille de son père quand ce dernier lui avait brisé une côte lors d’une soirée arrosée. Il s’était juré d’éteindre à jamais cette lignée de dégénérés.
« Oh …» est le premier son qui s’échappe de ses lèvres alors qu’il se laisse tomber sur le canapé, le dos enfoncé dans le dossier. Il aurait peut-être mieux fait de dormir, de dormir toute la journée, de ne pas la vivre cette foutue journée. Il passe une main dans ses cheveux avant de se tourner vers elle. « Ok. C’est le genre de bonne raison pour débarquer sans prévenir, je le conçois. », dit-il d’une voix rieuse mais surtout nerveuse. Il est nerveux. Il est nerveux car il est en train de sauter dans le vide, sans la moindre sécurité. « Je --- euh --- » Instinctivement son regard se pose sur elle, sur sa silhouette comme s’il pouvait y avoir le moindre indice. Un réflexe débile. « Ok», dit-il de nouveau tout en acquiesçant d’un signe de tête. Il assimile. Il digère doucement l’information. Puis, il se tait, se penche en avant tout en posant une main contre son menton, le regard dans le vide. Et une fois de plus, il répète un « Ok ». Pour vous expliquer, c’est sa petite technique pour se détendre, pour ne pas exploser. Il l’a depuis tout petit.
« Et … ça va ? » Question encore plus débile. Comment le vivait-elle ? être enceinte d’un type comme lui, c’était ce qui lui passait par la tête. « Désolé, j’sais pas trop quoi dire … je … tu le sais depuis quand ? » Pour une fois, il est calme. Pour une fois, il est réflechi. Il a oublié la soirée de la veille avec ses excès. Il est en train de se préparer, faire un plan, agir en adulte. Sa main se pose sur sa cuisse et il saisit son regard. Il a besoin de s’accrocher à quelque chose de réel, à elle. Un retour à la réalité.
she moves in her own way @Edison Dorn & Jenna Caldwell
Silence. Vous pourriez entendre une mouche voler. Tu ne t’attendais pas à autre chose car tu te doutais qu’aucun des scénarios qu’Edison n’avait pu s’imaginait ne couvrait la réalité. Ce n’était pas quelque chose que tu t’attendais à lui communiquer de ton côté non plus mais toi, tu avais pu te faire à l’idée désormais et l’accepter. Tu ne cherchais pas à parler, tu voulais lui laisser le temps qu’il fallait. Edison était toujours debout, devant toi, ta main dans la tienne, stupéfait. Car c’était bien ça finalement, Edison était stupéfié. L’information devait tourner et retourner dans sa tête sans qu’il ne sache trop comment réagir. Il t’avait fallu du temps pour accepter qu’avec la maladie de Joanne et sa disparition, tu avais dû sauter des prises de pilule. Mais en général, Edison et toi vous protégiez doublement cependant, il était arrivé quelques fois, dans le feu de l’action où cela n’avait pas été le cas. l’absence d’un autre homme dans ta vie et surtout dans ton lit faisait qu’il n’y avait pas d’autres issues que d’en arriver à la conclusion que de vos parties de plaisir toujours plus intimes, vous aviez réussi à planter la graine pour qu’un petit être voit le jour. « Oh … » Il se remet en mouvement, son cerveau semble reprendre vie. Il se laisse tomber dans le canapé, toujours les yeux ahuris de cette nouvelle qui lui tombe dessus sans prévenir. « Ok. C’est le genre de bonne raison pour débarquer sans prévenir, je le conçois. » Son regard, son petit rire, cette voix, tu ne la connaissais pas. S’il y avait une chose qu’Edison n’avait jamais été avec toi, c’était bien nerveux. Il n’avait jamais été question de cela entre vous. Il avait été odieux ça oui, il avait été attentionné mais jamais nerveux. « Je --- euh --- Ok. » Il te regarde, te scrute presque comme s’il ne t’avait jamais vue. « Ok » Tu hoches la tête, tu ne sais pas quoi faire d’autre pour l’instant. Tu t’étais dit que tu saurais le moment parfait pour intervenir mais finalement, tu ne savais pas si tu devais rester silencieuse plus longtemps ou dire ce que tu avais à dire ensuite.
Finalement, c’est Edison qui te donna une porte de sortie : « Et … ça va ? Désolé, j’sais pas trop quoi dire … je … tu le sais depuis quand ? » Nerveux, encore et toujours. Il ne finissait plus ses phrases et il était évident que tu venais de retourner son monde du sol au plafond. Tu ne savais pas s’il s’attendait à construire une famille un jour ou pas, quelles étaient ses ambitions à ce niveau-là, c’était un sujet que tu préférais éviter avec les hommes qui passaient dans ton lit. Mais peut-être qu’Edison n’avait jamais prévu de se reproduire. A ton tour, tu vins prendre place sur le canapé à ses côtés. « Je l’ai appris il y a quelques semaines, juste avant de partir en Europe. » Edison était assez intelligent pour comprendre que ce voyage n’avait pas été simplement un besoin de prendre des vacances. « J’ai été faire un check-up complet à mon retour, pour l’instant tout va bien. » Tu trouvais cela important de préciser que ce n’était que pour l’instant. Parce que la dernière fois aussi tout allait bien jusqu’au jour où rien n’allait plus du tout. Tu poses ta main sur la sienne alors qu’elle caresse ta cuisse. il est terrifié, tu le vois bien. Ce n’était pas ce que tu voulais, tu n’avais pas eu envie de venir bouleverser sa vie à jamais. « Je voulais que tu le saches pour que tu puisses décider en ayant tous les éléments en main ce que tu veux faire. Je m’imagine que tu n’avais pas prévu ça, surtout maintenant que tu veux relancer ton groupe alors si tu me dis que tu ne veux pas faire parti de la vie de cet enfant, je le comprendrais très bien. » Il était important pour toi qu’il comprenne que tu ne voulais pas lui mettre la pression. Tu pouvais élever cet enfant toute seule grâce à ton entourage et tu en avais les moyens financiers. Bien sûr, tu imaginais aller jusqu’à la fin de la grossesse ce qui n’était vraiment pas certain. Mais tu ne pouvais pas penser ainsi. « Je n’ai pas besoin d’une réponse maintenant, prends le temps qu’il te faudra d’accord ? Je suis ouverte à toutes les possibilités sauf une. » Tu ne voulais pas priver ton enfant de son père ou Edison de son enfant. Mais il y avait une seule chose qu’il ne pouvait pas te demander. « Peu importe ce que tu décides, cet enfant je le garderai s’il veut bien de moi. » C’était une manière détournée de lui dire que tu ne comptais nullement avorter et tu espérais qu’il comprendrait ton choix, peu importe ce que lui déciderait de son côté.
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« Je l’ai appris il y a quelques semaines, juste avant de partir en Europe. » Il acquiesce de manière disciplinée d’un signe de tête. Le départ précipité. La disparition de Brisbane. L’Europe. Elle était partie pour se remettre les idées en place, digérer la nouvelle, y réfléchir. Elle avait des semaines d’avance sur lui … c’était peut-être pour cela qu’elle ne semblait pas si choquée, dépassée. Lui, il ne gérait rien du tout. Il avait le sentiment d’être assis dans du coton comme lors de ce dernier mauvais trip sous LSD. Et, rien que le fait qu’il puisse faire cette comparaison est la preuve que lui donner un môme sous sa responsabilité, le faire se procréer est une infamie. Une abomination de la nature. « J’ai été faire un check-up complet à mon retour, pour l’instant tout va bien.» Un nouveau « ok » neutre et presque imperceptible s’échappe de ses lèvres. Elle est enceinte. Elle a fait un check-up. Elle a l’air de bien le vivre et ne semble pas vivre un breakdown contrairement à lui, qui en son for intérieur est en train de vivre une horde de valkyries qui lui piétinent les entrailles. Sa main se pose sur la sienne et son regard s’écrase aussitôt sur ses doigts fins qui d’ordinaire offraient d’autres caresse. Puis, il retrouve le chemin de son regard auquel il essaie de s’accrocher. Elle a l’air calme. Elle a l’air de gérer. Il faut qu’il s’y accroche. « Je voulais que tu le saches pour que tu puisses décider en ayant tous les éléments en main ce que tu veux faire. Je m’imagine que tu n’avais pas prévu ça, surtout maintenant que tu veux relancer ton groupe alors si tu me dis que tu ne veux pas faire partie de la vie de cet enfant, je le comprendrais très bien. » Elle parle, il l’écoute. Il voit ses lèvres bouger. Il entend ses paroles. Mais il ne semble pas vraiment capable de les interpréter, d’y réagir. Du moins en apparence. Bien au contraire, ses paroles sont en train de créer un raz de marée dans son esprit. Ce qu’il veut faire ? Pas prévu du tout ! Non, ce n’était pas prévu. Ce n’était pas le genre de chose qu’il voulait prévoir. Le groupe. La mention du groupe lui rappelle combien sa vie est lamentable, insouciante, celle d’un adulte refusant de l’être. S’il ne faisait pas partie de la vie de cet enfant … qu’est-ce que cela signifiait pour eux ? … ils n’allaient plus se voir. Et qu’est-ce que cela signifiait pour eux et leurs rencontres plus ou moins spontanées ? cet abruti pensait à cela à cet instant … pas si bête car cela posait pas mal de questions sur la nature de leur relation et de ce qu’il y attendait, y voyait. « Je n’ai pas besoin d’une réponse maintenant, prends le temps qu’il te faudra d’accord ? Je suis ouverte à toutes les possibilités sauf une. Peu importe ce que tu décides, cet enfant je le garderai s’il veut bien de moi. »
Pour une fois le géant ne savait pas quoi dire. Il n’avait pas les mots. Il restait là, assis à ses côtés, la fixant comme si elle était la leader d’une révolution à laquelle il s’apprêtait de contribuer. « Jenna. Je suis l’guitariste d’un groupe de musique. J’ai pas de diplôme. Pas de sortie de secours si jamais la musique reprend pas. Je suis l’image parfaite du raté qui prétend ne pas l’être. Je sais même pas comment j’ai fait pour faire en sorte que tu acceptes de me revoir. Je n’ai rien d’un père. Je ne connais rien de tout ça ; celui que j’avais est pas du genre modèle d’inspiration … » Il retire sa main de sa cuisse et se lève du canapé. Il a surtout envie de fuir maintenir. Planquer sa tête dans le sable. Ignorer tout ce qui est en train de se passer. « J’suis pas le genre de type qu’on veut avoir à ses côtés dans ce genre d’aventure … » Qui voudrait d’un type de son genre … il est le passe-temps, il est l’amuse-gueule avant les choses sérieuses. Il avait été sa récréation à elle-aussi, non ? Il passe une main nerveuse dans ses cheveux avant de poser de nouveau son regard sur elle. A vrai dire, il voulait lui poser une ribambelle de questions, la concernant, elle, ce check-up, son plan d’avenir, tout … mais il ne voulait pas s’accrocher à la potentielle idée qu’il pourrait être plus qu’un mec drôle et pas trop désagréable à regarder ou à apprécier sur le plan charnel. Il secoue la tête. « Je suis désolé … Désolé que ce soit tombé sur moi … » Il soupire. « J’ai rien à offrir, à proposer, vraiment … » Il laisse les bras tombés, soudainement si vulnérable. Vulnérable car on peut apercevoir pour la première fois sans doute le peu d’estime qu’il a de lui-même, de son mode de vie, de sa personne … pour la première fois, il n’est pas le géant qui sourit, qui plaisante, qui s’égosille et qui rassure. Il est un jeune homme perdu, paumé, conscient de son caractère de raté …
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C’était une bombe que tu venais de lâcher sur Edison. Tu pouvais voir que la panique était en train de le gagner peu à peu. Après la stupéfaction, son cerveau s’était remis à fonctionner et apparemment à toute vitesse. Tu essayais de le rassurer autant sur ton état que sur ce que tu attendais de lui dans la situation actuelle. Très honnêtement, tu n’attendais strictement rien d’Edison. Tu trouvais cela important qu’il connaisse l’existence de cette paternité mais tu ne pensais pas que les choses iraient plus loin. Pourquoi ? Parce que pour toi, Edison c’était le Peter Pan moderne. Cet adulte qui ne voulait pas grandir et tu ne voulais pas le forcer à grandir. Il était toutefois important qu’il sache car tu ne voulais pas le priver de quelque chose dont il voudrait faire l’expérience. Tu avais longtemps hésité à lui en parler ou à simplement disparaître de sa vie. Tu savais que tu lâcherais une bombe qui allait faire des dégâts et tu ne voulais pas qu’Edison soit malheureux. Mais finalement, il t’avait paru plus judicieux de faire les choses correctement. Il fut rassuré que tu lui dises que tu allais bien, c’était au moins quelque chose dont il n’avait pas à s’inquiéter. Alors que tu espérais que tes paroles l’apaiseraient, elles firent apparemment tout le contraire. « Jenna. Je suis l’guitariste d’un groupe de musique. J’ai pas de diplôme. Pas de sortie de secours si jamais la musique reprend pas. Je suis l’image parfaite du raté qui prétend ne pas l’être. Je sais même pas comment j’ai fait pour faire en sorte que tu acceptes de me revoir. Je n’ai rien d’un père. Je ne connais rien de tout ça ; celui que j’avais est pas du genre modèle d’inspiration … » Il se lève brusquement, incapable de rester en place plus longtemps. Tu sens son énergie, la panique qui radie de chacun de ses gestes. Tu prends conscience que c’est la première fois qu’Edison se confie sur son mode de vie et sa famille. Auparavant, vous gardiez tout cela bien enfoui vous contentant de discuter de sujets banaux. « J’suis pas le genre de type qu’on veut avoir à ses côtés dans ce genre d’aventure … » Pour toi, Edison avait toujours été sûr de lui et tu n’avais jamais pensé que quelque chose pourrait le déstabiliser. Mais là, il jouait carte sur table ou du moins, il avançait toutes les raisons pour lesquelles ce n’était pas une bonne idée. La vérité c’était que tu t’en fichais de tout cela, ce bébé il était hors de question que tu l’abandonnes, c’était à lui de décider le rôle qu’il voudrait jouer dans sa vie, si cette grossesse ne connaissait pas la fin tragique de la précédente. Même si aujourd’hui tu paraissais calme et posée, Edison ne se doutait pas des doutes et des angoisses qui t’assaillaient constamment … « Je suis désolé … Désolé que ce soit tombé sur moi … J’ai rien à offrir, à proposer, vraiment … » Ce serait mentir que de dire que tu avais envisagé tomber enceinte d’Edison. Bien sûr que non tu ne l’avais pas imaginé ainsi. Edison et toi, c’était censé rester simple. Des retrouvailles selon vos envies pour tout oublier et vous donner mutuellement du plaisir. Tout cela venait d’exploser sous vos yeux et tu ne l’avais pas prévu toi non plus. Cependant, tu ne comprenais pas pourquoi Edison s’excusait de cette manière. N’avait-il réellement aucune confiance en lui ? Ne pouvait-il penser à aucune qualité qui ferait qu’il serait capable de surmonter le défi ? Tu avais conscience que tu te trouvais dans une situation délicate. Il allait falloir que tu trouves les bons mots et tu espérais arriver à le faire. « Tu veux savoir pourquoi j’ai accepté de te revoir ? » Il te regarde interloqué mais finit par hocher la tête. « Parce que derrière ta carapace de gros dur et d’incapable j’ai vu qu’il y avait bien plus. J’ai découvert un homme attentionné et persévérant qui a toujours répondu présent pour moi. Sans le savoir, tu m’as bien mieux traitée que certains de mes exs, avec plus de respect. » Edison se sous-estimait grandement. Oui, c’était peut-être un musicien un peu raté, dans un entre-deux avec son groupe mais de là à dire que c’était un bon à rien parce qu’il n’avait pas de diplôme et qu’il ne venait pas de ton monde, c’était aller un peu loin. Tu te levais pour aller te mettre devant lui et tu dis : « En effet, tu n’étais pas mon premier choix mais de toutes les réflexions que j’ai eues ces dernières semaines, jamais je n’ai regretté que tu sois le père. » C’était la situation que tu regrettais, tu aurais voulu cet enfant en étant dans une relation sérieuse pour l’élever à deux, réellement mais tu savais aussi t’adapter et c’était ce que tu devais faire aujourd’hui. Tu relevais son visage pour plonger ton regard dans le sien avant de lui prendre les mains. « Je suis désolée que tu ne le vois pas mais tu as des choses à offrir. Cela va te demander des efforts car tu te plais pour l’instant dans cet entre-deux où tu refuses de grandir mais tu as des choses à offrir si tu t’en donnes les moyen. » Il faudrait qu’il ait envie de faire l’effort et rien n’était moins sûr. « Je comprendrais que tu n’aies pas envie et que tu préfères en rester là, je ne t’en voudrai pas. » C’était sincère, tu lui avais dit dès le départ que tu n’attendais rien de sa part, il pouvait décider ce qu’il préférait. Tu posais alors ses mains sur ton ventre encore plat avant d’ajouter : « Ce n’est pas parce que ton père était un connard que tu es destiné à l’être. Tu n’es pas ton père et moi je crois que tu pourrais être un très bon père si tu le décides. » Il ne sera pas seul, tu seras à ses côtés pour l’aider s’il le désire. « Tu n’es pas obligé de trancher aujourd’hui Edi. » Tu voulais le rassurer, lui faire comprendre qu’il pouvait prendre son temps comme toi tu l’avais fait.
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« Tu veux savoir pourquoi j’ai accepté de te revoir ? » Il la fixe, interloqué, ne sachant pas vraiment si c’est la question qu’il avait attendu après son discours. Mais, curieux, il finit par hocher la tête. « Parce que derrière ta carapace de gros dur et d’incapable j’ai vu qu’il y avait bien plus. J’ai découvert un homme attentionné et persévérant qui a toujours répondu présent pour moi. Sans le savoir, tu m’as bien mieux traitée que certains de mes exs, avec plus de respect. » Il la fixe et croise les bras plusieurs secondes avant de finalement les décroiser … puis les recroiser. Edison a toujours agi de la sorte, toujours. Depuis son plus jeune âge, il s’est efforcé de tout cacher. Cacher ce qui fait battre son cœur, ce qu’il aime, ce qu’il déteste, ce qui le blesse, ce dont il a peur. Il a rapidement compris que pour survivre sous le toit de la maison familiale, mieux valait prétendre. Être un roc car laisser apercevoir la moindre brèche le mènerait à sa perte. Il avait accepté son sort, il avait accepté de remplir le rôle qu’on voulait bien lui donner et entendre Jenna le présenter sous ce jour lui donnait presque des sueurs froides. Il la regarde et attend un « mais » car normalement, il y a toujours un mais qui finit par être prononcé. Il y est habitué. Se pinçant les lèvres nerveusement, il retient un soupir et laisse son regard s’écraser sur le sol, incapable de pouvoir répondre quoique ce soit à ses paroles. Peut-être le touchent-elles trop ? Peut-être qu’elles viennent révéler des blessures encore plus profondes qu’il pensait avoir soigné lui-même, il y a cela des années ? Quand elle se lève pour se retrouver face à lui, il relève immédiatement la tête. « En effet, tu n’étais pas mon premier choix mais de toutes les réflexions que j’ai eues ces dernières semaines, jamais je n’ai regretté que tu sois le père. » Il penche légèrement la tête sur le côté tout en ayant les sourcils légèrement froncés. Est-elle devenue folle ? Comment ne pouvait-elle pas le regretter ? Elle a tout pour réussir. Elle a tout. Il n’a rien. Absolument rien. A sa place, il s’en serait voulu, il aurait été perdu. Elle doit avoir besoin de plus de temps que ce voyage en Europe pour bien y réfléchir … elle n’a sûrement pas pris suffisamment de temps. Il secoue la tête légèrement de droite à gauche, un geste presque imperceptible car il n’arrive pas à y croire.
« Je suis désolée que tu ne le vois pas mais tu as des choses à offrir. Cela va te demander des efforts car tu te plais pour l’instant dans cet entre-deux où tu refuses de grandir mais tu as des choses à offrir si tu t’en donnes les moyens. » Des efforts ? C’est peu dire et elle n’en a pas encore la moindre idée. Lui et son addiction pour le Jeu. Lui et sa consommation de produits illicites. Lui et son mode de vie. Lui, tout court. Jamais, il ne s’était imaginé avoir à changer quoique ce soit. Au pire, il s’était dit qu’il finirait par perdre la vie, seul et qu’on le retrouverait des semaines plus tard quand l’odeur dérangera les voisins. Il avait accepté son sort. Il avait accepté ce mode de vie sans le remettre en question même s’il voyait sa bande d’amis grandir, vieillir, se construire une vie … qu’intimement, il enviait. « Je comprendrais que tu n’aies pas envie et que tu préfères en rester là, je ne t’en voudrai pas. » Et lui, est-ce-qu’il s’en voudrait ? Il vit d’ores et déjà avec trop de regrets … rien que prononcer le prénom de Zoya lui renvoie en pleine tête combien il est doué pour foirer tout, pour louper le train lors du départ. Vivre avec des regrets, des « et si » … « Ce n’est pas parce que ton père était un connard que tu es destiné à l’être. » Un soupir mêlé à un début de rire nerveux s’échappe de ses lèvres alors que son regard se détourne de Jenna, comme si la mention de son père pouvait laisser apparaître quelque chose au fond de ses prunelles. Il connaissait le principe : le serpent qui se mord la queue. C’était une famille de dégénérés. Son père n’avait fait qu’appliquer ce qu’il connaissait, ce qu’il avait vécu. C’était une sorte de tradition de père en fils, Edison en était certains. « Tu n’es pas ton père et moi je crois que tu pourrais être un très bon père si tu le décides. » Il tourne aussitôt la tête vers elle. « Tu n’es pas obligé de trancher aujourd’hui Edi. »
Il finit par acquiescer d’un nouveau signe de tête. Il essaie de contenir ses paroles qui viendraient exprimer ses doutes et ses peurs. « OK… » parvient-il finalement à prononcer dans un soupir presque de soulagement. Un OK vide et creux de sens, un OK qui ne signifie rien d’autre que « j’ai entendu ». « Ce n’est pas le genre de décision qui se prend à la légère --- ça change tout. » Oui Edison, un enfant ça change tout et ça, tu as pu le vivre aux premières loges dans la vie de tes amis. Il sait ce que cela signifie, du moins il pense le savoir car il ne s’y est jamais intéressé. Une main posée sur sa nuque qu’il masse plus frénétiquement que nerveusement, son regard s’égare une demie seconde sur la main de Jenna avant de retrouver son regard. « Je veux, je vais y réfléchir. » Une première ! Pas de décisions spontanée ou hâtive. Pas de grain de folie. Il a décidé de prendre son temps, de faire un plan … et d’en parler !
Quand son regard retrouve le sien, il est tout autant perdu mais les battements de son cœur semblent s’être au moins ralentis, ou au mieux trouvé un rythme « nouvellement normal ». « Et … tout va bien, tu disais, c’est ça ? », demande-t-il de nouveau en posant de nouveau son regard sur son ventre. Elle avait l’air en forme. Elle était la même qu’il avait vu quelques semaines plus tôt. La candeur de celui qui n’y connaissait rien … « Toi, ça va ? », ajoute-t-il alors en dissimulant ce qui ressemble néanmoins à un semblant d’inquiétude. Ce n’est pas uniquement son monde qui se trouve bouleversé … mais le sien l’est également.
she moves in her own way @Edison Dorn & Jenna Caldwell
Ce soir, les rôles sont inversés. Ces derniers temps, Edison avait été celui qui te rassurait. Il avait été celui qui trouvait les mots pour te réconforter, pour t’encourager et te soutenir. Toi, tu n’avais jamais eu à le faire car il n’avait jamais montré de faille. Tu te doutais qu’il devait en avoir, personne n’est parfait après tout mais il ne te devait rien et il avait le droit de ne pas vouloir te les montrer. Mais aujourd’hui, face à cette annonce, toutes les barrières semblaient tomber d’un coup. Tu venais de l’assommer, de faire exploser une bombe dans sa vie que tu minais un peu plus. Tu avais du mal à imaginer à quel point, pas quand le fait de lui faire cette annonce avait été murement réfléchi et que tu ne te voyais pas lui cacher la chose. Si tu devais le recroiser à Brisbane dans un an avec un nouveau né dans les bras, qu’est-ce que tu lui diras à ce moment-là ? Tes paroles se voulaient rassurantes. Tu cherchais à montrer à Edison qu’il pouvait relever le défi de cette paternité s’il le désirait. Il semblait en douter fortement mais toutes les qualités qu’il t’avait montrées depuis votre rencontre étaient pour toi un atout certain. L’immaturité dont il faisait preuve n’était pas incurable s’il s’en donnait les moyens. Le voulait-il seulement ? Toute la question était là bien entendu mais tu ne pouvais pas te permettre de la poser, pas maintenant. Edison avait le droit à un peu de temps pour digérer la nouvelle comme tu l’avais fait de ton côté. Ses yeux hagards te regardaient pendant que tu parlais. Tes paroles se voulaient rassurantes mais tu avais surtout la sensation qu’elles étaient en train de réveiller de vieux démons. Lesquels ? C’était une question que tu devras poser si vous décidiez d’aller plus loin tous les deux avec cet enfant. Pour le moment ce n’était pas le sujet et tu essayais de limiter les dégâts. Tu n’avais pas fait cette annonce à Edison pour qu’il prenne ses jambes à son cou et qu’il déguerpisse en te donnant tous les droits sur votre enfant. C’est ce que ton entourage te conseillera, tu le sais très bien. Pour l’instant, personne ou quasiment personne n’était au courant pour ta grossesse. La seule personne à en connaître l’existence était Rhett, fait auquel tu n’arrivais pas à croire mais c’était un autre sujet. Tu savais qu’Edison serait vu comme un ovni dans ton entourage. Tout le monde se demandera ce que tu lui as trouvé, te jugera toi mais surtout lui. Tu étais loin de bien le connaître et tu ignorais ses démons pourtant, malgré tout, tu ne voulais pas le priver de la possibilité de devenir père s’il le désirait tout comme tu ne voulais pas priver ton enfant de son père juste parce qu’il n’était pas assez bien pour les standards de la société.
La plupart du temps, tu oubliais que quasiment dix années te séparaient d’Edison. Votre différence d’âge n’avait jamais été un sujet à tes yeux mais aujourd’hui, la vulnérabilité que tu lisais sur ses traits lui rendait sa jeunesse. Il était si jeune et tu venais de retourner son monde … Tu t’en voulais un peu mais ce n’était pas comme si tu l’avais fait exprès, ce n’était pas comme cela que tu voulais un enfant, si un jour tu étais destinée à en avoir un. « OK… » Tu hoches la tête car il est inutile de lui mentir. Devenir père ou non n’était pas un choix que quelqu’un devait prendre à la légère et tu ne t’attendais pas du tout à ce qu’Edison se prononce là tout de suite. Au contraire, cela t’aurait alarmé plus qu’autre chose. « Ce n’est pas le genre de décision qui se prend à la légère --- ça change tout. Je veux, je vais y réfléchir. » Le bébé n’allait pas être là de suite, Edison avait un peu de temps avant de se décider. Cela aurait dû te paniquer mais à la place tu te sentais apaisée. Une partie de toi s’était attendue à ce qu’Edison te claque la porte au nez sans jamais te revoir. Ce n’était pas ainsi que tu aurais voulu terminer votre histoire. Le fait qu’il désire y réfléchir laissait la possibilité de quelque chose d’autre, de quelque chose de plus positif. « Bien sûr, prends le temps qu’il te faut, je sais que je t’en demande beaucoup et je suis désolée. » Jamais tu n’avais imaginé la possibilité de te retrouver dans une telle situation avec Edison. C’était ça la vérité. Mais maintenant que tu y étais, il fallait l’assumer. « Et si tu as des questions ou besoin de quoi que ce soit de ma part, je suis là d’accord ? » Tu ignorais ce qu’il allait faire pour se décider, à qui il en parlerait potentiellement car tu ne connaissais rien de la vie d’Edison ni de son entourage tout comme lui ne connaissait rien du tient. Voilà quelque chose qui changera certainement si vous décidiez d’élever cet enfant à deux. « Et … tout va bien, tu disais, c’est ça ? Toi, ça va ? » Les questions d’Edison sont hésitantes mais sincères. Il s’inquiète réellement pour toi et cela te touche vraiment. Il a l’habitude de te voir mener ta route et ne jamais craquer mais il te semble important de lui montrer que pour toi aussi, ce n’est pas une situation facile. « Tout va bien, la grossesse se déroule normalement pour l’instant. » Il fallait qu’il soit rassuré, à ce niveau-là il n’y avait rien à signaler. Par contre, tu n’étais pas prête à lui confier ce que tu avais vécu il y a un peu plus de trois ans, ce n’était pas le moment. « Moi je … » Tu soupires en te passant une main dans les cheveux. « Ce fut un choc, je ne vais pas te le cacher. J’ai cru que je rêvais d’abord car cela ne me semblait pas possible. Et quand je n’ai pu nier la vérité, il a fallu l’accepter. Aujourd’hui j’ai décidé d’avancer un jour après l’autre. » Tu ne pouvais pas faire autrement, pas quand tu avais tout un tas d’autres choses à gérer. « Avec le lancement de la galerie, cette grossesse est loin d’être idéale je ne vais pas te le cacher mais y mettre un terme n’est pas une option. » Tu préfères le répéter au cas où cela n’était déjà pas assez clair. « Il y a des jours où je n’arrive pas à y croire très honnêtement … » Et c’est facile d’oublier car les nausées ne sont pas encore arrivées, car personne n’est au courant, car ton apparence n’est pas altérée mais tout cela ne tardera pas à arriver, dans cet ordre ou dans un autre. « Je n’ai mis quasiment personne au courant pour l’instant. Vous êtes seulement deux à le savoir et je n’ai pas envie d’ébruiter la chose avant d’avoir passé le cap du premier trimestre. » Cela n’avait rien à voir avec Edison, tu espérais qu’il comprenait pourquoi. « Tu peux en parler de ton côté si tu veux, ne t’en fait pas. » Hors de question de lui mettre une pression supplémentaire et de toute façon, vous ne fréquentiez pas les mêmes cercles.
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« Bien sûr, prends le temps qu’il te faut, je sais que je t’en demande beaucoup et je suis désolée. » Le temps qu’il lui faut … il allait prendre son temps. Il allait sûrement se mettre à courir partout, à la recherche de la solution miracle qui lui permettrait de prendre la bonne décision. Car il allait falloir prendre une décision. Il ne pourrait pas attendre trop longtemps, la faire attendre et surtout il allait être incapable de rester avec cette idée dans un coin de son esprit. Néanmoins quand elle s’excuse, il tique légèrement comme s’il venait d’être piqué. Désolée ? « Désolée de … ? », demande-t-il presque surpris. « T’as pas à être désolée. On a fait ça ensemble… » ajoute-t-il tout en se rendant compte que c’est donc vrai cette histoire de 50-50. Il avait sa part de responsabilité dans l’histoire, pas qu’un peu d’ailleurs. « Et si tu as des questions ou besoin de quoi que ce soit de ma part, je suis là d’accord ? » En guise de réponse, il acquiesce silencieusement d’un signe de tête. Les questions, elles allaient pleuvoir au fur et à mesure des heures, des jours, des semaines, des mois. Elles allaient être nombreuses. Parfois, elles seront idiotes et candides. D’autres fois, peut-être plus matures. A chaque fois, elles seront les questions d’un jeune homme un peu trop perdu qui doit grandir de manière un peu trop précipitée. Il ne connaissait absolument rien en matière de grossesse, de bébé, d’éducation. Il ne s’était jamais intéressé sur le sujet. Il savait que les femmes enceintes comptaient de manière différente : elles disaient semaine alors que lui, il pensait que ça se comptait en mois. Elle avait des tas de rendez-vous médicaux, les papiers à remplir pour l’apparition d’un nouvel être humain sur cette planète. Et lui, il n’était même pas capable de payer ses factures de manière régulière. Oh oui ! les questions allaient tôt ou tard finir par pleuvoir.
Mais le ventre plat de la jeune femme et le fait que cet enfant n’existait en soi pas encore, cela lui permettait de se concentrer sur Jenna. « Tout va bien, la grossesse se déroule normalement pour l’instant. » Il acquiesce de nouveau d’un signe de tête, reprenant doucement ses esprits. « Moi je … » Elle soupire en passant une main dans ses cheveux, ce qui capture aussitôt l’attention du géant qui ne parvient pas à détacher son regard d’elle. « Ce fut un choc, je ne vais pas te le cacher. J’ai cru que je rêvais d’abord car cela ne me semblait pas possible. Et quand je n’ai pu nier la vérité, il a fallu l’accepter. Aujourd’hui j’ai décidé d’avancer un jour après l’autre. Avec le lancement de la galerie, cette grossesse est loin d’être idéale je ne vais pas te le cacher mais y mettre un terme n’est pas une option. Il y a des jours où je n’arrive pas à y croire très honnêtement … » Il ne peut imaginer ce que cela peut causer dans son esprit. Pour lui, les changements son « externes ». Cette annonce bouleverse sa vie, son mode de vie mais pour Jenna, c’est également sa carrière et son corps qui se retrouvent bouleverser par cette arrivée surprise. Il ne s’était jamais demandé si elle avait des enfants ou avait eu envie d’avoir des enfants. Il avait toujours pris Jenna comme telle, une personne à part entière, dans leur univers … il ne connaissait pas grand-chose d’elle et cette prise de conscience lui donnait désormais le vertige. « Je n’ai mis quasiment personne au courant pour l’instant. Vous êtes seulement deux à le savoir et je n’ai pas envie d’ébruiter la chose avant d’avoir passé le cap du premier trimestre. » Du premier trimestre ? Elle se mettait à parler comme ceux et celles qui s’y connaissent. Il se passe quoi pour le cap du premier trimestre … rien est sûr, tout est encore incertains. Prétendant savoir ce dont elle fait mention, il acquiesce de nouveau bravement d’un signe de tête. « Tu peux en parler de ton côté si tu veux, ne t’en fait pas. » Cameron. Zoya. C’était les prénoms qui lui venaient à l’esprit en premier. Il allait en parler à Cameron. Il le connaissait mieux que quiconque. Il allait également avoir le cran de lui dire la vérité, de lui dire ce qu’il pense, sans prendre de gant. Cameron allait être la vérité cruelle, Zoya serait la personne qui répare les dégâts sans doute provoqués par Cameron. Un bon duo.
« Je … euh … ouais, je vais sans doute en toucher deux mots mais ne t’en fais pas de ce côté-là, je ne suis pas du genre à crier ce qui se passe dans ma vie privée sur tous les toits » Un mystère. C’était son truc de garder sa vie privée comme un trésor. A l’abri des regards. Il lâche un nouveau soupir tout en se mettant à marcher dans son appartement pour finalement reprendre place dans son canapé dans lequel il se laisse tomber. « Woh ! C’est dingue comment tu parviens à maintenir le cap avec la tête sur les épaules … » dit-il d’une voix rieuse – causée par sa nervosité – alors qu’il passe les mains sur son visage, relevant finalement la tête vers elle. « Même en plein cataclysme, tu me donnes l’impression de tout gérer …» Soit elle est plus mature. Soit elle sait mieux que lui ce qu’elle veut. Soit elle est simplement différente ou sait mieux prétendre que lui. Et peut-être qu’une lueur d’admiration brillait au fond de ses prunelles car quand il la regardait, il avait le sentiment de la découvrir autrement ou du moins de découvrir de nouvelles facettes. Lui, l’abruti de service. Elle, la tête sur les épaules.
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Ne pas presser Edison, le laisser prendre son temps avec cette décision te semblait la bonne chose à faire. Après tout tu avais pris le temps de ton côté aussi ce qui te permettait aujourd’hui de tenir ce discours et de ne pas paraître complètement paniquée. Edison se remettait tant bien que mal de cette annonce et tu trouvais déjà cela rassurant qu’il ne t’ait pas mise dehors et qu’il ne soit pas en train de crier ou de s’énerver dans tous les sens. Quand tu disais que tu étais prête à tout, tu t’étais vraiment préparée à toutes les réactions. « Désolée de … ? T’as pas à être désolée. On a fait ça ensemble… » C’était vrai, la faute était partagée, c’était toujours le cas quand il était question de faire un enfant mais il n’empêchait que tu te sentais responsable parce que dans votre relation, depuis le début, c’était toi qui jouais le rôle de l’adulte qui mettait des règles et qui prenait le temps de réfléchir. Force était de constater qu’Edison avait plus déteint sur toi qu’il ne le pensait et tu t’étais laissée entrainée par la passion plus que la raison. Même si tu ne le diras pas au jeune homme, tu étais rassurée de cette réaction. Après tout, il aurait pu nier et rejeter toute sa responsabilité dans l’affaire. C’était plus ou moins à ça que tu t’étais attendue parce que tu doutais qu’il veuille changer le cours de sa vie. Mais cette question, cette réassurance qu’il te donnait allait bien plus loin pour toi. Elle te rassurait sur le fait que cet enfant avait tout compte fait des chances d’avoir un père. Il ne sera pas parfait et il faudra l’accompagner sur ce chemin mais rien que le fait qu’il soit là et qu’il veuille s’en donner les moyens pouvait suffire. C’était t’avancer que de penser cela mais tu ne pouvais t’empêcher d’avoir un peu d’espoir.
Tu décides de la jouer honnêteté la plus complète avec Edison quand il te demande comment toi tu vis les choses. Tu n’as pas toujours été aussi mesurée que tu l’étais actuellement. Cet enfant venait tout changer pour toi, au plan personnel comme professionnel. Ce n’était vraiment pas le bon moment mais dans tous les scénarios que tu avais envisagés, il n’y en avait aucun où tu te séparais de cet enfant. Du moins pas par ta volonté. Tu avais déjà perdu un petit être il y a trois ans, tu avais besoin de croire que cette fois, tu pourrais garder cet enfant et que tout se passerait bien. Mais c’était un sujet que tu n’étais pas prête d’aborder et surtout pas avec Edison. Peut-être que le temps viendra mais ce ne sera pas pour aujourd’hui. « Je … euh … ouais, je vais sans doute en toucher deux mots mais ne t’en fais pas de ce côté-là, je ne suis pas du genre à crier ce qui se passe dans ma vie privée sur tous les toits » Tu hoches la tête. Tu ne te fais pas vraiment de souci, il y a peu de chances que ta famille et tes proches croisent ceux d’Edison et même si c’était le cas, ils auraient sans doute du mal à faire le lien entre ce bébé dont il parlait et toi. Il était normal qu’il en parle à ses proches, il allait avoir besoin de conseils probablement et de réassurance. Deux choses que tu n’étais pas la mieux placée pour lui donner actuellement. « Woh ! C’est dingue comment tu parviens à maintenir le cap avec la tête sur les épaules … Même en plein cataclysme, tu me donnes l’impression de tout gérer … » Gérer les crises c’était ta spécialité. Tu avais toujours considéré que la vie était une succession d’évènements que l’on contrôle plus ou moins et qu’une fois arrivés, il n’y avait rien d’autre à faire que de les gérer. C’était ta manière à toi de voir les choses en tout cas mais tu ne jugeais pas Edison pour sa réaction, loin de là, elle était tout à fait normale. « Tu es bien placé pour savoir qu’à moi aussi il m’arrive de craquer. » Tu faisais référence à la fois où tu t’étais laissée aller dans ses bras alors que Joanne déclinait un peu plus de jour en jour et que sa mort approchait à grands pas. Tu étais un être humain toi aussi mais tu avais déjà eu le temps de craquer, désormais tu étais plus déterminée qu’autre chose. « J’ai passé deux semaines compliquées où rien n’allait et où la tâche qui m’attend me paraissait trop grande. Mais j’ai toujours voulu des enfants alors même si ce n’est pas le bon moment et même si ce n’est pas dans les conditions les plus idéales, je me dois de laisser une chance à ce petit être. Le reste finalement, ce n’est que du détail. » Parce que contrairement à Edison, il y avait toujours eu un ou plusieurs enfants dans ton futur. Du moins tu l’aurais voulu ainsi. A trente-huit ans, ce n’était vraiment pas le moment de faire la difficile. « J’ai trente-huit ans tu sais ? Si je laisse passer ma chance cette fois, je n’aurais peut-être plus aucune occasion d’être mère. » Lui fis-tu remarquer. « Toi par contre, tu as tout ton temps pour grandir et faire ce genre de choix. » Votre âge à tous les deux rentrait forcément en compte à ce moment précis, quelque chose dont il n’avait jamais été question auparavant.
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« Tu es bien placé pour savoir qu’à moi aussi il m’arrive de craquer. » Elle marque un point. Il se souvient de cette situation, pourtant dans ses souvenirs elle avait fait preuve de courage. Cela n’avait pas été une marque de faiblesse, bien au contraire. « J’ai passé deux semaines compliquées où rien n’allait et où la tâche qui m’attend me paraissait trop grande. Mais j’ai toujours voulu des enfants alors même si ce n’est pas le bon moment et même si ce n’est pas dans les conditions les plus idéales, je me dois de laisser une chance à ce petit être. Le reste finalement, ce n’est que du détail. » Elle disait détail, pour lui, c’était tout un monde. Un monde inconnu. Il n’y connaissait absolument rien et n'était pas non plus du genre à aller s’acheter des bouquins pour en savoir davantage, si ? Seul l’avenir nous le dira. « J’ai trente-huit ans tu sais ? Si je laisse passer ma chance cette fois, je n’aurais peut-être plus aucune occasion d’être mère. » Il acquiesce en entendant son âge. Il ne lui avait jamais demandé mais il s’était douté qu’elle était plus âgée que lui. Le besoin d’en connaître les détails n’avait jamais été présent et leur différence d’âge n’avait jamais posé le moindre problème à ses yeux. L’entendre le rendait néanmoins plus réel. Oui, elle avait trente-huit ans. Lui vingt-neuf. « Toi par contre, tu as tout ton temps pour grandir et faire ce genre de choix. » « Je ne crois pas qu’il soit question de temps, me concernant. » avoue-t-il avec honnêteté. Il n'avait jamais imaginé l’idée, même la plus mince qui soit, d’être un jour parent. Il ne s’était jamais imaginé en couple. Il ne s’était jamais imaginé en partenaire. Il faisait partie de l’autre catégorie de personne. On l’avait mis dans ce tiroir et y rester avait quelque chose de rassurant … « Je comprends. Je comprends parfaitement. » ajoute-t-il en lui adressant un sourire rassurant. Elle prenait cela comme une chance. Elle acceptait le coup du sort et transformait cet « accident » en petit bonheur, quelque chose de positif.
« Et … il se passe quoi maintenant ? », demande-t-il soudainement en arquant un sourcil. « C’est quoi la prochaine étape ? On ne se revoit plus jusqu’à ce que j’y ai réfléchi et ai pris une décision ? » Il a le regard plongé dans le sien, il essaie d’y découvrir les réponses. Les réponses aux interrogations qui se mettent à grouiller dans son esprit encore embué par les substances illicites de la veille. « C’est peut-être con de poser les questions aussi clairement mais je ne suis pas du genre à tourner autour du pot et les non-dits, c’est pas vraiment mon truc … ça joue jamais en ma faveur. » Un sourire timide. Lui et son honnêteté maladive. Il avait, à une époque, cru se faire comprendre par des regards et des sous-entendus … résultat, Zoya menait sa vie sans lui, il ne faisait même plus partie des coulisses. « Autant jouer cartes sur tables dès maintenant, non ? » et il hausse les épaules, un peu désabusé mais il se dit que cela va peut-être l’aider à démêler les fils de son esprit. Essayer d’y voir un peu plus clair.
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Elles étaient nombreuses les raisons qui te pousseraient à avorter si tu les écoutais. Ce n’était pas le moment, avec la galerie et aussi avec Edison. Tu voyais bien que tu venais de chambouler son monde à jamais et tu t’en voulais. Ce n’était pas prévu du tout, tu n’avais jamais eu l’ambition de changer sa vie. Il n’avait jamais été question de couple, d’avenir ou d’amour dans votre relation. Cela ne signifiait pas que vous ne vous appréciez pas, c’était le cas et vous vous respectiez énormément mais il n’avait jamais été question de plus que du bon temps. Au fil du temps, les règles avaient changé mais le constat était resté le même. Est-ce que tu pourrais tomber amoureuse d’Edison ? Peut-être, peut-être pas, tu étais incapable de réfléchir à ce genre de chose pour l’instant. Mais cette annonce changeait tout, pour vous personnellement et pour votre relation aussi. Votre différence d’âge n’avait jamais été un problème pour l’un comme pour l’autre mais aujourd’hui, elle venait s’immiscer dans le choix que tu avais fait. « Je ne crois pas qu’il soit question de temps, me concernant. » Comme tu l’avais soupçonné, Edison n’avait jamais eu pour ambition d’être père. Tu espérais qu’il avait compris dans ce que tu lui avais dit que tu n’attendais pas à ce qu’il le devienne, que tu comprendrais s’il choisissait de ne pas avoir ce rôle auprès de votre enfant. « Je comprends. Je comprends parfaitement. » Tu étais rassurée sur le fait qu’il ne cherchait pas à te faire changer d’avis. Tu avais entendu tellement d’histoires où les hommes demandaient aux femmes d’avorter, de ton côté ce n’était pas une option et tu étais reconnaissante à Edison de respecter ton choix. « Et … il se passe quoi maintenant ? C’est quoi la prochaine étape ? On ne se revoit plus jusqu’à ce que j’y ai réfléchi et ai pris une décision ? » Il faisait bien de poser la question mais tu n’avais pas vraiment la réponse. Ce serait parfait s’il y avait un manuel qui vous expliquait comment gérer la situation mais la vérité c’était qu’un manuel de ce genre n’existait pas et ne serait jamais écrit. « C’est peut-être con de poser les questions aussi clairement mais je ne suis pas du genre à tourner autour du pot et les non-dits, c’est pas vraiment mon truc … ça joue jamais en ma faveur. Autant jouer cartes sur tables dès maintenant, non ? » Tu réponds au sourire timide d’Edison par un sourire franc. Tu lui avais dit que tu serais là pour répondre à toutes ses questions alors tu voulais lui montrer que tu allais le faire même si les réponses étaient plus difficiles à trouver que ce qu’il pensait. Tu pris conscience qu’Edison pensait que tu avais réfléchi à tout et que tu avais les réponses mais ce n’était pas le cas. Posant ta main sur la sienne, tu lui dis : « Si nous décidons de jouer carte sur table, je pense qu’il est important que tu saches que je n’ai pas les réponses à toutes les questions non plus. Pour moi il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire mais c’est à nous de déterminer la manière dont nous voulons faire les choses. » Edison semblait penser que tu allais soudainement l’abandonner, lui interdire de te voir jusqu’à ce qu’il ait pris une décision. Tu n’en étais pas là et puis il aurait certainement des questions pour toi ensuite. « La prochaine étape c’est un examen que je dois faire le mois prochain, une échographie de contrôle pour s’assurer que le bébé grandit bien. » Ça c’était la prochaine étape médicale. « Je te donnerai la date et l’heure, tu pourras décide de venir ou non. » Aucune pression encore une fois, c’était à lui de faire ses choix. « Je ne compte pas te rayer de ma vie Edi, on peut se revoir avant que tu aies pris ta décision, tu auras certainement des questions pour moi et besoin de mon aide peut-être donc tu peux compter sur moi. » Tu tenais tes engagements et celui-ci te paraissait important. « Mais notre relation ne peut plus être ce qu’elle était. Je pense qu’il est important que tu fasses ce choix sans que tu sois influencé par ce qui se passe quand on s’enferme dans ta chambre. » Lui dis-tu pour le taquiner. Que se passera-t-il une fois qu’il aura fait son choix ? Tu es aussi incapable de le dire. « Ca va beaucoup me manquer. » Tu te surpris à prononcer ces mots. Ils étaient vrais mais tu n’avais pas prévu de les prononcer à haute voix.
It started with "what's up with you?" I messed around and got caught up with you Yeah, yeah, I don't know what to do I caught these feelings like it's nothing new Now I can't get enough of you, oh oh (little mix)
« Si nous décidons de jouer carte sur table, je pense qu’il est important que tu saches que je n’ai pas les réponses à toutes les questions non plus. Pour moi il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire mais c’est à nous de déterminer la manière dont nous voulons faire les choses. » Il acquiesce sans vraiment être convaincu d’avoir compris. Soit, il est débile. Soit, il est encore sous le choc. Soit, il y a un peu de trop de reste de la soirée d’hier dans le sang. Ou alors est-ce le mélange des trois qui le rend groggi, hagard, perdu et perplexe. Edison ne connaît pas de règles. Sa vie est un bordel sans nom. Il a toujours agi sans penser au lendemain, sur des coups de tête. Carpe Diem, c’était un peu sa manière de vivre sans savoir que l’épicurisme est un mode de vie, il en est l’incarnation. Il en était l’incarnation? est-ce que cette nouvelle responsabilité va tout remettre en question. Tellement de questions qui se soulèvent de nouveau alors qu’elle, elle demeure si calme. Même quand elle dit ne pas savoir, elle lui donne l’impression de tout savoir. Incroyable. Il l’admire. Soudain, il l’observe et découvre une facette qui l’impressionne, le rend idiot, lui donne le sentiment le roi des idiots. Et merde ! le voilà qu’il regarde le sol et qu’il doute de ses compétences d’être à la hauteur, de mériter être à ses côtés, dans la même pièce. « La prochaine étape c’est un examen que je dois faire le mois prochain, une échographie de contrôle pour s’assurer que le bébé grandit bien. » Le mois prochain. Un mois ? Il essaie d’en prendre note dans son esprit et relève le regard pour acquiescer d’un signe de tête convaincu, étrangement convaincu. « Je te donnerai la date et l’heure, tu pourras décide de venir ou non. » « Volontiers. » réplique-t-il par instinct, se surprenant lui-même d’avoir ce genre de mot dans son vocabulaire. C’était quand la dernière fois qu’il avait utilisé ce mot … quand ?
« Je ne compte pas te rayer de ma vie Edi, on peut se revoir avant que tu aies pris ta décision, tu auras certainement des questions pour moi et besoin de mon aide peut-être donc tu peux compter sur moi. » Il croise les bras et ses doigts viennent tapoter ses bras. Une énième technique pour ne pas se caler dans un coin de la pièce, en boule, se dodelinant d’avant en arrière en se jurant de ne plus jamais toucher la moindre femme de sa vie. Ouais, un tantinet extrême comme réaction. « Mais notre relation ne peut plus être ce qu’elle était. Je pense qu’il est important que tu fasses ce choix sans que tu sois influencé par ce qui se passe quand on s’enferme dans ta chambre. » « Hm, hm. », acquiesce-t-il par onomatopée, demeurant dans la même position. « Ca va beaucoup me manquer. » Le regard posé sur le sol retrouve le chemin vers celui de Jenna. Un sourire amusé – enfin ! – est venu prendre place sur ses lèvres. Elle est donc parvenue à « détendre » l’atmosphère. « Oh tu n’es pas la seule qui va regretter ces petites escapades … crois-moi … », dit-il d’une voix amusée. Il n’allait pas lui parler des pensées qui avaient traversées son esprit quand il l’avait vu sur le seuil de sa porte. Non, il n’allait pas … Pourquoi ? Il ne connaissait pas les raisons exactes de cette retenue soudaine … peut-être le fait que d’imaginer un petit bout de lui en train de grandir dans son ventre le mettait … mal à l’aise, le rendait aussi candide qu’un adolescent. Simplement idiot. « J’essayerais d’effacer quelques souvenirs de mon esprit quand je prendrais ma décision … » dit-il en agitant son index à côté de sa tempe, se cachant derrière la façade du clown. Une habitude.
S’approchant d’elle à pas feutrés, il se sent comme un funambule. Un faux pas et il sombre. « Merci » Étrange. « De m’en parler, de me laisser le choix. » Il esquisse un sourire timide alors que sa main saisit la sienne. « Rien que ça, ça veut dire beaucoup pour moi. » Il acquiesce et lâche de nouveau sa main pour finalement glisser ses mains dans les poches arrières de son jean, incapable de savoir s’il doit lui montrer la porte pour qu’elle disparaisse, la prendre dans ses bras pour la remercier, ou … quel est le mode d’emploi ? Dans un cartoon, il aurait une pelle et serait en train de creuser sa propre tombe …
she moves in her own way @Edison Dorn & Jenna Caldwell
Là, tout de suite, tu avais bien conscience qu’Edison s’appuyait sur toi. Il avait besoin que tu sois maître de tes émotions et de la situation pour qu’il puisse paniquer tranquillement face à la situation. Même si toi aussi tu ne savais pas tout, même si les doutes étaient très nombreux, tu n’avais pas le droit de te montrer trop faible parce qu’il comptait sur toi. Alors que votre relation avait toujours été équilibrée, là, tout de suite, tu sentais vraiment la différence d’âge et de maturité qui existait entre vous. Toutefois, ce n’était pas pour toi une fatalité. Qu’aurais-tu fait à sa place ? Tu n’en savais rien mais il y avait des chances que tu aurais été tout aussi paniquée que lui. Son regard était hagard mais tu savais qu’il ne fallait rien attendre d’Edison aujourd’hui alors tu comprenais. « Volontiers. » Tu hoches la tête sans rien ajouter de plus. Tu espères qu’il viendra, secrètement parce que même si tu es prête à l’éventualité d’avoir cet enfant toute seule, avoir Edison à tes côtés te ferait du bien et te rassurerait beaucoup. Ta position de personne sensible et censée s’affirme quand tu lui dis que votre relation ne peut pas continuer telle qu’elle l’est aujourd’hui, surtout pendant la période où il fait son choix. Il est important qu’il puisse le faire sans que rien ne l’influence. Mais tu lui signifies tout de même que cela te manquera, un peu sans le vouloir. Aux vues de sa réaction, tu as bien fait car cela détend l’atmosphère. « Oh tu n’es pas la seule qui va regretter ces petites escapades … crois-moi … J’essayerais d’effacer quelques souvenirs de mon esprit quand je prendrais ma décision … » Un petit rire amusé s’échappa de tes lèvres en le voyant se taper la tempe. Tu doutes que vous puissiez effacer quoi que ce soit de votre esprit mais déjà, tu pouvais lui laisser le temps et l’espace dont il avait besoin pour réfléchir, tu lui devais bien ça.
Edison s’approcha de toi doucement avant de te prendre la main. « Merci. De m’en parler, de me laisser le choix. Rien que ça, ça veut dire beaucoup pour moi. » A cet instant précis, tu es sûre d’avoir fait le bon choix. Tu avais été honnête avec Edison quand tu lui avais dit que tu avais hésité à lui en parler. Tu ne comptais pas le faire au début mais tu avais ensuite décidé que tu ne pouvais pas le priver de cet enfant s’il s’avérait qu’il voulait s’en occuper. Tu ne savais pas ce que cela voulait dire pour lui comme pour toi sur le long terme mais tu avais pris la bonne décision. Tu avais bien fait de croire en Edison, il te montrait qu’il prenait la situation au sérieux, peu importe le choix qu’il faisait au final. « Tu as le droit de savoir, c’est la moindre des choses. » Dis-tu en serrant sa main dans la tienne. Tu la retirais ensuite et attrapais ton sac. Il était temps que tu le laisse réfléchir et que tu le laisses tranquille. « Je vais te laisser. Merci de m’avoir écouté, on se tient au courant. » Tu n’allais pas appeler Edison de ton côté mais tu voulais que lui se sente libre de le faire quand il en sentirait le besoin. Tu pris la direction de la porte d’entrée et avant de la franchir tu lui dis : « Je t’enverrai un message avec la date, l’heure et le lieu de mon examen de contrôle d’accord ? » Quand tu te fus assurée qu’il t’avait bien entendue, tu déposais un baiser sur sa joue avant de lui dire : « A bientôt. » Peut-être que c’était la dernière fois que tu voyais Edison mais ça, tu n’arrivais pas encore à l’envisager. Chaque chose en son temps …