| (miett #3) running in the wrong direction |
| | (#)Sam 18 Mar 2023 - 21:38 | |
| ☾ running in the wrong direction The first cut is the deepest but the rest still flipping hurt. So what's the point in getting your hopes up, When all you're ever getting is choked up. Cause all I want to do is try to make a connection, I thought I was close but under further inspection, it seems I've been running in the wrong direction. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) thewilds.agency Ce soir encore Mickey a beaucoup bu et les cadavres de bouteilles jonchant son parquet se fondent dans un décor tristement habituel, composé d’autres excès qu’il n’est sans doute plus utile de nommer après toutes ces années. La présence de poudre blanche sur sa table basse ne fait notamment aucun doute, figurant à côté de ces boîtes d’opioïdes dont son plus célèbre client ne devrait pas tarder à venir s’emparer et du livre autobiographique de ce dernier, que le boxeur a terminé de lire la veille dans son immense bonté. Rien ne l’obligeait à se farcir la vie du Hartfield sur plusieurs centaines de pages et Mickey se plairait sûrement à dire que ça lui a un peu coûté, mais il était bien le premier à en soumettre l’idée et à démontrer de l’intérêt pour ce bouquin qui n’avait pas manqué d’éveiller sa curiosité. Le mystère Nine a désormais le mérite d’être clarifié au même titre que certaines questions qu’il pouvait se poser sur Rhett, l’occasion de découvrir les noms de celles et ceux constituant sa vie comme d’en tirer les conclusions qui l’arrangent, à l’image de ces internautes spéculant déjà sur les relations passées du commentateur. Ces rumeurs qui circulent tendent à orienter les choses dans le bon sens, c’est en tout cas ce que Mickey choisit de croire parce qu’il aime finalement l’idée que le Hartfield puisse être comme lui. Pas tellement regardant sur ce que les autres peuvent avoir entre les jambes, quand bien même de lourds indices laissent entrevoir un penchant nettement plus marqué que ce qu’il veut bien entendre.
Inutile de prétendre qu’il n’a pas certaines idées derrière la tête à présent, pas alors que le fait d’avoir convié Rhett chez lui dissimule bien plus que le besoin de discrétion que l’on devine derrière une transaction comme la leur et ce, même si jamais de telles intentions n’ont été insinuées entre eux. Mickey n’est de toute façon pas du genre à se trahir facilement, s’il a bel et bien laissé planer le doute sur ce qu’il pouvait attendre du commentateur lors de leur dernier échange ce n’est pas pour autant que Rhett est en mesure de l’escompter, et c’est bien la surprise que le boxeur entend créer ce soir. Ce petit jeu entre eux peut après tout évoluer de ce côté-là sans que sa rancœur en soit forcément oubliée, Mickey est même persuadé que cette dernière ne ferait que rendre les choses plus intéressantes encore et à aucun moment, bien sûr, l’idée de faire fausse route ne lui effleure l’esprit. Non pas par conviction stupide d’être irrésistible mais bien parce qu’il s’évertue à voir des signes qui n’en sont pas, prêt à tout pour combler cette solitude qui en porte définitivement bien le nom. Un peu de compagnie pour la soirée et pourquoi pas pour la nuit, c’est vraiment tout ce qu’il demande et il se fiche finalement de la forme que celle-ci pourrait prendre – avec une préférence, tout de même, pour celle que l’on imagine.
« Tout est là. » Rhett a tout juste mis un pied dans son studio que le boxeur le dirige déjà vers sa table basse, là où sa commande l'attend. Il n'est pas pressé d'en finir, bien au contraire, mais il présume que son invité souhaite avant tout régler leur petite affaire après ces deux semaines d'attente durant lesquelles son stock devait sérieusement tirer vers le rouge. Ce n'est pas pour le plaisir de le faire mariner que Mickey s'est donné cette marge mais bien pour mettre la main sur une marchandise de qualité, pour ça son client le remerciera plus tard. « T’as qu’à poser le fric sur la table, je te fais confiance. » Sous-entendant qu'il n'ira pas recompter derrière, Rhett n'ayant aucune raison de l'arnaquer alors qu'il compte bien plus sur lui pour le fournir que l'inverse n'est vrai ici – du moins, quand le boxeur n'espère pas en secret que le Hartfield l'honorera d'un peu plus que d'une visite. « Je te sers un truc ? Pas besoin de préciser que j’ai de tout, tu peux t'en rendre compte par toi-même. » Il n'a en fait qu'à tourner la tête pour visualiser une partie des bouteilles dont il dispose, exposées au niveau d'un bar mural presque aussi bien garni que peuvent l'être ses coffres et ses placards. En clair les invités du boxeur ne risquent pas de mourir de soif, à condition toutefois d'être très portés sur l'alcool car il y a bien longtemps que Mickey a personnellement tiré un trait sur ses deux litres d'eau par jour. « Et tu peux rester un peu, j’attends personne. » Il le propose bien plus qu’il ne le demande mais il détesterait entendre que Rhett a d'autres plans, surtout si ces derniers ne le concernent en rien. L'ancien champion n'a pas attendu deux semaines pour le voir juste passer en coup de vent, ce ne serait vraiment pas cher payé compte tenu du temps investi dans la lecture de son livre et rien que pour ça, Mickey estime mériter d'être récompensé. Il désigne alors son canapé dans l’hypothèse où l'invitation ne serait pas déjà claire et projette de l'y rejoindre une fois la question de leurs deux verres réglée. « Tu me dois une dédicace. » il reprend en s'assurant par un regard qu'il n'a pas oublié. Ce bouquin trônant au beau milieu de sa table basse n'attend plus qu'un petit mot de Rhett comme ce dernier le lui a promis, le boxeur l'a en tout cas pris très au sérieux là-dessus et le voilà maintenant bien décidé à obtenir cette dédicace de sa part en plus du reste.
Dernière édition par Mickey Reeves le Ven 21 Avr 2023 - 22:08, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 20 Mar 2023 - 10:44 | |
| En entrant dans l’appartement, il comprend déjà que Mickey n’est pas à jeun, sur aucun sujet. Ce n’est pas une surprise, bien sûr, mais Rhett mentirait s’il disait que cela ne le touchait pas, au moins à un certain niveau. Ce n’est pas parce qu’ils sombrent tous les deux à leur rythme que cela a quoi que ce soit pour le rassurer, encore moins alors qu’il a passé les deux dernières semaines avec l’esprit dans le brouillard et son irritabilité au maximum, incapable de trouver sa dose, incapable de se voir renouveler la moindre ordonnance non plus alors que le monde entier sait quelle est sa drogue - littéralement. Ah, ah. Son regard balaie la pièce, les cernes barrant ses yeux d’un bleu pourtant si apprécié. « Tout est là. » Il est là, bien sûr. Il a sauté sur son téléphone à la seconde même où Mickey lui a dit avoir en sa possession ce qu’il désire tant, et il n’a pas attendu une seconde de plus avant de demander quand est-ce qu’il pourrait donc passer chez lui, comme convenu. Fort heureusement, Mickey lui a répondu rapidement, ce qui lui a sans doute évité d’être traité de tous les noms - et de se vexer au point de peut-être hésiter à fournir Rhett, aussi. Cela a évité beaucoup d’ennuis, en somme. Le regard du Hartfield se pose sur la table basse désignée, pour y trouver effectivement une commande ressemblant en tous points aux cachets qu’il prend depuis des années. « T’as qu’à poser le fric sur la table, je te fais confiance. » Sans réellement savoir pourquoi, il en sourit. Il y a quelques semaines à peine, ils se tapaient littéralement sur la gueule et désormais ils en viennent au point de se dire qu’ils se font confiance ; les mots ont eu beau venir de la seule bouche de Mickey, Rhett n’en pense en réalité pas moins. “On revient de loin, hein ?” Il commente avec humour, sans pour autant tarder avant de prendre ce qui lui appartient désormais et, par la même occasion, se départir une fois de plus de son argent. Il lui a donné la somme convenue, il n’aurait pas joué au plus fin sur ce sujet, surtout parce qu’il est déjà évident à ses yeux qu’il lui demandera à nouveau de le fournir sous peu. Les cachets tomberont à la vitesse de la lumière, comme le prouve le simple fait qu’il soit déjà en train d’en avaler le premier tout rond, animé par la nécessité de retrouver un doux état d’euphorie qui lui a tant manqué depuis des semaines. D’ici vingt petites minutes, cela fera effet.
Après avoir attendu quelques maigres secondes, et mimé avoir pesé le pour et le contre, il en prend finalement un deuxième. Après autant de semaines d’abstinence, il le mérite, putain. « Je te sers un truc ? Pas besoin de préciser que j’ai de tout, tu peux t'en rendre compte par toi-même. » Et en effet, en levant les yeux il n’a aucun mal à se rendre compte que l’appartement de Mickey ressemble à lui seul à un véritable comptoir de bar. “Ce que tu veux. J’aime les surprises.” Oh, il lui dirait bien qu’il ne boit pas après avoir pris de l’Oxy, mais la vérité c’est qu’il n’en a rien à foutre, pas alors que le décompte d’Evelyn lui donnait deux semaines pour faire toutes les merdes qu’il veut avant qu’elle ne revienne dans sa vie et mette un terme à tout ceci. Et les deux semaines, il en arrive déjà au bout, sans avoir l’impression d’avoir pu en profiter. « Et tu peux rester un peu, j’attends personne. » Finalement, après de longues secondes dans cet appartement, c’est enfin sur Mickey lui-même qu’il repose son regard, accusant une seconde de silence, le temps d’analyser des mots qui parlent pourtant pour eux-mêmes. “Ok. D’accord. Personne m’attend non plus.” Il hausse les épaules, ne mentant pas. Personne ne l’attend parce qu’il a pris grand soin d’être exécrable auprès de tous ses proches sans même le vouloir, mais c’est sans doute un sujet qui ne mérite pas d’être abordé tant il est évident. Si Mickey n’a ni sa femme, ni sa fille à ses côtés, c’est parce qu’il n’est pas étranger du problème.
Le canapé désigné d’un geste de la main, Rhett le rejoint docilement, bien conscient que tout ira à merveille dans dix-neuf minutes. « Tu me dois une dédicace. » Le visage de l’australien se garnit enfin d’un sourire à l’énoncé de ce rappel, idée que Rhett avait effectivement repoussée au second plan dans son esprit. “Tu l’as vraiment lu, alors ?” Il questionne, déjà occupé à prendre le livre entre ses mains et à en constater les pages marquées par une utilisation. Il ne mentait donc pas, et cela suffit pour que le sourire de l’ancien sportif s’élargisse à peine plus, attrapant déjà un stylo sur ladite table basse. Enfoncé dans le dossier du canapé, une jambe repliée sur l’autre, il ouvre le livre à la première page. “Tu veux que je le signe à quel nom ? Mickey ? Scar ? Michael ?” Il avait fait ses devoirs à l’époque, qu’il ne s’y méprenne pas: Rhett n’est pas dans l’état de se pencher sur le sujet actuellement, et il aurait encore moins été capable de retenir la moindre information dernièrement. En attendant une réponse de sa part, il note tout de même la suite de la dédicace, ne souhaitant de toute évidence pas se contenter d’écrire son prénom, ou tout autre pseudonyme.
To , the only man i’d let punch me twice.
ps: that’s not an invitation.
“Je commençais à croire que tu m’avais oublié, tu sais.” Il parle des deux semaines d’attente, avec trop peu de nouvelles à ses yeux. Le stylo est nerveusement balancé entre son index et son majeur, ne serait-ce parce qu’il veut s’occuper les doigts et parce que faire glisser l’index de son autre main contre l’arête des pages ne suffit évidemment pas. Il referme finalement le livre sans jamais le lâcher d’entre ses mains, désormais penché en avant, ses coudes contre ses cuisses et son regard relevé sur le barman du soir. “Ma copine est à Londres pour quelques heures encore. Ou un jour ou deux, je sais plus trop.” Non pas qu’il n’écoute pas, mais il mentirait s’il disait avoir la moindre notion du temps dernièrement. Il sait qu’Evelyn revient, et à ses yeux c’est déjà un bon début, à en juger par d’où il revient. “J’ai officiellement son autorisation pour faire toutes les merdes que je veux durant ce temps, c’est pas ironique ?” Il esquisse un rire dans un souffle. Le pire dans tout ça, c’est qu’il ne ment pas et qu’il n’enjolive pas la réalité non plus. Evelyn le lui a dit mot pour mot, et c’est une chose qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, lui qui semblait avoir tellement hâte de se mettre plus bas que terre, et surtout de le faire en compagnie de Mickey qui s’avère être l’allié le plus inattendu et surtout le meilleur qu’il puisse trouver dans une telle situation. Dix-sept minutes. |
| | | | (#)Ven 24 Mar 2023 - 20:14 | |
| ☾ running in the wrong direction The first cut is the deepest but the rest still flipping hurt. So what's the point in getting your hopes up, When all you're ever getting is choked up. Cause all I want to do is try to make a connection, I thought I was close but under further inspection, it seems I've been running in the wrong direction. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) thewilds.agency Admettre qu’il lui fait confiance écorche sans doute un peu la bouche du boxeur mais l’inverse est forcément vrai pour que Rhett se soit tourné vers lui et dépende désormais de leurs petits échanges, sans quoi il ne se trouverait tout simplement pas dans ce studio ce soir. Sa présence ravit Mickey de bien des manières mais aucune qu’il soit prêt à manifester trop clairement, préférant encore se faire couper les deux bras sur le champ que d’avouer combien il a pu attendre cette visite. Il avait hâte de le revoir, c’est vrai, bien plus que d’encaisser son argent pour tout dire mais Mickey n’ira évidemment pas cracher sur la récompense de ses efforts. « On revient de loin, hein ? » S’il fait référence au fait qu’ils se rendaient coups et insultes il n’y a pas si longtemps alors oui, nul doute que ces deux-là ont fait du chemin depuis et que les choses ont évolué dans un sens qu’aucun n’aurait initialement pu prédire. Rhett n’est officiellement plus un homme que le boxeur rêverait de tuer de ses propres mains car ses envies le concernant ont changé avec le reste, de la façon la plus surprenante aussi. « Tu peux le dire. » il lui accorde de bonne foi sans préciser que loin, il ne l’est notamment pas de cette chambre que l’ancien champion entrevoit déjà de lui faire visiter. Mais patience, il n’y a pas le feu au lac. « Ce que tu veux. J’aime les surprises. » Des surprises, Mickey sera en mesure de lui en réserver ce soir mais la seule méritant pour l’heure d’être dévoilée est bien le contenu de son verre que le boxeur prévoit de rendre aussi mémorable que le reste. « Je vais ouvrir ma plus belle bouteille pour toi. La plus chère, aussi. » Une bouteille réservée à de grandes occasions et il veut croire que la venue de Rhett chez lui en est une, ou pourrait tout du moins le devenir. Mickey brandit devant lui son Scotch Whisky de vingt-six ans d’âge à l’allure royale, sorti de son écrin rien que pour les (très) beaux yeux du commentateur. « C’est peut-être bien la seule fois de ta vie que tu pourras voir un Glenfiddich Grande Couronne d’aussi près. » Et cet honneur, Mickey n’est pas peu fier de l’en gratifier alors que lui-même se réjouit de pouvoir enfin y goûter. Leurs deux verres remplis du précieux alcool, ces derniers sont déposés sur la table avant que le boxeur ne trouve à son tour une place sur le canapé. Pas trop près ni trop loin du Hartfield, tout est une question de subtilité. Quant à son invitation à rester, elle est posée là avec tout le sérieux du monde mais aussi avec l’espoir que Rhett saura s’en saisir – et s’il ne le fait pas, Mickey se jure déjà de trouver au plus vite un moyen de le revoir. « Ok. D’accord. Personne m’attend non plus. » Le fin sourire étirant ses lèvres en dit long sur sa satisfaction à cet instant, un peu trop content sans doute d’entendre qu’il n’a aucun plan ailleurs et rien de mieux à faire que de lui tenir compagnie. Pour quelques minutes ou quelques heures, ce n’est pas encore acté mais Mickey promet de mettre correctement ce temps à profit avec déjà une nette idée de comment y parvenir. Oh, disons seulement que Rhett ne dormira pas dans la baignoire s’il devait un peu s’éterniser par ici.
Sa dédicace, il n’est en tout cas pas disposé à faire une croix dessus alors qu’il estime avoir rempli son autre part du marché en lisant ce bouquin comme il s’y était engagé. Ce n’était pas vraiment une promesse émise entre eux, Mickey était même tout à fait libre de ne jamais y plonger son nez mais Rhett n’a sans doute jamais douté du fait qu’il le ferait. Et lui non plus, pour tout dire, n’a jamais vraiment cru que ce livre finirait par le contourner alors que tout était bon pour en apprendre davantage sur le Hartfield durant ces deux semaines. « Tu l’as vraiment lu, alors ? » Son regard le toise durant plusieurs secondes, comme pour lui dire arrête un peu, tu savais très bien que ce serait le cas. Tout le monde le savait, c’était même écrit sur la figure du boxeur qu’il se rendrait dans la librairie la plus proche dès le lendemain et c’est bien ce qu’il a fait, avant même d’acheter la moindre bouteille ce jour-là. Le sens des priorités, sans doute. « Bien sûr que je l’ai lu. Et ça va, c’était pas trop une torture non plus. » Pas une torture non, mais quand même un sacré effort que Mickey considère avoir entrepris pour un type qui n’a pas hésité à le salir à l’époque. Si on lui avait dit trois ans plus tôt qu’il ferait tout pour connaître la vie de Rhett Hartfield, ce commentateur de malheur qu’il a maudit du plus profond de ses tripes, il ne l’aurait assurément pas cru. « On en apprend des choses, c’est plus instructif qu’une page Wikipédia ton truc. » il glisse sans toucher encore à son verre, ses yeux naviguant quant à eux entre Rhett et le livre dont ce dernier s’est emparé. Des choses, il a effectivement pu en apprendre tout un tas sur son compte et il mentirait s’il disait que cette lecture ne fait pas depuis apparaître le Hartfield sous un jour nouveau à ses yeux. Peut-être bien que ce livre éveille aussi en lui certaines questions, sa curiosité n’étant de toute évidence jamais vraiment rassasiée le concernant. « Tu veux que je le signe à quel nom ? Mickey ? Scar ? Michael ? » Surtout pas ce dernier nom, il commettrait une belle erreur en le faisant. « Mickey. Pour toi c’est Mickey. » Et ça le restera, comme semble l’insinuer son regard avec une certaine fermeté. Michael est réservé à la famille qui eux-mêmes ne l’utilisent plus beaucoup, et Scar au monde des courses qui a depuis quelques temps remplacé le monde de la boxe. « Et applique-toi, je veux qu’on puisse facilement identifier ton écriture si je dois la revendre un jour. » Il n’en fera rien bien sûr, trop fier pour imaginer ce bouquin et cette dédicace finir entre d’autre mains que les siennes alors qu’il estime l’avoir méritée. Il en perçoit d’ailleurs un bout et sourit au fait d’être le seul homme autorisé à le frapper deux fois – un privilège qui, il l’espère, ne sera pas le seul que Rhett lui accordera.
That’s not an invitation, vraiment ? Mickey n’en avait pas l’intention mais se le voir presque interdire pourrait facilement l’amener à récupérer ce droit qu’il n’a jamais perdu. Il ne voudrait pas qu’un autre s’en charge à sa place mais il a encore le temps de prendre cette dédicace au mot, Rhett semble de toute façon bien parti pour lui tourner autour aussi longtemps qu’il aura besoin d’un gars comme lui pour le fournir. « Eh doucement. » il se marre en le voyant gober un cachet puis un deuxième, visiblement pas disposé à passer une seule seconde de plus sans sa chère Oxycodone. « À ce rythme tu me repasseras bientôt commande, toi. » Ce qui ne serait pas pour lui déplaire bien sûr, pas alors que cela garantirait le fait qu’ils puissent se revoir sans trop tarder. « Je commençais à croire que tu m’avais oublié, tu sais. » Cette fois son regard scrute et interroge le commentateur car Rhett n’est pas le genre de client que l’on peut oublier, et pas le genre d’homme non plus. Mickey ne l’a pas tenu au jus de l’avancée de leur petit marché, c’est vrai, mais il pourrait en prendre l’habitude si c’est ce que Rhett désire. Le client est roi après tout, même dans une affaire comme la leur où son intérêt est bien qu’il ne puisse surtout pas aller se fournir ailleurs en s’impatientant un peu trop. « Oh. T’aurais voulu des petits messages de temps en temps pour te rassurer, c’est ça ? » Il s’en moque gentiment alors que dans le fond, il n’est pas mécontent d’entendre que Rhett a attendu après lui – et, surtout, que ce dernier a pu penser à lui. Son égo s’en voit même un peu trop flatté mais ça ne dure qu’un instant, les prochaines paroles du Hartfield lui laissant un sentiment plus mitigé. « Ma copine est à Londres pour quelques heures encore. Ou un jour ou deux, je sais plus trop. » Qu’elle y reste à Londres, Mickey s’occupe de tout. C’est ce qu’il aurait envie de lui répondre mais le voilà déjà occupé à interpréter les choses dans un sens plutôt qu’un autre. « Tu sais plus trop. » Il souligne simplement tout en cachant bien que cette imprécision lui plait assez, voyant là encore les signes qui l’arrangent comme celui voulant que Rhett et sa copine ne sont peut-être pas en d’excellents termes. « J’ai officiellement son autorisation pour faire toutes les merdes que je veux durant ce temps, c’est pas ironique ? » La surprise se devine à présent sur les traits du boxeur alors qu’on le sait, il en faut habituellement beaucoup pour lui arracher ce genre de réaction. « Sérieux ? On signe où pour avoir ce genre de copine au juste ? » Parce qu’il a plutôt la belle vie, Rhett, s’il a la liberté de déconner allègrement en son absence. « Mais c’est bien, ça veut dire qu’on peut faire tout ce qu’on veut ce soir. » Et le sous-entendu est à peine perceptible entre deux regards glissés vers lui, quand bien même ses pensées s’activent déjà à songer à toutes les façons dont ils pourraient merder ensemble. Elles sont assurément nombreuses, et ne s’apparentent étrangement pas qu’à des verres et des lignes que les deux sportifs pourraient s’enfiler.
« On trinque ? » il suggère alors en s’emparant de son verre, espérant que Rhett saura apprécier tout comme lui cet alcool d’exception qu’il n’aurait certainement pas inauguré pour n’importe qui. « À notre petite collaboration ou au succès de ton bouquin, comme tu préfères. » Le fait qu’ils soient capables de rester dans la même pièce sans être automatiquement tentés de se cogner dessus mérite certainement d’être célébré, même s’il a aussi bien compris que Rhett avait signé un coup de maître avec ce livre que le monde entier semble déjà s’arracher. « Entre nous ça me fait un peu mal de contribuer aux ventes, je crois que le Mickey d’il y a trois ans me maudirait s’il savait ça. » Il ne fait même aucun doute que cet affront le révolterait mais ce Mickey-là était aussi très loin d’imaginer que le commentateur lui ferait un jour de l’effet. Alors au final, est-ce que tout ça ne prouve pas surtout à quel point il peut être faible ? « Mais n’en sois quand même pas trop content, t’as certainement pas gagné la guerre ou peu importe comment tu choisirais de l’appeler. » Son regard appuie ces paroles comme pour remettre les choses à leur place et se donner aussi l’illusion qu’il n’est pas à deux doigts de tomber à genoux devant lui. Rhett n’est pas le grand gagnant de cette histoire, et lui encore moins le grand perdant. « Et ça signifie pas non plus que je te referai plus jamais le portrait, surtout si ça me démange. » En clair il n’oublie pas de quoi leur relation peut à l’origine découler, quand bien même Mickey a surtout besoin de s’en souvenir le premier. Ses poings ne risquent pas de le démanger dans l’immédiat, il n’a même aucune envie de faire à nouveau voir ces derniers au Hartfield car ce n’est tout simplement pas l’angle sous lequel il voudrait profiter de cette belle gueule qu’il se plait encore et toujours à détailler. C’est indécent d’être aussi beau, agaçant même. « Tu t’attendais à me voir vivre dans ce genre de trou à rats ? Sois honnête. » il questionne en se rapprochant subtilement sur le canapé, juste assez pour que Rhett ne s’en étonne pas. Ce studio qui est un taudis pour certains reflète avant tout une descente aux enfers qui ne connaît plus de fin, à l’image des murs fissurés que Rhett ne pourra pas rater. Ah, c’est sûr, Mickey est loin de la grande vie qu’il menait autrefois dans une belle maison payée avec les recettes de ses combats et ses nombreux partenariats. Le décor ne fait plus rêver personne mais c’est surtout seul qu’il se retrouve à occuper ces lieux aussi délabrés que lui. Affreusement seul même, et c’est sans nul doute son constat le plus navrant.
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| | | | (#)Mar 28 Mar 2023 - 14:29 | |
| « Je vais ouvrir ma plus belle bouteille pour toi. La plus chère, aussi. » Et la seule réponse qui vient à l’esprit de Rhett en cet instant, c’est qu’il n’a pas besoin de faire tout ce cirque pour le baiser. C’est une blague comme une autre, le genre qu’il raconte à tout va depuis l’adolescence parce que son état d’esprit n’a jamais évolué depuis et qu’il est après tout bien placé pour comprendre qu’il est capable de charmer la première demoiselle venue. Mais c’est justement parce que Mickey n’en est pas une qu’il se retient et garde sa blague pour lui, non sans la trouver drôle pour autant. « C’est peut-être bien la seule fois de ta vie que tu pourras voir un Glenfiddich Grande Couronne d’aussi près. » - “Et c’est aussi la seule fois de ma vie où quelqu’un va prononcer ce mot.” Peut-être, peut-être pas. Il est habitué aux belles soirées, aux costards, aux vins aux noms français. Il sait reconnaître les belles choses lorsqu’il les voit, et ce Whisky fait assurément partie du lot, même si Rhett peine à comprendre pourquoi Mickey lui déroule autant le tapis: il est fauché et a besoin de son argent à ce point ? Il est un addict, il le lui donnera même s’il lui balançait son Oxy au lance-pierre, et tout ce cirque ne change pas les choses. Les deux verres se remplissant aussi rapidement que Rhett a accepté la mauvaise idée, et il fait tinter le sien contre celui de l’ancien boxeur une fois ce dernier installé à ses côtés. L’instant d’après, le verre est déjà largement vidé. Alcool et médicaments ne font pas bon ménage, mais il a toujours eu une bonne descente, il n’y peut rien.
La curiosité de Rhett grimpe en flèche lorsque Mickey avoue avoir lu le livre, ce qu’il lui avait pourtant dit qu’il ferait. Sans doute que Rhett doutait encore qu’il irait au bout de cette pseudo-promesse, mais il est ravi d’avoir fait fausse route, comme le prouve la dédicace qu’il appose contre la première page, sans se faire prier un seul instant. Ses proches lui ont jeté le livre au visage plutôt qu’autre chose, alors il estime d’autant plus ce genre de réaction. « On en apprend des choses, c’est plus instructif qu’une page Wikipédia ton truc. » Le sourire en biais de l’ancien rugbyman n’a rien d’heureux. “T’as préféré quoi ? Tentative de suicide numéro un ou deux ? Ou non, c’est plutôt les débuts de l’Oxy que t’as apprécié, j’imagine.” Ou le moment où Jenna l’a plaqué ? Celui où il parle d’à quel point tout était un enfer auprès de Mabel ? Il a des centaines de pages à propos desquelles se réjouir et le pire, sans doute, c’est que Rhett pose la question sérieusement. Du moins, il cherche à obtenir une réponse de sa part, parce qu’il fait partie de ce tout petit groupe de personnes à qui il peut parler sans qu’elles soient citées dans le livre, alors il imagine son avis un peu moins biaisé que celui du reste du monde. « Mickey. Pour toi c’est Mickey. » Il l’informe du nom pour lequel il doit faire la dédicace et Rhett sourit une fois de plus. “Pour moi.” Il répète tout bas, amusé par la nuance apportée à ses propos. « Et applique-toi, je veux qu’on puisse facilement identifier ton écriture si je dois la revendre un jour. » - “J’écoutais peut-être pas beaucoup à la fac, mais je suis encore capable d’écrire.” Et, sans doute bien plus vexé qu’il ne voudrait l’avouer, c’est avec une attention redoublée que Rhett pose sur papier quelques mots, prenant effectivement soin de son écriture. “T’as au moins intérêt à le revendre cher.” Si jamais il s’en sépare, il faut au moins qu’il sache qu’une dédicace personnalisée de Numéro Neuf ne vaut pas une broutille, et surtout qu’il n’en existe pas beaucoup dans la nature.
Une fois ses mains libérées, c’est avec une ironie toute relative qu’il se permet donc de prendre deux cachets d’Oxy l’un après l’autre, incapable de se contenter d’un seul, tout comme il a été incapable d’attendre ne serait-ce la fin de leur échange. Il en ressent le besoin depuis trop longtemps pour y résister davantage. « Eh doucement. » Malgré le rire qu’il y ajoute, Mickey tente de le raisonner, comme beaucoup d’autres avant lui. Venant de sa part, tout est pourtant différent. “Calme toi maman. Je gère.” Et puisqu’il a lu le livre, il est désormais bien placé pour savoir que Rhett ne gère rien du tout, malgré le sourire sincère qu’il lui dédie en cet instant. « À ce rythme tu me repasseras bientôt commande, toi. » - “C’est ce qui fait marcher le commerce, non ?” Tant qu’il n’en meure pas, oui. Parce que les morts ne passent pas commande. C’est d’ailleurs en continuant sur sa lancée qu’il souligne à quel point la commande de Mickey s’est faite désirée, ce qui est en réalité un reproche bien plus qu’autre chose. Son dos à nouveau enfoncé contre le canapé, il a amené avec lui son verre de Whiskey contre lequel ses doigts courent. « Oh. T’aurais voulu des petits messages de temps en temps pour te rassurer, c’est ça ? » Il roule des yeux, mauvaise habitude calquée sur son frère, la faute à plusieurs mois passés en vivant à ses côtés. Ruben fait ça dès qu’il est contrarié, ce qui est de toute évidence le cas de Rhett en cet instant aussi, surtout alors qu’il n’a rien à répondre pour sa défense. Il n’est pas un gamin perdu, il aurait pu très bien survivre sans ses messages, ce n’est pas le sujet et il déteste l’idée que Mickey puisse le penser un seul instant. Tout ce qu’il dit, c’est qu’il aurait aimé être tenu au courant de l’avancée des choses, et plutôt que de s’enfoncer dans cette discussion, il préfère encore parler d’Evelyn, pour des raisons qui lui échappent encore à titre personnel. « Sérieux ? On signe où pour avoir ce genre de copine au juste ? » Il faut très certainement avoir une chance infinie pour avoir une petite-amie telle qu’Evelyn, et être un sacré connard à l’image de Rhett pour oser la pousser à bout à ce point. “Faut avoir été un sacré bon gars dans une vie antérieure, je vois que ça.” Parce que dans celle-ci, Rhett n’a certainement rien fait pour la mériter, comme en témoigne la nature même de son échange avec Mickey. « Mais c’est bien, ça veut dire qu’on peut faire tout ce qu’on veut ce soir. » Il en rigole, naïf qu’il est, incapable de comprendre les sous-entendus qui sont les siens. Tout ce qu’il y voit, c’est un buffet à volonté de drogues et d’alcools en tous genres. « On trinque ? » Cela ne l’empêche pas de lever à nouveau son verre en sa direction lorsque Mickey en fait la proposition, un sourire étant à nouveau destiné au rugbyman, avant que ce dernier ne disparaisse lorsque Rhett boit d’une nouvelle traite la fin de son verre. « À notre petite collaboration ou au succès de ton bouquin, comme tu préfères. » - “Les deux.” Qu’ils ne jouent pas aux avares.
« Entre nous ça me fait un peu mal de contribuer aux ventes, je crois que le Mickey d’il y a trois ans me maudirait s’il savait ça. » “Tu contribues à mes ventes et moi aux tiennes. Donnant-donnant, non ?”
Parfois, les choses peuvent être aussi simples que cela. Mickey est le dernier dont il aurait attendu une certaine aide, mais maintenant qu’il se trouve à ses côtés, Rhett mentirait s’il disait ne pas apprécier sa présence et son caractère bien trempé. « Mais n’en sois quand même pas trop content, t’as certainement pas gagné la guerre ou peu importe comment tu choisirais de l’appeler. » Leurs regards se croisent un instant, chacun jaugeant l’autre à sa façon. Rhett, de son côté, a l’éternel agaçant sourire en coin qui le caractérise tant. “T’as pas réussi à me tuer et maintenant tu me fournis, je vois pas ce que je pourrais demander de plus.” En d’autres termes, bien sûr qu’il estime avoir gagné la guerre, parce qu’à ses yeux il n’y a rien de plus évident que ce simple fait. « Et ça signifie pas non plus que je te referai plus jamais le portrait, surtout si ça me démange. » Et cette fois-ci, c’est un air de défi qui s’ajoute au regard qu’il lui dédie une fois de plus. “Essaie, pour voir.” L’Oxy inhibe encore et toujours sa douleur, faisant de lui un adversaire redoutable, non à cause de ses capacités mais bien à cause de son incapacité à se rendre compte de ses limites et du fait qu’il les franchit en tous temps.
« Tu t’attendais à me voir vivre dans ce genre de trou à rats ? Sois honnête. » Il l’est toujours, honnête, même lorsqu’il devrait apprendre à tempérer ses propos. Son regard dévie du brun à ses côtés pour se poser sur l'appartement en lui-même, qu’il détaille comme s’il le découvrait enfin. Jusque là, après tout, il était surtout préoccupé par l’existence de ses cachets bien plus que par son appartement. Mais maintenant, effectivement, il comprend où il veut en venir. “J’imagine que t’as pas toujours habité ici.” Qu’il n’habitait pas dans cet appartement lorsqu’il était au sommet de sa gloire, surtout. Il ne donne pas son avis directement, mais il laisse sous-entendre ce qu’il en pense. “Tu pourrais venir chez moi, la prochaine fois.” Il propose, comme si cela allait être la solution à tous les maux. Chez lui, les murs sont entiers et les trophées parfaitement rangés sur une armoire. Cela n’empêchera pas Mickey de retrouver son appartement une fois la transaction terminée, mais tout de même. Rhett tourne à nouveau sa tête en sa direction après avoir évalué du regard chaque centimètre carré de la pièce, et il s’étonne brièvement de la proximité de la tête de Mickey, qu’il n’imaginait donc pas aussi proche. Son coude se repose sur le dossier du canapé, tirant sur la plaie pourtant désormais guérie contre son flanc - celle-là même que le coup de poing de Mickey avait rouverte, quelques semaines plus tôt. Son torse vrille à peine en direction de l’ancien sportif, uniquement pour lui parler plus naturellement. “Mais traîne pas, parce que je vais devoir vendre si je veux continuer à me fournir auprès de toi.” Et il a beau à en rire et à en sourire, cela n’en reste pas moins la vérité. Le verre bascule contre ses lèvres pour qu’il en boive les maigres dernières gouttes, et il retrouve l’exacte même position face à lui. “J’ai pas de whisky mais j’ai du bon vin.” Le genre de bouteilles qu’on lui offrait à tout va, avant, comme si le sportif qu’il était buvait à tout va. Aujourd’hui, elles vont enfin pouvoir servir, sans doute, quoiqu'il trouvait qu'elles étaient plutôt à leur place dans une collection lui servant à décorer les murs et à laisser quiconque croire qu'il s'y connaît un minimum en la matière. Il n'y a rien de plus faux, mais il n'était pas contre l'idée qu'on puisse le penser. Bien au contraire, cela lui donnait une nouvelle corde plaisante à son arc.
Dernière édition par Rhett Hartfield le Lun 31 Juil 2023 - 15:11, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 2 Avr 2023 - 22:11 | |
| ☾ running in the wrong direction The first cut is the deepest but the rest still flipping hurt. So what's the point in getting your hopes up, When all you're ever getting is choked up. Cause all I want to do is try to make a connection, I thought I was close but under further inspection, it seems I've been running in the wrong direction. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) thewilds.agency Lui, chercher à impressionner Rhett avec la plus belle bouteille de son bar ? Peut-être bien, ou disons plutôt qu'il ne peut pas se permettre de dégainer une bouteille ordinaire quand il reçoit le grand Numéro Neuf sous son toit. Il soigne son accueil Mickey, voilà ce qu'il se plairait avant tout à en dire et s'il semble déjà prêt à dérouler le tapis rouge à son invité c'est aussi, bien sûr, parce qu'il espère marquer quelques points en vue de ce qu'il lui réserve ensuite. Beaucoup d'idées lui passent actuellement par la tête et c'est une chance que Rhett ne puisse actuellement pas y lire, contrairement au boxeur qui lui par contre a pu lire de quoi la vie du commentateur était faite à travers les pages de sa chère biographie. Il en comprend le succès aujourd'hui et pourrait même avouer que certains passages sont parvenus à le marquer plus que d'autres, mais il ne voudrait pas non plus avoir l'air trop investi devant lui – encore moins reconnaître qu'il a pris des notes, au sens propre comme au sens figuré. « T’as préféré quoi ? Tentative de suicide numéro un ou deux ? Ou non, c’est plutôt les débuts de l’Oxy que t’as apprécié, j’imagine. » Oh, Rhett n'y va pas avec le dos de la cuillère et un court silence s'empare de la pièce pendant que Mickey cherche une réponse à lui fournir. Lui-même n'a jamais songé à s'ôter la vie en ayant pourtant vu tout son monde s'écrouler et les deux prunelles de sa vie lui échapper, même si certains se plairaient à voir dans cette vie qu'il mène l'intention évidente de s'envoyer six pieds sous terre avant l'heure – et dans un sens, ce ne serait pas tout à fait faux. « Je suis vraiment obligé de choisir ? Parce qu’en soi, c’est d’en apprendre un peu plus sur toi que j’ai préféré je crois. » Il ne pourrait pas être plus honnête qu'en le disant, son regard raccroche d'ailleurs le sien comme pour lui prouver qu'il ne se fiche pas de lui. Ce bouquin est une mine d'or pour toute personne cherchant à connaître le Hartfield et quelque part, Mickey s'étonne un peu que l'on puisse ainsi dépeindre sa vie en long et en large. « J’imaginais pas que t’avais vécu tout ça. » il reprend en détournant cette fois le regard, gardant le reste de ses pensées pour lui. Ce n'est pas impossible qu'il ait parfois éprouvé un semblant de peine pour lui, le genre de chose que Mickey ne consentirait évidemment pas à avouer sans perdre aussitôt son sérieux car parmi tout ce qu'il aurait un jour cru ressentir à l'égard de Rhett, cette option-là n'aurait pas pu lui venir à l'esprit. Il n'aime d'ailleurs pas ces moments où sa rancœur s'évade un peu trop loin et voudrait la rattraper au vol pour se rappeler qu'il doit avant tout le détester, même s'il n'y parvient pas toujours. « Et non, si jamais t'avais cette crainte, j’te prends pas en pitié pour autant. » Il n'ira jamais jusque là et ce, notamment parce qu'il n'a plus de pitié pour personne aujourd'hui.
L'empathie que ce bouquin a parfois pu lui inspirer n'a pas non plus sa place ici alors Mickey ne nommera pas celle-ci, préférant au lieu de ça le reprendre sur cette dédicace et sur le nom que Rhett doit y faire figurer. « Pour moi. » Pour lui oui, et il peut bien en penser ce qu'il veut sans avoir beaucoup de risque de se tromper. Cette dédicace d'ailleurs, Mickey n'exclut pas de la revendre dans l’unique but de provoquer son invité car en réalité, il n'est pas né celui qui en profitera à sa place pour tout ce qu'elle peut à ses yeux symboliser. « J’écoutais peut-être pas beaucoup à la fac, mais je suis encore capable d’écrire. » L'aurait-il vexé ? Sans doute un peu et cette idée le fait doucement sourire. « T’as au moins intérêt à le revendre cher. » Cette fois c'est sa tête que le boxeur remue comme pour mettre fin à cette blague qui n'en était pas vraiment une, retrouvant alors tout le sérieux que la situation préconise. « J’en ferai rien. Mais si on voulait être raccord, je pourrais presque signer aussi tes boîtes d’Oxy pour le symbole. » Une dédicace pour une autre, entre grands sportifs ayant autrefois tant brillé dans leur domaine, c'est bien l'idée qu'il soulève sans pour autant y croire car il y a quand même mieux que de signer la drogue qu'il vient tout juste de lui refiler. « Les miennes de dédicaces valent plus rien par contre, t’es prévenu. » Et le soupçon d'amertume dans sa voix fait écho au grand champion qu'il était et dont les gens comme Rhett ont détruit l'image, de quoi le faire soupirer contre son verre avant d'en boire une franche gorgée. Il se détend néanmoins un peu plus à la vue d'un Rhett piochant sans attendre dans ses comprimés, sans pouvoir s'empêcher de commenter la vitesse avec laquelle ses mauvaises habitudes auront été retrouvées. « Calme toi maman. Je gère » Si Mickey est à présent convaincu d'une chose le concernant c'est bien qu'il ne gère strictement rien alors ces mots ont le mérite de le faire sourire, même s’il évitera de l'insinuer devant lui sachant que le commentateur n'avait pas beaucoup apprécié qu'il puisse douter de ses efforts pour s'en sortir la dernière fois. Difficile à vrai dire de percevoir ces derniers quand Rhett saute sur l’occasion de se fournir auprès de lui à sa sortie de cure mais Mickey serait bien le dernier à s'en plaindre, tout comme il ne l'empêchera jamais de gober ces comprimés comme des bonbons tant que ce sera bon pour ses affaires. Avec lui le tout nouveau business du boxeur a même de beaux jours devant lui alors dans tout ça, ils y trouvent finalement leur compte l'un comme l'autre. « C’est ce qui fait marcher le commerce, non ? » C’est surtout ce qui lui garantit de le revoir au plus vite et cette idée lui plait au moins autant que celle de ses poches se remplissant à vue d’œil, car il mentirait s'il osait affirmer que Rhett n'est pas déjà un peu son client préféré. Un client s'impatientant visiblement lorsque les nouvelles peinent à venir et dont Mickey ne manque pas de se moquer, se jurant toutefois de le tenir un peu plus au jus la prochaine fois juste pour s'assurer que le Hartfield n'ira pas voir ailleurs.
Et c'est drôle comme cette pensée rejoint aussitôt la suivante, alors qu'il aimerait déjà moins le savoir fidèle à cette copine laissée à Londres dont l'ouverture d'esprit parvient au moins à l'étonner. Il n'est pas en train de dire qu'il voudrait lui aussi goûter de nouveau au fait d'être en couple pour avoir droit au même genre de libertés mais Mickey voit d'ici tous les avantages que le commentateur peut en tirer, de quoi le rendre sans doute un peu envieux mais surtout beaucoup trop curieux. Car que l'autorise-t-elle à faire, au juste, quand Rhett évoque ce feu vert qui lui est donné pour s'en donner à cœur joie durant son absence ? Il pourrait le demander mais préfère en tirer les interprétations qui l’arrangent, en voulant croire par exemple que Rhett peut aussi bien enchainer les excès que tremper son biscuit ailleurs, durant ce laps de temps. Chanceux, en tout cas, si sa nana ne risque vraiment pas de lui demander des comptes en rentrant. « Faut avoir été un sacré bon gars dans une vie antérieure, je vois que ça. » La façon dont il en parle le crispe légèrement, comme s'il n'appréciait pas beaucoup d'entendre que cette fille a un peu trop de qualités. Et puis quoi encore, Rhett l'aime aussi du plus profond de son cœur ? Une part de lui espère bien que non. « T’as pas beaucoup parlé d’elle dans ton bouquin pourtant. » il souligne alors, se plaisant à réduire la fameuse Evelyn à trois fois rien et cela en toute mauvaise foi. « Mais je lui décernerais bien une médaille à cette fille, vu qu’elle semble capable de te supporter. » Il adresse un regard à Rhett avant qu'un sourire moqueur ne s'en mêle car supportable, ce dernier ne l'est effectivement pas toujours et il croit bien pouvoir en attester.
Sa présence est pourtant la seule dont Mickey souhaite s'encombrer ce soir, quitte à mettre pour ça sa fierté de côté en écorchant par exemple sa crédibilité quand il contribue au succès de son livre malgré tout ce qu'il pourrait encore lui reprocher. La hache de guerre n'est pas enterrée, Mickey le jure même si à cet instant, ce n'est pas forcément flagrant. « Tu contribues à mes ventes et moi aux tiennes. Donnant-donnant, non ? » « Ouais, donnant-donnant. » il confirme d’une voix tranquille, laissant subtilement glisser son regard vers lui avant de plonger ses lèvres dans son verre. Le naturel du boxeur revient après ça au galop et l'humeur de chien qui le caractérise si souvent se fait de nouveau entendre, invitant Rhett à ne pas trop se réjouir et le dissuadant surtout de se considérer gagnant quand il ne veut personnellement pas lui accorder cet honneur. Gagnant, à la limite, son invité le sera quand il se sera bien occupé de lui mais Mickey ne peut pas déjà se permettre de poser son regard un peu trop bas au risque de trahir ses intentions. « T’as pas réussi à me tuer et maintenant tu me fournis, je vois pas ce que je pourrais demander de plus. » Et le revoilà, ce provocateur que le boxeur avait eu envie de réduire en miettes le soir de leur rencontre juste pour lui faire passer l'envie de se foutre de lui. « Arrête de sourire comme un connard. » il grogne presque, rappelant également au Hartfield que ses poings ne sont pas à l'abri de retrouver le chemin de son visage si l'envie lui reprend. « Essaie, pour voir. » C'est peut-être ce que Rhett veut mais pas lui, quand bien même il peut être agaçant quand il prend la chose autant à la légère et mériterait que Mickey lui remontre de quel bois il se chauffe. « Tu sais très bien que je ferais beaucoup plus qu’essayer. » Et Rhett lui rendrait chaque coup donné car tout le monde sait bien comment tout ça serait susceptible de déraper – pas le genre de dérapage auquel le boxeur aspire, cependant. « Mais pas ce soir. » Car il a d'autres plans que le commentateur découvrira bien assez vite, Mickey étant assez à côté de la plaque pour croire encore que son invité n'attend lui-même que ça.
Mais une part de réalité le rattrape lorsqu'il recueille l'avis de Rhett sur ce studio reflétant bien sa vie depuis maintenant quatre ans. Un studio à son image, abîmé et esseulé où le boxeur mène à présent une vie de célibataire à la dérive loin, très loin du temps du bonheur où son quotidien se conjuguait encore à plusieurs et où son tableau familial figurait lui aussi en un seul morceau. Il avait tout à l'époque : la gloire de son sport, l'amour d'une femme et la douceur d'une fille, sans parler d'un train de vie nettement plus confortable dont il n'hésitait pas à tirer grandement profit. Tout autant de choses lui ayant filé entre les doigts pour qu'à l'arrivée, Mickey ne soit plus entouré que de ruines et de souvenirs étouffés à grand renfort de poudre blanche. « J’imagine que t’as pas toujours habité ici. » Et il imagine bien, comme en témoigne ce non que l'ancien champion marque déjà de la tête. « En effet. J’avais une belle baraque avant, plusieurs voitures aussi. C’était pas la même vie. » Oh, il préfèrerait à vrai dire retrouver une famille unie avant quoi que ce soit d'autre mais Mickey ne déplorera pas son divorce devant lui, pas plus qu'il n’admettra n’être aujourd’hui qu’un père absent collectionnant tous les torts et méritant sans doute que sa fille l’oublie. « Je pourrais te faire visiter mais honnêtement, t’en ferais vite le tour. » Le principal se trouve déjà sous ses yeux, seules sa chambre et une minuscule salle de bain échappent encore à son regard mais Mickey promet d’y remédier ce soir, comme ses prochaines paroles tendent à l'insinuer. « Remarque, j’ai foutu le reste de mes médailles et de mes coupes dans ma chambre. T’auras forcément envie de voir ça. » Pour frimer oui, mais pas que car ce n'est pas la seule chose que ces deux-là pourraient entreprendre dans ladite chambre. Le boxeur a un lit aussi, un lit dont Rhett pourrait apprécier le confort même si ce canapé pourrait suffire à matérialiser les pensées qui lui viennent. Des pensées gommées au profit d'un sourire satisfait à l'instant même où le commentateur reprend. « Tu pourrais venir chez moi, la prochaine fois. » C'est une invitation, n'est-ce pas ? Si Rhett n'a sans doute aucune idée derrière la tête en le proposant Mickey, lui, se plait déjà à penser que ces mots ne sont pas posés là par hasard. « J’y penserai. » il laisse simplement entendre, trop fier pour accepter l'invitation d'une traite même si c'est déjà tout vu, en ce qui le concerne. Cette discussion prend une tournure intéressante et tend même à aller dans son sens, c'est la réflexion que le boxeur se fait en se déplaçant légèrement sur le canapé pour réduire la distance entre eux. Juste un peu.
Se rapprocher est pourtant bien ce que Mickey s’assure encore de faire l'instant d'après, prétextant se redresser pour mieux gagner quelques précieux centimètres auprès du Hartfield. La subtilité n'a jamais été son fort mais il ne peut assurément pas s'en passer ici, désirant ne brûler aucune étape et savourant même cette proximité s'installant peu à peu sous les yeux d'un Rhett qui ne semble pas s'en offusquer. Peut-être aussi qu'il ne la remarque pas ou qu'il n'en pense juste pas grand-chose, encourageant inévitablement le boxeur à poursuivre sur sa lancée et à glisser de plus en plus de son côté. « Mais traîne pas, parce que je vais devoir vendre si je veux continuer à me fournir auprès de toi. » L'idée trouve un certain écho en lui alors que le boxeur est lui-même passé par là, il devine d'ailleurs que Rhett affiche ici un sourire de façade car ces mots cachent sans doute un projet bien plus d'actualité qu'on ne pourrait le croire. « Si tu cherches un coloc un jour.. » il soumet à la légère, incapable de rester sérieux alors que le fait de vivre seul a réellement tout pour lui déplaire certains jours. Il s'ennuie comme un rat mort dans ce studio, au point d'y accepter la présence ponctuelle de Léo pour ne pas être le seul à y tourner en rond. Elle est insupportable, ingrate aussi mais ils prennent leur pied tous les deux, alors c'est finalement un mal pour un bien. « J’ai pas de whisky mais j’ai du bon vin. » Et ça, ce n'est pas un mauvais argument pour convaincre un homme comme lui. Il a déjà dit qu'il songerait à venir et ne compte pas reconsidérer l'idée, à la place ce sont d'ailleurs ses doigts qui viennent se poser sur le verre de Rhett pour le lui confisquer. « Pose ça. » Le sien de verre retrouve également la table basse et non, ce n'est pas dans l'optique de les rendre mutuellement raisonnables avec tout ce qu'ils ont déjà pu boire. « Et fais voir ta main. » Une main que Mickey vient là encore chercher lui-même, s'emparant de celle-ci avant d'en orienter la paume vers lui. « On m’a appris à lire les lignes de la main un jour, je veux voir si j’y arrive encore. » Il ne lui dira pas quand, il ne lui dira pas où sauf si Rhett tient vraiment à le savoir et en attendant, son doigt parcourt lentement le creux de sa main avec une douceur qui ne lui ressemble pas. Mickey apprécie ce contact comme étant le premier initié ce soir, s'attardant sur une première ligne dont il analyse la profondeur et l'aspect tout en s'illustrant dans un semblant de caresse. « Hm. Ta ligne de vie dit que t’es prédisposé à faire n’importe quoi de ta santé, mais personne n’en sera très étonné. » Cette interprétation n'engage que lui alors qu'il croit se souvenir qu'une ligne de vie entrecoupée de petites marques laisse effectivement supposer une santé en dents de scie. Une seconde ligne récolte ensuite son attention et pas la moins importante, à ses yeux. « Et ta ligne de cœur dit que t’es plutôt instable en amour. Ça aussi, je l’avais un peu compris en lisant ton bouquin. » Le sous-entendu est gratuit, inutile de le remercier de souligner ici de criantes vérités. C'est certainement le moment où sa main devrait lâcher la sienne mais pour autant, Mickey n'en fait rien. « T’es pas obligé de me croire. » il débute, plongeant longuement son regard dans le sien et sentant au même instant un nœud se former au niveau de son ventre. « Mais ça m’arrange si t’es aussi flingué que moi. » Ses yeux ancrés dans les siens comptent maintenant sur Rhett pour lui demander pourquoi, comme s'il s'agissait là du feu vert qu'il attend. Un mot, un seul, et Mickey fera ce qu'il a terriblement envie de faire.
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| | | | (#)Mar 4 Avr 2023 - 15:20 | |
| « Je suis vraiment obligé de choisir ? Parce qu’en soi, c’est d’en apprendre un peu plus sur toi que j’ai préféré je crois. » Rhett voudrait lui rétorquer qu’il ment comme un arracheur de dents, mais en réalité il ne voit pas réellement le moindre signe de mensonge en lui et bien au contraire. Il semble humain, il a l’air de se dévoiler un peu et de détester ça, ce qui est une idée à la portée d’un Rhett qui en aurait pensé tout autant si les rôles avaient été échangés. Alors, au lieu de faire le moindre commentaire ironique, il se mure plutôt dans son silence, pris de court par la sincérité de Mickey, laquelle il n’avait certainement pas vu venir alors qu’il cherchait encore à abîmer son joli minois il y a quelques maigres semaines de ça. « J’imaginais pas que t’avais vécu tout ça. » - “Le revers de la médaille.” Il répond à son tour avec sérieux. L’homme face à lui en a aussi vécu un. Les choses ne sont pas exactement pareilles, ils ont su détruire leur vie à des niveaux et des rythmes différents, mais tous les deux l’ont fait avec un brio incomparable, au point où ils ne se retrouvent plus que pour échanger de l’argent contre des médicaments de contrebande. Pathétique. « Et non, si jamais t'avais cette crainte, j’te prends pas en pitié pour autant. » Rhett pose un instant son regard dans le sien, comme pour le défier de ne pas le prendre en pitié, lui et ses grands yeux bleus. Pour autant, il en dit tout l’inverse. “T’as pas intérêt.” Il n’a pas avoué certaines parties méconnues de son histoire pour recevoir l’empathie du monde. C’était en réalité la seule façon qu’il a trouvé pour se confier une bonne fois pour toutes, et enlever le pansement à sa manière. C’était lâche bien plus que quoi que ce soit d’autre, et c’est aussi pour cette raison qu’il a préféré ne pas impliquer de trop Evelyn dans le projet. « T’as pas beaucoup parlé d’elle dans ton bouquin pourtant. » Il l’a vraiment lu, et il a porté son attention sur beaucoup de choses, de toute évidence. “On ne se connait pas depuis longtemps à l’échelle du livre.” Il se contente de lui donner une explication factuelle, le livre parlant bien plus de sa vie d’avant que du présent, dont Evelyn fait pourtant partie sans le moindre doute. Qui plus est, il estime que son nom n’avait pas à être associé aux possibles scandales soulevés dans ce livre, ce qui est sa façon à lui de la protéger. « Mais je lui décernerais bien une médaille à cette fille, vu qu’elle semble capable de te supporter. » Mickey a un sourire moqueur et Rhett en esquisse un à son tour, incapable d’aller contre son avis. Elle mérite une médaille, pour sûr.
Un pas en avant, deux en arrière et trois sur le côté. Voilà comment ils fonctionnent, dans une pièce transpirant la testostérone autant que l’illégalité. « Arrête de sourire comme un connard. » C’est sa façon naturelle de sourire, pourtant, et bien sûr que ses lèvres s’élargissent dans un sourire encore plus immense alors qu’on vient d’exiger de lui le contraire. Il est assez peu raisonnable pour défier Mickey de lui en coller une à nouveau, chose qu’il n’a pas eu besoin de lui dire deux fois dans le bar où ils se sont retrouvés. A ses yeux, c’est une certitude qu’ils en viendront aux mains à nouveau. Il ne sait pas où, il ne sait pas quand, et il ne sait pas s’ils chercheront encore à réellement se tuer l’un l’autre, mais c’est inévitable. Ce ne sera simplement pas ce soir, de toute évidence, à en juger par l’immobilité de Mickey autant que son calme plutôt étonnant malgré ses insultes aux allures de ponctuation. « Tu sais très bien que je ferais beaucoup plus qu’essayer. Mais pas ce soir. » Comme affligé par la déception, il laisse sa tête retomber contre le dossier du canapé, ses yeux rivés sur un plafond aux innombrables imperfections. Et quand Mickey le questionne à propos de ce qu’il pense de l’appartement, Rhett se révèle être un garçon un peu trop bien élevé pour statuer sur ce qu'il en pense réellement. Au contraire, il esquive la question en avançant un fait évident: Mickey n’a pas toujours vécu ici, et tant mieux. « En effet. J’avais une belle baraque avant, plusieurs voitures aussi. C’était pas la même vie. » Les sportifs qui aiment les belles voitures. Quels clichés ils font ensemble. Une belle brochette détestable. « Je pourrais te faire visiter mais honnêtement, t’en ferais vite le tour. » - “J’échange la visite contre l’histoire complète. Pour un de ces jours.” Il veut savoir comment il a pu se brûler les ailes à ce point et en arriver là où il est aujourd’hui, sans plus de famille, sans métier, sans baraque, sans plus de voiture sans doute aussi. Il a tout perdu, absolument tout, et c’est sans doute effrayant aux yeux de Rhett qui se retrouve à ce point en la personne qu’est Mickey Reeves. « Remarque, j’ai foutu le reste de mes médailles et de mes coupes dans ma chambre. T’auras forcément envie de voir ça. » Rhett rigole brièvement ; bien sûr qu’il n’a rien sur faire d’autre de ses trophées que de les mettre sous son nez, pour s’endormir à leur vue et se réveiller près d’eux aussi. “On m’aura toujours avec des trophées.” On l’aura toujours avec n’importe quel maigre sujet de conversation qui touche de près ou de loin au sport, alors autant dire que Mickey est une belle opportunité parmi la masse ignorante et peu intéressante. Des trophées de champions du monde, il n’en voit pas souvent.
D’un côté, il existe Rhett qui propose plutôt que Mickey le retrouve dans son appartement la prochaine fois qu’ils feront leur petit échange, et de l’autre Mickey qui ne semble apparemment pas se contenter de ce qu’on lui offre, déjà à proposer une colocation auprès du futur Rhett fauché. « Si tu cherches un coloc un jour.. » Les lèvres de l’ancien boxeur marquent un rictus amusé, auquel celles du rugbyman se plient à leur tour. “Une coloc dans mon appart’, alors. M’en veux pas, je préfère mon étagère à trophées.” Il négocie un avenir qui n’arrivera pas simplement pour avoir le dernier mot. Et pour souligner à son tour qu’il n’est pas en reste en termes de trophées, aussi, parce qu’il reste convaincu qu’il n’a pas de titre de champion du monde uniquement parce qu’ils ne veulent faire ça que tous les quatre ans. Connerie. Connerie dont Mickey ne semble rien avoir à faire, lui dont le sérieux semble reprendre le dessus alors que Rhett observe les traits de son visage changer du tout au tour avec une certaine curiosité. « Pose ça. » Il se laisse délester de son verre sans s’en plaindre, jugeant de toute façon qu’il vaut mieux pour lui ne pas brûler la corde par les deux bouts. Un seul suffit déjà largement pour la consumer en entier, et il se contente donc d’observer Mickey s’emparer du verre pour le reposer contre la table basse, sans bouger pour autant de son côté. « Et fais voir ta main. » Les ordres vont de pair avec les gestes de l’ancien champion, Rhett étant guidé à chaque étape du processus tel que le serait un enfant. L’incompréhension se lit entre les traits serrés de l’australien, qui ne comprend pas où il veut en venir mais se laisse tout de même faire, sans doute guidé par la curiosité. « On m’a appris à lire les lignes de la main un jour, je veux voir si j’y arrive encore. » Alors, Rhett tourne la paume de sa main en direction du ciel, pourtant bien plus intéressé par les réactions sur le visage de Mickey que par tout le reste, à commencer parce qu’il ne sait pas s’il se fout de sa gueule ou s’il va réellement se la jouer Madame Irma avec lui - et à défaut d’y croire moindrement, Rhett trouve l’idée amusante, ou peut-être que c’est sa consommation d’Oxy qui commence à faire effet. “Qu’est-ce que les tiennes ont dit ?” Il n’y croit toujours pas, mais il est curieux de nature, et surtout il veut laisser les autres y croire si cela leur fait plaisir ou même les rassure. Ethel serait du genre à faire ça, elle aussi, à lire entre les lignes de la main et annoncer le nombre d’enfants qu’aura un inconnu.
Étonnement, les gestes de Mickey sont doux et contrôlés, chose qu’il aurait eu du mal à imaginer venant de sa part. Il est lui-même difficilement capable d’autant de délicatesse, alors il sait de quoi il parle. « Hm. Ta ligne de vie dit que t’es prédisposé à faire n’importe quoi de ta santé, mais personne n’en sera très étonné. » Rhett en sourit. Il ne devrait pas, il le sait. “Heureusement que tu es là pour me le dire, j’aurais jamais pu le deviner sans ton aide.” Il répond avec ironie: le monde entier sait qu’il est un danger pour lui-même, maintenant, et ils n’ont pas eu besoin de parcourir toute sa main avec leurs index, eux. Non que ce soit gênant, mais c’est au moins curieux. « Et ta ligne de cœur dit que t’es plutôt instable en amour. Ça aussi, je l’avais un peu compris en lisant ton bouquin. » Il arrive bien moins à sourire sur ce sujet, cette fois. Désormais redressé, il repose son regard sur le profil de Mickey, les sourcils froncés. Il ne veut pas qu’il pense de lui qu’il est instable en amour, parce qu’il trouve ce résumé difficile à encaisser, et surtout erroné. Il n’est pas le meilleur pour les histoires d’amour, mais il chérit celles qu’il connaît autant que celles qui partagent sa vie. Et des fois, il rate un peu son coup, c’est vrai. “Outch.” Il finit par ajouter théâtralement, sa main libre se reposant contre son coeur pour mimer une douleur vive à cet endroit précis. En réalité, il ne surréagit qu’à peine. « T’es pas obligé de me croire. » Le regard de Mickey se détourne de sa main, pour la première fois depuis plusieurs dizaines de secondes, et il retrouve celui de Rhett qui n’a jamais quitté son profil. Il est bien plus sérieux qu’Hartfield n’aurait pu le croire, et cela soulève bien plus de questions qu’autre chose dans son esprit, assez pour qu’il ne remarque même pas sa main toujours posée par-dessus la sienne. « Mais ça m’arrange si t’es aussi flingué que moi. » Ses billes bleues passent d’un œil à l’autre sans s’en lasser. Il a l’impression de jouer gros, mais il ne sait même pas ce qui est en jeu, ce qui est à perdre, ni même ce qu’il y a à gagner. Il avance sans aucune visibilité, et il est un homme bien trop sûr de lui pour que cela l’inquiète réellement. “Pourquoi ?” Il ose pourtant demander, certain que cela l’arrange uniquement parce que cela signifie simplement que Rhett continuera à avoir besoin de lui pour s’approvisionner. Aussi simplement que cela, parce qu’il ne voit aucune autre raison digne de ce nom. “T’es vraiment pas facile à cerner, tu sais ça ?” Il annonce enfin, retrouvant brièvement un sourire espiègle, ses yeux toujours accrochés aux siens.
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| | | | (#)Lun 10 Avr 2023 - 20:14 | |
| ☾ running in the wrong direction The first cut is the deepest but the rest still flipping hurt. So what's the point in getting your hopes up, When all you're ever getting is choked up. Cause all I want to do is try to make a connection, I thought I was close but under further inspection, it seems I've been running in the wrong direction. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) thewilds.agency Ce devrait être sa limite pour ce soir, celle au-delà de laquelle son intérêt pour le commentateur risquerait un peu trop de se voir. Reconnaitre devant Rhett que son but n'était pas seulement d'honorer son semblant de promesse mais bien de découvrir plus amplement sa vie est déjà un risque que le boxeur prend ici, le genre de risque que Mickey regrettera peut-être après coup car de quoi aura-t-il l'air la prochaine fois que le ton viendra à monter entre eux ? Ce qu'il ne voudrait pas c'est que Rhett s'imagine que sa rancœur s'est atténuée, quand bien même celle-ci l'est sans doute un peu depuis qu'il ne pose plus tout à fait le même regard sur lui. Rhett n'est plus seulement un type que l'ancien champion rêve de détruire pour venger son honneur, il est aussi celui dont Mickey apprécie un peu trop la compagnie aujourd'hui et cette nuance ne devrait pas avoir sa place dans leur relation, il en a bien conscience. Personne ne l'avait prévenu que Rhett Hartfield pouvait s'avérer aussi agaçant qu'attirant, il aurait même aimé le savoir pour ne pas laisser l'occasion à ses pensées de s'embrouiller en sa présence et Mickey s'en veut, d'une certaine façon, de ne pas vraiment savoir ce qu'il veut. De chercher aussi à le connaître à travers un bouquin au risque d'égratigner sa propre crédibilité, et de laisser son vécu l'atteindre comme si Rhett méritait qu’il se montre solidaire envers celui qui l’a enfoncé à l'époque. Il revient de loin, c'est un fait et Mickey n'avait jusqu'ici pas conscience d'avoir affaire à un cas aussi sérieux que le sien. Tous deux ne gravitent pas dans le même enfer et ne trimballent pas non plus le même passé mais dans le fond, ne sont-ils pas avant tout deux sacrés écorchés ? « Le revers de la médaille. » Des mots qui lui parlent et le rendent même silencieux, ce retour de bâton les ayant touché l'un comme l'autre et Mickey préférant ne pas jouer à celui qui en paie le plus durement le prix aujourd'hui. Sans doute parce qu'il a conscience d'être perdant sur bien des tableaux et parce qu'il ne tient pas non plus à s'étendre sur la moindre comparaison, ni offrir à Rhett une pitié que ce dernier semble voué à rejeter et qu’il n’a lui-même jamais eue pour personne. « T’as pas intérêt. » Il peut considérer son histoire sans tomber pour autant là-dedans et bientôt, le Hartfield se rendra peut-être compte que sa lecture n'a pas influencé sa façon de le percevoir dans ce sens. Tout ça ne le rend pas minable ou pitoyable à ses yeux et il présume que ce n'est pas non plus ce que son entourage en pense, y compris cette petite amie dont le nom est très peu ressorti. « On ne se connait pas depuis longtemps à l’échelle du livre. » Il a réponse à tout et bien sûr, celle-ci ne le satisfait pas vraiment. « Elle doit avoir les épaules solides pour endosser tout ce que ton bouquin contient. » il remarque alors, supposant que l'engouement autour de cette biographie en plus des révélations dont cette dernière foisonne en auraient refroidi plus d'une. Mickey voudrait lui demander si c'est du sérieux entre eux mais il n'est pas sûr de tenir à le savoir pour l'heure, ravalant alors les prochaines questions qui lui viennent pour adopter une fois de plus le point de vue qui l'arrange sur la chose. Le déni sera bel et bien son meilleur ami ce soir.
Et son calme, lui, sera peut-être bien conservé en dépit des provocations que le Hartfield pourra lui lancer car le boxeur n'a pas spécialement envie de reprendre leur petit affrontement là où il s'était arrêté. Ce n'est pas exclus pour la suite, tout porte même à croire que la partie est simplement remise mais il rêve de faire bien d'autres choses à Rhett que d'esquinter sa belle gueule et le reste. Sa colère, Mickey la garde pour plus tard et certainement aussi pour un autre, sans imaginer encore à quel point l'issue de cette soirée lui donnera de très nombreuses raisons de se défouler sur tout ce qu'il trouvera. Sans penser, non plus, que l'inviter chez lui avec certaines intentions sera très prochainement une erreur qu'il se mordra les doigts d'avoir commise car dans l'immédiat, Mickey préfère voir des signes là où il n'y en a pas et planter un décor qui n'a quant à lui rien de très glorieux. « J’échange la visite contre l’histoire complète. Pour un de ces jours. » Pas aujourd'hui donc, et il faut avouer que ça l'arrange bien car le récit que Rhett réclame ne pourra pas lui être livré sans impacter l'humeur et les bonnes dispositions du boxeur. Ce ne sera pas de gaité de cœur qu'il fera ainsi l'inventaire de sa vie mais il ne décline pas l'idée, regrettant juste de ne pas avoir écrit un bouquin lui aussi pour que Rhett ait juste à y plonger le nez pour y trouver ce qu'il cherche. Mickey n'aura pas d'autre choix que de tout dresser de vive voix, l'exercice promet déjà de remuer un passé avec lequel l'ancien champion se brûlera les doigts mais il en sait désormais bien trop sur le Hartfield pour que ce dernier n'en exige pas autant, dans un juste retour des choses. « Vendu. » il lui accorde alors, comptant bien cependant gagner autant de temps qu'il pourra avant de devoir en arriver là. Et cette visite également en jeu lui laissera de quoi arranger un peu ce qui peut l'être, en admettant que son invité soit du genre à s'attarder sur les détails. Son studio est certes d'une tristesse sans nom en plus de n'être bon qu'à rappeler sa sombre dérive, mais Rhett fera-t-il encore attention à ces fissures aux murs et à tout ce qui peut trainer autour d'eux lorsque le boxeur lui montrera comment prendre du bon temps par ici ? Il y aurait des tas de façons de le faire dont Mickey a personnellement le secret et le lieu pour ça n'aura pas grande importance à ses yeux, quand bien même sa chambre la plus susceptible d'être investie pour ces choses qu'il serait ici bien inutile de nommer. « On m’aura toujours avec des trophées. » Ils s'en amusent l'un et l'autre et en secret, le boxeur jubile à l'idée de ne pas s'être trompé. Rhett se laisserait facilement attirer par la perspective d'admirer ses coupes et ses médailles et tout nouvel argument pouvant nourrir sa curiosité est sans doute bon à trouver, à ce stade. « Je te montrerai mes gants de champion aussi. » En d'autres termes ceux qui ont créé la légende avec lui et qui l'ont accompagné sur ses plus illustres combats car Rhett ne pourra pas non plus passer à côté, n'est-ce pas ? « J’y ai pas touché depuis trois ans mais pour toi, je les remettrai peut-être. » il glisse finalement, vrillant un regard vers lui pour faire à nouveau entendre le sérieux d'une telle offre. Ce genre de chose ne se refuse pas, c'est ce que ses yeux semblent à cet instant lui dire et si Rhett se sent privilégié, c'est évidemment bien le but recherché. Pour lui, donc, Mickey ne comptera bientôt plus les exclusivités.
Et parce que le boxeur n'est pas forcé de rester sérieux en toutes circonstances, le voilà qui soumet l'idée d'une colocation dont il ne verra sûrement jamais la couleur, uniquement pour rebondir sur les dernières paroles du commentateur. « Une coloc dans mon appart’, alors. M’en veux pas, je préfère mon étagère à trophées. » Ces mots portent tellement la marque Rhett Hartfield qu'ils n'auraient probablement pas pu être prononcés par quelqu'un d'autre, car qui d'autre que lui se serait empressé de pointer du doigt ses trophées comme si Mickey ne se doutait pas déjà qu'il en possède un certain nombre ? Ce n'est pas vraiment la modestie qui les étouffe l'un comme l'autre mais les deux champions se sont au moins bien trouvés, simplement pas au point de vivre sous le même toit car à bien y réfléchir, ils ne pourraient probablement pas créer de cocktail plus explosif que celui-ci. « Blague à part, je donnerais pas cher de nos deux peaux si on vivait ensemble un jour. » Il ne donnerait surtout pas cher de la patience de leurs voisins s'ils devaient en venir aux mains un peu trop souvent, à partir de provocations en tous genres ayant déjà fait leurs preuves et promettant de les faire tous deux partir au quart de tour. « T'es d'accord que ça finirait mal cette histoire. » il ajoute en ricanant, sans pouvoir s'empêcher de l'imaginer malgré tout. Ce serait comme faire entrer le chaos en personne chez le Hartfield et c'est sans doute ce qui devrait les convaincre de se limiter à leurs visites respectives, car deux caractères comme les leurs n'auraient pas intérêt à cohabiter pour toutes les raisons que l'on devine. Pas faits pour vivre ensemble, non, mais pas destinés à se fuir pour autant au très humble avis de Mickey car ces étincelles ne seraient pas de refus ailleurs, et cette tension palpable n'est pas non plus pour lui déplaire quand elle peut découler sur un tout autre genre de corps à corps. Le reste n'est qu'improvisation alors que ce petit numéro consistant à lire à travers les lignes de la main de son invité, le boxeur ne l'avait aucunement répété. C'est l'envie qui lui prend en réduisant cette distance le séparant de Rhett, il n'écoute à ce moment-là que la petite voix dans sa tête et celle-ci lui souffle de dépoussiérer cette vieille pratique pour lui. Il ne s'est pas essayé à la chiromancie depuis des années et ne pensait à vrai dire pas s'y remettre un jour, mais le destin du Hartfield n'en finit de toute évidence pas de l'intriguer – tout comme le moindre contact semble à cet instant bienvenu, et même fortement recherché. Rhett ne semble pas beaucoup y croire et Mickey ne prétend pas non plus qu'il pourra se fier à tout ce qu'il lui dira, mais qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour s'emparer de cette main et pour donner à cet échange une dimension un peu plus intime… un peu plus tendre, aussi. « Qu’est-ce que les tiennes ont dit ? » La dernière lecture de ses lignes remonte à loin, une bonne dizaine d'années au moins, mais le boxeur n'a aucun mal à invoquer ses souvenirs. « Que je ferai pas centenaire, ce dont j'ai personnellement jamais douté. » C'est un grossier résumé qu'il en fait et sans doute en rajoute-t-il beaucoup aussi, car sa véritable prédiction mettait surtout en lumière une existence aussi bancale qu'intense, que Mickey s'était plu à voir comme l'évidence qu'il ne dépasserait pas l'âge de son regretté père. C'est après tout ce qui lui pend au nez aujourd'hui avec un train de vie comme le sien, et une idée acceptée aussi depuis longtemps en ce qui le concerne. Il ne battra pas des records de longévité et dans le fond, ça lui convient très bien. « Même si à l'époque mon entraîneur me l'avait pas dit de cette façon. C'est lui qui m'a appris d'ailleurs, ça et beaucoup d'autres trucs. » Rhett n'a pas cherché à le savoir mais qu'importe, l'information a le mérite d'être glissée malgré tout. Et ces autres trucs qu'il mentionne sont pour la plupart en lien avec la boxe sans que ce ne soit une surprise, Barry n'ayant évidemment pas fait de lui le champion qu'il est devenu en se contentant de l'initier à ce genre de lecture. C'était un moyen comme un autre de le calmer et d'aider à sa concentration à l'époque, une pratique étonnante mais ô combien efficace avec une bombe à retardement comme lui – la preuve encore, ce soir.
L'index du boxeur poursuit lentement son chemin sur la paume ouverte de Rhett tandis qu'un premier verdict tombe, pas le moins attendu sans doute. « Heureusement que tu es là pour me le dire, j’aurais jamais pu le deviner sans ton aide. » Sans surprise il ne le prend pas au sérieux là-dessus alors qu'une telle interprétation aurait pu être faite par n'importe quelle personne connaissant un minimum les problèmes d'addiction du Hartfield, mais Mickey est pour autant loin de s'en vexer. Ce n'est pas comme s'il avait quoi que ce soit à défendre ou à prouver ici, il n'ira pas se spécialiser dès le lendemain dans la lecture des lignes de la main alors il rétorque, sourire aux lèvres et sans rien perdre de son calme. « Et en plus c’est gratuit. » Rhett aurait donc tort de s'en priver, et cela même si personne n'est tellement capable de dire ce que son interprétation peut valoir car quiconque verrait clair dans les intentions du boxeur saurait qu'il y trouve avant tout une bonne excuse. Pour approfondir ce rapprochement qui l'appelle et l'anime, bien sûr, et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la prochaine ligne sur laquelle Mickey s'attarde est celle du cœur. « Outch. » Là encore, Rhett peut considérer que ses mots ne valent rien si ça lui fait plaisir mais étrangement, l'ancien champion a cette fois envie de croire à ce qu'il avance comme s'il désirait à tout prix voir en lui une sorte de reflet. Il n'est lui-même pas le plus habile pour gérer ses relations et l'échec de son mariage pour cause de priorité donnée à ses drogues au détriment de l’amour de sa vie ne pourrait pas mieux le refléter. C'est le genre d'instabilité qu'il se plait aussi à voir du côté de Rhett et un point commun qu'il tient à leur trouver, peu importe à quel point il peut ici se leurrer. « Pourquoi ? » Oh, il suppose que le Hartfield n'y perçoit que la volonté de le garder comme client pour assurer les beaux jours de son business florissant mais il n'y est pas, car Mickey voit à vrai dire bien plus loin que l'argent qu'il peut lui rapporter tout comme il voit plus loin qu'une boite de comprimés pour les lier. « T’es vraiment pas facile à cerner, tu sais ça ? » La remarque le fait sourire pendant que son regard, lui, ne se défait plus du sien. C'est une bonne chose que Rhett ne puisse pas lire en lui comme dans un livre ouvert, le contraire aurait même de quoi l'offenser car le boxeur n'aime pas être prévisible, bien trop attaché au contraire au fait de créer la surprise là où on ne l'attend pas. Son invité ne voit sans doute rien venir mais il se persuade que son désir à cet instant est pourtant réciproque, obstiné à percevoir des signaux qui n'en sont pas car Mickey en a terriblement besoin de cette connexion, tout comme il a besoin de laisser sa solitude au placard pour ce soir. Si Rhett sourit c'est que les voyants sont au vert, voilà où le boxeur en est mené lorsque des rumeurs infondées se chargent également de l'influencer. « Mais je suis facile pour d’autres choses. » il souffle en amorçant lentement ce qui sera son ultime déplacement vers lui tandis que son regard est à lui seul annonciateur de la suite. Notamment pour ça qu'il se retient d'ajouter, se penchant à la place pour mêler son souffle au sien avant que l'envie de sceller leurs lèvres ne l'emporte face à une résistance que le boxeur n'espère plus trouver pendant que sa main part avidement caresser sa cuisse – un poil trop baladeuse, sans doute. Le baiser est pressant, d'une ferveur évidente, trahissant le désir brûlant en lui et toute l'ampleur de l'effet que Rhett peut lui faire. Mickey n'est d'ailleurs pas capable de dire combien de secondes il semble durer car la notion du temps, il ne l'a officiellement plus.
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| | | | (#)Mar 11 Avr 2023 - 18:24 | |
| Il est naïf, Rhett. Il pense que s’il n’a aucune idée derrière la tête, alors la personne face à lui n’en a évidemment pas non plus, puisqu’il part éternellement du principe qu’ils sont sur la même longueur d’onde. De toute évidence, c’était mal connaître Mickey, et c’est surtout le fruit de son impassibilité face à tous les appels du pied reçu par ce dernier - non qu’il a cherché à les ignorer, mais justement qu’il ne les a pas vus, ou compris. Pour lui, l’ancien champion du monde se contentait d’être accueillant et même amical, et il doit avouer que l’idée de le considérer comme un ami plutôt qu’un ennemi à abattre avait tout pour lui plaire. Cela a toujours tout pour lui plaire, mais justement auraient-ils peut-être dû s’entendre avant toute chose sur ce qui leur plaît à chacun. « Mais je suis facile pour d’autres choses. » Le sourire de Rhett se mue rapidement en une expression étonnée, parce que c’est un sous-entendu qu’il comprend sans le vouloir: il comprend où Mickey veut en venir, mais il ne comprend pas pourquoi il le dit à lui, surtout alors qu’ils sont parfaitement seuls dans cet appartement et qu’il est évident que Rhett ne cherche pas à connaître la vie sexuelle de l’homme face à lui. Toute tentative de comprendre le fonctionnement du cerveau de Mickey s’évanouit lorsqu’il pose ses lèvres contre les siennes et partage un baiser inattendu avec Rhett, ce dernier se retrouvant un temps figé par la surprise entière qui est la sienne. Il aurait pu imaginer beaucoup de façons différentes de terminer cette soirée, mais elles étaient toutes des variantes plus ou moins violentes d’une bagarre ayant irrémédiablement éclaté entre eux. Dans aucun cas un baiser ne fait partie de l’équation, et Rhett est le premier surpris de son manque de réaction.
En réalité, seule la main que Mickey pose (trop haut, bien trop haut) contre sa cuisse le ramène soudainement à lui. En un claquement de doigts, la tête du brun s’enfonce contre le coussin derrière lui pour séparer leurs lèvres, au même moment où un coup de poing qu’il ne prend la peine de cible avec minutie vient s’assurer que Mickey retire sa main et, par la même occasion, tout espoir de son esprit bien trop ouvert. Ses muscles restent tendus, son coude levé, et son bras tout entier à l’horizontale, prêt à lui décocher une seconde droite si jamais il a besoin qu’on lui remette davantage encore les idées en ordre. Si son coeur bat la chamade, c’est bel et bien pour des raisons différentes que celles qui étaient encore celles de Mickey, il y a quelques secondes de ça. Désormais, tout dans le regard autant que dans l’attitude de Rhett prouvent qu’ils ne nourrissaient pas les mêmes intentions, et qu’ils ne pourront jamais s’entendre sur ce point. “T’es complètement con ou tu fais exprès ?” Il est relevé, sur la défensive, et déjà prêt à se battre de nouveau avec lui, surtout alors qu’il a l’impression d’en avoir une raison valable ce soir - non parce qu’il vient de lui faire comprendre à sa façon qu’il est bisexuel, mais bien parce qu’il a cru pouvoir se faire Rhett. Il aurait sans doute pu rire du baiser s’il avait été la seule tentative du boxeur, mais son ego est bien incapable d’accepter cette main qu’il a posé sur lui, comme s’il en avait le droit. “Tu fais ce que tu veux avec tes autres clients, Reeves, mais t’avise pas de penser que tu peux me sauter.” Un jour, il s’excusera de l’avoir frappé dans un mouvement qui se voulait défensif bien plus qu’offensif. Un jour, mais certainement pas ce soir. “Sérieux, comment est-ce que t’as pu penser que c’était une bonne idée.” Il souffle, faisant au mieux pour calmer sa colère, qu’il sait être injustifiée. Il lui a parlé d’Evelyn, pourtant. Il a lu son livre, pourtant, et s’il avait dû faire un coming-out quelque part, il aurait pu accueillir la nouvelle au même titre que bien d’autres encore. Rhett ne comprend pas comment il a pu se méprendra sur sa personne, ni même comment il pouvait être certain de son point, jusqu’à vouloir embrasser Rhett et sans doute même déjà l’imaginer dans son lit en tenue d’Adam.
Il souffle une fois de plus, pour faire redescendre la pression et remettre ses propres idées en place, mais aussi et surtout pour se montrer proactif plutôt que de le laisser croire qu’il est une bombe éternellement prête à exploser. “T’as des trucs au congélateur ?” Il lui accorde un simple regard en coin, déjà en direction dudit congélateur, dans l’optique de lui trouver peu importe quoi de froid à appliquer contre sa mâchoire. Cette fois encore, Rhett n’a pas retenu sa force.
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| | | | (#)Ven 14 Avr 2023 - 20:20 | |
| ☾ running in the wrong direction The first cut is the deepest but the rest still flipping hurt. So what's the point in getting your hopes up, When all you're ever getting is choked up. Cause all I want to do is try to make a connection, I thought I was close but under further inspection, it seems I've been running in the wrong direction. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) thewilds.agency Il est entreprenant Mickey, guidé par une envie qu'il estime avoir suffisamment contenue pour ce soir et à cet instant, il ne voit pas l'énorme stop qu'il s'apprête à se prendre dans la figure. C'est dans sa chambre qu'il s'imagine conduire Rhett après ça, une fois qu'il se sera agenouillé devant lui pour montrer toute l’étendue de ses talents buccaux car le faire grimper aux rideaux est officiellement son objectif pour l'heure qui suit, sans prédire une seule seconde qu'il ne verra pas l'ombre d'une parcelle de peau chez le Hartfield et que ce dernier ne le suivra dans aucune entreprise du genre. Ils sont finalement aussi aveugles l'un que l'autre, Rhett pour ne pas avoir cerné le rapprochement initié et les intentions derrière celui-ci et Mickey, pour s'être leurré sur une attirance n'existant que de son côté et sur des tendances que le commentateur est aussi très loin de partager. Il y aurait bien des façons de le repousser et de lui faire comprendre qu'il fait fausse route mais Rhett opte pour la plus brutale de toutes, avec un coup de poing décroché contre sa mâchoire et un mouvement de recul qui en dit long, très long sur son envie de couper court à la chose.
C'est là qu'il comprend. Ce n'est pas juste qu'il a voulu aller trop vite, c'est surtout que son invité n'en a pas envie comme lui et cette réalité, le boxeur ne peut désormais plus la contourner. Ce coup lui fait l'effet d'une douche froide anéantissant tout sur son passage, aussi bien son désir monté en flèche que sa maudite fierté mais il a au moins le mérite de le réveiller, plus violemment qu'il ne l'a sans doute jamais été. « T’es complètement con ou tu fais exprès ? » Il doit être sacrément con, oui, pour avoir pu s’imaginer que Rhett se montrerait réceptif à ce baiser comme s’il ne s’agissait pas de l’approche la plus irréfléchie au monde. Le Hartfield se tient prêt à lui asséner un nouveau coup mais Mickey n'a aucune envie de se battre avec lui, pas après être tombé d'aussi haut et pas alors que son visage lui fait présentement un mal de chien. La douleur lancinante se combine à des sentiments multiples qu'il préfère ne pas tenter de nommer, mais comprenant sans doute déjà un mélange de frustration et d'humiliation. Rhett ne connaissait pas son double penchant pour les hommes et les femmes, une absence de préférence que le boxeur n'avait pas jugé utile de préciser jusque là mais qui, ce soir, ne bénéficie assurément pas de la meilleure révélation qui soit. « Tu fais ce que tu veux avec tes autres clients, Reeves, mais t’avise pas de penser que tu peux me sauter. » Il ne couche pas avec la plupart de ses clients, ou disons que Mickey ne mélange pas aussi facilement ses affaires d’argent et de sexe mais ce client-là n’est pas comme les autres, il ne peut désormais plus le nier et Rhett l'a sans doute bien compris lui aussi. Depuis quand est-il désespéré au point de jeter son dévolu sur un type qu’il est censé détester ? Peut-être qu’il ne le déteste pas d’ailleurs, ou du moins pas autant qu'il le devrait quand bien même sa réaction de défense ravive une rancœur que Mickey avait tenté de laisser derrière lui. Parce que le message envoyé à travers ce coup de poing fait plus mal qu'il ne l'aurait pensé alors que sa solitude revient aussitôt le guetter, comme pour lui rappeler qu'il retrouvera un lit aussi vide que froid ce soir en plus de belles marques sur son visage demain face à son miroir. « Sérieux, comment est-ce que t’as pu penser que c’était une bonne idée. » Ça n'en était pas une de toute évidence, et son coup le boxeur l'a aussi très mal calculé en misant sur un homme bien trop hétéro pour se laisser aller au moindre élan de curiosité. « Je t’ai juste embrassé. » il souffle d'une voix amère au possible tandis que sa main tient encore sa mâchoire envahie par une douleur diffuse. Bien sûr, il mentirait s'il prétendait ne pas avoir espéré bien plus qu'un baiser car sa main un peu plus tôt le traduisait sans mal, une main qui semble avoir déclenché la fureur du Hartfield pour les intentions très claires que celle-ci symbolisait. « Alors me traite pas comme si j’avais la peste, putain. » Puisque c'est le cas depuis que Rhett s'est relevé en vitesse de ce canapé, son aversion le concernant se voit autant qu'elle s'entend et Mickey ne pourra pas ressortir la tête haute de cette histoire, il le sait bien. « Même pour ça, faut que tu réagisses comme un connard. » il le déplore presque plus qu'il le reproche, un bref soupir passant ses lèvres avant qu'il s'empare de sa bouteille de Glenfiddich dont il siffle une longue goulée. Pour digérer, dirait-il.
« T’as des trucs au congélateur ? » Il a des trucs oui, le genre de trucs qu'il conviendrait d'appliquer sur son visage pour lui éviter de trop gonfler mais la question du Hartfield est ignorée. Qu'il cherche donc par lui-même dans ledit congélateur s'il y tient, Mickey ne lui demande strictement rien si ce n'est peut-être de le traiter avec un peu moins de répulsion. « Regarde-moi au moins. » il demande, ses yeux cherchant à capter les siens tandis que Rhett se donne tout juste la peine de lorgner dans sa direction. L'air est pesant dans le studio du boxeur et la fuite du commentateur probablement imminente, quand bien même Mickey n'a pas envie de le voir passer sa porte trop vite. « Ou je te dégoûte trop ? » Son regard ne se détache pas de lui dans l'espoir d'un contact visuel que Rhett finirait par lui accorder, à défaut d'être disposé à le laisser le toucher. Il s'est trompé sur toute la ligne et s'en veut déjà avec force d'avoir offert sur un plateau l'occasion au Hartfield de le rejeter comme il l'a fait. Leur relation n'était déjà pas simple à définir avant ça mais désormais Mickey s'attend à beaucoup de choses, que ce soit à pas mal de distance instaurée entre eux comme au fait que Rhett ne le laissera plus jamais l'approcher de si près. Et l'idée lui déplait autant que de se dire qu'en une fraction de secondes, le semblant d'entente qu'ils étaient parvenus à trouver s'est envolé. Tout ça parce qu'il n'a pas été foutu de se faire une raison plus tôt, préférant prendre ses désirs pour la réalité alors que cette histoire tend à prouver une chose : il a un truc en trop et ce dernier se trouve entre ses jambes. « Fais chier. » il peste avant d'infiltrer l'un de ses doigts à l'intérieur de sa bouche, pour vérifier ce qui ne fait là aussi aucun doute. « Tu m’as pété une dent. » Et il en recrache aussitôt le morceau à même le sol de son salon, songeant déjà à son futur passage chez le dentiste dont le montant sera déduit de la prochaine commande du Hartfield – à moins qu'il rêve également éveillé en pensant que leur marché survivra à cette soirée, marché auquel le boxeur n'est pourtant pas près de vouloir renoncer.
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| | | | (#)Dim 16 Avr 2023 - 11:46 | |
| « Je t’ai juste embrassé. » Et bien qu’il comprenne sans mal ce que les mots de Mickey tentent de lui dire, Rhett continue de camper sur ses positions: ce n’est pas ce dont il avait envie de son côté, et il ne s’agit pas du genre de situation dans laquelle tous les parties doivent faire des compromis pour contenter l’autre. Certainement pas, non. Mickey est déboussolé, par la faute du coup de poing autant que le refus violent de Rhett d’aller plus loin. Il ne regrette pas son choix, il regrette simplement de ne pas avoir su agir avec plus de retenue et de sang froid. « Alors me traite pas comme si j’avais la peste, putain. Même pour ça, faut que tu réagisses comme un connard. » L’ancien rugbyman fronce les sourcils, sans doute bien plus vexé que tout autre chose que Mickey sous-entende que le véritable problème dans toute cette situation réside dans son attirance pour la gente masculine. Il trouve les reproches injustes, autant que parfaitement mal placés. “Fais pas de moi le connard de la situation alors que t’étais déjà prêt à me sauter.” L’excuse du c’était juste un baiser ne passe absolument pas, encore moins alors que la main qu’il avait déjà posée contre la cuisse de Rhett commençait à écrire une version bien différente de la situation, et bien moins prude aussi.
Pour autant, et peu importe la nature de ses reproches portés vers Mickey, Rhett n’est pas du genre à retenir la moindre rancune, ni à vouloir lui faire payer son geste après coup. Bien au contraire, il tente plutôt de faire au mieux malgré la situation, déjà occupé à le questionner sur la présence d’un sac de froid au congélateur pour tenter de minimiser les dégâts du coup de poing contre son visage. « Regarde-moi au moins. » n’est définitivement pas la réponse qu’il s’attendait à avoir, et ce n’est pas non plus un ordre auquel Rhett se plie, déjà convaincu qu’il devra fouiller par lui-même pour obtenir la réponse à sa question. « Ou je te dégoûte trop ? » Il recommence, et cette remarque ne peut être ignorée par Rhett, comme en témoigne le regard qu’il repose aussitôt sur l’ancien boxeur, un sachet de légumes dans la main. Son visage est encore fermé, sans doute à cause de l’agacement provoqué par les suppliques du jeune trentenaire. “Je me fous de savoir si t’es gay, bi, ou Dieu sait quoi encore.” Il existe bien trop de termes pour que Rhett puisse vouloir s’intéresser au sujet. Il se contente de penser que cela ne regarde que les premières personnes concernées et qu’elles peuvent bien aimer qui elles veulent ; mais lui, ce n’est pas son problème, et cela ne le regarde pas le moins du monde. Rhett rompt rapidement le contact visuel avec l’homme face à lui pour plutôt attraper un chiffon, dans lequel il place le sachet congelé. “Tu me dégoûtes pas, mais tu me tapes sur les nerfs, ça va comme ça ?” Il ne va pas le regarder différemment, si c’est ce qui inquiète Mickey.
« Fais chier. » Il n’est même pas étonné de l’entendre pester une fois de plus, raison pour laquelle il repose son regard sur Mickey sans empressement. « Tu m’as pété une dent. » Mais ce n’est pas la finalité qu’il avait imaginé, en effet, et il mentirait s’il disait ne pas se sentir un brin coupable. “Je suis même pas ta première fois, c’est ça le vrai drame.” Il laisse le sous-entendu pseudo sexuel planer entre eux, sans que cela ne soit la preuve du moindre changement de position de son côté. Ce n’est sans doute que sa façon à lui de lui reprocher son geste autant que ses pensées, sans pour autant avoir envie de se lancer dans une leçon de morale. Rhett finit par souffler plus calmement, ses pas le ramenant déjà près de Mickey alors qu’il pose contre sa joue le paquet enveloppé dans un tissu pour ne pas lui brûler la peau. Il fait le geste lui-même, autant parce qu’il anticipe déjà que Mickey n’aurait pas accepté de poser la glace contre son visage, que parce qu’il veut bel et bien lui trouver qu’il ne ressent pas une once de dégoût à son égard et que le toucher ne lui provoque pas non plus de l’urticaire. “J’imagine que ça fait un point partout, maintenant.” Mickey a évidemment gagné son premier point lors de leur bagarre dans le bar, et Rhett revendique un point en cet instant. “J’ai dû aller à l’hôpital me refaire les points après notre bagarre et j’ai pissé le sang dans la voiture de mon meilleur ami.” Il ne lui avait jamais parlé de ça, parce qu’il n’avait jamais eu pour vocation de faire comprendre à Mickey qu’un des coups de poing qu’il lui avait donné contre le flanc avait rouvert une blessure encore trop récente pour résister au choc. Maintenant, il remonte simplement son t-shirt pour lui montrer la plaie qui a mal cicatrisée, la faute aux doubles points de sutures ayant dû être réalisés. Tout ça pour dire qu’il a bien le droit de lui avoir cassé une dent ce soir ; lui aussi, il trouvera le moyen de réparer la chose rapidement. Mais puisqu’il ne sait pas jouer à l’insensible plus longtemps, il redescend presque aussitôt son t-shirt et esquisse un simple pas en arrière pour s’adosser au canapé derrière lui. “Tu m’enverras la facture.” Rhett aurait bien voulu lui envoyer celle de la réparation de son ego, mais ce n’est sans doute pas aussi simple. En attendant, il s’assure au moins que Mickey retrouve à son tour son calme, imaginant déjà qu’il le quittera dans les quelques minutes à venir, pour des raisons évidentes: ils n’ont rien de plus à se dire, ce soir.
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| | | | (#)Mer 19 Avr 2023 - 19:30 | |
| ☾ running in the wrong direction The first cut is the deepest but the rest still flipping hurt. So what's the point in getting your hopes up, When all you're ever getting is choked up. Cause all I want to do is try to make a connection, I thought I was close but under further inspection, it seems I've been running in the wrong direction. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) thewilds.agency Peut-on quitter plus précipitamment un canapé que Rhett vient de le faire ? Il en doute, tout comme il doute que l'on puisse être repoussé avec plus d'ardeur qu'il ne vient de l'être, avec un coup décroché directement dans sa mâchoire que le boxeur avait toutes les chances de sentir passer. Le rejet fait sans doute plus mal que s’il avait été prononcé avec des mots car Rhett ne se contente pas de lui signifier qu’il ne partage pas son désir, il s’assure aussi qu’il en garde la trace physique. Ce n'était pas qu'un baiser, bien sûr, quand bien même Mickey voudrait à présent le laisser croire mais il n'avait pas pour projet d'être brusque ou de laisser sa main s'aventurer en zone interdite à partir du moment où sa vision des choses et des désirs de son invité était faussée. Et il regrette, aussi bien de n'avoir perçu que ce qui l'arrangeait comme d'avoir imposé à Rhett un contact dont il ne voulait pas. Ce n'est pas pour autant que le boxeur s'en excusera, pas aujourd'hui du moins car l'entaille portée à sa fierté est à vif et le coup asséné le vexe plus que tout, mais il jure qu'en temps normal ces choses-là ne lui arrivent pas et que si la réaction du Hartfield avait été différente, peut-être que ses mots l'auraient été eux aussi. « Fais pas de moi le connard de la situation alors que t’étais déjà prêt à me sauter. » Il ne niera pas en avoir eu envie, tout comme il ne niera pas s’y être très mal pris. Mickey n'a pas grand-chose à ajouter sur ce point, absolument pas disposé à chercher un coupable plus longtemps alors que son visage le lance affreusement et lui rappelle ce qu'il en coûte de se faire des idées avec un homme comme Rhett. Le point positif reste que son envie de lui s'est évaporée avec le reste, le boxeur n'étant plus d'humeur à désirer quiconque alors qu'il peut certainement s'estimer heureux que le coup ne lui ait pas été porté ailleurs – entre ses jambes, par exemple. « Ça marche, c’est moi le connard alors. » il lui accorde d’une voix terne, gardant pour lui le fait qu'il n'avait pas en tête de rendre ça déplaisant, pas alors qu’il préférait croire jusqu’au dernier instant que leur envie était partagée. Il comprend maintenant que Rhett ne désirait rien de tout ça, sans que ce ne soit particulièrement avec lui, et le retour à la réalité a le mérite d'être total pour celui qui retrouve presque aussitôt le réconfort de l'alcool pour accompagner sa désillusion.
Le premier réflexe de Rhett après ça l'étonne, tandis qu'il se trouve incapable de dire si cette question au sujet de son congélateur n'est qu'une fuite de plus traduisant une volonté de passer à autre chose ou si son invité se soucie réellement de lui, et de la marque que son visage pourrait garder. Ce qu'il remarque c'est en tout cas que le Harfield détourne soigneusement le regard, un refus de contact visuel que Mickey supporte assez mal pour tout ce qu'il est susceptible de traduire et notamment ce dégoût que le boxeur s'imagine déjà lui inspirer. Disons que cela irait de paire avec sa réaction un peu plus tôt et qu'il ne conçoit plus vraiment autre chose, à partir du moment où Rhett ne se donne même pas la peine de le regarder dans les yeux. « Je me fous de savoir si t’es gay, bi, ou Dieu sait quoi encore. » Et il est prêt à le croire, malgré une gêne palpable que Mickey associe encore à des tendances que Rhett ne s'attendait sans doute pas à découvrir chez lui. Ce n'est pas écrit sur son front que les hommes l'attirent autant que les femmes et ce n'est pas non plus une chose que le boxeur a pour habitude de crier sur tous les toits, son radar ne lui jouant habituellement pas des tours comme ce soir. « Tu connais déjà la réponse, de toute façon. » Mais dans le cas où le doute serait encore permis et où une étiquette devrait à tout prix lui être mise Mickey se permet de désigner à nouveau son alliance, symbole de son union avec une femme de laquelle il reste par ailleurs toujours marié. « Tu me dégoûtes pas, mais tu me tapes sur les nerfs, ça va comme ça ? » Ces mots ne font que lui arracher un soupir, comme s'il était momentanément prêt à se ranger du côté du Hartfield. Il se tape sur les nerfs aussi parfois, c’est ce qu’il se retient d’énoncer en constatant le merdier qu'il est parvenu à causer seul alors que ce soir est finalement un très bon exemple de cette colère que le boxeur peut aussi vouer à lui-même. Ça lui apprendra à fantasmer sur le type qui a contribué à sa chute et dont il a malgré tout dévoré le bouquin sans aucun scrupule car sa propre fierté, Mickey n'aura pas attendu cette tentative de baiser pour la piétiner. Il y a un million de mecs dans cette ville sur lesquels il aurait pu jeter son dévolu, alors pourquoi Rhett ? Ses raisons ne regardent personne mais l'une d'elles a de toute évidence besoin de sortir, car ce qu'il ne se pardonne pas c'est aussi d'avoir cru les premières conneries passées sous ses yeux lorsque l'envie de tout connaître sur lui se faisait ressentir. « C’était bidon, hein. » il conclut amèrement avant de vriller un bref regard vers le commentateur. « Les rumeurs sur ce mec et toi. » Ce mec, pour ne pas nommer le Walker qu'il n'est censé connaître que dans le cadre des courses illégales et avec lequel il ne trahira pas son lien ici. C’est parce qu’il a lui-même voulu croire à ces rumeurs que Mickey s’est mépris sur le reste et sur des intentions qu’il était bien le seul à avoir, de quoi le vacciner d'internet pour au moins plusieurs semaines.
Et finalement, la réalité le rattrape doublement avec cette dent que Rhett est parvenu à lui briser comme si le fait de se prendre le mur de son rejet en pleine figure n'était pas suffisant. Il comprend mieux la douleur, il comprend aussi pourquoi un goût immonde de fer se répand désormais dans sa bouche mais ce n'est étrangement pas ce qu'il retiendra de tout ça, après coup. « Je suis même pas ta première fois, c’est ça le vrai drame. » Mais j’aurais pu être la tienne, qu'il se retient de commenter pour ne pas envenimer ce qui peut encore l'être. Oh, il ne cache pas que l'idée a encore tout pour lui plaire tout comme Rhett reste parfaitement son genre malgré les capacités qu'il peut avoir pour le refroidir en un éclair mais Mickey ne se fera pas plus de films pour ce soir, peu importe à quel point son attirance n'est pas près de disparaître. « J’imagine que ça fait un point partout, maintenant. » Il ne saisit pas l'allusion sur le moment comme en témoigne son regard incertain, accueillant à la place la main de Rhett et le tissu enveloppant la glace que ce dernier vient finalement apposer sur sa joue. C'est sûrement sa seule chance d'être touché par le Hartfield en dehors des coups dont ils pourraient à nouveau se gratifier et même si ce contact n'en est pas vraiment un, Mickey l'apprécie pour le temps qu'il dure et pour cette attention dont Rhett fait aussi preuve à son égard. Il n'en connait pas beaucoup, des types appliquant de la glace à ceux qu'ils ont frappé un peu plus tôt et il retient tant bien que mal un sourire face à lui, pour ne pas montrer que sous un certain angle la chose parvient un peu à l’apaiser. « J’ai dû aller à l’hôpital me refaire les points après notre bagarre et j’ai pissé le sang dans la voiture de mon meilleur ami. » Mickey s'étonne d'avoir visé aussi juste sans même avoir cherché à raviver quoi que ce soit et son regard finit par détailler la blessure en question lorsque Rhett remonte son haut devant lui. « Tu t’en étais pas vanté de ça. » il remarque dans un très léger sourire, presque moqueur car il doit tout de même avouer que leur premier affrontement prend une tournure légèrement différente maintenant que cette information est portée à sa connaissance. Peut-être bien qu'il a effectivement gagné ce jour-là et que le Hartfield prend en quelque sorte sa revanche ce soir mais cette façon de voir les choses n'est pas entièrement la sienne, de la même manière que Mickey ne considère pas tout à fait leurs séquelles comparables. « Si t’as envie de croire qu’on est quittes alors okay, on l’est. » il reprend, perdant aussi vite son sourire que Rhett ne vient baisser son t-shirt. La vérité c’est que son invité n’est pas ressorti de leur bagarre de la dernière fois avec une fierté aussi amochée que la sienne, ni avec la certitude qu’une fichue méprise lui coûtera la seule compagnie dont il avait envie – et besoin – ce soir. Cette dent dans le fond Mickey s'en fiche, ce n'est pas la première qu'il vient à perdre et ce ne sera pas non plus la dernière car le plus gros des dégâts n'est pas toujours le plus visible. « J’ai appris ma leçon en tout cas. » Et il insinue bien qu'il ne lui fera plus l'affront de lui sauter dessus à l'avenir, quand bien même Rhett devra en faire beaucoup plus pour devenir déplaisant à ses yeux – si tant est qu’il le puisse. « Tu m’enverras la facture. » « Compte là-dessus. » Il le fera bien sûr, le boxeur ne laissera pas passer l'occasion de lui faire payer ses futurs soins dentaires même si le connaissant, il ne se précipitera pas non plus chez le premier dentiste qu'il trouvera pour une dent qui ne lui manquera même pas. « Je crois que tu devrais partir, Garrett. » Le dire lui retourne quelque peu le ventre, à croire que Mickey s'en sent plus forcé qu'autre chose car le sentir si proche et si loin à la fois ne l’aide en rien et ne fait même que le frustrer davantage. Il ne le met pas dehors, bien au contraire et une part de lui espère encore que Rhett restera à ses côtés ce soir tout en sachant pertinemment qu’il n’en sera rien. « J’ai rendez-vous avec mon sac de boxe. » il ajoute, la gorge aussi serrée que ses poings peuvent l’être. Son sac de boxe l’attend dans cette chambre que son invité ne verra finalement pas ou du moins pas cette fois, avant que Mickey ne décide sans doute d'aller trainer dehors à la recherche du premier mec susceptible de le regarder de travers. Sa frustration à évacuer est immense et ce n'est définitivement pas sur Rhett qu'il passera ses nerfs alors qu'il hésite à lui proposer un dernier verre avant de s'abstenir, sûrement pour le mieux.
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| | | | (#)Ven 21 Avr 2023 - 13:10 | |
| « Ça marche, c’est moi le connard alors. » Mickey aurait sans doute voulu que Rhett réponse à son tour quelque chose comme “non, c’est pas ce que je voulais dire” mais la vérité est bien différente alors que si, c’est exactement ce qu’il cherchait à dire: il refuse de porter le blâme du connard de la soirée alors que ce n’est pas lui qui s’est montré entreprenant à ce point. Il va s’en remettre sans jouer les demoiselles en détresse, et il s’en est en réalité déjà remis, mais il refuse d’entendre les reproches de Mickey à son sujet. Il a le droit de lui en vouloir pour le coup de poing, mais il n’a pas le droit de lui en vouloir d’avoir en premier lieu cherché à s’échapper de son étreinte. Il se contente d’accuser un silence à la suite de ses mots, pour prouver ce qu’il en pense. « Tu connais déjà la réponse, de toute façon. » Il ne cherchait pas réellement à avoir le fin mot de l’histoire sur son orientation sexuelle, pour ce que ça vaut, mais puisque Mickey pointe son alliance tout en l'ayant embrassé une minute plus tôt. Rhett en vient simplement à la conclusion qu’il est bisexuel sans que cela ne change rien à rien, malgré ce que Mickey semble en penser. Tout ce qu’il se dit, c’est que l’ancien boxeur utilise encore son alliance comme preuve de son amour pour la gente féminine et surtout pour sa femme, et cela le pousse presque à ressentir de la pitié pour lui, ou au moins une certaine empathie. « C’était bidon, hein. Les rumeurs sur ce mec et toi. » Rhett rigole mollement. Il a évidemment entendu parler des rumeurs autour de Channing et lui, et il les a laissé courir parce que c’est ce qui fait vendre encore plus d’exemplaires. Pour autant, il ne s’est effectivement jamais rien passé avec son ami de toujours, et certainement pas ce que Mickey comme d’autres semblent imaginer. “Totalement.” Il souffle à son tour, comprenant maintenant une partie du problème et surtout de la fausse piste sur laquelle Mickey a foncé tête baissée. Face à lui, cela ne sert à rien d’entretenir une pseudo omerta.
Il n’est généralement pas celui désigné pour apaiser les tensions, mais face à Mickey, il est sûrement le moins pire des deux et c’est la raison pour laquelle il prend le temps de revenir vers lui pour poser de la glace contre sa mâchoire. Cela ne fera pas de miracles, mais avec un peu de chances cela limitera la douleur. Ses mains une fois libérées de la poche de glace que Mickey tient lui-même, Rhett décide finalement de donner une maigre contrepartie à son coup de poing en lui détaillant pour la première fois l’état qui était le sien après leur bagarre. Les yeux de Mickey se portent sur la blessure misérablement cicatrice, attirés telles des abeilles par le miel. « Tu t’en étais pas vanté de ça. » Il répond à son sourire, l’ego faisant bien moins mal aujourd’hui. A l’époque, il le vivait bien trop mal pour s’en vanter. Aujourd’hui, il ne s’en vante toujours pas, mais il accepte les choses telles qu’elles sont et, surtout, il se dit que Mickey mérite de le savoir malgré tout. “J’ai d’autres choses dont je préfère me vanter.” Il répond simplement, laissant ainsi retomber son t-shirt le long de son torse, pour à nouveau cacher la plaie. « Si t’as envie de croire qu’on est quittes alors okay, on l’est. » Il ne lui demandait de toute façon pas son avis sur la situation, mais les mots sont toujours bons à prendre. Ils sont quittes, donc. « J’ai appris ma leçon en tout cas. » Et aussi simplement que cela, Rhett a l’impression que la tempête est passée et qu’elle n’a pas détruit grand-chose dans son sillage, finalement.
Il pensait que l’ambiance de la soirée allait repartir comme si de rien n’était, uniquement parce que c’était son souhait, mais ce sont à nouveau les paroles de Mickey qui le ramènent sur Terre. « Je crois que tu devrais partir, Garrett. » Rhett repose son regard clair dans le sien, comme pris de court par des mots qui n’ont pourtant rien d’une surprise. L’incompréhension se lit un instant sur le visage du piètre acteur qui l’est, incapable de ne pas laisser transparaître ses émotions. « J’ai rendez-vous avec mon sac de boxe. » Il comprend sans mal que Mickey ne digère pas la situation aussi bien que lui a rapidement pu passer à autre chose, et il le comprend d’autant mieux qu’il sait que la situation est différente pour chacun d’eux. Que la situation, surtout, est bien plus difficile à accepter du côté de Mickey, qui semblait avoir des plans prédéfinis pour la soirée et doit désormais se contenter de les observer retomber en poussière. Finalement, Hartfield souffle tout bas et il laisse son regard se reposer sur le coin de la table dont il se moque éperdument. Il voudrait lui dire que s’il avait été intéressé par les hommes alors tout aurait été différent, mais il se rend bien compte que ses mots seraient parfaitement maladroits et ne feraient qu’empirer la situation. Il serre les dents, tente de trouver quelque chose à dire ; abandonne. “Fais pas de conneries.” Qu’il n’échange pas son sac de boxe contre une personne bien réelle, par exemple, et qu’il décide encore moins de devenir le sac de boxe d’un autre pour se sentir vivre. Qu’il ne continue pas non plus de se servir dans ses propres stocks de drogues en tout genre, aussi. De son côté, il n’oublie pas pour autant de reprendre son Oxycodone, ce qui n’a bien évidemment rien à voir avec une connerie. “T’es toujours invité chez moi, tu sais.” Il lui souffle ce qui est et reste pour lui une évidence, mais ce qui a sans doute perdu ce statut pour Mickey. Maintenant, il sait à quoi s’en tenir sur le terme personnel entre eux, mais du reste cela ne change rien, et Rhett s’assure donc de réitérer l’invitation, déjà occupé à pianoter sur son téléphone pour commander un taxi. Mickey a au moins raison sur un point: il devrait rentrer.
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| | | | | | | | (miett #3) running in the wrong direction |
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