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 (willton #10) chaos and art

Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
le complexe de Dieu
  
(willton #10) chaos and art 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
(willton #10) chaos and art Ea555c08fd728878e94d6f1508e526d4
POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


(willton #10) chaos and art Ced3f346bf11c2988b40736efd5224dfde6f3e94
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #10) chaos and art 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


(willton #10) chaos and art 2b8f9dd842d98c0c6e0eee0e4e85cd0242aea811
audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
https://www.30yearsstillyoung.com/t24554-auden-williams

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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyVen 24 Fév - 11:37

(Paris Fashion Week). Je le pensais sincèrement, quand je disais vouloir trouver une heure ou deux de sommeil à peine avant de participer au dîner du soir. Non pas que j’aie réellement envie de passer plusieurs heures là-bas, mais je sais à quel point le moment est important, tout comme je sais que James ne dirait pas non à une maigre compagnie pour ce genre d’événement. Il se pliera à l’exercice quoiqu’il advienne, parce que ce monde est le sien et parce qu’il sait depuis longtemps à quel genre de courbettes il doit s’en tenir pour continuer à exister. Il connaît mon avis sur le sujet, mais ce dernier n’est même pas au cœur du problème lorsque ce sont des coups contre la porte qui me réveillent finalement en sursaut. A en juger par le soleil qui ne passe plus au travers des rideaux de la chambre d’hôtel, je sais déjà que j’ai merdé, tout comme le regard que je passe au travers du judas ne fait que me confirmer la présence de James de l’autre côté. Il est sur son 31, préparé pour la soirée, et de mon côté je ne prends même pas la peine de passer une main dans mes cheveux pour tenter de cacher la misère. A défaut, je déverrouille plutôt la porte pour le laisser entrer, en même temps que j’en profite pour allumer la lumière principale plutôt que celle du chevet. “Je suis désolé, j’ai pas entendu le réveil.” A dire vrai, et avec le recul, je ne me souviens même pas avoir pris le temps d’en mettre un, trop assuré que je ne dormirai pas longtemps. Je souffle, agacé par ma propre réaction bien plus que par tout le reste. “C’est quelle heure ? Je peux encore me préparer en cinq minutes.” Cinq, dix à peine. Je peux trouver un costume, je peux prendre une douche rapide, je peux faire comme si de rien n’était. Le retard sera reposé sur mon culot, et cela sera une très bonne chose.

Mon regard le dévisage brièvement de haut en bas, à peine le temps pour ma tête de se baisser et se relever dans la même seconde. “Tu ressembles à un homme d'affaires.” J’annonce sans grande surprise, un sourire au coin des lèvres. “Et c’est pas un compliment.” Bien sûr que non, ce ne l’est pas. Il est dans un costume aussi ennuyant qu’il est parfaitement cintré, sans doute fait sur mesure aussi. Je fais au mieux pour agir comme si de rien n’était, pourtant peu habitué à être celui qui risque de faire tomber à l’eau les plans à la dernière minute. Mon sourire meurt à la seconde où mon téléphone sonne, annonçant par la même occasion un appel de la part de l’inspecteur chargé de l’affaire de Ginny. “Je dois le prendre.” Je souffle, désolé. Je lui aurais épargné l’appel en allant dans le hall si je l’avais pu, mais sans doute qu’être vêtu d’un t-shirt et d’un caleçon ne me permet pas de sortir de la chambre en toute innocence. Alors, à défaut, je me contente d’enfin refermer à clé la porte derrière James et me pose dans un coin de la chambre. Il doit être à peine sept heures du matin à Brisbane, et cette seule information me fait craindre le pire, alors que la voix au téléphone se contente de me demander à nouveau les coordonnées et l’identité du nouveau petit-ami de Ginny. “J’en sais rien. Demandez à Ezra Beauregard. J’ai son numéro.” J’en sais rien, parce qu’Ezra le premier n’a rien voulu me dire et risquer de trahir la confiance de Ginny. J’en sais rien, aussi, parce que je n’ai aucune envie de le savoir. Ils ne font que patauger, ils n’avancent pas dans leur enquête, et cette question finit par m’agacer bien plus que m’inquiéter, finalement. Mes sentiments se font aisément comprendre au travers du son de ma voix alors que je dicte un à un les numéros composant le téléphone du Beauregard, à qui je relègue le problème sans la moindre once de remords. Il a recueilli les confessions de Ginny, alors il n’a qu’à vivre avec.

Lorsque j’appuie enfin sur le bouton rouge pour mettre fin à cet appel, après deux minutes à peine, je souffle plus longuement que jamais. Sans commentaire d’abord, mon regard remonte dans celui de James, à qui je ne sais pas quoi dire. Je ne m’imagine pas m’excuser pour la deuxième fois en cinq minutes à peine, et j’imagine qu’il sait déjà que je n’avais pas imaginé lui infliger cette courte conversation. Cette affaire ne le regarde pas, non parce que je cherche à l’en tenir éloigné, mais bien parce que cela n’a pas à être son problème. Assis sur la chaise face au bureau, je pose mon coude sur l’accoudoir et la pulpe de mes doigts contre mon front. “Je serai peut-être pas une bonne compagnie ce soir.” Je finis par statuer, pour qu’il comprenne qu’il devrait sans doute se rendre seul à cette soirée, parce que de mon côté je sais être bien trop à fleur de peau pour être capable de me tenir. Il ne veut pas de scandale, moi non plus, et c’est ma façon à moi de faire des efforts pour que tout se passe au mieux. ‘Je viendrai demain.” Je promets, pour toujours lui proposer une maigre compensation, malgré tout le reste.


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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptySam 4 Mar - 19:48


(c) userbellamy & harley
chaos and art.

Ça ne ressemblait pas à Auden, de manquer à l'un de ses engagements et d'être aux abonnés absents lorsqu'on attendait après lui. Ça lui ressemblait d'autant moins qu'il avait toujours été d'une fiabilité hors pair, depuis le premier jour de leur collaboration, et jusqu'à l'instant où leurs créations avaient illuminé le catwalk. James le savait, les dîners d'affaires étaient loin d'être sa tasse de thé et il n'y avait sans doute rien au monde qui lui fasse plus envie que de se défiler, malgré tout il refusait de croire qu'Auden lui aurait fait faux bond sans le prévenir. Qu'il n'aurait pas au moins pris la peine de lui passer un sms, rien que pour s'assurer qu'il puisse prévoir un plan b. Son absence à moins de dix minutes de leur rendez-vous suscitait en réalité davantage son inquiétude que sa colère, James n'étant pas sans savoir que l'italien traversait une mauvaise passe et vivait des moments compliqués. C'est pour ça qu'il y avait vu une bonne idée lorsqu'il avait parlé d'aller se reposer un moment, simplement pour se remettre d'aplomb avant le dîner de ce soir. Si quoi que ce soit devait à cet instant le retenir, c'était peut être de ça dont il était plutôt question, et il n'en aurait la certitude qu'en s'en assurant lui-même. Debout face à la porte de sa chambre, son poing n'attendit pas davantage pour y frapper quelques coups, à peu près certain qu'il ne pouvait être nulle part ailleurs. Encore moins occupé à flâner dans tout Paris. La porte s'ouvrit finalement après plusieurs secondes, dévoilant la silhouette d'un Auden que son intrusion semblait bel et bien avoir tiré du lit – il lui semblait même voir la trace de son oreiller contre sa joue. “Je suis désolé, j’ai pas entendu le réveil.” Cas classique que James ne prétendrait pas n'avoir jamais vécu, étant bien placé pour savoir qu'à force de repousser continuellement ses limites et mettre son corps à rude épreuve, celui-ci finissait par vous le faire payer d'une manière ou d'une autre. Dans leur cas, éterniser une sieste devenait facilement une frustration insupportable ; eux qui couraient bien souvent après le temps. « Je suis monté pour m'assurer qu'il y avait pas un problème. » Il souffla au moment où Auden s'écarta pour le laisser entrer, son regard balayant par réflexe l'entièreté de la chambre, le lit défait et les rideaux tirés. « Je veux dire, je cherchais pas à te tirer du lit. » Auden avait visiblement besoin de rattraper des heures de sommeil, et ce ne serait pas dans son intérêt de l'en priver. Non plus parce qu'ils bossaient ensemble – quoi que c'était théoriquement toujours le cas jusqu'à la fin de ce séjour – mais parce qu'il n'était pas n'importe qui – pas quelqu'un à qui il chercherait à nuire d'une quelconque façon, pour commencer. “C’est quelle heure ? Je peux encore me préparer en cinq minutes.” - « On est censés être au restaurant dans dix minutes. Même pour toi, ça risquerait d'être un peu juste. » Sa voix ne portait aucun signe de jugement, il se contentait d'énoncer les faits et de se montrer réaliste : en dix minutes, et même avec l'intervention du créateur, il doutait qu'Auden soit présentable et eux à l'heure.

Son regard se reposa un instant dans celui du peintre, dans lequel James pouvait lire une fatigue presque alarmante, inhabituelle même pour un acharné comme Auden. “Tu ressembles à un homme d'affaires. Et c’est pas un compliment.” Son sourire en coin répondit à celui de l'italien, qui n'avait pas complètement tort quand il soulignait les efforts particuliers qu'il avait accordé au choix de sa tenue. James n'était jamais autre chose qu'élégant et à la pointe de la tendance – ce qui n'avait rien de compliqué lorsque vous créiez la tendance – mais pour ce dîner un brin pompeux il avait tout naturellement opté pour une tenue de circonstances. Un costume qui manquait d'un brin de folie, quand bien même il était au moins parfaitement ajusté et son tissu lissé jusqu'au revers de ses manches. « Et toi t'as une mine affreuse. Un point partout. » Il souligna sur le même ton empreint de malice, parce qu'il pouvait tout simplement se le permettre et qu'en plus de ça, il n'énonçait sans doute rien qu'Auden ne sache pas déjà. Oui, l'italien portait sur son visage que les dernières semaines avaient été stressantes et éreintantes, et même si James en connaissait la raison – ce n'était pas seulement dû aux derniers préparatifs du défilé, dans son cas – il savait qu'Auden ne voudrait pas qu'il le prenne sur un autre ton que celui-ci. Quand bien même l'anglais, fatalement, sentait l'inquiétude se frayer un chemin quelque part en lui, de le voir si manifestement à bout. Lorsque la sonnerie du téléphone du peintre retentit finalement, James comprit combien chaque appel devait être source d'appréhension depuis la disparition de sa femme. Il le voyait rien qu'à sa façon de dégainer l'appareil, une nervosité palpable dans chacun de ses gestes. “Je dois le prendre.” - « Vas-y. » Ils auraient certainement tous les deux préféré qu'il ne soit pas là pour assister à la conversation qui se tenait maintenant entre Auden et son mystérieux interlocuteur, mais James ne se voyait pas lui fausser compagnie sous prétexte que la situation ne le mettait pas très à l'aise. Il se mettait pour une fois à sa place, devinant que pour lui tout devait être bien pire encore. Apparaître sous le regard du créateur comme le mari désespérément en manque de nouvelles de son épouse, ça devait sûrement le frustrer. Ça aurait frustré James s'il avait été à sa place. “J’en sais rien. Demandez à Ezra Beauregard. J’ai son numéro.” Est-ce qu'il parlait aux flics ? Est-ce qu'ils l'interrogeaient dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Ginny ? Autant de questions que James ne formulerait pas tout haut et que le styliste rangea dans un coin de son esprit, loin de vouloir infliger ce genre d'interrogations à Auden en plus du reste. Il avait son compte, ça ne faisait pas le moindre doute.

Le silence reprit ses droits dans la chambre lorsqu'Auden raccrocha le téléphone, les yeux de James n'ayant pas quitté sa silhouette et son visage sur lequel transparaissait une inquiétude criante, qui lui valut de froncer les sourcils d'un air concerné – soucieux, aussi. “Je serai peut-être pas une bonne compagnie ce soir.” Une chose dont James ne pouvait que se douter, alors que ce qu'il traversait perturberait n'importe qui. Il n'était pas entrain de se défiler, Auden, et même lui n'irait jamais penser une telle chose pour se montrer aussi contrariant qu'à son habitude. L'incertitude dans laquelle il nageait depuis plusieurs jours devait être un poids considérable à porter au quotidien, et il savait que c'était d'autant plus vrai pour l'italien qui ne se confiait pas sur ce qu'il ressentait. « C'est sûrement pas la peine que je te demande si ça va. » Il souffla en alignant quelques pas à travers la pièce, conscient qu'il n'avait sans doute aucune envie de répondre à cette question. Conscient, surtout, que la réponse se passait de toute façon de mots lorsqu'il lui suffisait de l'observer pour savoir que non, bien sûr, ça n'avait aucune chance d'aller. “Je viendrai demain.” James haussa nonchalamment les épaules, inclinant la tête au moment de lui souffler. « Ça va, t'inquiète pas pour le dîner. J'ai dit qu'on serait là parce que ça faisait son petit effet, mais c'est pas notre présence qui changera quoi que ce soit. » Oh, bien sûr, ils étaient nombreux à espérer partager la table des deux créateurs qui avaient mis sur pied cette collection flamboyante et audacieuse qui n'avait pas manqué de faire parler d'elle depuis le début de la semaine, mais des artistes ravis de se faire voir à ce genre de mondanités, ça n'était pas ce qui manquait en pleine Fashion Week. Et qu'ils soient présents ou non pour commander du homard et serrer quelques mains, ce n'est pas ça qui changerait quoi que ce soit à leur triomphe. « T'es pas en état, je le vois bien. Et je tiens pas à ce que t'insultes la moitié de la table parce que quelqu'un aura fait une blague de mauvais goût. » Peut être qu'il essayait par là de détendre l'atmosphère, de lui tirer un maigre sourire ou au moins de lui changer les idées rien que quelques secondes. Peut être tout à la fois, en fait. « Et moi j'ai aucune envie d'y aller tout seul, pour ce que ça vaut. » Il finit par confier, déboutonnant par réflexe le plus haut bouton de sa chemise pour desserrer ensuite son col et adopter une tenue un peu plus confortable. Il étouffait, dans ce truc, et il n'avait pas spécialement envie de considérer l'idée de ressortir maintenant qu'il avait énoncé tout haut que participer à ce dîner en solitaire lui faisait bien moins envie. « Mais je sais pas si ce serait tellement un cadeau à te faire que de rester te tenir compagnie. » Une manière comme une autre de sous-entendre que ça ne lui déplairait pas, de rester à ses cotés dans le calme salvateur de cette chambre ; même si Auden finirait peut être par se rendormir, même s'il ne faisait que s'assurer qu'il y arrive sans trop de mal.
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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyLun 6 Mar - 1:38

James entre dans la chambre au son de mes excuses, ce qui est sans doute une première et a aussi vocation à être la dernière. « Je suis monté pour m'assurer qu'il y avait pas un problème. » Il souffle d’un ton bas, comme s’il souhaitait ne pas m’imposer le ton de voix d’une discussion d’adultes alors qu’il est évident que je viens d’être tiré de mon sommeil. Sans lui répondre pour autant, mon regard se contente de suivre sa silhouette se faufiler dans la chambre, comme s’il n’y avait rien de plus logique à cela. « Je veux dire, je cherchais pas à te tirer du lit. » Il s’explique, il donne les raisons de sa venue, il développe tout un raisonnement sur lequel je n’avais même aucun doute. Je lui tiens souvent des reproches, comme l’inverse est tout aussi vrai, mais lui comme moi avons à coeur de placer notre travail bien avant tout le reste, et cela inclut notre mauvaise humeur, notre aversion du reste du monde, et notre fatigue. Généralement. Jusqu’à rencontrer le point où le corps n’arrive plus à suivre. “Je sais.” Je souffle à mon tour, ne serait-ce que pour qu’il sache que je n’ai pas posé sur sa personne des intentions guerrières ou vengeresses. Il est le premier à comprendre que mon absence n’est en rien la conséquence de mes désirs, ou justement du manque de ces derniers. Il est sans doute le seul à le comprendre, en réalité, mais peu importe. L’avis des autres importe aussi peu que leurs regards. « On est censés être au restaurant dans dix minutes. Même pour toi, ça risquerait d'être un peu juste. » - “Fait chier.” Je marmonne à mon tour et me sermonne mentalement au passage. Même en me préparant en quatrième vitesse, cela ferait des nous des retardataires vers qui tous les regards seraient tournés et à qui on poserait sans doute même des questions. En d’autres mots, cela causerait le contexte premier que je souhaite pour une fois éviter: être le centre de l’attention. Je ferme un instant les paupières en réalisant que le plan de la soirée s’envole sous mes yeux, et par ma faute seule, sans pour autant que James ne semble s’en formaliser ou m’en vouloir un seul instant.  J’attire pourtant son attention en commentant sa tenue de soirée, mes compliments prenant invariablement la forme de moqueries, uniquement pour avoir une raison de sourire brièvement. « Et toi t'as une mine affreuse. Un point partout. » Du coin de mes lèvres relevées dans un sourire particulier, j’accepte le retour de bâton sans broncher et me trouve au contraire soulagé qu’il ne me traite pas avec des pincettes que je ne veux pas connaître.

Toute forme de légèreté disparaît une bonne fois pour toute lorsque la sonnerie du téléphone attire mon attention et le numéro noté un peu plus encore. Je n’ai d’autre choix que de répondre, entamant bien malgré moi une discussion éternellement difficile sous les yeux d’un James que j’aurais préféré épargner. Il n’y a rien que je veuille lui cacher, là n’est pas le problème, mais j’aurais simplement aimé ne pas alimenter moi-même le feu des craintes qu’il nourrit à mon encontre. Ainsi, je raccroche aussi rapidement que possible lorsque l’officier au bout du téléphone me dit retourner à son enquête, chose que j’imagine être tout sauf vraiment l’enquête sur la disparition de ma femme, à en juger par le peu d’avancée de cette dernière. S’ils pouvaient aller à reculons, ils le feraient, et cette simple idée n’est qu’un couteau de plus qui se remue seul dans les plaies parcourant mon cœur. Je reste sur le fauteuil ayant accueilli ma consternation lors des quelques dizaines de secondes qui ont caractérisé cet échange, mais ce n’est qu’après quelques secondes de plus que je trouve le courage de reposer mes yeux dans ceux de James. De toute évidence, je ne serai pas capable de passer outre tout ce qui entoure mon quotidien pour pleinement profiter de cette soirée, ce qui n’est pas juste à lui imposer. « C'est sûrement pas la peine que je te demande si ça va. » Ce n’est pas la peine, non, et je le remercie au moins de ne pas oser prononcer les mots. Personne ne voudrait entendre la réponse honnête face à cette question. « Ça va, t'inquiète pas pour le dîner. J'ai dit qu'on serait là parce que ça faisait son petit effet, mais c'est pas notre présence qui changera quoi que ce soit. » J’esquisse un sourire, lequel concentre tous les efforts du monde. “Tu t’étais bien gardé de me dire ça quand t‘insistais pour que je vienne à la soirée.” Il est question d’une discussion vieille de plusieurs semaines, et à ce moment-là tout était différent, ce que nous savons tous les deux, ce que mon ironie dénote sans que ce soit un véritable reproche. Je comprends simplement qu’il me trouve des circonstances atténuantes et, pour une fois, j’accepte la main tendue. « T'es pas en état, je le vois bien. Et je tiens pas à ce que t'insultes la moitié de la table parce que quelqu'un aura fait une blague de mauvais goût. » Mon sourire fait place à une moue, sans doute parce que j’ai toujours du mal à accepter l’idée qu’il dise que je ne suis pas en état, moi en mes quarante ans qui arrivent à grand pas. Ce n’est pas une histoire d’être en état ou non ; c’est simplement cet appel. Et tout le reste. “Et ça, c’est le bon scénario, celui dans lequel j’en colle pas une à quelqu’un.” Je ne devrais pas en rire, mais je le fais quand même. Oh, bien sûr que ce serait forcément arrivé ce soir, à en juger par le niveau d’irritabilité qui est le mien.

« Et moi j'ai aucune envie d'y aller tout seul, pour ce que ça vaut. » Et pour ce que ça vaut, je suis heureux qu’il reste. Parce que s’il ne part pas, alors il va rester à mes côtés - nous le savons déjà tous les deux. Son abandon de la soirée est personnifié par le premier bouton de sa chemise qu’il fait déjà sauter, sous mes yeux qui observent ses mains s’affairer à la tâche, comme si j’avais soudainement besoin de comprendre toute l’articulation de ses muscles. Tout en soufflant, comme si l’effort en était réellement un, je me relève et fais quelques pas en sa direction. Je m’approche assez près pour poser mes propres mains contre sa cravate et la lui retirer totalement, actant ainsi une bonne fois pour toute l’idée que le repas existera sans lui. Mes gestes existent sans le moindre commentaire de ma part, mon regard posé sur son cou et ce méli-mélo d’une chemise à moitié ouverte et d’une cravate à peine touchée. Après en avoir fait coulisser le nœud tout du long, je la pose au moins contre la commode de la chambre. « Mais je sais pas si ce serait tellement un cadeau à te faire que de rester te tenir compagnie. » Le bas de mon dos se cale contre le bois du meuble, mes bras se croisent par simple automatisme. “Sois pas con.” Il sait très bien que je ne risque pas de lui demander de partir. Je ne le ferai pas ce soir, pas plus que je ne l’aurais fait n’importe quel soir. “Je veux que tu restes, pas que ce soit un cadeau.” Je n’en fais pas la demande, je l’exige plutôt. Les nuances ont leur importance. “Mais t’as pas intérêt de me regarder avec pitié.” Il a encore moins intérêt à vouloir rester uniquement pour faire du baby-sitting ou vouloir garder un œil sur moi, juste au cas où. Je veux passer la soirée avec le James que je connais, pas la moindre variante édulcorée. “Maintenant que t’as plus de cravate, tu ressembles clairement à un débrayé, donc tu peux plus trop sortir de là.” J’hausse les épaules à l’image d’un adolescent, passant près de lui uniquement pour retourner m’affaler dans le lit, mon regard face au plafond aussi blanc qu’impersonnel. "Enfin, fais moi penser à dire à ton mannequin vedette qu'il devra venir que demain." Je m'amuse avec ce que je peux, je mens comme je respire. Cependant, après une simple inspiration, je reprends sur des mots plus sérieux qu’il a sans doute besoin, et peut-être même envie d’entendre. “Tu t’en doutes sûrement, mais c’était la police au téléphone. L’enquête piétine.” Et c’est la raison de ma colère, de ma frustration, et de tous les synonymes de ces termes. Justement parce que je suis en train d’y penser, mes doigts se mettent à jouer machinalement avec mon alliance, éternellement à mon annulaire. James n’a pas besoin de s’inquiéter davantage, je ne précise donc pas que l’enquête fait de moi un suspect potentiel.

Mes coudes glissent contre les draps déjà froissés, je me redresse et pose mon dos contre la tête de lit. “Je te dois un repas.” Celui qu’on aurait dû avoir ce soir aurait sans doute été exceptionnel, même moi je ne peux pas remettre en question ce point. J’attrape simplement la carte sur la table de chevet et la lui tend sans faire le moindre effort pour autant - s’il la veut, il devra à son tour s’avancer près du lit. “Ils ont du vin, j’ai déjà regardé.” Et je ne serais pas contre l’idée de le suivre pour quelques verres, pour ce que ça vaut. J’ai estimé ne pas être une bonne compagnie et il a dit la même chose, le tout au cours d’une seule et même soirée: nous perdons de notre superbe, il est grand temps d’inverser la tendance. Cela passe uniquement par une commande au service d'étage pour ce soir, mais j'imagine que c'est le moment de préciser que Rome ne s'est pas faite en un jour.


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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyDim 19 Mar - 21:30


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Ils ne seraient pas à l'heure au restaurant quoi qu'ils fassent, il ne servait donc à rien qu'Auden se mette en tête de s'habiller en quatrième vitesse pour se rendre présentable – même un homme de son charisme n'échappait pas aux cheveux ébouriffés par sa sieste et à la trace d'oreiller sur la joue. Et loin d'y voir une raison de lui faire des reproches – c'était suffisamment rare pour être souligné – James était en réalité envahi d'un certain soulagement à l'idée de ne pas avoir à faire la conversation à de pseudo amateurs d'art durant les prochaines heures, jugeant la perspective d'une soirée plus calme nettement plus aguichante. Ils avaient déjà eu leur lot d'apparitions publiques depuis leur arrivée, après tout, et ils ne feraient sûrement pas honneur à leur réputation s'ils ne se faisaient pas quelques fois désirer. “Tu t’étais bien gardé de me dire ça quand t‘insistais pour que je vienne à la soirée.” C'est vrai, il avait fait en sorte qu'Auden ne se sente pas en droit de refuser de l'accompagner, parce qu'il était à ce moment-là impensable que l'héritier direct de l'empire Weatherton décline l'invitation et qu'à choisir une compagnie à laquelle se raccrocher, il s'était fait la réflexion que la sienne ne serait pas la pire. Que pour pas mal de raisons, en vérité, il aurait même tout intérêt à s'entourer de l'italien pour pouvoir s'échapper de cette bulle d'ennui et de complaisance qui ne lui avait jamais fait particulièrement envie. « Parce que je savais que sans toi pour mettre un peu d'ambiance, j'aurais subi ce dîner du début à la fin. » Et quand bien même ils savaient tous les deux que les plans avaient changé au cours des dernières semaines et que l'humeur du peintre, elle, se voulait bien plus morose pour des raisons que James choisissait de ne pas mentionner de cette manière, le maigre sourire esquissé par Auden lui inspirait au moins l'impression que lui non plus, n'avait peut être rien contre ce changement de programme. Ils pourraient blâmer son état de fatigue plutôt que le reste, l'important était qu'Auden avait bien mérité une pause et qu'ils savaient l'un comme l'autre que participer à un dîner pompeux était sans doute la dernière chose dont il ait envie. “Et ça, c’est le bon scénario, celui dans lequel j’en colle pas une à quelqu’un.” A choisir, c'était aussi ce scénario-là que James préférait, en partie parce qu'il ne tenait pas à voir les flics embarquer un Auden déjà manifestement à cran et à qui il serait peut être bien le seul à trouver des circonstances atténuantes dans ces circonstances. « C'est vrai. Parce que je tiens pas à avoir à défendre ta conduite dans mon français pas totalement au point. » Quand bien même il s'améliorait d'année en année et le rendait parfaitement capable de tenir une conversation dans la langue de Molière. La vérité, c'est qu'il aimerait autant qu'Auden évite de s'attirer des ennuis et accepte l'idée qu'il puisse vouloir veiller sur lui, à sa façon.

Parce qu'il aurait pu repartir, franchir la porte dans l'autre sens et considérer qu'Auden avait besoin de rester seul, mais qu'en son âme et conscience il en était sans doute tout autant incapable qu'il en avait au fond envie. Ce n'était pas comme si sa présence était tellement susceptible de le gêner, dans cette chambre bien trop grande pour qu'ils se marchent dessus, ni comme si Auden était tellement capable de le chasser à coup de pieds dans le derrière tant qu'il n'aurait pas totalement émergé de sa sieste – c'était du moins ce dont James s'était convaincu au moment de lui glisser une proposition qu'il espérait secrètement le voir accepter. Celle de rester avec lui, ce soir, et d'abandonner pour de bon l'idée de rejoindre ce maudit restaurant. Personne n'attendrait après eux pour se goinfrer d'escargots, ils n'avaient donc aucun état d'âme à avoir. “Sois pas con. Je veux que tu restes, pas que ce soit un cadeau.Tant mieux, qu'il pensa, l'esquisse d'un sourire contenté sur les lèvres, et parce qu'il le pensait quand il lui disait que ça ne le tentait pas vraiment de ressortir de cette chambre pour se rendre seul à un dîner qui perdrait forcément de sa saveur si l'italien ne s'y joignait pas. “Mais t’as pas intérêt de me regarder avec pitié.” Pour un peu, James se sentirait presque vexé qu'il puisse douter de lui sur ce point, mais Auden avait certainement eu son compte ces dernières semaines et il tâcha de s'en souvenir au moment de souffler. « Tu me connais trop bien pour croire que j'oserais. » Ce n'était pas la pitié qui l'incitait à rester pour lui tenir compagnie, quand bien même une part de lui tenait à s'assurer qu'il ne reste pas des heures seul dans sa chambre à ressasser la disparition de sa femme. Il avait besoin qu'on lui change les idées, Auden, et James aimait croire que son impétueuse compagnie avait déjà fait ses preuves en la matière. “Maintenant que t’as plus de cravate, tu ressembles clairement à un débrayé, donc tu peux plus trop sortir de là.” Un air amusé passa dans le regard de James, qui observa Auden regagner son lit sans faire le moindre commentaire à ce sujet, considérant qu'il n'était pas là pour le secouer mais simplement pour tâcher de lui faire penser à autre chose, pour quelques heures. « Ça tombe bien, j'ai abandonné cette idée à la seconde où tu m'as dit que tu voulais que je reste. » Autrement dit, il était probable qu'il ne bouge pas de là même si Auden changeait brusquement d'avis, comme en témoignait sa manière de se déplacer à travers la chambre, ses doigts ne pouvant s'empêcher d'entrer en contact avec tout ce qui lui tombait sous la main. "Enfin, fais moi penser à dire à ton mannequin vedette qu'il devra venir que demain." C'est cette fois un rictus qui fendit le coin de ses lèvres. « Il faudra sûrement que je me fasse pardonner en faisant de lui la vedette du prochain défilé ou en le couvrant d'or. Rien de bien terrible. » Oh, bien sûr qu'il avait saisi la plaisanterie et qu'ils savaient l'un comme l'autre qu'il n'avait aucun rendez-vous clandestin avec l'un ou l'une de ses mannequins, sa vie intime se voulant assez mouvementée ces derniers temps pour qu'il n'en rajoute pas. Finalement, c'est avec bien plus de sérieux qu'Auden reprit la parole et un regard un peu plus soucieux que James reposa sur lui. “Tu t’en doutes sûrement, mais c’était la police au téléphone. L’enquête piétine.” Il s'en était douté, James, à la façon dont Auden avait répondu à ce coup de fil et dont son expression avait changé sous ses yeux. Ce n'était pas une bonne nouvelle, mais ça n'était pas non plus la mauvaise nouvelle qu'une part d'Auden ne pouvait sans doute pas s'empêcher de craindre. Pour autant, il n'avait aucun mal à imaginer la frustration qui l'habitait. « Ils n'ont aucune piste ? » Rien qu'ils puissent exploiter, rien qui ait la moindre chance de donner quelque chose ? Auden était désespérément en quête de réponses et il pouvait le voir, James, que la situation le désespérait. Et pas seulement à sa façon de jouer avec l'alliance à son doigt. « Comment tu gères ça ? Je veux dire... par rapport à Sloan.  » Parce que bien sûr qu'il savait combien tout ça devait le travailler et le miner au plus haut point. Bien sûr qu'il savait qu'il n'avait sans doute aucune envie qu'il lui demande s'il tenait le coup. Il n'avait qu'à plonger son regard dans le sien pour deviner que non, bien sûr, rien n'allait. « Je sais que Ginny a quelques connaissances en Angleterre. Ça va sûrement pas t'avancer mais j'ai pas mal de contacts là-bas, alors si jamais tu veux que je passe quelques coups de fil... » Pour voir si quelqu'un ne savait pas quelque chose, ou ne serait-ce qu'écarter une piste. C'était tout ce qu'il avait l'impression de pouvoir faire pour l'aider, et quand bien même ça lui semblait insuffisant – et certainement vain – il n'avait pas d'autre carte à jouer. Il savait qu'Auden avait sûrement déjà tout envisagé, et il ne voulait pas lui faire l'affront d'imaginer le contraire. Tout ce qu'il souhaitait, c'était lui tendre la main, maladroitement mais avec la volonté de faire quelque chose. D'essayer, au moins.

Je te dois un repas.” C'est vrai, et ça lui plaisait qu'il s'en fasse la remarque, tel que le fin ourire au coin de ses lèvres le lui laisserait voir. « Tu crois pouvoir rivaliser avec une table au Guy Savoy ? » Il l'interrogea, un air de défi dans le regard, plus pour le taquiner que parce qu'il comptait réellement compenser ce dîner au restaurant contre un repas consommé entre les quatre murs de cette chambre. Parce que la vérité, c'est que James préférait nettement échanger une partie de ce confort et de ce luxe contre une compagnie nettement préférable à celle de ces types à qui il aurait sinon dû faire la conversation pendant des heures. Il le lui avait dit : sans lui, il n'avait aucune envie de prendre la peine d'y aller. “Ils ont du vin, j’ai déjà regardé.” - « Tu me prends par les sentiments. » Sans que ça n'ait rien d'une surprise, après tout Auden le connaissait suffisamment bien pour savoir que cette précision aurait son petit effet sur lui. James se saisit justement du téléphone pour composer le numéro du room service et leur passer commande d'un dîner pour deux personnes qu'il fit naturellement mettre sur sa note – Weatherton s'occupait de toute manière de régler l'ensemble de ce séjour, des chambres jusqu'aux différents à-cotés. Raccrochant le combiné, il fit de nouveau face à l'italien. « Je leur ai demandé ce qu'ils avaient de mieux. Le room service a dit qu'il serait là dans le quart d'heure. » Ce qui laisserait le temps à Auden d'émerger complètement de sa sieste et à James de s'assurer qu'il allait bien ; ou pas trop mal, au moins, compte tenu des circonstances. Ce n'était pas l'unique raison pour laquelle il avait eu envie de lui tenir compagnie ce soir, mais ça en faisait forcément partie.

Alignant quelques pas à travers la chambre, il prit place à coté de la fenêtre donnant sur un Paris que la nuit voyait briller de mille feux. « La vue est encore meilleure que depuis ma chambre, ils se sont pas fichus de toi. S'il faisait pas si froid, on aurait presque pu dîner sur le balcon. » L'hiver à Paris n'avait rien de comparable avec l'hiver à Brisbane et si James n'avait jamais été particulièrement fan des hausses de température, il devait reconnaître s'y être au moins un peu habitué. « J'ai aussi demandé de l'eau, au fait, au cas où tu préférerais t'abstenir de boire. » Il précisa entre deux pensées, son regard retrouvant celui du peintre l'espace de quelques instants. Il parlait bien évidemment du vin. « On est entre nous. Et je comprendrais que tu préfères éviter. » Ils étaient entre eux, c'est vrai, ce qui voulait dire que personne ne hausserait un sourcil intrigué s'il préférait s'en tenir à l'eau pour ce soir, compte tenu de son état de fatigue avancé et du fait qu'il n'avait peut être pas le cœur à faire quelques entorses à ses principes. Aussi vrai que James cherchait à lui changer les idées, il n'était pas là pour lui conseiller de se réfugier dans un réconfort qu'il privilégiait lui-même un peu trop souvent lorsque la morosité le guettait. « C'est pas vraiment le séjour reposant que t'aurais mérité d'avoir, et j'en suis désolé. » Quand bien même ils avaient implicitement statué qu'ils n'en parleraient plus, c'était une manière de faire allusion à l'incident de l'autre soir tout autant qu'à l'agitation constante qui régnait autour d'eux. Les Fashion Weeks n'avaient rien de reposantes et Auden avait signé en son âme et conscience, mais sa vie se voulait suffisamment bouleversée pour qu'il ait mérité une pause. James aurait simplement voulu que tout soit plus simple et que cette parenthèse lui permette de retrouver une certaine sérénité. « Je te dirais bien que ta libération est proche et que d'ici peu t'auras plus à supporter les allées et venues des mannequins, les retouches de dernière minute et moi par la même occasion, mais pardonne-moi d'avoir envie de penser que ça te manquera un peu, tout ça, quand même. » Son ton n'avait rien de solennel, et il brillait dans son regard une lueur de malice qu'Auden ne manquerait sans doute pas de remarquer. Tout ce qu'il disait, c'est qu'il espérait qu'une part d'Auden au moins repenserait à ces derniers mois avec un soupçon de nostalgie, rien que parce qu'ils avaient quand même eu pas mal de bons moments, entre les journées de rush et les différends artistiques qui avaient rythmé leur collaboration. A lui, tout ça lui manquerait, et ça n'était pas le pire moment pour le sous-entendre maintenant que leur défilé était officiellement derrière eux.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyLun 20 Mar - 19:30

« C'est vrai. Parce que je tiens pas à avoir à défendre ta conduite dans mon français pas totalement au point. » - “Tu m’aurais défendu, alors ?” J’ose, un mince sourire en coin affiché contre mes traits tirés. De façon objective, il m’aurait défendu pour préserver l’honneur de Weatherton bien plus que pour le mien seul, mais on sait tous les deux que nos réactions sont rarement menées par l’objectivité seule, ou même l’objectivité tout court. Pourtant, c’est plus rapidement que jamais et sans même avoir à statuer les termes du contrat que nous en venons à abandonner l’idée du restaurant pour, au final, la troquer contre lui, qui reste ici. Pour des raisons évidentes, je ne pense pas un seul instant à me plaindre de l’échange, bien que je tienne à préciser une simple demande: je refuse qu’il me prenne en pitié, tout comme je refuse que son empathie pour moi soit la seule raison le faisant rester à mes côtés pour la soirée. Peu importe si James souffle comme si tout était déjà évident, je préfère souligner les choses avant qu’il ne prenne réellement place dans cette chambre. « Tu me connais trop bien pour croire que j'oserais. » Je le connais trop bien pour penser qu’il n’en a rien à foutre, malgré tout ce qu’il dit. J’aurais agi de la même façon à sa place ; et ça aussi, il me connaît bien assez en retour pour le savoir, sans que cela nécessite la moindre explication d’un côté ou de l’autre. “T’es têtu quand tu t’y mets.” J’ai beau le dire avec un sourire simple, je sais ce qu’il en est, et je sais qu’il ne va certainement pas avoir le cœur léger pour cette soirée, par ma seule faute.

Alors, il n’y aura pas de restaurant à la con. Alors, surtout, il reste, et le deuil du bon vin servi par un serveur tiré à quatre épingles se fait plus rapidement que jamais. « Ça tombe bien, j'ai abandonné cette idée à la seconde où tu m'as dit que tu voulais que je reste. » Et je n’ai rien contre l’idée que la chambre sente désormais son parfum. “Tu devrais m’utiliser plus souvent comme excuse.” Et je ne dis pas ça seulement parce que j’aime beaucoup l’idée de troquer une sortie restaurant à la con pour rien, absolument rien, si ce n’est lui et moi et toute une soirée pour trouver le temps de se disputer au sujet de la pluie et du beau temps. Et puisque je reste éternellement égal à moi-même, j’en profite pour oser une pointe d’humour tout en précisant à James que je troque supposément sa compagnie contre celle qui aurait dû être celle d’un de ses mannequins. Mon mensonge ne va même pas jusqu’au point où j’invente un prénom au hasard ; ce n’est décidément plus ce que c’était. « Il faudra sûrement que je me fasse pardonner en faisant de lui la vedette du prochain défilé ou en le couvrant d'or. Rien de bien terrible. » Rien de bien terrible, surtout pour un homme qui n’existe pas, et encore moins le fait qu’il ait été invité dans ma chambre - surtout ce soir. “J’adore quand tu répares mes pots cassés.” Non, je déteste, évidemment. Mais pour le cas d’étude présent, cela pourrait être le cas. Je ne fais que combler le vide avec du vent, James ne sachant sûrement pas comment se positionner non plus, comme en témoigne sa nouvelle lubie de toucher tout ce qui est à portée de main dans la pièce.

Après quelques secondes d’un maigre silence, je souffle brièvement avant de remettre de l’ordre dans mes pensées et d’enfin accepter l’idée que je suis un adulte. James mérite de connaître la vérité, au-delà de mes blagues et autres remarques à la con. Il est loin d’être stupide et, comme il l’a dit lui-même, il me connaît parfaitement, et il sait très bien que les choses sont au plus bas depuis longtemps, si ce n’est toujours. « Ils n'ont aucune piste ? » J’esquisse un rire nerveux, que James ne mérite certainement pas, parce qu’il n’est pas visé par mon ironie. “Oh si, moi.” Ils me traitent comme un suspect et ne s’en cachent même pas, parce que je coche toutes les cases de l’homme qui aurait voulu faire disparaître sa femme encombrante. Nul besoin de préciser que je ne leur ai pas parlé de mon séjour à Paris et que cela n’arrangera pas mon cas, mais il était évidemment hors de question que je le manque complètement. Je tenais à être là pour James, parce que le moment est important. « Comment tu gères ça ? Je veux dire... par rapport à Sloan. » Je passe une main contre mon front et la fait finalement glisser au travers de mes cheveux, le temps de la réflexion. Mon regard se pose sur le styliste, sans que ne me vienne l’envie d’aucune blague: pas alors qu’il est question des deux personnes que j’aime le plus en ce monde. “Il a du mal à comprendre pourquoi maman ne veut plus le voir.” J’ai beau lui dire le contraire, et j’ai beau lui préciser aussi souvent que nécessaire que maman l’aime de tout son coeur, cela n’y change rien. Il ne comprend pas et personne ne peut lui en vouloir, pas alors qu’il n’a que deux ans à peine et que le monde est trop complexe pour son regard naïf et innocent. “Tu sais, au début, quand elle donnait plus de nouvelles, je me suis dit que ça me permettait de rester un peu plus avec lui, et j’en étais soulagé.” Je lui avoue les faits sans plus le regarder dans les yeux, mon intention n’ayant jamais été de me réjouir de la disparition de ma femme: pas alors que, justement, je ne pouvais pas anticiper qu’il allait en s’agir d’une. Il sait que je tiens à mon fils, cela n’a rien de nouveau. « Je sais que Ginny a quelques connaissances en Angleterre. Ça va sûrement pas t'avancer mais j'ai pas mal de contacts là-bas, alors si jamais tu veux que je passe quelques coups de fil... » Déjà, j’hoche la tête. Bien sûr que j’ai envie de tout mettre en œuvre pour la retrouver, quitte à égoïstement mettre James dans une situation délicate et qui le met tout sauf à l’aise. Il sait que je n’aurais jamais fait de pas en sa direction si Ginny avait toujours été ma femme, à mes côtés ; et aujourd’hui j’espère qu’il sait que même si elle venait à revenir, je serais incapable de faire machine arrière. Pour autant, je sais qu’elle ne reviendra pas et que le problème ne se posera jamais. “Erhm, je sais qu’elle a un petit-ami. Je voulais pas t’en parler, je veux pas qu’on retourne le problème, mais si jamais tes contacts t’en parlent… je sais déjà.” Et il n’aura pas à retourner le problème dans tous les sens pour trouver la meilleure ou la moins pire manière de m’en informer: je sais. Je sais qu’elle a tourné la page, et c’est Ezra qui n’a eu aucun mal à me l’avouer, avec toute absence de retenue. Au moins, le pansement a été retiré rapidement. “Merci. T’étais pas obligé.” Et je ne lui aurais jamais demandé de s’approcher de cette histoire, de près ou de loin, alors mes remerciements sont plus sincères que jamais.

Je serre les dents, j’improvise un nouveau sourire, et je fais de la carte du room service ma nouvelle priorité, parce que je ne veux pas que la soirée se passe sous le signe du deuil, ou Dieu sait quel autre synonyme à la con. « Tu crois pouvoir rivaliser avec une table au Guy Savoy ? » Mon sourire s’agrandit simplement. Il a ce don, James. Il y arrive toujours, peu importe le contexte. “Tu crois que c’est le Guy Savoy qui me fait peur ?” On aura les meilleurs sandwichs grillés de Paris, je peux le lui jurer, et ils n’ont rien à envier aux plats des meilleurs cuisiniers du monde. Plus, au Guy Savoy j’aurais été bien plus habillé, et cela n’est évidemment en rien un point positif pour le restaurant de renom. Je sors un as de ma poche en précisant qu’ils ont du vin, ce qui est pourtant une évidence que je suis le seul à souligner. Mais face à James, il sait bien ce que je cherche à lui dire, et c’est ma façon à moi de tenter de faire au mieux pour lui en retour. Malgré les circonstances, une fois de plus. « Tu me prends par les sentiments. » - “Oh non, me tend pas des perches comme ça.” Il sait, bien sûr, que tout ce que j’ai sur le bout de la langue n’est rien d’autre qu’une vacherie ressemblant plus ou moins à “je vais te prendre tout court”, qui ce soir ne reflète même pas mes pensées, pour une fois. Je fais mine de me plaindre mais mon ton en dit autre chose: ce n’est pas un sujet sur lequel je trouve à me plaindre. Je me tais et me fais sage lorsqu’il commande le dîner du soir et prends simplement le temps de m’éclipser dans la salle de bain pour me passer de l’eau sur le visage, lui faisant pleinement confiance au sujet de la commande. « Je leur ai demandé ce qu'ils avaient de mieux. Le room service a dit qu'il serait là dans le quart d'heure. » Prend ça, Guy Savoy. “On pourrait réserver une table. Juste toi et moi. Au Guy Savoy.” Je coupe soudainement, mon épaule reposée contre le cadran de la porte de la salle de bain, mes yeux posés dans les siens. Je suis sérieux, bien entendu, et je sais que son nom aidera à nous trouver une place malgré l’imminence de mon caprice. “J’ai jamais goûté d’escargots. Je veux pouvoir m’en plaindre.” Et je veux au moins avoir l’impression de ne pas lui avoir gâché une soirée qui sort un peu de l’ordinaire, même si je sais qu’il ne sautait pas au plafond à l’idée d’y assister. C’est aussi la raison pour laquelle je ne propose pas d’inviter la moindre personne du gratin. Simplement lui et moi, pour célébrer le défilé, pour décompresser.

Les pas de James l’amènent face à la fenêtre, tel un poète en quête d’évasion. « La vue est encore meilleure que depuis ma chambre, ils se sont pas fichus de toi. S'il faisait pas si froid, on aurait presque pu dîner sur le balcon. » Il brode, James. Evidemment qu’il brode. Il ne parle pas de la pluie et du beau temps, mais on y est presque: une discussion autour de la météo n’est certainement pas dans nos habitudes. Même la dame de fer ne nous intéresse pas, sauf peut-être lorsqu’il est question de la prendre en inspiration pour le défilé. Les stries du bois ont marqué mon bras dénudé, et je me relève finalement pour entamer le même chemin que lui, m’arrêtant pourtant à plus d’un mètre du styliste. “Tu pourrais voir le lever de soleil, au matin.” Et puisque je sais qu’il ne trouve jamais le sommeil, il ne risquerait pas de le manquer pour cause de nuit prolongée (ou de nuit, tout court). Simplement, pour cela, il faudrait qu’il reste pour la nuit, et c’est une idée que je pose dans son esprit sans la moindre culpabilité et, surtout, sans la moindre envie de le ramener à la porte de cette chambre, à aucun moment. « J'ai aussi demandé de l'eau, au fait, au cas où tu préférerais t'abstenir de boire. » Nos regards se croisent un instant alors qu’il lit sûrement la surprise dans le mien. Non parce que je ne comprends pas ce dont il est question, mais justement pour le contraire. « On est entre nous. Et je comprendrais que tu préfères éviter. » - “Je prendrai un verre ou deux avec toi. Je peux gérer.” Je n’ai pas l’alcool mauvais. Je le suis naturellement, et j’ai beau tenir très difficilement l’alcool à cause d’un manque évident de consommation de ma part, je sais que cela ne changera pas grand-chose à mon comportement ou à mes pensées. A mes yeux, c’est important de le suivre, au début du moins. Néanmoins, et comme toujours, son attention me touche sans que je n’en dise rien.

« C'est pas vraiment le séjour reposant que t'aurais mérité d'avoir, et j'en suis désolé. »
C’est pas de ta faute, James. Je suis doué pour en vouloir à d’autres pour tout et rien, mais c’est certainement pas le cas, là.

Je suis doué pour lui reprocher beaucoup de choses tout particulièrement, mais encore une fois je ne le fais pas quant à cette soirée. Je lui reproche encore beaucoup de choses, il n’est pas tout blanc à mes yeux, mais il n’a rien à voir avec la disparition de Ginny, ni même les problèmes de dernière minutes qui sont arrivés au moment du défilé. Je lui en veux pour avoir acheté un foutu billet d’avion au nom de Cristina, oui, mais elle n’est certainement pas la raison de tous les maux. “Je suis venu pour travailler, pas pour des vacances.” Je ne m’attendais pas à un séjour parfaitement reposant, à bronzer sous le soleil (inexistant) de la capitale au beau milieu du mois de février. “Et du reste, on avait dit qu’on en parlait pas, de toute façon.” C’est drôle, d’appeler Cristina le reste. Elle est des restes en robe de soirée hors de prix qu’elle porte bien sûr à merveille, mais elle n’en est pas plus à mes yeux, à défaut de pouvoir en être moins. « Je te dirais bien que ta libération est proche et que d'ici peu t'auras plus à supporter les allées et venues des mannequins, les retouches de dernière minute et moi par la même occasion, mais pardonne-moi d'avoir envie de penser que ça te manquera un peu, tout ça, quand même. » Il en parle, encore et encore. Il en rigole, encore et encore, mais le simple fait que le sujet revienne sempiternellement sur le tapis me prouve qu’il y donne son importance, et même qu’il se fait du souci. Je souris à mon tour, pour lui donner le ton de mes mots qui arrivent dans le même élan. “Je vais pas te filer entre les doigts.” Je l’ai déjà fait, je sais. Mais pour ma défense, il avait trouvé le moyen d’accrocher une foutue alliance à son annulaire, là où je trouve nécessaire de poser la mienne sur le vide poche du bureau. Je la remettrai, évidemment, et je ne prends pas le moindre risque de la perdre. Je suis revenu pour le défilé en premier lieu, et tu sais que j’ai adoré ça et que je dis pas non à l’idée de recommencer, c’est juste… C’est compliqué, pour le moment, et je suis pas assez égocentré pour penser que toute la maison attendra après moi.” Le monde continue à tourner en mon absence, et le sien ne fait pas exception à la règle. La maison a toujours besoin de créer et de se renouveler, et pour l’heure je ne suis pas capable de produire quelque chose que j’aime réellement, ce qui veut dire que je ne suis pas capable de produire quoi que ce soit que j’accepterais de présenter à James, ou à n’importe qui d’autre. A en juger par ce qui se passe dans mon quotidien, c’est un point que je n’explique pas davantage, parce qu’il le sait. “Tout ça pour dire que je compte pas jouer au mort dès qu’on rentrera, sous couvert qu’on a plus de travail ensemble en cours.” Je ne lui ferai pas subir ça à nouveau, voilà tout ce que j’essaie de dire. “C’était une idée à la con, au début. J’avais trouvé ça comme prétexte pour apparaître comme une fleur sur le pas de ta porte et ouais, j’étais curieux sur ton monde. Mais j’étais pas certain que j’arriverais à quoi que ce soit.” J’étais certain d’adorer découvrir son univers, oui, mais pas de savoir m’y faire, parce que nous vivons dans des mondes très différents. Et pourtant, toutes mes craintes étaient erronées, et on a fait un putain de bon travail, lui et moi. Un putain de bon travail dont il sait à quel point je suis fier. “Je suis content d’avoir eu cette idée à la con.” J’avoue, les mains dans les poches, la lèvre brièvement mordue comme le ferait un enfant. Je baisse même les yeux un instant avant de me reprendre. “T’as raison, ça va me manquer.” Et lui avant tout le reste, mais encore une fois je ne le pense pas assez naïf pour ne pas savoir ligne entre les lignes. De toute évidence, ce ne sont pas les assistants qui appartaient le café qui vont me manquer.


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Tu m’aurais défendu, alors ?
« Ça dépend, je me rends compte que je t'ai jamais demandé si c'était ton truc, les menottes. »

Loin de la légèreté du début de cet échange, l'ambiance se fit plus pesante après ce coup de téléphone qui parut irriter un peu plus un Auden déjà à cran. Que l'enquête piétine avait forcément tout d'une mauvaise nouvelle et James prenait à nouveau la pleine mesure de ce que l'italien devait affronter depuis des semaines : des questions restées sans réponse et un insatiable besoin de savoir, de comprendre. “Oh si, moi.” L'espace d'une seconde, il s'attendit presque à l'entendre préciser qu'il se moquait simplement de lui et que le prendre à la rigolade l'aidait à supporter la situation. Mais il était sérieux, à en juger par sa mine grave et par ce rire nerveux et amer que James reconnaîtrait entre mille. « Toi ? C'est ridicule. » Bien sûr que ça l'était. « T'as un putain de caractère et t'es pas toujours un cadeau, mais il faut que ces flics soient complètement à coté de la plaque pour penser que t'aurais pu vouloir du mal à Ginny. » Parce qu'elle était encore tout pour lui il n'y a encore pas si longtemps, parce qu'elle l'était même probablement toujours dans une certaine mesure. Chaque fois qu'Auden avait mentionné son nom, même le soir où il lui avait confié avoir déjà levé la main sur sa femme, James avait perçu que son monde tournait encore en grande partie autour d'elle et que son cœur pleurait son absence. Ces flics n'avaient rien dans le crâne ou se cherchaient juste un coupable idéal pour s'épargner du boulot. “Il a du mal à comprendre pourquoi maman ne veut plus le voir.” Et même s'il n'était certainement pas le mieux placé pour compatir, même si laisser parler ses émotions ne lui ressemblait pas, James éprouva une sincère empathie à l'égard de ce jeune garçon lui aussi dans l'attente de nouvelles de sa mère. Quand bien même Auden le protégeait de la situation du mieux qu'il pouvait, l'absence de Ginny devait l'impacter tout autant et pour être passé proche de devenir père à son tour – et pour ne pas avoir abandonné cette idée encore aujourd'hui – James parvenait à se mettre à leur place à tous les deux. Cette situation était terrible, et il voudrait les aider sans pour autant rivaliser d'idées pour le faire. « Tu es là pour lui, et il le sait. » Et c'était le plus important, surtout dans ces circonstances. « Je sais que c'est pas comparable, mais j'ai très peu vu ma mère, après le divorce de mes parents. Et j'ai jamais éprouvé de plus grande gratitude qu'envers mon père d'avoir assuré ces deux rôles pour moi lorsqu'il le fallait. » Son père était non seulement devenu son unique tuteur légal, mais il avait aussi accueilli ses cousins sous leur toit après le décès de leur mère et l'hospitalisation de leur père. Dire que James éprouvait à son égard un respect et une reconnaissance infinies serait encore loin de la vérité. « C'est ce que tu fais pour ton fils, et quelle que soit la façon dont tourneront les choses je suis certain qu'il l'oubliera pas. » Et que s'il devait ressortir une chose positive de toute cette histoire, ce serait probablement la relation que Sloan et lui seraient parvenus à nouer, au milieu de tout ça. “Tu sais, au début, quand elle donnait plus de nouvelles, je me suis dit que ça me permettait de rester un peu plus avec lui, et j’en étais soulagé.” A sa façon de détourner le regard, James savait qu'il se le reprochait et c'est pour balayer toute trace de culpabilité bien inutile qu'il reprit d'une voix claire. « Ça fait pas de toi une mauvaise personne, au cas où tu te poserais la question. Je veux dire... » L'anglais se pinça les lèvres, hésita un instant sur la meilleure façon d’enchaîner, pesant ses mots sans que ça n'ait rien d'habituel. « Ça me fait mal de le reconnaître, mais ça t'a transformé de devenir père. Je vois bien que tu serais prêt à tout pour Sloan, et si moi j'ai pu m'en rendre compte personne peut en douter. » Sa situation n'avait rien d'enviable déjà du temps où Ginny n'était pas portée disparue, mais il avait toujours voulu faire au mieux pour son fils. Finalement et faute de mieux, James se proposa d'intervenir à son niveau, sans la prétention de croire que ça pourrait changer le cours de l'enquête mais avec le désir d'agir, quelle que soit la manière, plus empathique qu'il ne le voudrait sans doute à la douleur de l'italien. “Erhm, je sais qu’elle a un petit-ami. Je voulais pas t’en parler, je veux pas qu’on retourne le problème, mais si jamais tes contacts t’en parlent… je sais déjà.Argh, difficile de dire si c'était une aussi mauvaise nouvelle que James avait tendance à le penser, n'étant pas certain qu'Auden tienne tellement à ce qu'il pose la question. Il avait sa dose, il pouvait bien lui épargner ça. « Donc tu le penses clean ? Je veux dire, t'as pas de soupçons particuliers en ce qui le concerne ? » Parce que si c'était le cas et qu'il n'avait personne à qui en parler, personne à qui faire part de ses doutes sans passer pour le mari jaloux simplement incapable de tourner la page, il pouvait lui en parler à lui. Sans jugement. “Merci. T’étais pas obligé.” - « Je me sens pas obligé. » Il ne faisait jamais rien par obligation, James, mais au contraire parce qu'il était impossible à raisonner dès lors qu'il s'était mis une idée dans le crâne.

Tu crois que c’est le Guy Savoy qui me fait peur ?” Non, bien sûr que non. « Je crois que rien ne te fait peur. » Et ce qu'il croyait surtout, c'est qu'Auden était bien trop malin pour ne pas voir qu'il se moquait simplement de lui et que l'anglais avait abandonné depuis longtemps l'idée de rejoindre le restaurant pour un dîner à l'extérieur, qu'importe sa réputation. La vérité, c'est que derrière les grands airs qu'il aimait se donner, il savait parfaitement se contenter d'un dîner livré par le room service, partagé avec l'italien dans le calme de cette chambre. “Oh non, me tend pas des perches comme ça.Crétin fut la réponse qu'il rêva de lui envoyer à la figure, néanmoins coupé dans son élan par le rire spontané qui s'échappa d'entre ses lèvres. « Merde, t'as vraiment douze ans et demi. » Oh, loin de lui l'envie de jouer les innocents quand il y avait indéniablement quelque chose d'agréable dans le fait de se retrouver seul avec lui, qui plus est dans une chambre où ils auraient trouvé mille et unes manières d'occuper le temps si les circonstances avaient été un peu différentes. Des idées derrière la tête, James en avait toujours en compagnie du peintre mais pour une fois, il savait quand il était préférable de les refréner et de lui laisser le temps. Il ne passait pas des moments évidents, et il ne lui ferait pas l'affront de lui sauter dessus comme un adolescent incapable de se contrôler alors que l'italien ne devait pas le moins du monde avoir la tête à ça. Moins encore après l'incident survenu avec sa femme et qu'il craignait sans doute de voir planer au-dessus de cette soirée. “On pourrait réserver une table. Juste toi et moi. Au Guy Savoy.” Un sourcil arqué pour marquer sa surprise, James songea qu'il ne l'avait pas vu venir, sur ce coup, et que ça lui plaisait bien qu'Auden soit éternellement capable de le surprendre et de le désarçonner. “J’ai jamais goûté d’escargots. Je veux pouvoir m’en plaindre.” Ses lèvres se fendirent d'un rictus entendu, légèrement malicieux. « C'est vraiment que pour les escargots, donc ? » Ou bien avait-il envie de l'inviter pour marquer le coup, conscient que leur compagnie se suffisait à elle-même et surtout, que James était de ceux qui aimaient avoir l'impression qu'on les courtisait ? Même après toutes ces années. Surtout après toutes ces années. « Je connais un paquet de mots français pour te plaindre au chef. Et quelque chose me dit que ça leur arrive pas tous les jours, d'avoir affaire à des chieurs tels que nous. » De parfaits emmerdeurs, comme diraient certains, mais qui avaient au moins des goûts très sûrs. “Tu pourrais voir le lever de soleil, au matin.” Occupé à admirer la vue depuis la fenêtre de la chambre, James fit de nouveau face à Auden, suffisamment dans le contrôle pour refréner le sourire qui sinon aurait probablement trouvé naissance sur ses lèvres. « C'est ta manière de me proposer de rester dormir ici ? » Parce que ça ressemblait à une proposition déguisée et que si tel était le cas, il pourrait être tenté de la considérer. Après un bon repas, et quelques verres d'un excellent vin à n'en pas douter. Vin qu'Auden n'avait aucune obligation de goûter, tel qu'il le lui fit remarquer. “Je prendrai un verre ou deux avec toi. Je peux gérer.” - « Un verre ou deux, ça fera très bien l'affaire pour moi aussi. » Une manière de lui dire qu'il ne comptait pas boire à outrance, de toute façon, moins encore si Auden mettait ses principes de coté le temps d'un soir.

C’est pas de ta faute, James. Je suis doué pour en vouloir à d’autres pour tout et rien, mais c’est certainement pas le cas, là.” Et malgré ça, James restait conscient que l'incident avec son épouse aurait pu être éviter avec davantage de précautions encore, quand bien même il avait déjà fait des pieds et des mains pour que tout se passe sans encombre. Ça n'avait pas suffi, et il apprenait de ses erreurs – essayait, en tout cas. « N'empêche que la seule chose qui aurait du te faire sortir de tes gonds, c'est l'absence de chianti à la carte du bar de l'hôtel. » Le coin de ses lèvres relevé d'un rictus carnassier, James tâchait de dédramatiser l'atmosphère à défaut d'en avoir eu l'occasion plus tôt. “Je suis venu pour travailler, pas pour des vacances. Et du reste, on avait dit qu’on en parlait pas, de toute façon.” - « Ce qui s'est passé à Paris restera à Paris. T'as ma parole qu'on remettra plus le sujet sur la table. » Il se le permettait ce soir pour s'assurer qu'Auden savait au moins qu'il aurait souhaité que les choses se passent différemment, qui plus est alors qu'il traversait déjà une passe difficile et n'avait pas besoin qu'on use davantage ses nerfs déjà malmenés par la disparition de sa femme. Il y a encore quelques semaines, il aurait au moins eu l'assurance de l'avoir quotidiennement dans son champ de vision à leur retour à Brisbane, pour continuer de mettre au point leur collection et s'assurer dans le même temps qu'Auden tenait le coup – sans bien sûr jamais le formuler de cette façon. A présent, chacun se consacrerait à nouveau à ses propres occupations et même si ça ne signifiait pas un retour en arrière, quel qu'il soit, ça lui laissait un arrière goût de regrets. “Je vais pas te filer entre les doigts.” Alors peut être bien que ces mots-là, une part de lui au moins avait besoin de les entendre, même s'il ne l'avouerait jamais. “Je suis revenu pour le défilé en premier lieu, et tu sais que j’ai adoré ça et que je dis pas non à l’idée de recommencer, c’est juste… C’est compliqué, pour le moment, et je suis pas assez égocentré pour penser que toute la maison attendra après moi.” C'était assez inattendu de la part de l'italien que de minimiser l'impact qu'il avait définitivement eu sur Weatherton et sur son équipe au cours des derniers mois, ne serait-ce que parce qu'il était l'un des deux cerveaux à l'origine de l'ovni créatif qu'ils avaient présenté en grande pompe. Et ça, personne ne l'oublierait. « La Maison, peut être pas, mais moi t'auras toujours qu'un mot à dire pour me convaincre de créer à nouveau avec toi. Et ça a même pas besoin d'être commercialisable, ou de se porter. Quand j'ai accepté qu'on créé cette collection ensemble, je voulais avant tout collaborer avec l'artiste, le type un peu trop brillant pour pas faire profiter au monde de son talent. » Il n'avait compris que plus tard à quel point Auden avait désespérément besoin de se raccrocher à quelque chose, à un projet, et ça l'avait touché bien plus qu'il ne l'avait montré qu'il se soit tourné vers lui au moment où il avait le plus besoin de créer. Le plus besoin de concret, de certitudes, de challenges. Un challenge, ça en avait été un à de nombreux égards, sans jamais que James ne le regrette. “Tout ça pour dire que je compte pas jouer au mort dès qu’on rentrera, sous couvert qu’on a plus de travail ensemble en cours.” - « Je vais pas te demander de me le promettre. » James souffla, son regard raccrochant le sien depuis le coin de la pièce où il se trouvait. « Mais s'il te prenait l'envie de disparaître à nouveau, tu peux être sûr que je te traquerai pour te coller mon poing dans la figure où que tu te planques. » Peut être bien qu'il demeurait une pointe de malice dans ce regard faussement dur et intraitable qu'il lui lança ensuite, mais ça n'en était pas pour autant des paroles en l'air. Loin de là, il n'y a rien qu'il accepterait moins que d'être à nouveau sorti de sa vie. Auden le savait, depuis le temps, qu'il n'avait jamais supporté les rejets. Et aujourd'hui, au vu de la place qu'ils tenaient à nouveau dans la vie l'un de l'autre, il aimait penser que l'italien ne lui ferait jamais un coup comme celui-là. Que ce serait trahir ce quelque chose qui les liait aujourd'hui sans qu'ils soient capables ou désireux d'y poser des mots. “C’était une idée à la con, au début. J’avais trouvé ça comme prétexte pour apparaître comme une fleur sur le pas de ta porte et ouais, j’étais curieux sur ton monde. Mais j’étais pas certain que j’arriverais à quoi que ce soit.” Aujourd'hui, pourtant, c'est un regard infiniment fier qu'ils posaient sur leur travail. Parce qu'Auden avait brillé, même dans un univers qui n'était pas le sien. Bien sûr qu'il avait brillé. “Je suis content d’avoir eu cette idée à la con.” Une idée à la con qui s'était finalement avérée être l'une des plus brillantes que l'italien ait sûrement eu. Et ça, il y avait maintenant un paquet de monde pour le penser aussi. « Je suis content que tu l'aies eu, moi aussi. Je sais pas si j'aurais fait le premier pas même si j'avais eu des raisons de penser... que t'étais prêt. Prêt à ce qu'on se revoie. » Il avoua après un instant, sans savoir si le moment était bien choisi pour ce genre de confessions, mais avant tout désireux de souligner que même s'il avait douté d'être encore le bienvenu dans sa vie, après la façon dont les choses s'étaient soldées à l'époque, la décision d'Auden de venir lui proposer cette collaboration les avait aussi replacé sur la route l'un de l'autre. Elle leur avait permis de se retrouver.

T’as raison, ça va me manquer.” Et ça lui faisait quelque chose, bien sûr, qu'Auden aille jusqu'à l'avouer, lui qui détestait tout autant que l'anglais se sentir vulnérable ou exprimer tout haut ce qu'il éprouvait. Un sourire presque imperceptible fendit les lèvres de James, dont le regard se reporta sur la vue un bref instant. « Puisqu'on en est à se faire des confidences, j'aimais bien l'idée de plus être le seul type égocentrique et caractériel à donner des ordres et se faire détester de tout l'atelier. » Oh, bien sûr qu'il aimait surtout se donner un genre et se diaboliser pour conserver cette aura un brin mystique qu'il avait toujours trouvé si fascinante lorsque son grand-père était à sa place. Dans les faits, ni Auden ni lui ne s'étaient certainement faits détester de quiconque – ou seulement durant les moments où le stress les avait rendu vraiment imbuvables – le plus gros de leurs différends et de leurs altercations ayant été entre les deux hommes eux-mêmes. Sans qu'on puisse en attendre moins d'eux, n'est-ce pas. « J'aimais bien savoir que tu serais là, chaque matin en m'y rendant. Et ça va me manquer, à moi aussi. » Cette fois, le sérieux reprit le pas sur le second degré et c'est sur la silhouette étendue de l'italien qu'il reporta toute son attention, alignant finalement quelques pas jusqu'au lit où Auden se trouvait allongé. « L'air de Paris nous rend sentimentaux, on dirait. » Et s'asseyant sur le bord du matelas, il le fixa de longues secondes avec l'impression que ça n'avait jamais été aussi facile, de se dévoiler à lui et de laisser Auden en faire de même en retour. Sans qu'il soit capable de dire si ça lui plaisait ou si ça lui fichait la trouille. « Allez, fais-moi une petite place. Y'a pas moyen qu'on t'ait surclassé et que je puisse pas en profiter un peu. » C'est lui qui avait sous-entendu qu'il voulait qu'il reste dormir, après tout, et en attendant qu'on leur livre leur repas il serait toujours mieux à ses cotés qu'à l'autre bout de la chambre. Pour s'éviter d'avoir à hausser le ton, bien entendu.
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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(willton #10) chaos and art 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


(willton #10) chaos and art Ced3f346bf11c2988b40736efd5224dfde6f3e94
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyLun 3 Avr - 19:22

« Ça dépend, je me rends compte que je t'ai jamais demandé si c'était ton truc, les menottes. »
Demande, on sait jamais.

Je ne pensais pas échanger le moindre mot avec James, en réalité. A commencer parce que je pensais effectivement aller à cette soirée que je nous aie lamentablement fait manquer, certes, mais aussi parce que si je l’imaginais dans cette chambre, alors cela n’aurait été que pour rattraper le sommeil qui nous manque terriblement à tous les deux, autant que le décalage horaire qui finit de nous détruire. Je n’aurais rien su imaginer d’autre, sans doute aussi parce que je ne faisais aucun effort d’imagination. Et finalement, de tous les sujets que je pensais garder sous silence avec lui, bien plus par habitude que par réelle envie de l’en tenir éloigner, Sloan était en tête de liste. Il sait que je tiens à mon fils comme à la prunelle de mes yeux, mais je ne parle que très peu de lui, qui plus est depuis que sa mère a disparu - et qu’on m’en tient pour responsable, à titre de soupçons policiers. « Toi ? C'est ridicule. » Je le sais bien mieux que quiconque, malheureusement. Je ne suis pas un père exemplaire et j’ai un caractère particulièrement difficile, c’est évident, mais jamais je n’aurais voulu de mal à ma femme, et c’est évident au point où je ne joue pas mon plaidoyer face à James, qui le sait autant que moi, comme en témoignent les mots qu’il échange avec moi, prêt à partir en guerre pour me défendre. « Tu es là pour lui, et il le sait. » Il se contente surtout de savoir qu'il aime manger du beurre de cacahuète autant que de le partager avec le chien, pour le moment, en réalité. « Je sais que c'est pas comparable, mais j'ai très peu vu ma mère, après le divorce de mes parents. Et j'ai jamais éprouvé de plus grande gratitude qu'envers mon père d'avoir assuré ces deux rôles pour moi lorsqu'il le fallait. » Ce n’est pas comparable, sans doute, mais peu m’importe. James ne parle que très peu de sa mère, et s’il est évident qu’il est extrêmement reconnaissant envers son père, il le montre à sa manière face à autrui. Face à moi, aussi. Je l’observe d’un regard différent, me confondant avec le silence pour qu’il puisse se sentir libre de continuer à parler si c’est ce dont il a envie. Après tout, cette soirée n’a pas à se résumer à mes plaintes. “Il a fait un bon boulot.” Je ne sais pas par quel angle aborder ma réponse, alors je fais au mieux, et j’y ajoute une éternelle pointe d’ironie qui tente de toujours tout dédramatiser. “Je veux dire, autant que Dieu possible, parce que t’es évidemment une épine dans le pied.” Mais il a élevé un homme capable de prendre la tête de l’empire Weatherton, sans que ce soit parce qu’il l’a dans le sang ou parce qu’il sait jongler avec les chiffres et les partenaires. Il est un petit génie. Son père a élevé seul un petit génie, voilà ce qu’il a fait. « C'est ce que tu fais pour ton fils, et quelle que soit la façon dont tourneront les choses je suis certain qu'il l'oubliera pas. » Je retrouve aussitôt mon sérieux lorsqu’il parle de Sloan à nouveau et hoche la tête, sans doute parce que je tente de me persuader moi-même. Tout ce que j’espère, c’est qu’il ne souffrira pas de trop de l’absence de sa mère, que je peine à imaginer autre chose que définitive maintenant que les semaines se sont écoulées sans la moindre nouvelle de sa part, d’aucune sorte. « Ça fait pas de toi une mauvaise personne, au cas où tu te poserais la question. Je veux dire... » Il impose un silence dont je lui suis presque reconnaissant, ayant à mon tour besoin de temps pour avoir une discussion de la sorte. Je n’en parle pas, jamais, et il est l’un des rares envers qui je pourrais accepter de me confier de cette manière. « Ça me fait mal de le reconnaître, mais ça t'a transformé de devenir père. Je vois bien que tu serais prêt à tout pour Sloan, et si moi j'ai pu m'en rendre compte personne peut en douter. » J’étais père avant même de connaître, techniquement, mais cela n’a pas son importance dans la discussion, tout comme cela ne veut rien dire. Je n’ai pas élevé Damon, certainement pas comme j’élève Sloan aujourd’hui et m’en occupe seul au jour le jour. Les mots de James n’étaient pas attendus, d’aucune manière, et je pose sur lui un regard un brin perdu, ne sachant pas à quoi m’en tenir. “Il est ma famille.” La famille est importante dans ma culture autant que dans la façon dont j’ai été élevé, et si je n’ai jamais choisi d’avoir mes soeurs ou mon frère, j’ai par contre eu envie de tout mon coeur de devenir père et me suis juré de faire au mieux dans ce rôle. “T’es pas mauvais observateur.” Ce n’est pas parce que lui s’en est rendu compte que le monde tout entier l’a vu avant, bien au contraire. Il l’a sûrement vu et su avant tout le monde, justement ; peut-être aussi parce que je lui dis des choses que d’autres n’entendront jamais de ma bouche. Peut-être aussi qu’un jour, je pourrai à mon tour dire la même chose à son sujet, chose qui n’est pourtant pas certaine et qui me pousse à ne pas vocaliser cette hypothèse. Au cas où.

Quitte à parler avec lui de Ginny, ce qui n’était encore une fois pas prévu, je précise tout de même par la même occasion qu’elle a un petit-ami dont je connais l’existence, à défaut de vouloir savoir quoi que ce soit d’autre à son sujet. « Donc tu le penses clean ? Je veux dire, t'as pas de soupçons particuliers en ce qui le concerne ? » - “Elle a toujours su s’entourer des bonnes personnes.” Je me contente de répondre d’un ton las, n’ayant plus mon avis à donner sur les personnes qu’elle fréquente, encore moins sur le plan amoureux. J’aurais préféré que cet inconnu n’existe pas, de toute évidence, mais je sais aussi où est ma place, désormais, tout comme je sais qu’il n’a pas à être soupçonné. Il en souffre aussi, sans doute. Mes yeux se voilent de noir un instant, j’ai besoin de cligner les paupières à quelques reprises, comme pour nettoyer mon regard et passer à autre chose, ce que je finis inévitablement par faire parce que ma vie ne s’arrête pas.

Je n’oublie certainement pas que James est face à moi, tout comme je ne risque pas d’oublier tous les efforts qu’il fait pour me faire sentir à ma place et me remonter le moral autant qu’il le peut. A mon tour, j’ai aussi envie de profiter de ce voyager pour décompresser autant que possible, surtout maintenant que le défilé est passé et la crise de nerfs de Cristina avec. « C'est vraiment que pour les escargots, donc ? » Il sourit, et de là je sais déjà avoir tout gagné. “Evidemment. Quoi d’autre ?” Je joue l’innocent et ne cherche pas à améliorer mon jeu d’acteur, pas alors que la simple proposition d’une soirée en tête à tête dans un des meilleurs restaurants parisien parle pour elle seule. Il y a une part de moi qui cherche à se faire pardonner, et il y a une part de moi qui veut profiter autant que possible de passer du temps à ses côtés avant que tout ne retourne à la normale, une fois de retour au pays. « Je connais un paquet de mots français pour te plaindre au chef. Et quelque chose me dit que ça leur arrive pas tous les jours, d'avoir affaire à des chieurs tels que nous. » Certainement pas, en effet, et j’aime beaucoup l’idée qu’ils se souviennent de notre passage autant pour les figures de la mode que nous représentons (James surtout, moi un peu, soyons francs) que pour les emmerdeurs professionnels que nous sommes. “J’ai presque aussi hâte d’apprendre le français à tes côtés que de goûter des escargots, maintenant.” Pourtant, j’ai beau rire bien plus que de raison autour de cette proposition, j’espère qu’il comprend aisément que je ne la lui fais pas dans le vent: je veux vraiment nous réserver une table là-bas. Je veux beaucoup de choses, en réalité, et celle qu’il reste pour la nuit est l’une d’entre elles. « C'est ta manière de me proposer de rester dormir ici ? » A l’image d’un enfant, j’hausse les épaules. Je ne dirai pas les mots, mais les faits sont là. J’ai envie qu’il reste, et il le sait de façon assez évidente pour que je n’aie pas le besoin de le répéter.

« N'empêche que la seule chose qui aurait du te faire sortir de tes gonds, c'est l'absence de chianti à la carte du bar de l'hôtel. » Ca aurait pu, et ça aurait dû. Tout, sauf la dispute avec Cristina. Elle n’était pas à sa place, elle n’avait pas le droit, et je refuse même d’accepter le moindre blâme pour les mots qui ont été prononcés à ce moment-là, parce que de mon côté je n’en pensais pas moins et, au contraire, j’en pensais énormément plus. “Je ne dirai pas le contraire.” Il a un rictus amusé, il sait donner le change bien plus que je n’en serai jamais capable de mon côté. « Ce qui s'est passé à Paris restera à Paris. T'as ma parole qu'on remettra plus le sujet sur la table. » De mon côté, évidemment, il en sera de même. Ce qui se passe à Paris restera à Paris, peu importe ce dont il s’agit réellement tant les détails n’importent pas. Je n’oublierai pas, mais personne du reste du monde n’a à en connaître le moindre passage. Pour autant, qu’il soit le premier à promettre que nous ferons tous les deux des efforts pour ne pas remuer le couteau dans la plaie a tout pour me pousser à mon tour à faire des efforts, notamment en lui assurant que rien ne changera lorsque nous serons de retour à Brisbane. Je ne serai plus à Weatherton de la même façon, mais je serai toujours à ses côtés. « La Maison, peut être pas, mais moi t'auras toujours qu'un mot à dire pour me convaincre de créer à nouveau avec toi. Et ça a même pas besoin d'être commercialisable, ou de se porter. Quand j'ai accepté qu'on créé cette collection ensemble, je voulais avant tout collaborer avec l'artiste, le type un peu trop brillant pour pas faire profiter au monde de son talent. » Mon sourire grandit au fur et à mesure de ses mots, que j’avais sans doute besoin d’entendre bien plus que de raison. Je veux continuer à créer à ses côtés et je veux continuer à entrer dans l’atelier comme si j’y avais ma place. Tout m’a plu, durant cette année écoulée, et je suis de ceux qui ont du mal à tourner la page, raison pour laquelle j’aime d’autant plus l’idée qu’il n’y ait justement aucune page à tourner. “T’es pas si mauvais que ça pour les pep talk, au final.” Je l’avoue dans un sourire, tout comme j’avoue par la même occasion qu’il m’a sûrement bien plus remonté le moral qu’il pourrait le penser. “Je travaillerai à nouveau avec toi à la seconde où j’aurai la tête à ça.” Je n’ai pas besoin de lui promettre, c’est déjà une évidence. Il sait à quel point j’ai aimé me disputer avec lui au sujet du moindre détail, et il sait à quel point je l’estime aussi pour l’artiste qu’il est, sans que cela n’ait quoi que ce soit d’intéressé. Je n’aime pas que l’artiste qu’il est, mais cela joue pourtant énormément, et je ne l’ai jamais caché. « Je vais pas te demander de me le promettre. » Mais. Il raccroche son regard au mien et je ne cherche pas à éviter ses yeux naturellement sombres, quand bien même je devine déjà aisément la fin de sa phrase. « Mais s'il te prenait l'envie de disparaître à nouveau, tu peux être sûr que je te traquerai pour te coller mon poing dans la figure où que tu te planques. » Mon sourire s’étire longuement avant que je ne reprenne la parole, sans que ce soit nullement pour réfléchir à mes mots. “Je sais pas si je préfère l’idée que tu me coures après, ou le fait que tu te la joues territorial.” Mon regard est malicieux, les sous-entendus sont nombreux et je pense sans nul doute chacun d’eux. Je n’ai pas l’intention de disparaître et lui, j’espère sincèrement qu’il ne s’en fait pas, parce qu’il a bien d’autres choses à penser pour le moment. Mon sourire ne persiste pas longtemps, du moins pas alors qu’il reprend la parole et semble avoir bien plus envie que moi de se la jouer sérieux. « Je suis content que tu l'aies eu, moi aussi. Je sais pas si j'aurais fait le premier pas même si j'avais eu des raisons de penser... que t'étais prêt. Prêt à ce qu'on se revoie. » Paris n’est pas notre seul secret, de toute évidence. Pas le seul sujet qui fasse encore autant de dégâts non plus, même après toutes ces années. Je prends le temps d’inspirer brièvement, et cette fois-ci c’est bel et bien pour trouver mes mots, parce que je n’ai aucune foutue idée de comment répondre à une telle chose. “Ouais. J’avais besoin de temps pour digérer.” Son mariage, évidemment. Je ne précise pas, tant cela me semble évident, et tant je pense qu’il le devine à son tour sans mal. Ce n’est pas comme si je lui avais caché ce que j’en pense, ni même comment j’ai pris la nouvelle, et comment je l’accepte encore difficilement aujourd’hui. “Et je suis quelqu’un de mesuré et raisonnable qui sait faire la part des choses et n’a pas besoin de plusieurs années pour tourner la page.” J’ajoute dans un sourire qui sonne faux, lui qui est bien plus forcé que ne l’est toute l’ironie de mes mots, à des années lumière de la moindre vérité. J’aurais aimé qu’il fasse le premier pas, mais je ne sais pas si j’aurais été capable de lui pardonner si tout avait été dans cet ordre-là. Finalement, les choses ne sont pas si pires en cet instant, et nous avons tous deux avancé à notre rythme. C’est au moins ce que je veux croire.

Il repose son regard sur l’horizon et j’enfonce ma tête dans l’oreiller, mes propres yeux relevés vers le plafond, comme pour faire le vide et penser à autre chose. « Puisqu'on en est à se faire des confidences, j'aimais bien [...] savoir que tu serais là, chaque matin en m'y rendant. Et ça va me manquer, à moi aussi. » Je l’observe finalement faire quelques pas au travers de la pièce, ce qui dans notre situation se résume simplement à lui faisant le tour du lit. Pour ce que ça vaut, moi aussi j’aimais l’idée de me rendre à un endroit où je savais pouvoir l’y retrouver tous les jours. « L'air de Paris nous rend sentimentaux, on dirait. » Sans rien commenter, sans rien dire non plus, je l’observe se poser contre le bord du matelas, tout en prenant le temps de plonger mon regard dans le sien. Le silence n’est pas si pire, parfois. Ce genre de silence, du moins. « Allez, fais-moi une petite place. Y'a pas moyen qu'on t'ait surclassé et que je puisse pas en profiter un peu. » Et cette fois-ci, après un ultime sourire de ma part, je n’attends pas davantage avant de me relever pour l’embrasser sans la moindre retenue ni équivoque. Il n’y a que nous, ce soir, et je me suis assuré d’avoir refermé la porte à clé à la seconde où il est entré dans la chambre. Ma main se repose contre son cou, mon pouce reposé contre sa mâchoire alors que je prends enfin le temps de l’embrasser à la hauteur de ce dont j’ai envie depuis longtemps. Même lorsque je finis par me laisser retomber en arrière contre le matelas, je m’assure que notre baiser persiste au moins quelques secondes de plus après avoir posé mon autre main contre ses cheveux. “C’est la taxe de séjour. Elle est différente, en cas de surclassement.” Mes mains posées contre son cou et ses joues, je souris tout près de lui. “Ça va me manquer aussi.” Mais rien ne changera lorsque nous serons de retour: nous travaillerons toujours ensemble, et il sera toujours dans ce mariage sans amour, auprès de cette femme incroyablement territoriale pour que cela semble réel. Je finis par souffler rien que d’y penser, tout en m’écartant légèrement pour lui laisser prendre place sur le lit, en attendant le room service. “L’air de Paris nous rend cons.” Sentimentaux, cons, c’est du pareil au même à mes yeux.


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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyDim 16 Avr - 21:24


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chaos and art.

Qu'Auden puisse être suspect dans le cadre de la disparition de sa femme ne faisait pas le moindre sens aux yeux de James. Si la police faisait bien son boulot, ils sauraient probablement déjà que l'italien était incapable de nuire à la mère de son fils. Peu importe les confessions qu'Auden avait pu lui faire, c'était une chose dont James n'irait jamais douter. Il n'avait rien fait à Ginny, et il était aujourd'hui le père le plus dévoué qui soit pour son fils, que James n'avait peut être rencontré qu'à quelques reprises mais qui lui avait toujours semblé particulièrement épanoui aux cotés de l'italien. A vrai dire, il lui suffisait parfois de l'observer à l’œuvre pour repenser à sa propre enfance, passée en partie seul auprès de son père, sans que celle-ci ait pour autant été malheureuse. Les circonstances étaient différentes, bien sûr, mais avoir vu sa mère disparaître du paysage avait laissé quelques traces, quoi qu'il en dise. “Il a fait un bon boulot. Je veux dire, autant que Dieu possible, parce que t’es évidemment une épine dans le pied.” Ce n'était pas James qui irait le contredire, le styliste vouant un respect immense à l'homme qui n'avait jamais failli à son rôle de père même lorsqu'il n'avait sans doute pas toujours été le fils le plus facile à élever. Obéissant et reconnaissant, James n'en avait pas moins un caractère déjà particulièrement affirmé étant plus jeune, ainsi qu'une personnalité qui prenait beaucoup de place. « J'ai été élevé en enfant unique jusqu'à mes dix ans, certains diraient que ça m'a rendu un peu plus capricieux et exigeant que la moyenne. » Il releva avec une pointe de malice, ayant pris conscience au fil du temps que les premières années de sa vie avaient été particulièrement solitaires tandis que celles qui avaient suivi, et qui avaient vu débarquer dans sa vie ses quatre cousins, avaient peu à peu gommé ce sentiment développé suite au divorce de ses parents. « Et toi alors, c'est quoi ton excuse pour être un sacré emmerdeur parfois ? » C'était sa manière de le taquiner et d'alléger ne serait-ce qu'un peu la conversation, sans doute, alors qu'Auden s'était bien souvent confié sur sa propre fratrie durant certaines de leurs longues conversations. “Il est ma famille.” Finalement, tout ça ne faisait que souligner à ses yeux combien Auden pouvait lui aussi faire preuve d'une entière dévotion à l'égard de son fils, qui plus que jamais se retrouvait dépendant des marques d'affection de son père depuis que Ginny était portée disparue. Et ça troublait bien plus James qu'il ne le laissait voir, que l'univers du peintre tourne aujourd'hui autour de ce petit-être pour qui il semblait être capable de tout. Parce que ça n'était sans doute pas une chose qu'on pourrait facilement soupçonner chez l'italien lorsqu'on le rencontrait pour la première fois, lui et son maudit caractère, son sang chaud et son éternelle insatisfaction. « Ça t'est venu naturellement ? Je veux dire... » Il hésita une seconde sur la façon d'enchaîner, effleurant un sujet qui lui valait bien plus souvent de se questionner lui-même qu'il n'irait l'avouer. « Cet instinct paternel, ce lien privilégié que tu partages avec lui. Ça s'est noué naturellement quand il est venu au monde ? » Est-ce qu'il l'avait aimé dès qu'il l'avait vu ? Est-ce qu'il l'aimait déjà lorsque Ginny était enceinte de Sloan ? Est-ce que tout ça était automatique, la juste manière dont se déroulaient habituellement les choses lorsqu'on devenait père ? « Je me demande parfois si on a tous la même capacité à devenir des parents aimants, si on part tous... avec le même potentiel au départ. » Et ça le tourmentait depuis plusieurs mois, depuis qu'avec Cristina ils avaient décidé de ne pas renoncer à l'idée d'avoir un enfant, même si ça n'était que par le biais d'une nouvelle mère porteuse en qui il leur faudrait replacer toute leur confiance. Ce qui lui faisait le plus peur, au fond, c'était de rater le coche lorsque l'occasion se présenterait peut être de nouer lui-même un lien avec son enfant. D'être cet éternel égoïste nombriliste qui ne savait pas aimer de la bonne façon et qui était voué à perdre ou à décevoir tous ceux pour qui il comptait. “T’es pas mauvais observateur.” - « Je vois beaucoup de choses, même si je les commente pas systématiquement. » Et la métamorphose d'Auden n'aurait pas pu lui échapper, pas alors que l'homme en face de lui faisait partie de sa vie depuis de nombreuses années et savait presque tout de lui quand James, en retour, pouvait se vanter de le connaître mieux que beaucoup sans doute.

La discussion autour de Ginny n'était confortable pour personne, mais c'était sans doute encore bien moins évident pour Auden de lui confier que sa femme avait rencontré un autre homme. Une double peine pour le peintre, qui devait vivre avec l'idée que la femme à qui il était toujours marié était introuvable mais aussi qu'un autre partageait son quotidien au moment de sa disparition. Une raison qui ne suffisait pas à ce que les soupçons d'Auden se portent sur l'individu en question, non sans que ça étonne légèrement un James conscient d'à quel point ça devait pourtant le démanger, d'en vouloir à ce type juste pour le principe. “Elle a toujours su s’entourer des bonnes personnes.” Auden faisait preuve d'un self control inattendu compte tenu des circonstances, alors que James ne lui aurait pas reproché d'avoir éprouvé l'envie de tout casser autour de lui, de s'en prendre aux meubles, aux murs, à dieu sait quoi encore. Il aurait de bonnes raisons d'être en colère, ne serait-ce que parce que la police allait droit dans le mur et que c'était certainement le plus frustrant dans tout ça. « Donc ce type, on le méprise pas ? » James n'était peut être pas directement concerné, connaissant encore moins l'homme dont il était question ici, mais il suffirait qu'Auden lui voue une rancœur sans limite pour qu'il soit tenté de le maudire à son tour. Parce qu'il était comme ça, que les ennemis de l'italien avaient bien souvent fini par devenir les siens. Le peintre comptait pour lui, et comme tous ceux qui revêtaient de l'importance à ses yeux il serait prêt à entrer en guerre avec quiconque lui causerait du tort. James n'était jamais fichu de formuler clairement ce qu'il ressentait, mais sa loyauté ne mentait jamais. Tout comme la malice qu'il plaçait habillement pour ne pas montrer qu'au fond, cette invitation déguisée à dîner seul à seul en ville, avant leur départ de Paris, le touchait dans une certaine mesure. Probablement parce que c'est à ça qu'il aurait idéalement souhaité que leur voyage ressemble, sans drame ni prise de tête pour l'entacher. “Évidemment. Quoi d’autre ?” Il le voyait dans l'éclat de son regard, James, qu'il se fichait au fond pas mal du repas, ou en tout cas qu'il ne s'en souciait pas autant que de l'idée de tout oublier le temps d'un tête à tête. “J’ai presque aussi hâte d’apprendre le français à tes côtés que de goûter des escargots, maintenant.” Le français était un must et par chance, celui de James tendait à s'améliorer d'année en année, grandement aidé par ses nombreux voyages dans la capitale française. « Je sais bien qu'au fond je les bats à plate couture, ces maudits escargots. » Et c'est pour ça qu'il osait interpréter ses prochaines paroles comme une nouvelle proposition, encore un peu plus subtile celle-ci : celle de rester dormir à ses cotés, ce soir. Le silence d'Auden n'aurait quant à lui pas pu être plus parlant, et il y a longtemps qu'avec lui James avait de toute façon appris à lire entre les lignes. Ainsi, un léger sourire retrouva ses lèvres, l'air de rien.

Je ne dirai pas le contraire.” Et il le lui avait promis, ils ne reparleraient plus de l'incident survenu avec son épouse, James restant bien conscient que celui-ci n'aurait pas pu tomber dans un pire moment pour le peintre, en plus d'avoir ravivé un certain nombre de choses qu'ils étaient sans doute tout aussi peu armés pour gérer l'un que l'autre, encore aujourd'hui. L'essentiel, ce soir, était que les tensions s'étaient évanouies pour laisser la place à des instants d'une rare intimité, que James se surprenait à apprécier bien plus qu'il ne l'aurait pensé. Ils n'étaient plus qu'à quelques jours de rentrer à Brisbane, désormais, et ils étaient tous les deux bien conscients que ce retour impliquerait des changements dans leur quotidien – un quotidien rythmé ces derniers mois par cette collaboration qui, à son tour, touchait officiellement à sa fin. Sans que ça n'ait pourtant rien de définitif ou d'aussi dramatique qu'on pourrait le croire – les deux hommes n'ayant pas attendu de travailler ensemble pour tourner dans le sillage l'un de l'autre – ça n'en était pas moins un cap qui chez James créerait inévitablement un manque. Un manque qu'il comblerait par d'autres choses, d'autres prétextes pour s'éviter aussi souvent qu'il le pourrait aux cotés de l'italien, mais un manque malgré tout. “T’es pas si mauvais que ça pour les pep talk, au final.” - « Ferme-la avant que je regrette de t'avoir dit tout ça. » Un fin rictus au coin des lèvres, James s'employa sans grande surprise à dédramatiser l'instant, songeant qu'Auden n'avait plus la moindre raison de douter de ce que cette collaboration avait précisément symbolisé pour lui. De ce que sa présence quotidienne, à l'atelier tout comme à ses cotés, avait représenté pour l'artiste autant que pour l'homme qu'il était. C'est parce qu'ils avaient toujours partagé une connexion puissante à travers leur art, mais pas seulement, qu'il n'aurait pas pu imaginer partager pareille communion avec qui que ce soit d'autre. “Je travaillerai à nouveau avec toi à la seconde où j’aurai la tête à ça.” Et James s'empresserait probablement de lui refaire une place de choix à l'atelier, le cas échéant, une nouvelle fois. «  Ça presse pas. Je compte attendre que tu sois au maximum de tes capacités avant de remettre ça. » Ce qui était simplement une manière détournée de sous-entendre que oui, la porte lui serait toujours ouverte lorsqu'il éprouverait l'envie de créer à nouveau à ses cotés, mais qu'il avait plus urgent à gérer dans l'immédiat. “Je sais pas si je préfère l’idée que tu me coures après, ou le fait que tu te la joues territorial.” Bien sûr qu'il aurait du s'en douter, à la seconde où il avait laissé entendre qu'il ne le laisserait pas disparaître à nouveau dans la nature, qu'Auden saisirait l'occasion pour le taquiner. C'était de bonne guerre, et l'éclair de malice dans le regard du créateur le prouvait bien. « Disons simplement que j'ai appris de mes erreurs. Alors t'y habitues quand même pas trop. » L'une de ses principales erreurs, outre le fait d'avoir directement provoqué la fuite du peintre à l'époque, ayant été de ne pas l'avoir retenu quand il en aurait peut être eu l'occasion. De ne pas avoir tout entrepris, quand bien même ça n'aurait peut être rien changé. “Ouais. J’avais besoin de temps pour digérer.” Son regard confronta le sien un instant, sans que James n'ajoute le moindre mot. Ils savaient tous les deux ce qu'il avait eu besoin de digérer, et pourquoi il avait pris ses distances en premier lieu. Parce qu'Auden ne lui avait jamais caché son ressenti profond, au sujet de son mariage comme du couple qu'il formait plus généralement avec Cristina. Un couple qui défiait toute logique pour beaucoup, que peu pouvaient en soi comprendre. Si bien que James n'en avait jamais attendu autant de lui, quand il savait que ça lui était impossible. “Et je suis quelqu’un de mesuré et raisonnable qui sait faire la part des choses et n’a pas besoin de plusieurs années pour tourner la page.” L'espace d'une seconde, James sentit comme une vague de froid l'envahir, un peu plus heurté sans doute qu'il ne le voudrait par les mots du peintre. Il avait tourné la page, quoi que ça puisse véritablement dire, et ça lui donnait l'amère impression de se recevoir un frisbee en pleine gueule. « Donc tout va pour le mieux. » Tout ce qui aurait pu sortir de sa bouche à cet instant aurait forcément sonné faux, mais ces mots-là ne renfermaient pas la plus petite conviction. « Le coup de l'artiste hanté par une lointaine peine de cœur c'est cliché, de toute façon, si tu veux mon avis. » Il tenta d'ajouter une pointe de malice à son propos, sans que le cœur y soit vraiment, ne pouvant s'empêcher de songer que le sien, de cœur, pesait un peu plus lourd depuis quelques secondes.

Ils n'avaient pas prévu que la soirée tournerait aux confidences, ou que l'atmosphère intimiste de cette chambre les inciterait à tomber les masques et à s'ouvrir un peu plus sincèrement l'un à l'autre. Ils n'avaient pas non plus prévu que ça leur serait aussi facile, de poser des mots sur ce qu'ils éprouvaient, de se parler sans que leurs egos ou un quelconque besoin de se provoquer n'interfère pour une fois dans la conversation. James ne saurait vraiment dire ce qui avait changé, mais il soupçonnait ce voyage d'y être pour quelque chose, au fond. De les simplifier, au moins, lorsque le rythme harassant de leur quotidien lui paraissait pour une fois bien loin. Tout autant que les complications survenues dans la vie de l'italien, et qu'ils s'autorisaient à mettre de coté elles aussi le temps de cette parenthèse. La suite logique à tout ça, James la connaissait sans réellement oser l'espérer, capable de se contenter de ce que le moment aurait à lui offrir et de ce qu'Auden, surtout, serait capable de supporter. Il lui avait proposé de rester, et ça n'était pas une proposition qu'il avait l'intention de refuser. Alors, sans plus chercher à instaurer la moindre distance inutile entre le peintre et lui, il suggéra de le rejoindre sur le matelas et de lui offrir pour de bon sa compagnie. Lorsqu'Auden se redressa finalement et que leurs regards se rencontrèrent un bref instant, James sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine et le prendre par surprise, comme un adolescent qui revivrait ses premiers émois. C'était parfaitement ridicule, mais l'émotion qui le traversa lorsque les lèvres du peintre fondirent finalement sur les lèvres, elle, eut étrangement tout d'appréciable. Tout autant que ce long balais qu'il ne chercha pas à écourter, moins encore à interrompre, et que l'anglais éternisa au contraire en déposant une main tout contre sa joue, incapable de refréner son envie de goûter un peu plus longtemps à ce baiser. La perspective de dîner dehors n'avait jamais paru aussi lointaine. “C’est la taxe de séjour. Elle est différente, en cas de surclassement.” Son corps s'était laissé entraîner par celui d'Auden, retombés l'un et l'autre contre le matelas, tandis qu'un fin sourire étirait ses lèvres et qu'il restait sans doute un peu plus bouleversé qu'il ne l'aurait cru par la passion déroutante de cet instant suspendu. « Personne m'avait prévenu, mais je vais pas m'en plaindre. Même si c'était encore un poil trop bref à mon goût. » Mais il était connu pour être un éternel insatisfait, ainsi qu'il trouve encore à redire de la façon dont ils avaient pourtant éternisé ce contact n'étonnerait pas Auden, à qui James destina une moue plus taquine. “Ça va me manquer aussi.” L'atmosphère se fit à nouveau un peu plus sérieuse, le styliste observant cette fois silencieusement les traits du visage de l'italien, ses doigts recherchant instinctivement le contact des siens sur le matelas. “L’air de Paris nous rend cons.” Parce que c'était tout ce qu'ils exécraient l'un et l'autre, n'est-ce pas, ces confessions saupoudrées de bons sentiments. Ces longs silences contemplatifs entrecoupés de moments de tendresse qui subitement contrastaient avec les piques provocatrices qui étaient longtemps restées leur moyen de communication favori. « J''appréhende un peu plus de rentrer à Brisbane que je l'aurais cru. Certaines choses seront un peu différentes, une fois rentrés. » James s'entendit confier du bout des lèvres, son regard cette fois porté dans le vide de la chambre, sans vraiment savoir ce qu'il regretterait le plus d'ici demain. D'avoir formulé ses craintes ou l'aveu qui suivit. « J'essaie d'être seulement le James que t'as connu, quand on est tous les deux. J'essaie de faire en sorte que ça suffise. » Que ça lui suffise, à lui qu'une part de James craignait toujours de voir lui échapper une nouvelle fois. « T'es pas obligé de répondre quoi que ce soit. Je voulais juste que tu le saches. Que tu saches que j'essaie de compenser ce que je peux pas changer, quand je suis avec toi et que je veux pas que le reste ait d'importance. » Tout compte fait, c'était probablement cette partie-là qui lui vaudrait de se maudire, lorsqu'il réaliserait à quel point ces quelques mots le rendaient plus vulnérable que jamais auparavant. Qu'Auden avait maintenant une vague idée du besoin qu'il éprouvait de le garder à ses cotés, même si tout était loin d'être idéal et que pesait toujours un peu au-dessus d'eux le choix qu'il avait fait six ans plus tôt. Il ne pouvait pas réécrire l'histoire, il ne pouvait pas gommer son mariage comme si ça n'avait pas aussi fait de lui l'homme qu'il était aujourd'hui et que ça ne l'avait pas sauvé dans une certaine mesure lorsqu'il en avait eu besoin. Il ne pouvait pas lui assurer que des incidents comme ceux de l'autre jour ne se reproduiraient pas, ou que tout serait toujours aussi simple que ce soir, dans cette chambre. Mais il pouvait au moins lui promettre qu'il essayait, de toutes ses forces, de redevenir cette présence impétueuse à ses cotés, cette tornade qui lui en faisait voir de toutes les couleurs, pour qu'ils puissent eux-même retrouver cette frivolité et cette évidence qui se passaient le plus souvent de mots. Au-delà des erreurs passées, des frustrations présentes et des alliances à leurs annulaires, il faisait tout pour rester juste James. « Tu peux te rendormir, si tu veux. Je peux m'occuper d'ouvrir au room service et de toute façon, je compte aller nulle part. » Il finit par ajouter, presque dans un murmure, son corps tourné vers lui et ses boucles formant une masse sauvage autour de son visage. Ils n'étaient pas obligés d'avoir cette conversation ce soir. Ils n'étaient obligés de rien, en vérité.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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(willton #10) chaos and art 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#)(willton #10) chaos and art EmptyLun 17 Avr - 19:31

« J'ai été élevé en enfant unique jusqu'à mes dix ans, certains diraient que ça m'a rendu un peu plus capricieux et exigeant que la moyenne. » Je note la malice dans son regard, tout comme je note le simple fait qu’il n’explique pas outre mesure les raisons ayant fait de lui l’aîné d’une pseudo famille nombreuse. Je les connais, et à mon tour je n’éprouve pas le besoin de les souligner, simplement parce que le contexte ne s’y prête pas. « Et toi alors, c'est quoi ton excuse pour être un sacré emmerdeur parfois ? » Je mérite le retour de bâton, évidemment. “Un grand frère et trois petites sœurs, fallait que je trouve le moyen de me faire remarquer au milieu de tout ça.” Nos raisons sont parfaitement opposées, mais j’estime que la mienne est aussi valable que la sienne, sans même chercher à donner un ordre de valeur à nos passés. Il a grandi seul avant d’être finalement entouré ; j’ai toujours été entouré avant de chercher à m’échapper et avoir droit à mon autonomie. Mon sourire répond au sien, aussi simplement que cela. Il est rare que nous abordions le sujet de nos fratries, et il est encore plus rare que cela se fasse avec le cœur aussi léger. Sans que je n’arrive à voir le sujet venir, James change subtilement de thème pour poser une nouvelle question, son regard désormais voilé par le souci. « Ça t'est venu naturellement ? Je veux dire... » Intrigué, je pense légèrement la tête, l’expression de mon visage se voulant à nouveau sérieuse. Le souci de James est évident, comme l’est le sérieux d’une question qu’il peine apparemment à formuler. « Cet instinct paternel, ce lien privilégié que tu partages avec lui. Ça s'est noué naturellement quand il est venu au monde ? » J’esquisse un sourire lorsque je comprends enfin le sujet de ses doutes, lequel n’a rien de négatif à mes yeux: le sujet en lui-même, autant que toutes les questions que James pourrait se poser. “C’est important dans ma culture, la notion de famille.” Je ne suis pas le parfait spécimen italien, mais j’en porte toujours les racines et les préceptes: la famille est importante, irremplaçable et précieuse. Elle l’est surtout lorsqu’il s’agit de mon fils, la chair de ma chair que j’ai un jour choisi d’avoir, tout comme Ginny le souhaitait de son côté. Aujourd’hui plus que jamais, Sloan représente tout ce qu’il me reste d’elle. “Elle est tombée malade dans les derniers mois de grossesse. Pas un petit rhume, tu vois, et ça a été un soulagement de le voir naître en bonne santé.” Je n’entre pas dans les détails, parce que ce n’est pas ce que James demande, parce que ce n’est pas ce qu’il veut entendre non plus, sûrement. Je ne lui dis pas non plus qu’on avait eu l’espoir qu’elle soit enceinte, quelques mois avant que vienne véritablement le tour de Sloan, et je lui dis encore moins que la réalisation du test négatif a tout eu pour nous détruire psychologiquement. Encore une fois, ce n’est pas ce qu’il demande. “Je me souviens pas d’un moment durant lequel je l’ai pas aimé, ce gamin.” Je ne suis pas certain d’avoir attendu qu’il vienne au monde pour l’aimer, voilà ce que j’en dis. Pour autant, je ne dirais pas que mon histoire peut-être généralisée vers le plus grand nombre. « Je me demande parfois si on a tous la même capacité à devenir des parents aimants, si on part tous... avec le même potentiel au départ. » Je souris. Je ne le devrais pas, sans doute, parce que je ne suis pas à ma place et que je suis encore moins dans mon rôle, mais ce soir il n’y a plus vraiment rien qui fasse de sens, de toute façon. “On est pas la même personne avec les autres qu’avec nos enfants, tu sais.” Je sais bien que par on, il parlait surtout de lui, et cela ne sert à rien que je le souligne moi-même. A sa place aussi, je n’aurais pas abordé mes doutes à la première personne. “Ça existe, les parents de merde. Enfin surtout les pères, évidemment.” Je ne lui mentirai pas. Il sait ce qu’il en est, je le sais tout autant: nous ne sommes plus bercés par des contes depuis bien longtemps. “Mais pour ce que ça vaut, je pense que t’en seras jamais un.” De père de merde ; pas de père tout court. Je ne sais pas s’il arrivera au bout de ses envies de paternité et je ne peux que le lui souhaiter, mais encore une fois ses choix de vie ont tout pour se retourner contre lui en cet instant. J’imagine qu’une part de moi estime qu’il le mérite, et qu’il ne fait que payer les conséquences de ses actions. Une autre part de moi aimerait le savoir heureux en tant que père, pourtant, et celle-ci gagne sur toutes les autres. “Je lis pas l’avenir, mais le fait que tu poses la question, ça me donne déjà un sacré indice.” S’il se soucie déjà de ne pas être à la hauteur, alors cela ne fait que me conforter dans l’idée qu’il serait un très bon père, en dépit d’être un être humain passablement insupportable.

« Donc ce type, on le méprise pas ? »
Non, non.

Je souffle doucement, sans la moindre intonation de vie. Je ne porte pas le gars en question dans mon cœur, c’est évident, mais je suis mal placé pour lui reprocher d’être sans doute tombé amoureux d’elle ; tout comme je ne peux pas reprocher à Ginny d’avoir tenté de tourner la page le plus rapidement possible. Je me demande quand est-ce qu’elle a cessé de porter son alliance, je me demande aussi depuis quand James se range derrière mon avis sans chercher à se battre. Cet homme est sans doute presque aussi triste que je le suis depuis qu’elle a disparu, et je n’ai pas vocation à rendre son deuil plus difficile encore. Je n’ai pas non plus vocation à mener cette guerre auprès de James, parce que je trouverais cela particulièrement injuste de l’entraîner à ma suite alors qu’il est lui-même intrinsèque à ma vie. L’invitation à rester dormir n’en est qu’un exemple de plus, pas même la preuve. L’altercation avec Cristina prouve à son tour tout l’attachement que j’ai pour le styliste, puisque rares auraient été les personnes pour qui j’aurais été capable d’autant de self control pour ne pas tout simplement me débarrasser une bonne fois pour toutes du problème de ladite épouse. Il tient à elle, pour des raisons qui m'échappent mais qui sont suffisantes pour que je fasse du mieux possible pour rester en dehors de leurs vies, et agir comme si rien ne me touchait. J’y travaille depuis des années, et le numéro d’acrobatie a encore la possibilité d’être largement perfectionné. « Disons simplement que j'ai appris de mes erreurs. Alors t'y habitues quand même pas trop. » Nous savons tous deux de quels genres d’erreurs il parle, et je ne fais pas le moindre commentaire là-dessus. Je me risque encore moins à tenter de lui dire qu’il ne s’agit pas d’erreurs: c’en étaient, évidemment, et jamais mon avis sur le sujet ne saurait changer. Il n’a pas fait le bon choix, et je lui en voudrai sans doute toute ma vie, ni plus ni moins. « Donc tout va pour le mieux. » Le ton de James change du tout au tout alors que sa voix se fait aussi froide que le regard que nous partageons désormais. Maintenant, c’est à mon tour de ne pas comprendre sa réaction alors que j’avoue sans doute pour la première fois de vive voix que son mariage m’a blessé. Je fronce à mon tour les sourcils, déboussolé, incapable de mimer la malice alors que je n’en pense rien. « Le coup de l'artiste hanté par une lointaine peine de cœur c'est cliché, de toute façon, si tu veux mon avis. » Je vois bien que son sourire n’a aucune saveur, et je ne cherche pas à lui répondre en miroir. Ce n’est qu’avec ses nouvelles paroles que je comprends le quiproquo autant que l’incompréhension qui est la sienne. “Stupido.” Je souffle, sans vouloir continuer cette conversation, ni même rétablir la vérité qui était la mienne. Un artiste qui n’est pas hanté par une lointaine peine de cœur ne serait pas un artiste: d’où pourrions nous puiser notre inspiration, sinon ?

Plutôt que de me perdre dans mille paroles, lesquelles ont apparemment pour risque d’être mal interprétées, je profite plutôt du premier rapprochement de James pour entreprendre de gommer les derniers centimètres entre nos deux visages. Je meurs d’envie de l’embrasser depuis longtemps déjà, et pourtant je me contente d’un baiser aussi doux que prolongé, nos lèvres ne se séparant toujours pas alors que je me laisse retomber en arrière et emmène James dans ma lente chute. Il répond à mes sollicitations, il pose sa main contre ma joue, et je me contente de l’instant pour oublier tout le chaos que représentent nos vies en cet instant, chacune pour des raisons différentes. Il est là, il est juste là, et pour ce soir il n’existe que nous. Je me délecte de son sourire lorsque nos lèvres se séparent et, cette fois-ci, le mien y répond en écho sans même que je ne m’en rende compte. « Personne m'avait prévenu, mais je vais pas m'en plaindre. Même si c'était encore un poil trop bref à mon goût. » - “T’es insatiable.” Pour l’allumer autant que pour répondre à sa demande, je repose brièvement mes lèvres contre les siennes dans un nouveau doux baiser, duquel je me détache avec un nouveau sourire, toujours plus grand et sans doute toujours plus satisfait aussi. “C’est un synonyme pour dire que t’es particulièrement chiant.” Ma main s’est placée contre sa joue à un moment ou à un autre, je n’en ai pas le souvenir, et la seule raison pour laquelle je l’en écarte, c’est pour retrouver les doigts de James, que je serre doucement sans chercher à commenter le geste.

Après avoir un instant reposé mon regard contre le plafond blanc et sans vie de la chambre d’hôtel, c’est finalement sur le profil de James que je le déporte dès qu’il reprend la parole. « J''appréhende un peu plus de rentrer à Brisbane que je l'aurais cru. Certaines choses seront un peu différentes, une fois rentrés. » Si par certaines choses il veut dire tout, alors oui, je suis d’accord ; tout comme je suis d’accord sur l’envie autant que le besoin de repousser à plus tard le retour à Brisbane. Sloan est avec Damon, je sais qu’il s’occupe bien de lui autant qu’il est heureux de passer du temps en sa compagnie, alors rien ne me pousse à précipiter le retour. Bien au contraire, je n’en ai aucune envie. Ce qui m’étonne, en réalité, c’est que ce soit James qui aborde le sujet par lui-même, sans la moindre sollicitation première de ma part. Généralement, je suis le seul à le penser, et parfois à le dire. « J'essaie d'être seulement le James que t'as connu, quand on est tous les deux. J'essaie de faire en sorte que ça suffise. » Mon regard ne quitte pas le sien, pas alors que je suis surpris que les confessions continuent encore. Il y a toujours un moment où tout s’arrête et, généralement, il a été passé il y a bien longtemps. Je comprends ce qu’il dit sans savoir où il veut réellement en venir, et ma première réaction prend la forme de mes doigts qui caressent doucement les siens pour tenter de le rassurer. Ses doutes sont évidents, son appréhension l’est tout autant, et je refuse d’en être la cause. « T'es pas obligé de répondre quoi que ce soit. Je voulais juste que tu le saches. Que tu saches que j'essaie de compenser ce que je peux pas changer, quand je suis avec toi et que je veux pas que le reste ait d'importance. » On en revient toujours au même point. On en revient toujours aux mêmes mots. Le contexte varie, mais jamais la situation. Jamais le problème. C’est la première fois qu’on en parle sans hausser la voix, et c’est aussi la première que James aborde le sujet sous un angle aussi personnel ; mais le fond reste le même. “Tout aurait pu être si simple, James.” Je souffle, l’émotion étant aussi présente que l’éternelle amertume dès lors que je repense à ce moment clé de nos vies. Tout aurait pu être tellement simple, dans un monde où il n’y aurait rien que je puisse lui reprocher de ne pas pouvoir changer. Pour autant, je refuse d’animer le débat, je refuse d’en reparler encore une fois, et surtout je refuse de me laisser gagner par une tristesse qui, accumulée à la fatigue, ne fait certainement pas bon ménage. “T’as pas à faire d’efforts pour que je t’apprécie.” Je ne cherche pas à garder auprès de moi le James que j’ai connu il y a des années. Il a changé, moi aussi, et il n’est pas défini par son mariage que je ne comprends pas. Je ne veux pas entendre parler de ce dernier, c’est un fait, mais je peux entendre tout le reste, et je peux comprendre qu’il a changé au fil des années. Je ne veux pas qu’il fasse d’efforts pour moi, ni ce soir, ni jamais. “Tu me suffis.” Et pour ça non plus, il n’a pas à faire d’efforts. “Et puis t’imagines, deux comme toi ?” Je souffle et force l’amusement. Non, personne ne pourrait survivre avec deux James autour, c’est évident.

« Tu peux te rendormir, si tu veux. Je peux m'occuper d'ouvrir au room service et de toute façon, je compte aller nulle part. » - “Je suis pas un gamin, je peux rester éveillé plus d’une heure.” Le silence se fait pourtant entre nous, et je n’ai pas le souvenir d’avoir longtemps porté mon regard sur le visage éternellement pâle d’un James dont les cheveux noirs et les yeux qui le sont tout autant jurent parfaitement avec. Je garde simplement en souvenir de n’avoir jamais lâché sa main, pas même au moment où, porté par le sommeil, je me suis plutôt retourné de l’autre côté du lit, mes mains portées contre mon torse et la sienne avec.


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