| (bethommy #4) you said it for my sake |
| | (#)Mar 28 Fév 2023 - 22:40 | |
| I'm doing the best that I could, trying my best to be understood, maybe I'm changing slowly, I'd get out, turn around if only I knew I was dead wrong all along, you said it for my sake that I would not lose my way, when I was dead wrong all along. ☆☆ Fatigué. Tommy était fatigué. Sa tête lui faisait mal, chacun de ses muscles lui semblait peser une tonne, et jamais son matelas ne lui avait donné l'impression d'être si inconfortable. Quelle heure était-il ? Il était sûrement en retard. À moins que … Non, il venait à peine de se coucher, pour être si fatigué. À quelle heure était-il monté dormir ? Il ne s'en rappelait pas. Il avait souhaité bonne nuit à Moïra depuis le pas de la porte de sa chambre, la pré-adolescente occupée à dessiner sur l'un de ses carnets à dessin, et lui avait rappelé de ne pas se coucher trop tard. C'était il y avait une heure ou deux, à peine … Ou bien était-ce la semaine dernière ? « Monsieur ? » Tais-toi Microbe, il est tard. Ou tôt. « Monsieur, vous m'entendez ? » Depuis quand Microbe le vouvoyait ? Stop. Depuis quand Microbe lui parlait ? « Humpf. » Il avait mal au bras. Non, à la tête. Il avait mal au bras ET à la tête. « Ne bougez pas, Monsieur. Vous avez fait une chute, vous vous rappelez ? » Non. Peut-être. Il se rappelait d'être tombé du toit, Leslie lui avait recousu la main – mais c'était il y a longtemps, avant Noël. « Moïra … » Où était sa fille ? Il fallait qu'il appelle sa fille, il allait être en retard. Quelle heure était-il ? « Restez immobile, Monsieur. On doit vérifier que vous n'avez rien de cassé. » Oh, la ferme. « Moïra. Je dois appeler Moïra. » Où était son téléphone ? Et lui, où était-il ? La lumière l'aveuglait, le soleil brillait trop fort. Il n'avait pas chaud, pourtant. « C'est votre femme ? Le numéro dans votre dossier ne répond pas, ma collègue va essayer le second. Vous me voyez ? Vous pouvez me dire combien j'ai de doigts ? » L'autre numéro ? Trois ? Non, deux. Non « Trois ? » Il avait vu les doigts danser devant ses yeux de manière floue, mais ne voyait pas à qui ils appartenaient. « Vous sentez ma main ? Vous pouvez la serrer ? » Il voulait dormir, il était fatigué. Est-ce que s'il serrait la main on le laisserait dormir ? Il voulait appeler Moïra. Quelle heure était-il ? ***Il s'était débarrassé de sa chemise d'hôpital en grimaçant, et n'avait réalisé seulement après que son jean avait été remplacé par un pantalon de pyjama au motif similaire. Quelle emmerde. Tendant le bras qui ne portait pas une atèle vers la tablette près du lit, il avait saisi son téléphone en même temps qu'il s'était senti pris d'une vague de nausée, et avait dû fermer les yeux un instant pour la faire passer. De sa main validé, il avait tenté d'allumer l'écran de verrouillage du téléphone à quelques reprises avant de comprendre qu'il était déchargé. « Ma collègue vous a dit de ne pas vous lever. L'interne doit encore venir poser votre plâtre. » Foutaises. Il ne pourrait jamais travailler avec un plâtre. « Où sont mes vêtements ? » L'attrapant de son bras intact pour le persuader de se rasseoir sur le lit, l'infirmière avait secoué la tête « La radiologie a dû les découper pour vous examiner. Votre sœur vous en amènera d'autres. » Sa sœur ? « Scarlett ? » Haussant les épaules, l'infirmière s'était planté devant lui et avait dirigé sa lampe stylo directement dans ses yeux, lui arrachant un grognement « Vous avez des nausées, des vertiges ? » Non, avait-il menti en secouant la tête, regrettant aussitôt son geste lorsque la nausée s'était manifestée à nouveau. Soupirant légèrement, l'infirmière n'avait pas fait de commentaire et s'était contenté de lui rendre le haricot en plastique posé sur la tablette. « Utilisez ça, au besoin. » À l'extérieur du cubicule, le brouhaha ambiant commençait seulement à parvenir aux oreilles de Tommy, et tandis qu'on la hélait depuis l'autre côté du rideau la jeune femme avait soupiré à nouveau derrière son masque et répété « Restez tranquille, l'interne va venir pour votre plâtre. » Son bras était vraiment cassé, alors. Il était bel et bien cassé. Fracture de l'ulna – l'os en dessous du radius, lui avait expliqué l'interne – et pour laquelle il avait paraît-il eu "de la chance". « D'habitude chez les gens de votre âge, l'os est déplacé et il faut opérer. » De son âge ? Quel âge ce gringalet à peine médecin pensait-il qu'il avait, au juste ? « Ah. Je garderai pas ça longtemps alors. » Ça, le plâtre. Et l'écharpe, pour la luxation de l'épaule qu'il avait eu le bon ton de cumuler sur le même bras. « Le plâtre ? Au moins six à huit semaines, il faudra voir ça avec votre kiné. » Six à huit semaines ? Tommy avait affiché un air horrifié, s'imaginant déjà devoir se justifier auprès de son travail, quand bien même son accident y avait justement eu lieu. « Beth ? Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi c'est pas Scarlett ? » Apparue depuis l'autre côté du rideau, sa sœur serait probablement ravie d'un tel accueil. Le numéro dans votre dossier ne répond pas, ma collègue va essayer le second – voilà pourquoi, mais Tommy l'avait déjà oublié. L'interne avait terminé avec son plâtre, et salué poliment Elizabeth avant de reporter son attention sur Tommy. « Quelqu'un repassera vous voir bientôt, il y a des recommandations à suivre avant de vous laisser sortir. » Acquiesçant d'un signe de tête résigné, Tommy avait posé un nouveau regard sur sa sœur et soupiré « Désolé que tu te sois dérangé pour ça, tu es pas obligée de rester. Je prendrai un taxi. » en oubliant qu'il était toujours en pyjama d'hôpital. Et alors qu'il s'apprêtait à tourner les talons, l'interne avait enfoncé le clou « Je doute qu'on vous laisse sortir d'ici seul. » avant de se tourner vers Elizabeth « Il a pris un sacré coup sur la tête, le scanner n'a rien trouvé d'inquiétant mais il faudra quand même le surveiller. » Bien, Tommy appréciait que l'on se mette à parler de lui comme s'il n'était pas là, et comme s'il était un enfant de cinq ans qu'il fallait surveiller. « Ils ont découpé mes vêtements. » avait-il finalement maugréé à sa sœur lorsque l'interne avait tourné les talons. Scarlett avait le double des clefs de chez lui, elle y aurait probablement fait un saut avant de venir … Beth n'avait pas les clefs, elle. « Ma batterie est à plat, je voulais appeler Moïra. Elle va s'inquiéter si elle rentre du collège et que je ne suis pas là. » Tommy était toujours à la maison le premier, l'avantage de commencer avant l'aube et de terminer à l'heure où d'autres prenaient leur pause déjeuner.
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| | | | (#)Jeu 30 Mar 2023 - 10:59 | |
| Et dire qu’elle avait failli ne pas répondre...Lorsqu’Elizabeth avait vu un numéro inconnu s’afficher sur son téléphone, elle ne manquait pas d’envie de décliner l’appel. La directrice avait un emploi du temps toujours très chargé et elle s’investissait énormément dans son travail, ce qui fait que par conséquent, quand elle avait enfin un peu de temps libre, elle en profitait pour vraiment s’isoler. De plus, dans sa vie privée, très peu de personnes contactaient la louve solitaire, ou alors elle avait leurs numéros enregistrés dans son répertoire. Mais quelque chose l’avait titillée…Son instinct lui avait légèrement soufflé de décrocher. Alors elle l’avait fait. Et bon sang, qu’elle avait bien fait. Son cœur s’était emballé lorsqu’elle avait réalisé qui était l’interlocuteur au téléphone. Elizabeth n’était pas le genre de personne à paniquer. Elle savait garder son calme en toutes circonstances. Mais cela ne signifiait pas que son corps ne réagissait pas aux mauvaises nouvelles. A son plus grand désarroi d'ailleurs. Elle raccrocha et prit quelques minutes pour souffler. Savoir son frère dans une telle situation...Et dire qu'il aurait pu y rester. Elle déglutit, contenant les larmes qui menaçaient d'envahir ses joues. De toute façon, elle n'avait pas le temps de se confronter à ses propres émotions. Il fallait rester efficiente en toutes circonstances. Voilà ce qu'elle pouvait faire pour son frère. Sa première pensée se dirigea de suite vers sa nièce. Il fallait que quelqu’un l’accompagne, la rassure. Et Elizabeth n’aurait sans doute pas le temps de gérer le fait d’aller la chercher et d’aller récupérer Tommy. De plus, elle ne savait pas dans quel état serait son frère et elle souhaitait protéger à tout prix Moira. Elle composa donc le numéro de Marius. Elle allait l’informer de la situation et voir avec lui pour qu’il passe prendre Moira et s’occupe d’elle. Il fut un temps où Tommy aurait ragé de cette décision mais désormais, cela allait beaucoup mieux concernant la confiance des deux frères sur le thème de Moira. Elle était donc plutôt confiante au moins sur ce choix. Check. Elle décida de ne pas prévenir ses parents pour le moment. Elle savait pertinemment que Tommy préfèrerait ne pas le faire et elle respectait ce choix. Elle avait déjà suffisamment de sujets houleux avec son frère pour s’en rajouter et pour être tout à fait honnête, elle aurait fait la même. Donc ça, c’était réglé aussi. Concernant Scarlett, elle préférait laisser sa sœur de côté car il était clair qu’elle était bien plus émotive qu’Elizabeth...et donc, ce n'était pas vraiment le genre de personne idéale dans un moment comme celui-là. Sans compter le fait qu'Elizabeth souhaitait se concentrer uniquement sur Tommy. Check. Autre problème, la question des vêtements. On lui avait mentionné le problème lors du coup de fil. Elizabeth se leva du canapé et se dirigea vers sa penderie. Tommy était assez massif, homme de main qu’il était. Il fallait donc partir sur des options assez larges des épaules. Elizabeth avait quelques vêtements d’homme qui trainaient dans son placard. Comme une sorte « d'objets trouvés » de ses exs. Elle n’avait jamais pris le temps de s’en occuper, s’attachant peut-être aux souvenirs rattachés à ces objets. Elizabeth avait ramené peu d’hommes chez elle ou en tous cas, ceux qu’elle avait ramenés avaient tous comptés un minimum. Elle attrapa des basiques, un sweat à capuche, un T-shirt large et un jogging. Elle vérifia bien les mesures mais à première vue, cela devrait aller à Tommy sans grande difficulté. Avant de partir, elle attrapa quelques éléments pratico-pratiques : ses papiers, dont sa mutuelle au cas où il faudrait régler en douce les frais de soin, ce avec quoi Tommy serait absolument en désaccord mais à ce moment précis, elle ne se souciait que de son bien-être et pas vraiment de sa colère envers elle dont elle avait plutôt l’habitude à force, de quoi grignoter car la nourriture d’hôpital était bien connue pour être plutôt mauvaise et bien évidemment ses papiers d'identité pour pouvoir accéder à la chambre de Tommy. Satisfaite de ses choix, Elizabeth attrapa ses affaires et ne perdit pas une seconde de plus pour aller rejoindre son frère. Une fois sur place, il avait fallu batailler avec la femme de l’accueil. Mais Elizabeth n’en avait fait qu’une bouchée et en quelques minutes elle put rejoindre la chambre dans laquelle se trouvait Tommy. Il était en pleine discussion et elle se plaça dans l’encadrement de la porte pour pouvoir apprécier la vue de son frère, vivant. Même si, techniquement, elle savait qu’il n’avait rien de grave, c’était un soulagement de le voir en bon état. Et encore plus de l’entendre râler. Oui, il allait bien. Tommy prit connaissance de la présence de sa sœur en plongeant son regard dans le sien. « Beth ? Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi c'est pas Scarlett ? »Quel accueil…Enfin, rien de surprenant dans le fond car la question avait également effleuré Elizabeth. Pourquoi est-ce que c’était elle que l’on avait contactée ? Les autres n’avaient-ils pas répondu ? Elle savait déjà au moins que Marius n’était pas au courant puisqu'elle lui avait annoncé elle…Elle ne croyait pas une seule seconde que Tommy ait mis les coordonnées de leurs parents dans son dossier mais peut-être que Scarlett allait effectivement débarquer. L’infirmier poursuivit son discours, clairement préoccupé à vouloir passer à un autre patient. Elizabeth le laissa diriger la situation, plus centrée sur l’état de son frère que de son propre ego à accepter d’être soumise à quelqu’un. « Quelqu'un repassera vous voir bientôt, il y a des recommandations à suivre avant de vous laisser sortir. »Evidemment. Et elle était prête à parier que ce serait à elle de batailler pour que celles-ci soient appliquées. Elle était déjà fatiguée à l’avance de se battre avec son frère...Mais il le fallait. « Désolé que tu te sois dérangé pour ça, tu es pas obligée de rester. Je prendrai un taxi. »Elle ne put s’empêcher d’émettre un petit rire, sûrement de nerf plus que d’agacement. « Tu rigoles j’espère ? »Non, en fait, ce n’était pas réellement une question. Mais son frère n’eut pas le temps de répliquer. « Je doute qu'on vous laisse sortir d'ici seul. Il a pris un sacré coup sur la tête, le scanner n'a rien trouvé d'inquiétant mais il faudra quand même le surveiller. »*Oh mais vous pouvez compter sur moi pour le faire* pensa-t-elle, quitte à devoir y laisser des plumes. S’il y a bien quelque chose que l’on ne pouvait pas reprocher à Elizabeth, c’était l’énergie qu’elle pouvait mettre à protéger sa fratrie, avec ou sans leur accord d’ailleurs. « Ma batterie est à plat, je voulais appeler Moïra. Elle va s'inquiéter si elle rentre du collège et que je ne suis pas là. »Elizabeth alla s’asseoir près de Tommy. De toute façon elle avait le besoin physique et viscéral de le sentir près d’elle. Sans tomber dans l’effluve affective bien sûr. Ce n’était pas le genre de la maison Warren et tous les enfants en avaient malheureusement hérité. « J’ai pris la décision d’appeler Marius pour qu’il aille la récupérer et s’occuper d’elle. Tu n’as pas à t’en préoccuper »Elizabeth poursuivit. « Je t’ai amené des vêtements de rechange et de quoi manger si tu as faim »Elle tenta un sourire pour apaiser la tension évidente dont transpirait son frère. Il n’y avait rien d’illogique là dedans après ce qu’il venait de vivre. Elle aurait sans doute dégagé la même chose à sa place, voire bien pire… « Comment tu te sens et est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? »Simple. Basique. Efficace. C’était une bonne façon de commencer le dialogue. @Tommy Warren |
| | | | (#)Mar 13 Juin 2023 - 2:08 | |
| I'm doing the best that I could, trying my best to be understood, maybe I'm changing slowly, I'd get out, turn around if only I knew I was dead wrong all along, you said it for my sake that I would not lose my way, when I was dead wrong all along. ☆☆Avec autant de subjectivité que d’injustice, l’apparition de sa sœur aînée dans son champ de vision était pour Tommy la tuile dont il se serait assurément passé. Avec Beth aux commandes, inutile d’espérer que leurs parents ne soient pas au courant de sa mésaventure d’ici la fin de la journée ; Scarlett, elle, aurait tenu sa langue sans que Tommy n’ait même eu besoin de supplier trop fort. Elle se serait inquiétée pour sûr, mais l’aurait témoigné à sa manière, en se cachant derrière une plaisanterie, en prétendant n’être venu le chercher que pour avoir le privilège d’être la première personne à signer son plâtre comme s’ils avaient encore huit ans, où en jouant le faux soulagement de voir que le coup sur la tête ne lui avait pas fait oublier qui était sa Warren préférée. Scarlett aurait été fidèle à elle-même, en somme, et à ce qui les rendaient Tommy et elle si complémentaires … Mais Scarlett n’était pas là, et Elizabeth elle aussi avait su se montrer fidèle à elle-même : étouffante dans sa manière de s’inquiéter, et pourtant probablement déjà prête à lui servir des remontrances ou une leçon de morale, voire même peut-être les deux à la fois. « Tu rigoles j’espère ? » Bien sûr qu’elle n’allait pas faire demi-tour, et même en le proposant Tommy ne s’attendait pas à ce qu’elle obtempère – et au bout du compte, il était probablement aussi agacé qu’elle ne l’ait pas fait, que soulagé de se voir témoigner un semblant d’intérêt. Le genre de soulagement malsain qu’il lui arrivait de ressentir plus jeune, lorsque ses bêtises avaient au moins le mérite d’attirer l’attention de leurs parents, d’ordinaire trop occupés à chanter les louanges de leurs deux aînés. « J’suis un adulte, hein. J’ai pas besoin d’être surveillé. » n’avait-il en attendant pas manqué de grommeler à l’intention de l’interne en médecine, ce dernier certainement trop habitué à gérer les patients grincheux pour perdre du temps à offrir une réponse. Les mouvements rendus maladroits par le plâtre et l’écharpe auxquels il n’avait pas encore eu le temps de s’habituer, le cadet avait mentionné ses vêtements découpés et disparus d’un ton morne, et tendu à nouveau son bras valide vers son téléphone comme s’il s’attendait subitement à ce que la batterie lui soit revenue par magie. « J’ai pris la décision d’appeler Marius pour qu’il aille la récupérer et s’occuper d’elle. Tu n’as pas à t’en préoccuper. » La réponse de sa sœur arrachant à Tommy un rire nerveux, il avait questionné en pure rhétorique « Vous avez conscience qu’elle a quatorze ans ? Elle a passé l’âge pour que Marius lui fasse des tartines de confiture en lui demandant ce qu’elle a fait à l’école. » Mais soit, l’important restait que sa fille n’attende pas toute seule à la maison en se demandant pourquoi son père, d’ordinaire toujours rentré avant elle, n’était pas encore là – et surtout pourquoi il n’avait pas ne serait-ce qu’envoyé un SMS pour prévenir. « Je t’ai amené des vêtements de rechange et de quoi manger si tu as faim. » La simple idée de manger quelque chose lui arrachant une grimace de dégoût, le brun s’était contenté de hocher lentement la tête lorsque Beth avait déposé sur le matelas un jean et une chemise dont il n’était pas certain de vouloir connaître le propriétaire originel. « Merci. » s’était-il alors contenté de murmurer, mais sans pour autant faire encore le moindre geste pour se saisir des vêtements. « Comment tu te sens et est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » Venue s’asseoir sur le bord du matelas, sa sœur avait posé sur lui un regard soucieux, et d’un ton bourru Tommy s’était entendu marmonner « Mon estomac est à deux doigts de me remonter par les narines, et vu que je recommence à sentir mon épaule j’dirais que ce qu’ils m’ont filé pour la douleur va bientôt plus faire effet … Mais sinon, nickel. » non sans un brin de sarcasme. A la nausée se mêlant un début de migraine, il était venu pincer l’arête de son nez entre son pouce et son index et avait fermé les yeux un instants, presque certain de pouvoir sentir le regard de sa sœur peser contre son épaule. « Je peux pas garder ça six semaines. Je peux pas m’arrêter de bosser aussi longtemps. » Même la fourchette basse mentionnée par l’interne semblait déjà trop élevée, et bien qu’encore incapable de se souvenir en détails des événements l’ayant mené à terminer sa journée de travail aux urgences, il était déjà acquis à la certitude que jamais le contre-maître ne le laisserait se tourner les pouces aussi longtemps en se contentant de lui souhaiter un bon rétablissement … Quelque chose allait forcément mal se passer. « Ils t’ont dit quoi au téléphone … ? Sur ce qu’il s’est passé. » Ses lèvres s’étaient pincées avec hésitation au moment de formuler sa question, et plus ou moins consciemment Tommy n’avait pas su croiser le regard de sa sœur – comme trop frileux à admettre qu’il ne se souvenait tout bonnement de rien (presque). Mais après un tel coup sur la tête, cela ne devait pas être si anormal ? La nausée lui revenant comme le flux et le reflux de la mer, il avait pris une grande inspiration par le nez tout en tentant avec plus ou moins de succès de garder la face. « Je vais pas pouvoir enfiler ça tout seul. » avait-il fini par murmurer, le regard allant désigner la chemise amenée par Beth sans oser formuler clairement le fait d’avoir besoin de son aide.
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