ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
Menton haut et sourire aux lèvres, Emery évoluait dans l’assistance en mettant un point d’honneur à avancer d’un pas lent pour que les plis de sa robe restent savamment positionnés. Elle se savait scrutée par tous les regards et faisait de son mieux pour se montrer à la hauteur du vêtement qu’elle portait. Quelques jours plus tôt, une agence de mannequinat à laquelle elle avait présenté son book il y a une éternité l’avait rappelée. Un appel auquel elle ne se serait jamais attendue vu combien sa carrière était au point mort. A force, la Dawson avait appris à se débrouiller seule, à elle-même courir derrière les opportunités pour espérer avoir une chance. Pourtant depuis l’incident Rolex, c’était à peine si elle avait osé se présenter aux castings prestigieux. Les affaires personnelles qui lui étaient tombées dessus depuis le début de l’année n’avaient pas non plus aidé à se concentrer sur sa carrière. Alors autant dire que la jeune femme avait vu cet appel comme un signe du destin, surtout en entendant que le client qui l’avait sélectionnée n’était autre que la maison Weatherton, un symbole reconnu du prestige de la haute couture. Pour faire découvrir leur nouvelle collection, la marque avait eu pour idée d’organiser un type d’événement novateur, réservé aux plus grandes figures du milieu. Il n’y aurait que des invités de choix durant cette soirée, conviés à un cocktail où ils pourraient prendre part à un petit jeu. Chaque convive se verrait attribuer un numéro qui correspondrait à une tenue de la collection. Un numéro qui serait caché dans le détail des vêtements, qui demanderait l’étude attentive du tissu, des formes. Pour cette raison, de nouveaux mannequins étaient requis par la maison pour élégamment porter les modèles le temps de la soirée. L’opportunité ne s’arrêterait potentiellement pas à ce soir-là, et Emery avait bien saisi entre les lignes qu’il pourrait y avoir un contrat plus permanent à saisir. Dans le pire des cas, l’expérience aurait valu le coup, lui ferait une publicité plus que flatteuse pour la suite.
La robe qui avait été choisie pour elle aurait été parfaite pour une soirée de gala. Longue, couleur vert d’eau, couvrant une seule épaule et cintrée à la taille par une ceinture. Le tissu se composait d’une couche de satin et d’une autre de tulle, créant un résultat à la fois soyeux et léger. Des motifs aux perles étaient cousus, rappelant la délicatesse d’un feuillage. Si l’on regardait bien, les perles prenaient la forme d’un 16 vers le bas de la robe, indiquant son numéro. Un détail rajouté à la dernière minute pour les besoins du cocktail mais qui s’oubliait bien facilement. Emery avait fini par se prendre au jeu, s’offrant volontiers aux regards inquisiteurs, s’amusant silencieusement de les voir s’approcher ou se refroidir de l’indice convoité. Jusqu’ici, aucun invité ne s’était manifesté en découvrant le 16. La blonde n’avait aucune idée de la récompense promise ou de la finalité de la soirée. Sa seule responsabilité était de montrer la robe et de lui faire honneur après tout, ce qui l’avait notamment incitée à éviter tous les petits fours et à ne garder qu’une coupe de champagne au niveau plutôt bas en main. Un faux mouvement ou une maladresse étaient bien trop vite arrivés, une idée impensable lorsque pour l’heure, tout se déroulait à merveille.
Mais il n’aurait pas fallu parler trop vite, n’est-ce pas ? Car parmi la liste des hypothétiques scénarios catastrophes, la blonde semblait avoir oublié le plus évident. Elle le découvrit à ses dépends quand, après qu’une autre convive se soit détournée, Emery reporta son attention sur la salle. Si les invités n’étaient que des têtes inconnues, des visages sans identité dans son esprit, il fallut une exception pour confirmer la règle. Comme à son habitude, Carmine Sighbury n’avait besoin de rien pour accrocher les regards. Que ce soit lié à sa prestance, son charisme, cette assurance qu’il imposait de son sourire, son allure impeccable, ses traits idéaux, jusqu’à sa taille. Personne ne pouvait ignorer cet homme, et Emery ne fit pas exception. Si elle se sentait comme un poisson dans l’eau encore quelques minutes plus tôt, la frustration et la rancœur mal digérées luttaient pour transformer son sourire aimable en une moue d’agacement. Il y avait quelque chose d’ironique, dans un sens. Il avait voulu lui faire payer sa disparition soudaine en la détroussant du contrat chez Rolex. Elle avait payé le prix fort et sans Greta, il était quasiment certain qu’elle n’aurait pas été ici ce soir. Pour autant, elle aurait donné cher pour disparaître à nouveau et ne pas avoir ne serait-ce qu’à regarder le Sighbury. Une stratégie d’évitement qu’elle voulut mettre en place en se perdant parmi les invités mais malheureusement, les groupes commençaient à se former, indiquant que certaines tenues venaient d’être clamées. Qu’elle le veuille ou non, Emery avait signé pour être vue ce soir, et ce, par tous les invités.
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
Entretenir et développer son réseau. Carmine aurait pu faire une thèse sur cet art que sa famille lui avait appris depuis son plus jeune âge. Le mannequin naviguait dans le milieu depuis tellement d'années qu'il connaissait tous les noms, tous les visages. Et lorsqu'un.e inconnu.e entrait dans son champ de vision, le magnétisme Sighburien se chargeait bien souvent d'attirer à lui la nouveauté afin qu'elle vienne se faire lister au sein de son carnet d'adresses, comme toutes les autres avant elle. Le monde de la mode était par définition volatil, changeant et éphémère. Les collections se succédaient et se ressemblaient toutes sans jamais être parfaitement identiques (le détail représentant, à ce niveau de sophistication, une différence notable ayant son importance) ; les mannequins fanaient à la vitesse de ces roses que l'on coupe à la Saint-Valentin mais Carmine, gravé dans le marbre, regardait défiler les saisons sans semblait-il prendre une ride.
Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que l'anglais ait été invité au cocktail de Weatherton. Un texto de James le remerciant d'avoir mis à sa disposition, lors de son dernier voyage à Londres, l'une des résidences secondaires des Sighbury et - dans les jours qui avaient suivi - un carton d'invitation plus officiel, que Carmine avait présenté au moment de se rendre à l'évènement. Comme à son habitude, l'anglais s'était appliqué dans le choix de sa tenue. Lorsqu'il avait retiré son manteau, les yeux s'étaient écarquillés, éblouis par les reflets d'or et de lumière émanant de son costume trois pièces aux inspirations dandy chic, brodé de véritables fils d'or, d'une fluidité hypnotisante et, bien évidemment, coupé sur mesure. Si ce n'était plus une surprise pour personne de voir Carmine briller de mille feux, c'était toujours l'excitation de découvrir ses nouvelles tenues. Ce soir là, les Sighbury avaient de toute évidence voulu rappeler que leur héritier était le soleil et que leur maison estimait suffisamment celle de leur homologue australien pour répondre à l'invitation. Sans quoi, Carmine aurait tout simplement décliné, brillant là encore, mais par son absence.
Il avait trouvé le concept rafraichissant, différent de ce qu'il avait l'habitude d'expérimenter et s'était prêté au jeu avec engouement, sautant de mannequin en mannequin à la recherche de son binôme tout en détaillant d'un œil critique les coupes, les formes et les matières que proposait la nouvelle collection Weatherton. Certaines pièces retinrent son attention mais aucune ne le fit autant que cette robe verte à l'intérieur de laquelle il eut la surprise de reconnaître Emery. Entouré de sa cour, le roi Carmine gardait un œil distant sur la jeune femme qui déambulait en toute innocence, visiblement ravie d'être au centre de l'attention (ce qu'il estimait prévisible venant d'elle). De temps à autre, l'anglais détournait son regard afin de discuter avec autrui. Il avait le don bien pratique de se souvenir des prénoms avec une efficacité redoutable ; une prédisposition à orienter mieux que personne la conversation de manière à laisser dans l'esprit de ses interlocuteurs une note de miel faisant sa signature. On adorait Carmine ou on le jalousait de plaire autant, il y avait rarement de demi-mesure.
Quant à lui, derrière ses sourires de circonstance, le mannequin repensait au casting Rolex et aux oeufs sur lesquels il avait du marcher les jours ayant suivi cet épisode. S'il avait su que Dawson s'était rapprochée de sa petite sœur et avait entrepris de se lier " d'amitié " avec elle alors qu'il était encore à Londres, Carmine aurait sûrement pris le problème à bras le corps afin d'avertir Greta du danger qu'elle encourait à fréquenter ce genre de mauvaise graine. Mais, depuis qu'il était à Brisbane et qu'il vivait en collocation avec sa si précieuse frangine, l'anglais avait pu constater que le moral de Greta n'était pas aussi bon qu'elle le prétendait lors de ses appels en visio. De la colère à la tristesse, sa sœur était passée par bien des émotions lors de la discussion qu'ils avaient eu concernant le mauvais coup joué à l'arriviste, tant et si bien qu'après plusieurs heures de confidences et d'aveux plus profonds sur son moral en baisse, le mannequin n'avait pas eu le cœur d'accabler d'avantage sa blondinette en lui révélant la sinistre vérité sur sa si chère amie. Carmine comptait jouer son rôle de grand frère d'une manière lui ressemblant bien plus : détournée. Dans un premier temps, il comptait garder un oeil sur l'élément dangereux ; dans un second : il s'assurerait de prendre la température du bain et se tenir prêt à intervenir en cas de besoin. Sighbury n'avait de toute façon plus à prouver le pouvoir que son action pouvait avoir sur une carrière aussi fragile que celle d'Emery. Nul besoin de se montrer menaçant, cela manquait cruellement de classe. Assuré, Carmine préférait jouait la carte du charisme que seuls les imposteurs comme Dawson trouvaient intimidant.
« Mlle Dawson ! » L'interpela-t-il après avoir attendu qu'elle lui tourne le dos, désireux de la surprendre. L'anglais savait parfaitement comment prendre l'ascendant psychologique sur une conversation. Il avait vu faire et pratiqué pendant de si nombreuses années que les limites de ce que le politiquement correct acceptait d'hypocrisie n'avait pour ainsi dire plus de secret pour lui. « J'ai bien failli ne pas vous reconnaître dans cette robe si délicieuse ... » L'Art du compliment dévalorisant. Carmine ponctua sa phrase d'un sourire de magasine puis marqua un temps de pause supposé montrer son consentement à ne pas l'incendier en direct face au parterre d'invités. Il n'était pas venu faire de scandale. Aussi entreprit-il de tourner autour de la blonde à la recherche d'un numéro caché dans le détail de son vêtement. Son regard inquisiteur la jugeait autant qu'il analysait les plis et les jeux d'ombres avant que ses sourcils ne s'arquent et que ses lèvres ne se pincent de désillusion : « Évidemment ... » Commenta-t-il, sortant de l'intérieur de son veston un médaillon sur lequel était gravé le numéro 16. « Saviez-vous que les binômes posaient pour le wall of fame ? » Ce mur immense à l'entrée de la salle de réception devant lequel ils passeraient tous à la fin de la soirée afin d'immortaliser l'évènement. À croire que le destin s'acharnait à les réunir, que cela leur plaise ou non. Mais Carmine n'était pas homme à se poser en victime. Armé de son flegme, il se contenta de lever sa coupe en direction de l'impostrice dans une invitation à trinquer. « Aux chemins qui se croisent et aux leçons que l'on tire des mauvaises expériences. » Il avait appris la sienne en se montrant trop crédule. Elle en avait probablement fait de même en perdant sa chance avec Rolex. Un partout, la balle au centre.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Dim 19 Mar 2023 - 4:21, édité 2 fois
Emery Dawson
les faux-semblants
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
La présence du Sighbury venait de faire s’exploser la bulle d’euphorie dans laquelle Emery évoluait depuis le début de la soirée. Envolée, cette sensation de puissance. Enterrée, son assurance. Oubliée, l’allégresse qui étirait si naturellement ses lèvres dans un sourire exalté. Il faudrait vraiment la connaître pour sentir que quelque chose venait de se briser, car la blonde continuait de faire valoir les apparences et de se tenir droite, fière, le mannequin par excellence. L’honnêteté n’était juste plus la même. Être épiée n’était subitement plus d’aucun réconfort. Elle aurait pourtant dû s’en douter, que Carmine ne raterait jamais cette occasion. Il était l’homme de tous les événements, l’invité d’honneur des soirées les plus prestigieuses. S’il avait ses entrées chez Rolex, alors il était évident qu’il aurait également son carton d’invitation chez Weatherton. C’était loin d’être une bonne nouvelle quand la présence de la blonde ici était si cruciale pour elle. Les contrats de mannequinat dignes de ce nom à Brisbane ne se comptaient pas par millier et au fil des années, la jeune femme avait lentement épuisé ses options. L’opportunité chez Rolex était inespérée, tellement belle que la réalité l’avait bien brutalement frappée. Si en théorie, Greta avait réussi à la sortie de ces sales draps en faisant appel à l’influence de sa famille, il n’en restait pas moins que ce n’était pas le visage de la Dawson qui apparaîtrait sur les prochaines campagnes publicitaires. Elle accusait encore le coup, incapable de faire passer la rancœur et l’amertume. Parce que le temps passait, sa jeunesse aussi. Il ne faudrait plus longtemps avant qu’elle ne rentre plus dans les cases de ce que les agences ou les marques cherchent. Si elle restait à ce stade de wanna-be au nom inconnu, elle pourrait tout aussi bien commencer à enterrer sa carrière dès maintenant. Ce n’était pas être dramatique de dire que la chance qui lui était offerte chez Weatherton était à saisir ici, tout de suite. Elle n’avait pas droit au moindre faux pas et de ce fait, Carmine était une menace. Elle n’avait aucune idée de jusqu’où irait sa rancœur, de l’acharnement qu’il pourrait mettre à être sûre que la blonde ne perce jamais. Il n’y avait pas Greta pour le surveiller ici, et réparer les pots cassés pouvait sauver sa réputation mais certainement pas propulser sa carrière en avant.
La voix de l’anglais dans son dos la fit frémir, lui arrachant un désagréable frisson le long de la colonne vertébrale. Elle se sentit grincer des dents, arrêter de respirer un instant alors que son cœur se mettait à battre à tout rompre. Le temps sembla s’étirer avant qu’elle ne trouve la force de reprendre contenance, d’arborer un sourire agréable et de se retourner en direction de Carmine. « Monsieur Sighbury. » La chaleur dans sa voix était aussi fausse que son sourire. Le meilleur des efforts ne suffirait pas à la rendre convaincante. Surtout ce soir dans cette tenue, elle pouvait parfaitement entendre qu’il puisse voler la vedette aux mannequins présents. Ces choix esthétiques, cette prestance naturelle, jusqu’à son nom, tout forçait l’admiration et l’envie. L’anglais savait comment se faire aimer sans même avoir à lever le petit doigt. C’en était presque ironique qu’elle ne voit en lui qu’une menace. « Cela n’aurait pas été un problème du tout… L’attention est supposée être portée sur les pièces de la nouvelle collection Weatherton, après tout. » Une manière subtile de faire comprendre qu’elle se serait tout aussi bien portée en n’ayant pas ce contact. Il pouvait prétendre ne pas la voir, cela ne l’aurait pas dérangé du tout. A la place, elle était obligée de lui faire face, la nature de l’exhibition l’empêchant de se soustraire à son regard. Elle aurait eu envie de lever les yeux au ciel, de pincer les lèvres, mais à la place, ses coudes se décollèrent légèrement du tissu pour laisser voir tous les détails et sa jambe jouait discrètement avec la jupe pour mieux déplier le textile. Intérieurement, elle priait juste pour ne pas le voir réagir en découvrant le chiffre. L’examen lui sembla durer une éternité avant qu’il ne réagisse et que la soirée prenne définitivement le pire tournant possible. C’était donc à cela que ressemblaient les médaillons. Elle s’en mordit la langue. Le wall of fame ne rendait cette ironique que plus grinçante. « Je n’étais pas au courant, non. J’imagine que ce n’est pas une obligation, ce ne serait après tout pas la première fois que vous trouveriez comment faire pour qu’on ne soit pas photographiés ensemble. » Une allusion directe au coup foireux qu’il lui avait fait quelques semaines plus tard. Il semblait prendre un malin plaisir à vouloir la torturer, jusqu’à trinquer à cette vengeance sadique. Et si elle leva sa coupe de champagne avec lui, tout dans son regard criait « sale connard ». Une injure évidemment gardée silencieuse, noyée dans ce qu’il restait de sa flute désormais tiède à force d’être ignorée. De quoi l’inciter à attraper une autre coupe quand le serveur passa à côté d’eux. Elle était bien trop sobre pour pouvoir affronter Carmine et si elle ferait son possible pour garder contenance, de quoi réduire son agacement ne ferait pas de mal. « Cette soirée a pour but de laisser le temps aux convives de découvrir les modèles. J’ai beaucoup aimé le numéro 4. Une sublime robe… et compagnie. Pourquoi ne pas aller la découvrir, le temps pour moi de continuer à montrer celle-ci ? » Autrement dire, pourquoi ne pas juste lui foutre la paix tant qu’il n’y avait pas d’obligation de devoir souffrir l’autre ? Elle n’arrivait pas à supporter cette hypocrisie, trop habituée à être celle qui l’applique et non qui la subit. « Après tout, ce serait bête de ne pas profiter de l’événement. » Bien que quelque chose lui disait que Greta aurait probablement droit à un long message à l’issue de la soirée pour se plaindre. Pas une visite, avec un peu de chance.
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« Je n’étais pas au courant, non. J’imagine que ce n’est pas une obligation, ce ne serait après tout pas la première fois que vous trouveriez comment faire pour qu’on ne soit pas photographiés ensemble. »« C'est juste. Je me donne le temps d'y réfléchir ... » Sa majesté en grande réflexion avec elle-même, c'était d'une mesquinerie sans nom. Carmine n'avait pas de scrupules à se placer en décideur et en détenteur du pouvoir dans ce rapport de force dont seuls Emery et lui avaient connaissance. Plus que de la suffisance, il s'agissait en réalité d'un comportement pour ainsi dire inné, inconscient même. S'il avait toute sa vie obéit et suivi la route qu'avaient tracé pour lui ses parents à l'ambition titanesque, sans jamais la questionner ni la remettre en cause avant que leur récente dispute ne les oppose sur certains aspects de sa vie privée, le mannequin n'en restait pas moins un prince dont les caprices tenaient lieu d'ordres pour la plupart des individus qu'il fréquentait. Que ce fut par amour, intérêts ou par lien de subordination, il semblait être monnaie courante de laisser à Carmine le dernier mot en toutes circonstances. L'anglais y était habitué.
Dawson lui proposa de découvrir la pièce numéro 4. Sighbury arqua un sourcil. Il était parfaitement capable de lire entre les lignes et de saisir le message implicite que lui envoyait la blonde. Sa flute de champagne à la main, Carmine garda le silence. C'était déconcertant de voir comme l'absence de mots de sa part créait parfois un état d'apnée chez ses interlocuteurs. Son avis comptait trop pour qu'on s'en passe, surtout dans ce genre de soirées ou son palmarès tenait lieu de crédibilité et sa parole d'évangile. « Après tout, ce serait bête de ne pas profiter de l’événement. » Une expiration nasale à cheval entre l'indignation et le mépris lui échappa avant que Carmine ne trempe ses lèvres dans le contenu de son verre. Les bulles qu'il buvait avec modération lui picotaient le palais. Contrairement à bon nombre des étoiles filantes susmentionnées, le mannequin prenait soin de sa santé aussi bien physique que mentale. Pas de neige dans ses narines délicates, pas de laxatifs pour rester mince, pas d'ivresse dans son comportement et surtout pas de mauvaises ondes lorsqu'il était possible de s'en passer. Il offrit donc à Emery un élégant signe de tête qu'elle put considérer comme un drapeau blanc. Sighbury avait bien d'autres choses à faire dans sa vie que de la passer à gâcher celle des autres, particulièrement celle d'une arriviste lui ayant déjà fait perdre autant de temps que d'illusions la concernant. « Eh bien profitez ...» L'inflexion n'avait pour vocation que de renvoyer subtilement la balle. Qui mieux que Carmine pour savoir qu'Emery en connaissait un rayon sur l'usage de ce verbe ?« ... il parait que rien ne dure. » Lui conseilla-t-il avant de tourner les talons. Il laissait à la blonde l'occasion de constater par elle-même que se retrouver seule mannequin non accompagnée provoquerait fatalement un questionnement chez les convives.
Ils n'en étaient pas encore là car quelques binômes restaient à former, mais Carmine ne s'inquiétait pas de voir les minutes s'écouler et le nombre de combinaisons se réduire car il savait que toute aussi injuste que serait la formulation de la question dans la tête des invités cette dernière ne relèverait pas tant du " qui manque à l'appel pour tenir compagnie à la pièce numéro 16 ? " que du " pourquoi Sighbury ne désire pas discuter avec celle portant, par déduction, le même numéro que lui ? ". L'anglais avait l'opinion publique avec lui.
Quant le malaise devint palpable et que certains regards commencèrent à se faire jugeant envers Dawson, Carmine réapparut nonchalamment aux côtés de la blonde. Il amenait avec lui une nouvelle coupe de champagne qu'il lui tendit comme le plus adorable des diables. « Passes-tu une bonne soirée ? » Questionna-t-il innocemment, profitant que tous les duo soient formés et en grandes discutions pour abandonner le vouvoiement de politesse. Être dans un coin de la pièce n'empêchait pas leurs tenues d'attirer les regards mais avait l'avantage de rendre leur conversation plus difficilement espionnable que s'ils s'étaient trouvés au beau milieu du rassemblement.
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Emery Dawson
les faux-semblants
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
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The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
Quelques années plus tôt, Emery aurait fait n’importe quoi pour être associée au nom Weatherton. Cela n’avait jamais rien eu d’innocent qu’elle se retrouve si fréquemment dans le sillage de Carmine, et elle s’était sentie extatique les premières fois où elle avait réussi à obtenir son attention. En cherchant bien dans les archives de journaux people, il ne serait pas étonnant de trouver un cliché ou deux où elle était dans son ombre. Aujourd’hui, l’affaire était bien différente. La Dawson aurait donné tout ce qu’elle avait pour éloigner le Sighbury d’elle. Tout, sauf sa place. Et c’était bien le problème ; l’occasion était trop belle pour être sabordée, générant en elle une intense méfiance. L’héritier était imprévisible mais montrait malgré tout sa vraie nature. Celle d’un homme capricieux à qui on ne dit pas non, à qui on ne fait jamais réellement face. La blonde lui offrait pourtant une issue de secours ce soir ; ils pouvaient tous les deux profiter de l’événement sans que cela ne vire au scandale. Le coup qu’il lui avait fait quelques semaines plus tôt était déjà bien assez grave pour ne pas avoir besoin de retourner encore le couteau dans la plaie. Un jugement qui n’était visiblement pas partagé, si bien qu’avec juste quelques mots, la mannequin put sentir toute confiance en elle quitter son corps. Il s’éloigna en laissant peser la sensation qu’il venait de porter le premier coup. Il fallut quelques secondes à Emery pour essayer de se rappeler de sourire, se détourner de la silhouette de Carmine et prétendre que tout allait bien. Sauf que ce n’était pas la vérité, n’est-ce pas ? Pas alors qu’elle s’inquiétait des invités à qui il allait parler, des mots qui pourraient sortir de sa bouche, ou bien encore des insinuations innocentes qu’il pourrait laisser glisser. Le pire était probablement le fait qu’il n’y avait rien, absolument rien que la jeune femme ne puisse faire. S’il décidait de ruiner ce contrat et ses chances chez Weatherton, il n’aurait qu’à le demander. Ce serait aussi facile et léger que de demander du sel à table, au vu de son influence. Greta serait là pour réparer les pots cassés mais pas pour empêcher la brisure. D’un geste discret, Emery vida sa coupe de champagne et déposa la flûte sur le rebord d’une table avant de juste s’éloigner, se fondre doucement dans la foule avec sa belle allure pour ne pas avoir l’air d’avoir été frappée par la foudre.
Il fallut un petit moment avant de réaliser qu’au fond, Carmine n’avait pas besoin de dire quoique ce soit. Juste montrer son désintérêt suffisait à attirer les regards. Sur l’échelle des coups bas à encaisser, ce n’était pas le pire à gérer. Cependant, Emery ne pouvait pas totalement ignorer qu’au fur et à mesure que la soirée s’enchaînait et que les duos se formaient, elle se mettait à faire tache. On l’observait du coin de l’œil, on repérait sa solitude. Cela ne jouait pas à son avantage que l’autre personne isolée soit Carmine, celui qui ne passait pas inaperçu. A se comporter de la sorte, Sighbury allait contre le principe de la soirée, allait à l’encontre des règles. Sauf que personne n’irait lui reprocher quoique ce soit, n’est-ce pas ? S’il y avait un problème, ce n’était certainement pas de son fait. La jeune femme croisa le regard de l’organisateur de la soirée à un moment, se trouvant obligée de le baisser et de lentement battre en retraite dans un coin de la pièce. Il devenait évident que ce qui se tramait n’était pas forcément innocent, alors mieux valait éviter de se faire remarquer plus que nécessaire. Quoiqu’il en soit, le temps parut interminable avant que l’homme ne se décide enfin à la rejoindre, coupe de champagne à la main. Pire encore, elle dut lui sourire comme s’il était un bon ami pour rassurer l’assemblée sur le fait que tout allait bien. « J’aimerais répondre que oui, mais j’aurais peur que tu décides d’y remédier. » Elle prit la coupe, remerciant silencieusement la distance avec les autres duos pour être enfin capable de parler un peu plus franchement. « Tu t’es parfaitement fait comprendre Carmine, tu règnes sur ce monde. » Chose dont elle avait essayé de tirer avantage. Mais chaque opportunité qu’elle avait eue récemment était de son propre fait. Elle n’avait pas triché, pas abusé de la confiance de qui que ce soit. « Tes méthodes sont basses. Surtout pour un Sighbury. » Greta n’aurait pas été aussi horrifiée de son comportement autrement. « Combien de temps est-ce que ça va durer ? » Parce qu’elle était déjà fatiguée de ce jeu.
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
« Combien de temps est-ce que ça va durer ? » Carmine prit tout son temps pour répondre à cette question que se posait légitimement Emery. Il y avaient des inflexions aussi désinvoltes que désillusionnées dans sa voix lorsqu'il répondit très poliment : « Toute une vie si tu cherches réellement à faire carrière. » Il ne s'agissait pas de menaces mais bel et bien d'un constat. Si ce n'était à lui qu'elle se trouverait confrontée, Dawson, en gagnant en réputation et en visibilité dans le monde de la mode, serait forcément amenée à rencontrer régulièrement ce genre de situations désagréables de faux-semblants. Le milieu était impitoyable et le mannequin, en sa qualité de doyen, tenait lieu de survivant particulièrement avisé. Mais peut-être la blonde n'avait-elle pas appris tout cela à ses côtés. Peut-être s'était-elle concentrée sur ce qu'il avait d'immédiat à lui offrir de notoriété par effet de ricochets plutôt que sur son expérience et ses précieux conseils. Emery était après tout plus jeune et peut-être aussi plus insouciante que lui. Carmine l'appréhendait désormais d'une toute autre manière. L'époque londonienne était passée depuis longtemps. Il n'y avait plus de soirée entre bons amis et de mains tenues délicatement à travers la foule afin de ne pas se perdre au milieu des convives ...
Se tenant bien droit, brillant de bonnes manières, Carmine regardait la foule. Il offrait des sourires amicaux à quiconque croisait son regard d'un bleu cristallin. « Je pourrais toucher un mot à James te concernant ... » L'anglais marqua une pose. Il pensait à Greta et à la manière dont il comptait protéger sa sœur des méthodes d'Emery pas moins basses que les siennes. « Moyennant bonne volonté de ta part, évidemment. » Négociations. En homme du monde et de pouvoir, Sighbury préférait le chemin des affaires aux conflits stériles tout juste bons à dessiner des rides précoces entre les sourcils. Ni Dawson ni lui n'avaient besoin de ce genre de signes distinctifs. Et parce qu'il savait pertinemment qu'abattre toutes ses cartes d'entrée de jeu aurait été stupide, C. n'ajouta aucune explication à son amorce. Il comptait observer la réaction de son interlocutrice afin d'ajuster son discours. Lorsqu'il s'agissait de se montrer diplomate, l'anglais n'avait pas son pareil. Il incarnait après tout le flegme britannique, le chic de sa caste, les joyaux de la couronne.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Sam 15 Avr 2023 - 4:35, édité 1 fois
Emery Dawson
les faux-semblants
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
Elle était forte pour sauver les apparences, Emery. Mais Carmine avait un effet néfaste sur ses nerfs, lui faisait perdre le contrôle de la situation. Elle n’avait aucune prise sur lui, aucun moyen de pression. Le monde entier du mannequinat préférerait écouter la parole du Sighbury plutôt que d’accorder ne serait-ce qu’une miette d’attention à la blonde, si le choix leur était donné. Greta pouvait bien intervenir derrière, elle ne ferait que réparer les pots cassés plutôt que de prévenir les dégâts. La coupe de champagne dans la main, la Dawson gardait la tête droite et un semblant de sourire sur les lèvres. Grâce à l’anglais, elle s’était déjà fait remarquer ce soir, et pas pour la bonne raison. Alors autant faire au mieux pour avoir l’air agréable, préserver une chance d’être rappelée quand Weatherton décidera des futurs contrats à attribuer. Elle n’avait pas peur de la compétition, avait même pris l’habitude d’y être confrontée. Mais ici, la balance était complètement déséquilibrée. Carmine avait raison sur le fait que cela ne deviendrait jamais plus facile. Cependant, elle était encore sceptique, dans le doute quant au temps qu’il faudrait avant qu’il lui lâche la bride. « Ton acharnement est donc un bon entraînement. » Elle pourrait faire face à n’importe qui ensuite si elle survivait à la rancune de l’héritier Sighbury. A la suite de l’incident Rolex, Emery avait songé à abandonner pour de bon. Jeter l’éponge, oublier ses rêves de mannequinat pour se concentrer sur quelque chose de plus atteignable. Obtenir cette opportunité chez Weatherton avait pourtant ranimé cette flamme sauvage qui brûlait en elle, cette hargne de réussir. Elle n’était pas prête à abandonner, pas encore. Au point que la proposition de Carmine attira immédiatement son attention, la fit braquer son regard sur l’anglais qui jaugeait la foule comme s’il s’agissait de sa cour. L’intérêt se heurta avec la méfiance dans son esprit, son cœur s’agita désagréablement. Il l’avait connue naïve, crédule. Mais elle avait fini par apprendre de ses erreurs, assez pour connaître la valeur d’un mot de sa part. Une telle offre aurait un prix, sans doute bien plus élevé que ce qu’elle pourrait accepter de payer. « Tu ne ferais pas cela par pure sympathique. Ou bien même pour te faire pardonner. » Parce qu’il n’en avait plus de la sympathie à son égard, et que la seconde option serait admettre sa part de responsabilité. « Et je ne te fais pas confiance. » Elle aurait été stupide de le croire. Il serait aussi facile pour lui de détruire sa réputation auprès de James Weatherton que de l’encenser. Néanmoins, elle ne pouvait pas nier être attirée par ce risque. Par la possibilité qu’elle serait effectivement rappelée, qu’elle pourrait signer un contrat et finalement pouvoir intégrer une maison de prestige pour les prochaines collections. Elle pourrait ne pas avoir à affronter l’angoisse de l’attente jusqu’à ce que le téléphone sonne, contourner la compétition et enfin obtenir ce qu’elle désirait si ardemment. « Quel serait ton prix ? » Emery ne le regardait plus, fixant à son tour les convives du soir pour éviter à l’anglais de voir le dilemme qui se créait dans sa tête.
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Sa vision périphérique l'avertit qu'Emery venait de braquer son regard sur lui. Impassible Carmine se contenta de poursuivre son observation silencieuse des convives. Il lui offrait son plus beau profil, celui derrière lequel personne ne soupçonnait à quel point 30 années de carrière l'avait rendu expert dans l'art de manipuler son monde. Le soft power à l'anglaise, la force inébranlable du politiquement correct. « Tu ne ferais pas cela par pure sympathique. Ou bien même pour te faire pardonner. » Sighbury gloussa précieusement avant de porter à ses lèvres sa coupe de champagne. Son rire méprisait la réplique de Dawson sans qu'il eut besoin de répondre autrement que par le silence. La blonde rêvait aux pays des licornes en s'imaginant que l'anglais puisse lui offrir un peu de sa bonté d'âme. Emery n'était pas Mabel. Elle avait prouvé au mannequin qu'il avait eu tort de lui faire confiance et Sighbury n'était pas homme à retourner l'ascenseur aux profiteurs. « Et je ne te fais pas confiance. » « Nous voilà un point commun. » Releva-t-il, patient, sûr et certain que l'appât du gain finirait par la faire revenir sur cette affirmation.
Ce qui ne manqua pas, évidemment. Carmine eut néanmoins le bon goût de ne pas le souligner. Lorsque la blonde lui demanda quel serait son prix, l'anglais fit mine de s'observer les ongles. Sa manucure était comme tout le reste : parfaite. L'attitude n'était là que pour étirer le temps, se faire désirer. « Tu pourrais te trouver trop occupée pour garder le contact avec Greta, par exemple. » Maintenant qu'il avait ferré le poisson, l'anglais n'y allait pas par quatre chemins. Il attendit qu'Emery tourne vers lui son visage de poupée avant d'ajouter : « Te concentrer sur ta carrière, saisir ta chance, faire de ton mieux pour réussir, ne pas compter tes heures ... » C. énumérait la liste des excuses hypothétiques avec désinvolture, preuve qu'il avait prémédité son coup. En effet, il avait mis à profit le temps passé à butiner de groupe en groupe pendant qu'Emery s'engluait dans sa solitude. Cela avait permis à Sighbury d'arrêter son choix sur une stratégie aussi efficace que tragiquement banale : l'éloignement fortuit. Un blâme adressable au milieu aussi chronophage qu'exigeant de la mode.
Le pire dans tout cela était bien évidemment que Greta ne serait qu'à moitié surprise, elle qui tout au long de sa vie avait regretté que Carmine soit si occupé. La vie de mannequin n'impliquait pas que l'instant T des photos et des poses savamment recherchées en extrémités de podiums. Il fallait voyager, passer des heures à se préparer, prendre des mesures, faire de l'exercice, assister aux castings, être présent pour les retouches, aller chez le coiffeur, faire des uv ... C. visualisait parfaitement Emery se perdre dans toute cette logistique et ne demandait pas mieux que de l'y voir disparaître, libérant ainsi sa sœur d'une mauvaise influence et d'un lien toxique pour sa santé mentale. À aucun moment le grand frère ne souhaitait voir sa cadette souffrir des mêmes déceptions que lui concernant la Dawson. L'idée qu'elle en veuille à Emery de l'avoir abandonnée lui convenait d'avantage que celle de devoir à ramasser Greta à la petite cuillère le jour ou elle comprendrait que l'opportuniste ne faisait que tirer profit. Si ce n'était du nom Sighbury que l'écrivaine avait abandonné lors de son installation en Australie, c'était probablement d'autres choses dont seul Dawson avait le secret. Connaissances, réseau, talent, disponibilité émotionnelle ou affective, précieux conseils, faire-valoir ... Il y avait bien des façons vampiriser quelqu'un et aucune ne lui convenait lorsqu'il était question de sa petite soeur. Protecteur envers les siens, Carmine savait se montrer sans pitié. La famille avant tout.
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Emery Dawson
les faux-semblants
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
Emery aurait donné n’importe quoi pour fuir cette conversation. Mais les options étaient inexistantes quand sa robe de créateur, son numéro, les binômes et les conventions sociales lui imposaient de rester sur place, sourire et faire bonne figure. Elle ne pourrait pas éviter Carmine, même avec la meilleure volonté. Et cette fois-ci, la blonde avait appris de ses erreurs et savait que mieux valait ne pas le froisser. Son influence et son nom pouvaient faire des dégâts irrémédiables qu’elle ne pourrait pas supporter une deuxième fois. Elle avait trop sacrifié pour arriver jusqu’ici et se tenir à cette réception, une création de Weatherton enserrant sa taille. A ce stade, Emery ne savait même plus si c’était la robe ou la pression qui lui étouffait la poitrine à ce point. Garder le menton haut et le visage détendu relevait du miracle quand son esprit filait à toute allure, imaginant les pires scénarios dans ce que Carmine pourrait désormais faire. Les secondes semblaient s’étirer à l’infini en attendant qu’enfin, l’homme se prononce sur ce qu’il avait derrière la tête. Elle aurait dû le voir venir. Elle aurait dû deviner que leur plus gros point commun serait aussi leur plus gros sujet de discorde. Mais l’entendre aussi ouvertement la fit se figer, yeux écarquillés et bouche ouverte sans qu’aucun son n’en sorte. Évidemment qu’il serait prêt à faire un effort dans ces conditions, lui trouver les meilleurs contrats pour la tenir le plus occupée possible. Elle pourrait enfin vivre son rêve et n’aurait plus rien à faire avec les Sighbury, de près ou de loin. Emery ne savait pas ce qui était le pire. Le fait qu’il propose un tel échange, ou le fait de réaliser que quand ils s’étaient connus, elle n’aurait pas hésité une seconde. Elle aurait sacrifié tout ce qu’elle avait pour devenir une effigie et avoir son visage sur les affiches de marques prestigieuses. Elle aurait continué de dormir la nuit en n’ayant pour elle plus que sa carrière. Mais ici, tout de suite, elle aurait juste aimé que Greta soit témoin de cette discussion pour voir son aîné s’acharner. Sous le choc, la jeune femme resta silencieuse pendant ce qui lui parut être une éternité avant d’enfin revenir à elle-même. « Non. » Il aurait tout aussi vite fait de lui donner un flingue pour se tirer une balle dans le pied. Parce que même si sa réponse était sèche, définitive, elle en craignait les conséquences. « Je n’abandonnerai pas ma relation avec Greta. Je peux pas faire ça. » Elle secoua la tête, sentit son cœur se serrer un peu plus fort. A travers les années, la cadette Sighbury avait fini par devenir comme une grande sœur pour elle. La relation intérêt s’était muée en une profonde sincérité et un attachement sans limites. G était la personne vers qui Em pourrait se tourner en toute circonstance, celle à qui elle se sentait capable de tout dire. « Je sais que je n’ai pas cherché à vous fréquenter pour les bonnes raisons initialement. Mais c’était il y a des années. J’ai appris de mes erreurs, et je sais que j’en ai fait un paquet. Si je voulais encore profiter de votre famille, je ne serais pas encore à galérer pour faire décoller ma carrière. Je n’ai jamais accepté son aide. » A part pour la sauver après l’incident Rolex. Elle plaidait sa cause, sa voix se mettant à trembler alors qu’elle faisait au mieux pour sauver les apparences. « Je ne perdrai pas une amie pour quelques recommandations de ta part. Non. » Elle espérait juste qu’il lui laisserait le choix car elle découvrait une facette du Sighbury qu’elle n’appréciait pas du tout. Qu’elle craignait, en fait. « N’interviens pas. S’il te plaît. Je ne veux pas qu’elle soit un dommage collatéral parce que je me suis comportée comme une gamine opportuniste il y a longtemps. » Et voilà qu’ils y arrivaient à la supplication.
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« Non. » Le sourcil de Carmine s'arqua en silence. Une seule et infime expression faciale servant à définir la surprise que ce refus catégorique représentait. Attentif, le mannequin laissa Dawson dérouler son argumentaire, curieux de savoir ce qui pouvait bien la freiner face à cette porte qu'il venait d'ouvrir. Cette dernière donnait sur le chemin dont Emery avait toujours rêvé, un chemin pour lequel l'arriviste n'avait pas hésité à profiter de lui, de sa famille et de tout ces autres qu'elle avait mystifié sans aucun scrupules. Son refus ne faisait pas de sens. « Je n’abandonnerai pas ma relation avec Greta. Je peux pas faire ça. » Une nouvelle fois, Sighbury échappa un rire sans joie, quelque peu désabusé. S'imaginait-elle vraiment le convaincre ? Lui ? Après avoir fuit comme la dernière des voleuses, prouvant par la même occasion sa malhonnêteté et son manque de considération vis à vis des sentiments d'autrui ? « Je sais que je n’ai pas cherché à vous fréquenter pour les bonnes raisons initialement. Mais c’était il y a des années. J’ai appris de mes erreurs, et je sais que j’en ai fait un paquet. Si je voulais encore profiter de votre famille, je ne serais pas encore à galérer pour faire décoller ma carrière. Je n’ai jamais accepté son aide. » Faisant tournoyer son champagne dans le fond de sa coupe, Carmine écoutait d'un air distrait. Le manque de confiance qu'il avait en Emery lui interdisait de la croire sur parole, quand bien même les trémolos de son timbre de voix trahissaient la fébrilité de la blonde derrière cet air avenant qu'elle s'efforçait de maintenir. Sighbury s'y connaissait trop en apparences pour ne pas voir le vernis se fissurer à mesure que Dawson réalisait le caractère facultatif de sa collaboration. Proposer son aide sous forme de marché ne relevait en effet que d'une mise en forme pour Carmine car rien ni personne ne pourrait empêcher sa majesté de n'en faire qu'à sa tête si tel était son désir. « N’interviens pas. S’il te plaît. Je ne veux pas qu’elle soit un dommage collatéral parce que je me suis comportée comme une gamine opportuniste il y a longtemps. »
Il y eut un silence durant lequel le bruits des convives trinquant et discutant autour d'eux sembla emplir tout l'espace. C. était dans son élément, habitué à ce que le monde se pende à ses lèvres, pas surpris que cela soit également le cas d'Emery en cet instant compte tenu de l'enjeu de leur conversation. Derrière son air pensif et pour tout dire inaccessible, le mannequin évaluait le champ de ses possibilités, soupesait le poids des aveux fraîchement poser sur la table. S'il y avait bien une qualité qu'il fallait reconnaître au Sighbury, c'était la maturité avec laquelle il était capable de voir son intérêt au-delà des inimitiés et, surtout, par le prisme des répercutions dans son cercle proche. Ses parents lui avaient appris à réfléchir de manière impersonnelle. Toute sa vie avait été influencée par la marque familiale. Carmine était le visage d'une maison mais surtout d'un empire, d'une multitude d'employés et de cadres dont les salaires dépendaient en grande partie de sa popularité. Si l'on cédait à tous ses caprices à l'intérieur de l'univers très sélect dont il était le roi, c'était parce qu'il était capable de prendre des décisions dont les répercutions dépassaient les limites de son périmètre personnel. La monarchie moderne. « Es-tu prête à t'engager sur ce point ? » Questionna-t-il comme d'autres monarques avant lui avaient, des centaines d'années auparavant, questionné l'allégeance de sujets aspirant au rôle de chevaliers. Son regard inquisiteur se posa sur Emery qu'il écrasa de toute sa superbe. « Mon temps est précieux, Dawson. Te tourmenter ne m'apporte aucune satisfaction significative. » L'incident Rolex avait suffi à calmer sa rancœur. Carmine n'était pas homme à s'encombrer de colère pénalisante, il tirait les leçons de ses erreurs, apprenait à ne plus les commettre et ajustait son comportements en conséquences. « Mais Greta est plus précieuse que du temps perdu à te traquer jour et nuit. » Sa soeur, la prunelle de ses yeux, la seule et unique princesse de son existence. « Si tu es sincère dans ce que tu prétends, alors cette menace n'en sera pas une : Déçois ma soeur comme tu m'as déçu et ta carrière est terminée. » Carmine claqua des doigts aussi bien pour signifier la façon dont il pourrait mettre fin aux rêves de son interlocutrice que pour signifier son envie de se libérer les mains de sa coupe désormais vide. Cette dernière termina sur le plateau que lui présenta sur le champ le serveur le plus proche.
Bientôt, les porte-paroles de Weatherton feraient leurs discours et l'on demanderait aux binômes de monter sur scène afin que soient décrites en détails les créations présentées ce soir là. Sighbury comptait faire bonne figure. Dépendamment de la réponse d'Emery à ses propos, il irait peut-être même jusqu'à la faire tournoyer sur elle-même en lui accordant un regard de validation qui ferait de la blonde une curiosité pour les autres invités. Ce que sa majesté savait prendre, elle était également capable de l'offrir. Carmine n'avait qu'à la rendre désirable pour que tous la désirent.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Lun 15 Mai 2023 - 0:51, édité 1 fois
Emery Dawson
les faux-semblants
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
La plus grosse erreur d’Emery avait été de penser qu’elle pouvait prendre sans jamais rien donner en retour. Pendant des années, elle avait usé et abusé des faveurs, manipulé toutes les personnes autour d’elle pour que cela joue en sa faveur. Elle avait été tellement obsédée par son envie de réussir que tous les moyens lui semblaient bons pour parvenir à ses fins. Elle était trop jeune pour comprendre à quel point elle se tirait une balle dans le pied en agissant de la sorte, et elle en avait payé les frais depuis. Elle était rentrée à Brisbane les mains vides, des vices ancrés dans le cœur, et un sentiment de profonde solitude l’accompagnant. C’était une vie solitaire que de jouer uniquement sur les apparences et sur les faux-semblants. Emery n’avait quasiment rien sauvé de cette époque, et ses folies de grandeur lui avaient fait perdre tous ceux à qui elle tenait avant. La perspective que Greta puisse sortir de sa vie lui était donc insoutenable. La Sighbury était sans doute l’une des très rares exceptions dans sa vie, une de celles qui avaient accepté de lui offrir le bénéfice du doute même quand elle ne le méritait pas. C’était un lien sincère qui les unissait aujourd’hui, avec une affection à toute épreuve. Em ferait n’importe quoi pour la jeune femme, et elle savait que c’était réciproque. Cela ne lui avait pas fait plaisir de la mêler aux affaires avec Carmine, loin de là. Revenir, même vaguement, sur les événements du passé, revenait à ouvrir la boîte de Pandore. C’était par pur désespoir et tout ce que la Dawson demandait aujourd’hui, c’était d’être oubliée par l’aîné Sighbury. Peu importe ses erreurs du passé, elle avait mérité sa place chez Weatherton aujourd’hui, avait travaillé dur pour enfiler cette robe qui avait dû représenter un nombre ridicule d’heures de travail. Elle n’avait même pas cherché à dissimuler sa peur de tout perdre, bien trop consciente de l’influence de l’anglais dans ce monde carnassier. L’unique arme qu’elle possédait pour se défendre était Greta. Et s’ils devaient en arriver là, il n’y aurait pas de gagnants. Seulement une personne à qui ils tenaient tous les deux blessée par leur comportement. Cela n’empêcha pas le temps de s’étirer indéfiniment alors qu’elle guettait sa réaction, le cœur battant dans sa poitrine, tout son self-control sur le point de se faire la malle. De toute évidence, il ne s’attendait pas à cette réponse, et elle était prête à le supplier autant qu’il le faudrait pour qu’il ne lui refasse pas un esclandre à la Rolex. Si cela impliquait de se plier en quatre pour le convaincre et de laisser sa fierté de côté, elle le ferait sans ciller. Ce fut uniquement quand il reprit la parole qu’elle constata qu’elle avait peut-être oublié de respirer pendant de trop longues secondes. Sa réaction immédiate fut de hocher la tête, sans doute un peu trop vigoureusement. Elle était frileuse sur les engagements, mais pas celui-ci. Elle ne ferait jamais rien pour blesser Greta. « Sans hésitation. » Se jouer de la blonde n’avait jamais fait partie de ses plans. Em plongea les lèvres dans sa coupe pour masquer sa réaction quelque peu aigre. S’acharner sur elle n’était peut-être pas satisfaisant, mais la vengeance l’avait été. Elle revoyait parfaitement son sourire goguenard et son air théâtralement déçu alors qu’elle se faisait escorter vers la sortie et silencieusement blacklister par la même occasion. Elle ne le croyait que moyennement. Ils s’accordaient néanmoins sur le fait que G était trop importante pour finir en dommage collatéral, forcée de prendre parti entre eux. « Tu n’auras aucune raison de le faire. » Elle se ferait volontiers oublier, continuerait sa vie sans que son nom ne remonte aux oreilles du Sighbury. Pas pour les mauvaises raisons, du moins. La menace la fit frémir, plus par imagination sadique que par anticipation. Elle n’imaginait que trop bien l’étendue des efforts que Carmine serait prête à fournir pour la détruire. « Greta te dira que je n’ai jamais accepté son aide pour ma carrière, ou même tenté de profiter de ses relations. Je l’ai fait uniquement pour Rolex, et j’ai détesté la mêler à cette histoire. Je sais combien elle t’admire. » C’était un pur aveu de culpabilité ici. Si elle devait être menacée sur son comportement, elle préférait encore jouer cartes sur table. « Elle est importante pour moi aussi. Sincèrement. » Elle observa distraitement la coupe de Carmine finir sur le plateau, comme si le serveur était au service de cet hôte en particulier, prêt à sauter pour répondre à chacune de ses attentes instantanément. Elle aurait bien opté pour une autre coupe mais son devoir ici l’en empêchait. Il fallait rester digne de cette haute couture, ne pas tanguer à cause de l’éthanol. Être parfaite en toutes circonstances, quand bien même sa conscience était tirée vers le bas. « J’ai bien conscience que ça n’a plus vraiment de valeur à tes yeux. Mais je suis désolée pour la manière dont je me suis comportée avec toi. » Cela lui en coûtait de s’excuser. Les remords étaient réels, la volonté de se faire piétiner, beaucoup moins. Elle n’en serait pas là si elle avait commencé par ceci plutôt que la provocation chez Rolex.
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Carmine ne comptait pas vérifier les dires d'Emery concernant Greta et ce qu'elle aurait pu confirmer ou non des profits que Dawson avait tirés de leur relation. Il avait remarqué la baisse de moral de sa sœur ainsi que l'augmentation significative de sa consommation d'alcool. Contrairement à lui qui vidait les coupes de champagne au compte-goutte, Greta descendait les bouteilles de vin à une vitesse inquiétante. C. s'était promis de tout mettre en œuvre afin de préserver sa princesse et cela commençait bien évidemment par ne pas remuer le couteau dans la plaie. Moins ils parlaient de la Dawson, mieux ils se portaient. « Elle est importante pour moi aussi. Sincèrement. » L'anglais la fixa de ses yeux cristallins. S'il ne fronçait que très rarement les sourcils, c'était aussi bien dans le but de se préserver des rides de contrariété que parce qu'il savait ne pas disposer d'un regard ténébreux. Les iris de Sighbury étaient si clairs et si bleu qu'ils s'apparentaient davantage à des rayons X capables de scanner l'objet de leur attention. Durant les silences ponctuant chacune de leurs phrases, le mannequin évaluait Emery avec plus d'attention qu'il ne l'avait fait lors de leur première rencontre. Il avait retenu la leçon, ne ferait plus aveuglément confiance. « J’ai bien conscience que ça n’a plus vraiment de valeur à tes yeux. Mais je suis désolée pour la manière dont je me suis comportée avec toi. » Carmine pinça les lèvres dans un rictus douloureux, à des kilomètres des sourires préfabriqués qu'il réservait d'ordinaire aux photographes. Ces excuses, il les avait attendues durant des années et s'il aurait pu remercier Emery d'avoir participé à lui apprendre la méfiance affective, sa bonne éducation lui interdisait d'être aussi cynique. Un gentleman comme lui savait entendre les repentis. Pour se targuer d'en posséder un digne de ce nom, l'anglais croyait en l'honneur. Que celui de la blonde ne se soit manifesté qu'après avoir été menacé par la portée de son pouvoir sur leur univers professionnel ne changeait pas grand chose au fond de l'affaire. La messe était dite. « J’accepte tes excuses. »
On appela les convives à se rapprocher de la scène. Carmine prit part à la présentation des pièces comme les autres, observant et applaudissant lorsqu'il estimait cela légitime. Il se garda de toute conversation avec sa voisine durant les temps de parole par soucis de savoir-être aussi bien que de respect envers leurs hôtes. L'anglais n'avait de surcroit rien d'autre à ajouter, les excuses de Dawson ayant mis en lumière le fait qu'une fois la rancœur écartée, ils n'étaient plus que des étrangers l'un pour l'autre. La jeune femme avait continué sa vie en Australie, lui la sienne à Londres. Aucun d'eux n'avait eu de nouvelles de l'autre. Peut-être Emery avait-elle suivi l'ascension puis de la fin de son histoire avec Aby - que les médias n'avaient pu s'empêcher de commenter - mais cela ne révélait pas grand chose de la vie du mannequin. Ils étaient bien placés pour savoir que se fier aux ragots et aux feuilles de chou revenait à se laisser volontairement berner. Enfin, les numéros 16 furent appelés. Carmine, galant, prêta son bras à sa partenaire. Sur scène, on fit l'éloge de sa majesté avant de décrire très précisément les coulisses de la confection de la robe que portait la blonde. Sighbury promena Emery le long du parcours dessiné au sol comme tous deux avaient parfaitement l'habitude de le faire. L'or de sa tenue contrastait superbement avec le vert de celui de Dawson. Amis ou non, C. et D. faisaient indéniablement la paire en cette soirée de gala.
Comme tout le monde applaudissait à la fin de leur parade, l'anglais murmura à la seule attention de la blonde : « Tiens ma main. » Il attendit que les doigts d'Emery lui confirment qu'elle avait bien saisi le sens de ses propos puis l'attira sans prévenir dans une valse qui fit tournoyer le tissu de sa robe. Des " ohh " et des " ahh " s'élevèrent du parterre d'invités dont les applaudissements redoublèrent d'intensité. L'anglais accorda à sa vieille ennemie un regard appuyé en prévision du final. Il lui demandait de se laisser guider pour sceller l'accord acté un peu plus tôt. Superbe, son bras se leva dans les airs, entraînant avec lui la main d'Emery. La jeune femme n'eut qu'à suivre la courbe de son mouvement pour tournoyer sur elle-même avec fluidité et finir cette courte démonstration d'élégance en révérence qu'il lui rendit réciproquement. Ils venaient de trouver un terrain d'entente. Carmine se libérait du poids du passé tandis que la carrière de Dawson ouvrait soudainement ses voiles. Le vent n'avait désormais plus qu'à souffler pour la belle. Les montres de luxe la méprisaient peut-être jusqu'à la fin des temps - ou, plus réalistement, jusqu'au départ du directeur de casting - mais la haute couture venait de la prendre pour cible. James allait probablement devoir faire un choix rapide s'il voulait garder pour lui seul celle qui, dès le lendemain, serait surnommée l'impératrice par les journalistes ayant assisté au gala.
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Emery Dawson
les faux-semblants
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
The time's always right to fix what's wrong. Time is always right in past tense. Avoiding is my newest obsession. Started with the right intentions but left 'em on the shelf. So tell me how to live in tension 'cause every could've been kills when living here has been hell, and I can't hold it myself
Le visage de la jeune femme ne camoufla pas sa surprise en entendant la réponse de Carmine. Elle se serait attendue à tout ; à ce qu’il lui rit au nez, à ce qu’il prenne cet air profondément ennuyé qu’il connaissait si bien, qu’il redouble avec ses menaces. A la place, il acceptait juste ses excuses comme si ce n’était rien d’important. Et si Emery aurait dû être soulagée, elle se sentait juste sur la défensive, incroyablement suspicieuse. Le sourire qu’elle lui offrit en guise de réponse n’était pas vraiment honnête. Elle avait du mal à croire qu’ils puissent juste en rester là quand elle savait qu’elle vivrait désormais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête et qu’au moindre pas de travers de sa part, elle pourrait faire le deuil de cette carrière pour laquelle elle avait si durement travaillé. Heureusement pour elle, la suite des festivités ne laissa pas trop de place à la discussion. L’attention du public était désormais portée sur les œuvres d’art signées Weatherton, ces démonstrations remplies d’élégance qui généraient des « oh », « ah », et des applaudissements parmi les convives. Ignorer la présence de Carmine était plus simple quand Emery avait réellement de quoi se distraire, admirant aussi bien les tenues que les mannequins. Lentement, l’appréhension grimpait. Les numéros se succédaient et bientôt, ce serait à eux deux de se présenter aux yeux scrutateurs de l’assemblée. Ce moment pourrait être déterminant pour son futur chez Weatherton. La moindre erreur, le moindre impair pourraient lui être fatals. Quand le numéro 15 disparut et qu’il fut temps pour le duo de venir sur scène, la Dawson eut l’impression de jouer la comédie de sa vie. Envolés les doutes, la méfiance, le manque de confiance. Aux yeux du public, elle se montrait souriante, élégante, aérienne, faisant mouver son corps avec raffinement pour ne rien cacher de la robe qu’elle portait. Rien n’était laissé au hasard, de sa démarche jusqu’à la légère distance qu’elle prenait avec le Sighbury. Le bras qu’elle tenait malgré tout la faisait se sentir au piège, un désagrément dont elle ne parvenait juste pas à faire abstraction. Elle ne pouvait pourtant pas le montrer et le temps parut interminable avant qu’elle ne voie la fin du défilé. Elle voulait juste se libérer, enfin fuir la présence du Sighbury. Pourtant, lorsqu’il lui souffla de prendre sa main, elle le fit. Elle se plia au jeu sans réfléchir lorsqu’il la fit valser, attirant inévitablement l’attention sur eux. Elle n’eut d’autre choix que de croiser son regard, et elle comprit immédiatement ce qu’il venait de faire. Il venait de l’aider. On ne se souviendrait pas d’elle pour cette robe spécifiquement ou pour son beau minois, mais bien pour l’attention que le mannequin lui avait accordé. On parlerait de leur duo, de leur élégance tous les deux, de leur aisance sur scène. Il venait de teinter sa réputation de sa personne et peu importe ce que le futur lui réservait, le nom de Carmine reviendrait certainement. C’était ironique, n’est-ce pas ? Par le passé, elle avait passé des mois à tout faire pour gagner sa confiance, entrer dans son cercle pour profiter de son influence. Et maintenant qu’elle voulait construire sa carrière seule et mériter son contrat, il fallait qu’il intervienne. Elle lui serait redevable malgré elle. Juste ainsi, il venait de s’offrir la mainmise sur qui elle deviendrait dans le domaine du mannequinat. Il pourrait décider de quoi dire à son sujet, de si elle valait d’être recommandée ou pas. Ce qui était une chance ne lui offrait aucun réconfort, bien loin de là. Elle ne se sentait pas reconnaissante ou confiante, juste que le qui-vive. Cependant, elle ne l’exprimerait pas. Il n’aurait jamais cette victoire. A la place, elle lâcha délicatement la main de Carmine pour venir replacer les pans de sa robe, sourire radieux aux lèvres. Elle n’avait pas besoin de lui. Plus jamais.
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
Les sentiments désagréables du début de gala laissèrent place à un retour au calme et à la norme convenant tout à fait à Carmine. À peine Emery et lui eurent-ils quitté la scène que la soirée continua de leur révéler ses surprises. James avait, comme à son habitude, songé au moindre détail et signé de sa touche l'originalité de certaines animations. On bichonna les convives, Sighbury tout particulièrement, tant et si bien qu'il n'y eut pas d'autres occasions pour Dawson et lui de se prendre le bec. Mondain, l'anglais se chargea d'entretenir ses bonnes relations d'affaires avec, à son bras, Emery en magnifique pot de fleurs. Il eut le bon goût de lui laisser l'espace nécessaire pour faire son travail d'ambassadrice de la pièce qu'elle portait et accepta de poser à ses côtés lorsque vint le moment d'immortaliser le wall of fame. Le costume doré de Carmine resplendissait sous les flashs des appareils, la robe d'Emery tombait avec fluidité derrière elle lorsqu'elle se déplaçait, il n'y avait rien d'autre à ajouter : le duo avait tapé dans l'œil et marqué les esprits.
Puis l'heure de se séparer arriva et parce qu'il fallait jouer le jeu des apparences jusqu'au bout, Carmine offrit à la blonde un baise-main tout aussi élégant que lui. « Je te souhaite une bonne nuit, Dawson. » Articula-t-il poliment. « N'hésite pas à prévenir avant de passer au loft. » Qu'il puisse quitter les lieux et laisser sa sœur se mystifier concernant la fiabilité de son amie. Assister à ce genre de spectacle ne l'intéressait pas. Sighbury n'était pas masochiste. Il préférait se contenter d'attendre en embuscade. Le moindre faux pas serait fatal. Il avait prévenu.
Son chauffeur arriva et lui tint la porte. Carmine disparut dans un mouvement de mèche nonchalant. Lorsqu'il rentra au loft, il fut satisfait de pénétrer un salon plongé dans l'obscurité. Greta dormait probablement ou bien n'était pas encore rentrée. Le mannequin se déshabilla, prit une douche capable d'alimenter l'Éthiopie en eau durant plusieurs jours puis se faxa sous la couette de son lit King Size. Cette nuit-là, il dormit du sommeil du juste, bercé du sentiment d'avoir repris la main sur la situation, rassuré quant au fait qu'Emery se tiendrait plus à carreaux avec cette épée de Damoclès au-dessus la tête. Quelle désolation d'avoir à user de pareille trivialité. Mais les arrivistes ne comprenaient que leur propre langage, se dit-il, avant de tourner sur lui-même et de s'enfoncer dans le monde des rêves.