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 hassan + lovefool

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 « lovefool »  hassan + lovefool 873483867  jonah fletcher & @hassan jaafari.


Une heure qu’il attendait. Il s’était d’abord installé à une table, un peu en retrait. Une zone du bar aussi calme qu’on puisse en faire, c'est-à-dire, à bonne distance des enceintes. Il n’avait pas osé commander pendant le premier quart d’heure, ne voulait pas paraître impoli, ou alcoolique, ou il ne savait quoi. Finalement, il demanda une pinte. S’il devait être honnête avec lui-même, Jonah avait perdu espoir à ce moment-là, lorsque la bière suintante arriva à sa table et que la banquette face à lui était encore terriblement vide. Quinze minutes, c’était le trafic. Trente, une pointe de mauvaise gestion du temps. Quarante-cinq… Le pire, c’était sans doute qu’il aurait compris, il n’aurait pas bronché, si la jeune femme l’avait avertie de son retard, d’un empêchement, ou tout bonnement d’un désistement. Il était un grand garçon, il avait vécu son lot de déceptions, il savait encaisser. Se laisser écraser. Il avait eu le temps de la finir, sa bière, et puisqu’il ne se faisait plus d’illusions, il transféra son postérieur sur l’un des tabourets le long du bar où sa solitude lui ferait moins pitié. Une deuxième IPA, puis il rentrera chez lui. Tofu, lui, ne lui faisait jamais faux bond. Encore une fois, il allait être la seule présence réchauffant son lit. C’est d’un pathos, vieux.

Dans un soupir, Jonah croisa les bras et posa son front dessus. Le comptoir collait et sentait la blonde oxydée. Pas son mouvement le plus hygiénique, en somme, mais cela importait peu. “Elle viendra pas, hein ? - J’crois que c’est mort.” Il connaissait le barman, et ce n’était pas la première fois que celui-ci était le témoin d’un date raté ou d’un lapin qui lui était posé. C’était l’adresse qu’il proposait à la grande majorité des demoiselles avec qui il matchait sur les applications de rencontre. Jonah s’imaginait être devenu une blague récurrente entre employés, un véritable comique de répétition tant il persistait et se prenait des revers. “Toutes les mêmes, hm ?” fit l’homme entre deux commandes, sûrement pour faire preuve de compassion, fameuse solidarité masculine. Mais ce n’était d’aucun réconfort, au contraire. Jonah se redressa un peu en grimaçant. “Dis pas ça… Elle est différente. L’était. Aurait pu l’être ?” Si elle avait daigné faire l’honneur de sa présence, peut-être. Sauf qu’elle n’était pas là, et qu’il avait de nouveau l’air d’un abruti niais avec l'artichaut lui servant de coeur un peu plus flétri que la veille. “Si ça se trouve, elle a eu une urgence.” Pire, un accident. Jonah eut l’impression d’être la personne la plus égoïste du monde, de se dire qu’il préférerait que son date ait été dans une collision de voitures plutôt que de s’ajouter à la longue liste de celles qui l’avaient ghosté. “Mouais.” conclut le barman, et vraiment, il avait raison, il n’y avait rien d’autre à dire à ce sujet.

L’australien sortit une énième fois son portable de sa poche, ouvrit la conversation avec la jeune femme dont les échanges étaient à sens unique depuis un long moment. Juste une longue et triste liste de questions afin de s’assurer que leur rencard tenait toujours, qu’elle était en chemin, qu’elle n’avait pas oublié, qu’elle le trouverait bien au bar malgré le retard. Et puisqu’il n’était pas assez pathétique comme ça (si), il tapa un nouveau message.

J’espère que tout va bien.


Puis, il engloutit une grande gorgée de bière avant de se prendre la tête dans les mains. “Qu’est-ce qui cloche chez moi ?” Pris de pitié, le barman déposa près de lui un ramequin rempli de saucisson, cadeau de la maison. Jonah se saisit d’une tranche du bout des doigts. Quand le moral est bas, vive le gras.



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Message(#)hassan + lovefool EmptyVen 3 Mar 2023 - 18:36

Hassan Jaafari & @Jonah Fletcher
Lately I have desperately pondered, spent my nights awake and I wondered what I could have done in another way to make you stay, reason will not reach a solution, I will end up lost in confusion, I don't care if you really care as long as you don't go, so I cry, and I pray, and I beg for you to love me, love me, say that you love me, fool me, fool me, go on and fool me. ☆☆


Fortitude Valley – Saucibar

Depuis qu’Owen avait plié bagage et qu’il avait fallu se séparer de Mo, Hassan cherchait après toutes les excuses possibles et imaginables pour ne pas avoir à affronter le silence et la solitude de sa propre maison, que la présence affectueuse et rassurante de ses deux animaux ne suffisait momentanément plus à compenser. Hassan était triste, cela ne trompait personne, et ceux qui le connaissaient suffisamment mal pour se laisser duper se contentaient de le penser fatigué, sans s’en étonner outre mesure puisque sa tendance à se cacher sous une montagne de travail était devenu l’un des principaux traits par lequel on l’identifiait. Mo était ailleurs, Rhett était encore plus loin, et à ce petit jeu-là Joanne battait tout le monde à plate couture d’une manière que le brun trouvait presque cynique. Un jour la blonde et lui se mariaient, un autre jour ils se séparaient tandis qu’Hassan envisageait pour elle un avenir dans lequel il ne serait plus que poussière, et aujourd’hui c’était elle qui n’était plus là, et lui qui se questionnait sur le véritable sens de l’existence. Tout changeait, sa vie juste douze mois avant ne ressemblait en rien à ce qu’elle était devenue au fil de ceux qui avaient suivi, et oser faire des plans sur la comète pour celle qui venait de débuter lui semblait tout à coup totalement dérisoire. Un jour après l’autre et une chose à la fois, c’était ce dont il tâchait pour l’heure de se contenter, l’inconscient néanmoins déjà occupé à attendre avec un brin d’impatience la période de Ramadan qui approchait et l’occasion qui s’y attachait (au moins dans son cas) de remettre les compteurs à zéro.

Pour l’heure Hassan se laissait vivre, occupait tout ce qui pouvait l’être par le travail ou le club de rugby local, remplissait ses obligations de façon mécanique, et goûtait à la douce sensation d’être chouchouté comme un enfant depuis que les Khadji avaient insisté pour qu’il vienne s’installer quelques jours chez eux, n’ayant pas besoin de se l’entendre dire pour savoir que le plus jeune des Jaafari avait avant tout besoin de compagnie. On pouvait toujours compter sur Fatima pour saisir au vol toutes les occasions de cuisiner pour plus de deux personnes, c’était aussi ça la vérité. Et parce que tout quarantenaire qu’il était le brun ne voulait pas donner l’impression de rentrer et sortir de chez les Khadji comme s’il s’agissait d’un moulin, il tâchait au mieux de garder des horaires décents et d’être présent à l’heure à la table du dîner, peu importe si cela voulait dire recommencer à travailler une fois monté dans l’ancienne chambre de Sohan, où il avait établi ses quartiers pour quelques jours. Sauf le jeudi soir. Après son passage hebdomadaire par les plateaux d’ABC (il ne s’était insurgé contre rien ni personne aujourd’hui, un miracle) il était trop tard pour être à l’heure à Logan City, et s’il pouvait compter sur Fatima pour lui garder une assiette de côté quoi qu’il en dise, il s’autorisait comme la semaine précédente à ne pas surveiller sa montre. Il avait rendez-vous en réalité, et profitait du bref passage à Brisbane d’un ancien camarade de promo pour “rattraper le temps perdu” quand bien même la discussion n’avait consisté qu’à éviter mutuellement et avec un brin de gêne les sujets sensibles. Elle manquait à Hassan, l’insouciance de leurs vingt ans.

Elle manquait tellement qu’au lieu de lui mettre du baume au cœur, le dîner lui avait donné un coup de blues supplémentaire et l’avait convaincu de ne pas rentrer tout de suite, aussi à peine Hassan avait-il pris congé et laissé son ami partir le premier qu’il avait effectué un demi-tour sur ses talons et rejoint le comptoir du bar, s’installant sur l’un des tabourets en soupirant. « Elle viendra pas, hein ? » Deux tabourets plus à gauche, un autre soupir avait fait écho au sien, et provoqué une réponse du barman à mi-chemin entre la compassion et la pitié. D’autres qu’Hassan avaient de plus grandes attentes que lui pour cette soirée, et se retrouvaient désormais affublés d’une déception à la même hauteur. « Qu’est-ce qui cloche chez moi ? » qu’avait même fini par marmonner l’amoureux malheureux, après avoir creusé encore un peu de son déni et tandis que le barman déposait à grignoter devant lui, et devant Hassan le jus de tomate commandé entre deux. « C’est pas dans ce sens-là que je poserais la question, si j’étais toi. » Le tutoiement lui était venu sans réfléchir, peut-être d’avoir entendu Roméo et le barman en faire autant juste avant. Maintenant que le jeune homme avait le visage dans sa direction, son air ne lui était pas entièrement inconnu, mais le temps de farfouiller dans sa mémoire à la recherche d’un indice Hassan avait développé « C’est elle qui est pas venue, pas toi. Alors pourquoi ce serait toi le problème. » Ce n’était même pas une question, plutôt un constat, que l’enseignant avait ponctué d’un haussement d’épaule avant de prendre une gorgée de son verre. « Ah, je sais. » Le reposant en semblant avoir eu l’illumination, il avait extirpé son téléphone de la poche de son jean et fouillé les méandres de l’Instagram jusqu’à trouver ce qu’il cherchait – le profil de Juliet, donc. « C’est John, c’est ça ? Ou Johnny ? » Quelque chose dans ce genre-là ; Il avait une meilleure mémoire des visages que des prénoms, pour sûr. « J’te vois passer de temps en temps sur le profil de Jules. » De temps en temps ascendance régulièrement, même.


Dernière édition par Hassan Jaafari le Mer 31 Jan 2024 - 15:04, édité 1 fois
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Message(#)hassan + lovefool EmptyVen 24 Mar 2023 - 14:06

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Le gras fondait peu à peu sur sa langue tandis que ses molaires se débattaient avec la laborieuse mastication de la chair du saucisson ; malgré les morceaux qui collaient aux dents et se glissaient entre celles-ci sournoisement, ce goût décadent avait quelque chose de réconfortant. Jonah porta rapidement un second morceau à sa bouche et laissa sa tête glisser de ses mains jusqu’au contact du bar. Dur dur de trouver l’amour quand on faisait mine de ne plus chercher, ne plus rien attendre, que la vie allait se ficeler comme elle le devait par l’intervention du destin alors que tout ce que son fort intérieur souhaitait, c’était d’aimer. Il accueillerait à bras ouvert n’importe qui, c’était le plus triste, il n’était pas difficile. Parce qu’il aimait être amoureux, peut-être plus que la personne à qui il prendrait la main. « C’est pas dans ce sens-là que je poserais la question, si j’étais toi. » qu’on répondit à sa complainte rhétorique juste à côté de lui. Jonah releva la tête marquée en travers du front par le bord du comptoir, épaules défaitistes, la lèvre du bas alourdie d’un énième soupir retenu. « C’est elle qui est pas venue, pas toi. Alors pourquoi ce serait toi le problème. » Pas faux, notait le petit ange sur l’épaule droite du jeune homme qui s’efforçait de le consoler. Le petit démon, boule d’anxiété et de parano roulée en boule sur l’autre épaule, marmonnait que cet échec n’était rien de moins que la fin du monde et qu’il allait mourir seul. “Parce que je lui plais pas assez pour qu’elle vienne, j’ai pas été assez intéressant ou attentif, ou… je sais pas.” Fallait dire qu’il avait des centres d’intérêt particuliers, le Fletcher. Est-ce qu’il devrait s’abstenir de les partager ? Est-ce qu’il parlait trop ? Est-ce qu’on le prenait pour un dérangé ? Est-ce qu’il ne donnait pas l’impression de s’intéresser assez aux autres ? Oh, son esprit allait en avoir, du grain à moudre, pour les prochains jours. Il allait tourner et retourner la situation dans tous les sens et constamment se jeter la pierre. Peut-être allait-il débarrasser les fringues pas-tout-à-fait-sales de son tapis de course, histoire de l’utiliser dix minutes par jour pendant une semaine, comme si cela allait régler tous ses problèmes -pour mieux abandonner de nouveau. « Ah, je sais. » Hein ? Absorbé par son apitoiement, la jeune homme n’avait pas remarqué que son interlocuteur avait sorti son téléphone. « C’est John, c’est ça ? Ou Johnny ? » Il ne le corrigea pas, l’un ou l’autre lui allait bien de toute manière -même si c’était plutôt sa mère qui l’appelait Johnny. « J’te vois passer de temps en temps sur le profil de Jules. » Intrigué, Jonah plissa les yeux et scruta plus attentivement le visage du brun avec qui il avait visiblement un point commun en plus d’être client de cet établissement. Un catalogue de visages de l’entourage de Juliet défila dans sa tête à toute vitesse. Le faciès lui revint, mais sous le portrait, le nom se résumait à “???”. Pratique. “Oh, ouais. On s’est déjà croisés, non ? Crémaillère de son appart’, anniversaire ?” Les deux, même. Jonah manquait rarement la moindre fête à laquelle on l’invitait, mais il était plus souvent occupé à faire le zouave qu’à tenir de longues conversations qui lui permettaient d’imprimer le profil des gens. Il allait volontiers lancer les jeux à boire, un tournoi de Mario kart ou de Just Dance, pourquoi pas une séance de spiritisme pour la blague, mais causer politique, économie et écologie comme un vrai adulte, ce n’était pas son point fort. “Je remets pas ton nom, j’suis désolé” il admit. Par contre, il était persuadé de se souvenir de ce que l’ami de Jules faisait dans la vie. Il claqua plusieurs fois des doigts, comme pour écho-localiser l’information dans sa tête. “T’es… conseiller conjugal, ou un truc dans le genre ?” Ouais, forcément, pour l’aborder avec son air de grand sage barbu à propos de son rendez-vous raté. Ça collait bien.

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Message(#)hassan + lovefool EmptyLun 1 Mai 2023 - 22:46

Hassan Jaafari & @Jonah Fletcher
Lately I have desperately pondered, spent my nights awake and I wondered what I could have done in another way to make you stay, reason will not reach a solution, I will end up lost in confusion, I don't care if you really care as long as you don't go, so I cry, and I pray, and I beg for you to love me, love me, say that you love me, fool me, fool me, go on and fool me. ☆☆


Quel meilleur témoin que le comptoir d’un bar de centre-ville, pour les cœurs esseulés et les déceptions dont l’amertume se cherchait au fond d’un verre ? Quel meilleur décor, aussi, pour s’autoriser l’espace d’un instant à se lamenter sur son propre sort en se donnant l’air d’être le personnage malheureux de son propre long métrage, dont on espérait toujours qu’un rebondissement inattendu viendrait chambouler la morosité ambiante de l’intrigue ? A gauche on auditionnait pour la prochaine comédie romantique : scène d’ouverture, le héros essuyant un nouvel échec dans sa recherche désespérée de l’âme-soeur, entreprise rendue difficile par les maladresses du protagoniste, dont la suite de l’intrigue lui apprendrait que c’était sa condition d’outsider qui finirait par faire toute la différence face à sa future moitié. A droite, on se préparait plutôt pour un drame contemplatif : on se questionnait sur la vie, sur le bonheur, sur l’existence des autres et sur l’intérêt de la sienne, et faute d’avoir apporté la moindre réponse à la fin de son scénario le film poserait au moins la base d’une réflexion que chaque spectateur serait libre de s’approprier à sa guise. A la faveur du calendrier audiovisuel local, les affiches de l’un et de l’autre finiraient peut-être voisines sur la devanture d’un cinéma, se contentant de cohabiter sans jamais se rencontrer, car si la mode était aux crossovers certains univers n’étaient simplement pas destinés à s’associer … Mais le Destin, occupé qu’il était, avait probablement trop de dés à jeter ailleurs pour se soucier de voir Hassan déroger au scénario prévu, et s’immiscer dans le monologue de son voisin de comptoir. « Parce que je lui plais pas assez pour qu’elle vienne, j’ai pas été assez intéressant ou attentif, ou … je sais pas. » L’acidité du jus de tomate lui faisant plisser le nez à la première gorgée, le brun avait reposé son verre et rétorqué sur le ton de la plaisanterie « Tout ça ? » L’intéressé, dont l’enseignant cherchait encore à se remémorer la raison pour laquelle son visage lui semblait soudainement familier, avait laissé échapper un nouveau soupir et englouti une rondelle de saucisson comme s’il espérait y trouver dans le goût des réponses à ses questions.

L’illumination était finalement venue à Hassan entre deux gorgées, confirmée par les photos qu’il avait fait défiler sur le profil Instagram de Juliet jusqu’à trouver trace de l’inconnu du bar – qui n’en était plus tant un, le brun ayant tendance à considérer que les amis de ses amis en étaient forcément, tant que rien ne tendait à prouver l’inverse. « Oh, ouais. On s’est déjà croisés, non ? Crémaillère de son appart’, anniversaire ? » Ca ou une autre occasion, Hassan n’aurait pas vraiment su dire, et au fond cela ne changeait pas grand-chose, aussi avait-il acquiescé pour confirmer, l’intéressé s’excusant d’un « Je remets pas ton nom, j’suis désolé. » sans que le brun n’y voit le moindre mal ; Il avait lui-même hésité à ce sujet, après tout. « Hassan. » Appuyant sur le H par principe, il avait cessé de pinailler sur la prononciation de son prénom voilà longtemps, et tendu une main engageante pour serrer celle de son interlocuteur et entériner une bonne fois pour toutes les présentations officielles. Johnny, quant à lui, avait eu l’air de mouliner un instant avant de tenter « T’es … conseiller conjugal, ou un truc dans le genre ? » … et d’arracher à Hassan un ricanement entendu « Je devrais te faire redire ça à mon entourage, je suis sûr que ça les ferait marrer. » Et puisque l’idée prêtait à rire même pour le principal intéressé, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir conscience de ses propres travers, faute d’avoir appris à s’en détacher. « Mais j’y songerai, si un jour l’enseignement ne veut plus de moi … Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, alors après tout. » Ou bien le jour où ABC ne voudrait plus de lui, mais sa casquette de professeur lui revenait toujours avec bien plus de facilité lorsqu’il était question de se présenter … Une histoire de légitimité, sans doute. « Et toi ? Je pense pas que Jules ait partagé cette info. » L’éditrice et lui partageaient bien des sujets de conversation, mais la vie professionnelle de leurs connaissances respectives n’en était pas vraiment un.

La clochette installée au-dessus de la porte du bar avait happé à nouveau l’attention de l’amoureux malheureux d’un seul tintement, trahissant peut-être l’espoir maigre mais toujours présent que son lapin n’en soit finalement pas un, et que son date déboule de Dieu savait où avec une excuse en béton pour justifier son retard. Mais non, n’ayant d’yeux que pour le groupe de jeunes adultes attablés dans un coin du bar, le nouvel arrivant avait adressé un signe de main enthousiasme au groupe avant de les rejoindre, et arraché sans le savoir un énième soupir à JoHnNy. « C’est quoi, un date Tinder ? » Tinder ou n’importe quelle autre application du même genre ; Sa belle-soeur avait déjà eu du mal à lui vendre la première, et bien qu’elle soit parvenue à le prendre au jeu il n’était pas allé jusqu’à écumer l’intégralité du marché de la concurrence. « Honnêtement, je pense pas qu’on trouve quoi que ce soit de durable là-dessus, c’est pas ouf pour l’estime de soi. » De le savoir atténuait un peu la chose, mais ne débarrassait pas entièrement de l’impression de n’être qu’un fruit ou un légume sur un étal de marché. Et Hassan parlait en ayant déjà occupé la place de celui qui disparaissait sans donner de nouvelles. « Je vois un peu ça comme devoir faire un choix sur le menu, au restaurant. » Cela n’avait pas l’air de faire le moindre sens ? « Imagine, ça fait une semaine que tu rêves d’une pizza. Tu te pointes au resto, on te donne la carte, t’es toujours persuadé de vouloir une pizza, et finalement tu vois un burger qui te fait de l'œil … Finalement tu prends le burger sur un coup de tête, mais est-ce que ça veut dire que tu as cessé d’aimer la pizza ? Ou qu’absolument personne n’aime la pizza ? » Ou allait-il, au juste, avec ses métaphores culinaires ? C’était la question que semblait se poser son interlocuteur, et marquant une pause Hassan avait fini par préciser « C’est toi la pizza, si t’as pas saisi. Ton date a peut-être décidé qu’il avait envie d’un burger ce soir, finalement. Ça veut pas dire qu’il a subitement décidé que la pizza était le pire plat au monde, hm ? » La moralité à tout cela ? Hassan n’était définitivement pas conseiller conjugal, et avait repris une gorgée de son jus de tomate sans se faire prier.
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Message(#)hassan + lovefool EmptyMar 6 Juin 2023 - 22:18

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« Tout ça ? » Et plus encore.Jonah était non seulement un nerd hyperactif qui ne pouvait pas se vanter d’avoir le physique d’Henry Cavill pour pallier cela (puisque la dernière fois qu’il avait mis le pied dans une salle de sport remontait à, à peu près, jamais), il était maladroit, autant dans ses gestes que ses paroles, perché sur sa planète, et il lui fallait une plombe pour lire le menu d’un restaurant en remettant les lettres dans l’ordre. Si on lui demandait, il n’avait pas grand-chose pour lui. C’était un gentil, comme disaient les filles au lycée. Et être un gentil, ça n’emballait jamais personne. Depuis qu’il avait percé sur Youtube, les choses étaient à peine plus faciles. L’approche était devenue moins contraignante -puisqu’il n’avait plus tant besoin de faire le premier pas. Mais dès qu’il ouvrait la bouche et trébuchait sur le moindre de ses mots, il devenait rapidement clair pour l’intéressée qu’elle avait affaire à un weirdo, et que le personnage, le genre qu’il se donnait devant la caméra, n’en était vraiment pas un. Ce n’était pas tous les jours facile d’avoir le cerveau qui allait plus vite que la bouche et les mains. Cerveau qui n’avait, en revanche, aucune mémoire des prénoms. Il n’était donc pas étonnant que celui de son interlocuteur ne lui revienne pas. « Hassan. - Hassan. » il répéta, comme si se l’entendre dire allait l’aider à l’ancrer dans sa petite tête cette fois -bien sûr que non-, ou peut-être pour faire marcher sa mémoire musculaire et réaliser qu’il avait déjà bel et bien prononcé ce nom par le passé -nope, aucune ampoule n'avait soudainement éclairé le haut de son crâne. Hassan, donc, un ami de Juliet que l’univers avait placé à côté de lui au comptoir ce soir-là. Pourquoi ? Pour qu’il puisse rapporter à Jules son énième échec cuisant ? Qu’il lui fasse remarquer que, quand même, il fait un peu de la peine ton pote là non ? Non, Hassan avait plus l’aura bienveillante que celle d’un vil gossip. Ou alors c’était l’allure que donnaient à tout le monde les premiers poils de barbe poivre et sel.

Visiblement, il avait dit un truc drôle. Il n’était pas rare que les tentatives d’humour de Jonah tombent à plat tandis que son naturel arrachait un rire. Il ne lui restait plus qu’à faire comme si tout était calculé, histoire de ne pas perdre la face. « Je devrais te faire redire ça à mon entourage, je suis sûr que ça les ferait marrer. » Sans doute, si tu le dis. « Mais j’y songerai, si un jour l’enseignement ne veut plus de moi … Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, alors après tout. » Est-ce que ça voulait dire que les cordonniers ne se faisaient pas assez d’argent pour se payer des Nike ? Faut dire que c’est le genre de métier qui se perd, de nos jours. Les gens préfèrent acheter de nouvelles pompes régulièrement. Du coup, ils se retrouvaient à faire des doubles de clés. Il n’avait jamais compris comment ce combo était apparu à l’origine tant les clés et les chaussures n’avaient rien en commun. Jonah, dubitatif, se contenta d'acquiescer pour ne pas paraître trop inculte. « Et toi ? Je pense pas que Jules ait partagé cette info. - Oh, ouais, parce qu’elle sait jamais trop par où commencer, ha. » Entre la vraie-fausse médiumnité, l’urbex, les décryptages de films, les jeux vidéos et l’immobilier, le Fletcher avait plus d'une vie dans chaque journée et toutes s'avéraient atypiques. “J’suis vidéaste. Je fais… des vidéos. Sur Youtube.” Comme Mister Beast ? qu’on lui demandait souvent. Non, pas comme Mister Beast. “Et depuis quelques années je suis aussi agent immobilier. Je sais, anticipa-t-il sur la réaction d’Hassan -qui allait sans doute être la même que tout le monde, quelque part entre le sourcil levé et le dévisagement complet, ça m’a pris comme une envie de pisser.” D’ailleurs, il en avait eu l’idée sur la cuvette des toilettes, un vrai Doc.

« C’est quoi, un date Tinder ? - Ouais. » Comme d'habitude, il se retint de préciser. Jonah suggérait constamment cet établissement pour ses dates. Pas comme un terrain de chasse, non, il n’avait pas cette prétention. Plutôt comme un cocon d’alcool et de saucisson dans lequel il était certain de se sentir un peu plus à l’aise que partout ailleurs. Et il connaissait la carte par cœur. Ce n’était donc pas la première fois que le jeune homme s’apitoyait lamentablement sur son sort sur ce fameux comptoir. « Honnêtement, je pense pas qu’on trouve quoi que ce soit de durable là-dessus, c’est pas ouf pour l’estime de soi. » A qui le dis-tu. C’était même sacrément foireux. Jonah y traînait bien moins qu’avant, ayant peu à peu perdu l’espoir qu’il avait placé dans les algorithmes, les matchs, les fruits, que sais-je. Parfois, il y retournait, prêt à se faire briser le coeur à nouveau. Et il replongeait aussi vite dans ses vidéos, Tofu sur les genoux et bière à la main. « Je vois un peu ça comme devoir faire un choix sur le menu, au restaurant. Imagine, ça fait une semaine que tu rêves d’une pizza. Tu te pointes au resto, on te donne la carte, t’es toujours persuadé de vouloir une pizza, et finalement tu vois un burger qui te fait de l'œil … Finalement tu prends le burger sur un coup de tête, mais est-ce que ça veut dire que tu as cessé d’aimer la pizza ? Ou qu’absolument personne n’aime la pizza ? - Tout le monde aime la pizza. » Mais qu’est-ce qu’il baragouinait celui-là avec son fast food ? Jonah se surprit à porter une poignée pleine de saucisson à sa bouche, salivant en s’imaginant chaque plat. Au moins, il avait la sensation de la graisse sur les doigts. Yeux plissés, il fixait Hassan, captivé. Il ne saisissait pas tout, mais pour sûr, c’était saisissant. « C’est toi la pizza, si t’as pas saisi. -J’suis la pizza ? -Ton date a peut-être décidé qu’il avait envie d’un burger ce soir, finalement. Ça veut pas dire qu’il a subitement décidé que la pizza était le pire plat au monde, hm ? - Hm. » La tête du Fletcher dodelinait doucement comme un toutou sur un tableau de bord. Là-dedans, ça moulinait. “J’suis la pizza…” qu’il répéta. La pizza, c’était bon. Mais les burgers aussi. Et les tacos, ooooh…. Il se vit lui-même scroller sur Uber Eats, les soirs où la flemme de cuisiner pour lui seul l’emporte sur la volonté de manger sain. Il commençait toujours pas l’onglet des réductions -comme tout le monde, ne le nions pas. En passant devant les différentes enseignes, son estomac finissait par lui dire ce dont il avait vraiment envie sur le moment. Parfois, c'était de la pizza. Parfois, c’était un burger.

A ses grands yeux ronds, Jonah faisait l’objet d’une illumination. Sa mâchoire distraite par sa réflexion laissait entrevoir les morceaux de saucisson broyé de sa langue à ses dents. Il déglutit avant de réaliser que le travail de mastication avait été bâclé et que la viande était encore trop épaisse pour son œsophage. Alors il toussa un coup et fit glisser le tout avec une grande gorgée de bière. “Fuck yeah ! s’exclama-t-il en déposant brutalement sa pinte sur le comptoir, faisant gicler sa mousse. J’suis la pizza ! Et tout le monde aime la pizza !” Encore fallait-il qu’il soit un genre de pizza au goût de quelqu’un, pas comme celles à l’ananas, à la viande de kebab, ou pire, la végétarienne. “Tant pis pour elle, elle aura pas un morceau de cette incroyable… quatre fromages.” Il ne pouvait pas être autre chose en amour. Collant, dégoulinant et indigeste.

“Ouais, tu tiens ta reconversion, toi.” Hassan le sage, le gourou. Il était sans doute un bon ami pour Jules. Pourquoi ils n’avaient pas fait plus ample connaissance avant ? Est-ce que Jules gardait toute cette guidance pour elle seule ? Combien de fois lui avait-elle répété des conseils qu’elle avait elle-même reçus d’Hassan ? “Where have you been all my life” résonnait en fond du brouhaha des discussions des clients du Saucibar, comme pour répondre aux pensées de Jonah. Il reprit une gorgée de bière et calma légèrement son exaltation liée à ce boost de confiance en lui -qui prendra fin dès lors qu’il passera le seuil de la porte de son appartement et qu’il n’y aura que son chat et un paquet de mouchoirs pour lui tenir compagnie. “Et t’as personne dans la vie, tu disais ? Comment ça se fait ?” C’était ça, le truc des cordonniers, des chaussures et des doubles de clés. Il avait fini par mettre le doigt dessus.

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Message(#)hassan + lovefool EmptyDim 1 Oct 2023 - 8:40

Hassan Jaafari & @Jonah Fletcher
Lately I have desperately pondered, spent my nights awake and I wondered what I could have done in another way to make you stay, reason will not reach a solution, I will end up lost in confusion, I don't care if you really care as long as you don't go, so I cry, and I pray, and I beg for you to love me, love me, say that you love me, fool me, fool me, go on and fool me. ☆☆


Allez savoir pourquoi, de connaître le jeune homme presque uniquement par le prisme de leurs relations respectives avec Jules poussait l’enseignant à faire des parallèles entre les deux jeunes gens, et donc à se figurer Jonah comme quelqu’un de similaire à la jeune femme. Un rat de bibliothèque dont la douceur n’avait d’égale que la gentillesse, en somme, et s’il fallait résumer le maximum de choses en un minimum de mots. Rien d’étonnant donc à ce que le « Oh, ouais, parce qu’elle sait jamais trop par où commencer, ha. » de Jonah ait suffi à lui faire hausser un sourcil, le rendant désormais résolument intrigué par ce qui suivrait : « J’suis vidéaste. Je fais … des vidéos. Sur Youtube. » Oh dear god, how old am I now ? « Et depuis quelques années je suis aussi agent immobilier. Je sais – ça m’a pris comme une envie de pisser. » La dernière remarque avait au moins eu le mérite de lui arracher un bref éclat de rire, et attrapant une cacahuète dans la soucoupe venue avec son jus de tomate Hassan avait rétorqué sur le ton de la plaisanterie « Et tu es aussi Batman une fois la nuit tombée ? » comme s’il n’était pas le plus mal placé qui soit pour commenter l’accumulation de projets professionnels parallèles. « Les deux sont liés, du coup ? avait-il finalement repris, avec un peu plus de sérieux et toujours un brin de curiosité, J’veux dire, t’es une sorte … d’influenceur immobilier ? » Etait-ce simplement un concept qui existait ? Si sa supposition concernant l’activité de Jonah ne tombait pas juste, Hassan n’en serait pas moins persuadé que quelqu’un d’autre aurait forcément eu l’idée – il y avait des influenceurs pour à peu près tout et n’importe quoi, de leurs jours.

Reste que leurs domaines professionnels respectifs n’étaient pas le cœur de la discussion, démarrée par l’incapacité d’Hassan à croiser une âme en peine sans se sentir tenté de lui venir en aide – à défaut de savoir s’aider lui-même, diraient certains. Les tourments de son voisin de bar lui venaient d’histoire de coeur, un grand classique du genre, et si l’universitaire ne pouvait pas se vanter d’une vie sentimentale irréprochable, au moins pouvait-il le faire quant à sa capacité à ne pas jauger de sa propre valeur en fonction des interactions qu’il entretenait par le biais des applications Tinder et consorts. Cela étant dit, la métaphore culinaire dans laquelle il s’était lancé manquait peut-être un peu de clarté, et contemplant le discours les yeux dans le vague Jonah avait d’abord murmuré « Tout le monde aime la pizza. » d’un ton dubitatif, poussant son interlocuteur à faire lui-même la jonction entre son raisonnement et leur situation. « J’suis la pizza ? Hm. J’suis la pizza … » Et tout le monde aimait la pizza, c’était le point d’orgue de toute cette comédie, alors il comptait sur le jeune homme pour ne pas passer à côté de la donnée la plus importante de son raisonnement. Mais soudain son visage s’était comme illuminé, et tapant du poing sur le comptoir en manquant faire s’envoler le contenu de son verre, le trentenaire s’était exclamé « Fuck yeah ! J’suis la pizza ! Et tout le monde aime la pizza ! » comme s’il venait de découvrir la loi de la gravité, plein d’une confiance retrouvée lui ayant fait bomber le torse en ajoutant « Tant pis pour elle, elle aura pas un morceau de cette incroyable … quatre fromages. » Et bien qu’un peu surpris par le brusque changement d’humeur de l’amoureux déçu, Hassan avait laissé échapper un bref rire et fait tinter son verre de jus de tomate contre celui de son voisin de comptoir. « Cheers to that. » L’histoire ne dirait pas si oui ou non ce “elle” aurait fait une meilleure affaire ce soir, mais ce que Jonah ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal.

Le contenu de son verre descendu de moitié, l’universitaire l’avait reposé sur le comptoir et laissé son rire se muer en sourire qui, à son tour, avait lentement fini par s’évanouir. Tenter de chasser la morosité d’autrui l’éloignait un temps de la sienne, purement mathématique, mais fort de sa bonne humeur retrouvée son acolyte l’avait agrippé pour le tirer des flots de la mélancolie avant qu’il n’ait eu le temps de (re)boire la tasse. « Ouais, tu tiens ta reconversion, toi. » Pour un trait d’esprit sur le fast-food et la façon dont on consommait désormais les relations comme les burgers ? Allons bon. « Et t’as personne dans la vie, tu disais ? Comment ça se fait ? » Il n’avait pas exactement dit qu’il n’avait personne – c’était ce qu’il avait manqué faire remarquer, avant de s’en dissuader seul. Il ne l’avait pas dit mais ce n’en était pas moins vrai, alors à quoi bon ? Haussant simplement les épaules, Hassan avait englouti une cacahuète et répondu avec fatalisme « Je me défends bien pour faire une bonne première impression, mais j’ai un sens du timing souvent catastrophique. » Ou bien était-ce seulement un tort de sa part, vouloir attendre constamment que toutes les planètes s’alignent correctement avant de vouloir tenter quelque chose de plus sérieux et de plus constructifs que de simples flirts sans lendemain ? « Et j’estime que la famille passe avant tout le reste, les amis aussi … C’est un sens des priorités qui ne convient pas à tout le monde. » Avait-il l’intention d’en changer pour autant ? Bien sûr que non, car si l’enseignant se savait capable de vivre sans relation amoureuse, il n’envisageait pas un seul instant de pouvoir se passer des membres de sa famille – les amours passaient et se fanaient, pas eux. « Et je trouve ça important de se donner l’occasion d’apprendre à se satisfaire de sa propre compagnie. C’est plus difficile que ça en a l’air. » Et surtout ce n’était pas inné, du moins pas lorsque l’on avait le tempérament d’Hassan, et un besoin de plaire presque aussi exacerbé que ne l’était sa peur de la solitude. Il travaillait encore dessus, sans surprise.
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Message(#)hassan + lovefool EmptyMer 25 Oct 2023 - 16:44

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 « lovefool »  hassan + lovefool 873483867  jonah fletcher & @hassan jaafari.


« Et tu es aussi Batman une fois la nuit tombée ? - J’pourrais pas, j’aime trop mon sommeil. » rétorqua Jonah avec un rire. Difficile à croire compte tenu des images et situations auxquelles il prenait plaisir à s’exposer lui-même au quotidien, des choses qui maintiendraient éveillées des âmes plus sensibles que la sienne. Lui, il ressentait un certain confort dans ces environnements glauques, auprès de récits occultes, dans les pas d’être dérangés. Il n'espérait pas que quiconque puisse le comprendre ; lui-même ne se l’expliquait pas. C’était ce qui le rendait heureux et lui permettait de fermer les yeux le soir avec un sentiment de satisfaction. « Les deux sont liés, du coup ? J’veux dire, t’es une sorte … d’influenceur immobilier ? » Le Fletcher haussa un sourcil et releva soudainement la tête, circonspect. Il avait commencé sur Youtube avec ses enquêtes paranormales, ses fameuses purifications d’esprits aux rituels étranges et ses explorations urbaines. Il s’était diversifié avec son activité d’agent immobilier -une concurrence hors normes que certaines personnes, comme l’employeur d’Adèle, voyaient d’un mauvais œil. Désormais, il n’était pas rare que les enquêtes et séances de communication avec les fantômes qu’il publiait se déroulent dans les habitations qu’il vendait. C’était parfois ainsi qu’on venait le trouver, comme c’était le cas pour Sienna et June. Les deux univers s’étaient bel et bien entremêlés. “J’avais pas vu ça comme ça.” il admit, dodelinant de la tête comme s’il assimilait la réalité de ce nouveau titre, particulièrement concret. Cependant, il continuerait de se prendre soit comme un vidéaste, traduisant ainsi sa passion du septième art, un enquêteur du paranormal, pour les néophytes, ou encore un médium, aussi faux ses prétendus pouvoirs soient-ils.

Le bar continuait de s'animer autour d'eux, les clients commandant des boissons, échangeant des rires et des histoires. Il y avait quelque chose de réconfortant dans le fait de se retrouver au milieu de cette effervescence, de se sentir connecté à d'autres êtres humains, même s'ils étaient encore des inconnus. Chacun menait sa barque, et personne ne parut remarquer l'hurluberlu qui beuglait qu’il était une pizza ou s’inquiéter de l’état du comptoir lorsqu’il avait frappé sa pinte dessus et dégueulassé tout le bar de bière collante. Le boost de confiance était diablement efficace. « Cheers to that. » Jonah prit une gorgée de sa bière, prenant le temps de savourer le goût rafraîchissant. Le jus de tomate d'Hassan n'était peut-être pas son choix de boisson habituel, mais il appréciait la diversité des préférences des gens. C'était un peu comme les relations, pensa-t-il. Chacun avait sa propre saveur, sa propre personnalité, parfois surprenante. Le jeune homme se pencha donc un peu plus sur le cas d’Hassan s’il souhaitait apprendre à mieux connaître avec un enthousiasme visible.

« Je me défends bien pour faire une bonne première impression, mais j’ai un sens du timing souvent catastrophique. » Le Fletcher ne pouvait même pas se prétendre capable de passer la première étape. Chaque rencard était un véritable terrain miné à ses yeux. C'était comme passer un entretien d'embauche pour un poste qu’il n’avait jamais occupé, et il se demandait s’il allait décrocher le job à la fin de la soirée. C’était sans doute cette manière de voir les choses qui le rendait si nerveux, le rendait gaffeur et lui faisait perdre ses moyens. Est-ce qu’un jour une princesse allait bien vouloir embrasser le crapaud pour lever le sort et lui permettre d’enfin être le prince qu’il avait le potentiel d’être ? « Et j’estime que la famille passe avant tout le reste, les amis aussi … C’est un sens des priorités qui ne convient pas à tout le monde. » Il sourit, approuvant le point de vue du brun. La chaleur des retrouvailles avec Sibel, les blagues partagées avec Jules, les disputes réglées à coups de discussions interminables avec Zelda, les moments de complicité avec Tracey, les cafés du matin avec Cami, les soirées costumées jusqu’au-boutistes avec la complicité de Birdie et Jordan. C'était tout ça qui donnait du sens à la vie, et Jonah avait la chance de savoir reconnaître ces moments spéciaux, les saisir au vol, en tirer le meilleur, armé d’un éternel optimisme. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser à la quête de l'amour, à la recherche de cette connexion profonde avec une autre personne. « Et je trouve ça important de se donner l’occasion d’apprendre à se satisfaire de sa propre compagnie. C’est plus difficile que ça en a l’air. »

Jonah parut méditer sur les paroles de son nouvel ami. C'était un discours intéressant et réfléchi, loin de l'approche habituelle des conversations superficielles qu'il avait avec les filles sur Tinder. Il n'y avait pas de "match", de "swipe right" ou de "super like". Au lieu de cela, ils parlaient de priorités, de famille et de solitude. Il se demanda si lui-même serait capable de mettre en pratique ces principes. En réalité, cela était déjà le cas, mais cela était plus simple à faire tant qu’il n’avait personne dans sa vie. L’équilibre à trouver, ensuite, demeurait un mystère auquel il n’avait jamais été réellement confronté. "Je suppose que j'ai toujours été un peu solitaire, un peu bizarre, quand j’étais plus jeune" avoua-t-il. "Le souci, c’est que ça a jamais été par choix." Alors maintenant, cette solitude, il la fuyait comme la peste. Ew. Deep. La profondeur de la conversation secoua ses épaules avec un frisson de répulsion. C'était bien loin des bavardages légers et des conversations futiles dont il était ravi de se contenter. Explorer plus loin faisait toujours remonter des souvenirs et des émotions qu’il préférait enterrer dans un épais coffre, verrouillé à double tour par le pouvoir magique du déni.

"Pourtant, y a quelque chose d'unique dans le fait de tomber amoureux, tu crois pas ? il demanda, fervent défenseur du plus beau sentiment du monde. Quelque chose d’euphorisant, comme un sortilège qui te fait redécouvrir le monde. C'est comme si tout devenait soudainement plus clair, plus lumineux, t’as l’impression de revoir les couleurs pour la première fois, de découvrir de nouvelles odeurs, de nouvelles musiques !" Voilà, comme d’habitude, Jonah parlait de l'amour comme s'il s'agissait d'un conte de fées, avec la naïveté d’un scénario de Disney des années 60. Mais c'était ainsi qu'il le ressentait. Il croyait en l'amour, si fort, trop fort, en cette magie qui pouvait surgir lorsque deux âmes se rencontraient et se reconnaissaient. Peut-être était-il un romantique incurable. En tout cas, même s’il se cassait constamment la figure dans sa quête du grand amour, il ne voudrait pas en être guéri. C’était sa malédiction jetée au-dessus du berceau ; de persister à y croire, qu’importe la violence de chaque chute.

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Message(#)hassan + lovefool EmptyVen 2 Fév 2024 - 23:07

Hassan Jaafari & @Jonah Fletcher
Lately I have desperately pondered, spent my nights awake and I wondered what I could have done in another way to make you stay, reason will not reach a solution, I will end up lost in confusion, I don't care if you really care as long as you don't go, so I cry, and I pray, and I beg for you to love me, love me, say that you love me, fool me, fool me, go on and fool me. ☆☆


Peut-être parce que pas suffisamment romantique par nature, Hassan n’avait jamais vu la vie de couple comme une fin en soi, et pouvait jurer que le sentiment de solitude qui le prenait parfois à la gorge lorsqu’il passait le seuil de sa porte, sans que l’accueil enthousiaste de ses deux animaux ne suffise à lui, ne trouvait pas sa source là-dedans. Seul, il ne l’était jamais vraiment, pas même en ces temps troublés où le deuil, les fâcheries et les aléas de la vie lui arrachaient certaines relations précieuses, du plus temporairement au plus irrémédiable. La famille, celle du sang et celle du cœur, lui servait de phare contre vents et marées, et la multiplication de ses engagements professionnels et associatifs lui assuraient une vie sociale plus que remplie dont il ne se plaignait pas. Pour autant, lorsque chacun rentrait chez soi et qu’il se retrouvait confronté au silence de sa propre compagnie dans une maison probablement trop grande pour lui, il lui arrivait de regretter l’époque d’une vie à deux où le retour à la maison n’était que le second chapitre de sa journée, rendu indispensable par le fait de le partager avec quelqu’un de spécial. Autant de preuves que la solitude, chez Hassan, n’était pas innée et justifiait qu’il ait un jour décidé de prendre le taureau par les cornes en ne basant plus ses choix et ses actions sur une stratégie d’évitement qui finirait forcément par se retourner contre lui – tout un programme. En clair, les arguments qu’il avançait auprès de Jonah ne faisaient pas pour autant de lui un expert en la matière, mais simplement quelqu’un qui prêchait pour une solution à laquelle il tentait lui aussi d’adhérer. Jonah qui, pour sa part, avait semblé se perdre un instant dans le fil de ses pensées, avant d’admettre « Je suppose que j'ai toujours été un peu solitaire, un peu bizarre, quand j’étais plus jeune. » d’un ton pensif. « Le souci, c’est que ça a jamais été par choix. » Pinçant ses lèvres d’un air compatissant, à défaut de pouvoir prétendre qu’il comprenait parfaitement la situation décrite par le jeune homme, Hassan avait finalement pioché dans les cacahuètes et rétorqué dans un bref haussement d’épaules « Tu vois, t’as déjà une longueur d’avance sur moi sur la question. » en ponctuant sa remarque d’un sourire.

C’aurait pu être une question d’âge, ce n’était en réalité sans doute qu’une question de tempérament, et d’optimisme auquel Jonah s’accrochait encore quand celui d’Hassan s’était érodé au fil des années. La minute d’avant Jonah ruminait une déception qui semblait n’être que la dernière d’une longue liste, et le voilà déjà qui babillait à nouveau sur l’amour comme la princesse d’un long-métrage Disney. « Pourtant, y a quelque chose d'unique dans le fait de tomber amoureux, tu crois pas ? » Oh, sans doute. Mais la chute était toute aussi unique et incomparable, lorsque les choses ne tournaient pas en fin heureuse, et à ce sujet Hassan avait le comportement du chat échaudé qui craignait l’eau chaude, loin de l’optimisme à toute épreuve de son voisin de comptoir. « Quelque chose d’euphorisant, comme un sortilège qui te fait redécouvrir le monde. C'est comme si tout devenait soudainement plus clair, plus lumineux, t’as l’impression de revoir les couleurs pour la première fois, de découvrir de nouvelles odeurs, de nouvelles musiques ! » Il n’y avait pas à dire, Jonah savait vendre son produit, et l’air un brin songeur Hassan s’était même surpris à murmurer « Et ce serait si simple, si la fin heureuse était cent pour cent garantie dès le départ. » d’un ton sans doute plus amer que voulu au départ. Sans doute enviait-il un peu Jonah de n’avoir pas encore connu de désillusion suffisante pour lui faire perdre cette impression que l’amour pouvait être une fin en soi et se suffire à lui-même, et ne voulant pas être celui qui planterait la graine de sa déception il avait finalement ajouté « Mais y’a des gens qui passent leur vie à chercher ce que tu décris sans jamais le trouver, alors laisse jamais personne te dire que tu t’emballes si un jour ça t’arrive. » en le regardant dans les yeux, comme pour obliger Jonah à envisager sa phrase avec le plus grand sérieux. « T’as l’air d’avoir un grand cœur, Johnny. C’est pas donné à tout le monde, alors le laisse pas tomber entre de mauvaises mains. » Et par mauvaises, il entendait “qui ne le méritaient pas” … Mais savait-on vraiment ce qui le méritait ou non, sans avoir pris le risque de le faire ? Hassan ne possédait pas de réponse à cette question, pas plus qu’aux autres, et quittant son tabouret il avait attrapé son portefeuille et abandonné sur le comptoir de quoi payer son propre verre et celui de Jonah, voir peut-être même un second s’il lui prenait l’envie de commander autre chose pour finir de faire passer la déception du lapin que l’on venait de lui poser. « Tu le boiras à ma santé. » avait-il simplement ajouté, avant que l’adulescent n’ait eu le temps de songer à lui faire remballer sa monnaie. Il avait mis les pieds dans le bar accablé par sa propre mélancolie et le quittait avec la pensée réconfortante que chez certains l’espoir subsistait encore – cela valait bien un verre ou deux.
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Message(#)hassan + lovefool EmptyMer 7 Fév 2024 - 15:29

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 « lovefool »  hassan + lovefool 873483867  jonah fletcher & @hassan jaafari.


« Et ce serait si simple, si la fin heureuse était cent pour cent garantie dès le départ. » Corde sensible, mots salés. Y’avait là des cicatrices encore fraîches. Les déceptions du passé pouvaient colorer la perception de l'amour. Jonah se demanda ce qui avait pu causer cette pointe d'amertume dans les paroles d'Hassan, mais il n'était pas sûr de pouvoir poser cette question sans être intrusif. Lui aussi avait eu ses moments difficiles, ses désillusions, ses moments où il avait cru qu’il avait trouvé quelque chose de spécial, pour finalement se rendre compte que ce n'était pas le cas. Il n’avait pas perdu espoir pour autant. Peut-être était-ce de l'optimisme naïf. Il voulait simplement croire en la possibilité du bonheur pour tous. « Mais y’a des gens qui passent leur vie à chercher ce que tu décris sans jamais le trouver, alors laisse jamais personne te dire que tu t’emballes si un jour ça t’arrive. » Le jeune homme acquiesça d’un mouvement de tête franc et volontaire. « T’as l’air d’avoir un grand cœur, Johnny. C’est pas donné à tout le monde, alors le laisse pas tomber entre de mauvaises mains. » Il écarquilla un peu les yeux, pris au dépourvu par la sincérité des propos d’Hassan. “M-merci,” qu’il bredouilla de manière inintelligible. Un silence agréable s'installa entre eux l’espace de quelques secondes, puis Hassan se leva et abandonna quelques dollars sur le comptoir. Jonah se pouvait s’empêcher de voir la scène entre deux épaisses bandes horizontales et, oubliant la réalité du moment au profit de son aspect cinématographique, en oublia ses propres répliques.

Finalement, Jonah regarda Hassan quitter le bar, emportant avec lui une partie de la mélancolie qui s'était installée autour d'eux, mais aussi sa sagesse et sa gentillesse. La dernière phrase du brun résonnait encore dans l'air : "Tu le boiras à ma santé." Restant assis sur son tabouret, Jonah savoura la dernière gorgée de sa bière, réfléchissant à la conversation qu'ils venaient d'avoir. La solennité d'Hassan l'avait touché, comme une piqûre de rappel sur la fragilité de l'espoir et des rêves. Il secoua légèrement la tête, comme pour chasser les pensées envahissantes, et se tourna vers le barman pour commander une nouvelle boisson. Peut-être quelque chose de plus fort cette fois-ci. Il avait besoin de quelque chose pour dissiper la légère tristesse qui s'était installée en lui. Se remémorant les paroles d'Hassan sur l'amour et l'espoir, Jonah sentit un élan de détermination grandir en lui. Il était déterminé à continuer à croire en l'amour, à rechercher cette connexion spéciale qui pouvait transformer sa vie. Peut-être que cela ne serait pas facile, peut-être qu'il rencontrerait des obstacles et des déceptions en cours de route, mais il était prêt à prendre le risque. Parce que, comme l'avait dit Hassan, même si certaines personnes passaient leur vie à chercher l'amour sans jamais le trouver, il valait mieux essayer et échouer que de ne jamais essayer du tout.

La porte du bar s'ouvrit à nouveau, laissant entrer un souffle d'air frais dans la pièce enfumée. Jonah tourna instinctivement la tête pour voir qui venait d'arriver. C'était une femme, les cheveux bruns encadrant son visage. Elle jeta un coup d'œil autour du bar, cherchant visiblement quelqu'un. Jonah réalisa qu'il avait espéré, ne serait-ce qu'un instant, que ce quelqu'un soit lui. Un sourire mélancolique se dessina sur son visage alors qu'il prenait conscience de cette pensée fugace. La prochaine fois, Johnny-boy.

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