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 (rhessan #8) so far gone

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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyMer 22 Fév 2023 - 6:32

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
And now I can't ever get comfortable, no I never sold my soul, if I ever do throw my bones to the wolves, no I never sold my soul, no I never sold mine. I know it's so wrong but I'm so far gone, don't need you to tell me I'm so cynical, quit being so over-skeptical, don't need a metaphor for you to know I'm miserable. ☆☆


    T'es chez toi ?

mi-décembre Ce n'était pas vraiment le genre d'Hassan, de débarquer à l'improviste. Pas qu'il ne craigne vraiment d'être laissé sur le pas de la porte lorsqu'il s'agissait de Rhett, mais il avait toujours trouvé que le procédé manquait de délicatesse, et partait du postulat que l’autre n’avait rien de mieux à faire avant votre interruption. Ce soir-là, pourtant, il avait attendu d’être sorti des studios ABC pour dégainer son téléphone portable et envoyer un message à son ami, n’attendant qu’après une réponse affirmative de sa part pour enfourcher sa moto et parcourir la dizaine de minutes séparant l’immeuble des studios de celui où vivait l’ancien rugbyman. En s’y prenant au dernier moment, Hassan avait voulu éviter de rejouer la partition du “il faut qu’on parle”, au risque de planter dans l’esprit de son ami la même graine d’inquiétude que lui la dernière fois … Ou bien avait-il simplement conscience que la conversation qu’ils s’apprêtaient à avoir serait suffisamment difficile comme ça, sans besoin de préparer le terrain à l’avance en mettant Rhett sur la défensive. Il savait que son ami l’accueillerait avec un sourire, tout comme il savait qu’une bière sans alcool n’attendrait que d’être décapsulée sur le comptoir – deux des dizaines de raisons pour lesquelles il se sentait de plus en plus envahi par la culpabilité à mesure qu’il slalomait entre les voitures sur son deux-roues, évitant les bouchons du jeudi soir et arrivant à bon port presque trop vite pour sa propre volonté.

Il avait beau se remémorer sa dernière conversation avec Ruben et savoir qu’ils étaient tous les deux à court d’une meilleure solution, cela n’en faisait pas pour autant une décision prise de gaieté de cœur. Hassan aurait préféré que les choses se passent autrement : que Rhett ne s’en tienne pas à faire l’autruche en minimisant son addiction, que toutes les autres solutions ne donnent pas l’impression d’avoir déjà été éventées sans succès, que le timing soit différent à d’innombrables niveaux tels que les fêtes de fin d’année, l’état crépusculaire de Joanne ou la sortie imminente du livre dans lequel le sportif semblait avoir fondé tous ses nouveaux espoirs pour noyer le poisson de ses problèmes. Il avait passé ces trois dernières années à attendre que l’overdose de Rhett lui serve de signal d’alarme, qu’il apprivoise à son rythme l’idée d’avoir besoin d’aide, prêt à lui apporter son soutien entier lorsque ce jour viendrait. Il avait été le pendant optimiste du Ruben pessimiste, et n’avait compris que récemment que la seule personne à ne pas être dans le camp de Rhett n’était pas son cadet, mais bien Rhett lui-même. Quelle solution leur restait-il à tous, alors ? Si ce n’était continuer de regarder le sportif déchu brûler la chandelle par les deux bouts, ou prendre les devants pour tenter de limiter la casse avant qu’il n’y ait tout bonnement plus rien à sauver ? Ils choisissaient le moindre mal.

Ne restait plus qu’à l’annoncer au principal intéressé ; Une tâche pour laquelle Hassan s’était porté volontaire en accord avec Ruben, et leur certitude à tous les deux que si Rhett réagirait mal peu importe de quelle bouche sortait la nouvelle, Hassan était celui des deux avec le plus de chance de pouvoir en placer une et tenter de faire entendre raison au sportif avant de se faire mettre à la porte. Le brun pouvait vivre avec l’éventualité que son ami lui en veuille – pas avec celle de l’avoir laissé se noyer sans lui lancer de bouée de sauvetage. « Hey. » La porte de l’appartement s’était ouverte à peine le doigt d’Hassan avait trouvé la sonnette, et au sourire offert par le sportif avait répondu une sorte de grimace mal assurée de la part du brun. « Désolé de passer sans prévenir, je savais pas à quelle heure je sortirais d’ABC. » Et surtout il n’était pas certain de ne pas s’être dégonflé d’ici la fin de la journée, comme par déjà deux fois. « Fallait que je te parle d’un truc. » De préférence pas sur le pas de la porte, mais sans aucune conscience de ce dont ils s’apprêtaient à parler Rhett l’avait laissé entrer comme déjà mille fois avant cela.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyJeu 23 Fév 2023 - 21:03

Ouais. Aussi impersonnellement que possible, il répond au message de son ami, s’attendant simplement à ce qu’il lui propose d’aller voir un match ou un autre, dans un bar ou chez lui. Rien d’incroyable, mais rien dont il n’ait pas envie non plus, ne lui donne tort le ton de son message. Passer un peu de temps avec Hassan est toujours une bonne chose qui ne mange pas de pain. Et quand bien même ce dernier ne lui répond pas après avoir lu ce message, Rhett sait déjà qu’il est en chemin ou ne tardera pas à l’être. Tel un vieux couple, ils ont leurs habitudes. Quelques minutes plus tard, sa théorie se confirme sans qu’il n’en ait douté un seul instant. « Hey. » La sonnette résonne encore dans les oreilles de l’ancien rugbyman. “Hey.” Il salue à son tour, se décalant d’un pas pour le laisser entrer dans l’appartement. Aussi simplement que cela ; une soirée qui a des airs de bien d’autres avant elle.

Ce qu’il note, pourtant, c’est l’attitude différente de son ami. Il ne saurait mettre un mot bien précis dessus, mais il ne peut s’empêcher de le trouver distant, quand bien même il est justement celui qui vient de donner l’idée de cette soirée ensemble. « Désolé de passer sans prévenir, je savais pas à quelle heure je sortirais d’ABC. » Rhett hausse les épaules. “Tu ne me déranges pas.” C’est au moins un avantage à ne plus avoir de travail, pas vrai ? Il n’a rien de plus à faire de ses journées, et l’arrivée d’Hassan est la chose la plus palpitante du jour. « Fallait que je te parle d’un truc. » Le regard du brun se pose plus longuement sur son ami alors qu’il arrive bien plus aisément à comprendre que quelque chose le tracasse. Concerné à son tour, il prend néanmoins le temps de se diriger dans la cuisine pour lui trouver une bière avant toutes choses, et de s’en prendre une aussi au passage - le rayon sans alcool est réservé à Hassan depuis quelques temps déjà. “Tu vas aussi m’annoncer que t’es en couple ? J’étais aussi pâle quand je t’ai fait ma grande annonce ?” Il lui répond avec un sourire, un brin d’humour, et une simple dose de souci parce qu’il craint sincèrement de lui avoir ressembler au moment où il lui a lui aussi dit je dois te parler. Le contexte est pratiquement identique ou presque, alors c’est la seule solution à laquelle Rhett pense, de toute façon bien incapable d’en imaginer d’autres. Hassan a bien des raisons d’être inquiet, parce que sa vie est loin d’être un long fleuve tranquille, mais il en a très peu d’en faire part à son ami de cette façon. “Dis moi. Je t’écoute.” Il reprend tout de même, lorsqu’il comprend que son hypothèse n’est pas même proche de la vérité. Rhett s’asseoit dans un fauteuil pour donner l’exemple, tout en attendant qu’Hassan en fasse de même à son tour. Il prendra une gorgée de sa bière plus tard, il jure qu’il ne la gâchera pas, mais en attendant chaque seconde écoulée lui laisse le temps de penser à une mauvaise nouvelle de plus qu’il pourrait lui apporter, et cela n’a absolument rien de réjouissant.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyJeu 2 Mar 2023 - 13:22

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
And now I can't ever get comfortable, no I never sold my soul, if I ever do throw my bones to the wolves, no I never sold my soul, no I never sold mine. I know it's so wrong but I'm so far gone, don't need you to tell me I'm so cynical, quit being so over-skeptical, don't need a metaphor for you to know I'm miserable. ☆☆


Rhett ne se méfiait pas, Rhett était content de le voir. Et pourquoi en serait-il autrement, depuis cinq ans qu'il avait retrouvé le chemin de Brisbane, leurs habitudes s'étaient huilées comme celle de deux petits vieux capables de terminer les phrases l'un de l'autre. Il y avait toujours de la bière sans alcool pour Hassan dans le frigo de Rhett, et de la bière alcoolisée pour Rhett dans le frigo d'Hassan – cela représentait assez bien tout le reste de ce qui se greffait autour, et jamais encore en plus de vingt ans d’amitié le brun n’avait évité le regard de son ami et ancien coéquipier. Jamais jusqu’à ce soir-là, lorsque Rhett s’était effacé de la porte pour le laisser passer, l’invitant à entrer comme tant d’autres fois et assurant « Tu ne me déranges pas. » avec toute la sincérité dont Hassan ne doutait pas. Le sportif n’était pas dupe, pourtant, et n’avait probablement pas attendu que son ami lui annonce avoir quelque chose à lui dire pour déceler que quelque chose ne tournait pas aussi rond que d’ordinaire. S’en amusant d’un « Tu vas aussi m’annoncer que t’es en couple ? J’étais aussi pâle quand je t’ai fait ma grande annonce ? » qui n’avait pas suffi à dérider Hassan, il lui avait tendu une bière que ce dernier n’avait même pas osé ouvrir, car trop incertain d’être toujours le bienvenu pour la terminer une fois qu’il aurait dit ce qu’il avait à dire. Et pendant un quart de seconde, c’est vrai, il s’était un peu dégonflé et fait la remarque silencieuse qu’il aurait probablement dû laisser à Ruben le soin de se charger du message – mais Rhett ne l’aurait pas pris au sérieux, et y aurait même mis toute son énergie simplement pour avoir l’impression de remporter cette énième joute verbale l’opposant à son frère.

Il était trop tard pour reculer, de toute manière. Déjà Rhett s’était assis sur l’un des fauteuils du salon, invitant sans avoir besoin de le dire Hassan à en faire autant, et s’installant sur un bout de canapé ce dernier avait fait tourner entre ses doigts sa bouteille de bière comme s’il avait besoin de se faire prier. « Dis moi. Je t’écoute. » Là, seulement, l’enseignant avait réalisé que d’avoir retourné les phrases et les justifications dans sa tête durant des heures (des jours) ne lui était d’aucune utilité, et s’éclaircissant la gorge avec un brin de malaise il avait soufflé « Ça va pas te plaire. » afin de poser directement les bases de la discussion : elle ne serait pas agréable. Ni pour l’un, ni pour l’autre. « J’ai croisé ton frère à l’hôpital, y’a quelques jours. » Suffisamment peu de jours, en tout cas, pour que Rhett et lui ne se soient pas revus depuis – Hassan n’aurait simplement pas été capable de faire comme si de rien n’était. « On a discuté un peu, et … » Et on a décidé que tout cela avait assez duré et que tu n’avais plus voix au chapitre ? Non, il fallait qu’il prenne une autre direction. « Il se fait du souci pour toi. On se fait du souci pour toi. » avait-il alors repris après une interruption, son regard osant enfin s’ancrer pour de bon dans celui de Rhett. Ruben et lui n’étaient pas les seuls à s’inquiéter, ni l’un ni l’autre n’avaient eu besoin de faire un tour de table complet de l’entourage du sportif pour en avoir acquis la certitude. L’autre chose dont Hassan était certain, c’était que cette façon qu’il avait d’utiliser le “on” pour parler de Ruben et lui devait déjà suffire à agacer son ami, ce qui ne l’avait pas empêché de continuer sur sa lancée. La situation était suffisamment préoccupante pour que Ruben et Hassan ne se rangent du même côté, voilà ce qu’il fallait en retenir. « On pense que tu as besoin d’aide. De gens dont c’est le métier, qui ont l’habitude de ce genre de problèmes. » Tu as un problème, Rhett. C’est ça que j’essaye de te dire, même si t’as pas envie de le voir. « Des gens qui t’aideraient vraiment à aller mieux. » Qui l’aideraient autrement que celle passive et maladroite qu’ils essayaient de lui apporter chacun à leur manière, mais qui ne menait justement à aucun mieux, et même à pire depuis quelques semaines.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyVen 3 Mar 2023 - 18:32

« Ça va pas te plaire. » Pendant un instant, il pense à filer la suite de sa propre blague (qui n’a pourtant connue aucune réponse) et lui demander s’il déteste autant que ça la femme en question. Il n’y pense pourtant que durant un court instant, bien assez de temps pour qu’il réalise lui-même qu’il y a un immense fond de sérieux dans les mots de son ami et que même lui ne peut pas se permettre de toujours tout tourner en dérision. Rhett s’assagit donc, il se fait silencieux à la seule exception d’une gorgée de bière qu’il avale sans complémentaire supplémentaire. « J’ai croisé ton frère à l’hôpital, y’a quelques jours. » Aussitôt, le visage de Rhett s’assombrit et ses sourcils se froncent. “Il va bien ?” Ils ont beau vivre ensemble, plus ou moins, leurs horaires de vie sont bien trop différentes pour qu’il ne soit pas étonnant qu’ils ne se croisent pas durant quelques jours, ce qui était le cas récemment. C’est pourtant la mention de l’hôpital qui pousse l’ancien sportif à faire volte-face et à définitivement abandonner toute mention de blague, uniquement pour se soucier de la santé de son petit-frère. « On a discuté un peu, et … » Il va bien, donc.

Et quoi ? Rhett s’enfonce à nouveau dans son fauteuil, soufflant déjà rien qu’à l’idée de toutes les conneries que Ruben aurait cru pouvoir bien de déballer à Hassan. Pour autant, et justement parce qu’il s’agit d’Hassan, ses doutes sont très modérées. Après tout, il n’y a rien ou presque que son ami de toujours ignore à son sujet - rien dont Ruben serait à son tour conscient. « Il se fait du souci pour toi. On se fait du souci pour toi. » La mention du on retire toute forme d’insouciance du cœur de Rhett en même temps que les dernières onces d’insouciance, sans doute synonyme de déni. Petit à petit, il pense comprendre où il veut en venir, tout comme il comprend surtout ce dont lui et son frère ont pu discuter. Tout a un certain goût de trahison. Il est habitué aux manigences en tout genre de son frère, mais jamais ô grand jamais Hassan n’avait osé en faire partie. Son regard soutient celui de son ami par pure égoïsme, uniquement pour lui rendre la parole plus difficile encore. « On pense que tu as besoin d’aide. De gens dont c’est le métier, qui ont l’habitude de ce genre de problèmes. » On. Encore et toujours ce on dont la trahison prend la forme d’une épée qu’il a l’impression de prendre en plein coeur, laquelle continuerait de s’enfoncer dans son corps à une allure bien trop faible pour qu’il n’en vienne pas à la conclusion que le seul but derrière tout ça serait de lui faire payer. « Des gens qui t’aideraient vraiment à aller mieux. » - “Tu te fous de ma gueule ?” Hassan cherche ses mots, il les choisit avec précaution, il prend des pincettes et tout ce qui s’ensuit pour tenter d’agir au mieux pour Rhett, malgré les circonstances. En retour, il n’a pas le droit à un traitement similaire, l’amitié que l’ancien sportif lui porte étant momentanément oubliée au profit de sa colère. “T’as croisé Ben à l’hôpital ? Ou t’es allé le chercher pour qu’il taccompagne dans ton idée à la con ?” l’ordre de ses priorités est particulier et il concèderait lui-même que cela ne ferait pas vraiment de sens ; et peu importe, en réalité. “Joue pas à ça Hassan. J’ai pas besoin d’un professionnel. Je vais bien. Ruben est juste con et toi… toi, je sais même pas pourquoi tu l’écoutes.” Les maigres arguments sont alignés, parce qu’il n’ose même pas demander à son ami quel genre d’aide il pense avoir besoin, sans doute parce qu’il en connaît déjà la réponse. Une part de lui a envie de le faire, par pur défi, mais l’autre n’ose pas. Certains mots, une fois prononcés, ne peuvent être repris ni même oubliés, et dans cette discussion c’est exactement ce dont il s’agit. Il aurait pu s’attendre à ce genre de reproches et de pseudo-conseils de la part de son frère, peut-être même d’Evelyn, mais jamais d’Hassan. S’il a toujours été posé sur un piédestal depuis toutes ces années, c’est bien pour une raison. “C’était juste un test positif, arrêtez vos conneries.” Un test et un seul, parce que c’est la seule fois où on en a exigé un sur sa personne. En réalité, tout serait revenu positif depuis des années, et aujourd’hui encore - évidence qu’il sait en être une, mais qu’il prie ne pas être connue d’Hassan.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyJeu 16 Mar 2023 - 14:52

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
And now I can't ever get comfortable, no I never sold my soul, if I ever do throw my bones to the wolves, no I never sold my soul, no I never sold mine. I know it's so wrong but I'm so far gone, don't need you to tell me I'm so cynical, quit being so over-skeptical, don't need a metaphor for you to know I'm miserable. ☆☆


Il ne saurait jamais, Rhett. Que des secrets enfermés entre les murs du Saint Vincent, Ruben et Hassan en avaient déjà eu par le passé, et que celui que le brun s'apprêtait à éventer n'était que le suivant de la liste, révélé à contre-coeur parce que s'inquiéter ensemble pour lui sans l'embêter n'était plus une solution pérenne. Pendant trois ans ils avaient veillé, chacun à leur manière, comptant sur cette différence de méthode pour garantir un semblant d'équilibre à un Rhett qui semblait mettre toute son énergie à ébranler – tout cela avait suffisamment duré. Le premier réflexe du sportif, pourtant, n'avait pas été de s'inquiéter pour lui-même, mais de le faire pour ce cadet dont il profitait d'ordinaire de chaque occasion pour se distancer. Comme si l'amour fraternel qu'ils se portaient n'était pas capable de s'exprimer autrement que par le souci qu'ils se causaient mutuellement, parfois même sans s'en rendre compte. « Il va bien ? » Ruben allait bien, oui, ou au moins pour autant qu'Hassan le sache, malgré tout certain qu'il serait le dernier à l'apprendre si l'inverse se produisait … Et que Rhett puisse s'imaginer l'inverse alors même que Ruben squattait son appartement depuis des semaines en disait long. Il allait bien mais il s’inquiétait, comme Hassan, comme d’autres, et bien que la tentative de Rhett de jouer à celui qui ne comprenait pas ait duré encore quelques instants l’enseignant refusait de croire que son ami n’avait rien remarqué ; Il savait, mais choisissait seulement de ne pas en tenir compte comme s’il espérait encore que ce problème-là et tous les autres finiraient par disparaître tout seuls. Au royaume des autruches, le rugbyman aurait sans nul doute porté la couronne.

Et Hassan avait eu beau tenter de prendre les plus grosses pincettes, de peser chaque mot méticuleusement, le visage de son ami s'était refermé à la seconde où il avait relié les points et compris où il voulait en venir. « Tu te fous de ma gueule ? » La question n'en était pas une, et la réponse tenait dans le vague soupir ayant aussitôt échappé au brun, déjà las de cette discussion qu'il n'avait pas de gaieté de cœur. « T’as croisé Ben à l’hôpital ? Ou t’es allé le chercher pour qu’il t'accompagne dans ton idée à la con ? » De toute les raisons pour lesquelles il s'attendait à ce que Rhett s'emporte, celle-ci n'aurait pas dû être la priorité – comme quoi. « J'ai des engagements auprès de l'hôpital et tu le sais, fais pas comme si c'était le sujet. » s'était donc contenté de corriger Hassan, d'un ton probablement plus agacé qu'il ne l'aurait souhaité, mais pas décidé à servir de défouloir aux problèmes que pouvaient avoir Rhett et Ruben à communiquer. « Joue pas à ça Hassan. J’ai pas besoin d’un professionnel. Je vais bien. Ruben est juste con et toi … toi, je sais même pas pourquoi tu l’écoutes. » De tous les costumes qu'Hassan avait vu Rhett porter au fil des années, celui du faux imbécile était celui qui lui allait le moins au teint. « C’était juste un test positif, arrêtez vos conneries. » Et combien de passages à l'hôpital avant et après cela ? « Non, c'est juste la première fois que tu te fais prendre. » Son ami le faisait soudainement penser à ces élèves surpris en train de tricher, et dont ils juraient sur la tête de père et mère qu'il s'agissait de la première fois, en oubliant que chaque professeur avait été élève avant eux. « Et c'est pas le test positif qui nous inquiète, c'est ce que t'en as fait derrière. » Ils avaient espéré un électrochoc, une prise de conscience, un appel à l'aide – n'importe quoi. Mais Rhett avait continué sur la même pente glissante, utilisant toute son énergie et son temps-libre à la savonner sans l'aide de personne.

« Tu penses qu'on a attendu ce foutu test pour voir que quelque chose clochait ? » À son tour de poser une question qui n'attendait pas de réponse, le ton retrouvant un peu de patience mais l'expression sur le visage toujours empreinte de gravité. « Ça fait trois ans qu'on dit rien parce qu'on attend que ça vienne de toi. Que tu nous parles, que tu demandes de l'aide, n'importe quoi … Mais on n'est pas aveugles. » Ce n'était pas tout à fait vrai : Ruben et lui n'étaient pas motivés par la même finalité à ne rien dire. Mais quitte à se voir accuser de comploter avec le frère de Rhett, Hassan pouvait bien se permettre une généralité et éviter au sportif d'apprendre que son frère attendait après sa chute pour pouvoir se targuer ensuite de l'avoir vu venir. « Tu multiplies les passages aux urgences, tu te fous volontairement en danger, t'es irritable, tu tiens pas en place … Ça ressemble au comportement de quelqu'un qui va bien, selon toi ? » La question était posée sans aucune forme de reproche ou d'animosité ; Et la seule crainte d'Hassan, en définitive, était que Rhett préfère le regarder dans les yeux pour lui servir un mensonge, plutôt que de faire preuve d'une honnêteté qu'ils méritaient tous les deux. « Y'a pas de honte à pas réussir à gérer seul, personne te le demande … On essaye de t'aider. » Mais avec la désagréable sensation, seulement, d'en avoir bien plus envie que le principal intéressé.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyVen 17 Mar 2023 - 22:34

Les sentiments se mélangent tous, et cela ne ressemble pas à Rhett. Il est un homme simple, il vit un problème à la fois, une joie à la fois, une tristesse à la fois. Mais lorsque votre meilleure ami vous annonce que le meilleur pour vous est d’aller dans une cure, après en avoir déjà parlé à votre frère ; il n’y a plus vraiment de ligne de conduite préconçue à suivre. Il se sent trahi et blessé bien plus que tout le reste, sans doute, mais il existe aussi une immense portion d’une tristesse qu’il refuse de montrer, pas alors qu’il a l’impression qu’Hassan n’a plus d’ami que le nom en cet instant. Il voudrait jurer que cette discussion est leur dernière, il voudrait le regarder droit dans les yeux et lui dire que s’il va au bout des choses, alors il ne le reverra plus jamais. Mais il ne sait pas s’y résoudre, justement parce que la tristesse n’est qu’une preuve supplémentaire de tout l’attachement qu’il lui porte: si ces mots étaient venus d’un inconnu, il se serait contenté de lui rire au nez. « J'ai des engagements auprès de l'hôpital et tu le sais, fais pas comme si c'était le sujet. » Cela n’explique pas comment il en est venu à parler. Oui, bien sûr qu’il est un bon samaritain qui aide à l’hôpital, ça n’a absolument rien de nouveau et ce n’est pas étranger pour Rhett ; mais ça n’explique pas tout. L’hôpital n’est qu’un synonyme pour immense labyrinthe, ce qui signifie que s’il a croisé la route de Ben, c’est parce qu’il le cherchait. « Non, c'est juste la première fois que tu te fais prendre. » Le bas blesse toujours plus lorsqu’il est criant de vérité, et même Rhett n’oserait pas l’ignorer en cet instant. Il est passé sous les radars uniquement parce que personne d’autre que ses proches ne pouvait le soupçonner de tourner aux anti douleurs depuis des années. « Et c'est pas le test positif qui nous inquiète, c'est ce que t'en as fait derrière. » - “T’attends toujours des miracles au coin de la rue, c’est ça ton problème.” Il l’a dit lui-même: ce test positif n’avait rien d’une surprise, et ce n’est pas le simple fait de poser ses yeux dessus qui allait débloquer quoi que ce soit dans l’esprit terriblement têtu de buté de Garrett Hartfield.

« Tu penses qu'on a attendu ce foutu test pour voir que quelque chose clochait ? » Il ne le pensait peut-être pas, en effet, mais il l’espérait tellement fort qu’il en a fait sa réalité. Il est comme ça, Rhett, à refuser d’accepter que le problème existe jusqu’au moment où il ne peut plus l’ignorer. « Ça fait trois ans qu'on dit rien parce qu'on attend que ça vienne de toi. Que tu nous parles, que tu demandes de l'aide, n'importe quoi … Mais on n'est pas aveugles. » Et déjà, il les imagine comploter en secret depuis trois ans, à se retrouver tous les moins pour faire un point sur “le problème Rhett”. Ils sont ce genre de personne qui deviennent amis parce qu’ils détestent la même personne, ou peut-être plutôt parce qu’ils détestent l’addiction de Rhett. Peu importe. Il le sait depuis trois ans, il n’a rien dit, et aujourd’hui le tout semble devenir un immense reproche à l’encontre de Rhett qui trouve la situation plus injuste que jamais, lui qui se montre aussi moins objectif que jamais. “J’ai pas besoin de votre aide, et j’ai encore moins besoin de votre pitié.” Parce que c’est tout ce qu’il voit en cet instant: une pitié qui n’a pas lieu d’être, parce qu’il est loin d’aller aussi mal qu’ils peuvent le penser, bien loin de tests et des passages à l’hôpital qui ne sont qu’une perte de temps. « Tu multiplies les passages aux urgences, tu te fous volontairement en danger, t'es irritable, tu tiens pas en place … Ça ressemble au comportement de quelqu'un qui va bien, selon toi ? » Certainement pas, non, bien évidemment. Mais il refuse de penser que c’est le comportement d’une personne qui va aussi mal qu’ils le pensent, parce qu’il est loin d’avoir besoin de leur aide comme ils l’imaginant. « Y'a pas de honte à pas réussir à gérer seul, personne te le demande … On essaye de t'aider. » Le rire de Rhett est nerveux et parfaitement injuste en cet instant. “Tu veux pas m’aider, tu veux m’envoyer Dieu sait où juste pour pas avoir à me regarder dans les yeux à nouveau.” Il veut se débarrasser du problème, il veut l’envoyer au loin, il veut croire que loin des yeux loin du cœur fonctionne aussi pour le souci qu’il se fait pour sa personne.

Ses dents raclent l’intérieur de sa lippe, parce qu’il sait déjà que ses mots seront particulièrement difficiles et injustes. “Occupe toi déjà de Joanne.” Les médecins ont prévenu qu’elle vivait sûrement ses dernières semaines, alors il ferait mieux de se préoccuper de son ancienne femme plutôt que de son ami - qui, encore une fois, et selon ses propres dires, se porte parfaitement bien. “Elle est en train de mourir, et tu vas vraiment me dire que ta priorité c’est de m’envoyer en cure ?” Quand elle sera morte et que Rhett sera donc Dieu sait où, qu’est-ce qu’il restera d’Hassan ?
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyMer 29 Mar 2023 - 18:28

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
And now I can't ever get comfortable, no I never sold my soul, if I ever do throw my bones to the wolves, no I never sold my soul, no I never sold mine. I know it's so wrong but I'm so far gone, don't need you to tell me I'm so cynical, quit being so over-skeptical, don't need a metaphor for you to know I'm miserable. ☆☆


Les deux hommes n'avaient pas bougé ni l'un ni l'autre. Ils étaient installés exactement de la même manière que quelques semaines plus tôt, lorsque Rhett s'était épanché de manière un peu gauche sur les derniers rebondissements de sa  vie sentimentale, et tout aurait pu aller aussi bien que ce jour-là … Mais non. Tout à coup une crevasse invisible semblait s’être ouverte entre les deux hommes, peu habitués qu'ils étaient à se trouver des divergences, et donnant forcément à celle-ci des airs de tragédie grecque. « T’attends toujours des miracles au coin de la rue, c’est ça ton problème. » avait finalement asséné Rhett avec un brin d’amertume, et sans qu’Hassan ne soit bien certain de vouloir deviner ce qui se cachait derrière ce reproche en forme d’énigme. Il n’espérait pas un miracle, seulement un sursaut – et en fin de compte il n’avait eu ni l’un ni l’autre, certain désormais d’avoir emmené son ami sur un terrain dont il ne parviendrait plus à le raisonner. « J’ai pas besoin de votre aide, et j’ai encore moins besoin de votre pitié. » Ne se retenant cette fois-ci pas de rouler des yeux, plus agacé qu’étonné que le rugbyman choisisse ce moment plutôt qu’un autre pour faire état de son ego mal placé, il avait secoué la tête et argué dans un soupir « C’est pas parce qu’on nie un problème qu’il cesse d’exister, peu importe l’énergie que tu y mets. » mais avec déjà la certitude que rien de ce qu’il dirait n’aurait plus d’autre effet que celui de conforter Rhett dans l’idée que son frère et son ami cherchaient à lui nuire, quand pour les deux hommes il s’agissait de tout le contraire. « Tu veux pas m’aider, tu veux m’envoyer Dieu sait où juste pour pas avoir à me regarder dans les yeux à nouveau. »« C’est toi qui me regarde pas dans les yeux, pour l’instant. » Hassan en faisait une provocation plus qu’un reproche, ses lèvres se pinçant l’une contre l’autre pour s’empêcher de reproduire la rhétorique lui ayant échappé face à Ruben quelques jours en arrière. « Mais si t’as l’intention de continuer à me prendre pour un imbécile, je préfère encore que tu continues à ne pas le faire. » C’était juste un test, j’ai pas de problème, j’ai pas besoin d’aide … Au mieux il s’agissait de mensonges éhontés, au pire un déni profond. Probablement un peu des deux.

Probablement aussi que Rhett n’avait plus qu’une envie désormais : montrer la sortie à Hassan, et quel meilleur moyen d’y parvenir que d’appuyer sur le seul bouton susceptible de lui faire perdre le calme de façade qu’il tentait de conserver ? Le « Occupe-toi déjà de Joanne. » avait résonné comme une gifle, et l’expression sur le visage du brun s’était fissurée. De tristesse, bien sûr, mais de déception, surtout – que Rhett ait décidé de frapper aussi bas, et en sachant très bien l’effet que cela lui ferait. « Elle est en train de mourir, et tu vas vraiment me dire que ta priorité c’est de m’envoyer en cure ? » La mâchoire crispée, il s’était entendu rétorquer « Et tes priorités à toi, elles sont où ? » d’un ton mauvais, parce que ce qu’il savait, c’était qu’elles ne se situaient pas auprès de Joanne, dont il prétendait toujours être l’ami mais à qui il ne rendait pas visite, quand bien même elle était “en train de mourir”. « Laisse Joanne où elle est, ça vaut mieux. » avait-il finalement soufflé la gorge serrée, marquant une nouvelle pause et réunissant tout ce qu’il lui restait de volonté pour ne pas dire des choses qu’il était certain de regretter à la seconde où il aurait quitté l’appartement. Les coudes posés sur ses genoux, il avait passé une main lasse sur son visage et secoué la tête « Je suis désolé, vraiment … J’aurais préféré que ça se fasse autrement, mais c’est pas une négociation, Rhett. » Pas un guet-apens non plus, d’ailleurs, en dépit de ce que semblait en penser l’intéressé. « Je parlerai pas à la place de ton frère, mais en ce qui me concerne, soit tu fais un effort pour essayer de te soigner soit tu continues de te persuader que y’a aucun problème, mais ça sera sans moi. Je te regarderai pas te foutre en l’air à petit feu, je serai pas complice de ça. » Et si cela sonnait comme un ultimatum, alors c’en était probablement un. Le genre qui brûlait ses lèvres et serrait sa gorge parce qu’il aurait préféré ne pas avoir à l’utiliser, mais l’immobilisme et le déni de Rhett lui donnaient l’impression de ne pas avoir d’autre option. Ou seulement celle de prendre la porte, et s’il avait quitté le canapé pour se remettre debout c’était bien parce qu’il savait que s’il n’en prenait pas l’initiative seul, le rugbyman n’aurait plus de scrupule à lui montrer la sortie.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyVen 31 Mar 2023 - 0:48

« C’est toi qui me regarde pas dans les yeux, pour l’instant. » Il a beau être un bon gars, au sens le plus simpliste du terme qui puisse exister, il est pourtant loin d’être le dernier à répondre aux déclarations du genre, comme en témoigne son regard qu’il plante aussitôt dans les pupilles de son acolyte de toujours. Il ne veut pas qu’Hassan pense qu’il manque de courage, de confiance en lui, ou d’assurance en ses mots. Cela n’a rien à voir. Absolument rien à voir. « Mais si t’as l’intention de continuer à me prendre pour un imbécile, je préfère encore que tu continues à ne pas le faire. » C’est lui qui a commencé. C’est lui qui a commencé cette discussion, et maintenant c’est aussi lui qui semble vouloir y mettre un terme, parce qu’il semble redécouvrir le caractère parfaitement imbuvable qui peut parfois correspondre à Rhett. « Et tes priorités à toi, elles sont où ? » - “Arrête de me parler comme si j’étais un de tes étudiants.” Il ne peut pas répondre à une attaque par une question, il ne peut pas continuellement lui poser une nouvelle colle uniquement parce qu’il le peut et parce qu’il a un bien meilleur avis sur toute la situation. Rhett sait que tel est le cas, et c’est justement ce qui contribue à sa colère, encore et toujours - sans doute très largement aidé par la prise de médicaments aux très nombreux effets indésirables et autres conséquences.

« Laisse Joanne où elle est, ça vaut mieux. »
Laisse moi aussi, dans ce cas.

S’il ne veut pas que Rhett touche à Joanne, alors il devrait à son tour esquisser un pas en arrière et arrêter de faire de l’ancien rugbyman son cheval de bataille. Le Hartfield refuse de tenir un tel rôle, et il n’a aucun mal à le lui répéter, encore et encore. Attaquer sur le terrain de leur amie en commun était un coup bas, ce qu’il reconnaît lui-même, mais il pense sincèrement qu’il n’aurait pas pu trouver meilleur argument pour à son tour ébranler les fondations de son ami et de son foutu syndrome du sauveur. « Je suis désolé, vraiment … J’aurais préféré que ça se fasse autrement, mais c’est pas une négociation, Rhett. » A chaque nouveau mot, Rhett observe donc le piège se refermer sur lui-même, sans qu’il puisse en comprendre le mécanisme pour autant. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il déteste Hassan autant qu’il déteste Ruben, et de son côté il n’est pas désolé de penser une telle chose alors qu’ils se sont tous deux unis dans son dos, et surtout contre lui. Quoi qu’ils en disent, ils jouent contre lui. « Je parlerai pas à la place de ton frère, mais en ce qui me concerne, soit tu fais un effort pour essayer de te soigner soit tu continues de te persuader que y’a aucun problème, mais ça sera sans moi. Je te regarderai pas te foutre en l’air à petit feu, je serai pas complice de ça. » Je parlerai pas à la place de ton frère, mais. Cette attaque, il n’aurait jamais pensé la voir venir de la part d’Hassan. De beaucoup d’autres, sans doute, mais jamais d’Hassan, parce qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer ailleurs qu’à ses côtés, et ce dans toutes les situations possibles et inimaginables. Il a beau dire ce qu’il veut, en cet instant bien précis il vient de prendre position auprès du mauvais frère Hartfield. “Et en ce qui me concerne, tu peux aller te faire foutre.” Il répond, d’un ton blanc et pourtant non moins blessé et sincèrement attristé par l’idée d’en venir à de telles extrémités avec lui. Il n’est pas de ceux qui retiennent leurs insultes et trouvent une alternative plus diplomate, mais Hassan n’en a que très rarement été la cible. “La porte est ouverte.” Pour qu’il s’en aille ; et certainement pas pour qu’il revienne un jour ou un autre. Elle ne l’est plus que dans un sens pour le moment, parce qu’il ne s’imagine pas voir les choses s’améliorer pour le moment, parce qu’aucun des deux ne compte changer d’avis sur la question. “On va jouer à un jeu qui s’appelle “ne plus entendre parler de Rhett pour ne pas être complice”.” Et il lui laisse l’amplitude de savoir si c’est parce qu’il aura accepté d’aller se faire soigner par quelqu’un, ou si c’est parce qu’il se sera contenté de garder la porte aussi fermée que la conversation avec Hassan sur son téléphone.
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Message(#)(rhessan #8) so far gone EmptyVen 31 Mar 2023 - 17:22

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
And now I can't ever get comfortable, no I never sold my soul, if I ever do throw my bones to the wolves, no I never sold my soul, no I never sold mine. I know it's so wrong but I'm so far gone, don't need you to tell me I'm so cynical, quit being so over-skeptical, don't need a metaphor for you to know I'm miserable. ☆☆


« Arrête de me parler comme si j’étais un de tes étudiants. »
« Alors arrête d’agir comme si t’avais pas deux fois leur âge. »

Ils n’étaient plus des adolescents, ni l’un ni l’autre. Ils n’en avaient plus la forme, déjà, mais surtout ils n’en avaient plus l’esprit, rattrapés chacun à leur tour par les désillusions et les injustices de la vie d’adulte, coupables sans doute d’avoir trop longtemps entretenu leur insouciance en se persuadant que le mauvais n’arrivait qu’aux autres. Certains jours Hassan se disaient qu’ils l’avaient tous les deux bien cherché : qu’à s’être trop longtemps comportés comme si l’échec et la défaite ne les concernaient pas, la vie avait souhaité leur donner une bonne leçon pour leur apprendre l’humilité. Rien n’arrivait jamais sans raison – il en avait voulu à Joanne de tenir ces propos pour qualifier leur divorce, mais droite dans ses bottes la blonde avait réitéré cette certitude à propos de sa maladie, et le brun ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle aurait à dire de la spirale dans laquelle était empêtré Rhett. Y trouverait-elle un sens, une leçon à en tirer pour le sportif, mais aussi pour son entourage ? Aurait-elle mieux su trouver les mots qu’Hassan pour tenter de raisonner leur ami commun, ou se serait-elle heurtée au même mur que lui ? A cette question l’enseignant ne trouverait pas de réponse, car de cette conversation comme des craintes qu’il nourrissait à l’égard du Hartfield il ne lui dirait rien, plus tant motivé par l’envie de préserver les secrets de Rhett que par celle de ménager la blonde, dont l’énergie manquait déjà trop et qu’il ne voulait pas la voir perdre à se battre contre des moulins à vent. Et malgré cela, malgré tout, il refusait de croire que Rhett ne voyait de son côté plus en elle qu’un levier, un bouton sur lequel appuyer pour heurter celui qui l’avait aimée durant dix ans et pour qui la voir dépérir était un drame de tous les instants. Le rugbyman, pourtant, se donnait du mal, et sifflant un « Laisse-moi aussi, dans ce cas. » acide, il n’avait obtenu en retour qu’un silence heurté, et les lèvres d’Hassan se pinçant pour retenir tant les mots qu’il ne voulait pas regretter d’avoir dit que la boule qui grossissait au fond de sa gorge.

Ce n’était pas une négociation, ni pour l’un ni pour l’autre. Cela n’avait même plus l’air d’une discussion en réalité, chacun campant sur ses positions en se persuadant d’agir de la seule manière qui vaille, et leur relation se trouvant subitement au bord d’un précipice où ni l’un ni l’autre n’auraient jamais imaginé s’aventurer un jour. Hassan avait eu beau s’y préparer, une partie de lui avait continué de croire que Rhett entendrait raison, qu’à le voir prendre ce terrain-là en ayant toujours été de son côté durant les vingt dernières années il prendrait la mesure de l’inquiétude qui était la sienne, mais aussi celle de Ruben, et d’autres. Mais Rhett faisait du Rhett, l’ego mal placé et la soudaine impression que le monde entier se liguait contre lui, le « Et en ce qui me concerne, tu peux aller te faire foutre. La porte est ouverte. » tranchant comme la lame d’un rasoir et le regard qui ne sourcillait pas, défiant presque du regard Hassan de ne pas le prendre au mot, mais ce dernier déjà debout en sentant qu’il n’était plus le bienvenu, leur épargnant à tous les deux l’instant où Rhett le mettrait lui-même dehors. « On va jouer à un jeu qui s’appelle “ne plus entendre parler de Rhett pour ne pas être complice”. » De toute sa tirade, son ami avait décidé de ne retenir que cela ; Et s’il n’en était que moyennement surpris, Hassan en n’en était pas moins déçu. Heurté, plutôt. « Tu te trompes d’ennemi, Rhett. » Le flair qu’avait eu le brun était de n’avoir pas pris le temps de retirer son blouson, conscient qu’il ne lui faudrait pas longtemps avant d’être invité à reprendre la porte dans l’autre sens, et se fendant d’un « On fait ça parce qu’on se soucie de toi, et je suis sûr qu’au fond de toi tu le sais. » dont il savait qu’il rentrerait probablement par une oreille pour ressortir aussi vite par la seconde, il avait rebroussé chemin jusqu’à l’entrée en donnant subitement l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules. La main sur la poignée, pourtant, il avait ravalé sa tristesse une dernière fois pour ajouter « Je te préviendrai, pour Joanne. D’ici là essaye de ne pas finir à l’hôpital, et si tu le fais pas pour me donner raison, dis-toi que tu le fais pour donner tort à ton frère. » et avait tourné les talons pour de bon, refermant la porte sans la claquer et attendant d’avoir atteint le rez-de-chaussée pour pianoter à la va-vite un message à l’attention de Ruben.

    C’est fait.

    J’irais dormir ailleurs ce soir, si j’étais toi.
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