not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

Bien sûr, la menace qui planait au-dessus de ma fille et, par extension, de ma famille, a disparu de façon radicale et définitive. Elle a disparu lorsque j’ai mis une balle dans la tête d’Aberline et de cela, Micah ne devra pas être mise au courant, jamais. Elle soupçonnera certainement les extrémités dont j’ai été capable pour la protéger - en grandissant, elle comprendra que les activités de ses parents ne se résument pas à l’Octopus et j’ignore à quel point elle connaîtra toute la vérité, nous n’en avons pas encore parlé, Amos et moi -  mais je n’ai pas besoin d’échanger avec mon complice pour savoir que le fait que j’ai ôté la vie pour elle doive rester un secret.

La menace a donc disparu, mais elle ne m’empêche pas de rester sur mes gardes. Devenue en partie paranoïaque, même traverser les rues de Brisbane avec ma princesse me semble être une épreuve. Moi qui n’ai jamais eu de problème pour me mêler à une foule compare aujourd’hui cela a une torture, lorsque Micah est avec moi. Chaque étranger devient une potentielle menace et, alors qu’au détour d’un croisement, j’aperçois des dizaines d’individus amassés entre moi et ma destination, je peste intérieurement. Comme toujours, Callum marche deux mètres derrières moi. J’échange un regard avec lui, avant de hausser les épaules. « On ne ve pas faire un détour, on en aurait pour trop longtemps. » Autrement dit, nous allons traverser l'attroupement, et ce qui semble être une foire où différents stands sont installés. Je me baisse au niveau de Micah qui marche fièrement à mes côtés sur ses deux jambes, et je passe mes bras sous ses aisselles pour la soulever et la prendre dans mes bras. Elle se débat, mais je la tiens contre moi. « Il y a trop de monde. Je te porte pour traverser, après tu pourras marcher. » J’ignore dans quelle mesure elle me comprend, ma fille qui ne parle pas encore. Mais elle finit par glisser son pouce dans sa bouche et observer les alentours avec curiosité. Et alors que nous traversons et entrons à l’intérieur des barrières, elle me pointe du bout du doigt un gamin d’une dizaine d’année - ou plus, je n’en sais rien et m’en moque - qui semble perdu puisqu’il pleure tout seul au milieu des badaud. « Raelyn, il a l’air perdu. » - « Je vois bien qu’il a l’air perdu. » Mais moi, je m’accroche surtout à ma gamine un peu plus fort. Tout n’est pas un piège, je me le répète plusieurs fois en cherchant autour de moi à qui peut appartenir ce petit garçon, duquel Callum, mon armoire à glace de garde du corps, s’approche déjà tandis que je reste en retrait.

not afraid to keep on living

@raelyn blackwell

(c) harley

***
Le regard d’Ezra allait de gauche, à droite, à il ne savait trop où - la seule chose dont il était certain, c’était que Mathis n’était plus avec lui, que Alice commençait à chouiner contre lui dans le porte-bébé et que Noah en avait marre et voulait rentrer. Pourtant, il promettait qu’il avait fait attention à chacun des enfants avec qui il était venu ici aujourd’hui - mais son neveu avait jugé bon de leur fausser compagnie alors qu’il savait que cela pouvait être dangereux et que ce n’était définitivement pas une bonne idée. « Il est parti par où tu m’as dit ? » Noah soupira, montrant une direction de la main. « Par là, mais il a pas dit pour aller où. » Ezra serra les dents, se retenant de faire le moindre commentaire sur le fait que son fils soupirait de trop ces derniers temps - la crise d’adolescent, il le savait parfaitement, mais ce n’était pas pour autant que ça commençait déjà à lui tuer sur le système. « Viens, on va voir s’il est pas dans le coin et sinon on ira au point de rassemblement. » En trainant des pieds, Noah se mit à marcher à ses côtés alors qu’Alice arrêtait de s’agiter à sentir son père s’avancer de nouveau, le mouvement de la marche l’emportant dans un demi-sommeil de nouveau.

Il avait fait cette sortie en pensant que cela serait une bonne idée à la base, mais désormais il regrettait chaque instant et surtout d’avoir fait la proposition à son frère de s’occuper de son fils; il adorait passer du temps avec ses neveux et nièces, mais quand ces derniers ne s’amusaient pas à disparaitre au milieu de la foule dans des lieux inconnus. Les pupilles d’Ezra se mirent donc de nouveau à scanner la moindre silhouette à côté desquelles ils pouvaient passer, et même si Noah n’était pas de super composition, il le voyait dans le coin de l’oeil qu’il s’appliquait à l’exercice aussi. A un moment donné, il leur avait fallu traverser la rue, alors Ezra attrapa la main de Noah - et si ce dernier tenta à un moment de l’extirper de celle de son père, la poigne ferme de Beauregard sénior lui indiqua que ce n’était pas une question. « Juste pour traverser. » Surtout qu’à peine avaient-ils atteint l’autre côté et entré de nouveau au sein de la foule que déjà, des pleures se firent entendre; Mathis se tenait là, au milieu de personnes qui ne semblaient pas en avoir grand chose à faire d’un gamin perdu. « Merci mon Dieu t’es là. » Le soupire de soulagement se fit entendre lourdement côté Ezra, alors qu’il faisait les quelques pas manquants pou s’accroupir aux côtés de son neveu et le prendre dans ses bras comme il le pouvait avec Alice dans le porte-bébé. « Pourquoi t’es parti comme ça ? J’ai eu peur pour toi. » Il n’haussa pas le ton, le gamin étant déjà assez en pleures et traumatisé comme ça pour la journée. Finalement, Ezra releva le regard vers une femme blonde se trouvant à peine à deux pas d’eux. « C’est vous qui l’avait retrouvé ? »

not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

Je ne suis pas une bonne samaritaine. Cet enfant abandonné, je m’en moque comme du reste des quidams et nul doute qu’il retrouvera rapidement ses parents ou l’adulte qui l’a emmené ici avec lui. Il me semble trop jeune pour être seul, trop en larme et perdu aussi mais, encore une fois, ce ne sont pas mes putains d’affaires. Sauf que Callum semble avoir des remords à l’idée de le laisser là, et que ma fille aussi semble réceptive aux pleurs du gamins bien plus âgé qu’elle. Je tente de lui chuchoter à l’oreille que c’est un grand garçon, qu’il n’a pas besoin que maman et Callum ne viennent l’aider mais rien n’y fait, elle tend ses deux mains en direction du gamin. Alors, dans un soupir, je fais un pas en direction du petit. Avant que je n’ai pu m’adresser à lui, un homme qui semble venir de courir un marathon déboule. A ses côtés, un adolescent et, dans ses bras, un bébé. Pauvre homme. Il semble débordé, dépassé, et en sous effectif par rapport au nombre d’enfants à gérer. Instinctivement, mes mains se referment autour du corps de ma petite tête blonde qui, curieuse du bébé que tient le brun dans ses bras, s’agite et semble aux anges. Son petit rire fend la foule, et s’il m’attendrit en toute circonstance, j’aimerais lui dire de ne pas nous faire remarquer, afin que nous mettions fin au supplice de traverser cette foule plus rapidement. « Pourquoi t’es parti comme ça ? J’ai eu peur pour toi. » L’homme réprimande l’enfant avec une douceur évidente. Il a l’air inquiet, mais pas assez pour laisser ses sentiments le déborder. « C’est vous qui l’avait retrouvé ? »

Ah. C’est donc à moi qu’il s’adresse. Je relève les yeux dans sa direction et, si l’une de mes mains maintient ma fille, l’autre se pose derrière sa tête, en signe de protection. « C’est Callum. » Je désigne de la tête mon garde du corps. L’armoire à glace, vêtu de noir et équipe d’une oreillette, ferait peur à n’importe quel enfant. Plutôt que de le désigner par sa réelle attribution, je me contente du minimum. « Mon chauffeur. » Après tout, n’ai-je pas l’allure d’une femme de haute société qui en aurait besoin d’un ? « Et elle aussi. Elle a remarqué votre fils. » A présent, c’est Micah que je désigne du bout du menton. Micah, ma princesse bien plus sensible et curieuse de son prochain que je ne le suis. « Vous devriez pas le laisser traîner seul dans ce genre d’endroit. Y’a des cinglés partout. » Et moi, je suis un tantinet paranoïaque.

not afraid to keep on living

@raelyn blackwell

(c) harley

***
Dans la liste des soucis que cette journée pouvait comporter, celui de perdre Mathis en cours de route n’était pas tout en haut de cette dernière. Disons que cela pouvait arriver, mais que ce n’était pas une des probabilités en haut de la liste; c’était un gamin prévenant et qui d’ordinaire ne s’aventurait pas là où il n’était pas autorisé à aller. Mais avec tous les gens, toutes les lumières et les attractions autour de lui, son attention avait du être détournée - et de fil en aiguille, il avait du se perdre dans la foule. Heureusement, non seulement Ezra l’avait retrouvé assez rapidement - à peine une poignée de minutes loin de l’enfant -, mais en plus quelqu’un d’autre l’avait trouvé parmi la foule et avait eu assez de bienveillance pour garder un oeil sur lui. « C’est Callum. » Là où le regard de Beauregard s’était en première intention posé sur la blonde, il s’aventura un sentant sur l’armoire à glace à ses côtés; un frisson lui parcourut la colonne vertébrale. « Mon chauffeur. » Il avait plutôt l’allure d’un mec louche que d’un chauffeur, mais il n’était pas là pour se concentrer sur ce type de détails. A la place, il étira un petit sourire sincèrement reconnaissant. « Merci à vous, alors. » C’était la preuve qu’il y avait encore des personnes bien intentionnées dans ce monde.

« Et elle aussi. Elle a remarqué votre fils. Vous devriez pas le laisser traîner seul dans ce genre d’endroit. Y’a des cinglés partout. » Se relevant lentement, Mathis s’accrochant désormais à sa jambe ne pouvant trouver refuge dans ses bras - ce n’était pas que Ezra ne voulait pas, mais il portait déjà Alice et elle ne pouvait pas être posée au sol, elle et ses quelques semaines de vie -, il fronça quelque peu les sourcils. « Ca, c’est mon fils. » Il désigna du bout du doigt Noah, déjà occupé à regarder les stands autour d’eux plutôt qu’à se concentrer sur la conversation. Cependant, il était déjà plus grand et il savait bien mieux se débrouiller seul. « C’est mon neveu. Et autant dire que j’ai pas fait exprès de le laisser trainer seul, comme vous dites. » S’il gardait une voix aussi neutre que possible et polie au passage également, ce n’était pas pour autant qu’il ne se sentait pas quelque peu jugé aux mots de la blonde. « Elle est encore petite, mais vous verrez qu’après, ils sont bien plus compliqués à garder en place sans courir dans tous les sens. »

not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

L’homme à l'allure des homme dépassés par leur progéniture. Certes, c’est un peu facile d’affirmer ça alors que je n’ai qu’un poupon accroché à ma taille - et que, vraisemblablement, elle restera ma seule et unique fille - mais les tracas que je traverse pour elle, jamais à cause, dépassent l’entendement des quidams. Ce père de trois enfants, devra-t-il un jour tuer pour sa progéniture ? Devra-t-il faire le genre de choix que j’ai dû faire, à savoir envoyer ma fille loin de moi sans connaître sa localisation exacte, pour la protéger mais au détriment de ce que mon coeur et mes tripes me dictent de faire ? « Merci à vous, alors. » Il remercie Callum, et je suis bien contente d'éviter l’effusion de sentiment. C’est un bon gars, mon garde du corps. Le genre à retourner un sourire sincère à l’inconnu, à lui dire que pas de quoi et à lui souhaiter une bonne fin de journée. Sauf que moi, j’ai traversé il y a peu une épreuve qui m’a apprise à me méfier de tout, et que l’idée qu’un garçon de cet âge-là puisse se balader seul m’étonne et me fait lever un sourcil.

« Ca, c’est mon fils. » Je daigne à peine pivoter ma tête en direction de l’adolescent qu’il désigne. Ce dernier semble déjà s’être désintéressé de la situation pour se passionner pour je ne sais quel jeu de borne d’arcade. « C’est mon neveu. Et autant dire que j’ai pas fait exprès de le laisser traîner seul, comme vous dites. » - « Parce que c’est votre neveu, c’est moins grave de le perdre ? » Amusée par la précision qu’il apporte sans que je n’en comprenne le but réel, je soulève l’incohérence dans son discours avec un sourire suffisant, juste le coin de ma lèvre relevé. Il désigné Micah et mon coeur de mère lionne grogne déjà. « Elle est encore petite, mais vous verrez qu’après, ils sont bien plus compliqués à garder en place sans courir dans tous les sens. » Il reste poli, mais il est certainement piqué. Moi, je ne le sais pas qu’il tente de m’expliquer ce qui m’attend quand Micah grandira. Micah sera enfermée sous une cloche en verre, si j’estime que cela peut la protéger du reste du monde. Mon regard se pose sur l’enfant emmitouflé dans un porte bébé, et je remarque avec surprise qu’elle est plus jeune que Micah. Bien plus jeune que Micah. Ma fille est ma seule référence en termes de croissance de nourrisson, mais si j’en crois mon instinct cet enfant a moins de deux mois. « Sa mère vous laisse sortir avec trois enfants dont un nouveau né de quelques semaines dans ce genre d’endroit ? » Surprise et jugement se mêlent dans ma voix. C’est promis, c’est tout de même la première qui domine.

not afraid to keep on living

@raelyn blackwell

(c) harley

***
« Parce que c’est votre neveu, c’est moins grave de le perdre ? » S’il fronçait déjà les sourcils l’instant d’avant, ne comprenant pas tant que ça où voulait en venir la blonde dans cette discussion, la phrase qu’elle lui adressa à cet instant le perdit encore davantage. « Quoi ? » Son regard alla de la jeune femme à Mathis, toujours accroché à sa jambe, avant de revenir sur l’inconnue; il secoua quelque peu la tête. « Mais non, pas du tout, c’est pas ce que j’ai dit. » Et ce n’était réellement pas ce qu’il cherchait à insinuer; simplement, au fil des années, Ezra avait tellement eu peu de fois Noah à ses côtés qu’il avait pris l’habitude de préciser lorsque le petit garçon avec lui n’était pas son fils, ce qui arrivait assez régulièrement pour le coup. « Bien sur que c’est tout aussi grave. » Son frère le tuerait de ses mains s’il ne lui ramènerait pas son gamin en un seul morceau, pour sur. « En quoi ça vous intéresse, déjà ? » Il avait vu la conversation retournée dans tous les sens alors que ses remerciements de base étaient sincères et qu’il ne comptait pas les importuner davantage à la suite.

Le regard de la blonde, lorsqu’il mentionna la petite qu’elle tenait dans ses bras, alla d’instinct se poser sur la petite fille. A parier que c’était sa fille à elle qu’elle tenait là - tout comme Ezra tenait la sienne tout contre lui et que la jeune femme ne remarqua qu’en cet instant. « Sa mère vous laisse sortir avec trois enfants dont un nouveau né de quelques semaines dans ce genre d’endroit ? » Il haussa un sourcil, ne sachant trop s’il devait s’arrêter sur le jugement dans sa voix ou se concentrer sur le fait qu’elle semblait réellement surprise de voir cette scène sous ses yeux. « Oui. » Il aurait bien haussé les épaules, mais le porte-bébé ne lui permettait pas de se mouvoir si facilement. « On est même venus en bus, si ça peut rajouter au tableau. » Parce-qu’ils n’avaient qu’un seul changement à faire et que c’était bien plus simple qu’en voiture une fois en centre ville. « C’est pas la petite qui va échapper à ma surveillance, elle peut pas bouger. » Passant une main dans les cheveux de Mathis, il posa sur lui un regard bienveillant. « C’est lui surtout qu’il faut surveiller, qui est encore en âge de courir partout. » Ezra finit, après une seconde à observer son neveu, par remonter son regard vers la blonde. « C’est pour les enfants que ce genre d’endroit est amusant justement. Ils arrivent à être émerveillés d’un rien. » Il n’y avait qu’à voir la crise d’adolescence portant le nom de Noah qui trouvait quand même, malgré ses protestations, moyens de s’amuser; d’ici à une poignée de minutes, il demanderait un jeu d’arcade dans le salon à cette allure là c’était sur.

not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

« Quoi ? Mais non, pas du tout, c’est pas ce que j’ai dit. » Non, certes, mais pourquoi la précision ? Peut-être parce qu’il est moins grave que je pense qu’il a perdu son neveu plutôt que son propre fils, la chair de sa chair. Le fils en question se moque en tout cas de la conversation et, à vue d'œil, il semble avoir atteint l’âge auquel j’ai commencé à faire de la vie de ma mère un enfer, à fumer, et à être obsédé par la perte de ma virginité. Bon courage, l’inconnu. « Bien sûr que c’est tout aussi grave. » Cela m’a toujours amusée, ce besoin de se justifier qu’on les gens, pour ne pas donner de fausse impression ou une mauvaise image d’eux-même, et ce même à une ou un inconnu. Me concernant, je quitterai cet endroit bondé et désagréable en me moquant bien d’avoir semblé suffisante, prétentieuse ou désagréable. (un peu aussi parce que je le suis réellement.) « En quoi ça vous intéresse, déjà ? » - « Ça m’intéresse pas. » Oui d’ailleurs, pourquoi suis-je en train de m’attarder à converser avec lui alors que mon objectif initial était de traverser le plus vite possible ? « Mais vous sembliez tenir à le préciser, alors je me suis dit que ça devait avoir une importance quelconque. » Visiblement non, le brun aime simplement parler de son arbre généalogique, juste pour le plaisir. Soit.

« Oui. On est même venus en bus, si ça peut rajouter au tableau. » Je lève un sourcil et penche la tête sur le côté. Est-ce une critique basée sur le fait que j’ai présenté Callum comme mon chauffeur ? Une tentative de provocation ? Une façon de me dégoûter - je le suis, dégoûtée, par les transports en commun ou s'amassent les petites gens. « Je suis supposée m’évanouir, c’est ça ? » Si mes deux mains n’étaient pas occupées par Micah, j’aurais porté une main à mon front pour mimer la scène. Là, je me contente de garder ma fille contre moi. « C’est pas la petite qui va échapper à ma surveillance, elle peut pas bouger. » Non, certes, mais Micah était sous verre à cet âge-là, comme le plus précieux des trésors, parce que j’avais peur que n’importe quoi puisse la briser. La mère de ces deux enfants est-elle du genre, au contraire, à vouloir un peu de temps pour elle ? « C’est lui surtout qu’il faut surveiller, qui est encore en âge de courir partout. » - « Et vous le faites à la perfection. » Si mon ton est gorgé d’ironie, c’est tout à fait volontaire, inutile de se poser la question. Entre les enfants, tout semble moins tendu puisque la petite Micah, que je tiens pourtant serrée contre moi, se tord pour arriver à tourner la tête et regarder tour à tour le bébé et le petit garçon - le neveu donc - en riant et en les pointant du doigt. Mon cœur se serre, je me demande si elle manque d’enfants de son âge comme compagnon. Mais elle n’a qu’un an, c’est trop tôt pour qu’elle commence à comprendre le concept d’enfant unique, non ? « C’est pour les enfants que ce genre d’endroit est amusant justement. Ils arrivent à être émerveillés d’un rien. » - « Vous m’en direz tant. » Autrement dit : cela ne m’intéresse vraiment pas. Callum n’intervient pas, il doit me trouver insupportable et méprisable, mais son job ce n’est pas de juger ma personnalité, mais de me protéger, de nous protéger, Micah et moi. « J’étais pas là pour ça, au cas où ce serait pas évident. » Tout ce que je voulais, c’était traverser le plus vite possible.

not afraid to keep on living

@raelyn blackwell

(c) harley

***
« Ça m’intéresse pas. Mais vous sembliez tenir à le préciser, alors je me suis dit que ça devait avoir une importance quelconque. » Alors pourquoi avait-elle relevé le fait que cela était autant grave que ce soit le fils, le neveu et n’importe qui appartenant initialement à sa famille ? Parce-que initialement, ce n’était pas Ezra qui avait orienté la conversation dans cette direction; il savait pertinemment que c’étai grave que l’un ou l’autre soit laissé seul dans la foule. Effectivement, à ses yeux à lui il était important de savoir lequel était son fils et celui qui était celui de son frère, mais elle n’en avait rien à faire de son côté - alors pourquoi s’intéresser encore à cette partie là de la conversation ? Ezra se contenta de secouer la tête, recentrant sur autre chose, vérifiant que Mathis soit toujours à ses côtés là où il avait déjà échappé une fois à sa vigilance - et c’était amplement suffisant.

Apparemment, ce n’était de toutes façons plus la partie qui intéressait la blonde, là où sa curiosité allait à ce que la mère des enfants pouvait apparemment penser sur cette situation. Bien sur qu’il était venu seul avec les gamins aujourd’hui à la foire, il n’y avait rien de choquant dans cette histoire. D’où sortait-elle pour se dire que cela pouvait effectivement l’être ? « Je suis supposée m’évanouir, c’est ça ? » A la mention du bus, elle ne devrait pas le faire non; cela ne méritait pas un spectacle de cette sorte. « Non, mais vous semblez déjà étonnée qu’on soit tous ensemble et laissés seuls ici, c’est pour montrer qu’on s’en sort très bien. » A peu près, à une perte d’enfant près en tous cas. Disons que si elle voulait vraiment se rendre compte à quel point il était possible de lâcher du lest avec ses enfants, elle aurait l’exemple parfait sous les yeux en cet instant. « Et vous le faites à la perfection. » - « Oui oui, bon, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. »

La gamine dans ses bras à elle s’agita quelque peu à ce moment là, sembla tordre son cou un brin pour regarder les autres enfants autour d’elle - en l’occurence Alice et Mathis en cet instant -, et bien sur que ce fut avec un petit sourire attendri qu’Ezra regarda la scène. Il adorait les enfants, avait toujours voulu avoir une grande famille similaire à celle dans laquelle il avait grandi. Alors bien sur qu’il trouvait cela mignon, des enfants voulant interagir ensemble. « Vous m’en direz tant. J’étais pas là pour ça, au cas où ce serait pas évident. » Le regard de Beauregard passa du visage de la gamine à celui, il supposait, de sa mère et il fit une petite moue. « J’ai cru comprendre que c’est pas par plaisir que vous vous retrouvez dans cette foule, oui. » Il n’y avait qu’à voir la façon également dont son regard cherchait chaque issue de secours disponible à chaque centimètre carré de disponible. « Mais votre fille semble intriguée par ce qui l’entoure, elle. » Il pointa du doigt la petite qui continuait de regarder de ses grands yeux ce qui se passait à portée de regard. « Si c’est bien votre fille. » Qu’il ajouta, ne voulant faire de suppositions trop hâtives, sachant que c’était exactement ce qu’il avait reproché à la blonde une poignée de minutes plus tôt.

not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

« Non, mais vous semblez déjà étonnée qu’on soit tous ensemble et laissés seuls ici, c’est pour montrer qu’on s’en sort très bien. » A l’exception d’un enfant sur trois, tout de même. L’idée de monter dans un transport en commun me débecte de la tête jusqu’aux pieds, mais je n’ai pas l’intention d’agir comme le cliché que cet homme a peut-être le sentiment que je suis, si j’en crois le fait qu’il précise son mode de locomotion. « C’est un miracle que vous n’en ayez perdu aucun dans le bus dans ce cas. » J’échange un regard avec mon chauffeur qui reste de marbre. Droit et ennuyeux à mourir Callum, comme toujours. Vivement que Micah soit en âge de parler, réfléchir, et participer à ce genre de petite joute verbale - dans mon camp, évidemment. « Elle a pas l’air vieille. C’est surtout ça que je voulais dire. » Ce qui me surprend, ce n’est pas qu’on ait laissé ce pauvre homme un tantinet dépassé avec trois enfants. Ce qui me surprend, c’est qu’une femme venant de donner naissance ait réussi à lâcher son poupon aussi tôt. J’ai eu bien du mal à le faire, me concernant. Mais j’ai toujours été un tantinet trop territorialiste.

« Oui oui, bon, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. » Certes, mais c’est toujours aussi amusant, et voici que le premier sourire de cette conversation apparaît sur mes lèvres. « Raelyn. » Je jette un coup d'œil à Callum qui s’impatiente, et lève ma main dans sa direction pour lui faire signe d’attendre. Callum le rigide, Callum le parfait militaire souhaite certainement nous extirper de cette foule dans laquelle il peut mal nous protéger mais, de mon côté, j’ai l’intention de faire exactement ce qui me chante. « J’ai cru comprendre que c’est pas par plaisir que vous vous retrouvez dans cette foule, oui. » De toute évidence. « Mais votre fille semble intriguée par ce qui l’entoure, elle. » Bien sûr qu’elle l’est. Micah a passé plusieurs semaines loin de la ville, chez ses grands parents pour la protéger de Lou Aberline. Et j’ai l’impression d’avoir raté tout un pan de la vie de ma fille, un pan où elle est devenue particulièrement curieuse, notamment. « Si c’est bien votre fille. » Callum se raidit. La veine de son cou palpite et pour cause : il sait que ce genre de réflexion peut provoquer une réaction qu’il aura du mal à anticiper. Je reste silencieuse un instant, repoussant l’accès de colère et d’agressivité qui me prend aux tripes à cause de cette question. « Bien sûr que c’est ma fille. » Je cache ma possessivité lorsqu’il est question de mon bébé derrière un autre type de vanité. « Est-ce que j’ai l’air d’être la nounou ? » Certainement pas. Mes chaussures sont trop inconfortables, et ma combinaison blanche griffée n’est pas réellement adaptée à la garde d’enfants et aux dégâts qu’ils peuvent occasionner.

not afraid to keep on living

@raelyn blackwell

(c) harley

***
« C’est un miracle que vous n’en ayez perdu aucun dans le bus dans ce cas. » - « C’est pas comme si c’était mission impossible de prendre le bus avec des enfants. » Elle semblait en rajouter ici des tonnes pour pas grand chose, alors qu’il s’agissait simplement d’utiliser un transport en commun - activité exercée par des dizaines et des centaines de personnes tous les jours dans une grande ville comme Brisbane. Instinctivement, Ezra fronça quelque peu les sourcils sans trop comprendre où pouvait-elle vouloir en venir avec de tels propos, et des remarques allant de paire avec. « Elle a pas l’air vieille. C’est surtout ça que je voulais dire. » me regard du jeune père alla de la blonde face à lui, jusqu’au doux visage d’Alice toujours blottie contre lui, continuant de dormir comme si de rien n’était. Un sourire attendri, sans qu’il n’ait besoin de faire le moindre effort, étira ses lèvres. « Quelques semaines tout juste. » Et pourtant, il avait l’impression qu’elle faisait partie de sa vie depuis toujours; il ne se rappelait même déjà plus comment c’était avant qu’elle n’arrive dans leur quotidien.

« Raelyn. » Monsieur le colosse ne semblait pas très heureux de cette petite discussion, mais monsieur le colosse n’était pas le boss puisque d’un signe de main, elle lui indiqua de rester sage et ce fut exactement le comportement qu’il adopta. Elle semblait encore prête à faire durer une minute ou deux supplémentaire cette discussion - ce n’était pas Ezra qui allait refuser, lui qui avait un point à prouver pour ne pas passer pour le pire père de l’année. Il voulait également être prévenant, bienveillant; sur ces points là apparement ses efforts furent vains car de suite, ses paroles furent mal interprétées. Oh, il n’y avait pas besoin de sous-titres pour le comprendre facilement. « Bien sûr que c’est ma fille. Est-ce que j’ai l’air d’être la nounou ? » Et à cette réflexion là, un sourire s’étirait sur les lèvres d’Ezra. C’était plus fort que lui, et très peu poli il le savait, mais effectivement elle n’avait rien de l’attirable de la nounou qu’on pourrait s’attendre à voir. « Bien sûr que non. Ou alors vous avez perdu la tête. » Le regard d’Ezra s’attarda sur les chaussures de la jeune femme pour lui montrer de quoi il en relavait cette fois-ci. « C'était juste une précision au cas où. Si c’était pas votre fille, pour pas vous vexer. » Parce qu’il était le premier à prendre à mouche lorsque d’autres enfants étaient pris pour les siens - à l’instar d’avec Mathis aujourd’hui par exemple -, ou lorsqu’il était dit que Noah était le fils d’un autre. Quelques traumatismes qui avaient la peau dure.

not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

« C’est pas comme si c’était mission impossible de prendre le bus avec des enfants. » Si on me pose la question, avec ou sans un trio de rejetons avec soi, prendre le bus est le genre de torture que je ne m’inflige pas ou, plutôt, que je ne me suis jamais infligé. Avant d’avoir les moyens, je marchais - puisque me mettre au volant est loin d’être une idée de génie. Avant Callum, je ne me déplaçais exclusivement qu’en taxi : je suis passée d’une vie de misère où j’avais à peine de quoi mettre de la nourriture sur la table et où payer pour un billet de bus me semblait parfaitement inutile, au luxe sans réelle transition, grâce au Club. « Je prierai tout de même pour être certaine que vous réussissiez à rentrer avec les trois ce soir si j’étais votre femme, ne m’en voulez pas. » Moi, je ferai rien de tout ça, parce que je me fiche de son sort d’une part, et parce que je n’ai jamais cru en l’existence d’une puissance supérieure d’autre part.

« Quelques semaines tout juste. » Oui, elle a l’air et, à cet âge là, il passent le plus clair de leur temps à dormir, si j’en crois ma propre expérience. Pourquoi l’exposer à ce genre de désagrément dans ce cas ? Ma foi, ce n’est pas mon problème et au-delà du fait que j’aime juger et commenter, cela ne m’intéresse pas réellement. « Bien sûr que non. Ou alors vous avez perdu la tête. » Un regard à mes chaussures - il m’a tout l’air du genre d’homme dont l’épouse porte des Crocs parce que [i]c’est plus confortable - et il semble tenter une plaisanterie. « C'était juste une précision au cas où. Si c’était pas votre fille, pour pas vous vexer. » « Pourquoi je serai vexée que vous le pensiez si ce n’était pas le cas ? » Micah est magnifique, Micah est un génie en herbe et Micah est parfaitement éveillée pour un enfant de son âge. Être son parent est un privilège, ma subjectivité m’empêche de penser autre chose que ça. « Elle est fille unique. C’est pour ça qu’elle est curieuse. » Parce que des enfants de tout âge, elle n’est amené à en voir que rarement. Ma princesse est entourée d’adultes, la majorité du temps.

not afraid to keep on living

@raelyn blackwell

(c) harley

***
« Je prierai tout de même pour être certaine que vous réussissiez à rentrer avec les trois ce soir si j’étais votre femme, ne m’en voulez pas. » Votre femme. Encore une fois, le terme n’était pas tout à fait indiqué pour parler de la relation que Lily et lui partageaient, puisqu’elle n’était pas encore à l’heure actuelle sa femme. Un jour, il le savait, les choses avanceraient dans ce sens là; simplement leurs priorités n’étaient pas placées à ce changement de statut social, eux qui étaient bien trop occupés à s’occuper d’une petite née quelques semaines plus tôt et à se préparer à l’idée d’accueillir un autre enfant surprise d’ici avant la fin de l’année. Alors, là il était venu relever à haute voix le fait que Mathis n’était pas son fils et qu’il n’était pas nécessaire donc de les associer de la sorte, il n’en fit pas de même pour cette remarque là de la part de la blonde. S’il n’aimait pas que sa paternité ne lui soit pas associée correctement, il ne prenait pas la mouche pour sa relation avec celle qui partageait pourtant son quotidien. Surtout qu’elle n’était donc pas celle qui avait mis au monde deux des trois enfants présents avec Ezra aujourd’hui; même si elle ne désirait pas en voir un disparaître dans cette sortie initialement bon enfant, les choses étaient mises différemment en perspectives. Se rappelait-elle où se trouvait son homme aujourd’hui ? Le savait-elle, seulement, là où il oubliait en réalité de lui fournir des informations parfois, sans le faire exprès ? « Je suis sûr qu’elle le fait déjà tous les autres jours, je m’en fais pas. » Qu’il se contenta là d’ajouter, une pointe d’humour ayant finalement percé dans sa voix et ses mots.

Et si la blonde s’était par deux fois fourvoyée sur les relations qui entourait à ses yeux à l’inconnu et les personnes qui lui étaient proches, c’était pour se laisser une porte de sortie et ne pas agir de même qu’Ezra s’était permis de dire qu’elle n’était peut être pas la mère de la petite qu’elle tenait dans ses bras. Ce n’était pas là une preuve de méchanceté ou de mauvaise fois de sa part, là où justement il avait pour une fois essayé de penser pour ne pas parler trop vite sans se laisser l’option de la réflexion. Sauf que de son côté, elle avait pris la mouche sans hésiter un seul instant. « Pourquoi je serai vexée que vous le pensiez si ce n’était pas le cas ? » Ezra pinça les lèvres un instant. La question ne demandait pas à ce qu’il dévoile son histoire de famille en long, larme et travers mais il était vrai que c’était en partant de cet exemple là qu’il avait formulé telle possibilité. Il haussa alors les épaules. « On a prétendu pendant des années que mon fils était celui d’un autre, c’est pas particulièrement sympa d’être témoin de ça. » Alors clairement, sur le sujet, il ne désirait pas être celui infligeant le moindre mal. « Elle est fille unique. C’est pour ça qu’elle est curieuse. » Instinctivement, il tourna son regard vers Noah, qui s’était retrouvé avec une glace dans la main et en avait acheté une à son cousin au passage - Ezra ne se rappelait même pas lui avoir donné de l’argent de poche en arrivant ici. « Il l’a été pendant longtemps. Il a gardé que les bons côtés, et c'est vrai que la curiosité en fait partie. » Noah, qui avait toujours posé des questions pour tout et n’importe quoi; simple curiosité ou référence au fait qu’il avait toujours été lucide sur le fait de potentiellement partir de ce monde plus rapidement que les autres ? Un frisson glissa le long de la colonne d’Ezra; il chassa ce dernier d’un revers mental de la main, reportant son regard sur la blonde à ses côtés. « En espérant que votre fille garde aussi la sienne. De curiosité. »

not afraid to keep on living
Raelyn Blackwell & @Ezra Beauregard ☆ crédit/sacreddonkey

« Je suis sûr qu’elle le fait déjà tous les autres jours, je m’en fais pas. » Certainement. Je me moque de toute façon de la vie de famille de cet homme, si ce n’était pas encore évident, si bien que je ne réponds rien à ça, me contentant de hausser un sourcil, une fois de de plus. Dieu qu’il est étrange comme père, et peu rassurant. Je n’ai qu’un seul repère, en termes de paternité. Un repère que je considère comme accompli, aimant, protecteur et rassurant. Micah n’est pas juste fan de son père, elle a à peine un an et je suis persuadée qu’elle le place déjà sur un piédestal.

« On a prétendu pendant des années que mon fils était celui d’un autre, c’est pas particulièrement sympa d’être témoin de ça. » - « Hum. » Je me moque de son histoire personnelle, de toute évidence. Je ne fais que resserrer un peu plus ma fille contre moi, à l’idée que ce genre de chose puisse m’arriver. Dieu que le sentiment que cela me procure est désagréable. Une chose est certaine, je ne laisserai jamais personne m’enlever Micah. « Et bien il s’agit de ma fille. » Je ne commente pas son histoire, je me contente d’appuyer ce que j’ai déjà dit il y a quelques secondes à peine, comme si c’était nécessaire. Micah est mon bébé, la chair de ma chair. Il n’y a qu’une mère pour tenir son enfant comme je tiens ma fille actuellement : comme une lionne craignant que son petit lui soit arraché.

« Il l’a été pendant longtemps. Il a gardé que les bons côtés, et c'est vrai que la curiosité en fait partie. » Mon regard effleure à peine l’adolescent que l’inconnu pointe du menton. Micah grandira en étant fille unique, même si elle n’est pas la première fille d’Amos. Sofia ne sera pas un tabou, mais il n’en reste pas moins vrai qu’elle est morte des années avant la naissance de sa petite demi-sœur et que, pour elle, elle restera certainement une histoire, quelqu’un dont son père parlera mais sans jamais lui sembler vraiment réelle. Se sentira-t-elle proche de cette demi-sœur qu’elle ne connaîtra pas ? Voudra-t-elle en apprendre le plus possible sur elle au travers des gens qui l’ont connue ? « En espérant que votre fille garde aussi la sienne. De curiosité. » La conclusion de l’inconnu me tire de mes pensée, et je redirige mon regard sur lui. « Oui. Merci. » Je n’ai rien d’autre à ajouter alors, après un regard à Callum qui comprends que je suis sur le départ et s’approche de moi sans me toucher, j’adresse un signe de la tête au père dépassé et tourne les talons pour disparaître.

RP terminé