Aucune idée du pourquoi débarquer chez Zoya lui avait semblé être une bonne idée. Mais moi, je vais vous les expliquer. Zoya est la seule personne de son entourage qui semble plus ou moins savoir mener sa vie. Zoya est la seule personne de son entourage à avoir la tête sur les épaules, de son point de vue. Zoya est la seule personne de son entourage avec qui il ne craint pas de montrer ses faiblesses et ses peurs. Zoya est celle qu’il a toujours supporté. Il a toujours été là pour elle, inlassablement au cours des années. Il a toujours été là pour elle, comme ami et amant. Il a été celui qui a offert un body à l’effigie du groupe les sand witches à sa progéniture. Il a été celui qui lui a apporté ses petits plats préférés quand elle était enceinte tout comme celui qui la conduisait au septième ciel quand elle avait le cœur brisé et se sentait délaissée, incapable d’être aimée et seule. Il a toujours été là pour elle et ce soir, ce soir il était temps qu’elle renvoie la pareille. Il était temps de changer les rôles. Temps qu’elle endosse le rôle d’amie. Fini de commander à tout bout de champ, elle devait désormais lui offrir un peu de son temps. Un sourire s’est dessiné sur son visage en lisant sa dernière réponse. Le message est passé. Edison n’est pas que le morceau de mouchoir avec lequel elle essuyait ses pleurs. Lui-aussi, il avait ses démons. Lui-aussi, il avait parfois besoin d’un peu de soutien, d’une épaule sur laquelle partageait quelques confidences.
Le vrombissement de sa moto s’arrête dans la rue de la Lewis. Il frappe à sa porte, casque sous le bras, et un sachet en plastique entre les mains. Il fut une époque où il aurait ramené une bouteille d’alcool et des capotes. Ce soir, il avait surtout opté pour un cliché beaucoup moins viril : un pot de glace semblable à celui qu’ils avaient pu partager adolescents. Quand elle ouvre la porte, il lâche un soupir de soulagement. Oh oui, il avait cru pendant l’espace d’un court instant qu’elle ne lui ouvre pas la porte : un moyen de brandir son majeur dans sa direction. Mais non, elle était bel et bien là. Soupir de soulagement, épaules abaissées, il laisse même tomber sa tête en avant avant de relever la tête vers elle. « Putain, j’ai cru pendant une minute que tu t’étais foutue de ma gueule et n’allais pas m’ouvrir. » Premier signe de « faiblesse » : il avait désespérément besoin d’elle. Edison relève le bras pour lui montrer le sachet : « Même si je pense que j’aurais bien besoin d’un verre, je me suis dit que je devais opter pour un scenario plus approprié, un scenario à la bridget jones - je nous ai pris de la glace. » Ses lèvres forment un sourire. Il est donc encore capable de sourire. Le voilà qu’il entre chez elle, se débarrasse de ses chaussures comme s’il vivait ici depuis des années. C’est son côté sans-gêne. Il case son casque sur le sol près de la porte d’entrée avant de se tourner vers elle et de finalement ouvrir les bras en croix. Une étreinte amicale en guise de bonjour ?
« T’es casée mais tu peux quand même me prendre dans tes bras, non ? », lance-t-il d’une voix rieuse, un sourire complice aux lèvres. La faire sourire avait été son boulot à temps plein pendant trop d’années mais niveau timing, il avait toujours été à chier. Quel trou du cul cet Edison !
Février 2023. Elle repose son téléphone à côté d’elle alors qu’elle finit de donner à manger à sa fille, qui a décidé de jouer les têtes de mules, ce soir. « Aller, la dernière, Chloé » La petite fille tourne la tête subitement sur la droite, signe de refus, et manque de faire renverser la cuillère, reculée de justesse par la jeune maman du fait de sa petite main qui s’est agitée par la même occasion. Zoya rumine dans sa barbe – n’allons pas prononcer de vilains mots devant sa progéniture -, s’avoue vaincue et se lève pour débarrasser. Tout en s’occupant de Chloe qu’elle débarbouille correctement avant d’aller la mettre au lit, la photographe repense à ce que lui a confessé Edison par texto quelques minutes plus tôt. La nouvelle lui semble insensée tout autant qu’elle est impensable. Elle ignore dans quel pétrin il a été se mettre encore, mais le savoir sur le point de devenir père lui donne envie de rire tout comme de pleurer. Parce qu’il est surement le dernier qu’elle imagine dans ce rôle – et elle se permet cette remarque aussi parce qu’elle se souvient très bien du rire qu’il a laissé échapper quand il a appris que Zoya était elle-même enceinte – et comment lui reprocher quand, tout comme lui, l’imaginer avec une responsabilité aussi grande était tout bonnement invraisemblable. Même si elle s’est montrée dubitative à l’accueillir chez elle pour être cette oreille attentive dont il semble avoir besoin, c’est avec une certaine impatience que Zoya attend son arrivée pour connaitre davantage de détails sur cette histoire qui lui parait ahurissante.
Chloe enfin au lit – après une longue bataille de cri et de doudou qui vole à travers la pièce – Zoya se laisse tomber lourdement sur son canapé pour souffler un bon coup. C’est au même moment que retentissent quelques petits coups sur la porte qui la font soupirer. Et, au vu de son manque d’énergie – et sa mauvaise foi aussi, souhaitant faire patienter son invité – qui s’est invité tout seul en premier lieu – étant donné qu’elle est quand même légèrement amer contre sa langue bien trop pendante, Zoya prend le temps d’aller lui ouvrir « Putain, j’ai cru pendant une minute que tu t’étais foutue de ma gueule et n’allais pas m’ouvrir. » « J’ai longuement hésité, j’avoue ». Si son air est sérieux quelques secondes, son sourire va le convaincre du contraire. Il met en évidence le sachet qu’il a apporté et le brandit fièrement « Même si je pense que j’aurais bien besoin d’un verre, je me suis dit que je devais opter pour un scenario plus approprié, un scenario à la bridget jones - je nous ai pris de la glace. » « Ah oui, on en est là ? » fait-t-elle en grimaçant, le jugeant sans retenue, l’air légèrement moqueur. « Aller rentre avant que je ne change d’avis. Et fais pas trop de bruit, je viens tout juste de mettre le monstre au lit ». Et elle ne parle pas de Cameron, qui s’est d’ailleurs absenté pour la soirée, mais de sa fille. Elle referme doucement la porte d’entrée derrière Edison et le laisse se débarrasser de ses affaires « T’es casée mais tu peux quand même me prendre dans tes bras, non ? » Elle le regarde avec ses deux bras de géant tendus pour la prendre dans ses bras et c’est à ce moment là qu’elle décide de le repousser « Tu penses le mériter alors que tu n'as pas su tenir ta langue ?! » Soudainement, son air s’est fermé, elle n’a pas oublié qu’il a bien trop parler devant Ambrose, lui apprenant ainsi qu’ils avaient déjà couché ensemble. Chose qui avait braqué le chanteur, au point de créer une nouvelle tension entre eux. « Et je ne suis pas casée ». Non parce que les choses ne sont pas aussi simples. « Tu fais chier, Dorn ! ».
Zoya se dirige vers la réserve de bouteille d’alcool, en attrape une un peu au hasard, prend deux verres, deux cuillères et vient s’installer sur le canapé, invitant Edison à en faire de même. Elle les sert généreusement et vient à s’asseoir en tailleur, pivotée de sorte à faire face à Edison « Bon, c’est quoi cette connerie ? Tu vas sérieusement devenir père ? Toi ? ». Elle ouvre le pot de glace, s’empare d’une cuillère, prête à écouter son récit comme quiconque au cinéma le ferait devant le film avec son pot de pop-corn. Qui a dit que Zoya était une amie exemplaire ?
« J’ai longuement hésité, j’avoue. » Il la fixe pendant quelques secondes, attendant de voir apparaître … son sourire, le voilà. Soulagé, il ne parvient pas à dissimuler le fait qu’il est soulagé de l’entendre plaisanter. Elle était une des rares personnes de son entourage à gérer à peu près sa vie, elle était son échappatoire pour ce soir. Elle était la solution. « Ah oui, on en est là ? » Il ne peut qu’hocher la tête. Il est tombé bien bas le Edison. Elle est loin l’époque où il rapportait d’autres trucs dans ses sachets, où il venait avec un vent d’insouciance. Elle est loin l’époque. Si loin ? Pas vraiment, la semaine dernière, il aurait certainement pu agir de la sorte mais entre-temps, il y avait eu la bombe Jenna. « Aller rentre avant que je ne change d’avis. Et fais pas trop de bruit, je viens tout juste de mettre le monstre au lit. » Pas trop de bruit. Il allait essayer et même si une réplique cinglante lui venait à l’esprit à cet instant, il n’était même pas d’humeur à la faire. Pas de blague graveleuse sur le fait que c’était elle qui faisait pas mal de bruit quand il était dans les parages, du moins à une époque. Non, ce soir, il se tient à carreaux. Ce soir, il est un adulte responsable. La blague.
Il se débarrasse de ses affaires pour finalement se tourner vers elle, les bras ouverts en croix, prêt à l’accueillir pour une étreinte ou simplement pour la provoquer. « Tu penses le mériter alors que tu n’as pas su tenir ta langue ?! » Il laisse tomber les bras le long du corps. « Tu sais que ma langue aime bien faire ce qu’elle veut, quand elle veut … je ne la contrôle pas toujours. » Nouvelle blague graveleuse, juste pour la voir bouillonner … mais c’est peut-être pas le bon moment pour la taquiner, pas quand il vient chercher ses conseils et sa sagesse. Quel con ! « Et je ne suis pas casée. Tu fais chier, Dorn ! » « Ok, Ok … tu n’es pas casée et donc ça veut dire que y’a quand même pas de … ok, non, d’accord. », dit-il en la suivant du regard. Non pas d’étreinte amicale ce soir.
Il se laisse tomber sur le canapé, les mains posées sur ses genoux. « Bon, c’est quoi cette connerie ? Tu vas sérieusement devenir père ? Toi ? » Il laisse échapper un éclat de rire discret et nerveux tout en se tapotant les genoux. Ouais. Il est tout aussi choqué qu’elle. « Crois-moi je suis aussi choqué que toi … à une époque, j’aurais cru que ça me serait arrivé avec une groupie » Il hausse les épaules. Ouais, Jenna joue dans une autre catégorie. Se penchant pour saisir une cuillère à son tour, il la plante dans la glace pour en avaler une première bouchée. « On se voit depuis quelques temps maintenant …» Une régulière. Une personne qui viendrait régulièrement chez lui. Zoya avait été la seule pendant des années. Depuis toujours, en réalité. « Non, non, je ne suis pas casé. C’est juste que … ouais, on se voyait régulièrement et … putain ! est-ce que tu sais à quoi ressemble ma vie ? C’est un bordel sans nom. J’ai rien à part le groupe et pas mal de dettes. Je sais même pas ce qu’est censé faire un père … » Il soupire et se laisse tomber sur le dossier du canapé, tapotant le plat de la cuillère sur sa cuisse, le regard rivé vers le plafond. « Elle n’a pas encore pris conscience de la merde colossale que je suis … » et il tourne la tête vers Zoya.
Février 2023. « Tu sais que ma langue aime bien faire ce qu’elle veut, quand elle veut … je ne la contrôle pas toujours. » Zoya lui déballe sa colère concernant le fait qu’il a balancé leurs galipettes, qui devaient supposément restées secrètes, à Ambrose – et sûrement à Cameron, elle n’en doute pas – et sa seule réaction est une blague douteuse sur les talents qu’il peut bien avoir avec sa langue. Il n’en faut pas plus pour l’énerver davantage et la photographe laisse d’ailleurs échapper un petit cri d’énervement. Et nécessairement, quand Edison a le toupet de lui demander une quelconque étreinte, sa réponse est catégorique : il n’en obtiendra aucune. « Ok, Ok … tu n’es pas casée et donc ça veut dire que y’a quand même pas de … ok, non, d’accord. » Zoya n’écoute, pour ainsi dire, plus ses conneries, bien trop énervée contre lui pour lui offrir un quelconque réconfort physique – même si cela ne doit s’apparenter qu’à une simple accolade amicale. Elle tourne les talons pour rejoindre la cuisine ouverte sur le salon, afin de se saisir de quoi leur tenir compagnie ce soir – de l’alcool, fort de préférence – deux verres et deux cuillères pour le pot de glace qu’il a ramené.
Ils prennent place sur le canapé et Zoya n’attend pas plus longtemps pour l’interroger au sujet de sa supposée paternité à venir. « Crois-moi je suis aussi choqué que toi … à une époque, j’aurais cru que ça me serait arrivé avec une groupie » « Heureuchment que ch’est pas arrivé avec moi » Elle savoure la cuillère de glace qu’elle vient d’avaler, accordant une attention toute particulière à l’ustensile en balançant ça sur un ton tellement détaché, au point que cela aurait le même effet si elle parlait de la pluie et du beau temps. Elle prend le soin d’avaler cette fois avant de reprendre la parole « Je sais pas si ça aurait pas été mieux cependant » En y pensant, Edison vaut toujours plus que ce satané Freddy qui a pris la poudre d’escampette depuis des mois et n’assume plus du tout sa part de responsabilité en tant que père. Et dire qu’il a osé lui faire la leçon de morale au sujet de l’abandon qu’elle avait obtempéré un an plus tôt – et elle n’en est pas fière - alors qu’il ne vaut pas mieux. « On se voit depuis quelques temps maintenant …» Zoya, qui s’apprêtait à replonger sa cuillère dans le pot de glace, se stoppe dans son geste, gardant celle-ci en l’air alors que ses sourcils se froncent subitement « Comment ça, vous vous voyez depuis quelques temps ? C’est du sérieux avec elle ? » Difficile à dire mais il semblerait que la Lewis apprécie moyennement la nouvelle. Autant qu’il est mis une fille enceinte lui passe au-dessus, autant le fait que cela puisse être sérieux avec la dite personne concernée… cela semble passer un peu moins bien. « Non, non, je ne suis pas casé. C’est juste que … ouais, on se voyait régulièrement et … putain ! est-ce que tu sais à quoi ressemble ma vie ? C’est un bordel sans nom. J’ai rien à part le groupe et pas mal de dettes. Je sais même pas ce qu’est censé faire un père … » « Assumer ! » lance-t-elle sans réfléchir, parce que la question ne se pose pas à ses yeux. « Elle n’a pas encore pris conscience de la merde colossale que je suis … » « Clairement. Pourtant, vous vous voyez régulièrement ». C’est petit de sa part, vraiment. Croisant le regard d’Edison, elle laisse échapper un soupir cependant, venant à se pivoter vers lui alors qu’il est avachi comme une merde dans le canapé, au bord du gouffre « Ecoute Dorn, tu t’es foutu dans ce merdier tout seul. Alors oui, tu ne seras pas le père de l’année, mais si elle décide de garder l’enfant, tu vas devoir être là pour lui, et pour elle aussi accessoirement. Et compte sur moi et elle vient frapper le bout de son nez – gentiment rassurez-vous – avec sa cuillère pour veiller au grain. Mais je n’aurai pas besoin, parce que tu peux être un chic type parfois… elle se laisse retomber en arrière, reprenant sa place initiale avant de replonger sa cuillère dans le pot. je le sais parce que tu as su être là pour moi plus d’une fois, je pense que je suis bien placée pour le dire du coup ». C’est dit sur un ton détaché, alors que ses épaules s’haussent mollement avant de porter la cuillère de glace à sa bouche. « Tu penses que ça pourrait devenir sérieux entre vous ? ». L’innocence qu’elle souhaite adopter en posant cette question est peu crédible, son intérêt tout autant, quand il pourra se douter qu’elle pose cette question dans un but purement égoïste.
« Heureuchment que ch’est pas arrivé avec moi » Il prend un faux air choqué et offusqué à cette remarque qui bien qu’il ne l’avoue pas, lui fait quelque chose. Forcément que ça le vexe de savoir qu’une femme est ravie de ne pas avoir à créer une progéniture avec lui ; cela ne fait que lui confirmer que ce serait une mauvaise idée. Il se contente de lui lancer un regard qui se veut noir mais avec Zoya, c’est toujours compliqué. Il n'y parvient jamais. « Je sais pas si ça aurait pas été mieux cependant » Il ouvre grand les yeux comme si elle venait d’avoir une idée de génie et il acquiesce, enfonçant la cuillère dans le pot de glace pour à son tour en prendre une bouffée.
Mais aujourd’hui, il est venu pour parler de lui et de cette espèce de relation qu’il avait avec Jenna. Espèce de relation car il ne s’était jamais interrogé sur la nature de cette dernière. En voyant Zoya se stopper net, il arque un sourcil et cesse à son tour de mâcher, inquiet de la voir rugir. « Comment ça, vous vous voyez depuis quelques temps ? C’est du sérieux avec elle ?» Un haussement d’épaules en guise de réponse et il continue de manger parce qu’à ses yeux, pour l’instant, ce n’est pas le sujet le plus intéressant. Il n’est pas venu pour parler de Jenna. Pas totalement.
« Clairement. Pourtant, vous vous voyez régulièrement » Il lui lance de nouveau un drôle de regard. « Tu as l’art et la manière d’aider à avoir un peu plus d’estime de soi … une bénédiction ! », qu’il lance avec ironie, faisant tournoyer sa cuillère dans l’air comme s’il s’agissait d’une baguette magique. Et il se laisse tomber dans le canapé, cuillère vide coincée entre les lèvres désormais. « Ecoute Dorn, tu t’es foutu dans ce merdier tout seul. Alors oui, tu ne seras pas le père de l’année, mais si elle décide de garder l’enfant, tu vas devoir être là pour lui, et pour elle aussi accessoirement. Et compte sur moi pour veiller au grain. Mais je n’aurai pas besoin, parce que tu peux être un chic type parfois…» Il tourne la tête vers elle, impatient d’en savoir pus sur le chic type qu’il peut parfois être. « Je le sais parce que tu as su être là pour moi plus d’une fois, je pense que je suis bien placée pour le dire du coup. » Peut-être est-ce que c’est la première fois qu’il entend un merci derrière les paroles de la jeune femme. Elle reconnaît donc sa présence, qu’il ait été là pour elle. Tout le temps. Depuis toujours. Il ne la quitte pas des yeux, s’attendant à une remarque ironique de sa part. « Tu penses que ça pourrait devenir sérieux entre vous ? » Il soupire. Un long et las soupir. « Ce n’est pas le genre de truc auquel j’ai pensé ou même pense en ce moment --- on vient de deux mondes complétement différents. Vraiment. Je crois que j’étais un petit moment d’évasion, l’éternelle cour de récreation Spanky mais à qui je dis ça, tu la connais très bien toi aussi… » dit-il en la bousculant doucement sur le ton de la plaisanterie, cachant le fait que ça le blessait toujours un peu que de savoir juste un moment d’évasion. « Je ne pense pas qu’elle soit le genre de femme à vouloir se trimballer un boulet dans mon genre dans sa vie … elle est bien trop maline pour ça. » Il plante sa cuillère dans le pot de glace, se rendant compte qu’au final, il ne parle pas de ce qu’il veut mais de ce qu’elle pourrait vouloir.
« J’y connais rien en môme Zoya. Tout ce que je sais, c’est que ça coûte une blinde et te colle aux basques toute ta vie … Tu me vois vraiment avec une môme ? » Et il prend un coussin dans ses bras, le bercant tout en la regardant avec un air débile sur le visage.
Février 2023. Il ne répond pas. Il ne répond pas et se contente d’un simple haussement d’épaules lorsque Zoya cherche à savoir si cette nana et lui c’est du sérieux. Et ça l’agace parce qu’elle a besoin d’entendre une réponse de sa bouche, celle qui niera qu’il y ait quoi que ce soit s’apparentant à une vraie relation avec cette fille. Mais la réponse ne vient pas et, à la place, Edison préfère gober une cuillère de glace. Elle lui ferait bien avaler tout entière pour la peine.
Ils se voient régulièrement mais, en attendant, la demoiselle en question – il serait temps qu’elle en connaisse l’identité d’ailleurs – ne s’est pas rendue compte de la catastrophe que pouvait être Edison. Du moins, c’est ce qu’il pense de lui et il faut dire que Zoya, qui a en travers de la gorge le flou gravitant autour de cette relation, ne l’aide pas à avoir meilleure opinion sur sa personne. « Tu as l’art et la manière d’aider à avoir un peu plus d’estime de soi … une bénédiction ! » « Je t’en prie, j’adore rendre service ». Elle est tellement sérieuse – et l’a surtout mauvaise – qu’elle en est convaincante. Mais, parce qu’elle n’est pas si terrible et affreuse que ça – n’en déplaise à certain – Zoya finit par avoir des mots plus gentils à l’égard de Dorn. Elle ne peut nier le jeune homme adorable qu’il peut être, l’énorme nounours en guimauve auquel il s’apparente, dénotant avec cette image que l’on peut avoir de sa personne au premier abord. La Lewis sait de quoi elle parle quand Edison a été plus d’une fois sa bouée de sauvetage, celui qui l’a sauvée avant qu’elle ne saute dans un gouffre duquel elle n’aurait pas pu revenir. Elle sait qu’elle a usé de lui, le fera sûrement encore mais cela ne signifie en rien qu’elle n’est pas reconnaissante de tout ce qu’il a pu faire pour elle. Elle ne l’a jamais remercié, jamais directement, et ce soir, par ses paroles, c’est ce qu’elle fait. Pudiquement, à la manière Zoya, mais elle le fait. Même si, à nouveau, son égoïsme légendaire refait surface et qu’elle l’interroge sur sa relation future avec celle qui est sans conteste la mère de son futur enfant. « Ce n’est pas le genre de truc auquel j’ai pensé ou même pense en ce moment --- on vient de deux mondes complétement différents. Vraiment. Je crois que j’étais un petit moment d’évasion, l’éternelle cour de récreation Spanky mais à qui je dis ça, tu la connais très bien toi aussi… » Il la bouscule, la taquine à ce sujet et un petit sourire apparait sur ses lèvres alors que son regard est plongé dans le sien « Je l’aime bien cette cour de récréation, moi ». Elle dit cela avec une certaine innocence et avec nostalgie, sa sincérité n’étant pas à remettre en cause à ce sujet. Passer du temps avec Edi’ a été une distraction mais aussi et surtout une safe place où elle a toujours pu se réfugier, à défaut d’être capable d’appeler à l’aide avec les mots. « Je ne pense pas qu’elle soit le genre de femme à vouloir se trimballer un boulet dans mon genre dans sa vie … elle est bien trop maline pour ça. » Elle retient la boutade qui lui vient à l’esprit parce qu’elle sent bien qu’Edison est paumé. D’ailleurs, sa cuillère ralentit alors qu’elle s’apprêtait à la porter à sa bouche, abandonnant l’idée face aux aveux du Dorn. « C’est moi ou … tu l’aimes bien ? Non parce que tu ne dis pas ce que toi tu veux, et tu sembles regretter qu’elle puisse avoir cette opinion de toi ». Et promis, Zoya fait de son mieux pour ne pas montrer que cette possibilité l’atteint. « Dorn, père, je m’y attendais pas. Mais Dorn amoureux… encore moins ». Elle est incroyable, pensant éternellement à elle, uniquement à elle, consciente que, si Edison se range, elle n’aura plus cette distraction à portée de main.
« J’y connais rien en môme Zoya. Tout ce que je sais, c’est que ça coûte une blinde et te colle aux basques toute ta vie … Tu me vois vraiment avec une môme ? » l’imitation qu’il fait avec ce coussin est pathétique à voir et, d’ailleurs, Zoya lui retire immédiatement « T’es pas trop mal avec Chloe. Et elle t’aime bien je crois ». Elle en sait rien, elle parle pas de ça avec sa fille – puis ce n’est pas comme si elle s’exprimait en des termes clairs et qu’elles pouvaient avoir des conversations philosophiques – mais cette dernière n’a jamais pleuré en présence d’Edi, c’est bon signe. « Je vais pas te mentir, Edi’. Il faut assumer toutes les responsabilités qui vont avec. Et moi la première, j’ai fui alors que je voulais d’elle. Mais la réalité m’a rattrapée, j’ai paniqué et tu sais l’erreur que j’ai faite…» Edison connait l’histoire, celle où la photographe a laissé sa fille dans les bras du père de cette dernière. Grave erreur d’ailleurs, surtout quand on sait qu’il est désormais aux abonnés absents alors qu’il a su faire la leçon de morale à Zoya à propos de l’abandon qu’elle a fait subir à leur fille « Je suis pas un exemple à suivre mais il faut que tu sois sûr de toi. Ne fais juste pas comme moi ». Le sujet l’atteint toujours, son regard s’abaissant à nouveau sur le pot de glace, plongeant sa cuillère dans le pot de glace, sans grand attrait pour le contenu. « Mais tu pourras compter sur moi pour te soutenir et ne pas te laisser sombrer ». Son regard trouve le sien, plus sincère que jamais, un fin sourire au coin des lèvre. Elle lui doit bien ça, après tout, quand il a été à maintes reprises là pour elle, sans jamais rechigner.
« Je l’aime bien cette cour de récréation, moi » Il tourne la tête vers elle, la penche légèrement avant d’ajouter en venant tapoter sa cuillère sur sa jambe. « Aimais, tu l’aimais bien cette cour de récréation. »
« C’est moi ou … tu l’aimes bien ? Non parce que tu ne dis pas ce que toi tu veux, et tu sembles regretter qu’elle puisse avoir cette opinion de toi. Dorn, père, je m’y attendais pas. Mais Dorn amoureux … encore moins » Il la bouscule de nouveau dans un éclat de rire. « Amoureux ?! Où est-ce que tu as entendu que je dis être amoureux ? T’es malade ou quoi ? » qu’il répond sur un ton faussement offusqué. Amoureux, Edison ne s’est jamais vraiment senti amoureux. Il est juste incapable de savoir s’il s’est déjà trouvé dans ce prisme de sentiment. Il a vu les dégâts de l’amour sur le genre humain. Il a vu les conséquences sur sa mère, amoureuse de son abruti de père, si amoureuse qu’elle a fermé les yeux sur les coups, sur le tout. Il a vu les conséquences sur certains de ses amis qui ont tout arrêté pour pouvoir vivre le grand amour. Une connerie sans nom. Il a vu les conséquences de l’amour sur Zoya. Rien qu’elle, elle lui a démontré combien de fois un cœur pouvait se briser. Elle était parvenue à le convaincre que ce n’était pas vraiment une bonne idée que de tomber amoureux. Mieux valait se protéger des dangers de l’amour. « Mais il est vrai que je dois bien admettre que je l’aime bien », il agite sa cuillère dans l’air comme une baguette magique tout en accompagnant ses propos, « du moins suffisamment pour me prendre la tête et de pas envie d’être un connard » et ça voulait dire beaucoup. Normalement, il aurait fermé la porte de son appartement et aurait tiré un trait sur elle. Il se serait organisé une soirée où il aurait perdu pas mal de neurones à grandes rasades de vodka et quelques lignes de poudreuse. Il aurait essayé de se sentir vivant et libre tout en jouant avec sa propre vie. Nouveau haussement d’épaules.
Il affiche une moue boudeuse, faussement boudeuse quand elle lui arrache le coussin des mains. « T’es pas trop mal avec Chloe. Et elle t’aime bien je crois ». Un sourire candide s’affiche sur ses lèvres car il est un peu fier de ne pas être le grand méchant loup pour Chloé. « Je vais pas te mentir, Edi’. Il faut assumer toutes les responsabilités qui vont avec. Et moi la première, j’ai fui alors que je voulais d’elle. Mais la réalité m’a rattrapée, j’ai paniqué et tu sais l’erreur que j’ai faite… ». Il acquiesce. Il sait et c’est aussi pourquoi il est là, en face d’elle. Car, elle est plus mature que lui. Car, elle est plus courageuse que lui. Car, elle a déjà vécu suffisamment de choses pour avoir les meilleurs conseils. « Je suis pas un exemple à suivre mais il faut que tu sois sûr de toi. Ne fais juste pas comme moi ». Sur de lui ? Il n’est sur de rien. Il ne sait pas ce qu’est une bonne idée, ce que serait rendre service à Jenna ou non. Peut-être que disparaître serait plus pratique, plus utile pour elle que de l’avoir dans ses pattes. Au moins, il n’y avait pas de chance qu’il la décoive. « Mais tu pourras compter sur moi pour te soutenir et ne pas te laisser sombrer. » « J’arrête pas de m’dire que ça serait peut-être mieux si je me tiens à l’écart … genre vraiment bien à l’écart … possible que je sois plus un problème en plus dans l’équation que quelque chose d’utile et positif. Parfois, c’est mieux de pas avoir de père que d’avoir un père de merde … non ? » Il fronce les sourcils alors qu’il détourne le regard pour fixer la glace. Il aurait préféré avoir été abandonné par son paternel que de l’avoir dans sa vie. Sans aucun doute ! « Tu crois pas ? » @Zoya Lewis
Février 2023. « Aimais, tu l’aimais bien cette cour de récréation. » C’est une moue qu’elle affiche face à cette remarque, et bien qu’elle ait envie de le contredire, elle doit reconnaitre que l’utilisation du passé est justifiée. Ils n’ont plus partagé les mêmes draps depuis longtemps et s’en rendre compte aujourd’hui l’attriste bien plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer – sûrement parce qu’elle prend conscience qu’il ne lui ai plus exclusivement réservé et qu’elle n’aura plus l’opportunité de profiter de cette cour de récréation.
« Amoureux ?! Où est-ce que tu as entendu que je dis être amoureux ? T’es malade ou quoi ? » « T’as pas besoin de le dire, ça se voit rien qu’à la façon que tu as de te comporter, là » Elle le désigne en même temps avec des gestes de la main et la façon qu’elle a de le souligner est accompagné d’un air légèrement dédaigneux, trouvant presque pathétique cet état soudain dans lequel il se trouve, quand elle ne l’a jamais vu de la sorte. « Mais il est vrai que je dois bien admettre que je l’aime bien » Sa cuillère se loge à l’intérieur de sa bouche et feint de vomir ensuite, elle qui ne supporte plus d’entendre parler d’amour ou elle ne sait quoi d’autres encore, ce mot ne lui ayant jamais réussi. « du moins suffisamment pour me prendre la tête et de pas envie d’être un connard » « Ouais donc c’est ce que je disais, t’es amoureux. Tu me déçois ! ». Elle est déçue parce qu’elle a l’impression qu’il l’abandonne, quand tout deux partage - ou partageait - une vision similaire des histoires d’amour. Mais c’est aussi une autre déception qu’elle retranscrit en lui arrachant le pot de glace des mains, une frustration du fait qu’Edison est une autre nana en tête qu’elle.
« J’arrête pas de m’dire que ça serait peut-être mieux si je me tiens à l’écart … genre vraiment bien à l’écart … possible que je sois plus un problème en plus dans l’équation que quelque chose d’utile et positif. Parfois, c’est mieux de pas avoir de père que d’avoir un père de merde … non ? (…) Tu crois pas ? »,Elle roule des yeux, Zoya, agacée. « Fais moi penser de te présenter ma copine Lexie ». Parce qu’Edison tient le même discours qu’elle un an plus tôt lorsqu’elle a découvert qu’elle était enceinte. N’ayant pas eu d’exemples à suivre en matière de parentalité, elle estimait elle aussi préférable de se tenir à l’écart. Et tout comme Edison, le manque de confiance en ses capacités à assumer ou à être une bonne personne l’a poussé à envisager la même solution : rester à l’écart. « Et comme je lui ai dit à elle : est-ce que tu arriverais à continuer ta vie l’air de rien alors que tu sais que ton marmot vit dans la même ville que toi et que tu loupes chaque étape de sa vie ? Puis t’as pensé à ce môme qui cherchera un jour après son père ? ». Zoya moralisatrice, on aura définitivement tout vu mais c’est parce qu’elle à elle-même commis ces erreurs qu’elle peut se permettre de faire les donneuses de leçons. Ou presque. Elle soupire pour retrouver un certain apaisement « Y’a que toi qui peut décider mais je pense pas que ce soit la solution ».
« T’as pas besoin de le dire, ça se voit rien qu’à la façon que tu as de te comporter, là. » Il a une mine faussement offusquée comme si elle vient de le condamner sans la moindre preuve d’un crime atroce. Amoureux. Il a toujours eu un certain dégoût pour ce sentiment qui rend … con. Tout simplement con. Ça rend abruti. Il l’a vu sur trop de personnes intelligentes pour y croire. « Ouais donc c’est ce que je disais, t’es amoureux. Tu me déçois ! » Il laisse échapper un éclat de rire tout en venant poser sa main sur son épaule pour la bousculer, comme à une époque où ils étaient des gamins (il n’y a pas si longtemps pour Edison). « T’es con ! Je n’ai plus douze ans, Zozo. Je ne suis pas « amoureux » » qu’il réplique tout en roulant des yeux mais il finit par les écarquiller quand elle lui arrache le pot de glace des mains. « Tu sais bien que tu es la seule que j’ai aimé et que je t’aimerais toute ma vie d’un amour inconditionnel et sans limite … » dit-il d’une voix chantante en lui arrachant des mains le pot de glace. Evidemment, il utilise le ton de la plaisanterie en parlant de la sorte. Ils n’avaient jamais parlé de sentiments. Zoya avait passé son temps à le lui faire comprendre : elle ne l’aimait pas … alors que lui, il avait passé son temps à se sentir être quelqu’un de bien avec elle. Comme un con, il était tombé amoureux de la sœur de son meilleur ami. Comme un con, il avait passé des années à courir derrière elle comme un chien derrière son maître. Apparemment, ils avaient grandi.
«Fais moi penser de te présenter ma copine Lexie.» «Pourquoi ? Elle est jolie ? …» demande-t-il avec son air débile. «Et comme je lui ai dit à elle : est-ce que tu arriverais à continuer ta vie l’air de rien alors que tu sais que ton marmot vit dans la même ville que toi et que tu loupes chaque étape de sa vie ? Puis t’as pensé à ce môme qui cherchera un jour après son père ? Y’a que toi qui peut décider mais je pense pas que ce soit la solution.» La glace n’a plus vraiment bon goût et ne lui fait plus vraiment envie, il plante sa cuillère dans le pot de glace et finit par se laisser tomber dans le canapé, le dos contre le dossier et les mains posées sur le dessus de sa tête, le regard rivé droit devant lui. Lui seul peut prendre la décision. Lui seul décide. Et il ne prend jamais de bonnes décisions. Une chose est sure : il est nul pour ce genre de choses. «Ce môme a rien demandé et va se taper un putain de désastre en guise de père --- des parents qui ne sont même pas ensemble, qui ne connaissent pas grand-chose de la vie de l’autre --- une putain de bonne nouvelle.» Il soupire lourdement et ferme les yeux pendant quelques secondes. Ouais, il a le sentiment de plomber plusieurs vies, pas que la sienne.
Il tourne la tête vers Zoya, les mains toujours posées sur le haut de son crâne pour finalment lâcher «j’ai jamais voulu niquer ton plan avec ‘Rose, tu le sais au moins ? non parce que j’ai le sentiment que tu crois que je lui ai raconté de la merde pour foutre le bordel.» Il penche la tête sur le côté. «Y’a qu’un truc dont tu peux être certaine me concernant, et j’espère que tu en as conscience, c’est que j’ai jamais rien voulu d’autre que ton bonheur, Zoya.»
Février 2023. « T’es con ! Je n’ai plus douze ans, Zozo. Je ne suis pas « amoureux » » Il la bouscule, elle grogne, et pourtant Zoya n’en démord pas. Mais ce sentiment qu’elle affirme retrouver en lui est surtout exacerbé par le fait qu’elle est tout simplement jalouse. Jalouse quand elle aime quelqu’un mais sans réciprocité, jalouse quand elle a toujours eu besoin que ceux comme Edison avec qui elle a une relation particulière lui soit à cent pour cent exclusif, là où elle, ne se l’oblige pas. « Tu sais bien que tu es la seule que j’ai aimé et que je t’aimerais toute ma vie d’un amour inconditionnel et sans limite … » Edison plaisante et elle, fronce les sourcils alors qu’il vient à lui arracher le pot de glace des mains « Va te faire voir, Dorn ! » Elle est d’autant plus vexée parce qu’il se moque d’elle ce qui l’incite à le repousser de sa main avant de s’avachir dans le canapé, la mine boudeuse. « Si tu m’aimais tant, tu me trahirais pas » bougonne-t-elle pour conclure, telle l’enfant qu’elle est et sera toujours.
«Pourquoi ? Elle est jolie ? …» Et un autre coup, cette fois, derrière sa tête, alors que sa réaction première lorsqu’elle lui parle de Lexie est celle-ci. Ils sont au milieu d’un sujet de conversation sérieux, celui de sa paternité qu’il remet en question, estimant ne pas avoir sa place aux côtés de cet enfant qui est le sien, et la beauté de Lexie n’a strictement rien à voir avec tout ça. C’est surtout le parallèle que Zoya peut faire entre ses deux amis de longues dates qui l’incite à lui proposer une rencontre avec elle, mais au lieu de l’expliquer davantage à Edison, elle préfère ignorer sa remarque puérile pour poursuivre en le mettant devant le fait accompli «Ce môme a rien demandé et va se taper un putain de désastre en guise de père --- des parents qui ne sont même pas ensemble, qui ne connaissent pas grand-chose de la vie de l’autre --- une putain de bonne nouvelle.» « it doesn’t ring a bell to you ? » Parce que c’est exactement son histoire, c’est exactement la mère qu’elle a été au début pour Chloe, c’est exactement la situation qu’elle a avec le père de sa fille – et elle est même pire en réalité car ce dernier s’est barré « Puisque tu ne veux pas que cet enfant est un putain de désastre de père, fais en sorte que ce ne soit pas le cas. Fais au mieux du moins ! Et apprend à connaitre cette nana un minimum… » Ouais pas trop parce qu’elle n’a pas envie de le voir trop trop proche d’elle non plus, qu’ils tombent amoureux, se marie et vivent heureux jusqu’à la fin des temps.
«j’ai jamais voulu niquer ton plan avec ‘Rose, tu le sais au moins ? non parce que j’ai le sentiment que tu crois que je lui ai raconté de la merde pour foutre le bordel.» Elle soupire longuement, toujours avachi dans le canapé « Tu fais chier quand même, Dorn » son ton est cependant calme lorsqu’elle en fait la remarque, presque las « Je sais que tu l’as pas fait volontairement mais ta connerie l’a rendu jaloux ! Et désormais il ne veut plus rien avec moi parce qu’il estime que je ne suis pas de confiance et que je suis trop imprévisible à ses yeux. Ce n’est pas bon pour son "image" et il a pas besoin de ça dans son soi-disant plan de carrière millimétré » Certains mots sont plus accentués que d’autres, traduisant sa colère contre le Constantine à qui elle en veut de ne plus leur laisser une chance parce qu’elle est la personne qu’elle est. Mais c’est davantage une énième peine de cœur qu’elle ressent aussi du fait de la décision d’Ambrose, une peine qu’elle masque difficilement à cet instant, son regard se ternissant. «Y’a qu’un truc dont tu peux être certaine me concernant, et j’espère que tu en as conscience, c’est que j’ai jamais rien voulu d’autre que ton bonheur, Zoya.» Elle pivote sa tête de son côté, plongeant son regard dans le sien émeraude, le silence s’immisçant quelques instants entre eux. Et puis, de la plus spontanée des façons, elle se jette dans ses bras, dans une longue étreinte, passant les siens derrière sa nuque et le serrant fortement. Elle est reconnaissante de ce qu’il lui dit, elle est reconnaissante de tout ce qu’il a pu faire pour elle alors qu’elle n’a jamais été respectueuse à son égard. Sans tout autant le lâcher, elle se recule pour retrouver son regard, le sien embué « Merci, Edi’ » murmure-t-elle alors que leur visage sont bien trop proches. « Tu as toujours été là pour moi et peut-être que j’aurai dû y prêter plus attention plutôt que de perdre mon temps avec des mecs qui n’en valaient pas la peine » Sous-entendu Elijah et Ambrose, entre autres. Elle est presque sur lui, ne le lâche pas d’une semelle, murmurant une nouvelle fois « Pardon, Marshmallow bear ». Parce que, sous ses apparences de type musclé et tatoué se cache en réalité un jeune homme au grand cœur. Et elle est sûrement une des seules à lui connaitre cette qualité.
«Va te faire voir, Dorn ! Si tu m’aimais tant, tu me trahirais pas» Zoya prononce ces paroles avant tant de conviction qu’il a un doute pendant une seconde. Et s’il la trahit en ce moment même ? Et s’il est en train de la trahir ? Non ! Il ne la trahit pas. Il ne lui doit rien. Il n’est rien à ses yeux, il ne l’a jamais été ou alors il était trop défoncé ou stupide ou les deux pour se rendre compte de quelque chose. Afin de ne pas s’accomoder de nouveaux problèmes et nouvelles interrogations, il se contente de rouler des yeux et d’essayer vainement de se concentrer sur la raison de sa venue. Jenna est enceinte. Jenna. Est. Enceinte. De lui. C’est surtout ça le truc : de lui. Elle aurait pu être mariée, elle aurait pu être en instance de divorce et être enceinte de quelqu’un d’autre, d’un autre … ça n’aurait même pas dérangé le Dorn et ses principes de bas étage. Mais là, tout était différent. Elle était enceinte de lui. Il avait planté sa petite graine et un être humain allait en résulter. Avec ses gênes ! Des gênes Dorn ! Rien de rassurant pour l’avenir de l’humanité. «Puisque tu ne veux pas que cet enfant ait un putain de désastre de père, fais en sorte que ce ne soit pas le cas. Fais au mieux du moins ! Et apprend à connaitre cette nana un minimum…» Le ton employé par Zoya a l’effet d’un seau froid en pleine tête ou alors l’effet d’un trois tonnes se dirigeant vers lui à vive allure. Il est peut-être temps d’arrêter de jouer la victime et de prendre ses responsabilités. Au moins une. Il est temps d’assumer, de grandir. Il acquiesce et finit par caser les paroles de Zoya dans un tiroir de son esprit. Il les utilisera à un moment opportun, quand il sera le moment de prendre une décision. Ça sera son boulot de faire en sorte de ne pas être un moins que rien en tant que père. Il avait au moins l’avantage de savoir exactement ce qu’il ne fallait pas faire pour faire de son enfant un vaurien. Un avantage reste un avantage.
Et après ce moment de silence, il finit par s’excuser à sa manière … même s’il est convaincu de ne pas s’être vanté de quoique ce soit concernant Zoya. Ambrose doit avoir compris quelque chose que Cameron avait passé sa vie à ne pas vouloir voir. «Tu fais chier quand même, Dorn. Je sais que tu l’as pas fait volontairement mais ta connerie l’a rendu jaloux ! Et désormais il ne veut plus rien avec moi parce qu’il estime que je ne suis pas de confiance et que je suis trop imprévisible à ses yeux. Ce n’est pas bon pour son "image" et il a pas besoin de ça dans son soi-disant plan de carrière millimétré.» Au mot jaloux, il lève un sourcil. Il n’y avait rien entre eux. Jamais rien de stable. Rien d’autre que leur moment. Les sourcils finissent par se froncer quand il l’entend parler d’être de confiance, d’être imprévisible. Et une grimace de dégoût vient marquer son visage quand il imagine les propos d’Ambrose à destination de Zoya. Il lui avait pourtant dit de ne pas jouer au con avec la Lewis. Ne pas lui faire de mal. Il l’avait dit sous cocaine mais il l’avait dit quand même. En un rien de temps, elle se jette dans ses bras, le prenant un peu par surprise même. Il lui faut deux secondes avant de venir enrouler ses bras autour de sa frêle silhouette. La tenant fermement dans ses bras, il ferme pendant quelques secondes les yeux, inspirant profondément pour s’enivrer de son parfum, de ce parfum qui fut jadis son addiction préférée. «Merci, Edi’» Il ne relâche pas son étreinte alors qu’elle se détache doucement et qu’il apperçoit les larmes remplir son regard, le rendant plus brillant, plus percutant. «Tu as toujours été là pour moi et peut-être que j’aurai dû y prêter plus attention plutôt que de perdre mon temps avec des mecs qui n’en valaient pas la peine. Pardon, marshmallow bear.» Son cœur rate un battement et il a une drôle de sensation dans la nuque. Comme si la vie s’amuse à le malmener. Il la regarde. Il plonge son regard dans le sien, attendant une remarque débile, une blague, un sarcasme mais rien d’autre que ce surnom qui lui décroche un sourire dont elle est la seule à connaître l’existence. «On ne va pas se mentir, tu as toujours eu des goûts de merde en ce qui concerne tes mecs …», dit-il d’une voix rieuse, un sourire rassurant avant d’ajouter, «Il est con Ambrose. Si tu veux mon avis, tu pourrais même servir son image … une partenaire imprévisible, indépendante, qui a eu le courage de réorganiser sa vie, qui ouvre même sa porte à pas d’heure pour entendre la crise existentielle du meilleur ami de son frère. T’es quelqu’un de bien, Zoya. Tu l’as toujours été … laisse pas notre version de Robert Smith t’en faire douter, ok ?» Il conclut sa phrase par un sourire alors qu’une de ses mains caresse avec châleur et tendresse son dos, un geste réconfortant. Un geste anodin … du moins, il l’aurait été si ça n’avait pas été un geste entre Zoya et Edison. @Zoya Lewis
Février 2023. «On ne va pas se mentir, tu as toujours eu des goûts de merde en ce qui concerne tes mecs …» Son air se renfrogne face à la remarque d’Edison, prête à bondir parce qu’il remet en cause ses choix en matière de petit-ami, ceux du moins qui en ont eu la casquette officielle. Mais elle ne peut que reconnaitre qu’il a raison, car après chacune de ses histoires, elle s’est toujours retrouvée dans un état lamentable, venant trouver réconfort dans les bras d’Edison. Il est donc le mieux placé pour s’en autoriser le propos et elle, ne peut que se taire alors qu’elle est encore dans ses bras «Il est con Ambrose. Si tu veux mon avis, tu pourrais même servir son image … une partenaire imprévisible, indépendante, qui a eu le courage de réorganiser sa vie, qui ouvre même sa porte à pas d’heure pour entendre la crise existentielle du meilleur ami de son frère. elle l’interrompt, ajoutant un « Va l’en convaincre. Parce que pour lui, c’est tout ce qu’il y a de pire ! » et il est hors de question pour Zoya de changer quoi que ce soit de sa personnalité, de devenir un pantin pour plaire à Ambrose et entrer dans des cases dans lesquelles elle s’est toujours refusée de rentrer. T’es quelqu’un de bien, Zoya. Tu l’as toujours été … laisse pas notre version de Robert Smith t’en faire douter, ok ?» Les mots la touchent à un point qu’il ne peut imaginer. Il se répercute dans son cœur d’une façon bien trop forte, parce que ce sont des mots qu’elle entend que très peu souvent. Voire quasiment jamais. Elle sait la personne qu’elle est, sa spontanéité, son imprévisibilité, son insouciance, ses excès de colère et son immaturité sont tout ce qui la caractérise le mieux et qui font d’elle sûrement la pire aussi. Combien ont pu lui reprocher ce caractère fort qui est le sien ? Avec combien de personnes s’est-t-elle fâchée à cause de ça ? Lors d’éclats de voix avec des proches ou non-proches, c’est souvent tout l’inverse des mots qu’Edison prononce qu’elle a pu entendre. Le portrait dépeint par Ambrose en est le parfait exemple, ce portrait péjoratif de sa personne qu’il a fait d’elle, un de ceux qui l’atteint bien trop aujourd’hui et qui laisse place aux doutes. Des doutes qu’elle n’exprime que très rarement sauf aujourd’hui devant Edi… Et comme à chaque fois, il trouve les bons mots, il adopte des gestes qui l’apaisent comme cette main qui caresse son dos avec tendresse et chaleur. Spontanément, alors que ses yeux s’emplissent de larmes à nouveau, Zoya se redresse pour venir se mettre à califourchon sur lui et l’embrasse. Elle l’embrasse avec une fougue sans pareil, pour le remercier pour ses mots qu’il a à son égard, de l’estime qu’il a d’elle et de cette façon qu’il a de toujours parvenir à la réconforter. Une étreinte qui ne leur est pas inconnu, qu’elle désire soudainement retrouver avec lui… et pourtant « Non non non non fait-t-elle en détachant ses lèvres des siennes, prise d’une sorte d’une crise de panique soudaine « On ne peut pas faire ça, pas vrai ? Je lui donnerai raison voilà à quel point le Constantine parvient à avoir une influence sur elle, la jeune femme remettant en question jusqu’à la liberté de ses gestes et toi… et toi tu vas devenir père. T’a mis enceinte une autre nana. Elle est toujours sur lui mais ses bras se sont détachés de derrière sa nuque et elle a réinstauré une distance entre eux, sans pour autant quitter son regard « On ne peut pas faire ça… » répète-t-elle lentement, dans un murmure, comme si elle en doutait, cherchant alors l’approbation d’Edison dans cette raisonnabilité qui n’a jamais été la sienne. Elle a envie de se perdre une nouvelle fois dans ses bras, c’est indéniable, son corps appelant le sien, mais, à l’instantané, elle ne sait que faire et doute. Ça n’a jamais été d’elle et ça l’agace « Fuck !!! » prononce-t-elle alors qu’elle se laisse retomber sur le canapé, à ses côtés.
« Va l’en convaincre. Parce que pour lui, c’est tout ce qu’il y a de pire ! » Les yeux se lèvent une demi seconde au plafond. Elle est quelqu’un de bien. A ses yeux du moins. Elle est quelqu’un de bien dans son univers. Après tout, il ne la connaît que le cœur brisé. Il ne la connaît que blessée. L’albatros à l’aile brisé qui néanmoins finit toujours par se relever et décoller de nouveau. Pour lui, elle est une personne forte. Elle est une battante. Elle est une éternelle romantique qui n’a pas encore abandonné l’idée de pouvoir être heureuse et pour lui, tout cela relève du courage. Oui, à ses yeux, Zoya représente le courage. Il la regarde. Il plonge dans son regard et tente même un fin sourire qui se veut rassurant … qui déclenche un cataclysme car en un battement de cils, elle se retrouve à califourchon sur lui. En un battement de cils, elle se retrouve à califourchon sur lui et l’embrasse. Elle vient sceller ses lèvres aux siennes dans une espèce de pulsion incontrôlée.
Edison a une seconde de retard. Une seconde au cours de laquelle son être entier lui hurle qu’il est en train de faire une connerie, qu’ils refont la même connerie. L’éternelle connerie. Mais voilà, il y a cette autre petite voix qui vient lui hurler au creux de l’oreille que c’est la meilleure idée qui lui soit arrivée. Zoya, c’est exactement la personne dont il a besoin maintenant. Son étreinte se resserre. Ses mains posées dans son dos vienent retrouver ses joues pour appuyer ce baiser à s’en brûler l’âme. « Non non non non » Ils retrouvent la réalité et il a pour la première fois de sa vie l’impression d’avoir fait une bêtise, commis une erreur. Il a peur de l’avoir blessée. Ou alors d’avoir blessée Jenna. Pire, de s’avoir blessé lui ! « On ne peut pas faire ça, pas vrai ? Je lui donnerai raison. Et toi… et toi tu vas devenir père. T’a mis enceinte une autre nana.» Les mains du géant sont posées sur ses cuisses et il acquiesce d’un signe de tête, silencieux. A écouter Zoya, ils sont loin d’avoir leurs vies en main. Triste constat. « On ne peut pas faire ça… » Edison a une panoplie de répliques, d’argumentations aiguisées pour la convaincre qu’ils avaient tout les droits et que si, ils pouvaient le faire. Ils pouvaient s’embrasser, ils pouvaient s’oublier, tout oublier dans les bras de l’autre. Ils pouvaient essayer d’être heureux même si cela n’est que pour quelques minutes. Ils avaient le droit. Il prend une profonde inspiration, se pinçant les lèvres et laissant sa tête retomber en arrière sur le dossier du canapé alors qu’elle se laisse retomber sur le canapé, à ses côtés. « Fuck ! » Il ferme les yeux pour calmer cette pulsion et finit par tourner la tête vers elle tout en restant dans sa position, son bras uniquement s’est tendu vers elle pour venir se poser sur sa cuisse. « C’est peut-être con mais c’est actuellement la seule chose qui me semble normale dans ma vie … » La main posée sur sa cuisse, c’est son pouce qui accompagne ses pensées et la caresse. « Toi, tu dis fuck et moi j’me dis putain pourquoi est-ce que je n’ai pas le sentiment de faire quelque chose de mal …» Il soupire doucement avant d’afficher un bref sourire. Elle est sa normalité. Leur chaos, c’est sa normalité. C’est sans doute ça le problème. Ils ne savent pas se guérir seuls. Ils ne savent pas se protéger d’eux-mêmes. Edison retourne la tête pour fixer le plafond soudainement très inspirant mais garde sa main posée sur Zoya comme pour garder un lien avec celle qui l’attire sans cesse vers le fonds.
Février 2023. Zoya a toujours été spontanée dans sa manière d’agir et ne s’est jamais attardée sur les répercussions que ses actes pouvaient avoir. C’est même là tout ce que ses proches lui ont toujours reproché dans cette insouciance et cette témérité qui la caractérise tant. Peut-être s’est-t-elle assagie avec le temps, notamment depuis qu’elle est devenue mère, mais il n’en reste pas moins qu’elle ait pu, depuis, être aussi à l’origine de mauvais choix. Celui de fuir ses responsabilités, d’aller se perdre dans les bras d’un autre au lieu d’être auprès de sa fille, celui de laisser cette dernière dans les bras d’un père désormais aux abonnés absents. Et si tout cela relève d’un champ que l’on pourrait qualifier de beaucoup plus grave que celui qui lui pose question actuellement, il remue en elle autant d’interrogations, peut-être plus encore que toutes les conneries citées précédemment. « C’est peut-être con mais c’est actuellement la seule chose qui me semble normale dans ma vie … » C’est peut-être tout le contraire pour elle, finalement, quand sa vie est désormais rythmée et similaire chaque jour, bien trop routinière et qu’elle se prend pourtant encore des portes dans la figure. Des reproches lui montrant que, quoi qu’elle fasse, cela n’est jamais suffisant et elle regrette justement toute la spontanéité qui rythmait sa vie précédemment. Une spontanéité qui lui permettait d’échapper à une normalité qui est devenu trop sienne, et Edison est cette tentation aujourd’hui pour y échapper. La main que dépose ce dernier sur sa cuisse, qu’il caresse subtilement sans même sans rendre compte, n’est pas repoussée par la brune qui, elle, râle intérieurement « Toi, tu dis fuck et moi j’me dis putain pourquoi est-ce que je n’ai pas le sentiment de faire quelque chose de mal …» Ses pensées se stoppent, son visage se pivote lentement vers Edison sans pour autant que leurs regards se trouvent. Est-ce qu’il exprime là un besoin à son tour ? Celui d’un réconfort, d’un besoin d’oublier ce qui lui tombe dessus ? Là où lui a toujours été présent pour elle quand elle en avait besoin, acceptait sans broncher qu’elle trouve refuge dans ses bras pendant quelques heures pour l’oublier la seconde suivante, est-ce maintenant à elle d’être présente pour lui et d’endosser ce rôle ? « Fuck… » murmure-t-elle cette fois et, lentement, sa main vient à inciter Edison à tourner son visage vers elle pour qu’elle l’embrasse à nouveau. Un baiser toujours aussi vigoureux mais plus doux, comme si elle cherchait à lui donner ce réconfort dont il semble avoir besoin. « Tu en as tout autant besoin que moi, pas vrai ? » cherche-t-elle à se rassurer alors qu’elle interrompt le baiser quelques secondes. Et lorsqu’elle obtient cette réponse, Zoya reprend place sur Edison, dans la même position adoptée précédemment et l’empressement qu’elle adopte dans ses gestes exprime toute l’urgence et la nécessité qu’elle ressent de se laisser aller à nouveau dans ses bras. Pour oublier, une fois de plus…
La tête reposée sur le dossier, il essaie de trouver une issue de secours dans le labyrinthe dans lequel il se trouve depuis l’annonce faite par Jenna. Des responsabilités nouvelles qui lui collent au cul et lui foutent la trouille. La main posée sur la cuisse de celle qui a eu le malheur de lui offrir un baiser quelques secondes plus tôt, il tourne en rond sans bouger les fesses de ce canapé. Il tourne en rond dans son esprit. Et quand elle vient poser sa main sur lui pour le contraindre à la regarder, quand elle vient poser ses lèvres sur les siennes pour lui offrir ce baiser, il a non pas le sentiment que le néon lumineux « sortie » vient d’apparaître au deuxième virage. Non ! Elle vient de décupler ce labyrinthe mais à cet instant, il s’en fout et vient même y répondre à ce baiser, ne se posant pas la moindre question concernant la rationnalité de son comportement. « Tu en as tout autant besoin que moi, pas vrai ? » qu’elle glisse pour se rassurer, pour le rassurer, pour leur confirmer que leur comportement débile et ô combien puéril avait une raison d’être. Les lèvres rosies par son baiser, il la fixe en sachant pertinément qu’au fond de lui, il avait besoin de bien plus que d’un baiser, une partie de jambes en l’air pour retrouver le contrôle de sa vie … mais Edison reste Edison. Et, un Edison Dorn ne refuse jamais. Jamais ! ou alors pas encore … « Et, ça ne regarde que nous --- pas vrai ? », qu’il sur-enchérit. Leur monde. Leur décision. Personne n’avait à être au courant. C’était leur instant à eux. C’était leur méthode curative pour leur vie en perpétuelle explosion.
Il esquisse un sourire quand elle vient replace sur lui mais intérieurement c’est un long soupir de soulagement qui prend place. Qu’elle revienne se blottir contre lui, qu’elle vienne éliminer les centimètres qui les séparent, c’est pour lui ce qu’il y a de plus rassurant au monde à cet instant. Il n’est pas seul, avec Zoya, il ne sera jamais seul. Jamais. Pas vrai ? Ses mains se posent sur ses cuisses alors que son regard se perd volontiers dans son regard. Il n’y cherche pas un moyen de se dissuader. Il n’y cherche rien du tout mais il y trouve les mêmes blessures que les siennes, celles d’un éternel incompris. Le baiser qui vient sceller de nouveau leurs lèvres est un baiser passionné, maladroit, celui de l’urgence. Urgence de se retrouver. Urgence de tout oublier. Les mains encrées d’Edison remontent vers ses hanches pour finalement venir se glisser sous le haut de la jeune femme, caressant et effleurant du bout des doigts sa peau. Il avait oublié le tsunami que pouvait provoquer Zoya. Il avait oublié la manière dont elle parvenait à mettre son sang en ébullition en quelques minutes. Ses lèvres viennent suivre la ligne de sa mâchoire pour disparaître dans son cou et venir respirer ce parfum qui avait été sa plus douloureuse addiction. Bordel ! Quel con ! Une rechute. Il nous refait une rechute de la plus douloureuse des drogues … et cet abruti sourit avec gourmandise alors que les corps et les instincts reprennent les renes de leur être. Il oublie d’ores et déjà la raison de sa venue. Il oublie même le pot de glace abandonné sur la table basse qui finira par fondre sans avoir été apprécié …