« but something told me that it wouldn't last »    channing wakler & adèle shephard.

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Combien de temps ça dure ? Combien de temps devra t’elle passer pour se relever ? Elle n’en sait rien Adèle, et elle cherche désormais des réponses à ses questions. Elle cherche à vivre ce qu’il a vécu, à ressentir ce qu’il a vécu pendant ses dernières minutes de vie. La mort d’Ash est ancrée en elle, bien plus qu’elle ne le laissera transparaître. C’est alors qu’elle se retrouve au milieu de ses bagnoles de course. Et de cette foule. Elle ne devrait pas être ici. Son minois angélique n’a rien à faire dans le monde de la nuit, dans celles des courses illégales, et si elle ne sait pas bien ce qui se passe par ici, la musique l’entraîne, l’alcool coulant à flot, et surtout ses rugissements de bagnoles l’effraie. En partie. L’autre partie a envie d’en savoir davantage, de connaître ceux dans quoi son petit frère se mêlait pour se sentir vivant. Elle la ressent cette adrénaline, elle la côtoie, elle l’effleure du bout des doigts, tandis qu’elle ne parvient pas bien à discerner les formes qui l’entourent. Elle chope une bière qui traîne sur le bar éphémère et qu’un serveur vient de déposer, prête à vivre, juste pour une soirée. Quitte à y laisser sa peau, ou ses plumes, plus rien n’a d’importance à cet instant que s’amuser, alors que son cœur bat bien trop rapidement, et qu’elle se sent, l’intrus du milieu. Mais elle se fiche bien de ses regards accusateurs, pointés sur elle. De ses messes-basses alors qu’elle avance dans la foule, se frayant un chemin tant bien que mal, une course se prépare. Et bien qu’elle ne soit pas derrière ce volant, elle ressent toute la frustration de cet instant, cette impatience quand à en découdre avec son adversaire. Elle sent ce besoin imminent de paraître ce qu’elle ne sera jamais : elle n’est plus tout à fait en accord avec son mode de vie, tout à coup. Comme si c’est une révélation, un besoin ardent de reproduire les mêmes erreurs que Ash et tant pis pour le reste, elle aura bien plus de temps pour les regrets demain. Elle aura tout le temps pour s’arracher les cheveux, et vouloir tout effacer de sa mémoire. Elle s’arrête devant une bagnole, une Lamborghini qu’elle contemple durant de longues minutes. Avant d’être rejoint par un homme, qui s’arrête à sa hauteur, elle cherche à y déceler les formes. Serait-il le propriétaire de cette bagnole de course ? « Je suis désolée, elle m’a tapé dans l’œil. » Qu’elle avoue avec facilité, elle qui a toujours été effrayée par les voitures depuis l’accident de ses parents, quand elle n’était qu’une gamine de quatorze ans, elle a passé toute son adolescence à détester les bagnoles, remettant leur faute dessus pour la mort de sa maman entre autre. Parce que Adèle, a toujours été très proche de celle-ci, elle était un peu sa meilleure amie, sa confidente et a l’impression qu’on lui arrachait son pilier. Pour autant, la mort presque dix ans après, de son jeune frère, à peine la vingtaine passée remue les cartes. Et si elle a passé un an à incriminer ses courses, aujourd’hui, elle a besoin de réponses concrètes, et de savoir ce qui pouvait l’animer au contact de sa bagnole qu’il considérait presque comme son gosse. Très certainement, que c’était son rêve enfoui, de mourir dans sa bagnole, à son frère. Et elle le déteste pour cette tempête émotionnelle qu’il lui fait vivre. « Elle ressemble à la voiture de mon frère, » c’est pas bien compliqué, pour Addie, toute ses voitures lui ressemble. Elle n’a pas cette passion, Adèle. Et elle ne sait pas bien si c’est réellement une bonne chose pour elle que de se confronter à ce beau monde. « Je suis désolée, j’vais pas vous embêter longtemps. » Elle s’apprête à reprendre son chemin, à errer au beau milieu de cette foule, foulant le sol de fortitude valley, préférant se considérer comme l’un d’eux. Préférant attendre encore un peu pour assister à cette course qui se prépare devant ses yeux éblouis, mais aussi, pensant aux familles qui pourraient elles aussi, se retrouver bien seules.  

@channing walker

 « but something told me that it wouldn't last »    channing walker & adèle shephard.

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« Amatrice de belles choses ? » Elle ne connaît pas elle-même ses propres limites, parce qu’elle a tendance à toujours vouloir se surpasser, et parce qu’elle ne s’est jamais mise de frein dans quoi que ce soit. Sa venue dans cet endroit reste donc à ses yeux légitime, et elle ne cherche pas à fuir, quand bien même sa présence devant la voiture de course ne passe pas inaperçu. Elle pourrait très bien feinter une surprise avant de se fondre dans la masse, en laissant l’homme rejoindre sa bagnole, en le plantant là. C’est ce qu’elle devrait faire, sans une once d’hésitation, mais elle reste, face à la bagnole, immobile alors qu’il se trouve à un mètre ou deux, d’elle. Elle feinte une excuse presque bidon pour expliquer qu’elle se soit arrêtée devant cette bagnole de course plus qu’une autre – même si ça relève surtout un hasard pur. Et quand son regard se pose sur celle d’à côté, ou celle de derrière, finalement, elle n’y voit guère une différence. Sur le coup. A une chose prêt… Cet homme ne serait probablement pas arrêté à sa hauteur, et elle aurait continué son petit tour, finalement, elle se dit que les choses sont parfois bien faites. Parce que si elle croit qu’elle en apprendra plus ici en restant dans son coin, sans oser interrompre quiconque, elle se trompe lourdement la Shephard. A ça s’ajoute son caractère plutôt joviale, elle saurait faire parler un mur, elle n’est donc pas craintive de savoir qu’elle allait pouvoir tenir la jambe à un inconnu, et comptait bien lui poser des questions. Mais ce qu’elle ne savait pas vraiment, c’était si dans ce monde, sont-ils autant bavards qu’elle ? Allait-elle réellement découvrir ce qu’elle voulait savoir ? «  Ne le sois pas, avoir du goût n'est pas un vice. » Elle se retourne à présent entièrement vers lui, pour y observer sa silhouette, toujours silencieuse, cela ne lui ressemble guère. « Je me doute que c’est flatteur. » Qu’elle avoue, un sourire pourtant apparent sur ses lèvres. Quel genre de pilote n’aimerait pas ça ? Si elle avait appris une chose avec ses courses, c’est que c’est la passion qui parle, et qui leur fait prendre tous ses risques. La passion de se savoir au-dessus des règles, et des lois probablement aussi. C’est ce qu’elle en déduit du moins. Sinon, pourquoi prendre autant de risque, si l’appât du gain, et de ce sentiment d’être au-dessus de tout sans impunité n’était pas présent ? Elle n’a jamais cherché à comprendre Ash, elle a toujours refusé de voir cette partie de lui, cette fougue et cette passion débordante qu’elle trouve, elle-même, autre part. Mais avec le recul, n’est-ce pas finalement la même chose, peu importe ce qui nous fait vibrer ? Peu importe notre combat ? « Vous avez bon goût de famille. » Et il lui arrache un sourire alors qu’elle venait de reposer ses yeux sur la bagnole. Elle ne saurait réellement expliquer tout ce qui s’agite dans son esprit à l’instant même, mais peut-être devrait-elle rentrer, partir. Peut-être que ce monde n’a rien à lui apprendre, peut-être que c’est simplement une perte de temps, et remuer le couteau dans la plaie. « Il s’appelait Ash Shephard. » Et elle ne pouvait pas réprimer ses paroles, elle n’a pu les contenir plus longtemps, mais elle avait besoin de connaître sa réaction. Besoin de savoir si il le connaissait, ne serait-ce de vu. Et l’emploi au passé pour parler de ce jeune frère lui déchire le cœur, et n’est pas une habitude, alors qu’elle cherche toujours à en faire son deuil. Elle finit par soupirer. « Je ne voulais pas vous importuner. » Finalement, le dos tourné, elle s’apprête à partir, se maudissant de chercher des réponses là, où il n’y en a pas. Comme si se retrouver ici, pourrait le faire revenir. « Tu veux m'accompagner ? » Surprise, elle s’arrête net, fronçant les sourcils. Son aîné la tuerait si il la savait ici, son cousin Will aussi, mais pourtant, elle se mord intérieurement la lèvre avant de se retourner vers Channing. « Je préfère que tu me dises non merci plutôt que tu hurles toute la course, mais si tu veux tenter l'expérience l'offre est sur la table. » La clé dans une main, elle le regarde un bref instant alors qu’il s’apprête à ouvrir la portière. « Vous êtes sérieux ?! » Mais il n’a pas besoin de lui demander une seconde fois, qu’elle se retrouve déjà à retourner vers lui, et la voiture de course. Elle se retrouve pour la première fois à monter dans une bagnole de course depuis la mort de son frère. Chose qu’elle n’aurait jamais imaginé il y a encore quelques heures. « D’accord, mais vous conduisez… » Comme si les choses pourraient être différentes, « j’ai pas le permis. » Et heureusement qu’il ne l’a pas vu arriver avec sa petite voiture sans permis, mais les choses avancent de ce côté-là, aussi. Elle prendra peut-être son courage à deux mains dans les prochaines années, qui sait. « Ca t’arrives souvent de proposer à des inconnues, ce genre d’escapade ? » Elle demande, haussant les épaules en reportant son attention quelques instants sur lui. « On se tutoie ? » Si elle avait remarqué que lui, ça ne lui posait pas de vrai problème, elle préférait s’en assurer de son côté.  

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Adèle ignore encore pour le moment ce qu’elle ressent, et qu’elle cherchera à fuir, tant que possible. Presque un an qu’il est mort. Un an à tenter de faire comme si rien de cela ne s’était réellement passé. Presque un an qu’elle est revenue sur le sol Australien, et rien n’a totalement changé dans sa vie. Elle a trouvé un colocataire, c’est vrai. Elle a un boulot qu’elle réapprend à apprivoiser, là où elle sentait pourtant une fin imminente il y a encore quelques mois. Mais sa vie reste identique à celle qu’elle a retrouvé début d’année dernière. Comme si elle avait réussi à mettre sur pause, ou que quoi, qu’il s’y passe, c’est avec lenteur qu’elle vit. « Vraiment dommage. » Elle ignore totalement ce qui la pousse à rester près de lui, encore plus à échanger sur la vie de son frère – ou sa mort, entre autre. Qu’est-ce qui ferait qu’elle pourrait ressentir sa présence ici, plus qu’ailleurs ? Cherche t’elle, à aller le retrouver plus vite que prévu ? Pour autant, quand la Shephard pose ses yeux sur Channing, elle n’y voit aucune inquiétude, aucun stress de sa part. Juste beaucoup de calme et de confiance. Comme si il savait exactement quoi faire au moment le plus importun, et elle lui remet d’une certaine façon sa vie entre les mains. Mais elle semble totalement dépassée par l’évènement et par tout ce qu’elle ressent à l’heure actuelle. Il n’y a plus rien de raisonnable quand son cœur bat avec cette rapidité, plus rien de raisonnable quand elle entend le ronronnement des moteurs alentours. Les gens qui s’agitent autour d’elle, lui fait réaliser que la course est sur le point de démarrer. « Lui aussi, n’aurait jamais fait monter quelqu’un derrière son volant. » Elle est pas idiote Adèle, elle devine avec aisance que ce jouet, ça ne se prête pas. Pas même à sa propre sœur, il lui aurait prêté, alors qu’attend-t’elle d’un simple étranger ? Mais surtout, d’où vient cette fierté mal placé ? Et Channing ne doit pas être le seul, loin de là… « Pas vraiment non. Mais à ta place, j'aurais aimé qu'on me propose. » La portière conducteur qui claque à son tour, Adèle laisse son regard dessinait avec perfection tous les détails. Fauteuil en cuir, vitre teintée, tableau de bord accessible et propre. Et elle sent la voiture qui bouge, alors qu’elle l’entend à peine – si ce n’est frémir. Elle la ressent elle aussi, cette effervescence, ce besoin d’être au meilleur de sa forme. Cette passion qui dévore de l’intérieur jusqu’à tout oublier. « Tu vas tous les écraser hein ? » C’est ce qu’elle désire, ouais. Et elle ne se prive pas pour être la première supportrice du brun, pour ce soir. « Pas de pirouettes ici - tu peux m'appeler Ace. » Ca l’fait sourire, et elle ne peut s’empêcher de réprimer elle aussi un sourire en sa direction, « ce sera Addie pour ma part. » Puisqu’ils en sont là, autant se trouver un pseudo de course automobile – même si c’est également le surnom dans la vie de tous les jours, « Ace, ça vient d’où ? » Parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de rester silencieuse plus de quelques secondes, et qu’elle devine avec aisance, qu’une fois la course lancée, il lui sera bien plus difficile de tenir une conversation censé, autant qu’elle en profite un peu.

Les signaux se font voir, les drapeaux baissés, Channing met son pied au plancher, et la voiture part à la seconde près, de surprise, elle se met à crier dans l’habitacle, avant de voir les yeux pesants de son conducteur, elle se fit taire à la seconde même. Se mordant la lèvre à chaque fois que le volant tourne et Adèle constate par la vitre, qu’ils vont vite. Bien trop vite pour savoir exactement où ils sont, et surtout où ils vont. Elle voit les voitures qui défilent, Channing conduit avec facilité et une aisance qui la rendrait presque jalouse, elle peut constater qu’il a un jeu de main, que quiconque pourrait envier, et elle ressent l’air contre son visage malgré les vitres fermés. Tant par l’adrénaline que par cette obsession de gagner à tout prix. Assez étonnamment, la peur n’est pas celle qui domine, et elle prend cette vitesse en plein poumon. Elle se sent tel un oiseau qui apprend à voler et qui serait guider par sa mère. « Accroche toi. » Et elle n’a pas le temps de réagir ni de protester, ni même de répondre quoi que ce soit, qu’Ace tourne son volant, et la voiture se retrouve désormais dans une ruelle. Elle fronce les sourcils, « c’est un raccourci ? » Qu’elle s’étonne elle-même, ils étaient dans la rue principale avec toutes les autres voitures, et désormais, ils sont seuls. Il y a t’il un problème ?

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Elle recherche cette putain d’adrénaline, Adèle. Elle recherche à vivre, cette rage au ventre, la même que possède ses personnes qui vivent au jour le jour. Qui ne se prennent pas la tête, qui ne considère rien d’acquis. Elle qui, a toujours été effrayée du volant, elle a vu la vie de ses parents s’envoler à cause de ses engins à quatre roues. Celle de son frère, un peu plus de dix ans après, alors que recherche t’elle aujourd’hui ? Est-ce qu’elle saurait se mettre en danger volontairement ? Bien évidemment que oui. Elle a cette rage de vouloir réussir là où ils ont échoués, mais c’est pas elle derrière le volant. C’est pas elle qui pourra se sauver, non elle a préféré confier sa vie dans les mains d’un inconnu. Channing sort de nulle part et si, elle ne doute pas de son talent inné de conducteur, elle n’en reste pas moins ne pas être celle qui peut diriger sa propre vie. D’être l’élément déclencheur de sa propre chute et Adèle a l’impression d’être dans deux vies différentes. Elle comprend mieux que personne aujourd’hui, ce qui les anime, ce qui les passionne – poussée elle-même dans un égo qu’elle ne parvient pas à contrôler, quand elle repose toute sa confiance sur cet homme, installé sur le siège à côté du sien. Elle laisse ses yeux se balader dans l’habitacle. Elle le pousse à se surpasser, comme si il avait besoin d’elle pour gagner – mais c’est une façon pour elle d’y participer, à cette course. C’est une façon pour elle de lui faire partager son enthousiasme qui va être mise à rude épreuve. «  Tu as parié sur le bon cheval. » Il garde son sang-froid, la tête sur les épaules. Il ne paraît pas être ce grossier personnage, sûr de lui, prêt à mettre d’autres vies en jeu, quand il doit lui-même poussé ses adversaires à la faute, ou à capituler pour n’en sortir que vivant. Elle ne doute pas une seconde combien elle l’imagine être ce vautour attendant la chute des autres avant de crier victoire, mais c’est le jeu, n’est-ce pas ? Et désormais, elle est de la partie, Adèle. Ce sera probablement une première fois, et une dernière fois. Ce sera probablement l’unique fois, alors elle compte bien prendre tout ce qu’il lui donnera. Ne plus être cet enfant réfléchi et amoureuse d’une légalité alors même que les cartes du jeu de sa vie s’effondrent les unes après les autres. « J’en doute pas une seconde… » Elle l’admire du coin de l’œil, discrètement. Un sourire au coin des lèvres alors qu’il ne détourne pas son regard, ne prêtant pas attention à ce qui se passe dans l’habitacle. Pour lui, ce qui compte désormais c’est d’observer ce qui se passe à l’extérieur, d’être le garant d’une réussite. «  Je l’ignore. » Elle fronce les sourcils devant cette réponse qui ne comble pas sa soif de curiosité, il hausse les épaules comme si ce n’était pas réellement important, comme si ce Ace n’était pas vraiment lui. Et ça intrigue la jeune agente immobilière, qui a ce besoin permanent de trouver des réponses même là, où il n’y en a pas. Mais elle n’a pas le temps de chercher à comprendre, de poursuivre ses investigations, qu’elle se fait surprendre par l’envolée du cylindre.
Son cœur qui bat bien trop rapidement, malgré la ceinture attachée, Adèle ne parvient à maîtriser totalement son corps pour n’en faire qu’une immobilité partielle, et sa respiration devient plus ennuyeuse. Mais elle possède ses yeux brillants, et ce besoin de se raccrocher à tout ce qui lui tombe sous la main, alors qu’elle pose ses yeux noisettes sur l’extérieur, tentant de percevoir des couleurs, des formes ou n’importe quoi qui lui permettrait de deviner avec aisance où ils en sont dans leur ascension fulgurante. Elle est paniquée, il est calme. Le parfait opposé, que tout oppose dans la vie de tous les jours. C’est ce qu’elle suppose, du moins. Combien de ses proches connaissent réellement ce visage de Channing ? Pire encore, connaissait-elle à son tour le vrai visage de son frère ? Ou aurait-il omis de dire certaines vérités, de peur qu’elle s’inquiète et ne le prive de cette sensation ? Tout se bouscule dans sa tête alors qu’elle voit débouler la voiture à vive allure, le ronronnement du bolide est quelque chose qui la rassure – autant qui l’effraie, et elle n’a qu’une envie : hurler jusqu’à en perdre la voix. Hurler jusqu’à ce que son frère puisse apparaître de nouveau devant elle. «  C’est un raccourci. » Il rétorque, quand elle le voit tourner dans une ruelle. Elle fronce les sourcils, vérifiant machinalement sa ceinture pour savoir si elle est assez serrée. Les rues sont si étroites que Adèle ferme un instant les yeux, s’agrippant elle-même à la poignée intérieur comme si ça aiderait le pilote à manipuler son engin. Elle l’observe repartir en trombe, alors qu’une silhouette attire l’attention de l’agente immobilière, un bolide est juste derrière eux. Et elle ne peut s’empêcher que d’encourager Ace, «  une voiture nous suit, Ace ! » Bien sûr qu’il le sait déjà, «  faut pas le laisser passer ! » Elle se surprend à se prendre au jeu, elle a cette faculté à ne pas être une bonne perdante, et elle a cette revanche à prendre sur sa vie : c’est ce caractère qui l’a poussée, aidée à se battre contre son cancer. C’est ce caractère qui lui a permis d’accepter les soins et de se battre une nouvelle fois. Elle n’en est sortie que plus vivante et plus forte. «  Droite ou gauche Addie ? » Elle tourne son visage vers lui, elle n’comprend pas, à quoi il joue ? Ils ont le mur droit devant eux, «  je tourne à droite ou à gauche à la prochaine ? » Ses mains paniquent, sa voix déraille, et elle ferme les yeux comme si elle voulait pas voir la finalité, « je sais pas. » C’est la seule chose qui lui vient à l’esprit. Elle panique, en hurlant alors qu’elle aimerait mettre des bâtons dans les roues à ce bolide juste derrière eux ! «  A droite, Ace ! » Elle se décide finalement, dans ce qui ressemble pour lui, être une éternité, pour elle que quelques dixièmes de secondes.

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La Shephard n’avait pas vu le mal en venant rejoindre ses personnes qu’elle ne connaissait pas, se mélangeant à eux, comme si elle avait quelque chose à tirer de tout ça. Comme si quelqu’un d’ici pouvait lui apprendre quelque chose. Est-ce que ce n’est pas un peu le cas ? Elle se sent seule, affreusement seule depuis la mort d’Ash. Et on prétendra qu’elle l’a un peu cherché en s’éloignant de Will et de Cody, quand elle a quitté Brisbane avec précipitation, elle ne leur a jamais parlé de son envie de partir. Car elle savait qu’il l’en empêcherait. Elle savait que sa seule chance de fuir l’Australie c’est de ne le dire à personne et de prendre l’avion sans se retourner. Bien sûr elle avait eu le cœur lourd, et l’envie de le rappeler parfois. Bien sûr quand elle aperçoit au loin Cody et qu’elle s’empêche de retourner vers lui, elle aurait envie d’hurler et de le prendre dans ses bras. De faire comme si rien de cela n’avait existé. Et puis ça finit par passer et elle retourne dans son silence pesant, en sachant très bien que le premier des deux qui fera le premier pas sera celui qui a perdu. Ce n’était désormais plus qu’un jeu entre eux, plus qu’une feinte. Plus qu’un besoin. Elle se retrouve dans ce véhicule et son cœur bat à vive allure, elle a même replié les jambes contre elle, en boule, toujours soigneusement attachée par la ceinture, sa main agrippe le siège en feintant ne pas se soucier de ses craintes, ni de ses peurs. Mais elle a la trouille. Une putain de trouille elle aussi de finir comme ses propres parents, et comme lui. C'est pas ce qu’elle recherche ? Répond Adèle, répond. Mais rien ne vient, rien qui puisse lui faire comprendre ce qu’elle désire. Rien qui vaille le coup finalement. Ses yeux observent le décor, un corps paralysé dans cette putain de bagnole, et elle est ailleurs. Elle est déjà avec son petit frère pour elle, morte aux yeux des autres et du moins de ceux de son aîné – et c’est tout ce qu’elle voulait éviter. Elle a besoin de lui, mais refuse de le dire à haute voix. Channing demande plus vivement, « quoi ? Comment ça tu sais pas ?» Adèle n’a pas le temps de soupirer, encore moins de se douter une seule seconde ce qui arrivera si elle ne répond pas. Oserait-il réellement foncer droit dans ce mur ? Et si il le fait, est-ce que l’autre voiture viendrait à leur rescousse ? Est-ce que au-delà de cette compétition sans faille, il existe une certaine amitié entre eux, amitié probablement pas sincère, elle n’en sait rien. Mais une façon comme d’une autre de paraître solidaire ou l’appât du gain fait tout le job ? Elle observe la voiture adverse qui tente à plusieurs reprises de doubler leur bolide, et finalement prise dans la panique, Adèle demande à aller à droite. Elle n’en sait rien mais si ça convient au pilote, ça lui convient aussi. Et c’est dans le tournant, que la voiture adverse prend l’avantage. Elle serre les points, se prêtant au jeu, encourageant son pilote sans être destiné à le revoir, sans être destiné à revenir ici un jour. « C'était moche ça, navré. » Qu’il confie dans une moue, alors qu’elle ne dit rien, et qu’elle se laisse juste mouvée selon ce que le véhicule et son pilote décide pour elle. Addie est tributaire d’eux, et assez étrangement, ça la fait sourire. Elle qui se veut en général tout le contraire. Ils sont côte à côte et la jeune femme tente de voir les courbes de son adversaire, mais elle n’y voit presque rien. Elle observe pourtant le regard de Channing sur lui, et elle jurerait qu’ils se connaissent. « Tu le connais ? » C’est une question qui n’attend peut-être pas de réponse, mais pour autant elle croit bien que ce regard-là, Ace ne le possède pas face à tous les autres. Le bolide que tient Ace fermement dans ses mains prend l’avantage sur son adversaire –Addie ignore si c’est voulu par Mickey, ou si Channing est réellement le meilleur pilote, elle n’a guère le temps de se poser davantage de questions, que leur véhicule est heurté à l’arrière par un énième adversaire que même l’agente immobilière n’avait pas vu venir. Elle n’a pas le temps de s’agripper nulle part, que des sons et des voyants s’allument, alors que Ace perd le contrôle de sa voiture. « Qu’est-ce qui… » Elle n’a pas le temps de finir sa phrase, qu’elle sent déjà le bolide qui perd en vitesse.

jeveuxunfail :

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En une fraction de seconde la peur immobilise toute les pensées d’Adèle, le cœur battant, les mains s’agrippant à la poignée de la porte avec autant de vivacité qu’elle le voudrait. Elle ne réalise pas bien tout ce qui vient de se passer mais leur bolide a été propulsé à une allure qu’elle juge de beaucoup trop vite, et elle ne tente même pas de tourner son visage vers Channing pour y trouver un quelconque réconfort – qu’elle ne trouvera jamais. Elle pense à Cody à l’instant même, puis à Abby, puis peut-être qu’elle irait rejoindre ses parents et Ash plus vite que prévu, finalement. Et si c’était sa destinée, elle l’accepterait. Parce qu’il lui manque, mais elle n’a même pas ses idées noires en tête tant la surprise est immense, Channing perd totalement le contrôle de son véhicule, et elle, elle ne le réalise même pas. Pas vraiment, la seconde d’avant elle était en train de rire avec le pilote, acceptant bien volontiers de le savoir proche d’un autre coureur au point de ne laisser qu’un égo entre eux en guise de compétition, mais rien de plus significatif, et la seconde d’après, c’est l’effroi et l’incompréhension. Sa tête tape à plusieurs reprises contre le dossier, alors même qu’aucun son ne sort de ses lèvres, pas même un hurlement qui aurait été plus que légitime. Et elle ferme les yeux, attend que ça se passe, en priant juste pour ne rien retrouver de plus sur leur chemin. Pas d’arbre, pas d’autres voitures, et surtout pas de piétons qui seraient bien évidemment dans un pétrin absolument impensable au vu de la vitesse et du poids du bolide. Elle est secouée de part et d’autres malgré ses tentatives de se raccrocher à n’importe quoi autour d’elle, même le bras de Channing y passe. Elle ne réalise pas non plus qu’elle a auprès d’elle un pilote hors pair qui est en train de tenter de sauver leur mise, parce qu’une évidence pour la Shephard, elle se voit déjà ne plus pouvoir sortir de là. Et sa seule pensée se dirige bien aisément sur le fait qu’elle ne veut plus approcher de près ou de loin les voitures : son frère et ses parents sont morts dans un accident impliquant ses choses à quatre roues, et avec tout son contraste, Adèle cherche à en faire de même : elle imagine déjà le visage blêmit de Cody quand il découvrira son corps inerte sur le sol. Pensait-elle vraiment que les choses seraient sans risque ? « Fais chier» Il est loin Channing. Il est pourtant assis sur le piège à côté du sien mais elle a l’impression qu’il est a des mètres d’elle et qu’elle ne l’entend pas. Elle a le cœur qui bat la chamade, à une allure qui lui est interdit, mais elle ne parvient pas à se contrôler, elle hurle et elle saigne de l’intérieur. Alors qu’elle paraît tellement absente extérieurement, comme si elle n’était déjà plus là. Plus auprès de Channing. Elle l’entend mais n’arrive pas à lui répondre, à tenter une approche avec lui. Elle ne parvient pas à lui dire que tout ira bien quand elle sait que le pire reste à venir. Et tout s’arrête. Le moteur fume, les airbags ont étés déclenchés. La voiture se stop net, et le cœur de Adèle avec. Ses mains tremblent, ses yeux ne parviennent pas à chercher le contact avec le pilote de la voiture. Elle est prise de spasme, et elle ne sait même pas si elle est encore en vie, ou si c’est ça, mourir. « Addie ? » Sa voix est douce, et finalement au bout de plusieurs secondes – quand elle parvient à retrouver ses esprits, elle tourne ses yeux larmoyants sur lui. « Est-ce que ça va ? » Elle ne sait pas, elle tente de bouger ses jambes, en vain. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Elle lui demande, timidement, hésitante. Est-ce qu’ils ont vraiment vécus la même chose ? Est-ce que son bolide est réellement fichu ? Est-ce qu’elle s’est réellement cru mourir ? « Je sais pas… Je crois, Ace. » Et sa voix n’a rien de rassurante, parce qu’elle a peur au fond d’elle. Peur de devoir affronter son frère si il vient à savoir tout ça, pour sûr qu’il ne lui adresserait plus jamais la parole. « Je sens plus mes jambes, » est-ce qu’elles sont justes bloqués par le siège ? « Tu as mal quelque part ? » Elle repose ses yeux devant elle, tentant de pousser l’airbag pour respirer un peu mieux alors qu’il avait débloqué sa ceinture pour lui faciliter sa prise d’air. « Un peu à la tête, mais je crois que ça va aller. Et toi ? » Il n’était pas question que d’elle, lui aussi avait tout son importance, quand bien même elle le connaissait pas, et qu’elle avait été sans aucun doute complètement inconsciente d’être monté avec lui. « Reste calme - tout va bien, je vais t’aider, tu vas bien. » Il se penche légèrement pour débloquer le siège, et le reculer de manière à ce qu’elle puisse récupérer la mobilité de ses jambes. Elle a un peu mal, elle va certainement avoir quelques bleues par ci et là, mais elle parvient à bouger chaque partie de son corps. « Merci Channing. » Qu’elle souffle en direction de l’homme, alors qu’un soupire sort de ses lèvres, son cœur bat un peu moins vite et elle semble reprendre ses esprits, mais c’est dangereux de rester dans la voiture, elle tourne ses yeux vers le brun avant de lui dire, « on devrait sortir non ? La voiture peut exploser ? » Elle avait toujours vu ça dans les films d’action, des voitures explosant sans raison après un accident sans savoir qu’évidemment les explosions de voitures restent plus rares qu’on ne le pense. Mais sa portière reste bloquée à cause du mur qui se trouve du côté d’Adèle, elle allait devoir passer du côté de Channing et enjamber le siège. « Qu’est-ce qui va se passer pour ton bolide ? » Elle lui demande quand de son côté, il sort de son véhicule, aucun autre véhicule ne s’arrête à leur hauteur – certainement content de voir un concurrent en moins, tristement. Ce monde n'est pas le sien, et elle le réalise enfin.