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Message(#)(flake #1) it leads me back to you. EmptySam 18 Fév 2023 - 20:12


(c) nairobi & movies and chill
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Il ne l'aurait sûrement pas cru, Blake, si on lui avait dit quelques mois en arrière qu'il s'apprêterait à retrouver Flora pour une sortie en ville, en tête à tête et sans que la jeune femme et lui n'aient plus besoin de feindre la bonne entente parce qu'August était dans les parages et qu'il ne s'était jamais douté de rien. De la relation qui les avait uni pendant deux ans, tout comme de la rupture qui était venue y mettre un terme – et Blake avait toute sa responsabilité là-dedans, ils le savaient tous les deux. Si Flora et lui ne s'étaient recroisés qu'à de rares reprises ces dernières années, et toujours avec cette impression de devoir marcher sur des œufs en présence l'un de l'autre, bien des choses avaient changé depuis le printemps dernier. Et si Blake n'aurait pas pensé qu'il lui serait à nouveau si naturel de prendre des nouvelles de la brune ou de l'inviter à boire un café pour rattraper le temps perdu, force est de constater qu'il n'avait pas opposé la moindre résistance lorsqu'ils s'étaient doucement mais sûrement rapprochés. Ni quand les excuses s'étaient enchaînées pour retrouver sa compagnie un peu plus longtemps, un peu plus souvent aussi, jusqu'à finalement que cette invitation à sortir boire un verre tombe sous le sens. En son for intérieur, pourtant, son cœur ne cessait de se questionner sur le véritable sens de sa démarche, et sur ce besoin qu'il éprouvait de retrouver le sillage de celle dont il avait pourtant brisé le cœur des années en arrière. Se sentait-il encore coupable, pour la façon dont il l'avait traité ? Probablement. Se sentait-il aussi très seul, depuis que Stella l'avait rayé de sa vie ? Sans doute. Pourtant il refusait de s'avouer que Flora était peut être seulement réapparue au bon moment dans sa vie, lorsqu'il lui était beaucoup plus simple de regarder vers un passé réconfortant que d'aller de l'avant, une bonne fois pour toutes. Ils ne faisaient rien de mal, à se remémorer le bon vieux temps. Et lui n'avait sans doute que peu de risques de la blesser une nouvelle fois, n'est-ce pas ?

« Maintenant qu'on est là, j'ai un terrible aveu à te faire. » Ses yeux vrillés dans les siens, le coin de ses lèvres s'étira avec malice tandis que ses doigts, posés à plat sur la table, battaient le rythme de la musique qui résonnait tout autour d'eux. Un air que Blake ne prétendrait pas reproduire à l'identique – il appréciait le jazz sans se considérer spécialiste pour autant, et bien loin de là – mais qui aidait à lui seul à dédramatiser l'aveu qu'il s'apprêtait à lui faire. « C'est pas la première fois que je mets les pieds ici. En fait, j'ai parlé de ce bar dans une de mes chroniques y'a quelques mois, alors on me reconnaît généralement quand je m'y pointe. » Ce qu'il ne faisait pas assez souvent pour être l'un des visages familiers de ces lieux mais qui lui avait valu à une ou deux reprises d'échanger quelques bons mots avec le personnel, plutôt physionomiste et visiblement à l'affût de la moindre publicité qui leur était faite. A ce propos, il précisa rapidement. « La bonne nouvelle, c'est que j'en ai parlé comme d'une des meilleures scènes de jazz de Brisbane, alors personne ne devrait cracher dans nos verres quand on a le dos tourné. » Il s'amusa en laissant retomber son dos contre sa chaise, à peu près certain que Flora en avait douté ou qu'au moins, elle avait envisagé la possibilité qu'on leur lance des regards noirs durant toute la soirée parce qu'il aurait manqué de tact. Elle le connaissait, elle savait qu'il s'encombrait rarement de gants pour dire ce qu'il pensait et que ça lui avait déjà attiré des ennuis. Si lorsqu'ils s'étaient connus Blake n'était encore qu'un petit étudiant ambitieux à qui presque personne n'envisageait de laisser sa chance, elle avait toujours été témoin de la hargne qu'il pouvait laisser s'exprimer quand on lui offrait une tribune. Ça en aurait certainement intimidé plus d'une, à l'époque, mais elle lui avait toujours donné l'impression de voir plus loin que cette assurance qu'il renvoyait et que ce bagout dont il pouvait faire preuve. Elle était l'une des rares à n'avoir jamais essayé de le changer, Flora, et c'est sans doute pour ça qu'il gardait aujourd'hui une telle tendresse pour ces deux années pendant lesquelles elle avait partagé sa vie. Malgré ses erreurs, malgré les hauts trop souvent suivis de bas, ça n'avait jamais changé.

« Je t'ai rien dit avant parce que je voulais pas que tu penses que je t'invitais en terrain conquis, ou pire, que j'avais mes habitudes quand il est question d'inviter une fille à boire un verre. » Il confessa en toute sincérité, justement pour qu'elle puisse voir clair dans ses intentions et n'aille pas imaginer qu'il avait simplement un plan bien rodé, un plan qu'il mettait à exécution pour la troisième fois de la semaine et la douzième fois du mois. A vrai dire, il n'aurait jamais cru qu'il lui serait aussi difficile de prendre l'initiative d'aller boire un verre en charmante compagnie, plusieurs mois après sa rupture, et alors que ça n'aurait été qu'une formalité plusieurs années en arrière. Pas mal de choses étaient plus compliquées, depuis Stella, et sans doute aussi que la compagnie de Flora n'aidait pas à rendre la chose moins solennelle. Ce n'était pourtant pas comme s'ils avaient statué qu'il s'agissait d'un rencard, et ce malgré l'ambiance feutrée de ce bar et le fait que tout le monde autour d'eux semble venu en couple. Alors pourquoi était-il au fond de lui aussi nerveux ? « J'étais content qu'on puisse se voir, voilà la vérité. Et je serais content que tu restes si cette trahison n'est pas trop difficile à avaler. » Il dédramatisait la chose, Blake, peut être de peur qu'elle soit rattrapée par le souvenir amer qu'il avait du lui laisser des années en arrière, et à raison, quand lui était plutôt rattrapé par une nostalgie douce et agréable, lorsqu'il plongeait son regard dans le sien en songeant à ce qui avait été.
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Flora Constantine
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la petite souris
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ÂGE : trente-et-un ans (21.07.1993)
SURNOM : flo sonne comme une évidence, elle entend également constantine de temps à autre
STATUT : elle a du mal à y croire mais flirte le parfait amour avec Elijah. il est celui dont elle a toujours rêvé, et il fait d'elle la plus heureuse des petites souris
MÉTIER : ses rêves abandonnés, elle est à présent barista au dbd en journée et barmaid à l'electric playground le soir
LOGEMENT : au #03 james street à fortitude valley. elle partage cet appartement avec Millie, des cochonneries entassées dans les placards et de précieux rouleaux de tissus dans un coin du salon
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POSTS : 526 POINTS : 0

TW IN RP : ptsd, achluophobie, maladie, deuil. mentions : overdose, addiction, drogue, relation abusive
GENRE : Je suis une femme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : née à Sydney, elle vit à Brisbane depuis ses six ans › terrible cuisinière, elle mange toutes les cochonneries qui lui tombent sous la main › rêve de devenir styliste › elle a développé une peur phobique de l'obscurité suite à un accident de voiture › artiste, elle passe des heures à dessiner tous les jours › elle adore les animaux, peu importe qu'ils soient mignons ou non › maladroite, deux pieds gauches et un sourire innocent pour s'excuser d'avoir renversé votre café › elle rêve de voyages et d'évasion › très douce, grande enfant
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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RPs EN COURS :
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ELIORA › you still know of dawn, but you always return. when you hid under my black wings, they couldn't have protected you from anything. once in flight they would have let go. you would have once again wound up below. only broken, indeed, its wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light.

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CONSTANTINE › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. i made up my mind. i can't see you but i hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, i know i'm home.

RPs TERMINÉS : (2022) auden #1ambrose #1(event) défilé weathertonelijah #1millie #1elijah #5james #1elijah #3auden #2bellamy #1carl #1

(2023) malone #1auden #3elijah #4elijah #2elijah #7elijah #8kieran #1elijah #6elijah #9jordan #1august #1elijah et blakeambrose #2penny #1blake #2shiloh #1elijah #16 aushiloh #2elijah #15tessa #1elijah #11eliora #12james #2ambrose #3kieran #2zoya #2blake #3millie #2malone #2


nanowrimo 2022 › 40 000 mots ✓
nanowrimo 2023 › 80 000 mots ✓

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AVATAR : emma watson
CRÉDITS : cristalline (avatar) astra (signature) loonywaltz (userbars)
PSEUDO : eternalia, astre (amandine)
Femme (elle)
INSCRIT LE : 15/08/2022
https://www.30yearsstillyoung.com/t45755-we-accept-the-love-we-think-we-deserve-flora
https://www.30yearsstillyoung.com/t45768-flora-what-lies-beneath-the-surface
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Message(#)(flake #1) it leads me back to you. EmptyMar 21 Fév 2023 - 16:48

it leads me back to you

Flora n'aime pas le secret. Elle sait mentir lorsque nécessaire mais n'aime pas avoir à le faire, et en prend pourtant la fâcheuse habitude lorsque ses relations sentimentales entrent dans l'équation. Blake a été son premier amour, le blond et elle ont forgé ensemble des souvenirs chers à son coeur, et elle aimait l'idée de se sentir parfaitement complète et épanouie à ses côtés - à cette exception près. Qu'elle le puisse ou non, elle n'aurait jamais été les exposer quotidiennement sur les réseaux et auprès de ses proches, mais ce secret vis à vis d'August et par conséquent du reste du monde avait sûrement été la plus pénible des facettes de leur amour. Flora ne se montre pas, mais n'aime pas se cacher non plus, et avait pourtant accepté ce compromis pour pouvoir bénéficier de la tendresse et de la douceur de l'australien. Ses bras ont été les premiers dans lesquels elle a passé des nuits entières, ses mains les premières à essuyer les plus pudiques de ses larmes, ses mots réconfortants les premiers à parvenir à la toucher d'une façon dont aucun n'y était parvenu avant eux. Il avait été son premier à beaucoup de choses Blake, et lorsque son tempérament et son ambition avaient pris le dessus sur leur couple, la brune avait su qu'elle ne pourrait rien y faire. Flora, elle n'avait jamais essayé de le changer et au contraire avait toujours embrassé sa fougue et sa détermination, admirative de son ambition et des moyens sur lesquels il ne lésinait jamais pour arriver à ses fins. Elle s'était volontiers contentée de son ombre pour le laisser dans la lumière, préférant de la même façon qu'elle était faite trouver sa place derrière les rideaux plutôt qu'à l'avant de la scène. Elle l'aimait comme il était Blake, et lui l'aimait également. Mais moins que sa carrière et toutes les possibilités qu'elle avait à lui offrir, et lorsqu'un choix avait dû être fait entre celui qu'il était à ses côtés et celui qu'il pouvait devenir seul, le blond s'était orienté vers l'avenir. Vers son avenir, peu importe qu'elle en fasse partie ou non. Cela avait été douloureux pour elle, sans doute pour lui aussi, mais elle n'avait pas été surprise pour autant - elle comprenait. Elle comprenait qu'il puisse trouver quelqu'un d'autre plus tard mais ne puisse pas revivre ses années ni rattraper le temps perdu d'ici quelques années s'il ne choisissait pas sa carrière maintenant. La vie était faite de choix et, si elle n'avait pas été le sien, lui l'aurait été.

Quelques années plus tard, le tableau qu'ils forment est assez irréaliste - tous les deux, aux yeux de tous, installés dans un bar entrain de parler de choses et d'autres. Flora avait fait le deuil de leur relation, même si les souvenirs y étant rattachés n'en demeuraient pas moins agréables malgré la poussière. Elle était parvenue, maintenant dix ans plus tard, à tirer une croix sur ce qu'ils auraient pu être et à se contenter de ce qu'ils n'étaient pas. Ils s'étaient séparés et, plutôt que de se contraindre à marcher sur des œufs dès lors qu'August serait dans les parages, avaient préféré prendre des distances. Des distances respectées jusqu'à cet été, peu après que son jumeau disparaisse et qu'elle ne sache qui contacter pour prendre des nouvelles - et s'il faisait le mort auprès d'elle, peut-être répondait-il à son meilleur ami ? Elle avait été assez désespérée en écrivant au journaliste, rongée par l'inquiétude et l'angoisse, ignorant jusqu'à savoir si Blake avait conservé son numéro et lui répondrait. Mais il l'avait fait, avait même trouvé les mots justes pour apaiser ses terreurs, et l'excuse avait été toute trouvée pour amorcer des retrouvailles amicales loin du malaise de ce qu'ils avaient partagé dans le dos de tous. De l'eau avait coulé sous les ponts, ils avaient mûri et avaient eu tout le temps de s'oublier, et Flora aimait l'idée de reprendre un peu de ses nouvelles pour savoir comment se portaient ses plans. Pour savoir s'il avait raison de suivre son ambition ou s'il rebondissait d'un échec à un autre avec l'espoir de vaincre tôt ou tard. Mais Blake ne se contentait pas de l'échec et se portait même très bien - en témoignait une carrière dans un monde où nagent les plus gros des requins. Ils avaient alors réappris à se connaître au fil des mois, s'étaient retrouvés de manières occasionnelles, et continuaient sans trop savoir ce que cela signifiait. Mais ils ne faisaient rien de mal, pas vrai ? « Maintenant qu'on est là, j'ai un terrible aveu à te faire. » Remuant distraitement sa paille du bout des doigts dans le cocktail aux fruits qui trône devant elle, elle redresse le regard pour trouver celui du blond, et fronce suspicieusement un sourcil en cessant de remuer la fine couche de mousse qui plane au dessus du liquide rougeâtre. Parcourant les nuances de bleu qui se chamaillent la vedette dans ses iris, Flora ne peut s'empêcher de sourire légèrement à l'air malicieux qu'il adopte. « Un terrible aveu, brr. » tance-t-elle en s'amusant de son suspens, un qu'il utilise sûrement quasi inconsciemment. Elle se redresse légèrement à son tour dans son siège, pose ses mains à plat sur la table et conserve son regard rivé dans le sien. « Je suis toute ouïe, monsieur le journaliste. » elle se moque un peu, forcément, trouvant une trop grande satisfaction en l'ennuyant de la sorte. Flora, elle l'écoute avec attention, qu'il cherche à la captiver ou non. « C'est pas la première fois que je mets les pieds ici. En fait, j'ai parlé de ce bar dans une de mes chroniques y'a quelques mois, alors on me reconnaît généralement quand je m'y pointe. » À cela, son visage fait mine de s'effrayer un peu, la malice l'emportant toutefois sur l'effroi. Cela peut être une bonne comme une mauvaise chose - qu'en disait-il ? Elle ne le soupçonne pas vraiment de leur avoir cassé du sucre sur le dos, pensant suffisamment connaître le rédacteur pour savoir que si tel était le cas ils ne seraient pas ici aujourd'hui, mais elle s'interroge un minimum quant aux motivations l'ayant poussé à parler de l'endroit. De l'endroit ou de ses propriétaires, ou peu importe ce qui a bien pu y retenir son attention. « La bonne nouvelle, c'est que j'en ai parlé comme d'une des meilleures scènes de jazz de Brisbane, alors personne ne devrait cracher dans nos verres quand on a le dos tourné. » Mais sans qu'elle n'ait à aller lui tirer les vers du nez, il précise rapidement ses dires et elle esquisse un sourire amusé qui s'accompagne d'un souffle sur le même ton. Elle reprend une gorgée de son verre comme pour appuyer ses propos, puis commente par la suite. « C'est bon à savoir, je suis ravie que ce verre ne soit pas empoisonné maintenant qu'il est bien entamé. » complimente-t-elle avec sérieux, ses doigts effleurant brièvement les siens alors qu'elle esquisse un mouvement à son encontre avant de reprendre place dans sa chaise. « Merci Blake pour ta prévenance. » Le coin de sa bouche toujours légèrement étiré, elle poursuit. « et d'avoir tâté le terrain avant de m'y emmener, je me ferais un plaisir de me procurer la chronique en question pour féliciter tes efforts - et voir ce que tu trouves à l'endroit. » ajoute-t-elle à voix plus basse, même si elle ne pense pas un traitre mot de ce qu'elle insinue comme en témoigne l'amusement qui perce dans ses mots. C'est la première fois qu'elle vient ici - signe qu'elle ne pourra y revenir sans penser à lui, et l'endroit est plutôt agréable.

« Je t'ai rien dit avant parce que je voulais pas que tu penses que je t'invitais en terrain conquis, ou pire, que j'avais mes habitudes quand il est question d'inviter une fille à boire un verre. » Il ne lui donnait pas cette impression - il ne la lui avait jamais donnée. Naïvement peut-être, elle s'était toujours sentie spéciale à ses côtés. Flora ne savait pas si toutes les filles qui s'étaient pavanées à son bras avaient eu cette sensation, si Blake excellait dans l'art de bien s'entourer et de faire se sentir uniques toutes ses petites histoires, mais Flora ne se sentait pas comme l'une d'elles. Sans doute était-ce dû à la drôle de relation qu'ils partageaient à présent, celle qu'elle ne savait pas trop comment qualifier mais qui portait encore les vestiges de celle qu'ils avaient laissée derrière eux. « Comme si assez de filles acceptaient de se sacrifier pour tes beaux yeux. » murmure-t-elle à voix basse, le laissant poursuivre sans trop se pencher sur la question, ses yeux toujours dans les siens. Qu'il le fasse ou non, finalement, était-elle censée s'en préoccuper ? Ils n'avaient pas nommé ce rendez-vous comme en étant un au sens d'un rencard, et elle ne se jugeait pas légitime de juger quoique ce soit. Même si elle y pensait. « J'étais content qu'on puisse se voir, voilà la vérité. Et je serais content que tu restes si cette trahison n'est pas trop difficile à avaler. » Son sourire se fait plus doux en réponse au sien, et elle ne répond pas tout de suite. Elle aussi est heureuse de pouvoir le voir de cette façon, simplement, pour passer du bon temps et retrouver l'alchimie caractéristique de leur lien qui n'a, vraisemblablement, pas eu besoin de beaucoup pour remonter à la surface. « Je suis contente de te voir aussi, Blake. » Elle a repris du sérieux la brune, jamais trop pour ne pas sous entendre quoique ce soit, mais suffisamment pour qu'il comprenne qu'elle pense ses mots. Quant à la trahison, elle inspire doucement en pinçant brièvement ses lèvres, triturant un instant les courbes de son verre sur lequel elle a réuni ses mains. « Tant que tu ne me traines pas partout où tu emmènes les autres, ça devrait aller. » Elle sait que ce n'est pas ce qu'il lui demande, mais elle ne sait pas trop quoi répondre de plus concret. Est-ce qu'elle lui en veut ? Un peu, forcément. Mais elle comprend, aurait pu prévoir la fin de leur relation, et se sentait surtout responsable de son propre chagrin qu'elle aurait pu s'épargner en étant moins bête. Elle ne blâmait pas autant l'australien qu'elle le pourrait, bien au contraire. « Je suis contente pour toi, tu sais. Pour tout ce que tu entreprends et que tu mènes à terme. » ajoute-t-elle après une pause, ses doigts s'immobilisant et ses yeux noisette à nouveau dans les siens. « C'est une bonne chose, et je ne t'ai jamais rien souhaité d'autre que de réussir. » Elle n'avait jamais espéré qu'il trébuche sous un prétexte quelconque, et était sincèrement fière du chemin qu'il avait parcouru et ne lui souhait que le meilleur pour celui qui lui restait à faire.
 
rainmaker



 
the innocence of my lips ☽ smear the innocence of my lips, feel you bruising me its boundless, you kill me and show me a world i feel whole in, never felt closer to demise, floating over all the stop signs and still i write pages of promise and cadence its quite alright baby

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Message(#)(flake #1) it leads me back to you. EmptyMar 28 Fév 2023 - 20:40


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Du coin de l’œil, Blake observait les lieux se remplir, satisfait de constater qu'ils avaient trouvé leur public et qu'il n'était vraisemblablement pas le seul à en avoir gardé des souvenirs suffisamment impérissables pour y être de retour. Cette fois, pourtant, ça n'est pas pour documenter sa chronique qu'il avait fait le déplacement, quand bien même ça ne l'avait jamais empêché de profiter de l'ambiance hors pair et des airs de jazz joués par de talentueux musiciens. Ce soir, il troquait bien volontiers sa solitude contre la compagnie de Flora, à qui il espérait peut être secrètement tirer un sourire, lorsqu'il s'aventurait comme maintenant sur le terrain de l'humour. Un humour bien à lui mais auquel la jeune femme était habituée – et il aimait penser que tout ça n'avait pas pu se perdre, même après plusieurs années. Même après tout le reste. « Un terrible aveu, brr. Je suis toute ouïe, monsieur le journaliste. » Oh, ce n'était pas comme s'il pouvait vraiment lui faire une confession qui changerait du tout au tout la trajectoire de cette soirée, et pas seulement parce que Flora avait toujours été assez téméraire pour vouloir faire partie de sa vie même lorsque ça n'était pourtant pas toujours synonyme de cadeau. Blake avait pas mal de suite dans les idées et il savait se fendre de méthodes relativement sournoises pour arriver à ses fins, mais ce qui s'appliquait dans sa vie professionnelle s'appliquait bien moins en privé. S'il avait du lui annoncer une mauvaise nouvelle, il ne lui aurait pas fait miroiter une soirée paisible dans un bar accueillant. Preuve en était qu'au bout du compte, elle n'avait rien à craindre de cet endroit et du traitement qu'on pourrait leur réserver – et il valait toujours mieux s'en assurer, quand on savait que certaines de ses chroniques lui valaient parfois bien des ennemis. « C'est bon à savoir, je suis ravie que ce verre ne soit pas empoisonné maintenant qu'il est bien entamé. » Elle s'amusait de la situation et ça rassurait Blake, qui espérait certainement retrouver le naturel et la légèreté de leurs échanges, après plusieurs mois à s'être prudemment assuré que Flora était prêt à le laisser s'approcher de nouveau. « Surtout que je suis venu en moto, on fait plus reposant dans le genre trajet jusqu'à l'hôpital. » Ça ne l'aurait sûrement pas dissuadé d'y foncer malgré tout, dans l'hypothèse où il aurait lui-même été en état de le faire, mais aucun d'eux ne se plaindrait sans doute que ce ne soit pas nécessaire. « Merci Blake pour ta prévenance. Et d'avoir tâté le terrain avant de m'y emmener, je me ferais un plaisir de me procurer la chronique en question pour féliciter tes efforts - et voir ce que tu trouves à l'endroit. » Son air amusé se changea un court instant en une expression faussement consternée, ses lèvres s'arrondissant dans un « O » surpris. « Tu veux dire que tu dédies pas tous tes jeudis soirs à m'écouter déblatérer mes précieux conseils à la radio ? » Un peu plus et il donnerait l'impression de le prendre véritablement à cœur, ce qui n'était pas le cas. Même ses parents ne suivaient pas la moindre de ses chroniques alors il ne s'offusquerait pas d'apprendre que Flora occupait ses jeudis soirs à autre chose. Elle ne lui devait rien, qui plus est. « Moi qui te croyais ma première admiratrice. » Il fit mine de s'essuyer le coin de l’œil, rien que pour la forme, avant de reprendre un air cette fois plus sérieux. « En réalité, je suis content que tu l'aies pas écouté avant de venir. J'aurais détesté t'avoir gâché l'effet de surprise. » Ses conseils avaient peut être vocation à dispenser des conseils en matière de sorties, mais il voulait surtout titiller la curiosité des auditeurs et les inciter à explorer tous ces endroits qu'on sous-estimait parfois.

La véritable raison derrière cet argumentaire importait sans doute peu, finalement, tant qu'il pouvait au moins lui assurer que ce moment avec elle ne lui permettait pas seulement d'occuper sa soirée à autre chose qu'à pianoter sur son ordinateur ou lorgner sur le profil instagram de son ex pour de mauvaises raisons. Elle était comme un souffle d'air frais après plusieurs mois d'asphyxie, Flora, et il tenait à ce qu'elle sache qu'ils n'avaient pas besoin de mettre des mots sur ce rendez-vous pour que cette soirée importe à ses yeux. « Comme si assez de filles acceptaient de se sacrifier pour tes beaux yeux. » C'était de bonne guerre et il avait tendu le bâton pour se faire battre, raison pour laquelle il répliqua par un sourire mutin, relâchant ensuite les épaules d'un air fataliste. « Il arrive qu'une ou deux se dévoue quand je leur fais mon regard de chien battu, va pas croire. » La vérité, c'est qu'ils faisaient en sorte d'éviter de nommer ce qu'ils partageaient ce soir, probablement parce que c'était bien plus simple ainsi et leur évitait de se poser trop de questions. Dans le cas contraire, il lui aurait probablement dit que des autres filles, il n'y en avait pas eu tant que ça, que la solitude s'était même fait une place de choix dans sa vie depuis plusieurs mois. Bien sûr, Blake n'était pas abstinent et il avait suffisamment d'occasions de faire des rencontres lorsqu'il en avait envie, mais c'était la première fois depuis sa rupture qu'il invitait quelqu'un à boire un verre avec d'autres intentions que celles de simplement serrer un corps contre le sien le temps d'une nuit, pour gommer l'impression d'avoir tout foutu en l'air une fois de trop. « Je suis contente de te voir aussi, Blake. » Et lui était soulagé que ces mots-là semblent tout à coup teintés de plus de sérieux, alors qu'il n'était pas certain il y a encore quelques jours qu'il ne dépassait pas les limites qu'ils s'étaient implicitement fixés, en l'invitant. Peut être bien qu'au bout du compte, ces moments partagés après la fuite d'August et jusqu'à ces derniers jours signifiaient quelque chose ; à défaut de savoir exactement quoi. « Tant que tu ne me traînes pas partout où tu emmènes les autres, ça devrait aller. » - « Ça n'a jamais été dans mes intentions. » Il savait qu'il n'avait pas vraiment besoin de le statuer et qu'elle n'en doutait pas vraiment, Flora, qu'en tout cas elle avait toujours su lire en lui pour savoir quand il était sincère. « Je suis contente pour toi, tu sais. Pour tout ce que tu entreprends et que tu mènes à terme. » Ses lèvres s'entrouvrirent tout doucement pour formuler un « Merci » résolument pudique mais on ne peut plus sincère, à son tour, alors qu'un vent de nostalgie loin s'empara pour un instant de lui. « C'est vrai qu'il s'est passé beaucoup de choses, depuis la dernière fois. » Leurs discussions de ces derniers mois leur avaient bien sûr permis de prendre des nouvelles l'un de l'autre, plus particulièrement encore de leurs carrières et de leurs accomplissements, et c'était un sentiment précieux que de pouvoir se tenir face à elle aujourd'hui en songeant au chemin qu'ils avaient parcouru. « Pour toi aussi, d'ailleurs. J'ai jamais douté que tu ferais quelque chose de cette passion qui t'a toujours habitée, alors je suis pas surpris que tu sois chaque jour plus proche de toucher ton rêve du doigt. » Elle lui avait brièvement parlé de Weatherton, de cette place qu'elle s'y créait par ses propres moyens et au prix de nombreux efforts. Il savait bien que c'était encore loin de ce qu'elle convoitait, qu'elle avait toujours été faite pour créer et pour rien de moins que ça, mais c'était un premier pas et il était décisif. « Tu dessines toujours autant ? » Il n'avait aucun mal à l'imaginer noircir des carnets à dessins, griffonner des silhouettes jusqu'à en avoir mal aux doigts, l'esprit fourmillant d'idées qu'elle méritait de partager avec le reste du monde. Il n'avait jamais douté de son talent, et elle aurait peut être eu besoin de l'entendre davantage.

« C'est une bonne chose, et je ne t'ai jamais rien souhaité d'autre que de réussir. » Un sourire reconnaissant s'étira de part et d'autre de son visage, laissant transparaître à quel point ces mots lui étaient agréables à entendre lorsqu'il aurait pourtant compris qu'une part de rancœur n'ait jamais quitté le cœur de la jeune femme et l'ait empêché de se réjouir pour lui. Elle était quelqu'un de bien, une chose dont Blake n'avait jamais douté mais qui le frappait une nouvelle fois maintenant que sa bienveillance suscitait une certaine émotion chez lui. « Je suis pas sûr d'avoir mérité une telle clémence. » Il en était même certain, quand bien même il s'efforçait d'aborder le sujet avec une relative légèreté, les faits remontant à assez longtemps pour leur permettre d'adopter une certaine distance vis à vis de ces derniers. Parfois, pourtant, c'était comme si tout s'était passé hier, la Flora qu'il avait sous les yeux n'étant pas très différente de celle qu'il avait connu dix ans plus tôt. Son cœur renfermait indéniablement la même pureté et la même innocence qu'à l'époque, seuls ses traits se voulaient un peu plus matures, un peu moins enfantins. « Je sais que le temps a passé et que tout ça, ça risque d'arriver un peu tard. Mais je veux que tu saches que j'ai regretté la façon dont les choses se sont terminées, à l'époque. » Il ne regrettait pas ce qu'ils avaient partagé, ce qu'ils avaient été même dans le secret le plus complet et lorsque ses études ne l'accaparaient pas trop. Il regrettait l'incorrection avec laquelle il avait agi, lorsqu'elle ne demandait qu'à lui offrir son cœur et qu'il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de le briser. Les choses étaient plus compliquées, bien sûr, mais il n'était pas là pour se chercher des excuses. Des excuses, c'est à Flora qu'il en devait et si les derniers mois leur avaient permis de briser la glace et de se retrouver, il lui semblait que le moment était bien choisi pour lui faire part de ses regrets. « Tu méritais pas ça, et j'en suis désolé. » Ça lui avait pris un certain temps, parce qu'il ne voyait déjà pas beaucoup plus loin que ses ambitions à l'époque, mais il avait fini par comprendre à quel point il l'avait fait souffrir. Pas seulement en mettant un terme à leur relation, mais aussi en la condamnant – et en se condamnant lui-même – à vivre une peine solitaire et silencieuse. « T'inquiète pas, je t'ai pas proposé qu'on se voit pour parler du passé pendant des heures et de ce que j'aurais fait différemment si j'avais pas été jeune et con. Je voulais juste... désamorcer la chose maintenant plutôt que de marcher sur des œufs toute la soirée. » C'est précisément parce qu'il ne voulait pas que le passé plane au-dessus de cette soirée qu'il lui disait tout ça. Il avait bel et bien choisi cet endroit pour son ambiance détendue et festive, et il ne voulait rien de moins que de la voir sourire et profiter. Ainsi, peut être qu'elle ne regretterait pas de s'être jointe à lui. « Et oui, si tu te poses la question, je profite aussi d'avoir encore les idées assez claires pour éviter à la conversation de devenir embarrassante. On a déjà statué qu'on risquait rien à vider nos verres, non ? » Un soupçon de malice éclaira son regard, qu'il reposa dans le sien sans préciser qu'il attendait en vérité d'être certain qu'elle resterait et ne lui fausserait pas compagnie pour toucher à son verre et aborder la soirée avec sérénité.
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Flora Constantine
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la petite souris
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ÂGE : trente-et-un ans (21.07.1993)
SURNOM : flo sonne comme une évidence, elle entend également constantine de temps à autre
STATUT : elle a du mal à y croire mais flirte le parfait amour avec Elijah. il est celui dont elle a toujours rêvé, et il fait d'elle la plus heureuse des petites souris
MÉTIER : ses rêves abandonnés, elle est à présent barista au dbd en journée et barmaid à l'electric playground le soir
LOGEMENT : au #03 james street à fortitude valley. elle partage cet appartement avec Millie, des cochonneries entassées dans les placards et de précieux rouleaux de tissus dans un coin du salon
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TW IN RP : ptsd, achluophobie, maladie, deuil. mentions : overdose, addiction, drogue, relation abusive
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ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : née à Sydney, elle vit à Brisbane depuis ses six ans › terrible cuisinière, elle mange toutes les cochonneries qui lui tombent sous la main › rêve de devenir styliste › elle a développé une peur phobique de l'obscurité suite à un accident de voiture › artiste, elle passe des heures à dessiner tous les jours › elle adore les animaux, peu importe qu'ils soient mignons ou non › maladroite, deux pieds gauches et un sourire innocent pour s'excuser d'avoir renversé votre café › elle rêve de voyages et d'évasion › très douce, grande enfant
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RPs EN COURS :
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ELIORA › you still know of dawn, but you always return. when you hid under my black wings, they couldn't have protected you from anything. once in flight they would have let go. you would have once again wound up below. only broken, indeed, its wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light.

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CONSTANTINE › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. i made up my mind. i can't see you but i hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, i know i'm home.

RPs TERMINÉS : (2022) auden #1ambrose #1(event) défilé weathertonelijah #1millie #1elijah #5james #1elijah #3auden #2bellamy #1carl #1

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nanowrimo 2022 › 40 000 mots ✓
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Message(#)(flake #1) it leads me back to you. EmptyJeu 9 Mar 2023 - 16:06

it leads me back to you

Elle n'est pas rancunière, Flora. Elle préfère prendre leur situation avec légèreté, se fendre d'un sourire et écouter les propos que lui tient Blake sans se torturer l'esprit avec ce qu'ils ont été par le passé - elle a mis longtemps avant d'en venir à cette conclusion, mais est désormais prête à le faire. C'est par la force des choses qu'elle s'est résolue à reprendre contact avec lui, mais la brune ne le regrette pas et est heureuse à l'idée de le revoir, de pouvoir lui parler à nouveau et de prendre de ses nouvelles. Avant même qu'ils ne commencent à sortir ensemble à l'époque, sa tignasse blonde et son ambition lui avaient tapé dans l'oeil, et elle s'était immédiatement plu à le voir captiver tout le monde avec ses belles paroles, son assurance et son caractère bien trempé. Elle avait souri en le regardant se faire dérider August, et s'était toujours dit qu'un boute-en-train comme lui ferait du bien à son tempérament plus calme - et au sien également. « Surtout que je suis venu en moto, on fait plus reposant dans le genre trajet jusqu'à l'hôpital. » Ses lèvres se ourlent à ce détail, et si elle imagine une seconde durant un trajet pour le moins chaotique jusqu'à l'établissement, c'est davantage la mention de la cylindrée qui la fait sourire. Blake avait longtemps - si ce n'est toujours, voulu se procurer l'un de ces dangereux engins, et elle se souvenait encore de la fierté enfantine sur ses traits le jour où il lui en avait agité les clés sous le nez. « Tu l'as toujours ? » demande-t-elle avec un peu de malice et d'espoir, se demandant ce qu'a bien pu devenir la moto qu'il avait choisi pour son potentiel malgré les nombreuses réparations à prévoir. « Aux dernières nouvelles, elle était pas encore prête à aller faire ses premières balades. » Il en fallait bien plus que quelques pièces et accrocs sur la carrosserie pour le décourager, et il lui avait alors assuré qu'il prendrait bien plus de plaisir à l'utiliser une fois qu'elle serait remise en état que s'il en avait trouvé une prête à l'emmener à l'autre bout du monde. Blake l'avait pour ainsi dire harcelée à l'époque, flânant sur les annonces à longueur de temps et les lui envoyant par message en lui demandant laquelle était plus sympa que l'autre, confrontant Flora à des deux-roues toutes relativement similaires dans lesquelles elle ne voyait pas grand chose de plus que des courbes métalliques du pareil au même. « Tu veux dire que tu dédies pas tous tes jeudis soirs à m'écouter déblatérer mes précieux conseils à la radio ? » Il feint la surprise, mimant un air plutôt consterné, et elle se pince les lèvres d'un air à moitié désolé avant d'user de l'un de ses sourires innocents - un de ceux qu'elle utilise au café après avoir cassé une tasse, par exemple. Elle a connaissance de ses chroniques - bien sûr, mais ne s'y est en réalité jamais penchée. Elle devrait peut-être, la preuve en est, mais Flora trouve cela étrange de l'écouter déblatérer pour les oreilles du monde entier quand elle a longtemps été la seule à qui il murmurait. Peut-être un jour. « Moi qui te croyais ma première admiratrice. » - « Aïe, je ne pensais pas te faire tant de mal. J'ai des mouchoirs si tu veux ? » Elle l'ennuie, c'est ce qu'elle fait de mieux quand elle est à l'aise avec quelqu'un - et Blake le sait, mieux qu'une majorité. Il fait mine de s'essuyer le coin de l'oeil et elle secoue un peu la tête, reprenant une gorgée de sa boisson lorsqu'il poursuit. « En réalité, je suis content que tu l'aies pas écouté avant de venir. J'aurais détesté t'avoir gâché l'effet de surprise. » et elle comprenait ça. Flora se doutait qu'il était assez intelligent pour ne pas tout divulguer dans ses chroniques, mais le soupçonnait également de ne pas être infaillible et de voir certaines fois ses propres mots se retourner contre lui à l'annonce d'une chose ou d'une autre - personne n'était parfait, pas même lui. Peut-être avait-il même déjà songé à réserver une surprise uniquement pour se faire citer mots pour mots ceux qu'il avait divulgué dans un enregistrement. De quoi mettre un coup à l'égo.

« Il arrive qu'une ou deux se dévoue quand je leur fais mon regard de chien battu, va pas croire. » Elle le taquine mais en réalité, Flora est loin d'en douter. Il est beau garçon, conscient de ses charmes et de ses atouts, et si elle le charrie volontiers quant à son succès auprès de la gente féminine elle n'est pas sans savoir qu'il n'a pas besoin de la moindre chance pour arriver à ses fins. Il faut dire que la brune est plutôt bien placée pour savoir à quel point ses grands yeux bleus peuvent être persuasifs, et à quel point il est facile de s'y noyer si on use pas d'assez de prudence - elle en a manqué, et ce dès le jour où il lui a serré la main en se présentant. « Comme si tu en avais besoin. » murmure-t-elle d'une voix plus basse, et ce d'une manière rhétorique - elle n'est ni amère ni particulièrement enjouée, quoique assez douce. Elle veut qu'il sache qu'elle ne lui en veut pas, qu'elle ne lui en veut plus - parce que ce serait mentir que de dire qu'elle n'a pas longtemps pleuré en haïssant son nom et ce à quoi il l'avait habituée avant de disparaître. Mais les blessures ont cicatrisé, et elle ne veut pas qu'il puisse croire qu'elle accepte de le revoir uniquement pour lui lancer de vilaines piques au visage et rire de ses faux pas. Elle n'est pas faite ainsi, ne l'a jamais été. Elle est sincèrement heureuse pour lui et ce qu'il devient, heureuse de le voir réussir et s'épanouir quand il s'est toujours donné les moyens d'y parvenir. Il n'a pas volé sa réussite, a travaillé dur - trop à son goût, et obtient ce qui lui revient à la sueur de son front. À sa sueur et celles de ceux dont il mentionne les noms, certes. « Ça n'a jamais été dans mes intentions. » Elle les ignore. Elle ne sait pas trop ce à quoi ils s'adonnent, si ce n'est que les moments qu'ils partagent sont agréables, et que Blake est sincère dans sa démarche - raison pour laquelle elle lui fait confiance. La familiarité est réconfortante, maintenant plus que jamais, et se savoir comprise et écoutée en sa compagnie lui permet de relâcher un peu de la pression qu'elle accumule quotidiennement et dont elle ne parvient qu'à de rares occasions à se défaire. « Je sais. » - « Merci. C'est vrai qu'il s'est passé beaucoup de choses, depuis la dernière fois. » Il y a un petit moment de flottement alors qu'elle le regarde et essaie de lire au travers de l'océan de son regard, curieuse quant à savoir ce qu'il pense vraiment. Quant aux moments qui, peut-être, se rejouent dans son esprit à lui aussi à cet instant - ils ont bien évolué depuis leurs réunions en catimini dans le dos de tout leur entourage, depuis les deux jeunes étudiants un peu perdus mais emplis de bonne volonté. Lui arrive-t-il d'y repenser ? Repense-t-il à celui qu'il était, et le compare-t-il à celui qu'il est devenu ? À quelle fréquence jette-t-il un oeil dans le rétroviseur de sa cylindrée ? « Pour toi aussi, d'ailleurs. J'ai jamais douté que tu ferais quelque chose de cette passion qui t'a toujours habitée, alors je suis pas surpris que tu sois chaque jour plus proche de toucher ton rêve du doigt. » Ses paroles la touchent plus qu'il ne peut le soupçonner, même si le regard qu'elle lui porte lui donne un bref aperçu. À les entendre, ils ont toujours cru l'un en l'autre - même si elle lui a plus souvent répété que l'inverse. Elle n'avait pas vu venir la confession et ne peut s'empêcher de sourire un peu bêtement, consciente qu'elle aurait aimé entendre ces mots plus souvent - elle aussi est fière de ce qu'elle est parvenue à accomplir, même si elle n'y est pas encore et que son rêve n'est pas sien. « Merci Blake - j’ai encore du chemin à parcourir, mais c’est vrai que ça avance. J’avance bien. » ajoute-t-elle avec un sourire. Elle ne se contente plus de dessiner mais bien de produire, peut sourire bêtement en voyant les enfants de sa meilleure amie dans des vêtements qu’elle a créé, et même depuis peu quelques danseurs de l’un de ses amis ou l’un des plus riches héritiers de la ville. Elle approche son rêve d’un peu plus près à chaque fois qu’elle a la chance de pouvoir proposer ses créations à un tiers, et se sait chanceuse d’être aussi soutenue par son entourage. « Tu dessines toujours autant ? » - « Même davantage, pas tout à fait de la même façon. » Elle dessinait déjà beaucoup lorsqu’elle était étudiante - mais désormais, ses projets ont la chance de pouvoir être plus concrets, ses idées de pouvoir s’exprimer de différentes manières. et elle ne s’en prive pas la brune, n’hésite pas à découper des chutes et les assembler, à essayer de nouvelles choses et à chercher son style parmi l’infinité déjà existante - ou à en ajouter un à la liste. « Il m’arrive de créer de petites choses. Pour moi majoritairement, pour les autres quand j’ai un peu plus de chance. » ajoute-t-elle pour satisfaire curiosité s’il y a, et aussi parce que cela lui fait plaisir de mentionner aussi brièvement que cela soit ses progrès. Elle ne gravit pas les échelons à grandes enjambées, mais elle les gravit quand même. Petit pas par petit pas, comme la petite souris qu’elle est. « Rien de trop dingue - attention, je ne suis pas devenue la styliste ou la couturière de l'année. Mais je touche aux tissus et aux épingles maintenant. » avoue-t-elle sans jamais se défaire de son léger sourire.

Ils poursuivent et rapidement - cela lui convient tout à fait, la conversation prend un virage un peu plus personnel. Ils renouent progressivement mais ont besoin de faire une parenthèse sur ce qu’ils ont été, de sorte à éclaircir les bases de leur nouvelle relation - si on peut la considérer ainsi, afin de s’assurer de sa stabilité. Ils ne peuvent ni changer ni oublier le passé, mais peuvent se promettre un avenir plus facile s’ils s’en donnent la peine. « Je suis pas sûr d'avoir mérité une telle clémence. » Mais elle en a la certitude. Elle n’est pas rancunière Flora, le temps l’a faite mûrir, et elle n’a pas à coeur de le juger éternellement coupable du mal qu’il lui a fait - ils étaient jeunes, stupides, et ont fait des erreurs. Elle aussi en a fait une en lui ouvrant aussi grand les portes de son coeur, et parfois elle se juge aussi responsable que lui quant à lui la peine qu’ils se sont infligés - s’ils avaient été un peu plus malins, ils auraient pu se l’épargner. « Si Blake, bien sûr que si. » ajoute-t-elle d’une voix douce, fuyant le conflit mais s’affirmant par sa fermeté. « Je sais que le temps a passé et que tout ça, ça risque d'arriver un peu tard. Mais je veux que tu saches que j'ai regretté la façon dont les choses se sont terminées, à l'époque. » Ses yeux se sont plongés dans les siens et Flora l’écoute avec attention, silencieuse en se retrouvant confrontée à une conversation qu’elle avait longtemps souhaité avoir avec lui afin de tourner la page. Elle avait voulu, tellement voulu qu’il lui accorde suffisamment de son intérêt pour la considérer avec celui dont elle le couvrait. « Tu méritais pas ça, et j'en suis désolé. » La brune est un minimum décontenancée - jamais d’une manière trop flagrante, elle n’est pas non plus ahurie ou livide, mais les propos du blond la troublent par leur sincérité. « Merci - qu’on ait cette conversation, pas que tu te sois comporté comme un idiot. » précise-t-elle dans un sourire visant à lui faire prendre conscience qu’elle ne lui tient pas trop rigidement rigueur de faits vieux d’une dizaine d’années. « Je suis désolée aussi que tout se soit passé comme ça - peu importe qui est responsable de quelle partie. On a tous les deux notre part de tort. » Elle met une touche d’honneur à ne pas le laisser endosser seul le rôle du méchant. « Même si tu en as davantage. » murmure-t-elle dans un sourire amusé, gentiment moqueuse. Ils étaient jeunes, il était son premier amour, ils étaient influençables et un peu stupides. Avec du recul, et même à l’époque, la brune n’a jamais eu de regret d’avoir partagé ces moments à ses côtés - il l’a faite grandir, lui a fait découvrir l’amour, et elle lui est reconnaissante de sa tendresse peu importe qu’il manquait de temps pour la lui consacrer. « T'inquiète pas, je t'ai pas proposé qu'on se voit pour parler du passé pendant des heures et de ce que j'aurais fait différemment si j'avais pas été jeune et con. (...) On a déjà statué qu'on risquait rien à vider nos verres, non ? » Elle acquiesce à cela et lève le sien dans sa direction, souriant à sa malice. Elle le croirait presque un peu nerveux - alors qu’il n’a certainement pas l’allure pour l’être, et cela la conforte dans ce qu’ils partagent. « Si j’ignorais que ton assurance était inébranlable, je croirais presque que tu es nerveux - je te pardonne Blake, et je suis prête à prendre ce qu’on a à s’offrir sans en attendre plus qu’on ne peut s’en donner. » Ils trinquent et elle porte son verre à ses lèvres, en prenant une gorgée. « J’ai l’air fragile mais je ne casse pas facilement. » Un clin d’oeil lancé dans sa direction pour achever de le détendre, elle décide finalement de changer de sujet, considérant que ce qui devait être dit l’avait été - et inutile de s’y attarder davantage sous peine de rendre réellement tout cela malaisant. « Comment tu t’es retrouvé à faire des chroniques, d’ailleurs ? » demande-t-elle après une pause, sondant son regard du sien.
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the innocence of my lips ☽ smear the innocence of my lips, feel you bruising me its boundless, you kill me and show me a world i feel whole in, never felt closer to demise, floating over all the stop signs and still i write pages of promise and cadence its quite alright baby

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C'était rafraîchissant autant qu'un peu inespéré, de pouvoir simplement profiter d'une soirée en tête à tête avec celle qui continuait aujourd'hui de lui inspirer une tendresse particulière, restée aux yeux du blond ce premier amour qu'une part de lui chérissait comme au premier jour, malgré le chemin que les choses avaient prises. Il lui avait toujours souhaité le meilleur, à Flora, et pouvoir aujourd'hui être à nouveau témoin de ses sourires et de la façon qu'elle avait de toujours illuminer la pièce où elle se trouvait, ça aidait au moins un peu à adoucir le passé. « Tu l'as toujours ? » Un éclair de malice passa dans le regard du blond, qui sentait comme un léger parfum de nostalgie se répandre dans l'air. « Elle m'attend en ce moment-même devant l'entrée. » Elle, cette moto qui faisait partie de sa vie depuis maintenant assez longtemps pour que Flora ait déjà pu poser les yeux sur cet engin à l'époque, quand bien même la bécane était encore à ce moment-là loin d'être en état de rouler ou d'en mettre plein la vue à qui que ce soit. « Aux dernières nouvelles, elle était pas encore prête à aller faire ses premières balades. » - « C'est une jolie manière de dire que c'était un tas de ferraille en mauvais état, à l'époque. » Il releva dans un rire, parce que c'était proche de la réalité et que beaucoup s'étaient même étonnés qu'il ait investi dans cette moto qui avait largement fait son temps et que beaucoup n'auraient pas pris la peine de rénover à sa place. « Ça m'a pris des années pour la retaper et lui donner une seconde jeunesse. Aujourd'hui je suis sûr que tu croirais pas que c'est la même que celle que tu m'avais vu acheter pour une bouchée de pain. » Peut être qu'elle aurait l'occasion de le constater par elle-même, après tout. Tout ce qu'il pouvait lui assurer, c'est qu'elle prendrait bien moins de risques à monter sur sa bécane aujourd'hui, celle-ci n'ayant plus rien de l'engin vétuste qu'elle avait été. Au contraire, elle faisait la fierté de son propriétaire qui n'allait jamais nulle part sans elle. « Aïe, je ne pensais pas te faire tant de mal. J'ai des mouchoirs si tu veux ? » Achevant d'essuyer le coin de son œil, Blake retrouva bien vite un air plaisantin. « Je suis un grand garçon, je vais m'en remettre. » Et quand bien même il tiendrait vraiment à ce qu'elle tende un jour l'oreille pour l'écouter donner sa chronique à la radio, Blake n'en serait que plus flatté le jour où elle se déciderait à sauter le pas.

« Comme si tu en avais besoin. » Amusé, Blake se contenta d'un sourire entendu pour toute réponse, n'ayant jamais été de ces hommes faussement modestes à qui l'on prêtait des atouts et qui feignaient encore de s'en étonner. Il avait toujours été conscient de ce que la nature lui avait donné et que ce pourrait être une carte à jouer dans certaines situations – bien plus pour s'éviter une solitude devenue pesante au fil des mois que pour décrocher la moindre opportunité professionnelle, cependant. Si son ambition n'avait jamais connu la moindre limite, il n'aurait certainement pas savouré ses accomplissements de la même façon s'il avait du s'en remettre à son regard clair et sa silhouette sculptée par le sport chaque fois que sa carrière avait été sur le point de connaître un tournant. Il aurait détesté ça, même, ayant bien trop conscience qu'il était facile de devenir un physique dès lors que vous aviez le malheur de vous reposer un peu trop sur vos atouts. De la bouche de Flora, il savait que cette remarque n'avait rien d'acerbe et que bien au contraire, c'était probablement davantage leur historique personnel qui parlait ici. Après tout, ils s'étaient attirés l'un-l'autre avant même qu'un rapprochement ne se fasse et que des sentiments ne naissent. C'était tout aussi vrai pour lui, qui restait facilement troublé par le regard doux et les traits délicats de la jeune femme, que cette pénombre rendait même un peu plus indéchiffrable encore. « Je sais. » Il était rassuré de l'entendre le dire, quand bien même ses intentions n'étaient pas tout à fait claires même pour lui, qui ne savait pas vraiment quoi attendre de cette soirée et de ce moment avec la brune. Peut être bien que profiter était le plus urgent et qu'ils réfléchiraient au reste ensuite. Le blond, en tout cas, n'avait jamais douté du talent incontestable et de la passion dévorante qui avaient toujours habité Flora, à l'époque où déjà il se trouvait être son premier supporter. « Merci Blake - j’ai encore du chemin à parcourir, mais c’est vrai que ça avance. J’avance bien. » Elle n'avait jamais été le genre à se jeter des fleurs, Flora, et encore aujourd'hui c'était comme si elle minimisait ses accomplissements, peut être de peur d'y croire un peu trop et de s'y brûler les ailes. Il ne savait pas vraiment, mais il voyait quelle fierté elle semblait éprouver à parler de son travail et ça faisait plaisir à voir. « Tu sais combien je t'ai toujours admiré de jamais t'être reposée sur ta famille pour y arriver plus vite. Beaucoup n'auraient pas hésité. » Et pour Blake, forcément, ça n'était qu'une preuve supplémentaire qu'elle avait du mérite de s'être accrochée tout ce temps et de s'être battue pour ce qu'elle voulait devenir. Dans les bonnes grâces de son cousin et de son oncle, elle n'aurait sans doute eu aucun mal à ravir une place de choix si elle l'avait voulu. Au lieu de ça, elle avait toujours eu à cœur de travailler deux fois plus que les autres. « Même davantage, pas tout à fait de la même façon. » Ainsi donc, elle dessinait toujours. Le Blake qui quelques années plus tôt portait un regard fier et admiratif sur ses croquis était heureux de l'entendre, constatant non sans satisfaction que certaines choses n'avaient pas changé. A défaut qu'ils soient sans doute restés pleinement les mêmes, pour leur part. « Il m’arrive de créer de petites choses. Pour moi majoritairement, pour les autres quand j’ai un peu plus de chance. Rien de trop dingue - attention, je ne suis pas devenue la styliste ou la couturière de l'année. Mais je touche aux tissus et aux épingles maintenant. » De quoi tirer un nouveau sourire au journaliste. « T'as toujours été modeste. Moi, je suis convaincu qu'un de ces quatre tout le monde s'arrachera tes créations et que The Daily Insider fera l'éloge de ton travail. » Il ignorait si elle avait l'habitude de consulter leur site, mais l'une de leurs rubriques s'intéressait à la mode et il n'avait aucun mal à imaginer Flora tirer son épingle du jeu dans les prochaines années. Elle avait tout pour, il le savait. « Ça me ferait plaisir de revoir certains de tes dessins, à l'occasion. » Blake souffla finalement, après avoir reporté son verre à ses lèvres, son regard retrouvant le sien. « Je suis pas spécialement un connaisseur mais j'ai toujours aimé voir la joie et la fierté que ça te procurait, de montrer ton travail. » Son truc, c'était plutôt les jeans et les blousons en simili cuir, elle était bien placée pour le savoir et s'en était même souvent amusée, mais ça ne faisait pas moins de lui un fan de la première heure.

La parenthèse qui suivit lui parut nécessaire, quand bien même il n'y avait pas toujours que du bon à remuer le passé. Il aimait penser qu'il en allait différemment avec le leur, Blake, et que si les choses avaient pu être douloureuses à l'époque il n'était cependant pas trop tard pour tenter de racheter ses fautes. Peut être que ça ne changerait rien, mais il se devait d'essayer. Il le devait surtout à Flora, qui semblait n'avoir gardé aucune rancœur même quand il l'aurait probablement mérité. « Si Blake, bien sûr que si. » Beaucoup à sa place n'auraient pas laissé filer une aussi belle occasion de régler leurs comptes une bonne fois pour toutes, mais il n'était pas surpris un seul instant que Flora raisonne différemment. Que malgré le mal qu'il avait pu lui faire étant plus jeune, elle soit encore capable de poser sur lui ce regard chargé de bienveillance et de miséricorde. « Merci - qu’on ait cette conversation, pas que tu te sois comporté comme un idiot. » L'eau avait coulé sous les ponts et ils en étaient même la preuve, alors que personne ne pourrait sans doute deviner leur passif rien qu'en les voyant assis l'un en face de l'autre, dans ce jazz club à l'atmosphère feutrée, à partager un verre. « J'aimerais te dire que je me suis amélioré avec le temps, mais y'a sûrement une raison pour que ma plus longue relation soit avec ma moto, quand on y pense. » Ses lèvres étirèrent un sourire quelques peu amusé, préférant ne pas entrer dans les détails si c'était pour devoir admettre que oui, il avait la fâcheuse manie de tout gâcher quand tout allait bien, comme s'il ne s'autorisait pas le bonheur. Il n'était pas non plus spécialement sûr de vouloir que Flora ait une nouvelle fois la preuve qu'il n'avait jamais su aimer de la bonne façon, sans crève-cœur ni trahison. « Je suis désolée aussi que tout se soit passé comme ça - peu importe qui est responsable de quelle partie. On a tous les deux notre part de tort. Même si tu en as davantage. » Sa précision lui tira cette fois un léger rire, Blake ayant depuis longtemps dépassé le stade où il aurait été tenté de diminuer sa part de responsabilité, simplement par orgueil. « Sur ce point on est d'accord. » Ils regrettaient tous les deux la tournure que les choses avaient prises, tournure qu'il avait très nettement provoqué en la faisant souffrir à l'époque, une autre chose qui lui inspirait encore de nombreux regrets. Flora méritait bien mieux, il l'avait toujours pensé. « Si j’ignorais que ton assurance était inébranlable, je croirais presque que tu es nerveux - je te pardonne Blake, et je suis prête à prendre ce qu’on a à s’offrir sans en attendre plus qu’on ne peut s’en donner. » - « Ce serait si surprenant que ça ? Que tu puisses me rendre nerveux. » Sa question n'avait rien d'un piège et à la manière dont ses lèvres retroussées témoignaient encore de son degré d'amusement, Flora le comprendrait sans mal. « J’ai l’air fragile mais je ne casse pas facilement. » Il n'en doutait pas, Blake, à voir la jeune femme plus mature et assurée que Flora semblait être devenue, elle qu'il n'avait aucun mal à imaginer mener sa barque sans l'aide de personne, sans reculer devant aucune difficulté. Elle avait toujours été forte, mais la Flora qui à l'époque avait sûrement souffert de sa naïveté semblait aujourd'hui s'affirmer davantage. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est ce qu'il lui avait toujours souhaité. De s'endurcir, indirectement par sa faute. « On a déjà acté que cette soirée devrait pas nous valoir un séjour à l'hôpital et pour le reste, je crois qu'à dire vrai j'ai arrêté de me poser trop de questions. » Peut être bien que c'était alors aussi dans cet état d'esprit qu'il avait entamé cette soirée et que loin de vraiment chercher à poser des mots sur tout, il appréciait de se laisser porter. « Ce que je veux dire, c'est que je suis content de partager cette soirée avec toi et que je te l'ai avant tout proposé avec l'espoir qu'on pourrait mettre le passé derrière nous. A partir de là je compte aussi me satisfaire de ce qu'elle a à nous offrir. » Parce qu'il avait toujours gardé cette part de culpabilité en lui et que ça le soulageait bien plus qu'il ne l'aurait cru, d'avoir enfin cette discussion avec la jeune femme. On ne pouvait décemment pas blesser un être comme Flora sans que notre conscience nous le fasse ensuite payer, il en savait quelque chose. « Comment tu t’es retrouvé à faire des chroniques, d’ailleurs ? » - « C'est un de mes anciens potes de fac qui un jour m'a dit qu'il avait bossé un temps pour cette station de radio qui cherchait régulièrement à rajeunir son équipe. J'avais envie de me frotter à un nouveau défi, alors j'y suis allé au culot. J'ai branché la patronne dans un café, je lui ai glissé mon CV et on m'a reçu une semaine plus tard. » Et conscient que cette dernière précision pourrait donner la fausse impression qu'il avait joué de ses charmes ou d'autres atouts que son bagout légendaire et sa persévérance, il se reprit d'un air amusé. « J'ai rien fait dont je puisse avoir honte pour décrocher ce poste, soyons clairs. Et puis c'est qu'une chronique par semaine, juste histoire d'essayer autre chose. » La malice dans son regard se changea finalement en quelque chose de plus sérieux et sobre, tandis qu'il hésita une seconde à poursuivre, ses doigts occupés à tracer les contours de son verre. « T'as peut être aucune envie d'en parler, alors je comprendrais si tu préférais ne pas répondre. Mais... comment ça va, ton père ? Vous tenez le coup, tes frères et toi ? » Il effleurait le sujet avec prudence, Blake, conscient que le sujet restait sûrement sensible et que le sort de son père restait un poids au quotidien pour la douce Flora. Leur situation n'avait rien d'enviable et celle de cet homme encore moins, alors il tenait juste à s'assurer que la vie ne s'était pas montrée plus cruelle qu'elle ne l'avait déjà été à leur égard, durant ces quelques années où leurs contacts s'étaient faits plus rares.
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Flora Constantine
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la petite souris
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SURNOM : flo sonne comme une évidence, elle entend également constantine de temps à autre
STATUT : elle a du mal à y croire mais flirte le parfait amour avec Elijah. il est celui dont elle a toujours rêvé, et il fait d'elle la plus heureuse des petites souris
MÉTIER : ses rêves abandonnés, elle est à présent barista au dbd en journée et barmaid à l'electric playground le soir
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TW IN RP : ptsd, achluophobie, maladie, deuil. mentions : overdose, addiction, drogue, relation abusive
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PETIT PLUS : née à Sydney, elle vit à Brisbane depuis ses six ans › terrible cuisinière, elle mange toutes les cochonneries qui lui tombent sous la main › rêve de devenir styliste › elle a développé une peur phobique de l'obscurité suite à un accident de voiture › artiste, elle passe des heures à dessiner tous les jours › elle adore les animaux, peu importe qu'ils soient mignons ou non › maladroite, deux pieds gauches et un sourire innocent pour s'excuser d'avoir renversé votre café › elle rêve de voyages et d'évasion › très douce, grande enfant
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ELIORA › you still know of dawn, but you always return. when you hid under my black wings, they couldn't have protected you from anything. once in flight they would have let go. you would have once again wound up below. only broken, indeed, its wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light.

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CONSTANTINE › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. i made up my mind. i can't see you but i hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, i know i'm home.

RPs TERMINÉS : (2022) auden #1ambrose #1(event) défilé weathertonelijah #1millie #1elijah #5james #1elijah #3auden #2bellamy #1carl #1

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Message(#)(flake #1) it leads me back to you. EmptyDim 16 Avr 2023 - 17:51

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« Elle m'attend en ce moment-même devant l'entrée. » Elle, cette cylindrée que Flora s'était forcée à regarder avec un peu d'amour malgré les apparences, contrainte d'admettre que son fraîchement propriétaire était particulièrement attendrissant en lui détaillant ses projets de rénovation. Pour sa défense, la moto qu'il avait été se procurer contre une bouchée de pain ressemblait - à l'époque du moins, à une carcasse à peine roulante. La rouille couvrait une partie du carénage, la peinture était passée, et Flora se souvenait même d'un cache de phare en mauvais état - et si elle voyait du potentiel dans des rouleaux de tissu et sur un buste de couture, elle était toutefois beaucoup moins créative face à l'engin à deux roues dont son petit ami était tombé amoureux. « Tu me la montreras en sortant ? » Cela ne l'avait pas empêchée d'y croire cependant, en la regardant au travers de ses yeux et en notant les évolutions remarquables de la cylindrée à mesure des soins que Blake lui apportait. Elle avait compris, à force de voir défiler des photos sur le web en somnolant sur l'épaule du blond lorsqu'il se lançait dans des monologues au sujet de celle qu'il avait bien l'intention de faire briller d'ici quelques temps, où il voulait en venir. et elle l'avait soutenu, toujours et dans tous ses projets, convaincue que rien ni personne ne pouvait lui résister s'il avait décidé d'une issue à une idée. et preuve à l'appui, à en juger par son sourire, Flora ne s'était pas trompée et lui non plus. « Je suis sûre que j'y serais plus en sécurité maintenant qu'à l'époque - même si tu ne m'aurais jamais mise en danger, pas vrai ? » l'interroge-t-elle, malicieuse. Elle ignore jusqu'où il a bien pu pousser ses efforts, mais pour le simple plaisir d'être brusquée par la version précédente et celle actuelle de l'engin, la brune veut pouvoir y poser les yeux. et, connaissant Blake, ce plaisir ne lui sera certainement pas refusé. « C'est une jolie manière de dire que c'était un tas de ferraille en mauvais état, à l'époque. » Ses lèvres se pincent d'une moue coupable à cela, même si le rire qui s'en échappe la seconde suivante témoigne de sa légèreté. Elle sait l'attachement qu'il y porte, tout comme il sait ne pouvoir lui tenir rigueur de sa délicatesse - c'est un véhicule, dangereux et fait d'acier, et Flora est quasi persuadée qu'elle ne lui en tiendra pas rigueur aussi belle soit-elle devenue. « Tu l'as dis, pas moi. » souffle-t-elle pour se dédouaner des propos qui quittent les lèvres du journaliste, feignant l'innocence aussi vite qu'elle s'est avouée coupable. « Ça m'a pris des années pour la retaper et lui donner une seconde jeunesse. Aujourd'hui je suis sûr que tu croirais pas que c'est la même que celle que tu m'avais vu acheter pour une bouchée de pain. » Elle l'écoute avec attention et sans pouvoir s'empêcher de sourire doucement sous l'attention toute particulière qui transpire au travers de ses mots. Il a de quoi être fier Blake, car même si la brune ne l'a pas encore vue, cette moto revient quoiqu'il en soit de loin - et Flora est persuadée que si cela n'avait pas été pour l'acheteur un peu fou que le blond avait été, probablement que son ancien propriétaire s'en serait débarrassé dans une casse pour faire de la place dans son garage. « Est-ce qu'on t'a déjà proposé de te l'acheter ? » demande-t-elle avec un petit sourire, uniquement pour savoir s'il a déjà eu la satisfaction de refuser une vente. C'est un peu idiot, mais elle est certaine qu'un tel cas de figure aurait suscité bien de la satisfaction dans le coeur du motard, et c'est tout ce qu'elle lui souhaitait. De voir ses efforts récompensés par l'envie d'autrui.

Il pourrait se jouer de son physique, de ça et de ses charmes pour parvenir à ses fins, de la même façon qu'elle pourrait se jouer de sa famille et de son nom pas si loin de celui de James. Il n'y avait jamais qu'une seule et unique façon de gagner une partie, mais certaines stratégies étaient plus valorisantes que d'autres - et le mérite était quelque chose qu'ils avaient en commun, Blake et elle. Atteindre son but est important, mais au même titre que le chemin parcouru pour l'atteindre. Nul doute qu'avec ses beaux yeux et son agréable minois, le blond aurait pu relégué au second plan son éloquence et son travail - il avait un corps suffisamment plaisant pour compenser son orgueil, et Flora était presque certaine qu'il serait parvenu à ses fins en jouant d'une différente manière. Mais une victoire servie sur un plateau d'argent était bien moins savoureuse, bien moins stable également, et ni lui ni elle n'avaient vocation à se contenter de choses moyennes. Flora visait l'excellence, raison pour laquelle elle dévalorisait facilement son travail et ses travaux dans le simple but de se tirer vers le haut - et Blake raisonnait sensiblement de la même façon, même si elle le considérait moins modeste qu'elle sans que cela ne soit un défaut. Ils voulaient tous deux le meilleur, pour eux et pour leurs carrières, et rien ne s'obtenait sans un minimum de mérite - et ils n'étaient pas frileux pour aller le décrocher. « Tu sais combien je t'ai toujours admiré de jamais t'être reposée sur ta famille pour y arriver plus vite. Beaucoup n'auraient pas hésité. » Ses yeux dansent quelques secondes dans les siens, de cette façon propre à la brunette lorsqu'elle accepte de se laisser toucher, avant qu'elle ne se reporte sur son verre dont elle effleure le pied du bout des doigts. Elle ne s'est jamais reposée sur James, si ce n'est en comptant sur son soutien à l'abri des regards, et sur sa confiance pour l'intégrer à la maison portant son nom - et parfois, c'était déjà trop à ses yeux.« On peut tous tirer différentes cartes pour parvenir à nos fins - mais cela n'aurait pas la même valeur. » souffle-t-elle à voix basse, la remarque s'appliquant à eux deux. Elle ne se considérait pas avantagée au-delà de se voir offrir une chance, et travaillait ensuite du matin au soir pour faire valoir cette dernière et ne la pas la gâcher. Elle ne voulait pas de la pitié de qui que ce soit, encore moins celle de ses proches et surtout pas de son cousin en qui elle s'inspirait bien plus qu'elle ne l'avouait à voix haute. Comme s'il n'était pas facile de lire en elle. « Je ne suis pas pressée - impatiente, forcément un peu. Mais j'ai tout mon temps. » reprend t-elle d'un ton doux, traduisant la chaleur que répandent les paroles du blond dans son coeur. Elle les a déjà entendu de certaines bouches, mais leur honnêteté venant de celui qu'elle considère bien plus que la majorité suffit à nuancer la façon dont elle les perçoit. Elle sait que Blake l'a toujours soutenue - même si elle se sent égoïste de se dire qu'elle aurait aimé qu'il la soutienne encore davantage. Mais l'entendre est réconfortant, et appuie ce qu'elle se persuade déjà de savoir. La brune poursuit sur l'aspect pratique dont pouvait maintenant se vanter ses travaux, et elle mentirait en prétendant être insensible au nouveau sourire que la nouvelle fait naître sur les lippes du blond. Du chemin a été parcouru depuis ses dessins de l'époque. « T'as toujours été modeste. Moi, je suis convaincu qu'un de ces quatre tout le monde s'arrachera tes créations et que The Daily Insider fera l'éloge de ton travail. » Elle échappe un léger rire à cela, plus au courant qu'elle ne le laisse transparaître quant au magazine en ligne dont il est le rédacteur en chef. Il est facile, pour elle, de savoir où il en est professionnellement parlant - son nom tapé dans une barre de recherches abouti à bien des articles, et elle n'avait eu aucun mal à se frayer sur le média pour en découvrir l'apparence et les contenus. Blake ne passait jamais inaperçu, peu importe où il avait l'opportunité de se montrer. Elle avait toujours adoré s'inspirer de la lumière gravitante autour de sa personne, bien plus à l'aise quant à elle avec une plus tamisée et discrète - mais persuadée que le feu des projecteurs lui allait, à lui, à ravir. « Admettons - et si c'est le cas, j'espère que tu me feras l'honneur de rédiger toi-même la séquence. » amorce-t-elle avec un air malicieux, sans en penser moins pour autant. Elle ignore s'il se consacre vraiment à cette partie du magazine, elle en doute en réalité, mais espère qu'il considérera faire une exception si l'opportunité se présente un jour. « Ça me ferait plaisir de revoir certains de tes dessins, à l'occasion. (...) Je suis pas spécialement un connaisseur mais j'ai toujours aimé voir la joie et la fierté que ça te procurait, de montrer ton travail. » Elle est timide Flora quand il s'agit de vanter ses qualités. et elle l'est tout autant pour présenter ses dessins, peu importe à quel point certains la rendent fière. Elle ne doute pas une seule seconde de la bienveillance de son premier amour mais craint justement, à un moment ou à un autre, d'être considérée davantage comme tel plutôt que comme l'artiste qu'elle essaie de devenir. Elle tient à la véracité des avis qu'on lui tient, et a du mal à prendre les compliments sous ce prétexte, les critiques bien plus faciles à prendre que les flatteries. « J'aimerais beaucoup te les montrer. et je suis sûrement encore plus fière maintenant qu'à l'époque. » avoue-t-elle à voix basse, consciente aussi modeste qu'elle soit que sa technique est bien meilleure qu'à l'époque. Blake se confronterait inévitablement à un fossé entre ses tâtonnements d'avant et ses coups de crayons plus assurés d'aujourd'hui, et elle serait ravie de découvrir peu importe l'expression que cela susciterait sur ses traits. Cela avait fait partie intégrante de leur relation à la période ; les réparations de sa moto, les dessins de ses carnets. et ils en étaient fiers.

Pour d'autres, tenir cette conversation serait sûrement étrange ou angoissant - mais pour eux, pour Flora, cette parenthèse n'a rien de désagréable et elle trouve même un certain apaisement à poser des mots sur leur situation pour mieux l'aborder. Elle préfère une vérité blessante à un mensonge confortable, et puisqu'il n'y a que quelques faits à énumérer sans que ces derniers ne soient ni l'un ni l'autre, autant s'y prêter. et Blake lui accorde cette discussion de la meilleure façon possible, posément et dans un dialogue bon à avoir, faisant sourire la brunette derrière son éternelle délicatesse. « J'aimerais te dire que je me suis amélioré avec le temps, mais y'a sûrement une raison pour que ma plus longue relation soit avec ma moto, quand on y pense. » Son sourire s'amuse à cela et elle échappe un souffle sur le même ton, haussant brièvement et légèrement les épaules. Il préfère en rire et elle aussi préfère réagir de cette façon plutôt que de se lamenter - c'est quelque chose qu'ils ont en commun. Flora non plus n'a pas un portrait bien plus flatteur à mettre en avant, pour autant la brune n'est pas tourmentée pas cette facette de sa vie. Peut-être devrait-elle - sa meilleure amie est déjà mère et attend des jumeaux, et la plupart de ses proches sont dans une relation stable. Mais elle peine à se satisfaire Flora, se retrouve davantage lorsqu'elle est avec elle-même qu'en compagnie d'autrui, et manque sûrement de courage lorsqu'il s'agit de raviver l'espoir. « Elle est plutôt facile à satisfaire et ne parle pas beaucoup - une nouvelle pièce de temps en temps et une caresse sur le réservoir, et je suis sûre que tu la combles de bonheur. » Elle le taquine doucement mais est consciente que la même chose s'applique à ses crayons. « Ce serait si surprenant que ça ? Que tu puisses me rendre nerveux. » À cela, elle ne répond pas. Le blond s'amuse et elle se contente de le regarder sans un mot, la malice et le sérieux se chamaillant la vedette au fond de ses yeux noisette. Le rend-t-elle nerveux ? Est-il vraiment déstabilisé d'être ici, en sa compagnie, à échanger avec elle ? La nervosité n'est pas une émotion qu'elle suscite Flora, pas en sa conscience. Elle fait sourire et provoque tout au plus de la compassion, mais doute de pouvoir provoquer un quelconque agitement intérieur chez quelqu'un. et Blake la connait, mieux qu'une majorité, en plus d'être une personne plutôt sûre d'elle. « Je ne sais pas. » murmure-t-elle pudiquement. Oui, Flora serait surprise de pouvoir le rendre nerveux. « On a déjà acté que cette soirée devrait pas nous valoir un séjour à l'hôpital et pour le reste, je crois qu'à dire vrai j'ai arrêté de me poser trop de questions. » Elle non plus ne veut pas se torturer l'esprit avec plus de questions qu'elle ne veut en considérer. Leur moment est assez ordinaire, et elle ne tient pas à ce que le ciel s'assombrisse au dessus d'eux. « Ce que je veux dire, c'est que je suis content de partager cette soirée avec toi et que je te l'ai avant tout proposé avec l'espoir qu'on pourrait mettre le passé derrière nous. A partir de là je compte aussi me satisfaire de ce qu'elle a à nous offrir. » Ils sont sur la même longueur d'ondes, et cela est bon à entendre. Elle ignore où ces retrouvailles les mèneront, et en réalité Flora ne cherche pas à le savoir. Elle est souriante à ses côtés dans ce bar de Redcliffe, et la simplicité de leurs échanges lui convient tout à fait. « J'ai compris ce que tu voulais dire, et je n'en pense pas moins. C'est- ça fait du bien. » avoue-t-elle doucement. La conversation suivante est celle de sa carrière chroniqueur, et la brune l'écoute avec attention lorsqu'il lui décrit les étapes de son cheminement pour en arriver là. « C'est un de mes anciens potes de fac qui un jour m'a dit qu'il avait bossé un temps pour cette station de radio qui cherchait régulièrement à rajeunir son équipe. J'avais envie de me frotter à un nouveau défi, alors j'y suis allé au culot. J'ai branché la patronne dans un café, je lui ai glissé mon CV et on m'a reçu une semaine plus tard. » Ses sourcils se haussent légèrement tandis qu'elle boit une nouvelle gorgée de sa boisson, le double-sens possible de son aveu l'amusant sans qu'elle ne cherche à le cacher - et le journaliste le comprend bien assez tôt, à la façon dont il s'amuse d'un sourire en reprenant ses propos par la suite. « J'ai rien fait dont je puisse avoir honte pour décrocher ce poste, soyons clairs. Et puis c'est qu'une chronique par semaine, juste histoire d'essayer autre chose. » Elle place mollement les mains en évidence à cela, une moue innocente sur les traits. « Eh, pas de jugement. » murmure-t-elle sans se défaire de son sourire, acquiesçant doucement. Blake ne se refuse pas à un défi, et elle est sincèrement heureuse qu'il se plaise dans ce rôle et que cela ait marché pour lui - mais que pourrait-il se voir refuser ? « Tu penses continuer, ou ça ne te plaît pas assez pour ça ? » demande-t-elle doucement, peinant un peu à cerner l'attrait qu'il porte à cette activité annexe. Parler derrière un micro et au travers d'un journal n'a rien de comparable, et si elle pense pouvoir affirmer que la rédaction lui plaît davantage elle ignore cependant dans quelle mesure il s'imagine continuer de papoter pour les oreilles de ses auditeurs. « Pas de jugement non plus, peu de domaines te résistent. Mais je ne sais pas, je n'arrive pas à savoir si c'est un défi pris trop au sérieux ou si au final tu t'amuses vraiment ? Un peu des deux ? » Mais progressivement et sans qu'elle ne parvienne à cerner pourquoi immédiatement, le regard du blond ainsi que son ton de voix se font plus prudents, et Flora fronce un peu les sourcils alors qu'il s'apprête à reprendre la parole. « T'as peut être aucune envie d'en parler, alors je comprendrais si tu préférais ne pas répondre. Mais... comment ça va, ton père ? Vous tenez le coup, tes frères et toi ? » et pour ne pas s'y attendre, elle ne l'avait pas vu venir. Son expression change, lentement mais d'une manière nettement perceptible, et Flora reporte son regard sur sa boisson. Son père. Elle n'en parle que rarement et à très peu de monde, à des occasions particulières et dans des contextes l'étant tout autant. Le sujet est sensible, l'a toujours été, et elle est un peu décontenancée que Blake l'amène sur la table - même si elle comprend, d'une certaine façon, pourquoi il le fait. « Euhm- ça va. » murmure-t-elle après une pause, retrouvant les yeux du blond et esquissant un sourire pour le rassurer. Elle sait que sa réaction peut le décourager à poursuivre, ou le fasse se sentir illégitime de l'interroger - mais elle ne se forcerait pas le cas échéant. « Je veux dire, ça va aussi bien que ça puisse aller dans les circonstances. » Car non, cela n'allait pas, mais cela n'avait jamais été le cas. La brune se pince nerveusement les lèvres comme elle le fait souvent lorsqu'elle manque d'assurance, et elle se force à sourire pour ne pas affliger Blake d'une culpabilité qu'il ne mérite pas. « Les frais ont augmenté en janvier, il fallait s'y attendre. » Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle fait cette précision, et loin d'elle l'idée d'inspirer une quelconque pitié - tout sauf ça. Mais Blake a le droit de s'interroger et de prendre des nouvelles, des nouvelles qu'elle ne lui communique plus depuis un moment maintenant. « Personne ne lésine sur les heures et les boulots, et on s'en sort. » ajoute-t-elle avec une pointe d'humour, quoique timide. Quant à son état, Flora n'ose jamais parler pour lui - elle ignore comment il se sent, et dans quelle mesure il ressent réellement les choses. « C'est dur, évidemment. Parfois, on s'interroge. » Il sait quant à quoi ils s'interrogent. « C'est dur, évidemment. Mais ça va Blake - promis. » affirme-t-elle toutefois avec autant d'assurance dont elle peut faire preuve.
rainmaker



 
the innocence of my lips ☽ smear the innocence of my lips, feel you bruising me its boundless, you kill me and show me a world i feel whole in, never felt closer to demise, floating over all the stop signs and still i write pages of promise and cadence its quite alright baby

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Dernière édition par Flora Constantine le Dim 27 Aoû 2023 - 21:11, édité 1 fois
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Message(#)(flake #1) it leads me back to you. EmptyMer 3 Mai 2023 - 21:44


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« Tu me la montreras en sortant ? » L'idée qu'elle puisse vouloir poser les yeux sur cette bécane qu'elle avait connu dans un tout autre état de délabrement l'amusait forcément, il ne pouvait le nier. « J'en avais l'intention, rien que pour que tu puisses voir que j'ai pas déployé toute cette énergie à la retaper pour rien. » Et ce serait d'autant plus satisfaisant à ses yeux que de lui offrir l'occasion de voir de ses propres yeux l'ampleur des dites rénovations, alors qu'elle avait été la toute première personne à l'accompagner et le soutenir dans son projet à l'époque. Ça n'avait peut être l'air de rien, au départ, mais il s'était donné pour défi de faire quelque chose de ce vieux tas de ferraille et une part de lui aimait beaucoup l'idée de prendre Flora pour témoin de cet accomplissement. Par nostalgie, sans doute. « Je suis sûre que j'y serais plus en sécurité maintenant qu'à l'époque - même si tu ne m'aurais jamais mise en danger, pas vrai ? » Son sourire malicieux répondit au sien, tandis qu'il se redressa sur sa chaise. « Je te rassure, j'aurais mis un point d'honneur à ce qu'on ait chacun un casque et à rouler prudemment avec toi à l'arrière. Mais pour le reste je peux pas nier qu'elle est aujourd'hui plus au point qu'elle ne l'était à l'époque. » Et c'était peu dire quand on voyait la transformation que cette moto avait subie, au prix de nombreuses années de travail. Une part de lui serait presque frustrée maintenant qu'il n'avait plus à la retaper de fond en comble pour lui redonner sa splendeur d'autre fois. « Tu l'as dis, pas moi. » Elle marquait un point, suscitant la naissance d'un sourire amusé chez Blake. Le fait qu'elle l'ait toujours cru capable de remettre cette bécane en état même en ayant vu l'ampleur des travaux avait longtemps contribué à sa motivation, et c'était comme s'il en prenait à nouveau conscience aujourd'hui. « Est-ce qu'on t'a déjà proposé de te l'acheter ? » Flora posait certainement la question parce qu'elle le connaissait et savait que si c'avait été le cas, la perspective d'envoyer promener un potentiel acheteur lui aurait un peu trop plu sans doute. « Pas exactement, mais on m'a déjà fait comprendre que je pourrais en récolter un paquet d'argent si je la revendais aujourd'hui. Seulement tu me connais, même fauché j'envisagerais de vendre mon frigo et mon lit avant de laisser qui que ce soit s'en emparer. » Peut être qu'il en rajoutait un peu pour la forme, mais l'idée était là : sa moto, c'était comme son bébé, et il n'avait pas passé tout ce temps à la bichonner pour laisser qui que ce soit d'autre que lui en profiter.

« On peut tous tirer différentes cartes pour parvenir à nos fins - mais cela n'aurait pas la même valeur. » Des propos que Blake ne put qu'acquiescer, ayant toujours jugé honorable que Flora ne choisisse pas de suivre le chemin le plus court sous prétexte qu'il se présentait à elle. Elle avait toujours été extrêmement courageuse et travailleuse, et au-delà de toute l'affection qu'il lui portait et qui le rendait certainement un peu moins objectif que la moyenne, il n'y avait rien de surprenant à ce que ce soit des qualités que Blake apprécie. « L'important c'est de pouvoir regarder derrière soi et être fier du chemin qu'on a parcouru. C'est pas donné à tout le monde, mais je sais que pour toi aussi c'est important de pas avoir à rougir des choix que tu as fait. » Et il était convaincu qu'elle ne rougirait pas, Flora, lorsqu'elle verrait qu'elle y était arrivée seule et sans céder à la facilité. Depuis le temps qu'il la connaissait, elle avait toujours été animée de cette même passion qu'il retrouvait encore aujourd'hui – et ça faisait plaisir à voir, sincèrement. « Je ne suis pas pressée - impatiente, forcément un peu. Mais j'ai tout mon temps. » - « Ça n'empêche qu'ils seraient idiots de pas savoir apprécier ton talent à sa juste valeur. Les perles comme toi, ça finit tôt ou tard par se faire mettre le grappin dessus par la concurrence, non ? » Il demanda, un sourire mutin au coin des lèvres, sans qu'il n'y ait rien d'étonnant à ce que son esprit parfois perfide emprunte ce chemin-là, lui pour qui la trahison se voulait parfois nécessaire pour arriver à ses fins et pour atteindre ses buts. Il savait que Flora était différente de lui, que pour elle peu de choses avaient plus de valeur que la loyauté qu'elle dédiait à ses proches et à sa famille, et il ne nierait pas que c'était aussi une chose qu'il avait toujours apprécié chez elle. Peut être justement parce qu'ils étaient plutôt différents sur ce point, elle certainement bien plus droite et intègre qu'il ne le serait jamais. « Admettons - et si c'est le cas, j'espère que tu me feras l'honneur de rédiger toi-même la séquence. » L'idée lui plaisait bien, à vrai dire, et fit naître un sourire un peu plus joueur sur les lèvres du blond. « J'ai quelqu'un d'un peu plus calé sur la question mais pour toi, il se pourrait que j'accepte de me frotter au sujet. Mais uniquement si je peux compter sur une interview exclusive. » Et quand bien même la question était surtout survolée avec légèreté, il fallait reconnaître qu'il pourrait se prendre au jeu. Pour l'occasion, peut être bien qu'il tâcherait d'en apprendre un peu plus sur son milieu et à combler ses lacunes – il avait peut être toujours été l'un de ses premiers admirateurs, mais autant ne pas se leurrer, sa culture en matière de mode s'arrêtait là où commençait son attrait pour les ensembles simples mais efficaces, toujours relevés d'une point de goût mais pas assez sophistiquées pour en mettre plein la vue aux personnes avec qui Flora travaillait. « J'aimerais beaucoup te les montrer. et je suis sûrement encore plus fière maintenant qu'à l'époque. » Une fierté qui se lisait en ce moment-même sur le visage de la brune et qui donnait l'impression que son art l'épanouissait encore davantage aujourd'hui. « La prochaine fois ? Tu me présenteras une partie de tes croquis et moi, j'essaierai de rester objectif quand je te dirai qu'ils sont géniaux. » Ce qui ne serait peut être pas si éloigné de la réalité, quand on connaissait l'admiration qu'il avait toujours porté à la Flora passionnée qu'il avait devant lui.

« Elle est plutôt facile à satisfaire et ne parle pas beaucoup - une nouvelle pièce de temps en temps et une caresse sur le réservoir, et je suis sûre que tu la combles de bonheur. » Une idée qui suffit à lui tirer un rire sincère, parce qu'elle était dans le vrai et que ça n'était même pas si désolant ou pathétique, venant de sa bouche à elle, quand bien même la situation l'était certainement dans une certaine mesure. « C'est vrai qu'on fait difficilement plus simple, comme relation. Et puis j'ai admiré mes plus beaux couchers de soleil avec elle, et ça, ça compte. » Il appuya, dans un fin sourire faussement fier, sans même que la dernière partie ait quoi que ce soit d’exagérée. Une pointe de légèreté suivie d'un instant un brin plus solennel et d'un regard échangé avec la jeune femme, qui semblait presque s'étonner à l'idée qu'une part de lui puisse encore aujourd'hui être déstabilisée en sa présence. « Je ne sais pas. » Il trouvait ça attendrissant, Blake, qu'elle n'ait pas conscience de l'effet qu'elle avait toujours pu avoir sur lui et de la pointe de vulnérabilité que cette soirée à elle seule faisait ressurgir chez lui. Ce n'est pas qu'il était mal à l'aise, loin de là, mais tout ça remuait beaucoup de chose et cette nostalgie planant au-dessus d'eux lui faisait réaliser qu'elle était l'une des rares personnes à savoir presque tout de lui. A l'avoir vu sous son meilleur jour, mais aussi sous son pire, mais à ne l'avoir jamais perçu différemment à cause de ça. Il lui avait brisé le cœur et en gardait de nombreux regrets, mais c'était peut être bien de constater que certaines choses étaient restées  les mêmes qui le troublait ici le plus. « J'ai compris ce que tu voulais dire, et je n'en pense pas moins. C'est- ça fait du bien. » - « A moi aussi. Il y a longtemps que j'avais pas passé une aussi bonne soirée. » Et il ne cherchait pas à la faire rougir ou à donner à cette soirée plus d'importance qu'elle n'en avait sans doute, il se montrait simplement le plus honnête possible. Les derniers mois avaient été un roller-coaster des plus éreintants, mais ce soir il renouait enfin avec une certaine sérénité. « Eh, pas de jugement. » Sa réaction l'amusa tandis que l'intérêt que Flora démontra aussitôt pour sa seconde activité professionnelle, lui, le toucha plus qu'il ne le montra sur le coup. « Tu penses continuer, ou ça ne te plaît pas assez pour ça ? » Il savait pourquoi elle posait la question et que sur le papier, elle ne l'aurait pas imaginé dispenser des conseils à la radio, simplement parce qu'elle savait que ses aspirations étaient ailleurs et lui, pas vraiment intéressé par ce monde-là au départ. « Pas de jugement non plus, peu de domaines te résistent. Mais je ne sais pas, je n'arrive pas à savoir si c'est un défi pris trop au sérieux ou si au final tu t'amuses vraiment ? Un peu des deux ? » Blake, qui avait porté son verre à ses lèvres pour en boire une gorgée, le reposa après un instant. « Ça me procure pas le même frisson que d'enquêter pendant plusieurs mois pour maîtriser mes sujets et enrichir mes articles, c'est certain. Mais je peux pas nier que ça a quelque chose d'assez grisant de m'essayer à quelque chose d'autre, même si ça doit durer qu'un temps. » Au départ, oui, c'était définitivement un défi qu'il avait décidé de relever et parce qu'il en était à ce moment de sa vie où varier les expériences était exaltant. « Et puis ça a certains avantages, comme celui d'avoir mes entrées dans certains événements prisés. Et quand le hasard fait bien les choses, il arrive que j'y rencontre les bonnes personnes et que j'y apprenne les bonnes infos. » Et ça, Flora le connaissait assez pour savoir que ça jouait aussi dans la valeur que présentait ce poste à ses yeux, sachant mieux que personne qu'avec le blond, on en revenait toujours à une question d'intérêts.

Finalement, soucieux de prendre de ses nouvelles tout en n'effleurant pas seulement les sujets les plus légers à aborder, il se risqua à une question délicate et que Blake aurait peut être du résister à l'envie de poser, tout compte fait, maintenant qu'il voyait le visage de Flora se décomposer sous le coup de l'embarras. « Euhm- ça va. Je veux dire, ça va aussi bien que ça puisse aller dans les circonstances. » La question ne la mettait pas à l'aise et c'était parfaitement compréhensible, Blake s'en voulant désormais de lui causer autant de trouble alors que la soirée était jusqu'ici synonyme de simplicité. Est-ce qu'il venait de tout gâcher, en cherchant simplement à s'assurer qu'elle s'en sortait, malgré des circonstances qu'il savait éprouvantes depuis des années ? « Les frais ont augmenté en janvier, il fallait s'y attendre. » Sans juger que quoi que ce soit de ce qu'il pourrait dire suffirait à exprimer son ressenti profond et le désarroi qu'il ressentait pour Flora, Blake préféra se contenter d'un léger sourire sincèrement désolé, amer de constater que la vie ne les épargnait décidément pas. « Personne ne lésine sur les heures et les boulots, et on s'en sort. C'est dur, évidemment. Parfois, on s'interroge. » Son regard rencontra le sien en silence, sans qu'elle n'ait besoin d'ajouter un mot de plus pour qu'il comprenne, bien sûr, à quoi elle faisait allusion. Ils n'avaient jamais explicitement évoqué la question ensemble, quand bien même il avait souvent cherché à ce qu'elle se sente libre de le faire avec lui, mais certaines choses se passaient simplement de mots. Il n'était pas à sa place, mais il pouvait au moins imaginer ce qu'elle éprouvait dans cette situation, forcée de voir son père dans l'état qui était le sien depuis assez d'années pour que les questions les plus difficiles se soient forcément déjà posées. « C'est dur, évidemment. Mais ça va Blake - promis. » - « Je sais que je peux pas faire grand chose, et je te ferai pas l'affront de te proposer mon aide. Mais si un jour tu ressens le besoin de vider ton sac... » De parler, ou de ne rien dire. D'exprimer toute la frustration et l'impuissance qu'elle contenait certainement depuis des années. De crier un bon coup pour s'en libérer au moins en partie. « Tu sais que je suis là. Même si c'est que pour te changer les idées en te parlant « articles » pendant des heures. » Il était là, et s'il le précisait de cette façon c'est parce qu'il était conscient que l'inverse avait longtemps été vrai. Ces dernières années ne leurs avaient pas vraiment permis de rester en contact, tout du moins pas suffisamment pour qu'il ait été une option à privilégier pour ce genre de confessions, mais c'était différent aujourd'hui. Il ne prétendait pas retrouver aussi facilement la place qu'il avait tenu dans sa vie, mais il était là, au moins, c'était une certitude. « Désolé d'avoir mis le sujet sur la table, c'était pas très malin de ma part. Je voulais juste... enfin, tu sais. » Simplement s'assurer qu'elle ne perdait pas pied, Flora, parce qu'il était bien placé pour savoir qu'elle n'en montrerait rien au premier abord. Que son sourire et son apparente candeur continueraient de donner l'illusion du contraire, même si ses tourments devaient l'avaler toute entière. « Le prochain groupe à se produire, tu vas voir, ils sont vraiment géniaux. Mais si t'as eu ta dose et que tu préfères rentrer, je peux te raccompagner. On aura toujours l'occasion d'en profiter une autre fois. » Au cas où il ne l'aurait pas déjà fait comprendre au cours de cet échange, l'idée de la revoir et de réorganiser ce genre de soirées lui plairait beaucoup, et pas juste parce qu'il nourrissait l'impression d'avoir involontairement plombé l'ambiance. La compagnie de la brune lui avait manqué, et ce qui était encore une démarche innocente il y a quelques mois se transformait doucement en autre chose, maintenant qu'il songeait à combien sa présence dans sa vie avait toujours été rassurante et même à une époque la seule chose dont il ait eu besoin.
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