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@JENNA CALDWELL & BLAKE

Il y a longtemps qu'il n'avait pas décidé de traverser la moitié de la ville sur un coup de tête, juché sur sa moto, pour passer un moment avec Jenna et se replonger dans la nostalgie de ses premières années à Brisbane. Des années pendant lesquelles sa cousine n'avait pas hésité à lui ouvrir sa porte, devenant son premier repère dans cette ville bien plus grande et intimidante que tout ce qu'il avait toujours connu. Bien souvent, cette époque venait à lui manquer, plus encore depuis qu'il n'avait lui-même plus personne avec qui partager son quotidien et qu'il avait du renoncer à l'endroit où il s'imaginait encore vieillir aux cotés de Stella, quelques mois en arrière, avant qu'il ne fasse la connerie de trop. Personne ne savait généralement mieux lui changer les idées que Jenna, dans ces moments où même une longue journée de travail ne savait pas totalement lui vider la tête. Ce n'était pourtant pas le boulot qui manquait, et il planchait sur assez de sujets pour ne s'accorder aucun répit lorsqu'une source venait lui apporter de nouveaux éléments ou que ses enquêtes portaient elles-mêmes leurs fruits. Alors probablement qu'il s'empresserait de se replonger là-dedans sitôt qu'il aurait quitté sa cousine et retrouvé son précieux ordinateur, mais pour l'heure il venait bel et bien avec l'idée de remettre tout ça à plus tard ; elle était sa seule véritable famille, ici à Brisbane, et il n'avait aucune envie de la voir s'éloigner comme il avait pu le faire avec d'autres. Il avait besoin d'elle pour assurer son équilibre, besoin aussi qu'elle lui donne de temps à autres une tape derrière la tête pour lui remettre les idées en place et lui rappeler que s'il en était là aujourd'hui, c'est bien parce qu'il avait toujours agi sans se soucier des conséquences.

« Jenna ? C'est moi. » Il s'annonça au moment de pousser la porte de la demeure qu'il connaissait suffisamment bien pour pouvoir s'y repérer en quelques coups d’œil, n'ayant jamais manqué d'y rejoindre sa cousine lorsque son emploi du temps le lui permettait. A cette heure, Jenna serait probablement affairée dans un coin, à dessiner ou planifier ses rendez-vous de la semaine, et il y avait toutes les chances pour qu'il finisse par la convaincre de se commander quelque chose à dîner dans un des restaurants où ils avaient leurs habitudes. Mais pour l'heure, aucune réponse de sa cousine, qui était probablement occupée à l'étage, à prendre une douche ou faire le ménage avec des écouteurs dans les oreilles. Dans le doute, et parce qu'il n'avait pas l'intention d'empiéter plus que de raison sur son espace vital, il l'attendrait au salon le temps qu'elle ait terminé. Ce n'était pas comme s'il n'était pas capable de faire comme chez lui, ni comme si elle risquait de le lui reprocher. « Je sais qu'on avait pas prévu de se voir aujourd'hui, mais j'avais un peu de temps libre alors je me suis dit que j'allais passer. » A nouveau, ses mots ne trouvèrent aucune réponse et Blake en conclut simplement qu'il ne tombait pas au meilleur moment et que c'était le genre de choses qui arrivaient, lorsqu'on ne prévenait pas de sa visite. Décidé à patienter en attendant de la voir apparaître, il s'avança de quelques pas à travers la pièce et s'assit sur le canapé où traînaient divers papiers qu'il prit soin de déposer sur la table basse. Là, au milieu de la paperasse, une enveloppe bien particulière attira cependant son attention. Une curiosité maladive l'habitait depuis son plus jeune âge et il savait généralement reconnaître un détail curieux lorsqu'il en voyait un, sorte de déformation professionnelle qu'on ne manquait jamais de lui reprocher. Ici, il pourrait bien sûr s'agir d'une enveloppe comme les autres, mais son regard n'avait mis qu'une seconde à remarquer qu'elle provenait de l'hôpital et que donc, son contenu n'avait sûrement rien d'anodin. Loin pourtant d'être du genre alarmiste, Blake sentit son cœur se serrer à l'idée qu'elle puisse potentiellement renfermer une mauvaise nouvelle, une nouvelle qui concernerait l'une des personnes qui lui étaient le plus chères. Alors, n'écoutant que son instinct, c'est à deux mains qu'il ouvrit ladite enveloppe, craignait pourtant de ne pas en aimer le contenu. « Qu'est-ce que... » Là, ses yeux éberlués découvrirent bel et bien quelque chose d'inattendu, mais qui n'avait strictement rien à voir avec ce qu'il redoutait d'y voir. Ce n'était en rien un compte rendu d'analyses ou une radiographie inquiétante, sans qu'il sache pour autant quoi en penser. Une échographie. C'était une échographie, planquée dans les affaires de sa cousine, et certainement l'une des dernières découvertes qu'il s'attendait à faire. Elle était pourtant bien là, sous ses yeux, et c'est aussitôt un flot de questions qui se bousculèrent dans son esprit.

Lorsque des bruits de pas résonnèrent finalement dans le couloir, c'est un Blake hébété qui se redressa sur le canapé, après plusieurs secondes à être resté parfaitement stoïque. La silhouette de Jenna apparut à l'entrée du salon, et c'est un sourire pincé qu'il lui adressa au moment de relever la tête vers elle. « Hey. » S'il n'avait aucune idée de comment réagir face à cette trouvaille, il savait que la situation était sur le point de devenir bien plus inconfortable encore. Parce qu'il n'avait eu le temps ni de reposer, ni de cacher l'échographie qui demeurait entre ses mains et dont sa cousine tenait visiblement à faire un secret, s'il se fiait au fait qu'elle ne lui avait rien dit. « Je... j'ai pas fouillé. » Il se défendit lorsque son regard rencontra celui de la rousse. Il n'avait presque pas fouillé, en réalité, mais elle le connaissait suffisamment bien pour savoir qu'il ne savait jamais résister à l'envie de mettre son nez partout. Ce qui aujourd'hui était peut être sur le point de leur valoir une conversation très délicate, que Jenna n'avait peut être aucune envie d'avoir. Quant à lui, il n'en était pas sûr non plus, à dire vrai. « C'était sur la table quand je suis entré. » Et oui, bien sûr qu'il savait que ça ne lui donnait pas le droit de regarder à l'intérieur, mais c'est l'inquiétude qui sur le moment avait pris le pas sur le reste et c'avait simplement été plus fort que lui. Jenna pourrait lui en vouloir, mais ça n'était pas vraiment ce qui importait ici. « Qu'est-ce que tu fais avec ça, Jenna ? » Il pourrait tirer des conclusions à partir de cette échographie, parce qu'il n'y aurait rien de plus simple et qu'il le faisait tous les jours devant des éléments beaucoup moins limpides et qui surtout le concernaient bien moins personnellement. Mais ça n'était pas comme ça qu'il voulait obtenir des réponses. Il voulait l'entendre de sa bouche.

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Profitant de la journée de fermeture de la galerie, tu avais mis tous tes examens médicaux ce jour-là. Maintenant que le plan d’action était à peu près clair pour toi, ta mission sur ce premier trimestre de grossesse était de mettre toutes les chances de ton côté pour ne pas perdre le bébé. Tu savais que ce ne serait peut-être pas suffisant mais au moins, il te restera la consolation que tu avais mis toutes les chances de ton côté. Il était donc important pour toi d’être suivie par le même médecin gynécologue qui connaissait la période difficile que tu avais traversée. Tu voulais partir sur des bases saines et prendre le temps de bien discuter des choses à changer dans ton quotidien pour que ce bébé puisse grandir dans un environnement qu’il n’ait pas envie de quitter. Tu t’étais donc rendue à l’hôpital où tu avais passé une bonne partie de la journée. Mais le seul examen dont tu avais gardé un souvenir indélébile était celui de l’échographie. Tu te souviens très bien de ce que tu avais ressenti la dernière fois, à chaque étape et cette fois-ci, tu le revis mais à une puissance encore plus importante. Car même si tu refuses de l’avouer, ce bébé est sans doute ta dernière chance de devenir maman. Tu pouvais encore trouver quelqu’un pour partager ta vie mais ton horloge biologique ne jouait pas en ta faveur quand il s’agissait d’exhausser ce voeu. Tu avais retenu légèrement ton souffle mais la gynécologue avait été des plus rassurante. Pour l’instant, tout allait bien et rien ne pouvait signaler de quelconques possibilités de fausse couche. En tout cas, rien n’était visible. Elle insista bien sur le fait qu’une fausse couche ne signifiait pas le début d’une malédiction, cela arrivait à plus de femmes que l’on pensait. Peut-être mais tu avais tout de même du mal à croire totalement à cette grossesse, du moins pas avant la fin du premier trimestre.

N’ayant rien de spécial à faire autour de l’hôpital, tu repris ton vélo pour rentrer chez toi. Tu étais consciente que cela ne pourrait pas durer éternellement mais l’idée de devoir prendre une voiture ne te plaisait pas beaucoup pour l’instant. Tu allais te poser la question mais pas tout de suite. Tu ne mis pas longtemps à rentrer chez toi, ta maison se trouvant près de l’hôpital et une fois le vélo en sécurité, tu allais récupérer ton courrier. En pénétrant dans la maison, tu t’assurais que Finnley n’était pas là et tu allais t’installer dans le canapé pour ressortir l’échographie. Il n’y avait rien de fabuleux à voir pour l’instant mais ton coeur se serra et tes yeux s’embrumèrent. Tu rangeais ensuite l’échographie dans l’enveloppe que tu dissimulais au milieu du courrier qui t’était adressé au cas où Finnley rentrait à l’improviste. Ce dont tu avais besoin là tout de suite, c’était d’une bonne douche. Tu montais à l’étage et tu te glissais sous la douche. Ce n’est que lorsque tu peignais tes cheveux que tu entendis : « Jenna ? C'est moi. » Tu reconnus immédiatement la voix de Blake ce qui te détendit. Tu ne savais pas ce qu’il faisait là mais il pouvait bien attendre que tu te prépares. Tu avais eu de la chance pour l’instant, les nausées étaient restées bien loin de tes préoccupations mais tu en avais eu à foison la dernière fois alors tu doutais y échapper complètement. Tu pris le temps de t’habiller, choisissant une robe d’été puis tu maquillais légèrement avant de descendre dans le salon où devait à priori se trouver Blake s’il était toujours là. Quand tu pénétrais dans le salon, il t’adressa un « Hey. » qui te parut légèrement suspect mais ce n’est que quand tu te retrouvais face à lui que tu compris pourquoi. Ce dernier avait entre les mains ton échographie. Tu perdis immédiatement ton sourire et la colère commença à t’envahir. Pourquoi fallait-il donc que Blake fouille tout, tout le temps, même quand il n’était pas chez lui ? Ou plutôt, surtout quand il n’était pas chez lui ? « Je... j'ai pas fouillé. » Oh vraiment ? Tu levais un sourcil accusateur et dubitatif car toute personne normale ce serait contentée de voir la pile de courrier sur la table et de ne pas y toucher. Pourquoi fouiller dans le courrier des autres n’est-ce pas ? « C'était sur la table quand je suis entré. » Cette fois, tu laissais échapper un petit rire pincé. Certes, c’était sur la table mais contrairement à Alice au pays des merveilles, il n’y avait pas marqué ‘Lisez-moi’ à côté de la pile d’enveloppes. « C’est plus fort que toi n’est-ce pas ? Tu peux pas t’empêcher de mettre ton nez dans les affaires des autres … » Habituellement, cela ne te dérangeait pas vraiment. Tu n’avais caché qu’une seule chose dans ta vie à Blake, c’était ta fausse couche mais pour le reste, tu l’avais habitué à ce qu’il ait un accès complet à tous les aspects de ta vie s’il le désirait. « Qu'est-ce que tu fais avec ça, Jenna ? » Soit il était idiot, soit il était dans le déni. Il n’y avait pas beaucoup d’explications pour la présence d’une telle échographie dans ta maison. Tu pourrais mentir et lui dire que c’est celle d’Elsa mais tu n’en es pas capable. Et puis mentir dans quel but ? Si le bébé s’accrochait pour le voyage, tu ne pourras pas le dissimuler très longtemps de toute manière. Tu vins prendre place à côté de Blake avant de lui dire : « Je te pensais plus perspicace que ça. » Il l’était, l’idée avait dû être la première dans son esprit mais le déni et le doute avaient gagné pour cette fois. « Ce n’est pas comme ça que je voulais te l’annoncer, très honnêtement je ne comptais pas l’annoncer avant la fin du premier trimestre mais monsieur le fouineur n’en a encore fait qu’à sa tête. » Tu préférais lui signifier que tu étais encore légèrement énervée du fait qu’il avait fouillé dans tes affaires. Si Finn s’était permis la même chose, il n’aurait plus de toit depuis des mois. « Oui Blake, je suis bel et bien enceinte. » Il était la troisième personne au courant et tu comptais bien que ce soit la dernière pour les deux mois à venir. Tu n’avais aucune envie de mettre le monde entier au courant. Elsa allait l’être aussi mais avec Rhett et Edison, cela suffisait largement. Pour avoir par trois fois fait cette annonce déjà, tu n’ajoutais rien laissant libre court à ton interlocuteur de réagir comme il le souhaitait.

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On apprenait souvent à ses dépends que laisser Blake sans la moindre supervision n'était pas toujours la meilleure idée qui soit. Beaucoup trop curieux pour son propre bien et incapable de résister à l'envie d'élucider le moindre mystère qui se trouvait sous son nez, il n'avait bien évidemment mis qu'une minute à ouvrir cette enveloppe à l'intérieur de laquelle n'importe qui d'un peu plus raisonnable aurait renoncé à regarder. Mais parce que ça concernait sa cousine, dont il était plus proche que de bien des personnes en ce monde, et qu'il y avait comme un caractère d'urgence derrière la provenance de cette fameuse enveloppe, il s'était presque convaincu sur le moment d'avoir pris la bonne décision. Ce n'est qu'une fois devant Jenna, et face au regard manifestement contrarié de la rousse, qu'il prit conscience d'avoir fait une connerie. Et plus grave encore, d'avoir investi l'intimité de sa cousine en fouinant dans ses affaires comme si le lien qui les avait toujours unis lui en donnait le droit. « C’est plus fort que toi n’est-ce pas ? Tu peux pas t’empêcher de mettre ton nez dans les affaires des autres … » Elle savait ce qu'elle disait, Jenna, parce qu'elle était bien placée pour savoir que son boulot empiétait jusque dans les moindres aspects de sa vie et qu'à défaut de se contenter de dépasser les limites de temps à autres – comme aujourd'hui – Blake avait aussi pris un certain nombre de décisions lourdes de conséquences ces derniers mois. « Et qu'est-ce que tu voulais que je fasse en tombant sur une enveloppe qui porte le cachet de l'hôpital ? Ça m'a foutu les jetons, Jenna. » Elle avait tous les droits de lui en vouloir, mais il n'avait aucune raison de lui cacher l'inquiétude qui l'avait animé lorsqu'il avait découvert cette enveloppe. Ça n'excusait rien, mais ça l'aiderait au moins à comprendre qu'avant toute autre chose, il avait surtout voulu s'assurer qu'elle allait bien.

Cette échographie, elle, ne pouvait pas soulever dix mille explications et si Blake peinait encore en partie à regarder la réalité en face, l'évidence n'en était pas moins juste sous ses yeux. « Je te pensais plus perspicace que ça. » Elle savait mieux que personne qu'il n'avait mis que quelques secondes à relier les éléments entre eux et qu'il avait une très nette idée de ce que cette échographie impliquait, mais c'était une chose de le savoir et une autre de l'entendre de sa bouche. C'est à elle qu'il s'en remettait, pas à un bout de papier. « Ce n’est pas comme ça que je voulais te l’annoncer, très honnêtement je ne comptais pas l’annoncer avant la fin du premier trimestre mais monsieur le fouineur n’en a encore fait qu’à sa tête. » Il méritait ses reproches et ne chercherait pas à le nier, quand bien même Blake était suffisamment intrépide pour choisir la carte de l'humour dans un moment qui pourtant ne s'y prêtait pas vraiment. Détendre l'atmosphère, c'est tout ce qu'il s'efforçait de faire. « On savait tous les deux que tu finirais par regretter de m'avoir filé un double de tes clés. » Oh, probablement qu'il le lui avait fait regretter bien avant aujourd'hui, le blond était depuis le temps passé mettre dans l'art de s'inviter même quand on se passerait bien volontiers de sa présence. Si ses premières années à Brisbane avaient été rythmé par sa colocation avec sa cousine et que la rousse et lui s'étaient rapproché grâce à ça, il oubliait parfois que cette époque était révolue et que Jenna avait aussi besoin de son espace vital. « Je sais, je sais, j'ai déconné. » Il reprit ainsi plus sérieusement, conscient d'avoir dépassé les limites. Conscient, aussi, que Jenna était peut être bien la seule personne à valoir la peine qu'il réprime son besoin constant de mettre son nez partout et de prendre chaque situation comme une nouvelle quête à résoudre. Ici, il n'était pas question d'une de ses enquêtes ou d'un de ses articles. Et Stella, elle, n'était pas un sujet sur qui il pouvait enquêter comme si c'était aussi simple que ça.

« Oui Blake, je suis bel et bien enceinte. » Si les dernières minutes lui avaient au moins permis de se préparer à cette annonce, la stupéfaction ne se lut pas moins dans son regard lorsqu'il retrouva celui de sa cousine. « C'est... whaou. » Ce n'était pas vraiment le genre de choses qu'il s'attendait à apprendre en retrouvant Jenna aujourd'hui, Blake étant loin de se douter de quelque chose avant de mettre la main sur cette enveloppe et d'inciter la jeune femme à lui avouer la vérité. Parce qu'elle savait cultiver son jardin secret lorsque c'était nécessaire, Jenna. « Je savais pas que t'avais quelqu'un dans ta vie, ou que tu voyais quelqu'un du moins. » Était-ce justement le cas ? Les questions allaient forcément bon train dans son esprit maintenant qu'elle lui avait avoué attendre un enfant, l'identité du père faisait inévitablement partie des interrogations qu'il se retenait de formuler pour le moment, jugeant qu'à défaut d'avoir pu décider du moment où elle lui en parlerait il pouvait au moins la laisser décider de la façon dont elle s'y prendrait. « Et je sais que je devrais sûrement te féliciter, mais je crois que j'ai d'abord besoin de savoir comment tu le vis. » Parce qu'il était tout sauf vieux jeu, Blake, et qu'à ses yeux une grossesse n'était une bénédiction qu'à partir du moment où on en décidait. Jenna ferait une mère formidable, il n'en avait même jamais douté, mais elle était la mieux placée pour savoir si elle était prête à accueillir un enfant dans sa vie. Si c'était le bon moment pour ça et si c'était ce qu'elle désirait. « Est-ce que c'est une bonne nouvelle, Jenna ? » Elle avait parlé d'attendre la fin du premier trimestre pour le lui annoncer, ce qui sous-entendait qu'elle comptait garder cet enfant, alors une part de lui espérait que cette grossesse était bel et bien source de joie pour elle. Elle le mériterait. « Parce que je comprends que t'aies préféré attendre pour me le dire, je te le reproche pas. Mais je suis au courant maintenant, alors t'as plus à gérer ça toute seule. » Quelle que soit la façon dont elle le vivait ou ce qu'elle comptait faire, elle pourrait compter sur lui pour l'entourer du mieux qu'il pourrait. Parce qu'il n'avait jamais dédié une si grande loyauté à qui que ce soit d'autre, que Jenna avait longtemps été sa seule famille à Brisbane et qu'encore aujourd'hui, ils le savaient tous les deux, c'était encore presque le cas.

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Chaque être humain avait ses défauts, le problème de Blake c’était que les siens étaient à la fois des défauts et ses meilleurs atouts dans son métier. Voilà pourquoi il t’était un peu difficile de les lui reprocher même si tu te retrouvais dans la situation de beaucoup de ses victimes, c’est à dire, contrainte de devoir te confier et te justifier alors que tu avais voulu maîtriser au maximum la communication autour de cette information. Tu avais vu le choc sur le visage de Rhett, sur celui d’Edison aussi et c’était bien suffisant pour imaginer les réactions que tu allais avoir dans ton entourage. Mais avant d’annoncer quoi que ce soit, tu avais eu envie de t’assurer que tu allais avoir quelque chose à annoncer. « Et qu'est-ce que tu voulais que je fasse en tombant sur une enveloppe qui porte le cachet de l'hôpital ? Ça m'a foutu les jetons, Jenna. » Tu pouvais comprendre que cela lui ait fait peur. En général, ce n’est pas le genre de courrier que l’on reçoit quand tout va bien. Là où tu lui en voulais, c’était qu’il ne s’était sans doute pas posé la question et avait ouvert l’enveloppe pour vérifier ses craintes. Or il n’avait pas le droit de faire ça. Blake aurait pu simplement te demander ce qui se passait, au lieu de ça, il avait préféré vérifier par lui-même. Typiquement Blake comme comportement … Ton cousin n’avait aucune conscience des limites qui existaient dans le monde des gens civilisés donc ce comportement ne pouvait pas te surprendre. « Tu aurais pu ne pas l’ouvrir et me poser la question non ? Je sais que c’est un concept difficile pour toi mais cela pourrait te servir de leçon. » Tu en doutais fortement, son histoire avec Stella ne semblait pas l’avoir arrêté. Au contraire, il semblait penser qu’il avait pris la meilleure décision. Tu aurais pu réduire à néant la carrière et la crédibilité de Rhett à l’époque mais tu ne l’avais pas fait, cela ne t’avait même pas traversé l’esprit, un choix que Blake n’avait jamais compris. Face au mur, tu n’avais d’autres choix que d’avouer. De toute manière, ce n’était pas comme si tu le cachais pour le plaisir, c’était plus par prudence. Une prudence qui s’était avérée justifiée lors de ta dernière grossesse. Mais ce n’était pas parce que tu allais confier à Blake ce qui se passait que tu le faisais de gaité de coeur, ce que tu lui fis bien comprendre. « On savait tous les deux que tu finirais par regretter de m'avoir filé un double de tes clés. » Etrangement, tu ne le regrettais pas. Blake avait autant le droit à ce double qu’Ella qui était ta soeur. Tu les aimais tous les deux de la même manière donc non, tu ne regrettais pas. Mais Gosh ! Qu’est-ce que tu regrettais cette curiosité incontrôlée … « Je sais, je sais, j'ai déconné. » Tu hoches la tête, s’il le reconnaissait, c’était déjà ça.

Et puis voilà, les mots s’échappent de ta bouche et viennent confirmer que ce que Blake a déjà deviné. Pourtant, une partie de lui devait être dans le déni car sa surprise est réelle sur son visage. C’est une bombe que tu viens de lâcher, tu en as bien conscience et cela pour tout un tas de raisons. « C'est... whaou. » Tu le laisses digérer l’information et tu le laisses réagir à chaud. Ces réactions sont importantes pour toi, elles te permettent de comprendre comment mieux organiser ta communication par la suite. Et contrairement à Rhett, tu es à peu près sûr que Blake ne te juge pas. « Je savais pas que t'avais quelqu'un dans ta vie, ou que tu voyais quelqu'un du moins. » Décidément, cette question était sur toutes les lèvres. Il faudra que tu accordes tes violons avec Edison pour l’inclure dans ces annonces ou l’en exclure totalement mais la réponse à cette interrogation devra être rodée. « Et je sais que je devrais sûrement te féliciter, mais je crois que j'ai d'abord besoin de savoir comment tu le vis. Est-ce que c'est une bonne nouvelle, Jenna ? Parce que je comprends que t'aies préféré attendre pour me le dire, je te le reproche pas. Mais je suis au courant maintenant, alors t'as plus à gérer ça toute seule. » Un sourire timide se dessine sur tes lèvres. Tu es touchée de la sollicitude de Blake et du soutien qu’il t’apporte rien qu’en prononçant ces paroles. Il a toujours répondu présent, peu importe la situation, malgré vos quasi dix ans de différence. « Je crois que c’est une bonne nouvelle. Enfin je n’en suis pas sûre. » Il y avait tellement de raisons qui faisaient que cette grossesse ne devrait pas être une bonne nouvelle. Et pourtant, ces raisons disparaissaient rapidement quand tu te rendais compte que tu allais pouvoir réaliser l’un de tes voeux les plus cher. « Je n’ai personne dans ma vie mais j’ai de la visite dans mes draps. » Manière un peu poétique de dire que tu as ramené à plusieurs reprises des hommes dans ton lit, donc le très bon ami de Blake mais ça, il n’a pas besoin de le savoir. « Je sais qui est le père, il le sait aussi mais j’ignore pour l’instant le rôle qu’il voudra jouer dans cette histoire. » Certaines femmes seraient énervées à ce sujet, toi tu te sentais coupable de faire peser sur Edison toutes ces responsabilités dont il n’avait jamais voulu. « Les circonstances sont loin d’être idéales avec le père comme avec la galerie qui me demande un investissement considérable en temps mais … » Tu soupires avant de baisser les yeux. « J’ai toujours voulu être maman et c’est sans doute ma dernière chance. » Oui de plus en plus de femmes sont maman sur le tard mais tu n’as pas envie de continuer à espérer sans aucune garantie. « Si ce bébé veut bien de moi, je ne peux pas l’abandonner. » Dis-tu sur un ton plus ferme, faisant comprendre à Blake que tu avais bien réfléchi sur la question tout de même. « Tu penses que je peux m’en sortir ? » Demandas-tu alors à ton cousin sur un ton beaucoup plus vulnérable. Parce que certains jours, tu n’étais pas sûre d’en être capable.

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Jenna lui en voulait, et à juste titre. Sa mauvaise foi pouvait peut être atteindre des sommets de temps à autres, mais Blake n'en était pas moins capable de voir qu'il avait dépassé certaines limites en fouillant comme il l'avait fait dans ses affaires. Et que sa cousine n'en soit qu'à moitié étonnée était peut être bien le plus parlant, dans cette histoire, tout compte fait. « Tu aurais pu ne pas l’ouvrir et me poser la question non ? Je sais que c’est un concept difficile pour toi mais cela pourrait te servir de leçon. » Il aurait définitivement pu agir différemment, c'est certain, mais c'était un peu tard pour y songer et Blake avait conscience d'avoir pris la mauvaise décision une fois encore – c'est que ça allait vraiment finir par devenir une habitude. « J'ai pas réfléchi, ça te va comme réponse ? » C'est qu'il préférait nettement y voir plus clair sur cette histoire d'échographie que de passer la prochaine heure à se disputer avec elle, et ça sa cousine le savait. Jenna faisait comme si ça lui avait fait plaisir de mettre son nez dans ses affaires, pourtant elle était certainement l'une des rares personnes avec qui le journaliste n'était pas dépourvu de scrupules et de morale. Il avait déconné, c'est vrai, mais pour une fois il n'avait pas d'intentions cachées.

La grossesse de Jenna n'était désormais plus un secret que sa cousine se devait de garder, et ils en étaient sans doute autant soulagés l'un que l'autre. Sous ses yeux, la rousse semblait encore se demander ce qu'elle pensait réellement de cette nouvelle, mais Blake percevait comme une lueur différente au fond de son regard, une lueur un peu plus joyeuse que terrifiée. « Je crois que c’est une bonne nouvelle. Enfin je n’en suis pas sûre. » Le fait qu'elle semble avoir eu l'intention de le mettre au courant une fois sa grossesse un peu plus avancée lui laissait penser que si elle se faisait toujours à l'idée d'être enceinte, elle considérait malgré tout sérieusement l'idée d'avoir ce bébé. « C'est pas quelque chose qui te fait horreur, c'est déjà ça. » Il ne l'aurait pas jugé, dans le cas contraire, mais ça ne le surprenait pas que Jenna n'ait jamais renoncé à son rêve de fonder un jour une famille. Un rêve que Blake connaissait bien et que la jeune femme avait souvent partagé avec lui. « Je n’ai personne dans ma vie mais j’ai de la visite dans mes draps. » Et il appréciait qu'elle ne prenne pas de gants pour le lui dire, après tout il y a longtemps qu'il n'était plus un gamin et ça n'était pas comme s'il pouvait s'étonner d'apprendre qu'elle avait une vie sexuelle depuis sa rupture. Qu'il l'ait toujours idéalisée et prise pour modèle ne changeait rien au fait qu'elle était comme n'importe quelle adulte libre de partager son intimité avec qui elle voulait. « Je te juge pas de rien rechercher de sérieux. On sait toi comme moi que c'est parfois un peu moins d'emmerdes. » Ils avaient tous les deux été en couple et dans une relation sérieuse, ils savaient tous les deux combien il était facile de souffrir lorsque tout prenait finalement fin. Blake avait provoqué son propre désarroi en prenant des décisions risquées, mais il en avait payé les frais et ne prétendrait pas que les relations d'un soir n'avaient pas eu un coté quelques peu salvateur pour lui aussi. « Je sais qui est le père, il le sait aussi mais j’ignore pour l’instant le rôle qu’il voudra jouer dans cette histoire. » - « Donc tu lui as dit ? Comment il a réagi ? » Peut être bien qu'une part de lui n'excluait pas totalement l'idée de lui casser les deux jambes si sa réaction avait déçu les espoirs de Jenna, mais Blake était impulsif par nature et ça n'était pas toujours une très bonne chose, Jenna le savait. « Ce type, tu crois que tu peux attendre quelque chose de lui ? Je veux dire, il t'a donné l'impression d'être du genre... à déguerpir une fois la nouvelle annoncée ? » Elle ne connaissait peut être pas grand chose de lui mais pouvait peut être se fier à une intuition, à un ressenti. Beaucoup d'hommes n'assumeraient pas facilement la situation, il espérait juste pour elle que Jenna était tombée sur un spécimen rare.

« Les circonstances sont loin d’être idéales avec le père comme avec la galerie qui me demande un investissement considérable en temps mais … » Mais il pouvait voir qu'elle s'était déjà longuement posée la question, Jenna, et qu'elle semblait accueillir cette grossesse comme une bonne surprise plutôt que comme un fardeau. « J’ai toujours voulu être maman et c’est sans doute ma dernière chance. » - « Et j'ai toujours pensé que tu ferais une super mère, tu le sais. » Elle aurait pu le devenir à l'époque mais la vie en avait décidé autrement, ça ne voulait pas dire qu'il était trop tard pour ça. Si elle aurait sans doute initialement pensé que les choses se passeraient différemment et qu'elle aurait un enfant de l'homme qui partagerait sa vie, ils savaient tous les deux que les choses se passaient rarement comme on les avait planifié. « Si ce bébé veut bien de moi, je ne peux pas l’abandonner. » Son ton était déterminé et Blake savait que dans ces cas-là il n'y avait généralement que peu de chances de la faire changer d'avis ; ce qui tombait bien puisqu'il n'en avait pas l'intention. Il n'était pas à sa place, c'est certain, mais il pouvait voir que la perspective de devenir mère l'enchantait sans doute autant qu'elle l'angoissait. Et il n'y avait sans doute rien de plus normal. « Si t'as envie d'avoir ce bébé, je vois aucune raison pour laquelle tu le pourrais pas. » Il souffla, sans pour autant chercher à influer sur sa décision. « Tu peux trouver quelqu'un pour te seconder à la galerie, et ensuite aviser. T'as une assistante, c'est peut être le moment de lui confier plus de choses à faire ou bien d'embaucher à nouveau. C'est pas comme si tu dépendais de quelqu'un ou pouvais pas faire ce que tu veux. » Peut être bien que les choses auraient été plus difficiles à une époque mais aujourd'hui Jenna avait sa propre galerie, elle pouvait faire les aménagements nécessaires pour préparer l'arrivée de cet enfant si c'était ce qu'elle désirait. « Tu penses que je peux m’en sortir ? » S'approchant finalement de quelques pas, il réduisit la distance qui les séparait pour venir déposer une main contre son bras, espérant sans doute que ça aiderait au moins à la rassurer et à apaiser une partie de ses doutes. « Je pense que t'es l'une des personnes les plus fortes que je connaisse. Tu t'en es toujours sortie et ce serait pas différent cette fois-ci. » Des difficultés et des imprévus, elle en avait déjà connu sans jamais s'être avouée vaincue. « Ta vie est bien remplie, c'est vrai, mais je sais que t'envisagerais pas d'avoir cet enfant si tu doutais de pouvoir lui donner ce dont il aura besoin. Et que le père soit prêt à assumer ou non, t'es loin d'être toute seule. » Dans le pire des cas, elle ne serait pas la première femme à élever un enfant en tant que mère célibataire, et elle n'en était pas moins capable qu'une autre. « J'ai promis d'être toujours là pour toi, après tout ce que t'as fait pour moi quand j'ai tout quitté pour venir ici. Et je compte toujours tenir promesse. » Même s'il n'aurait pas imaginé que sa cousine se retrouverait dans cette situation lorsqu'il avait passé la porte tout à l'heure, il avait bien l'intention d'être présent, comme bon nombre de ses proches sans doute, pour l'aider et la rassurer chaque fois qu'elle douterait d'elle-même.

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Cette échographie n’aurait jamais dû se retrouver dans les mains de Blake et tu voulais que ce soit clair. Sans surprise, ton cousin ne prend pas tes remontrances comme une quelconque remise en question, il est sans doute trop tard pour cela. « J'ai pas réfléchi, ça te va comme réponse ? » Non, cela ne te convenait pas mais de toute manière, il ne servait à rien d’essayer de faire machine arrière. Désormais, il fallait aborder le sujet dont tu aurais touché un mot à Blake dans quelques temps, si ton bébé était toujours vivant d’ici là. Parce que c’était ce que ton cousin ne pouvait pas comprendre. Pour lui comme pour la plupart des gens sur terre, être enceinte signifiait avoir son bébé à part si l’on finit par avorter. Mais ce n’est pas aussi simple que cela, c’est même bien plus compliqué que ça. La fausse couche est un sujet tabou et d’un côté cela t’arrange comme d’un autre, cela te fait souffrir. Rien ne sert de rentrer dans des débats avec Blake sur les conséquences non visibles de son geste, sinon ce sera à toi de t’expliquer sur le sujet. Parler de cette grossesse là te semble être une bien meilleure idée. Pour savoir si c’était une bonne nouvelle, tu n’en sais trop rien mais tu essaies de le prendre de cette manière. En tout cas, tu le fais à chaque fois que tu n’es pas paralysée par con anxiété. « C'est pas quelque chose qui te fait horreur, c'est déjà ça. » Un petit rire s’échappe de tes lèvres. Non, tu n’es pas horrifiée. Tu ne peux pas l’être car tu t’approches de la quarantaine et ton envie d’enfant est bien présente. Ce n’est pas l’idée d’avoir cet enfant qui t’horrifie mais plutôt l’idée de le perdre. La question du père se pose quasiment immédiatement et c’est sans honte que tu avoues à Blake que tu as eu de la visite de ton lit ces derniers mois. Pas besoin de lui dire qu’un de ces visiteurs n’est autre que son ami August, de toute manière il n’y avait aucune chance que cet enfant soit de lui. « Je te juge pas de rien rechercher de sérieux. On sait toi comme moi que c'est parfois un peu moins d'emmerdes. » Tu hoches la tête car oui, sur le moment et si tu n’étais pas tombée enceinte, ta relation avec Edison aurait pu rester sans emmerdes. Tu ne cherchais pas à te caser à tout prix, tu cherchais juste du réconfort, particulièrement à ce moment-là quand toute ton énergie était tournée vers la galerie et vers Joanne et non vers toi. « Parfois mais dans mon cas, c’est des emmerdes en plus. » Lui fis-tu remarquer. Car des histoires sans conséquences voulait dire que l’on ne savait pas grand chose de l’autre. Cela faisait son charme mais quand un enfant arrive au milieu de tout cela, ce n’était soudainement pas une très bonne chose. « Dois-je en déduire que tu n’as personne de ton côté non plus ? » Lui demandas-tu curieuse. Tu ne cherchais pas à te défiler mais tu voulais prendre des nouvelles de la vie amoureuse de Blake qui en avait pris un coup depuis sa séparation avec Stella. Vu que tu savais qui était le père, tu confiais à Blake lui avoir parlé mais ne pas trop savoir quoi attendre de lui. « Donc tu lui as dit ? Comment il a réagi ? Ce type, tu crois que tu peux attendre quelque chose de lui ? Je veux dire, il t'a donné l'impression d'être du genre... à déguerpir une fois la nouvelle annoncée ? » Un soupir s’échappe de tes lèvres à ces questions et tu passes une main dans tes cheveux. La vérité c’est que tu n’en as aucune idée. Oui, de ce que tu sais d’Edison, il peut disparaître du jour au lendemain sans laisser de traces. Est-ce qu’il voulait de cet enfant ? Non et il avait certainement ses raisons. « Oui je lui ai dit. Il a été surpris mais n’a pas mal réagi en soi. Il a besoin de temps pour digérer la nouvelle et prendre sa décision ce que je peux comprendre. » Les variables de l’équation n’étaient pas les mêmes pour lui, il n’a pas essayé de te convaincre d’avorter, de toute manière tu lui as fait comprends immédiatement que ce ne serait pas une option dans ton cas. « La vérité c’est que je ne sais pas à quoi m’attendre avec lui. J’ai fait exploser une bombe dans sa vie. Ce qui est sûr c’est qu’il n’avait pas l’intention de devenir père. Mais j’espère qu’il changera d’avis. » Ton regard se pose sur le visage de Blake alors que tu réalises qu’Edison et lui ont le même âge. Ton cousin te semble si jeune et pourtant, tu procréais avec quelqu’un de son âge. « S’il décide de ne pas assumer son rôle, je ne lui en voudrai pas. Cela ne changera rien pour moi, je suis capable d’assumer ce bébé toute seule. » Financièrement et émotionnellement vu que tu savais que tu pourras compter sur ta famille. Est-ce que tu préfèrerais qu’Edison soit dans l’équation ? Bien entendu mais cette décision là ne te revenait pas.

Il était bon de mentionner que les circonstances étaient très loin d’être idéales. Ce que tu fis auprès de Blake et qui expliquait pourquoi tu n’étais pas certaine que ce bébé soit une bonne nouvelle. Mais en contrepartie, il restait le fait que tu vieillissais et que cet enfant pouvait être ta dernière chance. De procréer, tu n’étais pas assez défaitiste pour penser que tu ne pouvais pas trouver quelqu’un avec qui partager ta vie, ça c’était toujours possible. « Et j'ai toujours pensé que tu ferais une super mère, tu le sais. » Des larmes te montèrent aux yeux à ces paroles. Oui, tu t’étais beaucoup occupée de Blake à l’époque où il était enfant et ce compliment de sa bouche avait une valeur de réassurance dont tu avais besoin. « Merci. » Lui dis-tu simplement. Parce que douter de toi était ton quotidien ces derniers temps. Tu n’arrivais pas à te projeter sur l’après naissance pour l’instant, il y avait d’abord les mois de grossesse à franchir avant que tu ne puisses être complètement rassurée. Tu fis comprendre à ton cousin que tu ne comptais pas avorter, peu importe ce que déciderait Edison mais qu’il n’en restait pas moins le doute sur le fait que ce bébé veuille de toi. « Si t'as envie d'avoir ce bébé, je vois aucune raison pour laquelle tu le pourrais pas. Tu peux trouver quelqu'un pour te seconder à la galerie, et ensuite aviser. T'as une assistante, c'est peut être le moment de lui confier plus de choses à faire ou bien d'embaucher à nouveau. C'est pas comme si tu dépendais de quelqu'un ou pouvais pas faire ce que tu veux. » Des solutions, il y en avait beaucoup mais tu n’avais pas encore eu le courage de les envisager. Elles avaient traversé ton esprit mais rien de plus car aujourd’hui, tu avais encore du mal à croire que tu allais mener cette grossesse à terme. En restant dans le doute, tu serais moins déçue. « Tu as raison, il y a des solutions, il faut juste que je prenne le temps d’y penser. » Dis-tu songeuse. Ce n’était pas dans ces conditions que tu avais imaginé lancer ta galerie mais tu savais aussi que la vie n’était qu’une suite d’imprévus, tu allais devoir faire avec. Cependant, l’angoisse de ne pas réussir à mener à bien cette tâche était réelle voilà pourquoi tu confiais tes craintes à Blake qui, sentant ta vulnérabilité, vint poser sa main sur ton bras. « Je pense que t'es l'une des personnes les plus fortes que je connaisse. Tu t'en es toujours sortie et ce serait pas différent cette fois-ci. Ta vie est bien remplie, c'est vrai, mais je sais que t'envisagerais pas d'avoir cet enfant si tu doutais de pouvoir lui donner ce dont il aura besoin. Et que le père soit prêt à assumer ou non, t'es loin d'être toute seule. J'ai promis d'être toujours là pour toi, après tout ce que t'as fait pour moi quand j'ai tout quitté pour venir ici. Et je compte toujours tenir promesse. » Tu n’hésitas pas une seconde de plus et tu te jetais dans les bras de Blake alors que quelques larmes coulaient sur tes joues. Depuis que tu avais appris ta grossesse, tu avais été très seule. Ce n’était pas Rhett qui pouvait te rassurer ainsi, vous n’aviez plus la même relation qu’auparavant même s’il avait fait ce qu’il pouvait. Dans la bouche de Blake, ces mots étaient plus rassurants car tu savais que sur lui, tu pouvais compter. Tu le laissais respirer un peu et séchais tes larmes avant de dire : « Je pense que j’avais vraiment besoin de l’entendre de la bouche d’une autre personne que de la petite voix dans ma tête. » C’était toi qui t’étais mise dans cette situation de solitude mais pour de bonnes raisons, tu n’avais pas envie de devoir faire face aux regards remplis de pitié de ton entourage si tu perdais le bébé. « Merci d’être là Blake et de ne pas me juger. » Car ils seront nombreux ceux qui te jugeront, tes parents aux premières loges mais ils devront faire avec et toi, tu devais être prête à affronter tout ça. « Prêt à devenir tonton ? » Lui demandas-tu pour le taquiner. Il l’était déjà mais tu doutais qu’il passe beaucoup de temps avec les enfants de son frère.

je m'excuse pour ce retard monstrueux

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« Parfois mais dans mon cas, c’est des emmerdes en plus. » Cette pensée lui tira un demi-sourire, encore un peu crispé par la surprise autour de cette nouvelle mais néanmoins capable de s'amuser un tant soit peu de la situation, à partir du moment où Jenna n'en souffrait pas elle-même. Et il pouvait le voir, Blake, qu'une part d'elle-même se réjouissait sincèrement de cette grossesse. « Je crois que dans ces cas-là on joue tous un peu à la loterie en se disant que ça nous tombera pas dessus, même si on sait que le risque zéro existe pas. » Ils étaient des adultes responsables et protégés, mais ça n'évitait pas certains aléas. Jenna ne s'attendait assurément pas à ce qu'une relation passagère aboutisse à cette situation, personne ne pouvait le prévoir ni même l'imaginer avant que ça lui tombe dessus. « Ça aurait pu m'arriver. Ça pourrait même encore m'arriver, mais c'est pas ce à quoi je pense quand je rencontre quelqu'un. » Autant dire qu'il ferait lui aussi une drôle de tête si une de ses conquêtes se pointait un jour à sa porte pour lui annoncer attendre un enfant de lui. Mais maintenant qu'il y réfléchissait, ça vaudrait bien mieux que de ne jamais savoir, que d'ignorer toute sa vie que sa progéniture se promenait quelque part et qu'on ne l'avait jamais mis au courant. « Dois-je en déduire que tu n’as personne de ton côté non plus ? » Ses lèvres s'entrouvrirent un instant sans qu'aucun son n'en sorte, le sujet n'étant pas des plus faciles à évoquer depuis sa rupture avec Stella, même avec elle. Jenna était bien placée pour savoir qu'il nourrissait un paquet de regrets et n'avait pas spécialement bien vécu les mois qui avaient suivi. En fait, il commençait à peine à sortir la tête de l'eau. « Disons que j'essaie plus ou moins de me remettre en scelle, ou quelque chose du genre. » Ça y ressemblait et ça n'était peut être pas trop tôt, si on considérait que la plupart des gens parvenaient à aller de l'avant plus vite qu'il n'y était parvenu. « Je revois une amie, en ce moment. Je t'en avais brièvement parlé à l'époque, parce qu'on était restés assez discrets sur notre histoire, mais... ça me fait du bien, je crois, de retrouver une présence familière. » Il aurait l'occasion de lui reparler plus en détails de Flora, avec qui les choses avançaient doucement sans qu'aucun d'eux ne cherche à les précipiter, ni même à poser des mots dessus. C'était simple, c'était rassurant, c'était peut être bien tout ce dont il avait besoin en réalité.

Le père de l'enfant, lui, était forcément source de beaucoup d'interrogations de la part du blond, qui tenait à s'assurer que Jenna ne nourrirait pas d'espoirs en vain à l'égard de quelqu'un qui n'avait peut être aucune envie de s'encombrer d'une grossesse imprévue. Il lui souhaitait tout l'inverse, mais il avait appris à ne pas surestimer ses congénères – à croire que ça vous rendait vraiment cynique, de pondre autant d'articles incendiaires. « Oui je lui ai dit. Il a été surpris mais n’a pas mal réagi en soi. Il a besoin de temps pour digérer la nouvelle et prendre sa décision ce que je peux comprendre. » Une pointe de soulagement l'envahit à cette idée, peut être bien que Jenna avait joué de pas mal de chance en tombant sur un homme moins lâche que beaucoup l'auraient sans doute été dans la même situation. « Ouais, j'imagine bien qu'il devait pas s'attendre à ça. C'est pas plus mal qu'il prenne le temps de la réflexion. » Quoi qu'il décide, elle n'aurait pas à avoir de regrets et aurait joué franc jeu, le reste était entre les mains du père qui aurait pas mal de réflexions pour l'occuper dans les prochains jours. « La vérité c’est que je ne sais pas à quoi m’attendre avec lui. J’ai fait exploser une bombe dans sa vie. Ce qui est sûr c’est qu’il n’avait pas l’intention de devenir père. Mais j’espère qu’il changera d’avis. S’il décide de ne pas assumer son rôle, je ne lui en voudrai pas. Cela ne changera rien pour moi, je suis capable d’assumer ce bébé toute seule. » C'était ce qu'il avait envie d'entendre, Blake, et la seule certitude que Jenna doive avoir au milieu de cet océan de questionnements. Elle avait tout pour faire une excellente mère, et il savait qu'elle prendrait les responsabilités que ça impliquerait très au sérieux, que si elle choisissait d'aller au bout c'est qu'au fond elle s'en savait capable. « Personne n'en doute. Si quelqu'un peut y arriver, c'est bien toi. » Et son défaut d'objectivité était balayé par une évidence : Jenna était forte, plus forte que bien des personnes qu'il lui était arrivé de côtoyer – et il avait rencontré de vrais requins, Blake, au cours de certaines de ses enquêtes – alors rien de tout ça ne devrait lui faire peur. « Mais t'as quand même le droit d'espérer que ses deux parents feront partie de sa vie. » Surtout si le père avait finalement les épaules pour assumer ce que cette paternité représentait, ce qu'il lui souhaitait bel et bien. Lui aussi, à sa place, voudrait sans doute que son enfant puisse compter sur ses deux figures parentales, aucune affection n'étant jamais de trop.

Même dans sa situation, Blake restait convaincu que Jenna avait toutes les qualités nécessaires pour être à la hauteur de ce que ce nouveau rôle impliquerait. Elle était faite pour être mère, c'était une chose dont il était convaincu depuis toujours et la raison pour laquelle il était au fond de lui aussi heureux pour elle, malgré le coté déstabilisant de cette situation. « Merci. » Voir ses yeux briller d'émotion ne le laissait pas indifférent en retour, et il réalisait qu'une part de lui avait longtemps attendu de pouvoir partager ce moment avec elle. De pouvoir lui dire un jour quelle mère formidable elle allait faire, de pouvoir accueillir ses craintes et balayer ses doutes, car il était impensable qu'il en soit autrement après tout ce qu'elle avait pu faire pour lui. Et au-delà de ça, Jenna le savait, elle était l'une des personnes les plus importantes de sa vie. « Tu as raison, il y a des solutions, il faut juste que je prenne le temps d’y penser. » Blake acquiesça doucement, la surprise d'il y a quelques instants ayant laissé la place au besoin de lui assurer que oui, elle s'en sortirait et saurait trouver l'équilibre pour composer avec ce nouveau challenge sans pour autant sacrifier le reste. Elle avait plusieurs mois devant elle, et tout un tas de personnes prêtes à la seconder et lui prêter main forte si besoin. Lui le premier, il comptait être à ses cotés et la soutenir lorsque ce serait nécessaire, même si ça n'était que pour l'aider à choisir la couleur des murs de la chambre du bébé ou lui soumettre des idées – probablement foireuses – de prénoms. C'était le genre de choses qu'il serait heureux de faire pour elle, et il voulait qu'elle le sache. Finalement, à la façon dont sa cousine se jeta bientôt dans ses bras pour l'étreindre, il comprit que le message était probablement passé et que sa principale mission était donc un succès, ce qui fit immanquablement naître un sourire sur les lèvres du blond, qui passa ses bras autour d'elle et la serra un peu plus fort. « Je pense que j’avais vraiment besoin de l’entendre de la bouche d’une autre personne que de la petite voix dans ma tête. » Si Jenna avait ses raisons pour avoir d'abord gardé la nouvelle pour elle, il se réjouissait qu'elle puisse à présent la partager avec quelqu'un. Il avait forcé le destin en fouinant là où il n'aurait jamais du mettre son nez, mais si ça permettait à sa cousine de se sentir soutenue alors pour une fois, il était peut être parvenu à rattraper sa connerie. « Compte sur moi pour te le rappeler chaque fois que t'en douteras, juste pour le plaisir de te sortir un « je te l'avais dit » le moment venu. » Oh il le ferait, ça la rousse le savait, et certainement qu'il en serait particulièrement fier en plus de ça. « Merci d’être là Blake et de ne pas me juger. » Il serait bien mal placé pour le faire, après tout Jenna avait laissé passer pas mal de ses bêtises et s'était toujours contentée de lui dire le fond de sa pensée sans jamais le condamner aussi durement que certains avaient pu le faire. « J'ai une dette envers toi depuis le jour où tu m'as ouvert ta porte. » Elle avait été là pour lui de tant de façons qu'il n'avait pas envisagé un instant de ne pas la soutenir en retour, alors qu'elle était précisément celle pour qui il déplacerait des montagnes. « Je te dois beaucoup, tu le sais. Aujourd'hui c'est à mon tour d'être là pour toi. Et ce que pensent les autres, tu t'en fous. » Plus facile à dire qu'à faire, mais elle apprendrait à s'en moquer en même temps qu'elle se préparerait à tout ce qui changerait dans sa vie. Rien de tout ça ne se ferait du jour au lendemain, mais elle y arriverait. Il n'avait pas le moindre doute là-dessus. « Prêt à devenir tonton ? » La question le prit de court, finalement, comme si c'était finalement cette partie-là qui le déstabilisait le plus. « Plutôt prêt, je dirais, pour quelqu'un qui pensait simplement te proposer d'aller manger dehors y'a vingt minutes. » Il en plaisantait maintenant que l'incident de tout à l'heure était derrière eux, et parce qu'en y réfléchissant bien c'était une façon plutôt originale d'apprendre que votre cousine attendait un enfant. « T'en dis quoi ? Je crois qu'on a quelque chose à fêter et que ce serait un peu triste de le faire autour d'un plat de pâtes. » La sortie pouvait toujours se faire, il lui semblait même qu'ils avaient la meilleure des raisons de vouloir marquer le coup, désormais. « Pas d'alcool, promis, je ferai régime sec en guise de solidarité. » C'était un argument comme un autre, après tout, et de son point de vue elle avait grand besoin de sortir s'aérer l'esprit pour se remettre de ce trop-plein d'émotions. Elle n'avait jamais que plusieurs mois devant elle pour réfléchir au reste, et comme il le lui avait dit, elle ne serait pas seule.

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Les relations passagères, ce n’était pas ce que tu préférais mais depuis que tu étais de retour à Brisbane, tu n’avais ni le temps, ni l’esprit à te lancer dans une relation. Il y avait tellement de choses à gérer entre la galerie, la fin de vie de Joanne, c’était juste beaucoup trop d’un coup alors ces relations t’avaient permises de relâcher un peu la pression. Mais tu n’avais jamais pensé qu’elles t’amèneraient dans cette situation. « Je crois que dans ces cas-là on joue tous un peu à la loterie en se disant que ça nous tombera pas dessus, même si on sait que le risque zéro existe pas. Ça aurait pu m'arriver. Ça pourrait même encore m'arriver, mais c'est pas ce à quoi je pense quand je rencontre quelqu'un. » Encore heureux ! Il ne fallait pas devenir paranoïaque non plus. A priori, cela n’arrive pas tous les jours, surtout quand les gens font attention. Cela avait été ton cas mais il avait suffi d’une fois, une seule où tu avais juste eu besoin d’oublier et tu avais baissé ta garde. Cela te rassurait de savoir que tu n’avais pas traumatisé ton cousin dans tous les cas, c’était encourageant pour l’annonce qui t’attendait auprès de tes parents. Car si tu n’avais aucun problème à parler de tout avec Blake et Elsa, ce n’était pas le cas avec tes parents … Tu espérais que la perspective d’un petit-enfant éclipserait la manière dont il avait été conçu. « Je suis rassurée de savoir que je ne vais pas te transformer en paranoïaque. » Lui dis-tu un sourire taquin sur les lèvres. Parce que vous parliez de sujets très personnels, tu ne pus t’empêcher de demander à Blake s’il voyait quelqu’un en ce moment. Sa rupture avec Stella l’avait beaucoup marqué même s’il l’avait bien cherchée. On ne peut pas tout avoir dans la vie et comme à son habitude, il avait joué avec le feu. « Disons que j'essaie plus ou moins de me remettre en scelle, ou quelque chose du genre. Je revois une amie, en ce moment. Je t'en avais brièvement parlé à l'époque, parce qu'on était restés assez discrets sur notre histoire, mais... ça me fait du bien, je crois, de retrouver une présence familière. » Tu connais assez ton cousin pour savoir qu’il ne fallait pas pousser plus loin. Si les choses se précisaient avec cette demoiselle, il t’en parlera au moment venu. Toi, tu étais juste heureuse qu’il ne fasse pas une croix sur l’amour ou une connerie du genre car il était bien trop jeune pour se priver des joies que pouvait apporter ce sentiment. « Je compte sur toi pour me la présenter si ça devient sérieux. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu comprendrais que cela ne soit pas le cas. Tu seras la dernière personne qui mettra la pression à Blake pour se mettre en couple. Ce qui t’importe c’est qu’il ne soit pas fermé à la possibilité d’être heureux en amour de nouveau. Mais il était encore jeune, de nombreuses aventures l’attendaient encore, surtout avec son flair pour les ennuis …

Le sujet du père de l’enfant arriva de manière inévitable sur le tapis. Tu décidais de jouer l’honnêteté et de clairement dire à Blake que pour l’instant, tu ne savais pas le rôle que comptait avoir cet homme dans la vie de ton enfant. « Ouais, j'imagine bien qu'il devait pas s'attendre à ça. C'est pas plus mal qu'il prenne le temps de la réflexion. » Tu hoches la tête. Le fait qu’Edison ne t’ait pas renvoyée chez toi en niant tout à bloc était déjà une bonne chose. « Il est obligé d’y réfléchir. Je lui ai fait comprendre que s’il décidait de ne pas jouer un rôle dans la vie de cet enfant, c’était pour la vie. Il n’aura pas de deuxième chance. » Son nom ne sera pas inscrit sur le certificat de naissance et il n’aura donc aucun droit sur l’enfant. Tu y veilleras car il est hors de question qu’il ait un cas de conscience des années plus tard et vienne te réclamer quoi que ce soit. Tu veux cependant rassurer Blake sur une chose, peu importe sa décision, ce bébé tu le garderas et il sera heureux. « Personne n'en doute. Si quelqu'un peut y arriver, c'est bien toi. Mais t'as quand même le droit d'espérer que ses deux parents feront partie de sa vie. » Tu hoches simplement la tête en guise de réponse. En effet, pour ton enfant, ce sera plus agréable d’avoir deux parents, peu importe qu’Edison et toi ne soyez pas en couple ou marié, au moins il connaîtra ses origines.

Pour l’instant, tu n’avais pas envisagé ce que tu allais faire de la galerie, comment tu allais gérer sur le plan professionnel et aussi sur le plan personnel. Cette grossesse changeait tout mais tu n’arrivais pas à te projeter. Pas tant que tu n’auras pas passé les quatre mois de grossesse, pas tant que tu ne sauras pas ce que veut Edison. Tu veux y aller doucement pour ne pas être trop anxieuse et que ton bébé ait des soucis. Tu voulais lui laisser toutes ses chances cette fois, voilà pourquoi tu essayais d’étaler les décisions qu’elles soient simples ou plus difficiles. Ton cousin t’assura à plusieurs reprises que tu allais être une superbe maman, quelque chose que tu ne savais pas que tu avais besoin d’entendre. « Compte sur moi pour te le rappeler chaque fois que t'en douteras, juste pour le plaisir de te sortir un « je te l'avais dit » le moment venu. » C’était important pour toi de le remercier car son soutien t’était précieux. « J'ai une dette envers toi depuis le jour où tu m'as ouvert ta porte. Je te dois beaucoup, tu le sais. Aujourd'hui c'est à mon tour d'être là pour toi. Et ce que pensent les autres, tu t'en fous. » Les autres oui mais tes proches non. Savoir que Blake te soutenait comptait beaucoup pour toi. Et tu étais surprise qu’il se sente endetté à ton égard. Cela t’avait semblé naturel de lui ouvrir ta porte quand il était arrivé à Brisbane. En plus, ce n’était pas dans un de tes meilleurs moments … « Il n’y a aucune dette Blake, enlève-toi ça de la tête. Mais avoir ton soutien compte beaucoup pour moi. » Tu étais sincère. Son soutien à lui, ta soeur et tes parents te suffisait largement. Les regards remplis de jugement des autres ne t’intéressaient pas. Pour le taquiner, tu lui demandes s’il est prêt à devenir tonton. C’est un peu ridicule car il est déjà tonton mais il ne joue aucun rôle auprès de sa nièce aujourd’hui, contrairement à toi qui la vois de temps en temps. « Plutôt prêt, je dirais, pour quelqu'un qui pensait simplement te proposer d'aller manger dehors y'a vingt minutes. T'en dis quoi ? Je crois qu'on a quelque chose à fêter et que ce serait un peu triste de le faire autour d'un plat de pâtes. Pas d'alcool, promis, je ferai régime sec en guise de solidarité. » Tu attrapes l’échographie que tu remets dans son enveloppe avant de te lever et d’aller la range dans un meuble. Contrairement à Blake, Finn ne fouillait pas partout, il savait respecter les limites. Mais Blake n’était pas Finn, tu lui pardonnais tout beaucoup plus facilement. « Tu peux boire de l’alcool cela ne me dérange pas. » Lui dis-tu en attrapant ton sac à main. « Très bonne idée mon cher, j’ai découvert un petit restaurant à quelques centaines de mètres d’ici, je pense que ce sera parfait. » Dis-tu en te dirigeant vers la porte d’entrée. Tu n’avais pas prévu de parler de ta grossesse à Blake mais il fallait avouer que tu te sentais un peu libérée. Mais dès que cette pensée traversait ton esprit, l’anxiété refaisait surface car si tu perdais le bébé, il faudrait l’annoncer aussi à ton cousin. Reste positive, tout va bien se passer … Te répétais-tu constamment pour ne pas aller vers le scénario le plus désastreux.