@flora constantine

Je me demande ce que tu as en tête exactement. Ambrose a rigolé nerveusement en lisant ce message, parce qu’en réalité il ne le sait pas lui-même. Il a besoin de souffler, pour la première fois depuis des années, mais il a surtout besoin d’être entouré ; pour la première fois depuis des années aussi. Malone et August ne sont clairement pas les candidats idéaux, James est trop occupé, et Flora restait donc déjà sa seule chance dans une fratrie pourtant élargie. Il aurait pu dire pouvoir compter sur ses amis, mais en réalité il a récemment pris grand soin de les évincer un à un, alors encore une fois le choix n’est pas large. Mais ne vous y détrompez pas: il est heureux de proposer ces quelques jours à sa soeur, parce qu’il sait aussi qu’elle en a grandement besoin ; tout comme il est simplement heureux de partir avec elle. Les choses sont simples avec Flora, et ils arrivent à tomber d’accord sans le moindre mal, par simple habitude.

Norman a comme convenu accepté de lui prêter une voiture le temps d’un week-end, ce dernier n’ayant en réalité aucune raison de refuser tant il sait qu’Ambrose n’est pas du genre à faire des choses sans réfléchir. Le plan est simple: s’éloigner de Brisbane de quelques centaines de kilomètres, rester sûrement au plus près de la Gold Coast, et surfer aussi longtemps que le soleil est haut dans le ciel. Devant l’appartement de sa sœur, il décide de se contenter de klaxonner, n’ayant pas la moindre envie de faire plus d’efforts pour que sa sœur sorte de là et grimpe dans la voiture. Lorsqu’il la croise enfin devant le hall de l’immeuble, il demande avant toutes choses. “Millie est là ?” Il ira lui dira bonjour si tel est le cas, même s’il s’attend déjà à ce qu’elle soit à pied d'œuvre auprès de James depuis de longues heures déjà. Son quotidien est aussi rythmé que l’est le sien, cela ne fait aucune sorte de surprise pour personne. “J’étais pas aussi certain que toi que James te donne quelques jours.” La famille est une chose, le travail en est une autre, et ils ont tous appris rapidement à ne jamais mélanger les deux, peu importe à quel point ils s’apprécient tous entre eux (ou plus ou moins). “Mais je suis vraiment content que ce soit le cas.” Pour une fois, il ne tenait pas plus que ça à avoir raison, bien plus envieux de l’idée de passer un peu de temps avec sa sœur plutôt que de se vanter auprès d’elle et enfoncer le couteau dans la plaie. “C’est des vrais jours off ou faut que je nous trouve une connexion wifi quelque part ?” Flora sait qu’il n’y a pas de mauvaise réponse à cela, parce que s’ils s’arrêtent pour elle alors il sera le premier à aussi ouvrir son ordinateur (pris ‘au cas où’) pour travailler à son tour, jamais bien loin de Camil et de sa campagne. Ils sont comme ça, et ils se comprennent parfaitement, là où Malone et August brillent dans le seul fait de foutre leur vie en l’air. Ambrose jurerait qu’elle sent le parfum pour homme mais décide de ne pas aborder le sujet pour le moment, sans doute parce qu’il souhaite mettre assez de kilomètres entre eux et Brisbane pour qu’elle ne puisse pas exiger qu’il la ramène chez elle s’il se montre trop curieux: il reste pourtant son frère, et même petit, c’est dans sa nature autant que c’est son rôle.

Flora à ses côtés, il nourrit déjà l’impression que tout va mieux, à défaut d’aller réellement pour le mieux. Ils vont partir entre frère et soeur, prendre quelques jours, se reposer tous les deux et tout ira parfaitement bien. Ils ont besoin de cette pause, l’un comme l’autre, et c’est une idée qu’ils seraient bien incapables d’accepter ; l’un comme l’autre. « Elle est partie tôt ce matin, elle m'a demandé de te passer le bonjour. » Il recueille les informations au sujet de Millie et sourit bêtement lorsque sa sœur les lui transmet. Cela veut dire qu’elle a pensé à lui, et c’est tout ce qu’il avait besoin d’entendre en cet instant, bien incapable d’en demander plus, pour des raisons évidentes. « J'avais des jours à poser, même si c'était un peu à la dernière minute. Je pense qu'il s'est surtout dis que s'il me les refusait, je n'oserais plus jamais lui en demander. » Et James sait autant que n’importe qui d’autre dans cette famille à quel point ils sont tous doués pour se surmener, et à quel point personne n’est capable de s’en rendre compte aussi. Ils se ménagent les uns les autres, mais ils sont encore loin d’être capables de se ménager eux-mêmes. “A quel point t’as abusé sur les heures supp’ ?” Il veut des chiffres, de ses heures supplémentaires autant que de ses jours de congés qu’elle refuse de poser, non parce qu’elle attend le bon moment pour mais bien parce qu’elle est une acharnée de travail. « Vrais jours off pour moi, si tu en trouves une quelque part je me contenterais de te l'emprunter pour scroller cinq minutes. » Tant mieux. Il s’est juré de ne pas travailler non plus, et ils seront donc deux dans ce cas de figure bien précis. Ils ont besoin de penser à autre chose et de se rendre compte que leur vie ne se résume pas à leur travail ; pour quelques jours au moins.

« D'ailleurs, tu suis un itinéraire précis ou tu te contentes des panneaux ? Tu n'as jamais répondu à mon dernier message. » - “Parce que j’ai aucun programme en tête. Je pensais rejoindre la côte et louer des planches de surf.” Une idée comme beaucoup d’autres, lesquelles sont arrivées aussi rapidement qu’elles sont reparties. Il n’en sait rien, il n’a pas voulu y penser de trop parce qu’il sait qu’il aurait rédigé un programme digne de l’armée et ce n’est pas ce qu’ils veulent, l’un comme l’autre. « Ne te méjuge pas - je suis ravie qu'on profite d'un week-end comme ça tous les deux, vraiment. Mais je m'interroge un peu. » Il hausse les épaules, bien conscient du sous entendu qui est le sien dans cette question. Ambrose ne veut pas en parler plus en détails, il ne veut pas entendre qu’elle s’interroge non plus. Il a beau être le petit dernier, il n’a pas besoin de la protection ou de la bienveillance de qui que ce soit. “Tu sais que tu sens le parfum d’homme ?” Il aurait pu se passer du commentaire, et il est le premier à savoir qu’il aurait dû, mais la vérité c’est qu’il sait qu’il sera bien incapable de pousser ces pensées en dehors de son esprit. Il a besoin de savoir s’il extrapole à partir de rien ou s’il y a bien quelqu’un dans la vie de sa sœur, parce que c’est important. Si ça l’est pour elle, ça l’est pour lui, et ça lui permet au moins de ne pas penser au chaos qu’est sa propre vie sentimentale. “C’est pas une question pour laquelle j’attends une réponse binaire. Au cas où.” Il ne veut pas un “oui” ou un “non”, Ambrose, il veut une explication derrière, un brin de quelque chose pour savoir où on est Flora actuellement.

« Sûrement autant que toi. »
“Bonne réponse.”

Chacun dans leur domaine, ils ont parfaitement abusé des heures supplémentaires et de toutes celles qui ne sont même pas comptabilisées sur leur fiche de paie, tout ça parce qu’ils ne connaissent aucune sorte de limite et que cela coule apparemment dans les veines de la famille. Ils le font dans des milieux différents, pour des raisons sans doute différentes aussi, mais ils s’en sortent parfaitement et terriblement mal. « Une chance que j'ai récemment appris à nager. » - “Ça va me donner l’opportunité d’essayer de te noyer, comme ça.” Que feraient sinon des frères et sœurs près de l’eau, sinon ? Il le dit avec un sourire en coin, fier de sa blague autant que de sa répartie. Il ne veut rien prévoir pour ne pas leur mettre de pression inutile sur les épaules, parce qu’il connaît justement assez sa sœur pour savoir qu’elle réagirait de la même façon que lui. Flora fait des efforts, elle continue d’en faire et en a déjà fait énormément, et il jure qu’ils prendront le temps de vérifier que l’océan est assez calme pour s’essayer au surf ensemble. “C’est juste une excuse pour acheter des glaces en bord de mer.” Il finit pourtant par souffler, conscient qu’il n’aborde certainement pas le sujet du bon angle.

Son envie de bien faire les choses n’est pourtant pas plus forte que sa curiosité lorsque cela concerne la vie quotidienne de sa sœur. « J'espère que tu bluffes. » Son regard se déporte un instant sur la figure de la brune près de lui. “J’en ai l’air ?” Il sait bluffer, ce n’est pas la question, mais pour l’heure il n’aurait aucune raison de le faire. Elle sent vraiment un parfum qui n’est pas le sien. « J'aimerais bien que tu me parles aussi, mais d'accord. » Elle lui ouvre une porte mais le menace d’un couteau par la même occasion, raison pour laquelle il esquisse un sourire en demi-teinte. Ambrose aussi aimerait trouver cela naturel que de parler à sa sœur, mais la réalité des choses est différente et il aurait lui aussi bien besoin d’être mis au pied du mur pour avouer quoi que ce soit, tant sur le plan privé que professionnel. « Je- je voyais quelqu'un. Enfin pas vraiment, mais disons ça, peu importe. Cela s'est terminé avant d'avoir commencé. » Et maintenant, le sourire du benjamin est définitivement triste, parce qu’il espérait pour une fois entendre une belle histoire, ou au moins un début prometteur. Peu importe, en réalité. Il s’attendait à être heureux pour elle, parce qu’elle mérite justement de l’être et de trouver quelqu’un qui lui arrive aux chevilles, à défaut de difficilement pouvoir trouver quelqu’un qui arrive à sa hauteur - comme si cela existait. « Je ne l'intéressais pas, pas comme ça. » - “Tu pensais que vous pourriez être plus ?” Ils font trop d’heures supplémentaires et ils sont doués pour avoir des espoirs là où il n’en existe pas, alors. Le même sang coule dans leurs veines, c’est certain. « C'est récent - une semaine tout au plus. C'est juste - je sais pas, j'ai été un peu trop idiote. Rien de trop surprenant. » Cela a tout de surprenant, au contraire. Flora est brillante, pas seulement sur le plan purement intellectuel, mais aussi vis à vis d’autrui. Elle mérite le meilleur, et il souffle doucement en réalisant qu’il ne semble toujours pas à sa portée pour l’heure. “Je me suis fait des idées récemment, aussi. Enfin, l’année dernière. Ça a duré à peu près deux minutes entre nous, et l’instant d’après y’avait plus rien.” S’il était franc, il dirait que la chimère entretenue dans son esprit avec Damon avait duré deux semaines à peine, le temps d’un voyage à Toronto et surtout d’une pseudo-rupture dans l’avion rupture ; mais il est le premier à ne pas appeler ça une rupture, justement parce qu’ils n’étaient personne, l’un pour l’autre. “Et tu sais, j’aime pas que tu te traites d’idiote, et j’aime pas non plus en être un.” Le temps a passé, il essaie d’en sourire maintenant. Tout n’est plus aussi douloureux, il grandit, il apprend ; il le jure. Ils font des erreurs. “Ça a duré longtemps ?” Au fond de lui, il espère que non, parce que ce ne sera qu’autant de temps supplémentaire qu’elle devra passer à faire son deuil, et l’idée de la savoir triste n’est évidemment pas rassurante.

« Je me sens naïve, je te jure. » Il ne veut pas en penser autant d’elle, premièrement parce qu’elle est sa sœur, et secondement parce qu’il est sûrement susceptible de faire les mêmes erreurs qu’elle, et de facto il devrait recevoir le même traitement. Et Ambrose n’a aucune envie d’être le naïf de l’histoire, justement parce que les naïfs ne font pas l’Histoire. Soucieux de ne pas laisser sa sœur se déprécier, il lui avoue donc sa (très, très) brève histoire datant de fin d’année, sans doute parce qu’il cherche à la faire déculpabiliser aussi. « Vous en avez profité un peu au moins, ou pas du tout ? » Le rire d’Ambrose est franc, la douleur n’étant plus si terrible aujourd’hui. “C’est vraiment ça ta première question ?” Il s’en amuse, justement parce que de son côté ça ne lui viendrait pas à l’esprit de savoir jusqu’où la non-relation de sa sœur avec cet inconnu a pu aller. Mais il est aussi convaincu qu’il n’a rien à lui cacher, alors il enchaîne assez rapidement, sans pour autant entrer dans les détails. “Un peu, oui.” Il ne précise pas davantage de ce dont ils ont profité, le sous-entendu entre les deux adultes se suffisant à lui-même. Finalement, il se surprend lui-même à reprendre une fois de plus la parole, un sourire déjà au coin des lèvres, sûrement en train de tenter de dédramatiser la situation. “Il nous a emmené à l’Emerald sans rien savoir. Cristina l’a su, c’est une vraie vipère.” Tout était plus compliqué à l’époque, à commencer par le lien de Damon avec Saül, et celui d’Ambrose à son tour avec le chef d’entreprise. Tout est encore compliqué aujourd’hui, en réalité, mais ce n’est pas le sujet. Il préfère parler de Cristina, il préfère rire de la tête que Damon a fait en se rendant compte que l’hôtel appartient à sa famille. Tout paraissait simple en ce temps, et il tient à garder ce sentiment en son cœur.

Rapidement pourtant, son regard retrouve le profil de sa sœur, dont il a à coeur de comprendre un peu mieux l’histoire qui a été la sienne. Ou aurait pu être la sienne. « On s'est rencontré l'été dernier, un client à Weatherton. Ça a duré le temps que je lui confectionne une tenue, qu'on mange deux trois fois ensemble et qu'on se voit à l'extérieur. » Il hoche la tête, accueillant les informations qu’elle daigne lui partager sans chercher à en obtenir davantage. Il n’a pas de nom, et c’est sans doute mieux ainsi: l’homme de son histoire n’en a pas non plus. Ils peuvent tout se dire, entre frère et soeur, mais ils ne le font pas. Pudeur, sans doute. Dira-t-on. « Rien de trop extravagant pour un homme de son rang. » - “Pour ce que ça vaut, je doute qu’il mange deux ou trois fois avec tous les coûturiers qu’il rencontre.” Il ne devrait pas la nourrir d’espoirs, mais il ne sait pas faire autrement. A ses yeux, cette histoire a tout du début de quelque chose, et il ne comprend pas comment la finalité peut rester la même: sa sœur ayant le cœur brisé. « Je vais bien - je vais rêvasser un moment à sa belle gueule, et ça me passera. » Le sourire d’Ambrose, forcé, répond à celui de sa sœur, tout aussi forcé. “Alors il a une si belle gueule que ça ?” Sa main libre pousse doucement son épaule, dans l’espoir qu’elle relâche la pression et sorte de sa carapace. “Toi aussi t’as une belle gueule, t’es une Constantine.” Elle ne le croira sûrement pas, parce qu’il est son frère et de facto tout sauf objectif, mais il le dit quand même. “L’été dernier ? Y’a quelques mois, alors ? C’est encore récent, c’est normal de pas avoir tourné la page.” Il veut qu’elle le croit, il veut le croire lui-même. Flora ne mérite pas de dépérir à cause de peines de coeur. “James est au courant ? Je lui parle pas vraiment dernièrement, mais je veux pas gaffer.” Si c’est un secret, alors il ne sera pas celui qui le trahira le premier.

« Je crois en réalité qu'il fait ça tout le temps. » Il n’est toujours pas de cet avis mais il refuse de débuter un débat avec sa sœur, surtout alors qu’il est évident qu’elle est la seule des deux à connaître un minimum l’homme en question. Ambrose ignore même son prénom et il sait déjà qu’il ne l’apprendra jamais - tout comme en retour, elle ne connaîtra pas celui de Damon. « De la manière la plus injuste qui soit. » Elle répond au moins à sa tentative d’humour et, bien qu’elle soit évidemment encore largement crispée, Ambrose y voit un début d’amélioration. Elle n’aura pas le cœur léger avant un immense laps de temps, mais elle pourra peut-être profiter de leurs quelques jours de vacances comme il se doit. Le sourire du benjamin se porte sur la route, sans doute un peu triste lui aussi: elle l’appréciait réellement, c’est évident. « Au moins, tu n'auras pas à te lamenter en le voyant à mon bras plutôt qu'au tien. » Et leurs deux sourires se creusent un peu plus, maintenant. “J’ai toujours su que tu avais à cœur de défendre mes intérêts, grande sœur.” Il n’aurait jamais lorgné sur la petite-amie ou le petit-ami d’un membre de sa fratrie, évidemment, et tout n’est sujet qu’à railleries entre eux. Si cela peut aider Flora à afficher un cœur plus léger, c’est tout ce qu’il espère.

« Tu as sans doute raison. Je ne sais pas trop, je n'ai plus l'habitude. » Il n’en sait rien, en réalité, mais il est au moins doué pour paraître l’assurance. Son expérience en termes de relations amoureuses est proche du néant, et il est simplement doué pour se faire des idées à chaque fois qu’il ne le devrait pas. Du reste, il tente de donner des conseils comme il le peut, avec ses maigres ressources mais avec au moins toute l’envie du monde d’améliorer le quotidien de sa grande sœur qu’il chérit tant. « Tu as mis longtemps toi ? » - “C’était différent.” Il commence déjà par le souligner, pour qu’elle ne cherche pas à appliquer à elle la façon dont Ambrose a plus ou moins géré (subi) la situation de son côté. Il est un exemple en termes de carrière professionnelle, c’est du moins ce qu’il veut croire, mais il sait au moins qu’il n’est pas près d’en être un en ce qui concerne sa vie amoureuse. “Il est marié. J’ai jamais eu vocation à croire que ça serait du sérieux.” Du moins, il n’a jamais été assez naïf pour croire qu’il allait quitter sa femme pour être avec lui, et ce n’est de toute façon pas le genre de pensée qu’il aurait pu avoir après si peu de temps. Il l’a rapidement beaucoup apprécié, c’est un fait, mais il savait aussi qu’il y aurait toujours des limites. “Mais il m’a fait comprendre que son mariage était ouvert… ou j’en sais rien, j’ai juste rapidement su qu’il était pas fermé à l’idée qu’il se passe quelque chose entre nous.” Peut-être qu’il a lui-même inventé l’idée d’un mariage ouvert pour se déculpabiliser de tout ce qui pourrait advenir entre eux. “Je pensais simplement que ça allait durer un peu plus longtemps, et j’étais dans la phase où j’idéalisais chaque instant quand ça s’est terminé.” Il idéaliser d’autant plus chaque instant que Damon l’a emmené avec lui dans un putain d’avion jusqu’au putain de Canada, voilà ce qui mériterait d’être souligné et voilà ce qu’il refuse de souligner, parce qu’il sait qu’il passerait pour un con qui a cru en quelque chose à partir de chimères et d’illusions. “Je sais pas, j’ai eu besoin de quelques semaines je dirais. Mais ça me rend toujours triste d’y penser, et ça je crois que ça partira jamais.” Ce n’est pas pour autant qu’il ne peut pas aborder le sujet avec elle, la preuve en est en cet instant. Pour Flora, il peut aisément faire des efforts.

Et puisqu’il semble n’avoir que ce nom à la bouche, peu importe le contexte, c’est déjà à propos de James qu’Ambrose pose de nouvelles questions. « Non - personne n'a besoin de l'être en réalité. C'était trois fois rien, Millie sait à peine qu'il est passé à l'appart et les autres qui nous ont vu l'ont fait dans un cadre professionnel. » August non plus, alors. Pour Malone, il le devinait lui-même, mais il était partie du principe que son jumeau avait quant à lui était mis dans la confidence. Ambrose hoche la tête avec sérieux, comme pour lui donner l’assurance qu’il ne dira rien: c’est le cas, il ne le fera pas. « Si on pouvait garder ça entre nous, et j'éviterais de te poser plus de questions à son sujet. » - “Evidemment. On doit rien à personne.” Pas même au reste des membres de leur fratrie. “On va passer quelques jours à se prélasser au soleil et manger des glaces, quand on ne fera pas de barbecues. Pas de garçons, aucun.” Il déporte rapidement son regard sur lui avant de le reposer sur la route, son plan n’ayant de toute façon pas vocation à être perfectionné. Sa main se lève entre eux, son auriculaire levé en guise d’une pinky promise attendant de trouver son acolyte.