ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
I'm friends with friends who are not my friends but we do a marvelous job playing pretend and as time has passed, I've come to bask inside one glorious fact : The past will always be the past, and that's just that, so
« La prochaine fois que Holly vient, on verra pour organiser une promenade à la plage. » Albert attrapa sa main pour la serrer brièvement, un large sourire aux lèvres alors que l’infirmière le ramenait dans sa chambre. Em s’appuya contre l’encadrement de la porte en les regardant s’éloigner dans le couloir. Elle l’aimait beaucoup Albert. Parmi tous les résidents du service, il était son préféré. Il était toujours jovial, avait toujours un mot gentil et une anecdote à raconter. Alzheimer gagnait du terrain avec le temps et il avait de moins en moins de moments de lucidité, elle devait sans arrêt se présenter comme si elle était une parfaite inconnue. Mais cela ne la dérangeait pas vraiment. Elle avait pris l’habitude de gérer les patients avec la maladie, assumait plutôt bien quand ils n’étaient pas agressifs ou hystériques. Auquel cas, le personnel de santé devait intervenir et superviser. Il n’y en avait plus aucun dans la pièce ; tous les patients avaient été ramenés à leur chambre et tout le monde avait repris le travail, sauf les bénévoles. Il faudrait encore une bonne demi-heure avant que les peintures sèchent. La blonde aurait pour mission de les ramener aux artistes et de les accrocher dans leur chambre. L’après-midi avait été plutôt chouette. Les résidents avaient pu faire de la peinture acrylique sur des petites toiles. Ils avaient eu une totale liberté pour exprimer leur âme artistique, le tout en grignotant des biscuits. Certaines toiles étaient d’ailleurs pleines de miettes. C’est pour le relief, avait lâché Connie. Le résultat était assez fascinant. Il y avait des paysages ; la plage, comme pour Albert, mais aussi de la forêt, des montagnes, des arbres. Il y avait des fleurs, ce qui ressemblait à des animaux, quelques visages. Beaucoup d’abstrait aussi, des tâches de couleurs parfois plus ou moins assorties. Ils avaient bien ri dans l’ensemble, avec beaucoup de « ah », de « oh », et de « oups » dans certains cas. Il y avait tout un bazar à ranger maintenant, les pinceaux à nettoyer, les papiers de protection à jeter… Mais Emery était comme paralysée contre le chambranle de la porte. Bras croisés sur la poitrine, elle repoussait autant que possible le moment où elle serait obligée d’affronter la présence de Sunny dans la pièce. Elles s’étaient déjà recroisées à quelques reprises durant ces dernières années. A la salle de sport notamment, un endroit où il avait été extrêmement simple de s’éviter. Mais aujourd’hui, ce ne serait juste pas une option. Il y avait quelques formalités à régler qui nécessiteraient de parler. Le fait est que la blonde n’avait aucune idée de comment se comporter à ce stade. Alors elle s’offrit un dernier répit silencieux en s’avançant vers le buffet pour se servir un gobelet de café. Le crachat du liquide brûlant fut le seul bruit qui emplit la pièce durant quelques instants. Puis, elle se retrouva avec son gobelet, à observer le liquide noir en cherchant ses mots. « Les résidents étaient très contents de cette activité. La responsable du centre pense qu’on devrait organiser des après-midis du genre plus souvent, si tu es intéressée. » Si cela ne tenait qu’à elle, Emery aurait été parfaitement à l’aise avec quelqu’un d’autre pour animer les ateliers. Mais elle était la fautive de cette gêne palpable, elle n’allait pas priver ses patients adorés d’une artiste aussi douce juste pour s’éviter un peu d’inconfort. « Il faudrait juste que tu signes quelques papiers avant de partir. Je te les apporterai une fois que la pièce sera rangée. » Elle n’en connaissait pas trop le détail, elle répétait juste ce qu’on lui avait dit. Et maintenant que c’était fait, les mots peinaient à nouveau à arriver à sa bouche. « Et sinon… euhm. C’est quoi la meilleure manière de nettoyer des pinceaux ? » Elle se sentait stupide, mais tourner autour du pot paraissait si simple.
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
« Ahhh non. Il faut signer votre œuvre, Liz ! Tous les artistes le font. Et vous en êtes une, visiblement. » , s’exclama Sunny en souriant. Elle tendit le crayon à la dame et la laissa gribouiller en bas de sa feuille. Elle lui fit un sourire et la salua avant de la laisser partir avec l’aide-soignante. Cette femme avait sûrement été très douée en arts, mais elle n’était pas bien sûre d’avoir déjà peint ou dessiné auparavant. Sunny avait eu un petit pincement au cœur en voyant que Liz n’avait pas l’air de se rappeler d’où lui venait ce goût et ce don pour la peinture. Elle semblait ne plus se rappeler de ce qu’elle avait fait lorsqu’elle était plus jeune, avant la maladie. Cependant, Liz avait eu l’air d’aimer peindre et cela l’avait rendue heureuse au moment présent, et c’était déjà une belle victoire.
Sunny avait été très touchée par les patients présents à son atelier, et même si cela n’avait pas toujours évident de garder le sourire face aux effets de la maladie sur quelques résidents de la maison de santé, la blonde souhaitait revenir pour d’autres activités. Son emploi du temps hors du travail était déjà très bien rempli, entre son travail, ses activités sportives, ses créations, son bénévolat dans un refuge, une brocante et un restaurant solidaire qui nécessitaient de se déplacer pour récupérer des dons ou en apporter aux gens dans le besoin, les actions bénévoles occasionnelles et imprévues… Mais elle trouverait le temps. On a tout le temps de rester sur la touche quand on sera vieux, si on a le privilège de l’être un jour. La jeunesse en ayant la santé, c’est une chance. Alors tant qu’il lui restait la santé, du temps pour s’occuper de Marnie, et du temps pour créer, pourquoi lever le pied.
L’activité terminée, Sunny salua les participants et papota avec quelques-uns, avant que les infirmières et aide-soignantes ne les raccompagnent dans les parties communes ou dans leurs chambres. Avant de tout ranger et de nettoyer, les bénévoles s’accordèrent une petite pause bien méritée. Sunny suivit le mouvement pour se prendre un petit thé, qu’elle comptait boire sans trop traîner afin de pouvoir tout remettre en ordre rapidement. Sans trop savoir comment, Sunny se retrouva seule avec Emery, ce qui eut le don de lui casser quelque peu son enthousiasme. La blonde avait fait comme si de rien n’était durant l’atelier, mais il est vrai que le visage d’Emery était l’un des rares qu’elle n’aimait pas trop croiser. Elle lui fit un petit sourire poli lorsque leurs regards se croisèrent alors que Sunny jetait son sachet de thé dans la poubelle. La blonde s’adossa au mur près d’elle et souffla sur son thé en espérant voir Emery prendre son café et aller papoter avec les autres bénévoles qu’elle semblait bien connaître. Mais… Il en fut autrement.
Emery informa Sunny que tout le monde était ravi de son intervention, et qu’il y avait de fortes chances que le centre rappelle Sunny pour d’autres ateliers. La nouvelle ne put que ravir la jeune femme, même si elle se contenta de hocher la tête en veillant à garder un léger sourire. « Je suis ravie que l’atelier ait été aussi bien accueilli et que tout le monde soit content. J’ai beaucoup aimé passer du temps avec tout ce beau monde, c’était vraiment chouette. », répondit Sun’, son regard trahissant son émotion. Elle reprit ensuite en se grattant doucement la tempe, « Ce sera avec plaisir, évidemment. Malheureusement, je n’ai pas toujours les mêmes disponibilités, ça dépend des besoins des autres associations. J’irai voir ça directement avec elle, ce sera plus simple. », avant de boire son thé lentement, en essayant de gagner du temps avant de devoir à nouveau parler. Sun’ était heureuse de savoir qu’elle allait pouvoir revenir ici pour proposer des activités et retrouver les patients. Cependant, elle ne montra pas son enthousiasme comme elle le faisait si bien d’ordinaire. Même si en temps normal Sunny n’avait pas la rancune tenace, aujourd’hui, elle peinait à se montrer chaleureuse envers Emery. Leur passif faisait que la petite blonde n’avait pas tellement envie de se retrouver face à elle, et encore moins pour échanger des banalités comme si de rien n’était. L’eau avait coulé sous les ponts, cela faisait quatre ans qu’elles ne s’adressaient plus la parole et à en juger par sa présence ici, Emery n’était sûrement plus tout à fait la même personne qu’à l’époque (du moins, Sunny l’espérait.).
Elle leva les yeux de son gobelet en entendant la question d’Emery, qui lui semblait aussi mal à l’aise qu’elle. « Avec de l’eau chaude et du liquide vaisselle, tout simplement. », répondit Sunny après un petit silence pesant en esquissant un sourire pour s’adoucir, trouvant sa réponse un peu sèche. Elle savait très bien qu’Emery avait posé cette question pour dire quelque chose, sans plus. Pour briser le silence gênant, pour se détourner de l’ambiance pesante. « Si tu veux, je m’occupe des pinceaux pendant que tu vides et nettoies les pots ?? », proposa la jeune femme en désignant la table où était regroupés les pots utilisés pour mouiller les pinceaux. Comme ça, on ne fait rien ensemble, ça t’arrangera autant que moi., pensa Sun’ en retenant un soupir.
Emery avait été, fut un temps, une amie proche, plutôt cool, qui squattait tout le temps chez elle. Dieu sait combien d’après-midi et de soirées les filles avaient passé ensemble à s’empiffrer en refaisant le monde et en écoutant les vieux vinyles de sa tante. Tout allait bien, jusqu’au jour où Sunny est tombée enceinte. La réaction d’Emery fut terriblement blessante pour Sunny. Pourtant, l’annonce de sa grossesse ayant fait quasiment tout le tour du lycée, elle en avait entendu, des choses pas très sympas à son sujet. Certaines lui étaient complètement passées au-dessus, étant habituée aux rumeurs et autres messes-basses à son sujet colportés par des gens qu’elle ne connaissait même pas. En revanche, d’autres ont été assassines et l’ont profondément blessée. Comme les commentaires et conseils ridicules d’Emery. Elle lui avait dit tout ce qu’il ne fallait pas dire à une amie proche tombée enceinte. Emery avait été trop loin. Naturellement, Sunny avait coupé les ponts et depuis, elles n’ont fait que se croiser et s’ignorer. Seulement voilà qu’aujourd’hui, elles se retrouvaient coincées ici et il était hors de question que Sunny déguerpisse en laissant tout ce bazar derrière elle. Alors elle allait serrer les dents, faire abstraction, et peut-être faire en sorte de jouer le jeu pour détendre l’atmosphère histoire que le temps ne paraisse pas suspendu comme il l’est à présent. « Ça fait longtemps que tu es bénévole ici ? », demanda la jeune femme après avoir bu son thé d'une traite pour aller chercher les pinceaux.
(c) SIAL
Spoiler:
@Emery Dawson désolée, c'est un peu long... c'est juste pour poser le contexte, lancer le truc. le prochain sera plus court
Emery Dawson
les faux-semblants
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Emery était douée pour feinter généralement, jouer le jeu des apparences et l’ignorance pour prétendre que tout allait bien. Mais avec Sunny, les choses étaient bien plus compliquées. Ces dernières années, la Dawson avait eu son paquet de relations à réparer. Sa plus grosse erreur souvent était d’être partie sans dire un mot, d’avoir coupé les ponts sans la moindre explication. Sun n’avait pas eu ce luxe et le souvenir de leur dispute était encore vivide dans son esprit. Emery n’avait fait preuve d’aucune tendresse ou de retenue à l’époque quand elle avait donné son opinion sur cette grossesse surprise. Vouloir garder un bébé si jeune était absolument aberrant, c’était un coup à ruiner son futur et ses opportunités, à renoncer à sa jeunesse et ses dix-huit prochaines années pour un petit être. Elle n’avait pas gardé sa langue dans sa poche et s’était relativement acharné. Elle ne se souvenait de pourquoi elle avait ressenti le besoin d’être aussi virulente mais être sortie de la vie de son amie n’avait pas été une grande surprise. Aujourd’hui, de l’eau avait coulé sous les ponts. Les choses étaient vraiment différentes. Em n’aurait pas dû être si intimidée à l’idée de renouer le contact, au moins pour avoir la chance de s’excuser. Sauf que malgré les opportunités qu’elle avait eues, la blonde avait préféré faire l’autruche plutôt que de se lancer. C’était loin de l’arranger qu’elles soient obligées de discuter aujourd’hui, dans le cadre du centre. Ce n’était que du bénévolat mais la Dawson prenait cet engagement au sérieux, au point que cela lui donnait bizarrement l’impression de mélanger le personnel et le professionnel. La sensation était d’autant plus désagréable que si Sunny le voulait bien, il faudrait remettre cela dans les semaines ou mois à venir. C’était un sacrifice à faire pour les pensionnaires du centre. « Oui, c’était sympa de les voir à l’œuvre. Je me demande s’ils peindront à nouveau la même chose la prochaine fois. » Ils ne pouvaient jamais savoir avec la maladie. Il était même plausible qu’une partie des patients ne se souviennent même pas d’avoir peint. « Ce n’est pas utile d’avoir une date fixe. Mais oui, n’hésite pas à lui faire savoir. Merci. » Égoïstement, Em se surprit à espérer que la prochaine fois serait en semaine, une date où elle serait occupée à travailler et ne pourrait pas assurer la supervision de l’atelier. Car même si la discussion était polie, la tension restait indéniable. Mais tant que la salle ne serait pas impeccable et déserte, il n’y aurait pas l’option de s’enfuir. Et coopérer permettrait de se sortir plus rapidement de cette situation, alors autant jouer le jeu, non ? Même si la réponse de la blonde la fit intérieurement lever les yeux au ciel. Elle n’était pas une âme artistique Em, se serait bien épargné de poser la question si elle avait pu. « Liquide vaisselle. Noté. » Pas de produits spécifiques, donc. Ça, elle pouvait faire. Elle opina de la tête ; le partage des tâches était une bonne idée. « Oui, on n’a qu’à faire ça. » Elle termina son café en esquissant une grimace à cause du liquide trop chaud. Le plan initial était bon, en effet, mais maintenant qu’elle regardait, il faisait tout sauf les garder éloignées. Tous les ustensiles étaient disposés sur une seule et même table. Quant à l’évier dans un coin de la pièce, il avait beau être large, il était la seule source d’eau à proximité. Il faudrait faire avec. Penchée sur la table, Em s’affairait à ramener les pots vers elle et tous les réunir pour ensuite les ramener dans l’évier. Elles auraient pu opter pour le silence mais apparemment, Sunny semblait implicitement d’accord sur le fait que cela ne rendrait les choses que plus étranges. « Je suis bénévole ici depuis presque deux ans. Le dimanche surtout, et puis la semaine selon mes jours libres. C’est pas très régulier. » Elle fit un premier aller-retour pour ramener des pots. « Et toi ? T’es habituée à organiser des activités du genre ? Et pourquoi tu as décidé de venir ici ? » Ce n’était pas un reproche, juste de la curiosité. Les patients atteints d’Alzheimer n’étaient clairement pas les plus faciles à vivre. Alors pourquoi s’imposer cela quand elle aurait pu aller voir des enfants, des personnages âgées, des personnes atteintes de handicap ?
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Sunny eut un soudain petit coup au moral en entendant la remarque d’Emery. « C’est aussi la question que je me posais… », répondit la blonde d’un ton neutre qui trahissait une tentative de ne pas se laisser submerger par ses émotions. C’était la première fois que Sunny était en contact avec des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. De ce fait, malgré ce qu’elle avait pu lire ou entendre concernant la maladie, elle n’était pas vraiment préparée à ce qui l’attendait. Bien sûr, on lui avait expliqué un tas de choses avant d’intervenir pour cet atelier, mais pas comment elle allait vivre et ressentir le fait de voir des gens tout oublier, progressivement devenir totalement dépendants et devenir des inconnus y compris pour eux-mêmes. Sunny avait essayé de ne pas trop y penser, se disant qu’elle avait surtout à faire à des gens ayant besoin de se divertir, de faire travailler ce cerveau et cette mémoire qui leur faisait hélas tant défaut. Elle avait fait abstraction de l’aspect maladie dégénérative. La prochaine fois qu’elle viendrait, les quelques liens tissés avec des patients allaient repartir à zéro. Ça aussi, elle n’y avait pas pensé. Alors que Sunny, elle, n’allait pas les oublier de sitôt, même si elle voyait un tas de visages tous les jours. Elle n’avait pas pensé à ça du tout. Quelle gourde. Sans aucun doute, Sunny risquait de pleurer un bon coup en rentrant chez elle.
Sunny entendait souvent que c’était bien plus dur pour ceux qui ne subissent pas cette maladie, car ceux qui souffrent d’Alzheimer finissent par tout oublier, alors ils ne souffrent plus. Mais pour Sunny, ce n’est pas forcément vrai. Voir des visages d’inconnus défiler, vous parler comme s’ils vous connaissaient, vous enfonçant dans le crâne des souvenirs qui ne vous appartiennent plus, vous rappelant que quelque chose cloche chez vous. Les voir être déçus, tristes, en colère, comprendre que les choses ne s’arrangent pas, ne pas être apte à comprendre et envisager la suite, l’évolution de la maladie… Se rendre compte de la souffrance que vous engendrez chez un proche sans même le vouloir, mais ne pas comprendre pourquoi, car vous ne connaissez pas cette personne. La peur, l’incompréhension. Cela devait être terrible à vivre en tant que spectateur, mais sans doute, cela devait être tout autant terrible pour les personnes malades, et ce, à n’importe quel stade de la maladie.
Sunny secoua la tête pour essayer de ne pas se laisser emporter par ses pensées et ses émotions. C’était tout sauf le lieu et le moment de se laisser aller. « Ah d’accord, ça fait déjà un moment. C’est bien de prendre du temps pour accompagner des personnes qui en ont besoin. », fit-elle lorsqu’Emery lui répondit qu’elle était bénévole depuis deux ans. C’était étonnant de la voir ici, Emery, mais tant mieux si elle avait décidé d’arrêter d’enfoncer les gens et de les aider à la place. Comme quoi, les gens changent, hein. Qui sait, peut-être même qu’un jour, elle sera même assez courageuse pour présenter des excuses à Sunny.
« Je fais beaucoup de bénévolat, et j’ai déjà co-animé des activités dans des maisons de retraite, mais jamais dans ce genre de centre spécialisé. », répondit Sunny en commençant à nettoyer les pinceaux minutieusement, en veillant à ne pas casser les poils ou à déformer les têtes. Emery interrogea Sun’ sur la raison de sa venue dans un centre pour les patients atteints d’Alzheimer. « Parce qu’une connaissance peintre m’a proposé de venir l’assister et j’ai accepté. Si je peux aider, d’une quelconque manière que ce soit, le temps que je suis libre, je fonce. J’ai eu un peu peur d’être un peu trop émotive en acceptant de venir ici, mais ça s’est bien passé finalement. », elle esquissa un sourire avant de lui retourner la question, tournant la tête pour la regarder, « Et toi, pourquoi être bénévole ici ? Tu connais quelqu’un qui souffre de cette maladie ? ».
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Emery ne se souvenait que trop bien de la première fois où elle avait mis les pieds dans le centre pour le visiter et rencontrer les résidents. On l’avait prévenue en amont de combien travailler avec les patients atteints d’Alzheimer pouvait être compliqué, de la dose de patience et d’empathie qu’il faudrait avoir. Au début, elle n’avait pas eu trop de problèmes. Discuter avec la plupart de ces personnes n’était pas difficile et elle ne s’embarrassait pas des blancs, des informations manquantes ou des informations ressassées. Puis, elle avait rencontré les proches de certaines personnes, avait dû faire face à leur détresse en voyant un être aimé ne tout simplement pas se souvenir de qui ils étaient. Malgré toutes ses bonnes intentions, cela l’avait renvoyée droit à sa propre expérience. Le choc avait été rude à encaisser, au point de la faire hésiter à revenir. Jusqu’à ce qu’elle réalise que peut-être, ce serait thérapeutique. Elle ne pouvait rien faire pour sa mère mais elle n’était pas intime avec tous les résidents, elle pourrait leur apporter du positif au quotidien sans devoir souffrir directement de leur maladie. Le fait est que ce bénévolat était un pan de son quotidien sur lequel la blonde ne s’étendait pas vraiment auprès de ses proches, préférant éviter les questions sensibles. Elle hocha juste la tête en direction de Sunny. Em n’était franchement pas d’une nature très altruiste mais cette bonne action de venir aider était une exception, justifiant sa modestie. « Les volontaires ne se pressent pas à la porte. » Parce que ce n’était pas toujours drôle de venir ici, c’était souvent éprouvant, long, pouvait donner la sensation de déranger plutôt qu’aider. Cela ne l’étonnait pas en revanche que Sunny soit une habituée de ces ateliers. Déjà à l’époque, elle avait la main tendue vers tout le monde sans jamais rien demander en retour. Elle aidait dès qu’elle le pouvait et semblait vivre sur sa petite planète où tout était rose. La Dawson appréciait cette légèreté fut un temps, puis, ce sentiment s’était mué en agacement. Les mains sous l’eau à vider les pots et les remplir un à un de liquide vaisselle, Em évitait soigneusement son regard. « Les ateliers peinture font toujours fureur, c’est plus chouette que de regarder un énième film ou d’apprendre des chansons. » Les activités communes quand ils n’avaient pas assez de personnel pour animer les après-midis. Il fallait admettre qu’à force, les nouvelles idées finissaient par manquer quand il fallait inclure l’énergie des résidents, leurs capacités, les ressources disponibles et la présence du personnel médical. « Généralement quand tu viens juste le temps d’une activité, tu ne vois pas les dégâts de la maladie. Enfin, rien de flagrant. » Et puis ils n’amenaient pas les patients qui en étaient arrivé à un stade de démence à cause de la maladie. La blonde se mordit l’intérieur de la joue en entendant cette question qu’elle redoutait. A choisir, elle aurait aimé que ce ne soit que ça, Alzheimer. Car au moins, sa mère aurait eu des moments de clarté où elle aurait pu la reconnaître. C’était égoïste en considérant le fait que sa prosopagnosie ne l’empêchait pas de vivre correctement et ne la rendait pas dangereuse pour elle-même. Mais elle manquait à sa fille, qui était incapable de retourner la voir pour faire face à un regard vide et à une totale indifférence. « Si on veut. C’est compliqué. J’avais juste envie d’aider, parce que je sais que ça peut être vraiment lourd à gérer pour les proches. » Il n’était pas rare que les familles se contentent du strict minimum et n’aient pas l’énergie de rester auprès du malade le temps d’une matinée ou d’un après-midi. « Je t’aurais plutôt imaginée animer des activités avec des enfants, tu t’y connaitrais. Parce que ça lui fait quoi ? Sept ans ? » A ce fameux bébé qu’elle avait tant tenu à garder à l’époque, en dépit de tout bon sens.
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Sunny se hâtait, espérant finir rapidement de laver les pinceaux pour s’attaquer aux tables, ranger son matériel, et partir aussi vite qu’elle était arrivée. Elle sentait qu’elle était en train de bouillonner intérieurement, et que sa patience commençait à flancher. Chaque chose que la blonde disait tapait sur ses nerfs. Plus que les choses qu’elle disait, c’était plutôt le ton et la façon de le dire. Évidemment, Sunny ne pouvait que se montrer sèche elle aussi. Pourquoi devrait-elle faire un effort, après tout ? Elle en avait déjà fait un en ne l’envoyant pas promener dans la seconde où Emery lui avait adressé la parole. Le ton de son interlocutrice lui laissait très bien entendre son agacement, son manque d’entrain à l’idée de converser avec Sunny. Il en était de même pour Sunny, qui, contrairement à ce que des gens ne la connaissant pas pourraient penser, n’était pas un bisounours. Sunny sentait qu’elle perdait patience, prenant mal tout ce qui sortait de la bouche d’Emery. Il y a des personnes qui peuvent faire sortir le meilleur de vous-même, et il y a les autres… Elle hocha la tête aux paroles d’Emery en essuyant les pinceaux propres à l’aide d’un chiffon, afin que les poils sèchent dans le bon sens. « C’est vrai que c’est plus intéressant. Au moins, ils font ce qu’ils veulent pendant l’atelier, et c’est thérapeutique sans être trop scolaire ou pénible non plus. », répondit-elle simplement.
Sunny expliqua à Emery la raison de sa présence ici, lui avouant qu’elle avait eu un peu peur d’être chamboulée en venant ici. Elle pinça ses lèvres en regardant Emery du coin de l’œil, frottant les derniers pinceaux entre ses paumes pour retirer la peinture incrustée sur le bois. Sans trop savoir pourquoi, la petite blonde avait été vexée par sa réponse. Enfin si. Elle se sentait incomprise et cela l’avait vexée. « Effectivement, ce n’est pas en une heure et demie d’atelier qu’on est confronté à la réalité du quotidien des personnes. Mais je n’ai pas spécialement besoin de voir quelqu’un en pleine crise de démence ou en train d’errer dans la pièce pour que la situation m’affecte. », répondit-elle un peu sèchement en haussant les sourcils, cessant de regarder la Dawson du coin de l’œil pour reprendre sa tâche. La jeune femme n’avait qu’une envie à cet instant précis : prendre ses jambes à son cou. Plus le temps passait, moins Sunny se sentait à l’aise. Elle peinait à faire l’effort de rester aimable comme elle l’avait souhaité afin de rendre ce moment moins pénible pour toutes les deux. Elle ne voyait rien de positif à lui dire, ni à lui répondre, et cela était frustrant. Sunny détestait ressentir ce qu’elle ressentait, et elle s’en voulait de ne pas réussir à être la Sunny de d’habitude. Elle avait l’impression d’être mauvaise et puérile, et c’était vraiment tout ce qu’elle ne voulait pas être.
Emery lui répondit la raison pour laquelle elle était devenue bénévole ici, et Sunny fut surprise en entendant sa dernière phrase. Sunny ne put s’empêcher de répondre, en tentant d’être la plus neutre possible en répondant, un peu amère, « C’est bien que tu arrives à te mettre à la place des gens maintenant, et que tu aides ceux qui en ont besoin. ». Sun’ faisait clairement allusion à leur histoire et à la façon dont son ‘amie’ l’avait traitée, et Emery l’avait bien compris. Voilà, Sunny sentait qu’elle commençait à s’agacer. Elle tourna le dos à son interlocutrice quelques secondes pour s’essuyer les mains après avoir terminé de nettoyer les pinceaux, et en profita pour fermer les yeux et respirer silencieusement pour essayer de se ressaisir. C’était mal d’avoir autant de rancœur en soi, surtout après autant d’années. Si jamais Emery ne prenait pas les devants, Sunny le ferait. Il fallait que ça sorte, il fallait qu’elle se débarrasse de ces choses négatives pour avancer et devenir une meilleure personne. Cela aurait été plus simple si Eden était encore en vie. Pourquoi ? Parce que Sunny aurait été heureuse, voilà pourquoi. Elle n’aurait pas cette amertume, cette douleur, ce cœur brisé dans sa poitrine. Elle n’aurait peut-être pas pardonné à Emery, mais elle ne lui en voudrait plus. Elle ressentirait simplement de l’indifférence.
Hélas, les choses étaient loin d’être aussi simples, parce que Sunny avait du mal à avaler le fait que son ancienne amie lui avait gâché le souvenir du début de sa grossesse. Emery était greffé à cette période sa vie, à cette grossesse, avec ses mauvaises ondes et ses paroles blessantes. Et malheureusement, des souvenirs de cette grossesse et de cette période merveilleuse de sa vie, Sunny n’en avait que très peu. Elle n’avait donc pas besoin de se souvenir de la peine causée par son amie de l’époque, ni de se souvenir d’à quel point l’idée que son bébé vienne au monde soit aussi affreux et la dérange autant. Ce bébé qui avait vu le jour, et qui était partit trop tôt, subitement. Cela mettait Sunny encore plus en colère, car Eden n’était plus là et elle ne pourrait jamais montrer à quel point Emery avait eu tort de traiter cet amas de cellules qu’elle était comme une plaie, un fardeau, une erreur. Comme un déchet à mettre à la poubelle, alors que pour Sunny, puisqu’elle avait décidé de le garder, cet amas allait devenir un enfant désiré. Son enfant.
Sunny secoua la tête en soufflant discrètement, sentant qu’elle se perdait dans ses pensées et qu’elle allait exploser. Les paroles d’Emery ne l’aidaient clairement pas à rester zen. « Ils font bien assez de peinture et d’activités manuelles. Et les gens ont plus facilement tendance à aller aider des enfants que des personnes malades ou âgées. », répondit-elle lorsque la blonde lui confia qu’elle l’imaginait plutôt s’occuper d’enfants, puisque Sunny en avait un. Elle se retint de faire une réflexion sur ô combien cette remarque lui semblait stupide, mais elle se mordit la langue pour rester silencieuse. Sunny connaissait et savait faire un tas d’autres choses. Si tout le monde restait dans sa zone de confort et ne tentait rien en dehors de ce qu’ils pouvaient bien connaître et voir au quotidien, la vie serait d’un ennui mortel. Être mère ne voulait pas dire vouloir passer tout son temps avec les enfants des autres.
La blonde sentit son sang ne faire qu’un tour en entendant Emery parler de sa fille. Sunny fit un petit sourire forcé en répondant sèchement « Ca fait déjà sept ans qu’une amitié a été piétinée sans ménagement et fichue à la poubelle ?? Comme le temps passe vite. ». Sunny se mit une petite tape sur le front, feignant d’enfin comprendre de quoi Emery parlait. « Hm pardon, tu parlais de l’âge de l’enfant qui ne devait surtout pas venir au monde, risquant de faire de moi une moins-que-rien, ruiner ma vie, tout ça, tout ça !! », fit-elle en posant son index sur son menton, d’un air faussement éclairé, jouant les idiotes. Attrapant la poignée de pinceaux propres, elle se déplaça jusqu’à sa mallette, dans laquelle elle les laissa tomber tout en fixant Emery d’un regard plus sombre « Ouais. Elle aurait sept ans aujourd’hui. Merci d’avoir feint un intérêt pour ma fille sept ans trop tard. ». Une larme perla sur la joue de Sun’ sans qu’elle ne s’y attende. Elle l’essuya avec le dos de sa main, devant ensuite passer ses deux mains sur ses yeux pour effacer les traces du flot de larmes inondant ses joues. Normalement, Sunny ne fondait que très rarement en larmes en évoquant Eden. Mais se retrouver sept ans plus tard face à Emery, se remémorer cette dernière conversation qui fut une dispute à propos de sa grossesse qu’elle était heureuse de poursuivre, donnant naissance à Eden qui avait illuminé sa vie en même pas un mois de vie. C’était brutal, trop dur. Sunny avait l’impression d’être revenue en arrière…
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
I'm friends with friends who are not my friends but we do a marvelous job playing pretend and as time has passed, I've come to bask inside one glorious fact : The past will always be the past, and that's just that, so
Si la discussion était polie en apparence et qu’aucune oreille indiscrète n’aurait pu imaginer l’orage qui se préparait, Emery n’était pas dupe. Elles parlaient pour combler le silence mais marchaient sur des œufs, trop conscientes des rancœurs du passé et des non-dits qui traînaient. Elles feraient tout aussi bien de se taire, surtout quand la discussion n’apportait vraiment rien à leur enrichissement personnel. Oui, c’était chouette de faire du bénévolat, les activités artistiques étaient en effet thérapeutiques en plus d’occuper des personnes au quotidien souvent trop répétitif. C’était une bonne action pour résumer. La seule différence entre les deux jeunes femmes était que Sunny participait pour aider les autres quand Emery s’aidait surtout elle-même. Passer du temps avec des patients atteints d’Alzheimer la faisait se sentir un peu moins seule d’une certaine manière, lui donnait la sensation de ne pas être totalement insignifiante même malgré la maladie. Mais ce n’était pas facile, non. Elle avait assisté à plus d’une scène qui lui avaient brisé le cœur. En deux ans, l’état de plusieurs patients qu’elle appréciait s’était dégradé, souvent au point de non-retour. Elle avait vu des personnes même jeunes complètement perdre la tête, des familles ou amis perdre l’être aimé à cette dégénérescence neurologique. Contrairement à Sunny qui était venue le temps d’un atelier, Em avait été présente pour les bons et les pires moments. Ce n’était pas une attaque de laisser entendre que la jeune femme ne pouvait pas avoir une réelle vision de la maladie juste le temps d’un atelier, mais visiblement, ce ne fut pas accueilli de la bonne manière. Elle se pinça les lèvres, se retenant de lever les yeux au ciel. C’était inutile de tout prendre si personnellement. L’empathie était une qualité, mais jusqu’à une certaine limite. « C’est tout à ton honneur. Mais j’espère tout de même que tu n’auras pas à voir des patients en crise. » Le ton était plus sec qu’elle ne l’aurait souhaité, signifiant bien qu’elle préférait clore le sujet vu qu’il n’irait de toute façon nulle part. Son attention reportée dans les pots qu’elle nettoyait, Em se serait parfaitement contenté du silence plutôt que de continuer sur cette voie glissante. Parce qu’ils ne s’agissait plus de juste passer le temps, n’est-ce pas ? Cela devenait personnel. Assez pour que la Dawson se sente cette fois attaquée. Elle releva les yeux sur Sunny, qui accusait sans trop se cacher son manque d’empathie de l’époque. Est-ce que ce ne serait pas plus mature de juste poser des mots dessus, plutôt que de tourner autour du pot ? « Tu sembles surprise que je sache faire preuve d’empathie, moi aussi. » Elle était froide, plus amère qu’elle ne voulait bien l’admettre. Après autant d’années, elle n’aurait pas imaginé que la rancune serait toujours aussi intacte. Cela n’allait pas avec la personne qu’elle connaissait de l’époque. Quoiqu’il en soit, Emery n’avait pas envie de se lancer sur cette zone de conflits. Ce n’était ni le moment, ni l’endroit. Elles n’étaient pas là pour régler leurs comptes mais pour encadrer un atelier et s’assurer que la salle serait parfaitement nettoyée avant de partir. « Je préfère en rester aux personnes âgées. » Mieux éduquées en général, avec davantage de discussion, d’histoires à raconter, et il n’y avait pas autant ce sentiment d’injustice quand la maladie gagnait du terrain. C’était une manière comme une autre de partir. Encore fallait-il que le moment soit venu et ne paraisse pas si prématuré. C’était égoïste, mais vu comment les choses se déroulaient, Emery espérait sincèrement que Sunny changerait de public la prochaine fois et ne reviendrait pas. Cela leur éviterait de devoir encore à affronter ce passif-agressif. Si seulement elle avait su que ce ne serait que le début… Lèvres pincées, elle déposa les bocaux sur le rebord de l’évier et releva un regard passablement agacé sur la blonde. « C’était il y a longtemps, Sunny. On était jeunes. Je sais que je n’ai pas réagi de la meilleure manière possible, mais est-ce qu’on peut se comporter de manière mature, s’il te plaît ? » Elle avait croisé les bras sur sa poitrine, ses sourcils froncés exprimant parfaitement ce qu’elle pensait de cette situation. Un air irrité qui tourna rapidement à l’incompréhension en réalisant la brusquerie de ses gestes, son regard noir, et surtout ses mots. Le bébé aurait sept ans aujourd’hui. Aurait. Et ces yeux qui s’emplirent de larmes. La Dawson avait beau être parfaite avec les patients du centre, elle n’était jamais de taille face aux émotions. Surtout quand il s’agissait d’un enfant visiblement décédé, de quoi installer un large malaise et la faire rester sur place, les bras ballants, et l’envie de s’enterrer six pieds sous terre. « Je suis désolée Sun, je savais pas. » Comment aurait-elle pu ? Elles n’avaient plus jamais été en contact depuis cette dispute, s’était seulement croisées de loin depuis. « J’ai bien conscience de ce que je t’ai dit à l’époque, et du fait que je m’en suis jamais excusée. Mais j’ai eu tort. Tu étais la mieux placée pour savoir ce qui était bon pour toi. J’aurais jamais voulu que tu aies ce genre de nouvelles à donner sept ans plus tard. » Elle avait des questions, des tas. Quand, pourquoi. Elle n’avait juste pas la légitimité à les poser et à ce stade, elle aurait juste aimé savoir comment ne pas mettre les pieds dans le plat encore plus.
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
Emery semblait s’imaginer que Sunny n’avait jamais rien vu de dérangeant ou de bouleversant, mais elle se trompait. Étant donné l’âge avancé des amis de sa tante, elle-même n’étant hélas plus toute jeune, elle avait vu des gens touchés par le cancer, dépérir, souffrir. Elle avait vu ce que Parkinson faisait à une personne autrefois active, minutieuse, calme, avec un travail qui demandait une précision d’orfèvre. Sunny était loin d’avoir tout vu, mais elle en avait assez vu pour apprendre à se protéger et à essayer de se blinder davantage pour pouvoir continuer à aider les autres sans leur faire subir, en plus de leurs problèmes, ses émotions face à leur condition. De toute manière, tout ce que disait Emery sonnait faux, et son ton sec lui tapait sur le système. Elle aurait très bien pu dire ça de base pour se montrer bienveillante, et simplement lui faire comprendre que c’était très difficile à voir, Sunny aurait réagi de la même manière intérieurement. La petite blonde s’était surestimée : elle n'arriverait pas à rester courtoise, ou en tout cas, aimable. Alors forcément, celle-ci avait manifesté sa surprise en constatant que son ancienne s’était lancée dans le bénévolat. Elle avait même lâché un petit pique, chose plutôt inhabituelle chez elle. C’était loin d’être son style. Même si Sunny détestait les conflits, elle essayait de toujours être directe, de ne pas passer par quatre chemins, veillant à ne pas être ni agressive en frontal, ni passive-agressive. Elle n’en était pas fière, mais c’était sorti, et c’était trop tard. Tourner sa langue sept fois dans sa bouche. Sept. Fois. C’était clairement une mauvaise idée de revenir ici pour faire du bénévolat, au risque de recroiser Emery. Elle allait devoir demander le planning des bénévoles à la directrice de l’établissement pour être certaine de ne pas venir le même jour que la Dawson. Mais il était hors de question de renoncer à des ateliers ici à cause d’elle.
Sunny ne prêtait plus trop attention pas attention aux paroles d’Emery, se contentant de faire ce qu’elle avait à faire. Il était temps de mettre un bon coup de collier pour pouvoir quitter cet endroit. Elle ignorait ses mots jusqu’à ce qu’elle parle de maturité. Ça y est, le chill-o-mètre de Sunny commençait à afficher le mot ‘ébullition’. Elle aurait pu mettre ses pâtes à cuire, là. « J’étais ton amie. Tu passais le plus clair de ton temps chez Marnie, tu squattais des jours… ça me donnait l’impression d’avoir une sœur quelques jours par semaine, même si on était différentes et pas toujours sur la même longueur d’ondes, c’était cool. Tu peux donc comprendre que jeune ou pas, sachant que j’estime qu’on était déjà assez matures pour peser nos mots et faire attention à nos amis proches, j’ai pu être blessée par tes paroles. », fit la jeune femme en posant ce qu’elle avait dans les mains pour elle aussi croiser ses bras et faire face à Emery. Elle reprit rapidement, ne laissant pas le temps à son interlocutrice d’en placer une « J’ai juste du mal à passer outre cette histoire. Je suis pas parfaite, je n’ai jamais prétendu l’être, et personne ne l’est. Je ne suis pas un bisounours, je ne vis pas dans un monde magique plein de licornes et d’arc-en-ciel. Je ne vis pas dans le déni, je vois le monde tel qu’il est et c’est bien pour ça que j’essaie d’aider au maximum autour de moi. Moi aussi, je ressens des émotions négatives, de la tristesse, de la colère… Je suis humaine, moi aussi. Ça ne fait pas de moi quelqu’un d’immature. Tout ça, ce n'est pas une question de maturité. Je suis mature. La preuve, je t’ai répondu quand tu m’as abordée, on parle et malgré mon inconfort grandissant, je te parle encore. ». Sunny roula doucement des épaules en sentant celles-ci se crisper. Elles étaient en plein dans le vif du sujet, en train de remuer le passé qui faisait qu’aujourd’hui, leur amitié n’était plus qu’un lointain souvenir. Naturellement, la petite blonde était tendue. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle lui répondit aussi sèchement concernant Eden et l’âge qu’elle aurait aujourd’hui si elle était toujours en vie.
Le visage d’Emery trahit son choc face à la nouvelle, ainsi que sa gêne. Sa gêne parce qu’elle venait de mettre les pieds dans le plat, et parce que Sunny perdait le contrôle. Elle pleurait et tentait de sécher les larmes qui perlaient sur ses joues, mais très vite, ces perles salées devinrent des flots de larmes que Sunny peinait à contenir. Elle inspira et expira un bref instant afin de se calmer, veillant à hocher la tête pour montrer à Emery qu’elle était attentive à ses paroles. L’entendre avouer qu’elle avait eu tort lui fit du bien. Un léger sourire flotta sur ses lèvres. C’était déjà ça. Sunny reprit ses esprits afin de lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. C’était le moment de mettre les choses au clair, de vider son sac et d’enfin passer, elle l’espérait, à autre chose. « Je suis désolée, Emery. Le truc, c’est que… Je t’en voulais encore de m’avoir mis ces idées en tête, d’avoir gâché un instant ce moment… C’est stupide, je n’ai pas choisi de ressentir ça. Je n’en suis pas ravie, je ne me complais pas dans ce truc malsain de t’en vouloir sept ans après. C’est juste plus fort que moi. Et le fait que oui, tu ne te sois jamais excusée, ça n’aide pas. », dit la jeune femme en s’appuyant contre la table derrière elle. Sunny veillait à bien lui dire ce qu’elle ressentait, et ce qu’elle pensait de tout ça, afin qu’Emery comprenne quel mal elle lui avait fait. Pas pour remuer le couteau dans la plaie, pas pour l’accabler, mais simplement parce qu’elle en avait besoin. Sunny voulait qu’Emery comprenne que c’était plus qu’un désaccord sans grande importance, et pourquoi. Pourquoi cette rancœur avait pris tant de place, pourquoi Sunny n’avait pas su lui pardonner et passer à autre chose depuis tout ce temps. Le plus dur restait à venir, car il fallait que Sunny parvienne à s’ouvrir à son ancienne amie.
« Au moment où je me suis dit que j’allais laisser ces cellules faire leur petite vie, c’était mon enfant, tu comprends ? Et que tu parles de ça, de ne pas la garder, que c’était une erreur… Ça m’a donné l’impression qu’elle ne devait pas vivre. Soit parce qu’elle n’était pas désirée, soit parce que je n’étais pas faite pour être une bonne mère… Et elle est… morte, maintenant. Alors quelque part… Je sais pas… », Sunny se tut, étranglée par les sanglots qu’elle refoulait. Elle déglutit, fixant le plafond en essayant de respirer et de se reprendre. Ce qu’elle venait d’évoquer implicitement lui brisait le cœur et elle eut l’impression de se faire rouer de coups à l’intérieur. Non, même si elle avait su que sa fille ne survivrait pas, il n’aurait pas mieux valu qu’elle interrompe sa grossesse. Non, cela ne lui aurait pas épargné le deuil et la tristesse, puisqu’elle voulait cet enfant. Interrompre sa grossesse l’aurait donc touchée en plein cœur, certes différemment, mais elle en aurait souffert quand même. Mais durant les heures les plus douloureuses, les moments difficiles, une petite voix lui rappelait ce qu’Emery et d’autres personnes lui avaient dit, et elle se surprenait à penser qu’ils avaient peut-être eu raison, et qu’elle aurait mieux fait de les écouter, ces idiots. Inutile de préciser que penser cela la rendait tout bonnement malade, et qu’elle s’en voulait terriblement que cette idée lui parasite ne serait-ce qu’un pour cent de ses idées noires. Alors, dans ces cas-là, c’était le serpent qui se mordait la queue, un cercle vicieux, le chagrin sans fin.
« Évidemment, tu n’y es pour rien, tu n’as rien à voir avec sa mort, ou quoi que ce soit. C’est juste moi, mon cerveau… Tout s’est mélangé et je n’ai pas su faire la part des choses, passer à autre chose… Tout ce qui se rapproche de cette période, ma grossesse, sa naissance… J’ai moins de tolérance vis-à-vis des gens qui m’ont fait du mal, qui ont été durs avec ma tante ou avec moi. J’étais une Sunny différente avant, pendant, et après ma grossesse. Et même si je n’aime pas ça, tout le bien que j’aurais pu en tirer, de cette grossesse, de cette naissance… Tout a disparu en même temps qu’elle. Toutes les mauvaises choses sont remontées à la surface et je me suis laissé submerger. », reprit elle en haussant les épaules et en secouant légèrement la tête, déçue par son comportement. Sunny quitta la table contre laquelle elle était appuyée pour attraper un chiffon et du désinfectant, afin de nettoyer les tables, tout en lâchant dans un soupir « Je suis désolée que la journée ait pris un tel tournant. Dramatique, passive-agressive, tout ça… ».
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
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Emery n’aimait pas du tout la tournure de cette conversation et pourtant, elle lui semblait nécessaire. Parce que ce scénario n’était que trop familier, au bout du compte. Elle avait passé les derniers mois à toujours devoir se justifier auprès d’anciennes relations sabordées. Généralement, on lui en voulait d’être partie sans un mot. Mais avec Sunny, elle avait visiblement pris le soin de ficher leur amitié en l’air avant. Elle n’était pas fière des paroles qu’elle avait pu avoir. Avec le temps, elle avait fini par arrêter de se flageller à ce sujet. La vérité, c’était surtout que Em s’était projetée à l’époque, avait pris la grossesse de la blonde personnellement. Elle avait tout simplement pris son cas pour une généralité et estimé qu’un bébé serait une erreur monumentale. Il n’y avait aucun besoin de s’acharner, d’être aussi mauvaise à l’égard d’une personne à qui elle était censé tenir. Elle avait eu tort à tous les niveaux. Aujourd’hui, le seul argument qu’elle avait pour son comportement était tout simplement qu’elle n’allait pas bien et s’était injustement défoulée. Ce n’était pas assez. Quoiqu’il en soit, l’artiste se montra relativement douée pour faire naître cette boule de culpabilité dans l’estomac de la Dawson, forcée de faire face à la relation qu’elles avaient à l’époque. Cela ne faisait que rajouter à l’incompréhension quand Marnie l’avait accueillie chez elle sans ciller. Em en avait passé des heures chez les Goldsmith, que ce soit pour jouer, faire les devoirs, diner, parfois dormir. C’était comme si elles étaient de la même famille alors que Emery était en réalité juste cette gamine délaissée chez elle. Son comportement, en plus d’avoir blessé Sun, débordait d’ingratitude, avait dû insulter même Marnie. Et maintenant, la jeune femme se sentait juste piteuse. Son instinct de fuite regrettait très clairement d’avoir entamé la discussion et de ne pas juste s’être contenté du strict minimum. Car même s’il fallait régler leurs différends, elle n’avait pas envie de s’y coller. « C’était une erreur de te traiter comme ça. Je me suis laissé emporter par ma vision des choses et le peu de recul que j’avais sur la vie à ce moment-là. J’aurais dû revenir m’excuser plutôt que de tirer un trait sur notre amitié. » Et aujourd’hui, elle ne pouvait pas blâmer Sunny de ne pas être capable de prétendre que rien ne s’était passé. Ce n’était pas une petite chamaillerie, le genre d’histoire qui arrive chez des ados. C’était un sujet sérieux, un cap de vie crucial où Sun avait dû grandir d’un coup. Plutôt que de la comprendre et de la soutenir, Em l’avait jugée et rejetée. Si les rôles avaient été inversés, la Dawson n’aurait certainement pas pu se défaire de sa rancune non plus. « Tu as le droit de m’en vouloir et d’avoir des émotions négatives. Mais si c’est pour que tu décharges ta rancune sur moi après autant d’années et qu’on en reste là, je préfère qu’on parle uniquement pour ce qui concerne le bénévolat. Ce serait la réaction mature à avoir. » Les reproches d’un accrochage datant d’il y a sept ans n’avaient plus lieu d’être si c’était pour le simple plaisir de les sortir.
Mais ce qu’elle venait d’apprendre bouleversait absolument tout. Les mots percutèrent son esprit avec violence tandis qu’elle voyait la jeune femme complètement se décomposer devant elle, se transformant en un torrent de tristesse. Si Emery se sentait déjà mal par rapport à cette histoire, la honte venait d’atteindre un nouveau niveau. Parce que lentement, elle réalisait ce que cela signifiait : elle ne rappelait que le souvenir d’une dispute où en plus de lui tourner le dos, elle avait répété à Sunny que son bébé serait une erreur, une catastrophe pour sa vie. Le même bébé qui avait été tout simplement effacé de l’équation alors que sa mère avait accepté dès le début de l’accueillir dans sa vie. Si elle pouvait se montrer virulente parfois, la Dawson n’était pas sans cœur et parmi les règles de l’univers, il y avait le fait qu’aucun parent ne devrait perdre son enfant. Ce n’était pas l’ordre logique des choses. Et à ce moment précis, si elle avait pu disparaître dans le sol, elle l’aurait volontiers fait. Elle ne pouvait pas reprocher à Sunny d’être ramenée à cette dispute en la voyant, de repenser à ses paroles qui de toute façon aujourd’hui n’avaient plus d’importance. Ça, Em l’avait bien perçu à l’époque. Quand son amie lui avait annoncé sa grossesse, la décision de garder ce bébé était déjà prise. Il n’y avait plus de négociations à avoir, plus de retour en arrière. Elle l’aimait déjà de ce lien inconditionnel qui semblait lier une mère et un enfant. C’était au-delà de sa compréhension. Elle n'aurait pas pu savoir que ce bébé ne vivrait pas, auquel cas elle se serait certainement tue -comme elle aurait dû le faire-. Maintenant, les dégâts étaient faits, c’était trop tard. « J’avais beau être ton amie, je n’étais personne pour te dire ce que tu devrais faire avec ce bébé, ou bien pour juger tes capacités à être une bonne mère. Tu savais mieux que tout le monde ce que tu devrais faire. Qu’elle soit partie n’a rien à voir avec ça. » Elle n’avait pas toutes les informations Em, ne pouvait pas deviner ce qui s’était passé. Mais elle connaissait assez Sunny pour savoir que celle-ci n’aurait jamais fait le moindre pas de travers durant sa grossesse. Elle aurait fait le nécessaire pour que tout se passe bien et que sa fille arrive dans un environnement aimant et sécurisant. C’était une fatalité, rien de plus. Peu importe combien elle avait pu désapprouver le fait d’avoir un enfant si jeune, jamais la Dawson n’aurait pu souhaiter sa perte. C’était d’autant plus difficile que Sunny s’écroulait devant elle sans qu’elle ne sache quoi faire. Et subitement, Em comprenait. A sa place, elle aurait sans doute explosé, chercher des coupables à une situation qui n’en avait pas. « Je pense que tu as une excellente excuse pour t’énerver. » concéda la blonde avec un sourire contrit. « Et j’imagine que ça ne doit pas être facile d’y être confrontée à nouveau et de devoir y repenser. Mais pour ce que ça vaut… je pense que ta fille aurait grandi avec énormément d’amour autour d’elle. Et qu’elle n’aurait été rien d’autre qu’une source de bonheur, contrairement à tout ce que j’ai pu te dire. » Parce que cela semblait évident, n’est-ce pas ? Elle ne devrait même pas avoir à expliquer à quel point elle avait tort. Elle soupira, se resservit un café sur la table pour occuper ses mains et ne pas se les tordre sous la nervosité. « J’ai bien mérité que les choses dérapent à ce point. T’en fais pas pour ça, je comprends. Mais vraiment Sun, je… regrette sincèrement tout ce que j’ai pu te dire à l’époque. J’avais énormément de choses à gérer, et j’ai pris les choses personnellement quand vraiment, j’aurais plutôt dû être là pour te soutenir. » Dans un sens, ce n’était pas plus mal. Parce que vu son historique, elle savait pertinemment que son soutien n’aurait rien valu, qu’elle aurait disparu et aurait laissé son amie se débrouiller seule. « Comment tu vas aujourd’hui ? » demanda-t-elle finalement. Parce que c’était tout ce qui importait, n’est-ce pas ?
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
Sunny fut soulagée d’entendre Emery reconnaître ses torts. Il était temps. Étant responsable de la fin prématurée de cette amitié, elle aurait, effectivement, pu essayer de se faire pardonner à l’époque. En général, c’est ce que les amis font lorsqu’ils ont causé du tort à quelqu’un à qui ils tiennent. Sunny avait non seulement été blessée par la réaction d’Emery, mais elle avait aussi été déçue et peinée de voir que le temps passait, et que celle qu’elle pensait être une amie proche, la sœur qu’elle n’avait jamais eue, ne s’excusait pas. Sunny s’était dit qu’Emery n’avait sûrement plus besoin d’elle, et que malgré ce qu’elle s’était imaginé, leur amitié n’avait que très peu d’importance et de valeur à ses yeux. Cela avait été un deuxième coup dur pour Sunny, et c’était ce qui avait fini par sceller cette rancune tenace pour au moins sept années, et peut-être plus si elles ne s’étaient pas parlé aujourd’hui. Aussi inconfortable et désagréable que cette discussion pouvait être, elle aura au moins le mérite de permettre à Sunny de tourner la page et d’avancer. Malgré l’ambiance pesante et son agacement plus que palpable, Sunny essaya de ne pas être trop sèche ni trop désagréable, appréciant l’effort de la blonde en face d’elle. Elle répondit, non sans trahir son effort pour paraître aimable « C’est bien, et c’est gentil de le reconnaître. ». Elle hocha ensuite la tête lorsqu’Emery lui fit part de ce qui lui semblait être mature en ces circonstances. Il était évident que Sunny était loin d’être le genre de personne à lancer des pics, et à être passive-agressive par plaisir. C’était extrêmement rare, voire exceptionnel qu’elle se comporte comme ça. Elle était plutôt du genre à éviter les conflits, mais s’il y en avait, elle n’hésitait pas à s’exprimer, dire ce qu’elle pouvait ressentir afin de régler les choses rapidement. Garder pour soi ce qui nous contrarie, ce qui nous blesse, c’est prendre le risque de se gâcher la vie, et de se retrouver avec des rancœurs qui nous rongent pendant sept ans. Sun’ n’était pas du genre à nier ses torts, à attendre que l’autre fasse le premier pas, à s’accrocher à une fierté mal placée qui pousse au silence. Elle n’endossait pas les responsabilités de l’autre si elle n’avait rien à se reprocher, mais elle encourageait plutôt le dialogue et cherchait des solutions. Alors si au bout de sept années sans s’adresser la parole, Sunny ne parvenait pas à se contenir, c’était parce qu’elle avait des choses à dire et qu’elle n’allait pas tarder à tout laisser sortir. De manière bien moins maîtrisée que d’ordinaire, du fait de la charge émotionnelle lourde qu’elle se trimballait depuis bien trop longtemps, mais c’était déjà mieux que de ne rien dire. Cet échange passif-agressif présageait fortement une confrontation sur ce qui lui permettrait peut-être d’enfin tourner la page, et de se débarrasser de ce sentiment désagréable et tenace à l’égard de son ancienne amie. « C’est mal me connaître. Je ne suis pas du genre à me défouler sur les autres, encore moins gratuitement. », rappela-t-elle à Emery.
Puis Emery mit les pieds dans le plat, et sans grande surprise, Sunny ne tint pas le choc. Cette fin de journée était décidément bien riche en émotions, hélas. La jeune femme, après avoir déversé son flot de larmes sous le regard confus d’Emery, s’excusa et vida son sac. Il était temps qu’elle lui explique qu’Eden n’était plus de ce monde, pourquoi elle en voulait autant à Emery, et surtout : pourquoi elle lui en voulait encore. Même si Sunny n’était pas du genre fier, ni à avoir honte de ces ressentis et émotions, ce qu’elle faisait-là était tout sauf facile. Et le fait qu’Emery reconnaisse que sa colère et sa rancune étaient légitimes amplifiait toutes ces émotions qui se bousculaient pour enfin sortir. Sunny parvint tout de même à se ressaisir, essuyant ses larmes tout en écoutant la blonde. S’entendre dire cela lui faisait du bien. Peut-être que Sun’ allait réellement sortir de cet endroit en étant soulagée et délestée d’un poids. « C’est certain, oui. Elle a été choyée durant ces neufs mois, on l’attendait avec impatience, j’avais préparé un tas de choses pour elle et son mois de vie a été parfait, elle a été couverte d’amour. Et en un mois sur cette terre, elle a changé ma vie. C’est injuste qu’elle ne soit plus là, elle méritait de vivre. De réellement vivre… », répondit-elle en sentant les larmes revenir. Elle souffla un bon coup afin de ne pas se laisser submerger. Elle aurait tout le temps de pleurer un bon coup en rentrant chez elle tout à l’heure. Et Sun’ souhaitait que les paroles d’Emery soient sincères, dures s’il le fallait, et non édulcorées et influencées par les émotions de son interlocutrice, même si cela aurait été tout à son honneur de prendre, cette fois-ci, les émotions de Sun' en considération. La jeune femme écouta la suite, toujours très émue par les paroles d’Emery. La gorge serrée, les sanglots faisant barrage au moindre son que la petite blonde tentait d’émettre, elle hocha doucement la tête à chaque phrase, pendant qu’un sourire ému étirait ses lèvres. Après un certain effort pour réprimer ses sanglots, Sunny parvint enfin à lâcher un « Merci Em’. Merci. », sincère et reconnaissant. Si elle avait pu, elle serait sans doute allée prendre Emery dans ses bras, geste symbolique permettant d’enterrer la ’’hache de guerre’’.
Sunny revint sur une phrase qui l’avait marquée. Deux, à vrai dire. Tout d’abord, Emery endossait la responsabilité de la fin de leur amitié. Or, elle n’était clairement pas la seule responsable du naufrage de leur amitié, quand bien même elle avait été le déclencheur d’une dispute d’une remise en question du côté de Sunny. La jeune Goldsmith, à l’époque, aurait pu se demander ce qui avait transformé Emery en cette boule de nerfs insensible, virulente. Mais par égoïsme, préoccupée par sa grossesse, elle n’avait pas cherché plus loin. Elle avait, à son goût, renoncé bien trop vite à cette amitié. Elle secoua vivement la tête, décidée à revenir sur les propos d’Emery un peu plus tôt, maintenant qu’elle se sentait un peu mieux. « Tu n’es pas la seule responsable. J’ai tiré un trait bien trop vite sur notre amitié moi aussi. Réagir à vif comme ça, ne pas revenir sur un tel événement, te laisser de côté comme ça… C’était idiot. Ce n'est pas de cette manière que les choses auraient dû se terminer… Espérer et attendre que tu reviennes, c’était la facilité. Je venais de prendre la décision la plus importante de ma vie, il aurait été bien que je trouve assez de sagesse et de maturité pour gérer autrement cette dispute entre nous, je trouve. », dit-elle d’un air navré. « Et j’ignorais que tu traversais une passe plus difficile que d’ordinaire. Je suis désolée de ne pas avoir vu que quelque chose n’allait pas, et de ne pas avoir été là. », ajouta la jeune femme en fronçant les sourcils, contrariée d’avoir manqué à son devoir.
Sunny sourit à Emery lorsqu’elle parla du présent, lui demandant comment elle allait aujourd’hui. Venaient-elles enfin de faire table rase du passé ? Amen. « Je vais bien. Je vais mieux. Même s’il y a des jours où la réalité est pesante sans Eden. Tout me semble irréel. Mais je fais ce que je peux pour rester positive, optimiste… J’essaie de voir le bon côté des choses. Je vis au maximum, je suis tout le temps occupée, en vadrouille. J’ai l’impression de vivre pour deux maintenant. », répondit-elle en continuant à sourire, mais d’un sourire légèrement moins éclatant que quelques secondes plus tôt. « Et toi, comment tu vas ? Je t’ai beaucoup vue un peu partout ces dernières années, tu as eu un tas de contrats ! Tu n’as pas chômé. Tu dois tenir ça de ta mère, cette véritable workaholic. C’est super pour toi ! Est-ce que ça te plait toujours, tu es épanouie ? », s’exclama un peu plus joyeusement Sunny, fière de son amie d’enfance. Elle espérait qu'elle faisait cela par passion, et qu'elle avait encore de nombreux projets sous le coude. Emery semblait s'être démenée pour faire décoller sa carrière, et rien que pour ça, elle méritait de réussir et de s'épanouir dans ce métier.
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
I'm friends with friends who are not my friends but we do a marvelous job playing pretend and as time has passed, I've come to bask inside one glorious fact : The past will always be the past, and that's just that, so
Cet après-midi était en train de prendre une tournure que Emery n’aurait jamais pu anticiper et qui lui donnait doucement envie de disparaître sous terre. C’était presque ironique compte-tenu du fait que quand elle passait les portes de cet établissement, elle se préparait mentalement au pire. Les patients du centre étaient imprévisibles, pouvaient parfois avoir des épisodes de démence aussi soudains que violents. Sans même en arriver là, ce n’était pas rare que la maladie les rattrape et que la confusion se lise sur leurs visages en plein milieu d’une conversation, rapidement suivie d’une profonde détresse. Il fallait avoir les nerfs accrochés et avec l’expérience, la jeune femme pensait être rôdée. Elle était prête à tout. Juste pas à avoir le nez plongé dans ses propres erreurs du passé. C’était d’autant plus difficile qu’à part durant leur dispute sept ans plus tôt, Em n’avait jamais vu Sunny s’emporter à ce point, se laisser autant dépasser par ses émotions. Elle était d’une profonde gentillesse, le genre à ne pas pouvoir faire de mal à une mouche… à condition de ne pas être blessée. « Je sais que ce n’est pas gratuit. » lâcha doucement la Dawson. Leur conflit remontait peut-être dans le temps, il n’en restait pas moins qu’elles ne l’avaient jamais réglé, étaient parties fâchées et ne s’étaient plus jamais reparlé depuis. Tout ceci pour une histoire qui se soldait par une tragédie. Ça, Emery n’aurait jamais pu l’anticiper et la nouvelle la frappa brutalement dans un mélange de choc, de peine, de compassion, d’horreur. Parce qu’une chose pareille n’aurait jamais dû arriver, tout simplement, qu’il n’y avait aucune raison pour que le destin s’acharne à ce point. Les fausses-couches étaient tristement courantes, les problèmes à l’accouchement un peu moins. Mais avoir un mois de vie avec un enfant pour qu’au final il s’en aille ? C’était juste cruel. De toute évidence, la blonde ne pouvait qu’imaginer ce que Sun avait dû vivre et compatir à sa douleur, ses larmes suffisant à faire naître un sentiment de détresse dans sa poitrine. Elle n’avait pas les mots pour c genre de cas, n’avait aucune idée de comment se comporter. Sept ans, c’était une longue période pour faire son deuil, mais à la réaction de la jeune mère, c’était comme si le drame venait de se passer. « Tu as rendu sa vie parfaite, et c’était ton rôle de mère. Ce n’est pas juste, non. Mais elle a eu de la chance de vous avoir. » C’était un faible réconfort et n’enlevait rien au fait que son départ était cruellement prématuré. Il était impossible de relativiser un tel drame, même avec la meilleure volonté. Tout ce que Emery pouvait faire ici était d’avoir des paroles réconfortantes -des années trop tard-, d’essayer de faire oublier les horreurs qu’elle avait pu prononcer à l’égard de ce bébé qui n’avait rien demandé. Sunny la remerciait mais elle aurait eu toutes les raisons du monde de plutôt l’envoyer sur les roses, justifiant le malaise de la Dawson qui se balançait d’un pied à l’autre, le regard légèrement fuyant.
Elle aurait dû être là pour soutenir son amie, c’était tout ce qu’elle retenait de cette histoire ; à la place, elle apprenait la nouvelle bien trop tard, sa seule présence plongeant la Goldsmith dans une détresse qu’il aurait mieux fallu éviter. Et dieu sait que Emery n’aimait pas prendre les reproches et les torts. Mais concernant leur amitié ? Elle était la responsable de tout ce chaos. « Ce n’était pas à toi de revenir vers moi. Si j’avais été à ta place, j’aurais tout simplement tiré un trait sur la personne qui m’aurait dit de telles choses. T’avais plus important à gérer et t’as eu raison de prendre soin de toi. » La loyauté ne signifiait pas courir après les gens qui nous faisaient du mal, chose que Emery concevait assez facilement. Elle haussa d’ailleurs les épaules concernant ses propres problèmes. « Je ne voulais pas que tu saches pour mes problèmes. Et je ne voulais pas d’aide. Donc tu n’as pas à t’en vouloir pour ça. » Em avait préféré abandonner et tout laisser derrière plutôt que d’oser demander de l’aide. Cela lui avait paru sensé à l’époque quand aujourd’hui, elle ne constatait que les pots cassés qui avaient accompagnés ce choix. Cela ne changeait de toute façon rien au fait qu’aucun drame personnel ne justifiait la manière dont elle avait traité son amie. C’était une raison, pas une excuse. S’il lui avait fallu sept ans pour s’excuser, alors la distance était plus que justifiée. Les cendres de leur amitié étaient froides désormais, laissant l’embarras du choix sur la manière dont elles pourraient reconstruire ce qu’elles avaient. Si elles le souhaitaient, du moins. « Je suis contente que tu aies trouvé de quoi donner du sens à ta vie, même dans les jours plus sombres. Je sais que ça dépend des croyances, mais j’aime bien croire que les êtres aimés disparus sont toujours avec nous. Donc tout ce que tu vis, tu le montres aussi à Eden. » Tout était question de symbolique, parce qu’il fallait bien croire en quelque chose. C’était réconfortant, même si sur le sujet, la Dawson avait -heureusement- peu d’expertise. Elle n’avait pas beaucoup expérimenté de deuils dans sa vie, son plus gros étant une personne encore vivante. Ce fut à son tour de sentir son sourire se crisper. Oui, ses contrats… à regarder ses réseaux sociaux, elle était une étoile montante du mannequinat, ne s’arrêtait jamais, enchaînait les photoshoots et les contrats. En réalité, elle perdait espoir, serait incapable de subvenir à ses besoins sans son contrat à plein temps au sex-shop. Quant à sa mère, cela faisait trois ans maintenant que Em n’avait plus eu le courage d’aller rien que l’apercevoir. « Oui, j’ai eu de chouettes opportunités… et j’aime toujours ça, mais disons juste que c’est en suspens pour le moment. Brisbane n’est pas exactement une plaque tournante pour les meilleurs contrats. Alors en attendant, je m’occupe aussi. » Avec le bénévolat par exemple. La blonde préféra ne pas relever concernant sa mère. Elle n’avait aucune idée de si elle travaillait encore, de comment elle se débrouillait. Elle était trop effrayée pour demander, savait juste qu’elle vivait encore dans son camping-car. « Comment va Marnie ? »
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Lorsqu’elle entendit Emery lui dire qu’Eden avait eu de la chance de les avoir, Marnie et elle, Sunny haussa doucement les épaules. Dans les moments les plus difficiles, Sunny n’était pas certaine qu’Eden avait été chanceuse d’être née chez les Goldsmith. Après tout, elle n’avait vécu qu’un mois. Sunny et Marnie avaient été chanceuses d’avoir Eden, mais l’autre affirmation d’Emery, même si la petite avait été choyée, n’était pas totalement vraie. La température de la chambre, le lit sans objets pouvant tomber sur le bébé et l’empêcher de respirer, installée de manière qu’elle puisse bien respirer, un temps raisonnable avant de la coucher après son dernier repas, pas de bougies, d’encens ou autres choses pouvant déranger ses voies respiratoires, un babyphone pour la surveiller… Tout avait été fait pour qu’Eden soit un bébé en bonne santé et en sécurité. Mais malgré cela, elle s’était éteinte sans que personne n’ait pu le prévoir, sans n’avoir rien pu y faire. Peut-être que quelque chose clochait chez Sunshine. Peut-être que dans ses gênes, il y avait quelque chose qui faisait que si elle avait au moins la chance de mener une grossesse saine à terme, son enfant n’avait pas pu vivre plus d’un mois. Si Eden avait été la fille de quelqu’un d’autre, peut-être aurait-elle vécu plus longtemps. Peut-être serait-elle en train de faire du vélo avec ses copains et copines de l’école à l’heure qu’il est, de jouer à des jeux d’enfants en profitant de son innocence, de cette insouciance propre aux enfants. Oui, peut-être que quelque chose n’allait pas chez Sunny, et qu’elle était indirectement responsable de sa mort même si les médecins et tout le monde autour d’elle lui avait dit qu’elle ne l’était pas, et que physiquement ou médicalement, rien de suspect n’avait été trouvé pour justifier le décès d’Eden. Alors, chanceuse, il fallait le dire vite…
En voyant Emery s’excuser et assumer la responsabilité de la fin de cette amitié, Sunny ne put s’empêcher de reconnaître qu’elle non plus n’avait pas été exemplaire. Elle n’aurait pas dû tirer un trait sur son amie aussi vite, elle aurait dû se montrer plus mature et revenir vers Emery, essayer de comprendre pourquoi elle avait si subitement changé et s’était montrée si agressive envers elle. Mais non. Trop préoccupée par la nouvelle de sa grossesse, elle s’était simplement braquée et avait décidé de laisser Emery dans son coin malgré tout ce qu’elles avaient vécu ensemble. Si cela arrivait aujourd’hui, Sunny réagirait comme elle aurait souhaité le faire il y a sept ans. Mais avec des si, comme on dit… Les paroles d’Emery la réconfortèrent un instant, mais en l’entendant lui dire qu’elle n’aurait pas souhaité qu’on l’aide, Sunny fronça légèrement les sourcils, une moue contrariée sur son visage « Oh ça, je m’en doute. Je te connaissais bien. Justement, si tu refusais de demander de l’aide, c’était sûrement parce que tu en avais vraiment besoin et que ce n’était pas rien… J’aurais aimé que tu te sentes assez à l’aise pour m’en parler. Mais c’était ton droit de garder ça pour toi, je le respecte. », répondit-elle en soupirant, attristée de ne pas avoir été là pour elle, même en ignorant son problème. Juste en étant dans sa vie, là, quelque part, disponible pour son amie.
« C’est ce que je me dis aussi. Je suis sûre que ce qu’elle était et ce qu’elle aurait été est avec moi, tous les jours. », répondit Sunny en souriant. S’il y a bien quelqu’un qui croyait en ce genre de choses, c’était bien Sunny. Elle avait toujours cru qu’il était absurde de penser qu’une personne disparaissait définitivement après sa mort. Comment toute cette énergie, cette petite étincelle, cette lumière qu’on ne perçoit plus physiquement chez les gens disparus, pouvait-elle disparaître pour de bon, d’un coup, comme si elle n’avait jamais existé. Ses croyantes avaient été confirmées par des expériences personnelles très réconfortantes. Depuis, elle n’avait jamais cessé de douter de ces choses-là. Cependant, Sunny n’en avait jamais parlé à personne, à part Marnie. Elle ne connaissait que trop bien le monde, ce besoin de ne croire que ce que l’on voit, d’expliquer la moindre petite chose inhabituelle, et surtout : ce besoin de forcer les autres à croire en ce que l’on croit, de leur enfoncer la soi-disant vérité dans le gosier sans leur demander leur avis. Cette envie et ce besoin viscéral de donner son avis sur les croyances des autres afin de les critiquer, de prouver qu’elles sont fausses, stupides, inutiles, problématiques, alors que la plupart du temps, elles ne font de mal à personne. « Merci, Em’. », dit-elle d’une voix douce, touchée par sa compassion. Ses paroles faisaient du bien à Sunny, essentiellement parce qu’elles arrivaient enfin, et venaient d’Emery, cette amie qui avait tant compté pour elle.
Sunny retourna la question à Emery, curieuse de savoir comment les choses allaient pour elle. Elle espérait que tout allait bien pour elle aujourd’hui, et qu’elle s’épanouissait dans son rôle de mannequin. Elle écouta attentivement la réponse de la jolie blonde, puis hocha la tête en répondant « Je comprends. C’est vrai qu’ici, ce n'est pas Los Angeles ou ce genre de coin… Mais tu as beaucoup travaillé, ce n’est pas plus mal que tu fasses une pause. ». Sun’ fit un sourire à Emery, plutôt soulagée que celle-ci ralentisse un peu. Ce milieu était connu pour ne pas être toujours très sain, et la savoir éloignée de ce rythme infernal, peut-être mal entourée par moments la rassurait pas mal. « A part le bénévolat, qu’est-ce que tu fais en attendant ? Je ne sais pas trop si tu touches un peu d’argent avec tout ce que tu as fait, tu dois bien avoir quelques royalties, ou quelque chose comme ça pour t’aider ? J’espère en tout cas. Comme tu le vois, je suis très au fait du milieu du mannequinat, puisque j’ai moi-même dû refuser plusieurs contrats. J’ai beaucoup de succès du haut de mon mètre vingt les bras levés, comme tu peux l’imaginer… », demanda très sérieusement Sunny, avant de pouffer de rire lorsqu’elle se moqua de sa petite taille et sur les anciennes règles très restrictives pour se faire remarquer dans ce milieu. Vu les nouveaux mannequins aujourd’hui, ces règles semblaient avoir été, pour la plupart, abolies, permettant à plein de physiques différents de se faire un nom, de représenter celles et ceux qui ne l’étaient pas autrefois. Il était temps.
Un large sourire étira les lèvres de Sun’ lorsque le nom de sa tante fut prononcé. Sa Marnie adorée. « Marnie va bien, merci. Tu sais, elle est fidèle à elle-même. Elle n’a pas changé d’un poil. Je suis obligée de lui dire de ralentir, de faire attention, parce qu’elle a beau être zen, prendre soin d’elle et tout le bazar, elle est très active, mais son corps ne suit plus toujours. J’essaie actuellement de la convaincre de dormir un peu à la maison, sur un vrai lit plus confortable que sa caravane, mais c’est une vraie bourrique sur ce point-là. », s’esclaffa la jeune femme. Voir sa Marnie vieillir, souffler de plus en plus de bougies, cela lui faisait peur. Elle n’en parlait jamais, ne le montrait pas, ne faisait pas exprès de penser à ce genre de choses, mais cela la contrariait d’imaginer qu’un jour, ce monde perdrait cet ange qu’est Marnie et elle, son pilier. En attendant, sa tante était bien vivante, en bonne santé et tout allait bien. Ne pas se laisser ronger par ces pensées, sinon, elles feront ressortir un tas de choses… « Et ta mère, comment elle va ?? Elle est plus présente qu’avant ? », demanda innocemment Sunny en reprenant doucement son rangement, loin de se douter que c’était tout sauf ce dont Emery souhaitait parler.
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
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Si c’était à refaire, à l’époque, Emery aurait fait les choses bien différemment. Sa dispute avec Sunny n’avait été que le sommet de l’icerberg à une époque où tout tombait en lambeaux dans son quotidien. La maladie de sa mère s’était développée extrêmement lentement, un jour tout allait bien, et le lendemain elle la mettait à la porte en la chassant, lui hurlant qu’elle n’était pas sa fille. Il avait fallu plusieurs tentatives à la jeune femme pour comprendre qu’en réalité, elle n’était pas le problème. Ce n’était pas quelque chose qu’elle avait dit ou fait. Sauf que Emery n’était même pas majeure et s’était retrouvée à vivre chez son père dans une atmosphère faite d’alcoolisme, de promiscuité et de belle-mère tyrannique. La blondinette n’aurait jamais tenu, même si elle avait vraiment voulu essayer. Elle avait pris son indépendance, avait fui plutôt que de demander de l’aide à qui que ce soit. Elle avait travaillé plutôt que de finir le lycée et ça n’avait été que le début de la galère. Couper les liens avec le monde entier était plus simple que d’admettre les difficultés qu’elle traversait. Alors quand bien même la Goldsmith serait revenue vers elle, cela n’aurait pas changé grand-chose. Emery avait volontairement brisé leur lien, avec elle comme avec les autres. Puis, elle était partie jusqu’en Angleterre pour poursuivre des chimères. Avoir fait ce qui lui semblait le mieux sur le moment ne l’empêchait pas de se sentir désolée. Ça avait été beaucoup de casse pour quasiment pas de récompenses. Pire encore, même des années après, elle continuait de ramasser les débris. Ça aurait été différent si elle n’avait pas été aussi entêtée. « Ce n’était une question d’être à l’aise ou pas. Je sais que j’aurais toujours pu me tourner vers vous. C’était juste… compliqué. » Elle était encore mineure et de ce fait, elle savait que se réfugier chez quelqu’un aurait pu attirer l’attention. Elle pensait protéger sa mère à l’époque quand aujourd’hui, elle pouvait voir que Isabel était potentiellement un danger pour elle-même. Cela faisait des années que Em n’était pas retourné jusqu’au terrain vague pour toquer chez elle et elle ne savait pas si elle le ferait un jour. Lire l’indifférence dans le regard de sa mère serait juste trop dure à encaisser. Aussi horrible que cela soit à dire, elle aurait préféré la savoir morte. Son souvenir aurait été plus doux que sa maladie. Mais cette pensée, elle ne l’exprimerait pas, encore moins face à son ancienne amie qui aurait dû être accompagnée d’une petite fille pleine de vie aujourd’hui. La Dawson avait envie de croire que les êtres aimés ne nous quittaient vraiment jamais. Il y avait quelque chose de rassurant dans cette idée et elle se retrouva à sourire en retour. Cela n’éliminait pas la peine, c’était certain, mais cela préservait l’idée que le lien existait toujours. Qui plus est, de ce qu’elle comprenait, Sunny savait comment rendre aux autres tout ce temps libre qu’elle avait entre les mains. Et cela avait une valeur rare. On ne pouvait pas dire qu’elles aient fait les mêmes choix de vie du tout quand tout ce que Emery avait accompli ces dernières années se trouvaient sur un compte instagram, à mi-chemin entre le vrai succès dans sa carrière et les mensonges savamment travaillés. C’était sa vitrine, sa manière à elle de ne pas laisser voir qu’elle était aux abois et vendait des sextoys actuellement pour payer son loyer. Et même si Brisbane n’était pas l’endroit où elle avait ses meilleures chances, elle n’avait plus la force d’en bouger. « Les pauses ne payent pas les factures. Mais j’ai quelques pistes, donc je ne m’inquiète pas trop. » C’était plus simple de mentir effrontément avec le sourire que d’admettre qu’elle avait la sensation de s’être plantée sur toute la ligne avec cette histoire de mannequinat. Elle s’y était juste bien trop consacrée pour arrêter maintenant. Elle eut un rire en secouant la tête. Le soutien de Sunny la touchait, mais elle n’y était vraiment pas. Em serait heureuse de toucher des royalties, sauf que vu ce qu’elle avait été payée à ses derniers, elle pourrait difficilement espérer mieux qu’une poignée de dollars par-ci par-là. « Oh t’en fais pas, je suis trop petite aussi pour les podiums. Et ma démarche est absolument catastrophique. Ça m’empêche pas d’essayer, tu me verrais sur les tapis à la salle de sport, prête pour les catwalks. » C’était surtout pour s’amuser. En réalité, elle n’avait jamais tenté, sachant pertinemment qu’elle n’avait aucun futur dans cette branche. « Je passe beaucoup de temps à faire du sport, sinon. Et quand je ne cours pas les castings, il m’arrive de bosser à mi-temps. Juste pour dépanner. Je n’ai pas vraiment de temps pour des loisirs artistiques, c’est bien pour ça que je laisse les résidents peindre et que je me contente de les surveiller. » Elle maîtrisait l’eyeliner et le tournevis comme personne mais avait les même capacités qu’un enfant de quatre ans si cela touchait au génie artistique. Déjà à l’époque, elle était celle dont les croquis ne ressemblaient à rien. C’était sans doute pour cette raison qu’être chez Marnie et Sun était si spécial à cette période. Cela lui semblait être un tout autre monde. Alors cela la fit sourire de savoir que sa tante était toujours en forme et fidèle à elle-même. L’hyperactivité de son amie ne venait certainement pas de nulle part. « Je pense que tu te fatigues pour rien. Elle n’en fera qu’à sa tête quoiqu’il advienne. Laisse-moi deviner, elle te répète qu’elle se connaît mieux que toi et qu’elle sait ce qui est le mieux pour elle ? » Malgré sa profonde bienveillance, les deux filles n’avaient jamais réussi à obtenir gain de cause auprès de tante Marnie si cette dernière avait décidé qu’il en serait autrement. Cela la fit sourire sous la nostalgie. Jusqu’à ce que le sujet se détourne pour revenir sur Isabel. Là, le sourire d’Em se fana sans qu’elle ne puisse le retenir. Subitement, la Dawson se rappela qu’elle avait des pots sous la main et opta pour attraper un torchon et venir les essuyer nerveusement un à un. Elle ne savait juste pas quoi répondre. Le mensonge lui serait venu naturellement mais le sujet était trop sensible pour qu’elle se sente capable de le dire sans avoir les yeux brûlants. Elle ne pouvait décemment pas prétendre que tout allait bien. « Elle va… bien. Physiquement du moins. Mais elle a une pathologie, c’est… proche d’Alzheimer. Elle ne reconnaît personne. » Em haussa les épaules, mettant toute son énergie dans un flegme qui n’était que dissimulé. Elle ne voulait pas en parler. « Je pense qu’on a bientôt fini avec la salle, non ? »
How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.
Sunny haussa doucement les épaules à la réponse d’Emery. « Je comprends… », répondit-elle simplement en soupirant, désolée d’apprendre que son amie de l’époque n’avait pas pu se confier ni recevoir l’aide dont elle avait besoin. Elle n’avait sans doute pas eu le choix, et avait préféré gérer seule, comme souvent dans ce genre de situation délicate. Même si Emery ne remettait la faute sur personne et ne semblait pas du tout rancunière, c’était toujours un échec difficile à accepter de ne pas avoir été là pour une amie, surtout pour une amie comme Emery. Il ne faisait aucun doute que si ces retrouvailles faisaient renaître leur amitié, Sunny ferait le nécessaire pour que ‘compliqué’ ou non, Emery ne soit jamais seule face à ses problèmes. La Goldsmith était un peu plus perspicace que dans sa jeunesse, plus têtue (merci Marnie), et puisque sa vie était plus tranquille que lors de leurs derniers échanges il y a plus de sept ans, elle n’aurait pas de mal à rester focus sur son amie.
Sunny prit elle aussi des nouvelles d’Emery, évoquant sa vie et sa carrière de mannequin. Même si son choix de carrière avait été surprenant sur le papier, mais en réalité, vu son physique, le fait que la Dawson soit mannequin n’avait rien d’étonnant. Elle avait un charme, un physique, des mimiques, des attitudes et des atouts uniques qui méritaient qu’on s’y intéresse. Il n’y en avait pas deux comme Emery. Se demandant comment la blonde s’en sortait sans contrats puisqu’elle n’y connaissait rien, Em’ lui répondit qu’elle avait des pistes pour payer le loyer. « Tant mieux ! Ça ne m’étonne pas, tu es débrouillarde et maligne, tu retombes toujours sur tes pattes. », lança Sunny en souriant, admirative. Emery avait toujours eu l’air d’être une fille forte qui ne se plaignait jamais, qui, lorsqu’elle évoquait un problème, haussait toujours les épaules en disant que ce n’était rien, qu’elle se débrouillerait. Sans être spécialement une grande optimiste à l’époque, Emery semblait se faire confiance et savait qu’elle trouverait une solution à ses problèmes. Alors plutôt que de se laisser abattre ou de perdre de l’énergie à se morfondre, elle faisait avec. Connaissant un bout de son histoire, c’était très sûrement malgré elle qu’Emery se débrouillait et gardait toujours la tête haute malgré les épreuves. Mais tout le monde n’avait pas les épaules pour, même sous la contrainte, gérer seul les coups bas et imprévus de la vie. Le fait que Sunny n’ait pas entendu parler de ses problèmes prouvait bien qu’Emery n’avait jamais trouvé d’oreille attentive chez elle ou de personne responsable pour l’aider durant les périodes difficiles… Puisque c’était ‘compliqué’. Et pourtant, elle avait sans doute géré ses galères toute seule. Comme toujours. Les habitudes sont tenaces. Sun’ espérait cependant qu’aujourd’hui, la Dawson avait des amis sur qui elle pouvait compter, et avec qui elle s’ouvrait un peu plus qu’elle ne le faisait auparavant. Parce que planquer la poussière sous le tapis, ça n’a jamais rien réglé. À part dégueulasser le parquet pendant des années et faire tousser quand on le soulève en oubliant les saletés en dessous, franchement…
Sunny plaisanta un peu en évoquant ses maigres connaissances du milieu dans lequel Emery évoluait. Le mannequinat, tout ça, même si elle suivait cela de loin, ce n’était pas du tout son domaine. Elle sentit une légère chaleur agréable dans sa poitrine lorsqu’en retour, Emery se mit à plaisanter elle aussi. Cela lui fit du bien de retrouver un peu de la Emery qu’elle connaissait, de blaguer comme si elles ne s’étaient jamais quittées. C’était une simple et brève plaisanterie, mais au vu de l’amitié qui liait autrefois les deux jeunes femmes, Sunny ne put que s’en réjouir. Surtout quand, il y a quelques minutes, les esprits s’échauffaient. Elle fut secouée d’un rire lorsque la jolie blonde lui parla de sa démarche « Ça doit être un truc universel, j’ai l’impression d’être une déesse du catwalk quand je suis sur ces machines. Jusqu’à ce que je me rende compte que je marche comme une dératée sur le rythme de ma musique, et c’est là que je change de machine après avoir vu mon flow négatif dans le miroir… », répondit elle en grimaçant et en mettant sa main sur le côté de son visage comme pour se cacher. Sun’ écouta attentivement Emery lui parler de sa vie, de ce qu’elle faisait lorsqu’elle n’était pas sous contrat... Mine de rien, elle avait un emploi du temps bien chargé elle aussi. Un job, des castings, des contrats, du bénévolat, du sport… En partageant autant de points communs, les deux blondes s’entendraient à merveille aujourd’hui, et ne risqueraient pas de s’ennuyer ensemble. « En gros, tu passes ton temps à courir partout toi aussi ! Et dans quoi tu travailles alors, quand tu n’es pas sous les flashes des photographes ? », demanda Sunny en souriant. Elle était curieuse de savoir dans quoi pouvait bien travailler Emery lorsqu’elle marchait dans les pas de madame tout le monde. Était-ce en rapport avec son premier métier, ou quelque chose de totalement différent ?
Un mince filet d’air quitta les narines d’une Sunny amusée lorsqu’elles se mirent à parler de Marnie et de sa tête de mule. Elle hocha vivement la tête pour confirmer les propos d’Emery sans la couper, avant d’ajouter « Absolumeeent. Puis comme elle se connaît, elle connaît ses limites, donc elle ralentira quand il le faudra, tu vois… Alors qu’elle fait tout l’inverse. Toi-même tu sais. M’enfin ! Que Dieu, le Karma, ou autre, la préserve et la protège. Elle se casse le dos pour faire le bien le plus longtemps possible, je l’admire. ». Un sourire béat flottait sur les lèvres de Sun’ tandis que ses yeux pétillaient. Si elle admirait sa tante ? Pas qu’un peu ! Pas une journée ne passait sans que le prénom de Marnie ne sorte de sa bouche pour en dire le plus grand bien. En même temps, il n’y avait que du bien à dire de cet ange qui sentait le patchouli et la cannelle. Un véritable ange gardien pour n’importe quelle âme croisant son chemin. Sunshine l’aimait énormément et faisait tout pour lui ressembler, pour s’inspirer de sa bonté et de ses leçons. Elle espérait du fond du cœur que si Marnie fatiguait, elle s’écouterait vraiment et lèverait le pied. Sunny tenait beaucoup trop à elle pour la laisser nuire à sa santé sans rien faire.
Sunny fronça les sourcils en entendant la réponse d’Emery concernant sa mère. Cela ne présageait rien de bon… Il ne fallait pas être devin pour se douter que quelque chose clochait, et Sunny redoutait d’entendre la suite. Elle se décomposa en apprenant la nouvelle. Un « Oh… » lui échappa dans un souffle. C’était donc pour cela qu’Emery était bénévole ici. Elle souhaitait sûrement aider d’autres gens dans la même situation que sa mère, comme elle aimerait qu’on l’aide. Encore une fois, quel courage. Sauf que la mère d’Emery n’était pas aussi âgée que les résidents de cette clinique. Peu importe l’âge, lorsque n’importe quelle maladie frappe quelqu’un, c’est difficile, douloureux. La pilule est amère et tout s’effondre. Mais il faut bien avouer que voir une personne relativement jeune souffrir de cette maladie, la voir sombrer si tôt et si jeune vers la démence, c’était sans doute encore plus difficile.
Navrée, Sunny secoua lentement la tête, peinée « C’est pas vrai… Même si ça n’arrange rien, je suis vraiment désolée que quelque chose comme ça vous soit tombé dessus, Em’. ». Sun’ ne savait plus quoi dire, et pour le coup, c’était plutôt rare. Peut-être était-ce parce qu’elle était encore mal à l’aise vis-à-vis d’Emery, qu’elle savait que malgré tout ce qui avait été dit aujourd’hui, leur relation n’était plus la même après sept années sans se parler. Sunny ignorait donc comment s’y prendre, quoi dire et surtout, comment le dire. Elle ne voulait pas voir Emery se renfermer alors qu’elle venait clairement de sortir de sa zone de confort et de faire l’effort de répondre de manière honnête et transparente à Sunny. Trop lui en demander, ce serait risquer de la contrarier. « Ça fait longtemps que la maladie s’est déclarée ? », demanda timidement la jeune femme, un peu soucieuse de la mettre mal à l’aise. Sun’ souhaitait avoir cette information, se demandant si cette maladie avait un rapport avec la fameuse phase compliquée d’Emery. En la voyant tenter d’esquiver la conversation, Sunny joua le jeu. Elle ne voulait pas la brusquer, la forcer à parler de quelque chose d’aussi éprouvant et difficile. Alors, dans un effort pour lui témoigner au maximum son soutien et son envie de renouer avec elle, Sunny lui dit, en plantant son regard dans le sien, tout en évitant de tomber dans le mélodrame « C’est le truc le plus ennuyeux à entendre dans ces moments-là, mais si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. N’hésite surtout pas. Tu fais pas ta tête de mule, ta miss indépendance 2023. Tu prends ton téléphone, tu viens sonner, tu fais ce que tu veux, mais tu ne restes pas dans ton coin, ok ? ». Elle avait terminé sur un ton moins grave, plus léger. Ces dernières paroles ressemblaient à celles d’une grande sœur bienveillante, sérieuse juste ce qu’il fallait, préférant offrir son aide en la jouant détachée et cool, histoire que la petite débrouillarde têtue ne se sente pas prise au piège ni mal à l’aise.
Naturellement, Emery ne souhaitait pas tellement que cet échange se poursuive, et Sunny se mit à s’activer pour couper court. « Oui, je pense que tout est quasiment en ordre. Je vais juste passer un petit coup par terre, j’ai vu qu’il y avait quelques tâches par-ci, par-là. Pour le reste, c’est tout bon.», dit-elle en remplissant légèrement le seau d’eau pour y tremper la serpillière. « Merci pour ton aide, Em’. », ajouta la jeune femme, un sourire flottant sur ses lèvres. Ce ‘merci’ ne concernait pas que le rangement de la salle et le nettoyage du matériel, et ça, Emery l’avait sans doute très bien compris.
ÂGE : 26 ans (08/01) SURNOM : em' en règle générale, mery christmas durant les fêtes STATUT : en couple avec cesar depuis juin 2023, pas de grosse catastrophe à recenser pour le moment. MÉTIER : vendeuse au sexshop l'aphrodite, en voie de racheter le sexshop concurrent. mannequin en dèche de contrats pour payer son loyer. LOGEMENT : squatter la coloc de cesar avec ses trois cochons d'inde a été un chaos inouï. elle a donc trouvé refuge... chez belle-maman. POSTS : 1047 POINTS : 80
TW IN RP : troubles alimentaires, drogues, sexualisation GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : obsédée par son apparence, déformation professionnelle ≈ vit une vie de rêve selon son instagram ≈ bricoleuse talentueuse ≈ oiseau matinal ≈ court, boxe, use les bancs de la salle de sport ≈ bénévole auprès de patients atteints d'alzheimer ≈ végétarienne ≈ son passif dans le mannequinat l'a amenée à coucher, poser pour des magazines érotiques et consommer de la drogue ≈ chantonne en permanence ≈ aspire à se marier à un bon parti pour arrêter de se soucier de la vie ≈ possède trois cochons d'inde : hobbs, eugene et ultra.RPs EN COURS :
I'm friends with friends who are not my friends but we do a marvelous job playing pretend and as time has passed, I've come to bask inside one glorious fact : The past will always be the past, and that's just that, so
Est-ce qu’elle était vraiment retombée sur ses pattes ? Emery adressa un sourire timide à Sunny plutôt que de s’oser à une réponse. On aurait pu le croire en la voyant aujourd’hui, que quoiqu’elle ait traversé, tout avait fini par rentrer dans l’ordre. Qu’elle menait désormais la vie après laquelle elle avait couru pendant des années. Et c’était vrai dans un sens ; elle avait vécu des expériences, avait un boulot, un endroit où vivre, ne se levait pas le matin avec la peur au ventre de se demander comment elle finirait le mois. Elle avait fini par s’en sortir. Mais en connaissant son histoire, la Dawson voyait aussi tout ce qu’elle avait mis en jeu. Sa fierté, son estime de soi, son intégrité. Elle s’était laissé piétiner tellement de fois sans rien obtenir en retour qu’au final, regarder ce qu’elle possédait aujourd’hui avait tendance à lui faire dire que le jeu n’en avait pas valu la chandelle. Elle ne mentirait pas autant sinon, ne grincerait pas des dents chaque fois qu’il lui fallait demander de l’aide. Elle n'aurait pas dans son entourage proche uniquement des gens qu’elle avait manipulé ou à qui elle avait allègrement menti au moins une fois. Ce n’était pas tellement de sa faute au vu des circonstances, mais dans des moments comme ceux-ci et face à une Sunny qui semblait éprouver une sorte d’admiration à son égard, Emery culpabilisait juste. Elle n’avait vraiment pas tourné comme elle l’aurait souhaité mais avait trop honte de l’admettre, se contentant de juste laisser son ancienne amie croire ce qu’elle voulait à ce sujet, et s’éloigner d ce terrain glissant. Elles venaient d’avoir une conversation bien assez difficile pour en plus devoir faire face à d’autres confessions qui tournaient le couteau dans la plaie. Par exemple, Em voulait volontiers admettre que sa démarche laissait franchement à désirer et que même si elle avait la taille requise, elle ne ferait jamais un tabac sur les podiums. Elle n’était même pas sûre de le regretter, très honnêtement. « Le pire, c’est quand tu réalises que tu sues et que tu halètes. Alors rajouter des talons à ça ? Non, je pense que c’est mieux de rester dans notre bulle et de préférence, loin des regards. » Sur le tapis et avec la musique dans les oreilles, c’était simple de croire qu’elles pouvaient être absolument n’importe quoi et personne ne viendrait leur dire le contraire. Mais l’image eut le don de faire sourire la Dawson, aussi amusée que compatissante. La personne qui avait mis des miroirs dans les salles de sport devait vraiment être à l’aise avec son corps, c’était certain. Car pour la blondinette, son propre reflet était sa pire némésis. Ce n’était pas faute de fournir les efforts pour s’améliorer. Le sourire se crispa néanmoins un peu. Devait-elle vraiment parler de son travail ? Ce n’était rien d’aussi glamour que mannequin. Ça avait tendance à mettre les gens mal à l’aise et à trahir le fait qu’elle n’était clairement pas une célébrité. « Dans un magasin pour adultes. » concéda-t-elle plutôt que de s’aventurer dans un autre mensonge. Il n’y avait pas de manière de vraiment enjoliver cette réalité et pour le coup, Sunny n’était pas la personne auprès de qui Em voulait se vanter de s’y connaître comme personne en sextoys. Elle était presque sûre que tante Marnie lui aurait fait les gros yeux à entendre cela, et l’image la fit intérieurement sourire. Presque autant que de l’imaginer marmonner à chaque fois que sa nièce devait lui faire la morale sur la manière qu’elle avait de gérer son temps et son énergie. C’était naturel de sa part de s’en faire, mais Em n’avait pas besoin d’être présente pour savoir que c’était bien peine perdue. « Elle dépérirait si elle devait rester dans son coin à rien faire. Mais je ne m’inquiète pas trop, c’est une force de la nature. Totalement le genre à te confier un secret de longévité quand elle atteindra les cent ans, par exemple, mâchonner une herbe spécifique pendant dix minutes tous les soirs… » Elle secoua la tête, prêt à tout entendre. Marnie était un peu excentrique à sa manière et il était clair que la créativité de Sun n’était pas sortie de nulle part. C’était le genre de personne qui savait donner l’impression que tout irait bien même quand ce n’était pas le cas. Peut-être qu’elle aurait été parfaitement avisée pour conseiller la Dawson quand les problèmes avec sa mère avaient commencé, mais Em savait pertinemment qu’elle n’aurait jamais pu en parler. Il lui avait fallu du temps et beaucoup de conversations avec les gens autour de sa mère pour réussir à comprendre quel était le problème. Il lui avait fallu tout autant de temps pour se faire à l’idée que c’était une maladie aussi incurable qu’irréversible. Plus jamais sa mère ne la reconnaîtrait et son cerveau confus était juste incapable d’accepter cette notion. Ça aurait été trop dur de rester et d’être dans sa vie comme si elle était une parfaite inconnue. Tout ceci, elle aurait pu l’expliquer à Sunny, mais elle préférait encore accuser Alzheimer. C’était une dégénérescence neurologique aussi, donc un cas similaire, non ? « Merci Sun. Mais t’en fais pas, ça va. » Elle avait eu le temps de se faire à cette idée et de se sentir comme une orpheline. Elle s’efforça de lancer un sourire à la Goldsmith pour lui assurer que vraiment, tout ira bien. Il y avait des jours où elle parvenait à ne pas y penser du tout et c’était une bonne chose, non ? « C’était il y a presque huit ans. » concéda-t-elle finalement, acceptant de révéler que la maladie de sa mère avait contribué à sa réaction disproportionnée et à son acharnement avant qu’elle ne mette les voiles. Elle n’avait juste vraiment pas envie d’en parler et même si la douceur de Sun la toucha plus qu’elle ne pourrait l’admettre, Emery fit une moue dramatique. Le fait est qu’elle n’oserait jamais appeler la jeune femme pour avoir une épaule sur laquelle pouvoir pleurer, certainement pas avant de s’être racheté un minimum. Avoir chacune traversé des épreuves ne pardonnait pas forcément tout et la confiance était quelque chose que Em avait besoin de savoir à double-sens. « J’ai passé trop de temps à me préparer pour Miss Indépendance 2023, désolée, mais je veux ma couronne. » Elle insistait. Être vulnérable, ce n’était vraiment pas son truc. « Mais j’imagine que je pourrais appeler pour passer du temps ensemble. » Qu’elles puissent se revoir en terrain neutre et qui sait, peut-être retrouver un semblant du lien qui les liait des années plus tôt. Mais pour aujourd’hui, elles avaient eu assez d’émotions. Maintenant que la salle était presque en ordre, il était temps de retourner vaquer à leurs occupations. « Ok. Je vais m’assurer que les papiers sont prêts à l’accueil. » Elle resta pourtant plantée sur place quelques secondes en observant Sun, jusqu’à ce que finalement, un fin sourire étire ses lèvres. « Prends soin de toi. »
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