On candy stripe legs the spiderman comes Softly through the shadow of the evening sun Stealing past the windows of the blissfully dead Looking for the victim shivering in bed Searching out fear in the gathering gloom and Suddenly a movement in the corner of the room And there is nothing I can do When I realize with fright That the spiderman is having me for dinner tonight
Spanky. Tu es un génie. Je me fais des couilles en or avec ton pote. Je te jure qu’on peut se payer Vegas, dude. Le message, il le lit une fois. Deux fois. Trois fois. Et c’est seulement au bout de la quatrième fois qu’il se redresse de son fauteuil. Bordel. Il parle de Cam. Cameron. Cameron est son pote. Cameron est le pote dont il a filé le contact. Qu’est-ce que ce trou du cul est en train de faire ? Bousiller sa vie ? Bousiller ses neurones car en plus de ça, la cocaïne de son dealer n’est pas non plus de la meilleure qualité : comme si Edison avait les moyens de se payer de la cocaïne de qualité. Il hésite à répondre un putain de message enflammé en lui interdisant de reprendre contact, de répondre à Cam. Il hésite mais il abandonne. Cet abruti pense avec son portefeuille. Pour lui, Cam est un pigeon, rien de plus. Il n’en aurait rien à foutre des menaces d’un tocard du niveau d’Edison. Non, il allait devoir s’occuper de son pote lui-même. Faire preuve de responsabilité !? Bordel ! Les gars, normalement, Edison est l’abruti de la bande … pourquoi est-ce que c’est lui qui doit se comporter comme un adulte ? Il pensait que Cam était juste de bonne humeur la veille … il pensait qu’il avait fumé, rien de plus. Une fumette occasionnelle pour augmenter l’inspiration, augmenter les bons moments. Mais, assis sur son fauteuil, Edison découvre une autre réalité. Il se retape les scènes des dernières semaines. Cam titubant. Cam riant. Cam nonchalant. Cam agressif. Cam aux pupilles aussi grosses que des vinyles. Avait-il été aussi égoïste au point de ne pas remarquer combien il n’allait pas ? combien il ne fonctionnait plus correctement ? « Cam … espèce de trou du cul, qu’est-ce que tu es en train de branler ? » marmonne-t-il tout en se redressant, balançant son téléphone sur le fauteuil qu’il délaisse pour aller s’habiller car ouais à cette heure de la journée, il est toujours en caleçon … la vie d’artiste, tu connais.
C’est quarante-cinq minutes après ce message qui a d’ailleurs été suivi d’un autre bien plus direct, qu’Edison apparaît devant la demeure Lewis. La dernière fois qu’il y a foutu les pieds, c’était pour parler à Zoya de sa potentielle progéniture, de Jenna et du fait qu’il n’était peut-être pas qu’un tocard. Edison frappe à la porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il sonne même. Pourquoi être aussi insistant ? car il se souvient que lors des lendemains de poudreuse, il a la tête qui tourne, il a la flemme de se lever et que Cameron pourrait tout autant avoir la flemme de se diriger vers la porte d’entrée pour … ah non, il est là. Face à lui avec sa gueule d’ange. Edison secoue la tête, la mâchoire serrée et le bouscule doucement pour finalement entrer sans attendre la moindre invitation. Le regard du guitariste balaie les lieux. « Ta chieuse de sœur n’est pas là ? », qu’il demande plus pour la forme que pour attendre une vraie réponse. Si elle avait été là, elle lui aurait déjà pété les rôtules pour avoir frappé de la sorte à sa porte.
« T’allais me le dire que t’es devenu le nouveau Ozzy Osbourne ? » Il fixe Cameron, un sourcil levé.
Les pratiques se multipliaient depuis le concert de décembre et Cameron avait de plus en plus de mal à suivre le rythme. Il était remonté sur scène trop vite, il en était conscient, mais il était maintenant trop tard pour reculer. Il ne pouvait pas laisser tomber ses amis encore une fois, il les avait bien assez fait attendre après son accident. Il y avait déjà Parker qui s’était impatienté et qui avait décidé de quitter le groupe pour se lancer dans une carrière solo, le guitariste ne voulait pas que d’autres suivent ses traces car malgré l’angoisse que lui causaient les concerts, il tenait toujours autant à son groupe et il n’était pas prêt à faire une croix dessus. Il continuait donc à s’impliquer comme il le faisait avant, à tenter de mettre ses émotions sur papier pour en faire des chansons, mais il n’était jamais satisfait de ce qu’il écrivait et les feuilles de papier finissaient l’une après l’autre en boulette dans la poubelle de sa chambre, amplifiant la frustration qu’il ressentait face à toute cette situation. Depuis qu’il était jeune qu’il cherchait l’approbation des gens à qui il tenait, il se mettait donc la pression pour ne pas décevoir ses amis même s’il savait au fond que c’était bien l’inverse qui allait se produire à force de consommer de plus en plus de cocaïne pour réussir à fonctionner. Il culpabilisait, il avait peur que Sutton lui en veuille et finisse par couper les ponts avec lui alors qu’ils avaient toujours été comme cul et chemise, mais ses craintes n’étaient pas suffisantes pour qu’il arrête, il s’était trop enfoncé pour pouvoir reculer en claquant des doigts.
Épuisé du contrecoup de sa consommation de la veille lors de leur dernière répétition, Cameron était affalé sur le canapé. Il zappait les chaines à la recherche de quelque chose d’intéressant, mais rien ne l’intéressait et ne suffisait à le faire penser à autre chose qu’à la déprime qui prenait de plus en plus de place dans sa tête au fil des semaines. Il voulait s’en sortir, mais ne voyait aucune solution facile, ce qui le faisait toujours remettre le plan au lendemain comme si ses problèmes disparaitraient soudainement s’il décidait de les ignorer. Ce qu’il ne pouvait pas ignorer, en tout cas, c’était les coups qu’on toquait avec insistance à sa porte. Le corps lourd, il se leva du canapé en se plaignant et il se dirigea vers la porte qu’il ouvrit sans plus attendre. « T’as perdu ta patience en chemin? » demanda-t-il avec l’intention de laisser son ami entrer, mais il n’eut même pas le temps de lui laisser suffisamment de place pour passer que Dorn lui cogna l’épaule en passant près de lui. À voir la tête de son ami, Cameron comprit qu’il n’était pas le seul qui n’était pas de très bonne humeur aujourd’hui. « Ta chieuse de sœur n’est pas là ? » Lentement, il referma la porte derrière Edison, puis il se tourna dans sa direction en secouant négativement la tête. « Ma chieuse de sœur? » Il fronça les sourcils, surpris qu’il l’appelle ainsi alors qu’elle semblait avoir un peu trop d’importance pour lui aux yeux du Lewis. « Non, elle n’est pas là. J’ai la paix. » J’avais la paix plutôt. « T’allais me le dire que t’es devenu le nouveau Ozzy Osbourne ? » Les sourcils froncés, Cameron fixa Edison sans comprendre pourquoi il lui tombait dessus soudainement. La pratique de la veille s’était bien passée, que pouvait-il être arrivé depuis qui justifiait son attitude avec lui? « De quoi tu parles? T’es difficile à suivre… » Les sourcils toujours froncés, il marcha d’un pas las en direction de la cuisine pour se servir un verre d’eau. « C’est quoi ton problème? J’étais bien avant que tu arrives et que tu me tombes dessus pour rien... » S’il était déprimé avant que Dorn débarque chez lui, il se sentait maintenant irritable et sur la défensive sans trop savoir ce qu’il avait pu faire de mal. Il allait le savoir bien assez vite...
Dernière édition par Cameron Lewis le Mar 11 Avr 2023 - 23:08, édité 2 fois
On candy stripe legs the spiderman comes Softly through the shadow of the evening sun Stealing past the windows of the blissfully dead Looking for the victim shivering in bed Searching out fear in the gathering gloom and Suddenly a movement in the corner of the room And there is nothing I can do When I realize with fright That the spiderman is having me for dinner tonight
tw. drogue. addiction.
«Non, elle n’est pas là. J’ai la paix. » Au moins ça de gagné, l’ami. Sans Zoya dans les parages, il va pouvoir être plus honnête, plus direct. Sans Zoya dans les parages, il va pouvoir balancer des vérités en mode Roger Federer. Aces du côté de Cameron car apparemment, cet abruti avait décidé de briser sa vie, de tout envoyer en l’air … et dans le tout, il y avait le groupe. Et dans le groupe, il y avait Edison. Une raison suffisante pour le faire débarquer. Mais, Cam ne semble pas avoir compris le sujet de conversation, la raison de sa venue. Normal ! Normal car Edison n’est pas suffisamment clair apparemment. Il faut dire que la situation est nouvelle. Normalement, c’est lui qui fout sa vie en l’air et est abruti au point de ne pas comprendre qu’on veut le sauver. Ce rôle, il est nouveau pour lui. « De quoi tu parles? T’es difficile à suivre… » Il lui emboite le pas pour le rejoindre dans la cuisine. Edison se transforme en Sherlock Holmes et observe le moindre geste de Cameron. Le moindre indice. Un verre d’eau. Il a soif. Il a la pâteuse. Lendemain de cuite. Lendemain de soirée aux produits illicites. Il sur-interprète. Il se prend pour Sherlock Holmes, ouais et plisse les yeux tout en croisant les bras. «C’est quoi ton problème? J’étais bien avant que tu arrives et que tu me tombes dessus pour rien… » «Vraiment ?», demande-t-il apparemment pas très convaincu par les propos de son ami. L’air est grave. Il a troqué son air d’abruti goofy pour un air beaucoup plus sérieux. La dernière fois qu’il avait affiché une telle tronche, c’était quand il avait dû se rendre à l’hôpital … Cam avait eu un accident.
«T’étais bien ? » Il acquiesce d’un signe de tête. «Cam, t’es en train de remplir les poches de mon dealer qui soit dit en passant est une vraie merde … le mec va bientôt pouvoir troquer sa vieille caisse dégelasse contre une Lexus si tu continues à t’en foutre plein les narines comme tu es en train de le faire.» Il précise en levant son index. «D’où ma référence à Ozzy, putain j’ai même essayé d’être drôle. » qu’il ajoute d’une voix rieuse parce qu’il reste Edison. Il reste Spanky. Cameron reste Cam. Il ne va pas tout de suite lui faire un sermon. Cela ne lui irait pas. Il n’a pas les épaules pour et Cam aurait tous les droits de se foutre de sa gueule. «Mais sérieusement Cam … entre toi et moi, tu gères ou est-ce que t’es en train de perdre les pédales ? » Et avant qu’il ne réponde, le tatoué ajoute : «oublie pas à qui tu parles. Tu as en face de toi un mec qui s’y connaît pas mal quand il est question de perdre les pédales. Pas pour me vanter. » Une fois de plus une touche d’humour. «Alors ça fait combien de temps que t’as besoin de ta dose pour bouger cette vieille carcasse et te tenir debout ? » Pas par quatre chemins, il lui demande du tac au tac. Pas besoin de jouer la comédie, de prétendre. Vu la consommation qu’il est en train d’avoir, Edison se doute que la consommation est devenue son moteur. Elle est devenue le cœur de ses journées. Elle est devenue son esscence pour s’activer.
Quand Cameron avait accepté le sachet que lui tendait Edison en décembre, il ne croyait vraiment pas qu’il était en train de se prendre un abonnement à la cocaïne. Il n’avait pas réfléchi aux conséquences possibles de sa décision considérant l’état psychologique dans lequel il se trouvait à ce moment et il le regrettait aujourd’hui. Malgré ça, il ne se sentait pas capable de demander à ses proches l’aide dont il avait besoin et les mensonges faisaient de plus en plus partie intégrante de sa vie. Pour se sentir mieux et ainsi ne pas alerter sa famille et ses amis, il devait consommer, mais les effets de la cocaïne ne duraient jamais assez longtemps à son goût, ce qui le poussait à consommer de nouveau. Il était coincé dans un cercle vicieux duquel il était incapable de se sortir seul étant donné le caractère addictif de la substance qu’il consommait ainsi que les symptômes de sevrage qui le poussaient chaque fois à consommer pour les faire disparaître. « Vraiment ? T’étais bien ? » Pas vraiment. Entre le mal de tête et la fatigue, il se sentait comme une grosse merde aujourd’hui. S’il mettait ça sur le compte de la pratique de la veille, il savait au fond de lui que le vrai responsable était son problème de consommation. Cameron n’avait encore rien pris aujourd’hui et son corps lui envoyait des signes de manque. « Mieux que maintenant en tout cas. » répondit-il dans un soupir en posant ses doigts sur sa tempe en fermant les yeux.
Mais Edison n’était pas prêt à lâcher le morceau en laissant le guitariste tranquille malgré ses plaintes. Ignorant toujours la raison qui amenait son ami chez lui aujourd’hui, Cameron se dirigea vers le salon où il se laissa lourdement tomber dans le canapé en passant près de renverser la moitié de son verre d’eau sur lui. « Cam, t’es en train de remplir les poches de mon dealer qui soit dit en passant est une vraie merde … le mec va bientôt pouvoir troquer sa vieille caisse dégueulasse contre une Lexus si tu continues à t’en foutre plein les narines comme tu es en train de le faire. » Ah c’était donc de ça dont il était question. Comment Dorn l’avait su? Lors de leur pratique de la veille, le chanteur n’avait montré aucun signe qui laissait comprendre qu’il était au courant du problème de consommation de son ami. Que s’était-il passé depuis la veille pour qu’il décide de débarquer chez les Lewis à l’improviste? « D’où ma référence à Ozzy, putain j’ai même essayé d’être drôle. » Le regard fuyant, il vida le contenu de son verre d’un trait puis il posa son verre vide sur la table de salon devant lui. « J’imagine qu’il y a une raison pour laquelle tu n’es pas devenu humoriste. » se contenta-t-il de répondre sans passer le moindre commentaire sur les paroles précédentes d’Edison. Il avait un problème et il le savait, mais il en minimisait la gravité. La drogue l’empêchait de réfléchir clairement, il ne pensait presque qu’à sa prochaine dose. « Mais sérieusement Cam … entre toi et moi, tu gères ou est-ce que t’es en train de perdre les pédales ? Oublie pas à qui tu parles. Tu as en face de toi un mec qui s’y connaît pas mal quand il est question de perdre les pédales. Pas pour me vanter. » D’un geste de la main, il lui fit signe de ne pas s’inquiéter. « Depuis le temps qu’on se connait, tu le sais bien que ce n’est pas la première fois que je prends de la drogue. Ça n’a jamais été un problème… je gère. » tenta-t-il de le convaincre en glissant ses mains entre ses cuisses pour cacher leur tremblement. Sauf qu’il n’avait presque jamais consommé de drogues dures et que les rares fois où c’était arrivé, sa santé mentale allait beaucoup mieux. Il était bien moins vulnérable que depuis son accident. « Alors ça fait combien de temps que t’as besoin de ta dose pour bouger cette vieille carcasse et te tenir debout ? » Évidemment que Dorn ne le croyait pas, comment Cameron aurait-il pu lui cacher la vérité alors qu’ils se connaissaient depuis aussi longtemps? Sans même regarder Ed, Cam se laissa glisser dans le canapé jusqu’à être suffisamment allongé pour pouvoir poser ses pieds sur la table de salon. Les bras croisés sur son torse, il fixa un point devant lui pour ne pas affronter le regard de son interlocuteur. « Je ne voulais pas vous laisser tomber encore… » Leur groupe était sur pause depuis bien assez longtemps à cause de son accident, il ne voulait plus être un poids pour les membres de son groupe qui souhaitaient reprendre de l’activité. Mais au final, il était devenu un poids à cause de son problème de consommation comme il ne voulait pas l’être. « Je voulais juste un petit coup de pouce pour performer. Je… j’y pense tout le temps. » avoua-t-il en agitant l’une de ses jambes, le pied toujours posé contre la table. Lentement, il osa enfin relever la tête pour regarder son ami, l’air désemparé. « T’en aurais pas sur toi? » demanda-t-il honteusement. « J’en ai plus et je suis en manque… » ajouta-t-il en le suppliant du regard de l’aider.
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tw. drogue. addiction.
Étrange que de se retrouver dans cette position. Normalement, Edison ne porte pas la casquette du mec qui a la tête sur les épaules. Il n’est pas celui qui donne des conseils judicieux, il est celui qui vous montre le mauvais chemin avec un sourire amusé parce qu’ils sont toujours plus drôles au début les mauvais chemins, pas vrai ? Cameron a ce pouvoir sur lui : il compte. Il compte à ses yeux et a toujours compté. Il lui a foutu suffisamment la trouille pour savoir qu’il ne peut pas s’imaginer le perdre. Alors, oui, il se retrouve à porter la casquette du rabat-joie mais vue la manière dont Cam se comporte, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose que ça. « J’imagine qu’il y a une raison pour laquelle tu n’es pas devenu humoriste » La remarque sarcastique de Cam le fait sourire et comme un enfant, il est obligé de répondre en se redressant, époussetant son tee-shirt d’une poussière inexistante : « Trop doué en musique pour m’lancer dans l’humour » Évidemment, ce n’est pas le moment de jouer la carte de la plaisanterie mais Edison reste Edison, même s’il essaie – tant bien que mal – d’apparaître comme le gars bien dans cette histoire.
Edison le fixe et se demande s’il doit venir s’asseoir à ses côtés ou s’il doit rester à distance. Il ne sait pas comment on doit se comporter dans ce genre de situation. Est-ce qu’il y a des règles spéciales à suivre ? Il s’inquiète. Pour la première fois de sa vie, les conséquences de la drogue l’inquiètent. Que certaines personnes de son entourage deviennent des loques humaines, ça ne l’a jamais dérangé mais voir Cam se foutre en l’air … ça provoque d’autre sensations dans son palpitant ou ce qui lui sert de trésor à émotions. « Depuis le temps qu’on se connait, tu le sais bien que ce n’est pas la première fois que je prends de la drogue. Ça n’a jamais été un problème… je gère » Edison le scrute et il a le sentiment que Cameron se rétrecit doucement. Plus petit. Plus recroquevillé. Il ne va pas bien et ça se voit. Son corps crie au monde entier qu’il est en alerte. « Hm » finit-il par lâcher en signe d’acquiescement sans pour autant en être très convaincu. Il le connaissait suffisamment pour savoir que ce Cameron-là n’est pas le Cameron qui se fume parfois quelques joints. Non, ce Cameron-là … il lui fait peur. Edison sort alors la pelle pour creuser … il va creuser jusqu’à savoir. Car il est hors de question de rester les mains liées devant la descente en enfer de son meilleur ami. A son tour, il se cale dans le canapé alors que Cam s’y enfonce. « Je ne voulais pas vous laisser tomber encore … » Les sourcils d’Ed se froncent. Il s’attendait à tout. A tout sauf à ça. Il vient de se prendre une criante vérité en pleine gueule et elle est douloureuse. L’impact est douloureux. Il déglutit tout en fixant désormais devant lui. « Je voulais juste un petit coup de pouce pour performer. Je… j’y pense tout le temps. » Edison tourne alors la tête vers Cameron qui vient de s’ouvrir. « T’en aurais pas sur toi ? J’en ai plus et je suis en manque …. » Leurs regards se croisent et Edison y lit toutes les fêlures de son âme. Cameron. Désemparé. Cameron. Perdu. Cameron. Au bord du gouffre. Cameron. « Cam … Ne m’fais pas ça … » souffle-t-il à voix presque basse. Ne pas faire quoi ? lui demander de la drogue ? le mettre dans cette putain de mauvaise position ? ou lâcher prise et se laisser tomber dans le gouffre ? l’abandonner ? « T’es ma famille, Camo. T’es pas tout seul ; je suis là » Sa main se pose sur le genou du musicien pour le tapoter doucement : « J’vais pas te laisser tomber et tu vas avoir envie de me casser la gueule mais j’ai rien sur moi … et t’es même suffisamment malin pour savoir que je t’aime trop pour te filer quoique ce soit » Il plante son regard dans le sien.
« Trop doué en musique pour m’lancer dans l’humour » En temps normal il aurait renchéri, se serait même sans doute étouffé avec une bière suite aux blagues de son ami d’enfance, mais Cameron n’avait pas le cœur à rire présentement. Il était déprimé, n’arrivait pas à atteindre la lumière au bout du tunnel à l’exception des courts instants où il ressentait les effets de la cocaïne qui menait ses journées comme si elles étaient les siennes. Il croyait avoir touché le fond lorsqu’il avait ouvert les yeux en salle de réveil et qu’il s’était rendu compte qu’il avait perdu une partie de sa jambe, mais il était tombé encore plus bas alors que tout laissait présager qu’il remontait enfin la pente. Il avait recommencé à sortir de sa chambre, à gratter sa guitare et à prendre soin de sa fille, mais tout ça ne tenait qu’à un fil et tous ses efforts avaient été démolis le soir où il avait accepté le sachet que Dorn lui avait rendu parce qu’il avait voulu aller trop vite plutôt que de décevoir encore ses amis. Ce n’était pas tellement étonnant considérant que ce n’est pas la première fois que Cameron fait de mauvais choix pour avoir l’approbation des autres. Au détriment de son bien-être. « Ça serait surtout moins payant, tu ne pourrais pas te payer tout ce que tu as… » répondit-il le plus sérieusement du monde sans se douter des difficultés financières de son ami.
Le contenu du portefeuille de Dorn l’intéressait peu présentement, il était obnubilé par cette poudre blanche qui pourrait l’aider à se sentir mieux en un claquement de doigts. Il n’en avait toutefois plus chez lui et la présence de son ami l’empêchait de remédier à la situation. Il regrettait de ne pas en avoir achetée davantage la dernière fois, même s’il en aurait sans doute simplement consommée plus la veille et qu’il aurait donc le même problème aujourd’hui. Et si Dorn en avait? C’était le chanteur qui l’avait fournie la dernière fois et il y avait donc une chance pour qu’il en ait à sa possession encore une fois. Malgré la honte qu’il ressentait, Cam tenta sa chance en lui demandant s’il en avait pour lui. « Cam … Ne m’fais pas ça … » L’air abattu, il haussa les sourcils en se mordillant la lèvre inférieure. « S’il te plait… » murmura-t-il en le suppliant du regard. « Je ne te le demanderais pas si c’était pas nécessaire… » Désespéré, il baissa les yeux et scruta les poches du pantalon de son ami dans l’espoir d’y apercevoir du relief ressemblant au petit sachet qu’il voulait tant. « T’es ma famille, Camo. T’es pas tout seul ; je suis là » Il hocha lentement la tête en baissant les yeux, son espoir d’obtenir le Graal s’aménuisant. « J’vais pas te laisser tomber et tu vas avoir envie de me casser la gueule mais j’ai rien sur moi … et t’es même suffisamment malin pour savoir que je t’aime trop pour te filer quoique ce soit » Il s’en doutait, oui, mais il était tellement en manque qu’il avait espéré se tromper. Il voulait consommer, il avait besoin de sa dose pour se sentir mieux l’espace de quelques minutes à peine. Il savait que ce n’était pas une bonne idée, qu’il tenterait le diable en prenant de la drogue une dernière fois (qui n’était jamais vraiment la dernière malgré tout ce qu’il se disait), mais il ne voyait pas comment il allait réussir à ne rien prendre d’ici à ce qu’il reçoive l’aide dont il avait besoin. La seule chose à laquelle il pensait à l’instant présent, c’était à quel point il avait hâte que Dorn quitte sa maison pour qu’il puisse s’emparer de son téléphone pour contacter son dealer à l’abri des regards et des jugements. « Aaaaaaaaaah… » se lamenta-t-il en glissant ses doigts dans ses cheveux. « On va te sortir de là. » Il grimaça en détournant le regard. S’il se sentait ainsi après moins de 24 heures sans consommer, il redoutait sérieusement le processus de sevrage. « Je ne peux pas, je ne serai jamais capable… » La cocaïne le tenait en laisse, il avait la corde au cou. Les bras croisés contre son torse, il releva vers Edison son regard de chien battu. « J’ai mal… J’ai besoin de sniffer, je veux juste que ça arrête… » La déprime, son corps qui lui faisait mal, mais aussi tous les problèmes qui le préoccupaient, même si ceux-ci étaient clairement reliés à son problème de consommation. « Je vais décevoir tout le monde encore… » Ses parents, ses frères, sa sœur, Charlie, Lyla, Hannah, Angus et même Freya. Depuis son accident, les décevoir et leur faire de la peine était la seule chose qu’il réussissait avec brio. « Ça serait tellement plus simple pour tout le monde si je n’étais pas là… » La cocaïne affectait ses pensées, lui faisait croire que ses proches seraient mieux sans lui pour les empêcher d’avancer alors qu’ils seraient au contraire grandement affectés par son absence éternelle.
On candy stripe legs the spiderman comes Softly through the shadow of the evening sun Stealing past the windows of the blissfully dead Looking for the victim shivering in bed Searching out fear in the gathering gloom and Suddenly a movement in the corner of the room And there is nothing I can do When I realize with fright That the spiderman is having me for dinner tonight
tw. drogue. addiction. «S’il te plait… » Il lui sort le grand jeu. Les lèvres pincées. Le regard en mode chat potté. Il lui sort le grand jeu et pour Edison, ce sont toutes les sonnettes d’alarme qui se mettent en activité. Cameron ne va pas bien. Il est indéniable qu’il ne va pas bien et qu’il est temps d’agir. «Je ne te le demanderais pas si c’était pas nécessaire… » Edison est face à une nouvelle vérité : Cameron a pioché la carte du toxico. Edison a passé son tour. Pour une fois. Il tapote ses poches en sentant le regard de son ami sur ces dernières et il confirme n’avoir rien sur lui, et ne lui donnerait jamais de quoi s’exploser les neurones. Il tient beaucoup trop à lui.
«Je ne peux pas, je ne serai jamais capable… J’ai mal… J’ai besoin de sniffer, je veux juste que ça arrête… » Il déglutit et la boule qui vient de se glisser le long de sa gorge lui fait comprendre que la situation est grave. Son ami d’enfance est sur le bord du précipice. Il est en train de tanguer. A deux doigts de chuter. «Je vais décevoir tout le monde encore… » Edison fronce les sourcils. «Ça serait tellement plus simple pour tout le monde si je n’étais pas là… » Les sourcils se froncent encore un peu plus. La cocaine, le manque le rendaient à fleur de peau. Il dévoilait les pensées, les émotions qui deviennent trop grandes et encombrantes pour un seul palpitant. Putain ! Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Comment avait-il pu croire son sourire de con lors des dernières répétitions ? Comment avait-il pu croire en son enthousiasme et énergie débordante ? Le tout avait été factice, résultats de la consommation de drogue. Rien d’autre. « Qu’est-ce que tu racontes ? », lâche-t-il avec surprise. « Si t’étais pas là … Est-ce que tu entends les conneries que tu déballes ? Cam - » La lourde main tatouée se pose sur la cuisse de son ami, le regard ancré dans celui fuyant de Cam « Moi, j’ai besoin de toi. Et, je ne suis pas le seul pour qui tu comptes. Quant à décevoir ? Qui est-ce que tu vas décevoir ? » Il lève les épaules. « J’crois qu’il y a personne qui peut ouvrir sa gueule et critiquer quoique ce soit, juger qui que ce soit. Tu sais combien je vomis les tatoués « only god can judge you » mais buddy, dans le fond, c’est pas totalement faux …» Il esquisse un sourire. « Tu vas décevoir personne. C’est juste le résultat d’un uppercut bien placé. Un genou à terre. Tu vas te relever. » Il lui tapote la cuisse comme pour lui donner un peu plus de confiance. Lui, il avait confiance. Confiance en son pote. Confiance en sa volonté d’être quelqu’un de bien. Confiance en sa force. Car à ses yeux, Cam était la personne la plus forte, la plus courageuse qu’il connaissait. Jamais abattu. Il finissait toujours par se relever. Aujourd’hui encore.
« Et quand tu vacilleras, je serai là pour te donner un coup de pied au cul pour te remettre droit » Il le bouscule doucement avec son épaule. « Cam ? On va gérer ça. D’accord ? », qu’il souffle en cherchant son acquiescement … d’une manière quelconque.
« Qu’est-ce que tu racontes ? Si t’étais pas là … Est-ce que tu entends les conneries que tu déballes ? Cam - » Il s’entendait, oui, et il n’avait pas spécialement envie de mettre fin à ses jours, mais il était fatigué de se battre contre lui-même depuis son accident et maintenant contre le démon blanc. Ça lui avait pris du temps, mais il avait fini par accepter que sa vie ne redeviendrait jamais exactement comme avant son amputation. Il avait maintenant certaines limitations et cette légère boiterie qui le suivait partout et qui faisait tourner les têtes lorsqu’il se baladait en ville. Ce n’était peut-être pas aujourd’hui qu’il irait se baigner en exposant à tous son moignon, mais il n’avait plus envie d’arracher les yeux de ceux qui le dévisageaient, c’était un début. S’il doutait de plus en plus de ses sentiments pour Charlie, la blonde l’avait grandement aidé sur le chemin de l’acceptation de sa nouvelle image corporelle. Bref, tout laissait croire qu’il remontait la pente, mais ce n’était que pour mieux se planter par la suite. Le karma, sans doute, après tout le mal qu’il avait infligé en étant le pire enfoiré à l’adolescence. « J’vous ferais pas perdre votre temps… » Parce qu’ils l’avaient attendu bien assez longtemps à son goût, certains d’entre eux lui avaient mis pas mal de pression ces derniers mois pour le ramener sur scène et c’était par peur de perdre le groupe qu’il avait accepté alors qu’il ne se sentait pas prêt. Par conséquent, ils allaient devoir l’attendre encore une fois sans garantie qu’il réussirait un jour à reprendre du service. « Moi, j’ai besoin de toi. Et, je ne suis pas le seul pour qui tu comptes. Quant à décevoir ? Qui est-ce que tu vas décevoir ? » Dès que son regard croisa celui d’Edison, il rebaissa la tête pour fixer ses mains qui trituraient le bas de son t-shirt. Les paroles de son ami le touchaient sincèrement, mais le rendaient également mal à l’aise parce que ça n’avait jamais été naturel entre eux de se mettre à nu de la sorte et il ne savait donc pas comment se comporter. C’était bien plus facile de répondre présent pour faire la fête que de parler de ce qui n’allait vraiment pas, comme lorsque le père d’Edison lui en faisait voir de toutes les couleurs. Ils n’en parlaient jamais comme si le problème n’existait pas, mais ça n’empêchait pas Cameron d’être là pour supporter son ami à sa manière. « Tout le monde… Vous les premiers. Je comprendrais que vous ayez marre de m’attendre. » Ambrose avait quitté son groupe pour les rejoindre après que Parker ait décidé de les quitter pour se concentrer sur un projet solo parce qu’il en avait marre d’attendre après Cameron. « Charlie a essayé de me raisonner, je ne l’ai pas écoutée… Je préfère même pas penser à Lyla et Hannah… » Ça lui avait pris du temps après son accident avant de sentir apte à s’occuper lui-même de sa fille et voilà qu’il ne serait pas là pour elle une fois de plus, il avait l’impression de l’abandonner. « Ma mère va avoir le cœur brisé... » Mais Ana Maria le supporterait tout au long du processus parce que ses quatre enfants étaient sa raison de vivre et que rien ne pouvait changer l’amour qu’elle éprouvait pour eux. « Et ne parlons même pas de Zoya… » Il la voyait déjà le traiter d’abruti en lui donnant une tape derrière la tête parce qu’il avait merdé. Heureusement, il était bien loin du compte, mais considérant leur relation particulière, c’était la réaction qu’il imaginait de la part de sa sœur. « J’crois qu’il y a personne qui peut ouvrir sa gueule et critiquer quoique ce soit, juger qui que ce soit. Tu sais combien je vomis les tatoués « only god can judge you » mais buddy, dans le fond, c’est pas totalement faux …» Cameron leva les yeux au ciel avant de poser son regard sur son ami, l’air piteux. « Nice try, mais je ne crois pas en Dieu. » Et malgré tout ce que Dorn pouvait dire, le Lewis avait toujours eu du mal à faire abstraction du jugement des autres, cherchant la validation d’autrui. « Tu vas décevoir personne. C’est juste le résultat d’un uppercut bien placé. Un genou à terre. Tu vas te relever. » Il poussa un long soupir en passant ses deux mains dans son visage, puis dans ses cheveux ébouriffés. « Comment? Tu m’as vu? » En tout cas lui il s’était vu dans le miroir de la salle de bain et il était cerné comme un château. Il faisait de l’insomnie et ses pensées étaient monopolisées par sa consommation. « Ça ne fait même pas 24 heures… » Il se cala dans le canapé en croisant les bras sur son torse, puis il rongea nerveusement l’ongle de son pouce en fixant le vide. « Et j’ai juste hâte que tu partes pour pouvoir m’en mettre plein le nez. » avoua-t-il avec honte sans oser le regarder. « Et là il faut que j’arrête. Ça va me rendre fou… » Il ne se reconnaissait déjà plus depuis son accident, encore moins depuis qu’il avait commencé à consommer de la cocaïne. Quelque part en-dedans de lui, l’ancien Cameron se cachait. « Et quand tu vacilleras, je serai là pour te donner un coup de pied au cul pour te remettre droit. Cam ? On va gérer ça. D’accord ? » Cameron avait perdu espoir de s’en sortir, mais Edison lui faisait confiance et la force de son ami lui donnait envie d’y croire et de retrousser ses manches pour reprendre sa vie en main avant qu’il ne soit trop tard. Il hocha donc la tête en lui souriant même si son sourire manquait cruellement d’assurance. « Je t’aime bro. » dit-il en posant une main sur le genou de son ami. Il était touché, un peu trop, au point d’avoir une petite larme qui perla au coin de son œil. Il était gêné et il tenta de l’essuyer en faisant semblant de se gratter le côté du visage en espérant son surplus d’émotion passerait inaperçu. « Je serais mieux d’appeler Zoya avant qu’elle ne débarque et qu’elle tombe sur ma tête d’enterrement… » Il poussa un long soupir en sortant de sa poche son téléphone qu’il déverrouilla avec l’empreinte de son pouce. Il ouvrit ensuite son carnet de contacts et commença à les faire défiler devant ses yeux, ralentissant lorsque le nom de son dealer apparut à l’écran. Il hésita une seconde, puis il poursuivit rapidement jusqu’au nom de sa sœur qui se retrouvait tout au bas de la liste. Après lui avoir envoyé un SMS pour lui demander à quelle heure elle rentrait, il posa son téléphone sur la table basse et il posa ses coudes sur ses cuisses pour pouvoir poser son menton dans ses paumes. « Ça va se savoir, c’est certain… » Leur groupe n’avait certainement pas besoin de la mauvaise presse qu’il allait leur faire alors qu’ils étaient dans l’ombre depuis plus d’un an encore par sa faute.
On candy stripe legs the spiderman comes Softly through the shadow of the evening sun Stealing past the windows of the blissfully dead Looking for the victim shivering in bed Searching out fear in the gathering gloom and Suddenly a movement in the corner of the room And there is nothing I can do When I realize with fright That the spiderman is having me for dinner tonight
tw. drogue. addiction. « Tout le monde… Vous les premiers. Je comprendrais que vous ayez marre de m’attendre. » Il fronce les sourcils. « Marre de t’entendre dire des conneries … y’a plus de chance que ça, ça arrive » ajoute-t-il tout en le bousculant doucement. Il est une évidence que l’impatience des managers et producteurs se faisait sentir. Edison n’était pas naif au point de ne pas en avoir conscience mais il savait également que la santé mentale de son ami d’enfance était primordiale. Il avait appris cela au cours des années ; comme quoi il n’était pas qu’un abruti fini. « Charlie a essayé de me raisonner, je ne l’ai pas écoutée… Je préfère même pas penser à Lyla et Hannah… » Le regard d’Edison retrouve ses genoux. Il ne peut pas se mettre à la place de Cameron car il n’a pas les mêmes responsabilités que celui-ci. Bientôt peut-être. « Ma mère va avoir le cœur brisé … » « Moins brisé que si jamais elle venait à retrouver ton corps comme une loque humaine… crois-moi » Sa mère était loin de celle d’Edison. Elle voudrait le bien pour son fils et si ce dernier doit se rendre dans une cure pour se retaper, alors c’est que les choses doivent se passer ainsi. Il était persuadé qu’il aurait pas mal de soutien. Plus qu’il ne pouvait l’imaginer. «Et ne parlons même pas de Zoya… » Il imaginait déjà la brune se mettre en panique. « Zoya ? Tu sais aussi bien que moi qu’elle sera là pour surveiller tes arrières. C’est un pitbull quand il est question de toi, Cam » qu’il lui répond avec un fin sourire aux lèvres. C’était leur fraternité. Elle était comme ça pour Cameron et il l’apprendrait à ses dépens.
« Comment? Tu m’as vu? » Il se penche en arrière pour avoir un apperçu de Cameron et hausse les épaules. Ouais, il a une sale tronche. Il ne pouvait pas le nier mais Edison avait connu pire … peut-être que ses connaissances étaient souvent le lis de l’humanité. Possible. « Ça ne fait même pas 24 heures… Et j’ai juste hâte que tu partes pour pouvoir m’en mettre plein le nez. » Il déglutit avec difficulté. Faute avouée à moitié pardonnée, non ? « Et là il faut que j’arrête. Ça va me rendre fou… » Edison se contentait d’être là, présent à ses côtés. Silencieux. Il avait imité la position de son ami à ses côtés sur le canapé. Il écoutait parce que Cameron était surtout en train de se parler à lui-même, de s’avouer à voix haute ce qu’il avait pensé bien des fois.
« Je t’aime bro. » Le regard d’Edison retrouvait celui de son ami, un sourire sincère aux lèvres. «Je serais mieux d’appeler Zoya avant qu’elle ne débarque et qu’elle tombe sur ma tête d’enterrement…. » « J’reste jusqu’à ce que le pitbull arrive » Hors de question de le laisser seul.
« Ça va se savoir, c’est certain ... » « J’vais pas te mentir, c’est possible que ça se sache … et après ? » Il hausse les épaules. « Si ça peut aider à éloigner l’attention de toi, je peux envoyer des dick pics à quelques groupies … » Un rire. « Si ça peut aider… » Il voulait surtout relativiser sur l’effet que pouvaient avoir les critiques. La main du tatoué se posa dans le dos de Cameron pour trouver son épaule et la presser. « À l’heure actuelle ce qui compte c’est que tu remontes à la surface, on improvisera pour la suite … on y est toujours parvenu, on y arrivera une fois encore. »
« Marre de t’entendre dire des conneries … y’a plus de chance que ça, ça arrive » Et ça, il en disait pas mal et même lorsqu’il était sobre. S’il était payé pour chaque idiotie qui sortait de sa bouche depuis l’adolescence, son compte en banque serait probablement aussi rempli aujourd’hui, la musique en moins. Edison préférait certainement les blagues salaces et les commentaires inappropriés, tels que « celui qui a la plus grosse », que pouvait faire son ami d’enfance qui perdait dix ans d’âge mental lorsqu’ils se retrouvaient ensemble, même s’il avait quand même un peu gagné en maturité depuis qu’ils avaient quitté les bancs d’école, plutôt que les pensées déprimantes que Cam communiquait présentement à voix haute. « Plus de chances que ça arrive que j’arrête d’en dire en tout cas. » Il ne fallait pas lui en demander autant, quoique la déprime des derniers mois l’avait un tantinet calmé, du moins pendant ses périodes de sobriété qui s’étaient faites de plus en plus rares à mesure que les mois passaient. Il ne fallait pas que ses proches se doutent de l’état dans lequel il se trouvait réellement, surtout pas sa mère à qui il voulait éviter de souffrir en voyant son fils dépérir de la sorte, elle qui s’inquiétait pour lui sans arrêt depuis l’accident dont il avait été victime. « Moins brisé que si jamais elle venait à retrouver ton corps comme une loque humaine… crois-moi » « Tu as sans doute raison… » Il n’y avait aucun doute même, Ana Maria ne s’en remettrait probablement jamais s’il arrivait quelque chose à l’un de ses quatre enfants. « Zoya ? Tu sais aussi bien que moi qu’elle sera là pour surveiller tes arrières. C’est un pitbull quand il est question de toi, Cam » Il haussa une épaule en fisant mine de n’être pas trop convaincu. « Pour me surveiller plutôt… » Comme Big Brother parce que someone is always watching. Surtout que les deux Lewis habitaient ensemble depuis cinq mois maintenant. En réalité, il savait que Zoya s’inquiéterait pour lui comme elle l’avait fait lors de son accident, mais il était plus facile d’entretenir le mythe selon lequel ils s’énervaient en permanence l’un et l’autre. « J’reste jusqu’à ce que le pitbull arrive » Il fut tenté de lui dire que ce n’était pas nécessaire, qu’il pouvait gérer sa sœur tout seul, mais jamais Dhorny ne laisserait son ami seul et il le savait, surtout pas après qu’il lui ait avoué qu’il attendait avec impatience son départ pour pouvoir se geler la face.
En plus des difficultés reliées au sevrage, Cameron redoutait que son addiction vienne aux oreilles de la presse qui n’attendaient que ça qu’une célébrité se plante pour en parler au monde entier. Il ne voulait pas que ses erreurs impactent négativement son groupe et par conséquent ses amis qui en faisaient partie, d’autant plus que des paparazzis s’étaient déjà fait un plaisir dans le passé de le dépeindre comme un infidèle dans la presse people. Il avait fait exprès de s’afficher publiquement avec Meryl pour que Luke comprenne qu’il avait choisi la musique plutôt que son couple, mais il avait sous-estimé la réputation qu’une telle décision prise sur le coup de l’émotion allait lui donner. « J’vais pas te mentir, c’est possible que ça se sache … et après ? » Du coin de l’œil, il posa son regard sur Edison. « Ils vont encore me faire paraître pour un enfoiré… » Et il tenait à son image, Cameron, il voulait plaire aux gens. « Si ça peut aider à éloigner l’attention de toi, je peux envoyer des dick pics à quelques groupies … » Un léger rire se mélangea à celui du tatoué. « Si ça peut aider… » Le guitariste frappa le chanteur sur le torse du revers de la main. « T’es tellement con. » Ça lui faisait chand au cœur de voir tout ce que son ami était prêt à faire pour lui et il l’en savait capable. S’ils pouvaient éviter un scandale, cependant, ce ne serait pas de refus. « Assure-toi au moins qu’elle est consentante avant, on n’a pas besoin d’une autre tournée d’annulée. » Il lui donna une petite tape derrière la tête comme pour le gronder, le cœur un peu plus léger. « À l’heure actuelle ce qui compte c’est que tu remontes à la surface, on improvisera pour la suite … on y est toujours parvenu, on y arrivera une fois encore. » Il lui sourit légèrement en hochant la tête, essayant de se nourrir de la force de son ami pour réussir à affronter ce qui l’attendait dans les prochaines semaines, mais aussi dans les prochaines minutes maintenant que sa sœur pénétrait dans l’appartement. Il était temps de prendre le taureau par les cornes, il avait assez attendu…