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Cassie Edwards & @Jo Carter

C’est pas tellement ce que t’avais en tête quand t’as commencé à bosser avec Midas. T’es même pas supposée t’en mêler en vérité, mais là c’est plus possible de faire comme si tu voyais rien. Y a cette histoire avec Micah, y a l’autre truc avec la vidéo de la chanteuse qui s’en prend à une meuf et forcément, c’est le genre de chose qui tourne sur les réseaux et ça fait parler. Ça a peut-être l’air de rien, ce ne sont que les débâcles d’une énième célébrité qui se prend un peu trop au sérieux et qui pense que tout lui est dû, t’en sais trop rien et dans le fond tu t’en fiches un peu en vérité. Elle peut bien faire ce qu’elle veut, la Carter, t’as même rien à lui dire en principe vu que t’es ni sa mère, ni son agent. Le problème dans toute cette situation, c’est Midas. Midas est distrait. Il est distrait et par conséquent il n’est pas à cent pour cent concentré sur son rôle et ses performances, t’as même carrément l’impression d’être de retour à devoir gérer les devoirs de ta plus jeune soeur qui refuse de coopérer et qui fait la moue ou se met à bouder à la moindre contrariété.
Et tout ça, bein tu peux pas laisser passer. Tu peux plus. Alors voilà, il est temps de mettre les choses au clair, de comprendre le vrai fond du problème et surtout de le régler. Encore une fois, ça t’emmerde d’en arriver là, de te mêler de ce qui te regarde pas et peut-être même de mal interpréter ce que t’as pu observer depuis le début du revival et en général. Si jamais c’est le cas, elle ne manquera pas de te le faire remarquer, ou alors elle prendra peut-être conscience de la situation et Midas pourra enfin tourner la page ou au moins avoir l’esprit tranquille.
C’est mauvais pour le show, c’est mauvais pour sa carrière, c’est mauvais pour lui. Y a mille et unes raisons qui font qu’il peut prendre toute la situation bien trop à coeur, aucune ne te regarde mais tu vas pas rester à le regarder avec son air de chiot battu et son manque de motivation qui ne fera que croître s’il continue à trop se laisser aller. D’un pas décidé, tu montes les marches de l’hôtel quatre à quatre histoire de rejoindre l’étage où se trouvent les chambres. T’aurais pu faire comme tout le monde et prendre l'ascenseur, mais pour le coup c’est un bon moyen de ne pas laisser la pression retomber avant d’arriver à destination. Tu prends quand même le temps de reprendre ton souffle avant de frapper à la porte de la Carter. Deux secondes, trois secondes et tu recommences, pas patiente pour un sou. « Jo, hey, » que tu souffles lorsque la porte s’ouvre enfin. Tu t’attends pas forcément à un accueil chaleureux vu l’insistance dont tu viens de faire preuve, mais tant pis. « T’as deux minutes ? » C’est présenté comme une question, mais vu l’air et l’intonation, Jo peut aisément deviner que c’est tout sauf ça. Que ça lui plaise ou non, elle aura deux minutes à t’accorder, plus si nécessaire et c’est fort probable que ça le soit.

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@Cassie Edwards    ☆ crédit/harley

Au moins les choses étaient relativement revenues à la normale depuis que Jo avait consenti à les enregistrer, ses putains d’excuses. Dirigées vers personne d’autre qu’une audience invisible, plutôt crever que de citer le nom de Laurie en prétendant en avoir quelque chose à foutre de sa sensibilité. Si elle l’avait fait, c’était uniquement pour sa poire, et pas pour l’autre qu’elle méprisait officiellement, se demandant encore aujourd’hui comme elle avait pu manquer autant de jugement pour ne pas s’être rendu compte de qui elle était. Son petit discours rédigé par personne d’autre qu’elle-même, il était sorti suffisamment sincère pour qu’on lui lâche la grappe et qu’on considère que c’était une erreur de parcours, et bien que ça l’emmerdait profondément de s’être fait mettre au panier en moins de deux seulement parce que la production menaçait de remettre en jeu son avenir imminent, elle se disait quand même qu’elle l’avait fait pour les bonnes raisons et qu’elle n’aurait pas pu prendre une meilleure décision que celle-ci. Ce n’était certes pas sans conséquence sur sa propre sensibilité, sur sa propre fierté plus précisément, c’était toutefois ce qui lui avait semblé le plus adulte à faire ; quand on connaissait sa propension à se comporter comme la dernière des gamines, ça voulait clairement dire quelque chose.
Alors d’accord, elle avait un caractère de cochon. Elle aurait clairement eu besoin d’un meilleur coaching en matière de gestion de la colère, mais en attendant, elle avait fait ce qu’on lui avait demandé, et c’était plutôt bien passé pour que tout reprenne comme si rien n’avait jamais vraiment eu lieu. La fin du programme approchait, et elle était toujours là, c’était quelque chose de plutôt engageant à prendre en compte bien qu’elle avait une fois sur deux l’impression que c’était un traquenard dans lequel elle mettait sciemment les pieds parce qu’on lui accordait l’attention dont elle avait besoin. Elle ne pouvait pas faire semblant de ne pas l’apprécier, encore moins de ne pas se reposer sur l’idée que cette fois, c’était peut-être bien la bonne pour elle. De fait, mettre de l’eau dans son vin, ça paraissait plus ragoutant que de servir la soupe à la grimace à qui osait l’approcher de trop près.

À côté de ses frasques — qui n’en étaient pas vraiment cela dit, la pop culture en avait connu d’autres —, tout allait dans son sens et c’était une bonne chose pour quiconque gravitait dans son orbite. Ça ne rendait pas l’idée qu’elle était à la botte de qui que ce soit plus facile à avaler, mais au moins, elle était de bonne humeur, et ça elle pouvait l’incomber à Midas.
Aujourd’hui encore, elle était de bonne humeur, à se préparer pour la prochaine répétition sans chercher à anticiper quoi que ce soit ; pas comme l’assistante du jeune homme sur qui elle ouvrit la porte de sa chambre en étant à ça d’envoyer paître la personne qui s’obstinait à frapper avec autant d’obstination avant de se rendre compte que c’était elle. Ça allait qu’elle avait un tant soi peu de respect pour la petite blonde pour se reprendre rapidement, ce qu’elle fit en lui accordant le genre de regard surprit qu’on pose sur un illuminé qui prédit la fin du monde en vous alpaguant devant le supermarché ; elle la respectait certainement, il y avait aussi le fait que, sous ses airs de ne pas y toucher, elle avait quand un caractère à la hauteur du sien, du coup ça la plaçait d’emblée dans la catégorie de ceux de qui elle devait penser à se méfier. Pas là en l’occurence, puisque gorgée de la satisfaction d’être revenue dans ses quartiers depuis quelques jours déjà, elle était un peu moins sur ses gardes "Ouais, entre." Si l’entame était engageante, presque amicale, le reste, qu’elle prononça en la faisant entrer sans véritablement chercher à en savoir plus, c’était emballé dans une bonne couche de provocation made in Carter "T’as besoin d’un tampon ?" Vu la tronche qu’elle tirait, c’était sûrement la mauvaise période du mois, elle ne voyait que ça.

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Cassie Edwards & @Jo Carter

Lorsque la chanteuse ouvre et t’invite à rentrer, t’es presque surprise par la touche cordialité dont elle fait preuve. A vrai dire, t’es presque soulagée lorsqu’elle te vanne sur la potentielle raison de ta présence ici. Voilà, là c’est du Carter tout craché, pendant un instant t’as eu peur qu’elle soit devenue sympa ou quoi. Et si ça avait été le cas, t’aurais plus eu qu’à aller chercher la sécurité pour crier à l’imposteur. « Oh haha. » Super drôle, le coup du tampon, vraiment. « J’crois que tu t’es trompé de voie pro’, t’aurais dû faire du stand up en fait, » et monter son propre one woman show, ça lui irait si bien au teint. Une touche d’humour pince sans rire et avec des blagues pareilles, c’est le succès assuré. Mais trêves de plaisanteries, parce que toi t’es pas venu pour ça. « Non, assez étrangement, je suis pas là pour ça. » Tu pourrais tourner autour du pot, aussi, arrondir les angles avant de la mettre gentiment en garde sur ses comportements discutables de diva (surtout sur les répercussions que ça pourrait avoir sur Midas), mais ça serait lui faire un sacré affront et elle mérite mieux que ça. Ni elle ni toi, n’avez de temps à perdre en palabres inutiles et qui traînent en longueur. Y a beaucoup de choses à dire, peu de temps pour le faire et dans ta précipitation, t’as pas vraiment pris le temps de préparer un discours à lui servir. Ses frasques avec l’autre meuf et les excuses publiques presque aussi plates que convaincantes, les rumeurs avec Tomlison, son comportement en général et la réputation qu’elle se trimballe, c’est autant de soucis qui peuvent finir par éclabousser Sterling s’ils n’y prennent pas garde. « Ca s’passe mieux avec Midas, on dirait. » Mieux que la dernière fois que t’étais venue la trouver parce que monsieur Sterling avait décidé de lâcher l’affaire et d’abandonner le revival. Sans que tu saches trop comment, la chanteuse avait réussi à le remotiver et c’était reparti comme en quarante après ça. Depuis on peut même dire qu’ils bossent en étroite collaboration ; rapport aux nombreuses séances de révisions artistiques (ou qu’importe comment ils ont décidé d’appeler ça) qu’ils passent ensemble, ces derniers temps. Tant mieux, d’un côté. Il s’est rarement montré aussi enthousiaste à l’idée de bosser, t’es même prête à parier que s’il continue sur sa lancée il est capable de pondre des nouvelles chansons originales d’ici la fin de l’émission. Bon, tu t’avances peut-être un peu, mais l’espoir fait vivre, comme on dit. « Mieux qu’avec la meuf de la vidéo, en tout cas. » Elle a déjà dû en entendre parler en long en large et en travers, mais tant pis, fallait réfléchir avant. Tu marques une pause, mesurant bien tes prochaines paroles. Si tu rentres directement dans le vif du sujet, ça ne veut pas dire que tu ne comptes pas y mettre les bonnes formes, t’es pas là non plus pour la menacer de mort comme la dernière fois. « J’suis pas là pour rabacher ce que la prod et ton agent ont déjà dû te répéter en boucle, c’est ta carrière, si t’as envie d’te battre devant les caméras tu fais c’que tu veux, c’est pas vraiment mon souci. » Même si c’est dommage d’entacher sa réputation de la sorte. « Mais ça le devient à partir du moment où c’est le genre de truc qui peut affecter Midas. » Pas qu’il serait du genre à aller foutre en l’air son image de gentil garçon aux yeux de son public, pas volontairement en tout cas. Mais les actions de Jo peuvent avoir un impact sur le show, ce qui en aura forcément sur Sterling et après c’est le serpent qui se mord la queue. Est-ce qu’il s’est juste entiché d’elle comme ça a déjà pu arriver ou est-ce qu’il a une véritable attente à son égard, c’est encore difficile à dire, il cache suffisamment bien son jeu pour que ça reste compliqué à discerner. Enfin pas assez pour être véritablement subtil, t’as remarqué les œillades, les regards qui s’attardent et les sourires en coin, tu le connais trop pour savoir que ça ne cache rien. Merde, t’as presque l’impression d’être sa daronne à l’autre grand dadais.

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@Cassie Edwards    ☆ crédit/harley

Parce qu’elle était fière de sa connerie, ce fût un sourire toutes dents dehors que Jo adressa à Cassie lorsqu’elle lui affirma qu’elle avait de l’avenir dans le stand-up sans pour autant rebondir dessus, s’enfonçant dans sa chambre d’hôtel en l’invitant silencieusement à faire pareil. Elle retrouva son occupation immédiate qui était de mettre de l’ordre dans le carnet qu’elle avait souvent avec elle, et qui regorgeait de paroles et de suites de notes qu’elle griffonnait de temps à autre, cliché de la musicienne qui débordait d’idées. Le prenant sur ses genoux en se rasseyant sur la chaise installée dans le coin de la pièce, elle leva la tête vers Cassie en n’essayant pas de savoir pourquoi elle était vraiment là, attendant seulement qu’elle daigne enfin le lui dire, tout en tournant les pages de ses écrits récents avec la nonchalance qui était la sienne.
S’arrêtant au fur et à mesure que Cassie semblait disséminer des sous-entendus dans son entame, Jo arqua un sourcil au moment où elle souligna que ça se passait mieux avec Midas "T’as presque l’air de t’en plaindre." Clairement pas elle, et ce pour des raisons toutes aussi variables que Cassie n’avait pas besoin de les connaître — comme quoi, Jo savait être pudique quand il le fallait. En revanche, ce qu’elle ajouta ensuite, ça lui fit défroisser ses traits et la fixer le temps d’une poignée de secondes. Écoute, lui dirait Midas, et c’est curieusement ce qu’elle s’astreignit à faire au lieu de dire à la blonde de se tirer si elle était là pour appuyer sur le nerf sensible en mentionnant Laurie. Et là encore, Jo ne rebondit pas. Mais ça allait s’en dire que ça ne tarderait pas à lui taper sur le système de la voir envisager les choses en tournant ainsi autour du pot.

Au moins, Cassie était assez maline pour rectifier le tir et enfin entrer dans le vif du sujet. Immédiatement, les yeux de Jo regardèrent en l’air, sa tête se secoua doucement en même temps. Le bout de sa langue vint creuser la cavité d’une dent lorsqu’il lui parut évident qu’elle était là pour se faire sermonner. Sur le coup, en plus de l’agacer — mais c’était à parier, dans quel monde était-elle assez docile pour accepter qu’on lui mette la fessée — ça la fit rire et dire "Ça m’étonnait aussi que tu te sois pas encore pointée pour me mettre en garde." Parce que si Jo elle-même était imprévisible, son entourage avait le défaut de l’être foutrement en comparaison. Pendant un temps, elle s’était dit qu’elle allait la voir débarquer avec ses menaces et son petit air de fouine pour lui rappeler que c’était elle la mauvaise graine, et qu’il fallait qu’elle reste à sa place. C’était marrant, cette tendance qu’avaient les gens de vouloir lui rappeler quel genre de personne elle était, quand elle le savait très bien au demeurant, et ce que ça voulait dire de faire partie de son cercle fermé, sans penser une seconde à faire la même chose avec Midas. Le double-standard, c’était même valable pour ce genre de choses visiblement, et c’était encore plus hideux quand ça venait d’une jeune femme moderne comme Jo croyait que Cassie l'était jusqu’à présent.
Laissant son carnet de côté, le glissant entre l’espace qui séparait ses jambes de l’accoudoir de la chaise, Jo remonta ses genoux sur l’assise pour s’y asseoir en tailleur, et demanda à la jeune femme avec le ton de ceux qui connaissent déjà la réponse "Dis Cassie, t’as été promu ?" Pas de pause, elle continua sans cesser de la regarder, se redressant pour que son dos épouse le dossier de sa chaise pendant sur ses mains s’accrochaient à ses chevilles croisées "Parce qu’au mieux, t’es devenue son manager, hm ? Pas sa mère." La manière dont Midas se laissait régenter sa carrière, ses décisions, et elle ne savait quoi encore, par son équipe, c’était son affaire. En l’occurence, elle n’avait pas son mot à dire sur la question, elle n’avait même jamais pensé le faire en arguant pouvoir avoir une quelconque influence sur sa façon d’envisager ses collaborations. Elle restait à sa place, elle attendait de ceux qui travaillaient avec lui qu'ils fassent la même chose parce que, jusqu’à preuve du contraire, elle n’avait de compte à rendre à personne, et sûrement pas à Cassandra à qui elle aurait aimé dire qu’à moins d’avoir manqué l’update de la définition du statut d’assistante, elle prenait un peu trop ses aises alors que son boulot devait avant tout se cantonner à assister les faits et gestes de son boss — pas de les contrôler, ni ceux des personnes qui gravitaient dans son orbite. Cette succession de pensées, elle lui fit ajouter "T’es encore moins la mienne d’ailleurs." Ça valait le coup d’insister, quand bien même elle reprenait déjà, son joli petit minois se ranimant quand, le nez plissé, elle poursuivit "Mais vas-y, continue. J’ai tellement hâte que tu me dises à quel point je suis mauvaise pour sa réputation et de prendre note de tous tes conseils qui m’aideront à apprendre à rester à ma place." C’était blessant, bien sûr que ça l’était. De l’exposer elle-même de cette manière encore plus, parce que Cassie n’était — ne serait — que la première d’une longue liste à vouloir lui faire entendre ce genre de choses, elle le savait. Et qu’au-delà de tous les défauts que Jo avait, elle avait déjà dit à Midas qu’elle ne voulait pas être cette personne-là — qui remettrait en doute son statut, encore moins sa résonnance auprès de ceux qui croyaient en lui, et dont elle faisait résolument partie, et qui par suite logique, ne feraient jamais rien pour lui nuire, contrairement à ce que semblait penser son assistante.

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Cassie Edwards & @Jo Carter

Bien évidemment que ça n’allait pas être facile. Bien sûr. Tu soupires déjà aux questions rhétoriques envoyées par la chanteuse. T’écoutes, t’encaisses, tu gardes la face et t’attends qu’elle termine. « J’peux en placer une ou tu comptes faire tout mon speech à ma place ? » Merde quoi. Elle a vu juste, par contre et c’est bien d’être lucide. « Mais c’est bien, t’as capté une partie du problème ça me fait gagner du temps. » Si t’avais décidé de prendre un minimum de pincettes en arrivant pour ne pas froisser la princesse Josephine, c’est plus le cas maintenant. La chanteuse est tout de suite dans la confrontation et dans le fond, tu comprends sa réaction. Toi aussi ça te ferait bien chier si une meuf d’un mètre dix les bras levés venait te mettre en garde pour des trucs dont elle a probablement déjà trop conscience. Mais tant pis, t’es piquée, tu comptes pas te laisser marcher dessus pour lui faire plaisir alors au diable la délicatesse dont tu comptais faire preuve. « Tu l’as dit toi-même, j’suis ni sa mère ni la tienne et j’ai bien autre chose à faire que de devoir gérer des problèmes d’images entachées. » Et très clairement, tu te fous bien de savoir si c’est à cause de rumeurs de fréquentations ou parce qu’il se sera retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Certes c’est ton boulot de gérer les retombées médiatiques et tout le fatras qui peut se jouer autour, mais si tu peux te sauver du temps et éviter ce genre de déconvenues, tu prends. Mais c’est bien, Jo a l’air assez lucide pour savoir que sa réputation est susceptible d’avoir un impact négatif sur celle de Midas s’ils n’y prêtent pas garde. Dans les faits, ils sont bien libres de faire ce qu’ils veulent les deux là, seulement vu comme fonctionne la presse people et les rumeurs, t’es bien placée pour savoir qu’il suffit d’un rien pour embraser la toile et toutes les conséquences que ça peut avoir. « J’sais pas bien si t’as conscience à quel point il est sur la sellette, là. Alors ouais, la dernière chose dont il a besoin, c’est de se laisser entraîner dans des plans foireux. » T’exagères un peu, mais à peine, en vérité. Ça fait trois ans qu’il n’a rien pondu, qu’il promet dans le vent et le label commence à en avoir marre de patienter pour rien. Pour l’heure il ramène toujours de l’argent mais un de ces quatre, ils vont finir par lui poser un vrai ultimatum du genre “grouilles toi ou on te lâche, y a d’autres talents qui rêveraient d’avoir ta place” et ça te fait flipper. Pour lui, pour toi, pour vous, pour ce que ça implique. Mais ça, personne en a conscience bien évidemment. Aux yeux du monde, Midas c’est encore ce chanteur prodige avec ses yeux bleus océan et son sourire à fossettes qui fait craquer toutes les ados et les ménagères du pays, un artiste promis à un avenir brillant et à une carrière longue et prospère. Mais même les plus grands sont vite délaissés s’ils ne répondent pas aux attentes des gars d’en haut.  
Sauf que voilà, personne ne se demande comment ça se fait qu’on entend encore autant parler de lui alors qu’il n’y a rien de neuf à présenter depuis tant d’années ? Pourquoi il a encore autant d’interviews ou d’apparitions publiques prévues malgré tout ? Ils sont nombreux, les artistes qui grimpent dans les charts d’un seul coup et se retrouvent oubliés en un battement de cils, c’est même carrément monnaie courante et ça demande une tonne de travail pour que ça n’arrive pas. Le truc qui fait qu’ils tombent dans les méandres de l’oubli, c’est qu’ils ont pas des équipes qui suivent suffisamment. Ils ont pas les bonnes personnes pour les guider et leur dégoter tous les petits contrats intéressants qui sont une chiure à négocier. Et c’est là que t’excelles, toi. C’est là que tu te démarques et que tu le démarque lui. Et comme d’habitude, pas merci pas rien, juste “tu fais chier Cassie” ou “détends toi Cassie.” Franchement, au rythme où vont les choses, tu lui donnes pas six mois sans toi. C’est sans doute présomptueux de ta part, sur le papier il a encore de belles années avant de disparaître complètement, mais il se contentera d’être invité pour les dix ans de sa victoire à X Factor en compagnie des autres candidats qui auront marqué sa promo ou de faire de la télé poubelle pour gagner un billet ou deux en jouant sur la nostalgie de la bonne époque, et puis terminé.
Tu sais pas ce qu’ils se disent, Midas et Jo. Tu sais pas s’ils parlent de ça, s’ils se voient uniquement dans un cadre professionnel avec de vraies barrières et tout le bordel, s’ils se pécho en pensant que personne verra rien, t’en as même rien à foutre parce que le fond du problème n'est pas là. Le problème c’est que Jo est imprévisible et qu’elle se trimballe une réputation déjà bancale. Alors si on ajoute à ça la page blanche de l’autre grand con (en toute bienveillance), t’imagines sans mal les huiles du label en train de tirer la grimace à l’idée de scandales à venir. Et derrière qui va s’en prendre plein la gueule de ne pas avoir su le tenir ou gérer les conséquences ? Toi, voilà. « Encore une fois, tu fais c’que tu veux Jo, c’est pas mon rôle de te dire comment te comporter ou pas. » Pour ce que ça changerait, de toute façon. Elle va pas soudainement se comporter comme une sainte juste pour te faire plaisir et sauver les apparences. « Si tu peux m’assurer qu’il y aura aucun débordement, ça me va, tu sais. Je vais pas commencer à vous fliquer, vous êtes assez grands pour savoir ce qui est bien pour vos carrières respectives. » En principe, quoi. Si Jo décide de baffer ses collaborateurs et de se comporter comme une diva, soit, tant que Midas commence pas à faire des dingueries pour l’impressionner ou pour rentrer dans ses bonnes grâces.

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"Si t’étais pas aussi prévisible j’aurais pas à le faire à ta place, ton putain de speech." Encore une qui irait se plaindre au grand patron qu’elle était ingérable quand c’était elle qui venait lui chercher des noises dans sa propre chambre d’hôtel alors qu’elle ne demandait rien à personne, putain. C’était bien sa veine d’être entourée d’une flopée de masos qui allaient au devant des emmerdes pour ensuite assurer leurs fesses en prétendant, le menton tremblant et la larme à l’oeil, que c’était de sa faute parce que hey, c’est rien qu’une diva la Carter de toute façon, heureusement qu’elle a le talent quand même parce qu’elle se comporte vraiment comme la reine des garces.
La fixant sans ciller de là où elle était, Jo eut un léger rire expulsé de son abdomen lorsqu’elle souligna avoir d’autres choses à faire que de régler des soucis d’images entachées "Qu’est-ce que tu fous là alors ? Je trouve qu’il s’en sort plutôt bien niveau côte et image, et tu le sais aussi bien que moi." On pouvait reprocher le manque d’objectivité de Jo quand il s’agissait de Midas, sauf qu’elle savait tout de même faire la part des choses, et elle n’avait pas tort lorsqu’elle lui affirmait ça sans fléchir : il lui semblait qu'il n’avait jamais été aussi populaire. D’un côté, elle comprenait très bien ce que Cassie était venue faire, mais elle le faisait tellement mal que très brièvement, elle se demanda comment Midas pouvait lui faire autant confiance pour gérer ses affaires. Si elle sautait à la gorge de tout le monde de cette manière — et ouais, c’était elle qui pensait ça, mais quelle ironie s’il vous plaît — et ce en se reposant sur des ragots et des impressions, elle devait en mettre en rogne plus d’un. Et ça alors, ça ne la faisait pas craindre pour l’image de son patron ?

Si la forme de son entreprise avait été moins maladroite, sûrement que Jo aurait pris sur elle en lui assurant d’elle-même qu’elle se tiendrait bien, qu’elle essaierait au moins, sans lui promettre en revanche de se tenir à l’écart de Midas parce qu’à ce stade, ce n’était même pas une option envisageable. Elle lui aurait dit qu’elle comprenait ce qu’elle essayait de faire, qu’elle ne ferait rien pour nuire à la stratégie mise en place par l’équipe du jeune homme pour lui permettre de continuer à être encensé. Mais pas là, là elle trouvait franchement que la rendre coupable d’une déroute potentielle du jeune homme, c’était se foutre de la gueule du monde.
Jusqu’à preuve du contraire, le nom de Midas n’était même pas été cité dans toute cette affaire avec Laurie pour une raison simple ; c’était une affaire personnelle qui ne le regardait pas autant qu’elle ne regardait pas le monde entier, mais on ne lui avait pas demandé son avis sur ça "Tu parles comme si je lui faisais prendre de la coke et que j’avais vendu notre sex tape. Et c’est moi qu’on accuse d’être une drama queen ?" Elle secoua la tête, un peu amusée, mais très agacée, en reprenant en même temps "Il est pas sur la sellette sinon il ferait même pas partie du casting, et ça aussi tu le sais très bien." Sa présence était une plus-value plus que nécessaire au succès de l’émission en route, et personne n’était assez stupide pour ne pas s’en être aperçu. Tout le monde saluait le risque qu’il prenait faire un retour aux sources pour un temps voulu, tout le monde s’accordait à dire que c’était une stratégie qu’il ne lui apporterait pas grand-chose si ce n’était une admiration totale face à l’humilité qu’il démontrait en choisissant de faire une pause dans sa carrière pour se consacrer à un projet dont il ne retirerait pas grand-chose si ce n’était peut-être une victoire qui ne le ferait pas briller davantage. Au contraire, en vérité. Ça ne ferait que raviver l’impatience autour de la sortie de son prochain album, et Jo était sûre que Midas le savait.

Si c’était de ça dont Cassie parlait, alors Jo ne pouvait pas être en désaccord avec elle à ce sujet. Ses délais commençaient à s'épuiser, et ça angoissait assez Midas pour qu’ils en aient vaguement parlé, mais aussi pour qu'elle ose lui donner un ou deux conseils sans prétendre être la mieux placée au demeurant. Mais il avait besoin d’extérioriser, et elle le comprenait, c’était  sans doute plus facile de s’épancher dans ces conditions sans craindre de se voir reprocher son manque d’inspiration. Reprenant son carnet pour le poser dans l’espace en forme de triangle que formait ses jambes pliées, elle se tut juste un instant pour fixer la jeune femme d’un oeil plissé, la toisant brièvement pour essayer d’estimer à la louche à quelle marge de manoeuvre elle avait droit pour dire ce qu’elle s’apprêtait à lui dire sans donner l’impression de se comporter comme une petite copine.
C’était le cas au demeurant, et quand bien même elle détestait en être réduite à ça, il fallait bien la faire descendre de son petit poney Cassandra "Il écrit depuis qu’on est ici, tu le sais ? Et tu vois, j’ai pas envie de me jeter des fleurs —" Elle eut une expression, épaule remontée avec candeur, qui disait c’est pas mon genre, quand ouais, c’était carrément son genre "— mais je suis à peu près sûre que j’y suis pour quelque chose." L’humilité n’était pas son point fort, mais à partir du moment où la sienne d’inspiration dépendait de Midas, elle était en droit de prétendre que la réciproque était vraie. Et elle l’était, ce n’était même pas présomptueux de le prétendre quand c’était la vérité, quand il avait déjà écrit à propos d’elle et que ses titres avaient été des succès sans que quiconque ne réussisse à vraiment savoir si c’était d’elle dont il parlait — à part elle donc, quelle perspicacité. Lâchant un soupir finalement, elle referma la couverture de son carnet et se leva d’un coup dans la foulée, elle le tenait toujours dans sa main quand elle écarta les bras pour marquer son prochain point avec un peu d’anticipation "Je suis pas une ennemie malgré ce que tu sembles penser." Elle haussa les épaules, se plaçant à bonne distance d’elle pour continuer sur sa lancée "J’ai pas accepté de participer à tout ça pour lui mener la vie dure ou pour ruiner ce qu'il a construit ces six dernières années, et je vais peut-être te briser le coeur en te disant ça, mais je te dois pas d’excuses ou d’explications à propos de qui je suis et de ce que je fais. C’est à lui que je les dois à la rigueur, et j’ai pas eu besoin que tu te ramènes pour qu’on discute à propos de tout ça."

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Cassie Edwards & @Jo Carter

« J’suis là parce que j’anticipe pour qu’il la garde, sa bonne image. » Jusqu’ici t’as plutôt réussi à faire du bon boulot. Parfois (souvent), t’as tendance à en faire trop, à anticiper la moindre possibilité et t’as conscience que ça peut être mal perçu. T’es pas venue pour l’agresser, à la base. Mais vu comme le ton est en train de virer, t’es plus aussi sûre de comment ça va se terminer, toute cette histoire.
Notre sex-tape, bien évidemment ça te fait tiquer. C’est dingue à quel point ni l’un ni l’autre n’est discret sur toute cette histoire, c’est même d’ailleurs bien étonnant qu’il n’y ait pas un article quelque part exposant leur amourette dans les coulisses. Certes, Jo en a parlé dans le feu du moment, sans doute sans même le réaliser ou en pensant que tu prendrais ça pour de l’ironie, ou alors elle en a juste rien à faire sur le fait d’étaler leur relation et dans ce cas là t’es pas sûre de la marche à suivre. Midas est volontairement resté discret, n’a rien partagé même avec toi alors c’est qu’il ne tient pas à ce que ça s’ébruite. Les raisons le regardent et ce n’est certainement pas à toi de les questionner.
Alors voilà, Jo, elle joue la carte du “et tu savais que grâce à moi il écrivait”, et tu dois bien avouer que c’est un poil vexant. Il te l’a dit, oui. Il n’a jamais précisé pourquoi ou comment, combien il en avait écrit ou même si c’était quelque chose qui sortirait un jour. Il en parlera en temps voulu à qui doit le savoir, mais t’as presque dû lui tirer les vers du nez pour avoir l’info, toi. « J’le saurai peut-être s’il était pas tout le temps fourré dans ta chambre là. » Enfin en l'occurrence il est plutôt fourré autre part, du coup. Le sous-entendu se suffit à lui-même alors tu ne lui fais pas l’affront d’en rajouter une couche en sortant la plaisanterie grivoise de vive voix. Bien évidemment, t’as pas encore eu l’honneur d’entendre la moindre parole, encore moins une simple note pour appuyer le propos. Le fait est que c’est plus une manière détournée de dire “je sais qu’il y a un truc entre vous.” Sur le papier tu t’en fous, ils sont adultes et responsables de leurs actes, dans les faits tu te méfies surtout des intentions de Jo. « J’ai pas dit que t’étais une ennemie et je t’ai pas non plus demandé d’excuses ou d’explications. » De toute façon t’en veux pas et c’est pas demain la veille que t’auras le droit à l’une ou l’autre. Ou alors faut que tu sois prévenue en avance pour prévenir la presse parce que ça serait une grande première. « Tu gères tes affaires comme tu veux, si tu trouves que c’est marrant de gifler des gens en public ou de t’afficher sur les réseaux avec des mecs en couple, c’est toi que ça regarde. » T’es à peu près sûre qu’elle irait pas jusqu’à gifler Midas en public ou même à recommencer l’expérience tout court, elle est plus maligne que ça (T’espères, en tout cas.) « Faut juste que tu prennes conscience que ça a un impact autour de toi, ce genre d’actions. » Et pas que parce que Sterling est venu chouiner de manière bien peu discrète sur pourquoi Jo s’amuse à flirter ouvertement sur Insta avec l’autre acteur là. Tu l’as dis toi-même, c’est probablement rien du tout et ça n’a aucune importance de toute façon. En dehors du fait que ça a eu l’air d’inquiéter le chanteur, ça l’a sûrement aussi affecté d’une manière que tu ne saisis probablement pas tout à fait. Y a un truc, entre Jo et lui, t’es sûre de ça, tu sais juste pas jusqu’où ça va. Si c’est simplement un besoin primal qu’ils comblent tant qu’ils sont à proximité ou s’il y a plus que ça. Lui a l’air d’être attaché, d’y trouver quelque chose d’autre que de la simple inspiration pour ses chansons, sauf que t’es absolument pas sûre des réelles intentions de Jo derrière tout ça. « Tout c’que je demande c’est que tu fasses pas n’importe quoi avec lui. » C’est pas compliqué, quoi. Merde, tu sonnes comme une grande soeur qui va prévenir la meuf de son cadet incapable de se défendre. Le plus drôle dans tout ça, c’est que tu le feras probablement jamais pour ton propre frangin vu qu’il vit à l’autre bout du globe et qu’il est encore trop jeune pour avoir des histoires aussi sérieuses. « Bref, t’as probablement plein de trucs à faire. » Et toi aussi, de toute façon. L’une comme l’autre, vous n’avez probablement pas envie non plus de passer le reste de la soirée à vous étriper. Si Jo est habituée à ce genre de frasques en public, ce n’est pas ton cas et t’es peu désireuse à l’idée de commencer ce soir.

all eyes on you
@Cassie Edwards    ☆ crédit/harley

"T’es qui en fait ?" On pouvait lui reprocher son manque de patience à Jo, mais elle n’était pas née de la dernière pluie, elle savait reconnaître quand on venait l’attaquer. Pas de veine, elle savait se défendre. Son honnêteté, elle ne lui permettait pas de tourner sa langue sept fois dans sa bouche, surtout quand elle était en colère, et elle l’était plus que d’habitude sur le moment, se levant brusquement de sa chaise pour mettre l’emphase sur la verve qui lui fit remettre les choses dans le bon contexte, ayant l’impression que Cassie se prenait pour quelqu’un qu’elle n’était pas sous l’excuse toute trouvée qu’elle s’inquiétait pour l’image de Midas. Elle la regarda droit dans les yeux "T’es sa putain d’assistante. Pas son manager, même pas son agent : son assistante, c’est tout." On disait qu’il n’y avait pas de sot métier, seulement en être réduite à répondre aux désirs de quelqu’un de mieux payé que soi-même, c’était quand même franchement la lose. Mais passons, ce n’était pas le sujet. Ses doigts levés devant elle pour souligner théâtralement ce qu’elle mettait en exergue, ses doigts se joignant les uns aux autres dans la manoeuvre, Jo avait soudainement l’impression que la ligne entre ce que la blonde était et ce qu’elle croyait être était tout de même super floue.

Si elle devait rentrer dans les termes, si elle devait faire la maline en se basant sur  toute l’insolence qu’elle avait en réserve pour marquer son point et l’humilier, elle lui rappellerait que son job, ce n’était pas de faire autre chose que d’exécuter les requêtes de son boss, pas de prendre des initiatives en se pensant la plus brillante de la pièce quand elle en avait tellement qui lui dégoulinait du nez encore, qu’elle allait au devant de ce genre d’initiative en pensant que ce serait adorable, ces bonnes intentions, que ça la plaçait en pourfendeuse toute désignée de la cause de Midas quand il savait parfaitement dans quoi il s’engageait, et avec qui il s’engageait. Pour qui elle le prenait ? Ça ne l’était pas, adorable, c’était inconvenant de la part d’une professionnelle qui se revendiquait comme telle, et ça mettait en avant l’idée qu’elle prenait sans doute trop ses aises dans la vie du chanteur pour se dire qu’elle ne dépassait pas une limite, qu’elle agissait au contraire pour ses intérêts. La faute à Midas sans doute, sauf que ça le regardait et qu’elle avait bien l’intention de le faire savoir à la jeune femme tout en étant claire sur une chose de son côté.

Elle n’était pas la sienne d’assistante. Qu’est-ce qu’elle s’évertuait à venir la mettre en garde comme une gamine à la récré, celle qui en pince pour le chef de la bande des plus grands, et qui pense avoir tous les droits parce qu’il lui a frôlé la main pendant une partie de la balle au prisonnier ? Se redressant, laissant ses bras retomber le long de son corps, Jo reprit "Qu’il te permette de te mêler de sa vie privée, c’est une chose. C’est votre fonctionnement, j’ai rien à dire dessus et tant mieux s’il considère que les choses doivent se passer comme ça. Vous y trouvez votre compte, c’est pas mon problème." Et elle le pensait. La vie professionnelle de Midas, c’était son affaire. Il savait ce qu’il faisait, le faisait à sa manière, et si ça l’arrangeait que tout se passe de cette façon, c’était tout bénéf. Il avait la carrière qu'il avait, c’était un bon indicateur que ça devait fonctionner de cette façon, aussi elle ne pouvait que la boucler à ce propos, et elle le faisait sans rechigner. Elle continua comme si elle ne s’était pas interrompue, et c’était le cas ; elle ne fulminait pas, elle restait relativement calme, postée à quelques mètres de Cassie, pourtant cette dernière jouait avec ses nerfs, c’était plus qu’évident sur le moment pour qu’elle ne veuille pas mâcher ses mots "Mais reste à ta place en ce qui me concerne." lui dit-elle enfin. C’était un ordre plus qu’un conseil, et le ton qu’employait Jo était sans équivoque — le regard qu’elle reposa sur elle à distance l’était plus encore, assez fixe pour que Cassie sache qu’elle ne plaisantait pas. Finalement, elle ajouta sur le même ton, ses épaules se haussant en même temps qu’elle explicitait sa prescription, se demandant par la même si Midas avait qu’elle était là. Sûrement pas "Tu me connais pas assez pour émettre ce genre de commentaires. Tu connais encore moins l’histoire pour te permettre de t’en servir contre moi, pour quoi ? Protéger Midas de moi et de ma si mauvaise réputation ?" Sa si mauvaise réputation qui n’avait fait pas peur à la prod qui l’avait sollicitée "On est venue me chercher, et tu vas me dire que c’est seulement parce qu’il fait partie du casting. Sans doute. Mais ma participation lui apporte autant que la sienne m’en apporte, l’oublie pas, Cassandra." Cassandra. Elle avait entendu Midas l’appeler comme ça quand il perdait patience, de fait elle s’amusa de le faire elle aussi cette fois tandis qu’elle concluait avant qu'elle ne parte, son menton se redressant en même temps, son regard ne quittant pas la sien "Te faire payer par Midas, c’est un privilège, pas un passe-droit pour venir fourrer ton nez dans les affaires de ceux qui l’entourent. C’est la dernière fois que je te le dirais." Elle n’avait de leçon à recevoir de personne, certainement pas d’une gosse qui ne se sentait plus pisser parce qu’elle assistait la plus grosse star que le pays avait connue ces dix dernières années.

all eyes on you
Cassie Edwards & @Jo Carter

Fallait s’y attendre, bien sûr que la chanteuse va pas mâcher ses mots et prendre des pincettes pour te remettre à ta place, t’en attendais pas moins d’elle pour être honnête. Elle a raison, dans le fond, mais ça n’en reste pas moins déplaisant à entendre et à encaisser. Clairement, ça te donne encore plus envie de pousser tous ses boutons et de lui mettre devant la tronche le fait qu’elle ne soit pas forcément le genre de fréquentation dont a besoin Midas.
Tu ne le fais pas, pourtant, la mise en garde est passée et de toute façon, quoi que tu dises ça ne changera sûrement rien. S’ils veulent continuer à se voir et à faire genre de bosser quand ils sont enfermés des heures dans la chambre de l’un ou de l’autre, grand bien leur fasse, t’es pas là pour t’user la santé à essayer de les préserver de ce qu’ils sont trop aveugles pour voir. S’ils trouvent tes mises en garde mal venues, c’est pas ton problème, mais tu veux rien entendre quand un torchon viendra s’emparer des rumeurs florissantes pour les détourner ou raconter n’importe quoi. A la place, tu te contentes de rouler des yeux face aux remarques de Jo, agacée de toujours entendre la même rengaine de la part de celles et ceux qui prennent tes actions pour de l’arrogance pure. Là encore, ce n’est pas tout à fait faux mais ce n’est pas non plus pour emmerder le monde que tu fais ça et t’aimerais assez bien qu’ils puissent s’en rendre compte. Tu demandes pas à ce qu’ils arrêtent ce qu’ils font, tu demandes juste un peu de prudence et de bon sens, rien de plus. « Okay, ouais, si tu veux. » Elle peut bien penser ce qu’elle veut, comme tous les autres, toi t’es devenue douée pour prétendre que ça te touche pas, parce que sinon c’est eux qui gagnent et t’as pas envie de leur accorder cette victoire là.
Alors elle continue, Jo, elle s’ancre bien comme il faut dans ses positions, assumant au moins tout autant que toi les intentions que t’apportes ce soir. Le pire dans tout ça, c’est que l’une comme l’autre vous passez totalement à côté du point crucial de toute cette histoire, que s’il y avait un minimum de communication par le parti du milieu, toute la situation pourrait bien vite être éclaircie. Sauf que non, il a l’air décidé à garder ses petits secrets et, si c’est son droit, tu pensais avoir gagné le droit de les partager un minimum avec lui. Pour l’heure, la tension monte d’un cran et les esprits s’échauffent quand il serait si simple de tout régler avec quelques mots bien amenés. « J’me fiche pas mal de pourquoi tu fais tel ou tel truc, en fait. » Elle est bien libre de faire les conneries qu’elle veut avec qui elle veut, c’est son équipe et elle que ça concerne, c’est son nom que ça entache, et tant que ça ne vient pas déborder du côté de celui que tu défends, tu t’en fous carrément. « Je tiens juste à éviter les débordements inutiles, je pense pas que ça soit si compliqué que ça, non ? » Genre passer une semaine sans gifler personne et que ça soit filmé, c’est le genre de chose qu’un enfant de cinq ans est capable de faire, alors une adulte en pleine possession de ses moyens n’en parlons pas. « J’suis pas là pour te faire chier, contrairement à ce que t’as l’air de penser. J’me contente d’assurer les arrières de Midas. » Faut bien que quelqu’un s’en charge après tout. « Je viendrai pas t’emmerder plus que nécessaire parce que je sais que t’as bien conscience des enjeux, toi aussi. » Elle a dû être prévenue en long en large et en travers, par tout le monde et n’importe qui de suffisamment proche de Midas pour s’imaginer légitime à tenter d’interférer ou de mettre en garde, qu’importe la raison derrière. Plus que ça, tes motivations à toi ne sont pas que professionnelles, avant tout, tu cherches à protéger ton ami, à lui épargner tu ne sais trop quelle peine de coeur et le tout, en te basant uniquement sur les différentes rumeurs que t’as pu trouver ici et là. Les intentions de Jo sont encore floues pour toi, et clairement la conversation n’a rien fait pour arranger les choses, mais une chose est sûre ; t’as aucune envie de savoir qu’elle se fout de lui ou qu’elle tente de jouer d’une quelconque façon que ce soit pour arriver à ses fins. Tant pis si ton intervention heurte et ne plaît pas, t’es pas là pour être appréciée par la concurrente directe de Sterling et encore moins pour devenir sa copine. « Passe une bonne soirée, » et tu lui dis pas à bientôt non plus, vous allez encore être amenées à vous croiser trop souvent pour le restant du séjour. Sans rien ajouter d’autre, tu prends congé, inutile de s’attarder plus que de raison et de continuer à jeter de l’huile sur le feu, c'est un coup à se prendre un retour de flammes facilement évitable.