Quelle est la personne la plus connue qui te suit sur Instagram ? Quel est ton crush célèbre ?
A cela, un seul nom revient: Jo Carter. Quoiqu’elle ne sait pas si Jo est la personne la plus connue qui la suit sur Instagram, parce qu’elle connaît quelques personnes avec la précieuse certification et qu’elle ne joue pas à comparer leurs nombres d’abonnés - mais à en juger par la renommée à nouveau fulgurante de la chanceuse, elle gagne sans doute la palme et devrait jubiler à l’idée d’être toujours le centre de l’attention de la blonde (soit ça, soit elle lui dirait une fois de plus à quel point elle est totalement folle). Face à ses amis, et à de parfaits inconnus s’étant contentés de rejoindre la première fête venue, elle ne donne aucun autre commentaire ni explication sur la situation. Elle ne précise pas qu’elle connaît un peu plus Jo que ce qu’ils pensent, et c’est sans doute tant mieux s’ils ne comprennent pas la situation - en réalité, elle ne serait même pas étonnée que Jo l’ait unfollow, pour ne pas dire bloquée, et qu’elle en vienne à être traitée de menteuse. Et il en faurait bien plus pour la perturber, comme en démontre la soirée qui continue de battre son plein en même temps que l’enfantin jeu de action ou vérité touche naturellement à sa fin, la curiosité de chacun ayant supposément été assouvie.
En parlant d’invités d’invités, Madison est la sienne. En apprenant qu’une de ses amies organisait une fête, c’est à Madi que Charlie a aussitôt pensé pour l’inviter à son tour et sortir de cette pseudo routine de simples messages qu’elles ont pris pour habitude de s’envoyer, depuis qu’elles se sont retrouvées. Les sms ne sont pas vraiment la façon de faire de la blonde, qui a toujours besoin de voir les gens en face et de pouvoir les serrer dans ses bras. Si elles étaient restées ainsi, elles n’auraient pas pu assister au débat qui semble désormais être au cœur de la soirée: est-ce que Josephine Carter est canon ou très canon ? C’est bas, c’est stupide, et pourtant c’est ce qui anime le coeur des hommes autant que des femmes présentes, sans que Charlie veuille y participer. Jo est une amie à ses yeux, pas une pièce de viande à qui il faudrait donner une note - et ce quoi qu’en pense cette dernière à son sujet.
Un peu en recul sur le reste du petit groupe, elle retrouve les côtés de son ami, portant son verre contre ses lèvres sans même lui en demander l’autorisation. “On te l’a corsé, putain.” Elle commente dans un rire, son regard passant du liquide coloré aux yeux de la jeune femme. “Je sais pas comment tu tiens encore debout.” A sa place, il y a déjà bien longtemps que Charlie aurait rendu les armes, ne serait-ce après quelques maigres gorgées.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ jumped in feet first, and I landed hard « starry haze, crystal ball, somehow, you've become some paranoia | a wet dream just dangling but your gift is wasted on me »
C’est assez simple d’angoisser Madison. Depuis toujours, le moindre changement de plan, un froncement de sourcils, deux minutes de retard, et son coeur s’emballe. Mais il y a des choses qui la panique plus facilement que d’autres.
La première chose : les actions ou verités dans les soirées, et notamment toutes les questions qui s’accompagnent sur les fantasmes sexuels ou les crushs. Madison sait garder la face, elle est habituée, elle connait les mensonges qu’elle peut sortir sans ciller, les rires qu’elle peut faire éclater. Elle est tellement douée qu’elle peut se convaincre elle-même de croire à ses réponses. La seule chose qui la trahit est la vitesse à laquelle elle boit le verre d’alcool dans ses mains à ce stade. Elle a appris, avec le temps, à choisir toujours l’option “vérité” même si elle déteste les questions sur sa vie, parce qu’elle n’a jamais oublié ce soir où à 17 ans, elle a choisi “action” et qu’on l’a défié d’embrasser l’une des filles de la soirée.
La deuxième chose : la mention de Jo Carter dans une conversation. Là encore, Madison est pourtant plutôt habituée, elle sait feindre l’indifférence. Depuis qu’elle connait vraiment Jo, elle a effectué une sorte de thérapie par exposition qui l’a aidée. Mais elle n’a jamais vraiment oublié la contraction dans son estomac la première fois qu’elle a vu la petite brune à la télévision et la fascination qu’elle a ressenti, comme si elle ressentait la statique de l’écran à même sa peau.
La troisième chose : eh bien, Madison ne savait même pas que ce scénario existait. Elle le découvre à l’instant, quand Charlie mentionne Jo Carter en jouant à action et vérité, pour répondre à la question “quel est ton crush célèbre ?”, que les paniques se mêlent et que tous les organes de Madison se replient les uns sur les autres pour tomber dans ses talons.
Son coeur bat si fort dans ses oreilles qu’elle entend à peine le débat sur est-ce que oui ou non Jo Carter est l’australienne la plus sexy du moment. Madison essaie simplement de rester concentrée, de ne pas se trahir quand Charlie la rejoint et lui prend son verre dans un geste naturel.
”On te l’a corsé, putain.” C’est beaucoup de sujet glissant en une seule conversation et Madison sent qu’elle n’a pas assez bu pour appréhender ce moment sereinement. ”Je sais pas comment tu tiens encore debout.” Madison fait une petite grimace, comme si elle s’excusait : « Trop de soirées étudiantes, on prend l’habitude des dosages foireux. Les verres sont plus chargés mais on en boit moins, du coup. » Elle parle d’un ton dégagé, mentant avec légéreté. Elle récupère le verre et boit une gorgée, grimace : « T’as raison, c’est quand même beaucoup. » Elle ment, elle ment, elle ment. L’alcool lui a à peine piqué la gorge, elle est trop habituée. Madison regarde Charlie, son visage lumineux, sa présence réconfortante, et se rappelle du privilège de l’avoir comme amie, de l’avoir retrouvée. Elle se dit qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour accepter que ses propres peurs l’ont fait repousser Charlie des années auparavant, parce qu’elle a eu l’idée stupide de se faire des films alors qu’elles étaient simplement amies. Mais la phrase de Charlie sur Jo a relancé la machine de l’angoisse : c’était une façon de parler, se dit Madison, ce n’était rien qu’une expression. Elle les connait, les filles qui parlent de leur girl crush. Ce n’est pas vraiment des crushs, pas dans ce sens-là. Madison essaie de retenir les mots dans sa gorge, de passer à autre chose, mais l’angoisse est trop forte. Elle se tourne vers Charlie. « Jo me suit aussi sur instagram », commence-t-elle d’un ton détendu, comme si elle faisait la conversation de façon banale. « Je l’ai prise en photo. Archie la connaît et il m'avait mis en contact avec elle. » Elle ne sait pas si Charlie a fait attention à son post instagram, même si elle sait que son amie est bien du genre à tout liker compulsivement et à être ouvertement très enthousiaste dans tout ce que fait Madison en photographie - c’est Charlie et sa gentillesse, ça. « Tu la connais comment, toi ? » Il doit y avoir une explication légère, simple. Mais la curiosité est trop forte, la peur trop grande. Madison rajoute : « Quand… Quand tu disais ton crush, tu voulais dire genre, un girl crush ou… ou un crush crush ? »
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Parfaitement insouciante, Charlie passe d’un sujet à un autre sans se douter un seul instant de tout ce qui peut se passer dans l’esprit de son amie Madison, à elle dont elle commente le degré d’alcool dans le verre sans réfléchir à deux fois. « Trop de soirées étudiantes, on prend l’habitude des dosages foireux. Les verres sont plus chargés mais on en boit moins, du coup. » La réponse est simple, elle l’est autant qu’elle est évidente. Et pourtant, Charlie était dans le même genre de soirées durant toutes ses années étudiantes, ce qui n’a pas provoqué chez elle la moindre immunité contre l’alcool. Elle a beau savoir que chaque corps réagit différemment, elle ne croit pas réellement pour autant à ce que lui raconte Madison dans sa mécanique bien huilée. Sans doute qu’elle y aurait cru, si autant d’indices n’avaient pas été amenés à s’accumuler au cours des mois écoulés depuis que les deux amies se sont retrouvées. « T’as raison, c’est quand même beaucoup. » A défaut de vouloir épiloguer sur le sujet pour l’heure, elle se contente d’un sourir poli, tout en mimant de lui donner raison.
« Jo me suit aussi sur instagram », - “C’est vrai ?” Elle demande aussitôt, la blonde, sincèrement étonnée et sincèrement heureuse de la coïncidence aussi, alors qu’elle n’a aucun mal à passer outre le fait que Jo imagine sûrement sa tête sur un pique depuis plusieurs mois déjà. Les choses finiront par s’arranger, elle veut le croire, et cela explique pourquoi elle ne met pas ses proches au courant d’une situation qui n’est de toute façon pas vouée à s’éterniser. « Je l’ai prise en photo. Archie la connaît et il m'avait mis en contact avec elle. » Elle hoche la tête, étonnée d’autant de coïncidences mais sans doute heureuse que Madison ait pu photographier la nouvelle étoile montante du pays: cela lui a sûrement fait une très belle publicité. “J’ai du mal à imaginer Jo traîner avec des gens comme ton frère.” Elle commente pourtant, parce qu’elle n’a aucune raison de garder cette pensée pour elle. Ce n’est pas qu’elle trouve que le frère de Madison a un balais dans le cul ; mais oui, bien sûr qu’il a un balais dans le cul. Et bien sûr qu’il représente tout ce qu’elle imagine Jo détester, ce qui ne fait qu’éveiller toujours plus de questions chez la blonde.
« Tu la connais comment, toi ? » Elle a embrassé Jo. Et aussi, Jo lui a mis une gifle un jour. Et elles se sont mutuellement renversées un verre dessus. Tout ça, mais aucun mot préconçu pour simplement expliquer l’état de leur relation, ou justement le simple fait qu’elles se connaissent un peu mais pas tant, et s’apprécient un peu mais uniquement lorsque les astres sont alignés. “On a une amie en commun, et… on a joué à touche-pipi ensemble. Je crois que y’a pas vraiment d’autre façon de résumer ça.” Et c’est ironique, quand on sait justement que Charlie lui a reproché de jouer à touche-pipi avec son précieux Midas plutôt que d’enfin oser lui dire une bonne fois pour toutes qu’elle tient à lui et enfin commencer à construire un semblant de relation avec. Mais non, Jo restera toujours Jo. « Quand… Quand tu disais ton crush, tu voulais dire genre, un girl crush ou… ou un crush crush ? » Elle sourit et rigole en même temps, sans doute parce qu’elle a du mal à comprendre la question de son amie autant que ses subtilités. “Ça fait une différence ?” Elle pourrait sûrement citer un crush masculin si elle y pensait une seconde de plus, mais la vérité c’est que le nom de Josephine est venu avant tous les autres, et c’est la seule raison pour laquelle elle l’a cité. “On a déjà passé un peu de temps ensemble, Jo et moi, à s’embrasser comme des ados sur la plage. Alors peut-être que c’était un peu de la triche que de la considérer comme mon crush, mais j’avais juste pas d’autre nom en tête.” Elle continue, l’ingénue qui ne comprend pas tout le trouble qu’est celui de Madison. “Ça va ? Y’a plus rien de rien entre elle et moi, tu sais, si jamais tu pensais aussi la nommer.” Elle reprend dans un sourire, incapable de se rendre compte des conséquences de ses mots.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ jumped in feet first, and I landed hard « starry haze, crystal ball, somehow, you've become some paranoia | a wet dream just dangling but your gift is wasted on me »
Jo et elle se suivent sur instagram. C’est simple, raconté comme ça. Mais comment expliquer à Charlie : lorsque j’étais adolescente, j’étais obsédée par elle et je regardais religieusement l’émission où elle passait, si bien que quand mon frère a fini par la connaître, il nous a mis en contact, sans comprendre que mon obsession était en réalité plus de l’attirance déguisée que j’ai refoulée depuis des années et maintenant j’ai pris Jo en photo et fais semblant d’être complètement chill alors que je la trouve encore magnifique, même pas comme un vrai crush, comme j’ai eu avec toi Charlie, mais plus comme un espèce de fantasme inatteignable.
… Bon, ça peut s’expliquer comme ça, suppose Madison. Mais hors de question d’être honnête.
“J’ai du mal à imaginer Jo traîner avec des gens comme ton frère." Madison ricane dans son verre. Elle adore Archie mais elle sait que la première (et deuxième, troisième, voire dixième) impression qu’il peut faire n’est pas toujours à son honneur. L’armure qu’il met pour se protéger du monde renvoie une image charisme mais peu chaleureuse. « Je suppose qu’ils se tiennent tête mutuellement, ça doit leur plaire. » Elle se garde bien de préciser qu’Archie et Jo se sont visiblement disputés, car Madison n’est pas du genre à trahir la confidence de son frère malgré la complicité qu’elle et Charlie avaient retrouvée. Pour l’instant, Madison est beaucoup plus intéressée d’apprendre comme Charlie et Jo se connaissent. “On a une amie en commun, et… on a joué à touche-pipi ensemble. Je crois que y’a pas vraiment d’autre façon de résumer ça.” Madison cligne des yeux, ne comprenant pas exactement où Charlie voulait en venir. Il y a tellement de filles qui parlent de leur girl crush, qui disent fantasmer sur d’autres filles, vouloir “tester avec une fille” mais qui sont résolument hétéros. Madison a appris à ses dépends qu’elle ne faisait pas partie de cette catégorie. Et Charlie, alors, c’est d’un girl crush qu’elle parle, ou d’un crush ? “Ça fait une différence ?” Madison sent que ses joues se colorent et elle secoue la tête : « Je ne sais pas, il y a pleins de filles qui citent des girl crush pour parler des filles qu’elles admirent ou qu’elles voudraient être. Pas parce qu’elles ont un vrai crush. »
Elle essaie d’avoir l’air détendu, de rire avec son amie des différences de définition sur qu’est-ce qu’un crush, comme si ses entrailles n’étaient pas en train de prendre feu. Le terrain est glissant, la discussion angoisse Madison, mais elle a assez d’années d’expérience à maintenir les apparences quand il s’agit de ce genre de sujets. Faire un fac d’art l’a obligé à très vite se confronter aux plaisanteries et questions sur le fait d’être queer. “On a déjà passé un peu de temps ensemble, Jo et moi, à s’embrasser comme des ados sur la plage. Alors peut-être que c’était un peu de la triche que de la considérer comme mon crush, mais j’avais juste pas d’autre nom en tête.” Cette fois-ci, Madison n’arrive pas à avoir l’air détachée. Parce que c’est pas une question en soirée étudiante avec une inconnue, une blague avec des amis, c’est Charlie, sa Charlie qui lui raconte de but en blanc avoir embrassé Jo Carter. Madison est tellement prise de court qu’elle sent ses yeux s'écarquiller ridiculement. “Ça va ? Y’a plus rien de rien entre elle et moi, tu sais, si jamais tu pensais aussi la nommer.” « Non ! » S’exclame Madison, paniquée, avant de se reprendre : « Je veux dire. Non. Euh. Je n’ai pas de crush sur Jo, sur, euh, les filles. » Elle se met à rire, consciente qu’elle a l’air un peu dérangée. « Je ne savais pas que toi oui. Je croyais que… Cameron, tout ça… » C’est stupide, elle agite la tête : « Je suis bête, je sais qu’on peut, euh, aimer plusieurs… genres… » Sa bouche est pâteuse et elle est incapable de dire à voix haute bisexuelle, pansexuelle, queer, pas devant Charlie. Pas devant son miroir non plus. Madison sait qu’on peut aimer plusieurs genres, parce qu’elle se raccroche à Oliver comme une bouée pour se convaincre qu’elle aime les garçons, et (peut-être) (non, évidemment) les filles. « Désolée je suis juste surprise. Mais c’est cool ! » C’est cool. Madison a l’impression qu’elle va vomir tout le contenu de son estomac, mais oui, c’est cool. Elle espère simplement que Charlie mette son comportement étrange sur le compte de son éducationt conservatrice dont Madison lui a déjà parlé et dont Charlie a même été témoin lorsqu’elles étaient adolescentes. Elle préfère avoir l'air d'une fille un peu trop tradi qu'une fille dans le placard. « Ça n'a pas marché avec Jo, du coup ? » Demande-t-elle pour gagner du temps, pour se remettre à respirer correctement.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Jo est un mystère à bien des niveaux, mais elle l’est sans doute encore plus lorsqu’il est question d’apprendre qu’elle passe du temps avec le grand-frère de Madison, qui est un résumé de tout ce que Charlie peut trouver ennuyant. Et Charlie et Jo ont au moins le même avis sur les gens. Généralement ; parce qu’encore une fois, être prévisible n’est pas dans les habitudes de Carter. « Je suppose qu’ils se tiennent tête mutuellement, ça doit leur plaire. » Il en faut plus pour plaire à Jo Carter, à commencer par de jolis petits yeux bleus, mais soit. La question n’en était de toute façon pas vraiment une, et la blonde n’a pas envie de connaître le fin mot de l’histoire, ce qui s’explique sans doute par l’explication qu’elle donne de sa relation entretenue avec Jo: quelque chose de flou, d’enfantin, et de terriblement conflictuel entrecoupé de quelques maigres baisers. En somme, un gros bordel. « Je ne sais pas, il y a pleins de filles qui citent des girl crush pour parler des filles qu’elles admirent ou qu’elles voudraient être. Pas parce qu’elles ont un vrai crush. » Et au fond, sans grand mal, Charlie comprend exactement ce qu’elle veut dire par là. Les mentalités changent, le monde avec, et depuis peu tout le monde dit avoir un crush sur n’importe quelle nouvelle actrice de la dernière série Netflix en date. Pour autant, elle n’y voit pas le problème et se contente de prendre les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles viennent, ne se sentant pas menacée simplement parce que beaucoup d’autres femmes disent avoir le même avis qu’elle sur une personnalité publique - comme l’est Jo, depuis un moment déjà. “J’appelerais peut-être pas ça un vrai crush non plus, je sais à quel point elle est insupportable pour vouloir tomber amoureuse.” Mais cela n’empêche qu’elle apprécie Jo, beaucoup ; tout comme cela explique qu’il n’y aura jamais rien de plus à son égard que des sourires et des yeux brillants. Pas de papillons dans le ventre, jamais.
Tout aussi insouciante qu’elle arrive à être et rester malgré son métier, elle ne peut pas passer outre le spectre des réactions de Madison, qui ne se contente pas d’une simple acceptation. Elle est surprise, ce que Charlie peut encore comprendre, mais elle semble surtout être effrayée, ce qui n’est en rien une réaction qu’elle aurait pu anticiper. Et finalement, la seule chose qui lui vient à l’esprit, c’est que Madison puisse ressentir plus ou moins la même chose pour Jo à son tour (parce qu’elle est aussi horripilante que magnétique, et personne ne peut le nier). « Non ! Je veux dire. Non. Euh. Je n’ai pas de crush sur Jo, sur, euh, les filles. » Madison en rit la première, ce qui permet à Charlie d’oser en faire de même à son tour face à l’apparente déroute de son amie. “T’en es sûre ?” Parce qu’elle ne la jurerait pas, la blonde, c’est une certitude. Et parce qu’elle pourrait garder le secret si elle se sent plus à l’aise de cette façon aussi. « Je ne savais pas que toi oui. Je croyais que… Cameron, tout ça… » Cameron tout ça. Il est là, il est son petit-ami et elle l’apprécie sincèrement, elle appelle même ça de l’amour, mais cela ne signifie rien de plus. Elle ne va pas voir ailleurs, mais cela ne l’empêche pas de regarder, d’apprécier, et de se ranger ensuite parce qu’elle est une respectable femme en couple. « Je suis bête, je sais qu’on peut, euh, aimer plusieurs… genres… » - “C’est bon Madi, tout va bien.” Plus sérieuse que jamais, elle troque son sourire pour autre chose. Charlie n’a pas honte de son couple, tout comme elle n’a pas honte de sa sexualité, et elle n’a pas besoin de l’entendre dire de la bouche de Madison pour savoir que tout ceci existe bel et bien. Qui plus est, si cela met mal à l’aise son amie, pour une raison ou pour une autre, alors elle ne cherche pas à la pousser à dire des mots qui peuvent être difficiles ou maladroits, ou Dieu sait quoi encore.
« Désolée je suis juste surprise. Mais c’est cool ! » Charlie hausse les épaules. Elle ne comprend pas pourquoi les gens trouvent encore le moyen de lui dire que c’est cool alors que ce n’est pas un choix qu’elle a fait consciemment, ou même un choix tout court. “Je pensais que tu le savais, honnêtement. Je l’ai jamais caché.” Le contraire n’est pas un reproche non plus, elle est seulement à son tour très surprise de la réaction de Madison. “Et je pensais que toi aussi, t’étais pas hétéro. Je sais pas, désolée, on s’est pas parlées pendant des années.” Alors elle se fait des idées à partir de rien, elle utilise des indices qui n’en sont pas vraiment, elle se moque de la réponse et pourtant cela lui semble important, parce que ce qui l’aide à connaître son amie lui permet de rattraper un peu le temps perdu. Pour autant, Charlie garde un regard plus désolé que jamais face à l’allure déconfite de son amie, qui ne devient qu’un peu plus blanche encore à chaque nouvelle seconde écoulée. “On en parle pas si tu veux pas.” Madison a ses principes, elle a une vie différente, elle a une éducation qui l’est tout autant et peut-être qu’elle n’est finalement pas d’avis d’en discuter davantage. Cela briserait le cœur de Charlie et de son éternelle ouverture d’esprit, mais pour elle, elle serait capable d’accepter la chose et de prendre sur elle. « Ça n'a pas marché avec Jo, du coup ? » Le brusque changement de sujet la prend de court et la blonde ouvre la bouche uniquement pour la refermer, prise de court par la question qui ne semblait décidément plus être sa priorité en l’instant. “On a jamais tenté que ça marche. On passait juste du temps ensemble, en tant qu’amis. C’était le deal ; rien de plus.” Rien de plus sinon des baisers, mais elles ont passé l’âge de l’adolescence, alors la précision ne vaut pas la peine d’être donnée. Cela n’importe pas vraiment, quand bien même ce n’est pas non plus un secret. “Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tu t’intéresses surtout à la vie amoureuse de Jo ?” Pas parce qu’elle ne supporte pas de ne pas être le centre de l’attention, mais bien parce que ce n’est qu’un indice de plus dans une discussion qui en compte déjà bien trop pour que Charlie ne soit pas soupçonneuse.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ jumped in feet first, and I landed hard « starry haze, crystal ball, somehow, you've become some paranoia | a wet dream just dangling but your gift is wasted on me »
Madison déteste la tournure que prend la conversation, elle s’entend parler, sent la contraction des muscles dans son visage qui trahissent le flot d’émotions qu’elle ressent. Elle se sent tiraillée, inquiète d’avoir l’air homophobe et de trahir Charlie, inquiète d’avoir l’air homosexuelle et de se trahir elle-même. Elle se rend compte aussi qu’elle a trop bu, ou pas assez, pour tenir ce moment, elle se sent incertaine de ses réactions. L’alcool la détend mais il l’empêche de mentir aussi bien qu’elle le pourrait sobre. “T’en es sûre ?” Lui répond Charlie avec un rire, amusée, alors que Madison se débat avec ce qu’elle veut répondre. Elle entend son coeur battre dans ses oreilles, elle hôche la tête, elle tend de rire aussi. Oui, oui, je suis sûre, bien sûr. Parfois, elle oublie pendant plusieurs heures qu’elle s’est assise dans une barque face à son frère et qu’elle a dit à voix haute à quelqu’un, une vraie personne, qu’elle aimait les filles. Elle passe la plupart de ses journées à se convaincre que ce moment n’est pas arrivé, qu’elle s’est trompée, de la même façon qu’elle se construit une réalité alternative sur sa consommation d’alcool. Souvent, elle se réveille le matin avec une sensation de terreur, convaincue que quelque chose ne tourne vraiment pas rond, que sa vie entière est un mensonge ou un château de carte prêt à s’effondrer. Souvent, elle se demande comme tout tient encore debout.
“C’est bon Madi, tout va bien.” Charlie ne sait pas, ne peut pas savoir, pourquoi tout ne va pas bien. Peut-être qu’elle s’imagine que Madison est choquée de l’idée de l’existence de l’homosexualité ou qu’elle est inquiète d’avoir froissé Charlie. La réalité est bien plus complexe. “Je pensais que tu le savais, honnêtement. Je l’ai jamais caché.” Madison n’a pas le temps d’être surprise de cette réponse que Charlie continue : “Et je pensais que toi aussi, t’étais pas hétéro. Je sais pas, désolée, on s’est pas parlées pendant des années.”
Cette phrase provoque une telle bouffée d’anxiété que Madison se demande si elle ne va pas faire une crise d’angoisse là, devant tout le monde. Elle sait sa respiration se crisper dans ses poumons, tout ses sens en alerte. Ce n’est pas la première fois qu’on lui demande son orientation sexuelle, certes, ou même qu’on suppose qu’elle n’est pas hétérosexuelle, mais c’est la première fois qu’une fille pour qui elle a eu (ou s’est imaginée, elle ne sait jamais) des sentiments, une relation ambigüe, la confronte ouvertement sur le sujet. Elle ne comprend pas ce que Charlie sous-entend, ne comprend pas si elle se fait à nouveau des films. Elle a envie de demander “pourquoi tu penses ça ?” mais elle est en incapable. Elle ne sait pas ce qui la terrorise le plus : que Charlie lui dise ouvertement que leur amitié a bien été ambigüe, qu’elle lui dise que Madison n’est pas aussi douée pour cacher ses sentiments envers les filles qu’elle le pense. Elle veut demander à Charlie pourquoi elle pense que Madison n’est pas hétéro pour qu’elle puisse changer et mieux se dissimuler, noyer le moindre signal, l’effacer, le brûler. Elle avale sa salive et répond d’une voix lointaine : « Oh, non, je suis hétéro. Et je pensais que toi aussi. » Et elle ne sait pas, en cet instant, ce qu’elle préfèrerait. Que Charlie soit hétéro, comme elle le pensait, et que leur amitié d’adolescente ne soit pas un rêve presque fantasmée, ou qu’au contraire, elles aient bien partagé quelque chose de plus profond. “On en parle pas si tu veux pas.” Une panique monte à nouveau en Madison. Elle ne veut pas que Charlie se sente rejetée, elle ne connait que trop bien la piqûre de cette sensation. Madison se sent prise au piège. « Non, je ne veux pas qu’il ait de tabou entre nous. » Un énième mensonge qu’elle dit avec tant d’assurance qu’elle se convaint elle-même. « Tu as raison, je crois que les années sont passées et qu’on a raté quelques chapitres. » Elle essaie de sourire. Elle se rend compte avec tristesse qu’elle ne veut pas reperdre Charlie et que pourtant, la tournure que prend les révèlations de ce soir risque de les écarter - mais par pour la raison que Charlie pensera, pas par homophobie, non. Par besoin de survie. « Et vraiment, je n’ai pas le moindre problème avec ça. Mon copain est bisexuel aussi. » Elle se rend compte de ce qu’elle dit et a un rire jaune : « Désolée, on dirait que je te dis que je ne suis pas raciste parce que j’ai un ami noir. Je suis désolée Charlie, j’ai l’impression que j’ai mal réagi, mais vraiment, ce n’était que de la surprise. » Elle sait comment mentir fonctionne, il faut dire un mensonge, suivi d'une vérité, pour ne pas avoir l'air trop malhonnête. Alors elle ajoute, tristement : « Tu te rappelles de mes parents... Ce genre de sujets c'était tellement tabou pendant longtemps dans ma vie, alors ça m'arrive encore d'être surprise quand c'est mentionné. » Elle ne peut pas expliquer à Charlie que si elle n'a pas le moindre problème avec l'orientation sexuelle des autres personnes, elle ne peut pas s'accorder le même luxe. Elle n'a tout simplement pas le droit d'être autre chose qu'hétérosexuelle.
Elle essaie de se rattraper, désespérement. Elle questionne Charlie sur sa relation avec Jo, comme si elle était une bonne copine qui voulait les scoops du moment. “On a jamais tenté que ça marche. On passait juste du temps ensemble, en tant qu’amis. C’était le deal ; rien de plus.” Madison hôche la tête, l’air entendu, essayant de cacher son trouble. “Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tu t’intéresses surtout à la vie amoureuse de Jo ?” Le coeur de Madison s’emballe à nouveau. Elle est contre un mur, elle le sait, peu importe où elle regarde, aucune fuite ne convient. Si elle avoue avoir trop bu pour éviter la conversation, prétend avoir besoin d’aller vomir son verre, cela ferait la deuxième fois que Charlie la voit ne pas tenir l’alcool, deux fois trop rapprochée pour ne pas paraître suspecte - Madison a toujours bien compartimenter qui la voit ivre et à quel moment de sa vie, pour ne jamais attirer trop l’attention. Si elle panique ouvertement sur les questions de Charlie, celle-ci devinerait bien que l’hétérosexualité de Madison n’est qu’une façade. Elle sent que ses doigts tremblent autour de son verre. Elle inspire. Elle sait ce qu’elle doit faire, ce qu’elle fait toujours : mentir. Elle mordille sa lèvre et se tourne vers Charlie, ayant l’air tout à coup très sérieuse : « Ecoute, ne le dis pas surtout pas à Jo, mais je me demande si Archie n’est pas amoureux d’elle. » Elle sait que demain, elle paiera le prix de ce mensonge : elle se sentira sale, coupable, elle aura honte d’avoir menti sur son propre frère pour se sentir d’une situation qui l’angoisse. Mais ce n’est pas son premier mensonge, ni son dernier. C’est une stratégie de survie. « Je pense pas vraiment qu’il ait une chance avec elle, mais je ne sais pas trop comment lui dire. Je me disais que si elle était ouvertement avec toi, ou quelqu’un d’autre, je pourrais le glisser à Archie, qu’il sache et qu’il ne continue pas de s’imaginer des trucs. »
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Elle est naïve, Charlie, mais elle n’est pas naïve au point de ne pas voir le stress qui est celui de Madison. Elle n’arrive pas à en trouver les causes exactes, mais elle ne peut que se douter que cela a à voir avec la discussion autour de la sexualité de la blonde. Mais Madison a beau avoir eu une éducation stricte, Charlie ne peut pas croire et ne veut pas croire que cela la pousse à porter un regard différent sur sa personne: elle n’est pas homophobe, elle n’est pas quoi que ce soit-phobe. Il y a autre chose, un autre chose sur lequel elle peine à mettre le doigt. « Oh, non, je suis hétéro. Et je pensais que toi aussi. » Charlie s’est toujours promis de ne jamais mettre en action dans sa vie quotidienne ce qu’elle a pu avoir appris à l’école de police, et notamment les façons de savoir qu’une personne ment, mais bien souvent tout est plus fort qu’elle. Face à elle, Madison ne dit pas toute la vérité, et son amie se contente de sourire faiblement, ne voulant pas tenir son procès. « Non, je ne veux pas qu’il ait de tabou entre nous. Tu as raison, je crois que les années sont passées et qu’on a raté quelques chapitres. » Madison force un sourire et Charlie en fait de même, parce qu’elle ne veut pas être celle qui ne fait pas d’efforts. Elle sent que quelque chose est différent, pourtant. Tout a soudainement l’air forcé, pour ne pas dire que les choses semblent brisées.
« Et vraiment, je n’ai pas le moindre problème avec ça. Mon copain est bisexuel aussi. » Sans en penser davantage, Charlie lève un sourcil étonné, bien incapable de savoir comment interpréter ces mots. Grand bien fasse à son petit-ami, sans doute ? Charlie était-elle au courant de l’existence même de ce petit-ami ? Elle n’en est pas certaine mais, soucieuse de ne pas la vexer et surtout de la laisser sous-entendre qu’elle pense qu’elle vient de l’inventer, la blonde ne répond rien et surtout ne demande rien de plus. Elle a un petit-ami bisexuel, donc. Chouette. « Désolée, on dirait que je te dis que je ne suis pas raciste parce que j’ai un ami noir. Je suis désolée Charlie, j’ai l’impression que j’ai mal réagi, mais vraiment, ce n’était que de la surprise. » - “Je m’attendais effectivement à ce tu me dises qu’il est bi, noir et handicapé.” Jui aussi, peut-être ? Elle sourit platement, ne pense pas ce qu’elle dit et, surtout, ne sait pas où elle va. Elle n’est pas réellement en colère contre Madison, elle ne l’est même pas du tout, mais elle mentirait si elle disait que sa réponse ne l’avait pas déstabilisée. Elle n’a pas l’impression d’avoir à faire à la jeune femme qu’elle a toujours connu, et ce sans doute parce qu’elle n’a connu que la toute jeune Madison, et justement pas la femme. Quoi qu’il en soit, elle est la première à détester cette conclusion. « Tu te rappelles de mes parents... Ce genre de sujets c'était tellement tabou pendant longtemps dans ma vie, alors ça m'arrive encore d'être surprise quand c'est mentionné. » - “Je comprends.” Elle se contente de le souffler, comprenant la situation bien malgré elle. Elle comprend, oui, mais ce n’est pas pour autant qu’elle cautionne ce genre d’éducation ou de mœurs. Elle est de ceux qui pensent que chacun pourrait aimer qui il veut, tout comme elle pense que cela devrait couler de source pour tout le monde, et de savoir que Madison est toujours dans sa cage dorée a tout pour lui briser le coeur, même après toutes ces années. Charlie se dit qu’elle n’a connu que ce mode de vie, et peut-être qu’il lui convient. Elle le trouve triste, mais cela ne regarde qu’elle.
Du moins, elle le pensait très sincèrement jusqu’à ce qu’elle ose poser la question au sujet de Jo et, surtout, qu’en découle aussitôt la réaction paniquée de Madison. Elle est une actrice incroyable, à n’en pas douter, mais Charlie la sollicite trop fort et trop souvent pour qu’elle puisse arriver à tenir son rôle sans ciller. « Ecoute, ne le dis pas surtout pas à Jo, mais je me demande si Archie n’est pas amoureux d’elle. » Et bien évidemment, Charlie éclate de rire, incapable d’avoir su anticiper une telle réponse. “Le pauvre.” Il faut être fou pour être amoureux de Joséphine Carter, elle ne voit que ça, et même si elle ne porte pas vraiment son frère dans son coeur, elle ne lui aurait jamais voulu quelque chose d’aussi horrible que d’avoir des sentiments pour la harpie brune - oh elle aime Jo, ne vous y méprenez pas, mais elle sait à quoi s’attendre lorsqu’on s’approche d’elle. « Je pense pas vraiment qu’il ait une chance avec elle, mais je ne sais pas trop comment lui dire. Je me disais que si elle était ouvertement avec toi, ou quelqu’un d’autre, je pourrais le glisser à Archie, qu’il sache et qu’il ne continue pas de s’imaginer des trucs. » Charlie ne brisera pas le secret qui est le sien, à savoir que Jo a un putain de béguin pour Midas mais qu’ils sont tous deux trop stupides pour faire avancer les choses. Cela ne regarde qu’eux et l’avancée de leur relation à la vitesse d’une tortue, après tout. Ce qu’elle peut au moins lui dire, c’est qu’Archie n’a effectivement aucune chance. “Il est trop coincé pour elle. Tu peux lui dire avec des mots un peu moins durs, j’imagine, mais il n’a vraiment pas la moindre chance.” Elle se contente d’hocher les épaules, pensant avoir ainsi rendu service à la fratrie toute entière.
Maintenant qu’elle se sent plus légère et nourrit l’impression d’avoir crevé l’abcès avec Madison, c’est avec un sourire nouveau qu’elle passe son bras autour des épaules de la jeune femme. “Je dirai rien pour ton frère, c’est promis.” Elle le lui murmure, pour qu’elle comprenne que son secret est en sécurité avec elle. Charlie en profite pour lui reprendre son verre, sans commenter son geste. Elle boit une maigre gorgée et se contente de garder le verre dans sa main, jugeant que son amie a bien assez bu pour le reste de la soirée. “Il est au courant pour ton petit-ami ? J’ai pas vraiment des souvenirs de vous étant très proches.” Il existe vraiment, ce petit-ami ? “On peut toujours lui trouver une fille dont il pourrait tomber amoureux. Quelqu’un qui ne risque pas de le tuer si jamais il dit un truc de travers, par exemple.” Pas comme Jo, donc. Tout le monde, sauf Jo. “Tu t’entends toujours avec tes parents ? Ils savent pour l’orientation de ton petit ami ?” Elle est majeure et vaccinée, maintenant. Elle peut faire ce qu’elle veut, Madi, elle est parfaitement libre.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ jumped in feet first, and I landed hard « starry haze, crystal ball, somehow, you've become some paranoia | a wet dream just dangling but your gift is wasted on me »
Madison est assez perspicace et surtout suffisamment anxieuse pour sentir que quelque chose a changé dans l’air. Elle voudrait pouvoir faire demi-tour, remonter le temps, changer sa réponse. Elle voudrait même pouvoir remonter plus loin, jusqu’à leur adolescence, n’avoir jamais été amoureuse de Charlie, n’avoir jamais eu le sentiment que Charlie était peut-être aussi amoureuse d’elle. Elle voudrait remonter jusqu’à son embryon et changer son ADN pour se rendre parfaitement hétérosexuelle. Là, au moins, c’était certain, il n’y aurait plus de problème. Elle sait qu’elle ne dit rien de ce qu’il faut, qu’elle est sur une pente trop dangeureuse, à deux doigts de s’outer, à deux doigts d’avoir l’air homophobe. Quel est le pire ? Elle sent qu’aucune réponse ne lui convient et elle s’en sent encore plus sale - elle préférerait donc laisser croire à sa meilleure amie d’adolescence qu’elle n’accepte pas les gens comme Charlie plutôt que de laisser entendre qu’elle fait partie de ces gens-là, elle entend la voix de son père qui parle d’eux, son ton froid, et son corps se raidit. Elle a honte, comme toujours, une honte si profondement ancrée en elle qu’elle s’imagine qu’il n’existe aucune autre façon de vivre. “Je m’attendais effectivement à ce tu me dises qu’il est bi, noir et handicapé.” Relève Charlie avec un sourire un peu froid. Madison, un peu ivre, imagine tout à coup lui répondre : en fait, oui, il est à l’hôpital pour une sclérose en plaque qui l’handicape, oui, mais elle sait. Elle ne sait pas encore comment parler du diagnostic d’Oliver autour d’elle, elle ne sait même pas comment l’appréhender elle-même. Alors elle se tait, elle regarde le fond de son verre. Elle se contente de mentionner ses parents à Charlie, en cause de pauvre excuse. ”Je comprends.” Charlie comprend, mais elle est déçue. Madison le sait. Une part d’elle est déçue aussi. Mais il l’est impossible de l’expliquer à Charlie : les ramifications des révélations de ce soir sont trop complexes, trop dangeureuses.
“Et je pensais que toi aussi, t’étais pas hétéro.”
Madison a envie de disparaître complètement. Elle sait qu’en rentrant, ce soir, elle va vider plusieurs des bouteilles qui se cachent derrière la poubelle, dans le placard sous l’évier.
Mais pour l’instant, elle fait ce qu’elle a toujours su faire : elle ment, elle tente une pirouette, que Charlie réceptionne en éclatant de rire : ”Le pauvre.” Plus le mensonge est gros, plus il est crédible, n’est-ce pas ? Madison a un petit rire aussi et hoche la tête d’un air entendu, comme si elle confiait simplement un secret à son amie, rien de plus normal. ”Il est trop coincé pour elle. Tu peux lui dire avec des mots un peu moins durs, j’imagine, mais il n’a vraiment pas la moindre chance.” Charlie semble amusée et l’air autour d’elles change à nouveau de consistance, plus léger, plus frais. « J’essayerais de faire passer le message. Il a beaucoup de fierté, je ne sais pas s’il l’entendra, mais c’est vrai que je ne les vois pas très bien ensemble », dit-elle. Elle se garde bien de mentionner qu’Archie fréquente déjà Soraya, et encore moins que Madison ne comprend pas très bien leur couple. Archie a toujours eu le don de se mettre en couple avec des filles qu’il ne semblait qu’à peine tolérer, sauf Autumn évidemment. Encore aujourd’hui, Madison se dit qu’Autumn aurait bien été la seule capable de sortir Archie de sa carapace d’homme fort et, si elle est honnête, méchant.
Charlie se détend et passe un bras autour des épaules de Madison. Celle-ci sent une vague d’émotions contradictoires, le soulagement d’abord, puis l’anxiété d’être proche physiquement de la fille qui faisait battre son coeur des années auparavant et qui vient de lui admettre ne pas être hétéro. Madison préférait imaginer qu’elle avait tout inventé. Maintenant, le doute s’installe en elle, et lui provoque une montée d’angoisse. ”Je dirai rien pour ton frère, c’est promis.” Charlie pique son verre, en boit une gorgée, ne lui rend pas. Madison mordille l’intérieur de ses lèvres. Impossible de lui demander sans avoir l’air suspicieuse. Elle sent que Charlie l’a dans son radar. Très bien, il faudra attendre d’être rentrée chez elle pour continuer ce qu’elle a commencé. ”Il est au courant pour ton petit-ami ? J’ai pas vraiment des souvenirs de vous étant très proches.” Décidément, Charlie ne va pas la laisser s’en tirer si facilement. « Oui, ma famille l’a déjà rencontré, ça va bientôt faire deux ans qu’on est ensemble, tu crois bien que ni Archie ni mes parents ne m’auraient pas laissé fréquenter quelqu’un si longtemps vouloir le voir. » Elle hausse les épaules. Elle se garde bien d’expliquer qu’au fond, cela l’arrange, qu’Oliver la protège. « Je crois que depuis que j’ai grandi, Archie me considère un peu moins comme un bébé, même si bon, je suis toujours sa petite sœur… Mais on s’est rapproché. Je suis même plus proche de lui que je ne suis de ma sœur Saddie. Il m’a beaucoup soutenu quand j’ai commencé la photographie alors que mes parents pensaient que c’était une perte de temps. » Elle hésite et rajoute, sincère pour la première fois depuis le début de la discussion où elle n’a fait que mentir et protéger son secret : « Je sais qu’il a cette façade de mec un peu vantard, un peu coincé. Mais c'est juste son armure. Et je sais qu’il sera toujours là pour moi si j’ai besoin de lui. Je tiens beaucoup à lui. » Elle sourit, repense à leur discussion sur la barque au milieu du lac, le silence quand elle lui avait avoué qu’elle aimait les filles, mais son soutien malgré tout ce qui l’avait éduqué à dire l’inverse. “On peut toujours lui trouver une fille dont il pourrait tomber amoureux. Quelqu’un qui ne risque pas de le tuer si jamais il dit un truc de travers, par exemple.” Madison éclate de rire. Elle n’aimerait en effet pas se retrouver à se disputer avec Jo Carter. « Non, justement, il lui faut une fille qui l’empêche de dire des conneries, parce que Dieu sait qu’il en raconte », elle plaisante avec un petit sourire.
”Tu t’entends toujours avec tes parents ? Ils savent pour l’orientation de ton petit ami ?” Madison grimace, hésitant presque à reprendre son verre des mains de Charlie. Mais elle reste immobile, toujours contre son amie, et inspire. « Décidement, c’est mon interrogatoire ? » Elle plaisante pour gagner du temps. « Non, ils ne savent pas pour Oliver et je pense que c’est malheureusement mieux ainsi. Je… » Elle cherche ses mots. « Je sais qu’ils ont tort et je crois que si j’étais plus courageuse, je leur tiendrais tête sur le sujet mais… » Elle baisse la tête, un peu honteuse. « J’ai été éduquée pour être leur fille parfaite. J’ai l’impression de leur faire déjà honte en étant photographe, en ne vivant pas avec mon petit-ami, en faisant des crises d’angoisse depuis que je suis petite au lieu d’être drôle et charismatique comme Archie ou Saddie. Je sais que je devrais te répondre que je suis indépendante, que je m’en fiche de leurs avis. Mais j’ai envie de les rendre fiers. » Elle pousse un soupir. Cela fait longtemps qu’elle n’a pas été aussi honnête avec quelqu’un à propos de ses parents, d’elle-même, et elle réalise que l’aura rassurante de Charlie a encore fait des siennes. « Alors, quel est le verdict, inspectrice Fawcett ? » Essaie de plaisanter Madison pour alléger l’atmosphère.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Archie et Josephine. Ne manquerait donc plus que ça ; Jo ne veut pas donner autre chose que des baisers baveux à Charlie, alors il serait bien improbable qu’elle offre davantage à son frère coincé, surtout alors qu’elle a le béguin pour les yeux bleus de son partenaire de chant. En bref, rien ne va en direction du Kwanteen, et il ferait mieux d’abandonner l’idée d’arriver où quoi que ce soit. A ses risques et périls. « Oui, ma famille l’a déjà rencontré, ça va bientôt faire deux ans qu’on est ensemble, tu crois bien que ni Archie ni mes parents ne m’auraient pas laissé fréquenter quelqu’un si longtemps vouloir le voir. » Ils ne l’auraient sans doute même pas laissé faire un cinéma avec qui que ce soit sans lui avoir fait passer un interrogatoire au préalable, alors après deux ans elle ne peut qu’imaginer le nombre que le pauvre garçon a dû subir, surtout si Madison parle aussi peu de lui à ses parents qu’elle le fait auprès de Charlie.
“Il t’a payé pour dire tout ça ?” est tout ce qu’elle trouve à lui répondre, après plusieurs secondes d’un long laïus au sujet de son frère et de leur relation nouvellement retrouvée. Elle voudrait la croire, mais elle voit un peu trop le genre d’homme barbant qu’est son frère pour vouloir croire qu’il a défendu sa passion pour la photographie, ou même qu’ils ont su se trouver des points communs. Charlie a beau en rire, elle cherche tout de même à obtenir la réponse à sa question, à savoir si elle a quelque chose à y gagner à s’afficher copain-copain avec son frère. Pourtant, elle prouve aussi qu’elle veut aider à son tour, en proposant par exemple de trouver une petite-amie à Archie, pour qu’il puisse au moins être occupée avec elle plutôt que de rester sur le dos de Madison et son couple. « Non, justement, il lui faut une fille qui l’empêche de dire des conneries, parce que Dieu sait qu’il en raconte » Et dans un sourire, Charlie accepte cette fois-ci l’idée sans chercher à la minimiser, et ce même alors qu’elle ne connaît que très peu son frère. Ce qu’elle continue cependant de savoir, c’est à quel point elle n’aurait pas aimé grandir dans la famille de Madison, avec toutes ses règles et ses préjugés. « Non, ils ne savent pas pour Oliver et je pense que c’est malheureusement mieux ainsi. Je… » Ils ne savent donc rien au sujet de son orientation sexuelle, et Charlie est désolée de l’entendre, surtout alors qu’elle sait que Madison cache volontairement le secret. Elle sait comment ses parents pourraient réagir, et ils auraient sûrement le pouvoir de l’évincer de la vie de leur fille par la même occasion. “Je comprends que tu veuille pas en parler à tes parents, mais je suis bien plus désolée de la réaction qu’ils auraient plutôt que la façon dont t’as vécu ton enfance.” Elle ne peut pas lui en vouloir d’aimer l’art, d’être timide, ou même d’être sujette à des crises de panique. Ce serait profondément injuste que de lui imposer un tel jugement ; même Charlie le sait, et c’est la raison pour laquelle elle n’ajoute finalement rien de plus, se contentant de placer son second bras autour de Madison et l’enlacer un peu plus fort. “Inspectrice Fawcett en dit qu’on a assez joué à l’interrogatoire pour la soirée. Tout comme je vais rentrer, parce que la soirée ici est nulle, justement.” Et elle desserre son étreinte autour de ses épaules pour lui laisser la possibilité de respirer, au moins. “Tu restes ? Ou tu veux qu’on partage un taxi ?” Ce qui se changera en une proposition pour qu’elle dorme chez elle dans trois, deux, un. “J’ai une chambre d’amis. Si tu veux pas être seule quand l’alcool redescend. J’aime pas, moi, en tout cas.” Elle hausse les épaules, comme si de rien n’était.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ jumped in feet first, and I landed hard « starry haze, crystal ball, somehow, you've become some paranoia | a wet dream just dangling but your gift is wasted on me »
Il y a quelque chose en Charlie qui a toujours poussé Madison à se confier, à être (presque) honnête, sans qu’elle ne sache exactement pourquoi ; peut-être est-ce son sourire luminieux, sa douceur, ou cette forme de naïveté qu’elle a, parfois, et qui donne l’impression qu’elle ne pensera jamais du mal de ses amis. Pourtant, cette fois-ci, Madison se demande si c’est cette ingénuité qui va lui coûter son amie : Charlie comprendra-t-elle ce qui pousse Madison à se cacher auprès de ses parents, à ne pas leur tenir tête ? Elle raconte qu’elle ne dit rien sur l’orientation sexuelle d’Oliver, mais au fond, elle sait qu’elle parle de la sienne à demi-mots, cachée derrière l’excuse de la bisexualité de son petit-ami. Charlie n’est pas stupide, elle comprend évidemment l’homophobie, mais est-ce qu’elle saisit l’envie de ne pas décevoir ses parents qui sont pourtant intolérants ? Ou est-ce qu’elle juge Madison ? Dans la tête de Madison, c’est des vagues et des vagues d’émotions contradictoires : vouloir l’absolution de Charlie, puis repousser son amitié en bloc en repensant à ce qu’elle vient d’apprendre et qui secoue beaucoup trop ses propres fondations, puis à nouveau désirer être honnête pour être comprise, avant de ressentir à nouveau la panique de sentir qu’on s’approche trop près de son secret le mieux gardé.
”Je comprends que tu veuille pas en parler à tes parents, mais je suis bien plus désolée de la réaction qu’ils auraient plutôt que la façon dont t’as vécu ton enfance.” Madison ne comprend pas trop ce que son amie essaie de lui dire : qu’elle trouve qu’il n’y a rien de mal à son enfance et qu’elle ne devrait pas s’en plaindre ? Mais l’instant d’après, Charlie enlace Madison, qui se rappelle que les jugements durs, c’est elle qui les porte envers elle-même, et que Charlie essaie probablement simplement de lui dire qu’elle ne la juge pas. ”Inspectrice Fawcett en dit qu’on a assez joué à l’interrogatoire pour la soirée. Tout comme je vais rentrer, parce que la soirée ici est nulle, justement.” La soirée n’est effectivement pas tout à fait ce que Madison s’imaginait… En elle, quelque chose a basculé, et elle ressent une pointe de chagrin à l’idée de quitter la soirée, car elle sait qu’après ce soir, tout sera différent. Elle regarde Charlie qui n’a aucune idée, comme elle n’a aucune idée de pourquoi Madison a coupé tout contact il y a des années. Ce n’est pas ta faute Charlie, a envie de murmurer Madison, ce n’est pas ta faute mais tu es trop proche d’une vérité que je ne peux pas accepter. ”Tu restes ? Ou tu veux qu’on partage un taxi ? J’ai une chambre d’amis. Si tu veux pas être seule quand l’alcool redescend. J’aime pas, moi, en tout cas.” Trop proche de plusieurs vérités que Madison ne peut pas accepter. Elle sourit, secoue la tête. « C’est gentil mais je vais rentrer, Oliver doit me rejoindre après sa soirée. » Elle ment facilement, avec l’aisance de quelqu’un qui l’a fait des dizaines de fois : ce qui l’attend vraiment, c’est une autre bouteille dans son placard avec laquelle elle compte bien anesthésiée toutes les angoisses que Charlie a provoquées malgré elle.
Madison se dit qu’il faudra qu’elle pense à atteindre son téléphone, pour ne pas stupidement envoyer des textos ivres, où elle demanderait à Charlie frénétiquement : pourquoi tu pensais que je n’étais pas hétéro ? pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi
« La prochaine fois ça sera Inspectrice Kwanteen, pour changer », plaisante-t-elle alors qu’elle sort son téléphone pour commander un uber, l’un de ses bras enroulés avec celui de Charlie, dans un geste affectueux qu’elle ne retient pas. Et dans sa tête, la lituanie continue, chantant : pourquoi pourquoi pourquoi
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club