Il se sentait particulièrement minable, James, et c'était un sentiment qu'il n'avait pas le souvenir d'avoir déjà expérimenté de cette façon. Il n'avait pas bu, n'avait rien consommé qui aurait pu lui obscurcir les idées ou altérer sa capacité de jugement, et c'était probablement ça le pire. Qu'il ait été en pleine possession de ses moyens lorsqu'il s'était attaqué à ce type dont le seul tort avait été de se trouver sur son chemin lorsqu'il croyait devoir laver l'honneur d'Ambrose, l'une des rares personnes dans sa vie pour qui il soit véritablement prêt à tout, y compris au pire. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, lorsque ses poings s'étaient abattus sur le visage du jeune médecin et que sa colère avait parlé pour lui. Parce qu'il croyait tenir la situation sous contrôle, convaincu que ça n'était qu'un juste retour des choses après ce que son cousin avait lui-même subi. Convaincu, surtout, qu'il n'y avait pas de mal à se faire justice soi-même de temps en temps. Puisqu'il n'avait jamais eu la chance d'affronter ses propres bourreaux, jamais pu leur rendre un peu de la douleur qu'ils lui avaient infligé, sa seule obsession avait été que pour Ambrose, au moins, les choses soient différentes. Et probablement qu'il serait rentré fier de lui, si les circonstances avaient été différentes. S'il n'avait pas compris, bien trop tard, qu'il n'avait fait que s'en prendre à un parfait innocent – tout comme Ambrose et lui l'avaient eux-même été, faisant sans doute de lui l'équivalent de ces ordures pour qui il nourrissait une haine féroce. Rien d'étonnant, donc, à ce que la rage qui grondait dans son ventre soit maintenant uniquement dirigée contre lui-même.
Il y a un paquet d'endroits où il aurait pu se rendre, au petit matin, après avoir passé de nombreuses heures assis dans sa voiture à se repasser le fil de cette soirée, se maudissant probablement de ne pas avoir fait d'autres choix que ceux qui l'avaient placé dans cette situation. C'est pourtant les locaux de Weatherton qu'il avait décidé de rejoindre, plutôt que de rentrer directement chez lui et de faire face aux interrogations de Cristina, qui ne mettrait sans doute qu'une minute à comprendre que quelque chose s'était passé. Que lui, avant toute autre chose, n'était pas dans son état normal. Et il n'avait pas envie d'en parler, James, non pas parce qu'il n'y avait rien à en dire mais justement parce que poser des mots sur cette soirée invraisemblable lui demandait à cet instant une énergie qu'il n'était pas certain d'avoir. Son épouse ne l'avait probablement pas attendu pour disposer pleinement de la sienne, ainsi il était probable qu'elle l'imagine passer la nuit en galante compagnie à défaut de réapparaître pour le moment, ce qui lui convenait très bien. Il lui dirait tout, tôt ou tard et parce qu'il ne pourrait pas le lui cacher indéfiniment, mais pour ce soir il préférait opter pour la fuite en avant et la garder en dehors de toute cette histoire un peu plus longtemps. C'était suffisamment rare pour être souligné, James n'ayant jamais hésité avant ça à regarder la réalité bien en face et à affronter chaque problème. Seulement ça ne lui avait pas franchement réussi, tout à l'heure, de prendre ledit problème à bras le corps.
Ses pas d'une lenteur inhabituelle donnaient l'impression qu'il marchait sans but à défaut de vraiment savoir où s'échouer ailleurs que là où personne ne devrait lui demander de comptes, dans cet atelier qui une fois de plus ferait office de rempare contre l'extérieur et de sanctuaire pour lui. Poussant la porte de ce dernier, il avança dans une pénombre seulement troublée par la lumière des lampadaires se reflétant depuis l'extérieur, et finit par sursauter après plusieurs secondes lorsqu'un bruit se fit entendre au fond de la pièce. « Qui est là ? » Personne ne devrait normalement se trouver ici à cette heure, pourtant ils semblaient être au moins deux à avoir eu la même idée et ça n'arrangeait pas vraiment ses affaires, à James, qui n'avait pas franchement envie qu'on lui pose des questions. Avec son allure quelques peu débraillée, sa mine grave – plus encore qu'à son habitude, du moins – et ses poings marqués par les coups qu'ils avaient déversé et qui se trouvaient même ouverts sur plusieurs centimètres, il aurait tôt fait d'attirer l'attention et c'était tout ce qu'il voulait éviter. Lorsque l'intrus sortit finalement d'un coin de pénombre pour dévoiler une silhouette familière, c'est un regard circonspect que le créateur posa sur son assistante. « Millie, qu'est-ce que tu fais ici ? » Il préférait nettement la trouver là que de se retrouver face à n'importe quel cambrioleur, James, mais il n'aimait pas pour autant l'idée qu'elle éternise son temps à l'atelier après les journées déjà longues et éreintantes que son boulot d'assistante personnelle lui imposait. Elle était courageuse et volontaire, mais il ne voulait pas la voir s'épuiser à la tâche. Et plus que ça, sa présence n'était jamais tombée aussi mal que ce soir. « Tu devrais rentrer chez toi. C'est pas une bonne chose que tu sois là. » Parce qu'il était dans un état second, parce que son allure n'était pas digne de l'image irréprochable qu'il avait à cœur de renvoyer autour de lui, et parce qu'il ne voulait pas avoir à s'expliquer. Le cocktail de culpabilité et de remords avec lequel il se débattait avait tout d'inédit pour l'anglais, ce qui expliquait son agitation et son besoin de fuir la moindre compagnie.
Dernière édition par James Weatherton le Lun 21 Aoû 2023 - 21:50, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Elle avait beau tourner dans son lit depuis déjà bien de longues heures, rien n’y faisait: le sommeil ne venait pas. Pour une fois qu’elle avait la soirée seule et qu’elle pouvait en profiter pour se reposer, elle n’arrivait pas à fermer l’oeil - et lorsqu’elle tentait très fort de le faire, de vieux souvenirs se mettaient à hanter son esprit si fort qu’elle se sentait obligée de rouvrir les paupières et d’allumer sa lampe de chevet. De nouveau, elle avait cinq ans et ne savait faire face à une légère peur du noir. Alors, elle se remettait à tourner, la lumière allumée cette fois-ci, cherchait le sommeil une fois de plus, mais rien n’y faisait: elle savait déjà qu’il ne viendrait pas aujourd’hui. Alors, au lieu de s’acharner et de perdre inutilement du temps, Millie avait fini par se relever au milieu de la nuit, par se préparer en silence pour ne pas réveiller Flora qui dormait encore dans la seconde chambre de l’appartement, et par se rendre à l’atelier. Il y avait bien d’autres endroits où elle aurait pu aller, surement, et qui aurait pu être une meilleure idée que de s’enfermer quelque part où elle passait déjà toutes ses journées et une partie de ses weekends; mais c’était devenu également un endroit où elle se sentait en sécurité, et où tous les mauvais rêves finissaient par disparaitre tant qu’elle réussissait à s’occuper les mains un minimum. Et puis surtout: elle savait qu’elle serait seule une fois sur place, et qu’elle pourrait s’enfermer dans sa petite bulle sans être dérangée.
Et cela avait fonctionné, pendant une poignée d’heures - un peu plus, un peu moins, elle n’en savait que trop quelque-chose réellement tant elle n’avait aucune notion du temps qui pouvait s’écouler. Son téléphone était plongé dans son sac à mains, et elle ne relevait pour aucune raison le regard vers l’horloge accrochée plus loin sur le mur. A un moment donné, le soleil percerait à travers les grandes vitres de l’atelier et ce serait à ce moment qu’elle saurait que la journée pouvait réellement démarrer. Jamais donc elle n’aurait eu l’idée de relever son minois de ses mains emmêlées dans les fils, manipulant les aiguilles, si ça n’avait pas été pour le bruit d’un intrus au sein de l’atelier. D’un coup, son coeur se mit à battre à deux cent à l’heure, n’ayant pas envisagé que quelqu’un puisse avoir l’idée d’essayer de s’introduire; et comme elle avait désarmé la pièce pour n’alerter personne inutilement… Fuck. Reposant en silence les morceaux de tissu qu’elle tenait dans les mains, ses yeux avaient parcouru les alentours pour voir si un élément pouvait devenir une arme de défense, quand le soit-disant intrus avait pris la parole. « Qui est là ? » Alors bien sur que ce fut un soupire de soulagement sui s’échappe d’entre les lèvre de la jeune femme, alors qu’elle se relevait du tabouret sur lequel elle était perchée depuis un long moment désormais. Finalement, elle apparut dans la lumière, là où James pouvait la voir. « Millie, qu'est-ce que tu fais ici ? » - « Vous venez de me faire la peur de ma vie James, j’ai vu ma vie défiler devant moi en entendant quelqu’un entrer. » Bien sur que cela ne répondait pas à la question de son patron, mais pour le moment, elle avait encore le coeur tambourinant dans sa poitrine et les mains quelque peu tremblantes pour se concentrer réellement sur la question qu’il avait posé. « Tu devrais rentrer chez toi. C'est pas une bonne chose que tu sois là. » Elle fit quelques pas pour s’approcher de Weatherton. « Je suis déjà rentrée chez moi. Mais j’arrivais pas à dormir, alors je suis revenue là, et… Pourquoi c’est pas une bonne chose que je sois là ? Il se passe quelque-chose de grave dont je suis pas au courant ? » Et s’il avait fallu quelques instants pour que son esprit se remette sur les rails, c’était désormais chose faite - et si James était présent devant elle, c’était peut-être qu’effectivement, il se passait quelque-chose qui n’avait pas lieu d’être et qu’elle n’avait su être au courant trop concentrée sur son occupation nocturne. Ce fut donc en fronçant les sourcils qu’elle remonta jusqu’à la hauteur du jeune homme. « J’ai manqué quelque-chose ? » Et bien sur que de l’inquiétude pouvait être entendue dans sa voix.
Tout comme il était désormais possible d’en percevoir lorsqu’elle fut assez proche de son patron pour s’apercevoir que ses mains à lui, peut-être également aussi tremblantes que les siennes, se trouvaient être entaillées et bien trop rouges pour que cela soit normale. Ses prunelles s’accordèrent sur la chaire des palmes un instant supplémentaire, remontèrent ensuite dans celles de Weatherton, voilée d’une ombre qu’elle n’appréciait que peu déceler chez lui. « James ? » Millie l’interpelait davantage pour qu’il lui donne une direction à suivre, une voie vers laquelle elle était supposée se tourner, plus que pour des explications. Oh, elle ne demanderait jamais ces dernières, car elle n’était pas légitime de le faire: James faisait bien ce qu’il voulait de sa vie lorsqu’il s’agissait de la partie privée de cette dernière. Cependant, il ne fallait pas être Sherlock pour comprendre que ses mains n’avaient pas servi qu’à coudre ce soir, et qu’il pouvait s’être passé quelque-chose de grave. « Je peux faire quelque-chose pour vous ? » Promis, de toutes façons, elle ne dirait jamais rien de ce qu’il pouvait lui confier; même si un contrat n’existait pas entre eux, elle n’était pas du genre à parler tout haut de choses qu’on pouvait lui confier tout bas. Alors, il ne perdrait rien à accepter la main tendue qu’elle lui montrait, même s’il ne semblait pas réellement prêt à agir de la sorte.
Dernière édition par Millie Butcher le Jeu 27 Juil 2023 - 20:47, édité 1 fois
Il détestait être pris au dépourvu, James, et cette soirée avait pris une tournure suffisamment improbable et culpabilisante pour qu'il soit en plus de ça particulièrement à cran et facile à déstabiliser – et c'était un euphémisme. Surprendre son assistante à l'endroit même où il comptait se planquer pour éviter de se repasser le film des dernières heures arrivait donc en tête de liste des choses susceptibles de le tendre, et pas qu'un peu. S'il avait su qu'il aurait de la compagnie, il aurait au moins pris la peine de s'arranger un minimum et de nettoyer ses mains, surtout, histoire de faire à peu près illusion. Maintenant Millie allait sûrement croire qu'il renfilait son costume d'assassin sanguinaire à la nuit tombée, vraiment, tout allait définitivement pour le mieux. « Vous venez de me faire la peur de ma vie James, j’ai vu ma vie défiler devant moi en entendant quelqu’un entrer. » Il serait tenté de lui dire la même chose, surtout alors qu'il pensait être le seul à trouver judicieux de se promener dans l'atelier à cette heure, alors qu'il ne devait plus rester aucune âme qui vive en dehors des veilleurs de nuit qui patrouillaient d'un coin à l'autre du bâtiment pour s'assurer que personne d'extérieur n'en forçait les portes. Millie était pourtant bien là, et James n'ayant aucunement tenu compte de cette possibilité lorsqu'il avait choisi de venir ruminer dans son coin. « Heureux de voir que t'aurais au moins eu une paire de ciseaux pour te défendre, si j'avais été un cambrioleur et que je m'en étais pris à toi. » Il gardait la leçon de moral pour une prochaine fois, lui non plus n'ayant théoriquement rien à faire ici, après tout. Et de tous les scénarios qui auraient pu expliquer la présence d'un intrus dans l'atelier au beau milieu de la nuit, il était au moins forcé de reconnaître que celui-ci était l'un des moins pires, à défaut d'être le meilleur à cet instant bien précis.
« Je suis déjà rentrée chez moi. Mais j’arrivais pas à dormir, alors je suis revenue là, et… Pourquoi c’est pas une bonne chose que je sois là ? Il se passe quelque-chose de grave dont je suis pas au courant ? » L'espace d'un instant un léger sourire, quelques peu amer, étira brièvement les lèvres de l'anglais. Ça l'avait toujours pas mal fasciné, qu'aucun détail ne puisse jamais échapper à Millie, et c'était à vrai dire l'une des raisons pour lesquelles il s'était félicité de l'avoir choisi pour ce poste en premier lieu. Parce qu'elle était à l'affût de tout, que rien ne pouvait échapper à sa vigilance, et que ça faisait forcément d'elle une recrue de choix aux cotés du créateur. Ce soir, pourtant, il aurait sans doute donné n'importe quoi pour qu'elle ne soit pas aussi attentive et sur ses gardes. Et pour pouvoir simplement se terrer dans un coin sans que son assistante ne prête davantage attention que ça à son état. C'était peine perdue, donc. « Comment ça se fait qu'à ton âge, le premier truc que tu trouves à faire quand t'as une insomnie c'est de te repointer au boulot ? » Évidemment qu'il savait que Millie et lui se ressemblaient beaucoup et que ça aussi, c'était une autre des raisons pour lesquelles il l'avait choisi pour ce poste, leur présence à tous les deux et à cette heure dans cet atelier n'en étant qu'une preuve de plus. Seulement ça n'arrangeait pas ses affaires, parce qu'il n'avait pas prévu de faire la conversation à qui que ce soit et que ça le contrariait franchement, de voir ses plans échouer une nouvelle fois. « Merde, t'as pas un copain à appeler ou une série à mater ? Si Cristina était là, elle dirait sûrement que je déteins sur toi. » Oui, la question était parfaitement indiscrète et à la limite de l'incorrection si on choisissait d'être un poil pointilleux, mais il avait outrepassé suffisamment de limites ce soir pour ne plus tellement s'en soucier. Et Millie, elle, le connaissait assez pour savoir qu'elle n'avait rien à craindre en la matière. « J’ai manqué quelque-chose ? » La voir froncer les sourcils et s'inquiéter pour lui était presque touchant, et peut être bien qu'il était ce soir assez vulnérable pour se laisser attendrir rien qu'un court instant. Son naturel revint pourtant bien vite au galop, tout comme son incapacité chronique à partager ses ressentis. « Non, c'est juste... j'avais besoin de m'occuper l'esprit moi aussi. » Et c'était une manière de dire qu'il donnerait cher pour oublier la tournure lamentable qu'avait prise cette soirée.
Mais elle s'approcha, Millie. Elle s'approcha suffisamment pour que la pénombre ne l'empêche désormais plus d'apercevoir les mains égratignées du styliste, tout autant que sa chemise froissée qui n'avait rien d'un détail anodin lorsqu'on connaissait James et la maniaquerie dont il pouvait faire preuve devant le moindre faux pli. « James ? » Il détourna le regard, peut être pour ne pas lire l'inquiétude grandissante qui recouvrait maintenant celui de la jeune femme, ou peut être parce que ça lui donnait à cet instant l'illusion de pouvoir se dérober à cet échange. L'illusion de contrôler un minimum de choses, quand cette soirée avait plutôt prouvé le contraire. « C'est rien. Fais pas attention. » Il marmonna, s'éloignant volontairement de quelques pas pour que la jeune femme ne soit pas tentée de l'inspecter plus attentivement. Elle était observatrice, Millie, alors elle aurait tôt fait de remarquer que quelque chose n'était réellement pas normal et qu'il portait tout le poids du monde sur ses épaules, ce soir, après avoir agi comme un parfait imbécile qui ne pouvait qu'à présent le regretter. « Je peux faire quelque-chose pour vous ? » - « Je vais bien, Millie. » Après tout, d'un point de vue strictement physique, c'était vrai. Ses mains étaient peut être blessées, ses vêtements dans un état inhabituel, mais ce n'était pas lui qui avait reçu les coups. Ce n'était pas lui qui s'était retrouvé au sol, ce n'était pas lui qu'on avait agressé pour les mauvaises raisons. Il allait bien, si on mettait de coté l'insupportable impression qu'il nourrissait d'avoir fait une connerie qui aurait valu à son père de lui jeter un regard dédaigneux et réprobateur, s'il avait été là. Une connerie qui partait d'une foutue erreur de jugement et qui pourrait lui coûter très cher, si cette histoire n'en restait pas là. « Et j'ai passé l'âge qu'on me materne, alors pourquoi tu rentrerais pas chez toi en faisant comme si tu m'avais pas vu ? » Bien sûr qu'il cherchait à se débarrasser d'elle, la dernière chose dont il avait en plus besoin c'était de la mêler à toute cette histoire. Peut être que ce Ruben avait déjà prévenu les flics, après tout, et qu'ils étaient en chemin pour lui mettre la main dessus. Millie n'avait aucune raison d'être embarquée là-dedans, et il tenait encore moins à ce qu'elle le voit plus longtemps dans un tel état de vulnérabilité. Lui tournant le dos, James occulta la pénombre qui enveloppait encore partiellement les lieux et se saisit du mannequin de couture le plus proche, attrapant entre ses doigts le pan de tissu servant au prototype d'une robe encore à l'état de toile. « Merde, merde, merde. » Ses gestes, moins délicats qu'à leur habitude, se voulaient brusques et imprécis, susceptibles de détériorer le modèle et donc de compromettre sa fabrication. « Ça va pas, ça ressemble à rien cette coupe. Qui a touché au mannequin ? On dirait une putain de blouse d'hôpital, c'est immonde. » En réalité et dans l'état d'esprit qui était le sien, il trouverait à redire de n'importe quel prototype y compris de ceux qu'il aurait personnellement assemblé. Ce soir, et aussi surprenant que ce soit, il n'avait même pas la tête à créer.
Dernière édition par James Weatherton le Lun 21 Aoû 2023 - 21:50, édité 1 fois
Millie Butcher
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« Heureux de voir que t'aurais au moins eu une paire de ciseaux pour te défendre, si j'avais été un cambrioleur et que je m'en étais pris à toi. » Bien sur qu’elle aurait au moins eu une paire de ciseaux pour se défendre; un atelier ne payait put-être pas de mine, mais c’était pourtant un super endroit pour se défendre en cas d’agression. Là où ça aurait été beaucoup moins efficace, c’était qu’au lieu de se mettre en position de défense Millie avait laissé son coeur battre la chamade et la peur commencer à prendre le dessus. Il s’était avéré que ce n’était que James, et heureusement: elle n’aurait su tenir tête face à de véritables cambrioleurs. Le soulagement ne fut cependant que de courte durée, car si son patron se trouvait sur son lieu de travail au milieu de la nuit sans l’avoir harcelée de messages juste avant - elle savait son téléphone en sonnerie, elle aurait entendu si elle avait reçu la moindre chose avant qu’il ne débarque ici -, c’était que quelque-chose n’allait pas. Elle savait, qu’importe les mots qui sortaient de la bouche de James pour justifier sa présence ici, qu’elle avait raison. Et bien sur qu’en première idée, ce fut un problème lié au travail qui arriva sur la liste mentale qu’elle était en train de faire des pires choses auxquelles ils pourraient avoir à faire face à cette heure là de la nuit. « Comment ça se fait qu'à ton âge, le premier truc que tu trouves à faire quand t'as une insomnie c'est de te repointer au boulot ? » Ses yeux étant en train d’observer le moindre centimètre carré se trouvant autour d’elle, bien sur que Millie perçut le maire sourire sans réelle envie qui étira les lèvres de Weatherton. Elle ne comprit cependant pas dans quelles circonstances il pouvait en arriver à sourire, alors elle se contenta de froncer un brin plus les sourcils. « Merde, t'as pas un copain à appeler ou une série à mater ? Si Cristina était là, elle dirait sûrement que je déteins sur toi. » Après une seconde d’hésitation, elle haussa quelque peu les épaules: elle aurait pu s’arranger pour le premier point, le second n’apparaissait même plus dans sa liste de loisirs depuis bien longtemps; quand à la remarque de Cristina… « C’est le cas. Vous déteignez sur moi. Mais ça me permet d’apprendre du meilleur, alors… » Alors elle n’en tenait pas compte, alors elle ne releva pas non plus la remarque déplacée de son patron parce-que le contexte actuel semblait à lui-seul excuser tout ce qui pouvait se passer dans cet échange. « Non, c'est juste... j'avais besoin de m'occuper l'esprit moi aussi. » Cette partie là de l’histoire, elle n’en douta pas un seul instant; ce ne serait pas la première fois qu’il était possible de le trouver à l’atelier à des heures impossibles parce-qu’il avait besoin de se vider la tête.
Cependant, d’ordinaire, il le faisait avec des cernes sous les yeux et pas des égratignures sur les mains. Et c’était cette partie là qui rendait Millie particulièrement inquiète, qu’importe le soin que prenait James à détourner son regard d’elle comme si cela allait cacher ce qui se passait réellement sous son nez. « C'est rien. Fais pas attention. » Fais pas attention ? Dans quel monde pouvaient-ils bien se trouver pour que James Weatherton lui disait de ne pas faire attention ? Il lui répétait à longueur de journées d’être attentive au moindre détail, de relever ce que les autres ne sauraient jamais voir - et ce soir, il lui demandait de faire tout le contraire ? Ce n’était pas chose aussi aisée, il se fourrait le doigt dans l’oeil s’il pensait une telle chose. « Je vais bien, Millie. » Et jusqu’au coude, apparemment. « J’y crois pas un seul instant, James. » Ses mots avaient été prononcés du bout des lèvres, parce-qu’elle savait qu’elle s’avançait proche d’un précipice qu'elle n’était pas sure de désirer côtoyer de trop près; mais elle avait promis assistance à James, qu’importe les circonstances: c’était surement ça, les petites lignes en cas du contrat. « Et j'ai passé l'âge qu'on me materne, alors pourquoi tu rentrerais pas chez toi en faisant comme si tu m'avais pas vu ? » Pinçant les lèvres, Millie les fit lentement rouler l’une sur l’autre aux paroles de son patron. Oh, elle était habituée aux sautes d’humeur de ce dernier, cependant ce soir tout semblait avoir une saveur différente qu’elle en saurait goûter de son côté. « Vous savez très bien que je peux pas faire ça. » Autant parce-que réellement, les petites notes en bas du contrat lui indiquaient qu’elle ne pouvait pas fuir devant la difficulté, que parce-que ce n’était pas dans son tempérament d’agir de la sorte.
Mais comment faire, quand celui possédant la plus grosse fierté des deux personnes présentes dans cette pièce, n’avait visiblement pas envie qu’une main soit tendue vers lui ? Finalement, James ne mit qu’un instant supplémentaire avant de lui tourner le dos, et un soupire échappa à la jeune femme. D’ordinaire, il n’en avait que peu à faire lorsque c’était un problème pour le travail qui le mettait dans cet état, et partageait plutôt facilement avec son assistante les problèmes présents pour justement les décortiquer avec elle. Cela concernait donc quelque-chose de privé, et d’assez inédit pour qu’il se retrouve perturbé de la sorte - autant émotionnellement que physiquement pour le coup. « James. » Elle allait faire de nouveau un pas en avant, quand la voix du créateur retentit de nouveau. « Merde, merde, merde. » Etait-ce le moment où il explosait enfin ? « Ça va pas, ça ressemble à rien cette coupe. Qui a touché au mannequin ? On dirait une putain de blouse d'hôpital, c'est immonde. » Laissant son regard posé un instant supplémentaire sur James et les gestes qu’il effectuait, Millie n’avait pas besoin d’être sortie de Saint-Cyr pour comprendre que c’était peut-être même bien pire que tout ce qu’elle pouvait imaginer: il était en train de volontairement mettre à mal les morceaux de tissus qui étaient assemblés sur le mannequin alors que personne n’avait rien demandé. Fermant les yeux une ou deux secondes, soupirant et se frottant le front du bout des doigts un instant, elle finit par rouvrir les yeux et par faire quelques pas pour finalement se planter fermement devant son patron. Son regard accrocha le sien, et elle y mit assez d’intensité pour que même lui n’arrive pas à s’en dégager. « Vous me suivez, on monte dans votre bureau. Et c’est pas une question. » Elle ne parlait jamais de la sorte à James, parce-que ce n’était pas son rôle d’agir de la sorte. En revanche, ce soir, elle voyait s’ébranler pour elle ne savait quelle putain de raison celui qu’elle considérait comme un monument solide et elle ne laisserait pas quelque-chose comme ça arriver. Pas aujourd’hui. « Oh, et c’est vous qui avez assemblé les pièces avant de partir hier soir. » Juste pour qu’il se rende compte à quel point il perdait complètement les pédales.
Millie finit par tourner les talons d’un pas ferme, ne se retournant même pas pour savoir si James la suivait car elle partait du principe que ce serait forcément le cas - elle reviendrait le tirer par l’oreille s’il le fallait. Elle avait une patience infinie, surtout lorsqu’il s’agissait de son patron; mais elle ne laisserait pas cette dernière s’exprimer pour ce soir. Une fois arrivés dans le bureau de Weatherton junior, elle alluma la lumière et lui indiqua du doigt de s’asseoir dans son propre siège à l’anglais. Mais avant de retourner à ses côtés, elle disparut moins d’une minute, rien qu’une poignée de dizaines de secondes dans son propre bureau qui juxtaposait celui de James. De ce dernier, elle en revint avec une chemise propre et un kit de premier soins. Sans prononcer le moindre mot toujours, elle mit en fonctionnement la bouilloire, et disposa sur un plateau deux tasses et une assiette de biscuits - elle en gardait toujours un ou deux paquets dans le bureau de James, elle était persuadée qu’il ne s’en était même jamais aperçu - qu’elle apporterait sur le bureau une fois que l’eau serait chaude. En attendant, elle fit le chemin inverse jusqu’au bureau du créateur, ayant tiré une chaise sur son passage. Elle s’assit sur cette dernière aux côtés du fauteuil de James. Ensuite, elle plongea de nouveau son regard dans le sien, toujours avec cette même détermination qui pouvait y être lue. « Je vais nettoyer les plaies sur vos mains. Pas pour vous materner, mais parce-que ce sont vos outils les plus précieux au sein de l’atelier et qu’il est hors de question qu’elles soient abimées. Et non, ce n’est toujours pas une question. » Millie tendit ensuite sa main à elle, paume vers le ciel, en direction de James pour qu’il puisse disposer la sienne à l’intérieur; et attendit.
Peu importe à quel point il était en temps normal rassuré de pouvoir compter sur Millie à toute heure du jour et même de la nuit, ce soir la place de son assistante était partout ailleurs qu'à ses cotés, et ça n'était pas seulement sa frustration de devoir endurer la moindre compagnie qui parlait. La jeune femme aurait simplement passé une bien meilleure soirée si elle avait pu en profiter auprès de ses amis ou dans le calme de son appartement plutôt qu'en compagnie d'un James agité et d'une humeur exécrable – bien plus encore que d'habitude, oui. « C’est le cas. Vous déteignez sur moi. Mais ça me permet d’apprendre du meilleur, alors… » Alors elle devrait savoir que le brosser dans le sens du poil ne suffirait pas à le calmer, lui à qui l'alcool ingurgité avant de venir n'aidait pas à garder la tête froide après la tournure déjà lamentable qu'avait prise cette soirée. « Garde les flatteries pour le jour où tu me demanderas une augmentation, Millie. » Parce qu'au cas où elle en douterait encore et où son état ne lui aurait pas déjà mis la puce à l'oreille, ce soir n'était pas le bon moment pour ça. Car pour l'heure, James était plus occupé à prétendre que tout allait bien quand, au contraire, les choses étaient rarement allées aussi mal. « J’y crois pas un seul instant, James. » – « N'insiste pas. » Elle n'était pas payée pour croire un seul mot de ce qu'il disait mais pour lui obéir, après tout, et qu'il ne se risque pas à le formuler de cette manière – de peur sans doute que la jeune femme claque la porte pour ne jamais revenir – ne signifiait pas qu'il n'était plus son supérieur hiérarchique. « Vous savez très bien que je peux pas faire ça. » Rien ne serait pourtant plus simple pour elle que de détourner le regard et considérer que rien de tout ça n'était son problème. Après tout, il était un adulte capable d'assumer les conséquences de ses actes et de recoller les morceaux de sa propre existence sans que quelqu'un ait à le faire pour lui. Il ne brillait peut être pas dans ce rôle, à cet instant précis, mais tout irait mieux demain. N'est-ce pas ? « Ne me regarde pas comme si je risquais de m’empaler sur une paire de ciseaux à la seconde où tu me laisseras sans surveillance. » Je suis pas en sucre, Millie. « Si tu tiens tant que ça à faire une bonne action, je suis sûr que tu serais plus utile dans un refuge ou dans l'association la plus proche. » N'importe où ailleurs qu'en compagnie d'un trentenaire à coté de ses pompes et même pas en état d'apprécier comme il se doit la patience dont elle faisait preuve avec lui. Non, vraiment, elle perdait son temps et ça le frustrait presque autant que le reste.
« James. » La voix de son assistante résonna à travers l'atelier avec une détermination nouvelle, que James aurait probablement relevé s'il n'était pas à cet instant obnubilé par l'idée de défaire les coutures de la robe qu'il avait entre les doigts, subitement insatisfait de chaque décision qui avait mené à ce résultat. Un résultat qu'il aurait jugé parfaitement à la hauteur quelques heures plus tôt, bien sûr, mais qui à présent lui faisait tout bonnement horreur, à lui dont l'impulsivité était décidément ce soir hors de contrôle. Il n'aimait pas ce qu'il avait entre les mains, quand en vérité la seule chose qu'il détestait c'était lui et les réactions qui l'avaient conduit à accumuler les erreurs et gâcher bien plus qu'une création sur un mannequin de couture. Lorsqu'il repensait au visage tuméfié de Ruben, lorsqu'il revoyait toute l'horreur et la déception dans le regard d'Ambrose, James savait qu'il avait complètement merdé. « Vous me suivez, on monte dans votre bureau. Et c’est pas une question. » Quelques peu désarçonné par son soudain aplomb, James fit volte face pour reposer sur elle un regard incrédule, presque comme s'il doutait avoir bien entendu. « Tu... » Millie ne l'avait pas habitué à une telle fermeté, quand bien même elle n'avait jamais été le genre à se laisser faire et avait parfois osé faire entendre ses opinions devant lui. Aujourd'hui la jeune femme allait jusqu'à lui tenir tête et se risquait à ce que beaucoup avaient jusqu'ici toujours évité, ce qui avait peut être secrètement pour effet d'impressionner le créateur. « Merde, j'ai vraiment déteint sur toi. » Ce qui était sa manière de dire qu'elle pouvait se montrer franchement déterminée et caractérielle, lorsqu'elle voulait, et que ça n'était pas une chose qu'il pourrait décemment lui reprocher en faisant preuve de la même fermeté au quotidien. C'est pourtant avec bien peu de bonne volonté qu'il la suivit jusque dans son bureau, toujours convaincu qu'elle aurait mieux fait de rentrer chez elle plutôt que de perdre son temps à réparer ses conneries. Il n'aimait pas l'idée de lui apparaître faible et vulnérable, tout autant qu'il n'aimait pas l'idée de perdre la face devant l'une des rares personnes qu'il estime sincèrement en ces lieux. « Oh, et c’est vous qui avez assemblé les pièces avant de partir hier soir. » Si James ne releva pas, c'est une grimace qui ne mit qu'une seconde à déformer ses traits et un juron qu'il étouffa entre ses dents. Il n'en voulait pas à Millie de souligner l'évidence, il s'en voulait à lui-même d'être complètement à coté de la plaque et d'en perdre de vue l'essentiel : ce boulot, ciment de sa vie depuis déjà plus de dix ans.
A leur arrivée dans son bureau, c'est une Millie hyperactive qui s'affaira d'un coin à l'autre et un James résigné à la laisser prendre les commandes qui s'assit sur son siège, peut être avec l'espoir que tout ça finirait plus vite s'il n'opposait pas de résistance. « Je vais nettoyer les plaies sur vos mains. Pas pour vous materner, mais parce-que ce sont vos outils les plus précieux au sein de l’atelier et qu’il est hors de question qu’elles soient abîmées. Et non, ce n’est toujours pas une question. » Il pourrait lui en vouloir d'agir comme s'il n'était qu'un gamin dont on devait réparer les frasques, mais une part de lui était au contraire reconnaissante à Millie de ne pas avoir tourné les talons quand elle aurait pu. Il l'aurait bien mérité, après tout. « Hm, si tu veux. T'as l'air de savoir ce que tu fais. » Et il n'avait personne à qui se fier à cet instant, et surtout pas son instinct qui ce soir l'avait trompé. Alors il mit sa fierté de coté et lui tendit sa première paume, ses sourcils se fronçant et ses lèvres façonnant une grimace en signe d'anticipation. Un pesant silence reprit ses droits dans l'atelier, les pensées du styliste aussi chamboulées que s'il était coincé à l'intérieur d'un Grand Huit, sans possibilité de reprendre son souffle ou de remettre ses idées en place. Lorsque finalement son regard croisa celui de son assistante, toujours affairée à nettoyer ses paumes, l'anglais sentit une boule se former en travers de sa gorge, alors que la honte le paralysa l'espace d'un instant. « Tout ça, c'est pas... » Les mots lui manquaient pour exprimer ce qu'il avait sur le cœur, et c'était suffisamment rare pour que Millie en ait encore une fois la preuve que cette soirée n'avait rien d'ordinaire. Tout ça, ce n'était pas lui. Ce n'était pas l'homme qui chaque jour travaillait dur pour honorer la mémoire de son grand-père et les sacrifices de ce dernier. Ce n'était pas l'homme pour qui son boulot importait plus que tout et qui ne prendrait en temps normal jamais le risque de tout gâcher. « C'est juste une mauvaise soirée. » Une soirée dont Millie ne tenait pas à connaître les détails, quand bien même ça l'aiderait sans doute à comprendre l'état dans lequel s'était retrouvé James. « J'aurais pas du m'adresser à toi comme je l'ai fait, mais j'avais aucune envie que quelqu'un me voit dans cet état. » C'est un regard plus coupable qu'il reposa dans le sien, sans parvenir à écarter suffisamment sa fierté pour formuler un désolé en bonne et due forme, mais malgré tout avec une sincérité entière. Il n'aurait pas du réagir comme si Millie était une ennemie susceptible de lui vouloir du tort ou de rendre cette soirée pire qu'elle ne l'était déjà. Ou pire, comme si elle n'était encore qu'une étrangère. La jeune femme ne lui avait toujours montré qu'une entière loyauté et une totale dévotion et quand bien même il aurait préféré pouvoir broyer du noir dans son coin et sans la moindre compagnie, il ne pouvait pas faire comme s'il était mal tombé. « Ça doit rester entre nous, Millie. Mon père ne doit pas savoir, personne ici ne doit savoir. » Ce n'était pas tant d'égratigner sa réputation qu'il redoutait, parce qu'il y a bien longtemps qu'il se moquait à vrai dire du nombre d'ennemis qu'il pouvait bien se faire et du nombre de détracteurs qui l'attendaient sur le chemin. C'était que sa légitimité à la tête de l'atelier puisse être mise en doute parce qu'il avait joué les caïds sans penser une seule seconde aux conséquences, à commencer par l'image que ça pourrait donner de Weatherton. La déception de son père serait la première étape d'une douloureuse dégringolade qu'il ne pouvait se permettre. « Ce sera cicatrisé dans combien de temps ? » Probablement que chaque pan de son être priait à cet instant pour que la réponse se compte en jours. « C'était complètement stupide. » C'est un long soupire que James laissa finalement s'échapper, épuisé par ce cocktail d'émotions que son corps n'avait pas su traiter autrement que de la pire des manières : en réagissant de manière totalement idiote et impulsive. « J'avais jamais pris le risque de me blesser avant aujourd'hui, j'avais jamais... fait quelque chose d'aussi insensé que d'endommager ce qui me sert d'outils de travail. Et je peux pas me permettre d'être moins efficace, j'ai besoin que mes mains soient opérationnelles. » Alors oui, c'était complètement stupide de prendre autant de risques pour quelque chose qui à l'arrivée ne lui laissait qu'une immense pile de regrets.
Dernière édition par James Weatherton le Lun 21 Aoû 2023 - 21:51, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
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« Garde les flatteries pour le jour où tu me demanderas une augmentation, Millie. » Elle aurait pu lui jeter un regard noir en cet instant; elle aurait pu se révolter et lui faire remarquer que ce n’était pas du tout sa façon d’être et d’agir, qu’elle ne lui demandait déjà pas au quotidien d’augmentation donc que ce n’était pas là maintenant qu’il était dans une position de faiblesse, qu’elle tenterait de l’amadouer avec de belles paroles. A la place, elle préféra garder son calme et continuer d’aller dans la direction qu’elle avait décidé de prendre: celle où James arrêtait de ronchonner et la laissait prendre les devants dans cette situation où clairement, quelque-chose ne tournait pas rond. « N'insiste pas. » Elle passait outre, faisait la sourde oreille, ne s’arrêtait pas sur la façon de parler de James en cet instant car il n’était clairement pas dans son état normal et - « Ne me regarde pas comme si je risquais de m’empaler sur une paire de ciseaux à la seconde où tu me laisseras sans surveillance. » Elle haussa un sourcil, alors qu’elle ne retirait pas son regard du visage de son patron. Oh, il semblait presque apte à agir de la sorte, en cet instant. « Si tu tiens tant que ça à faire une bonne action, je suis sûr que tu serais plus utile dans un refuge ou dans l'association la plus proche. » Et en cet instant, elle dut se retenir de lui faire remarquer que la charité était plus proche de l’image qu’il renvoyait lui que de n’importe quel chient errant se trouvant dans un refuge de la ville. Clairement, il n’avait pas face à lui l’image que Millie avait elle en cet instant. Et c’était pour cette raison là et pour toutes les autres qu’elle refusa en cet instant de courber l’échine, qu’elle se redressa et qu’elle fit face à un James en colère certes, mais qui n’était pas apte à maitriser la situation sous ses yeux. Elle n’avait pas besoin d’explications, en revanche lui avait besoin d’une main tendue dans sa direction pour l’aider - même si elle savait que ce n’était pas quelque-chose qui allait lui faire plaisir. « Tu… » La jeune femme haussa un sourcil: allait-il ajouter le moindre commentaire qu’elle serait obligée de réfuter ? « Merde, j'ai vraiment déteint sur toi. » Dans toutes autres circonstances, elle aurait ajouté ici un sourire amusé, presque satisfait de la remarque de James. En réalité, en cet instant elle n’était pas d’humeur jouer et s’amuser, indiquant qu’il devait plutôt se rendre dans son bureau rapidement et sans poser de question - puisque l’indication de Millie était un ordre qui ne se verrait pas discuté.
James avait fini, comme indiqué par la jeune femme, par prendre place sur son fauteuil avant qu’elle ne s’installe face à lui en attendant qu’il ne lui tende sa première main. Elle prendrait soin de ces dernières, non pas parce-qu’elle avait pitié de lui ou toute autre excuse mais tout simplement parce-qu’elle savait à quel point elles devaient être précises et en forme rapidement pour assurer toute la montagne de travail que James avait de côté. « Hm, si tu veux. T'as l'air de savoir ce que tu fais. » Relevant son regard dans celui de Weatherton, elle pinça les lèvres un instant avant de se dire que de toutes façons, elle n’avait plus rien à perdre en ayant maintenant établi qu’elle savait également s’imposer face à lui et se montrer ferme quand cela était nécessaire. Elle était douce, elle était compréhensive mais il ne fallait pas non plus abuser de ces bons côtés. « Je n’en ai pas particulièrement envie, mais vous en avez besoin: c’est la nuance importante. » Parce-qu’à choisir, elle aurait préféré tourner les talons et repartir d’où elle venait, même si son activité consistait à travailler encore et encore parce-que le sommeil ne venait pas. Si cela pouvait éviter d’affronter l’humeur d’autant plus massacrante qu’à l’accoutumée de James, elle s’en serait bien passée - mais là n’était pas un loisir dont elle pouvait jouir, elle se contenta alors de concentrer de nouveau son attention sur les mains du couturier, en venant désinfecter les plaies qui commençaient déjà à faire gonfler légèrement les jointures.
Un silence tout relatif s’était installé entre eux, simplement rompu de leurs respiration et de leurs pensées respectives perçant presque à travers les méninges. « Tout ça, c'est pas… » Pour cette partie là de la discussion, Millie opta pour le silence et l’écoute plut^t que l’argumentaire; ce n’était pas souvent, voire même c’était situation inexistante, que James se mettait à parler de façon si peu assurée. Peut-être était-ce parce-qu’il souhaitait exprimer quelque-chose dont il n’était pas sur, ou qui le chamboulait assez pour qu’il hésite autant. Alors, ne souhaitant pas rajouter une couche d’émotions non-nécessaires et contre productives à cette conversation, elle préféra se taire - et ça d’ordinaire, elle savait bien faire. « C'est juste une mauvaise soirée. » Oh, elle le croyait, sans hésiter un seul instant qui plus était. Elle le savait colérique, elle le savait capricieux, mais James n’était pas une mauvaise personne - ce n’était pas dans sa nature d’agir de la sorte. « J'aurais pas du m'adresser à toi comme je l'ai fait, mais j'avais aucune envie que quelqu'un me voit dans cet état. » A ces mots là en revanche, elle ne sut faire autrement que de relever doucement son regard pour le planter dans celui de James, laissant une seconde et une autre échapper avant de décider finalement de rompre le silence de son côté. Il ne le disait pas avec ces mots là, mais il s’excusait et elle savait par expérience que ce n’était pas là situation courante non plus - elle prenait n’importe quelle forme il souhaitait donner à cette action. « Je vous en veux pas. Si les rôles avaient été inversés, j’aurais surement réagi pareil. » Elle ne l’aurait même pas laissé la voir dans cet état, aurait pris la fuite, serait sortie par la porte la plus proche. Elle comprenait qu’il ne fut pas à l’aise à l’idée que son assistante soit témoin d’une telle scène - malheureusement, une fois que cette dernière avait endossé ce rôle, elle n’avait su s’en défaire et surtout ne pas agir avec ce dernier. « Ça doit rester entre nous, Millie. Mon père ne doit pas savoir, personne ici ne doit savoir. » Ses noisettes étaient toujours accrochées à celle de son patron. Elle pinça les lèvres. « Citez moi une seule raison que je pourrais avoir d’en parler. Essayer d’en trouver une, surtout. » Elle lui vouait une fidélité sans bornes, il n’était pas question à ses yeux de parler du moment qu’ils traversaient à quiconque: il n’y avait pas de raison de le faire.
Millie reporta son attention sur la seconde main cette fois-ci de James. « Ce sera cicatrisé dans combien de temps ? » Elle plissa le bout du nez. « Vous avez de sacrées coupures sur les jointures, James. » Elle n’était pas experte: elle travaillait dans la mode, pas dans la médecine. Mais elle pouvait malheureusement assurer que cela ne serait pas disparu comme par magie avec le lever du soleil. « Je suis pas sure que ça puisse partir en seulement quelques jours. » La jeune femme savait parfaitement que ce n’était pas là la réponse qu’il attendait, mais encore une fois, elle n’usait pas du mensonge à ses côtés, et encore moins face à lui. « C'était complètement stupide. » Elle ne le ferait pas dire - elle s’abstient surtout du commentaire. « J'avais jamais pris le risque de me blesser avant aujourd'hui, j'avais jamais... fait quelque chose d'aussi insensé que d'endommager ce qui me sert d'outils de travail. Et je peux pas me permettre d'être moins efficace, j'ai besoin que mes mains soient opérationnelles. » Prenant un instant de silence pour réfléchir de son côté, Millie finit par doucement attrape la main de James dans les siennes avant de remonter son regard une énième fois vers lui; elle avait fini les soins, étant donné qu’à part désinfecter pour être sure que les plaies ne s’infectent pas, elle ne pouvait pas faire grand chose - mais au moins, les soins de base avaient été appliqués. « Ce sont pas les seuls outils dont vous disposez, James, vous avez toujours votre création et votre imagination pour vous le temps qu’elles guérissent. Ca va prendre un petit temps, mais vous avez pas non plus perdu vos mains. Ca reviendra. » Elle savait que les explications et les excuses qu’elle lui donnait ne suffiraient pas, mais c’était toujours mieux que rien. « Et puis, vous avez une armée derrière vous pour travailler à votre place. Je peux combler pour quelques jours le temps que vous soyez sur pieds. » Parce-que ce n’était pas le côté de son diplôme qu’elle exploitait le plus depuis qu’elle était devenue l’assistante de James, mais Millie était créatrice de mode de formation et pouvait, le temps de quelques coutures ou quelques croquis, donner un coup de main supplémentaire pour palier aux maux de son patron. Elle ne serait pas aussi efficace, ni autant douée, mais c'était toujours mieux que s’il ne travaillait pas du tout pendant plusieurs jours. Elle finit par hausser les épaules. « Vous pouvez toujours prétendre un voyage d’affaire de quelques jours ailleurs, une autre maison à rencontrer, ou qu’importe. Comme ça, vous restez pas dans les parages. » Millie n’aurait aucun mal à lui organiser un déplacement fictif, alors qu'il restait à l’abris des portes de sa propre maison. « Mais c’était effectivement complètement stupide de votre part, si vous me permettez. Vous avez de la chance que ce soit pas pire que ça. » Doucement, elle reposa la main de James sur les genoux du créateur, étirant une petite moue désolée pour lui.
« Je n’en ai pas particulièrement envie, mais vous en avez besoin: c’est la nuance importante. » Et quand bien même il aurait voulu lui donner tort, il ne pouvait qu'à son tour regarder la réalité en face : ses mains étaient en mauvais état et ne rien faire reviendrait à laisser la situation empirer. Et parce qu'elles étaient son outil de travail et probablement ce qu'il avait de plus cher, il ne pouvait pas prendre ce risque. « T'as vraiment signé pour la totale avec moi. » Il fit remarquer, une pointe d'amusement dans la voix mêlée à un dépit inévitable, celui d'un homme conscient d'avoir fait les mauvais choix pour se retrouver à présent dans cette situation. « Crois-le ou non, ça faisait pas partie des tâches que je rêvais de te confier en t'embauchant. J'imagine que je peux m'estimer chanceux que savoir nettoyer une plaie fasse aussi partie de tes compétences. » Elle était pleine de surprises, Millie, et il savait qu'il avait beaucoup de chance qu'elle n'ait pas claqué la porte en le voyant arriver dans cet état, alors même qu'elle n'avait pas signé pour ça au départ. Oh bien sûr la jeune femme savait en découvrant l'annonce que ce poste ne serait pas de tout repos, que James la solliciterait pour un millier de choses en se moquant pas mal qu'elles les maîtrise ou non. Mais ça, c'était encore autre chose et s'il se permettait de plaisanter comme à cet instant, c'est certainement parce qu'une part de lui avait honte. « Je vous en veux pas. Si les rôles avaient été inversés, j’aurais sûrement réagi pareil. » Dans le cas de James, l'idée d’apparaître comme vulnérable l'avait mis sur la défensive et c'est seulement maintenant que la pression retombait quelques peu qu'il réalisait combien c'était injuste pour son assistante. Que Millie n'y était pour rien et que surtout, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. « Citez moi une seule raison que je pourrais avoir d’en parler. Essayer d’en trouver une, surtout. » James secoua la tête. « J'en sais rien, je me suis dit que ça pourrait t'échapper en discutant avec quelqu'un. Je te pense pas capable de le faire consciemment, si ça peut te rassurer. » Il avait confiance en elle, c'était une chose dont elle n'avait plus à douter depuis le temps.
« Vous avez de sacrées coupures sur les jointures, James. » Le créateur grimaça, ayant maintenant tout le loisir de constater qu'effectivement, les blessures sur ses mains étaient plus profondes qu'il ne s'en était rendu compte lorsque l'adrénaline lui avait ôté tout repère. « Oui, ça a été... disons que je me suis pas loupé. » Il ne pouvait pas lui en dire plus, pas alors que ça pourrait potentiellement lui attirer des ennuis si Ruben décidait de ne pas en rester là. Millie avait toujours fait beaucoup pour lui, elle était en tous points l'assistante dont n'importe qui rêverait y compris dans ce genre de circonstances, alors il ne pouvait pas l'impliquer. « Je suis pas sure que ça puisse partir en seulement quelques jours. » - « Combien de temps, d'après toi ? » Elle n'était pas spécialiste, n'avait peut être même jamais eu à nettoyer des plaies de cette profondeur, alors il savait bien qu'elle ne pourrait pas lui donner de réponse aussi précise qu'il le voudrait. Ça ne l'empêchait pas de s'accrocher à l'espoir que ladite réponse serait plus optimiste qu'il le redoutait. « Ce sont pas les seuls outils dont vous disposez, James, vous avez toujours votre création et votre imagination pour vous le temps qu’elles guérissent. Ça va prendre un petit temps, mais vous avez pas non plus perdu vos mains. Ça reviendra. » Un lourd soupire s'échappa d'entre les lèvres de l'anglais, qui commençait à réaliser dans quel merdier il s'était mis. « Qu'est-ce que tu préconises ? De porter des bandages ou... des gants pour éviter de les abîmer davantage ? » Ses mains, il les dédiait la plupart du temps à la couture et aux innombrables tâches qui entouraient la création de ses modèles, qui nécessitaient un savoir-faire unique et particulièrement pointilleux. Il ne risquait pas de se blesser davantage en cuisinant ou en s'adonnant au jardinage, c'était déjà ça. « Et puis, vous avez une armée derrière vous pour travailler à votre place. Je peux combler pour quelques jours le temps que vous soyez sur pieds. » Ses yeux se reposèrent quelques secondes dans les siens, comme si l'information tournait à l'intérieur de sa tête et qu'il l'analysait, longuement. « Tu t'en sentirais capable ? » Ce n'était pas une proposition qu'il s'attendait à recevoir de la jeune femme, alors même qu'il savait que Millie possédait des compétences créatives non négligeables, bien supérieures à celle de n'importe quelle autre assistante qui avait pu le seconder au quotidien. « Tu te sentirais capable d'être mes mains le temps que je puisse à nouveau les utiliser ? » Parce que ce ne serait pas de tout repos, qu'il était même probable que ça lui demande une patience incomparable lorsque James voudrait que les choses soient faites d'une manière bien précise et qu'il montrerait une frustration débordante de ne pas pouvoir les réaliser lui-même. S'il était déjà difficile à vivre lorsqu'il était en pleine possession de ses dix doigts, il y avait fort à parier pour qu'il soit plus intraitable encore une fois diminué. « Je pourrai faire appel à des couturières confirmées pour les tâches plus précises. » Pour celles qui demanderait une plus grande dextérité, acquise par le biais de nombreuses années d'expérience à l'atelier. L'idée n'était pas de faire peser sur ses épaules un poids trop lourd pour elle. « Vous pouvez toujours prétendre un voyage d’affaire de quelques jours ailleurs, une autre maison à rencontrer, ou qu’importe. Comme ça, vous restez pas dans les parages. » Un rictus amer lui échappa cette fois, les perspectives s'offrant à lui lui plaisant décidément de moins en moins. « Et qu'est-ce que je ferais, pendant ce temps ? Tu sais très bien que je deviendrais fou si je devais rester chez moi à tourner en rond. » Il l'avait déjà fait, deux ans plus tôt, lorsque sa convalescence l'avait contraint à rester chez lui plusieurs semaines. Il avait compté les jours, les heures, avec l'insupportable impression qu'elles ne s'écouleraient jamais assez vite.
« Mais c’était effectivement complètement stupide de votre part, si vous me permettez. Vous avez de la chance que ce soit pas pire que ça. » Finalement, un sourire presque sincère fendit le coin de ses lèvres, la dévotion et la compréhension de la jeune femme étant peut être les seules choses qui sachent à peu près lui remonter le moral à cet instant. « C'est moins douloureux que ça en a l'air. » Tout du moins il s'en sortait plutôt bien si on considérait qu'il s'était blessé en frappant Ruben en plein visage, lequel il n'avait définitivement pas épargné lorsque la colère lui avait ôté tout scrupule. A cette pensée, c'est un nouveau pic de culpabilité que James sentit l'envahir. « Millie, j'ai besoin que tu me rendes un service. » Et plantant son regard dans le sien, sa voix prit une consonance plus grave et solennelle au moment de souffler. « Tu vas sûrement trouver ça délirant. Ce qui s'est passé ce soir... je peux pas vraiment t'en parler, mais c'est pas impossible que ça me vaille des ennuis. » Des ennuis sur lesquels, là encore, il tenait à lui dire le minimum. « La police pourrait être prévenue et si c'est le cas, j'aurai besoin que tu mettes tout en œuvre pour que ça remonte jamais aux oreilles de mon père. » Il connaissait les meilleurs avocats, elle n'avait pas à s'en faire pour ça, tout ce qu'il lui demandait c'était de contenir l'information si ses craintes venaient à se vérifier. Il n'avait aucune idée de si Ambrose réussirait à convaincre Ruben de ne pas porter plainte, mais il mériterait certainement que le jeune médecin décide de lui créer des ennuis. Et James, qui avait toujours veillé à faire la fierté de son père, ne supporterait pas qu'il en soit autrement. Tout valait mieux que de laisser ce genre de choses éclabousser sa relation avec lui et le regard que son paternel posait sur lui.
Dernière édition par James Weatherton le Lun 21 Aoû 2023 - 21:51, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« T'as vraiment signé pour la totale avec moi. » Malgré le sérieux de la situation, elle ne sut s’empêcher d’étirer un petit sourire. Il était vrai qu’elle avait gagné le gros lot avec ce contrat, bien plus qu’elle n’aurait pu imaginer en réalité. « Crois-le ou non, ça faisait pas partie des tâches que je rêvais de te confier en t'embauchant. J'imagine que je peux m'estimer chanceux que savoir nettoyer une plaie fasse aussi partie de tes compétences. » - « Vous pouvez vous estimer chanceux, oui. » Surtout que cela devait faire des années qu’elle n’avait pas eu à s’occuper d’une plaie, n’ayant même pas le souvenir d’en avoir pansé d’autres depuis que son frère avait disparu. Mais il était vrai qu’à l’époque, elle se retrouvait souvent responsable de lui et avait appris quelques techniques de la sorte, des techniques que les parents connaissaient en réalité. Elle n’avait jamais pensé qu’elle aurait un jour besoin d’utiliser de nouveau ces techniques sur son patron, mais elle n’était pas mécontente d’être apte à agir ce soir. « J'en sais rien, je me suis dit que ça pourrait t'échapper en discutant avec quelqu'un. Je te pense pas capable de le faire consciemment, si ça peut te rassurer. » - « Promis, même ça ça m’arriverait pas. » Elle avait bien trop l’habitude de faire profil bas et de vérifier les informations qui sortait de sa bouche pour en arriver à une telle bourde. Mais une chose était à noter: James venait d’avouer à haute voix avoir confiance en elle, ce qui n’était encore jamais arrivé. Il la complimentait de temps à autres - et encore ces moments là étaient rares - sur son travail, mais il n’en était encore jamais arrivé à le faire sur sa personne. Bien sur que cela lui donnait d’autant plus envie de faire des efforts en cet instant.
« Oui, ça a été... disons que je me suis pas loupé. » Malheureusement, tous les efforts du monde de sa part ne pourraient effacer les traces sur les mains de James, ce dernier ne s’était pas loupé en effet - qu’importait les circonstances qu’il ne désirait exprimer. « Combien de temps, d'après toi ? » Elle voyait bien dans son regard qu’il aurait aimé avoir une réponse qui lui convenait; elle pinça quelque peu ses lèvres. « J’en sais rien James, je suis pas médecin. » Et même si cela semblait être une évidence depuis le début, elle souligna cette partie là avec de la douceur dans sa voix. Elle ne souhaitait pas contrarier son patron davantage, mais simplement lui souligner quelque-chose qu’il savait parfaitement déjà. « Qu'est-ce que tu préconises ? De porter des bandages ou... des gants pour éviter de les abîmer davantage ? » Elle hésita un instant, mais de toutes façons elle était déjà dans une démarche où elle n’alignait que des vérités sous les yeux du jeune homme, alors autant continuer dans cette lancée - surtout qu’il ne l’avait pas encore tiré par l’oreille pour la sortir de son bureau, ce qui correspondait à un exploit pour James à cette allure. « De les laisser au repos ? » Ce n’était pas une solution qui allait lui plaire elle le savait d’avance, elle savait également parfaitement qu’il n’allait de toutes façons pas l’entendre avant que l’idée ne s’impose à lui ou qu’elle vienne directement de lui. Peu importait: elle n’était pas médecin comme elle l’avait précisé, il avait engagé une assistante mode pas une infirmière. Dans son domaine à elle, en revanche, elle savait commencer donner un coup de main. Et rien qu’à voir le regard qu’il accrochait au sien, Millie comprit que son commentaire n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd - elle masqua son étonnement. « Tu t'en sentirais capable ? » Heureusement qu’elle n’avait pas un égo démesuré, ce dernier aurait été offensé par une telle remarque. « Tu te sentirais capable d'être mes mains le temps que je puisse à nouveau les utiliser ? » Le regard de la jeune femme ne se défit pas de celui de son patron, parce-qu’elle n'avait aucune raison de rougir ou d’être gênée en cet instant; elle se contentait de poser là sous les regards des faits qui semblaient découler de la logique. « Je vous proposerais pas si je m’en sentais pas capable. » Elle n’avait pas la prétention de pouvoir être aussi douée de ses dix doigts que pouvait l’être James, bien sur, mais si c’était simplement pour quelques nécessités, elle saurait s’en débrouiller. « Ce sera jamais aussi bien que si c’était vous, mais au moins ça éviterait que vous deveniez fou en cours de route et que vous traumatisiez la moitié de votre effectif à pas être apte à faire vous même. » Elle haussa quelque peu les épaules. « J’aurais qu’à prendre quelques jours de repos une fois que vous serez de nouveau sur pieds pour compenser de vous avoir supporté encore plus que d’habitude. » Et bien sur qu’elle ajouta un petit sourire amusé à la fin de ses mots. Elle se moquait quelque peu de lui, mais gentiment; surtout que ses paroles étaient basées sur la réalité, qui plus était. Millie saurait supporter James même dans ses pires états, c’était là ce qu’elle tentait de lui expliquer: elle n’avait plus peur de faire face à son côté sombre et quelque peu dictateur par moments. « Je pourrai faire appel à des couturières confirmées pour les tâches plus précises. » - « Ca ressemble à un accord et à un semblant de solution, alors. » L’autre solution étant qu’il disparaisse pendant quelques temps, pour laisser l’occasion à son corps de récupérer; toutes les excuses de la terre pourraient fonctionner pour ça. « Et qu'est-ce que je ferais, pendant ce temps ? Tu sais très bien que je deviendrais fou si je devais rester chez moi à tourner en rond. » Elle pinça ses lèvres: elle savait parfaitement qu’il devinerait fou, mais elle s’en voudrait de ne pas souligner l’évidence. « Vous reposez, James. Vous pourriez vous reposer. » Quand était-ce la dernière fois qu’il avait pris le temps de prendre le temps, justement ? Pour quoi que ce soit ? Millie allait ajouter quelque-chose, mais elle se retint au dernier moment: s’il tolérait leur discussion pour le moment, elle se devait donc de rester au bord du gouffre des sujets qu’elle pouvait se permettre d’aborder et laisser ce qui était hors de portée, hors de portée justement.
Dans tous les cas, James pouvait s’estimer heureux; elle ne savait pas quelles étaient les raisons pour qu’il se retrouve amoché de la sorte, et elle n’avait peut-être pas envie de tant les connaitre que ça, mais il aurait pu se faire véritablement bien plus de mal que c’était présentement le cas. « C'est moins douloureux que ça en a l’air. » Elle étira un fin sourire. « Est-ce que c’est comme pour les enfants, vous dites ça et si je mets de l’antiseptique dessus, vous allez me dire que ça pique ? » Elle tentait d’instaurer un vent plus léger sur leur discussion, sur la situation, mais il n’y avait qu’à voir dans l’attitude générale de James pour comprendre que cela ne prenait pas. Peut-être était-ce trop tôt, peut-être surtout que la situation était bien plus complexe qu’elle n’y paraissait et que ses pensées à lui étaient envahies de tout un tas de paramètres qu’elle ne saurait deviner. « Millie, j'ai besoin que tu me rendes un service. » Ses iris à lui prirent une teinte un brin plus sombre, ses sourcils à elle se froncèrent délicatement. Leurs regards dans tous les cas ne se lâchèrent pas. « Tu vas sûrement trouver ça délirant. Ce qui s'est passé ce soir... je peux pas vraiment t'en parler, mais c'est pas impossible que ça me vaille des ennuis. La police pourrait être prévenue et si c'est le cas, j'aurai besoin que tu mettes tout en œuvre pour que ça remonte jamais aux oreilles de mon père. » - « Ok. » Il n’avait même pas été nécessaire de prendre le moindre instant pour réfléchir à ce que James venait de lui dire: il aurait pu lui demander de l’aider à cacher un cadavre, elle aurait accepté sans ciller un seul instant. « De toutes façons, je suppose que ça concerne votre vie privée. Donc tant que ça met pas Weatherton en péril direct, votre père a pas à être au courant. » Reposant délicatement la main de James sur son bureau, ne pouvait plus apporter le moindre soin à cette dernière, elle haussa quelque peu les épaules. « On perdrait juste le meilleur créateur si vous vous faites embarquer, mais c’est pas si important pour une maison comme Weatherton, voyons. » Bien sur que la petite moue qu’elle affichait en cet instant comportant une teinte d’amusement. Ce n’était surement pas ce ton là que lui souhaitait donner à la discussion, mais Millie l’empruntait pour lui montrer qu’il n’avait pas aucun soucis à se faire: elle lui serait fidèle jusqu’à la mort, s’il le fallait. Et pour être sure qu’il n’y ait aucun malentendu entre eux: « Ce que je veux dire, c’est que je ferai tout mon possible pour qu'il soit pas au courant. » Elle pencha légèrement la tête sur le côté. « Et que j’espère sincèrement que ça va pas vous causer d’ennuis. Dans tous les cas. » Il avait mauvais caractère et un tempérament de feu, mais James n’était pas quelqu’un de foncièrement méchant: qu’importe ce qu’il s’était passé, il ne méritait surement pas que ça lui vaille des ennuis, comme il le décrivait. « Et si jamais vous avez besoin, vous pouvez m’en parler. Je suis la meilleure des tombes, vous pouvez être sûr que c’est pas de moi que fuiraient les informations confiées. » Après tout, elle avait de l’entrainement: cela faisait plus de dix ans qu’elle tentait de se faire oublier du monde entier ou au moins des yeux trop curieux de l’Australie, et elle semblait plutôt s’en sortir correctement - alors s’il s’agissait là d’un secret ne la concernant même pas personnellement, cela serait d’autant plus facile.
« J’en sais rien James, je suis pas médecin. » Ils étaient deux dans ce cas, alors ils n'étaient pas beaucoup plus avancés. Si Millie parvenait à s'occuper de cette plaie et qu'il lui prenait l'envie de démissionner pour se trouver un patron un peu moins insupportable, elle pourrait toujours envisager une reconversion professionnelle en ce sens. James s'en trouverait bien embêté, cependant, doutant de retrouver un jour une assistante aussi dévouée et fiable que la jeune femme ; alors oui, bien sûr qu'il garda cette réflexion pour lui histoire de ne pas lui rappeler qu'en plus de se fourrer de temps à autres dans les ennuis, il n'était déjà habituellement pas des plus faciles à vivre. « De les laisser au repos ? » - « Je sais que ça tombe sous le sens, mais j'espérais... une option moins radicale. » Il confessa dans une brève grimace, ne pouvant nier que ça lui rappelait de trop mauvais souvenirs – ceux de l'époque où son agression lui avait coûté une longue convalescence à domicile et l'avait privé de l'occasion de créer dans son atelier pendant de trop longues semaines. Il n'avait aucune envie de revivre ça, James, il savait qu'il aurait le plus grand mal à le supporter. Pourtant, l'idée que Millie se propose pour prendre à sa charge certaines tâches créatives à l'atelier avait presque le don d'apaiser une partie de ses craintes, alors qu'il n'ignorait pas que la jeune femme avait un talent certain ; tel qu'il l'avait effectivement constaté lors d'une de leurs toutes premières discussions. « Je vous proposerais pas si je m’en sentais pas capable. » Il le savait, tout comme il savait qu'elle aurait à cœur d'honorer la confiance qu'il placerait en elle. « Ce sera jamais aussi bien que si c’était vous, mais au moins ça éviterait que vous deveniez fou en cours de route et que vous traumatisiez la moitié de votre effectif à pas être apte à faire vous même. » Laissant échapper un rire silencieux, James secoua la tête. « Oh, alors tu proposes surtout ça dans l'intérêt de tes collègues. » Et parce qu'ils savaient tous les deux que oui, son caractère déjà incendiaire aurait tôt fait de faire plus de dégâts encore s'il se retrouvait dans l'incapacité de faire les choses telles qu'il les entendait. Et ce serait forcément le cas s'il s'évertuait à ne se reposer que sur lui-même, comme il le faisait une grande partie du temps. « Tu sais que j'aurai l’œil extrêmement critique au moment de juger le résultat, pas vrai ? Et que je passerai pas par quatre chemins pour te dire si j'aime ou si je déteste. » Il avait besoin de s'assurer qu'elle était préparée à cette idée et qu'elle saurait encaisser les remarques, même si elles étaient blessantes, même si elles dépassaient le fond de sa pensée.
« J’aurais qu’à prendre quelques jours de repos une fois que vous serez de nouveau sur pieds pour compenser de vous avoir supporté encore plus que d’habitude. » C'était au moins une solution qui commençait à prendre forme au milieu de cette soirée particulièrement riche en émotions ; et une fois de plus, c'est à Millie qu'il le devait. « Avec toutes les heures supp' que tu as fait ces derniers mois, ce sera pas du luxe. » Ce qui voulait tout simplement dire qu'il trouvait l'idée judicieuse, en effet, surtout si ça permettait dans le même temps à la jeune femme de retrouver un semblant de vie sociale en dehors du bureau. On pourrait croire qu'il prenait plaisir à la couper du monde extérieur durant de longues heures, James, mais il culpabilisait parfois de voir une jeune femme aussi pétillante dédier une grande partie de sa vie à son boulot. Peut être parce qu'il était conscient d'avoir très tôt fait la même chose, et d'en être à un certain stade de sa vie où les sacrifices qu'il avait fait pour en arriver là se payaient au prix fort. « Ça ressemble à un accord et à un semblant de solution, alors. » James secoua la tête, encore quelques peu déphasé par l’enchaînement de péripéties qui l'avaient mené tout droit jusqu'à cette situation. Il le devait uniquement à ses choix et à cette foutue erreur de jugement qu'il passerait décidément un long moment à regretter. « Vous reposer, James. Vous pourriez vous reposer. » C'était la partie qu'il aimait le moins, celle où il lisait l'inquiétude dans le regard de ses proches et où il s'efforçait de garder la face, même à cet instant où il se sentait franchement minable. « Je vais bien. » Il lui assura, quand bien même ça n'était pas exactement le sens de sa remarque. « Je vais pas rester alité pour une blessure de rien du tout, c'est ridicule. » Ses mains étaient dans un assez mauvais état mais il avait connu pire, et surtout, il restait conscient de ne pouvoir s'en prendre qu'à lui-même. « Je peux essayer de me ménager. » Il reprit après plusieurs secondes, comme si ça lui demandait un trop plein d'efforts rien que de le dire, plus encore de l'appliquer. Il essaierait, mais davantage pour s'éviter une compassion inutile – une compassion qu'il ne considérait pas mériter, qui plus est – que dans son propre intérêt.
« Est-ce que c’est comme pour les enfants, vous dites ça et si je mets de l’antiseptique dessus, vous allez me dire que ça pique ? » Un semblant de rictus fendit le coin de ses lèvres, pour autant ses traits restèrent aussi crispés que s'il venait de vivre la pire soirée de sa vie. Et lorsqu'on savait qu'il redoutait de perdre son cousin à cause de celle-ci, on n'était finalement pas si loin du compte. « Fais ce qu'il faut pour pas que ça s'infecte, au pire tu seras pas surprise de constater que la douleur me rend pas beaucoup plus avenant. » Elle savait déjà qu'un millier de choses étaient susceptibles d'affecter son humeur, bien qu'elle soit certainement immunisée face à ce qui pouvait encore surprendre et dérouter une partie de ceux qu'il rencontrait. Millie savait à qui elle avait affaire, mais elle s'abstenait comme toujours de le juger. Y compris lorsqu'il laissa entendre qu'il se trouvait dans une situation délicate et avait besoin de toute sa discrétion pour que ça ne remonte pas aux oreilles de son père. « Ok. De toutes façons, je suppose que ça concerne votre vie privée. Donc tant que ça met pas Weatherton en péril direct, votre père a pas à être au courant. » C'est un léger soupire de soulagement que James poussa cette fois, après avoir eu tout le temps d'imaginer une centaine de scénarios dans lesquels la police venait lui causer des ennuis et où son père finissait inévitablement déçu. « Content qu'on en pense la même chose. » Il lui était avant tout profondément reconnaissant d'accepter de garder son secret, mais le cocktail d'émotions de ce soir l'empêchait encore de le formuler aussi clairement – tout comme sa fierté, sans doute. « On perdrait juste le meilleur créateur si vous vous faites embarquer, mais c’est pas si important pour une maison comme Weatherton, voyons. » Finalement, les efforts de Millie payèrent lorsqu'elle parvint à lui tirer un demi-sourire amusé. « J'ai bien un ou deux noms en tête pour éventuellement me succéder, mais j'ai peur de pas être encore prêt à transmettre le flambeau. » C'était même une certitude, quiconque le connaissait savait qu'il ne raccrocherait que lorsqu'il lui serait physiquement impossible de continuer à travailler à la même cadence qu'aujourd'hui – lorsque ses mains ne seraient plus seulement temporairement abîmées, mais bien incapables d'autant d'efforts. Autrement dit, leur calvaire à tous ne faisait que commencer. « Ce que je veux dire, c’est que je ferai tout mon possible pour qu'il soit pas au courant. » - « Merci, Millie. » Cette fois, c'est d'une voix plus posée et d'un ton véritablement sincère qu'il souffla ces quelques mots, riches d'un sens particulier. « Et que j’espère sincèrement que ça va pas vous causer d’ennuis. Dans tous les cas. » Il l'espérait lui aussi, et ça ne tenait pas seulement au fait qu'il était bien conscient d'avoir agi comme un parfait imbécile et de manière complètement inconsidérée. Tout ça pourrait aussi retomber sur Ambrose, et il ne le supporterait pas. « Je vais tâcher de pas mettre d'huile sur le feu tant que j'en suis pas sûr. Je compte bien m'éviter l'embarras de me faire passer les menottes au milieu de l'atelier. » Il ironisa, avant d'arquer un sourcil faussement songeur et de souffler d'un ton dénué de sérieux. « Quoi que, ça ferait son petit effet si un jour quelqu'un réalise mon biopic. » Ce genre de plot-twist captiverait pour sûr n'importe quel spectateur en quête de scandales et de rebondissements. « Et si jamais vous avez besoin, vous pouvez m’en parler. Je suis la meilleure des tombes, vous pouvez être sûr que c’est pas de moi que fuiraient les informations confiées. » Des mots qui sans doute le touchèrent un peu plus qu'il ne le laissa voir, sur le coup, un peu trop attaché à l'idée de garder un air aussi imperturbable que possible, malgré l'émotion. « Je sais que tu dirais rien, Millie. Tu me connais maintenant assez pour savoir que je fais pas confiance à grand monde, ici, mais que toi t'es l'une des exceptions à cette règle. » Elle avait largement prouvé qu'elle était digne de cette confiance depuis le temps qu'elle travaillait pour lui et qu'il pouvait s'en remettre à elle. Et ça, en faisant même un peu plus que d'être une assistante apte à relever n'importe quel défi et à prendre n'importe quelle initiative. Millie, elle était bien souvent le prolongement de sa propre personne, quand il était trop occupé pour mener lui-même certaines tâches à bien. « Je préfère juste le garder pour moi, pour l'instant. J'ai besoin de faire le point sur la soirée que je viens de passer et toi, t'en as déjà bien assez fait comme ça. » Il voulait bien évidemment parler de sa main, qui grâce à son intervention ne s'infecterait pas, mais pas seulement. Alors, relevant son regard vers le sien, il reprit. « J'apprécie tout ce que tu fais pour moi, Millie, vraiment. Même si je suis pas toujours très habile pour le montrer. » Il lui était reconnaissant pour son extrême dévotion et sa discrétion à toute épreuve, mais plus que ça, il chérissait aussi et surtout sa présence dans sa vie. Parce qu'elle était devenue une constante, à son tour, quelqu'un à qui il n'avait pas peur de se fier même quand la méfiance avait toujours fait partie intégrante de son caractère. Elle était plus qu'une assistante, et c'est peut être par là qu'il aurait du commencer.
Dernière édition par James Weatherton le Lun 21 Aoû 2023 - 21:51, édité 1 fois
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« Je sais que ça tombe sous le sens, mais j'espérais... une option moins radicale. » Et promis, elle aurait aimé pouvoir lui présenter une solution qui l’était moins, de radicale. Mais si James voulait réellement que les choses s’améliorent rapidement, il allait devoir être confronté de façon aussi soudaine à la réalité et qui était que s’il forçait sur ces mains qu’il venait de salement amocher, il ne guérirait pas. Il n’y avait pas d’autre façon de voir les choses, et Millie en était tout à fait consciente - elle savait que c’était aussi le cas de James malgré tout. Alors, peut-être que sa solution était tirée par les cheveux et qu’elle risquait de ne pas plaire au créateur, mais elle était néanmoins prête à récupérer une nouvelle partie de son temps personnel pour l’accorder au jeune homme, pour l’aider dans les prochains jours et semaines afin qu’il se sorte de cette impasse sans que cette dernière ne soit trop dure avec lui. Elle le faisait déjà sur le quotidien, mais elle proposait là une main tendue un brin plus particulière puisqu’elle se proposait d’être ses mains là où les siennes n’étaient temporairement plus fonctionnelles. Et contre toutes attentes, ce fut une idée qui plut à James. « Oh, alors tu proposes surtout ça dans l'intérêt de tes collègues. » Le petit sourire qu’elle affichait désormais était autant empli d’une certaine fierté qu’il la prenne au sérieux que d’un brin d’amusement en voyant qu’il affichait une mine de moins en moins crispée au fil de la conversation; cela voulait dire que les choses qui prenaient place sous ses yeux étaient pour lui satisfaisantes. « Et uniquement dans l’intérêt de mes collègues, voyons. » Oh, elle était on ne pouvait plus sérieuse lorsqu’elle disait que ces derniers seraient davantage épargnés si elle apportait une aide nouvelle à James dans cette épreuve; mais surtout et également: elle pourrait se permettre d’exercer elle-même de ses mains, sous la directive du créateur principal de la grande maison qu’était Weatherton, et ce n’était pas rien. Même: c’était là la finalité de tout ce qu’elle avait entrepris jusque maintenant et les raisons pour lesquelles elle tenait tant à son poste aux côtés de James. « Tu sais que j'aurai l’œil extrêmement critique au moment de juger le résultat, pas vrai ? Et que je passerai pas par quatre chemins pour te dire si j'aime ou si je déteste. » Elle releva son regard pour que ce dernier atterrisse dans celui du blond et qu’il puisse y lire toute la détermination qu’il pouvait contenir. « J’ai pas besoin d’être ménagée James. Je serais pas là aujourd’hui si c’était le cas. » Elle avait compris dès son entretien d’embauche que le poste pour lequel elle prétendait n’était pas de tout repos et que le caractère de celui pour qui elle allait travailler était encore pire que tout ce qu’elle pouvait imaginer. Pour être à ses côtés au quotidien depuis des mois désormais, elle savait qu’il était intransigeant - mais il était doué dans ce qu’il faisait. « Et si vous passez par quatre chemins pour m’exprimer votre avis sur mon travail, je m’inquiéterais encore plus pour vous. Trop de chances que vous soyez malade en plus d’être un mauvais menteur. » Et le petit sourire qu’elle se permit d’ajouter à cet instant là était empli d’affection. Parce-qu’elle savait que ce n’était pas pour passer pour le grand méchant loup qu’il agissait de la sorte, et que la passion le consumait de l’intérieur en permanence en guise de bûches ajoutées à la cheminée. Elle n’avait pas peur de se retrouver sous ses indications et ses ordres: c’était de l’excitation qu’elle se devait de taire au fond d’elle.
« Avec toutes les heures supp' que tu as fait ces derniers mois, ce sera pas du luxe. » Elle prit un instant supplémentaire, mais elle haussa quelque peu les épaules à cette remarque. Elle ne comptait pas ses heures, elle n’en avait en réalité que peu à faire si le compte des supplémentaires frôlait des sommes astronomiques; elle comptait en temps d’apprentissage et d’expertise, et c’était tout ce qui comptait à ses yeux. Surtout quand Millie savait qu’il avait besoin d’aide et qu’il n’oserait jamais en demander: elle ne savait faire autrement que de s’impliquer davantage même si cela ne lui avait pas été demandé initialement. « Je vais bien. » A d’autres. « Je vais pas rester alité pour une blessure de rien du tout, c'est ridicule. » - « Pas de rester alité. » Elle haussa légèrement un sourcil sur son visage. « Juste de lever le pied un peu, quelques jours. Rien de plus. » Qui pourrait ressembler à quelques semaines plutôt, mais il n’était pas en état d’entendre ce type de réponses pour le moment; alors, elle adaptait à quelque-chose qui lui semblerait entendable. « Je peux essayer de me ménager. » Alors bien sur que Millie eut un petit sourire à entendre ces paroles là. « C’est tout ce que je vous demande. Essayer, c’est déjà bien. » Cela prouvait au moins qu'il était apte à prendre en considération les conseils qu’elle pouvait lui prodiguer et c’était véritablement mieux que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Véritablement se reposer serait le mieux, mais tâcher d’y penser était déjà une bonne étape de réussie, elle concédait au moins ça. « Fais ce qu'il faut pour pas que ça s'infecte, au pire tu seras pas surprise de constater que la douleur me rend pas beaucoup plus avenant. » Et bien sur qu’elle ajouta un petit rire en cet instant, avant de se remettre au boulot.
Le service qu’il lui demanda ensuite fut autant une surprise d’une évidence, finalement, aux yeux de la jeune femme. Elle savait que de toutes les personnes qui pouvaient exister sur cette terre, le père de James était celui dont l’avis importait le plus pour le jeune créateur. Et tant que ce dernier n'avait pas besoin de connaitre les déboires de son rejeton, qu’importe l’ordre de ces derniers, elle se rangeait à l’idée qu’il n’avait pas à être au courant. « Content qu'on en pense la même chose. » Et bien sur qu’elle entendit et notifia en silence le soupire de soulagement qu’il s’était permis d’avoir à la suite de sa réponse. Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle se permit de continuer sur une lancée plus légère - qui fut concluante puisqu’un sourire un brin amusé s’étira sur les lèvres de James. Et c’était plutôt rare. « J'ai bien un ou deux noms en tête pour éventuellement me succéder, mais j'ai peur de pas être encore prêt à transmettre le flambeau. » - « Personne n'a envie que vous le fassiez, soyez tranquille là dessus. » Peut-être une ou deux personnes qui ne supportaient pas son caractère, et quelques uns de ses concurrents; ces derniers ne comptaient et n’entraient pas en compte dans la balance. Ces derniers pouvaient facilement être omis et éjectés du paysage si le besoin se faisait ressentir - de toutes façons, ce n’était pas là la préoccupation principale du jeune Weatherton pour le moment, et ce n’était pas à cette dernière que Millie avait prévu de palier. Si son père se trouvait être dans une situation où celle de son fils pouvait lui revenir aux oreilles, elle ferait en sorte que cela n’arrive pas. Elle avait assez d’yeux et d’oreilles partout désormais pour en venir à être au courant si quelque chose dérapait. Même: elle irait voir Norman elle-même si un problème se mettait en travers de leur chemin. « Merci, Millie. » Elle étira un petit sourire: tant qu’il ne lui arrivait rien, c’était le principal. « Je vais tâcher de pas mettre d'huile sur le feu tant que j'en suis pas sûr. Je compte bien m'éviter l'embarras de me faire passer les menottes au milieu de l’atelier. Quoi que, ça ferait son petit effet si un jour quelqu'un réalise mon biopic. » Alors, elle osa un petit rire. « Faites moi penser à vérifier que les caméras de surveillance fonctionnent bien: ça ferait de super images d’archives. » Et bien sur qu’elle ferait en sorte de se souvenir du moindre détail pour raconter ces derniers le jour où cela arriverait - puisque cela arriverait; pas qu’il se passe passer les menottes, mais qu’un biopic finisse par voir le jour sur sa personne. Ils n’en étaient pas encore là bien sur, mais elle gardait toutes les idées qui étaient évoquées dans un coin de sa tête en permanence pour les ressortir au bon moment. Pour tout ce qui était confidence de la part de qui que ce soit, en revanche, ces dernières ne passaient pas la barrière de ses lèvres. « Je sais que tu dirais rien, Millie. Tu me connais maintenant assez pour savoir que je fais pas confiance à grand monde, ici, mais que toi t'es l'une des exceptions à cette règle. » Alors peut-être que le petit sourire qu’elle affichait désormais était un brin trop attendri pour qu’il ne manque pas légèrement de professionnalisme. Bien sur que c’était le genre de paroles et d’affirmation de la part de James qui se faisaient trop rares pour ne pas être appréciées à leur juste valeur. « Je préfère juste le garder pour moi, pour l'instant. J'ai besoin de faire le point sur la soirée que je viens de passer et toi, t'en as déjà bien assez fait comme ça. » Elle hocha doucement la tête, n’ayant aucun droit de faire le moindre commentaire là-dessus: il était libre de ne pas en parler, comme il savait désormais qu'il avait la possibilité de le faire si le besoin était présent. C’était tout ce qui importait.
« J'apprécie tout ce que tu fais pour moi, Millie, vraiment. Même si je suis pas toujours très habile pour le montrer. » Peut-être que pour une fois, elle détourna son regard pour laisser ce dernier retomber sur ses mains tenant celle blessée de James. Elle n’était pas du genre à être gênée facilement d’ordinaire et les compliments ne lui faisaient pas peur. Mais lorsque ces derniers venaient de quelqu'un qui les distribuait au compte-gouttes et avec avarice - même si ce terme ne plaisait pas à James, il était pourtant on ne pouvait plus vrai -, en recevoir devenait un privilège qui pouvait vous faire rougir. « Je sais que le montrer n’est pas votre fort. » Et ce n’était ni une critique, ni un reproche, en aucun cas. « J’apprécie d’autant que vous me le disiez pour le coup James. Merci. » Elle avait relevé son regard dans le sien et bien sur qu’une certaine émotion était perceptible dans ce dernier désormais. Reposant par la suite avec délicatesse la main du créateur qu’elle tenait jusqu’alors sur son bureau, elle finit par se lever. « Buvez votre thé maintenant James. Ca vous fera du bien. » Et si elle s’était montrée intransigeante au début de leur conversation, ces dernières paroles avaient été prononcées avec bien plus de douceur et de délicatesse. « Je vais tâcher de ranger le kit de secours avant que quelqu’un d’autre que nous deux n’arrive à l’atelier. » Car s’ils s’étaient tous les deux pointés au milieu de la nuit ici, les lueurs caractéristiques d’une aurore précoce commençaient à pointer le bout de leur nez à travers les fentes des volets du bureau. Ainsi, le personnel de l’atelier qui avait pour habitude de ne pas traîner au petit matin allait bientôt arriver sur place. » Vous voulez rester ici après ou vous préférez rentrer chez vous ? » Elle hésita un instant, mais ajouta: « Ou aller ailleurs ? Savoir si vous appelle un taxi. »
« J’ai pas besoin d’être ménagée James. Je serais pas là aujourd’hui si c’était le cas. » Il le savait, parce qu'il l'avait embauchée avec la certitude qu'elle ne tremblerait jamais devant la moindre difficulté et qu'elle avait la résistance nécessaire pour durer non seulement chez Weatherton, mais aux cotés de l'homme intransigeant qu'il était. « J'avais simplement besoin de m'en assurer. J'en ai vu plus d'un craquer sous la pression. » Et oui, il y était bien souvent pour quelque chose, mais ça n'était pas une chose qu'il risquait de lui apprendre. Elle l'avait déjà vu à l’œuvre, malmener ses employés les moins dégourdis et rappeler à l'ordre ceux qui ne se pliaient pas aux règles. Il n'était pas réputé pour être particulièrement avenant et compréhensif, James, mais il aimait au moins penser qu'il leur donnait les clés pour se surpasser. « Et si vous passez par quatre chemins pour m’exprimer votre avis sur mon travail, je m’inquiéterais encore plus pour vous. Trop de chances que vous soyez malade en plus d’être un mauvais menteur. » L'idée lui arracha un rictus amusé, parce qu'il y avait en effet fort à parier pour que quelque chose ne tourne pas rond le jour où il se mettrait à ménager ses collaborateurs et à distribuer des compliments à tout va. A moins d'un violent coup sur la tête, il était peu probable que ça arrive un jour.
« Pas de rester alité. Juste de lever le pied un peu, quelques jours. Rien de plus. » Il savait qu'elle faisait tout ça pour lui, mais ça ne l'empêchait pas d'y mettre malgré lui un peu de mauvaise volonté. Parce que c'était James, qu'il n'avait pas l'habitude qu'on lui pose des limites et encore moins qu'on se dresse entre son travail et lui. « Tu sais bien que c'est déjà beaucoup m'en demander. » Elle le savait, bien sûr, sachant sans doute mieux que quiconque quel incorrigible bourreau de travail il pouvait être. Personne ne passait plus de temps à ses cotés à l'atelier que la jeune femme, et ça n'était pas sans raison qu'il avait insinué l'idée que par sa faute, elle en venait à son tour à ne plus compter ses heures. « C’est tout ce que je vous demande. Essayer, c’est déjà bien. » - « C'est d'accord, je devrais pouvoir faire ça. » Essayer était dans ses cordes, et il avait le sentiment de lui devoir au moins quelques efforts, après qu'elle soit restée à ses cotés pour s'assurer de son état et de la bonne continuité du rendement de l'atelier, maintenant que James nécessitait un certain temps pour lever le pied et déléguer les tâches dont il ne pouvait pas directement s'occuper, blessure oblige. « Personne n'a envie que vous le fassiez, soyez tranquille là dessus. » Sans doute que personne à Weatherton n'espérait en effet qu'il se retire de si tôt, encore moins son père qui n'avait jamais caché son intention de lui céder les rennes de l'entreprise familiale dès qu'il éprouverait de son coté le besoin de raccrocher. Une échéance que James voyait se rapprocher chaque année un peu plus et qui ne lui faisait pas vraiment hâte : il avait l'âme d'un artiste, un vrai, pas celle d'un businessman ou d'un PDG. « Faites moi penser à vérifier que les caméras de surveillance fonctionnent bien: ça ferait de super images d’archives. » - « Je savais qu'on se comprendrait. » Des mots certes prononcés avec un certain humour, mais qui ne changeaient rien à cet état de faits.
Si James formulait rarement ce qu'il ressentait, préférant se planquer derrière une apparence froide et imperméable, il éprouvait ici le besoin de faire savoir à Millie qu'il appréciait réellement l'aide qu'elle lui avait apporté ce soir. Parce que rien ne l'obligeait à lui tendre la main, pas même le fait qu'il soit son supérieur hiérarchique. « Je sais que le montrer n’est pas votre fort. J’apprécie d’autant que vous me le disiez pour le coup James. Merci. » Elle lui était reconnaissante, mais c'était lui qui lui devait beaucoup. Si elle n'avait pas été là ce soir, sans doute qu'il n'aurait même pas été en état de soigner lui-même sa main blessée. « Je crois qu'on devrait sérieusement considérer l'idée de te remettre une médaille pour la patience dont tu fais preuve depuis ton arrivée ici. » Il glissa d'un ton un peu plus léger, son regard se perdant un instant dans le vide et la pénombre de la pièce avant de le reposer sur elle. « Je sais que ça paie bien, tout ça, mais t'as du mérite de me supporter. Je suis sûr que t'en es consciente. » Elle devait savoir que tout le monde n'en supporterait pas autant, que beaucoup auraient déjà claqué la porte. Il ne le lui avait pas caché durant son entretien : c'était difficile, d'être l'assistante d'un homme tel que lui, et à défaut de savoir y faire grand chose il en avait au moins toujours été bien conscient. « Buvez votre thé maintenant James. Ça vous fera du bien. » L'anglais s’exécuta sans un mot, plutôt d'avis que ça ne pourrait pas lui faire de mal et que c'était définitivement beaucoup plus sûr que tout ce qu'il aurait pu être tenté de boire une fois seul dans son bureau. L'envie aurait été présente, il le savait. « Je vais tâcher de ranger le kit de secours avant que quelqu’un d’autre que nous deux n’arrive à l’atelier. » - « Merci. » De faire en sorte que la scène n'attire pas l'attention des curieux. Il n'avait aucune envie que quoi que ce soit au sujet de cette soirée puisse se savoir, et pas uniquement parce qu'il aurait beaucoup à perdre. « Vous voulez rester ici après ou vous préférez rentrer chez vous ? » Son regard reposé sur sa tasse brûlante, James hésita un instant. Il pensait avoir fait le bon choix en venant se réfugier ici, mais qu'est-ce que ça lui aurait au juste apporté de passer les prochaines heures à se repasser le fil de cette (désastreuse) soirée ? « Ou aller ailleurs ? Savoir si vous appelle un taxi. » - « Je devrais sûrement... passer la nuit à l'hôtel et prier pour que ma femme ne m'y croise pas avant que j'ai arrangé tout ça. » Tout ça, à savoir son allure négligée, sa chemise froissée et recouverte de minces traces de sang. Il ne tenait pas à ce que Cristina le voit dans cet état, sachant d'avance qu'elle lui poserait un millier de questions et qu'elle le jugerait parfaitement stupide de s'être mis dans cette situation. Il l'était sans le moindre doute, mais ça lui était suffisamment difficile de se le répéter. « Je dis pas non pour le taxi, merci. Je crois qu'en fin de compte c'était pas l'idée du siècle de venir me planquer ici et que ça fera pas de miracle, de toute façon. » Il ne pouvait plus rien changer à la tournure de cette soirée. « Tu devrais rentrer chez toi, Millie. J'apprécie ce que t'as fait pour moi ce soir, mais ce serait injuste de te retenir plus longtemps. Tu devrais aller te reposer. » Des mots qu'on n'entendait pas si souvent de la bouche de James, mais qu'il prononçait ici avec l'espoir qu'elle saurait penser à elle et ne pas compromettre davantage son repos pour veiller sur lui. Il irait bien, et elle avait déjà fait beaucoup.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
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AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« J'avais simplement besoin de m'en assurer. J'en ai vu plus d'un craquer sous la pression. » - « Je suis plus solide que ça. » Elle lui adressa un petit sourire rassurant, pour qu’il comprenne que de ce côté là, si quelque-chose ne lui convenait pas, elle serait partie depuis bien longtemps déjà. Certes, son travail était important et lui semblait être l’opportunité d’une carrière, mais elle n’avait pas non plus envie d’être malmenée pour réussir à tout prix. James était exigeant, mais il l’était pour que le travail fourni derrière soit excellent, et il l’était avec tout le monde y compris lui-même: c’était là la nuance qui était importante à mettre en avant. « Tu sais bien que c'est déjà beaucoup m'en demander. » - « Essayer, au moins. » - « C'est d'accord, je devrais pouvoir faire ça. » Peut-être que cette fois-ci, ce fut un sourire satisfait qui étira les lèvres de Millie, parce-qu’elle savait que cela coutait à son patron rien que l’idée d’envisager se reposer. Qu’il ose dire à haute voix qu’il pourrait potentiellement envisager de le faire était donc une petite victoire qu’elle s’accordait, même si ce n’était pas le fruit que de ses efforts à elle, elle le savait. Mais tout de même: c’était à elle qu’il disait ça, alors ce n’était pas totalement à mettre de côté. « Je savais qu'on se comprendrait. » La jeune femme eut un petit rire à cette remarque là. « Vous l’avez dit: je passe trop de temps à vos côtés, vous déteigniez sur moi. » C’était vrai tout en ne l’étant pas; il déteignait sur elle mais que pour le meilleur. Pour les caméras de surveillance, elle avait malheureusement trop d’histoire derrière elle malgré son jeune âge pour ne pas savoir que c’était effectivement ce type d’images d’archives qui pouvaient faire un bon documentaire.
La suite de la conversation, elle ne l’avait pas anticipé non plus; elle n’avait anticipé aucune partie de cette conversation avec James, lui débarquant à l’atelier à une heure avancée de la soirée, de la nuit, elle ne savait plus à force. Elle l’avait déjà vu fragilisé, elle l’avait déjà vu hésitant de temps à autres, mais là c’était différent: il était reconnaissant. C’était une fragilité aux yeux de certains, mais la brune n’allait pas refuser les compliments et les remerciements qu’il lui donnait en cet instant de confidences et de vulnérabilité. « Je crois qu'on devrait sérieusement considérer l'idée de te remettre une médaille pour la patience dont tu fais preuve depuis ton arrivée ici. Je sais que ça paie bien, tout ça, mais t'as du mérite de me supporter. Je suis sûr que t'en es consciente. » Etant donné que Millie était plutôt du genre franche dans son domaine, elle étira un petit sourire pour répondre à James. « J’en suis consciente. Mais que vous le soyez aussi est agréable à entendre, James. » Et ce n’était pas là un reproche, au contraire, mais bien plus un encouragement de sa part. Peut-être oublierait-il leur discussion dès qu’il aurait eu quelques heures de sommeil, mais au moins il l’avait dit à haute voix.
Se relevant, elle récupéra le kit de premiers secours pour le ramener là où il se devait de se trouver avant que quelqu’un n’ait l’idée de fouiller dans un bureau où il n’était pas invité. Elle laissa James se concentrer sur son thé, le temps qu’elle s’éclipse de la pièce - il devrait réussir à s’en sortir seul comme un grand pour cette tache là. « Merci. » Lorsqu’elle fut de nouveau devant lui, Millie lui demanda s’il souhaitait rentrer quelque part. Elle savait pour connaitre la quasi-totalité de ses allers et retours, même ceux personnels, que cette proposition comprenait bien des options - elle voulait juste savoir s’il avait besoin d'un taxi. « Je devrais sûrement... passer la nuit à l'hôtel et prier pour que ma femme ne m'y croise pas avant que j'ai arrangé tout ça. » Bien sur qu’elle le détailla de la tête aux pieds lorsqu’il prononça sa phrase. Effectivement, si Cristina le croisait comme ça, il n’allait pas ressortir en meilleur état. « Je dis pas non pour le taxi, merci. Je crois qu'en fin de compte c'était pas l'idée du siècle de venir me planquer ici et que ça fera pas de miracle, de toute façon. Tu devrais rentrer chez toi, Millie. J'apprécie ce que t'as fait pour moi ce soir, mais ce serait injuste de te retenir plus longtemps. Tu devrais aller te reposer. » A ces derniers mots, elle étira un petit sourire alors qu’elle sortait son téléphone de sa poche. « J’ai déjà essayé de me reposer, j’ai pas réussi. C’est pour ça que j’étais revenue là, c’est foutu pour aujourd’hui. » Et il aurait beau dire ce qu’il voulait, Millie était aussi têtue de son côté - à sa façon -, il n’aurait pas le dernier mot sur ça. « Je vous commande un taxi pour l’Emerald, terminez votre thé en attendant. Vous allez vous vous reposer, dormir quelques heures, et d’ici le milieu de matinée je passerai vous apporter une tenue de rechange sur place. » Et bien sur que ce n’était pas une question, alors qu’elle appuyait sur le raccourci de son téléphone pour avoir un taxi au téléphone. Il n’aurait qu’à râler un autre jour si le plan ne lui plaisait pas - de toutes façons, elle lui tournait désormais le dos, faisant les cent pas pendant qu’elle discutait au téléphone, sans prêter la moindre attention à James désormais. « Dans cinq minutes en bas. Je retourne à l’atelier, j’ai deux trois choses à terminer avant que la journée commence réellement ici. » Elle posa un regard sur James, un brin empli de compassion. « Reposez vous, James, je passe vous voir plus tard. » Et elle sortit de la pièce avant même qu’il ne puisse refuser son aide.