burned the disco down

And they called off the circus
Burned the disco down
When they sent home the horses
And the rodeo clowns

I'm still on that tightrope
I'm still trying everything to get you laughing at me
I'm still a believer but I don't know why
I've never been a natural
All I do is try, try, try

I'm still on that trapeze
I'm still trying everything
To keep you looking at me

Because I'm a mirrorball
I'm a mirrorball
I'll show you every version of yourself
Tonight

Je ne me souvenais pas la dernière fois que j’avais pris un shot de vodka pur -  c’était la boisson de mes années de lycée, celles où je me croyais grande de boire de la liqueur cheap qui brûlait la gorge - et je ne me souvenais encore moins de la dernière fois où j’en avais bu un avant 19h. Mais c’était le mood de ma soirée, finalement.

J’avais prévu cette soirée depuis quelques semaines, prévoyant en avance pour que la plupart de mes amis soient disponibles malgré les emplois du temps chargés. A ce moment-là, j’avais encore pu invité Jiyeon et comme à son habitude, elle m’avait dit que oui, qu’elle verrait, qu’elle viendrait, que c’était un peu trop en avance pour pouvoir me confirmer. Elle faisait tout le temps ça, se laisser ses options ouvertes, ne jamais pouvoir s’engager trop à l’avance, se pointer deux heures en retard même lorsqu’elle avait accepté de venir. Je n’avais pas à m’en inquiéter ce soir, elle ne serait pas là - elle ne serait plus jamais là. Tant mieux. Tant pis. Tiens, j’allais me faire un autre shot, tant qu’à faire.

Ce soir, c’était décidé, c’était une grosse soirée, mais sans tous les gens du milieu du cinéma, pas question d’être entre célébrités, non, c’était mes amis avant tout, et évidemment leurs amis qui se rajoutaient au fur et à mesure. J’avais envoyé des messages à la moitié de mon répertoire, bien décidée à me changer les idées. Suzy et Théo étaient venus m’aider à ranger ma maison en fin d’après-midi - qui se trouvait dans un état lamentable depuis ma rupture. Amusés par la mission, d’autres de mes amis s’étaient joint après avoir reçu une photo dans le groupchat de nous en train de faire les imbéciles avec des sac poubelles. On était déjà une dizaine dans la maison, sirotant du vin ou de la bière, s’amusant, quand j’avais remarqué le dernier post insta de Jiyeon et qu’un énorme vide avait aspiré ma respiration. Ah, elle dormait chez des inconnus, oui, ça ne m’étonnait pas trop. Elle devait être contente, maintenant qu’elle était libre de se taper tout ce qui bougeait.

C’était à ce moment-là que j’avais proposé une première tournée de shots et j’avais trouvé une vieille bouteille de vodka, amusée de l’idée, et c’était parti. Certains de mes amis m’avaient suivi, les autres riant affectueusement et m’expliquant qu’ils me joigneraient un peu plus tard de ce côté-là. Oui, c’est vrai que j’attaquais un peu tôt. Entre ça et les trois verres vins que j’avais bu en faisant le ménage…

Je quittai mon legging pour une  tenue un peu plus festive, et j’étais officiellement prête pour la soirée : vêtue de paillettes et déjà complétement ivre à 20h02.

La sonnette retentit et je courus vers le petit écran qui me montrait qui attendait au portail, fronçai les sourcils pour voir qui était si ponctuel, et je cliquai sur ouvrir avant d’aller à la porte d’entrée pour accueillir Andy.

« Andyyyyy !! Tu es venue !! » M’exclamai-je et je la pris dans mes bras pour l’accueillir. Elle était absolument minuscule comparée à moi. « Viens, viens, rentre ! » Je lui fis signe de me suivre, on remonta le couloir de l’entrée jusqu’à l’immense salon coloré dans lequel mes amis étaient en train de rire, assis autour du canapé. Théo avait pris le contrôle de la musique et jouait le dernier album de Rina Sawayama - classic gay. « Théo, Suzy, vous vous souvenez d’Andy évidemment ! » « Bien sûr, » répondit Suzy avec un grand sourire. « Contente de te revoir, j’espère que tu vas retuer Marcel par accident, » plaisanta-t-elle avec un clin d’oeil. J’agitai mes mains pour chasser sa remarque. « Je suis immortelle ce soir !! Tout le monde, je vous présente Andy. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, » je me tournai vers Andy, « Andy c’est ton vrai prénom ou c’est un surnom ? » Peut-être que c’était un diminutif pour Andrea, ou… Andreaquelquechose. Qui sait, elle m’avait dit que ses parents étaient un peu des hippies. « En tout cas, elle est super cool et intelligente, elle a bossé avec des robots ! » Je me tournai vers Cassandra, une petite asiatique aux cheveux décolorés que je connaissais depuis l’université : « Tu as un point commun avec Cassie, elle a joué un robot dans sa dernière pièce de théâtre. » Cassie éclata de rire et roula des yeux affectueusement, adressant un sourire lumineux à Andy pendant que je cherchai mon verre de vin que j’avais égaré sur une commode : « Ravie de te rencontrer Andy ! Ne fais pas trop attention à Marceline, elle est déjà arrachée… » « Eh ! Je suis pompette, pas sourde ! » Répliquai-je en revenant vers Andy et en attrapant son bras. « D’ailleurs ne te laissons pas sans verre, ça serait très impoli de ma part, viens, » et je la tirai vers la cuisine, tout aussi colorée, où l’ilôt central était recouvert de bouteilles d’alcools et de snacks. On avait commencé à en amener certains sur la table basse du salon et dans la salle à manger, créant différent petites pièces pour que la soirée puisse s’étendre partout. « Je suis trop contente que tu sois venue ! Tu bois quoi ? » Demandai-je, sentant que mes joues étaient tièdes de l’alcool. « Je ne pensais pas que tu viendrais, la dernière fois je me suis dit que tu n’avais pas l’air si enthousiaste de la soirée. Mais tu vas voir, tout le monde est adorable. Si quelqu’un te fait chier, tu m’appelles ! » Je me reservis du vin : « Tu m’as dit que tu buvais quoi, déjà ? »

@Andrea Welch

 burned the disco down
@Marceline Griffiths  

 C’était ce soir. Ça faisait de longues semaines que Andrea hésitait à annuler. Non pas qu’elle n’avait pas envie d’y aller, simplement que son anxiété semblait un peu prendre le dessus quand elle pensait à cette soirée. Elle ne savait pas à quoi s’attendre. La dernière fois que Marceline avait évoqué lui présenter ses amis, elle avait l’air de vouloir caser Andy avec quelqu’un, potentiellement un coup d’un soir et Andrea avait peur de se retrouver dans une énième situation gênante. Puis il y avait aussi le fait qu’elle allait devoir se rendre chez Marceline, chez une star du cinéma, entourée de gens qu’elle ne connaissait pas… des stars ? Des gens riches ? Comment est ce qu’elle devait s’habiller en plus ? y avait-il un thème ? Est ce qu'elle devait amener le dessert ? Trop de question sans réponse, trop de paramètres compliqués... Plus la date approchait et plus Andrea avait du mal à fermer l’oeil la nuit, mais ça y est, nous y étions et elle n’avait, enfin de compte, même pas eu le temps d’y réfléchir d’avantage. Tout juste sortie du boulot elle avait fait un crochet pour acheter une bouteille. Du champagne, se figurant que Marceline ne devait pas boire des bières bon marchés comme elle le faisait elle. Puis elle c’était pointée à l’adresse de la blonde. Elle avait fait les cent pas devant le portail de la résidence de l’actrice, vérifiant l’heure toute les deux minutes. Pourquoi elle était toujours en avance ?! Et pourquoi est ce que l'heure ne semblait reculer au lieu d'avancer ?! Son coeur s’emballait un peu plus alors qu’elle notait qu’il était enfin vingt heures. Elle ne pouvait pas arriver pile à l’heure, ce serait étrange. Elle patientait encore un peu avant de renoncer et de sonner. Vingt-heure passé de deux minutes... trop ponctuelle. Le portail s’ouvrait rapidement et Andrea prenait une grande inspiration avant de le franchir, suivant l’allée qui menait à la maison. La porte de cette dernière s’ouvrait déjà sur Marceline, vêtue de rose et de paillette, et Andrea baissait machinalement la tête vers sa tenue à elle, celle dans laquelle elle venait de passer la journée, qu’elle pensait cool en partant de chez elle ce matin mais qu’elle trouvait à présent totalement ridicule, fade et sans personnalité. « Andyyyyy !! Tu es venue !! » Elle esquissait un sourire, plutôt soulagée de voir la blonde, même si l’angoisse de voir le reste des invités étaient encore bien présent. Elle enlaçait rapidement Marceline avant de la suivre à l’intérieur. « Viens, viens, rentre ! » Merde elle ne lui avait pas donné la bouteille en arrivant, elle avait raté le coche, qu’est ce qu’elle allait faire ? Se balader avec cette bouteille toute la soirée ? Un tas de pensés parasites lui traversaient l’esprit alors qu’elle croisait le regard de Théo et Suzy. « Théo, Suzy, vous vous souvenez d’Andy évidemment ! » « Bien sûr, » Dieu merci ils se souvenaient d’elle et elle d’eux, c’était déjà deux personnes de moins à rencontrer. « Contente de te revoir, j’espère que tu vas retuer Marcel par accident, » « Oh, on n'est pas à l’abris! » plaisantait-elle machinalement, tout en se criant intérieurement d’arrêter d’être aussi peu drôle et aussi chelou. Et de donner cette foutue bouteille de champagne à Marceline. « Je suis immortelle ce soir !! Tout le monde, je vous présente Andy. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, » Andrea faisait un petit coucou de sa main libre au reste des invités, s’imaginant en plus que, vu l’heure, il n’y avait certainement qu’un quart des personnes conviés.  « Andy c’est ton vrai prénom ou c’est un surnom ? » « Un surnom. » répondait-elle aussitôt, reportant son attention sur la blonde, trouvant sa présence tout de même rassurante. Elle n’était pas livrée à elle même au milieu de tout ce petit monde. « En tout cas, elle est super cool et intelligente, elle a bossé avec des robots ! » Bossé avec des robots… oui d’une certaine façon, elle n’allait pas rentrer dans les détails maintenant, en plus cette annonce avait l’air de faire son petit effet, si elle pouvait passer pour une fille cool ne serait-ce qu’en début de soirée, il fallait mieux qu’elle se taise et laisse couler. « Tu as un point commun avec Cassie, elle a joué un robot dans sa dernière pièce de théâtre. » Andrea pouffait de rire, suivant le regard de Marceline pour tomber sur une petite asiatique aux cheveux colorés. Ce n’était pas la coréenne qui faisait parler d’elle en ce moment ça ? La nouvellement 'ex' de Marceline ? Non ? Andrea n’avait pas du tout la mémoire des prénoms, encore moins des visages, mais vu la décontraction de Marceline ça ne pouvait pas être elle. Tant mieux. Elle avait lu pas mal de chose sur internet ces derniers jours, les sujets sur la partie lgbt de Reddit allaient bon train depuis ce scandal et Andrea n’avait pas pu évité de tomber dessus.« Ravie de te rencontrer Andy ! Ne fais pas trop attention à Marceline, elle est déjà arrachée… » Andrea pouffait de rire, sentant qu’elle se détendait déjà un peu, bien qu’elle tenait toujours fermement sa bouteille de champagne, ses doigts crispés autour de cette dernière et bien que Marceline se soit éloignée un peu. « Eh ! Je suis pompette, pas sourde ! » Ouf, elle revenait un verre de vin à la main et attrapait déjà Andy par le bras pour l’entrainer vers la cuisine. « D’ailleurs ne te laissons pas sans verre, ça serait très impoli de ma part, viens, » Le regard d’Andrea se baladait un peu partout alors qu’elle suivait Marceline jusqu’à la cuisine. « J’adore ta déco. » notait-elle avant que son regard ne se pose sur l’îlot central de la cuisine qui était recouvert d’alcools et de snacks. « Wow… » soufflait-elle. « Je suis trop contente que tu sois venue ! Tu bois quoi ? » « Euh… je… » Vodka, vin, tequila, des trucs qu’elle ne savait même pas identifier... Il y avait trop de choix et elle avait toujours sa foutu bouteille de champagne à la main comme une idiote, se tenant immobile, comme un piquet, près de l’îlot de la cuisine. Dit quelque chose, fait une phrase complète bordel !!« Je ne pensais pas que tu viendrais, la dernière fois je me suis dit que tu n’avais pas l’air si enthousiaste de la soirée. Mais tu vas voir, tout le monde est adorable. Si quelqu’un te fait chier, tu m’appelles ! » « Ah non non, j’étais enthousiaste juste… » elle cherchait ses mots alors que Marceline revenait à la charge : « Tu m’as dit que tu buvais quoi, déjà ? » « Euh, j’ai rien dis. » répondait-elle avant de tendre la bouteille de champagne à Marceline. « J’ai amené ça, j’espère que ça ira. J’aurais du mieux m’habiller, je savais pas que c’était une fête comme ça, je pensais que c’était chill. Désolée. » s’empressait-elle de dire, une pointe de panique dans la voix et dans le regard qu’elle peinait à cacher. « Je… euh… En fait j’avais envie de rencontrer tes amis et tout, mais c’est vrai que ça m’angoisse pas mal tout ça, ça fait du monde et j'suis pas des plus à l’aise en société, surtout sans mes amis dans les parages. » précisait-elle, parlant toujours trop vite. Jusqu’à présent Marceline l’avait surtout rencontré quand elle était avec son groupe de pote, ou alors en tête à tête, mais là, seule face à une armée d’amie de la blonde, elle se sentait un peu perdre pied. « Aussi la dernière fois t’avais l’air de dire que tu voulais que j’ai un coup d’un soir avec une de tes amie, mais je fais pas du tout dans le 'coup d’un soir' du coup j’ai paniqué un peu. » admettait-elle, soufflant un coup, ça faisait du bien de lui avoué tout ça, elle avait l’impression de se libérer d’un poids. « Désolée, je suis bizarre. » notait-elle à mi-voix. « Et je prend ce que tu veux bien me servir. J'’suis pas difficile. » concluait-elle dans un petit sourire. Il y avait tellement de bouteilles différentse qu’elle préférait de toute façon que Marceline fasse un choix pour elle, c’était plus simple.

burned the disco down

And they called off the circus
Burned the disco down
When they sent home the horses
And the rodeo clowns

I'm still on that tightrope
I'm still trying everything to get you laughing at me
I'm still a believer but I don't know why
I've never been a natural
All I do is try, try, try

I'm still on that trapeze
I'm still trying everything
To keep you looking at me

Because I'm a mirrorball
I'm a mirrorball
I'll show you every version of yourself
Tonight

C’était un surnom donc. Elle s’appelait probablement Andrea, c’était un joli prénom, un peu original - pas autant que Marceline, certes, mais quel prénom l’était ? - et qui lui allait bien. Andrea, donc, me suivit dans la cuisine, ses yeux papillonnant sur les détails de ma maison dont j’aurais dû probablement lui faire le tour si je n’avais pas été déjà aussi avinée.  « J’adore ta déco. » Je fis un grand sourire. C’était l’un de mes compliments favoris, que mon intérieur coloré plaise. Je savais qu’il n’était pas au goût de tout le monde, mais il était une projection directe de ma personnalité et j’en prenais soin, faisant tout pour qu’il soit lumineux et surprenant. Autour de l’ilôt central de la cuisine, j’observai le tas d’alcool et de snacks, cherchant sur quoi j’allais jeter mon dévolu et ce qui ferait plaisir à mon invitée, dont j’écoutais à moitié ce qu’elle répondait à mes questions. L’alcool me rendait distraite. Elle voulait boire quoi, Andy ? « Euh, j’ai rien dis. » Ah, oui, ah, voilà. Je tendis la main pour prendre la bouteille qu’Andy me tendait. Du champagne ! Elle ne faisait pas les choses à moitié ! « J’ai amené ça, j’espère que ça ira. J’aurais du mieux m’habiller, je savais pas que c’était une fête comme ça, je pensais que c’était chill. Désolée. » Elle recommençait avec ses excuses. J’avais déjà remarqué qu’elle semblait rapidement gênée, qu’elle s’excusait trop alors qu’elle ne faisait absolument rien de mal. Je secouai ma tête : « Arrête, tu débarques avec du champagne, t’es géniale, » m’exclamai-je en observant l’étiquette de la bouteille. « Et tu viens habillée comme tu veux chez moi, c’est pas un tapis rouge. Ne fais pas attention à moi et mes potes, on est juste des theater kids qui peuvent pas manquer une occasion de se faire remarquer. » On était ce genre de queers un peu survoltés et flamboyants, ceux que les gens qui ne se pensaient pas homophobes critiquaient en disant qu’on déservait notre cause parce qu’on était trop loud and proud. Même si évidemment, certains de mes potes étaient un peu plus casual, mais en soirée, il n’était pas rare que même eux se retrouvent avec des pailettes collées quelque part. Je regardai Andy, son visage pétillant, fourrant une poignée de chips dans ma bouche : « Tchesuperjoliecrunchcomchtes, » articulai-je en machant. Bon, à part ça, on buvait quoi ? Parce que je ne tenais pas à ce que l’alcool retombe, à vrai dire, j’avais plutôt envie de pousser plus loin, d’oublier plus fort. Surtout ne pas penser au fait que Jiyeon pourrait être là. Ni au fait qu’aucune de mes copines ne duraient assez longtemps pour qu’elles fassent partie de mon cercle social. Bref. L’alcool ! Et questionner Andy, au passage, l’alcool déliant ma langue.

« Je… euh… En fait j’avais envie de rencontrer tes amis et tout, mais c’est vrai que ça m’angoisse pas mal tout ça, ça fait du monde et j'suis pas des plus à l’aise en société, surtout sans mes amis dans les parages. » Ah, oui, c’est vrai que ça pouvait être angoissant. Je devais avouer que je faisais partie de ces personnes insupportables qui n’avaient jamais peur de rencontrer de nouvelles personnes. Au contraire, c’était un challenge, me dire que j’allais leur plaire, faire bonne impression. Mon dieu, quand je m’entendais, je me disais que j’avais quand même un sacré égo. Eh, j’étais pas actrice pour rien… « Hésite pas à inviter des amis à ma soirée si ça t’aide à être l’aise, mi casa es tu casa es… comment on dit leur maison en espagnol… » Je me perdais dans mes pensées, amusée par ma propre stupidité. Andy, elle, était beaucoup plus sérieuse. Je réalisai tout à coup qu’elle était beaucoup plus anxieuse que je ne l’avais imaginée, et que mes réponses légères ne devaient pas trop l’aider. « Aussi la dernière fois t’avais l’air de dire que tu voulais que j’ai un coup d’un soir avec une de tes amie, mais je fais pas du tout dans le 'coup d’un soir' du coup j’ai paniqué un peu. » Je relevai la tête, fronçant les sourcils. « Désolée, je suis bizarre. » Elle avait une toute petite voix, celle des gens gênés de prendre de la place, de simplement exprimer ce qu’ils ressentaient. « Et je prend ce que tu veux bien me servir. J’suis pas difficile. » Je reposai la bouteille que je tenais dans les mains dans un grand bruit, manquant de renverser l’un des verres à côté.  « Non, c’est moi qui suis désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l’aise la dernière fois. C’était une plaisanterie, t’inquiète, tu ne dois choper personne ici. Ou même flirter ou quoi. Promis, je ne jouerais pas les entremetteuses, » dis-je en essayant de reprendre mon sérieux. « T’es pas bizarre, t’es honnête. J’aimerais bien que plus de gens soient comme toi, » je lui fis un grand sourire. Andy était loin d’imaginer l’insupportable monde de la célébrité et ses faux semblants. Ou le fonctionnement de ma charmante famille. Ou le mien, si j’étais honnête - pour une fois. « Et j’étais sérieuse tout à l’heure, tu peux inviter des amis à toi ce soir si ça t’aide à être plus à l’aise. Mais je resterais avec toi, je vais pas te lâcher au milieu d’inconnus. Et si quelqu’un t’angoisse, tu me le diras. Mais promis, tout le monde est gentil. » Je repris la bouteille de champagne qu’Andy avait apporté et cherchai au centre de l’ilôt d’autres ingrédients. « Faisons nous un cocktail de champagne pour célébrer, » décidai-je. Je mis un peu de liqueur de cerise dans le fond de deux verres (je n’avais pas sorti les flûtes, de peur de les casser, et puis la contenance d’un grand verre, c’était mieux) et quelques framboises. J’ouvris la bouteille de champagne dans un pop familier et versai le liquide d’une main un peu distraite, en renversant un peu hors des verres. « Trinquons aux nouvelles amitiés ! » Proposai-je en tendant son verre à Andy.


@Andrea Welch

 burned the disco down
@Marceline Griffiths  

 « Arrête, tu débarques avec du champagne, t’es géniale, » ce n’était certainement pas le meilleur champagne qui soit, mais Andy était tout de même soulagée que la bouteille soit si bien reçue. La blonde observait l’étiquette avec attention et Andrea espérait qu’elle n’avait pas choisi quelque chose de trop mauvais. « Et tu viens habillée comme tu veux chez moi, c’est pas un tapis rouge. Ne fais pas attention à moi et mes potes, on est juste des theater kids qui peuvent pas manquer une occasion de se faire remarquer. » la brune échappait un petit rire, entre la nervosité et le soulagement, tirant maladroitement sur son crop-top alors que Marceline se gavait de chips. « Tchesuperjoliecrunchcomchtes, » Entre les bruits de chips et le manque cruel d’articulation de la blonde, Andrea n’était pas certaine d’avoir compris mais esquissait tout de même un petit sourire.

« Hésite pas à inviter des amis à ma soirée si ça t’aide à être l’aise, mi casa es tu casa es… comment on dit leur maison en espagnol…  » « es… su casa ? Je sais pas trop en fait. » pourquoi est ce qu’elle la suivait dans cette recherche de mot en espagnol ? Aucune idée. Andrea se focalisait sur ce qui la tracassait le plus et jouait, comme bien souvent, la carte de l’honnêteté, expliquant qu’elle avait eu un peu peur d’un potentiel coup d’un soir, que ce n’était pas son genre. Elle se sentait vraiment bête, comme si elle venait de dire un truc absurde, totalement bizarre, comme : ‘J’adore manger des cailloux’. Elle tentait de revenir sur le sujet de la boisson, comme pour enterrer le sujet précédent, le balayer sous le tapis et Marceline posait bruyamment la bouteille de champagne sur l’îlot de la cuisine, faisant presque sursauter Andrea. « Non, c’est moi qui suis désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l’aise la dernière fois. C’était une plaisanterie, t’inquiète, tu ne dois choper personne ici. Ou même flirter ou quoi. Promis, je ne jouerais pas les entremetteuses,  » entendre ça la soulageait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Ses épaules s’abaissaient déjà un peu et elle s’entait que son coeur se calmait un peu. « T’es pas bizarre, t’es honnête. J’aimerais bien que plus de gens soient comme toi, » Andrea souriait en voyant la blonde sourire. Elle avait presque envie de la prendre dans ses bras pour la remercier d’être aussi compréhensible, mais se retenait ne voulant pas rendre la situation trop gênante. « Et j’étais sérieuse tout à l’heure, tu peux inviter des amis à toi ce soir si ça t’aide à être plus à l’aise. Mais je resterais avec toi, je vais pas te lâcher au milieu d’inconnus. Et si quelqu’un t’angoisse, tu me le diras. Mais promis, tout le monde est gentil. » Andrea hochait rapidement la tête. « J’pense pas pouvoir invité quelqu’un en dernière minute, mais je vais m’accrocher à toi toute la soirée. » assurait-elle déjà en pouffant de rire. Non, ce n’était pas vrai, elle était sur qu’après avoir rencontré tout le monde, elle serait plus à l’aise et n’aurait plus à se cacher derrière Marceline. Elle était sociable, il lui fallait simplement un petit moment d’adaptation. Marceline récupérait déjà la bouteille de champagne qu’elle avait bruyamment posé un peu plus tôt. « Faisons nous un cocktail de champagne pour célébrer, » Elle s’empressait de mélanger différent liquide et Andrea suivait chacun des mouvements de la blonde. Un truc rose au fruit rouge, quelques framboises fraiches et voilà qu’elle ouvrait la bouteille de champagne d’un geste expert, avant de finir de remplir les verres avec le liquide moussant. Ses gestes étaient loin d’être précis, elle avait clairement déjà bien commencé la soirée, alors qu’il était encore tôt, mais Andrea n’était pas là pour juger, elle savait un peu ce qui se passait dans la vie privé de Marceline et comprenait qu’elle ai envie de s’amuser et d’oublier son ex à grand coup de champagne. « Trinquons aux nouvelles amitiés ! » Andrea attrapait le verre que lui tendait Marceline et trinquait rapidement avec elle, avant de prendre une gorgée du cocktail savamment préparé. « Hm c’est bon ! » lâchait-elle après une gorgée, d’un air surpris qu’elle regrettait presque immédiatement. « Enfin… j’veux dire : C’est bon. » reprenait-elle d’un air plus convaincu, reprenant une gorgée et venant déjà mâchouiller une framboise qui flottait à la surface de son verre. « Bon je suis vraiment rassurée de ne pas avoir à draguer qui que ce soit ce soir, parce que je suis pas douée pour ça. » notait-elle en toute sincérité, déjà bien plus détendue qu’à son arrivée, comme si l’épée de Damoclès qui était au dessus de sa tête avait soudainement disparu. « ça m’angoissait vraiment de devoir mettre un râteau à une de tes amies en sachant que tu t’étais embêter a préparer le terrain. Ça aurait été impoli. » expliquait-elle avant de secouer rapidement la tête. « Bref. Comment tu vas ? » Merde peut-être qu’elle n’aurait pas du poser cette question vu les circonstances, elle grimaçait déjà agitant sa main libre en ajoutant : « Enfin je veux dire, depuis la dernière fois qu’on s’est vu, ça va ? » non c’était pas mieux du tout. Elle savait très bien que Marceline venait de rompre, c’était dans tout les journaux et sur tout les sites internets du pays, lui demandait si elle allait bien était débile, surtout qu’il était tout juste vingt-heure et qu’elle était déjà pompette, ça répondait déjà à sa question. « Shit, je suis vraiment maladroite pardon. Je sais ce qui se passe dans ta vie en ce moment, je devrais pas te demander ça, je suis trop bête. » lâchait-elle enfin. Pourquoi elle avait l’impression de constamment marcher sur ses coquilles d’oeufs en présence de Marceline, pourquoi elle avait si peur de la décevoir ? Elle baissait les yeux sur son verre, reprenant une gorgée alors que ce n’était clairement pas le champagne qui allait l’aidé à ne plus mettre les pieds dans le plat. En plus c’était la toute première fois qu’elle admettait savoir que Marceline était célèbre, si ça se trouve la blonde allait être blessée que Andy ne se soit pas intéresser à elle et a sa carrière avant… ça y est c’était le retour des mains moites et des palpitations.

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Tonight

Depuis la cuisine, je pouvais entendre les bavardages de mes amis, la musique en fond qui passait un énième tube pop des années 2000s, et dans l’air, cette petite odeur salé et chimique des gâteaux apéritifs disposés dans les bols colorés sur chaque surface planes de la maison. J’adorais l’ambiance des débuts de fêtes, l’éléctricité dans l’air et ce petit goût qui annoncait une bonne soirée. J’avais assez bu pour être en avance sur tout le monde et habituellement, je préférais être une bonne hôte, être assez sobre pour suivre les conversations, mais ce soir, j’avais un temps d’avance sur les autres, et à juste titre, d’après moi. « Hm c’est bon ! » Je levai mon sourcil, prête à débattre du ton surpris d’Andy, mais elle se reprit très vite : « Enfin… j’veux dire : C’est bon. » J’éclatai de rire, heureuse que mon cocktail inventé dans l’instant plaise. Malheureusement, j’étais le genre de personne à toujours vouloir qu’on me complimente. Sûrement une déformation familiale après avoir grandi à devoir toujours quémander de l’attention et de l’affection, à devoir être sous mon meilleur jour, surtout quand Maddy était dans le coin et qu’il fallait passer derrière elle.

« Bon je suis vraiment rassurée de ne pas avoir à draguer qui que ce soit ce soir, parce que je suis pas douée pour ça. » Andrea me donnait effectivement l’impression d’être une personne un peu trop honnête pour être à l’aise avec le flirt qui demandait toujours de jouer le caméléon et de se mettre en avant. Autant dire que de ce côté-là, j’étais personnellement une spécialiste. Séduire une audience, adapter sa personnalité au rôle demandé. J’avais déjà dit en riant à mes amis que le flirt et être actrice était au final quasiment la même chose. « ça m’angoissait vraiment de devoir mettre un râteau à une de tes amies en sachant que tu t’étais embêter a préparer le terrain. Ça aurait été impoli. » Pauvre Andy, elle s’était vraiment angoissée. C’est vrai que j’avais mentionné qu’elle venait à plusieurs de mes amies avec qui je pensais qu’elle pourrait bien s’entendre et vu comment j’espérais que se déroulerait la soirée, j’imaginais que d’ici quelques heures, la fête batterait son plein, que les gens danseraient, se choperaient dans les couloirs, bref une grosse soirée qui rappelait celles de ma vie d’étudiante. J’avais besoin de me sentir jeune et irresponsable, de boire trop, de danser, de lancer un karaoké, bref, de tout faire pour ne pas penser à Jiyeon et mon coeur en miettes. « Eh, même si tu avais eu envie de draguer quelqu’un mais que finalement personne ne t’avait plu, tu aurais pu mettre des rateaux, t’es obligée à rien, surtout pas avec mes amies. C’est l’avantage de flirter avec des filles, elles sont généralement beaucoup plus compréhensives que les hommes et comprennent le concept du non », dis-je avec une petite grimace en pensant au comportement de beaucoup d’hommes que j’avais rencontré dans ma vie. Je continuai à boire mon cocktail, sentant qu’il rajoutait une dose d’alcool dans mes veines qui étaient pourtant déjà bien chargées.

« Bref. Comment tu vas ? » J’allais répondre mais Andy devint soudain agitée et elle rajouta précipitamment : « Enfin je veux dire, depuis la dernière fois qu’on s’est vu, ça va ? » Je levai un sourcil interrogatif, parce que je commençais vraiment à me demander si oui ou non Andy avait la moindre idée de qui j’étais et ce qui se passait dans ma vie, oui, puisque ça faisait la couverture des journaux people de tous les stands de Brisbane. « Shit, je suis vraiment maladroite pardon. Je sais ce qui se passe dans ta vie en ce moment, je devrais pas te demander ça, je suis trop bête. » Aaaaah ! J’agitai ma main, triomphante : « Mais donc tu sais qui je suis ! » J’éclatai de rire. « Je commençais vraiment à me demander mais je ne savais pas comment te le dire frontalement. Franchement, est-ce que y a un truc plus snob que dire “tu sais qui je suis ?” à quelqu’un ?» Je secouai ma tête, chassant de mon cerveau cette vision de star diva. « Je me suis même demandée si tu étais une de ces fans creepy qui feraient semblant de ne pas me reconnaître pour devenir mon amie. Mais tu as l’air trop honnête pour ce genre de trucs. », Andy n’avait en effet pas l’air très impressionnée par… Moi, ma maison, le fait qu’il y avait un golden globes dans mon salon. Je ne savais même pas si elle l’avait remarqué. C’était à la fois agréable et étrange, moi qui supportait mal de ne pas émerveiller les gens mais qui se rendait aussi compte qu’être connue n’était pas aussi fun que je l’imaginais. « Merci de n’avoir rien dit. C’est agréable d’être traitée normalement quand je rencontre de nouvelles personnes, ça arrive de moins en moins. » J’haussai les épaules. Parfois il suffisait d’un regard pour que je sache que l’on m’avait reconnu et que même si on ne disait rien, on n’en pensait pas moins. « Et du coup, pour répondre à ta question, eh bien… Je suis ivre à 20h donc je ne sais pas ce que ça dit de ma stabilité mentale actuelle ? » Je riais, amusée de ma propre bêtise, continuant à boire mon champagne et à manger les framboises qui flottaient. «Je te rejoins donc dans le bâteau des coeurs fraîchement brisés ! », Je tendai mon verre pour trinquer avec Andy. « T’as des conseils à me partager ? Franchement, je pensais que j’étais habituée vu le nombre de fois que ça m’est arrivé mais non, c’est toujours l’enfer. Je crois que je vais devenir nonne et ne plus jamais tomber amoureuse. »


@Andrea Welch

 burned the disco down
@Marceline Griffiths  

 « Eh, même si tu avais eu envie de draguer quelqu’un mais que finalement personne ne t’avait plu, tu aurais pu mettre des rateaux, t’es obligée à rien, surtout pas avec mes amies. C’est l’avantage de flirter avec des filles, elles sont généralement beaucoup plus compréhensives que les hommes et comprennent le concept du non » C’était rassurant d’entendre ça. En effet les filles étaient en général moins bornées que les hommes de ce côté là (enfin les exceptions existaient *tousse* Jiyeon *tousse*) et Andy se détendait déjà à l’idée de n’être forcée à rien ce soir. Elle pouvait essayer d’apprécier la soirée, rencontrer du monde… Il fallait juste qu’elle se prépare mentalement à sortir de sa coquille. Qu'elle se mette à l'aise.
Elle tentait donc de lancer la conversation, démarrant pas un simple « comment tu vas? » qui à première vu était bien innocent mais qu’elle tentait maladroitement de justifier, compte tenu de la situation, ayant la terrible impression de mettre les pieds dans le plat avec une telle question. « Mais donc tu sais qui je suis ! » Merde, c’est vrai qu’elle n’avait rien dit depuis le début, est ce qu’elle avait merdé en avouant ça ? Est ce que Marceline allait la mettre à la porte ? « Je commençais vraiment à me demander mais je ne savais pas comment te le dire frontalement. Franchement, est-ce que y a un truc plus snob que dire “tu sais qui je suis ?” à quelqu’un ? » C’est vrai que la question semblait terriblement arrogante, mais malgré tout justifiée dans le cas de Marceline. Andrea devenait toute rouge, ne sachant plus trop où se mettre. Elle pensait éviter de mettre les pieds dans le plat, mais voilà qu'elle avait l'impression d'avoir mis le feu à la cuisine. Quel boulet. « Je me suis même demandée si tu étais une de ces fans creepy qui feraient semblant de ne pas me reconnaître pour devenir mon amie. Mais tu as l’air trop honnête pour ce genre de trucs. » Elle agitait aussitôt les mains, paniquée que Marceline puisse l'imaginer comme ça. « Non non, je n'suis pas une fangirl creepy. Je sais juste qui t’es parce que tout le monde le sait. » assurait-elle. Bordel, elle avait vraiment l’impression d’avoir fait une connerie en faisant comme si Marceline n’était pas connu. C’était la première fois qu’elle rencontrait une célébrité, elle n’avait pas su comment faire et avait pris la décision d’ignorer l’éléphant dans la pièce. Peut-être que, du coup, ça allait lui couter une amitié. T'es trop bête Andy, pourquoi tu fais rien comme tout le monde ? « Merci de n’avoir rien dit. C’est agréable d’être traitée normalement quand je rencontre de nouvelles personnes, ça arrive de moins en moins. » Ouf. Andrea échappait un soupire de soulagement, réalisant qu’elle retenait plus ou moins son souffle depuis la première phrase de Marceline. « J’ai cru que j’avais merdé. » avouait-elle, essuyant son front d’un revers de main avant d’échapper un rire nerveux et de prendre quelques gorgées de son cocktail. « Et du coup, pour répondre à ta question, eh bien… Je suis ivre à 20h donc je ne sais pas ce que ça dit de ma stabilité mentale actuelle ? » Andrea rejoignait le rire de Marceline, un peu triste quand même de la savoir dans cet état. « Je te rejoins donc dans le bateau des coeurs fraîchement brisés !  » « Bienvenue à bord ! » lâchait-elle aussitôt en pouffant de rire. Elle trinquait avec le verre de l’actrice, en prenant une nouvelle gorgée, attrapant une framboise pour la mâchouiller. « T’as des conseils à me partager ? Franchement, je pensais que j’étais habituée vu le nombre de fois que ça m’est arrivé mais non, c’est toujours l’enfer. Je crois que je vais devenir nonne et ne plus jamais tomber amoureuse. » Andrea manquait de s’étouffer avec sa framboise. « Nonne ? » répétait-elle, amusée. « Ne plus jamais tomber amoureuse j’ai déjà essayé et ça ne marche pas. » avouait-elle en haussant les épaules. En même temps elle avait tendance à s’imaginer en couple avec toutes les personnes qu’elle rencontrait. Elle ne tombait pas amoureuse dans la seconde, dieu merci, mais cherchait tellement la bonne personne qu’elle ne pouvait s’empêcher de se demander, à chaque rencontre, si elle avait en face d’elle the one. Bon, évidemment elle n’avait pas imaginé ce scénario avec Marceline, parce que celle ci était en couple le jour de leur rencontre et que Andrea était bien trop réglo et honnête pour ne serait-ce qu'imaginer un tel scénario. « Perso mon astuce c’est : aller pleurer chez ma cousine, regarder High School Musical en mangeant de la pizza et puis …essayer de passer à autre chose. » Oui la dernière partie était la plus délicate, évidemment. « Après … être bourrée dès vingt heure et passer une bonne soirée avec des amis, c’est certainement une bonne solution aussi. » assurait-elle dans un petit sourire. « Mais si tu veux pleurer et insulter ton ex jusqu’au bout de la nuit, en mangeant de la crème glacé : je suis là. » concluait-elle. Elle se doutait bien que Marceline avait des amis bien plus proche avec qui faire ça, mais bon, elle se portait volontaire, sachant trop bien ce qu’une déception amoureuse pouvait faire.

burned the disco down

And they called off the circus
Burned the disco down
When they sent home the horses
And the rodeo clowns

I'm still on that tightrope
I'm still trying everything to get you laughing at me
I'm still a believer but I don't know why
I've never been a natural
All I do is try, try, try

I'm still on that trapeze
I'm still trying everything
To keep you looking at me

Because I'm a mirrorball
I'm a mirrorball
I'll show you every version of yourself
Tonight

« Non non, je n'suis pas une fangirl creepy. Je sais juste qui t’es parce que tout le monde le sait. » Je n’étais pas sûre d’aimer ça, voulus-je dire, être connue par tout le monde. Mais c’était ce que j’avais voulu, après tout. C’était mon rêve. Qu’est-ce qui était pire, un rêve qui ne se réalise jamais, ou un rêve qui se réalise et devient amer ? Mais ça, je ne pouvais pas l’expliquer à Andy sans avoir l’air ingrate. Je me gardais bien de parler de mes émotions ambivalentes sur le sujet, même avec beaucoup de mes amis que j’aimais pourtant profondément. « J’ai cru que j’avais merdé. » Je secouai la tête. « Plutôt l’inverse ! » Andy semblait toujours inquiète de faire mal les choses et ne semblait pas remarquer qu’instinctivement, elle semblait plutôt toujours tomber bon dans ses réactions. Enfin, je ne la connaissais pas depuis longtemps, mais c’était l’idée que je me faisais d’elle.

« Bienvenue à bord ! » On trinqua à nos peines de coeur. « Nonne ? » Je secouai la tête d’un signe affirmatif. Après tout, dans les ordres, on aime Dieu, et le reste ne compte plus. « Ne plus jamais tomber amoureuse j’ai déjà essayé et ça ne marche pas. » Bien evidemment… J’eus un petit sourire boudeur. Je savais bien que ça ne marchait pas, que ça ne se contrôlait pas, sinon j’aurais débranché le cable d’alimentation depuis longtemps. « J’ai déjà essayé. Ne dis pas à mes potes que je viens de te dire que je ne veux plus jamais tomber amoureuse, ils se fouteraient de moi, t’as pas idée… Le nombre de fois qu’ils m’ont entendu dire ça. » Je devrais presque être gênée de ma naïveté, de mon tempérament trop romantique et de la stupidité avec laquelle j’y retournais à chaque fois. Mais j’étais qui j’étais, je ne pouvais pas le changer - ou en tout cas, je ne l’avais pas essayé. Plusieurs de mes amis m’avaient déjà conseillé d’aller chez un psy, pour, je les cite, “un tas de sujets, Marcel” mais j’avais toujours refusé. Après tout, c’était mon coeur qu’on brisait, ce n’était pas moi le problème ! (Enfin, ça, c’était ce que je me disais en me regardant dans le miroir, pas tout à fait ce que je ressentais quand j’étais honnête, à 2 heures du matin, à fixer mon plafond et à me dire que ma peur de l’abandon et mon intensité ruinaient mes relations, que je choisissais toujours les filles qui semblaient ne pas pouvoir me donner ce dont j’avais besoin, comme une sorte de prophétie auto-réalisatrice impossible à briser.) « C’est toujours pareil, je leur dis que la prochaine fois, ça sera différent, qu’on ne m’y reprendra pas. Et trois mois plus tard je leur présente une fille qui est fermée émotionnellement, qui ne veut pas s’engager, et je leur promets que cette fois-ci, ça sera la bonne. Et évidemment ça ne fonctionne pas. Ou alors je leur présente une fille aussi intense que moi, borderline instable, et je leur dis que c’est le coup de foudre et mon âme soeur et ils me disent de ralentir et je leur dis non, ça va le faire, et évidemment la flamme crame tout sur son passage, moi y compris, la fille est trop possessive, ou je suis trop possessive, on s’engueule, ça ne marche pas, et ensuite je dis oh plus jamais, plus jamais, et ensuite je…  » Je m’arrêtai pour respirer et je me mis à rire : « Mon dieu, tu le crois ça, drunk me est encore plus bavarde. Tu n’aurais pas cru ça possible, hein ? »

Je terminai mon verre d’un geste vif et cherchai la bouteille de champagne pour me resservir. A cette cadence, je risquais tout bonnement de vomir les trois chips que j’avais mangé dans moins d’une heure, mais qu’importe.  Il ne fallait surtout pas que je pense au fait que j’avais trente ans passé et que mes gueules de bois étaient bien moins supportables qu’avant. Je n’avais aucune obligation demain, pas de tournage ou d’interview, juste mon lit, une commande macdo, et du doliprane. Et c’était parfait. D’ici là, j’avais Andy, une célibataire au coeur brisé, tout comme moi, et je m’en sentais un peu moins seule. « Perso mon astuce c’est : aller pleurer chez ma cousine, regarder High School Musical en mangeant de la pizza et puis …essayer de passer à autre chose. »  Je grimaçai et me mis à rire, sans qu’Andy puisse comprendre. Je lui expliquai : « Désolée, la prochaine fois je te raconterais ma relation avec mes cousines, tu comprendras le rire nerveux. Mais ton programme a l’air cool ! » High School Musical, ça m’allait parfaitement, je pouvais faire du karaoké devant. « Après … être bourrée dès vingt heure et passer une bonne soirée avec des amis, c’est certainement une bonne solution aussi. » Parfait, parce que c’était le plan. « Mais si tu veux pleurer et insulter ton ex jusqu’au bout de la nuit, en mangeant de la crème glacé : je suis là. » Je plissai les yeux, observant Andy, et lui fis un immense sourire. « Eh, méfie toi, je crois que je vais accepter l’invitation ! » M’exclamai-je. Une sorte de pyjama party d’ado, c’était exactement ce dont j’avais besoin. Et bitcher un peu sur Jiyeon. Eh, on ne pouvait pas être tout le temps mature.

La sonnette de l’entrée retentit et Suzy partit ouvrit le portail, revenant dans la cuisine avec plusieurs de mes amis d’université. « Bonsoiiiiiir tout le monde !! » Je fis une espèce de révérence avant de pointer Andy. « Je vous présente Andy. Andy, c’est Max, Daisy et Joel », dis-je en pointant du doigt chaque personne. Daisy plissa les yeux : « Ah oui, Andy ! Marceline m’a parlé de toi », et elle adressa son plus beau sourire à Andy. J’agitai mes bras : « Oui, non, oublie tout ce que j’ai dit, tu n’as jaaaamais entendu parler d’elle. Je t’expliquerai. Oublie tout !!! » Et d’un mouvement rendu incertain par l’alcool, je passai mon bras autour des épaules d’Andy en riant, l’amenant à ma suite dans le salon et lui soufflant à l'oreille (elle était si petite, il fallait que je me plie en deux) : « Je t’avais dit, i got your back ! Maintenant viens m’aider à essayer de lancer un karaoké. Ou un concours de shot. Ou les deux ! »



@Andrea Welch

 burned the disco down
@Marceline Griffiths  

« J’ai déjà essayé. Ne dis pas à mes potes que je viens de te dire que je ne veux plus jamais tomber amoureuse, ils se fouteraient de moi, t’as pas idée… Le nombre de fois qu’ils m’ont entendu dire ça. » Andrea esquissait un petit sourire, elle ne comprenait que trop bien cette situation, pourtant en soit elle n’avait pas eu tant de relation que ça dans sa petite vie, mais elle l’avait fait trois fois et elle savait qu’elle le referait autant de fois que nécessaire. « Je ne leur dirais rien. » assurait-elle. « C’est toujours pareil, je leur dis que la prochaine fois, ça sera différent, qu’on ne m’y reprendra pas. Et trois mois plus tard je leur présente une fille qui est fermée émotionnellement, qui ne veut pas s’engager, et je leur promets que cette fois-ci, ça sera la bonne. Et évidemment ça ne fonctionne pas. Ou alors je leur présente une fille aussi intense que moi, borderline instable, et je leur dis que c’est le coup de foudre et mon âme soeur et ils me disent de ralentir et je leur dis non, ça va le faire, et évidemment la flamme crame tout sur son passage, moi y compris, la fille est trop possessive, ou je suis trop possessive, on s’engueule, ça ne marche pas, et ensuite je dis oh plus jamais, plus jamais, et ensuite je…  » Andrea hochait lentement la tête entre deux gorgées de champagne. Trop distante ou pas assez… Il était toujours compliqué de trouver l’équilibre parfait dans une relation. Andy de son côté avait tendance à tout faire pour que ça marche, quitte à s’écraser un peu trop, people pleaser qu’elle était, mais même avec tout les efforts qu’elle faisait ça ne durait pas. Parfois elle se demandait vraiment ce qu’il fallait faire pour avoir un couple qui dure. « Mon dieu, tu le crois ça, drunk me est encore plus bavarde. Tu n’aurais pas cru ça possible, hein ? » Cette remarque arrachait un rire franc à Andrea, qui couvrait aussitôt sa bouche tant elle fut elle même surprise par le bruit qu’elle faisait. « Arrête ! Je m’étais même pas rendu compte !» assurait-elle en riant de plus bel. C’est vrai qu’elle avait sincèrement écouté Marceline, elle s’était intéressée à la conversation et le fait que la blonde parle beaucoup, d’un coup, ne l’avait même pas choquée. « J’suis bavarde aussi, encore plus quand j’ai bu. » assurait-elle. Quand elle avait bu elle était aussi relou qu’une enfant : elle parlait trop, était partante pour tout et riait pour rien.
Marceline terminait son cocktail d’une traite alors qu’Andrea expliquait rapidement ce qu’elle faisait en cas de rupture. La blonde échappait aussitôt un rire. Sur le coup Andrea pensait que c’était le fait de regarder High School musical qui faisait rire l’actrice mais bien vite elle précisait : « Désolée, la prochaine fois je te raconterais ma relation avec mes cousines, tu comprendras le rire nerveux. Mais ton programme a l’air cool ! » Elle se sentait moins pointée du doigt, son amour pour la franchise était saint et sauf. « Eh, méfie toi, je crois que je vais accepter l’invitation ! » « Si je te le propose c’est que ça n’me dérange pas. » assurait-elle en pouffant de rire. La sonnette de l’entrée retentissait soudain, rappelant Andrea à la réalité : la soirée et le salon plein de monde qu’elle ne connaissait pas. Right. Andrea terminait rapidement son verre, le remplissant d’un peu d’alcool avec la première bouteille qui trainait là, avant de suivre timidement Marceline vers la porte qui liait la cuisine au salon. La jeune femme était clairement dans son élément, saluant les nouveaux venu d’une révérence qui arrachait un sourire à Andrea. « Bonsoiiiiiir tout le monde !! » Qu’est ce qu’elle donnerait pour être aussi à l’aise qu’elle. « Je vous présente Andy. Andy, c’est Max, Daisy et Joel  » Andrea esquissait un petit sourire, faisant un coucou de la main aux derniers arrivés. « Ah oui, Andy ! Marceline m’a parlé de toi  » Les sourcils d’Andy se haussaient déjà, surprise, ne pouvant toute fois pas s’empêcher de rendre le sourire de Daisy, qui était charmante. « Oui, non, oublie tout ce que j’ai dit, tu n’as jaaaamais entendu parler d’elle. Je t’expliquerai. Oublie tout !!! » Andrea riait de plus belle, prenant une gorgée de son verre, grimaçant un peu en sentant qu’elle y avait mis ce qui semblait être du gin, pure. Marceline passait l’un de ses longs bras autour de épaules de Andrea et l’entrainait déjà vers le salon tout en lui soufflant dans l’oreille:« Je t’avais dit, i got your back ! Maintenant viens m’aider à essayer de lancer un karaoké. Ou un concours de shot. Ou les deux ! » « Ok, ok ! » lâchait-elle en gloussant. Elle posait son verre sur la table basse, déjà pas mal encombré, et de penchait sur la télévision, allumant cette dernière, lançant YouTube pour mettre une playlist de vidéo toute prête pour le karaoké. Marceline n’était pas d’une grande aide, mais elle supervisait, sirotant son champagne en bavardant avec Joel. « Bon voilà. Y’a pas de micro et de vrai jeu de karaoké, mais ça devrait faire l’affaire. Ceux qui ne connaissent pas les paroles prennent des shots et … voilà. » proposait-elle, passant d’un air assurée à un air plus hésitant alors qu’elle relevait la tête de la télécommande de la télévision pour la poser sur les invités qui c’étaient réunis dans le salon en face d’elle. Elle tirait nerveusement sur son crop-top, avant de mettre play à la vidéo YouTube qui était en pause derrière elle et  de se débarrasser de la télécommande. Elle récupérait son verre avant de s’installer dans le canapé. Le premier titre était Toxic de Britney Spears et mettait tout le monde d’accord. Avec ce genre de playlist personne n’allait boire de shots, mais tant pis. Andrea prenait une nouvelle gorgée de son gin, chantonnant un peu dans son coin, alors que d’autre, dont Max et Daisy faisaient le show, chorégraphie comprise, sous le regard amusé de Andrea qui se sentait vraiment toute petite en présence de tel personne avec des personnalités aussi extraverties. Elle observait Marceline du coin de l’oeil, contente de voir que l’actrice s’amusait. « Andy ne chante paaaaas ! » criait soudain Daisy. Andrea reportait son attention sur la jeune femme. « Ah mais je, je la connais, j’ai… je … » panique à bord alors qu’elle ne suivait même pas les règles de son propre jeu et que Suzy lui faisait signe de finir son verre cul sec. Andrea s’exécutait en pouffant de rire, laissant l’alcool la désinhiber un peu. On lui offrait déjà un autre verre au contenu aussi transparent que le précédent (ce qui selon elle n’était pas bon signe) et la session karaoké se poursuivait, passant de Britney à une chanson visiblement un peu moins connu dans la salle : un titre un peu obscure de Justin Bieber. Certain tentait de chanter malgré tout, les paroles étant à l’écran, mais ça tournait bien vite à l’improvisation, interrompu par des shots de tequila. Marceline semblait se perdre dans une longue conversation avec Théo et tout deux rataient du coup la chanson suivante : Believe de Cher. « J’voudrais pas interrompre votre conversation mais : vous devez boire. » notait-elle en se penchant de leur côté du canapé, un petit sourire satisfait sur le visage avant de reprendre sa place tout en chantonnant la chanson. Elle commençait à se détendre un peu, le contenu de son verre y était peut-être pour beaucoup, mais qu’importe, elle s’amusait bien. Daisy venait bien vite s’assoir sur l’accoudoir du canapé, tout près d’Andrea et voilà que c’était leur tour de se perdre dans une longue conversation au sujet des cheveux de Cher, alors que d’autre, plus assidues, hurlaient les paroles de Edge of Glory de Lady Gaga à plein poumons.

burned the disco down

And they called off the circus
Burned the disco down
When they sent home the horses
And the rodeo clowns

I'm still on that tightrope
I'm still trying everything to get you laughing at me
I'm still a believer but I don't know why
I've never been a natural
All I do is try, try, try

I'm still on that trapeze
I'm still trying everything
To keep you looking at me

Because I'm a mirrorball
I'm a mirrorball
I'll show you every version of yourself
Tonight

On repartit dans le salon, bras dessus bras dessous, et je regardai tous mes amis en train de discuter, à moitié installé sur les fauteuils colorés et le canapé, la musique en fond, et mon cœur se gonfla dans ma poitrine. C’était exactement ça qui me rendait heureuse, ce que j’aimais faire, le sel de ma vie qui sublimait le quotidien. Voir les gens que j’aimais ensemble, les voir s’aimer aussi, entendre leurs rires, sentir qu’on construisait une réalité ensemble sur cette terre étrange et absurde. J’avais assez bu pour vouloir partir dans un beau discours sur l’amour et l’amitié mais je me retins, me contentant de boire mon champagne et d’écouter Joel me raconter les dernières aventures avec son collègue sur lequel il avait secrètement un crush. Andy, elle, avait déjà pris les devants avec ma télé. C’était drôle, c’était la première fois qu’elle venait chez moi, qu’elle rencontrait mes amis, mais j’avais comme l’impression qu’elle appartenait déjà à ce petit univers, qu’elle en avait toujours fait parti. Depuis que je l’avais rencontré, j’avais un sentiment de familiarité étrange quand j’étais avec Andy, comme une sensation de déjà-vu - ce n’était pas la première fois que j’avais des coups de foudre amicaux, que je jetai mon dévolu sur des gens que je trouvais intéressant, mais Andy, c’était légèrement différent. J’aimais juste bien sa compagnie. Elle me calmait.

« Bon voilà. Y’a pas de micro et de vrai jeu de karaoké, mais ça devrait faire l’affaire. Ceux qui ne connaissent pas les paroles prennent des shots et … voilà. » C’était par-fait ! En plus elle était proactive en soirée, c’était parfait. La plupart de mes amis étaient trop occupés à faire le show pour organiser quoi que ce soit - le désavantage d’avoir des vilains theater kids qui voulaient toujours se voler la vedette au lieu de leader un peu. Toxic de Britney Spears se lança et déjà je riais, dansais, le coeur léger, calmant un peu ma descente pour ne pas trop m’égarer. J’observai toujours du coin de l’oeil Andy pour être sûre qu’elle s’amusait bien et qu’elle n’était pas abandonnée, mais tout le monde y mettait du sien et surtout Andy avait l’air de se détendre et de se joindre au mouvement. D’autres amis sonnèrent à la porte et arrivèrent, nous étions à présent une petite vingtaine de joyeux larons, certains fumant dans le jardin mais revenant souvent se prêter au jeu du karaoké. « Andy ne chante paaaaas ! » Releva Daisy. Bien sûr qu’elle prêtait attention à Andy, c’était ma faute, je lui avais vendue Andy comme une fille mignonne et geek, bref, exactement son type. Mais avec un peu de chance, elle avait compris tout à l’heure dans la cuisine que je lui demandais de lever le peid et de ne pas flirter avec mon invitée. « Ah mais je, je la connais, j’ai… je … » Suzy invoqua la règle, le cul sec, j’éclatai de rire, et une nouvelle chanson se lança, les paroles s’embrouillaient, je buvais, puis Théo commenta les paroles de Justin Bieber et me raconta un fun fact sur son premier album et l’imapct qu’il avait eu sur la pop de cette époque et bien vite j’oubliais que j’étais censée chanter, ce qui n’échappa à Andy : « J’voudrais pas interrompre votre conversation mais : vous devez boire. » Je tirai la langue à Andy et acceptai ma sentence, buvant avant de grignoter quelques chips pour reprendre de l’énergie. Daisy s’était installée à côté d’Andy, elles discutaient, ça avait l’air d’aller, je m’emballai sur Edge of Glory de Lady Gaga, puis Suzy et moi hurlions Maneater de Nelly Furtado en improvisant une chorégraphie au milieu du salon. Une fois notre numéro terminée, je poussai Max qui était assis sur le canapé pour me mettre à côté d’Andy qui chantonnait à présent I Kissed A Girl de Katy Perry. Daisy avait l’air d’être partie chercher des snacks dans la cuisine. « Ca vaaaa ? » Lui demandai-je, tanguant moi-même sur mon canapé. « Daisy ne t’embête pas hein ? Tu me dis sinon hein, je lui parlerais. » Je m’enfonçai dans les coussins, reprenant le refrain de la chanson avant de me repencher vers Andy : « Bon, c’est bien beau toutes ces chansons, mais je pense qu’il faut qu’on leur montre ce que c’est qu’un vrai spectacle. » Je me levai et cherchai mon téléphone, connecté à la télé, pour rajouter un fil d’attente une chanson sous le regard intrigué d’Andy. Je lui tendai les mains pour l’aider à se relever, les autres s’écartant un peu pour nous laisser la place tandis que les premières notes de piano commençaient : « Tu veux être Gabriella ou Troy ? » Parce qu’une chose était sûre, peu importe nos peines de coeur : we’re breaking free.



@Andrea Welch

 burned the disco down
@Marceline Griffiths  

Il y avait de plus en plus de monde, mais pour une fois Andrea ne semblait pas s’en soucier plus que ça. Ce qu’elle avait dans son verre avait eu l’effet d’un anxiolytique et elle chantonnait gaiement dans son coin du canapé, se balançant sur le rythme, bavardant avec Daisy avant que celle ci ne s’éclipse pour aller en cuisine. Elle n’avait pas le temps de s’ennuyer puisque déjà Suzy et Marceline faisait le show sur Maneater de Nelly Furtado. Andy avait totalement oublié l’existence de cette chanson pourtant son cerveau semblait se souvenir des paroles. Elle reportait brièvement son attention sur son verre, en prenant une petite gorgée avant de chantonner I Kissed a Girl de Katy Perry. Max qui se trouvait à sa gauche se déplaça soudainement pour laisser la place à la grande blonde qui se laissait tomber dans le sofa. « Ca vaaaa ? »  Andrea pouffait de rire en voyant le regard pétillant de Marceline et son équilibre précaire alors qu’elle était assise. « ça va très bien oui. » confirmait-elle. « Daisy ne t’embête pas hein ? Tu me dis sinon hein, je lui parlerais. » « Non non, ça va, elle est très gentille. » Est ce que Daisy draguait Andy ? Ce n’était pas impossible, la Welch avait toujours bien du mal à remarquer ce genre de chose, elle friendzonait tout le monde, n’étant pas forcément ultra réceptive aux avances qu’on pouvait lui faire. « Bon, c’est bien beau toutes ces chansons, mais je pense qu’il faut qu’on leur montre ce que c’est qu’un vrai spectacle. » Andrea suivait du regard Marceline qui se tirait du canapé à la recherche de son téléphone. Qu’est ce qu’elle faisait ? Andy prenait une nouvelle gorgée de son gin, impatiente de voir ce que Marceline allait faire avant que la blonde ne lui tende la main. Merde, il fallait qu’elle se joigne à elle ? Andrea finissait son verre cul sec, comme pour se donner un peu de courage, posait celui ci sur la table basse avant d’attraper la main de Marceline pour la rejoindre près de la télévision. Quelques notes de piano s’échappaient des haut parleur de cette dernière et un sourire débile étirait déjà les lèvres d’Andrea. « Tu veux être Gabriella ou Troy ? » « Je fais toujours Troy. » assurait-elle, un peu trop sur d’elle pour quelqu’un qui était sur le point de pousser la chansonnette face à un groupe d’inconnus. Inconnus qui en plus avaient visiblement tous le sens du spectacle et un minimum de talent. Talent, que Andrea n’avait pas vraiment. Mais bon, le gin s’occuperait de l’humiliation, pendant qu’elle passerait un bon moment. Elle attrapait rapidement une bouteille de bière vide qui se trouvait sur la table basse pour s’en servir de micro. « We’re soooooaring… flyyyyyyying… there’s not a star in heeeaaaven that we can’t reeeaach… » Troy avait prit possession de son corps et elle faisait déjà des grands gestes, bien plus à l’aise qu’elle ne l’aurait espérer. Marceline avait une présence rassurante qui faisait une paire parfaite avec l’alcool : Andrea avait presque l’impression d’être avec son groupe d’ami… tout du moins elle était aussi à l’aise qu’avec eux. Sa voix n’avait rien a voir avec celé de Troy, bien qu’elle tentait de rester dans les grave autant que possible. A l’approche du refrain, elle tendait une main à Marceline, attrapant la sienne pour la faire tourner sur elle même, laborieusement (parce que la blonde était bien plus grande qu’elle). Bien vite d’autres invités se joignaient à leur duo, chantant (ou plutôt hurlant) les paroles de ce classique de Disney Channel. Andrea restait concentrée sur Marceline, déjà parce que dans ce scénario elle était sa Gabriella, mais aussi parce que ça lui permettait de faire abstraction de tout ceux qui l’observait en cet instant. La chorégraphie n’était pas reproduite à l’identique, Andrea se contentait de jouer les adolescent transi d’amour, sans forcément que ce soit très convainquant (ce n’était pas elle l’actrice de ce duo après tout).

burned the disco down

And they called off the circus
Burned the disco down
When they sent home the horses
And the rodeo clowns

I'm still on that tightrope
I'm still trying everything to get you laughing at me
I'm still a believer but I don't know why
I've never been a natural
All I do is try, try, try

I'm still on that trapeze
I'm still trying everything
To keep you looking at me

Because I'm a mirrorball
I'm a mirrorball
I'll show you every version of yourself
Tonight

J’acceptai mon rôle de Gabriella avec plaisir, j’étais plutôt une soprano de toute façon. « We’re soooooaring… flyyyyyyying… there’s not a star in heeeaaaven that we can’t reeeaach… » « If we,’re tryyyyin… So we’re breaaaking freeeee… » Et voilà, nous étions lancées, faisant l’avion dans mon salon, hurlant dans nos faux micros faits de bouteilles de bières, applaudis par notre audience qui faisaient les harmonies - plus ou moins juste - et surtout, j’avais plaisir de voir qu’Andy se lâchait, elle tenta même de me faire tourner sur moi-même et je dus me baisser, ratant plusieurs mots du refrain parce que j’étais à moitié pliée en deux, morte de rire de notre maladresse. Plus la chanson avançait et plus on s’emballait « we’re runnnnninnnng » je pris la main d’Andy pour courir vers le canapé, manquant de se cogner contre la table, « climbiiiinnnng » on monta sur le canapé, mimant les paroles, riant, et lorsque la chanson se termina, on chanta les dernières paroles avec un air sérieux, nos visages tout proches, se regardant comme si on venait nous même de performer devant notre école entière après des mois à être séparé par nos amis parce que l’une jouait du basket et l’autre aimait la science (oui, bon, les hétéros aimaient s’inventer des histoires de Roméo et Juliet où le monde était contre eux, ce qui me faisait toujours me lever les yeux aux ciels et me donnait envie de leur répondre d’essayer d’être queer deux secondes pour comprendre, mais certes, c’était Disney Channel, je pardonnais.)

Tout le monde nous applaudit avec entrain et je levai la main pour qu’Andy me fasse un high-five. On était venues, on avait vues, on avait vaincues. Je m’écroulai sur le canapé, fatiguée de mes bêtises, la tête qui tournait. « Bien joué », dis-je à Andy avec un grand sourire. Je me levai du canapé, décrétant : « Je crois que ça mérite bien du champagne. Je vais nous en chercher ! » Je partis dans la cuisine, tombant sur plusieurs de mes amis qui faisaient une contre-soirée dans la pièce, comme ça arrivait souvent. Daisy était là, en train de siroter une bière et de discuter avec Emma. Elle me fit un signe de la main pour m’interpeller. « Eh, Marcel ! Qu’est-ce que tu me disais sur Andy tout à l’heure quand je suis arrivée ? » Je fronçai les sourcils. Ah oui, ma tentative de sauvetage dans la cuisine. « Elle est tellement cool que tu veux te la garder pour toi, c’est ça ? » J’éclatai de rire. « Mais non, rien à voir ! C’est juste qu’elle n’est pas intéressée pour rencontrer quelqu’un, en fait. Désolée pour la fausse joie. » Expliquai-je. « Et je viens juste de rompre, je te rappelle, patate. » Cette fois-ci, ce fût Daisy qui éclata de rire : « Justement ma chérie, c’est toujours deux semaines après une rupture que tu nous dis avoir trouvé ta nouvelle âme soeur. » Je poussai un cri, outrée, et frappai le bras de Daisy, faisant mousser toute la bière qu’elle tenait. « Connasse ! » M’exclamai-je en riant, à moitié amusée, à moitié vexée. J’attrapai la bouteille de champagne qui trainait, perdue au milieu des autres bouteilles ouvertes, et retournai dans le salon, cherchant Andy et m’installant à côté d’elle. Le karaoké s’était un peu calmé, les discussions avaient repris. « Les gens ne veulent plus passer après nous, on a mis la barre trop haute », expliquai-je en riant à l’attention d’Andy. J’attrapai son verre pour le remplir de champagne, cherchai le mien sur la table, sans succès, en attrapai un vide que je décidai allait devenir le mien. Je bus une longue gorgée, fermai les yeux un instant, tout à coup un peu fatiguée après avoir fait mon numéro devant tout le monde. « Je suis contente que tu sois venue », murmurai-je avec un petit sourire.


@Andrea Welch

 burned the disco down
@Marceline Griffiths  

Le duo était splendide ! Enfin… pour elles, qui étaient à fond dedans, qui mimaient les paroles, incarnant Troy et Gabriella de la manière la plus dramatique qui soit : c’était splendide. Pour les autres, ceux qui subissaient un peu leur voix, plus ou moins juste et leur rire au milieu de la chanson : c’était certainement moins agréable. La chanson se terminait et Andrea se laissait tomber dans le canapé, essoufflée de s’être tant agitée.« Je crois que ça mérite bien du champagne. Je vais nous en chercher ! »  Annonçait Marceline, se tirant déjà du canapé pour s’éclipser dans la cuisine. Andy se redressait pour chercher son verre sur la table basse, constatant qu’il était vide. Right, elle l’avait fini avant de chanter, elle avait déjà oublié. Elle se réinstallait au fond du sofa, son verre vide à la main, attendant sagement que Marceline réapparaisse. Et bien vite la blonde se réinstallait à côté d’elle, bouteille de champagne à la main. « Les gens ne veulent plus passer après nous, on a mis la barre trop haute » notait-elle, attrapant déjà le verre de Andrea pour le remplir. Andy scannait rapidement la salle, notant qu’en effet, YouTube avait automatiquement lancé une nouvelle vidéo de high school musical, mais tout le monde semblait trop occupé à bavarder pour continuer le petit jeux de karaoké commencé un peu plus tôt. « c’est pas étonnant. Notre chorégraphie avait de quoi intimidé même les plus talentueux. » notait Andrea en tentant de garder le sérieux, mais esquissant malgré elle un sourire débile. Elle prenait quelques gorgées de champagne alors que Marceline semblait s’enfoncer un peu plus dans le canapé. « Je suis contente que tu sois venue »  Un sourire un peu plus grand venait étirer les lèvres de la Welch. « Je suis contente d’être venue aussi. » assurait-elle. « Au final je me sus inquiétée pour rien... comme bien souvent. » concluait-elle en haussant les épaules. La soirée c'était bien passée, elle ne s'était pas sentie exclue, elle n'avait pris sur elle et avait parlé à pas mal de monde... elle était plutôt fière d'elle.

terminé
(clôture en carton mais bon)